triste fin de pouvoir pour evans paul

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triste fin de pouvoir pour evans paul
Vol. 9 • No. 35 Du 9 au 15 Mars 2016
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HAÏTI LIBERTÉ
JUSTICE • VÉRITÉ • INDÉPENDANCE
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UN GOUVERNEMENT DE
CONSENSUS NÉOLIBÉRAL !
8 mas 2016: dwa
egalego pou fanm
Page 6
English
Page 9
Jérémie,
ville-musée
Voir page 4
Page 7
De gauche à droite : le Premier ministre provisoire Fritz Alphonse Jean, le président provisoire Jocelerme Privert
et l’ex-duvalieriste Rony Gilot, oncle de Jude Célestin
TRISTE FIN DE POUVOIR POUR
EVANS PAUL !
Voir page 4
Evans Paul (à droite) cherchant la convenance de Jocelerme Privert pour être retenu à son poste
Obama a Cuba!
Qui l’eut cru?
Qui le croit...
Désintéressé ?
Page 10
Equateur: le
nouveau ministre
des Affaires
étrangères
demande la
libération
d’Assange
Page 17
Editorial
HAITI
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Le véritable choix est du côté du peuple !
Par Berthony Dupont
L
a voie de la sagesse populaire est bien celle de la lutte pour
le changement social fondamental dont est porteur tout
mouvement revendicatif dans l’intérêt supérieur d’une nation.
Ainsi, il est clair qu’aucun peuple exploité et opprimé ne peut
renoncer à son droit légitime de résistance à l’oppression. En ce
sens, n’est-il pas un principe moral, juridique et obligatoire de
combattre tout système politique et économique mis en place
par des bouchers inhumains ? Nous voulons dire par ce système capitaliste aux actions cruelles et sauvages au point que
l’on peine à croire que ses tenants puissent être autre chose que
des gens constamment attirés par l’odeur du sang. Alors n’estce pas un système à déboulonner ?
D’autant que c’est à ciel ouvert que ce système d’exploitation, d’oppression et de répression, à travers une longue pratique
de complots permanents, nous détruit jusqu’à nous réduire à un
état d’extrême dénuement. Sa dynamique est à l’œuvre dans
le pays, depuis le parricide du Pont-Rouge. Totalement pourri,
on ne peut en aucun cas le renouveler, ni changer son visage,
ni changer ses habits qui cachent un corps hideux. Toutes ses
promesses de changement ne peuvent être que manœuvres
pour nous amadouer. C’est lui qui met à feu et à sang tous les
ghettos et les bidonvilles, de Cité soleil à Raboteau. Ce sont ses
mains rouges de sang des masses qui frappent et abattent sans
état d’âme tout régime qui menace ses intérêts.
Les forces réactionnaires internationales de ce système
dépravé ne reculeront devant aucune forme d’action, fût-elle la
plus criminelle. Elles ne reculeront devant aucun crime, comme l’a montré par exemple l’ignoble assassinat des paysans de
Marchaterre ; tout comme les génocides au cours des deux derniers coups d’état ; et c’est encore lui qui chaque jour commet
d’innombrables et d’innommables crimes.
Il est évident que dans notre pays actuellement, après la
fin du mandat de Martelly, il n’y a pas eu de réelle rupture. Ce
qu’on appelle transition ne correspond qu’à des luttes intestines, des rivalités entre les couches dirigeantes pour le contrôle
de l’appareil d’Etat au service de l’ennemi principal de tous les
peuples en lutte. Tout ce beau monde de la faune politique actuelle n’est fait que de réactionnaires de tout poil, d’haïtiens de
nom, mais qui au fond sont des antinationaux qui se font les
complices de l’impérialisme.
Ce n’est pas sans raison que nous sommes arrivés à ce
carrefour de l’histoire où même pour monter un CEP, mettre sur
pied un gouvernement provisoire, c’est comme la mer à boire,
le ciel à construire. Ce n’est que bagarre au sein de toutes les
organisations appelées à contribuer à former ce CEP, qu’elles
soient catholiques, protestantes, vodouisantes, syndicales,
étudiantes, paysannes, voire les partis politiques, puisqu’ils
sont tous attaqués par le même virus de destruction nationale.
Les ambitions individuelles et illégitimes n’ont débouché
que sur l’opportunisme général et la démagogie. Pour remédier
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Port-au-Prince, Haiti
à cette situation, les mouvements populaires doivent se départir des nasses, des filets et des projets des deux branches de la
même famille politique en guerre, l’une contre l’autre. Elles ne
font qu’utiliser les masses populaires à leur avantage, à dessein de les empêcher de s’organiser.
En réalité, le véritable choix est entre la continuation catastrophique de la politique capitaliste de dépendance, de destruction, de sabotage et de maintien des intolérables injustices
économiques en cours, celle que soutient tête baissée la classe
politique en son entier face à l’autonomie et la dynamique des
forces populaires, et le camp de ceux qui souffrent et luttent.
Ou l’on rejoint le camp des nantis, des fortunés, ou l’on défend
la cause des laissés pour compte. Chacun doit choisir sa voie
: faire cavalier seul ou s’identifier aux aspirations populaires.
Tant qu’on ne sera pas conscient de ce choix, toute autre forme de lutte pour le pouvoir ne sera que stérile et vouée
irrémédiablement à l’échec. La population sera davantage exploitée et le pays pillé à un rythme plus accéléré. Tant qu’on
n’est pas conscient qu’il y a une urgence à rétablir notre dignité
nationale qui exige un projet national contre l’empire du mal
qui nous détruit à petit feu, nous continuerons d’être un peuple
soumis.
Dans ce jeu macabre, ce n’est pas le peuple qui est dupe.
Ce n’est pas la ligne de la légitimité populaire qui a fait échec.
Les dupes sont justement tous ceux-là qui ont lié leur sort à
celui des vautours impériaux. Seul le peuple catalyseur d’un
formidable mouvement de masse sera capable de venir frapper
aux portes de ces dirigeants réactionnaires pour leur demander
des comptes sur la tragédie qui se déroule dans le pays. Et,
certainement, tout cela serait possible, si les organisations de
masses cessent de s’isoler dans des comportements groupusculaires ou dans certaines agitations à caractère plus ou moins
individuel.
A l’heure actuelle, le peuple ne dispose cependant que
de sa volonté d’unité et de son courage propre, incontestables
atouts garants de résultats concrets. Mais, malheureusement,
pour le moment, aucune alternative populaire n’existe ! Alors
que la seule ligne qui puisse sauver le pays des périls de la décomposition impériale est celle du camp populaire.
C’est une affaire de dignité nationale, sauf que le jour de
la libération n’est pas pour demain ; tout comme il ne nous
sera non plus jamais offert. Pour sûr, elle ne jaillira que de la
lutte organisée et structurée de nos masses populaires. Devant
pareille urgence, il est temps pour nous de barrer la route à
l’impérialisme, pour que se crée une Haïti nouvelle.
Le sang généreux de Dessalines, de Péralte, de Batraville,
des milliers de travailleurs, d’étudiants, d’hommes et femmes
du peuple, combattants anti-impérialistes, continue de couler
de plus belle. Souhaitons qu’il irrigue le courage et la force de
résistance des masses qui soient encore plus fortes, plus déterminées et plus radicales dans les luttes à mener pour leur
permettre de trouver le chemin qui mène enfin à la libération
nationale.
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Vol. 9 • No. 35 Du 9 au 15 Mars 2016
A Travers Haiti
Haïti, chronique d’une crise électorale (94) Les agents de la PNH font
Fritz Jean, difficile consensus au Parlement !
L’ancien Premier ministre Evans Paul
Par Catherine Charlemagne
P
lus d’un mois après le départ du
Président Michel Martelly du Palais national, le pouvoir exécutif haïtien
peine encore à fonctionner normalement. Si le Président provisoire de la
République, Jocelerme Privert, tente
difficilement de consolider son pouvoir par une série de décisions d’ordre
constitutionnel et institutionnel, pourtant la population reste sur sa faim. Et
les observateurs politiques haïtiens et
étrangers s’interrogent. Surtout, le chef
de l’Etat donne l’impression qu’il ne
sait pas très bien où il veut aller. Pour
le moment, il tâtonne. Sachant qu’il est
limité par le temps. Privert hésite entre
une présidence provisoire ayant très
peu de marges qui est sa fonction aujourd’hui selon l’Accord du 6 février et un
Président assurant une transition d’au
moins deux années. Les deux concepts
sont légèrement différents.
En ce qui concerne le premier, il
est très limité dans son rôle et il doit
se cantonner au strict minimum de 90
jours, le temps qu’il passe le flambeau
à son successeur élu le 14 mai prochain selon ce qui est prévu avec un
scrutin le 24 avril prochain. Le second
lui offre plus de latitude lui permettant de remplir pleinement la fonction
de chef d’Etat jusqu’à ce qu’il y ait un
nouveau Président de la République
régulièrement élu pour lui succéder.
Pour le moment, l’ancien Président de
l’Assemblée Nationale navigue entre
ces deux concepts, assez flous d’ailleurs, et nourrit sans doute l’idée de
passer d’un provisoire très éphémère à
une longue transition, manière 20042006, afin d’avoir plus de manœuvre
pour conduire à terme cette transition
post-Martelly, voire post-Duvalier qui
n’en finit point.
En tout cas, entre les deux options, le Président Privert a du mal à
s’en sortir. Il a déjà épuisé près de 30
jours dans les 120 ou 90 jours que l’Accord du 6 février 2016 lui a octroyés.
Or, très peu de choses ont été réalisées
dans ce laps de temps dans l’Accord. A
part le calme qui est revenu dans les
rues de la capitale avec son élection au
second degré à l’Assemblée Nationale,
l’essentiel reste à venir : l’installation
d’un gouvernement intérimaire avec un
Premier ministre de consensus. Or là,
l’affaire semble buter sur un roc au Parlement avec une cohorte de parlementaires qui semblent être intraitables. Ces
élus ne veulent pas entendre parler de
ce Premier ministre nommé et installé ;
mais qui attend un vote de confiance
dans les deux branches du Corps législatif.
Le moins que l’on puisse dire
c’est que ce n’est pas gagné d’avance.
Tout a commencé avec la nomination
de manière irrégulière, pour ne pas dire
en dehors de la Constitution, de l’économiste Fritz Alphonse Jean en remplacement de Evans Paul (KP) qui a servi
la République durant une année sans
passer devant le Parlement. KP ait à
sa décharge, le dysfonctionneent du
Parlement depuis le 11 janvier 2015,
faute d’élections qui n’ont jamais été
réalisées sous la présidence de Michel
Martelly. Trop pressé, le Président Privert n’a pas pris la peine d’attendre que
le Sénat de la République puisse élire
un nouveau Président pour le rempla-
d’élus allant de PHTK de Martelly à
AAA de Youri Latortue en passant par
deux élus de OPL du Professeur Sauveur Pierre Etienne qui n’ont pas pu
faire élire Edgard Leblanc Fils à la présidence d’Haïti. Tout ce beau monde
jure leur grand Dieu que Fritz Jean n’a
aucun avenir politique au Parlement.
En tout cas, surtout pas au Sénat de la
République. Certains appellent clairement le successeur de Evans Paul à démissionner au lieu de venir perdre son
temps avec sa Déclaration de politique
générale au bicentenaire. Selon leur
chef de file, Youri Latortue, le groupe
minoritaire qui a rencontré le mercredi 2 mars 2016 le Président Privert au
Palais national a clairement signifié
cette suggestion au chef de l’Etat: il est
préférable qu’il désigne un autre chef
de gouvernement parmi les trois personnalités restant en lice : Ericq Pierre,
Mirlande H. Manigat et Edgard Leblanc
On n’entend plus parler du G8 depuis le départ du Président Martelly
cer. De bonne foi peut-être, mais tout de
même curieux pour un fin connaisseur
des institutions du pays et ancien sénateur très pointilleux sur les procédures.
Le chef de l’Etat croyait pouvoir
passer au-dessus de la Haute Assemblée en ne consultant que son Vice-Président en lieu et place du Président
pour la nomination de Fritz Jean à la
Primature. Bien entendu en effectuant
la même démarche auprès du Président
de la Chambre des députés selon les
prescrits constitutionnels. Sauf qu‘il
y a un problème. Un gros problème
pour les deux hommes. D’abord pour
le Président Jocelerme Privert qui oublie
qu’il doit composer avec une minorité
très active et très en vue au Sénat. Les
sénateurs de cette minorité conduits
par le sénateur Youri Latortue de l’Artibonite ne digèrent toujours pas son
élection sur leur poulain, l’ancien sénateur Edgard Leblanc Fils, qu’ils ont
dû abandonner en cours de route afin
de débloquer la situation moyennant
un accord tacite avec le futur pouvoir
exécutif. Mais ce n’est pas tout.
L’on se rappelle que l’ancien Premier ministre Evans Paul qu’on a, paraît-il, humilié au Palais national le jour
de l’investiture du Président le 14 février 2016, tient à prendre sa revanche
sur cette pléiade de lavalassiens qui
avaient envahi les jardins du Palais ce
dimanche de la Saint Valentin. Il n’entend pour rien au monde rentrer chez
lui sans combatte. Surtout qu’il ne voulait pas rentrer. On l’a forcé. Avec deux
ou trois sénateurs du KID, son organisation politique faisant partie du groupe
minoritaire, l’ancien PM KP veut démontrer au Président Privert qu’il peut
être un élément de nuisance et qu’il ne
va pas lui faciliter la vie. Il est prêt, s’il
le faut, à prendre la tête de l’opposition
contre ce nouveau pouvoir. Ses trois
sénateurs sont les plus virulents adversaires du PM censé succéder au patron
du KID à la Villa d’Accueil. KP est à la
manœuvre depuis sa résidence officielle
où il exécute les affaires courantes avec
son gouvernement démissionnaire
sans plus mettre les pieds à la Primature. L’ex-Premier ministre a dû écrire
aux membres du gouvernement pour
leur demander de revenir chacun à son
ministère à la demande de la présidence
de la République.
Les trois sénateurs proches de
KP sont renforcés par la composante
minoritaire composée d’une mosaïque
Vol. 9 • No. 35 Du 9 au 15 Mars 2016
Fils tant Fritz Alphonse Jean n’a aucune chance de passer l’obstacle de la
Haute Assemblée.
Quant à la Chambre des députés,
on a assiste‡ à une sorte de surenchère verbale de la part des membres
du groupe majoritaire. Chacun y va de
sa menace et de sa provocation contre
l’ancien Gouverneur de la Banque
centrale (BRH) s’il se pointe au Parlement. Le dépôt de ses pièces à cette dite
Chambre depuis plus d’une semaine
afin de vérifier s’il remplit toutes les
conditions prévues par la Constitution
1987 modifiée pour occuper la fonction
de Premier ministre de la République
n’a point calmé l’ardeur de ces élus
chauffés à blanc en attendant l’arrivée
de Fritz Jean au bicentenaire. Déjà, le
Bureau dit avoir remarqué des anomalies dans la procédure puisque selon le
Premier secrétaire du Bureau, Abel Descollines, député de Mirebalais, le PM
nommé n’a déposé que des copies alors
que, selon lui, légalement et juridiquement, ce sont des documents originaux
qu’il fallait déposer au secrétariat de la
Chambre des députés. Entre-temps, les
parlementaires du groupe majoritaire
qui ne souhaitent pas du tout la ratification du PM Fritz Jean pour vice de
forme, lui déconseillent de venir subir
une humiliation chez eux.
Ils croient dur comme fer que
l’homme de Sainte Suzanne ne réussira pas l’examen. Ils voteront contre
l’énoncé de sa politique générale. En
clair, ils donneront un vote de non
confiance à Fritz Jean. Tous ces messages sont adressés directement au
Président Privert en guise d’avertissement et surtout pour lui signifier qu’il
n’a pas respecté la procédure normale
de nomination d’un Premier ministre.
Si toutes ces menaces demeurent des
signaux envoyés à la présidence de
la République afin qu’elle se mette en
conformité avec la Constitution sur les
modalités de désignation d’un chef de
gouvernement, il reste le cas personnel
de l’intéressé lui-même, à savoir Fritz
Alphonse Jean. En effet, si cet économiste de renom a été proposé par le
secteur des Affaires, entre autres le
Forum économique et les Chambres
de commerce et des industries d’Haïti,
Fritz Jean a du mal à passer aux yeux
des acteurs politiques pour un Premier
ministre de consensus.
Aucun des partis politiques qui
s’opposaient à l’administration de Mi-
les frais de l’insécurité
généralisée dans le pays
Par Jackson Rateau
D
epuis l’accession des bandits
légaux au pouvoir en Haïti en Mai
2011, les agents de la Police Nationale
d’Haïti (PNH), cibles d’un secteur non
identifié, sont fauchés de jour en jour
en quantité croissante. En début de
l’année 2016, date allant du 26 Janvier
au 2 Mars, 5 policiers ont fait les frais
des balles assassines liées aux gangs
des bandits légaux. Ce qui explique
sans détour le dilemme de la sécurité
publique en Haïti.
Et, l’on peut facilement comprendre la vengeance des tueurs à gages
dont les souches inhérentes adhèrent
encore à l’ancien régime, le reste contrôlant encore toute l’administration
publique haïtienne. Souvent, quand les
policiers ont épinglé des kidnappeurs et
les ont remis à la justice, peu de temps
après, ils sont élargis sous les ordres du
président chef des bandits. Les policiers se trouvent tout bonnement dans
le collimateur de leurs armes meurtrières. Contraint par les déferlements
populaires ayant occupé toutes les
artères de Port-au-Prince, le chef des
voyous intronisé au Palais National
depuis Mai 2011, a laissé le pouvoir le
7 Février 2016. Après ce départ honorable au cours duquel le chef a exprimé
toute son arrogance et sa haine envers
la population, les bandits, les kidnappeurs, les voleurs liés à ce gouvernement, ont déclaré la guerre à toute la
population haïtienne, policiers y compris.
Ainsi donc, le 26 Janvier 2016,
l’agent policier, Thomas Sainristil a été
assassiné à la Croix des Bouquets par
des voyous armés non identifiés circulant à motos. Selon le porte parole de
la PNH, Gary Desrosier, 4 présumés assassins se trouvent déjà entre les mains
de la police dans le cadre de cette affaire. Le 9 Février 2016, à Delmas 75,
le policier Lionel Prévilon a été abattu
par des bandits armés.
Le dernier en date est le policier Fritz Gérald François, 38 ans,
agent 2, issu de la 18e promotion de la
PNH. Marié, père de 2 enfants, frères
jumeaux âgés de 6 mois, très tôt, le
matin du mercredi 2 Mars 2016, aux
environs de 7 :00 heures, proche du
Théâtre National, monsieur François
affecté au service de la circulation des
véhicules, a été froidement abattu de 4
balles dont l’une à la poitrine, par des
bandits armés non identifiés, circulant
à pieds.
Le même jour (mercredi 2 Mars
2016), à Maugée, 1e section communale de la Petite Rivière de l’Artibonite,
Frantz Fragilus, employé de l’institution ODVA, a été abattu par des bandits non identifiés circulant à motos.
Conduit en urgence à l’Hôpital Saint
Nicolas de Saint Marc, il passa de vie à
trépas avant même d’atteindre le centre hospitalier.
A Thomazeau, les bandits sont si
puissants qu’ils ont occupé des zones
chel Martelly et qui s’étaient accommodés d’un KP venu de l’opposition,
mais ayant un discours de modéré ne
se retrouve dans un Fritz Jean ayant
certes des relations avec la mouvance
Lavalas, mais surtout cautionné par
la grande finance haïtienne. Ces partis se méfient d’un Premier ministre
qui aurait des redevances envers ceux
qui l’ont fait roi. Si la plupart d’entre
eux ne sont pas tout à fait hostiles, ils
ne font pas non plus campagne pour
l’accession de ce grand économiste à
la Primature. Ils préfèrent laisser leurs
suite à la page(16)
Le policier Fritz Gérald François
qu’ils ont transformées en lieux de non
droit. Dans une zone qu’ils ont baptisée, par exemple Triangle de la Mort,
toutes personnes surprises dans cet espace sont battues à mort par les voyous
liés aux bandits légaux.
Selon les informations issues
de la dite commune (Thomazeau), il
existe un gang tricéphale très violent
dont les ramifications s’étendent dans
les communes de Ganthier, Croix des
Bouquets et Thomazeau. Ses membres
sont protégés par les autorités judiciaires de la Croix des Bouquets qui les
ont fait tous relâcher après qu’ils eurent
été appréhendés. Cette association de
malfaiteur a droit de vie et de mort sur
les habitants de ces 3 communes. Du
côté de La Saline et du Portail Saint
Joseph, tous les policiers s’adonnant à
leurs tâches de traquer les voleurs ont
été transférés par les autorités du haut
commissariat de la PNH.
Le même mercredi 2 Mars, aux
environs de 10 heures du soir, à la Rue
Verdieu du côté de l’Hermite, 5e section
communale de Saint Michel de l’Attalaye, 3 hommes à bord dune voiture
ont kidnappé 3 enfants, frères et sœur,
fils et fille d’un nommé Lemois Voltaire.
Les ravisseurs ont exigé une rançon de
400 mille de dollars US. A défaut de recevoir ce montant de monsieur Voltaire,
ils menacent d’exécuter les victimes.
Toujours dans la matinée du mercredi 2 Mars, aux environs de 10 heures, au centre commercial de la ville de
Port-au-Prince communément appelé
‘Anbalavil’, des bandits légaux circulant à motos, de sang froid, ont ouvert
le feu sur les marchandes et les marchands. Un jeune homme a été abattu de
plein fouet, tandis que 12 autres personnes ont été gravement blessées.
Ainsi se présente la situation sécuritaire
d’Haïti dans l’après-Martelly.
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Haiti Liberté/Haitian Times
3
Un gouvernement de
consensus néolibéral !
Triste fin de pouvoir pour
Evans Paul !
