Sorgues? - Accueil

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Sorgues? - Accueil
N° 9 - été 2008
Cités
des Sorgues
Journal gratuit de la Fédération de Défense de l’Environnement du Pays des Sorgues et des Monts du Vaucluse
Gadagne Environnement •Rascassas du Thor •Le Thor Autrement •Pour le Site de Thouzon •Carrefour des Citoyens •SADE •Piétons EspacesVerts •Collines •Pierres sèches•AAPPMA
Et si … on parlait
d’environnement …
…en pays des
Sorgues ?
« Biodiesels, biocarburants, carburants verts »… Il s’agit
sommaire
là d’une tromperie sémantique correspondant aux intérêts des grands
Hydrologie en Vaucluse
p. 2
groupes pétroliers, agro-chimiques, agro-alimentaires et relayée par les L’eau
Les Fusains
p. 3
Les moulins premiers
p. 3
média.
Agenda 21
p. 4
En effet, l’éthanol et autres huiles de colza, de palme… sont tout sauf des Dossier N° 9 produits écologiques : issus de plantes cultivées à grand renfort d’engrais Aménagement de l’espace Projet de P.L.U à Saumane
p. 6
Forêt du château de Saumane
p. 6
chimiques et de pesticides, grosses consommatrices d’eau, nécessitant L’Européenne d’Embouteillage
p. 6
Pourquoi tant de camions à L’Isle ?p. 7
un outillage industriel lourd et coûteux, ils ont un bilan énergétique Publicité p. 7
largement négatif (leur culture et leur extraction réchauffent davantage
Jardinons Nature
p. 7
la planète que l’essence !) Ils participent par ailleurs considérablement
Cités des Sorgues sur le terrain
p. 8
à la destruction de forêts tropicales et à l’érosion des sols (1 litre
d’éthanol entraîne l’érosion de 20 kg de sol).
Enfin, les émeutes de la faim dans de nombreux pays pauvres viennent dramatiquement rappeler qu’ils concurrencent les filières
alimentaires traditionnelles et participent (avec la spéculation) à l’augmentation brutale du prix des céréales vivrières.
Alors « agro-carburants » ou « nécro-carburants » ?
Pour faire face à la catastrophe écologique et sociale qui se profile, l’Union Européenne doit de toute urgence abandonner l’objectif pour
2010 de 10% de ces carburants-là dans les transports, instaurer une taxe carbone (entre autres sur le pétrole), développer transports en
commun et fret ferroviaire et aider à la réimplantation de cultures vivrières dans le tiers-monde.
Se nourrir ou conduire, il faut choisir !
Les Moulins Premiers :
L’eau en Vaucluse
Un peu d’histoire…
Brève présentation des numéros d’Etudes Vauclusiennes sur
l’hydrogéologie du Vaucluse et les Sorgues
I
l est bien difficile de résumer 140
pages d’études scientifiques avec 15
articles différents ; aussi le parti pris a
été de vous présenter l’orientation de
ces études, quitte à approfondir, dans
d’autres numéros, tel ou tel sujet.
Les articles du numéro sur l’hydrogéologie se rapportent aux 3 grands
ensembles hydrogéologiques du Vaucluse. Ils correspondent à des objectifs
qualitatifs et quantitatifs de la gestion
de la ressource :
Dans le domaine alluvial, étude des
incidences des aménagements hydrauliques du Rhône sur la qualité des
eaux, en liaison avec les relations nappe-rivière. Rôle de l’irrigation gravitaire
dans la réalimentation de la nappe de
la Durance.
Présentation du domaine karstique de
Fontaine de Vaucluse
Etude des eaux fossiles des bassins de
Valréas et de Carpentras et de leur vulnérabilité.
En Vaucluse, on peut différencier 3 grands ensembles
hydrogéologiques :
• Le domaine alluvial du
Rhône et des ses affluents.
Il se caractérise par un milieu de nap2
pes libres peu profondes, fortement
influencées par les relations napperivière. La perméabilité de ce milieu
autorise des écoulements relativement
rapides et des débits d’exploitation intéressants, mais leur faible volume ne
permet pas un stockage important ;
ces nappes sont donc fortement renouvelées chaque année et sont particulièrement sensibles aux variations climatiques annuelles. Elles constituent,
à l’heure actuelle, l ‘essentiel des ressources sollicitées pour l’alimentation
en eau potable du département. Elles
sont, en été, principalement réapprovisionnées par l’irrigation gravitaire.
• Le domaine karstique correspond aux grands massifs
calcaires.
