triste fin de pouvoir pour evans paul
Transcription
triste fin de pouvoir pour evans paul
Vol. 9 • No. 35 Du 9 au 15 Mars 2016 Haiti 20 gdes/ USA $1.50/ France 2 euros/ Canada $2.00 HAÏTI LIBERTÉ JUSTICE • VÉRITÉ • INDÉPENDANCE 1583 Albany Ave, Brooklyn, NY 11210 Tel: 718-421-0162 Email: [email protected] Web: www.haitiliberte.com UN GOUVERNEMENT DE CONSENSUS NÉOLIBÉRAL ! 8 mas 2016: dwa egalego pou fanm Page 6 English Page 9 Jérémie, ville-musée Voir page 4 Page 7 De gauche à droite : le Premier ministre provisoire Fritz Alphonse Jean, le président provisoire Jocelerme Privert et l’ex-duvalieriste Rony Gilot, oncle de Jude Célestin TRISTE FIN DE POUVOIR POUR EVANS PAUL ! Voir page 4 Evans Paul (à droite) cherchant la convenance de Jocelerme Privert pour être retenu à son poste Obama a Cuba! Qui l’eut cru? Qui le croit... Désintéressé ? Page 10 Equateur: le nouveau ministre des Affaires étrangères demande la libération d’Assange Page 17 Editorial HAITI 1583 Albany Ave Brooklyn, NY 11210 Tel:718-421-0162 Fax:718-421-3471 Le véritable choix est du côté du peuple ! Par Berthony Dupont L a voie de la sagesse populaire est bien celle de la lutte pour le changement social fondamental dont est porteur tout mouvement revendicatif dans l’intérêt supérieur d’une nation. Ainsi, il est clair qu’aucun peuple exploité et opprimé ne peut renoncer à son droit légitime de résistance à l’oppression. En ce sens, n’est-il pas un principe moral, juridique et obligatoire de combattre tout système politique et économique mis en place par des bouchers inhumains ? Nous voulons dire par ce système capitaliste aux actions cruelles et sauvages au point que l’on peine à croire que ses tenants puissent être autre chose que des gens constamment attirés par l’odeur du sang. Alors n’estce pas un système à déboulonner ? D’autant que c’est à ciel ouvert que ce système d’exploitation, d’oppression et de répression, à travers une longue pratique de complots permanents, nous détruit jusqu’à nous réduire à un état d’extrême dénuement. Sa dynamique est à l’œuvre dans le pays, depuis le parricide du Pont-Rouge. Totalement pourri, on ne peut en aucun cas le renouveler, ni changer son visage, ni changer ses habits qui cachent un corps hideux. Toutes ses promesses de changement ne peuvent être que manœuvres pour nous amadouer. C’est lui qui met à feu et à sang tous les ghettos et les bidonvilles, de Cité soleil à Raboteau. Ce sont ses mains rouges de sang des masses qui frappent et abattent sans état d’âme tout régime qui menace ses intérêts. Les forces réactionnaires internationales de ce système dépravé ne reculeront devant aucune forme d’action, fût-elle la plus criminelle. Elles ne reculeront devant aucun crime, comme l’a montré par exemple l’ignoble assassinat des paysans de Marchaterre ; tout comme les génocides au cours des deux derniers coups d’état ; et c’est encore lui qui chaque jour commet d’innombrables et d’innommables crimes. Il est évident que dans notre pays actuellement, après la fin du mandat de Martelly, il n’y a pas eu de réelle rupture. Ce qu’on appelle transition ne correspond qu’à des luttes intestines, des rivalités entre les couches dirigeantes pour le contrôle de l’appareil d’Etat au service de l’ennemi principal de tous les peuples en lutte. Tout ce beau monde de la faune politique actuelle n’est fait que de réactionnaires de tout poil, d’haïtiens de nom, mais qui au fond sont des antinationaux qui se font les complices de l’impérialisme. Ce n’est pas sans raison que nous sommes arrivés à ce carrefour de l’histoire où même pour monter un CEP, mettre sur pied un gouvernement provisoire, c’est comme la mer à boire, le ciel à construire. Ce n’est que bagarre au sein de toutes les organisations appelées à contribuer à former ce CEP, qu’elles soient catholiques, protestantes, vodouisantes, syndicales, étudiantes, paysannes, voire les partis politiques, puisqu’ils sont tous attaqués par le même virus de destruction nationale. Les ambitions individuelles et illégitimes n’ont débouché que sur l’opportunisme général et la démagogie. Pour remédier Prénom: ______________________ Adresse: ______________________ Ville: _________________________ Etat/Pays: ____________________ Zip Code/Code Postal: ___________ Tél: __________________________ E-mail: 2 _______________________ Haiti Liberté/Haitian Times Modalités de paiement Etats-Unis Première Classe $100 pour un an $50 pour six mois Montant : $ ___________ Chèque Email : [email protected] Website : www.haitiliberte.com DIRECTEUR Berthony Dupont EDITEUR Dr. Frantz Latour RÉDACTION Berthony Dupont Wiener Kerns Fleurimond Kim Ives Fanfan Latour Guy Roumer CORRESPONDANTS EN HAITI Daniel Tercier Bissainthe Anneseau COLLABORATEURS Marie-Célie Agnant J. Fatal Piard Catherine Charlemagne Pierre L. Florestal Yves Camille Jacques Elie Leblanc Roger Leduc Joël Léon Claudel C. Loiseau Anthony Mompérousse Dr. Antoine Fritz Pierre Jackson Rateau Eddy Toussaint Ray Laforest Edmond Bertin ADMINISTRATION Marie Laurette Numa Didier Leblanc DISTRIBUTION: CANADA Pierre Jeudy (514)727-6996 DISTRIBUTION: MIAMI Pierre Baptiste (786) 262-4457 COMPOSITION ET ARTS GRAPHIQUES Mevlana Media Solutions Inc. 647-499-6008 [email protected] WEBMASTER Frantz Merise frantzmerise.com Tarifs d’abonnements A remplir et à retourner à Haiti Liberté 1583 Albany Ave, Brooklyn, NY 11210 Tel : 718-421-0162, Fax 718-421-3471 Nom: _________________________ 3, 2ème Impasse Lavaud Port-au-Prince, Haiti à cette situation, les mouvements populaires doivent se départir des nasses, des filets et des projets des deux branches de la même famille politique en guerre, l’une contre l’autre. Elles ne font qu’utiliser les masses populaires à leur avantage, à dessein de les empêcher de s’organiser. En réalité, le véritable choix est entre la continuation catastrophique de la politique capitaliste de dépendance, de destruction, de sabotage et de maintien des intolérables injustices économiques en cours, celle que soutient tête baissée la classe politique en son entier face à l’autonomie et la dynamique des forces populaires, et le camp de ceux qui souffrent et luttent. Ou l’on rejoint le camp des nantis, des fortunés, ou l’on défend la cause des laissés pour compte. Chacun doit choisir sa voie : faire cavalier seul ou s’identifier aux aspirations populaires. Tant qu’on ne sera pas conscient de ce choix, toute autre forme de lutte pour le pouvoir ne sera que stérile et vouée irrémédiablement à l’échec. La population sera davantage exploitée et le pays pillé à un rythme plus accéléré. Tant qu’on n’est pas conscient qu’il y a une urgence à rétablir notre dignité nationale qui exige un projet national contre l’empire du mal qui nous détruit à petit feu, nous continuerons d’être un peuple soumis. Dans ce jeu macabre, ce n’est pas le peuple qui est dupe. Ce n’est pas la ligne de la légitimité populaire qui a fait échec. Les dupes sont justement tous ceux-là qui ont lié leur sort à celui des vautours impériaux. Seul le peuple catalyseur d’un formidable mouvement de masse sera capable de venir frapper aux portes de ces dirigeants réactionnaires pour leur demander des comptes sur la tragédie qui se déroule dans le pays. Et, certainement, tout cela serait possible, si les organisations de masses cessent de s’isoler dans des comportements groupusculaires ou dans certaines agitations à caractère plus ou moins individuel. A l’heure actuelle, le peuple ne dispose cependant que de sa volonté d’unité et de son courage propre, incontestables atouts garants de résultats concrets. Mais, malheureusement, pour le moment, aucune alternative populaire n’existe ! Alors que la seule ligne qui puisse sauver le pays des périls de la décomposition impériale est celle du camp populaire. C’est une affaire de dignité nationale, sauf que le jour de la libération n’est pas pour demain ; tout comme il ne nous sera non plus jamais offert. Pour sûr, elle ne jaillira que de la lutte organisée et structurée de nos masses populaires. Devant pareille urgence, il est temps pour nous de barrer la route à l’impérialisme, pour que se crée une Haïti nouvelle. Le sang généreux de Dessalines, de Péralte, de Batraville, des milliers de travailleurs, d’étudiants, d’hommes et femmes du peuple, combattants anti-impérialistes, continue de couler de plus belle. Souhaitons qu’il irrigue le courage et la force de résistance des masses qui soient encore plus fortes, plus déterminées et plus radicales dans les luttes à mener pour leur permettre de trouver le chemin qui mène enfin à la libération nationale. Bulletin d'Abonnement LIBERTÉ Mandat bancaire Carte de crédit Numéro : ________________________ Date d’expiration : ________ /_______ Canada $125 pour un an $65 pour six mois Europe Amerique Centrale, Amerique du Sud et Caraïbes $140 pour un an $80 pour six mois $150 pour un an $80 pour six mois Afrique $150 pour un an $85 pour six mois Code de sécurité : _________________ Vol. 9 • No. 35 Du 9 au 15 Mars 2016 A Travers Haiti Haïti, chronique d’une crise électorale (94) Les agents de la PNH font Fritz Jean, difficile consensus au Parlement ! L’ancien Premier ministre Evans Paul Par Catherine Charlemagne P lus d’un mois après le départ du Président Michel Martelly du Palais national, le pouvoir exécutif haïtien peine encore à fonctionner normalement. Si le Président provisoire de la République, Jocelerme Privert, tente difficilement de consolider son pouvoir par une série de décisions d’ordre constitutionnel et institutionnel, pourtant la population reste sur sa faim. Et les observateurs politiques haïtiens et étrangers s’interrogent. Surtout, le chef de l’Etat donne l’impression qu’il ne sait pas très bien où il veut aller. Pour le moment, il tâtonne. Sachant qu’il est limité par le temps. Privert hésite entre une présidence provisoire ayant très peu de marges qui est sa fonction aujourd’hui selon l’Accord du 6 février et un Président assurant une transition d’au moins deux années. Les deux concepts sont légèrement différents. En ce qui concerne le premier, il est très limité dans son rôle et il doit se cantonner au strict minimum de 90 jours, le temps qu’il passe le flambeau à son successeur élu le 14 mai prochain selon ce qui est prévu avec un scrutin le 24 avril prochain. Le second lui offre plus de latitude lui permettant de remplir pleinement la fonction de chef d’Etat jusqu’à ce qu’il y ait un nouveau Président de la République régulièrement élu pour lui succéder. Pour le moment, l’ancien Président de l’Assemblée Nationale navigue entre ces deux concepts, assez flous d’ailleurs, et nourrit sans doute l’idée de passer d’un provisoire très éphémère à une longue transition, manière 20042006, afin d’avoir plus de manœuvre pour conduire à terme cette transition post-Martelly, voire post-Duvalier qui n’en finit point. En tout cas, entre les deux options, le Président Privert a du mal à s’en sortir. Il a déjà épuisé près de 30 jours dans les 120 ou 90 jours que l’Accord du 6 février 2016 lui a octroyés. Or, très peu de choses ont été réalisées dans ce laps de temps dans l’Accord. A part le calme qui est revenu dans les rues de la capitale avec son élection au second degré à l’Assemblée Nationale, l’essentiel reste à venir : l’installation d’un gouvernement intérimaire avec un Premier ministre de consensus. Or là, l’affaire semble buter sur un roc au Parlement avec une cohorte de parlementaires qui semblent être intraitables. Ces élus ne veulent pas entendre parler de ce Premier ministre nommé et installé ; mais qui attend un vote de confiance dans les deux branches du Corps législatif. Le moins que l’on puisse dire c’est que ce n’est pas gagné d’avance. Tout a commencé avec la nomination de manière irrégulière, pour ne pas dire en dehors de la Constitution, de l’économiste Fritz Alphonse Jean en remplacement de Evans Paul (KP) qui a servi la République durant une année sans passer devant le Parlement. KP ait à sa décharge, le dysfonctionneent du Parlement depuis le 11 janvier 2015, faute d’élections qui n’ont jamais été réalisées sous la présidence de Michel Martelly. Trop pressé, le Président Privert n’a pas pris la peine d’attendre que le Sénat de la République puisse élire un nouveau Président pour le rempla- d’élus allant de PHTK de Martelly à AAA de Youri Latortue en passant par deux élus de OPL du Professeur Sauveur Pierre Etienne qui n’ont pas pu faire élire Edgard Leblanc Fils à la présidence d’Haïti. Tout ce beau monde jure leur grand Dieu que Fritz Jean n’a aucun avenir politique au Parlement. En tout cas, surtout pas au Sénat de la République. Certains appellent clairement le successeur de Evans Paul à démissionner au lieu de venir perdre son temps avec sa Déclaration de politique générale au bicentenaire. Selon leur chef de file, Youri Latortue, le groupe minoritaire qui a rencontré le mercredi 2 mars 2016 le Président Privert au Palais national a clairement signifié cette suggestion au chef de l’Etat: il est préférable qu’il désigne un autre chef de gouvernement parmi les trois personnalités restant en lice : Ericq Pierre, Mirlande H. Manigat et Edgard Leblanc On n’entend plus parler du G8 depuis le départ du Président Martelly cer. De bonne foi peut-être, mais tout de même curieux pour un fin connaisseur des institutions du pays et ancien sénateur très pointilleux sur les procédures. Le chef de l’Etat croyait pouvoir passer au-dessus de la Haute Assemblée en ne consultant que son Vice-Président en lieu et place du Président pour la nomination de Fritz Jean à la Primature. Bien entendu en effectuant la même démarche auprès du Président de la Chambre des députés selon les prescrits constitutionnels. Sauf qu‘il y a un problème. Un gros problème pour les deux hommes. D’abord pour le Président Jocelerme Privert qui oublie qu’il doit composer avec une minorité très active et très en vue au Sénat. Les sénateurs de cette minorité conduits par le sénateur Youri Latortue de l’Artibonite ne digèrent toujours pas son élection sur leur poulain, l’ancien sénateur Edgard Leblanc Fils, qu’ils ont dû abandonner en cours de route afin de débloquer la situation moyennant un accord tacite avec le futur pouvoir exécutif. Mais ce n’est pas tout. L’on se rappelle que l’ancien Premier ministre Evans Paul qu’on a, paraît-il, humilié au Palais national le jour de l’investiture du Président le 14 février 2016, tient à prendre sa revanche sur cette pléiade de lavalassiens qui avaient envahi les jardins du Palais ce dimanche de la Saint Valentin. Il n’entend pour rien au monde rentrer chez lui sans combatte. Surtout qu’il ne voulait pas rentrer. On l’a forcé. Avec deux ou trois sénateurs du KID, son organisation politique faisant partie du groupe minoritaire, l’ancien PM KP veut démontrer au Président Privert qu’il peut être un élément de nuisance et qu’il ne va pas lui faciliter la vie. Il est prêt, s’il le faut, à prendre la tête de l’opposition contre ce nouveau pouvoir. Ses trois sénateurs sont les plus virulents adversaires du PM censé succéder au patron du KID à la Villa d’Accueil. KP est à la manœuvre depuis sa résidence officielle où il exécute les affaires courantes avec son gouvernement démissionnaire sans plus mettre les pieds à la Primature. L’ex-Premier ministre a dû écrire aux membres du gouvernement pour leur demander de revenir chacun à son ministère à la demande de la présidence de la République. Les trois sénateurs proches de KP sont renforcés par la composante minoritaire composée d’une mosaïque Vol. 9 • No. 35 Du 9 au 15 Mars 2016 Fils tant Fritz Alphonse Jean n’a aucune chance de passer l’obstacle de la Haute Assemblée. Quant à la Chambre des députés, on a assiste‡ à une sorte de surenchère verbale de la part des membres du groupe majoritaire. Chacun y va de sa menace et de sa provocation contre l’ancien Gouverneur de la Banque centrale (BRH) s’il se pointe au Parlement. Le dépôt de ses pièces à cette dite Chambre depuis plus d’une semaine afin de vérifier s’il remplit toutes les conditions prévues par la Constitution 1987 modifiée pour occuper la fonction de Premier ministre de la République n’a point calmé l’ardeur de ces élus chauffés à blanc en attendant l’arrivée de Fritz Jean au bicentenaire. Déjà, le Bureau dit avoir remarqué des anomalies dans la procédure puisque selon le Premier secrétaire du Bureau, Abel Descollines, député de Mirebalais, le PM nommé n’a déposé que des copies alors que, selon lui, légalement et juridiquement, ce sont des documents originaux qu’il fallait déposer au secrétariat de la Chambre des députés. Entre-temps, les parlementaires du groupe majoritaire qui ne souhaitent pas du tout la ratification du PM Fritz Jean pour vice de forme, lui déconseillent de venir subir une humiliation chez eux. Ils croient dur comme fer que l’homme de Sainte Suzanne ne réussira pas l’examen. Ils voteront contre l’énoncé de sa politique générale. En clair, ils donneront un vote de non confiance à Fritz Jean. Tous ces messages sont adressés directement au Président Privert en guise d’avertissement et surtout pour lui signifier qu’il n’a pas respecté la procédure normale de nomination d’un Premier ministre. Si toutes ces menaces demeurent des signaux envoyés à la présidence de la République afin qu’elle se mette en conformité avec la Constitution sur les modalités de désignation d’un chef de gouvernement, il reste le cas personnel de l’intéressé lui-même, à savoir Fritz Alphonse Jean. En effet, si cet économiste de renom a été proposé par le secteur des Affaires, entre autres le Forum économique et les Chambres de commerce et des industries d’Haïti, Fritz Jean a du mal à passer aux yeux des acteurs politiques pour un Premier ministre de consensus. Aucun des partis politiques qui s’opposaient à l’administration de Mi- les frais de l’insécurité généralisée dans le pays Par Jackson Rateau D epuis l’accession des bandits légaux au pouvoir en Haïti en Mai 2011, les agents de la Police Nationale d’Haïti (PNH), cibles d’un secteur non identifié, sont fauchés de jour en jour en quantité croissante. En début de l’année 2016, date allant du 26 Janvier au 2 Mars, 5 policiers ont fait les frais des balles assassines liées aux gangs des bandits légaux. Ce qui explique sans détour le dilemme de la sécurité publique en Haïti. Et, l’on peut facilement comprendre la vengeance des tueurs à gages dont les souches inhérentes adhèrent encore à l’ancien régime, le reste contrôlant encore toute l’administration publique haïtienne. Souvent, quand les policiers ont épinglé des kidnappeurs et les ont remis à la justice, peu de temps après, ils sont élargis sous les ordres du président chef des bandits. Les policiers se trouvent tout bonnement dans le collimateur de leurs armes meurtrières. Contraint par les déferlements populaires ayant occupé toutes les artères de Port-au-Prince, le chef des voyous intronisé au Palais National depuis Mai 2011, a laissé le pouvoir le 7 Février 2016. Après ce départ honorable au cours duquel le chef a exprimé toute son arrogance et sa haine envers la population, les bandits, les kidnappeurs, les voleurs liés à ce gouvernement, ont déclaré la guerre à toute la population haïtienne, policiers y compris. Ainsi donc, le 26 Janvier 2016, l’agent policier, Thomas Sainristil a été assassiné à la Croix des Bouquets par des voyous armés non identifiés circulant à motos. Selon le porte parole de la PNH, Gary Desrosier, 4 présumés assassins se trouvent déjà entre les mains de la police dans le cadre de cette affaire. Le 9 Février 2016, à Delmas 75, le policier Lionel Prévilon a été abattu par des bandits armés. Le dernier en date est le policier Fritz Gérald François, 38 ans, agent 2, issu de la 18e promotion de la PNH. Marié, père de 2 enfants, frères jumeaux âgés de 6 mois, très tôt, le matin du mercredi 2 Mars 2016, aux environs de 7 :00 heures, proche du Théâtre National, monsieur François affecté au service de la circulation des véhicules, a été froidement abattu de 4 balles dont l’une à la poitrine, par des bandits armés non identifiés, circulant à pieds. Le même jour (mercredi 2 Mars 2016), à Maugée, 1e section communale de la Petite Rivière de l’Artibonite, Frantz Fragilus, employé de l’institution ODVA, a été abattu par des bandits non identifiés circulant à motos. Conduit en urgence à l’Hôpital Saint Nicolas de Saint Marc, il passa de vie à trépas avant même d’atteindre le centre hospitalier. A Thomazeau, les bandits sont si puissants qu’ils ont occupé des zones chel Martelly et qui s’étaient accommodés d’un KP venu de l’opposition, mais ayant un discours de modéré ne se retrouve dans un Fritz Jean ayant certes des relations avec la mouvance Lavalas, mais surtout cautionné par la grande finance haïtienne. Ces partis se méfient d’un Premier ministre qui aurait des redevances envers ceux qui l’ont fait roi. Si la plupart d’entre eux ne sont pas tout à fait hostiles, ils ne font pas non plus campagne pour l’accession de ce grand économiste à la Primature. Ils préfèrent laisser leurs suite à la page(16) Le policier Fritz Gérald François qu’ils ont transformées en lieux de non droit. Dans une zone qu’ils ont baptisée, par exemple Triangle de la Mort, toutes personnes surprises dans cet espace sont battues à mort par les voyous liés aux bandits légaux. Selon les informations issues de la dite commune (Thomazeau), il existe un gang tricéphale très violent dont les ramifications s’étendent dans les communes de Ganthier, Croix des Bouquets et Thomazeau. Ses membres sont protégés par les autorités judiciaires de la Croix des Bouquets qui les ont fait tous relâcher après qu’ils eurent été appréhendés. Cette association de malfaiteur a droit de vie et de mort sur les habitants de ces 3 communes. Du côté de La Saline et du Portail Saint Joseph, tous les policiers s’adonnant à leurs tâches de traquer les voleurs ont été transférés par les autorités du haut commissariat de la PNH. Le même mercredi 2 Mars, aux environs de 10 heures du soir, à la Rue Verdieu du côté de l’Hermite, 5e section communale de Saint Michel de l’Attalaye, 3 hommes à bord dune voiture ont kidnappé 3 enfants, frères et sœur, fils et fille d’un nommé Lemois Voltaire. Les ravisseurs ont exigé une rançon de 400 mille de dollars US. A défaut de recevoir ce montant de monsieur Voltaire, ils menacent d’exécuter les victimes. Toujours dans la matinée du mercredi 2 Mars, aux environs de 10 heures, au centre commercial de la ville de Port-au-Prince communément appelé ‘Anbalavil’, des bandits légaux circulant à motos, de sang froid, ont ouvert le feu sur les marchandes et les marchands. Un jeune homme a été abattu de plein fouet, tandis que 12 autres personnes ont été gravement blessées. Ainsi se présente la situation sécuritaire d’Haïti dans l’après-Martelly. Papeterie & Imprimerie Nouvelle adresse: 101 Lalue, Port-au-Prince, HAITI Tel: 4269-2770 3643-2906 IMPRIMERIE & Papeterie Imprimerie commerciale Furnitures de bureau, fournitures scolaires Haiti Liberté/Haitian Times 3 Un gouvernement de consensus néolibéral ! Triste fin de pouvoir pour Evans Paul ! Simon Dieuseul Desras Yves Romain Bastien Par Yves Pierre-Louis E nviron 3 semaines après l’installation, le 14 février dernier, au Palais national, du président provisoire, l’ex-sénateur, Jocelerme Privert, et une semaine après la nomination de l’ex-gouverneur de la Banque de la République d’Haïti (BRH), Fritz