Tumeur du testicule
Transcription
Tumeur du testicule
TUMEUR DU TESTICULE Le cancer du testicule, bien que relativement rare représente la néoplasie la plus fréquente chez les sujets de 15 à 35 ans. Il est l’un des cancers les plus curables du fait des progrès de la chimiothérapie. I – DIAGNOSTIC POSITIF Il repose sur : L’examen clinique Les marqueurs : - HCG (c’est-à-dire HCG totale, souvent dénommées à tort β-HCG) - α FP - LDH L’échographie scrotale Les ultrasons constituent la technique d’imagerie de première intention pour explorer le testicule. Les indications sont : - les symptômes testiculaires (augmentation de volume, palpation d'une masse, douleurs), - les métastases symptomatiques, à la recherche d'une tumeur occulte, - la surveillance des sujets à risque (antécédent de cancer, cryptorchidie, microlithiase). Elle se fait par des sondes de haute fréquence d'au moins 7 MHz avec des vitesses doppler adaptées à la détection de flux lents. L'examen est bilatéral et comparatif. Très sensible pour détecter les lésions intra-testiculaires (des lésions de moins de 5 millimètres peuvent être identifiées), permettant clairement de faire la part entre formations testiculaires et lésions intra-scrotales extratesticulaires, elle ne permet néanmoins pas de faire la distinction entre processus tumoral et inflammatoire, et entre tumeur bénigne et tumeur maligne sur des critères uniquement échographiques. L’échostructure normale homogène du parenchyme testiculaire doit faire considérer comme anormale toute anomalie focalisée mais un processus tumoral expansif peut infiltrer la totalité du testicule. Les tumeurs sont le plus souvent hypoéchogènes par rapport au reste du parenchyme, voire anéchogènes. Le codage doppler couleur ne confère pas plus de spécificité que le mode B : la vascularisation tumorale peut être majorée (ce qui est volontiers le cas des tumeurs volumineuses primitives, des localisations lymphomateuses ou de leucose, mais aussi le cas de phénomènes inflammatoires) ; les petites tumeurs sont souvent hypovasculaires. La caractérisation par la présentation ultrasonore des tumeurs n’est pas fiable. On sait simplement que typiquement les séminomes apparaissent sous forme de lésions homogènes hypoéchogènes uniques, les tumeurs non séminomateuses étant plus volontiers hétérogènes, et parmi elles les tératomes pouvant comporter des espaces d’allure kystique. Les tumeurs hématopoïétiques (lymphome, leucémie) apparaissent comme une infiltration hétérogène hypoéchogène diffuse, souvent bilatérale du testicule qui est élargi mais conserve sa forme ovoïde avec une hypervascularisation qui respecte l'architecture anatomique au doppler. Beaucoup de tumeurs à cellules de Leydig apparaissent typiquement sous forme de lésions bien limitées, régulières hypoéchogènes, mais sans réel critère permettant de les distinguer des autres tumeurs. Enfin les métastases testiculaires ressemblent aux tumeurs primitives, mais elles peuvent être multiples et bilatérales. Au chapitre du diagnostic différentiel, les foyers d’orchite peuvent apparaître sous la forme de lésions focalisées hypoéchogènes ou d’atteintes diffuses, mais elles sont fréquemment associées avec d’autres anomalies scrotales (épaississement anormal des membranes d’enveloppe, hydrocèle, épididymite). Les granulomes et les atteintes chroniques fibreuses inflammatoires peuvent néanmoins sembler isolés. L’échodoppler couleur ne permet pas de caractériser formellement ces atteintes inflammatoires. Un second diagnostic différentiel est représenté par les atrophies testiculaires, volontiers hypoéchogènes, qui peuvent être localisées ou diffuses. On ne retrouve dans ce cas aucune anomalie vasculaire et le médiastin testiculaire est identifié. Ces atrophies peuvent abriter un cancer. Peuvent aussi simuler une tumeur : hématome, abcès, infarctus testiculaire, petit kyste intra-testiculaire, kyste épidermoïde. Les critères de présomption de malignité d'une lésion sont : - le siège intra-testiculaire de la lésion (fiabilité quasi 100 % Coret et al. BJR 1995), - contours irréguliers, - hétérogénéité, - signes d'envahissement locaux (épididymaire, enveloppe). Le compte-rendu échographique doit préciser : - la topographie intra- ou extra-testiculaire de la lésion, - son caractère