Dans ces massifs, les circulations d’eau
peuvent être très rapides dans les galeries créées par la dissolution du calcaire. Globalement, cet ensemble, qui
émerge principalement à Fontaine de
Vaucluse et alimente la Sorgue, renferme une grande réserve d’eau.
• Le domaine des bassins
sédimentaires.
Les bassins de Carpentras et de Valréas
sont comblés par de fortes épaisseurs
de molasses d’âge Miocène. Sous une
nappe libre superficielle, ils sont le siège de circulations profondes dans un
réservoir d’une si grande capacité que
son caractère captif le protège, a priori,
des pollutions de surface, mais qu’une
exploitation mal contrôlée fragilise.
L’excellente qualité des eaux, préservée par le caractère captif de l’aquifère,
explique l’intérêt des cette ressource.
Dès la fin du XIXème, les forages artésiens fournissent de l’eau potable.
Avec l’amélioration des techniques de
forage, les ouvrages profonds ont proliférés dans les années 60-70. Malgré
une évaluation difficile, le nombre de
forages et leur usage étant mal connus,
toutes les tentatives de bilan concluent à
une surexploitation de l’aquifère.
Trois campagnes de prélèvement (1985,
1996, 2004) ont montré une contamination durable des eaux par les nitrates.
Pour compléter ce constat de contamination par les activités agricoles, une
campagne d’analyse des produits phytosanitaires, en juin 2005, a révélé la
présence de pesticides dans 38% des
échantillons.
La reconstitution des paléo-conditions
de recharge des nappes captives apparaît comme une étape incontournable
dans la mise en place d’une politique de
gestion durable des ressources en eau
souterraine. Il est en effet primordial de
prendre en compte le taux de remplissage à très long terme de ces ressources
qui ne se renouvellent quasiment plus de
nos jours et dont l’utilisation s’apparente
à une exploitation minière. Il y a donc le
risque d’un épuisement rapide des réserves si celles-ci ne sont pas estimées, puis
contrôlées afin de garantir leur usage
rationnel, adapté à leur qualité naturelle. Dans le cas du bassin de Valréas on
peut déplorer un usage quasi-exclusif
pour l’irrigation des cultures alors que
ces eaux sont adaptées à la production
d’eau potable.
Etudes Vauclusiennes n°70 « Origine et histoire
de l’eau en Vaucluse et en régions méditerranéennes » par le laboratoire d’Hydrogéologie
de l’Université
d’Avignon » ;
n°71 « les Sorgues au fil de
l’eau »
Les Fusains : nous essayons
d’empêcher l’irréparable
Dans notre journal n°7, nous retracions l’histoire de la
villa des Fusains, sise au Portalet : Moulin à soie, fabrique
de pâtes alimentaires, logements, entrepôt des Restos du
Cœur… jusqu’au coup de pelle de mars 2007 qui lui fut fatal.
Mais les L’Islois savent-ils que sur l’emplacement de cet
immeuble, acheté par la municipalité en 1980 et vendu à
un particulier en 2003, en est prévu un autre de 3 niveaux,
devant abriter un restaurant-brasserie de 240 places, une
banque sur 2 niveaux et 12 suites agrémentées de piscine,
terrasses, spa… ?
Et savent-ils que cette construction doit reposer sur un parking sous-terrain de 67 places dont les fondations nécessiteront l’enfoncement des très nombreuses paleplanches en
acier de 10 mètres qui gisent sur le terrain depuis des mois ?
Or l’intensité des vibrations générées dans le sol par cette
opération risque non seulement de fragiliser les fondations
des vieilles maisons situées à proximité, mais aussi, selon
l’Association de Protection de la Pêche et des Milieux Aquatiques de L’Isle (AAPPMA) de perturber profondément et
durablement la vie des bras de Sorgue qui bordent ce lieu,
classés réserves de pêche d’Etat.
De plus, savent-ils que parce que « le projet de M.Enguent
nécessitait une surface plus importante », la mairie lui a cédé
plusieurs parcelles du domaine public, prises sur le parking
voisin et ce, sans déclassement préalable ?
Très préoccupée de cette atteinte potentielle au milieu
naturel et de la violation du principe de l’inaliénabilité du
domaine public, l’association « Cités des Sorgues », après
avoir sans succès alerté le préfet du Vaucluse, a décidé de
demander au tribunal administratif d’annuler le permis de
construire délivré en novembre 2007.