Alphonse Jean Premier, ministre d’un gouvernement de consensus; les noms des membres du cabinet ministériel ont été rendus publics ce lundi 7 mars 2016. Le cabinet ministériel qui était précédemment composé d’une vingtaine de ministres en est réduit à 15, dont les noms sont les suivants: Fritz Alphonse Jean, Premier ministre, il occupe également le portefeuille du ministère de l’Intérieur, des Collectivités Territoriales et de la Défense nationale. Ces derniers étaient réservés, disait-on, au sénateur en fonction Anick François Joseph, un dissident de l’OPL. Ericq Pierre, ministre des Affaires étrangères, des Cultes et des Haïtiens Vivant à l’Etranger. Il représentait Haïti auprès de la Banque Interaméricaine de Développement (BID). Il a été désigné à deux reprises par l’ex-président René Préval au poste de Premier ministre. Il n’a pas pu franchir les étapes de ratification au Parlement pouvant le conduire à la Primature. Yves Romain Bastien, ministre de l’Economie et des Finances. Il était coordonnateur du Conseil de la Modernisation des entreprises publiques (CMEP). Ce Conseil a conduit le processus de privatisation des entreprises publiques telles : la Compagnie de Télécommunication ou TELECO, l’Autoritaire Portuaire Nationale (APN). Ces entreprises publiques ont été liquidées soit à des compagnies multinationales comme Vietel du Vietnam, de l’Asie du Sud ’Est soit à des familles, nationales nanties comme les Baussan, les Coles et Carl Braun. Des centaines de milliers de travailleurs ont été jetés sur le pavée depuis le coup d’Etat-kidnapping du 29 février 2004. Ils sont tous victimes de la politique néolibérale exécutée par Yves Romain Bastien. Donc, il va assurer la continuité de la politique néolibérale contre les travailleurs haïtiens et contre le peuple haïtien. Enex Jean Charles, ministre de la Planification et de la Coopération Externe, il était secrétaire général de la Primature sous plusieurs gouvernements. Florence Elie, ministre de la Justice et de la Sécurité publique. Elle est actuellement la protectrice citoyenne depuis l’administration de René Préval. Elle est également une militante de longue date des droits humains. Simon Dieuseul Desras, ministre de l’Environnement, l’ex-sénateur et ex-président du Senat. Il était candidat à la présidence aux dernières élections de 2015. Marc Aurel Garcia dit Marcus Garcia, journaliste, directeur du journal Haïti en Marche et Radio Mélodie FM, ministre de la Culture et de la Communication. Marie Denise Claude, ancienne candidate au Senat pour le département de l’Ouest, ministre de la Condition féminine et aux droits des femmes. Arnoux Severin, ministre de l’Agriculture, des Ressources naturelles et du Développement rural. Daphnée Benoit Delsoin, ministre de la Santé publique et de la Population. Elle est en même temps ministre ai de l’Education nationale, de la Jeunesse, des Sports et de l’Action civique. Jacques Evelt PAUL J. JOURDAN ATTORNEY AT LAW DENNIS MULLIGAN, 107 Kenilworth Place Brooklyn, NY 11210 Attorney-at-Law Phone: (718) 859-5725 (347) 898-7514 All aspects of Immigration Law •TPS •Residency •Citizenship Over 20 years experience •Immigration •Divorce •Business Formation (Corporation & Partnership) •Estate Administration - Wills •Real Estate Closings Nous parlons français 11 Broadway New York, NY 10004 (near all trains) 646-253-0580 4 Haiti Liberté/Haitian Times Marie Denise Claude Eveillard occupe le portefeuille du ministère des Travaux publics, Transports et Communication. Jean René Antoine Nicolas, ministre des Affaires sociales et du Travail. Jessy C. Petit-Frère occupe le portefeuille du ministère du Commerce et de l’Industrie. Didier Hyppolite, ministre du Tourisme. Ce cabinet ministériel proche de Vérité et de Inite de René Préval attend sa nomination par arrêté présidentiel. On apprend selon le National que Mme Daphnée Benoit Delsoin serait une proche de l’épouse de M. Aristide. De toute façon, le Premier ministre lui-même attend toujours le Parlement pour la confirmation de sa déclaration de politique générale. Le député Abel Descollines, premier Secrétaire du Bureau de la Chambre basse, informe qu’une séance plénière se tiendra probablement ce mardi en vue de la constitution de la Commission chargée d’étudier les documents du Premier Ministre nommé Fritz-Alphonse Jean. Il a également indiqué, qu’il espère que d’ici à vendredi « la Chambre serait en mesure d’accueillir le Premier Ministre pour la présentation de sa Politique Générale. » Tout cela se passe à un moment où le peuple haïtien fait face à de graves problèmes d’insécurité grandissante, d’augmentation quotidienne de la cherté de la vie et de l’insécurité alimentaire très sévère, de l’inondation un peu partout à travers le pays. Alors que les caisses de l’Etat ont été dilapidées par le pouvoir tètkale-GNBiste Martelly-Paul. En dépit d’une dette évaluée à plus de 2 milliards de dollars, le gouvernement Martelly-Paul n’a pas payé les factures de Petro Caribe depuis plus 6 mois. De juillet 2015 à février 2016, les arriérés de paiement de Petro Caribe montent à plus de 91 millions de dollars ; alors qu’il n’y a que 66 millions de dollars au fonds du Bureau de Monétisation des Programmes d’Aide au Développement (BMPAD), selon les informations disponibles. En attendant l’installation d’un nouveau gouvernement, tout comme la formation d’un nouveau Conseil Electoral Provisoire (CEP) et celle de la Commission d’enquête indépendante devant faire toute la lumière sur ce qui s’est passé le 9 août et le 25 octobre 2015. Par ailleurs, le Coordonnateur de l’OPL et membre du G8 Sauveur Pierre Etienne accuse le Président a.i. Jocelerme Privert, de se livrer à des manœuvres dilatoires par rapport à l’accord, dont il est responsable de l’implémentation. Sauveur dénonce aussi le fait que l’ancien Président René Préval ait pris indirectement le contrôle du Palais National et qu’il veut faire de même avec la Primature. Evans Paul dénonçant qu’il a été une fois de plus humilié par l’Administration Privert. Par Mona Peralte S elon ce que rapporte JeanMax Bellerive, directeur de cabinet du président provisoire Jocelerme Privert, dans une interview au Nouvelliste, « M. Evans Paul, n’est plus Premier ministre depuis l’arrêté présidentiel nommant Fritz Jean » ; et c’est ce dernier lui-même, en l’occurrence le Premier ministre Fritz Jean qui avait passé des instructions à la police interdisant l’accès à toute personne à la résidence officielle du Premier ministre, sauf les enquêteurs de la Cour des comptes. Selon Bellerive. « Dans ce genre d’opération, on ne peut pas permettre de va-et-vient dans la maison et pour nous il était évident que l’ex Premier ministre Paul ne se rendait plus au bureau et n’allait pas à la résidence. Les policiers avaient des instructions pour ne laisser entrer personne, à part les enquêteurs de la Cour des comptes » C’est ce qui explique l’incident survenu lundi soir 7 mars à la résidence officielle des Premiers ministres à Bourdon ; quand des agents du Corps d’intervention et de maintien d’ordre auraient interdit l’accès à la résidence au Premier ministre Evans Paul et à ses invités. Ainsi Evans Paul recourut à la presse pour dénoncer qu’il a été une fois de plus humilié par l’Administration Privert. Evans Paul avait dû attendre jusqu’à 9 heures avant qu’il lui fut permis d’entrer dans son ancienne résidence officielle ; mais il a été escorté entre autres par l’unité d’élite de la PNH et le Swatt team. Quelle triste fin de pouvoir pour Evans Paul entré triomphalement à la Primature au mois de Décembre 2014 ! Joel H. Poliard M.D., M.P.H. Family and Community Medicine Public health and Pediatrics 5000 N.E. Second Ave, Miami FL, 33137 tel. (305) 751-1105 Menez Jean-Jerome Allo Miami! Avocat WSRF 1580 AM Real Estate Immigration-Divorce Monday - Friday 2:00 - 3:00 p.m. • News • Analysis • Culture • Advertising 4512 Church Avenue Brooklyn, NY 11203 Wilner Valcin, Master V Productions, CEO 786.213.9663 mastervproductions.com [email protected] Nou pale kreyòl! (718) 462-2600 (914) 643-1226 cell Vol. 9 • No. 35 Du 9 au 15 Mars 2016 Twa Fèy, Twa rasin O! Feuilles et racines du pays pour saluer la mémoire de Karl Lévêque Par Frantz Latour « tambours et lambis ont mêlé leurs voix d’angoisse de désespoir de refus de mourir pour le coumbite des camarades du soleil qui dispersera de ses lumières étincelantes les chevaux hagards de la nuit » Paul Laraque En ce trentième anniversaire du départ de l’immense patriote que fut Karl Lévêque vers les rivages de l’éternité, je joins ma voix (et ma plume) à celles d’amis et de camarades de lutte qui organisent une soirée patriotique à sa mémoire, ce mercredi 16 mars, à la Maison Bellermin à Montréal. C ’est avec un rare plaisir filigrané d’une intense émotion que j’écris ce texte consacré à la mémoire de Karl Lévêque, mon condisciple à l’institution St. Louis de Gonzague, de la onzième à la classe de philosophie. Très proche, sinon intime de la famille Lévêque, j’ai très bien connu le père, Anthony, d’ailleurs mon prof à la Faculté de Médecine et à l’hôpital; la mère, Marcelle, née Déjoie, qui affectueusement appelait les amis de Karl ses «bandits»; ses frères et sœur, Hubert, Bernard et Guilaine. Trompettiste de la fanfare de l’école, c’était Karl qui, presque chaque matin, présidait à l’envoi du drapeau. De la seconde à la philo, un rapprochement discret et graduel s’était établi entre quatre condisciples de la promotion et moi, je veux parler de Karl, Gérald Brisson, Adrien Sansaricq et Ernest Caprio. Il nous arrivait, parfois, sur la cour de récréation, de faire un peu bande à part et de parler de choses peu catholiques dans l’enceinte de cette vénérable institution des Frères de l’Instruction dite chrétienne, quoique à l’époque nous n’ayons encore eu aucune conscience politique. À l’époque, il n’était pas de bon ton, dans le cadre de cette école catholique, conservatrice, de parler de Juan Domingo Perón, de sa femme Evita, des descamisados, de justicialisme, de Diên Biên Phû, encore moins de la communiste et staliniste Union soviétique. Pourtant, ce petit cénacle «subversif», cette «bande des cinq», manifestait déjà des «tendances bolcheviques et anarchistes», selon la terminologie en usage, lors, parmi nos professeurs. On sait que Brisson et Sansaricq, deux courageux révolutionnaires venus combattre la sanglante satrapie de Duvalier, sont morts bravement les armes à la main. Caprio, apparemment aurait rejoint les Brigades rouges italiennes. En classe, Karl avait toujours été extrêmement brillant. En particulier, il excellait dans les devoirs de français et de latin. En rhéto et en philo, ses dissertations, littéraires ou historiques, étaient le plus souvent les meilleures, les mieux travaillées. En classe de cinquième, lui et moi étions parmi les élèves à être admis au cours de solfège, après avoir été choisis par le cher frère Paul. En passant, Gérald Brisson et Adrien Sansaricq comptaient parmi les heureux élus et faisaient donc partie de ces solfégiens triés sur le volet. Alors que Karl, Gérald et Adrien avaient éventuellement rejoint la fanfare de l’école, moi je n’avais pas eu cette chance pour des raisons trop longues à détailler. Candidat malheureux, comme moi du reste, lorsqu’il s’était présenté Karl Lévêque aux examens d’admission à la Faculté de médecine, en 1955, Karl avait alors pris la décision de suivre sa «voie naturelle», la prêtrise. À notre décharge, je dirai que ni lui ni moi n’avions vraiment fait grand effort pour réussir à ces examens. L’année suivante, j’ai encore tenté ma chance à la Fac sans grand enthousiasme, car j’étais plutôt intéressé à devenir un «chanteur de jazz» (surtout n’en soufflez mot à personne). La Providence m’attira, malgré moi, dans le giron d’Esculape. Quant à Karl, il entra au grand séminaire NotreDame de Port-au-Prince. En 1960, suite à l’expulsion des Jésuites d’Haïti il s’installe au Québec où il commence sa première année de noviciat chez les pères Jésuites à Saint-Jérôme. Il commence alors un exil forcé et immérité jusqu’au 7 février 1986. Karl Lévêque, comme son père du reste, et peut-être davantage, était d’une infatigable et rare vitalité. D’un enthousiasme communicatif, il pouvait laisser parfois l’impression de vous bousculer, mais il n’en était rien. Karl était ainsi fait qui aimait partager ses convictions avec les autres, lui que la belle aventure humaine intéressait au plus haut point. Il n’était pas né pour être un médecin comme l’avaient souhaité ses parents. Profondément croyant, il avait voulu servir sa foi à travers un militantisme ancré dans un évangile novateur et rénovateur, dans «une transformation sociale qui ne vienne ni d’en haut ni de l’extérieur». Pourtant, même quand on discutait de théologie ou de l’Église, cet adepte de la Théologie de la libération ne parlait presque jamais explicitement de foi, ni de prière. Il était plutôt passionné de militantisme libérateur vécu dans le concret du quotidien, sous quelque forme que ce fût: groupes politiques, animation de la communauté chrétienne des Haïtiens de Montréal, classes de karaté pour les jeunes, groupes de musique et de chansons engagées, réflexion sur la théologie, journalisme écrit et radiophonique, réflexion sur un développement intégral qui soit vraiment au service du peuple, bref tout ce qui, dans le cadre de son exil, pouvait amener à faire prendre conscience, de façon objective, de la situation des opprimés, en attendant de retourner sur le terrain qui l’intéressait avant tout, sa terre natale et son peuple. Marxiste d’inspiration, professeur de théologie et de philosophie, Karl Lévêque était un fin dialecticien, et comme il était d’un naturel fougueux, on pouvait aisément le percevoir comme un «radical». Pourtant, il n’en était rien, car Karl pensait qu’on ne pouvait convaincre que par le dialogue, la persuasion, en s’appuyant sur l’arme efficace de la rationalité. Tant dans les cercles haïtiens que dans le milieu québécois, il s’évertuait à inculquer cet esprit d’engagement pour la justice. Son apostolat tendait avant tout vers la réalisation concrète d’un monde de justice qui rende la liberté aux opprimés. Et son indéfectible engagement au service de Vol. 9 • No. 35 Du 9 au 15 Mars 2016 la libération d’Haïti, pendant ses trop longues années d’exil, aura été le vrai fil conducteur de sa pensée et de son action. Dans cette perspective, Karl Lévêque avait développé d’étroites relations, de fructueux contacts avec les Messagers de la Bonne Nouvelle, les tenants de la Théologie de la libération : le nicaraguyen Ernesto Cardenal, le brésilien Leonardo Boff, le mexicain Samuel Ruiz García de l’Etat mexicain de Chiapas, le salvadorien Oscar Romero, le péruvien Gustavo Gutiérrez Merino, pour ne citer que ceux-là. Ses relations s’étaient sans aucun doute solidifiées au cours de diverses rencontres, celle par exemple de la Conférence Épiscopale de Puebla en 1979, au Mexique, conférence durant laquelle Jean-Paul II signala son intention de mettre au pas les «courants théologiques mal assurés issus du Tiers-Monde» et de ramener toute initiative dans le domaine social sous le contrôle de Rome. Karl Lévêque a participé également à d’autres et importantes conférences religieuses, comme celle de l’Association Oecuménique des Théologiens du Tiers Monde avec ceux du premier monde à Barcelone, en Espagne, dans une perspective de «vision d’une Église universelle (catholique au sens étymologique du mot), prophétique, œcuménique, libératrice, aimante et soutenant ses membres dans leur développement personnel et social, à la suite de Jésus le Libérateur». Le militantisme débordant et l’engagement de Karl étaient à ce point dynamiques et féconds que l’un de ses camarades canadiens avait dit de lui qu’il «représentait d’ailleurs, en sa propre personne, une synthèse intéressante du théologien du tiers monde et du théologien du premier monde en raison de son attachement de toujours à sa terre natale, de son exil forcé et prolongé parmi nous et de son enracinement remarquable dans la société québécoise». À Montréal, à travers l’Entraide missionnaire du Québec où il avait travaillé pendant plusieurs années, Karl s’était non seulement intéressé aux enjeux québécois, politiques et culturels, mais encore s’était engagé dans les démarches progressistes de l’Association québécoise des orga- JETCO Shipping ● Boxes, Barrels, Containers ● Cheapest Rates & Best Service ● Door to Door Service to All 10 Haitian Departments ● Shipping within 6 Weeks Etienne Victorin 963 Rogers Avenue Brooklyn, NY 11226 Office: 718.856.2500 Cell: 347.998.7112 St. Louis de Gonzague. Classe de Philo. 1955 1ère rangée : Karl Lévêque portant les lunettes, le premier à partir de la gauche. 3ème rangée (debout): Adrien Sansaricq est le deuxième à partir de la gauche. Frantz Latour, le quatrième à partir de la gauche. Ernest Caprio, avec les lunettes, est le premier à partir de la droite. 4ème rangée (debout) : Gérald Brisson est le premier à partir de la gauche. nismes de coopération internationale, promouvant l’établissement d’un programme d’éducation du public à la solidarité internationale. Au fil du temps, il s’était révélé très actif dans le mouvement de solidarité avec l’Amérique latine, avec l’Afrique du Sud et, dans ses derniers temps au Québec, avec l’Amérique centrale. L’internationaliste Karl militait non seulement pour les droits de son pays et de son peuple à la justice, et à la dignité, mais encore pour tous ceux de ses frères et soeurs du monde encore sous le poids de l’oppression, de la faim, de la misère et de maladies de toutes sortes. Immédiatement après la chute de Jean-Claude Duvalier, en février 1986, Karl Lévêque rentrait au pays après quelque vingt-cinq années d’exil. Il devait y séjourner environ une quinzaine de jours, deux semaines passées à parcourir le pays, à effectuer des reportages sur l’évolution de la situation ; le temps pour lui de retrouver ces images de «Port-auPrince, ma ville…ville de chair et qui respire», cet environnement de «flamboyant chant(ant) le rouge du couchant», ce va-et-vient de fourmi folle du petit peuple, l’odeur de café du terroir et toutes ces mille et une petites pulsions de vie qui avaient façonné son haïtianité et sa conscience sociale. Retourné à Montréal pour une intervention chirurgicale, Karl, malheureusement, devait rendre le dernier soupir, le 18 mars 1986, au moment même où on lui administrait l’anesthésie. Ses funérailles, particulièrement émouvantes, avaient donné lieu à un témoignage exceptionnel d’attachement et d’amitié de la part de la diaspora haïtienne. Par leur présence, ceux et celles qui étaient venus dire adieu à Karl lui ont rendu, en quelque sorte, ce qu’il leur avait donné: son enthousiasme communicatif, lucide, à leur faire partager son engagement au service de la libération d‘Haïti. Trente ans plus tard, nous saluons la mémoire de Karl Lévêque, cet ancien condisciple de classe, cet ami, cet infatigable militant qu’un destin cruel a brutalement ravi à la lutte ascensionnelle du peuple haïtien. Nous continuerons son incessant combat pour la justice et la libération, une tâche longue et exigeante à laquelle nous ne saurions nous soustraire. C’est d’ailleurs dans cette optique que ses camarades de lutte et amis ont fondé en 1989 l’Institut Culturel Karl Lévêque (ICKL) à la fois pour lui rendre hommage et perpétuer son travail d’éducation populaire. Trente ans plus tard, les mains du souvenir accueillent avec honneur et fierté la transcendante mémoire de l’infatigable et inoubliable militant de forte conviction, Karl Lévêque, à qui nous offrons les Trois Feuilles et Trois Racines de l’inébranlable détermination du peuple haïtien à vivre libre et à forger sa deuxième indépendance. GET YOUR TAX REFUND FAST • Income Tax • Insurance (car, life, home, business) • Real Estate • Financial Consulting • Notary Public • Translations (from French, Creole, Spanish to English) • Typing (resume, flyers, invitations, papers, business letters) • Faxing (sending and receiving). Copying. • Electronic Filing Phone: 718.693.8229 Fax: 718.693.8269 1786 Nostrand Ave., Brooklyn, NY 11226 (between Clarendon Rd & Avenue D) Chery’s Brokerage, Inc. CHERY’S BROKERAGE 1786 Nostrand Ave., Brooklyn, NY 11226 Tel: 718-693-8229 * Fax: 718-693-8269 Haiti Liberté/Haitian Times 5 Kwonik Kreyòl 8 mas 2016: dwa egalego pou fanm Miragwàn Guy-Gérald Ménard You jou apremidi, solèy ta pral kouche an penyen lage, nou antre Miragwàn kat wou anlè, lan mitan rèl ak anmwe. C hak ane pèp toupatou nan lemonn fè sa yo konnen pou selebre 8 mas, ki se Jounen Entènasyonal Dwa Fanm. Jou an jou gwo peyi kapitalis yo ap itilize tout kalte konbinezon pou banalize dat sa a epi komèsyalize l, menm jan yo deja fè l pou anpil fèt tradisyonèl. Yo bay fanm yo yon pakèt avantaj jou sa a : magazen fè likidasyon machandiz, boutik ki espesyalize nan swen bote ofri gwo rabè, gen antrepriz ki òganize aktivite pou valorize feminite medam yo, gen lòt ki menm pwomèt sèvis gratis… Men tou, chak ane òganizasyon feminis, pwogresis ak revolisyonè pa manke okazyon pou fè tout moun sonje jou sa a se pa yon fèt. Se yon jou refleksyon, jou analiz ak boukantay lide. Se moman pou fè bilan sou tout batay fanm yo mennen ak sipò gason yo depi koumansman ventyèm syèk la pou fanm jwi dwa egalego ak gason sou tè a epi reflechi sou sa ki rete pou fèt toujou. Jounen 8 mas la se jounen mach, jounen manifestasyon, jounen aktivite sosyal ak kiltirèl pou selebre yon dat enpòtan nan listwa limanite. Chak ane Òganizasyon Nasyonzini chwazi yon tèm espesyal pou selebre Jounen Entènasyonal Fanm, yon jounen yo ofisyalize nan ane 1975. Lide pou tabli yon jou espesyal pou klere pwojektè sou kondisyon lavi fanm yo se yon lide ki jèmen nan mouvman sosyal ki te pran chè nan Amerik dinò ak Ewòp tanmen ane milnèfsan yo. Li soti nan orijin lit ouvriye suite à la page(15) Nan lavi gen yon bann chemen Ki prale nan tout direksyon Genyen se lekòl yo mennen Genyen ki mennen nan prizon Men gen on chemen anverite L ape desann, l ape monte Men l pa mennen okenn kote Ala blese nou blese mal ! Anba kè ak wòchpyè. Anba vant ak grangou. Ala blese nou blese mal! Mèt kamyon an tou mouri ak pakèt dèt li kite dèyè kay moun san lonè k ap vann peyi pa lonn, kay moun k ap mezire koridò lamizè pou zòt kanni land lo ranni. Selebrasyon 8 mas, ki se Jounen Entènasyonal Dwa Fanm Gade sa « gwo moun » yo fè? Arebò wout n ap mouri ! Mèt kamyon an tou mouri detan bèfchenn la bèkèkè, tou kagou, tou chire tankou ke kap ki mouye. Li tonbe kalkile ki jan poutèt you vye wout wòch li pèdi you ti djòb rele pasaje sou kote, you djòb ki tounen karebare, you djòb sèkèy you djòb rele anmwe. Gade sa « gwo moun » yo fè? Ata wout yo pa ka fè ! Gade sa « gwo moun yo » fè? Lan mitan mouch nou leve ! Lan mitan kalòt mouch ap voye, yo mete n dòmi anfrajele, dechalbore, ap fè chen dèyè tout sen Bowòm de Doulè lan kalfou dekonstonbre. Pou yon Inivèsite tout bon, mobilizasyon dwe kontinye pi rèd nan Inivèsite Leta Ayiti a ¡ (ILA) Poutan gade jan nou ye ! Tankou flanman wòz bwapiwo : You pye lan dlo, n ap pouse batiman land lo pou nou pa chavire atè lan mitan rèl ak anmwe. N Blakawout ou menm òganizasyon pwogresis ki nan mouvman popilè a UNNOH, MODEP, MOLEGHAF ak plizyè lòt òganizasyon pwogresis nan peyi a, n ap suiv ak gwo kè kase sitiyasyon malouk k ap deplòtonnen nan