Timbres magazine n° 74

Transcription

Timbres magazine n° 74
ARGENTINE des postes privées par centaines et des collectionneurs
Il était une fois…
une collection
de timbres privés
2e partie
Nous savons qu’en Argentine, où le
monopole postal a totalement disparu
en 1993, le grand opérateur privé OCA
émet des timbres constituant un
passionnant mais inédit ensemble
qui pose certaines questions au
collectionneur : en l’absence de
marché établi que rechercher ? Quels
types de collection monter ? Avec
quels outils ?
1
ans notre approche, nous
avons choisi d’adopter le
point de vue du collectionneur* mais ce point de vue, quel
est-il ? Il est manifeste que l’entreprise OCA a très longtemps ignoré
superbement les philatélistes,
occupée qu’elle était à construire
son réseau de distribution et
d’acheminement du courrier et à
mettre en place son image de
marque auprès du public. Ceci fait,
fin 1997 début 1998, un département Philatélie a été créé. Des
accords sont passés avec l’imprimerie nationale, des timbres « de
D
2
3 Carnet de
20 timbres
OCA Simple.
52 - Décembre 2006 - Timbres magazine
collection » sont imprimés, avec
les sous-produits habituels (enveloppes Premier Jour 1, notices
explicatives 2)
Ce n’est pas pour autant que OCA
se préoccupe des collectionneurs,
dans la mesure où il est très difficile d’obtenir des informations
complémentaires, où la production des timbres ne s’accompagne
pas (en apparence du moins) d’un
effort en matière de continuité de
produits. Il peut y avoir des variations de dessins, de casses… cela
n’a (en apparence) aucune importance.
4 Enveloppe
pré-affranchie
pour le
courrier
international
(on notera à
droite les
trois cases
prévues pour
coller les
timbres
additionnels).
A propos du sujet
5 Bas de feuille sans impression des
indications servant au contrôle (codebarre, numéros).
7 Timbre de complément.
6 Multiples sur fragment.
Qu’avons-nous de
disponible ?
Chaque timbre est régulièrement
mis en vente dans les agences
OCA et sur Internet. Ces timbres
sont conditionnés en mini feuilles
et en carnets 3.
Il y a aussi des entiers postaux
(assez peu) et des enveloppes
pré-affranchies 4.
Il n’y a pas, par contre, de roulettes. Il est possible, quoique
assez difficile, de trouver des
variétés 5.
Face à cette entreprise et à sa production, que pouvons-nous faire ?
Comment se comporter ? La plupart des timbres émis sont des
timbres d’usage courant. Il est
donc tout à fait légitime d’entreprendre une étude monographique,
avec
une
partie
Fabrication et une partie
Utilisation. Dans cette dernière, les
différents tarifs postaux pourront
être présentés, avec leurs attractions, tel l’usage de plusieurs
timbres sur une même enveloppe
6 ou bien encore le recours à des
timbres de complément 7. Ce
timbre sert à affranchir un pli 8
pesant plus de 50g (ou de 100g)
– cela dépend de la période –, le
premier échelon étant payé par un
timbre à valeur faciale.
Il est également tout à fait intéressant (quoique très difficile) de réunir l’ensemble des timbres personnalisés – sur pli d’époque tant
qu’à faire. On peut bien sûr encore incorporer dans une thématique un ou plusieurs des timbres
« de collection » 9 à 11. Car, ● ● ●
« Mais comment faites-vous pour trouver des sujets aussi
surprenants ? » est une question qui m’est souvent posée. La
seule réponse que je peux le plus souvent apporter est
« j’ouvre les yeux ».
Il est vrai que j’ai abandonné la collection des timbres de
France depuis une éternité, ne voulant pas d’une assurance
philatélique qui m’aurait poussé à acheter tous les mois (tous
les trimestres maintenant) quelques timbres, deux enveloppes,
un PAP… à les ranger dans un album (au mieux et dans une
boîte à chaussures au pire) et puis à passer à autre chose en
attendant la prochaine livraison. Pour moi, la philatélie c’est la
découverte, l’aventure, la recherche. En aucun cas avec
abonnement, livraisons à date fixe, investissement.
Il est vrai aussi que je garde tout ce qui me tombe dans les
mains, même si je suis incapable d’apporter le moindre début
d’explication au sujet du timbre ou de la lettre en question. Il
est aussi vrai que je lis tout ce qui paraît en philatélie et que je
surfe beaucoup sur Internet. Des rubriques comme « Mon
marché du mois » ou un outil comme ebaY sont des sources
d’inspiration très riches pour qui veut bien se donner la peine
d’ouvrir les yeux et de regarder.