Simon Dieuseul Desras
Yves Romain Bastien
Par Yves Pierre-Louis
E
nviron 3 semaines après l’installation, le 14 février dernier,
au Palais national, du président
provisoire, l’ex-sénateur, Jocelerme
Privert, et une semaine après la
nomination de l’ex-gouverneur de
la Banque de la République d’Haïti
(BRH), Fritz Alphonse Jean Premier, ministre d’un gouvernement
de consensus; les noms des membres du cabinet ministériel ont été
rendus publics ce lundi 7 mars
2016. Le cabinet ministériel qui
était précédemment composé d’une
vingtaine de ministres en est réduit
à 15, dont les noms sont les suivants:
Fritz Alphonse Jean, Premier
ministre, il occupe également le
portefeuille du ministère de l’Intérieur, des Collectivités Territoriales et de la Défense nationale. Ces
derniers étaient réservés, disait-on,
au sénateur en fonction Anick
François Joseph, un dissident de
l’OPL.
Ericq Pierre, ministre des
Affaires étrangères, des Cultes et
des Haïtiens Vivant à l’Etranger.
Il représentait Haïti auprès de la
Banque Interaméricaine de Développement (BID). Il a été désigné
à deux reprises par l’ex-président
René Préval au poste de Premier
ministre. Il n’a pas pu franchir les
étapes de ratification au Parlement
pouvant le conduire à la Primature.
Yves Romain Bastien, ministre de l’Economie et des Finances. Il
était coordonnateur du Conseil de la
Modernisation des entreprises publiques (CMEP). Ce Conseil a conduit le processus de privatisation
des entreprises publiques telles : la
Compagnie de Télécommunication
ou TELECO, l’Autoritaire Portuaire
Nationale (APN). Ces entreprises
publiques ont été liquidées soit à
des compagnies multinationales
comme Vietel du Vietnam, de l’Asie
du Sud ’Est soit à des familles, nationales nanties comme les Baussan, les Coles et Carl Braun. Des centaines de milliers de travailleurs ont
été jetés sur le pavée depuis le coup
d’Etat-kidnapping du 29 février
2004. Ils sont tous victimes de la
politique néolibérale exécutée par
Yves Romain Bastien. Donc, il va
assurer la continuité de la politique
néolibérale contre les travailleurs
haïtiens et contre le peuple haïtien.
Enex Jean Charles, ministre
de la Planification et de la Coopération Externe, il était secrétaire
général de la Primature sous plusieurs gouvernements.
Florence Elie, ministre de la
Justice et de la Sécurité publique.
Elle est actuellement la protectrice
citoyenne depuis l’administration
de René Préval. Elle est également
une militante de longue date des
droits humains.
Simon
Dieuseul
Desras,
ministre
de
l’Environnement,
l’ex-sénateur et ex-président du
Senat. Il était candidat à la présidence aux dernières élections de
2015. Marc Aurel Garcia dit Marcus Garcia, journaliste, directeur du
journal Haïti en Marche et Radio
Mélodie FM, ministre de la Culture
et de la Communication. Marie Denise Claude, ancienne candidate
au Senat pour le département de
l’Ouest, ministre de la Condition
féminine et aux droits des femmes.
Arnoux Severin, ministre de
l’Agriculture, des Ressources naturelles et du Développement rural.
Daphnée Benoit Delsoin, ministre
de la Santé publique et de la Population. Elle est en même temps
ministre ai de l’Education nationale, de la Jeunesse, des Sports et
de l’Action civique. Jacques Evelt
PAUL J. JOURDAN
ATTORNEY AT LAW
DENNIS MULLIGAN,
107 Kenilworth Place
Brooklyn, NY 11210
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Phone:
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(near all trains)
646-253-0580
4
Haiti Liberté/Haitian Times
Marie Denise Claude
Eveillard occupe le portefeuille
du ministère des Travaux publics,
Transports et Communication. Jean
René Antoine Nicolas, ministre des
Affaires sociales et du Travail. Jessy
C. Petit-Frère occupe le portefeuille
du ministère du Commerce et de
l’Industrie. Didier Hyppolite, ministre du Tourisme.
Ce cabinet ministériel proche
de Vérité et de Inite de René Préval
attend sa nomination par arrêté
présidentiel. On apprend selon le
National que Mme Daphnée Benoit Delsoin serait une proche de
l’épouse de M. Aristide.
De toute façon, le Premier
ministre lui-même attend toujours
le Parlement pour la confirmation de
sa déclaration de politique générale.
Le député Abel Descollines, premier
Secrétaire du Bureau de la Chambre basse, informe qu’une séance
plénière se tiendra probablement
ce mardi en vue de la constitution
de la Commission chargée d’étudier
les documents du Premier Ministre
nommé Fritz-Alphonse Jean. Il a
également indiqué, qu’il espère que
d’ici à vendredi « la Chambre serait
en mesure d’accueillir le Premier
Ministre pour la présentation de sa
Politique Générale. »
Tout cela se passe à un moment où le peuple haïtien fait face
à de graves problèmes d’insécurité
grandissante, d’augmentation quotidienne de la cherté de la vie et de
l’insécurité alimentaire très sévère,
de l’inondation un peu partout à
travers le pays. Alors que les caisses de l’Etat ont été dilapidées par
le pouvoir tètkale-GNBiste Martelly-Paul.
En dépit d’une dette évaluée
à plus de 2 milliards de dollars, le
gouvernement Martelly-Paul n’a
pas payé les factures de Petro Caribe depuis plus 6 mois. De juillet
2015 à février 2016, les arriérés de
paiement de Petro Caribe montent à
plus de 91 millions de dollars ; alors
qu’il n’y a que 66 millions de dollars au fonds du Bureau de Monétisation des Programmes d’Aide au
Développement (BMPAD), selon
les informations disponibles.
En attendant l’installation
d’un nouveau gouvernement, tout
comme la formation d’un nouveau
Conseil Electoral Provisoire (CEP)
et celle de la Commission d’enquête
indépendante devant faire toute la
lumière sur ce qui s’est passé le 9
août et le 25 octobre 2015.
Par ailleurs, le Coordonnateur
de l’OPL et membre du G8 Sauveur
Pierre Etienne accuse le Président
a.i. Jocelerme Privert, de se livrer à
des manœuvres dilatoires par rapport à l’accord, dont il est responsable de l’implémentation. Sauveur
dénonce aussi le fait que l’ancien
Président René Préval ait pris indirectement le contrôle du Palais National et qu’il veut faire de même
avec la Primature.
Evans Paul dénonçant qu’il a été une fois de plus humilié par
l’Administration Privert.
Par Mona Peralte
S
elon ce que rapporte JeanMax Bellerive, directeur de
cabinet du président provisoire
Jocelerme Privert, dans une interview au Nouvelliste, « M.
Evans Paul, n’est plus Premier
ministre depuis l’arrêté présidentiel nommant Fritz Jean » ;
et c’est ce dernier lui-même, en
l’occurrence le Premier ministre
Fritz Jean qui avait passé des instructions à la police interdisant
l’accès à toute personne à la résidence officielle du Premier ministre, sauf les enquêteurs de la
Cour des comptes.
Selon Bellerive. « Dans ce
genre d’opération, on ne peut pas
permettre de va-et-vient dans la
maison et pour nous il était évident que l’ex Premier ministre
Paul ne se rendait plus au bureau
et n’allait pas à la résidence. Les
policiers avaient des instructions
pour ne laisser entrer personne,
à part les enquêteurs de la Cour
des comptes »
C’est ce qui explique l’incident survenu lundi soir 7 mars
à la résidence officielle des Premiers ministres à Bourdon ;
quand des agents du Corps d’intervention et de maintien d’ordre
auraient interdit l’accès à la résidence au Premier ministre Evans
Paul et à ses invités. Ainsi Evans
Paul recourut à la presse pour
dénoncer qu’il a été une fois de
plus humilié par l’Administration
Privert. Evans Paul avait dû attendre jusqu’à 9 heures avant
qu’il lui fut permis d’entrer dans
son ancienne résidence officielle
; mais il a été escorté entre autres
par l’unité d’élite de la PNH et le
Swatt team. Quelle triste fin de
pouvoir pour Evans Paul entré
triomphalement à la Primature
au mois de Décembre 2014 !
Joel H. Poliard
M.D., M.P.H.
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Vol. 9 • No. 35 Du 9 au 15 Mars 2016
Twa Fèy, Twa rasin O!
Feuilles et racines du pays pour saluer
la mémoire de Karl Lévêque
Par Frantz Latour
« tambours et lambis ont mêlé leurs
voix d’angoisse de désespoir
de refus de mourir pour le coumbite
des camarades du
soleil qui dispersera de ses lumières
étincelantes
les chevaux hagards de la nuit »
Paul Laraque
En ce trentième anniversaire du
départ de l’immense patriote que
fut Karl Lévêque vers les rivages de
l’éternité, je joins ma voix (et ma
plume) à celles d’amis et de camarades de lutte qui organisent une
soirée patriotique à sa mémoire, ce
mercredi 16 mars, à la Maison Bellermin à Montréal.
C
’est avec un rare plaisir filigrané
d’une intense émotion que j’écris
ce texte consacré à la mémoire de
Karl Lévêque, mon condisciple à
l’institution St. Louis de Gonzague,
de la onzième à la classe de philosophie. Très proche, sinon intime de la
famille Lévêque, j’ai très bien connu
le père, Anthony, d’ailleurs mon prof
à la Faculté de Médecine et à l’hôpital; la mère, Marcelle, née Déjoie, qui
affectueusement appelait les amis de
Karl ses «bandits»; ses frères et sœur,
Hubert, Bernard et Guilaine.
Trompettiste de la fanfare de
l’école, c’était Karl qui, presque chaque matin, présidait à l’envoi du
drapeau. De la seconde à la philo,
un rapprochement discret et graduel
s’était établi entre quatre condisciples
de la promotion et moi, je veux parler
de Karl, Gérald Brisson, Adrien Sansaricq et Ernest Caprio. Il nous arrivait, parfois, sur la cour de récréation,
de faire un peu bande à part et de
parler de choses peu catholiques dans
l’enceinte de cette vénérable institution des Frères de l’Instruction dite
chrétienne, quoique à l’époque nous
n’ayons encore eu aucune conscience
politique.
À l’époque, il n’était pas de
bon ton, dans le cadre de cette école
catholique, conservatrice, de parler
de Juan Domingo Perón, de sa femme
Evita, des descamisados, de justicialisme, de Diên Biên Phû, encore
moins de la communiste et staliniste
Union soviétique. Pourtant, ce petit cénacle «subversif», cette «bande
des cinq», manifestait déjà des «tendances bolcheviques et anarchistes»,
selon la terminologie en usage, lors,
parmi nos professeurs. On sait que
Brisson et Sansaricq, deux courageux
révolutionnaires venus combattre la
sanglante satrapie de Duvalier, sont
morts bravement les armes à la main.
Caprio, apparemment aurait rejoint les
Brigades rouges italiennes.
En classe, Karl avait toujours
été extrêmement brillant. En particulier, il excellait dans les devoirs de
français et de latin. En rhéto et en
philo, ses dissertations, littéraires ou
historiques, étaient le plus souvent les
meilleures, les mieux travaillées. En
classe de cinquième, lui et moi étions
parmi les élèves à être admis au cours
de solfège, après avoir été choisis par
le cher frère Paul. En passant, Gérald
Brisson et Adrien Sansaricq comptaient parmi les heureux élus et faisaient donc partie de ces solfégiens triés
sur le volet. Alors que Karl, Gérald et
Adrien avaient éventuellement rejoint
la fanfare de l’école, moi je n’avais
pas eu cette chance pour des raisons
trop longues à détailler.
Candidat malheureux, comme
moi du reste, lorsqu’il s’était présenté
Karl Lévêque
aux examens d’admission à la Faculté
de médecine, en 1955, Karl avait alors
pris la décision de suivre sa «voie naturelle», la prêtrise. À notre décharge,
je dirai que ni lui ni moi n’avions vraiment fait grand effort pour réussir à
ces examens. L’année suivante, j’ai
encore tenté ma chance à la Fac sans
grand enthousiasme, car j’étais plutôt
intéressé à devenir un «chanteur de
jazz» (surtout n’en soufflez mot à personne). La Providence m’attira, malgré
moi, dans le giron d’Esculape. Quant à
Karl, il entra au grand séminaire NotreDame de Port-au-Prince. En 1960,
suite à l’expulsion des Jésuites d’Haïti
il s’installe au Québec où il commence
sa première année de noviciat chez les
pères Jésuites à Saint-Jérôme. Il commence alors un exil forcé et immérité
jusqu’au 7 février 1986.
Karl Lévêque, comme son père
du reste, et peut-être davantage, était
d’une infatigable et rare vitalité. D’un
enthousiasme communicatif, il pouvait laisser parfois l’impression de
vous bousculer, mais il n’en était rien.
Karl était ainsi fait qui aimait partager
ses convictions avec les autres, lui que
la belle aventure humaine intéressait
au plus haut point. Il n’était pas né
pour être un médecin comme l’avaient
souhaité ses parents. Profondément
croyant, il avait voulu servir sa foi
à travers un militantisme ancré dans
un évangile novateur et rénovateur,
dans «une transformation sociale qui
ne vienne ni d’en haut ni de l’extérieur».
Pourtant, même quand on discutait de théologie ou de l’Église, cet
adepte de la Théologie de la libération ne parlait presque jamais explicitement de foi, ni de prière. Il était
plutôt passionné de militantisme libérateur vécu dans le concret du quotidien, sous quelque forme que ce fût:
groupes politiques, animation de la
communauté chrétienne des Haïtiens
de Montréal, classes de karaté pour
les jeunes, groupes de musique et de
chansons engagées, réflexion sur la
théologie, journalisme écrit et radiophonique, réflexion sur un développement intégral qui soit vraiment au
service du peuple, bref tout ce qui,
dans le cadre de son exil, pouvait
amener à faire prendre conscience, de
façon objective, de la situation des opprimés, en attendant de retourner sur
le terrain qui l’intéressait avant tout,
sa terre natale et son peuple.
Marxiste d’inspiration, professeur de théologie et de philosophie,
Karl Lévêque était un fin dialecticien,
et comme il était d’un naturel fougueux, on pouvait aisément le percevoir comme un «radical». Pourtant, il
n’en était rien, car Karl pensait qu’on
ne pouvait convaincre que par le dialogue, la persuasion, en s’appuyant
sur l’arme efficace de la rationalité.
Tant dans les cercles haïtiens que
dans le milieu québécois, il s’évertuait à inculquer cet esprit d’engagement pour la justice. Son apostolat
tendait avant tout vers la réalisation
concrète d’un monde de justice qui
rende la liberté aux opprimés. Et son
indéfectible engagement au service de
Vol. 9 • No. 35 Du 9 au 15 Mars 2016
la libération d’Haïti, pendant ses trop
longues années d’exil, aura été le vrai
fil conducteur de sa pensée et de son
action.
Dans cette perspective, Karl Lévêque avait développé d’étroites relations, de fructueux contacts avec les
Messagers de la Bonne Nouvelle, les
tenants de la Théologie de la libération : le nicaraguyen Ernesto Cardenal, le brésilien Leonardo Boff, le
mexicain Samuel Ruiz García de l’Etat
mexicain de Chiapas, le salvadorien
Oscar Romero, le péruvien Gustavo
Gutiérrez Merino, pour ne citer que
ceux-là. Ses relations s’étaient sans
aucun doute solidifiées au cours de
diverses rencontres, celle par exemple
de la Conférence Épiscopale de Puebla
en 1979, au Mexique, conférence durant laquelle Jean-Paul II signala son
intention de mettre au pas les «courants théologiques mal assurés issus
du Tiers-Monde» et de ramener toute
initiative dans le domaine social sous
le contrôle de Rome.
Karl Lévêque a participé également à d’autres et importantes
conférences religieuses, comme celle
de l’Association Oecuménique des
Théologiens du Tiers Monde avec
ceux du premier monde à Barcelone,
en Espagne, dans une perspective de
«vision d’une Église universelle (catholique au sens étymologique du
mot), prophétique, œcuménique, libératrice, aimante et soutenant ses
membres dans leur développement
personnel et social, à la suite de Jésus le Libérateur». Le militantisme
débordant et l’engagement de Karl
étaient à ce point dynamiques et
féconds que l’un de ses camarades
canadiens avait dit de lui qu’il «représentait d’ailleurs, en sa propre
personne, une synthèse intéressante
du théologien du tiers monde et du
théologien du premier monde en raison de son attachement de toujours
à sa terre natale, de son exil forcé et
prolongé parmi nous et de son enracinement remarquable dans la société québécoise». À Montréal, à travers l’Entraide
missionnaire du Québec où il avait
travaillé pendant plusieurs années,
Karl s’était non seulement intéressé
aux enjeux québécois, politiques et
culturels, mais encore s’était engagé
dans les démarches progressistes de
l’Association québécoise des orga-
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St. Louis de Gonzague. Classe de Philo. 1955
1ère rangée : Karl Lévêque portant les lunettes, le premier à partir de la gauche.
3ème rangée (debout): Adrien Sansaricq est le deuxième à partir de la gauche.
Frantz Latour, le quatrième à partir de la gauche. Ernest Caprio, avec les
lunettes, est le premier à partir de la droite.
4ème rangée (debout) : Gérald Brisson est le premier à partir de la gauche.
nismes de coopération internationale,
promouvant l’établissement d’un
programme d’éducation du public à
la solidarité internationale. Au fil du
temps, il s’était révélé très actif dans le
mouvement de solidarité avec l’Amérique latine, avec l’Afrique du Sud et,
dans ses derniers temps au Québec,
avec l’Amérique centrale. L’internationaliste Karl militait non seulement
pour les droits de son pays et de son
peuple à la justice, et à la dignité, mais
encore pour tous ceux de ses frères et
soeurs du monde encore sous le poids
de l’oppression, de la faim, de la misère et de maladies de toutes sortes.
Immédiatement après la chute
de Jean-Claude Duvalier, en février
1986, Karl Lévêque rentrait au pays
après quelque vingt-cinq années
d’exil. Il devait y séjourner environ
une quinzaine de jours, deux semaines passées à parcourir le pays,
à effectuer des reportages sur l’évolution de la situation ; le temps pour lui
de retrouver ces images de «Port-auPrince, ma ville…ville de chair et qui
respire», cet environnement de «flamboyant chant(ant) le rouge du couchant», ce va-et-vient de fourmi folle
du petit peuple, l’odeur de café du
terroir et toutes ces mille et une petites
pulsions de vie qui avaient façonné
son haïtianité et sa conscience sociale.
Retourné à Montréal pour
une intervention chirurgicale, Karl,
malheureusement, devait rendre le
dernier soupir, le 18 mars 1986, au
moment même où on lui administrait
l’anesthésie. Ses funérailles, particulièrement émouvantes, avaient donné
lieu à un témoignage exceptionnel
d’attachement et d’amitié de la part
de la diaspora haïtienne. Par leur présence, ceux et celles qui étaient venus dire adieu à Karl lui ont rendu, en
quelque sorte, ce qu’il leur avait donné: son enthousiasme communicatif,
lucide, à leur faire partager son engagement au service de la libération
d‘Haïti.
Trente ans plus tard, nous saluons la mémoire de Karl Lévêque, cet
ancien condisciple de classe, cet ami,
cet infatigable militant qu’un destin
cruel a brutalement ravi à la lutte ascensionnelle du peuple haïtien. Nous
continuerons son incessant combat
pour la justice et la libération, une
tâche longue et exigeante à laquelle
nous ne saurions nous soustraire.
C’est d’ailleurs dans cette optique
que ses camarades de lutte et amis
ont fondé en 1989 l’Institut Culturel
Karl Lévêque (ICKL) à la fois pour lui
rendre hommage et perpétuer son travail d’éducation populaire.
Trente ans plus tard, les mains
du souvenir accueillent avec honneur
et fierté la transcendante mémoire de
l’infatigable et inoubliable militant de
forte conviction, Karl Lévêque, à qui
nous offrons les Trois Feuilles et Trois
Racines de l’inébranlable détermination du peuple haïtien à vivre libre et
à forger sa deuxième indépendance.
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Haiti Liberté/Haitian Times
5
Kwonik Kreyòl
8 mas 2016: dwa egalego pou fanm
Miragwàn
Guy-Gérald Ménard
You jou apremidi,
solèy ta pral kouche
an penyen lage,
nou antre Miragwàn
kat wou anlè,
lan mitan rèl ak anmwe.
C
hak ane pèp toupatou nan lemonn
fè sa yo konnen pou selebre 8 mas,
ki se Jounen Entènasyonal Dwa Fanm.
Jou an jou gwo peyi kapitalis yo ap
itilize tout kalte konbinezon pou banalize dat sa a epi komèsyalize l, menm jan
yo deja fè l pou anpil fèt tradisyonèl. Yo
bay fanm yo yon pakèt avantaj jou sa
a : magazen fè likidasyon machandiz,
boutik ki espesyalize nan swen bote
ofri gwo rabè, gen antrepriz ki òganize
aktivite pou valorize feminite medam
yo, gen lòt ki menm pwomèt sèvis gratis… Men tou, chak ane òganizasyon
feminis, pwogresis ak revolisyonè pa
manke okazyon pou fè tout moun sonje jou sa a se pa yon fèt. Se yon jou refleksyon, jou analiz ak boukantay lide.
Se moman pou fè bilan sou tout batay
fanm yo mennen ak sipò gason yo depi
koumansman ventyèm syèk la pou
fanm jwi dwa egalego ak gason sou tè
a epi reflechi sou sa ki rete pou fèt toujou. Jounen 8 mas la se jounen mach,
jounen manifestasyon, jounen aktivite
sosyal ak kiltirèl pou selebre yon dat
enpòtan nan listwa limanite.
Chak ane Òganizasyon Nasyonzini chwazi yon tèm espesyal pou selebre Jounen Entènasyonal Fanm, yon
jounen yo ofisyalize nan ane 1975.
Lide pou tabli yon jou espesyal pou
klere pwojektè sou kondisyon lavi
fanm yo se yon lide ki jèmen nan
mouvman sosyal ki te pran chè nan
Amerik dinò ak Ewòp tanmen ane milnèfsan yo. Li soti nan orijin lit ouvriye
suite à la page(15)
Nan lavi gen yon bann chemen
Ki prale nan tout direksyon
Genyen se lekòl yo mennen
Genyen ki mennen nan prizon
Men gen on chemen anverite
L ape desann, l ape monte
Men l pa mennen okenn kote
Ala blese nou blese mal !