Inivèsite Leta a, pi gwo inivèsite piblik peyi a kote atitid panzouyis rektora a, Konsèy Inivèsite a, Konsèy Elektoral santral ILA ak apui yon ti minorite ‘‘pwofesè’’ retwograd pran wout lage enstitisyon an nan yon katchouboumbe ki menase lavni l. Yon lòt fwa ankò pandan n ap manifeste solidarite nou ak manm pèsonèl yo k ap batay sou baz revandikasyon jis ak lejitim, pandan n ap salye kouraj ak detèminasyon etidyan pwogresis yo ki pa janm manke batay pou yon inivèsite tout bon, granmoun nan yon peyi granmoun, pandan n ap ankouraje pwofesè pwogresis tout bon yo pou kontinye kenbe flanbo batay chanjman an, n ap denonse epi pwoteste ak tout fòs nou kont rektora a, konsèy inivèsite a ansanm ak Konsèy elektoral santral la ki derefize tande larezon. Jan pwovèb la di sa zòrèy pa fèt pou l pi long pase tèt, si rektora a, ansanm ak Konsèy Inivèsite a panse yo kapab kenbe inivèsite a an otaj se byen konte mal kalkile. Nan okazyon 8 mas la ki se yon dat enpòtan pou tout moun k ap batay pou prensip egalite fanm ak gason, ann gade ki kote Inivèsite a ye nan batay pou egalite sa? Depi plis pase 20 tan, kisa ‘‘oligak’’ yo fè pou pèmèt plis gany fèt sou kesyon sa? Ki politik altènativ yo mete kanpe? Pandan fanm yo reprezante majorite moun nan sosyete a (52%), ki kantite fi ki ap etidye anndan Inivèsite Leta a, konbyen ladan yo ki vin pwofesè, ki pousantaj ki ap dirije nan ILA? Ki pousantaj fi ki nan Konsèy Inivèsite a? Nan pwosesis seleksyon bouyi vide yo, èske gen kandida fanm? 6 Konbyen kandida ki gen yon pwojè klè pou pèmèt plis jèn fi gen aksè nan Inivèsite a? Dirijan k ap kraze Inivèsite a, ki lakòz li pachiman, pa janm devlope pou l sèvi peyi a kòmsadwa, pa kapab kontinye rete nan tèt enstitisyon a. Jan anpil moun fè remak sa deja, kokenn chenn kriz k ap brase bil Inivèsite Leta a depi kèk mwa se yon kriz alafwa estriktirèl ak konjonktirèl. Ekip moun k ap dirije enstitisyon an, gen anviwon 10 al pou 20 lane depi yo nan tèt li san vizyon, san pwojè, san lavni. Yo pa kapab inosan nan kriz la! Sèl sa ki enterese yo se jere ‘‘statu quo’’ a pou repwodui tèt yo nan ti pas kout. Kidonk olye ILA pwogrese, se bak li kontinye ap fè. Pandan tan sa menm dirijan sa yo ap fè tout sa yo kapab pou kontinye rete nan tèt Inivèsite a nan òganize eleksyon magouy, menm jan Mateli te vle fè a. Nan nivo pratik jesyon demokratik menm, Inivèsite a kase tèt tounen sou wout boutdi ak diktati jan anpil moun kapab wè sa. Tout moun konnen, menm nan foutbòl ki se yon ‘‘jwèt’’, lè yon antrenè pa bay rezilta, se chanje yo chanje antrenè a. Alewè nan inivèsite a! Inivèsite Leta a pa byen prive yon jenerasyon pwofesè ak rektora a ak konsèy inivèsite a. Dispozisyon tranzitwa 1997 yo ki konsakre prensip etik ak pratik jesyon ‘‘demokratik’’ administrasyon enstitisyon an, pa t prevwa ni koudeta elektoral, ni operasyon daso ak dappiyanp. Eleksyon nan enstitisyon an pa kapab yon senp demach fòmèl pou valide seleksyon. Depi apre Pèp la dechouke Divalye nan lane 1986, menmjan ak peyi a Inivèsite a nan pasaj nan yon wout refòm ki pa janm ka abouti. Jounen jodi a kesyon refòm Inivèsite Leta pou n gen yon inivèsite tout bon k ap panse yon peyi tout bon se youn nan pi gwo revandi- Haiti Liberté/Haitian Times kasyon kominote anndan tankou deyò Inivèsite a. Nou p ap janm bay legen sou li !. Gwo kriz k ap sakaje ILA nan nivo estriktirèl depi plizyè lane, se konsekans alafwa move politik neyoliberal dirijan yo ap mennen nan peyi a anba dikta enperyalis yo ansanm ak enkapasite politik dirijan ki nan tèt inivèsite a (depi anviwon 20-30 lane) pou mete ensititisyon an sou bonjan ray pou l sèvi peyi a altènativ. Si l rive nan bout, opsyon boutdi Konsèy Elektoral Santral la ap lage inivèsite a nan plis kriz paske li p ap pèmèt bonjan deba fèt pou nou soti nan chimen jennen sa, se poutèt sa, yon fason pou ede “rezoud” kriz konjonktirèl la prese prese, n ap mande yon lòt fwa ankò: 1) Kanpe definitivman sou eleksyon pike kole k ap fèt pou mete dirijan san lejitimite nan tèt Inivèsite a; 2) Demisyon Konsèy egzekitif la; 3) Yon Konsèy Egzekitif pwovizwa nan tèt Inivèsite a pou òganize bonjan eleksyon nan tèt Inivèsite a epi lanse pwosesis refòm nan. Konsèy sa a dwe tabli nan patisipasyon tout antite andedan Inivèsite a; 4)Satisfè revandikasyon pèsonèl administratif la ki nan grèv depi plizyè mwa; 5) Pou Lakou Siperyè Dèkont prese vit fè bonjan Odit sou jesyon lajan ak resous Inivèsite a; Viv yon inivèsite tout bon pou yon peyi granmoun Moun ki siyen pou òganizasyon yo: UNNOH / Josué Mérilien MOLEGHAF / Oxygène David MODEP / Guy Numa Pòtoprens, nan dat 8 mas 2016 Sou chimen pèdi tan Georges Castera Ey, Erik, papa m s on gwo elektrisyen wi! Papa w pa yon gwo elektrisyen non. Papa w s on gwo vòlè kouran Ti priz, Ti priz, Ti priz San ke m pa nan politik Mwen kwè m gen dwa pou m pale Gen yon seri de bagay K ape fè n pase yon tray Se pou m di laverite Paske mwen gen dwa pou m egziste vre Sou chemen pèdi tan, nou tout ape mache Men nou pa konn kote nou prale Sou chemen pèdi tan, nou mache kòtakòt Men nou pa vle pale, youn ak lòt Nou tankou timoun k ape boude Tankou timoun ki mare fache Nou pito kritike jan youn lòt ap mache Pou n pa wè, nou menm tou n ap bwete Si n te konnen, si n te konnen Si n te konnen, ki kote nou prale Si n te konnen, pouki n ape mache Pou jodi a fò m ta vanse rive Sou chemen pèdi tan nou kwaze mekreyan Ki konprann yo se gran konesè Yo konnen tout chapit, yo konnen tout vèsè E yo fò nan resite pa kè Yo declare se lidè yo ye Yo vle tout moun suiv yo pye pou pye Men lè ou gade atè Ou wè ou ape mache Sou menm tras pye ou te fè avanyè Si n te konnen, si n te konnen Si n te konnen, ki kote nou prale Si n te konnen, pouki n ape mache Pou jodi a fò m ta vanse rive Sou chemen pèdi tan Gen moun ki toujou di An nou bay men pou nou fè yon chenn Paske se yon sèl jan Pou nou sispann pèdi Se pou n bouke mache grenn pa grenn Tout moun di sa se yon verite Tout moun di sa se yon bèl lide Lè konsa ou lonje ni men dwat, ni men gòch Men gen moun ki met de men nan pòch Si n te konnen, si n te konnen Si n te konnen, ki kote nou prale Si n te konnen, pouki n ape mache Pou jodi a fò n ta vanse rive Jean Claude Martineau (Koralen) Lakansyèl S on riban k mare nan cheve lapli S on senti tout koulè lan ren yon ti cheri S on kolye maldyòk pou chase move zè S on laso k pase lan kou solèy pou fè l tounen vin klere latè Pale, pale, pale sa w wè, di sa ki verite Pale sa w wè, sa k fè ou mal frè mwen Pale, pale, pale sa w wè, di sa ki verite Lakansyèl plonje dèyè mòn yo di l al bwè dlo jouk lan tèt dlo Ogoun gronde tankou banbou Lasirenn al fè lanmou O, non, non, non Gen jou m santi m imilye Lè mwen pran pou m konpare Peyi m avèk letranje Se pa anyen ki manke Se fòs kouraj pou nou sanble Epi travay pou nou avanse vre De ti pwason monte anlè pou gade larenn Simbi ap taye banda chapo m tonbe lan lanmè lè yon ti beiz va vante tout vwal batiman va gonfle Pale, pale, pale sa w wè, di sa ki verite Pale sa w wè, sa k ap manje w frè mwen Pale, pale, pale sa w wè, di sa ki verite Wooooy ! Tout valè yo ale Lè w koken yo di w bon Nèg serye yo sou ban Wooooy ! An n rebrase kat la Pou demen ka miyò Site Katon jouk Fò Milò suite à la page(15) Lakansyèl s on baboukèt lan dyòl loraj Se lapè k ap pouse do lagè S on kout kleren apre gagè pou tout nèg bat tanbou chante lwa ak danse vodou S on sèpèt pou sakle malè S on gwo konbit pou rache mizè pou fè dlo kouri lan tout jaden pou wou lan solèy jete zèklè yon konbit jouk lan Ginen jouk lòtbò lanmè yon konbit tout kanmarad tout koulè pou transfòme late pou tout mechan vin dou pou chanje lavi nou Paul Laraque Vol. 9 • No. 35 Du 9 au 15 Mars 2016 Perspectives Jérémie, ville-musée Par Mérès Weche Notre ami de longue date, ‘co-citadin’ et collaborateur Mérès Weche nourrit en lui depuis des années le rêve de faire de Jérémie une ville-musée. Ce projet qui vient droit de son cœur de jérémien et de grand’anselais doit nous interpeller tous du fait que cette ville représente un lieu qui veut échapper à la mort à cause de ses multiples richesses historiques, culturelles, littéraires et sociales. Dans l’esquisse de ce projet rédigée en bas, Mérès nous propose ce qui devrait se faire en vue de réaliser ce travail noble et patriotique, lequel serait en fait un cadeau aux générations futures d’Haiti. (Dr. Carl Gilbert) Problématique Le projet d’édification du Musée Césette et Alexandre Dumas de Jérémie nous amène à concevoir la possibilité de préserver les acquis patrimoniaux de cette ville qui nous est chère et envers laquelle nous avons une dette de mémoire. En moins de vingt-ans, deux terribles incendies ont ravagé des bâtisses de grande valeur historique dans cette magnifique ville dont le nom se rattache à l’âge d’or de la littérature haïtienne, non seulement par le nombre de poètes et écrivains qui y sont nés, mais surtout par la qualité de leurs œuvres. Aujourd’hui encore, elle ne démérite pas du qualificatif de «Cité des poètes» dont elle s’est longtemps enorgueillie, pour être l’hôtesse du désormais très populaire Festival national de la poésie, et pour s’être montrée, aujourd’hui encore, un terreau propice à la création littéraire et artistique. Cette ville au passé si glorieux, et qui se trouve exposée à tous les sinistres, court le risque de voir s’envoler en fumée ses meilleurs patrimoines bâtis, si des mesures de protection, de conservation et de valorisation ne sont prises pour les sauver de la destruction très souvent due à l’ignorance des uns et au prosaïsme des autres. Il s’avère donc impérieux de prendre toutes les dispositions nécessaires pour inventorier ce qui lui reste de souvenirs physiques, de mémoires spirituelles et socioculturelles, afin d’en faire une ville-musée, à la hauteur de ceux et celles qui l’édifièrent sur la base de réelles valeurs humaines. Portée du projet Il s’agit en tout premier lieu de concevoir un plan de ville-musée, en conjuguant architecture, culture et communauté, vers une muséologie patrimoniale et citoyenne, dans le genre de Puebla au Mexique et de St. Petersburg, sur la baie de Tampa en Floride. Tenant compte de sa riche histoire, de son potentiel humain à travers le temps et de son poids dans l’imaginaire collectif haïtien, Jérémie réunit toutes les conditions pour être un dépôt culturel national, à l’instar de Cap-Haitien et Jacmel qui sont considérées comme tels. Plus encore, elle possède les caractéristiques d’une ville-musée, par la diversité de ses points forts en matière de muséologie sociale. En tenant compte des principes de la conservation intégrée, du patrimoine comme notion identitaire et de quelques voies d’analyse réflexive d’une muséologie citoyenne, il ressort quelques points forts qui font de Jérémie une ville-musée. Notions identitaires Patrimoines physiques et humains : Ses grottes précolombiennes; Sa cathédrale dédiée au roi Louis IX, construite en 1901, contenant un autel en marbre blanc, arrivé à son port par bateau pour une destination étrangère, mais retenu pour l’église locale sous pression populaire; Sa Loge, La Réunion des Cœurs No. 3, Orient de Jérémie, la plus vieille d’Haiti, pour être la Mère-Loge des principaux héros de l’Indépendance nationale; Ses maisons aux structures préfabriquées venues d’Europe; Ses débris de bateaux remontant aux guerres civiles du XIXe siècle; Ses anciens sites de sucreries et de batteries; Ses fortifications; Ses anciennes brasseries ou guildives; Traces des premiers immigrants venus de l’Asie occidentale et du Proche-Orient (les Levantins); 1-Les charniers de 1964 sous la dictature duvaliériste. Les pratiques artistiques et culturelles: Les diverses danses coloniales encore vivantes dans les cérémoniesvodou: la polka, le menuet, la contredanse, la bourette,etc. 2-Les rituels du Vendredi-Saint: le boule-jwif; le Rara; les tintamarres dans les poto-elektrik; 3-Les mascottes, déguisements et défilés carnavalesques: Madan-Brino; l’ours Nicolas; le madigra-pay; bannFranck; les Cavaliers; les bann-baka (Démoli et autres); 4- Les festivités paysannes du 6 Edmond Laforest La cathédrale de Jérémie Le poète Emile Roumer (dr) avec Roussan Camille janvier dites Lèwa; 5Les bombances de la Saint-Louis et autres fêtes champêtres. Les pratiques culinaires : La tradition du chou-palmis à l’occasion du Vendredi-Saint; Le partage du bœuf dans le traditionnel Babako du mois de Décembre; La consommation du tonm-tonm aux crabes et kalalou-gonbo; La bonne recette du konparèt ( Fifine, Rosemela, Madan-Presi et autres) La bonne recette du pain-maïs ( Tiyenn); Les cuvées et celliers : Les réserves d’anis dans les guil- dives pour la Noël; Les rhumeries Vilaire et Cadet; Le vin d’orange; Repères de la mémoire collective Identification par une plaque murale de quelques résidences de patrimoines humains: Etzer Vilare, Edmond Laforest, Émile Roumer, Jean Brierre, Regnor Bernard, Étienne Charlier, Camille Large, Alain Clérié, Georges Clérié, Prosper Auguste, Antime Samedi, Louis Laurent, Nono Lavaud, Pierre-André Charles, Amiclé Beaugé, Jacqueline Beaugé, Madame Carl Cavé, GrannDanm, Georges Lescouflair, Me. Louis Charles, etc. Prise en charge esthétique de la Place des trois Dumas: Son réaménagement paysager; La réfection de ses pavés; L’érection d’un mausolée à la mémoire de Marie Louise Césette Dumas, l’esclave noire de la colonie de Saint-Domingue, qui donna naissance au Général Dumas; L’installation sur socle d’une statue chevaline du Général; Son éclairage adéquat par des lampadaires bien entretenus; La libération de son environnement de tout ce qui s’y installe de façon anarchique: motards, marchands et marchandes; Le rafraichissement de la petite Amélie et bien d’autres réfections nécessaires à son agrément. Autres actions d’ordre patrimonial à entreprendre: Conversion en un lieu de pèlerinage historique, l’Habitation Madhère à la Guinaudée, lieu de naissance du Général Dumas, actuellement propriété de la succession Chavenet. Enrichissement de la bibliothèque Alexandre Dumas de Latibolière par des œuvres d’écrivains locaux, anciens et actuels, en particulier celles de la dynastie des Dumas; Préservation au Musée Alexandre Dumas des documents d’époque fournis par le Musée de Villers-Cotterêts, en vertu de l’Article 2 des statuts du MADGA: portraits, manuscrits, autographes, actes d’écrous, correspondances militaires, y compris des pièces historiques relatives à certaines familles jérémiennes d’antan; Érection d’un Mausolée No.2 à la mémoire des victimes de 1964; Élévation d’un Monument à la mémoire des Martyrs de Jeune Haïti; Repositionnement de la statue de Goman sur une place spéciale prévue à cet effet, en y incluant ses lieutenants Malfaix et Malfou; suite à la page(15) MULTIPLE J&M Service Solutions Accounting Fritz Cherubin Service Expert Income Tax Preparation Jean R. St. Jour, CB 2916 Clarendon Road (between Nostrand & E. 29th St.) Brooklyn, NY 11226 1374 Flatush Avenue Brooklyn NY 11210 718-421-6787 Vol. 9 • No. 35 Du 9 au 15 Mars 2016 718.284.0733 Haiti Liberté/Haitian Times 7 Devoir de Mémoire Paul Laraque et Hugo Chávez : une même conscience révolutionnaire Par Frantz Latour Paul Laraque et Hugo Chavez nous ont tous les deux quittés au mois de mars, mois de célébration de la femme. Paul est parti le 8 mars 2007, et Chávez le 5 mars 2013. Certes, ils n’appartenaient pas au même environnement géographique et culturel, ils ne sont pas entrés dans la turbulence de l’existence par la même porte, ils n’ont pas eu le même itinéraire de vie, n’ayant pas vécu les mêmes réalités, ne s’étant pas épanouis dans le cadre des mêmes conjonctures, n’ayant pas apprivoisé les mêmes dynamiques sociales au même moment. Pourtant, tôt dans leur vie d’adulte, ils faisaient preuve d’une même conscience sociale qui graduellement allait se transformer en une même, généreuse et authentique conscience révolutionnaire. P aul Laraque est né à Jérémie le 21 septembre 1920. Il fait des études dans sa ville natale et à Port-au-Prince. Il lit beaucoup, grâce à un cousin et une tante paternelle. Adolescent, il lit Gide, Valéry, Roger Martin du Gard, Duhamel, Mauriac, Maurois et d’autres. Il entre à l’Académie Militaire en 1939. Il en sort diplômé au grade de sous-lieutenant, en 1941. Poète des grandes clartés, il nourrit l’ambition d’être la conscience de l’armée, d’autant que Paul, un parfait gentleman, est un patriote d’une exemplaire rectitude morale, doté d’une conscience sociale. Durant les années 50, Paul publie de nombreux poèmes. La revue Optique lui sert de véhicule littéraire où il écrit sous le pseudonyme de Jacques Lenoir. Après vingt ans passés dans l’armée, et parvenu au grade de sous-chef d’état major, Paul se trouve être dans le collimateur du dictateur François Duvalier qui, décidément, non seulement ne veut pas de lui dans les Forces Armées d’Haïti, mais encore ne tient pas à le voir rester en Haïti. Il rejette l’intention du tyran de le nommer inspecteur des ambassades et consulats, soit à Paris, soit à Madrid et prend son parti de laisser le pays. Le gouvernement n’accepte de lui donner un passeport qu’à condition de partir pour l’Europe. Après un crochet par Porto Rico, Paris et Madrid, il bénéficie d’un visa de résidence permanente aux États-Unis où il s’établit à partir de 1961 et où il est rejoint par sa famille. C’est l’exil qui commence pour lui, ce «dur métier» auquel fait allusion Nazim Hikmet. En exil, Paul Laraque et son frère Franck deviennent, par leur rectitude politique et morale, la référence obligée de la diaspora militante, elle-même un allié de taille pour les forces démocratiques à l’intérieur du pays en lutte pour déboulonner la dictature duvaliériste. Paul est de toutes les interventions tant sur le plan politique que sur le plan intellectuel ou culturel. Ses trois principales sources d’inspiration, l’âpreté de l’exil, l’amour du pays et de son épouse aimée Marcelle Pierre-Louis ainsi que l’exemple vivant et vivifiant de la Révolution cubaine, nous vaudront une grande partie de sa production littéraire consacrée à la défense des intérêts du peuple haïtien, de sa libération 8 matérielle et spirituelle. Une oeuvre ancrée dans la ferme conviction que «la révolution sauvera Haïti et le monde». De la poésie en français de Paul Laraque, mentionnons : Ce qui demeure. (avec une lettre-postface d’André Breton et illustrations de Davertige). Montréal: Nouvelle Optique, 1973. Les armes quotidiennes / Poésie quotidienne. La Havane: Casa de las Américas, 1979. Le vieux nègre et l’exil. Paris: Silex, 1988. Oeuvres incomplètes. Montréal: CIDIHCA, 1998. Ces Œuvres sont en effet incomplètes parce que ne comportant ni les essais politico-culturels de Paul, ni ses poèmes en créole. Ces derniers ont paru dans : Fistibal. Montréal: Nouvelle Optique, 1974. Sòlda mawon / Soldat marron. (édition bilingue) Trad. Jean F. Brierre. Portau-Prince: Samba, 1987. Lespwa. Port-au-Prince: Mémoires, 2001. Faut-il rappeler que Paul a été le premier à gagner, en 1979, le Prix de Poésie en français que lui avait décerné la prestigieuse Casa de las Américas de Cuba pour son recueil Les armes quotidiennes / Poésie quotidienne. Hugo Rafael Chávez Frías, est né le 28 juillet 1954 à Sabaneta, dans les Llanos, au sud du Venezuela. A l’âge de 17 ans, Chávez rejoint l’armée vénézuélienne. Plus tard, il s’inscrit en tant que cadet à l’Académie militaire vénézuélienne. Le 5 juillet 1975, il sort huitième de sa classe,https://fr.wikipedia. org/wiki/Hugo_Ch%C3%A1vez cite_note-Guillermoprieto_2005-2 en tant que sous-lieutenant, avec un diplôme militaire en arts et sciences. Plusieurs influences concourent à former le jeune militaire, celle du président péruvien radical de gauche Juan Velasco Alvarado, de l’historien marxiste Federico Brito Figueroa ; de Simón Bolívar, de Simón Rodríguez, le compagnon et tuteur de Bolívar ; d’Ezequiel Zamora, un leader paysan qui soutint les pauvres dans leur combat contre les latifundistes; de Jorge Eliécer Gaitán, leader populaire colombien radical de gauche, de Fidel Castro, de Salvador Allende, et de Che Guevara. Contrairement à Paul, le poète des grandes clartés, le poète marxiste militant convaincu que son art «doit être une arme de première ligne au service de son peuple», Chávez n’a pas eu sa carrière militaire brisée à cause d’un tyran fou. Il n’aura pas connu non plus l’exil. Il eut donc les coudées bien plus franches à l’intérieur de l’armée que Paul. Homme d’action, Chávez crée au sein de l’armée, le Mouvement révolutionnaire bolivarien 200, MBR-200, d’orientation socialiste, le 24 juillet 1983, lors du 200e anniversaire de naissance du Libertador Simón Bolívar. Le 4 février 1992, le MBR200, dirigé par Hugo Chávez, tente un coup d’État contre le président Carlos Andrés Pérez accusé d’avoir engagé l’armée dans une vague de répressions sanglantes. Le putsch échoue, et Chávez est emprisonné pendant deux ans. Lors de son séjour carcéral, il enregistre une vidéocassette dans laquelle il appelle à l’insurrection. Elle est diffusée vers 4 heures du matin dans la nuit du 26 au 27 novembre 1992, lors d’un deuxième coup d’État préparé par le MBR-200. La deuxième tentative Haiti Liberté/Haitian Times Hugo Chávez Frías a donné au peuple vénézuélien la force collective pour lutter contre les inégalités, l’injustice, et croire qu’un monde meilleur n’est pas seulement un rêve, mais une réalité possible Paul Laraque, poète révolutionnaire, militant, patriote d’une exemplaire rectitude morale avorte également. Sorti de prison au bout de deux ans, Chávez fonde un parti politique d’orientation socialiste, le Mouvement Cinquième République, grâce auquel il sera élu président du Venezuela . Élu président de la République du Venezuela le 2 février 1999, et réélu à deux reprises par la suite, Chávez aura eu un bilan de quatorze années au pouvoir proprement spectaculaire: il a refondé la nation vénézuélienne sur une base neuve, ancrée dans l’implication populaire et le changement social ; il a rendu leur dignité de citoyens à quelque cinq millions de marginalisés (dont les indigènes) dépourvus de documents d’identité ; il a repris en main la compagnie publique Petróleos de Venezuela SA (PDVSA), déprivatisé et rendu au service public la principale entreprise de télécommunication du pays ainsi que la compagnie d’électricité de Caracas. Trois millions d’hectares de terre ont été distribués aux paysans. Des millions d’adultes et d’enfants ont été alphabétisés. Des milliers de dispensaires médicaux ont été installés dans les quartiers populaires. Des dizaines de milliers de personnes sans ressources, atteintes d’affections oculaires, ont été gratuitement opérées. Les produits alimentaires de base ont été subventionnés et proposés aux plus démunis à des prix inférieurs de 42 % à ceux du marché. La durée de travail hebdomadaire est passée de 44 heures à 36 heures. Essentiellement, Chávez a utilisé une part de la rente pétrolière et d’autres sources de richesse du pays pour l’éducation, pour la santé, pour un logement décent, pour la culture pour tous et non pour enrichir les multinationales. Paul Laraque et Hugo Chávez partagent un même haut degré de conscience patriotique, nationaliste et politique de classe. Conscience patriotique dont la source remonte à la fierté dessalinienne pour le premier, au rêve de la Grande Patrie du Libertador Simon Bolívar pour le second. Conscience nationaliste nourrie des multiples ressentiments suscités par