Pouvoir d`achat : Financement des retraites en France
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Pouvoir d`achat : Financement des retraites en France
POUVOIR D’ACHAT La retraite, c'est pas pour nous ? Tous les Français ont peur pour leur retraite. Les retraités constatent que leur pouvoir d’achat a tendance à diminuer, les actifs voient le moment où ils n’auront pas de retraite du tout. La faillite des retraites est-elle une fatalité ? Non, mais il est urgent de changer de système. 26 ans 21 ans 1,3 c’est l’espérance de durée de vie des femmes à la retraite (4 ans de plus que dans le privé). c’est l’espérance de durée de vie des hommes à la retraite (5 ans de plus que dans le privé). cotisant pour un retraité en 2015, contre 3,6 cotisants pour un retraité en 1974. Un système intenable • • 55 % des Français pensent que leurs caisses de retraite complémentaire* feront faillite d’ici 5 ans… … et la Cour des comptes parle d’une faillite des caisses Agirc/Arrco** d’ici 2023 ! En octobre 2015, un accord pour sauver ces caisses a mis en place un nouveau système qui obligera à travailler plus longtemps pour toucher à peine les deux tiers du dernier salaire perçu en tant que salarié… • Le système de retraite par répartition (c’est-à-dire où les cotisations sociales de tous sont rassemblées puis redistribuées) est en crise, à cause du vieillissement de la population et de l’allongement de la durée de "vie à la retraite". • En 1960, on comptait 4 actifs pour 1 retraité : c’est-à-dire que la retraite d’un seul retraité était financée par le travail de quatre travailleurs. En 2040, il y aura pratiquement 1 actif pour 1 retraité : la retraite d’un seul retraité sera financé par un seul travailleur. Mais qui financera sa retraite ?… Un système inégal • Le système français de retraite est assez injuste. Les salariés du privé et ceux du public sont loin d’être égaux : à niveau de revenu comparable, les salariés du public cotisent moins longtemps pour une retraite plus importante. • Et pour certaines catégories (EDF, SNCF, élus…), il existe des régimes spéciaux, qui offrent des retraites encore meilleures et qui sont financés largement par les impôts de tous et par les caisses de retraite des moins favorisés. Sortir du duel répartition/capitalisation • Mutualiser les cotisations pour les redistribuer est un pari risqué : ceux qui commencent à travailler paient pour ceux qui prennent leur retraite, mais rien ne garantit qu’ils trouveront à leur tour des personnes capables de payer pour leurs propres retraites. • • Car l’assurance-retraite n’est en fait pas une assurance : cotiser ne donne aucun droit. La retraite par capitalisation (où chacun reste propriétaire de ses cotisations, comme dans les fameux fonds de pension américains) pourrait préserver ces droits. • Cependant, la répartition a un avantage : assurer la solidarité entre les générations. S’il n’y avait que la retraite par capitalisation, nous ne pourrions pas assurer les retraites de tous les Français. • “ On peut noter, au passage, que certains des opposants à la retraite par capitalisation bénéficient, grâce à la Prefon (caisse dédiée aux fonctionnaires) ou au Fonpel (fonds de pension des élus locaux), d’une… retraite par capitalisation ! ” Le système de retraite français est à la fois archaïque, opaque et inégalitaire. Jacques Bichot, économiste Autres chiffres • • 25,8 millions de personnes cotisaient à une caisse de retraite en 2013 ; 23,9 millions percevaient une retraite. 108,0 Md€ de retraite ont été versés en 2014, en incluant les prestations sociales comme l’allocation du minimum vieillesse. Ce montant augmente chaque année de quelques milliards. • • En 2011, l’âge moyen de départ à la retraite était : - de 57,1 ans pour les fonctionnaires civils (durée de vie moyenne à la retraite : 22,3 ans), - de 62,2 ans pour les salariés du privé (durée de vie moyenne à la retraite : 17,7 ans). La commission des comptes de la sécurité sociale prévoit un retour à l'équilibre des comptes du régime général en 2016 après 11 années de déficit. En reculant de deux ans l'âge de départ à la retraite (62 ans), après avoir augmenté les cotisations en 2014, 2015 et 2016 et avoir gelé les pensions – sans parler de l'alourdissement de la fiscalité. Sources : Quelle retraite ?, Boursorama.com, roblinassurances.com, Rue89, legislation.cnav.fr, conseil d’orientation des retraites, douzième rapport (Janvier 2013), Agirc-Arrco.fr. * Retraite complémentaire. La Sécurité sociale verse une retraite de base. Un travailleur, cadre ou non cadre, cotise aussi pendant ses années d’emploi pour avoir une retraite complémentaire, qui s’ajoute à la retraite de base. ** Arrco : c’est l’Association pour le régime de retraite complémentaire des salariés du privé. Elle gère les cotisations des salariés du privé, cadres et non cadres. Agirc : c’est l’Association générale des institutions de retraites des cadres. Elle gère les cotisations des cadres, qui cotisent donc à la fois à l’Arrco et à l’Agirc. La retraite Arrco concerne 18,1 millions de salariés et 12,2 millions de retraités. La retraite Agirc concerne 4,1 millions de salariés et 2,9 millions de retraités.