Anba kè ak wòchpyè.
Anba vant ak grangou.
Ala blese nou blese mal!
Mèt kamyon an tou mouri
ak pakèt dèt li kite dèyè
kay moun san lonè
k ap vann peyi pa lonn,
kay moun k ap mezire koridò lamizè
pou zòt kanni land lo ranni.
Selebrasyon 8 mas, ki se Jounen Entènasyonal Dwa Fanm
Gade sa « gwo moun » yo fè?
Arebò wout n ap mouri !
Mèt kamyon an tou mouri
detan bèfchenn la bèkèkè,
tou kagou, tou chire
tankou ke kap ki mouye.
Li tonbe kalkile ki jan
poutèt you vye wout wòch
li pèdi you ti djòb
rele pasaje sou kote,
you djòb ki tounen karebare,
you djòb sèkèy
you djòb rele anmwe.
Gade sa « gwo moun » yo fè?
Ata wout yo pa ka fè !
Gade sa « gwo moun yo » fè?
Lan mitan mouch nou leve !
Lan mitan kalòt
mouch ap voye,
yo mete n dòmi anfrajele,
dechalbore, ap fè chen dèyè
tout sen Bowòm de Doulè
lan kalfou dekonstonbre.
Pou yon Inivèsite tout bon,
mobilizasyon dwe kontinye pi rèd nan
Inivèsite Leta Ayiti a ¡ (ILA)
Poutan gade jan nou ye !
Tankou flanman wòz bwapiwo :
You pye lan dlo,
n ap pouse batiman land lo
pou nou pa chavire atè
lan mitan rèl ak anmwe.
N
Blakawout
ou menm òganizasyon pwogresis
ki nan mouvman popilè a UNNOH,
MODEP, MOLEGHAF ak plizyè lòt òganizasyon pwogresis nan peyi a, n ap
suiv ak gwo kè kase sitiyasyon malouk
k ap deplòtonnen nan Inivèsite Leta a,
pi gwo inivèsite piblik peyi a kote atitid
panzouyis rektora a, Konsèy Inivèsite
a, Konsèy Elektoral santral ILA ak apui
yon ti minorite ‘‘pwofesè’’ retwograd
pran wout lage enstitisyon an nan yon
katchouboumbe ki menase lavni l.
Yon lòt fwa ankò pandan n ap
manifeste solidarite nou ak manm
pèsonèl yo k ap batay sou baz revandikasyon jis ak lejitim, pandan n ap
salye kouraj ak detèminasyon etidyan
pwogresis yo ki pa janm manke batay
pou yon inivèsite tout bon, granmoun
nan yon peyi granmoun, pandan n ap
ankouraje pwofesè pwogresis tout bon
yo pou kontinye kenbe flanbo batay
chanjman an, n ap denonse epi pwoteste ak tout fòs nou kont rektora a,
konsèy inivèsite a ansanm ak Konsèy
elektoral santral la ki derefize tande
larezon. Jan pwovèb la di sa zòrèy pa
fèt pou l pi long pase tèt, si rektora a,
ansanm ak Konsèy Inivèsite a panse yo
kapab kenbe inivèsite a an otaj se byen
konte mal kalkile.
Nan okazyon 8 mas la ki se yon
dat enpòtan pou tout moun k ap batay
pou prensip egalite fanm ak gason, ann
gade ki kote Inivèsite a ye nan batay
pou egalite sa? Depi plis pase 20 tan,
kisa ‘‘oligak’’ yo fè pou pèmèt plis gany
fèt sou kesyon sa? Ki politik altènativ yo mete kanpe? Pandan fanm yo
reprezante majorite moun nan sosyete
a (52%), ki kantite fi ki ap etidye anndan Inivèsite Leta a, konbyen ladan yo
ki vin pwofesè, ki pousantaj ki ap dirije
nan ILA? Ki pousantaj fi ki nan Konsèy
Inivèsite a? Nan pwosesis seleksyon
bouyi vide yo, èske gen kandida fanm?
6
Konbyen kandida ki gen yon pwojè klè
pou pèmèt plis jèn fi gen aksè nan Inivèsite a? Dirijan k ap kraze Inivèsite a,
ki lakòz li pachiman, pa janm devlope
pou l sèvi peyi a kòmsadwa, pa kapab
kontinye rete nan tèt enstitisyon a.
Jan anpil moun fè remak sa deja,
kokenn chenn kriz k ap brase bil Inivèsite Leta a depi kèk mwa se yon kriz
alafwa estriktirèl ak konjonktirèl. Ekip
moun k ap dirije enstitisyon an, gen
anviwon 10 al pou 20 lane depi yo nan
tèt li san vizyon, san pwojè, san lavni.
Yo pa kapab inosan nan kriz la! Sèl sa
ki enterese yo se jere ‘‘statu quo’’ a pou
repwodui tèt yo nan ti pas kout. Kidonk
olye ILA pwogrese, se bak li kontinye
ap fè. Pandan tan sa menm dirijan sa
yo ap fè tout sa yo kapab pou kontinye
rete nan tèt Inivèsite a nan òganize
eleksyon magouy, menm jan Mateli te vle fè a. Nan nivo pratik jesyon
demokratik menm, Inivèsite a kase tèt
tounen sou wout boutdi ak diktati jan
anpil moun kapab wè sa. Tout moun
konnen, menm nan foutbòl ki se yon
‘‘jwèt’’, lè yon antrenè pa bay rezilta, se
chanje yo chanje antrenè a. Alewè nan
inivèsite a!
Inivèsite Leta a pa byen prive
yon jenerasyon pwofesè ak rektora
a ak konsèy inivèsite a. Dispozisyon
tranzitwa 1997 yo ki konsakre prensip etik ak pratik jesyon ‘‘demokratik’’
administrasyon enstitisyon an, pa t
prevwa ni koudeta elektoral, ni operasyon daso ak dappiyanp. Eleksyon
nan enstitisyon an pa kapab yon senp
demach fòmèl pou valide seleksyon.
Depi apre Pèp la dechouke Divalye nan
lane 1986, menmjan ak peyi a Inivèsite
a nan pasaj nan yon wout refòm ki pa
janm ka abouti. Jounen jodi a kesyon
refòm Inivèsite Leta pou n gen yon
inivèsite tout bon k ap panse yon peyi
tout bon se youn nan pi gwo revandi-
Haiti Liberté/Haitian Times
kasyon kominote anndan tankou deyò
Inivèsite a. Nou p ap janm bay legen
sou li !.
Gwo kriz k ap sakaje ILA nan
nivo estriktirèl depi plizyè lane, se konsekans alafwa move politik neyoliberal
dirijan yo ap mennen nan peyi a anba
dikta enperyalis yo ansanm ak enkapasite politik dirijan ki nan tèt inivèsite
a (depi anviwon 20-30 lane) pou mete
ensititisyon an sou bonjan ray pou l
sèvi peyi a altènativ. Si l rive nan bout,
opsyon boutdi Konsèy Elektoral Santral
la ap lage inivèsite a nan plis kriz paske
li p ap pèmèt bonjan deba fèt pou nou
soti nan chimen jennen sa, se poutèt
sa, yon fason pou ede “rezoud” kriz
konjonktirèl la prese prese, n ap
mande yon lòt fwa ankò:
1)
Kanpe definitivman sou
eleksyon pike kole k ap fèt pou mete
dirijan san lejitimite nan tèt Inivèsite a;
2) Demisyon Konsèy egzekitif
la;
3)
Yon
Konsèy
Egzekitif
pwovizwa nan tèt Inivèsite a pou òganize bonjan eleksyon nan tèt Inivèsite a
epi lanse pwosesis refòm nan. Konsèy
sa a dwe tabli nan patisipasyon tout
antite andedan Inivèsite a;
4)Satisfè
revandikasyon
pèsonèl administratif la ki nan grèv
depi plizyè mwa;
5) Pou Lakou Siperyè Dèkont
prese vit fè bonjan Odit sou jesyon lajan ak resous Inivèsite a;
Viv yon inivèsite tout bon
pou yon peyi granmoun
Moun ki siyen pou
òganizasyon yo:
UNNOH / Josué Mérilien
MOLEGHAF / Oxygène David
MODEP / Guy Numa
Pòtoprens, nan dat 8 mas 2016
Sou chimen
pèdi tan
Georges Castera
Ey, Erik, papa m s on gwo elektrisyen
wi!
Papa w pa yon gwo elektrisyen non.
Papa w s on gwo vòlè kouran
Ti priz, Ti priz, Ti priz
San ke m pa nan politik
Mwen kwè m gen dwa pou m pale
Gen yon seri de bagay
K ape fè n pase yon tray
Se pou m di laverite
Paske mwen gen dwa pou m
egziste vre
Sou chemen pèdi tan, nou tout
ape mache
Men nou pa konn kote nou prale
Sou chemen pèdi tan, nou
mache kòtakòt
Men nou pa vle pale, youn ak lòt
Nou tankou timoun k ape boude
Tankou timoun ki mare fache
Nou pito kritike jan youn lòt ap mache
Pou n pa wè, nou menm tou n ap bwete
Si n te konnen, si n te konnen
Si n te konnen, ki kote nou prale
Si n te konnen, pouki n ape mache
Pou jodi a fò m ta vanse rive
Sou chemen pèdi tan nou
kwaze mekreyan
Ki konprann yo se gran konesè
Yo konnen tout chapit, yo konnen
tout vèsè
E yo fò nan resite pa kè
Yo declare se lidè yo ye
Yo vle tout moun suiv yo pye pou pye
Men lè ou gade atè
Ou wè ou ape mache
Sou menm tras pye ou te fè avanyè
Si n te konnen, si n te konnen
Si n te konnen, ki kote nou prale
Si n te konnen, pouki n ape mache
Pou jodi a fò m ta vanse rive
Sou chemen pèdi tan
Gen moun ki toujou di
An nou bay men pou nou fè yon chenn
Paske se yon sèl jan
Pou nou sispann pèdi
Se pou n bouke mache grenn pa grenn
Tout moun di sa se yon verite
Tout moun di sa se yon bèl lide
Lè konsa ou lonje ni men dwat,
ni men gòch
Men gen moun ki met de men nan pòch
Si n te konnen, si n te konnen
Si n te konnen, ki kote nou prale
Si n te konnen, pouki n ape mache
Pou jodi a fò n ta vanse rive
Jean Claude Martineau (Koralen)
Lakansyèl
S on riban k mare nan cheve lapli
S on senti tout koulè lan ren yon ti cheri
S on kolye maldyòk pou chase move zè
S on laso k pase lan kou solèy
pou fè l tounen vin klere latè
Pale, pale, pale sa w wè, di sa ki verite
Pale sa w wè, sa k fè ou mal frè mwen
Pale, pale, pale sa w wè, di sa ki verite
Lakansyèl plonje dèyè mòn
yo di l al bwè dlo
jouk lan tèt dlo
Ogoun gronde tankou banbou
Lasirenn al fè lanmou
O, non, non, non
Gen jou m santi m imilye
Lè mwen pran pou m konpare
Peyi m avèk letranje
Se pa anyen ki manke
Se fòs kouraj pou nou sanble
Epi travay pou nou avanse vre
De ti pwason monte anlè
pou gade larenn Simbi ap taye banda
chapo m tonbe lan lanmè
lè yon ti beiz va vante
tout vwal batiman va gonfle
Pale, pale, pale sa w wè, di sa ki verite
Pale sa w wè, sa k ap manje w
frè mwen
Pale, pale, pale sa w wè, di sa ki verite
Wooooy !
Tout valè yo ale
Lè w koken yo di w bon
Nèg serye yo sou ban
Wooooy !
An n rebrase kat la
Pou demen ka miyò
Site Katon jouk Fò Milò
suite à la page(15)
Lakansyèl s on baboukèt lan dyòl loraj
Se lapè k ap pouse do lagè
S on kout kleren apre gagè
pou tout nèg bat tanbou
chante lwa ak danse vodou
S on sèpèt pou sakle malè
S on gwo konbit pou rache mizè
pou fè dlo kouri lan tout jaden
pou wou lan solèy jete zèklè
yon konbit jouk lan Ginen
jouk lòtbò lanmè
yon konbit tout kanmarad tout koulè
pou transfòme late
pou tout mechan vin dou
pou chanje lavi nou
Paul Laraque
Vol. 9 • No. 35 Du 9 au 15 Mars 2016
Perspectives
Jérémie, ville-musée
Par Mérès Weche
Notre ami de longue date, ‘co-citadin’
et collaborateur Mérès Weche nourrit en lui depuis des années le rêve
de faire de Jérémie une ville-musée.
Ce projet qui vient droit de son cœur
de jérémien et de grand’anselais doit
nous interpeller tous du fait que cette
ville représente un lieu qui veut échapper à la mort à cause de ses multiples
richesses historiques, culturelles, littéraires et sociales.
Dans l’esquisse de ce projet rédigée en
bas, Mérès nous propose ce qui devrait
se faire en vue de réaliser ce travail
noble et patriotique, lequel serait en
fait un cadeau aux générations futures
d’Haiti.
(Dr. Carl Gilbert)
Problématique
Le projet d’édification du Musée Césette et Alexandre Dumas de Jérémie
nous amène à concevoir la possibilité
de préserver les acquis patrimoniaux
de cette ville qui nous est chère et envers laquelle nous avons une dette de
mémoire.
En moins de vingt-ans, deux terribles incendies ont ravagé des bâtisses
de grande valeur historique dans cette
magnifique ville dont le nom se rattache à l’âge d’or de la littérature haïtienne, non seulement par le nombre de
poètes et écrivains qui y sont nés, mais
surtout par la qualité de leurs œuvres.
Aujourd’hui encore, elle ne démérite
pas du qualificatif de «Cité des poètes»
dont elle s’est longtemps enorgueillie,
pour être l’hôtesse du désormais très
populaire Festival national de la poésie,
et pour s’être montrée, aujourd’hui encore, un terreau propice à la création
littéraire et artistique.
Cette ville au passé si glorieux, et
qui se trouve exposée à tous les sinistres, court le risque de voir s’envoler en
fumée ses meilleurs patrimoines bâtis,
si des mesures de protection, de conservation et de valorisation ne sont prises
pour les sauver de la destruction très
souvent due à l’ignorance des uns et au
prosaïsme des autres.
Il s’avère donc impérieux de
prendre toutes les dispositions nécessaires pour inventorier ce qui lui reste
de souvenirs physiques, de mémoires
spirituelles et socioculturelles, afin d’en
faire une ville-musée, à la hauteur de
ceux et celles qui l’édifièrent sur la base
de réelles valeurs humaines.
Portée du projet
Il s’agit en tout premier lieu de concevoir un plan de ville-musée, en
conjuguant architecture, culture et
communauté, vers une muséologie patrimoniale et citoyenne, dans le genre de
Puebla au Mexique et de St. Petersburg,
sur la baie de Tampa en Floride. Tenant
compte de sa riche histoire, de son potentiel humain à travers le temps et de
son poids dans l’imaginaire collectif
haïtien, Jérémie réunit toutes les conditions pour être un dépôt culturel national, à l’instar de Cap-Haitien et Jacmel
qui sont considérées comme tels. Plus
encore, elle possède les caractéristiques
d’une ville-musée, par la diversité de
ses points forts en matière de muséologie sociale.
En tenant compte des principes
de la conservation intégrée, du patrimoine comme notion identitaire et
de quelques voies d’analyse réflexive
d’une muséologie citoyenne, il ressort quelques points forts qui font de
Jérémie une ville-musée.
Notions identitaires
Patrimoines physiques et humains :
Ses grottes précolombiennes;
Sa cathédrale dédiée au roi Louis
IX, construite en 1901, contenant un
autel en marbre blanc, arrivé à son
port par bateau pour une destination
étrangère, mais retenu pour l’église locale sous pression populaire;
Sa Loge, La Réunion des Cœurs
No. 3, Orient de Jérémie, la plus vieille d’Haiti, pour être la Mère-Loge des
principaux héros de l’Indépendance nationale;
Ses maisons aux structures préfabriquées venues d’Europe;
Ses débris de bateaux remontant
aux guerres civiles du XIXe siècle;
Ses anciens sites de sucreries et
de batteries;
Ses fortifications;
Ses anciennes brasseries ou guildives;
Traces des premiers immigrants
venus de l’Asie occidentale et du
Proche-Orient (les Levantins);
1-Les charniers de 1964 sous la
dictature duvaliériste.
Les pratiques artistiques et culturelles:
Les diverses danses coloniales
encore vivantes dans les cérémoniesvodou: la polka, le menuet, la contredanse, la bourette,etc.
2-Les rituels du Vendredi-Saint:
le boule-jwif; le Rara; les tintamarres
dans les poto-elektrik;
3-Les mascottes, déguisements et
défilés carnavalesques: Madan-Brino;
l’ours Nicolas; le madigra-pay; bannFranck; les Cavaliers; les bann-baka
(Démoli et autres);
4- Les festivités paysannes du 6
Edmond Laforest
La cathédrale de Jérémie
Le poète Emile Roumer (dr) avec Roussan Camille
janvier dites Lèwa;
5Les bombances de
la
Saint-Louis et autres fêtes champêtres.
Les pratiques culinaires :
La tradition du chou-palmis à
l’occasion du Vendredi-Saint;
Le partage du bœuf dans le traditionnel Babako du mois de Décembre;
La consommation du tonm-tonm
aux crabes et kalalou-gonbo;
La bonne recette du konparèt (
Fifine, Rosemela, Madan-Presi et autres)
La bonne recette du pain-maïs (
Tiyenn);
Les cuvées et celliers :
Les réserves d’anis dans les guil-
dives pour la Noël;
Les rhumeries Vilaire et Cadet;
Le vin d’orange;
Repères de la mémoire collective
Identification par une plaque murale
de quelques résidences de patrimoines
humains:
Etzer Vilare, Edmond Laforest,
Émile Roumer, Jean Brierre, Regnor
Bernard, Étienne Charlier, Camille
Large, Alain Clérié, Georges Clérié,
Prosper Auguste, Antime Samedi, Louis Laurent, Nono Lavaud, Pierre-André
Charles, Amiclé Beaugé, Jacqueline
Beaugé, Madame Carl Cavé, GrannDanm, Georges Lescouflair, Me. Louis
Charles, etc.
Prise en charge esthétique de la
Place des trois Dumas:
Son réaménagement paysager;
La réfection de ses pavés;
L’érection d’un mausolée à la
mémoire de Marie Louise Césette Dumas, l’esclave noire de la colonie de
Saint-Domingue, qui donna naissance
au Général Dumas;
L’installation sur socle d’une
statue chevaline du Général;
Son éclairage adéquat par des
lampadaires bien entretenus;
La libération de son environnement de tout ce qui s’y installe de façon
anarchique: motards, marchands et
marchandes;
Le rafraichissement de la petite Amélie et bien d’autres réfections
nécessaires à son agrément.
Autres actions d’ordre patrimonial à entreprendre:
Conversion en un lieu de pèlerinage historique, l’Habitation Madhère
à la Guinaudée, lieu de naissance du
Général Dumas, actuellement propriété
de la succession Chavenet.
Enrichissement de la bibliothèque Alexandre Dumas de Latibolière
par des œuvres d’écrivains locaux, anciens et actuels, en particulier celles de
la dynastie des Dumas;
Préservation au Musée Alexandre Dumas des documents d’époque
fournis par le Musée de Villers-Cotterêts, en vertu de l’Article 2 des statuts
du MADGA: portraits, manuscrits, autographes, actes d’écrous, correspondances militaires, y compris des pièces
historiques relatives à certaines familles
jérémiennes d’antan;
Érection d’un Mausolée No.2 à la
mémoire des victimes de 1964;
Élévation d’un Monument à la
mémoire des Martyrs de Jeune Haïti;
Repositionnement de la statue de
Goman sur une place spéciale prévue à
cet effet, en y incluant ses lieutenants
Malfaix et Malfou;
suite à la page(15)
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Vol. 9 • No. 35 Du 9 au 15 Mars 2016
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Haiti Liberté/Haitian Times
7
Devoir de Mémoire
Paul Laraque et Hugo Chávez : une même
conscience révolutionnaire
Par Frantz Latour
Paul Laraque et Hugo Chavez
nous ont tous les deux quittés au
mois de mars, mois de célébration
de la femme. Paul est parti le 8
mars 2007, et Chávez le 5 mars
2013. Certes, ils n’appartenaient
pas au même environnement géographique et culturel, ils ne sont pas
entrés dans la turbulence de l’existence par la même porte, ils n’ont
pas eu le même itinéraire de vie,
n’ayant pas vécu les mêmes réalités, ne s’étant pas épanouis dans
le cadre des mêmes conjonctures,
n’ayant pas apprivoisé les mêmes
dynamiques sociales au même moment. Pourtant, tôt dans leur vie
d’adulte, ils faisaient preuve d’une
même conscience sociale qui graduellement allait se transformer en
une même, généreuse et authentique conscience révolutionnaire.
P
aul Laraque est né à Jérémie le
21 septembre 1920. Il fait des
études dans sa ville natale et à
Port-au-Prince. Il lit beaucoup, grâce
à un cousin et une tante paternelle.
Adolescent, il lit Gide, Valéry, Roger
Martin du Gard, Duhamel, Mauriac,
Maurois et d’autres. Il entre à l’Académie Militaire en 1939. Il en sort
diplômé au grade de sous-lieutenant, en 1941. Poète des grandes
clartés, il nourrit l’ambition d’être la
conscience de l’armée, d’autant que
Paul, un parfait gentleman, est un
patriote d’une exemplaire rectitude
morale, doté d’une conscience sociale. Durant les années 50, Paul publie de nombreux poèmes. La revue
Optique lui sert de véhicule littéraire
où il écrit sous le pseudonyme de
Jacques Lenoir.