les appétits de l’aigle impérial dont quatorze années d’occupation d’Haïti. Conscience politique aiguë alliée à une conscience de classe. Sans doute Paul Laraque et Hugo Chávez n’appartiennent ni à la classe ouvrière, ni à la classe paysanne, ni à la classe des laissés-pour-compte. Pourtant, intellectuellement et moralement, ils se sont pleinement identifiés à leurs revendications, à leur combat, à leur espoir de lendemains meilleurs à atteindre par les voies pacifiques, ou – si nécessaire – par la violence organisée, sous un leadership révolutionnaire et conséquent. Hugo Chávez parti le 5 mars 2013 «est «monté à l’assaut du ciel» et a «rallumé les étoiles» pour les peuples de l’Amérique Latine, pour les peuples du monde. Elles ne s’éteindront pas, pas plus que notre solidarité. Chávez vit dans nos coeurs», comme le rappelait Renée Le Mignot, Co-présidente du Mouvement contre le racisme et pour l’amitié entre les peuples, lors d’un vibrant hommage au Commandant Hugo Chávez, au Cercle bolivarien de Paris, le 11 mars 2013. Paul Laraque, le 8 mars 2007, nous a quittés pour son dernier voyage, porté par la ferveur océane de courants sous-marins jusqu’aux rivages souverains de la terre natale, fidèle à une heureuse trilogie : Poésie-vérité, Marcelle-l’amour et Haïti-la liberté. Ce 8 mars 2011, nous le portons encore, vivant au creux de nos meilleurs souvenirs. Paul Laraque et Hugo Chávez, deux flambeaux de bel amour humaine et de profonde conviction révolutionnaire que nous garderons allumés, et qui nous guideront sur les sentiers de lutte des peuples jusqu’à ce que naisse et s’épanouisse enfin «l’homme nouveau» dont rêvaient Che Guevara et Frantz Fanon. Manhattan Community Media Manhattan Neighborhood Network is Manhattan's public access cable network, with studios in Midtown and East Harlem. We offer all Manhattan residents FREE state-of-the-art studios and equipment and media education classes in studio and field production and digital video editing. We also offer a youth program with production and internship opportunities! MNN programs are created by you and reach Manhattan's over 620,000 cable subscribers. We also stream all of our programs live online. Visit mnn.org to learn more and for upcoming orientation dates at our 59th St Studios and the El Barrio Firehouse! Connect with MNN Facebook: MNN537 | Twitter: @MNN59 Instagram: MNNnyc | YouTube: MNN NYC Vimeo: MNN | Email: [email protected] Vol. 9 • No. 35 Du 9 au 15 Mars 2016 This Week in Haiti As Fritz Jean Nominated PM: Election Verification Commission Remains Unaddressed by Yves Pierre-Louis A by the Haiti Elections Blog T he naming of Fritz Alphonse Jean as provisional prime minister marks another milestone toward the formation of an interim government and the restarting of Haiti’s elections. Opposition in parliament to Jean’s nomination, however, may make confirmation of his government difficult. With only 65 days left in his term, provisional President Jocelerme Privert is confronting a number of daunting challenges: delays in the creation of a new electoral council (CEP), disputes over an eventual verification commission, donor insistence on the deadlines of the Feb. 6 political accord, and rising insecurity. After a series of consultations with political and civil society groupings, President Privert appointed Jean as provisional prime minister. Jean, an economist and university professor, was sworn in on Fri., Feb. 26. In his inauguration speech, Jean declared that his “principal mission” as prime minister was “earn the trust of all the political actors involved in this acute political crisis.” He also emphasized the need to clean up the Haitian government’s finances. The Group of Eight (G8) candidates deplored the fact that Fritz Jean’s first speech as Prime Minister’s speech skirted the question of an independent electoral verification commission, and avoided discussing how he planned to deal with the electoral crisis more generally. The ceremony took place in the National Palace with members of the political opposition to Martelly and foreign diplomats, including MINUSTAH chief Sandra Honoré, present. The most notable absence at Jean’s inauguration was outgoing Prime Minister Evans Paul, who refused to take part. Joined by ministers of his government, Paul held a press conference earlier in the day before the ceremony where he denounced the selection of Jean. Speaking from his residence, Paul argued that Jean had not been chosen in consultation with the presidents of the two Chambers of parliament, as required by the Constitution and the political accord. Parliamentarians from Martelly’s PHTK, Youri Latortue’s AAA and OPL made similar procedural criticisms of Jean’s appointment. Privert had consulted with both Cholzer Chancy of the Chamber of Deputies and Ronald Larèche of the Senate prior to naming Jean. But Paul and other political figures close to Martelly argued that Privert’s consultations were not valid, since Larèche was only Vice-President of the Senate, and no election has been held to choose a new Senate president. Privert, who stepped down as Senate president to assume the reins of power, replied that Constitution clearly states that the vice-president takes over the responsibilities of the Senate’s president in case of a vacancy. In Parliament, opponents of Jean’s installation as prime minister argued further that he was too close to Lavalas, making the transition government politically unbalanced. Although nominated by the human rights sector and widely regarded as a politically-neutral technocrat, Jean’s term as governor of Banque Nationale d’Haiti (Haiti’s central bank) from 1998 to 2001 raised concerns among pro-Martelly factions. In the Senate, Youri Latortue declared that it was “abnormal for the President, the Prime Minister, and the President of the Senate to all be from the same Lavalassian tendency.” On Mar. 3, a minority bloc of Senators led by Latortue prevented the selection of a replacement, demanding that the next Senate president be chosen from PM Fritz Jean’s New “Consensus” Government Center left to right: Prime Minister nominee Fritz Jean, MINUSTAH chief Sandra Honoré, and Interim President Jocelerme Privert, surrounded by other foreign diplomats and functionaries among their ranks. (None of the three are in fact members of Fanmi Lavalas; Larèche is a member of former President René Préval’s Vérité party, while Privert is a member of Inite, another party close to Préval, though he served as a minister in Aristide’s second administration, 2001-2004.) In the Chamber of Deputies, PHTK’s Abel Descollines suggested that legislators might reject the documentation submitted to confirm Jean’s eligibility for the position, using the pretext that they were photocopies rather than originals. The rancor surrounding Fritz Jean’s nomination may be due in part to the fact that one of the candidates passed over in favor of Jean, OPL’s Edgar Leblanc Fils, had been backed by parliamentarians now opposing Jean. Leblanc Fils narrowly lost the election for provisional president to Privert in a marathon session of the National Assembly. The next steps following Jean’s inauguration are the confirmation of his eligibility, the selection of ministers to form a government cabinet and the presentation of his government’s policy, all of which require the approval of Parliament. Thousands of protestors took to the streets of Port-au-Prince on Mon., Feb. 29 to mark the 12th anniversary of the 2004 coup d’État against President Jean-Bertrand Aristide. Addressing the crowd outside Parliament, Fanmi Lavalas presidential candidate Maryse Narcisse called Feb. 29, 2004 a “shameful day” in the country’s history. Narcisse insisted that a verification of both the Aug. 9 and Oct. 25 elections was necessary. Pitit Dessalines’ Moïse JeanCharles, for his part, warned Privert that if a verification commission was not set up soon, his party would begin mobilizing throughout the country. Former coup leader Guy Philippe also marked the anniversary in a radio address, lauding the heroism of those who had fought the “dictatorship.” Philippe urged his brothers-in-arms to stay mobilized, as there was “a macabre plan, a Machiavellian plan to lead the country directly into a civil war.” Philippe, a candidate for Senate with the Consortium party in the Grand’Anse, warned Privert that elections had to be held on Apr. 24. “The provisional president cannot hold on to power. I, Guy Philippe, and my soldiers are ready to make the great patriotic sacrifice.” Philippe called for violent resistance to the transition government on Jan. 24, and paramilitaries paraded threateningly in the capital and other cities on Feb. 5. Philippe is wanted by the DEA for involvement in drug trafficking. In the midst of the electoral crisis, insecurity has become a growing concern. Four police officers have been killed in the last two months alone. Vol. 9 • No. 35 Du 9 au 15 Mars 2016 On Mar. 2, officer Gérald François was shot dead near Portail-Léogane in Carrefour by gunmen on the back of a motorcycle. Another police officer was wounded in the attack. For the last few days, shots have been also heard in the neighborhoods of La Saline, Simon Pelé and Martissant, where gangs are believed to be fight for control of the markets where ti machann conduct their business. After François’ assassination, Martelly supporters circulated a graphic on social media accusing Lavalas of secretly orchestrating the violence and Privert of planning to “chimèrize” and politicize the Haitian National Police (PNH). Privert announced on Mar. 7 that Jean-Max Bellerive, former Prime Minister under President René Préval, will serve as his chief of staff. Raymond Jeanty, Préval’s right hand, was named the administrator of the National Palace, while Anthony Barbier, a former spokesman for the Group of 184 which opposed Aristide in 2002-2004, was made secretary general. Dany Valet, a journalist and campaign advisor for Moïse Jean-Charles, was put in charge of the task of national dialogue. Other councillors named by Privert include Jean-Marie Chérestal, former Prime Minister under President Jean-Bertrand Aristide, Joanas Gué, Harry Adam, Kely C. Bastien, and Jean David Génesté. The strong representation of Vérité party members among Privert’s team was noted with concern by both Pitit Dessalines’ Moïse Jean-Charles and a high-level member of Fanmi Lavalas. Fanmi Lavalas spokespeople have tried to dispel rumors that Lavalas had returned to power, emphasizing that their demands for a verification of the vote remained unmet. The UN’s Independent Expert on the situation of human rights in Haiti, Gustavo Gallón, called on President Privert to find “an effective and just solution” to the highly controversial 2015 election process. Gallón commended Privert’s willingness to find a solution and his commitment to respecting the terms of the political accord. Gallón also met with five presidential candidates who remain divided over the question of whether a verification would look only at fraud during the first round of the October 2015 presidential elections or would involve a more in-depth examination of the entire electoral process. The Concertation pour Haïti, a Canadian coalition of development NGOs working in Haiti, denounced foreign intervention in Haiti’s electoral process. The Concertation called on the Canadian government to abstain from any interference in the electoral process and to allow the people of Haiti to determine the country’s course. bout three weeks after the installation of former Sen. Jocelerme Privert as interim president in the National Palace on Feb. 14 and a week after the appointment of the former governor of the Bank of the Republic of Haiti (BRH), Fritz Alphonse Jean, as prime minister, the names of the cabinet ministers of Jean’s consensus government were made public on Mon., Mar. 7, 2016. The cabinet, which under Martelly numbered 20 ministers, has now been reduced to 15. Fritz Alphonse Jean, Prime Minister. He will also act as Minister of the Interior, Local Authorities, and National Defense. This latter post had been reserved, it is said, for Sen. Anick François Joseph, an OPL dissident. Ericq Pierre, Minister of Foreign Affairs, Worship, and Haitians Living Abroad. He represented Haiti at the Inter-American Development Bank (IDB). He was twice nominated by former President René Préval to be Prime Minister but failed to win Parliament’s ratification. Yves Romain Bastien, Minister of Economy and Finance. He was coordinator of the Council for Public Enterprise Modernization (CMEP). This council has overseen the privatization of state enterprises including the Society of Telecommunications or Teleco, and the National Port Authority (APN). These public companies were sold to multinational companies like Vietnam’s Vietel or to Haitian bourgeois families like the families Baussan, Coles, and Braun. Hundreds of thousands of workers have been thrown out of work since the kidnapping-coup of Feb. 29, 2004. They were all victims of the neoliberal policies implemented by Bastien. He will likely continue the neoliberal policies which hurt Haitian workers and the Haitian people. Enex Jean-Charles, Minister of Planning and External Cooperation. He was the secretary-general for the Prime Minister in several governments. Florence Elie, Minister of Justice and Public Security. She is currently the head of the Office of Citizens Protection (OPC), an independent public institution created by the 1987 Constitution. She has been at OPC since under the administration of René Preval (2006-2011). She is also a long-time human rights activist. Simon Dieuseul Desras, Environment Minister. He is a former senator and President of the Senate. He was a presidential candidate in the latest 2015 elections. Marc Aurel Garcia aka Marcus Garcia, Minister of Culture and Communication. He is a journalist, director of the newspaper Haiti en Marche and Radio Mélodie. Progress was made towards the formation of a new Provisional Electoral Council (CEP). Marie-Frantz Joachim of SOFA has been designated as CEP representative for women’s sector, replacing Yolette Mengual who resigned on Jan. 29. The Episcopal Conference of the Catholic Church named Carlos Hercule as their representative, while the Protestant and the Reformed sector chose Dr. Frinel Joseph. The Conference of University Rectors named Lucien Jean Bernard, a lecturer for The Episcopal University of Haiti, as their candidate for the CEP. The human rights sector chose Kettly Julien of the NGO IMED as their representative. They will Prime Minister Fritz Jean’s cabinet is composed largely of technocrats Marie Denise Claude, Minister of Women and Women’s Rights. She is a former Senate candidate for the West department. Arnoux Severin, Minister of Agriculture, Natural Resources, and Rural Development. Daphnée Benoit Delsoin, Minister of Public Health and Population. She is also interim Minister of Education, Youth, Sports, and Civic Action. Jacques Evelt Eveillard, Minister of Public Works, Transport, and Communication. Jean René Antoine Nicolas, Minister of Social Affairs and Labor. Jessy C. Petit-Frère, Minister of Trade and Industry. Didier Hyppolite, Minister of Tourism. This ministerial cabinet is waiting for its appointment by presidential decree. The Prime Minister himself is still waiting for Parliament to ratify his policy statement at a time when the Haitian people face the problems of growing insecurity, a daily increase in the cost of living and food scarcity, and severe flooding across the country. Meanwhile, the state coffers have been emptied by the previous government of President Michel Martelly and Prime Minister Evans Paul. Despite a debt estimated at over $2 billion, the Martelly/Paul government did not pay its bills to Venezuela’s PetroCaribe, which provides all of Haiti’s oil, for over eight months. From July 2015 to February 2016, PetroCaribe payment arrears amount to over $91 million, while there are $66 million in the fund of the Office of Monetization of Development Aid Programs (BMPAD), according to available information. While waiting for the installation of a new government, Haitians are still awaiting the formation of a new Provisional Electoral Council (CEP) and of the Independent Commission of Inquiry to shed light on what happened in the elections of Aug. 9 and Oct. 25, 2015. join the media sector’s representative Léopold Berlanger on the CEP. Two other sectors have put forward names while the union sector are still debating its choice. The private sector selected Jacques Bernard and Marie-Herolle Michel, while the Vodou and peasants’ sector suggested Kenson Polynice and Jean Richard Joseph. The trade unions have not yet come to an agreement, some favoring outgoing CEP counselor, Lourdes Edith Joseph, and others backing Josette Jean Dorcely and Lubin Jean Dieudonné. Privert promised on Fri., Mar. 4 that the final list of CEP members would be made public soon. Haiti Liberté/Haitian Times 9 OBAMA A CUBA ! QUI L’EUT CRU ? QUI LE CROIT... DÉSINTÉRESSÉ ? Le blocus économique, ce cordon sanitaire qui étouffe l’île depuis 55 ans Le président cubain Raul Castro et son homologue américain Barack Obama L’ambassade des Etats-Unis à la Havane Par Jean Ortiz « L’heure est à se réjouir des reculs de « l’empire », tout en surveillant ses manœuvres, jamais gratuites. On connaît la fable du renard libre dans le poulailler libre » N ous n’allons pas bouder notre plaisir. Avec ou sans mea culpa de la part du sieur président Obama, la visite obamesque à Cuba, hier encore « Etat voyou », «portion de l’empire du mal », « menace terroriste », île satanisée, constitue pour le petit POUCET une énorme victoire diplomatique et politique. D’autant plus, paraît-il, que « tout sera mis sur la table » à l’occasion du voyage en terre rouge. A n’en pas douter, le président finissant, n’ayant plus rien à perdre, profitera de cette opportunité historique... Il annoncera au monde entier la levée du blocus (promise du bout des lèvres en 2007), ce cordon sanitaire qui étouffe l’île depuis 55 ans (depuis les sanctions économiques de juillet 1960, l’opération Mangosta du bon président Kennedy en 1961, etc.). Ce reste de « guerre froide » a coûté plus de 100 milliards de dollars à l’économie cubaine. Au bas mot, le président Obama annoncera urbi et orbi, n’en doutons pas, la restitution à Cuba du territoire cubain de Guantanano, occupé par une base militaire exogène depuis plus d’un siècle. Le brave Obama présentera donc des excuses, au nom de Dieu et de tous ses prédécesseurs, pour tentative d’affamer un peuple afin de le mettre à genoux (crime contre l’humanité), pour violation de pays-domicile, propagation permanente de mensonges à l’égard d’un pays minuscule géographiquement, mais grand par sa dignité. Les Etats-Unis, eux, sont grands géographiquement, mais... Obama devra se souvenir de Bush fils qui, en octobre 2007, clamait, « va-t-en guerre » : « peu de pays ont défié notre nation autant que Cuba ». Ce que les impérialistes n’ont en réalité jamais pardonné à Cuba la rebelle, c’est son existence... Aujourd’hui les tartuffes se bousculent pour aller y « faire des affaires ». Le gouvernement cubain, averti, joue le jeu (à risques assumés), sans brader l’indépendance ni la souveraineté du 10 pays. Ce cher Barack nous réhabilitera aussi, en quelque sorte, nous les amis de Cuba qui en avons pris plein la figure depuis des décennies, pour défendre un « goulag tropical », une « dictature castriste », devenu aujourd’hui « l’endroit où il faut être vu ». Nous qui depuis 1959 répétons : Cuba n’est pas une situation virtuelle, ni un petit morceau de l’URSS qui s’obstine à survivre sous le soleil caribéen. Et il est impossible de comprendre sa révolution en contournant le contexte, le bras de fer historique entre La Havane et Washington (qui a toujours rêvé d’annexer Cuba). La révolution cubaine, surdimensionnée internationalement par Fidel Castro, fruit d’une histoire autochtone, prolongement nécessaire des Guerres d’Indépendance, issue du nationalisme révolutionnaire, d’un processus endogène de libération nationale, n’a pas débarqué des cuirassés de l’Armée rouge. Peu de pays ont payé aussi cher leur liberté (trois Guerres d’Indépendance au 19ième siècle contre les Espagnols, une victoire frustrée), peu de pays ont résisté à 55 ans de siège, de déstabilisations multiples, de sabotages, d’attentats, d’étranglement renforcé par les lois Torricelli en 1992 et Helms-Burton en 1995. Si les 21 et 22 mars 2016 « tout est mis sur la table » à La Havane, attention elle va craquer. Et à charge contre « l’empire ». Les Etats-Unis devront dédommager une révolution qui, à cause des ingérences et agressions innombrables, n’est sans doute pas tout à fait ce qu’elle aurait souhaité être. Elle a dû composer avec, et compter, sur l’Union Soviétique (« que nous avions déifiée » confia Fidel Castro en 1991 après la chute du Mur de Berlin) pour tenir et afficher un bilan social, éducatif, culturel... à faire pâlir les voleurs de peuples. Aujourd’hui en crise sévère, la révolution cubaine, engagée dans un processus complexe, difficile, « d’actualisation du modèle », vit, dans un climat de tension sociale, le changement le plus important depuis 1959. Il faut remédier à une économie peu productive, un modèle trop centralisé, trop étatisé, inefficient, une crise de valeurs préoccupante, un égalitarisme excessif, le sous-développement comme forme Haiti Liberté/Haitian Times Obama annoncera urbi et orbi, la restitution à Cuba du territoire cubain de Guantanano, occupé par une base militaire exogène depuis plus d’un siècle d’insertion dans l’économie mondiale, des déformations structurelles dues en partie à l’ex-dépendance du « camp socialiste » (réserve sucrière, carence de démocratie...), un dynamisme et des contre-pouvoirs émoussés... Raul Castro et son équipe mettent en place une nouvelle donne économique, une désétatisation de secteurs non stratégiques, des mécanismes d’offre et de demande, stimulent l’initiative individuelle, privée, dans le cadre moins contraignant qu’hier d’une planification souhaitée plus participative, moins bureaucratique. Désormais chacun peut vendre (s’il en a un, une !) son appartement, sa voiture, créer sa petite entreprise, embaucher, les paysans reçoivent la terre en usufruit, vendent directement leur production.. Le secteur d’Etat (la quasi totalité des salariés), a été ramené à des proportions plus raisonnables, sans « thérapie de choc ». Les salaires sont désormais calculés en fonction de la quantité et de la qualité de travail fourni... Près de la moitié de la population a accès au dollar, l’autre non... Cela créée des inégalités mal supportées dans une révolution égalitaire en diable, qui les avait bannies. Aux commandes depuis février 2008, le cadet des CASTRO œuvre à une réactivation politique et économique devenue absolument indispensable; elle passe par l’introduction de réformes struc- turelles, de mécanismes de marché (à surveiller, notamment par l’implication des travailleurs). Pas à pas, Raul Castro jette les bases d’un socialisme « non de marché », mais avec des mécanismes de marché ; il accélère la transition générationnelle (tardive) en cours. Miguel Díaz Canel (55 ans), premier vice-Président, politique