Sorgues? - Accueil
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N° 9 - été 2008 Cités des Sorgues Journal gratuit de la Fédération de Défense de l’Environnement du Pays des Sorgues et des Monts du Vaucluse Gadagne Environnement •Rascassas du Thor •Le Thor Autrement •Pour le Site de Thouzon •Carrefour des Citoyens •SADE •Piétons EspacesVerts •Collines •Pierres sèches•AAPPMA Et si … on parlait d’environnement … …en pays des Sorgues ? « Biodiesels, biocarburants, carburants verts »… Il s’agit sommaire là d’une tromperie sémantique correspondant aux intérêts des grands Hydrologie en Vaucluse p. 2 groupes pétroliers, agro-chimiques, agro-alimentaires et relayée par les L’eau Les Fusains p. 3 Les moulins premiers p. 3 média. Agenda 21 p. 4 En effet, l’éthanol et autres huiles de colza, de palme… sont tout sauf des Dossier N° 9 produits écologiques : issus de plantes cultivées à grand renfort d’engrais Aménagement de l’espace Projet de P.L.U à Saumane p. 6 Forêt du château de Saumane p. 6 chimiques et de pesticides, grosses consommatrices d’eau, nécessitant L’Européenne d’Embouteillage p. 6 Pourquoi tant de camions à L’Isle ?p. 7 un outillage industriel lourd et coûteux, ils ont un bilan énergétique Publicité p. 7 largement négatif (leur culture et leur extraction réchauffent davantage Jardinons Nature p. 7 la planète que l’essence !) Ils participent par ailleurs considérablement Cités des Sorgues sur le terrain p. 8 à la destruction de forêts tropicales et à l’érosion des sols (1 litre d’éthanol entraîne l’érosion de 20 kg de sol). Enfin, les émeutes de la faim dans de nombreux pays pauvres viennent dramatiquement rappeler qu’ils concurrencent les filières alimentaires traditionnelles et participent (avec la spéculation) à l’augmentation brutale du prix des céréales vivrières. Alors « agro-carburants » ou « nécro-carburants » ? Pour faire face à la catastrophe écologique et sociale qui se profile, l’Union Européenne doit de toute urgence abandonner l’objectif pour 2010 de 10% de ces carburants-là dans les transports, instaurer une taxe carbone (entre autres sur le pétrole), développer transports en commun et fret ferroviaire et aider à la réimplantation de cultures vivrières dans le tiers-monde. Se nourrir ou conduire, il faut choisir ! Les Moulins Premiers : L’eau en Vaucluse Un peu d’histoire… Brève présentation des numéros d’Etudes Vauclusiennes sur l’hydrogéologie du Vaucluse et les Sorgues I l est bien difficile de résumer 140 pages d’études scientifiques avec 15 articles différents ; aussi le parti pris a été de vous présenter l’orientation de ces études, quitte à approfondir, dans d’autres numéros, tel ou tel sujet. Les articles du numéro sur l’hydrogéologie se rapportent aux 3 grands ensembles hydrogéologiques du Vaucluse. Ils correspondent à des objectifs qualitatifs et quantitatifs de la gestion de la ressource : Dans le domaine alluvial, étude des incidences des aménagements hydrauliques du Rhône sur la qualité des eaux, en liaison avec les relations nappe-rivière. Rôle de l’irrigation gravitaire dans la réalimentation de la nappe de la Durance. Présentation du domaine karstique de Fontaine de Vaucluse Etude des eaux fossiles des bassins de Valréas et de Carpentras et de leur vulnérabilité. En Vaucluse, on peut différencier 3 grands ensembles hydrogéologiques : • Le domaine alluvial du Rhône et des ses affluents. Il se caractérise par un milieu de nap2 pes libres peu profondes, fortement influencées par les relations napperivière. La perméabilité de ce milieu autorise des écoulements relativement rapides et des débits d’exploitation intéressants, mais leur faible volume ne permet pas un stockage important ; ces nappes sont donc fortement renouvelées chaque année et sont particulièrement sensibles aux variations climatiques annuelles. Elles constituent, à l’heure actuelle, l ‘essentiel des ressources sollicitées pour l’alimentation en eau potable du département. Elles sont, en été, principalement réapprovisionnées par l’irrigation gravitaire. • Le domaine karstique correspond aux grands massifs calcaires. Dans ces massifs, les circulations d’eau peuvent être très rapides dans les galeries créées par la dissolution du calcaire. Globalement, cet ensemble, qui émerge principalement à Fontaine de Vaucluse et alimente la Sorgue, renferme une grande réserve d’eau. • Le domaine des bassins sédimentaires. Les