Après vingt ans passés dans
l’armée, et parvenu au grade de
sous-chef d’état major, Paul se
trouve être dans le collimateur du
dictateur François Duvalier qui, décidément, non seulement ne veut
pas de lui dans les Forces Armées
d’Haïti, mais encore ne tient pas à le
voir rester en Haïti. Il rejette l’intention du tyran de le nommer inspecteur des ambassades et consulats,
soit à Paris, soit à Madrid et prend
son parti de laisser le pays. Le gouvernement n’accepte de lui donner
un passeport qu’à condition de partir
pour l’Europe. Après un crochet par
Porto Rico, Paris et Madrid, il bénéficie d’un visa de résidence permanente aux États-Unis où il s’établit à
partir de 1961 et où il est rejoint par
sa famille. C’est l’exil qui commence
pour lui, ce «dur métier» auquel fait
allusion Nazim Hikmet.
En exil, Paul Laraque et son
frère Franck deviennent, par leur
rectitude politique et morale, la référence obligée de la diaspora militante, elle-même un allié de taille
pour les forces démocratiques à
l’intérieur du pays en lutte pour déboulonner la dictature duvaliériste.
Paul est de toutes les interventions
tant sur le plan politique que sur le
plan intellectuel ou culturel. Ses trois
principales sources d’inspiration,
l’âpreté de l’exil, l’amour du pays
et de son épouse aimée Marcelle
Pierre-Louis ainsi que l’exemple
vivant et vivifiant de la Révolution
cubaine, nous vaudront une grande
partie de sa production littéraire
consacrée à la défense des intérêts
du peuple haïtien, de sa libération
8
matérielle et spirituelle. Une oeuvre
ancrée dans la ferme conviction que
«la révolution sauvera Haïti et le
monde».
De la poésie en français de
Paul Laraque, mentionnons : Ce
qui demeure. (avec une lettre-postface d’André Breton et illustrations
de Davertige). Montréal: Nouvelle
Optique, 1973. Les armes quotidiennes / Poésie quotidienne. La
Havane: Casa de las Américas,
1979. Le vieux nègre et l’exil. Paris: Silex, 1988. Oeuvres incomplètes. Montréal: CIDIHCA, 1998.
Ces Œuvres sont en effet incomplètes parce que ne comportant ni
les essais politico-culturels de Paul,
ni ses poèmes en créole. Ces derniers ont paru dans : Fistibal. Montréal: Nouvelle Optique, 1974. Sòlda
mawon / Soldat marron. (édition
bilingue) Trad. Jean F. Brierre. Portau-Prince: Samba, 1987. Lespwa.
Port-au-Prince: Mémoires, 2001.
Faut-il rappeler que Paul a été le
premier à gagner, en 1979, le Prix
de Poésie en français que lui avait
décerné la prestigieuse Casa de las
Américas de Cuba pour son recueil
Les armes quotidiennes / Poésie
quotidienne.
Hugo Rafael Chávez Frías,
est né le 28 juillet 1954 à Sabaneta, dans les Llanos, au sud du Venezuela. A l’âge de 17 ans, Chávez
rejoint l’armée vénézuélienne. Plus
tard, il s’inscrit en tant que cadet à
l’Académie militaire vénézuélienne.
Le 5 juillet 1975, il sort huitième
de sa classe,https://fr.wikipedia.
org/wiki/Hugo_Ch%C3%A1vez
cite_note-Guillermoprieto_2005-2
en tant que sous-lieutenant, avec un
diplôme militaire en arts et sciences.
Plusieurs influences concourent à
former le jeune militaire, celle du
président péruvien radical de gauche
Juan Velasco Alvarado, de l’historien
marxiste Federico Brito Figueroa ;
de Simón Bolívar, de Simón Rodríguez, le compagnon et tuteur de
Bolívar ; d’Ezequiel Zamora, un leader paysan qui soutint les pauvres
dans leur combat contre les latifundistes; de Jorge Eliécer Gaitán, leader populaire colombien radical de
gauche, de Fidel Castro, de Salvador Allende, et de Che Guevara.
Contrairement à Paul, le poète
des grandes clartés, le poète marxiste
militant convaincu que son art «doit
être une arme de première ligne au
service de son peuple», Chávez n’a
pas eu sa carrière militaire brisée à
cause d’un tyran fou. Il n’aura pas
connu non plus l’exil. Il eut donc les
coudées bien plus franches à l’intérieur de l’armée que Paul. Homme
d’action, Chávez crée au sein de l’armée, le Mouvement révolutionnaire
bolivarien 200, MBR-200, d’orientation socialiste, le 24 juillet 1983,
lors du 200e anniversaire de naissance du Libertador Simón Bolívar.
Le 4 février 1992, le MBR200, dirigé par Hugo Chávez, tente
un coup d’État contre le président
Carlos Andrés Pérez accusé d’avoir
engagé l’armée dans une vague de
répressions sanglantes. Le putsch
échoue, et Chávez est emprisonné
pendant deux ans. Lors de son séjour carcéral, il enregistre une vidéocassette dans laquelle il appelle à
l’insurrection. Elle est diffusée vers
4 heures du matin dans la nuit du
26 au 27 novembre 1992, lors d’un
deuxième coup d’État préparé par
le MBR-200. La deuxième tentative
Haiti Liberté/Haitian Times
Hugo Chávez Frías a donné
au peuple vénézuélien la force
collective pour lutter contre les
inégalités, l’injustice, et croire
qu’un monde meilleur n’est pas
seulement un rêve, mais une
réalité possible
Paul Laraque, poète
révolutionnaire, militant, patriote
d’une exemplaire rectitude morale
avorte également. Sorti de prison
au bout de deux ans, Chávez fonde
un parti politique d’orientation socialiste, le Mouvement Cinquième
République, grâce auquel il sera élu
président du Venezuela
.
Élu président de la République
du Venezuela le 2 février 1999, et
réélu à deux reprises par la suite,
Chávez aura eu un bilan de quatorze années au pouvoir proprement
spectaculaire: il a refondé la nation
vénézuélienne sur une base neuve,
ancrée dans l’implication populaire
et le changement social ; il a rendu
leur dignité de citoyens à quelque
cinq millions de marginalisés (dont
les indigènes) dépourvus de documents d’identité ; il a repris en main
la compagnie publique Petróleos de
Venezuela SA (PDVSA), déprivatisé
et rendu au service public la principale entreprise de télécommunication du pays ainsi que la compagnie
d’électricité de Caracas.
Trois millions d’hectares de
terre ont été distribués aux paysans.
Des millions d’adultes et d’enfants
ont été alphabétisés. Des milliers
de dispensaires médicaux ont été
installés dans les quartiers populaires. Des dizaines de milliers de
personnes sans ressources, atteintes
d’affections oculaires, ont été gratuitement opérées. Les produits alimentaires de base ont été subventionnés
et proposés aux plus démunis à des
prix inférieurs de 42 % à ceux du
marché. La durée de travail hebdomadaire est passée de 44 heures à
36 heures. Essentiellement, Chávez
a utilisé une part de la rente pétrolière et d’autres sources de richesse
du pays pour l’éducation, pour la
santé, pour un logement décent,
pour la culture pour tous et non pour
enrichir les multinationales.
Paul Laraque et Hugo Chávez
partagent un même haut degré de
conscience patriotique, nationaliste
et politique de classe. Conscience
patriotique dont la source remonte
à la fierté dessalinienne pour le premier, au rêve de la Grande Patrie
du Libertador Simon Bolívar pour
le second. Conscience nationaliste
nourrie des multiples ressentiments
suscités par les appétits de l’aigle
impérial dont quatorze années d’occupation d’Haïti. Conscience politique aiguë alliée à une conscience
de classe. Sans doute Paul Laraque
et Hugo Chávez n’appartiennent ni
à la classe ouvrière, ni à la classe
paysanne, ni à la classe des laissés-pour-compte. Pourtant, intellectuellement et moralement, ils se
sont pleinement identifiés à leurs
revendications, à leur combat, à
leur espoir de lendemains meilleurs
à atteindre par les voies pacifiques,
ou – si nécessaire – par la violence
organisée, sous un leadership révolutionnaire et conséquent.
Hugo Chávez parti le 5 mars
2013 «est «monté à l’assaut du
ciel» et a «rallumé les étoiles» pour
les peuples de l’Amérique Latine,
pour les peuples du monde. Elles
ne s’éteindront pas, pas plus que
notre solidarité. Chávez vit dans nos
coeurs», comme le rappelait Renée
Le Mignot, Co-présidente du Mouvement contre le racisme et pour
l’amitié entre les peuples, lors d’un
vibrant hommage au Commandant
Hugo Chávez, au Cercle bolivarien
de Paris, le 11 mars 2013.
Paul Laraque, le 8 mars 2007,
nous a quittés pour son dernier
voyage, porté par la ferveur océane
de courants sous-marins jusqu’aux
rivages souverains de la terre natale, fidèle à une heureuse trilogie :
Poésie-vérité, Marcelle-l’amour et
Haïti-la liberté. Ce 8 mars 2011,
nous le portons encore, vivant au
creux de nos meilleurs souvenirs.
Paul Laraque et Hugo Chávez,
deux flambeaux de bel amour humaine et de profonde conviction
révolutionnaire que nous garderons
allumés, et qui nous guideront sur
les sentiers de lutte des peuples
jusqu’à ce que naisse et s’épanouisse enfin «l’homme nouveau» dont
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Vol. 9 • No. 35 Du 9 au 15 Mars 2016
This Week in Haiti
As Fritz Jean Nominated PM:
Election Verification Commission
Remains Unaddressed
by Yves Pierre-Louis
A
by the Haiti Elections Blog
T
he naming of Fritz Alphonse Jean
as provisional prime minister marks
another milestone toward the formation
of an interim government and the restarting of Haiti’s elections. Opposition
in parliament to Jean’s nomination,
however, may make confirmation of
his government difficult. With only 65
days left in his term, provisional President Jocelerme Privert is confronting a
number of daunting challenges: delays
in the creation of a new electoral council
(CEP), disputes over an eventual verification commission, donor insistence on
the deadlines of the Feb. 6 political accord, and rising insecurity.
After a series of consultations
with political and civil society groupings, President Privert appointed Jean
as provisional prime minister. Jean, an
economist and university professor,
was sworn in on Fri., Feb. 26. In his
inauguration speech, Jean declared that
his “principal mission” as prime minister was “earn the trust of all the political actors involved in this acute political
crisis.” He also emphasized the need to
clean up the Haitian government’s finances. The Group of Eight (G8) candidates deplored the fact that Fritz Jean’s
first speech as Prime Minister’s speech
skirted the question of an independent
electoral verification commission, and
avoided discussing how he planned to
deal with the electoral crisis more generally. The ceremony took place in the
National Palace with members of the
political opposition to Martelly and foreign diplomats, including MINUSTAH
chief Sandra Honoré, present.
The most notable absence at
Jean’s inauguration was outgoing Prime
Minister Evans Paul, who refused to
take part. Joined by ministers of his government, Paul held a press conference
earlier in the day before the ceremony
where he denounced the selection of
Jean. Speaking from his residence, Paul
argued that Jean had not been chosen
in consultation with the presidents of
the two Chambers of parliament, as
required by the Constitution and the
political accord. Parliamentarians from
Martelly’s PHTK, Youri Latortue’s AAA
and OPL made similar procedural criticisms of Jean’s appointment.
Privert had consulted with both
Cholzer Chancy of the Chamber of
Deputies and Ronald Larèche of the
Senate prior to naming Jean. But Paul
and other political figures close to Martelly argued that Privert’s consultations
were not valid, since Larèche was only
Vice-President of the Senate, and no
election has been held to choose a new
Senate president. Privert, who stepped
down as Senate president to assume the
reins of power, replied that Constitution
clearly states that the vice-president
takes over the responsibilities of the
Senate’s president in case of a vacancy.
In Parliament, opponents of
Jean’s installation as prime minister argued further that he was too close to
Lavalas, making the transition government politically unbalanced. Although
nominated by the human rights sector and widely regarded as a politically-neutral technocrat, Jean’s term as
governor of Banque Nationale d’Haiti
(Haiti’s central bank) from 1998 to
2001 raised concerns among pro-Martelly factions. In the Senate, Youri Latortue declared that it was “abnormal
for the President, the Prime Minister,
and the President of the Senate to all be
from the same Lavalassian tendency.”
On Mar. 3, a minority bloc of Senators
led by Latortue prevented the selection
of a replacement, demanding that the
next Senate president be chosen from
PM Fritz Jean’s New
“Consensus” Government
Center left to right: Prime Minister nominee Fritz Jean, MINUSTAH chief
Sandra Honoré, and Interim President Jocelerme Privert, surrounded by
other foreign diplomats and functionaries
among their ranks. (None of the three
are in fact members of Fanmi Lavalas;
Larèche is a member of former President René Préval’s Vérité party, while
Privert is a member of Inite, another
party close to Préval, though he served
as a minister in Aristide’s second administration, 2001-2004.)
In the Chamber of Deputies,
PHTK’s Abel Descollines suggested that
legislators might reject the documentation submitted to confirm Jean’s eligibility for the position, using the pretext
that they were photocopies rather than
originals. The rancor surrounding Fritz
Jean’s nomination may be due in part
to the fact that one of the candidates
passed over in favor of Jean, OPL’s Edgar Leblanc Fils, had been backed by
parliamentarians now opposing Jean.
Leblanc Fils narrowly lost the election
for provisional president to Privert in a
marathon session of the National Assembly. The next steps following Jean’s
inauguration are the confirmation of
his eligibility, the selection of ministers
to form a government cabinet and the
presentation of his government’s policy, all of which require the approval of
Parliament.
Thousands of protestors took to
the streets of Port-au-Prince on Mon.,
Feb. 29 to mark the 12th anniversary of
the 2004 coup d’État against President
Jean-Bertrand Aristide. Addressing the
crowd outside Parliament, Fanmi Lavalas presidential candidate Maryse Narcisse called Feb. 29, 2004 a “shameful
day” in the country’s history. Narcisse
insisted that a verification of both the
Aug. 9 and Oct. 25 elections was necessary. Pitit Dessalines’ Moïse JeanCharles, for his part, warned Privert that
if a verification commission was not set
up soon, his party would begin mobilizing throughout the country.
Former coup leader Guy Philippe
also marked the anniversary in a radio
address, lauding the heroism of those
who had fought the “dictatorship.”
Philippe urged his brothers-in-arms to
stay mobilized, as there was “a macabre plan, a Machiavellian plan to lead
the country directly into a civil war.”
Philippe, a candidate for Senate with the
Consortium party in the Grand’Anse,
warned Privert that elections had to
be held on Apr. 24. “The provisional
president cannot hold on to power. I,
Guy Philippe, and my soldiers are ready
to make the great patriotic sacrifice.”
Philippe called for violent resistance to
the transition government on Jan. 24,
and paramilitaries paraded threateningly in the capital and other cities on Feb.
5. Philippe is wanted by the DEA for
involvement in drug trafficking.
In the midst of the electoral crisis, insecurity has become a growing
concern. Four police officers have been
killed in the last two months alone.
Vol. 9 • No. 35 Du 9 au 15 Mars 2016
On Mar. 2, officer Gérald François was
shot dead near Portail-Léogane in Carrefour by gunmen on the back of a
motorcycle. Another police officer was
wounded in the attack. For the last few
days, shots have been also heard in the
neighborhoods of La Saline, Simon Pelé
and Martissant, where gangs are believed to be fight for control of the markets where ti machann conduct their
business. After François’ assassination,
Martelly supporters circulated a graphic on social media accusing Lavalas of
secretly orchestrating the violence and
Privert of planning to “chimèrize” and
politicize the Haitian National Police
(PNH).
Privert announced on Mar. 7 that
Jean-Max Bellerive, former Prime Minister under President René Préval, will
serve as his chief of staff. Raymond
Jeanty, Préval’s right hand, was named
the administrator of the National Palace, while Anthony Barbier, a former
spokesman for the Group of 184 which
opposed Aristide in 2002-2004, was
made secretary general. Dany Valet,
a journalist and campaign advisor for
Moïse Jean-Charles, was put in charge
of the task of national dialogue. Other
councillors named by Privert include
Jean-Marie Chérestal, former Prime
Minister under President Jean-Bertrand
Aristide, Joanas Gué, Harry Adam, Kely
C. Bastien, and Jean David Génesté.
The strong representation of
Vérité party members among Privert’s
team was noted with concern by both
Pitit Dessalines’ Moïse Jean-Charles
and a high-level member of Fanmi
Lavalas. Fanmi Lavalas spokespeople
have tried to dispel rumors that Lavalas had returned to power, emphasizing
that their demands for a verification of
the vote remained unmet.
The UN’s Independent Expert
on the situation of human rights in
Haiti, Gustavo Gallón, called on President Privert to find “an effective and
just solution” to the highly controversial 2015 election process. Gallón
commended Privert’s willingness to
find a solution and his commitment
to respecting the terms of the political
accord. Gallón also met with five presidential candidates who remain divided
over the question of whether a verification would look only at fraud during
the first round of the October 2015
presidential elections or would involve
a more in-depth examination of the entire electoral process.
The Concertation pour Haïti, a
Canadian coalition of development
NGOs working in Haiti, denounced
foreign intervention in Haiti’s electoral
process. The Concertation called on the
Canadian government to abstain from
any interference in the electoral process
and to allow the people of Haiti to determine the country’s course.
bout three weeks after the installation of former Sen. Jocelerme Privert
as interim president in the National
Palace on Feb. 14 and a week after the
appointment of the former governor of
the Bank of the Republic of Haiti (BRH),
Fritz Alphonse Jean, as prime minister, the names of the cabinet ministers
of Jean’s consensus government were
made public on Mon., Mar. 7, 2016.
The cabinet, which under Martelly numbered 20 ministers, has now been reduced to 15.
Fritz Alphonse Jean, Prime Minister.
He will also act as Minister of the Interior, Local Authorities, and National
Defense. This latter post had been reserved, it is said, for Sen. Anick François
Joseph, an OPL dissident.
Ericq Pierre, Minister of Foreign Affairs, Worship, and Haitians Living
Abroad. He represented Haiti at the Inter-American Development Bank (IDB).
He was twice nominated by former President René Préval to be Prime Minister
but failed to win Parliament’s ratification.
Yves Romain Bastien, Minister of
Economy and Finance. He was coordinator of the Council for Public Enterprise
Modernization (CMEP). This council
has overseen the privatization of state
enterprises including the Society of
Telecommunications or Teleco, and the
National Port Authority (APN). These
public companies were sold to multinational companies like Vietnam’s Vietel
or to Haitian bourgeois families like the
families Baussan, Coles, and Braun.
Hundreds of thousands of workers have
been thrown out of work since the kidnapping-coup of Feb. 29, 2004. They
were all victims of the neoliberal policies
implemented by Bastien. He will likely
continue the neoliberal policies which
hurt Haitian workers and the Haitian
people.
Enex Jean-Charles, Minister of Planning and External Cooperation. He was
the secretary-general for the Prime Minister in several governments.
Florence Elie, Minister of Justice and
Public Security. She is currently the head
of the Office of Citizens Protection (OPC),
an independent public institution created
by the 1987 Constitution. She has been
at OPC since under the administration of
René Preval (2006-2011). She is also a
long-time human rights activist.
Simon Dieuseul Desras, Environment Minister. He is a former senator
and President of the Senate. He was a
presidential candidate in the latest 2015
elections.
Marc Aurel Garcia aka Marcus Garcia, Minister of Culture and Communication. He is a journalist, director of the
newspaper Haiti en Marche and Radio
Mélodie.
Progress was made towards the
formation of a new Provisional Electoral Council (CEP). Marie-Frantz Joachim
of SOFA has been designated as CEP
representative for women’s sector, replacing Yolette Mengual who resigned
on Jan. 29. The Episcopal Conference
of the Catholic Church named Carlos
Hercule as their representative, while
the Protestant and the Reformed sector
chose Dr. Frinel Joseph. The Conference
of University Rectors named Lucien
Jean Bernard, a lecturer for The Episcopal University of Haiti, as their candidate for the CEP. The human rights
sector chose Kettly Julien of the NGO
IMED as their representative. They will
Prime Minister Fritz Jean’s cabinet
is composed largely of technocrats
Marie Denise Claude, Minister of
Women and Women’s Rights. She is a
former Senate candidate for the West
department.
Arnoux Severin, Minister of Agriculture, Natural Resources, and Rural Development.
Daphnée Benoit Delsoin, Minister
of Public Health and Population. She
is also interim Minister of Education,
Youth, Sports, and Civic Action.
Jacques Evelt Eveillard, Minister of
Public Works, Transport, and
Communication.
Jean René Antoine Nicolas, Minister
of Social Affairs and Labor.
Jessy C. Petit-Frère, Minister of Trade
and Industry.
Didier Hyppolite, Minister of Tourism.
This ministerial cabinet is waiting for its appointment by presidential
decree. The Prime Minister himself is
still waiting for Parliament to ratify his
policy statement at a time when the Haitian people face the problems of growing
insecurity, a daily increase in the cost
of living and food scarcity, and severe
flooding across the country. Meanwhile,
the state coffers have been emptied by
the previous government of President
Michel Martelly and Prime Minister Evans Paul.
Despite a debt estimated at over
$2 billion, the Martelly/Paul government did not pay its bills to Venezuela’s PetroCaribe, which provides all of
Haiti’s oil, for over eight months. From
July 2015 to February 2016, PetroCaribe payment arrears amount to over $91
million, while there are $66 million in
the fund of the Office of Monetization of
Development Aid Programs (BMPAD),
according to available information.
While waiting for the installation
of a new government, Haitians are still
awaiting the formation of a new Provisional Electoral Council (CEP) and of
the Independent Commission of Inquiry
to shed light on what happened in the
elections of Aug. 9 and Oct. 25, 2015.
join the media sector’s representative
Léopold Berlanger on the CEP.
Two other sectors have put forward names while the union sector are
still debating its choice. The private
sector selected Jacques Bernard and
Marie-Herolle Michel, while the Vodou
and peasants’ sector suggested Kenson
Polynice and Jean Richard Joseph. The
trade unions have not yet come to an
agreement, some favoring outgoing
CEP counselor, Lourdes Edith Joseph,
and others backing Josette Jean Dorcely and Lubin Jean Dieudonné. Privert
promised on Fri., Mar. 4 that the final
list of CEP members would be made
public soon.
Haiti Liberté/Haitian Times
9
OBAMA A CUBA ! QUI L’EUT CRU ? QUI LE CROIT...