et expert, ancien dirigeant du parti en province (Holguin), ancien ministre de l’Enseignement supérieur, devrait prendre le relais pour deux mandats de cinq ans. Les mêmes en « occident » qui hier critiquaient « l’immobilisme » castriste... et castrateur, se réjouissent aujourd’hui du « retour au capitalisme », souhaité par l’Europe et les Etats-Unis... mais les changements en cours ne sont pas tout à fait ceux que voudraient F.Hollande et B. Obama. Cuba « s’ouvre » parce qu’elle a besoin d’investissements étrangers, de capitaux, d’entreprises mixtes à capital extérieur (mais à participation majoritaire cubaine et qui embauchent aux conditions négociées avec Cuba), besoin d’accéder à des financements normaux de la part des pays et organismes financiers internationaux (le blocus les rend encore très limités et coûteux) Comme le reconnaissait Hillary Clinton il y a deux ans environ : « la politique cubaine des Etats-Unis a échoué ». Seuls 25% des Nord-Amér- icains considèrent Cuba comme une menace ; la grande majorité souhaite que les familles séparées puissent se retrouver ; les jeunes, hostiles au blocus, veulent « voir Cuba », se bronzer au soleil, se doper à la musique... Dans ce contexte, contraint de lâcher du lest, de rétablir les relations diplomatiques, le président Obama a déclaré : si la politique de Washington a changé, l’objectif final reste le même : avaler, liquider, la révolution cubaine. Et le marché, le dollar, l’ « invasion » de touristes, les vols désormais quotidiens des compagnies aériennes « gringas » entre Cuba et quelques grandes villes nord-américaines, le concert des Stones à La Havane, l’apologie du consumérisme, lui paraissent plus efficaces que GI’s et Marines d’antan. Le président Obama veut donner l’impression que le conflit cubain est réglé... alors que le blocus reste toujours en place... mais :« je n’y peux rien !!», « c’est la faute aux Républicains », « au congrès ». Eh camarade, tu es président ou débardeur aux halles ? Coquin va ! Pour aller bombarder des peuples tu as plus de pouvoirs ! L’heure est à se réjouir des reculs de « l’empire », tout en surveillant ses manœuvres, jamais gratuites. On connaît la fable du renard libre dans le poulailler libre. L’Humanité 4 Mars 2016 Vol. 9 • No. 35 Du 9 au 15 Mars 2016 CONVERTIBLES 33 IN-STOCK COUPES 46 IN-STOCK HATCHBACKS 25 IN-STOCK MINIVANS 179 IN-STOCK SEDANS 1105 IN-STOCK UNDER $10,999 50 IN-STOCK SUVs 720 IN-STOCK TRUCKs 37 IN-STOCK DO OR SAYS UP MAJ VE UP GIVE N’T GI DON’T KEEP IT! YOUR TAX REFUND! MAJOR WORLD WILL DOUBLE YOUR TAX REFUND AMOUNT TOWARD THE PURCHASE OF A VEHICLE§ OVER 3000 CARS TO CHOOSE FROM ON OUR LOT! CARS STARTING $3,995! AS LOW AS *2008 Dodge Caliber, 91k mi, STK#17934 ‘10 TOYOTA $ BUY FOR: COROLLA 6,995 '13 TOYOTA BUY FOR: FOR: CAMRY 9,995 PLUS TAX & TAGS $ BUY FOR: 11,995 PLUS TAX & TAGS 57k miles, Stk#13914 '13 ACURA $ BUY FOR: CR-V ILX 15,995 PLUS TAX & TAGS $ $ BUY FOR: E CLASS 19,995 PLUS TAX & TAGS 52k miles, Stk#17256 $ ACCORD $ BUY FOR: BUY FOR: 5 10,000 PLUS TAX & TAGS 52k miles, Stk#16941 '11 TOYOTA $ BUY FOR: SIENNA 12,995 PLUS TAX & TAGS $ BUY FOR: $ PLUS TAX & TAGS $ BUY FOR: GS350 23,995 PLUS TAX & TAGS Stk#16079, 48k mi. '12 FORD $ BUY FOR: G37x 2014 HONDA $ BUY FOR: ACCORD 13,995 PLUS TAX & TAGS $ BUY FOR: SIENNA 17,995 PLUS TAX & TAGS PLUS TAX & TAGS $ BUY FOR: 9,995 $ BUY FOR: ML-350 63k miles, Stk#18809 PLUS TAX & TAGS '13 NISSAN $ BUY FOR: PLUS TAX & TAGS $ BUY FOR: BUY FOR: FOR: $ BUY FOR: PLUS TAX & TAGS 5k miles, Stk#13407 $ BUY FOR: 18,995 PLUS TAX & TAGS $ X5 BUY FOR: PLUS TAX & TAGS 47k miles, Stk#13791 ALTIMA ‘11 MAZDA BUY FOR: $ $ PLUS TAX & TAGS Stk# 3793, 43k mi. $ BUY FOR: CHARGER 11,995 PLUS TAX & TAGS 8k miles, Stk#1030 3 SERIES '14 NISSAN MAXIMA 14,995 14,995 $ BUY FOR: PLUS TAX & TAGS 30k miles, Stk#18077 C CLASS '14 HONDA PILOT 19,995 19,995 PLUS TAX & TAGS 28k miles, Stk#20433 '12 MERCEDES $ 9,995 '12 DODGE BUY FOR: PLUS TAX & TAGS BUY FOR: 3 PLUS TAX & TAGS Stk# 15906, 55k mi. GR CARAVAN '14 MERCEDES 33k miles, Stk#15667 '13 BMW 8,995 PLUS TAX & TAGS 55k miles, Stk#15964 HIGHLANDER SENTRA 4k miles, Stk#12691 10,995 '11 BMW ROGUE 14,000 '12 TOYOTA FOR: PLUS TAX & TAGS $ BUY PLUS TAX & TAGS 14k miles, Stk#15152 $ $ BUY 9,995 ‘13 DODGE 10,995 '14 NISSAN '14 NISSAN 15k miles, Stk#9724 COROLLA 24,995 28,995 PLUS TAX & TAGS 8,995 10k miles, Stk#10024 '14 TOYOTA SONATA 42k miles, Stk#17885 FUSION '14 FORD 26k miles, Stk#11973 '12 MERCEDES $ BUY FOR: 72k miles, Stk#7278 Stk# 8569, 11k mi. '13 TOYOTA '14 HYUNDAI ESCAPE 8,995 52k miles, Stk#1255 42k miles, Stk#10534 ‘13 LEXUS PLUS TAX & TAGS 48k miles, Stk#1066 PLUS TAX & TAGS PATHFINDER 17,995 9,500 10,000 15k miles, Stk#1034 BUY FOR: $ RAV4 '09 INFINITI PLUS TAX & TAGS '13 NISSAN 7,995 '11 TOYOTA PLUS TAX & TAGS 32k miles, Stk#1223 '13 MAZDA MDX 104k miles, Stk#10125 9,500 38k miles, Stk#15579 '13 MERCEDES BUY FOR: PLUS TAX & TAGS BUY FOR: 31k miles, Stk#5650 '12 HONDA '07 ACURA 7,995 '12 HONDA PLUS TAX & TAGS 28k miles, Stk#17946 CIVIC ELANTRA 28k miles, Stk#3640 8,995 '12 HONDA $ $ BUY PLUS TAX & TAGS Stk# 1042, 37k mi. $ BUY FOR: '13 HYUNDAI GL-450 30,995 PLUS TAX & TAGS 32k miles, Stk#6794 $ BUY FOR: PLUS TAX & TAGS Auto, 6 cyl, A/C, p/s, p/b, 9k miles, Stk#10085 ‘13 RANGE ROVER BUY $ FOR: SPORT 33,995 PLUS TAX & TAGS Stk# 12925, 32k mi. Don't Make Your Next Payment Until You Speak To Us! TAKE THE R M 1-888-396-2567 43-40 NORTHERN BLVD. LONG ISLAND CITY, QUEENS, NY 11101 TIRED OF YOUR CAR? WE'LL BUY IT FROM YOU! SUBWAY TO 46TH ST STOP IN QUEENS WE ARE SURE TO HAVE A CAR TO FIT YOUR BUDGET • EASY FINANCING! BEST CHANCE TO GET APPROVED IS HERE! EASY FINANCING! †† WE ARE SURE TO HAVE A CAR TO FIT YOUR BUDGET • EASY FINANCING! BEST CHANCE TO GET APPROVED IS HERE! EASY FINANCING! †† Whether you’re buying or selling a car, If You Can’t Make It To Us, We’ll Pick You Up. Call 888-396-2567 For Complimentary Pick Up. Prices include all costs to be paid by the consumer except for license, registration & taxes. Used vehicles have normal wear, tear & mileage, some may have scratches & dents. ††All applications will be accepted. Severity of credit situation may affect down payment, APR & terms. Bankruptcies and liens must be discharged. §Will match maximum refund up to $3,000 must show proof of tax return. See dealer for details. Offers cannot be combined. NYC DCA#2003442, DMV#7117189. Publication date: 3/9/16. Offers expire 48 hours after publication. Vol. 9 • No. 35 Du 9 au 15 Mars 2016 Haiti Liberté/Haitian Times 11 Perspectives Le jour où Berta Caceres fut assassinée Crime colonial: Assassinat de Berta Cáceres, leader indigène au Honduras… B Par Graham Russell erta Caceres, une grande femme de la nation Lenca à l’Ouest du Honduras, a été assassinée aux petites heures du 3 Mars 2016, dans son lit. Elle a été assassinée à cause de qui elle est, à cause de ce qu’elle vivait, de ce pour quoi elle se souleva et combattit sa vie durant. Pour prendre sa vie, des sicarios (tueurs à gage) sont entrés par effraction dans sa maison de La Esperanza, Intibuca au Honduras et l’ont abattue dans l’obscurité du petit matin en ce 3 Mars 2016. Elle était mère de quatre enfants, grand-mère, sœur et fille. Et, pour tous ceux qui la connaissaient, apprirent d’elle, puisèrent de la force en elle, du courage et de la sagesse, la suivirent dans ses luttes, elle fut une compañera. Qui l’a tuée ? Elle a été assassinée par tous ces gens et ces institutions politiques, économiques dont la veulerie et les intérêts furent l’objet de ses combats. Berta a vécu contre toutes les injustices, toutes les inégalités, toutes les discriminations, toutes les destructions de la Terre-Mère. Elle a été assassinée … Par 500 ans d’impérialisme européen raciste, violent, dépossédant. Par 200 ans d’interventions militaires américaines, d’exploitation, de corruption et de totale impunité, par des générations de gouvernement hondurien violent et exploiteur, raciste, sexiste, tous mis en place tout le temps par la “communauté internationale”, c’est à dire les Etats-Unis, le Canada, les corporations mondialistes, le FMI, la Banque Mondiale, l’IDB… Berta fut assassinée … Par les sbires du patriarcat, par des siècles de racisme contre les peuples indigènes et afro-descendants du Honduras et des Amériques, par les accords de “libre-échange” des Amériques conçus pour la veulerie et imposés par la violence, par l’avarice inhérente et sans fin des corporations mondialistes et de ses investisseurs, soutenus en permanence par la richesse et la puissance de nations riches et “démocratiques” (bon nombre membres du club exclusif et détesté du G8), qui exploitent, répriment et dénigrent le “tiers monde”, qui créent, développent et se moquent des “républiques bananières”, par le FMI, la Banque Mondiale et les institutions créées et dominées par ces mêmes nations riches, puissantes et si “démocratiques”. Berta a été assassinée … par des entreprises et des investisseurs transnationaux qui conçoivent le monde, ses forêts et la terre, ses ressources naturelles, ses rivières, ses eaux et son air, ses peuples et toutes ses formes de vie, comme des objets exploitables, jetables et volent, tuent et détruisent puissamment dans le seul but d’engranger leurs centaines de millions et leurs milliards, par les tristement célèbres monopoles des bananes (United Fruits Company, etc..) et des barons des chemins de fer des XIXème et XXème siècles ; par les producteurs d’African Palm (l’entreprise Dinant financée par la Banque Mondiale) et la cane à sucre pour les consommateurs du monde des “énergies vertes” (ethanol et bio-carburants) ; par les exploitants de maquiladora sweatshop et du travail à très, très bon marché (Gildan Inc. etc..). par les entreprises hydro-électriques (DESA Aqua Zarca etc…) profitant honteusement des rivières et sources d’eau privatisées, par les enclaves touristiques exclusives (de luxe) opérées par le Canadien Randy “roi du porno” Jorgensen, expulsant violemment les peuples indigènes Garifuna de leurs terres ancestrales et communales de la côte nord hondurienne, par les compagnies minières comme GoldCorp Inc., etc… qui éventrent la terre pour les profiteurs de l’or, empoi- 12 Berta Cáceres, coordinatrice du Conseil civique des organisations populaires et indigènes du Honduras Déclaration de COPINH B Les funérailles de Berta sonnant les eaux de la vallée Siria et les sang des résidents locaux. Berta a été assassinée … Par la “guerre contre la drogue”, créée, financée et armée par les EtatsUnis et qui a amené des situations violentes, injustes, corrompues au Honduras (et aussi au Guatemala, au Mexique etc..) et les a empirées, tout en consolidant la consommation de drogues aux Etats-Unis, tout en augmentant les profits des marchants d’armes et en transférant toujours plus de l’argent des contribuables vers le complexe militaro-industriel et de la sécurité. Plus récemment, Berta a été assassinée … Par le coup d’état militaire de Juin 2009 au Honduras, fomenté par les Etats-Unis et le Canada, qui renversa un gouvernement élu et ramena au pouvoir les mêmes élites qui ont dominé et abusé pendant si longtemps du Honduras ; qui une fois de retour au pouvoir, prirent tout ce qui est cité ci-dessus en en empirant les effets, qui ont utilisé la répression comme outil de terrorisme sociétal et de contrôle, embauchant des tueurs à gage (sicarios) pour cibler et tuer des centaines de personnes après le coup d’état, des gens comme Berta. Les Etats-Unis et le Canada ont aidé dans l’assassinat de Berta Sept ans après le coup, le Honduras possède le plus grand ratio au monde de meurtre per capita et parmi les plus hauts taux de répression, de meurtres de femmes, de journalistes, de corruption et d’impunité dans les Amériques. Ignorant tout ceci, les Etats-Unis et le Canada signent des accords de “libres-échanges” et promeuvent l’expansion des extractions minières, du tourisme, des sweatships, des monopoles bananiers, des entreprises et des investissements. Berta a été assassinée par tous ces gens, institutions et intérêts, parce que, comme tout le monde pourra vous le dire, de tous ceux qui l’ont connue, appris d’elle, reçu de la force, du courage et de la sagesse, la suivirent, tout ceci représente ce pour quoi elle a combattu toute sa vie. Pour quoi a t’elle vécu, s’est-elle battue ? Pour vous, pour moi, pour tout le Haiti Liberté/Haitian Times Berta Caceres monde. Pour vos droits et les miens. Pour tous les droits humains, collectifs et individuels, de tout le monde, de tous les peuples, de tous les pays. Pour toutes les formes de vie et pour la Terre-Mère, la terre, ses champs et ses forêts, l’air et l’eau et toutes les formes de vie sur cette planète précieuse et solitaire. Berta a vécu, s’est dressée et s’est battue parce qu’un autre monde est nécessaire et possible. suite à la page(16) erta Cáceres, coordinatrice du Consejo Cívico de Organizaciones Populares e Indígenas de Honduras (Conseil civique des organisations populaires et indigènes du Honduras, Copinh), a été assassinée cette nuit dans sa propre maison à La Esperanza, Intibucá (Honduras). En raison des nombreuses menaces dont elle était l’objet, la Commission interaméricaine des droits humains (CIDH) avait recommandé qu’elle bénéficie de mesures de protection, recommandations que le gouvernement hondurien a systématiquement ignorées. Berta Cáceres était une figure emblématique des luttes populaires et des peuples indigènes du Honduras, contre la spoliation de leurs droits et de leurs territoires. Comme mouvement populaire, le Copinh avait mobilisé toutes ses forces pour dénoncer le coup d’État de 2009 et avait joué un rôle particulièrement important dans la résistance contre les grands projets d’infrastructures qui menacent les territoires et les ressources des peuples indigènes et paysans du Honduras. À ce titre, Berta a joué un rôle de premier plan, au niveau national et dans de nombreux forums internationaux pour dénoncer les programmes internationaux qui sous couvert de la défense de l’environnement organisent la marchandisation des ressources naturelles et de la nature. Ces dernières années, Berta et le Copinh avaient mené une lutte infatigable contre la construction du barrage d’Agua Zarca qui représentait une menace pour les rivières et menaçait de spolier plusieurs communautés indigènes lenca. Au prix d’une occupation, pendant de longs mois, du lieu prévu pour la construction qui avait coûté plusieurs morts parmi les membres du Copinh, les entreprises avaient dû reculer… mais c’était pour mieux sauter. Depuis peu, les bulldozers prétendaient reprendre leur danse infernale et mener le projet à terme en amont de la rivière. Berta et le Copinh avaient immédiatement annoncé la reprise de la mobilisation. Le mouvement social hondurien et mésoaméricain; mais aussi les féministes, anticapitalistes, écologistes et tou•te•s les défenseur•e•s de la justice sociale ont perdu en cette nuit obscure, une de leur meilleure porte-parole. Pour la mort de Berta, ni pardon ni oubli ! Pour sa mémoire, pour la justice, joignons notre douleur et notre rage à celle du Copinh et du mouvement populaire hondurien. LACROIX MULTI SERVICES Tel: 718-703-0168 * Cell: 347-249-8276 1209 Rogers Avenue, Brooklyn, NY 11226 www.lacroixmultiservices.com • Income Tax • Electronic Filing • Refund Anticipation Check (RAC) • Direct Deposit - IRS Check • Business Tax • Notary Public • Immigration Services • Translation, Preparation, Application, Inquiry letters • 6 Hour Defensive Driving Course • Fax Send & Receive • Resume • Property Management • Credit Repair Vol. 9 • No. 35 Du 9 au 15 Mars 2016 Perspectives Quand tuer est devenu la norme Par Gidéon Lévy Le virus Zika cible bel et bien les neurones du fœtus et cause des microcéphalies Il n’y a pas d’autre façon de décrire la politique d’Israël vis-à-vis des agresseurs présumés que comme des exécutions sommaires. L e plus grand ennemi de la lutte contre l’occupation israélienne est la routine. Ce danger de la routine n’apparaît que rétrospectivement, en regardant l’occupation dans le rétroviseur au fil du temps. Ce qui était inacceptable hier, et même inimaginable, devient la routine d’aujourd’hui et la norme de demain. Ainsi, l’occupation roule d’une phase à l’autre, mais une chose ne change jamais : l’occupation reste l’occupation et ses multiples aspects sont cachés à la vue de tous. La résistance à l’occupation, également présente et uniquement changeante de par son apparence et les moyens employés pour l’exprimer, montre depuis environ trois mois un nouveau visage, celui d’une « Intifada des couteaux » ou d’une « Rébellion des loups solitaires », ou de tout autre nom qu’on veuille lui attribuer. Sans personne pour l’organiser, sans infrastructure ni main paternelle, sans organisations militantes ni quartier général militaire et presque sans armes ni explosifs, une nouvelle forme de résistance violente a émergé. Des individus palestiniens, principalement mais pas exclusivement des jeunes, principalement mais pas exclusivement des hommes, se lèvent un matin et décident d’agir. Leur instrument est généralement un couteau ou une paire de ciseaux, ou encore une voiture privée. Ils savent que leurs chances de survie sont minces et comprennent que l’impact sera négligeable le cas échéant ; pourtant, ils décident de prendre leur destin en main et d’exprimer leur résistance violemment, en poignardant ou en renversant des juifs, principalement des soldats, mais aussi des civils, en général dans les territoires occupés. Au cours des trois derniers mois, 27 Israéliens et 135 Palestiniens ont été tués dans près de 100 incidents différents de cette nature. Quelques-uns de ces Palestiniens ont été tués lors de manifestations, mais la plupart ont perdu la vie dans des tentatives d’attaques terroristes, ou ce que les autorités israéliennes ont désigné comme étant des tentatives d’attaques terroristes. Rares sont les jours sans qu’un de ces incidents ne se passe. Ils sont devenus routiniers. Dans le même temps, la réponse israélienne à ces incidents est également devenue routinière. Dans la plupart des cas, ces réponses finissent par une exécution sommaire sans possibilité de procès. Il n’y a pas d’autre façon de décrire précisément la réponse israélienne à ces attaques au couteau et à la voiture. Les soldats, policiers et citoyens ordinaires ont reçu ou pris un permis de tuer, dans chaque cas en premier recours, presque invariablement. Les jeunes Palestiniens, hommes et femmes, garçons et filles, qui brandissaient simplement une paire de ciseaux, ont été condamnés à mort sur place. Les Palestiniens dont la conduite était suspecte ont été condamnés à mort par des tirs à balles réelles. Seule une petite proportion des personnes exécutées ont été tuées alors qu’elles mettaient effectivement en danger la vie de soldats ou de civils israéliens. Une majorité écrasante de ces personnes aurait pu être neutralisée sans être tuée. Mais toutes ont reçu la même sentence : la mort. Les caméras de sécurité n’ont cessé de montrer que le simple fait de transporter un couteau ou une paire de ciseaux était suffisant pour que tout le monde aux alentours tire pour tuer. Dans les cas les plus extrêmes, il aurait également été possible de tirer pour blesser plutôt que pour tuer ; cependant, La fille de Mahdia Hammad, abattue par la police des frontières israélienne la veille, pleure lors des funérailles de sa mère dans le village cisjordanien de Silwad le 26 décembre. La police a criblé de 17 balles le corps de cette mère de quatre enfants et âgée de 40 ans, prétendant qu’elle avait tenté de les attaquer avec sa voiture. Mais son mari a expliqué que son épouse rentrait au plus vite à sa maison pour nourrir leur bébé quand elle a été tuée - Photo : APA/Shadi Hatem toutes les réglementations existantes en matière d’emploi d’armes à feu ont été oubliées, comme si elles n’avaient jamais existé. Le permis consiste à tirer pour tuer. En réalité, les autorités ont encouragé ce comportement du côté des forces en uniforme et des civils et ont complimenté ceux qui ont répondu de cette manière. Un tel comportement est devenu non seulement légitime, mais aussi normatif, comme si aucune autre réponse n’était possible. Cette version soudainement transformée des règles est déjà devenue la nouvelle routine, dont personne ne remet en cause la légitimité actuellement en Israël. Les Israéliens n’ont jamais eu la gâchette aussi facile tandis que l’indifférence du public israélien n’a jamais été aussi totale. Et dans bien des cas, comme cela arrive inévitablement lorsque le doigt démange autant sur la gâchette, il y a eu des erreurs, des personnes n’ayant pas l’intention de blesser quiconque qui ont été abattues lors d’assassinats criminels devenus banals. Il est difficile de croire que Mahdiyya Hammad, une mère de quatre enfants de 40 ans, avait l’intention de renverser des policiers postés sur la route de son village, à Silwad. Elle rentrait chez elle pour allaiter son nourrisson. Ils ont tiré plusieurs dizaines de coups et ont continué de tirer, même lorsqu’elle était déjà morte. La police a également tiré par erreur sur une voiture de la famille Abdallah, originaire d’Amuriya, un village reculé de Cisjordanie, et tué Samah Abdallah, une étudiante en cosmétologie de 18 ans ; son père était venu spécialement la chercher à l’école afin qu’elle puisse éviter le trajet risqué en transports en commun jusqu’à chez elle en ces jours dangereux sur les routes. Les soldats ont reconnu l’avoir abattue « par erreur ». Peut-être que les soldats ont également abattu « par erreur » Nashat Asfour, un père de 35 ans ayant trois enfants originaire du village de Sinjil. Ils ont tiré sur lui à 150 mètres de distance alors qu’il rentrait d’un mariage. Ashraqat Qatanani ne devait pas non plus être tuée. Cette jeune fille âgée de 16 ans a sorti une paire de ciseaux. Est-ce que tuer était le seul moyen de contrôler une fille de 16 ans en uniforme scolaire ? Avec des balles réelles, en tirant dans le but de tuer ? Sans avertissement ? Le groupe de soldats autour d’elle n’aurait-il pas pu la retenir et l’empêcher de faire quoi que ce soit ? Ou du moins lui tirer dans les jambes ? Mais non, ils l’ont tuée, elle aussi, comme tant d’autres, comme si c’était leur réponse préférée et leur seul choix. Comme je l’ai indiqué, ces choses sont désormais devenues routinières. Vol. 9 • No. 35 Du 9 au 15 Mars 2016 Lorsque le ministre suédois des Affaires étrangères a qualifié cela d’exécutions sommaires, Israël était furieux. Mais il n’y a pas d’autre façon de décrire ces pratiques que comme des exécutions sommaires extrajudiciaires. En Israël, on n’a pas encore commencé à discuter des implications de ce comportement dangereux pour la société israélienne en elle-même. Aujourd’hui dans les territoires occupés, demain à Tel-Aviv. Aujourd’hui contre les Palestiniens brandissant une paire de ciseaux, demain contre les contrevenants de la circulation. Officiellement, Israël n’a pas de texte sur la peine de mort, sauf pour les nazis et ceux qui leur viennent en aide. Aujourd’hui, Israël a fait un pas en avant, ou peut-être en arrière : celui de la peine de mort sans même un procès. Quand un permis de tuer est accordé, et ce d’une manière aussi générale, et quand la vie a si peu de valeur, cette détérioration progressive est