bassins de Carpentras et de Valréas sont comblés par de fortes épaisseurs de molasses d’âge Miocène. Sous une nappe libre superficielle, ils sont le siège de circulations profondes dans un réservoir d’une si grande capacité que son caractère captif le protège, a priori, des pollutions de surface, mais qu’une exploitation mal contrôlée fragilise. L’excellente qualité des eaux, préservée par le caractère captif de l’aquifère, explique l’intérêt des cette ressource. Dès la fin du XIXème, les forages artésiens fournissent de l’eau potable. Avec l’amélioration des techniques de forage, les ouvrages profonds ont proliférés dans les années 60-70. Malgré une évaluation difficile, le nombre de forages et leur usage étant mal connus, toutes les tentatives de bilan concluent à une surexploitation de l’aquifère. Trois campagnes de prélèvement (1985, 1996, 2004) ont montré une contamination durable des eaux par les nitrates. Pour compléter ce constat de contamination par les activités agricoles, une campagne d’analyse des produits phytosanitaires, en juin 2005, a révélé la présence de pesticides dans 38% des échantillons. La reconstitution des paléo-conditions de recharge des nappes captives apparaît comme une étape incontournable dans la mise en place d’une politique de gestion durable des ressources en eau souterraine. Il est en effet primordial de prendre en compte le taux de remplissage à très long terme de ces ressources qui ne se renouvellent quasiment plus de nos jours et dont l’utilisation s’apparente à une exploitation minière. Il y a donc le risque d’un épuisement rapide des réserves si celles-ci ne sont pas estimées, puis contrôlées afin de garantir leur usage rationnel, adapté à leur qualité naturelle. Dans le cas du bassin de Valréas on peut déplorer un usage quasi-exclusif pour l’irrigation des cultures alors que ces eaux sont adaptées à la production d’eau potable. Etudes Vauclusiennes n°70 « Origine et histoire de l’eau en Vaucluse et en régions méditerranéennes » par le laboratoire d’Hydrogéologie de l’Université d’Avignon » ; n°71 « les Sorgues au fil de l’eau » Les Fusains : nous essayons d’empêcher l’irréparable Dans notre journal n°7, nous retracions l’histoire de la villa des Fusains, sise au Portalet : Moulin à soie, fabrique de pâtes alimentaires, logements, entrepôt des Restos du Cœur… jusqu’au coup de pelle de mars 2007 qui lui fut fatal. Mais les L’Islois savent-ils que sur l’emplacement de cet immeuble, acheté par la municipalité en 1980 et vendu à un particulier en 2003, en est prévu un autre de 3 niveaux, devant abriter un restaurant-brasserie de 240 places, une banque sur 2 niveaux et 12 suites agrémentées de piscine, terrasses, spa… ? Et savent-ils que cette construction doit reposer sur un parking sous-terrain de 67 places dont les fondations nécessiteront l’enfoncement des très nombreuses paleplanches en acier de 10 mètres qui gisent sur le terrain depuis des mois ? Or l’intensité des vibrations générées dans le sol par cette opération risque non seulement de fragiliser les fondations des vieilles maisons situées à proximité, mais aussi, selon l’Association de Protection de la Pêche et des Milieux Aquatiques de L’Isle (AAPPMA) de perturber profondément et durablement la vie des bras de Sorgue qui bordent ce lieu, classés réserves de pêche d’Etat. De plus, savent-ils que parce que « le projet de M.Enguent nécessitait une surface plus importante », la mairie lui a cédé plusieurs parcelles du domaine public, prises sur le parking voisin et ce, sans déclassement préalable ? Très préoccupée de cette atteinte potentielle au milieu naturel et de la violation du principe de l’inaliénabilité du domaine public, l’association « Cités des Sorgues », après avoir sans succès alerté le préfet du Vaucluse, a décidé de demander au tribunal administratif d’annuler le permis de construire délivré en novembre 2007. Si nous sommes sans grande illusion sur les chances de succès d’un tel recours, vu la difficulté pour les associations de voir reconnaître leur intérêt à agir en justice, il nous a semblé de notre devoir de le tenter et par là même d’alerter la nouvelle municipalité sur l’émotion suscitée par ce projet. Souhaitons qu’elle soit notre relais à travers une demande d’annulation de l’acte de vente. Il fut un temps où La Sorgue de la branche de Velleron ou « Sorgue de Bonaventure » comportait de