DÉSINTÉRESSÉ ?
Le blocus économique, ce cordon sanitaire qui étouffe l’île depuis 55 ans
Le président cubain Raul Castro et son homologue américain Barack Obama
L’ambassade des Etats-Unis à la Havane
Par Jean Ortiz
« L’heure est à se réjouir des reculs de
« l’empire », tout en surveillant ses
manœuvres, jamais gratuites. On connaît la fable du renard libre dans le
poulailler libre »
N
ous n’allons pas bouder notre plaisir. Avec ou sans mea culpa de la
part du sieur président Obama, la visite
obamesque à Cuba, hier encore « Etat
voyou », «portion de l’empire du mal »,
« menace terroriste », île satanisée, constitue pour le petit POUCET une énorme
victoire diplomatique et politique. D’autant plus, paraît-il, que « tout sera mis
sur la table » à l’occasion du voyage en
terre rouge.
A n’en pas douter, le président
finissant, n’ayant plus rien à perdre,
profitera de cette opportunité historique... Il annoncera au monde entier
la levée du blocus (promise du bout des
lèvres en 2007), ce cordon sanitaire qui
étouffe l’île depuis 55 ans (depuis les
sanctions économiques de juillet 1960,
l’opération Mangosta du bon président
Kennedy en 1961, etc.). Ce reste de «
guerre froide » a coûté plus de 100 milliards de dollars à l’économie cubaine.
Au bas mot, le président Obama
annoncera urbi et orbi, n’en doutons
pas, la restitution à Cuba du territoire
cubain de Guantanano, occupé par une
base militaire exogène depuis plus d’un
siècle. Le brave Obama présentera donc
des excuses, au nom de Dieu et de tous
ses prédécesseurs, pour tentative d’affamer un peuple afin de le mettre à genoux (crime contre l’humanité), pour
violation de pays-domicile, propagation
permanente de mensonges à l’égard
d’un pays minuscule géographiquement, mais grand par sa dignité.
Les Etats-Unis, eux, sont grands
géographiquement, mais... Obama
devra se souvenir de Bush fils qui, en
octobre 2007, clamait, « va-t-en guerre
» : « peu de pays ont défié notre nation
autant que Cuba ». Ce que les impérialistes n’ont en réalité jamais pardonné
à Cuba la rebelle, c’est son existence...
Aujourd’hui les tartuffes se bousculent
pour aller y « faire des affaires ». Le
gouvernement cubain, averti, joue le
jeu (à risques assumés), sans brader
l’indépendance ni la souveraineté du
10
pays.
Ce cher Barack nous réhabilitera
aussi, en quelque sorte, nous les amis
de Cuba qui en avons pris plein la figure
depuis des décennies, pour défendre un
« goulag tropical », une « dictature castriste », devenu aujourd’hui « l’endroit
où il faut être vu ». Nous qui depuis
1959 répétons : Cuba n’est pas une
situation virtuelle, ni un petit morceau
de l’URSS qui s’obstine à survivre sous
le soleil caribéen. Et il est impossible
de comprendre sa révolution en contournant le contexte, le bras de fer historique entre La Havane et Washington
(qui a toujours rêvé d’annexer Cuba).
La révolution cubaine, surdimensionnée internationalement par Fidel
Castro, fruit d’une histoire autochtone,
prolongement nécessaire des Guerres
d’Indépendance, issue du nationalisme révolutionnaire, d’un processus
endogène de libération nationale, n’a
pas débarqué des cuirassés de l’Armée
rouge. Peu de pays ont payé aussi cher
leur liberté (trois Guerres d’Indépendance au 19ième siècle contre les Espagnols, une victoire frustrée), peu de
pays ont résisté à 55 ans de siège, de
déstabilisations multiples, de sabotages,
d’attentats, d’étranglement renforcé par
les lois Torricelli en 1992 et Helms-Burton en 1995.
Si les 21 et 22 mars 2016 « tout
est mis sur la table » à La Havane, attention elle va craquer. Et à charge
contre « l’empire ». Les Etats-Unis devront dédommager une révolution qui, à
cause des ingérences et agressions innombrables, n’est sans doute pas tout
à fait ce qu’elle aurait souhaité être. Elle
a dû composer avec, et compter, sur
l’Union Soviétique (« que nous avions
déifiée » confia Fidel Castro en 1991
après la chute du Mur de Berlin) pour
tenir et afficher un bilan social, éducatif, culturel... à faire pâlir les voleurs de
peuples.
Aujourd’hui en crise sévère, la
révolution cubaine, engagée dans un
processus complexe, difficile, « d’actualisation du modèle », vit, dans un climat de tension sociale, le changement
le plus important depuis 1959. Il faut
remédier à une économie peu productive, un modèle trop centralisé, trop
étatisé, inefficient, une crise de valeurs
préoccupante, un égalitarisme excessif,
le sous-développement comme forme
Haiti Liberté/Haitian Times
Obama annoncera urbi et orbi, la restitution à Cuba du territoire cubain de Guantanano, occupé par une base
militaire exogène depuis plus d’un siècle
d’insertion dans l’économie mondiale,
des déformations structurelles dues en
partie à l’ex-dépendance du « camp socialiste » (réserve sucrière, carence de
démocratie...), un dynamisme et des
contre-pouvoirs émoussés...
Raul Castro et son équipe mettent en place une nouvelle donne
économique, une désétatisation de secteurs non stratégiques, des mécanismes d’offre et de demande, stimulent
l’initiative individuelle, privée, dans le
cadre moins contraignant qu’hier d’une
planification souhaitée plus participative, moins bureaucratique. Désormais
chacun peut vendre (s’il en a un, une
!) son appartement, sa voiture, créer sa
petite entreprise, embaucher, les paysans reçoivent la terre en usufruit, vendent directement leur production..
Le secteur d’Etat (la quasi totalité
des salariés), a été ramené à des proportions plus raisonnables, sans « thérapie
de choc ». Les salaires sont désormais
calculés en fonction de la quantité et de
la qualité de travail fourni... Près de la
moitié de la population a accès au dollar, l’autre non... Cela créée des inégalités mal supportées dans une révolution
égalitaire en diable, qui les avait bannies.
Aux commandes depuis février 2008, le
cadet des CASTRO œuvre à une réactivation politique et économique devenue
absolument indispensable; elle passe
par l’introduction de réformes struc-
turelles, de mécanismes de marché (à
surveiller, notamment par l’implication
des travailleurs). Pas à pas, Raul Castro
jette les bases d’un socialisme « non de
marché », mais avec des mécanismes de
marché ; il accélère la transition générationnelle (tardive) en cours.
Miguel Díaz Canel (55 ans), premier vice-Président, politique et expert,
ancien dirigeant du parti en province
(Holguin), ancien ministre de l’Enseignement supérieur, devrait prendre le
relais pour deux mandats de cinq ans.
Les mêmes en « occident » qui
hier critiquaient « l’immobilisme » castriste... et castrateur, se réjouissent aujourd’hui du « retour au capitalisme »,
souhaité par l’Europe et les Etats-Unis...
mais les changements en cours ne sont
pas tout à fait ceux que voudraient
F.Hollande et B. Obama. Cuba « s’ouvre
» parce qu’elle a besoin d’investissements étrangers, de capitaux, d’entreprises mixtes à capital extérieur (mais à
participation majoritaire cubaine et qui
embauchent aux conditions négociées
avec Cuba), besoin d’accéder à des financements normaux de la part des
pays et organismes financiers internationaux (le blocus les rend encore très
limités et coûteux)
Comme le reconnaissait Hillary Clinton il y a deux ans environ :
« la politique cubaine des Etats-Unis a
échoué ». Seuls 25% des Nord-Amér-
icains considèrent Cuba comme une
menace ; la grande majorité souhaite
que les familles séparées puissent se
retrouver ; les jeunes, hostiles au blocus, veulent « voir Cuba », se bronzer
au soleil, se doper à la musique... Dans
ce contexte, contraint de lâcher du lest,
de rétablir les relations diplomatiques, le
président Obama a déclaré : si la politique de Washington a changé, l’objectif final reste le même : avaler, liquider,
la révolution cubaine. Et le marché, le
dollar, l’ « invasion » de touristes, les
vols désormais quotidiens des compagnies aériennes « gringas » entre Cuba
et quelques grandes villes nord-américaines, le concert des Stones à La Havane, l’apologie du consumérisme, lui
paraissent plus efficaces que GI’s et Marines d’antan.
Le président Obama veut donner
l’impression que le conflit cubain est
réglé... alors que le blocus reste toujours
en place... mais :« je n’y peux rien !!»,
« c’est la faute aux Républicains », « au
congrès ». Eh camarade, tu es président
ou débardeur aux halles ? Coquin va
! Pour aller bombarder des peuples tu
as plus de pouvoirs ! L’heure est à se
réjouir des reculs de « l’empire », tout
en surveillant ses manœuvres, jamais
gratuites. On connaît la fable du renard
libre dans le poulailler libre.
L’Humanité 4 Mars 2016
Vol. 9 • No. 35 Du 9 au 15 Mars 2016
CONVERTIBLES
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Vol. 9 • No. 35 Du 9 au 15 Mars 2016
Haiti Liberté/Haitian Times
11
Perspectives
Le jour où Berta Caceres fut assassinée Crime colonial: Assassinat
de Berta Cáceres, leader
indigène au Honduras…
B
Par Graham Russell
erta Caceres, une grande femme de
la nation Lenca à l’Ouest du Honduras, a été assassinée aux petites heures du 3 Mars 2016, dans son lit. Elle
a été assassinée à cause de qui elle est,
à cause de ce qu’elle vivait, de ce pour
quoi elle se souleva et combattit sa vie
durant.
Pour prendre sa vie, des sicarios
(tueurs à gage) sont entrés par effraction dans sa maison de La Esperanza,
Intibuca au Honduras et l’ont abattue
dans l’obscurité du petit matin en ce 3
Mars 2016.
Elle était mère de quatre enfants,
grand-mère, sœur et fille. Et, pour tous
ceux qui la connaissaient, apprirent
d’elle, puisèrent de la force en elle, du
courage et de la sagesse, la suivirent
dans ses luttes, elle fut une compañera.
Qui l’a tuée ? Elle a été assassinée
par tous ces gens et ces institutions
politiques, économiques dont la veulerie et les intérêts furent l’objet de ses
combats. Berta a vécu contre toutes les
injustices, toutes les inégalités, toutes
les discriminations, toutes les destructions de la Terre-Mère.
Elle a été assassinée …
Par 500 ans d’impérialisme européen raciste, violent, dépossédant.
Par 200 ans d’interventions
militaires américaines, d’exploitation,
de corruption et de totale impunité,
par des générations de gouvernement
hondurien violent et exploiteur, raciste,
sexiste, tous mis en place tout le temps
par la “communauté internationale”,
c’est à dire les Etats-Unis, le Canada,
les corporations mondialistes, le FMI, la
Banque Mondiale, l’IDB…
Berta fut assassinée …
Par les sbires du patriarcat, par
des siècles de racisme contre les peuples indigènes et afro-descendants du
Honduras et des Amériques, par les accords de “libre-échange” des Amériques
conçus pour la veulerie et imposés par
la violence, par l’avarice inhérente et
sans fin des corporations mondialistes
et de ses investisseurs, soutenus en
permanence par la richesse et la puissance de nations riches et “démocratiques” (bon nombre membres du club
exclusif et détesté du G8), qui exploitent, répriment et dénigrent le “tiers
monde”, qui créent, développent et se
moquent des “républiques bananières”,
par le FMI, la Banque Mondiale et les
institutions créées et dominées par ces
mêmes nations riches, puissantes et si
“démocratiques”.
Berta a été assassinée …
par des entreprises et des investisseurs transnationaux qui conçoivent
le monde, ses forêts et la terre, ses
ressources naturelles, ses rivières, ses
eaux et son air, ses peuples et toutes
ses formes de vie, comme des objets
exploitables, jetables et volent, tuent
et détruisent puissamment dans le seul
but d’engranger leurs centaines de millions et leurs milliards, par les tristement célèbres monopoles des bananes
(United Fruits Company, etc..) et des
barons des chemins de fer des XIXème
et XXème siècles ; par les producteurs
d’African Palm (l’entreprise Dinant financée par la Banque Mondiale) et la
cane à sucre pour les consommateurs
du monde des “énergies vertes” (ethanol et bio-carburants) ; par les exploitants de maquiladora sweatshop
et du travail à très, très bon marché
(Gildan Inc. etc..). par les entreprises
hydro-électriques (DESA Aqua Zarca
etc…) profitant honteusement des rivières et sources d’eau privatisées, par
les enclaves touristiques exclusives (de
luxe) opérées par le Canadien Randy
“roi du porno” Jorgensen, expulsant
violemment les peuples indigènes Garifuna de leurs terres ancestrales et communales de la côte nord hondurienne,
par les compagnies minières comme
GoldCorp Inc., etc… qui éventrent la
terre pour les profiteurs de l’or, empoi-
12
Berta Cáceres, coordinatrice du Conseil civique des organisations
populaires et indigènes du Honduras
Déclaration de COPINH
B
Les funérailles de Berta
sonnant les eaux de la vallée Siria et les
sang des résidents locaux.
Berta a été assassinée …
Par la “guerre contre la drogue”,
créée, financée et armée par les EtatsUnis et qui a amené des situations violentes, injustes, corrompues au Honduras (et aussi au Guatemala, au Mexique
etc..) et les a empirées, tout en consolidant la consommation de drogues
aux Etats-Unis, tout en augmentant
les profits des marchants d’armes et en
transférant toujours plus de l’argent des
contribuables vers le complexe militaro-industriel et de la sécurité.
Plus récemment, Berta a été assassinée …
Par le coup d’état militaire de
Juin 2009 au Honduras, fomenté par
les Etats-Unis et le Canada, qui renversa un gouvernement élu et ramena
au pouvoir les mêmes élites qui ont
dominé et abusé pendant si longtemps
du Honduras ; qui une fois de retour
au pouvoir, prirent tout ce qui est cité
ci-dessus en en empirant les effets, qui
ont utilisé la répression comme outil de
terrorisme sociétal et de contrôle, embauchant des tueurs à gage (sicarios)
pour cibler et tuer des centaines de personnes après le coup d’état, des gens
comme Berta.
Les Etats-Unis et le Canada ont
aidé dans l’assassinat de Berta
Sept ans après le coup, le Honduras
possède le plus grand ratio au monde
de meurtre per capita et parmi les plus
hauts taux de répression, de meurtres
de femmes, de journalistes, de corruption et d’impunité dans les Amériques.
Ignorant tout ceci, les Etats-Unis et
le Canada signent des accords de “libres-échanges” et promeuvent l’expansion des extractions minières, du
tourisme, des sweatships, des monopoles bananiers, des entreprises et des
investissements.
Berta a été assassinée par tous
ces gens, institutions et intérêts, parce
que, comme tout le monde pourra vous
le dire, de tous ceux qui l’ont connue,
appris d’elle, reçu de la force, du courage et de la sagesse, la suivirent, tout
ceci représente ce pour quoi elle a combattu toute sa vie.
Pour quoi a t’elle vécu, s’est-elle
battue ?
Pour vous, pour moi, pour tout le
Haiti Liberté/Haitian Times
Berta Caceres
monde.
Pour vos droits et les miens.
Pour tous les droits humains, collectifs et individuels, de tout le monde,
de tous les peuples, de tous les pays.
Pour toutes les formes de vie et
pour la Terre-Mère, la terre, ses champs
et ses forêts, l’air et l’eau et toutes les
formes de vie sur cette planète précieuse
et solitaire.
Berta a vécu, s’est dressée et
s’est battue parce qu’un autre monde
est nécessaire et possible.
suite à la page(16)
erta
Cáceres,
coordinatrice
du Consejo Cívico de Organizaciones Populares e Indígenas de
Honduras (Conseil civique des organisations populaires et indigènes
du Honduras, Copinh), a été assassinée cette nuit dans sa propre
maison à La Esperanza, Intibucá
(Honduras). En raison des nombreuses menaces dont elle était
l’objet, la Commission interaméricaine des droits humains (CIDH)
avait recommandé qu’elle bénéficie
de mesures de protection, recommandations que le gouvernement
hondurien a systématiquement ignorées.
Berta Cáceres était une figure
emblématique des luttes populaires
et des peuples indigènes du Honduras, contre la spoliation de leurs
droits et de leurs territoires. Comme
mouvement populaire, le Copinh
avait mobilisé toutes ses forces pour
dénoncer le coup d’État de 2009 et
avait joué un rôle particulièrement
important dans la résistance contre
les grands projets d’infrastructures
qui menacent les territoires et les
ressources des peuples indigènes
et paysans du Honduras. À ce titre, Berta a joué un rôle de premier
plan, au niveau national et dans de
nombreux forums internationaux
pour dénoncer les programmes internationaux qui sous couvert de la
défense de l’environnement organisent la marchandisation des ressources naturelles et de la nature.
Ces dernières années, Berta et
le Copinh avaient mené une lutte
infatigable contre la construction du
barrage d’Agua Zarca qui représentait une menace pour les rivières
et menaçait de spolier plusieurs
communautés indigènes lenca. Au
prix d’une occupation, pendant de
longs mois, du lieu prévu pour la
construction qui avait coûté plusieurs morts parmi les membres du
Copinh, les entreprises avaient dû
reculer… mais c’était pour mieux
sauter. Depuis peu, les bulldozers
prétendaient reprendre leur danse
infernale et mener le projet à terme
en amont de la rivière. Berta et le
Copinh avaient immédiatement annoncé la reprise de la mobilisation.
Le mouvement social hondurien et mésoaméricain; mais aussi
les féministes, anticapitalistes,
écologistes et tou•te•s les défenseur•e•s de la justice sociale ont
perdu en cette nuit obscure, une de
leur meilleure porte-parole.
Pour la mort de Berta, ni pardon ni oubli ! Pour sa mémoire,
pour la justice, joignons notre
douleur et notre rage à celle du
Copinh
et du mouvement populaire
hondurien.
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Vol. 9 • No. 35 Du 9 au 15 Mars 2016
Perspectives
Quand tuer est devenu la norme
Par Gidéon Lévy
Le virus Zika cible bel et
bien les neurones du fœtus
et cause des microcéphalies
Il n’y a pas d’autre façon de décrire la politique d’Israël vis-à-vis des
agresseurs présumés que comme des
exécutions sommaires.
L
e plus grand ennemi de la lutte contre l’occupation israélienne est la
routine. Ce danger de la routine n’apparaît que rétrospectivement, en regardant
l’occupation dans le rétroviseur au fil du
temps. Ce qui était inacceptable hier, et
même inimaginable, devient la routine
d’aujourd’hui et la norme de demain.
Ainsi, l’occupation roule d’une phase à
l’autre, mais une chose ne change jamais : l’occupation reste l’occupation et
ses multiples aspects sont cachés à la
vue de tous.
La résistance à l’occupation,
également présente et uniquement
changeante de par son apparence et
les moyens employés pour l’exprimer,
montre depuis environ trois mois un
nouveau visage, celui d’une « Intifada
des couteaux » ou d’une « Rébellion des
loups solitaires », ou de tout autre nom
qu’on veuille lui attribuer.
Sans personne pour l’organiser,
sans infrastructure ni main paternelle,
sans organisations militantes ni quartier
général militaire et presque sans armes
ni explosifs, une nouvelle forme de résistance violente a émergé. Des individus palestiniens, principalement mais
pas exclusivement des jeunes, principalement mais pas exclusivement des
hommes, se lèvent un matin et décident
d’agir. Leur instrument est généralement un couteau ou une paire de ciseaux, ou encore une voiture privée.
Ils savent que leurs chances de
survie sont minces et comprennent que
l’impact sera négligeable le cas échéant
; pourtant, ils décident de prendre leur
destin en main et d’exprimer leur résistance violemment, en poignardant ou
en renversant des juifs, principalement
des soldats, mais aussi des civils, en
général dans les territoires occupés.
Au cours des trois derniers mois,
27 Israéliens et 135 Palestiniens ont
été tués dans près de 100 incidents différents de cette nature. Quelques-uns
de ces Palestiniens ont été tués lors de
manifestations, mais la plupart ont perdu la vie dans des tentatives d’attaques
terroristes, ou ce que les autorités israéliennes ont désigné comme étant
des tentatives d’attaques terroristes.
Rares sont les jours sans qu’un de ces
incidents ne se passe. Ils sont devenus
routiniers.
Dans le même temps, la réponse
israélienne à ces incidents est également
devenue routinière. Dans la plupart des
cas, ces réponses finissent par une exécution sommaire sans possibilité de
procès. Il n’y a pas d’autre façon de
décrire précisément la réponse israélienne à ces attaques au couteau et à la
voiture. Les soldats, policiers et citoyens
ordinaires ont reçu ou pris un permis de
tuer, dans chaque cas en premier recours, presque invariablement.
Les jeunes Palestiniens, hommes
et femmes, garçons et filles, qui brandissaient simplement une paire de ciseaux,
ont été condamnés à mort sur place. Les
Palestiniens dont la conduite était suspecte ont été condamnés à mort par des
tirs à balles réelles. Seule une petite proportion des personnes exécutées ont été
tuées alors qu’elles mettaient effectivement en danger la vie de soldats ou de
civils israéliens. Une majorité écrasante
de ces personnes aurait pu être neutralisée sans être tuée. Mais toutes ont reçu
la même sentence : la mort.
Les caméras de sécurité n’ont
cessé de montrer que le simple fait de
transporter un couteau ou une paire
de ciseaux était suffisant pour que tout
le monde aux alentours tire pour tuer.
Dans les cas les plus extrêmes, il aurait également été possible de tirer pour
blesser plutôt que pour tuer ; cependant,
La fille de Mahdia Hammad, abattue par la police des frontières israélienne
la veille, pleure lors des funérailles de sa mère dans le village cisjordanien
de Silwad le 26 décembre. La police a criblé de 17 balles le corps de cette
mère de quatre enfants et âgée de 40 ans, prétendant qu’elle avait tenté
de les attaquer avec sa voiture. Mais son mari a expliqué que son épouse
rentrait au plus vite à sa maison pour nourrir leur bébé quand elle a été
tuée - Photo : APA/Shadi Hatem
toutes les réglementations existantes en
matière d’emploi d’armes à feu ont été
oubliées, comme si elles n’avaient jamais existé. Le permis consiste à tirer
pour tuer.