difficile à arrêter. En réalité, elle est déjà devenue routinière. * Gideon Levy : Né en 1955, à TelAviv, est journaliste israélien et membre de la direction du quotidien Ha’aretz. Il vit dans les territoires palestiniens sous occupation. Middle East Eye 13 janvier 2016 Traduction : MEE – VECTranslation Info Palestine 5 mars 2016 Zika semble bel et bien responsable de l’explosion du nombre de cas de microcéphalie chez les nouveau-nés observée au Brésil depuis le mois de novembre 2015 Genève. Par Pierre Kaldy Deux études établissent, certes encore in vitro pour l’une, un premier lien direct entre l’infection par le virus qui se répand surtout en Amérique du Sud, et des malformations cérébrales L e virus Zika semble bel et bien responsable de l’explosion du nombre de cas de microcéphalie chez les nouveau-nés observée au Brésil depuis novembre 2015. C’est ce qu’établissent deux études publiées vendredi. Depuis la déclaration obligatoire des cas de microcéphalie dans le pays fin octobre 2015, 640 cas ont été confirmés par les autorités sanitaires brésiliennes (dont 82 où le virus a déjà pu être décelé) et 4 200 autres cas sont suspectés. Il y en avait 160 par an en moyenne dans le pays jusqu’à présent. Dans une première étude publiée le 4 mars dans la revue Cell Stem Cell, des chercheurs américains des Universités de Floride et Johns Hopkins montrent, in vitro, que le virus infecte et tue préférentiellement les cellules humaines précurseurs des neurones corticaux, ce qui peut expliquer l’atrophie du cerveau caractéristique des nouveaux cas de microcéphalie. «Ces résultats, s’ils se confirment, montrent qu’un stade du développement des cellules nerveuses humaines est très sensible à l’infection par le virus Zika», commente Laurent Kaiser, directeur du laboratoire de virologie des Hôpitaux universitaires de Absence de test fiable Plusieurs indices convergents suggéraient déjà la responsabilité directe du virus propagé dans le pays par le moustique Aedes aegypti. Tout d’abord, il appartient à la famille des flavivirus comme celui de l’encéphalite japonaise ou du Nil Occidental déjà connus pour s’attaquer parfois au système nerveux chez l’adulte. De plus, la précédente grande épidémie en Polynésie française de 2013-2014 avait aussi coïncidé avec 18 cas de développement anormal du système nerveux central (dont 12 de microcéphalie) chez des nouveau-nés, mais ils n’avaient pas inquiété les autorités sanitaires françaises à l’époque. En effet, l’absence de test fiable d’anticorps contre le virus dans le sang signalant une infection passée et de symptômes de cette infection dans 80% des cas rendent les études épidémiologiques difficiles. Dans le cas du Brésil, le nombre des microcéphalies a probablement été aussi surestimé car évalué sur le critère approximatif d’une faible circonférence du crâne à la naissance. Ce manque de précision sur le nombre réel de cas d’infection et de microcéphalie explique pourquoi certains chercheurs brésiliens ont d’abord douté, fin janvier, de la responsabilité du virus, attribuant plutôt l’explosion des malformations à une attention accrue portée à ces nouveau-nés dans suite à la page(16) Frantz Boisson, EA Licensed: US Treasury Dept. TAX & ACCOUNTING Individual, Self-employed, Corporate, Cabbies, Aliens, Business Set-up, Proposals LEARN A NEW LANGUAGE with RINCHER’S SYSTEM IRS REPRESENTATION Audits, Back taxes, Warrants, Levies, Appeals Kits contain a BOOK and 2 or 3 CDs Price range: only $25 - $35 Write, call, email, or visit: 3415 Avenue I (near Flatbush Ave.) Brooklyn, NY (formerly Rincher’s Book Store) 2716 Church Avenue, Brooklyn, NY 11226 Tel: 718-363-1585 718.282.4033 899 Franklin Avenue, Brooklyn, NY 11225 718-462-2085 Spanish ● English ● French ● Kreyòl Universal Book Store Email: [email protected] Director: Florence Comeau Interlink Translation Services * Translations * Interpreters * Immigration Services * Resumé * Fax Send & Receive * Much more. English • French • Kreyòl • Spanish Haiti Liberté/Haitian Times 13 Perspectives Le Proche-Orient nucléarisé ! Par Thierry Meyssan Pendant que l’Occident faisait pression sur l’Iran pour qu’il abandonne son programme nucléaire civil, les Saoud achetaient la bombe atomique à Israël ou au Pakistan. Désormais, à la surprise générale, le Proche-Orient est devenu une zone nucléarisée, dominée par Israël et l’Arabie saoudite. E n 1979, Israël terminait la mise au point de sa bombe atomique, en collaboration avec le régime d’apartheid sud-africain. L’État hébreu n’a jamais signé le Traité de non-prolifération et a toujours évité de répondre aux questions relatives à son programme nucléaire. Depuis 1980, l’Assemblée générale des Nations unies a adopté chaque année par consensus une résolution appelant à faire du Proche-Orient une zone exempte de toute arme nucléaire. Cette résolution visait à encourager Israël à renoncer à sa bombe et à prévenir que d’autres États ne se lancent dans une course aux armements. L’Iran du Shah disposait également d’un programme nucléaire militaire ; mais celui-ci n’a été poursuivi que de manière marginale après la révolution de 1979 du fait de la guerre imposée par l’Irak (198088). Cependant, ce n’est qu’à la fin de celle-ci que l’ayatollah Rouhollah Khomeini s’opposa aux armes de destruction massive et prohiba par conséquent la fabrication, la détention et l’usage de l’arme atomique. Commencèrent alors les négociations pour la restitution des 1,180 milliards de dollars d’investissement iranien dans le complexe Eurodif d’enrichissement d’uranium. Cependant, rien ne fut jamais résolu. Ainsi, lors de la dissolution d’Eurodif, en 2010, la République islamique détenait toujours 10 % du capital. Il est probable qu’elle porte aujourd’hui une part de la Société d’enrichissement du Tricastin. De 2003 à 2005, les négociations relatives au contentieux nucléaire sont présidées, côté iranien, par cheikh Hassan Rohani, un religieux proche des présidents Rafsandjani et Khatami. Les Européens exigent au passage que l’Iran démantèle ses filières d’enseignement de physique nucléaire de manière à être certains qu’il ne puisse pas relancer son programme militaire. Cependant, lorsque Mahmoud Ahmadinejad —un partisan de la relance de la Révolution khomeiniste— arrive au pouvoir, il rejette l’accord négocié par cheikh Rohani et le limoge. Il relance l’enseignement de la physique nucléaire et lance un programme de recherche visant, notamment, à trouver un procédé de production électrique à partir de la fusion et non de la fission comme le font actuellement les États-unis, la Russie, la France, la Chine et le Japon. Accusant le président Ahmadinejad de « préparer l’Apocalypse pour hâter le retour du Mahdi » (sic), Israël lance une campagne de presse internationale pour que l’on isole l’Iran. En réalité, Mahmoud Ahmadinejad ne partage pas la vision juive d’un monde mauvais qui doit être détruit, puis reconstruit, mais d’une maturation progressive de la conscience collective jusqu’à la parousie, le retour du Mahdi et des prophètes. Simultanément, le Mos- 14 sad assassine un à un de nombreux scientifiques nucléaires iraniens. De leur côté, les Occidentaux et le Conseil de sécurité des Nations unies prennent des sanctions toujours plus dures jusqu’à isoler totalement l’Iran au plan économique et financier. En 2013, le Guide de la Révolution, l’ayatollah Ali Khameinei, accepte de discuter secrètement avec Washington, à Oman. Persuadé qu’il lui faut desserrer l’étau qui étouffe son pays, il envisage un accord provisoire de dix ans. Suite à un accord préliminaire, le candidat d’Ahmadinejad à l’élection présidentielle n’est pas autorisé à se présenter et cheikh Hassan Rohani est élu. Il reprend les négociations qu’il avait quittées en 2005 et accepte les conditions occidentales, dont l’interdiction d’enrichir de l’uranium à 20 %, ce qui met fin aux recherches sur la fusion. En novembre 2013, l’Arabie saoudite organise un sommet secret réunissant à la fois les membres du Conseil de coopération du Golfe et des États musulmans amis [1]. En présence de délégués du secrétaire général de l’Onu, le président israélien Shimon Peres intervient par vidéo-conférence. Les participants concluent que le danger n’est pas la bombe israélienne, mais celle dont l’Iran pourrait un jour se doter. Les Saoudiens assurent leurs interlocuteurs qu’ils prendront des initiatives. La coopération militaire israélo-saoudienne est nouvelle, mais les deux pays agissent de concert depuis 2008, lorsque Riyad finança l’expédition punitive « Plomb durci » d’Israël à Gaza [2]. L’accord 5+1 ne sera rendu public qu’à la mi-2015. Durant les négociations, l’Arabie saoudite multiplie les déclarations selon lesquelles, elle se lancera dans une course aux armements si la communauté internationale ne parvient pas à contraindre l’Iran à démanteler son programme nucléaire [3]. Le 6 février 2015, le président Obama publie sa nouvelle « Doctrine de sécurité nationale ». Il y écrit : « Une stabilité à long terme [au Moyen-Orient et en Afrique du Nord] requiert plus que l’usage et la présence de Forces militaires états-uniennes. Elle exige des partenaires qui soient capables de se défendre par euxmêmes. C’est pourquoi nous inves- tissons dans la capacité d’Israël, de la Jordanie et de nos partenaires du Golfe de décourager une agression tout en maintenant notre engagement indéfectible à la sécurité d’Israël, y compris par son avance militaire qualitative » [4]. Le 25 mars 2015, l’Arabie saoudite débute l’opération « Tempête décisive » au Yémen visant à rétablir le président yéménite renversé par une révolution populaire. Il s’agit en fait d’appliquer l’accord secret israélo-saoudien d’exploitation du champ pétrolier de Rub’al-Khali [5]. Le 30 mars 2015, un état-major militaire commun est installé par les Israëliens au Somaliland, un État non reconnu. Dès le premier jour, l’Arabie saoudite, l’Égypte, les Émirats arabes unis, la Jordanie, le Maroc et le Soudan y participent, sous commandement israélien. Le lendemain, 1er avril 2015, la Ligue arabe, lors de son sommet de Charm el-Cheick adopte le principe d’une « Force arabe commune » [6]. Officiellement, il s’agit d’appliquer le Traité de Défense arabe de 1950 pour lutter contre le terrorisme. De facto, la Ligue a validé la nouvelle alliance militaire arabe sous commandement israélien. Les déclarations de l’analyste saoudien Dahham Al-’Anzi, le 15 février 2016 sur Russia Today —immédiatement traduites et diffusées par le service israélien du Memri— ont eu un écho considérable dans le monde arabe. Pourtant, aucun responsable politique international, pas même saoudien, ne les a commentées. Et Russia Today les a retirées de son site internet. Les déclarations de Dahham Al-’Anzi —un intellectuel proche du prince Mohamed ben Salman— laissent à penser qu’il ne parlait pas d’une bombe atomique stratégique (bombe A ou H), mais tactique (bombe N). En effet, on ne voit pas comment l’Arabie saoudite pourrait « protéger les Arabes » de « la dictature » en Syrie en utilisant une bombe atomique stratégique. Au demeurant, cela correspond à ce qui a été déjà observé au Yémen. Cependant, rien n’est sûr. Il est évidemment peu probable que l’Arabie saoudite ait fabriqué elle-même une telle arme, sachant qu’elle n’a absolument pas les compétences scientifiques en la matière. Il est par contre possible qu’elle l’ait achetée à un État non signataire du TNP, Israël ou le Pakistan. Si l’on en croit Duane Clarridge, c’est Islamabad qui aurait vendu son savoirfaire, mais dans ce cas, il ne peut s’agir d’une bombe à neutrons Que ce soit une bombe tactique ou stratégique, l’Arabie saoudite ayant signé le Traité de non-prolifération (TNP) n’avait pas le droit de l’acquérir. Mais il suffirait au roi Salman de déclarer avoir acheté cette arme en nom propre pour ne pas être concerné par le Traité. On sait en effet que l’État d’Arabie saoudite est la propriété privée du roi et que son budget n’est qu’une partie de la cassette royale. On assisterait alors à une privatisation des armes Greater Brooklyn Gastroenterology Care nucléaires ; un scénario jusqu’ici impensable. Cette évolution doit être prise très au sérieux. En définitive, tout laisse à penser que les Saoudiens ont agi dans le cadre de la politique états-unienne, mais qu’ils l’ont outrepassée en violant le TNP. Ce faisant, ils ont posé les bases d’un Proche-Orient nucléarisé dans lequel l’Iran ne pourra pas jouer le rôle que cheikh Rohani ambitionnait de retrouver, celui de « gendarme régional » pour le compte de ses amis anglo-saxons. Notes [1] « Shimon Peres s’est exprimé devant le Conseil de sécurité du Golfe, fin novembre », Réseau Voltaire, 3 décembre 2013. [2] « La guerre israélienne est financée par l’Arabie saoudite », par Thierry Meyssan, Réseau Voltaire, 6 janvier 2009. [3] “Prospect of deal with Iran pushes Saudi Arabia and Israel into an unlikely alliance”, Kim Sengupta, The Independent, March 30, 2015 [4] « Obama réarme », par Thierry Meyssan, Réseau Voltaire, 9 février 2015. [5] « Les projets secrets d’Israël et de l’Arabie saoudite », par Thierry Meyssan, Réseau Voltaire, 22 juin 2015. [6] « La Force “arabe” de Défense commune », par Thierry Meyssan, Réseau Voltaire, 20 avril 2015. Réseau voltaire | Damas (Syrie) | 7 mars 2016 Christine M. Mosse MD Michel Jose Charles MD, FACG, AGAF Board Certified Gastroenterology Dr. Kesler Dalmacy 1671 New York Ave. Brooklyn, New York 11226 Tel: 718-434-5345 Le docteur de la Communauté Haïtienne à New York Haiti Liberté/Haitian Times Office Locations 3621 Glenwood Rd, Brooklyn NY 11210 9408 Flatlands Ave, Brooklyn NY 11236 1381-B Linden Blvd, Brooklyn NY 11212 By Appointment Only Internal Medicine Board Certified 2336 Second Avenue (at 120th Stree) New York, NY 10035 Tel: 718-434-0202 / 718-869-1501 E-mail: [email protected] “Giving care, one patient at a time.” Office hours by appointment 212.987.5200 Vol. 9 • No. 35 Du 9 au 15 Mars 2016 Chine et Brésil: deux manifestations d’un effondrement du capitalisme qui s’aggrave Par Nick Beams S uite à la crise financière mondiale de 2008 et au ralentissement rapide de l’économie mondiale en 2009, divers économistes et experts bourgeois ont avancé l’idée que les économies dites BRICS – Brésil, Russie, Chine, Inde et Afrique du Sud – pouvaient constituer une nouvelle base pour l’expansion du capitalisme mondial. Les derniers vestiges de ce mythe se sont effondrés cette semaine avec l’information que le gouvernement chinois envisageait de supprimer des millions d’emplois dans les industries de base qui souffrent de vastes surcapacités, et que le Brésil était entré dans une récession, la plus profonde contraction peut-être de son histoire. L’affirmation que le groupe BRICS, des pays à revenu faible et moyen en proie à des problèmes de retard économique et dominés par les centres du capital financier impérialiste, pourrait en quelque sorte permettre une nouvelle avancée au capitalisme mondial n’a jamais été que de l’économie-fiction. Cette fiction a pu être maintenue pour une courte période par le plan de relance initié par le gouvernement chinois, comprenant des dépenses publiques de 500 milliards de dollars, et l’expan- sion du crédit la plus rapide de l’histoire économique. Le boom chinois de la construction et l’expansion de la capacité industrielle ont fait monter le prix des matières premières et fourni un coup de pouce aux pays exportateurs de matières premières. Mais l’effondrement des produits dits du « supercycle », reflété le plus immédiatement dans la chute du prix du pétrole depuis 2014 et concernant toute la gamme des matières premières industrielles, combiné aux sorties de capitaux des « marchés émergents », a déclenché une vague de destruction économique. En plus de la situation économique qui se détériore en Chine et au Brésil, la Russie est en récession suite à la chute des prix du pétrole. L’Afrique du Sud, frappée par la chute des prix des métaux et les réductions de milliers d’emplois dans l’industrie minière, devrait bientôt entrer en récession. L’Inde est toujours présentée comme un «point lumineux», avec des taux de croissance de plus de 7 pour cent, mais son économie est minée par des créances douteuses, la baisse des marchés d’exportation et la stagnation des salaires et des investissements privés. La contraction du Brésil (3,8 pour cent pour 2015) s’accélère; les données publiées hier montrent que l’économie a baissé de 5,9 pour cent au quatrième trimestre de l’année par rapport à l’an- Des leaders du BRICS – Brésil, Russie, Chine, Inde et Afrique du Sud née précédente, alors que « l’ensemble des composantes de la demande interne a connu des baisses », selon l’agence de statistiques du pays. Le Brésil est en voie de subir la pire récession depuis le début des statistiques officielles, une autre contraction d’au moins 3 pour cent étant prévue pour cette année. On ne peut saisir la pleine signification des annonces de la Chine et du Brésil si on les examine de façon isolée. Elles sont la manifestation de l’aggravation de la crise de l’économie capitaliste mondiale dans son ensemble et soulignent que l’effondrement commencé avec le krach de 2008 est entré dans une nouvelle étape. L’effondrement total de l’économie mondiale dans le sillage de la pire crise financière depuis les années 1930 n’a été empêché que par l’injection par les banques centrales de milliers de milliards de dollars de liquidités dans le système financier, afin de soutenir les banques et les sociétés de crédit, ainsi que l’expansion économique de la Chine. Ce processus s’est arrêté brusquement. A mesure que le « modèle de croissance » des BRICS se désintègre, les conditions apparaissent pour un autre désastre financier. L’ancien gouverneur de la Banque d’Angleterre Mervyn King a récemment averti que l’effondrement de 2008 avait été la « défaillance d’un système », et que sans une solution au « déséquilibre » dans l’économie mondiale, seaux: à nommer; Le pont de la Petite-Guinaudée: à nommer; Le pont sur la rivière Glace: à nommer. Immortalisation des grandes bâtisses et figures institutionnelles: Le Lycée Nord Alexis à doter d’une salle des pas perdus: anciens di- recteurs et professeurs; Au Collège Saint-Louis: salle des bienfaiteurs, anciens directeurs et professeurs; À l’ancien site du Collège Alain Clérié: une plaque en hommage à ses fondateurs ; Au Parc Saint-Louis: une galerie de photos des anciens dirigeants de la ligue jérémienne de football, ainsi que celles des clubs. Au Tribunal Civil de Jérémie: Aréopage des célèbres juges et avocats de la ville. Ban m blakawout mwen souple Se li m ap tann pou konte lajan mwen Ban m blakawout mwen souple Se li mwen bezwen pou manyen madanm mwen Ban m blakawout mwen souple San blakawout la nou pa ka fonksyone Ban m blakawout mwen souple Depi maten m leve m anvi fè magouy mwen M pa ka fè magouy mwen Ban m fènwa mwen Ban m blakawout mwen souple Ban m fènwa mwen Ban m blakawout mwen souple Se li mwen bezwen pou m jete bilten mwen Ban m blakawout mwen souple Se li mwen bezwen pou m mate konpa mwen Ban m blakawout mwen souple Tout fanatik yo ap tann li pou yo pran filing Ban m blakawout mwen souple pou fè faskare ak konsepsyon machis ki dominan nan mitan popilasyon an ak vyolans kont fanm ki vin pi grav sèjousi. Pou komemore 8 mas la òganizasyon fanm yo òganize rankont, konferans ak deba sou mouvman feminis la ak defi yo genyen pou leve. Suite de la page (7) Construction d’un Mémorial pour les victimes de l’air et de la mer; Identification nominale des ouvrages d’art de la Grand-Anse: Le pont sur la rivière Grand ‘Anse: Pont Dumarsais Estimé; Le pont sur la Voldrogue: à nommer ; Le pont sur la rivière des Ro- Haïti Connexion Network 21 Février 2016 une nouvelle catastrophe était probable « plus tôt que tard ». Au lieu d’un retour à des conditions dites « normales », le système financier est de plus en plus dysfonctionnel, le programme d’« assouplissement quantitatif » (c’est-à-dire l’inondation des marchés avec de l’argent) allant maintenant jusqu’à l’introduction de taux d’intérêt négatifs et de rendements négatifs sur les obligations. Environ un quart du produit intérieur brut mondial est produit dans les pays qui connaissent des taux d’intérêt négatifs, suite à la décision de la Banque du Japon fin janvier de commencer à faire payer l’argent déposé auprès d’elle. Au lieu d’être un stimulus pour le système financier, la décision prise par le Japon a jeté les marchés dans la tourmente. Il y a des préoccupations croissantes sur combien de temps les modèles d’affaires des grandes banques, fonds de pension et compagnies d’assurance, qui investissent dans des titres gouvernementaux, peuvent rester viables dans ce que le Financial Times a caractérisé comme « Le pays du rêve » des taux négatifs. « Les investisseurs sont censés acheter des obligations super-sûres pour éviter le risque de faire des pertes sur des paris plus risqués. Maintenant, ils font la queue pour faire une perte garantie sur ce papier super-sûr, » a noté ce journal. L’aggravation de la crise économique et financière engendre des bouleversements politiques violents. Cette semaine, suite à de nouvelles preuves suite à la page(18) GREAT LEGACY AUTO SCHOOL Suite de la page (6) Blakawout Wo, non, non ,non Wo, non, non, non Wo, non, non, non Ban m fènwa mwen Ban m blakawout mwen souple Ban m fènwa mwen Ban m blakawout mwen souple Se li mwen bezwen pou mwen fè magouy mwen Woy, yo bay li ! Mizik Mizik Suite de la page (6) 8 mas 2016: dwa egalego pou fanm... fanm pou pi bon kondisyon travay ak dwa pou yo vote. Premye moun ki pwopoze pou genyen yon Jounen Entènasyonal Fanm se Clara Zetkin (non jennfi : Clara Eissner), yon anseyan, jounalis ak fanm politik maksis alman. Li te fè pwopozisyon sa a an 1910, nan yon konferans fanm sosyalis nan vil Kopennag. Ane apre a, 19 mas , yon milyon fanm ak gason defile nan manifestasyon nan peyi Almay, Otrich, Dànmak ak Suis. An 1921 Lenin deklare 8 mas Jounen Fanm yo. Clara Zetkin te kwè fanm fèt pou travay pou yo gen plis otonomi. Ositou li te revandike egalite total nan dwa sosyal ak pwofesyonèl pou fanm yo. An Ayiti feminis yo ap mennen gwo batay sa a nan endiferans rès sosyete a epi san soutyen leta. Yo gen TECHNIC DRIVING SCHOOL vlc LA DIFFERENCE AUTO SCHOOL LEARN TO DRIVE CAR, BUS, TRACTOR TRAILER auto repair • Engines • Transmissions • Brakes • Starters • Oil Change • Alternators • Inspections 1207 ROGERS AVENUE BROOKLYN, NY 11226 718.282.7792 528 Empire Blvd., Bklyn, NY 11225 718.771.2299 Vol. 9 • No. 35 Du 9 au 15 Mars 2016 Martine Dorestil, Owner Danny Dorestil, General Manager 5 Hour Classes Defensive Course Saturday 9AM Grenadier Multi-Service (Rapid Refund, Electronic Filing, Business Taxes) $30 off tax preparation La Différence Auto School • 24 Hour Radio Dispatched • Fast Response • All Airports (718) 676-4514 (718) 942-4242 • Income Tax Preparation 547 Albany Ave.Brooklyn, NY 11203 Nou pale kreyòl! Car & Limo Service 8402 Flatlands Avenue Brooklyn, NY 11236 LEARN TO DRIVE 718.363.2873 30 HRS BASIC DRIVER COURSE CPR & FIRST AID TRAINING 5 HR CLASSES 6 HR DEFENSIVE DRIVING 19A CERTIFICATION “At Great Legacy We Convert Your Fears Into Confidence” 836 Rogers Avenue (between Church Avenue & Erasmus Street) Brooklyn, NY 11226 Manager: Ernst Sevère Tel: 718-693-2817 Cell: 917-407-8201 • Translations (English, Français, Kreyòl) • Immigration (Documentation Preparation) • Faxing & Copies 1583 Albany Avenue, Brooklyn, NY 11210 Tel: 718.421.0162 Cell: 917.202.3833 1234567890 mc m+ m- mr С + - / x 7 8 9 - 4 5 6 + 2 3 1 0 Haiti Liberté/Haitian Times = 15 Suite de la page (12) Que faire ? Je suis désespérément désolé pour les enfants de Berta, sa mère, ses frères et sœurs, sa famille et ses amis à La Esperanza et pour le Honduras et les Amériques. Mon cœur aujourd’hui est une nouvelle fois brisé par cet ordre mondial hu- main dans lequel nous vivons. Autant une partie de moimême meurt avec Berta, autant une énorme part de cette femme continue de vivre. Que faire ? Faire ce que Berta ferait, ce qu’elle a toujours fait. Vivre, se dresser et lutter ensemble. Se tenir la main. Se faire des accolades (abrazos). Communiquer et connecter avec les nombreuses victimes de l’ordre mondial. Et toujours vivre, se dresser et lutter contre toutes les injustices et les inégalités, toutes les discriminations, toutes les activités de destruction industrielles de la planète, de notre Terre-Mère, parce qu’un autre monde est nécessaire et tout à fait possible. Merci Berta. Tu nous manqueras grandement. Tu es aussi si aimée et respectée ! En février, le rôle du virus dans la microcéphalie s’est précisé quand plusieurs équipes ont rapporté la présence du virus dans le liquide amniotique, et même le cerveau d’un fœtus microcéphale, signe qu’il était capable de franchir le placenta et de se développer dans les cellules nerveuses fœtales à l’abri du système immunitaire maternel. Il restait à prouver la nocivité directe du virus Zika sur ces cellules, et c’est ce que suggère donc cette première étude. teinte du développement cérébral, et cela prendra du temps de déceler des séquelles psychomotrices plus légères chez d’autres enfants» précise Laurent Kaiser. La détection de microcéphalie par échographie à partir du troisième trimestre n’est pas facile et pas toujours évidente même à la naissance. De plus, le virus n’est plus détectable dans le sang une semaine après l’infection, ce qui empêche le dépistage des grossesses à risque. Enfin, la découverte du virus dans le sperme plus d’un mois après infection et les cas d’infection par voie sexuelle rapportés aux États-Unis et en France compliquent encore la tâche d’identifier les femmes à risque. Cette étude confirme l’effet tératogène du virus Zika, et il paraît énorme pour une infection virale. - Laurent Kaiser, directeur du laboratoire de virologie des Hôpitaux universitaires de Genève. Face à de telles incertitudes, des études prospectives de grossesses ont été rapidement engagées. Les résultats préliminaires de la première d’entre elles, menées par des chercheurs brésiliens et américains, ont été publiés le 4 mars également dans le New England Journal of Medicine. Ils révèlent que sur 42 femmes de Rio de Janeiro infectées par le virus au cours de leur grossesse, douze d’entre elles portaient des fœtus présentant des anomalies du développement du système nerveux ou un retard de croissance visibles par échographie, dont deux étaient décédés in utero. Ce diagnostic a été confirmé à l’accouchement pour huit d’entre eux. «Cette étude confirme l’effet tératogène du virus Zika, et il paraît énorme pour une infection virale», ajoute Laurent Kaiser. D’autres études plus vastes sont aussi prévues auprès de six mille femmes enceintes au Brésil et sur cinq mille en Guadeloupe, en Guyane et en Martinique sous l’égide de l’Inserm. Une lueur d’espoir cependant vient du fait que les populations infectées par le virus sont ensuite immunisées pour la vie. L’épidémie qui aurait affecté plus de 160 000 personnes en Polynésie française s’est ainsi éteinte après quelques mois. Fin février, le virus ne circulant plus dans l’archipel, les autorités sanitaires ont annoncé qu’il n’y avait plus de risque connu de contamination pour les voyageurs. prime abord que cette Commission de vérification ou d’évaluation afin de savoir si l’on peut continuer le processus ou s’il faudrait tout reprendre à zéro. La fameuse table rase. C’est le cas du Groupe des huit totalement mis à l’écart des grandes manœuvres politiques en cours. C’est le grand oublié de cette « Révolution » de Palais, disent certains. On n’entend plus parler du G8 depuis le départ du Président Martelly comme si toutes les institutions du pays se mettaient subitement à fonctionner de manière normale. Samuel Madistin qui fait office de Porte-parole du groupe se contente de pondre des communiqués pour la presse que personne ne prend au sérieux. Alors que pour d’autres, les difficultés pour le Président Privert de faire avaliser son Premier ministre au Parlement depuis bientôt deux semaines sont le signe que le pays est loin de sortir du marasme politico-institutionnel dans lequel il est plongé. De l’avis général, l’opposition radicale sera la grande perdante du processus en cours. Un signe qui ne trompe pas : le retour au Palais national de l’équipe de l’ancien Président René Préval. Selon ce qui se dit dans certains cercles politiques de Port-au-Prince, l’objectif de ces hommes, entre autres Jean Max Bellerive, ancien Premier ministre, Joanas Gué, ex-ministre de l’Agriculture et Kelly C. Bastien, ancien Président du Sénat sous l’ère Préval qui encerclent l’ancien sénateur des Nippes au Palais est simple : préparer la route à un CEP et une Commission de vérification qui seraient favorables à une mise à plat de tout le processus afin de permettre au candidat de Vérité, le professeur Jacky Lumarque, de pouvoir briguer la présidence de la République sans aucune difficulté cette fois-ci. Personne, en effet, ne croit qu’une Commission quelconque va venir dire qu’il faut exclure le candidat de PHTK, Jovenel Moïse du processus ou confirmer les résultats que le CEP de PierreLouis Opont avait publié donnant un second tour entre Jude Célestin et Jovenel Moïse. Ni Maryse Narcisse de Fanmi Lavalas ni Moïse Jean-Charles de Pitit Dessalines ne l’accepteraient. Alors, il y aura une décision à la Salomon : tout le monde retournera aux urnes. Ce qui ne trouvera certainement pas de consensus. Mais ce qui permettra au Président Jocelerme Privert de sortir par une pirouette politique sans se fâcher avec tout le monde, comme c’est le cas avec PM KP et les dizaines de prétendants de Premiers ministrables. Enfin, n’étant pas encore l’émanation du Parlement puisqu’il n’a pas encore eu la bénédiction de celui-ci, Fritz Jean n’a toujours pas mis les pieds à la Primature. C’est le Secrétaire général de cette institution, en l’absence d’un Premier ministre, qui fait tourner ladite institution et reste en contact permanent avec la présidence de la République. Bar du Boulevard AMBIANCE EXPRESS (J’ai rencontré Berta en 1998. Rights Action a soutenu COPINH et le travail de Berta et sa lutte depuis ce temps là. Berta et sa famille sont devenues des amis proches au fil du temps. Graham Russell) Indian Country 4 Mars 2016 ~ Traduit de l’anglais par Résistance 71 ~4 Mars 2016 Suite de la page (13) le contexte de l’épidémie. Plus préoccupant, ce flou dans le suivi sanitaire des grossesses a aussi permis à deux associations argentine et brésilienne de propager peu après la rumeur sur internet qu’un produit chimique, le pyriproxyfène, était en cause dans les malformations congénitales. Ce produit était effectivement ajouté depuis 2014 à l’eau des réservoirs pour détruire les larves de moustique dans l’État du Pernambouc, région défavorisée du Nordeste justement la plus touchée. Derrière cette accusation sans fondement scientifique était visé le fabricant japonais du produit, désigné comme un associé d’une filiale de la firme américaine Monsanto. Pourtant, cet agent est recommandé par l’OMS pour son innocuité et utilisé depuis longtemps dans plusieurs pays. Déclaration obligatoire Il est désormais nécessaire de déterminer dans quelles conditions l’infection virale peut affecter le développement du fœtus et quelles peuvent en être les conséquences. «La microcéphalie pourrait n’être que la forme la plus extrême de l’at- Le temps 5 mars 2016 Suite de la page (3) parlementaires, soit de dire clairement qu’ils voteront en faveur de la Déclaration de politique générale de Fritz Jean, c’est le cas de Fanmi Lavalas, soit de rester discret en attendant qu’il vienne défendre sa politique au Parlement, exemple VERITE, soit de dire tout le mal qu’ils pensent de lui, le cas de OPL. Mais, en dehors des formations politiques, il reste la position des groupes parlementaires ou des élus eux-mêmes que ce soit au Sénat ou à la Chambre basse. La tendance n’a pas bougé d’un iota depuis la nomination de Fritz Jean. D’ailleurs, certains députés et sénateurs se radicalisent. Ils estiment que celui-ci ne peut être un PM de consensus dans la mesure où il n’a pas été nommé selon les règles. Très remontés, ils croient savoir aussi que l’ancien Gouverneur de la Banque de la République d’Haïti (BRH) est trop lié avec les anciens pouvoirs Lavalas. Selon eux et parlant le langage de Sauveur Pierre Etienne du G8, Fritz Jean n’est pas issu d’un compromis politique, mais d’un « coup d’Etat parlementaire » fomenté par Jocelerme Privert avec le soutien de sa majorité sénatoriale sans l’assentiment du Président de la Chambre des députés, Cholzer Chancy, qui l’avait mis en garde sur ce choix n’ayant aucune chance de faire consensus au Parlement. Sur ce plan, le PM nommé fait face à d’énormes difficultés pour constituer son gouvernement de consensus en effet. Puisque, voilà déjà quinze jours qu’il est nommé, alors que son gouvernement n’est toujours pas effectif. Et on a du mal à croire qu’il sera reçu cette semaine au bicentenaire par les sénateurs qui n’ont pas encore vérifié ses papiers. Ils attendent d’abord le verdict de leurs collègues députés sur le dossier. Installé dans un grand hôtel à Pétion-Ville, faute d’entente avec l’ancien PM KP, Fritz Jean reçoit et consulte sans arrêt. Dans la première ébauche de son gouvernement, en accord avec le Président de la République, il avait proposé à Madame Mirlande Manigat et Edgard Leblanc Fils d’entrer au gouvernement. Ces derniers ont décliné l’offre. La villa d’Accueil ou rien pour eux. En revanche, l’ancien sénateur du Centre, Simon Dieuseul Desras et l’actuel sénateur de l’Artibonite, père Anick François Joseph, sont respectivement pressentis pour le ministère de la Justice et de la Sécurité Publique et celui de l’Intérieur et des Collectivités Territoriales. Les deux intéressés ne démentent pas. Difficile consensus donc. D’un côté, certains soutiennent l’équipe de Jocelerme Privert juste pour lui donner le temps de former une Commission de vérification électorale et un Conseil Electoral Provisoire (CEP) crédible avec neuf nouveaux membres. C’est le cas de Moïse Jean-Charles de la Plateforme Pitit Dessalines et de Maryse Narcisse de Fanmi Lavalas. D’ailleurs, pour couper court aux détracteurs de Fanmi Lavalas DANA CARIBBEAN CUISINE Immaculeé Bakery & Restaurant 2 Locations en Brooklyn 2026 Nostrand Avenue Brooklyn, NY 11210 Breakfast • Lunch • Dinner Pâtés • Gateaux Catering • Delivery • Parties Chef: Véronique Pillard Manager: Danaelle Bonheur 718.484.2335 16 qui veulent faire croire que ce parti est au Palais national, Maryse Narcisse a été claire « Lavalas n’est pas au pouvoir, il a favorisé l’arrivée de ce pouvoir » assure-t-elle. Pour bien se faire comprendre, elle appelle ses partisans à la mobilisation et à la vigilance. Idem pour l’ancien sénateur du Nord, Moïse Jean-Charles, allant encore plus loin en donnant quatre jours francs au chef de l’Etat pour constituer cette Commission de vérité sur les scrutins de l’année dernière. Sinon, Petit Dessalines n’est pas responsable du sort de Jocelerme Privert au Palais national. C’est pourquoi en fait, Pitit Dessalines ne participera pas au prochain gouvernement. Mais d’autres ne réclament de KATOU RESTAURANT C.C 5012 Ave M (Entre E. 51 et Utica) 10h am – 10h pm Spécialités The Finest in Haitian Food Le sénateur Youri Latortue de l’Artibonite • Pâtés • Pain • AK-100 • Gâteaux • Jus citron • Bonbon amidon • Bouchées • Cornets • Pain patate (sur commande) • Bouillon (chaque samedi) • Soupe (chaque dimanche) 1227 Nostrand Avenue (entre Hawthorne & Winthrop) Tél: 718.778.7188 1411 Nostrand Avenue (entre Linden & Martense) Tél: 718.941.2644 Haiti Liberté/Haitian Times Une innovation dans la cuisine haïtienne à Brooklyn Tous les plats haïtiens réalisés par une équipe de cordons bleus recrutés sous la supervision de Katou Griots – Poissons – Poissons Gros Sel – Dinde – Poulet – Cabri – Boeuf – Légumes Bouillon le samedi – Soupe le dimanche – Bouillie de banane le soir Appelez le 718-618-0920 Livraison à domicile Si vous avez du goût, vous ne lâcherez pas Katou Restaurant Fritaille All Day, All Night FREE DELIVERY Catering For All Occasions. Christenings, Weddings, Parties, Banquets, etc. 1347 Flatbush Avenue (bet. Foster & E. 26th St.) Brooklyn, NY 11226 • Restaurant • Fritaille • Patés 2025 Nostrand Avenue (just off Farragut Road) Brooklyn, NY General Manager: Marie S 718.676.7447 & 7448 718.434.4287 Vol. 9 • No. 35 Du 9 au 15 Mars 2016 A Travers le monde Barack Obama prolonge d’un an les sanctions contre le Venezuela L e président des Etats-Unis, Barack Obama a ratifié ce jeudi une prolongation d’un an de l’”urgence nationale” décrétée en 2015 sur le Venezuela où, selon ce qu’il indique “la situation ne s’est pas améliorée” et “le Gouvernement continue à éroder les garanties des droits de l’homme”. Obama a ratifié en mars de l’année dernière un ordre exécutif par lequel il élargissait les sanctions à certains fonctionnaires de l’Exécutif vénézuélien en évoquant la “situation critique du pays”. Pour proroger cet ordre, le président a allégué que le Venezuela continue à souffrir “de la persécution des opposants politiques, de restrictions à la liberté de la presse, de l’usage de la violence et de violations des droits de l’homme”. Barack Obama Dans l’ordre étendu, Obama a déclaré que la situation au Venezuela constitue “une menace inhabituelle et extraordinaire pour la sécurité nationale et la politique étrangère des EtatsUnis”, c’est pourquoi il a déclaré “une urgence nationale pour affronter cette menace”. La déclaration “d’urgence nationale” est un outil sur lequel compte le président des Etats-Unis pour appliquer des sanctions contre un pays dans certaines circonstances et qui lui permet d’aller au-delà de ce qui est approuvé par le Congrès. L’ordre exécutif autorise aussi le Département du Trésor à imposer plus de sanctions contre ceux dont on détermine qu’ils ont commis “des actions ou fait des politiques qui sapent les processus ou les institutions démocratiques” ou qui auraient commis des violations des droits de l’homme dans des protestations au Venezuela, selon la Maison Blanche. Cubadebate, 4 mars 2016 Traduction Françoise Lopez Bolivar Infos 5 Mars 2016 Brésil : Lula, soupçonné de corruption, interrogé par la police L ’ancien président brésilien Lula,a été entendu vendredi par la police fédérale qui a perquisitionné son domicile. Les policiers l’ont interrogé sur de présumés délits de corruption et blanchiment d’argent dans le cadre du vaste scandale Petrobras. Luiz Inacio Lula da Silva, 70 ans, a été conduit au siège de la police fédérale de l’aéroport de Congonhas (Sao Paulo) pour l’interrogatoire. Des dizaines de partisans et d’adversaires de l’ancien dirigeant de gauche s’étaient massés dans le hall pour manifester, en venant parfois aux mains. Auparavant, la police fédérale avait «mené des fouilles et perquisitions chez Lula (à Sao Paulo), à l’Institut Lula et chez plusieurs de ses collaborateurs et membres de sa famille», a déclaré à l’AFP José Chrispiniano, attaché de presse de l’ex-président brésilien et de la fondation portant son nom. Une armée de policiers et d’enquêteurs Dans un communiqué, la police a de son côté précisé que l’opération «Lavage Rapide» avait mobilisé «près de 200 policiers et 30 inspecteurs des impôts» en exécution de «44 mandats judiciaires, dont 33 mandats de fouilles et perquisitions et 11 mandats d’amener dans les Etats de Rio de Janeiro, Sao Paulo et Bahia». Selon le procureur Carlos Fernan- L’ancien président du Brésil Luiz Inacio Lula da Silva a été entendu par la police fédérale de son pays do dos Santos Lima, l’ex-chef d’Etat a bénéficié de «beaucoup de faveurs» de la part de grandes entreprises du bâtiment, accusées de corruption dans le scandale Petrobras. Celles-ci lui ont versé environ 30 millions de reais (7,7 millions de francs) constitués de dons et d’honoraires pour des conférences, a-t-il déclaré. Triplex et maison de campagne «Les faveurs sont nombreuses et difficiles à évaluer. Il est plus facile de quantifier les travaux effectués dans l’appartement triplex et la maison de campagne», qui auraient été financés par de l’argent du réseau de fraudes autour de Petrobras, a-t-il ajouté. Le procureur n’envisage toutefois pas de demander l’incarcération de l’ancien chef d’Etat à l’heure actuelle. Lula a déjà nié à plusieurs reprises être le propriétaire de ce triplex, situé Venus dans la cité balnéaire de Guaruja (Sao Paulo), ou de la maison de campagne. Dans un communiqué, l’Institut Lula a déploré l’action de la police, «arbitraire, illégale et injustifiable». Selon lui, «la violence pratiquée aujourd’hui contre l’ex-président Lula et sa famille» constitue «une agression contre l’Etat de droit». Lula, au pouvoir de 2003 à 2010, reste une figure illustre de la politique brésilienne. Son destin est étroitement lié à celui de l’actuelle présidente Dilma Rousseff et du Parti des travailleurs (PT, gauche) qu’il a fondé en 1980, à la fin de la dictature. «Révélations filtrées, sélectives et illégales» Lancée en 2014, l’enquête sur le scandale Petrobras a mis au jour un système de trucage systématique des marchés passés entre le géant pétrolier contrôlé par l’Etat et 16 entreprises, donnant lieu à des commissions de 1 à 3% sur chaque contrat dont une partie était reversée à des élus de la coalition au pouvoir. L’opération «Lavage rapide» intervient au lendemain d’une avalanche de nouvelles accusations de corruption dans le scandale Petrobras avec notamment la déclaration d’un sénateur impliquant, selon la presse, Rousseff suite à la page(18) Cuba: déclaration du gouvernement révolutionnaire sur prorogation du décret d’Obama sur le Venezuela L e Président des Etats-Unis d’Amérique a décidé de proroger pour un an la validité de l’Ordre Exécutif 13692 signé le 8 mars 2015 qui déclarait l’”urgence nationale” en considérant que la République Bolivarienne du Venezuela constitue “une menace inhabituelle et extraordinaire pour la sécurité nationale et la politique étrangère des Etats-Unis”. Le prétexte invoqué pour prendre cette décision est que “la situation au Venezuela décrite dans l’Ordre Exécutif 13692 signé le 8 mars 2015 ne s’est pas améliorée” et à la suite, sont renouvelées les accusations bien connues sur de soi-disant violations des droits de l’homme, la persécution et les arrestations arbitraires d’opposants politiques, les restrictions à la liberté de la pres- Le Président du Venezuela Nicolás Maduro se, entre autres, attribuées au gouvernement vénézuélien. Cette nouvelle action injustifiée contre une nation sœur, pacifique et solidaire de Notre Amérique ignore l’indignation et le rejet qu’a suite à la page(18) Equateur: le nouveau ministre des Affaires étrangères demande la libération d’Assange Le fondateur de WikiLeaks Julian Assange sur le balcon de l’ambassade équatorienne à Londres avec le linguiste et philosophe Noam Chomsky, le 25 novembre 2015 L e nouveau ministre équatorien des Affaires étrangères Guillaume Long a appelé Londres et Stockholm à redonner au fondateur de WikiLeaks Julian Assange, réfugié depuis plus de trois ans à l’ambassade d’Equateur en Grande-Bretagne, sa liberté de mouvement.”Le dossier Julian Assange va évidemment être important”, a déclaré Long, qui a pris ses fonctions vendredi en remplacement de Ricardo Patiño, qui a lui-même récupéré le portefeuille de la Défense. “Une fois encore, nous exhortons (Londres et Stockholm) à respecter la décision du groupe de travail des Nations unies” qui a appelé en février à mettre fin à sa “détention arbitraire”, a-t-il ajouté, lors de sa première conférence de presse. Les gouvernements britannique et suédois avaient immédiatement rejeté cet avis, Londres laissant suite à la page(18) CATERING & TAKE-OUT RESTAURANT Specializing in Caribbean & American Cuisine Now 2 Locations in Brooklyn We do Catering Available for all Occasions Fritaille etc.. 670 Rogers Avenue (Corner of Clarkson Ave) Brooklyn, NY 11226 “Venus, l’entroit idéal” 718-287-4949 1738 Flatbush Avenue (b/t Aves I & J) 718.258.0509 Vol. 9 • No. 35 Du 9 au 15 Mars 2016 2816 Church Avenue (b/t Nostrand & Rogers Aves.) 718.856.2100 Haiti Liberté/Haitian Times 17 Suite de la page (15) de déflation et de stagnation continue et à une sortie possible de la GrandeBretagne de l’UE, les économistes du Crédit Suisse ont averti dans une note de recherche intitulée « Close to the Edge » (Au bord du précipice) que la récession en Europe pourrait engendrer l’effondrement de la zone euro. « Si la zone euro devait retomber de nouveau dans la récession, il n’est pas sûr qu’elle durerait, » ont-ils dit. En Amérique latine, la spirale descendante de l’économie brésilienne fait partie du naufrage du « virage à gauche» de la politique bourgeoise, qui dépendait des exportations vers la Chine. Aux Etats - Unis, l’aggravation de la crise du système économique et politique a conduit à l’émergence d’un politicien fascisant, Donald Trump, comme principal candidat à la présidentielle du Parti républicain. La faillite totale de l’ordre capitaliste n’est nulle part exprimée de façon plus marquante qu’en Chine. Le régime stalinien chinois avait promis que la restauration du capitalisme ouvrirait la voie à « la montée pacifique » du pays et surmonterait les séquelles de décennies de retard économique. Son programme a tourné à la catastrophe. D’une part, la croissance économique de la Chine l’a placée directement dans le collimateur du mastodonte militaire américain, qui considère son ascension comme une menace à la domination politique et militaire américaine. D’autre part, le capitalisme chinois n’a pas de « caractéristiques particulières » mais s’avère être affligé des mêmes contradictions que le système dans son ensemble; à présent celles-ci menacent directement les emplois et les moyens de subsistance de centaines de millions de gens. Comme l’a démontré la réunion du G-20 le week-end dernier, la bourgeoisie et toutes ses agences n’ont Suite de la page (17) et Lula. «Ces révélations filtrées, apocryphes, sélectives et illégales doivent être rejetées et leur origine rigoureusement tirée au clair car elles bafouent la loi, la justice et la vérité», a réagi la présidente dans un communiqué. Un groupe de juristes soutenus par l’opposition a lancé fin 2015 une procédure de destitution à l’encontre de Mme Rousseff, l’accusant d’avoir maquillé les comptes publics. Ramifications en Suisse Jeudi, la Cour suprême avait annoncé que le président de la Chambre des députés Eduardo Cunha, rival de Mme Rousseff, sera jugé dans le cadre de ce même scandale. Il est soupçon- né d’avoir reçu au moins cinq millions de dollars de pots-de-vin. Il fait aussi l’objet