nombreux moulins : à papier, à soie, à farine. Nous invitons le promeneur curieux et peu farouche au bruit des voitures, à s’arrêter un instant sur le pont de la pyramide. En amont et sur la rive gauche : un ancien moulin à foulons reconverti par ordonnance royale en 1822 en un moulin à soie et à farine. Plus tard il abritera une biscuiterie, puis jusqu’aux années 1980 une minoterie. Cette bâtisse massive se nommait « usine de la Pyramide » et comportait également une roue, disparue à ce jour. Sur la rive droite, outre une roue, nous pouvons voir une longue et étroite prise d’eau qui servait à actionner un moulin à soie, puis à farine. Le dernier propriétaire, marchand de métaux et chiffonnier, utilisera la force motrice pour l’effilochage et le lavage des chiffons. Il s’agissait de « l’usine Bonaventure ». En évitant les voitures, traversons le pont… Sur la rive droite « l’usine de Malakoff » et ses nombreuses roues, dont au moins une fut autorisée par ordonnance apostolique, abritait une usine à décortiquer les légumes, puis une distillerie d’alcool. Sur la rive gauche un petit moulin à farine dit « moulin Moricelly ». La roue date de 1850, elle servira plus tard à l’élévation de l’eau pour arroser les champs alentours. Il est à noter que ce moulin se situe sur une île dite « l’île de la Pyramide ». Cette île primitivement abritait 3 moulins à papiers, dont un daté avec certitude de 1563. Ces papeteries fonctionnèrent jusqu’au tout début du 17° siècle. L’ensemble de ces moulins dit « moulins premiers » devint en 1890 une fabrique de tapis et couvertures, puis une cartonnerie et enfin dans leur partie principale l’usine des colles et gélatines. Notons que tous ces propriétaires et notamment les papetiers furent séduits par les qualités d’extrême pureté de la Sorgue. Mais qu’en est il de la pureté de la Sorgue en 2008 ? D’où viennent ces algues brunes puantes qui tapissent depuis quelques dizaines d’années le fond de la Sorgue ? Pourquoi les berles se rarefient-elles ? Sources : Archives municipales et J.Guigue 3 Dossier •8• Agenda 21, Objectifs pour le 21 siècle « Le développement soutenable est un développement qui répond aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures de répondre aux leurs » De plus en plus de communes élaborent des « agendas 21 », documents révélant leur volonté politique de programmer le développement économique et social de leur territoire tout en protégeant efficacement le milieu naturel. Cette exigence locale est l’aboutissement d’une prise de conscience relativement récente à l’échelle mondiale et relayée nationalement. En 1972, la conférence de Stockholm s’intéressait à la problématique environnement/développement et essayait de concilier ces deux termes, jusque là antinomiques. En 1987, le rapport de la commission Brundtland énonçait l’objectif d’un « développement soutenable », c’està-dire d’un « développement répondant aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures de répondre aux leurs » Au Sommet de la terre de Rio en 1992, est affirmé le rôle essentiel des collectivités locales pour atteindre les objectifs du programme «Action 21 ». C’est l’illustration du fameux adage « penser globalement, agir localement ». En France l’optique de développement durable a depuis longtemps été intégrée dans les politiques de développement des territoires : chartes des parcs naturels régionaux, chartes municipales pour l’environnement, loi sur l’aménagement et le développement durable du territoire (dite « loi Voynet »), PADD des documents de planification urbaine, tels que SCOT et PLU en sont autant d’exemples. En 2003 le gouvernement décide de favoriser la confection de 500 agendas 21 locaux en 5 ans. Enfin, le 28 février 2005, le Congrès adopte la loi constitutionnelle relative à la Charte de l’Environnement qui spécifie que « Les politiques publiques doivent promouvoir un développement durable. Elles concilient la protection et la mise en valeur de l’environnement, le développement économique et le progrès social ». Les finalités des agendas 21 Bien que tardive, la prise de conscience semble aujourd’hui réelle chez les décideurs publics : La continuité du mode de vie issu de la révolution industrielle compromettrait la survie de l’humanité et de la planète. La croissance aveugle de la production et de la consommation, non seulement engendre des inégalités insupportables et 