En réalité, les autorités ont encouragé ce comportement du côté des
forces en uniforme et des civils et ont
complimenté ceux qui ont répondu de
cette manière. Un tel comportement est
devenu non seulement légitime, mais
aussi normatif, comme si aucune autre
réponse n’était possible.
Cette
version
soudainement
transformée des règles est déjà devenue la nouvelle routine, dont personne
ne remet en cause la légitimité actuellement en Israël. Les Israéliens n’ont
jamais eu la gâchette aussi facile tandis
que l’indifférence du public israélien n’a
jamais été aussi totale. Et dans bien des
cas, comme cela arrive inévitablement
lorsque le doigt démange autant sur la
gâchette, il y a eu des erreurs, des personnes n’ayant pas l’intention de blesser quiconque qui ont été abattues lors
d’assassinats criminels devenus banals.
Il est difficile de croire que Mahdiyya Hammad, une mère de quatre enfants de 40 ans, avait l’intention de renverser des policiers postés sur la route
de son village, à Silwad. Elle rentrait
chez elle pour allaiter son nourrisson.
Ils ont tiré plusieurs dizaines de coups et
ont continué de tirer, même lorsqu’elle
était déjà morte.
La police a également tiré par erreur sur une voiture de la famille Abdallah, originaire d’Amuriya, un village
reculé de Cisjordanie, et tué Samah
Abdallah, une étudiante en cosmétologie de 18 ans ; son père était venu
spécialement la chercher à l’école afin
qu’elle puisse éviter le trajet risqué en
transports en commun jusqu’à chez elle
en ces jours dangereux sur les routes.
Les soldats ont reconnu l’avoir
abattue « par erreur ». Peut-être que
les soldats ont également abattu « par
erreur » Nashat Asfour, un père de 35
ans ayant trois enfants originaire du
village de Sinjil. Ils ont tiré sur lui à
150 mètres de distance alors qu’il rentrait d’un mariage. Ashraqat Qatanani
ne devait pas non plus être tuée. Cette
jeune fille âgée de 16 ans a sorti une
paire de ciseaux. Est-ce que tuer était
le seul moyen de contrôler une fille de
16 ans en uniforme scolaire ? Avec des
balles réelles, en tirant dans le but de
tuer ? Sans avertissement ? Le groupe
de soldats autour d’elle n’aurait-il pas
pu la retenir et l’empêcher de faire quoi
que ce soit ? Ou du moins lui tirer dans
les jambes ? Mais non, ils l’ont tuée, elle
aussi, comme tant d’autres, comme si
c’était leur réponse préférée et leur seul
choix.
Comme je l’ai indiqué, ces choses
sont désormais devenues routinières.
Vol. 9 • No. 35 Du 9 au 15 Mars 2016
Lorsque le ministre suédois des Affaires
étrangères a qualifié cela d’exécutions
sommaires, Israël était furieux. Mais il
n’y a pas d’autre façon de décrire ces
pratiques que comme des exécutions
sommaires extrajudiciaires.
En Israël, on n’a pas encore commencé à discuter des implications de
ce comportement dangereux pour la
société israélienne en elle-même. Aujourd’hui dans les territoires occupés,
demain à Tel-Aviv. Aujourd’hui contre
les Palestiniens brandissant une paire
de ciseaux, demain contre les contrevenants de la circulation. Officiellement,
Israël n’a pas de texte sur la peine de
mort, sauf pour les nazis et ceux qui leur
viennent en aide. Aujourd’hui, Israël a
fait un pas en avant, ou peut-être en
arrière : celui de la peine de mort sans
même un procès.
Quand un permis de tuer est
accordé, et ce d’une manière aussi
générale, et quand la vie a si peu de valeur, cette détérioration progressive est
difficile à arrêter. En réalité, elle est déjà
devenue routinière.
* Gideon Levy : Né en 1955, à TelAviv, est journaliste israélien et membre
de la direction du quotidien Ha’aretz. Il
vit dans les territoires palestiniens sous
occupation.
Middle East Eye 13 janvier 2016
Traduction : MEE – VECTranslation
Info Palestine 5 mars 2016
Zika semble bel et bien responsable de l’explosion du nombre de cas de
microcéphalie chez les nouveau-nés observée au Brésil depuis le mois de
novembre 2015
Genève.
Par Pierre Kaldy
Deux études établissent, certes encore
in vitro pour l’une, un premier lien direct entre l’infection par le virus qui se
répand surtout en Amérique du Sud, et
des malformations cérébrales
L
e virus Zika semble bel et bien responsable de l’explosion du nombre
de cas de microcéphalie chez les nouveau-nés observée au Brésil depuis
novembre 2015. C’est ce qu’établissent
deux études publiées vendredi. Depuis
la déclaration obligatoire des cas de
microcéphalie dans le pays fin octobre
2015, 640 cas ont été confirmés par les
autorités sanitaires brésiliennes (dont
82 où le virus a déjà pu être décelé) et
4 200 autres cas sont suspectés. Il y en
avait 160 par an en moyenne dans le
pays jusqu’à présent.
Dans une première étude publiée
le 4 mars dans la revue Cell Stem Cell,
des chercheurs américains des Universités de Floride et Johns Hopkins montrent, in vitro, que le virus infecte et tue
préférentiellement les cellules humaines
précurseurs des neurones corticaux, ce
qui peut expliquer l’atrophie du cerveau caractéristique des nouveaux cas
de microcéphalie. «Ces résultats, s’ils se
confirment, montrent qu’un stade du
développement des cellules nerveuses
humaines est très sensible à l’infection
par le virus Zika», commente Laurent
Kaiser, directeur du laboratoire de virologie des Hôpitaux universitaires de
Absence de test fiable
Plusieurs indices convergents suggéraient déjà la responsabilité directe
du virus propagé dans le pays par le
moustique Aedes aegypti. Tout d’abord,
il appartient à la famille des flavivirus
comme celui de l’encéphalite japonaise
ou du Nil Occidental déjà connus pour
s’attaquer parfois au système nerveux
chez l’adulte. De plus, la précédente
grande épidémie en Polynésie française
de 2013-2014 avait aussi coïncidé
avec 18 cas de développement anormal du système nerveux central (dont
12 de microcéphalie) chez des nouveau-nés, mais ils n’avaient pas inquiété les autorités sanitaires françaises
à l’époque. En effet, l’absence de test
fiable d’anticorps contre le virus dans le
sang signalant une infection passée et
de symptômes de cette infection dans
80% des cas rendent les études épidémiologiques difficiles. Dans le cas du
Brésil, le nombre des microcéphalies a
probablement été aussi surestimé car
évalué sur le critère approximatif d’une
faible circonférence du crâne à la naissance.
Ce manque de précision sur le
nombre réel de cas d’infection et de
microcéphalie explique pourquoi certains chercheurs brésiliens ont d’abord
douté, fin janvier, de la responsabilité
du virus, attribuant plutôt l’explosion
des malformations à une attention accrue portée à ces nouveau-nés dans
suite à la page(16)
Frantz Boisson, EA
Licensed: US Treasury Dept.
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Haiti Liberté/Haitian Times
13
Perspectives
Le Proche-Orient nucléarisé !
Par Thierry Meyssan
Pendant que l’Occident faisait pression sur l’Iran pour qu’il abandonne son programme nucléaire civil, les Saoud achetaient la bombe
atomique à Israël ou au Pakistan.
Désormais, à la surprise générale, le
Proche-Orient est devenu une zone
nucléarisée, dominée par Israël et
l’Arabie saoudite.
E
n 1979, Israël terminait la mise
au point de sa bombe atomique, en collaboration avec le régime d’apartheid sud-africain. L’État
hébreu n’a jamais signé le Traité de
non-prolifération et a toujours évité
de répondre aux questions relatives
à son programme nucléaire.
Depuis 1980, l’Assemblée
générale des Nations unies a adopté
chaque année par consensus une
résolution appelant à faire du
Proche-Orient une zone exempte de
toute arme nucléaire. Cette résolution
visait à encourager Israël à renoncer
à sa bombe et à prévenir que d’autres
États ne se lancent dans une course
aux armements.
L’Iran du Shah disposait également d’un programme nucléaire
militaire ; mais celui-ci n’a été poursuivi que de manière marginale après
la révolution de 1979 du fait de la
guerre imposée par l’Irak (198088). Cependant, ce n’est qu’à la fin
de celle-ci que l’ayatollah Rouhollah
Khomeini s’opposa aux armes de
destruction massive et prohiba par
conséquent la fabrication, la détention et l’usage de l’arme atomique.
Commencèrent alors les négociations pour la restitution des 1,180
milliards de dollars d’investissement
iranien dans le complexe Eurodif
d’enrichissement d’uranium. Cependant, rien ne fut jamais résolu. Ainsi,
lors de la dissolution d’Eurodif, en
2010, la République islamique détenait toujours 10 % du capital. Il est
probable qu’elle porte aujourd’hui
une part de la Société d’enrichissement du Tricastin.
De 2003 à 2005, les négociations relatives au contentieux nucléaire sont présidées, côté iranien,
par cheikh Hassan Rohani, un religieux proche des présidents Rafsandjani et Khatami. Les Européens exigent au passage que l’Iran démantèle
ses filières d’enseignement de physique nucléaire de manière à être certains qu’il ne puisse pas relancer son
programme militaire.
Cependant, lorsque Mahmoud
Ahmadinejad —un partisan de la
relance de la Révolution khomeiniste— arrive au pouvoir, il rejette
l’accord négocié par cheikh Rohani
et le limoge. Il relance l’enseignement de la physique nucléaire et
lance un programme de recherche
visant, notamment, à trouver un
procédé de production électrique à
partir de la fusion et non de la fission comme le font actuellement les
États-unis, la Russie, la France, la
Chine et le Japon.
Accusant le président Ahmadinejad de « préparer l’Apocalypse pour hâter le retour du Mahdi
» (sic), Israël lance une campagne
de presse internationale pour que
l’on isole l’Iran. En réalité, Mahmoud Ahmadinejad ne partage pas
la vision juive d’un monde mauvais
qui doit être détruit, puis reconstruit,
mais d’une maturation progressive
de la conscience collective jusqu’à la
parousie, le retour du Mahdi et des
prophètes. Simultanément, le Mos-
14
sad assassine un à un de nombreux
scientifiques nucléaires iraniens. De
leur côté, les Occidentaux et le Conseil de sécurité des Nations unies
prennent des sanctions toujours plus
dures jusqu’à isoler totalement l’Iran
au plan économique et financier.
En 2013, le Guide de la Révolution, l’ayatollah Ali Khameinei,
accepte de discuter secrètement avec
Washington, à Oman. Persuadé qu’il
lui faut desserrer l’étau qui étouffe
son pays, il envisage un accord
provisoire de dix ans. Suite à un accord préliminaire, le candidat d’Ahmadinejad à l’élection présidentielle
n’est pas autorisé à se présenter et
cheikh Hassan Rohani est élu. Il
reprend les négociations qu’il avait
quittées en 2005 et accepte les conditions occidentales, dont l’interdiction d’enrichir de l’uranium à 20 %,
ce qui met fin aux recherches sur la
fusion.
En novembre 2013, l’Arabie
saoudite organise un sommet secret
réunissant à la fois les membres du
Conseil de coopération du Golfe et
des États musulmans amis [1]. En
présence de délégués du secrétaire
général de l’Onu, le président israélien Shimon Peres intervient par
vidéo-conférence. Les participants
concluent que le danger n’est pas la
bombe israélienne, mais celle dont
l’Iran pourrait un jour se doter. Les
Saoudiens assurent leurs interlocuteurs qu’ils prendront des initiatives.
La coopération militaire israélo-saoudienne est nouvelle, mais
les deux pays agissent de concert
depuis 2008, lorsque Riyad finança
l’expédition punitive « Plomb durci »
d’Israël à Gaza [2].
L’accord 5+1 ne sera rendu public qu’à la mi-2015. Durant
les négociations, l’Arabie saoudite multiplie les déclarations selon
lesquelles, elle se lancera dans une
course aux armements si la communauté internationale ne parvient pas
à contraindre l’Iran à démanteler son
programme nucléaire [3].
Le 6 février 2015, le président
Obama publie sa nouvelle « Doctrine
de sécurité nationale ». Il y écrit : «
Une stabilité à long terme [au Moyen-Orient et en Afrique du Nord] requiert plus que l’usage et la présence
de Forces militaires états-uniennes.
Elle exige des partenaires qui soient
capables de se défendre par euxmêmes. C’est pourquoi nous inves-
tissons dans la capacité d’Israël, de
la Jordanie et de nos partenaires du
Golfe de décourager une agression
tout en maintenant notre engagement indéfectible à la sécurité d’Israël, y compris par son avance militaire qualitative » [4].
Le 25 mars 2015, l’Arabie saoudite débute l’opération «
Tempête décisive » au Yémen visant
à rétablir le président yéménite renversé par une révolution populaire. Il
s’agit en fait d’appliquer l’accord secret israélo-saoudien d’exploitation
du champ pétrolier de Rub’al-Khali
[5].
Le 30 mars 2015, un état-major militaire commun est installé
par les Israëliens au Somaliland, un
État non reconnu. Dès le premier
jour, l’Arabie saoudite, l’Égypte, les
Émirats arabes unis, la Jordanie, le
Maroc et le Soudan y participent,
sous commandement israélien.
Le lendemain, 1er avril 2015,
la Ligue arabe, lors de son sommet
de Charm el-Cheick adopte le principe
d’une « Force arabe commune » [6].
Officiellement, il s’agit d’appliquer le
Traité de Défense arabe de 1950 pour
lutter contre le terrorisme. De facto,
la Ligue a validé la nouvelle alliance
militaire arabe sous commandement
israélien.
Les déclarations de l’analyste
saoudien Dahham Al-’Anzi, le 15
février 2016 sur Russia Today —immédiatement traduites et diffusées
par le service israélien du Memri—
ont eu un écho considérable dans
le monde arabe. Pourtant, aucun
responsable politique international,
pas même saoudien, ne les a commentées. Et Russia Today les a retirées de son site internet.
Les déclarations de Dahham
Al-’Anzi —un intellectuel proche
du prince Mohamed ben Salman—
laissent à penser qu’il ne parlait pas
d’une bombe atomique stratégique
(bombe A ou H), mais tactique
(bombe N). En effet, on ne voit pas
comment l’Arabie saoudite pourrait « protéger les Arabes » de « la
dictature » en Syrie en utilisant une
bombe atomique stratégique. Au demeurant, cela correspond à ce qui a
été déjà observé au Yémen. Cependant, rien n’est sûr.
Il est évidemment peu probable que l’Arabie saoudite ait fabriqué
elle-même une telle arme, sachant
qu’elle n’a absolument pas les compétences scientifiques en la matière.
Il est par contre possible qu’elle l’ait
achetée à un État non signataire du
TNP, Israël ou le Pakistan. Si l’on en
croit Duane Clarridge, c’est Islamabad qui aurait vendu son savoirfaire, mais dans ce cas, il ne peut
s’agir d’une bombe à neutrons
Que ce soit une bombe tactique
ou stratégique, l’Arabie saoudite
ayant signé le Traité de non-prolifération (TNP) n’avait pas le droit
de l’acquérir. Mais il suffirait au roi
Salman de déclarer avoir acheté cette
arme en nom propre pour ne pas
être concerné par le Traité. On sait
en effet que l’État d’Arabie saoudite est la propriété privée du roi et
que son budget n’est qu’une partie
de la cassette royale. On assisterait
alors à une privatisation des armes
Greater Brooklyn
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nucléaires ; un scénario jusqu’ici impensable. Cette évolution doit être
prise très au sérieux.
En définitive, tout laisse à penser que les Saoudiens ont agi dans le
cadre de la politique états-unienne,
mais qu’ils l’ont outrepassée en violant le TNP. Ce faisant, ils ont posé
les bases d’un Proche-Orient nucléarisé dans lequel l’Iran ne pourra
pas jouer le rôle que cheikh Rohani
ambitionnait de retrouver, celui de «
gendarme régional » pour le compte
de ses amis anglo-saxons.
Notes
[1] « Shimon Peres s’est exprimé devant le Conseil de sécurité
du Golfe, fin novembre », Réseau
Voltaire, 3 décembre 2013.
[2] « La guerre israélienne est
financée par l’Arabie saoudite », par
Thierry Meyssan, Réseau Voltaire, 6
janvier 2009.
[3] “Prospect of deal with Iran
pushes Saudi Arabia and Israel into
an unlikely alliance”, Kim Sengupta,
The Independent, March 30, 2015
[4] « Obama réarme », par
Thierry Meyssan, Réseau Voltaire, 9
février 2015.
[5] « Les projets secrets d’Israël et de l’Arabie saoudite », par
Thierry Meyssan, Réseau Voltaire,
22 juin 2015.
[6] « La Force “arabe” de
Défense commune », par Thierry
Meyssan, Réseau Voltaire, 20 avril
2015.
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capitalisme qui s’aggrave
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S
uite à la crise financière mondiale de
2008 et au ralentissement rapide de
l’économie mondiale en 2009, divers
économistes et experts bourgeois ont
avancé l’idée que les économies dites
BRICS – Brésil, Russie, Chine, Inde et Afrique du Sud – pouvaient constituer une
nouvelle base pour l’expansion du capitalisme mondial.
Les derniers vestiges de ce mythe
se sont effondrés cette semaine avec l’information que le gouvernement chinois
envisageait de supprimer des millions
d’emplois dans les industries de base qui
souffrent de vastes surcapacités, et que
le Brésil était entré dans une récession,
la plus profonde contraction peut-être de
son histoire.
L’affirmation que le groupe
BRICS, des pays à revenu faible et moyen en proie à des problèmes de retard
économique et dominés par les centres
du capital financier impérialiste, pourrait
en quelque sorte permettre une nouvelle
avancée au capitalisme mondial n’a jamais été que de l’économie-fiction.
Cette fiction a pu être maintenue
pour une courte période par le plan de relance initié par le gouvernement chinois,
comprenant des dépenses publiques de
500 milliards de dollars, et l’expan-
sion du crédit la plus rapide de l’histoire
économique.
Le boom chinois de la construction
et l’expansion de la capacité industrielle ont fait monter le prix des matières
premières et fourni un coup de pouce aux
pays exportateurs de matières premières.
Mais l’effondrement des produits dits
du « supercycle », reflété le plus immédiatement dans la chute du prix du
pétrole depuis 2014 et concernant toute
la gamme des matières premières industrielles, combiné aux sorties de capitaux
des « marchés émergents », a déclenché
une vague de destruction économique.
En plus de la situation économique
qui se détériore en Chine et au Brésil, la
Russie est en récession suite à la chute
des prix du pétrole. L’Afrique du Sud,
frappée par la chute des prix des métaux
et les réductions de milliers d’emplois
dans l’industrie minière, devrait bientôt
entrer en récession. L’Inde est toujours
présentée comme un «point lumineux»,
avec des taux de croissance de plus de 7
pour cent, mais son économie est minée
par des créances douteuses, la baisse des
marchés d’exportation et la stagnation
des salaires et des investissements privés.
La contraction du Brésil (3,8 pour
cent pour 2015) s’accélère; les données
publiées hier montrent que l’économie
a baissé de 5,9 pour cent au quatrième
trimestre de l’année par rapport à l’an-
Des leaders du BRICS – Brésil, Russie, Chine, Inde et Afrique du Sud
née précédente, alors que « l’ensemble
des composantes de la demande interne
a connu des baisses », selon l’agence de
statistiques du pays. Le Brésil est en voie
de subir la pire récession depuis le début
des statistiques officielles, une autre contraction d’au moins 3 pour cent étant
prévue pour cette année.
On ne peut saisir la pleine signification des annonces de la Chine et du
Brésil si on les examine de façon isolée.
Elles sont la manifestation de l’aggravation de la crise de l’économie capitaliste
mondiale dans son ensemble et soulignent que l’effondrement commencé avec
le krach de 2008 est entré dans une nouvelle étape.
L’effondrement total de l’économie
mondiale dans le sillage de la pire crise
financière depuis les années 1930 n’a
été empêché que par l’injection par les
banques centrales de milliers de milliards
de dollars de liquidités dans le système
financier, afin de soutenir les banques et
les sociétés de crédit, ainsi que l’expansion économique de la Chine.
Ce processus s’est arrêté brusquement. A mesure que le « modèle de
croissance » des BRICS se désintègre, les
conditions apparaissent pour un autre
désastre financier. L’ancien gouverneur
de la Banque d’Angleterre Mervyn King
a récemment averti que l’effondrement
de 2008 avait été la « défaillance d’un
système », et que sans une solution au «
déséquilibre » dans l’économie mondiale,
seaux: à nommer;
Le pont de la Petite-Guinaudée: à
nommer;
Le pont sur la rivière Glace: à
nommer.
Immortalisation des grandes bâtisses et figures institutionnelles:
Le Lycée Nord Alexis à doter
d’une salle des pas perdus: anciens di-
recteurs et professeurs;
Au Collège Saint-Louis: salle des
bienfaiteurs, anciens directeurs et professeurs;
À l’ancien site du Collège Alain
Clérié: une plaque en hommage à ses
fondateurs ;
Au Parc Saint-Louis: une galerie
de photos des anciens dirigeants de la
ligue jérémienne de football, ainsi que
celles des clubs.
Au Tribunal Civil de Jérémie:
Aréopage des célèbres juges et avocats
de la ville.
Ban m blakawout mwen souple
Se li m ap tann pou konte lajan mwen
Ban m blakawout mwen souple
Se li mwen bezwen pou manyen
madanm mwen
Ban m blakawout mwen souple
San blakawout la nou pa ka
fonksyone
Ban m blakawout mwen souple
Depi maten m leve m anvi fè magouy
mwen
M pa ka fè magouy mwen
Ban m fènwa mwen
Ban m blakawout mwen souple
Ban m fènwa mwen
Ban m blakawout mwen souple
Se li mwen bezwen pou m jete bilten
mwen
Ban m blakawout mwen souple
Se li mwen bezwen pou m mate konpa mwen
Ban m blakawout mwen souple
Tout fanatik yo ap tann li pou yo
pran filing
Ban m blakawout mwen souple
pou fè faskare ak konsepsyon machis
ki dominan nan mitan popilasyon an
ak vyolans kont fanm ki vin pi grav
sèjousi. Pou komemore 8 mas la òganizasyon fanm yo òganize rankont,
konferans ak deba sou mouvman
feminis la ak defi yo genyen pou leve.