nodulaire ou diffus, - les dimensions de la lésion, - son échostructure, - les signes d'envahissement locaux (hile, épididyme, vaginale), - les dimensions testiculaires, - la morphologie du testicule controlatéral (dimensions, microcalcifications en nappes supérieures à 20 par testicule). En option L'IRM Elle peut être réalisée en complément quand l’exploration échographique paraît insuffisante. Trois plans en SE T2 seront associés à des séquences en SE T1 et T1 après injection de Gadolinium dans le plan qui individualise le mieux la lésion. Cette technique est également très sensible mais sa spécificité n’est pas parfaite. La majorité des tumeurs sont peu contrastées en T1, hypointenses en T2 par rapport au reste du parenchyme, se rehaussent plus tôt et captent plus intensément le Gadolinium que le tissu testiculaire normal. L'IRM permet de différencier les tumeurs séminomateuses des non séminomateuses (fiabilité 91 % Tsili AJR 2007). On considère souvent que les tumeurs non séminomateuses sont plus hétérogènes et de signal T2 plus élevé que les tumeurs séminomateuses, sans qu’il s’agisse d’une règle absolue. Les métastases testiculaires n’ont pas de signal spécifique. Les tumeurs stromales se présentent typiquement de façon très comparable au séminome. L’IRM peut aider à résoudre quelques problèmes de diagnostic différentiel insolubles en échographie (ce qui ne supprimera pas la nécessité de l’exploration chirurgicale dans la plupart des cas) : Les orchites apparaissent typiquement hyperintenses en T2 ; mais des formes en bas de signal T2 sont possibles. Les infarctus testiculaires ne sont pas rehaussés par le contraste. Le diagnostic d’hématome bénéficie de l’IRM. Une formation kystique intratesticulaire peut également être explorée en complément par cette méthode. Cas particuliers : Tumeurs «éteintes» ("burned out tumors") : Les tumeurs testiculaires «éteintes» sont retrouvées rétrospectivement chez les patients porteurs de métastases ganglionnaires d’une tumeur germinale le plus souvent et chez qui la palpation testiculaire est normale. Elles sont détectées à l’échographie et se présentent typiquement sous la forme d’une cicatrice échogène avec parfois cône d'ombre postérieur (tumeur totalement involuée). Une plage hypo- ou hyperéchogène peut être observée à proximité de la cicatrice, correspondant à une tumeur résiduelle (forme partiellement involuée). Ectopie testiculaire L’imagerie complète l’examen clinique lorsque les testicules ne sont pas palpables. L’échographie a une bonne sensibilité au niveau inguinal. A l’étage abdominopelvien, le scanner et l’IRM sont plus performants avec des sensibilités de 63 à 88 % et 80 % respectivement (Friedland et al AJR 1988, Lam et al. AJR 2001). Microcalcifications testiculaires Les microcalcifications en nappes ont été observées plus fréquemment dans certaines situations pathologiques (cryptorchidie, infertilité, hypogonadisme, tumeur testiculaire…). L’incidence réelle de l’association microcalcifications et tumeur n’est pas connue. On parle de microcalcifications à partir de 5 microcalcifications par testicule et de calcifications diffuses au-delà de 20 par testicule. Lors du bilan échographique d’une tumeur testiculaire, la découverte de microlithiases diffuses sur le testicule controlatéral justifie une surveillance spécifique d’autant plus qu’il existe une dysgénésie gonadique associée (cryptorchidie, hypospadias, anomalie de la spermatogenèse) (Durand et al. Progrès en urologie 2008). En cas de découverte fortuite de microcalcifications, aucune surveillance n’est nécessaire sauf en présence de dysgénésie gonadique. II – CONDUITE A TENIR Chaque fois que le contexte clinique est favorable, il faut proposer au moins un prélèvement préopératoire pour conservation de sperme. En fonction, un ou des prélèvements post-opératoires seront réalisés. Orchidectomie par voie inguino-scrotale avec clampage premier du cordon, puis ligature à l’orifice inguinal profond avec fils non résorbables. Bilan d'extension (à faire si possible avant l'orchidectomie). Examens indispensables TDM thoraco-abdomino-pelvienne C'est l'examen de référence pour rechercher les adénopathies médiastinales et rétropéritonéales ainsi que les métastases pulmonaires et hépatiques. Il nécessite