4 ème lourdes de conflit, mais se heurte désormais aux limites des capacités d’endurance de la terre : réchauffement climatique, pollutions à grande échelle, perte massive de la biodiversité, réduction drastique des ressources naturelles sont autant de signes d’une grave perturbation des écosystèmes. Les projets de développement territorial durable ou « agendas 21 » doivent donc répondre à des enjeux environnementaux, sociaux et économiques et poursuivre clairement les finalités suivantes : Lutte contre le changement climatique, préservation de la biodiversité, cohésion sociale, recherche de modes de production, de distribution et de consommation « responsables ». Chaque collectivité locale doit identifier les enjeux particuliers à son territoire et décliner chaque finalité en actions territoriales. Par exemple la lutte contre le réchauffement climatique devra se concrétiser par une maîtrise de la demande en énergie et l’utilisation des énergies renouvelables dans les bâtiments publics, la priorité donnée aux transports publics, la limitation de l’étalement urbain, l’encouragement d’autres pratiques agricoles (pour limiter l’émission de gaz à effet de serre) etc… L’élaboration d’un agenda 21 On peut en élaborer à tous les niveaux des collectivités territoriales ; il s’en prépare même un, actuellement, au sein du lycée de l’Isle sur la Sorgue ! Le niveau qui nous paraît le plus pertinent est celui de la commune ; c’est à cet échelon en effet qu’il existe un véritable sentiment d’appartenance à une collectivité et que peut le mieux s’exercer une citoyenneté active. D’ailleurs les ancêtres des agendas 21 s’appelaient : plans municipaux d’environnement. Un Agenda 21 c’est d’abord une démarche de démocratie largement participative, pour analyser l’état local de l’environnement : Il convient de mobiliser un maximum d’acteurs locaux que la municipalité va consulter et auprès de qui elle va, ensuite, s’engager à réaliser le programme d’actions, qui aura été défini collectivement . Ces acteurs locaux sont : • Principalement le personnel communal, qui est sur le terrain et constitue une véritable force de proposition dont dépendra la mise en œuvre ultérieure des orientations et actions définies • Mais aussi les divers acteurs économiques locaux • Enfin les associations spécialisées dans la défense de l’environnement et de la santé publique, sans oublier toutes celles qui oeuvrent dans le souci de préserver une vie sociale harmonieuse au sein de la cité. Il est préférable de lancer les opérations, qui vont durer au moins deux ans, en tout début de mandat, de façon à être sûr que le plan d’actions connaîtra un large début d’exécution avant la prochaine échéance électorale, qui peut très bien se traduire par un changement de municipalité ! Pour s’engager dans une telle opération relativement lourde et de longue haleine, il est indispensable que la démarche soit lancée et portée au plus haut niveau politique : le Maire ou son Premier Adjoint ; c’est à cette condition seulement que l’on peut s’assurer l’engagement et la motivation de toute la municipalité, des conseillers municipaux et du personnel communal. Il faut ensuite choisir un bon cabinet conseil, pour accompagner la démarche en apportant son expérience et ses conseils méthodologiques, et mettre en place un comité de pilotage composé de membres de la municipalité, de représentants des grands services de l’Etat à l’échelon du département et de quelques responsables des services communaux les plus concernés, auxquels peuvent être associés des représentants de l’ADEME, du Département, de la Région et des associations qui acceptent d’y participer. Ce comité de pilotage est complété par quelques commissions thématiques, composées sensiblement comme lui, dont la 1ère mission sera d’établir, chacune dans leur domaine, un audit-diagnostic de l’état de l’environnement, avec recensement des indicateurs pertinents pour mesurer cet état initial, puis son amélioration au fil du temps. Il reviendra ensuite à ces commissions de définir des objectifs raisonnables dans tous les domaines et de proposer les actions à mener pour atteindre ces objectifs dans le temps. A chaque étape celles ci seront validées ou invalidées par le comité de pilotage. En fin de parcours, seront définis des principes et des orientations de développement durable pour le territoire communal, ainsi qu’un programme