Suite de la page (7)
Construction d’un Mémorial pour les
victimes de l’air et de la mer;
Identification nominale des ouvrages d’art de la Grand-Anse:
Le pont sur la rivière Grand
‘Anse: Pont Dumarsais Estimé;
Le pont sur la Voldrogue: à nommer ;
Le pont sur la rivière des Ro-
Haïti Connexion Network 21
Février 2016
une nouvelle catastrophe était probable «
plus tôt que tard ».
Au lieu d’un retour à des conditions dites « normales », le système financier est de plus en plus dysfonctionnel, le programme d’« assouplissement
quantitatif » (c’est-à-dire l’inondation des
marchés avec de l’argent) allant maintenant jusqu’à l’introduction de taux d’intérêt négatifs et de rendements négatifs
sur les obligations.
Environ un quart du produit intérieur brut mondial est produit dans les
pays qui connaissent des taux d’intérêt
négatifs, suite à la décision de la Banque
du Japon fin janvier de commencer à faire
payer l’argent déposé auprès d’elle.
Au lieu d’être un stimulus pour le
système financier, la décision prise par
le Japon a jeté les marchés dans la tourmente. Il y a des préoccupations croissantes sur combien de temps les modèles
d’affaires des grandes banques, fonds
de pension et compagnies d’assurance,
qui investissent dans des titres gouvernementaux, peuvent rester viables dans
ce que le Financial Times a caractérisé
comme « Le pays du rêve » des taux
négatifs. « Les investisseurs sont censés
acheter des obligations super-sûres pour
éviter le risque de faire des pertes sur des
paris plus risqués. Maintenant, ils font la
queue pour faire une perte garantie sur ce
papier super-sûr, » a noté ce journal.
L’aggravation
de
la
crise
économique et financière engendre des
bouleversements politiques violents. Cette
semaine, suite à de nouvelles preuves
suite à la page(18)
GREAT LEGACY
AUTO SCHOOL
Suite de la page (6) Blakawout
Wo, non, non ,non
Wo, non, non, non
Wo, non, non, non
Ban m fènwa mwen
Ban m blakawout mwen souple
Ban m fènwa mwen
Ban m blakawout mwen souple
Se li mwen bezwen pou mwen fè magouy mwen
Woy, yo bay li !
Mizik Mizik
Suite de la page (6) 8 mas 2016: dwa egalego pou fanm...
fanm pou pi bon kondisyon travay
ak dwa pou yo vote. Premye moun
ki pwopoze pou genyen yon Jounen
Entènasyonal Fanm se Clara Zetkin
(non jennfi : Clara Eissner), yon anseyan, jounalis ak fanm politik maksis alman. Li te fè pwopozisyon sa a
an 1910, nan yon konferans fanm
sosyalis nan vil Kopennag. Ane apre
a, 19 mas , yon milyon fanm ak gason defile nan manifestasyon nan peyi
Almay, Otrich, Dànmak ak Suis. An
1921 Lenin deklare 8 mas Jounen
Fanm yo. Clara Zetkin te kwè fanm
fèt pou travay pou yo gen plis otonomi. Ositou li te revandike egalite
total nan dwa sosyal ak pwofesyonèl
pou fanm yo.
An Ayiti feminis yo ap mennen
gwo batay sa a nan endiferans rès sosyete a epi san soutyen leta. Yo gen
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/
x
7
8
9
-
4
5
6
+
2
3
1
0
Haiti Liberté/Haitian Times
=
15
Suite de la page (12)
Que faire ?
Je suis désespérément désolé pour
les enfants de Berta, sa mère, ses
frères et sœurs, sa famille et ses
amis à La Esperanza et pour le
Honduras et les Amériques. Mon
cœur aujourd’hui est une nouvelle
fois brisé par cet ordre mondial hu-
main dans lequel nous vivons.
Autant une partie de moimême meurt avec Berta, autant une
énorme part de cette femme continue de vivre.
Que faire ? Faire ce que Berta ferait, ce qu’elle a toujours fait.
Vivre, se dresser et lutter ensemble.
Se tenir la main. Se faire des accolades (abrazos). Communiquer et
connecter avec les nombreuses victimes de l’ordre mondial. Et toujours vivre, se dresser et lutter contre
toutes les injustices et les inégalités,
toutes les discriminations, toutes les
activités de destruction industrielles
de la planète, de notre Terre-Mère,
parce qu’un autre monde est nécessaire et tout à fait possible.
Merci
Berta.
Tu
nous
manqueras grandement. Tu es aussi
si aimée et respectée !
En février, le rôle du virus dans
la microcéphalie s’est précisé quand
plusieurs équipes ont rapporté la
présence du virus dans le liquide
amniotique, et même le cerveau
d’un fœtus microcéphale, signe qu’il
était capable de franchir le placenta
et de se développer dans les cellules
nerveuses fœtales à l’abri du système immunitaire maternel. Il restait
à prouver la nocivité directe du virus
Zika sur ces cellules, et c’est ce que
suggère donc cette première étude.
teinte du développement cérébral,
et cela prendra du temps de déceler
des séquelles psychomotrices plus
légères chez d’autres enfants» précise Laurent Kaiser. La détection
de microcéphalie par échographie
à partir du troisième trimestre n’est
pas facile et pas toujours évidente
même à la naissance. De plus, le
virus n’est plus détectable dans le
sang une semaine après l’infection,
ce qui empêche le dépistage des
grossesses à risque. Enfin, la découverte du virus dans le sperme plus
d’un mois après infection et les cas
d’infection par voie sexuelle rapportés aux États-Unis et en France
compliquent encore la tâche d’identifier les femmes à risque.
Cette étude confirme l’effet
tératogène du virus Zika, et il paraît
énorme pour une infection virale. -
Laurent Kaiser, directeur du laboratoire de virologie des Hôpitaux universitaires de Genève.
Face à de telles incertitudes,
des études prospectives de grossesses ont été rapidement engagées. Les
résultats préliminaires de la première
d’entre elles, menées par des chercheurs brésiliens et américains, ont
été publiés le 4 mars également dans
le New England Journal of Medicine. Ils révèlent que sur 42 femmes
de Rio de Janeiro infectées par le
virus au cours de leur grossesse,
douze d’entre elles portaient des
fœtus présentant des anomalies du
développement du système nerveux
ou un retard de croissance visibles
par échographie, dont deux étaient
décédés in utero. Ce diagnostic a été
confirmé à l’accouchement pour huit
d’entre eux. «Cette étude confirme
l’effet tératogène du virus Zika, et
il paraît énorme pour une infection
virale», ajoute Laurent Kaiser. D’autres études plus vastes sont aussi
prévues auprès de six mille femmes
enceintes au Brésil et sur cinq mille
en Guadeloupe, en Guyane et en
Martinique sous l’égide de l’Inserm.
Une lueur d’espoir cependant
vient du fait que les populations infectées par le virus sont ensuite immunisées pour la vie. L’épidémie qui
aurait affecté plus de 160 000 personnes en Polynésie française s’est
ainsi éteinte après quelques mois.
Fin février, le virus ne circulant plus
dans l’archipel, les autorités sanitaires ont annoncé qu’il n’y avait
plus de risque connu de contamination pour les voyageurs.
prime abord que cette Commission de
vérification ou d’évaluation afin de savoir si l’on peut continuer le processus
ou s’il faudrait tout reprendre à zéro.
La fameuse table rase. C’est le cas du
Groupe des huit totalement mis à l’écart
des grandes manœuvres politiques en
cours. C’est le grand oublié de cette
« Révolution » de Palais, disent certains.
On n’entend plus parler du G8
depuis le départ du Président Martelly
comme si toutes les institutions du pays
se mettaient subitement à fonctionner
de manière normale. Samuel Madistin
qui fait office de Porte-parole du groupe
se contente de pondre des communiqués
pour la presse que personne ne prend au
sérieux. Alors que pour d’autres, les difficultés pour le Président Privert de faire
avaliser son Premier ministre au Parlement depuis bientôt deux semaines sont
le signe que le pays est loin de sortir du
marasme politico-institutionnel dans lequel il est plongé. De l’avis général, l’opposition radicale sera la grande perdante
du processus en cours. Un signe qui ne
trompe pas : le retour au Palais national
de l’équipe de l’ancien Président René
Préval. Selon ce qui se dit dans certains
cercles politiques de Port-au-Prince,
l’objectif de ces hommes, entre autres
Jean Max Bellerive, ancien Premier
ministre, Joanas Gué, ex-ministre de
l’Agriculture et Kelly C. Bastien, ancien
Président du Sénat sous l’ère Préval qui
encerclent l’ancien sénateur des Nippes
au Palais est simple : préparer la route
à un CEP et une Commission de vérification qui seraient favorables à une
mise à plat de tout le processus afin de
permettre au candidat de Vérité, le professeur Jacky Lumarque, de pouvoir briguer la présidence de la République sans
aucune difficulté cette fois-ci.
Personne, en effet, ne croit qu’une
Commission quelconque va venir dire
qu’il faut exclure le candidat de PHTK,
Jovenel Moïse du processus ou confirmer les résultats que le CEP de PierreLouis Opont avait publié donnant un
second tour entre Jude Célestin et Jovenel Moïse. Ni Maryse Narcisse de Fanmi
Lavalas ni Moïse Jean-Charles de Pitit
Dessalines ne l’accepteraient. Alors, il y
aura une décision à la Salomon : tout le
monde retournera aux urnes. Ce qui ne
trouvera certainement pas de consensus. Mais ce qui permettra au Président
Jocelerme Privert de sortir par une pirouette politique sans se fâcher avec
tout le monde, comme c’est le cas avec
PM KP et les dizaines de prétendants
de Premiers ministrables. Enfin, n’étant
pas encore l’émanation du Parlement
puisqu’il n’a pas encore eu la bénédiction de celui-ci, Fritz Jean n’a toujours
pas mis les pieds à la Primature. C’est
le Secrétaire général de cette institution,
en l’absence d’un Premier ministre, qui
fait tourner ladite institution et reste en
contact permanent avec la présidence de
la République.
Bar du Boulevard
AMBIANCE
EXPRESS
(J’ai rencontré Berta en 1998.
Rights Action a soutenu COPINH et
le travail de Berta et sa lutte depuis
ce temps là. Berta et sa famille sont
devenues des amis proches au fil du
temps. Graham Russell)
Indian Country 4 Mars 2016
~ Traduit de l’anglais par
Résistance 71 ~4 Mars 2016
Suite de la page (13)
le contexte de l’épidémie. Plus préoccupant, ce flou dans le suivi sanitaire
des grossesses a aussi permis à deux
associations argentine et brésilienne
de propager peu après la rumeur sur
internet qu’un produit chimique, le
pyriproxyfène, était en cause dans
les malformations congénitales. Ce
produit était effectivement ajouté
depuis 2014 à l’eau des réservoirs
pour détruire les larves de moustique
dans l’État du Pernambouc, région
défavorisée du Nordeste justement
la plus touchée. Derrière cette accusation sans fondement scientifique
était visé le fabricant japonais du
produit, désigné comme un associé
d’une filiale de la firme américaine
Monsanto. Pourtant, cet agent est
recommandé par l’OMS pour son
innocuité et utilisé depuis longtemps
dans plusieurs pays.
Déclaration obligatoire
Il est désormais nécessaire de déterminer dans quelles conditions
l’infection virale peut affecter le
développement du fœtus et quelles
peuvent en être les conséquences.
«La microcéphalie pourrait n’être
que la forme la plus extrême de l’at-
Le temps 5 mars 2016
Suite de la page (3)
parlementaires, soit de dire clairement
qu’ils voteront en faveur de la Déclaration de politique générale de Fritz Jean,
c’est le cas de Fanmi Lavalas, soit de
rester discret en attendant qu’il vienne
défendre sa politique au Parlement,
exemple VERITE, soit de dire tout le
mal qu’ils pensent de lui, le cas de OPL.
Mais, en dehors des formations politiques, il reste la position des groupes
parlementaires ou des élus eux-mêmes
que ce soit au Sénat ou à la Chambre
basse.
La tendance n’a pas bougé d’un
iota depuis la nomination de Fritz Jean.
D’ailleurs, certains députés et sénateurs
se radicalisent. Ils estiment que celui-ci
ne peut être un PM de consensus dans
la mesure où il n’a pas été nommé selon
les règles. Très remontés, ils croient savoir aussi que l’ancien Gouverneur de la
Banque de la République d’Haïti (BRH)
est trop lié avec les anciens pouvoirs Lavalas. Selon eux et parlant le langage de
Sauveur Pierre Etienne du G8, Fritz Jean
n’est pas issu d’un compromis politique,
mais d’un « coup d’Etat parlementaire »
fomenté par Jocelerme Privert avec
le soutien de sa majorité sénatoriale
sans l’assentiment du Président de la
Chambre des députés, Cholzer Chancy,
qui l’avait mis en garde sur ce choix
n’ayant aucune chance de faire consensus au Parlement. Sur ce plan, le PM
nommé fait face à d’énormes difficultés
pour constituer son gouvernement de
consensus en effet. Puisque, voilà déjà
quinze jours qu’il est nommé, alors que
son gouvernement n’est toujours pas
effectif.
Et on a du mal à croire qu’il sera
reçu cette semaine au bicentenaire par
les sénateurs qui n’ont pas encore vérifié ses papiers. Ils attendent d’abord le
verdict de leurs collègues députés sur le
dossier. Installé dans un grand hôtel à
Pétion-Ville, faute d’entente avec l’ancien PM KP, Fritz Jean reçoit et consulte
sans arrêt. Dans la première ébauche
de son gouvernement, en accord avec
le Président de la République, il avait
proposé à Madame Mirlande Manigat et
Edgard Leblanc Fils d’entrer au gouvernement. Ces derniers ont décliné l’offre.
La villa d’Accueil ou rien pour eux. En
revanche, l’ancien sénateur du Centre,
Simon Dieuseul Desras et l’actuel sénateur de l’Artibonite, père Anick François
Joseph, sont respectivement pressentis
pour le ministère de la Justice et de la
Sécurité Publique et celui de l’Intérieur et
des Collectivités Territoriales. Les deux
intéressés ne démentent pas.
Difficile consensus donc. D’un
côté, certains soutiennent l’équipe de
Jocelerme Privert juste pour lui donner
le temps de former une Commission
de vérification électorale et un Conseil
Electoral Provisoire (CEP) crédible avec
neuf nouveaux membres. C’est le cas de
Moïse Jean-Charles de la Plateforme Pitit Dessalines et de Maryse Narcisse de
Fanmi Lavalas. D’ailleurs, pour couper
court aux détracteurs de Fanmi Lavalas
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16
qui veulent faire croire que ce parti est
au Palais national, Maryse Narcisse a
été claire « Lavalas n’est pas au pouvoir, il a favorisé l’arrivée de ce pouvoir » assure-t-elle. Pour bien se faire
comprendre, elle appelle ses partisans à
la mobilisation et à la vigilance.
Idem pour l’ancien sénateur du
Nord, Moïse Jean-Charles, allant encore
plus loin en donnant quatre jours francs
au chef de l’Etat pour constituer cette
Commission de vérité sur les scrutins
de l’année dernière. Sinon, Petit Dessalines n’est pas responsable du sort
de Jocelerme Privert au Palais national.
C’est pourquoi en fait, Pitit Dessalines
ne participera pas au prochain gouvernement. Mais d’autres ne réclament de
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Vol. 9 • No. 35 Du 9 au 15 Mars 2016
A Travers le monde
Barack Obama prolonge d’un an les
sanctions contre le Venezuela
L
e président des Etats-Unis, Barack
Obama a ratifié ce jeudi une prolongation d’un an de l’”urgence nationale”
décrétée en 2015 sur le Venezuela où,
selon ce qu’il indique “la situation ne
s’est pas améliorée” et “le Gouvernement continue à éroder les garanties
des droits de l’homme”.
Obama a ratifié en mars de
l’année dernière un ordre exécutif
par lequel il élargissait les sanctions à
certains fonctionnaires de l’Exécutif
vénézuélien en évoquant la “situation
critique du pays”. Pour proroger cet ordre, le président a allégué que le Venezuela continue à souffrir “de la persécution des opposants politiques, de
restrictions à la liberté de la presse, de
l’usage de la violence et de violations
des droits de l’homme”.
Barack Obama
Dans l’ordre étendu, Obama a
déclaré que la situation au Venezuela
constitue “une menace inhabituelle et
extraordinaire pour la sécurité nationale et la politique étrangère des EtatsUnis”, c’est pourquoi il a déclaré “une
urgence nationale pour affronter cette
menace”.
La déclaration “d’urgence nationale” est un outil sur lequel compte le
président des Etats-Unis pour appliquer
des sanctions contre un pays dans certaines circonstances et qui lui permet
d’aller au-delà de ce qui est approuvé
par le Congrès.
L’ordre exécutif autorise aussi le
Département du Trésor à imposer plus
de sanctions contre ceux dont on détermine qu’ils ont commis “des actions ou
fait des politiques qui sapent les processus ou les institutions démocratiques”
ou qui auraient commis des violations
des droits de l’homme dans des protestations au Venezuela, selon la Maison
Blanche.
Cubadebate, 4 mars 2016
Traduction Françoise Lopez
Bolivar Infos 5 Mars 2016
Brésil : Lula, soupçonné de corruption,
interrogé par la police
L
’ancien président brésilien Lula,a
été entendu vendredi par la police
fédérale qui a perquisitionné son domicile. Les policiers l’ont interrogé sur de
présumés délits de corruption et blanchiment d’argent dans le cadre du vaste
scandale Petrobras.
Luiz Inacio Lula da Silva, 70
ans, a été conduit au siège de la police
fédérale de l’aéroport de Congonhas
(Sao Paulo) pour l’interrogatoire. Des
dizaines de partisans et d’adversaires
de l’ancien dirigeant de gauche s’étaient
massés dans le hall pour manifester, en
venant parfois aux mains.
Auparavant, la police fédérale
avait «mené des fouilles et perquisitions
chez Lula (à Sao Paulo), à l’Institut
Lula et chez plusieurs de ses collaborateurs et membres de sa famille», a déclaré à l’AFP José Chrispiniano, attaché
de presse de l’ex-président brésilien et
de la fondation portant son nom.
Une armée de policiers et
d’enquêteurs
Dans un communiqué, la police a de
son côté précisé que l’opération «Lavage Rapide» avait mobilisé «près de
200 policiers et 30 inspecteurs des
impôts» en exécution de «44 mandats
judiciaires, dont 33 mandats de fouilles
et perquisitions et 11 mandats d’amener dans les Etats de Rio de Janeiro, Sao
Paulo et Bahia».
Selon le procureur Carlos Fernan-
L’ancien président du Brésil Luiz
Inacio Lula da Silva a été entendu
par la police fédérale de son pays
do dos Santos Lima, l’ex-chef d’Etat
a bénéficié de «beaucoup de faveurs»
de la part de grandes entreprises du
bâtiment, accusées de corruption dans
le scandale Petrobras. Celles-ci lui ont
versé environ 30 millions de reais (7,7
millions de francs) constitués de dons
et d’honoraires pour des conférences,
a-t-il déclaré.
Triplex et maison de campagne
«Les faveurs sont nombreuses et difficiles à évaluer. Il est plus facile de
quantifier les travaux effectués dans
l’appartement triplex et la maison de
campagne», qui auraient été financés
par de l’argent du réseau de fraudes
autour de Petrobras, a-t-il ajouté. Le
procureur n’envisage toutefois pas de
demander l’incarcération de l’ancien
chef d’Etat à l’heure actuelle.
Lula a déjà nié à plusieurs reprises être le propriétaire de ce triplex, situé
Venus
dans la cité balnéaire de Guaruja (Sao
Paulo), ou de la maison de campagne.
Dans un communiqué, l’Institut Lula a
déploré l’action de la police, «arbitraire,
illégale et injustifiable». Selon lui, «la
violence pratiquée aujourd’hui contre
l’ex-président Lula et sa famille» constitue «une agression contre l’Etat de
droit».
Lula, au pouvoir de 2003 à 2010,
reste une figure illustre de la politique
brésilienne. Son destin est étroitement
lié à celui de l’actuelle présidente Dilma
Rousseff et du Parti des travailleurs (PT,
gauche) qu’il a fondé en 1980, à la fin
de la dictature.
«Révélations filtrées, sélectives et
illégales»
Lancée en 2014, l’enquête sur le scandale Petrobras a mis au jour un système
de trucage systématique des marchés
passés entre le géant pétrolier contrôlé
par l’Etat et 16 entreprises, donnant
lieu à des commissions de 1 à 3% sur
chaque contrat dont une partie était
reversée à des élus de la coalition au
pouvoir.
L’opération «Lavage rapide» intervient au lendemain d’une avalanche
de nouvelles accusations de corruption
dans le scandale Petrobras avec notamment la déclaration d’un sénateur
impliquant, selon la presse, Rousseff
suite à la page(18)
Cuba: déclaration du
gouvernement révolutionnaire
sur prorogation du décret
d’Obama sur le Venezuela
L
e
Président
des
Etats-Unis
d’Amérique a décidé de proroger
pour un an la validité de l’Ordre Exécutif 13692 signé le 8 mars 2015
qui déclarait l’”urgence nationale” en
considérant que la République Bolivarienne du Venezuela constitue “une
menace inhabituelle et extraordinaire
pour la sécurité nationale et la politique
étrangère des Etats-Unis”.
Le prétexte invoqué pour prendre
cette décision est que “la situation au
Venezuela décrite dans l’Ordre Exécutif
13692 signé le 8 mars 2015 ne s’est
pas améliorée” et à la suite, sont renouvelées les accusations bien connues sur
de soi-disant violations des droits de
l’homme, la persécution et les arrestations arbitraires d’opposants politiques,
les restrictions à la liberté de la pres-
Le Président du Venezuela
Nicolás Maduro
se, entre autres, attribuées au gouvernement vénézuélien.