une bonne opacification des structures digestives par voie orale avec un contraste baryté approprié. L’examen initial doit comporter une acquisition d’au plus 5 mm d’épaisseur sur l’abdomen sans injection de produit de contraste puis une acquisition millimétrique après injection de produit de contraste iodé non ionique (300 mg) à raison de 1-2ml/kg à un débit de 2-3ml/s. L’exploration thoracique incluant les creux sus-claviculaires au temps artériel doit être étendue à l'abdomen pour une analyse des pédicules artériels, et l’exploration abdomino-pelvienne au temps portal permet un contraste optimal pour la détection des adénopathies et de l’extension hépatique. Le niveau de référence (NRD) proposé pour une telle acquisition est de 2250 mGy/cm. Une réduction des doses peut être obtenue chez les sujets maigres en diminuant le kilovoltage pour l'exploration abdomino-pelvienne, et par une diminution de la charge (mAs) pour tous les patients pour l'exploration thoracique (low dose). Lors des contrôles, compte tenu de leur caractère rapproché, une acquisition d’emblée après injection de produit de contraste peut être réalisée, permettant de réduire le cumul des doses d’irradiation. C’est la majoration des dimensions des ganglions qui est à la base de la sémiologie. Le seuil de 1 centimètre (petit axe) est habituellement retenu comme devant faire considérer suspects les ganglions. Même s’ils sont plus petits, des ganglions situés dans les aires de drainage classiques (régions péri-cave pour les cancers droits, péri-aortique avec débord droit pour les cancers gauches) sont également suspects. Les ganglions rétro-cruraux (piliers du diaphragme) doivent être considérés comme anormaux au-delà de 6 millimètres. A côté de ce bilan rétro-péritonéal, le scanner permet également de faire le point sur une éventuelle extension viscérale (foie), pulmonaire et osseuse. Les métastases hépatiques sont rares et tardives ; elles se présentent typiquement sous forme d’un ou plusieurs nodules hypodenses ou isodenses cernés d’un halo hypodense, de taille variable. Dans leur forme typique, les métastases pulmonaires se présentent comme des nodules parenchymateux denses homogènes, de taille variable, de contours nets parfois irréguliers. Le nodule unique peut poser un problème diagnostic mais il s’agit d’une localisation métastatique qui est rarement isolée. Le compte-rendu TDM doit préciser : les adénopathies sus- et sous-diaphragmatiques nombre taille siège par rapport aux repères anatomiques les métastases viscérales nombre taille siège par rapport aux repères anatomiques le caractère évolutif des anomalies constatées la dose délivrée la nature du produit de contraste iodé injecté Surveillance décroissance (cinétique) des marqueurs (si positifs en préopératoire) Examens optionnels Tomographie par émission de positons au FDG TEP) 18 F- fluorodéoxyglucose (18F- La fixation du 18F-FDG est fonction du type histologique. Elle est classiquement intense dans les séminomes et les composantes immatures des tumeurs non séminomateuses (carcinome embryonnaire, choriocarcinome). En revanche, les composantes matures des tumeurs non séminomateuses fixent très faiblement le 18F-FDG (tératome). La 18F-FDG TEP n’est pas indiquée pour la caractérisation des masses testiculaires. La 18F-FDG TEP n’est pas indiquée lors du bilan d’extension initial. Elle est cependant souhaitable lorsque que l’imagerie conventionnelle montre une atteinte ganglionnaire sus- ou sous-diaphragmatique (en vue de l’évaluation d’une masse résiduelle en fin de traitement) ou viscérale. La 18F-FDG TEP est indiquée pour l’évaluation des masses résiduelles en fin de traitement. L’interprétation de l’examen doit tenir compte du type histologique. Les performances sont très élevées pour les séminomes où les Faux Positifs sont très rares (inflammation). Une TEP positive objective alors un échec thérapeutique. La présence d’une fixation résiduelle (faible intensité) lors du traitement des tumeurs non séminomateuses peut correspondre à la persistance de la composante mature (tératome), à de l’inflammation (FP), à un authentique échec thérapeutique (VP). Un contrôle de l’examen à 2 mois doit permettre de conclure. Dans tous les cas une TEP négative traduit une réponse complète (FN très