d’actions pluri-annuelles ambitieux, grâce à l’engagement financier significatif de l’Etat et des différents partenaires. Tout cela sera consigné dans une convention qui sera adoptée par le comité de pilotage puis approuvée par le conseil municipal, qui autorisera le Maire à la signer. L’approbation par le conseil municipal est très importante car elle constitue, de sa part, un engagement politique dans cet Agenda 21, et par là même un engagement de voter chaque année dans le budget les crédits nécessaires à la réalisation des actions prévues dans le programme adopté. La convention est principalement signée entre l’Etat et la commune, mais elle peut être aussi co-signée par tous les partenaires qui se sont engagés financièrement sur des actions. Après la signature de cet Agenda 21, le comité de pilotage continue d’exister pour évaluer les actions réellement conduites, l’impact de ces actions, et la réalisation des objectifs. 5 Jardinons Aménagement de l’espace Saumane Un projet de PLU en contradiction avec la loi SRU Nous avons souvent souligné l’intérêt de la loi Solidarité Renouvellement Urbain qui a rénové en profondeur le Code de l’Urbanisme en imposant aux collectivités locales l’harmonisation de leurs prévisions d’utilisation de l’espace et le respect des objectifs de développement durable : recherche d’un équilibre entre le développement urbain et celui des campagnes, utilisation économe de l’espace, préservation des écosystèmes et des paysages. Hélas ces principes ne président toujours pas aux choix d’aménagement du territoire et d’urbanisme des édiles de notre communauté de communes, puisqu’au mois d’avril 2008 le Préfet, la Chambre d’Agriculture et le Conseil Général ont dû les rappeler à ceux de Saumane à propos de leur projet de PLU. Celui-ci envisage un bouleversement des caractéristiques traditionnelles de cette petite commune : Explosion démographique pour ce village de 750 habitants qui devra en compter 1200 à l’horizon 2017 (et sans doute beaucoup plus avec une potentialité de 200 à 270 constructions nouvelles!) et modification brutale de l’habitat traditionnel par éparpillement, sans cohérence, de constructions nouvelles dans la plaine agricole. Tous les avis formulés par les personnes publiques citées plus haut concordent pour dénoncer un projet d’urbanisation « ne permettant pas d’assurer une gestion économe des sols et concourant fortement à favoriser l’étalement urbain sur le territoire » et des « choix contraires aux objectifs de développement durable portés par la loi SRU ». Sont stigmatisés : la dispersion des futures zones d’habitat en plaine (dans les 15 ans à venir seraient en effet dévorés presque 60 ha de terres agricoles à fort potentiel agronomique, irriguées sur fonds publics !), les faibles densités constructives (8 à 10 logements par ha), la non préservation des paysages ouverts et fragiles de la plaine de la Sorgue, l’insuffisance d’analyse des incidences de ce projet sur l’environnement et sur les zones Natura 2000. Sans parler de l’illégalité pointée par le Préfet de 2 initiatives contenues dans ce projet : des micro zones constructibles à l’intérieur de zones agricoles et la prévision d’utilisation du captage Gallas sur la Sorgue 6 pour compenser d’éventuels déficits d’alimentation en eau potable en été. (Captage réalisé en 2006 contre l’avis unanime des associations et à usage exclusif de secours en cas de pollution des puits de la DuranceVoir notre journal n*6). Quant au Président de la Chambre d’Agriculture, il regrette « que les besoins en logements, zones d’activité, équipements publics ou privés ne fassent pas l’objet d’une réflexion à l’échelle intercommunale ». L’absence de projet de territoire et de SCOT a effectivement de bien lourdes conséquences ! Mais c’est une bien maigre consolation de voir ainsi repris les griefs formulés depuis de longues années par les associations de protection de la nature à l’encontre des choix d’urbanisation des communes de notre communauté. Certes la mairie de Saumane devra revoir sa copie, mais ce document démontre que le discours affiché de « développement durable » n’est qu’un vernis de façade ne correspondant à aucune prise de conscience profonde de l’impérieuse nécessité de stopper les agressions contre la nature. Massacre à la tronçonneuse en forêt de Saumane Le POS de la commune de Saumane avait classé, depuis 1983, les