Mots d`origine non-française ou inonnue kab, kabrès n. `métis, isse
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Mots d`origine non-française ou inonnue kab, kabrès n. `métis, isse
Mots d’origine non-française ou inonnue kab, kabrès n. ‘métis, isse’ ant. kab ‘cabre, né d’un mulâtre et d’une négresse ; au féminin kabrès. On dit aussi kap et kaprès’ (RGe cab ; ALPA 385) ; gua. kap, kabrès ‘câpre, capresse, métis(se) de mulâtre et de nègre’ (LMPT) ; M-G kaprès ‘apparenté à la race caprine’ (MBa) ; mart. capre, capresse, cabresse ‘métis(se) de noir et de mulâtre’ (EJo 174) ; kabrès ‘shredded coconut meat mixed with sugar, syrup or caramilized white sugar, making the candy the color of the capresse (cross between Negro and mulatto), a chestnut color’ (Funk 172 ; EJo 96) ; kap, kaprès, kabrès ‘métis(se) de Noir et de Mulâtre’ (câpre, câpresse en F.R.A.) ; kabrès ‘bonne femme, nana, gonzesse ; mode d’agencement des fibres en fonction de leur couleur en vannerie’ (RCo) ; StLuc. kabwès ‘young girl’ (KD) ; tri. câpe, cabouesse ‘offspring of black and mulatto parents’ (JTh 26) ; ► ant. ti-kaprès ‘punch sucré au "gro sirop"’ (RGe cab). ○ E/CTT cabre (obs) ‘a person of mixed European and African or Amerindian ancestry, with a medium or dark brown complexion’ (< LAS cabres, caberres ‘Indians from Colombia and Venezuela’) ; capresse (obs) ‘id.’ (< FC cabouesse ‘female offspring of black and mulatto parents’ < Fr capresse ‘mixture of black and mulatto’) ; cabresse, cabwess, cobress ‘a person of mixed-race ancestry, usu. Indian and Spanish, with or without some African’ (< cabre + Fr –esse, feminine ending) (Winer). ◄ Orig. amérind. D’après le TLFi, câpre, câpresse ‘[aux Antilles françaises] personne issue du croisement de nègre et de mulâtre’ (capresse étant attesté depuis 1842-43) seraient issus de câpre ‘bouton de fleur’ par analogie de couleur. Cette étymologie nous paraît douteuse. Nous proposons de rattacher le terme à un mot d’origine tupi-guarani, → GFr 107 : caburé, caboré ‘lechuza, Glaucidium nanum (Strix brasiliensis) ; producto de la unión de negro con una india o vice-versa’, attesté avec le sens de ‘hibou du Brésil’ vers 1643 : « Cabure Brasiliensibus ; noctuae species ; avis magnitudine Turdelae » et avec le sens ‘mestiço’ chez Couto de Magalhães (1873) : « O cruzamento do indio com o negro deu em resultado uma linda raça mestiça, … e que é conhecida no norte com o nome de cafuz, e no sul com o nome de caburé » ; « o caipira de S. Paulo e Paraná, o caburé de Goyaz e Mattogrosso ». La métaphore ‘hibou’ → ‘métis’ est peut-être motivée par le plumage tacheté de l’oiseau. Nous ignorons s’il y a un rapport entre caburé et port. cabra (Brésil) ‘mestiço, filho de mulato e negra ou vice-versa ; mulato ; homem de cor ; individuo ; qualquer sujeito’ (Figueiredo cabra2) ; une convergence des deux termes ne semble pas impossible. Cf. Santamaría : cabre ‘en el Brasil, hijo de mulata con negro, o viceversa’. Le mot aurait été transmis par le portugais aux langues de la Caraïbe ; en français la forme fém. a été suffixée par analogie à nègre, négresse. Les variantes avec [p] s’expliquent probablement par attraction paronymique de caprin, caprine, comme le suggère l’entrée kaprès ‘apparenté à la race caprine’ chez MBa. Winer enregistre différentes formes en E/CTT avec la signification ‘personne issue du croisement de races’, empruntées à l’espagnol américain, au français ou au créole (v. cidessus). L’étymologie espagnole qu’elle propose nous semble douteuse pour des raisons