Ceci étant dit, il faut aussi un événement déclencheur, un brin
de chance, du savoir-faire et des connaissances. Pour les
timbres de la compagnie OCA dont il est question ici, tout part
d’une « promenade » dans mes boîtes à chaussures, de la
rédécouverte de deux plis (il s’agit des plis 31 et 43*), l’un de
1992, l’autre parti de Buenos Aires pour les Etats-Unis,
affranchis avec de drôles de « vignettes » (c’est ainsi que je les
avais cataloguées à l’époque), arrivés dans ces boîtes au
hasard d’un échange avec des correspondants brésiliens et
dormant là en attendant que je puisse identifier les timbres.
Le contexte favorable, c’est le thème général de mes
collections, toutes consacrées aux timbres sans valeur faciale
(vous l’avez deviné, ces deux plis sont affranchis avec des
timbres ne comportant aucune indication de valeur). La chance
est venue avec la parution à peu près à la même époque d’un
catalogue argentin Emisiones postales 1987-1999 OCA, sous la
plume de José Fernàndez CAMPOY, de la participation de ce
catalogue à plusieurs expositions philatéliques internationales
et de la publication des résultats de ces expositions dans la
presse philatélique.
Un peu de surf sur Internet, beaucoup de relances par courrier
électronique et le « tour » était joué. Je tenais là mon prochain
sujet de collection (pour les deux années à venir du moins !).
9 Plusieurs thématiques
sont traitées, telle le
rugby, la religion ou les
transports.
* Voir première partie
de cette étude dans
Timbre magazine
n°73 daté novembre
2006 pp. 52 à 57.
10
11
8
Timbres magazine - Décembre 2006 - 53
ARGENTINE
●●●
1
Je ne prends pas en
compte dans ce
chiffre les timbres
émis pour les
agences OCA (elles
sont appelées
Agentes oficiales) et
qui sont dotées de
timbres spéciaux.
bien qu’émis par une entreprise
privée, celle-ci ayant un statut tout
à fait légal (n’oubliez pas que
l’opérateur gouvernemental est
lui-même privé), il nous semble
que ces timbres sont parfaitement
légitimes et peuvent prendre
place dans nos présentations.
La compagnie OCA fait maintenant partie du paysage postal
argentin. Comme toutes ses
« consœurs », elle cherche à
conquérir de nouveaux marchés.
Un coup d’œil sur son site Internet
(www.oca.com.ar) nous permet
de faire le point sur les timbres
disponibles. Ceux-ci sont au
nombre de six1 pour le courrier
intérieur, à raison de deux par
catégorie de service offert :
OCA Simple
Ces timbres existent en carnets de
vingt ou soixante pour le premier
échelon de poids, en carnets de
trente pour le second. Les plis
pesant plus de 500g ne sont pas
admis dans cette catégorie.
OCA Postal
Ce service correspond au suivi
chez nous. C’est la raison pour
laquelle code barre et numéro de
contrôle figurent sur les timbres.
Ces timbres sont disponibles en
carnets de trente ou trois cents
exemplaires (trois cents exemplaires à 12,50 pesos pièce, cela
fait quand même trois mille sept
cent cinquante pesos, soit environ
mille euros par carnet !) pour le
premier échelon de poids et en
carnets de dix pour le second.
OCA Postal 24h
Ce service correspond au précédent, avec une garantie supplémentaire de distribution sous
vingt-quatre heures. Il n’est pas
disponible dans toutes les villes, ni
Du bon usage des outils électroniques
Une autre question revient invariablement, celle des moyens
mis en œuvre pour obtenir informations, timbres, plis… La
réponse tient en peu de mots : Internet, courrier électronique,
moteur de recherche et site de vente en ligne.
Internet est le moyen technique qui va vous permettre d’aller
fouiller dans les bibliothèques, les sites personnels, les sites de
vente des marchands étrangers, les sites des entreprises... C’est
une porte ouverte sur un ensemble extraordinairement
important d’ordinateurs répartis un peu partout dans le monde
(plus en Amérique du nord qu’en Patagonie, il est vrai !).