bois situés immédiatement au nord du château. Ce classement interdisait « tout changement d’affectation du sol de nature à compromettre la conservation ou la protection des boisements ». C’est pourquoi l’association « Collines » s’était élevée en 2000 contre le déclassement de cette forêt, craignant un abattage de ces magnifiques arbres pour permettre aux voitures de se garer. Elle avait à l’époque rencontré un membre de la Préfecture pour lui faire part de son inquiétude. Or ces derniers mois plusieurs hectares de cette forêt ont été ravagés de façon sauvage (voir photo) sur demande de la municipalité, sans la moindre communication. En effet on n’y trouve pas la moindre allusion dans « l’Echo de Saumane » de mai 2008. Nous attendons avec impatience que la municipalité dévoile ses projets sur cet espace stratégique au titre des risques d’incendie. Nous en sommes d’autant plus curieux que dans la même période et dans le même silence, il a été réalisé, aux frais du Département, une voie nouvelle dite de « désenclavement » qui relie le château de Saumane à la route de La Roque. Nous demandons instamment à la municipalité que cette voie soit exclusivement affectée à sa fonction affichée : la Défense de la Forêt Contre l’Incendie. Autrement dit qu’elle ne serve qu’aux pompiers pour protéger le village en cas d’incendie. exploitées sur son site industriel de Chateauneuf de Gadagne permettant d’évaluer leurs impacts sur l’environnement. Cette étude doit comprendre : • l’évolution du trafic de véhicules induit par les activités de la SEE depuis 1997 • les préconisations d’une société indépendante permettant de limiter les inconvénients de l’installation sur le trafic mis en évidence par l’étude » Ceci démontre que les activités de l’industriel sont à l’origine des graves embarras de circulation dans le village de Gadagne, qui ne sauraient être résolus par la création de 2 rond-points disproportionnés. Ils n’empêcheront pas l’accroissement de la circulation des poids lourds dans le village. Il ne peut donc être question que la collectivité assume les frais de ces ouvrages, tous deux décalés et particulièrement celui qui, prévu sur 1/3 de la place du Marché aux Raisins, détruirait définitivement la seule vraie place du village (contribution prévisionnelle de l’Intercommunalité : 450.000 e). La vraie question à se poser dans le cadre de l’établissement du SCOT, avant que les dégâts environnementaux ne soient irréversibles, est : cette industrie est-elle à sa place ? Châteauneuf-de-Gadagne de l’irrespect des règles d’urbanisme C’est par milliers de m2 d’ateliers et d’entrepôts complémentaires que la Sté Européenne d’Embouteillage (qui exploite l’eau pompée dans la nappe phréatique) s’est agrandie ces dernières années sur un terrain plus de 3 fois grand comme le vieux village de Chateauneuf de Gadagne. En 1997 déjà une action de « Gadagne Environnement » contre la construction d’un entrepôt de 25 m de haut sur 10.365 m2 avait abouti à l’abandon de ce projet auquel la Commune avait cependant accordé le PC, en violation des règles du POS local. En 2004 une nouvelle demande de PC était faite pour un entrepôt de toile, immédiatement réalisé et dont l’exploitation a été poursuivie malgré refus de ce permis par les Services de Sécurité jusqu’à la régularisation des années après. En février 2008 nouvelle demande pour un entrepôt toile encore plus vaste avec préparation du terrain également immédiate sur autorisation écrite du maire de la Commune. Entre temps en fonction de l’accroissement constant des activités de l’industriel dans un contexte rural non disposé à ce type d’exploitation, un arrêté préfectoral du 18 février 2008, en considération d’un jugement du Tribunal Administratif du 27 décembre 2006, édicte : « la SEE est tenue de réaliser une étude globale du trafic routier induit par les activités L’Isle sur la Sorgue Pourquoi tant de camions ? En 2007 la circulation des poids lourds sur la RD 2 entre Cavaillon et Coustellet a été interdite à la traversée de Robion pour la durée du chantier de réfection de la chaussée. Cette circulation est en principe reportée sur la RD 22 entre le carrefour des Glaces et le carrefour du Four à Chaux. Sauf que ...sous le pont-canal de la Tour de Sabran la hauteur est limitée à 4,10 m et la signalisation temporaire, entretenue par une entreprise privée, est bien confuse pour les conducteurs