Cette nouvelle action injustifiée contre une nation sœur, pacifique
et solidaire de Notre Amérique ignore l’indignation et le rejet qu’a
suite à la page(18)
Equateur: le nouveau ministre des
Affaires étrangères demande la
libération d’Assange
Le fondateur de WikiLeaks Julian Assange sur le balcon de l’ambassade
équatorienne à Londres avec le linguiste et philosophe Noam Chomsky, le
25 novembre 2015
L
e nouveau ministre équatorien
des Affaires étrangères Guillaume
Long a appelé Londres et Stockholm
à redonner au fondateur de WikiLeaks
Julian Assange, réfugié depuis plus de
trois ans à l’ambassade d’Equateur en
Grande-Bretagne, sa liberté de mouvement.”Le dossier Julian Assange va
évidemment être important”, a déclaré
Long, qui a pris ses fonctions vendredi
en remplacement de Ricardo Patiño, qui
a lui-même récupéré le portefeuille de
la Défense.
“Une fois encore, nous exhortons
(Londres et Stockholm) à respecter la
décision du groupe de travail des Nations unies” qui a appelé en février à
mettre fin à sa “détention arbitraire”,
a-t-il ajouté, lors de sa première conférence de presse.
Les
gouvernements
britannique et suédois avaient immédiatement rejeté cet avis, Londres laissant
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17
Suite de la page (15)
de déflation et de stagnation continue
et à une sortie possible de la GrandeBretagne de l’UE, les économistes du
Crédit Suisse ont averti dans une note
de recherche intitulée « Close to the
Edge » (Au bord du précipice) que la
récession en Europe pourrait engendrer l’effondrement de la zone euro.
« Si la zone euro devait retomber de
nouveau dans la récession, il n’est
pas sûr qu’elle durerait, » ont-ils dit.
En Amérique latine, la spirale
descendante de l’économie brésilienne
fait partie du naufrage du « virage à
gauche» de la politique bourgeoise,
qui dépendait des exportations vers la
Chine. Aux Etats - Unis, l’aggravation
de la crise du système économique et
politique a conduit à l’émergence d’un
politicien fascisant, Donald Trump,
comme principal candidat à la présidentielle du Parti républicain.
La faillite totale de l’ordre capitaliste n’est nulle part exprimée de
façon plus marquante qu’en Chine.
Le régime stalinien chinois avait
promis que la restauration du capitalisme ouvrirait la voie à « la montée
pacifique » du pays et surmonterait
les séquelles de décennies de retard
économique. Son programme a tourné
à la catastrophe.
D’une part, la croissance
économique de la Chine l’a placée
directement dans le collimateur du
mastodonte militaire américain, qui
considère son ascension comme une
menace à la domination politique et
militaire américaine. D’autre part,
le capitalisme chinois n’a pas de «
caractéristiques particulières » mais
s’avère être affligé des mêmes contradictions que le système dans son ensemble; à présent celles-ci menacent
directement les emplois et les moyens
de subsistance de centaines de millions de gens.
Comme l’a démontré la réunion
du G-20 le week-end dernier, la bourgeoisie et toutes ses agences n’ont
Suite de la page (17)
et Lula. «Ces révélations filtrées, apocryphes, sélectives et illégales doivent
être rejetées et leur origine rigoureusement tirée au clair car elles bafouent
la loi, la justice et la vérité», a réagi la
présidente dans un communiqué.
Un groupe de juristes soutenus
par l’opposition a lancé fin 2015 une
procédure de destitution à l’encontre de
Mme Rousseff, l’accusant d’avoir maquillé les comptes publics.
Ramifications en Suisse
Jeudi, la Cour suprême avait annoncé que le président de la Chambre
des députés Eduardo Cunha, rival de
Mme Rousseff, sera jugé dans le cadre
de ce même scandale. Il est soupçon-
né d’avoir reçu au moins cinq millions
de dollars de pots-de-vin. Il fait aussi
l’objet d’une enquête sur des présumés
comptes bancaires secrets en Suisse alimentés par l’argent de Petrobras.
Le 24 février, le Ministère public
de la Confédération (MPC) avait arrêté
un Brésilien dans le cadre de cette affaire. Cet homme avait tenté de faire
sortir de Suisse des valeurs patrimoniales et se trouve en détention provisoire
pour trois mois en raison du risque de
collusion et de fuite. Le MPC avait de
forts soupçons sur sa participation au
versement de pots-de-vin à d’anciens
dirigeants de Petrobras.
Le Courrier 4 mars 2016
pas de solution économique à la crise
grandissante. Au lieu d’une collaboration face à l’accumulation des problèmes, le système capitaliste mondial
dans son ensemble se caractérise par
des conflits de plus en plus acharnés.
Mais il y a une chose sur laquelle ils
sont d’ accord: que la classe ouvrière
doive payer pour le chaos du système
auquel ils président.
Il n’y a pas de solution à l’effondrement économique dans le cadre de
l’ordre politique actuel. Le capitalisme
mondial se dirige vers une catastro-
augmentation entre 2000 et 2010
de 265 millions de nouveaux travailleurs rien qu’en Chine, au Brésil
et en Inde. L’énorme force objective
de la classe ouvrière, cependant, ne
peut se réaliser qu’à travers une lutte
politique pour son unification sur un
programme socialiste international, supportée par la construction du
Comité international de la Quatrième
Internationale, le parti mondial de la
révolution socialiste
Wsws 4 mars 2016
Suite de la page (17) Cuba: déclaration du gouvernement révolutionnaire sur prorogation du..
suscités au VII° Sommet des
Amériques à Panamá la promulgation
de cet Ordre insolite. Cela démontre
que l’intervention dans les affaires
intérieures du peuple vénézuélien
n’a pas changée et que l’objectif de
renverser la Révolution Bolivarienne
reste en vigueur.
Le Gouvernement Révolutionnaire de la République de Cuba demande l’élimination de l’Ordre Exécutif 13692 et réaffirme résolument
son soutien loyal et inconditionnel et
celui de notre peuple à la République
Bolivarienne du Venezuela sœur, au
gouvernement légitime du Président
Nicolás Maduro et à l’union civique
et militaire du peuple bolivarien qui
lutte pour maintenir la paix, l’ordre
constitutionnel et les conquêtes de
sa Révolution face aux tentatives
de déstabilisation de l’opposition intérieure encouragée par les résultats
des élections législatives qui démentent les arguments fallacieux utilisés
pour proroger l’ Ordre Exécutif.
Nous appelons les gouvernements et les peuples de notre région à réclamer que soient respectés
les postulats de la Proclamation de
l’Amérique Latine et des Caraïbes
comme Zone de Paix signée par les
chefs d’Etat et de gouvernement au
II° sommet de al CELAC qui a eu lieu
à La Havane en janvier 2014.
La Havane, 4 mars 2016
Traduction Françoise Lopez
Bolivar Infos 6 Mars 2016
Suite de la page (17) Equateur: le nouveau ministre des Affaires étrangères demande...
entendre qu’Assange serait arrêté
s’il mettait un pied hors de l’ambassade.”Cela nous semble très inquiétant
et grave que cette décision ne soit pas
respectée. Cela crée un précédent qui
est néfaste”, a jouté Guillaume Long.
Visé par un mandat d’arrêt européen émis par des magistrats suédois, Julian Assange vit reclus depuis
plus de trois ans à l’ambassade
d’Equateur à Londres. Personnage
controversé, défenseur héroïque des
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même dans les milieux économiques
et politiques dirigeants. Mais comme
l’expliquait Marx, jamais un problème
ne se produit dans le cours du développement humain, sans qu’il y ait en
même temps émergence des conditions matérielles pour sa résolution.
C’est là la signification de la
croissance massive de la classe ouvrière internationale au cours des
dernières trois décennies, le résultat
de la mondialisation de la production capitaliste. Cela comprend une
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mal d’attention pour ses détracteurs,
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Julian Assange nie le viol dont il est
accusé en Suède.
Il refuse de se rendre dans ce
pays de peur d’être extradé vers les
États-Unis, où il pourrait se voir reprocher la publication par WikiLeaks,
en 2010, de 500.000 documents
classés secret défense sur les interventions en Irak et Afghanistan et
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Vol. 9 • No. 35 Du 9 au 15 Mars 2016
Personnage de la semaine
François-Marie Michel, un rassembleur !
Par Leslie Eustache
F
rançois-Marie Michel est né au Cap
Haïtien, où il a fait ses études primaires. Par la suite, après ses études
secondaires à Port au Prince, il est
retourné dans sa ville natale pour
entamer des études supérieures, où
il a obtenu un diplôme en droit. Très
tôt dans la vie, ses défunts parents,
M. et Mme Magloire lui ont inculqué
l’amour et l’importance des études.
C’est dans l’enseignement au
niveau secondaire qu’il va faire ses
premières armes dans la vie, particulièrement au Collège Notre Dame.
Parmi ses anciens élèves, on peut citer
l’ex- président Jean Bertrand Aristide
et l’actuel premier ministre provisoire
nommé, M. Fritz Alphonse Jean. Le
professeur François-Marie Michel a été
un collaborateur d’Ulrick Pierre-Louis
de l’orchestre Septentrional, l’ensemble musical le plus ancien de l’histoire
de la musique haïtienne.
C’est en 1974 que François
s’établit définitivement aux EtatsUnis, laissant le pays physiquement,
mais restant toujours attaché à la
mère-patrie, jusqu’à date, en âme et
en esprit. Croyant, fervent catholique,
il assistait régulièrement aux services
religieux à l’église Sainte Thérèse
d’Avila à Brooklyn et même en était
devenu un membre très actif. Son
amour pour l’enseignement et son
désir d’aider ses semblables l’avaient
poussé à mettre ses compétences au
profit de cette communauté religieuse.
A l’époque, il a développé un
rapport cordial avec les membres de
cette église apportant la lumière dans
l’esprit de beaucoup de fidèles et amis.
A sa façon il a aidé ceux et celles qui
ne savaient ni lire ni écrire, et grâce
à son altruisme il leur a appris à embrasser la lecture et l’écriture. Voyant
avec quelle dévotion, amour et patience il s’était mis à la tâche, le curé
de l’église d’alors l’avait même encouragé à mettre son talent au service
de la communauté en général.
Il faut reconnaitre que c’est
grâce à cette idée là, quelques années plus tard, qu’il a pris la décision
de prendre des mesures conduisant à
mettre sur pied une émission de radio.
Alors, avec l’aide d’un ami, il avait fait
application pour une heure d’antenne
dans une Station de Radio éducative,
appartenant à la ville de New York,
la 91,5 FM. A l’époque des élections
présidentielles haïtiennes de 1990,
un espace était devenu vacant et on
le lui avait une offert, ce qu’il accepta
volontiers. Ainsi fut née l’émission :
Radio Samba.
L’un des objectifs de François
était d’aider ses compatriotes à élever
leur niveau de conscience collective,
sensibiliser les masses, et promouvoir
notre culture. Ce n’est pas sans raison que son langage de choix a été
le créole car ; pour lui, c’est l’un des
éléments les plus importants de notre
culture. Il avait utilisé un format qui
lui avait permis d’atteindre la conscience d’une très grande partie de la
communauté et de faire avancer ses
objectifs.
Après le coup d’état du 30 septembre 1991, François est devenu
très engagé dans la lutte pour le le
retour de la démocratie en Haïti. Son
militantisme était apparent à travers
son émission de radio ainsi qu’à travers sa participation à diverses formes
d’activités visant à contrer le coup
d’État et ramener l’ordre constitutionnel dans le pays. Même quand
l’émission n’existe plus aujourd’hui,
beaucoup de compatriotes continuent
encore à appeler François du surnom
de Samba, une façon de lui rendre
hommage pour cette émission de chaque vendredi soir. A l’époque, qui
d’ailleurs pouvait se passer de Radio
Samba, compte tenu de son originalité
dans la programmation ?
En 1995, travaillant au consulat
haïtien de New York comme Chargé
de Mission, François y avait trouvé
l’opportunité de remplir une tâche qui
lui tenait à cœur depuis belle lurette,
François-Marie Michel
celle de réunir toutes les associations
régionales dont la mission serait de
contribuer au développement de leurs
localités respectives en Haïti. François
avait alors décidé de créer un organisme de cadre, soit la Fédération des
Associations Régionales Haïtiennes
à l’Etranger (FARHE) pour tenter de
coordonner leurs contributions à des
projets de développement.
Membre de Konbit Ayisyen pou
kore Lakay (Kakola), François reste
un diseur, un homme de théâtre. Ce
patriote vit actuellement en Floride,
mais fait la navette, par occasion, entre New York et Miami. Une des caractéristiques de François, c’est qu’il
est persistant, patient. Il a l’étoffe
d’un combattant. Il est celui qui ne
va pas lâcher à cause d’un échec ou
de conditions qui ne sont pas encore
réunies. C’est un homme qui ne cesse
de rêver, de créer des projets comme
en témoigne sa dernière organisation
en date l’Asosyasyon Nasyonal Ayisyen pou Ayiti Devlope, (ANAYAD),
toujours dans le but ultime d’offrir une
plateforme de développement à ses
compatriotes et notamment pour essayer de sortir son pays de son mauvais pas.
D’habitude, François ne parle
pas sans son grand rire amical en cascades artibonitiennes. L’homme est
de très bon commerce, très familier
dans ses contacts avec amis et connaissances. Sa façon de faire enseigne
et encourage le vivre ensemble. On
voit mal François-Marie se faire des
inimitiés tant il est humain, un homme pondéré. Non, vraiment pas. En
un mot, François est un rassembleur
toujours prêt à concilier les choses, ce
pour l’avancement de la cause haïtienne.
Rassembleur, fédérateur, travailleur, fonceur, courageux, généreux,
actif, combatif, dynamique, énergique,
tel est François-Marie Michel.
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Vol. 9 • No. 35 Du 9 au 15 Mars 2016
Haiti Liberté/Haitian Times
19
Haïti Top 10 Vocalistes Masculins
Par Ed Rainer
C
e‘’Top 10 ‘’nous ramème aux confins
et détours des vocalises masculines
qui ont transcendé, façonné, marqué,
fleuri et galvanisé l’environnement sonore du terroir natal; à travers des germinations successives; lesquelles de
leurs marques respectives ont constitué
des écoles vocales. Des orthodoxies,
relayées par des générations intermédiaires aux vagues contemporaines. Un
jury qualifié (de 109 personnes) a pu
faire le difficile triage pour tirer ces 10
Ex-aequo
Numéro 6-Roger Colas
(Cap-Haitien, 1937,
Pétion-Ville 1986) « un
registre tout personnel »
Fritz Peirera (Port-auPrince, 1935) « Une voix
scintillante »
A
grémenté d’un registre qui
lui donna droit d’être reconnu à mille lieux, fort d’une expressivité qui l’habita de colorer
n’importe quelle rengaine pour
en faire des excursions toutes
‘’colas-colorées’’, Roger Colas
fut le type du vocaliste versatile,
charmeur et accrocheur à la fois.
“Touche à tout”, Il fut, après son
bac, tour à tour, artiste- peintre,
tailleur et, effectua un bref passage au Corps d’Aviation Civile.
En 1955, après une superbe performance bénévole
à Radio Citadelle, le maestro
Pierre-Louis du «Septent» l’engagea sur le coup. Il n’avait
que 18 ans, lorsqu’il devint la
principale vedette de ce groupe,
et, il y resta durant les deux
décades qui suivront. Son aisance et sa voix singulière ont
apporté le complément à succès
qui manquait aux compositions
de ce groupe pour en faire des
hits. Quelque soit le rythme
choisi, bolero, pachanga, mérinque, pétro, ibo, bossa -nova; la
“saveur Colas” leur conférait
sa touche on ne peut plus attrayante, comme dans: Pelerinaj, Complainte, Petite fleur,
Marie Lourdes, Toto, Se lavi,
Van tanpèt...Mais c’est surtout dans les morceaux tendres
qu’il excellait de sa voix ex-
20
quise et chaleureuse: Toi et moi,
25ème été, Tiyayi, Indignation
et évidemment Fredelyne, une
Haiti Liberté/Haitian Times
composition de A. Moïse dont
Roger Colas en fit un succès
monstre à travers le pays, au
début des années 1970.‘’Autrefois, tu me comprenais/Autrefois, tu vivais pour moi/Mes
désirs étaient des ordres/Tout
dépendait de moi/A présent,
tout a change/Tu fais ce que te
dicte ton Cœur/Ce cœur qui ne
raisonne plus/Et qui te conduit
à la ruine…’’
A cette même époque,
Colas atteignit un nouvel essor
dans sa carrière avec la sortie
de: “Roger Colas canta Augustin Lara”, un album vendu à des
milliers d’exemplaires ;lequel l’a
lancé à l’avant-scène en artiste
à part entière, pouvant voler de
ses propres ailes. Un microsillon
comprenant les grands succès
du compositeur mexicain Augustin Lara, dont: Solamente
una vez, Mujer y rosa, Granada, Maria bonita, Aquel amor,
Noche de ronda etc.; qui l’ont
propulsé comme la voix la plus
exotique du milieu, qui même
quand il chanta en espagnol,
sut être éclatant, tout en maintenant ses repères originaux.
Au sommet de la gloire, le
chantre capois continua de con-
conquérants; entre ceux qui n’ont pu se
départager: Pereira-Colas, Pasquet-Widmaier, Albert-Cajuste, ou Cubano-Timanno, pour arriver aux 10+ 4 des ‘’Top
10 ‘’vocalistes masculins.
quérir le grand public haïtien.
En s’établissant sur les traces de
ses idoles : Augustin Lara, Javier Solis, Daniel Santos, Miguel
Aceves, dans sa tentation de
conquérir le monde musical latin. Il ne s’accommoda pourtant
pas, et avec raison de la hiérarchisation au sein du groupe dans
lequel, il évolua dans l’ombre de
Guy Durosier. De mécontentements en brouilles, entremêlés
de frustrations, d’amertumes et
de déprimes qui lui coutèrent
d’être hospitalisé, il abandonna
le groupe et partit pour Miami.
Quelques temps après, il traversa à New York et tenta de réorienter sa carrière en solo. Faisant
l’offrande de quelques albums:
“Roger Colas et ses amis: Erzulie”, “Roger Colas, Romance
à Maria”, “Roger Colas: Canta,
vol.2”, et, “ Le vrai visage de
Roger Colas:, “Aprann lite’’. Il
occupa la vedette sur les scènes
de New-York et des communautés environnantes dans les
festivités sociales.
Roger Colas revint en
Haïti au milieu des années
1980, juste après la chute de
‘’baby doc’’ en vue de renouer
avec le temps et aussi avec le
«Septentrional», le groupe de sa
vie. Au nombre de ses projets, il
devait apparaître comme témoin
à charge dans le procès du criminel macoute Adherbal Lhérisson, accusé d’avoir assassiné au
début des années 1960 l’ancien
député populaire Tony Piquion,
lors d’un bal du «Septent» au
Rhumba Night Club du Cap.
Il espérait pouvoir recommencer ; mais dans la nuit du
14 au 15 septembre 1986, après
une dernière prestation au Club
International, un terrible accident de voiture le faucha sur la
route des Frères, à Pétion-Ville.
Gisant sur le macadam, son cadavre resta si longtemps qu’il a
fallu les protestations rageuses
d’un autre chanteur, en l’occurrence, Ansy Dérose, pour
que ses restes furent dignement
traités :“Quand je le vois gisant
ainsi sur le sol, sans qu’on vienne ramasser son corps sans
vie, c’est moi-même que je
vois”, déclara Ansy ulcéré. Sa
mort porta un coup terrible
aux amants de la musique en
général et aux fans du «Septentrional», en particulier.
Fritz Pereira
(1935-Port-au-Prince)
« Une voix scintillante »
L
a carrière précaire de Fritz
ne fait pas justice à son
remarquable talent. En effet,
agrémenté d’un gosier irrésist-
ible et déclamatoire, privilégiant l’esthétisme et la tendresse.
Après avoir mis son ingéniosité
à l’épreuve au pays natal, dans
quelques excursions fugaces. Il
partit étudier en Amérique du
Nord, où il finit par obtenir son
diplôme à la faculté des lettres
de Laval au Canada. Au début
des années 1960, au comble
d’une virtuosité l’ayant autorisé
à la conquête de ‘’la belle province’’. Il constitua son propre orchestre, puis, en compagnie de
Guy Durosier et du trompettiste
Alphonse Simon, connut un
succès sans précédent au Canada et dans d’autres parties du
monde. De cette collaboration
sortit le disque: “Caprices d’Haïti, Fritz Pereira, son orchestre,
ses invités”, dans lequel il interpréta de sa voix cristalline: ESTCE MA FAUTE À MOI:’’Lorsque
tu me dis des mots tendres/
Si je ne sais pas les comprendre/ Quelqu’un me les a dit
avant toi...Subséquemment, il
se brouilla avec Durosier qui le
pourfendit dans “Si w al an Ayiti”:“Pa koute les envieux, mal
palan/Yo pa gen lòt travay pou
yo fè/Se “dénigreurs professionnels”/Y ap mache di yo pa Ayisyen/Yo pito di yo se brezilyen/
Mwen menm, mwen pa janm
renye peyi m./Si wal an Ayiti
wa ale wè manman’m/ Wa di’l
Guy pa janm vann dròg,/ Dròg
mwen se drapo’m…”Quelques
temps après, il fit l’offrande de
l’œuvre: “Haïti- Québec/Chan-
Fritz Pereira
sons D’amour”, comprenant des
titres comme: Si l’amour est la
loi, Le voleur de Pervenches,
Loin des yeux loin du coeur,
Quand le soleil était là et autres
mettant à nu la plus belle voix
de la musique haïtienne, et fit
de lui un succès spontané au
Québec. Eventuellement, entre
une profession parallèle qui ne
lui donna point de répit, Péreira
ne donna suite ni à sa prometteuse carrière, aussi bien qu’aux
insinuations durosiennes…
Vol. 9 • No. 35 Du 9 au 15 Mars 2016

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