rare). La 18F-FDG TEP est indiquée lors de la surveillance : en cas d’élévation isolée des marqueurs (HCG, αFP), en cas d’imagerie conventionnelle douteuse. La TEP peut être proposée dans le bilan d’extension des tumeurs non séminomateuses. L’IRM abdomino-pelvienne Ses performances pour évaluer l’extension ganglionnaire sont considérées comme comparables à celles du scanner, elle est recommandée en cas de contreindication des injections iodées, et en cas de discordance entre un scanner apparemment normal et des marqueurs tumoraux élevés. Chez les insuffisants rénaux, il est recommandé d'utiliser un chélate de Gadolinium cyclique. L'acquisition se fait dans le plan transverse en SE T2, T1 avant injection de Gadolinum sur l'abdomen et le pelvis suivie par une acquisition 3D après injection de Gadolinium. Les séquences en saturation de graisse facilitent la mise en évidence du rehaussement. En cas de contre-indication à l’injection de produit de contraste, un scanner thoracique non injecté sera réalisé en complément. Enfin, l’IRM trouve sa place quand on suspecte, au cours du bilan d’extension, un envahissement vasculaire ou une thrombose grâce aux séquences 3D dynamiques après injection de Gadolinium. IRM cérébrale Elle est indiquée dans les situations suivantes : • • • • métastase viscérale sus-diaphragmatique maladie métastatique de mauvais pronostic composante choriocarcinomateuse symptomatologie clinique Echographie abdominale : elle permet de préciser une lésion hépatique non spécifique au scanner. III – ANATOMOPATHOLOGIE 1 - CLASSIFICATION HISTOLOGIQUE (O.M.S. 2004) A - Tumeurs germinales - Néoplasie intratubulaire Séminome (dont les formes avec cellules syncitiotrophoblastiques) Séminome spermatocytaire (mentionner la présence d'un composant sarcomateux) Carcinome embryonnaire Tumeur du sinus endodermique Choriocarcinome Tératome (mature, immature, avec composant malin) Tumeur de plus d'un type histologique (formes mixtes). B - Tumeurs des cordons sexuels et du stroma gonadique - Tumeur à cellules de Leydig. Tumeur à cellules de Sertoli (typique, sclérosante, calcifiante à grandes cellules) Tumeur à cellules de la Granulosa (adulte, juvénile) Tumeur mixte Tumeur inclassable C - Tumeurs mixtes Contenant des cellules germinales et des éléments du stroma gonadique et des cordons sexuels. D – Tumeurs diverses Dont métastases et lymphomes. 2 - INDICATIONS ET LIMITES DES EXAMENS EXTEMPORANES DANS LES TUMEURS DU TESTICULE L’indication de l’examen extemporané, c’est la découverte fortuite d’une lésion testiculaire à marqueurs normaux, sans aspect échographique tumoral malin évident. Quand la lésion est petite et le diagnostic incertain, l’orchidectomie partielle est envisageable. S’il s’agit d’un lymphome, on s’assure que le matériel est suffisant pour faire le diagnostic et on en congèle une partie. Les limites de l’examen extemporané : - Il ne permet pas de préciser la différenciation d’une tumeur sans étude complète de la pièce. Difficulté de différencier un séminome d’un lymphome malin à grandes cellules. 3 - COMPTE RENDU ANATOMO-PATHOLOGIQUE DES TUMEURS DU TESTICULE Etude macroscopique Des prélèvements doivent être effectués dans la tumeur où ils doivent être très nombreux, intéressant tous les secteurs d’aspect différent, au contact de l’albuginée pour mettre en évidence un éventuel envahissement, dans le testicule non tumoral pour rechercher, notamment dans les tumeurs germinales, une composante tumorale intra-tubulaire et les emboles vasculaires, au niveau du rété testis, de l’épididyme et du cordon (tiers inférieur, moyen, supérieur et extrémité chirurgicale). Etude histologique Le stade d’envahissement local (pT) ne pose aucun problème, seule la présence de pTis associé à une tumeur germinale est parfois difficile à reconnaître. On s’aidera d’un immuno-marquage avec l’anticorps anti-phosphatase alcaline placentaire (P.L.A.P.). L’identification des emboles est souvent difficile mais c'est un paramètre qui rentre en compte dans la classification TNM. On prend en compte non seulement les emboles vus au niveau du cordon ou de l’albuginée, mais également les emboles observés dans le parenchyme testiculaire, immédiatement au contact ou à distance de la tumeur. Apport des immuno-marquages sur coupes dans les