Pour franchir cette porte, il vous faut un ordinateur, que vous
relierez par le téléphone à un serveur d’accès à Internet, une
société qui se charge, moyennant finances, d’établir la
connexion entre votre machine et celles des autres, tout en
veillant à la qualité du service offert en termes de taux d’erreurs
et de rapidité de transfert des informations. Il en existe de
nombreux, de Wanadoo à Neuf, en passant par Bouygues
Telecom…
Une fois votre ordinateur acheté (et configuré comme il faut),
votre liaison ADSL connectée, un anti-virus devra être installé.
Cette protection s’avère indispensable dans la mesure où vous
allez ouvrir votre machine sur le monde entier, celui-ci étant
composé de 99 % de gens comme vous et de 1 % de malfaisants qui peuvent tenter à distance de prendre le contrôle
de votre propre ordinateur, dans le but de pirater vos données
54 - Décembre 2006 - Timbres magazine
pour toutes les destinations. Les
timbres existent en carnets de
trente exemplaires pour le premier échelon et en carnets de dix
pour le second.
NB : dans les trois cas, les particuliers peuvent acheter ces
timbres à l’unité.
Timbres personnalisés
OCA a aussi un service de fabrication de timbres personnalisés destinés à l’affranchissement de
lettres simples jusqu’à 100g. Ce
service, appelé OCA Corporativa,
s’adresse exclusivement aux
entreprises qui peuvent faire figurer logo, message publicitaire sur
12 Timbre personnalisé réalisé pour la compagnie Tanoni Hnos S.A.
ou bien de s’en servir de plate-forme de départ pour lancer
d’autres attaques. Gens comme vous ou mal-faisants, tous, à un
moment ou à un autre, peuvent être le vecteur de virus, petits
logiciels très difficilement détectables, qui rendent malades les
ordinateurs (en remplissant leur mémoire de caractères inutiles,
en programmant un effacement de l’écran, en permettant à des
intrus mal-faisants d’entrer…).
Pour vous « promener » sur Internet, vous n’avez plus besoin
que de lancer un logiciel qui s’appelle un navigateur. Vous lui
donnez une adresse et il se charge de relier votre machine à
celle correspondant à l’adresse. Là encore, il y a beaucoup de
navigateurs, de Internet Explorer à Firefox, en passant par Safari
ou Netscape… Avec tout cela, vous êtes parés ! Vous n’avez
pas d’ordinateur ? Il reste alors les cyber-cafés qui, contre une
rémunération modique (en général calculée à l’heure), mettront
tout ce matériel à votre disposition et vous prodigueront
conseils et assistance. Et maintenant qu’est-ce que je fais ?
Rappelez-vous : il vous faut, disais-je, Internet, un courrier
électronique, un moteur de recherche et un site de vente en
ligne. En vérité, seuls les trois premiers sont indispensables.
Le moteur de recherche va fouiller dans la mémoire de
(presque) tous les ordinateurs sur le réseau, pour voir s’il n’y
est pas fait référence à un sujet, un nom… précis. C’est une
sorte de bibliothécaire qui vous aide à fouiller. Vous lui
donnez un ou plusieurs mots-clés et il se met au travail. Dans
mon cas, j’ai fourni private mail – hélas, le réseau Internet est en
une partie (variable selon les
timbres) de la vignette 12.
Celles-ci sont conditionnées en
feuilles de vingt. Une commande
doit obligatoirement comprendre
au moins deux mille cinq cents
exemplaires pour être honorée.
Une dizaine de (gros) clients a déjà
fait appel à OCA pour ce service.
OCA Simple internacional
Un timbre pour le courrier international ordinaire 13 est également
disponible. C’est le même timbre
que celui que nous avons présenté
dans la première partie de cet
article (Timbres magazine n° 73
voir figure 33) et qui a été mis en
vente, pour la première fois, en
1998. Un bel exemple de longévité
avec, pour nous autres philatélistes, un vrai champ d’étude
monographique.
Les plis pesant plus de cinquante
grammes doivent être affranchis
de plusieurs timbres (un pour
chaque tranche) sans, toutefois,
pouvoir excéder 200g. Ils sont
conditionnés en carnets de trente
exemplaires. Des enveloppes
préaffranchies sont également dis-
ponibles. Celles-ci sont vendues à
l’unité et en paquets de trente
exemplaires.