étrangers à la région. Elle dirige en effet tous les plus de 3,5 t vers l’Isle sur la Sorgue. Mais ce n’est pas tout : Les travaux sont terminés depuis longtemps… et la déviation est toujours là. On entend dire aussi que les L’Islois devront supporter le statu quo tant que la déviation de Coustellet ne sera pas réalisée. Depuis de nombreuses années le « Collectif Nationale 100 » réclame la mise au gabarit international de la RD 22 sous le pont-canal, amélioration qui pourrait être réalisée à peu de frais par décaissement de la chaussée. Mais en voulant coupler la disparition de ce point noir avec le chantier beaucoup plus coûteux de la déviation de Coustellet, les pouvoirs publics retardent l’opération d’ensemble d’année en année. En attendant, de Châteuneuf de Gadagne à l’Isle sur la Sorgue, les habitants trinquent. Combien d’années encore ? nature Les extraits fermentés C’est un jardin extraordinaire, plein de fleurs prometteuses de haricots, tomates, courgettes… Une armée de mandibules acérés voudrait bien s’ y régaler et quelques cryptogames colorés s’ y installer, car ici nul herbicide, nul pesticide ne pointe son nez. Jardiniers, à vos décoctions, macérations, purins à base d’eau de pluie. A vos pieds, un trésor : l’ortie brûlante ; près du ruisseau : la consoude et la prêle, en terrain sec : la rue malodorante, l’absinthe… A vos marmites en bois ou en plastique. Le purin d’ortie Préparation : cueillir de grandes orties non encore montées en graines. • Hacher grossièrement 1 kg pour 10l d’eau • Laisser macérer 15 à 30j. Remuer de temps en temps. Filtrer. Utilisation : diluer à 10% pour les traitements foliaires. Excellent insecticide de contact contre les pucerons et les acariens. Diluer à 20% pour l’arrosage au pied des plantes. Conservation plusieurs mois en récipient hermétique, dans un endroit frais. Le purin de consoude Préparation : 1kg de feuilles fraîches dans 10l d’eau pendant 4 à 6 semaines • Mélanger régulièrement. Filtrer. Utilisation : diluer à 10% pour pulvériser sur le feuillage • Arroser le pied des plantes comme fortifiant. Ce purin, utilisé pur ne génère pas de risque de brûlure comme celui fait avec les orties. Conservation trois semaines en récipient hermétique, dans un endroit frais. Le purin d’ortie associé au purin de consoude constitue une solution nutritive complexe qui couvre la plupart des besoins de la plante. Le purin de prêle C’est une décoction. Il a un effet préventif et curatif sur des maladies cryptogamiques : cloque du pêcher, mildiou, monilia, oïdium, tavelure, rouille… Riche en silice et en oligoéléments il renforce la résistance des plantes. Préparation : 1kg de tiges finement coupées dans 10l d’eau • Faire bouillir 30mn • Laisser refroidir 12h. Filtrer . Utilisation : en pulvérisation dilué à 20%. Le mélange purin de prêle et purin d’orties renforce les capacités immunitaires des arbres fruitiers. Toujours les préparer séparément. Publicité : Des dispositions rarement respectées « Le mobilier urbain et les abris destinés au public ne peuvent supporter de publicités commerciales que dans des limites fixées par les articles 20 et 24 du décret 80923 du 21/11/198 ». à caractère général ou local, comme le plan de la ville par exemple, est utilisé indûment par l’afficheur à des fins commerciales, comme le montre la photo ci-dessous. Trop souvent hélas, l’espace normalement destiné aux informations non publicitaires 10 7 Théâtre Encore un grand merci à la formidable troupe de l’Atelier –Théâtre du foyer rural de Gordes qui nous ont régalé avec « La Jalousie dans tous ses états », jouée au profit de l’association. A travers six extraits du répertoire théâtral de Goldoni en passant par Jules Romain aux pièces de notre époque, ils nous ont proposé de rire ou de pleurer en appréciant la jalousie dans tous ses états. Balade Agenda Le 24 mai, la balade autour de l’eau de Cabrières avec Pierre Sèche nous a menés des fontaines et lavoirs du village aux « mines » qui les alimentent. Ces galeries captant et drainant les eaux souterraines au nord du village, dans la molasse du Miocène, prennent en partie leurs eaux dans le contact avec la falaise karstique. L’aprèsmidi, itinéraire par le « chemin des fileuses », en remontant jusqu’aux terrasses en pierre sèche d’oliviers et de cerisiers, en passant par le « paradis », sans purgatoire. Agriculture de proximité circuits courts Le 6 