Si nous sommes sans grande illusion sur les chances de succès d’un tel recours, vu la difficulté pour les associations de
voir reconnaître leur intérêt à agir en justice, il nous a semblé de notre devoir de le tenter et par là même d’alerter la
nouvelle municipalité sur l’émotion suscitée par ce projet.
Souhaitons qu’elle soit notre relais à travers une demande
d’annulation de l’acte de vente.
Il fut un temps où La Sorgue de la branche de
Velleron ou « Sorgue de Bonaventure » comportait
de nombreux moulins : à papier, à soie, à farine.
Nous invitons le promeneur curieux et peu farouche
au bruit des voitures, à s’arrêter un instant sur le
pont de la pyramide.
En amont et sur la rive gauche : un ancien moulin
à foulons reconverti par ordonnance royale en
1822 en un moulin à soie et à farine. Plus tard il
abritera une biscuiterie, puis jusqu’aux années 1980
une minoterie. Cette bâtisse massive se nommait
« usine de la Pyramide » et comportait également
une roue, disparue à ce jour.
Sur la rive droite, outre une roue, nous pouvons
voir une longue et étroite prise d’eau qui servait à
actionner un moulin à soie, puis à farine. Le dernier
propriétaire, marchand de métaux et chiffonnier,
utilisera la force motrice pour l’effilochage et le
lavage des chiffons.
Il s’agissait de « l’usine Bonaventure ».
En évitant les voitures, traversons le pont…
Sur la rive droite « l’usine de Malakoff » et ses
nombreuses roues, dont au moins une fut autorisée
par ordonnance apostolique, abritait une usine
à décortiquer les légumes, puis une distillerie
d’alcool.
Sur la rive gauche un petit moulin à farine dit
« moulin Moricelly ». La roue date de 1850, elle
servira plus tard à l’élévation de l’eau pour arroser
les champs alentours. Il est à noter que ce moulin se
situe sur une île dite « l’île de la Pyramide ».
Cette île primitivement abritait 3 moulins à
papiers, dont un daté avec certitude de 1563. Ces
papeteries fonctionnèrent jusqu’au tout début du
17° siècle. L’ensemble de ces moulins dit « moulins
premiers » devint en 1890 une fabrique de tapis
et couvertures, puis une cartonnerie et enfin dans
leur partie principale l’usine des colles et gélatines.
Notons que tous ces propriétaires et notamment les
papetiers furent séduits par les qualités d’extrême
pureté de la Sorgue. Mais qu’en est il de la pureté
de la Sorgue en 2008 ? D’où viennent ces algues
brunes puantes qui tapissent depuis quelques
dizaines d’années le fond de la Sorgue ? Pourquoi
les berles se rarefient-elles ?
Sources : Archives municipales et J.Guigue
3
Dossier
•8•
Agenda 21, Objectifs pour le 21
siècle
« Le développement soutenable est un développement qui répond aux besoins
du présent sans compromettre la capacité des générations futures de répondre aux leurs »
De plus en plus de communes élaborent des « agendas 21 »,
documents révélant leur volonté politique de programmer le
développement économique et social de leur territoire tout
en protégeant efficacement le milieu naturel.
Cette exigence locale est l’aboutissement d’une prise de
conscience relativement récente à l’échelle mondiale et relayée nationalement.
En 1972, la conférence de Stockholm s’intéressait à la
problématique environnement/développement et essayait de
concilier ces deux termes, jusque là antinomiques.
En 1987, le rapport de la commission Brundtland
énonçait l’objectif d’un « développement soutenable », c’està-dire d’un « développement répondant aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures
de répondre aux leurs »
Au Sommet de la terre de Rio en 1992, est affirmé
le rôle essentiel des collectivités locales pour atteindre les
objectifs du programme «Action 21 ».
C’est l’illustration du fameux adage « penser globalement,
agir localement ».
En France l’optique de développement durable a depuis
longtemps été intégrée dans les politiques de développement
des territoires : chartes des parcs naturels régionaux, chartes
municipales pour l’environnement, loi sur l’aménagement et
le développement durable du territoire (dite « loi Voynet »),
PADD des documents de planification urbaine, tels que SCOT
et PLU en sont autant d’exemples.
En 2003 le gouvernement décide de favoriser la confection
de 500 agendas 21 locaux en 5 ans.
Enfin, le 28 février 2005, le Congrès adopte la loi constitutionnelle relative à la Charte de l’Environnement qui spécifie
que « Les politiques publiques doivent promouvoir un développement durable. Elles concilient la protection et la mise en
valeur de l’environnement, le développement économique et
le progrès social ».