Enfin, un timbre promotionnel 14
a été émis le 14 mai 2006. Il
annonce « Le grand jeu des provinces » (El gran juego de las provincias), sorte de tirage auquel
participent tous ceux qui le souhaitent. Pour ce faire, il suffit d’envoyer à OCA une enveloppe
blanche affranchie avec un timbre
OCA au recto et comportant ses
coordonnées au verso. A l’intérieur, les concurrents doivent désigner le lieu de leur province ou de
leur ville qu’ils estiment être le
plus beau. Dix tirages sont organisés entre le 3 juin et le
12 novembre 2006 et retransmis
à la télévision. La philatélie au service de la Loterie nationale en
quelque sorte !
Quelle légitimité
pour cette
collection ?
L’opérateur
gouvernemental
CASA est sous concession privée,
de nombreux opérateurs privés
grande partie anglophone – et OCA. Moins de cinq secondes
plus tard, j’obtenais plus d’un million de références contenant
un ou plusieurs des mots-clés que j’avais fournis. Bien entendu,
toutes les références fournies par le moteur de recherche ne
sont pas utilisables. Certaines sont périmées, d’autres
n’apportent aucune information utile pour la recherche en
cours. OCA, pour mon malheur, signifie oie en espagnol ! J’ai
donc obtenu tout un tas d’adresses de sites vantant les mérites
du foie gras du Périgord, de présentations scientifiques
décrivant doctement la vie de l’oie sauvage de Floride… Il faut
faire le tri !
Le courrier électronique va permettre de contacter rapidement
et sans frais des dizaines de correspondants. Il suffit d’avoir ce
qu’on appelle une adresse électronique pour pouvoir être joint
à n’importe quelle heure, 365 jours par an, où que vous soyez.
Pour contacter un quidam en Argentine, il faut donc connaître
son adresse électronique. Les adresses électroniques
argentines se reconnaissent par leur terminaison « ar », qui
correspond au code du pays. Avec les mots-clés filatelia
(philatélie en espagnol) et argentina, j’obtins de très
nombreuses références de pages dont celle de la fédération
argentine de philatélie et celle de la chambre syndicale des
marchands de timbres argentins. En fouillant un peu, j’avais
réuni plus de 200 adresses que je m’empressais de fournir à
mon logiciel de courrier électronique. Je rédigeais (en anglais
et en français) un court message expliquant ce que je voulais
13 Timbre pour une lettre ordinaire de moins de
50g à destination de l’étranger ($14.40).
14 Paire de timbres promotionnels émis en 2006.
ont vu le jour depuis une quinzaine d’années. La plupart d’entre
eux se « contentent » de travailler
dans des niches. Rares sont les
entreprises d’envergure nationale
ou internationale qui ont les
moyens de rivaliser avec les
postes officielles ; OCA est l’une
des trois majors. C’est même le
seul concurrent sérieux de ● ● ●
et, en un seul click de la souris, les 200 lettres furent postées.
J’ai reçu une vingtaine de réponses, dont dix positives. La
moitié de ces dix s’est avérée extrêmement fructueuse et
correspond à des collectionneurs (deux) et des négociants
(trois) qui m’alimentent maintenant très régulièrement en
matériel.
Un site de vente en ligne comme ebaY (ou un autre) complète
utilement cet arsenal électronique. Il fonctionne un peu comme
un moteur de recherche et propose des lots mis en vente par
des particuliers ou des marchands. Vous faites une offre, un
concurrent en fait une autre… c’est le principe des ventes aux
enchères par correspondance que certains d’entre vous
connaissent. A la fin de la vente (il y a une vente par lot), le
plus offrant remporte sa mise, règle le vendeur (il y a de très
bons moyens de paiement en ligne, rapides, sécurisés, fiables
et peu onéreux) et reçoit le timbre, la lettre… correspondant.
Le plus long est d’attendre le lot gagné, qui, lui, vient par les
moyens traditionnels des postes… avec tous les risques de
perte que cela comporte.
J’ai ainsi pu en quelques mois obtenir beaucoup de
renseignements et énormément de matériel en utilisant de
façon conjointe Internet, ebaY, Paypal (un site de paiement en
ligne associé à ebaY), un moteur de recherche et un courrier
électronique. Je n’ai strictement rien trouvé en France, ni chez
les collectionneurs ni chez les négociants, tous quasiment
■
focalisés sur la production de Périgueux.
Timbres magazine - Décembre 2006 - 55
ARGENTINE
15 Reproduction
de la première de
couverture du
catalogue
● ● ● CASA (voir encadré ci-dessous).
Après n’avoir émis, pendant une
dizaine d’années, que des timbres
d’usage courant, OCA émet maintenant des timbres de collection.