tumeurs à cellules germinales et des marqueurs sériques Les immuno-marquages ne font pour la plupart que confirmer l’identification morphologique des composantes germinales observées après colorations standards. Ils peuvent également être utiles pour apprécier les emboles vasculaires. Par ailleurs, la détection dans le sang circulant d’alpha-foeto-protéine ou de H.C.G. est un élément d’un intérêt majeur pour le pathologiste. La valeur de ces marqueurs doit obligatoirement faire partie des renseignements qui lui sont communiqués. La connaissance d’un taux élevé incitera le pathologiste à rechercher la composante germinale correspondante dans la tumeur testiculaire sans préjuger de l’existence possible de cette composante dans une localisation extra-testiculaire. Plusieurs remarques doivent être faites pour permettre une interprétation correcte des différents marqueurs utilisés : - La chaîne β-H.C.G. est mise en évidence dans les cellules syncytiotrophoblastiques ; la composante cytotrophoblastique n’est révélée par aucun marqueur. Rappelons que le diagnostic de choriocarcinome suppose l’association des deux types cellulaires alors que des cellules syncytiotrophoblastiques isolées se retrouvent fréquemment dans les séminomes par exemple. - Le marquage par l’anticorps anti-alpha-foeto-protéine affirme la tumeur du sac vitellin pour la plupart des auteurs. Ce marquage très souvent hétérogène est peu intense, voire négatif, même dans des tumeurs du sac vitellin morphologiquement caractéristiques. Par contre, dans les tératomes, une positivité de l’alpha-foeto-protéine peut correspondre soit à une authentique tumeur du sac vitellin, soit à une composante de tératome de type entéroïde. - Le marquage par les facteurs VIII, CD 31 et CD 34 permet d’identifier les vaisseaux à la recherche d’emboles vasculaires. - Le marquage par le CD 117 est utile pour le séminome et le CD 30 pour le carcinome embryonnaire. Fiche de compte-rendu type (fiche de l'AFU) IV – CLASSIFICATION TNM 2002 • • • pTx : tumeur non évaluable pT0 : absence de tumeur primitive évidente, lésion cicatricielle pTis : carcinome in situ • • • • pT1 : tumeur limitée au testicule ou à l’épididyme, sans invasion vasculaire ou lymphatique ; la tumeur peut envahir l’albuginée mais non la vaginale pT2 : tumeur limitée au testicule ou à l’épididyme, avec invasion vasculaire ou lymphatique, ou tumeur étendue à l’albuginée avec envahissement de la vaginale pT3 : tumeur envahissant le cordon spermatique pT4 : tumeur envahissant le scrotum, avec ou sans invasion vasculaire ou lymphatique • Nx : ganglions non évaluables • N0 : absence d’adénopathie métastatique régionale • N1 : 1 ou plusieurs ganglions, de moins de 2 cm • N2 : 1 ou plusieurs ganglions compris entre 2 et 5 cm • N3 : ganglions de plus de 5 cm (Remarque : les ganglions seront classés en pN si un curage ganglionnaire est effectué) • • • • • Mx : métastases non évaluables M0 : absence de métastase à distance M1 : métastases à distance M1a : métastase ganglionnaire non régionale ou pulmonaire M1b : métastase à distance autre que ganglionnaire non régionale et pulmonaire • • • • • Sx : marqueurs non évaluables S0 : marqueurs normaux S1 : LDH<1,5N et HCG<5000 et AFP<1000 S2 : LDH 1,5 – 10N ou HCG 5000 – 50 000 ou AFP 1000 – 10 000 S3 : LDH>10N ou HCG>50 000 ou AFP>10 000 V – CLASSIFICATION IGCCCG Pronostic T germinale non séminomateuse T germinale séminomateuse Bon Primitif : testicule ou lésion rétro-péritonéale ET : marqueurs S1 ET : pas de métastases viscérales non pulmonaires Primitif : toutes les localisations ET quel que soit stade des marqueurs ET pas de métastases viscérales non pulmonaires Intermédiaire Primitif : testicule ou lésion rétro-péritonéale ET : marqueurs S2 ET : pas de métastases viscérales non pulmonaires Primitif : toutes les localisations ET quel que soit le stade des marqueurs ET métastases viscérales non pulmonaires (foie, os, intestin, SNC) Mauvais Primitif : toutes les localisations N’existe pas (y compris médiastin) ET métastases viscérales non pulmonaires (foie, os, intestin, SNC) ET/OU : marqueurs S3 VI – TRAITEMENT EN FONCTION DE L’ANATOMOPATHOLOGIE 1 – Séminomes pT1-4, N0, M0 3 possibilités à discuter avec le patient en fonction du rapport bénéfice/risque : surveillance active - chez un patient discipliné et au courant des possibilités thérapeutiques - marqueurs tumoraux et scanner TAP tous les 6 mois pendant 5 ans puis tous les ans pendant 5 ans chimiothérapie avec un cycle de CARBOPLATINE (AUC 7) radiothérapie lombo-aortique exclusive de 20 Gy pT1-4, N1 ou N2, M0 radiothérapie iliaque homolatérale et lombo-aortique, 25 Gy et complément de 5 à 10 Gy sur ganglions suspects. Pas d'irradiation médiastinale. Une alternative par chimiothérapie parait raisonnable, après discussion en RCP (accord d’experts) pT1-4, N3, M1 un TEP scan (18F-FDG TEP) est conseillé avant la chimiothérapie chimiothérapie : 3 BEP ou 4 EP un scanner TAP sera effectué 4 semaines après la chimiothérapie. En cas de masse résiduelle inférieure à 3 cm, une surveillance est proposée. En cas de masse résiduelle supérieure à 3 cm, un TEP scan est effectué. En cas de fixation de ce dernier, une exérèse chirurgicale est nécessaire. Une radiothérapie ou une chimiothérapie complémentaire peuvent être discutées en cas de tissu tumoral actif résiduel ou de masses inextirpables. Le séminome spermatocytaire ne nécessite pas de traitement complémentaire car il ne donne qu'exceptionnellement des métastases. 2 – Tumeurs non séminomateuses pT1-4, N0-M0, marqueurs normalisés après orchidectomie bon pronostic : absence d'emboles tumoraux endovasculaires ou lymphatiques ⇒ 2 options en fonction de l'expérience du médecin, de la compliance et des doléances du patient : a surveillance active a curage ganglionnaire rétropéritonéal unilatéral Chimiothérapie 2 BEP si curage positif mauvais pronostic : invasion vasculaire ou lymphatique. Le carcinome embryonnaire n'est plus reconnu comme un facteur pronostique significatif. ⇒ 2 options a surveillance active Selon les mêmes modalités que pour les bons pronostics a chimiothérapie 2 cycles de BEP pT1-4, N>0 ou M>0, ou N0 M0 à marqueurs non normalisés fonction du groupe pronostique IGCCCG Bon pronostic : 3 BEP Pronostic intermédiaire et mauvais : 4 BEP Faire un scanner TAP et marqueurs à 4 semaines Marqueurs non normalisés : 4 VeIP Marqueurs normalisés et masses résiduelles visibles en TDM : curage ganglionnaire et si tissu actif dans les masses résiduelles : 2 VeIP Place de l’intensification thérapeutique avec greffe de moelle. Cette stratégie est une alternative intéressante car les tumeurs germinales sont chimiosensibles avec un effet-dose pour le Cisplatine. L’envahissement médullaire est exceptionnel. Deux indications peuvent être retenues : en première ligne de traitement pour les patients de mauvais pronostic ou en consolidation d’un traitement de rattrapage. VII – TESTICULE UNIQUE La chirurgie partielle peut être proposée en cas de lésion de moins de 2 cm, si au moins la moitié du testicule peut être conservée, chez un patient ayant un bilan hormonal (testostérone, LH) normal. Une orchidectomie de rattrapage est proposée en cas de marge positive. En cas de lésion de néoplasie intra-tubulaire autour de la lésion, une radiothérapie ou une totalisation de l'exérèse pourra être proposée. VIII – SURVEILLANCE 1 – Séminome Marqueurs tumoraux et scanner TAP tous les 6 mois pendant 5 ans puis tous les ans pendant 5 ans et ceci pour la surveillance active ou la surveillance posttraitement. 2 – Tumeurs non séminomateuses • Surveillance active Examen clinique Marqueurs tumoraux Tous les mois pendant 1 an Tous les 2 mois pendant 1 an Tous les 3 mois pendant 1 an Tous les 6 mois pendant 2 ans TDM TAP Tous les 3 mois pendant 2 ans Tous les 6 mois pendant 3 ans • Bon pronostic après traitement (Stade localisé après curage ou chimiothérapie, stade métastatique de bon pronostic (IGCCCG)) Examen clinique Marqueurs tumoraux Tous les 6 mois pendant 2 ans Tous les ans pendant 3 ans TDM TAP Tous les 6 mois pendant 2 ans Tous les ans pendant 3 ans • Mauvais pronostic après traitement (Stade métastatique de pronostic mauvais ou intermédiaire) Examen clinique Marqueurs Tous les 3 mois pendant 2 ans Tous les 6 mois pendant 3 ans TDM TAP Tous les 3 mois pendant 2 ans Tous les 6 mois pendant 3 ans • L’échographie du testicule controlatéral est réalisée annuellement en complément de l’auto-examen chez les sujets à risque : - Hypotrophie (volume < 12ml) - Microlithiases diffuses > 20 - Antécédent de cryptorchidie