Les finalités des agendas 21
Bien que tardive, la prise de conscience semble aujourd’hui
réelle chez les décideurs publics :
La continuité du mode de vie issu de la révolution industrielle
compromettrait la survie de l’humanité et de la planète. La
croissance aveugle de la production et de la consommation,
non seulement engendre des inégalités insupportables et
4
ème
lourdes de conflit, mais se heurte désormais aux limites des
capacités d’endurance de la terre : réchauffement climatique,
pollutions à grande échelle, perte massive de la biodiversité,
réduction drastique des ressources naturelles sont autant de
signes d’une grave perturbation des écosystèmes.
Les projets de développement territorial durable ou « agendas 21 » doivent donc répondre à des enjeux environnementaux, sociaux et économiques et poursuivre clairement les
finalités suivantes : Lutte contre le changement climatique,
préservation de la biodiversité, cohésion sociale, recherche
de modes de production, de distribution et de consommation
« responsables ».
Chaque collectivité locale doit identifier les enjeux particuliers à son territoire et décliner chaque finalité en actions
territoriales.
Par exemple la lutte contre le réchauffement climatique devra se concrétiser par une maîtrise de la demande en énergie
et l’utilisation des énergies renouvelables dans les bâtiments
publics, la priorité donnée aux transports publics, la limitation de l’étalement urbain, l’encouragement d’autres pratiques agricoles (pour limiter l’émission de gaz à effet de serre)
etc…
L’élaboration d’un agenda 21
On peut en élaborer à tous les niveaux des collectivités territoriales ; il s’en prépare même un, actuellement, au sein du
lycée de l’Isle sur la Sorgue !
Le niveau qui nous paraît le plus pertinent est celui de la commune ; c’est à cet échelon en effet qu’il existe un véritable
sentiment d’appartenance à une collectivité et que peut le
mieux s’exercer une citoyenneté active. D’ailleurs les ancêtres des agendas 21 s’appelaient : plans municipaux d’environnement.
Un Agenda 21 c’est d’abord une démarche de démocratie largement participative, pour analyser l’état local de
l’environnement :
Il convient de mobiliser un maximum
d’acteurs locaux que la municipalité
va consulter et auprès de qui elle va,
ensuite, s’engager à réaliser le programme d’actions, qui aura été défini
collectivement .
Ces acteurs locaux sont :
• Principalement le personnel communal, qui est sur le terrain et constitue une véritable force de proposition
dont dépendra la mise en œuvre ultérieure des orientations
et actions définies
• Mais aussi les divers acteurs économiques locaux
• Enfin les associations spécialisées dans la défense de
l’environnement et de la santé publique, sans oublier toutes celles qui oeuvrent dans le souci de préserver une vie
sociale harmonieuse au sein de la cité.
Il est préférable de lancer les opérations, qui vont durer au
moins deux ans, en tout début de mandat, de façon à être sûr
que le plan d’actions connaîtra un large début d’exécution
avant la prochaine échéance électorale, qui peut très bien se
traduire par un changement de municipalité !
Pour s’engager dans une telle opération relativement lourde
et de longue haleine, il est indispensable que la démarche soit lancée et portée au plus haut niveau politique : le Maire ou son Premier Adjoint ; c’est à cette
condition seulement que l’on peut s’assurer l’engagement et
la motivation de toute la municipalité, des conseillers municipaux et du personnel communal.
Il faut ensuite choisir un bon cabinet conseil, pour accompagner la démarche en apportant son expérience et ses
conseils méthodologiques, et mettre en place un comité de
pilotage composé de membres de la municipalité, de représentants des grands services de l’Etat à l’échelon du département et de quelques responsables des services communaux
les plus concernés, auxquels peuvent être associés des représentants de l’ADEME, du Département, de la Région et des
associations qui acceptent d’y participer.
Ce comité de pilotage est complété par quelques commissions thématiques, composées sensiblement comme lui, dont
la 1ère mission sera d’établir, chacune dans leur domaine, un
audit-diagnostic de l’état de l’environnement, avec recensement des indicateurs pertinents pour mesurer cet état initial,
puis son amélioration au fil du temps.
Il reviendra ensuite à ces commissions de définir des objectifs raisonnables dans tous les domaines et de proposer les
actions à mener pour atteindre ces objectifs dans le temps.
A chaque étape celles ci seront validées ou invalidées par le
comité de pilotage.