Du fait du caractère officiel de
cette entreprise (elle bénéficie
d’une autorisation gouvernementale et est inscrite au registre national des prestateurs), nous pouvons sans hésiter utiliser ces
timbres dans nos présentations
thématiques. Bien entendu, des
Et le 2e opérateur privé ?
La production de l’opérateur privé numéro deux,
CORREO ANDREANI S.A., est plus limitée, le volume
de plis manipulés par les deux entreprises étant
dans un rapport 10 pour 1, en faveur d’OCA. Il
n’empêche que l’on peut
tout à fait mener le même
genre d’étude que pour
les timbres d’OCA.
études monographiques peuvent
aussi être menées. Pour y avoir
consacré du temps, je puis attester
de l’intérêt d’une telle tâche. Il est
certes difficile de réunir un matériel
digne de ce nom : les timbres neufs
sont rares ; il n’y a pas de marché
établi. OCA, en outre, se soucie
comme de son premier facteur des
collectionneurs de timbres. Son
but est lucratif. Vendre des timbres,
répondre à des questions à leur
sujet, tout ceci, du point de vue
d’OCA, est inutile. Etre au courant
de nouveautés est donc une tâche
ardue, heureusement aidée par le
fait qu’OCA dispose d’un site
Internet.
Quels obstacles
Deux handicaps pèsent, toutefois,
sur ces timbres. L’éloignement du
pays –de la France– et l’absence de
marché bien établi rendent la chasse aux timbres et aux plis assez
sportive. Philatélistes pantouflards
s’abstenir ! Certes, un catalogue 15
existe : il est l’œuvre de José
Fernandez Campoy et recense tous
les timbres émis entre 1987 et
1999. A notre connaissance, il n’y a
pas eu d’actualisation de cet ouvrage, ce qui en limite l’intérêt. La plupart des timbres de collection, par
exemple, n’y sont pas référencés.
Un thématicien aura donc
quelques difficultés pour savoir si
OCA a émis ou non un timbre se
rapportant à son thème favori. Le
hasard jouera un grand rôle dans la
découverte d’un timbre privé. Mais,
n’est-ce pas le lot commun à tous
les collectionneurs ?
Un point, toutefois, « plombe » un
peu cette collection, c’est le fait que
la quasi-totalité des timbres
produits par OCA soient autocollants. Comment va se comporter la
gomme au fil du temps ? Si l’on en
juge par les plis les plus anciens
– ils datent de vingt années –, le
risque de jaunissement des
timbres ou des enveloppes,
comme on peut le voir sur des
enveloppes
autocollantes
françaises vieillies de cinq à dix ans,
n’est pas très élevé. Il n’est toutefois pas du tout exclu. Ayant eu la
chance de recevoir récemment un
pli affranchi d’un timbre n° 1 et
ayant circulé en 1988 (il y a dix-huit
ans), un premier point peut être
fait : la gomme du timbre luimême n’a pas bougé. Par contre,
celle de l’enveloppe a jauni, allant
même jusqu’à transpercer le
papier et tâcher le recto de l’enveloppe. Cet exemplaire unique a-t-il
valeur d’exemple ? L’avenir nous le
dira.
Ainsi malgré la distance et certaines caractéristiques quelque
peu déroutantes, l’aventure estelle accessible et passionnante !
Puisse cet article avoir suscité des
■
vocations.
Alain Vailly
Bibliographie
- Emisiones postales 1987-1999,
OCA. José Fernandez CAMPOY,
Novembre 1999, ISBN n° 98795187-1-3
- Rapports annuels de la
Comision Nacional de
Communicaciones 1997-2004,
accessibles (sous format pdf) via
le site Internet de la CNC
(www.cnc.gouv.ar)
- Site Internet de la compagnie
OCA (www.oca.com.ar)
- Site Internet de la compagnie
ANDREANI
(www.andreani.com.ar)
Un grand merci à mes correspondants argentins, Walter (grand
amateur de timbres français consacrés au cinéma), Mario (marchand
ayant un stock très intéressant), Eduardo (autre marchand, internaute
efficace), Julio (mine de renseignements et source précieuse de
documents divers). Muchas gracias, Companeros !
Timbres et lettre de la compagnie Andreani
56 - Décembre 2006 - Timbres magazine
Un grand merci, également, à l’auteur du catalogue, José Fernandez
CAMPOY, une bonne partie des reproductions de timbres –surtout les
plus anciens– en étant extraits.