mai, une quarantaine de personnes ont débattu autour de ces thèmes avec nos invités : • Un producteur bio de la BANASTE, point de vente directe bien connu de nombreux habitants de l’Isle sur la Sorgue, où 10 agriculteurs locaux, dont plusieurs bio, regroupés en coopérative, viennent vendre euxmêmes leurs produits de saison. L’accueil et l’échange maintiennent le lien entre producteurs et consommateurs. • Un agriculteur bio de l’AMAP de Pernes. Ces Associations pour le Maintien d’une Agriculture Paysanne, créées en 2004, fleurissent dans toute la France (environ 500). A l’initiative de consommateurs, cette association avec un producteur fonctionne sur la base d’un contrat : chaque semaine l’agriculteur fournit un panier de légumes,fruits..., que les consommateurs ont payé par avance. Le respect de la charte est contrôlé par Alliance Provence. Une réelle transparence dans l’exploitation est assurée dans un esprit de solidarité et de convivialité dun panier pré-conçu par semaine, soit une commande à la carte (légumes, fruits, huile, viande, produits laitiers). Il a donc recherché et trouvé des agriculteurs, de la région, bio si possible, impliqués dans une démarche qualitative. • Le directeur et le président de l’association « SEMAILLES » d’Avignon qui propose à ses adhérents un panier hebdomadaire de fruits et légumes bio, cultivés par des personnes en difficulté, en parcours d’insertion. L’association s’inscrit dans le plan local d’insertion pour l’emploi, dans le secteur mixte alliant utilité sociale et activité économique. Elle reçoit aussi dans son jardin pédagogique denfants d’écoles primaires, de centres sociaux et des associations de quartier. Les terres nourricières se raréfient dans tout le sud de la France. Bio ou pas, à nous de choisir, mais l’important c’est l’achat de produits locaux, de saison, pour le maintien d’agriculteurs ici, ailleurs, pour la protection de nos territoires et de notre santé. • Le créateur du « PANIER PAYSAN » installé à l’Isle sur la Sorgue, propose une livraison à domicile soit Forum des associations : le 13 septembre de 10h à 18h à l’Espace associatif de l’Isle sur la Sorgue. Octobre : réunion-débat sur le choc pétrolier 13 Novembre : projection-débat sur les nanotechnologies organisée par Carrefour des citoyens et la Strada Novembre : réunion débat sur les semences paysannes Journées du patrimoine : sortie vélo et pièce de théâtre par le TRAC : «entre vigne et olivier» 13 et 14 décembre : journées des plantes au Thor Cités des Sorgues : Fédération de défense de l’environnement du Pays des Sorgues et des Monts du Vaucluse Ses buts: - La défense de l’environnement du Pays des Sorgues (patrimoine naturel, culturel, architectural, paysager) et de ses habitants - Favoriser toute action de promotion d’un développement durable du territoire Vous souhaitez nous rejoindre, ou nous aider financièrement, écrivez-nous ou retrouvez-nous à la réunion mensuelle (1er mercredi de chaque mois - 20h30) au groupe scolaire Mourna A à l’Isle sur la Sorgue. Association Cités des Sorgues - BP 57 - 84802 L’Isle sur la Sorgue cedex http://cdessorgues.free.fr - Courriel : [email protected] Ont participé à ce numéro 9 : Françoise et René Berton, Joël Jayer, Anne-Marie Billiottet, Geneviève Moriconi, Alexandra Bascou, Danièle Larcena, Michèle Clerc Mise en page : Kroustine Photo couverture : René Jamet Photos : Cités des Sorgues Bulletin d’adhésion année association de défense de l’environnement B.P. 57 - 84802 L’Isle sur Sorgue cedex Nom : ................................................................................... Prénom : ..................................................................................... Adresse : .............................................................................................................................................................................................. Téléphone : .......................................................................... Email : ..................................................................................... m Cotisation simple - 12 euros m Cotisation couple - 15 euros m Cotisation chômeur - 7 euros m Cotisation association - 20 euros Date : ........................................................................................ La trésorière : imprimé sur papier recyclé - Atelier off7 - L’Isle sur la Sorgue sur le terrain