En fin de parcours, seront définis des principes et des orientations de développement durable pour le territoire communal,
ainsi qu’un programme d’actions pluri-annuelles ambitieux,
grâce à l’engagement financier significatif de l’Etat et des
différents partenaires.
Tout cela sera consigné dans une convention qui sera
adoptée par le comité de pilotage puis approuvée
par le conseil municipal, qui autorisera le Maire à la signer.
L’approbation par le conseil municipal est très importante car
elle constitue, de sa part, un engagement politique dans cet
Agenda 21, et par là même un engagement de voter chaque
année dans le budget les crédits nécessaires à la réalisation
des actions prévues dans le programme adopté.
La convention est principalement signée entre l’Etat et la
commune, mais elle peut être aussi co-signée par tous les
partenaires qui se sont engagés financièrement sur des actions.
Après la signature de cet Agenda 21, le comité de
pilotage continue d’exister pour évaluer les actions
réellement conduites, l’impact de ces actions, et la réalisation des objectifs.
5
Jardinons
Aménagement de l’espace
Saumane
Un projet de PLU en
contradiction avec la loi SRU
Nous avons souvent souligné l’intérêt de la
loi Solidarité Renouvellement Urbain qui a
rénové en profondeur le Code de l’Urbanisme en imposant aux collectivités locales
l’harmonisation de leurs prévisions d’utilisation de l’espace et le respect des objectifs
de développement durable : recherche d’un
équilibre entre le développement urbain et
celui des campagnes, utilisation économe
de l’espace, préservation des écosystèmes
et des paysages.
Hélas ces principes ne président toujours
pas aux choix d’aménagement du territoire
et d’urbanisme des édiles de notre communauté de communes, puisqu’au mois d’avril
2008 le Préfet, la Chambre d’Agriculture
et le Conseil Général ont dû les rappeler à
ceux de Saumane à propos de leur projet
de PLU.
Celui-ci envisage un bouleversement des
caractéristiques traditionnelles de cette petite commune :
Explosion démographique pour ce village
de 750 habitants qui devra en compter 1200
à l’horizon 2017 (et sans doute beaucoup
plus avec une potentialité de 200 à 270
constructions nouvelles!) et modification
brutale de l’habitat traditionnel par éparpillement, sans cohérence, de constructions
nouvelles dans la plaine agricole.
Tous les avis formulés par les personnes
publiques citées plus haut concordent pour
dénoncer un projet d’urbanisation « ne permettant pas d’assurer une gestion économe
des sols et concourant fortement à favoriser
l’étalement urbain sur le territoire » et des
« choix contraires aux objectifs de développement durable portés par la loi SRU ».
Sont stigmatisés : la dispersion des futures
zones d’habitat en plaine (dans les 15 ans
à venir seraient en effet dévorés presque
60 ha de terres agricoles à fort potentiel
agronomique, irriguées sur fonds publics !),
les faibles densités constructives (8 à 10
logements par ha), la non préservation des
paysages ouverts et fragiles de la plaine de
la Sorgue, l’insuffisance d’analyse des incidences de ce projet sur l’environnement et
sur les zones Natura 2000.
Sans parler de l’illégalité pointée par le
Préfet de 2 initiatives contenues dans ce
projet : des micro zones constructibles à
l’intérieur de zones agricoles et la prévision
d’utilisation du captage Gallas sur la Sorgue
6
pour compenser d’éventuels déficits d’alimentation en eau potable en été. (Captage
réalisé en 2006 contre l’avis unanime des
associations et à usage exclusif de secours
en cas de pollution des puits de la DuranceVoir notre journal n*6).
Quant au Président de la Chambre d’Agriculture, il regrette « que les besoins en logements, zones d’activité, équipements
publics ou privés ne fassent pas l’objet
d’une réflexion à l’échelle intercommunale ». L’absence de projet de territoire et
de SCOT a effectivement de bien lourdes
conséquences !
Mais c’est une bien maigre consolation de
voir ainsi repris les griefs formulés depuis de
longues années par les associations de protection de la nature à l’encontre des choix
d’urbanisation des communes de notre
communauté.
Certes la mairie de Saumane devra revoir sa
copie, mais ce document démontre que le
discours affiché de « développement durable » n’est qu’un vernis de façade ne correspondant à aucune prise de conscience profonde de l’impérieuse nécessité de stopper
les agressions contre la nature.
Massacre à la tronçonneuse en
forêt de Saumane
Le POS de la commune de Saumane avait
classé, depuis 1983, les bois situés immédiatement au nord du château. Ce classement
interdisait « tout changement d’affectation
du sol de nature à compromettre la conservation ou la protection des boisements ».