d’une enquête sur des présumés comptes bancaires secrets en Suisse alimentés par l’argent de Petrobras. Le 24 février, le Ministère public de la Confédération (MPC) avait arrêté un Brésilien dans le cadre de cette affaire. Cet homme avait tenté de faire sortir de Suisse des valeurs patrimoniales et se trouve en détention provisoire pour trois mois en raison du risque de collusion et de fuite. Le MPC avait de forts soupçons sur sa participation au versement de pots-de-vin à d’anciens dirigeants de Petrobras. Le Courrier 4 mars 2016 pas de solution économique à la crise grandissante. Au lieu d’une collaboration face à l’accumulation des problèmes, le système capitaliste mondial dans son ensemble se caractérise par des conflits de plus en plus acharnés. Mais il y a une chose sur laquelle ils sont d’ accord: que la classe ouvrière doive payer pour le chaos du système auquel ils président. Il n’y a pas de solution à l’effondrement économique dans le cadre de l’ordre politique actuel. Le capitalisme mondial se dirige vers une catastro- augmentation entre 2000 et 2010 de 265 millions de nouveaux travailleurs rien qu’en Chine, au Brésil et en Inde. L’énorme force objective de la classe ouvrière, cependant, ne peut se réaliser qu’à travers une lutte politique pour son unification sur un programme socialiste international, supportée par la construction du Comité international de la Quatrième Internationale, le parti mondial de la révolution socialiste Wsws 4 mars 2016 Suite de la page (17) Cuba: déclaration du gouvernement révolutionnaire sur prorogation du.. suscités au VII° Sommet des Amériques à Panamá la promulgation de cet Ordre insolite. Cela démontre que l’intervention dans les affaires intérieures du peuple vénézuélien n’a pas changée et que l’objectif de renverser la Révolution Bolivarienne reste en vigueur. Le Gouvernement Révolutionnaire de la République de Cuba demande l’élimination de l’Ordre Exécutif 13692 et réaffirme résolument son soutien loyal et inconditionnel et celui de notre peuple à la République Bolivarienne du Venezuela sœur, au gouvernement légitime du Président Nicolás Maduro et à l’union civique et militaire du peuple bolivarien qui lutte pour maintenir la paix, l’ordre constitutionnel et les conquêtes de sa Révolution face aux tentatives de déstabilisation de l’opposition intérieure encouragée par les résultats des élections législatives qui démentent les arguments fallacieux utilisés pour proroger l’ Ordre Exécutif. Nous appelons les gouvernements et les peuples de notre région à réclamer que soient respectés les postulats de la Proclamation de l’Amérique Latine et des Caraïbes comme Zone de Paix signée par les chefs d’Etat et de gouvernement au II° sommet de al CELAC qui a eu lieu à La Havane en janvier 2014. La Havane, 4 mars 2016 Traduction Françoise Lopez Bolivar Infos 6 Mars 2016 Suite de la page (17) Equateur: le nouveau ministre des Affaires étrangères demande... entendre qu’Assange serait arrêté s’il mettait un pied hors de l’ambassade.”Cela nous semble très inquiétant et grave que cette décision ne soit pas respectée. Cela crée un précédent qui est néfaste”, a jouté Guillaume Long. Visé par un mandat d’arrêt européen émis par des magistrats suédois, Julian Assange vit reclus depuis plus de trois ans à l’ambassade d’Equateur à Londres. Personnage controversé, défenseur héroïque des libertés pour ses fans, égocentrique en A seed-based supplement hailed as one of the most important anti-aging antioxidants ever discovered! An ELIXIR of Black Rasberry Seed, Black Cumin Seed, Chardonnay Grape Seed & D-ribose. Detoxify • Prevent & Lower High Blood Pressure • Reduce Cancer & Cardiovascular Disease • Improve Brain Function • Prevent Hearing Loss • Keep Bones Strong • Lose Weight • Improve Digestion & Vision • Increase Energy, Performance & Stamina • Lower Bad Cholesterol • Reduce Infection • Much, Much More. BUY SINGLE PACKETS FOR ONLY $4 EACH AT: Tony’s Health Food & West Indian Products, 2923 Glenwood Road (corner Nostrand), Brooklyn, NY Potential Vegetal Herbs & Vitamins, 1358 Flatbush Avenue (corner E. 26th St.), Brooklyn, NY Vitamin & Mineral Club Detox Spa, 2710b Avenue D, Brooklyn, NY Haïti Liberté, 1583 Albany Avenue, Brooklyn, NY Call: (203) 666-8650 • www.myrainlife.com/rejuvenation FRANTZ DANIEL JEAN phe, un fait de plus en plus reconnu même dans les milieux économiques et politiques dirigeants. Mais comme l’expliquait Marx, jamais un problème ne se produit dans le cours du développement humain, sans qu’il y ait en même temps émergence des conditions matérielles pour sa résolution. C’est là la signification de la croissance massive de la classe ouvrière internationale au cours des dernières trois décennies, le résultat de la mondialisation de la production capitaliste. Cela comprend une Guarino Funeral Home Guillaume Long mal d’attention pour ses détracteurs, 96.3 FM SCA Julian Assange nie le viol dont il est accusé en Suède. Il refuse de se rendre dans ce pays de peur d’être extradé vers les États-Unis, où il pourrait se voir reprocher la publication par WikiLeaks, en 2010, de 500.000 documents classés secret défense sur les interventions en Irak et Afghanistan et 250.000 communications diplomatiques. L’Observateur 7 mars 2016 RADIO SUD www.radioomegasca.com INTERNATIONALE Audio Now: 712 432 6353 Suivez tous les samedis "ca se dit cette semaine " Former - Informer - Transformer Vladimir Petit-Frère, Journaliste Directeur Général SUR RSI DE 21H (3H-Haïti-USA) A 23H. www.radiosudinternationale.com 486 East 34th Street Brooklyn, N.Y 11203 [email protected] (561) 670 0122 Studios: 347 985 2028 347 985 2029 347 985 2030 Office: 347 985 2031 RINCHER FUNERAL SERVICES INC. RADIO FREQUENCE PARIS PLURIELLE , 106.3 FM, www.rfpp.net RADIO PA NOU 1685 Nostrand Avenue Brooklyn, NY 11226 Translations Cheapest in Town Birth Certificate • Resume • Divorce/Marraige Certificates • Funerals in All Boroughs • Transportation of Remains • Cremation Nou pale kreyòl. Serving the Haitian Community for Over 30 Years 5020 Foster Avenue Brooklyn, NY 11203 9222 Flatlands Avenue Brooklyn, NY 11236 718.613.0228 18 Universal Book Store Languages • Religious • Political • History • Educational Haiti Liberté/Haitian Times 718-257-2890 Radio Optimum Mondiale Advertising • Radios • Annonces • Nouvelles 826 Rogers Avenue Brooklyn, NY 11226 (718) 282-4033 Email: [email protected] 67 Khz www.radyopanou.com Depuis 2002 • Nouvelles • Analyse • Publicité Fondateur: Jude Joseph Bureau: (718) 940- 3861 Studio: (718) 701- 0220 • (718) 856- 8702 (718) 928- 7022 • (718) 462- 0992 (718) 469- 8511 Vol. 9 • No. 35 Du 9 au 15 Mars 2016 Personnage de la semaine François-Marie Michel, un rassembleur ! Par Leslie Eustache F rançois-Marie Michel est né au Cap Haïtien, où il a fait ses études primaires. Par la suite, après ses études secondaires à Port au Prince, il est retourné dans sa ville natale pour entamer des études supérieures, où il a obtenu un diplôme en droit. Très tôt dans la vie, ses défunts parents, M. et Mme Magloire lui ont inculqué l’amour et l’importance des études. C’est dans l’enseignement au niveau secondaire qu’il va faire ses premières armes dans la vie, particulièrement au Collège Notre Dame. Parmi ses anciens élèves, on peut citer l’ex- président Jean Bertrand Aristide et l’actuel premier ministre provisoire nommé, M. Fritz Alphonse Jean. Le professeur François-Marie Michel a été un collaborateur d’Ulrick Pierre-Louis de l’orchestre Septentrional, l’ensemble musical le plus ancien de l’histoire de la musique haïtienne. C’est en 1974 que François s’établit définitivement aux EtatsUnis, laissant le pays physiquement, mais restant toujours attaché à la mère-patrie, jusqu’à date, en âme et en esprit. Croyant, fervent catholique, il assistait régulièrement aux services religieux à l’église Sainte Thérèse d’Avila à Brooklyn et même en était devenu un membre très actif. Son amour pour l’enseignement et son désir d’aider ses semblables l’avaient poussé à mettre ses compétences au profit de cette communauté religieuse. A l’époque, il a développé un rapport cordial avec les membres de cette église apportant la lumière dans l’esprit de beaucoup de fidèles et amis. A sa façon il a aidé ceux et celles qui ne savaient ni lire ni écrire, et grâce à son altruisme il leur a appris à embrasser la lecture et l’écriture. Voyant avec quelle dévotion, amour et patience il s’était mis à la tâche, le curé de l’église d’alors l’avait même encouragé à mettre son talent au service de la communauté en général. Il faut reconnaitre que c’est grâce à cette idée là, quelques années plus tard, qu’il a pris la décision de prendre des mesures conduisant à mettre sur pied une émission de radio. Alors, avec l’aide d’un ami, il avait fait application pour une heure d’antenne dans une Station de Radio éducative, appartenant à la ville de New York, la 91,5 FM. A l’époque des élections présidentielles haïtiennes de 1990, un espace était devenu vacant et on le lui avait une offert, ce qu’il accepta volontiers. Ainsi fut née l’émission : Radio Samba. L’un des objectifs de François était d’aider ses compatriotes à élever leur niveau de conscience collective, sensibiliser les masses, et promouvoir notre culture. Ce n’est pas sans raison que son langage de choix a été le créole car ; pour lui, c’est l’un des éléments les plus importants de notre culture. Il avait utilisé un format qui lui avait permis d’atteindre la conscience d’une très grande partie de la communauté et de faire avancer ses objectifs. Après le coup d’état du 30 septembre 1991, François est devenu très engagé dans la lutte pour le le retour de la démocratie en Haïti. Son militantisme était apparent à travers son émission de radio ainsi qu’à travers sa participation à diverses formes d’activités visant à contrer le coup d’État et ramener l’ordre constitutionnel dans le pays. Même quand l’émission n’existe plus aujourd’hui, beaucoup de compatriotes continuent encore à appeler François du surnom de Samba, une façon de lui rendre hommage pour cette émission de chaque vendredi soir. A l’époque, qui d’ailleurs pouvait se passer de Radio Samba, compte tenu de son originalité dans la programmation ? En 1995, travaillant au consulat haïtien de New York comme Chargé de Mission, François y avait trouvé l’opportunité de remplir une tâche qui lui tenait à cœur depuis belle lurette, François-Marie Michel celle de réunir toutes les associations régionales dont la mission serait de contribuer au développement de leurs localités respectives en Haïti. François avait alors décidé de créer un organisme de cadre, soit la Fédération des Associations Régionales Haïtiennes à l’Etranger (FARHE) pour tenter de coordonner leurs contributions à des projets de développement. Membre de Konbit Ayisyen pou kore Lakay (Kakola), François reste un diseur, un homme de théâtre. Ce patriote vit actuellement en Floride, mais fait la navette, par occasion, entre New York et Miami. Une des caractéristiques de François, c’est qu’il est persistant, patient. Il a l’étoffe d’un combattant. Il est celui qui ne va pas lâcher à cause d’un échec ou de conditions qui ne sont pas encore réunies. C’est un homme qui ne cesse de rêver, de créer des projets comme en témoigne sa dernière organisation en date l’Asosyasyon Nasyonal Ayisyen pou Ayiti Devlope, (ANAYAD), toujours dans le but ultime d’offrir une plateforme de développement à ses compatriotes et notamment pour essayer de sortir son pays de son mauvais pas. D’habitude, François ne parle pas sans son grand rire amical en cascades artibonitiennes. L’homme est de très bon commerce, très familier dans ses contacts avec amis et connaissances. Sa façon de faire enseigne et encourage le vivre ensemble. On voit mal François-Marie se faire des inimitiés tant il est humain, un homme pondéré. Non, vraiment pas. En un mot, François est un rassembleur toujours prêt à concilier les choses, ce pour l’avancement de la cause haïtienne. Rassembleur, fédérateur, travailleur, fonceur, courageux, généreux, actif, combatif, dynamique, énergique, tel est François-Marie Michel. Classified Directory AUTO DONATIONS Donate your car to Wheels For Wishes, benefiting Make-A-Wish. We offer free towing and your donation is 100% tax deductible. Call (855) 376-9474 COLLECTABLES WE PAY CASH – ALWAYS BUYING OLD Costume Jewelry, fountain pens, watches, world fair and military items. Zippo Cigarette lighters, anything gold. Call Mike Today! 718-204-1402. DISC JOCKEY House party DJ for all Haitian or Caribbean parties. New York metro area only. Call or text 347.379.5765. Ask for Junior. EDUCATION Mega Institution Mixte. Mission d’Education pour les générations de l’Avenir. Lilavois 53, Plaine du Cul de Sac, Haiti. Ecole Primaire et Bilingue. Fondateur : Jean L. Vallon, M.S. EDU, Tel : (011509) 3813-1107. Email : levallon@aol. com, [email protected] Tel: 718-421-0162 [email protected] Driver Tractor Trailer & Owner Operators Wanted, for Container Work, 3 Years Pier Experience Required, CDL Class A Licence, Clean Record, Twic Cart Required. Good Pay, Steady Work, Please Call Gabriel or Mark (973) 690-5363 or Inquire Within 187-189 Foundry St. Newark, NJ 07105 HELP WANTED Driver with a vehicle needed for Wednesday newspaper deliveries. Routes available in New York & Miami. Call 718-421-0162. HELP WANTED Can You Dig It? Heavy Equipment Operator Career! We Offer Training and Certifications Running Bulldozers, Backhoes and Excavators. Lifetime Job Placement. VA Benefits Eligible! 1-866-362-6497 HELP WANTED AIRLINE CAREERS Start Here –Get trained as FAA certified Aviation HELP WANTED DRIVERS with TLC License WANTED! With or without car. ALPHA CAR SERVICE, Flatbush Ave. & Ave. I, Brooklyn. Call 718859-2900. HELP WANTED HUNTING Our Hunters will Pay Top $$$ To hunt your land. Call for a Free Base Camp Leasing info packet & Quote. 1.866.309.1507. www. BaseCampLeasing.com LAND FOR SALE CATSKILLS FARM LIQUIDATION March 12th & 13th! Lender Ordered! 5 to 39 acre Tracts! Foreclosure prices! Mountain views, streams, ponds, gorgeous setting just 2½ hours from the GW Bridge! Terms avail! Call 888905-8847 NewYorkLandandLakes. com LAND FOR SALE UPSTATE NY LAND BARGAIN! 11 acres –Stream, Pond -$39,900 Beautiful woods, long rd frontage, Utils, EZ drive from NY City! Terms avail. Call 888-479-3394 NOW! 9300. LovellLawnewyork@gmail. com LEGAL REAL ESTATE CLOSINGS Buy/ Sell/Mortgage Problems. Expd Attorney & R.E. Broker, PROBATE/ CRIMINAL/BUSINESS- Richard H. Lovell, P.C., 10748 Cross Bay, Ozone Park, NY 11417. 718-835- VACATION RENTALS OCEAN CITY, MARYLAND. Best selection of affordable rentals. Full/ partial weeks. Call for FREE brochure. Open daily. Holiday Resort Services. 1-800-638-2102. Online reservations: www.holidayoc.com DONATE YOUR CAR Wheels For Wishes Benefiting Make-A-Wish® Tax 0% Metro New York and 10 uctible d Western New York De *Free Vehicle/Boat Pickup ANYWHERE *We Accept All Vehicles Running or Not *Fully Tax Deductible WheelsForWishes.org Call: (917) 336-1254 * Wheels For Wishes is a DBA of Car Donation Foundation. NEW FLORIDA HOMES HEALTH Haitians love “SOUL,” the antioxidant power supplement made from seeds! Banish pain, reclaim youth, inject energy. Packets: $4 each. Box of 30: $78. Two boxes: $143. Call (203) 666-8650 or visit www.myrainlife.com/rejuvenation. HELP WANTED DRIVERS with TLC License WANTED! With or WITHOUT car. GEORGE TOWN CAR SERVICE, Base # B01081, 919 E. 107th St., Brooklyn. Call Victor, 718.642.2222, cell 646.415.3031. Technician. Financial aid for qualified students. Job placement assistance. Call AIM for free information 866296-7093 FROM THE $170s On Top of the World in Ocala is Florida’s Premier Active Adult Community • Over 250,000 sq. ft. of amenities • 54 holes of golf on three courses and much more Call us at 1.855.458.7447 or visit OnTopoftheWorld.com On Top of the World Communities Inc., Ocala, Florida a 55+ community. On Top of the World Communities reserves the right to change or withdraw any offer at any time. Prices, features and specifications are subject tochange without notice. Certain conditions may apply. Void where prohibited by law. NY Registration #H13-0004, NJ Registration #09-04-0018 and #NJ12-04-2019. Vol. 9 • No. 35 Du 9 au 15 Mars 2016 Haiti Liberté/Haitian Times 19 Haïti Top 10 Vocalistes Masculins Par Ed Rainer C e‘’Top 10 ‘’nous ramème aux confins et détours des vocalises masculines qui ont transcendé, façonné, marqué, fleuri et galvanisé l’environnement sonore du terroir natal; à travers des germinations successives; lesquelles de leurs marques respectives ont constitué des écoles vocales. Des orthodoxies, relayées par des générations intermédiaires aux vagues contemporaines. Un jury qualifié (de 109 personnes) a pu faire le difficile triage pour tirer ces 10 Ex-aequo Numéro 6-Roger Colas (Cap-Haitien, 1937, Pétion-Ville 1986) « un registre tout personnel » Fritz Peirera (Port-auPrince, 1935) « Une voix scintillante » A grémenté d’un registre qui lui donna droit d’être reconnu à mille lieux, fort d’une expressivité qui l’habita de colorer n’importe quelle rengaine pour en faire des excursions toutes ‘’colas-colorées’’, Roger Colas fut le type du vocaliste versatile, charmeur et accrocheur à la fois. “Touche à tout”, Il fut, après son bac, tour à tour, artiste- peintre, tailleur et, effectua un bref passage au Corps d’Aviation Civile. En 1955, après une superbe performance bénévole à Radio Citadelle, le maestro Pierre-Louis du «Septent» l’engagea sur le coup. Il n’avait que 18 ans, lorsqu’il devint la principale vedette de ce groupe, et, il y resta durant les deux décades qui suivront. Son aisance et sa voix singulière ont apporté le complément à succès qui manquait aux compositions de ce groupe pour en faire des hits. Quelque soit le rythme choisi, bolero, pachanga, mérinque, pétro, ibo, bossa -nova; la “saveur Colas” leur conférait sa touche on ne peut plus attrayante, comme dans: Pelerinaj, Complainte, Petite fleur, Marie Lourdes, Toto, Se lavi, Van tanpèt...Mais c’est surtout dans les morceaux tendres qu’il excellait de sa voix ex- 20 quise et chaleureuse: Toi et moi, 25ème été, Tiyayi, Indignation et évidemment Fredelyne, une Haiti Liberté/Haitian Times composition de A. Moïse dont Roger Colas en fit un succès monstre à travers le pays, au début des années 1970.‘’Autrefois, tu me comprenais/Autrefois, tu vivais pour moi/Mes désirs étaient des ordres/Tout dépendait de moi/A présent, tout a change/Tu fais ce que te dicte ton Cœur/Ce cœur qui ne raisonne plus/Et qui te conduit à la ruine…’’ A cette même époque, Colas atteignit un nouvel essor dans sa carrière avec la sortie de: “Roger Colas canta Augustin Lara”, un album vendu à des milliers d’exemplaires ;lequel l’a lancé à l’avant-scène en artiste à part entière, pouvant voler de ses propres ailes. Un microsillon comprenant les grands succès du compositeur mexicain Augustin Lara, dont: Solamente una vez, Mujer y rosa, Granada, Maria bonita, Aquel amor, Noche de ronda etc.; qui l’ont propulsé comme la voix la plus exotique du milieu, qui même quand il chanta en espagnol, sut être éclatant, tout en maintenant ses repères originaux. Au sommet de la gloire, le chantre capois continua de con- conquérants; entre ceux qui n’ont pu se départager: Pereira-Colas, Pasquet-Widmaier, Albert-Cajuste, ou Cubano-Timanno, pour arriver aux 10+ 4 des ‘’Top 10 ‘’vocalistes masculins. quérir le grand public haïtien. En s’établissant sur les traces de ses idoles : Augustin Lara, Javier Solis, Daniel Santos, Miguel Aceves, dans sa tentation de conquérir le monde musical latin. Il ne s’accommoda pourtant pas, et avec raison de la hiérarchisation au sein du groupe dans lequel, il évolua dans l’ombre de Guy Durosier. De mécontentements en brouilles, entremêlés de frustrations, d’amertumes et de déprimes qui lui coutèrent d’être hospitalisé, il abandonna le groupe et partit pour Miami. Quelques temps après, il traversa à New York et tenta de réorienter sa carrière en solo. Faisant l’offrande de quelques albums: “Roger Colas et ses amis: Erzulie”, “Roger Colas, Romance à Maria”, “Roger Colas: Canta, vol.2”, et, “ Le vrai visage de Roger Colas:, “Aprann lite’’. Il occupa la vedette sur les scènes de New-York et des communautés environnantes dans les festivités sociales. Roger Colas revint en Haïti au milieu des années 1980, juste après la chute de ‘’baby doc’’ en vue de renouer avec le temps et aussi avec le «Septentrional», le groupe de sa vie. Au nombre de ses projets, il devait apparaître comme témoin à charge dans le procès du criminel macoute Adherbal Lhérisson, accusé d’avoir assassiné au début des années 1960 l’ancien député populaire Tony Piquion, lors d’un bal du «Septent» au Rhumba Night Club du Cap. Il espérait pouvoir recommencer ; mais dans la nuit du 14 au 15 septembre 1986, après une dernière prestation au Club International, un terrible accident de voiture le faucha sur la route des Frères, à Pétion-Ville. Gisant sur le macadam, son cadavre resta si longtemps qu’il a fallu les protestations rageuses d’un autre chanteur, en l’occurrence, Ansy Dérose, pour que ses restes furent dignement traités :“Quand je le vois gisant ainsi sur le sol, sans qu’on vienne ramasser son corps sans vie, c’est moi-même que je vois”, déclara Ansy ulcéré. Sa mort porta un coup terrible aux amants de la musique en général et aux fans du «Septentrional», en particulier. Fritz Pereira (1935-Port-au-Prince) « Une voix scintillante » L a carrière précaire de Fritz ne fait pas justice à son remarquable talent. En effet, agrémenté d’un gosier irrésist- ible et déclamatoire, privilégiant l’esthétisme et la tendresse. Après avoir mis son ingéniosité à l’épreuve au pays natal, dans quelques excursions fugaces. Il partit étudier en Amérique du Nord, où il finit par obtenir son diplôme à la faculté des lettres de Laval au Canada. Au début des années 1960, au comble d’une virtuosité l’ayant autorisé à la conquête de ‘’la belle province’’. Il constitua son propre orchestre, puis, en compagnie de Guy Durosier et du trompettiste Alphonse Simon, connut un succès sans précédent au Canada et dans d’autres parties du monde. De cette collaboration sortit le disque: “Caprices d’Haïti, Fritz Pereira, son orchestre, ses invités”, dans lequel il interpréta de sa voix cristalline: ESTCE MA FAUTE À MOI:’’Lorsque tu me dis des mots tendres/ Si je ne sais pas les comprendre/ Quelqu’un me les a dit avant toi...Subséquemment, il se brouilla avec Durosier qui le pourfendit dans “Si w al an Ayiti”:“Pa koute les envieux, mal palan/Yo pa gen lòt travay pou yo fè/Se “dénigreurs professionnels”/Y ap mache di yo pa Ayisyen/Yo pito di yo se brezilyen/ Mwen menm, mwen pa janm renye peyi m./Si wal an Ayiti wa ale wè manman’m/ Wa di’l Guy pa janm vann dròg,/ Dròg mwen se drapo’m…”Quelques temps après, il fit l’offrande de l’œuvre: “Haïti- Québec/Chan- Fritz Pereira sons D’amour”, comprenant des titres comme: Si l’amour est la loi, Le voleur de Pervenches, Loin des yeux loin du coeur, Quand le soleil était là et autres mettant à nu la plus belle voix de la musique haïtienne, et fit de lui un succès spontané au Québec. Eventuellement, entre une profession parallèle qui ne lui donna point de répit, Péreira ne donna suite ni à sa prometteuse carrière, aussi bien qu’aux insinuations durosiennes… Vol. 9 • No. 35 Du 9 au 15 Mars 2016