C’est pourquoi l’association « Collines »
s’était élevée en 2000 contre le déclassement de cette forêt, craignant un abattage
de ces magnifiques arbres pour permettre
aux voitures de se garer. Elle avait à l’époque rencontré un membre de la Préfecture
pour lui faire part de son inquiétude.
Or ces derniers mois plusieurs hectares de
cette forêt ont été ravagés de façon sauvage (voir photo) sur demande de la municipalité, sans la moindre communication. En
effet on n’y trouve pas la moindre allusion
dans « l’Echo de Saumane » de mai 2008.
Nous attendons avec impatience que la municipalité dévoile ses projets sur cet espace
stratégique au titre des risques d’incendie.
Nous en sommes d’autant plus curieux que
dans la même période et dans le même silence, il a été réalisé, aux frais du Département, une voie nouvelle dite de « désenclavement » qui relie le château de Saumane à
la route de La Roque.
Nous demandons instamment à la municipalité que cette voie soit exclusivement
affectée à sa fonction affichée : la Défense
de la Forêt Contre l’Incendie.
Autrement dit qu’elle ne serve qu’aux
pompiers pour protéger le village en cas
d’incendie.
exploitées sur son site industriel de Chateauneuf de Gadagne permettant d’évaluer leurs impacts sur l’environnement.
Cette étude doit comprendre :
• l’évolution du trafic de véhicules induit par les activités de la SEE
depuis 1997
• les préconisations d’une société indépendante permettant de
limiter les inconvénients de l’installation sur le trafic mis en évidence par l’étude »
Ceci démontre que les activités de l’industriel sont à l’origine des graves
embarras de circulation dans le village de Gadagne, qui ne sauraient
être résolus par la création de 2 rond-points disproportionnés. Ils n’empêcheront pas l’accroissement de la circulation des poids lourds dans
le village.
Il ne peut donc être question que la collectivité assume les frais de ces
ouvrages, tous deux décalés et particulièrement celui qui, prévu sur
1/3 de la place du Marché aux Raisins, détruirait définitivement la seule
vraie place du village (contribution prévisionnelle de l’Intercommunalité : 450.000 e).
La vraie question à se poser dans le cadre de l’établissement du SCOT,
avant que les dégâts environnementaux ne soient irréversibles, est :
cette industrie est-elle à sa place ?
Châteauneuf-de-Gadagne
de l’irrespect des règles
d’urbanisme
C’est par milliers de m2 d’ateliers et d’entrepôts complémentaires que la Sté Européenne d’Embouteillage (qui exploite l’eau
pompée dans la nappe phréatique) s’est
agrandie ces dernières années sur un terrain
plus de 3 fois grand comme le vieux village
de Chateauneuf de Gadagne.
En 1997 déjà une action de « Gadagne Environnement » contre la construction d’un
entrepôt de 25 m de haut sur 10.365 m2
avait abouti à l’abandon de ce projet auquel
la Commune avait cependant accordé le
PC, en violation des règles du POS local.
En 2004 une nouvelle demande de PC était
faite pour un entrepôt de toile, immédiatement réalisé et dont l’exploitation a été
poursuivie malgré refus de ce permis par
les Services de Sécurité jusqu’à la régularisation des années après.
En février 2008 nouvelle demande pour un
entrepôt toile encore plus vaste avec préparation du terrain également immédiate
sur autorisation écrite du maire de la Commune.
Entre temps en fonction de l’accroissement
constant des activités de l’industriel dans
un contexte rural non disposé à ce type
d’exploitation, un arrêté préfectoral du 18
février 2008, en considération d’un jugement du Tribunal Administratif du 27 décembre 2006, édicte :
« la SEE est tenue de réaliser une étude globale du trafic routier induit par les activités
L’Isle sur la Sorgue
Pourquoi tant de camions ?
En 2007 la circulation des
poids lourds sur la RD 2 entre
Cavaillon et Coustellet a été
interdite à la traversée de Robion pour la durée du chantier
de réfection de la chaussée.
Cette circulation est en principe reportée sur la RD 22 entre
le carrefour des Glaces et le
carrefour du Four à Chaux.
Sauf que ...sous le pont-canal
de la Tour de Sabran la hauteur
est limitée à 4,10 m et la signalisation temporaire, entretenue
par une entreprise privée, est
bien confuse pour les conducteurs étrangers à la région. Elle
dirige en effet tous les plus de
3,5 t vers l’Isle sur la Sorgue.
Mais ce n’est pas tout : Les
travaux sont terminés depuis
longtemps… et la déviation
est toujours là.
On entend dire aussi que les
L’Islois devront supporter le
statu quo tant que la déviation
de Coustellet ne sera pas réalisée.
Depuis de nombreuses années
le « Collectif Nationale 100 »
réclame la mise au gabarit international de la RD 22 sous le
pont-canal, amélioration qui
pourrait être réalisée à peu de
frais par décaissement de la
chaussée. Mais en voulant coupler la disparition de ce point
noir avec le chantier beaucoup
plus coûteux de la déviation de
Coustellet, les pouvoirs publics
retardent l’opération d’ensemble d’année en année. En
attendant, de Châteuneuf de
Gadagne à l’Isle sur la Sorgue,
les habitants trinquent.
Combien d’années encore ?
nature
Les extraits fermentés
C’est un jardin extraordinaire, plein de fleurs prometteuses de haricots, tomates, courgettes… Une armée de mandibules acérés
voudrait bien s’ y régaler et quelques cryptogames colorés s’ y
installer, car ici nul herbicide, nul pesticide ne pointe son nez.
Jardiniers, à vos décoctions, macérations, purins à base d’eau de
pluie. A vos pieds, un trésor : l’ortie brûlante ; près du ruisseau : la
consoude et la prêle, en terrain sec : la rue malodorante, l’absinthe… A vos marmites en bois ou en plastique.
Le purin d’ortie
Préparation : cueillir de grandes orties non encore montées en
graines. • Hacher grossièrement 1 kg pour 10l d’eau • Laisser
macérer 15 à 30j. Remuer de temps en temps. Filtrer. Utilisation : diluer à 10% pour les traitements foliaires. Excellent
insecticide de contact contre les pucerons et les acariens. Diluer à
20% pour l’arrosage au pied des plantes.
Conservation plusieurs mois en récipient hermétique, dans un endroit frais.
Le purin de consoude
Préparation : 1kg de feuilles fraîches dans 10l d’eau pendant 4 à
6 semaines • Mélanger régulièrement. Filtrer.
Utilisation : diluer à 10% pour pulvériser sur le feuillage • Arroser
le pied des plantes comme fortifiant. Ce purin, utilisé pur ne génère pas de risque de brûlure comme celui fait avec les orties.
Conservation trois semaines en récipient hermétique, dans un endroit frais.
Le purin d’ortie associé au purin de consoude constitue une solution nutritive complexe qui couvre la plupart des besoins de la plante.
Le purin de prêle
C’est une décoction. Il a un effet préventif et curatif sur des maladies cryptogamiques : cloque du pêcher, mildiou, monilia, oïdium,
tavelure, rouille… Riche en silice et en oligoéléments il renforce
la résistance des plantes.
Préparation : 1kg de tiges finement coupées dans 10l
d’eau • Faire bouillir 30mn • Laisser refroidir 12h. Filtrer .
Utilisation : en pulvérisation dilué à 20%.
Le mélange purin de prêle et purin d’orties renforce les capacités immunitaires des arbres fruitiers. Toujours les préparer séparément. Publicité :
Des dispositions
rarement respectées
« Le mobilier urbain et les
abris destinés au public ne
peuvent supporter de publicités commerciales que dans
des limites fixées par les articles 20 et 24 du décret 80923 du 21/11/198 ».
à caractère général ou local,
comme le plan de la ville
par exemple, est utilisé indûment par l’afficheur à des
fins commerciales, comme le
montre la photo ci-dessous.
Trop souvent hélas, l’espace
normalement destiné aux informations non publicitaires
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Théâtre Encore un grand
merci à la formidable troupe de
l’Atelier –Théâtre
du foyer rural de
Gordes qui nous
ont régalé avec
« La Jalousie dans
tous ses états »,
jouée au profit de
l’association. A travers six extraits
du répertoire théâtral de Goldoni en
passant par Jules Romain aux pièces
de notre époque, ils nous ont proposé de rire ou de pleurer en appréciant la jalousie dans tous ses états.
Balade
Agenda
Le 24 mai, la balade autour de l’eau
de Cabrières avec Pierre Sèche nous a
menés des fontaines et lavoirs du village aux « mines » qui les alimentent.
Ces galeries captant et drainant les
eaux souterraines au nord du village,
dans la molasse du Miocène, prennent en partie leurs eaux dans le contact avec la falaise karstique. L’aprèsmidi, itinéraire par le « chemin des
fileuses », en remontant jusqu’aux
terrasses en pierre sèche d’oliviers et
de cerisiers, en passant par le « paradis », sans purgatoire.
Agriculture de proximité
circuits courts
Le 6 mai, une quarantaine de personnes ont débattu autour de ces
thèmes avec nos invités :
• Un producteur bio de la BANASTE,
point de vente directe bien connu
de nombreux habitants de l’Isle sur
la Sorgue, où 10 agriculteurs locaux,
dont plusieurs bio, regroupés en
coopérative, viennent vendre euxmêmes leurs produits de saison.
L’accueil et l’échange maintiennent
le lien entre producteurs et consommateurs.
• Un agriculteur bio de l’AMAP de
Pernes. Ces Associations pour le
Maintien d’une Agriculture Paysanne, créées en 2004, fleurissent
dans toute la France (environ 500).
A l’initiative de consommateurs, cette association avec un producteur
fonctionne sur la base d’un contrat
: chaque semaine l’agriculteur fournit un panier de légumes,fruits...,
que les consommateurs ont payé
par avance. Le respect de la charte
est contrôlé par Alliance Provence.
Une réelle transparence dans l’exploitation est assurée dans un esprit
de solidarité et de convivialité
dun panier pré-conçu par semaine,
soit une commande à la carte (légumes, fruits, huile, viande, produits
laitiers). Il a donc recherché et trouvé
des agriculteurs, de la région, bio si
possible, impliqués dans une démarche qualitative.
• Le directeur et le président de l’association « SEMAILLES » d’Avignon
qui propose à ses adhérents un panier hebdomadaire de fruits et légumes bio, cultivés par des personnes
en difficulté, en parcours d’insertion. L’association s’inscrit dans le
plan local d’insertion pour l’emploi,
dans le secteur mixte alliant utilité
sociale et activité économique. Elle
reçoit aussi dans son jardin pédagogique denfants d’écoles primaires,
de centres sociaux et des associations de quartier.
Les terres nourricières se raréfient dans
tout le sud de la France.
Bio ou pas, à nous de choisir, mais l’important c’est l’achat de produits locaux, de
saison, pour le maintien d’agriculteurs ici,
ailleurs, pour la protection de nos territoires et de notre santé.
• Le créateur du « PANIER PAYSAN » installé à l’Isle sur la Sorgue,
propose une livraison à domicile soit
Forum des associations : le 13 septembre de 10h à 18h à l’Espace associatif de l’Isle sur la Sorgue.
Octobre : réunion-débat sur le choc pétrolier
13 Novembre : projection-débat sur les nanotechnologies organisée par Carrefour des citoyens et la Strada
Novembre : réunion débat sur les semences paysannes
Journées du patrimoine : sortie vélo et pièce de théâtre par le TRAC : «entre vigne et olivier»
13 et 14 décembre : journées des plantes au Thor
Cités des Sorgues : Fédération de défense de l’environnement du Pays
des Sorgues et des Monts du Vaucluse
Ses buts:
- La défense de l’environnement du Pays des Sorgues (patrimoine naturel,
culturel, architectural, paysager) et de ses habitants
- Favoriser toute action de promotion d’un développement durable du territoire
Vous souhaitez nous rejoindre, ou nous aider financièrement,
écrivez-nous ou retrouvez-nous à la réunion mensuelle (1er
mercredi de chaque mois - 20h30) au groupe scolaire Mourna A
à l’Isle sur la Sorgue.
Association Cités des Sorgues - BP 57 - 84802 L’Isle sur la Sorgue cedex
http://cdessorgues.free.fr - Courriel : [email protected]
Ont participé à ce numéro 9 :
Françoise et René Berton, Joël
Jayer, Anne-Marie Billiottet,
Geneviève Moriconi, Alexandra
Bascou, Danièle Larcena,
Michèle Clerc
Mise en page : Kroustine
Photo couverture : René Jamet
Photos : Cités des Sorgues
Bulletin d’adhésion
année
association de défense de l’environnement
B.P. 57 - 84802 L’Isle sur Sorgue cedex
Nom : ................................................................................... Prénom : .....................................................................................
Adresse : ..............................................................................................................................................................................................
Téléphone : .......................................................................... Email : .....................................................................................
m Cotisation simple - 12 euros
m Cotisation couple - 15 euros
m Cotisation chômeur - 7 euros
m Cotisation association - 20 euros
Date : ........................................................................................
La trésorière :
imprimé sur papier recyclé - Atelier off7 - L’Isle sur la Sorgue
sur le terrain