sémantiques, cf. cabres, caberres, cavenes, caveres o cabritus m. pl. ‘pueblo de indios que habitaba en la margen Sur del Orinoco, desde el Caura hasta Caicara, en Venezuela. Actualmente los cabres se hallan establecidos en las orillas del Guaviare, en Colombia. Fue tribu belicosa y valiente que luchó con los caribes’ (Santamaría) ; cabres, caberres o caverres m. pl. ‘Indios de Colombia y Venezuela’ (Neves). kabakaba adv. ‘maladroitement’ tri. cabà-cabà ‘clumsily’ (JTh 67). DECA\nonfranK-revu-1.pdf – version provisoire – 12.08.2015 1 ○ E/CTT ka(b)ba-ka(b)ba, gabba-gabba adj. ‘having a rundown, ugly, sickly, untidy, slovenly, or dishevelled appearance’ (< Yoruba kábakàba adv. ‘confusedly, not smoothly’, kabakaba ‘irregularly, roughly, uneven’) (Winer). ◄ Orig. afric., sans doute transmis par l’intermédiaire de l’créole anglais de la Caraïbe : JamE kaba-kaba ‘poorly done, worthless’ ; ‘someone or something that is worthless’ < Yoruba kábakàba adv. ‘confusedly, not smoothly’ (Cassidy / Le Page) ; Ewe kabakaba ‘quick and shabby (of work done)’ (Allsopp). kabe n. ‘casque’ StLuc. kabe ‘helmet’ (JMo). ◄ Orig. inc. kabedj n. ‘chou’ StLuc. kabedj ‘chou’ (ALPA 61/39). ◄ Angl. cabbage. kabèl n. ‘danse créole’ mart. kabèl ‘danse créole’ (RCo). ◄ Orig. inc. kabès n. ‘tête’ haï. kabès ‘head ; intelligence ; imagination ; skill’ (HCED) ; ‘front’ (ALH 214/19) ; ► haï. dekabès : fè dekabès ‘to double win [lottery number that has won twice], win on both sides [dominoes] ; to hit the jackpot’ (HCED ; ALH 1237). ○ E/CTT kabez ‘brains, intelligence, cleverness, smartness’ (< Sp cabeza ‘head, brains, judgement’) (Winer). ◄ Orig. inc. ALH 1, 84 : À propos de cette forme kabès on hésite entre une étymologie espagnole [cabeza ‘tête’], due à l’influence du dial. parlé en République Dominicaine, et une étymologie française, → FEW 2, 262b : St-Pol kabęs ‘tête’, SeudreS. poit. bgât. Iss. ang. bmanc. cabèche, bellau id., argot id. (seit Lar 1922). – Il s’agit peut-être d’une convergence des termes français et espagnol. → P. I cabèche. kabeste v. ‘domestiquer’ haï. kabeste ‘to break in, train [horse] ; to discipline ; to slap, hit [on the head]’ (HCED) ; ‘domestiquer, dresser [cheval]’ (ALH 1821/8, 18). ◄ Esp. cabestrar ‘mettre des licous’ (DEF), avec simplification du groupe consonantique –str- en –st- et adaptation morphologique (JPCh ; cf. ALH 2, 782). Kabestè toponyme ♦ Ant. « M. du Rossé… fit mettre le feu aux poudres, et se réfugia… à la cabesterre » (Cahusac 1629 dans Jal) ; « Monsieur Desnambuc fut prendre son quartier à la Capsterre, & Monsieur de Rossey à la Basse-terre » (Du Tertre 1654, 9) ; « Cabsterre, c’est cõme qui diroit, caput terrae, la teste de la terre ; car cõme le vent tire tousjours de l’Orient à l’Occident, cette partie de la terre qui fait face au vent, est appellée Cabsterre, et celle qui est au-dessous de vent, Basseterre » (Du Tertre 1667-2, 11-12) ; « Il est bon d’expliquer ici ce qu’on entend dans les Isles par les noms de Cabesterre & de Basse-terre. Cabesterre est la partie d’une Isle qui regarde le Levant, et qui est toujours raffraîchie par les vents alisez qui courent depuis le Nord, jusqu’à l’Est-Sudest. La Basse-terre est la partie opposée » (Labat 1722-1, 95-96) ; gua. Capesterre ‘toponyme (Gua. ; M-G)’ ; mart. Kabestè ‘Cabesterre (nom de la région centre de la côte Nord-Atlantique de la Martinique, autour de la commune de Trinité’ (RCo). ○ F.R.A. cabesterre ‘nom donné aux petites Antilles à la partie des îles qui est au vent, par opposition à basse-terre’ (Jal). ◄ Orig. inc. D’après Jal, il s’agirait d’une « corruption de cap-est terre », mais il nous semble plus probable que le terme vient de l’esp. cabecera. Ce mot est attesté en E/CTT, marqué archaïque, avec le sens ‘headland, vantage point, high point of land’. Winer DECA\nonfranK-revu-1.pdf – version provisoire – 12.08.2015 2 propose comme étymon l’esp. amér. cabecera ‘promontoire’ ← esp. ‘principio o parte principal de algunas cosas ; parte de la cama donde se ponen las almohadas ; origen de un río, etc.’ (DRAE). Nous pensons que le terme a été emprunté par les marins français et adapté phonétiquement sous l’influence de terre. À St Kitts on trouve le toponyme Capisterre, « the accepted modern spelling for the former French part of Northern St Kitts. Other spellings encountered in the past include Cabeçaterre, Cabus Terre, and Capsterre » (PBa). kabich n. ‘pain’ haï. kabich ‘bread [large bun], large loaf of bread or cassava’ (HCED). ◄ Orig. inc. Peut-être d’un mot régional avec la signification ‘tête’, cf. FEW 2, 262b : StPol kabęs, SeudreS. poit. bgât. Iss. ang. bmanc. cabèche, bellau id., argot id. (seit Lar 1922). kabicha v. ‘sommeiller’ haï. kabicha ‘to nap, take a nap, doze, snooze’ (HCED) ; id., kabiyen (12) ‘sommeiller’ (ALH 489) ; ► haï. kabicha n. ‘nap, snooze’ (HCED ; ALH 489/10). ◄ Esp. cabezear ‘dodeliner de la tête’ (DEF) ; cabezada ‘dodelinement’ (ALH 1, 219). Esp. amér. cabeceada ‘movimiento o inclinación que hace con la cabeza quien, sin estar acostado, se va quedando dormido’ (DA) ; cabeceador, ra (Col.) ‘dícese de la persona que, medio dormida, inclina la cabeza hacia el pecho’ (Neves). kabilo n. ‘mairie’ tri. kabilo ‘mairie’ (ALPA 239 ; dans la carte kalibo). ◄ Esp. cabildo ‘conseil municipal’ (ALPA 239 comm.). kabin n. ‘cabane’ StLuc. kabin ‘cabane’ (ALPA 520/42). ◄ Angl. cabin ‘cabane’ (HSD). kabinèt n. ‘meuble’ StLuc. kabinèt : nonm ka fè kabinèt, kabinèt bekë (46) ‘ébéniste’ (ALPA 558). ◄ Angl. cabinet. Les désignations sont créées d’après l’angl. cabinet maker ‘ébéniste’ (cf. ALPA 558 comm.) kabo onom. ‘paf !’ lou. kabo ‘paf !’ (DLC). ◄ Onomatopée. kabodas n. ‘lunettes’ gua. kabodas ‘grosses lunettes (pour faire de l’effet)’ (LMPT). ◄ Marque de lunettes très à la mode dans les années 1950 (HPou). kabodja v. ‘danser’ haï. kabodja kò li ‘to dance’ (HCED). ◄ Orig. inc. kabouch n. ‘fourgon’ lou. kabouch ‘fourgon de queue (d’un train)’ (DLC). ◄ Angl. amér. caboose ‘fourgon de queue (d’un train de marchandises)’ (HSD). Le [-š] final s’explique peut-être par attraction paronymique de bouche. kabouya1 n. ‘variété d’agave, Agave americana ; corde faite avec les filaments de l’agave’ ♦ Ant. « Cable, Kaboya. C’est un mot qui sent le baragoin et qu’ils [les Caraïbes] ont formé, sans doute, depuis qu’ils ont fréquenté avec les étrangers ; comme quelques uns des suivans. » (Rochefort 1658, 523) ; « Nous y fûmes accompagnez d’un Negre qui portoit une longue perche, au bout de laquelle il y avoit une petite corde accommodée en nœud coulant, qu’on appelle aux Isles un Caboya. » (Labat 1722-1, 316) ; ant. kabouya ‘sorte d’agave fibreuse qui sert à fabriquer la corde de ce nom ; nœud coulant effectué avec cette corde végétale ou toute autre herbe’ (RGe cabouya) ; gua. id. DECA\nonfranK-revu-1.pdf – version provisoire – 12.08.2015 3 ‘nœud coulant et herbe’ (LMPT ; MBa) ; mart. cabouïa ‘c’est un mot caraïbe qui signifie corde. C’est un nœud coulant, un lacs, dans le patois créole’ (Marbot 1846, 131) ; kabouya ‘graminée très répandue’ (EJo 272, 298) ; id., kabriya ‘variété d’herbe, Agave americana’ (cabouillat en F.R.A.) ; ‘lasso, nœud-coulant’ (RCo) ; StLuc. kabwia, kabwiya ‘trap ; loop for catching or tying animals’ (JMo ; KD) ; tri. cabouïà ‘a noose’ (JTh 22) ; guy. kabouya ‘nœud coulant pour capturer des lézards, piège’ (GBa). ○ Esp. amér. cabuya (RD, PR, Col.) ‘fique, planta’ ; (PR) ‘henequén, fibra’ ; (RD, PR, Col., Ven.) ‘soga o cuerda fabricada con la fibra de la planta de pita, cabuyo o penco’ ; cabuya (RD, PR) ‘cordón trenzado usado para bailar un trompo’ (DA) ; cabuya ‘planta amarilidácea americana, Fourcroya cabuya, congénere del agave o pita. Produce la fibra del mismo nombre, de uso industrial ; por ext. pita o agave y su fibra’ (Neves). ◄ Orig. amérind. (controversée). GFr 108 : D’après Las Casas mot issu de l’arawak insulaire (des Taïnos), attesté depuis 1555 dans la traduction française d’Oviedo : « Cabuya est une espece d’herbe, qui ressemble aucunement aux cardes, ou lis […] & en faict on des cordes assez fortes » (dans König 37). Cf. Breton 1665/1892, 95 : Cáboya, corde, cable. – Arveiller résume l’histoire du mot en ces termes : Nous proposerons donc, en conclusion provisoire, l’hypothèse suivante : le mot cabouille, plus ancien caboya [1722], est un terme emprunté par les Français aux Caraïbes qui l’avaient eux-mêmes reçu des Espagnols. Ceux-ci l’avaient pris aux Taïnos d’Haïti (p. 104). – Cette étymologie est controversée, cf. Renault-Lescure 1999, 275 : On peut aussi penser à un emprunt à l’espagnol cable ‘corde, câble’ (terme de marine généralisé dès le XVe siècle) ; cette origine se retrouve dans la définition que donne Ahlbrinck au mot kaliña kapu:ya ‘corde que l’on trouve dans le commerce’. → König 37 ; cf. FEW 20, 59a pour les attestations dans les dictionnaires français de Corneille 1694 à Larousse 1867. kabouya2 n. ‘bagarre’ haï. cabouilla ‘violente querelle, forte prise de gueule, scandale public’ (Faine) ; kaboua, kabouay, kaboulay, kaboulaw ‘brawl, row, quarrel, dispute ; uproar, commotion, hubbub’ (HCED) ; ‘bagarre’ (ALH 1377). ◄ Orig. inc. D’après Faine, le terme viendrait de l’esp. amér. cabulla (d’origine caraïbe) qui signifie ‘corde’ (→ kabouya1). Darle la cabulla serait un châtiment appliqué aux marins en guise de bastonnade. « Du temps des flibustiers et boucaniers, hommes résolus et indépendants, cette peine a dû sans doute donner lieu à des scènes de violence dégénérant en désordre général ». kaboyidrat n. ‘hydrate de carbon’ haï. kaboyidrat ‘carbohydrate’ (HCED). ◄ Angl. carbohydrate. kabyay n. ‘cochon d’eau, Hydrochoerus capybara’ ♦ Brésil « une beste qu’ils nomment Capiigouare, c’est-à-dire viuuant d’herbe » (Thevet 1575 dans König 35) ; « Il y a vn autre espece d’animaux nommez Capyyuare assez semblables aux Loups Marins ayant la queuë fort petite, lesquels ne se trouue aussi qu’és fleuues & riuieres. » (Claude d’Abbeville 1614, 248r.) ; ♦ Guy. « Le Cabiai qu’on nomme aussi Cabiouara, est un animal amphibie » (Barrère 1741 dans König 35) ; guy. kabyay, kapyay ‘cabiaï, gros rongeur de Guyane vivant près des fleuves’ (GBa) ; ► guy. radié capiaïe [radje-kapiay] ‘arbuste commun formant des peuplements en végétation ripicole, latex très abondant, Bonafousia syphilitica’ (GMJP 145). ◄ Orig. amérind. GFr 130 : tupi et lingua geral capibára, capivara, guarani capíibá, capiyguá, etc. ; caraïbe capiara, capiala, etc. ‘water-hog, water-pig, river-pig, Hydrochoerus capybara’. Le mot est attesté en espagnol chez Oviedo avant 1557 : « llaman los indios á estos puercos capivaras » ; en Guyane il est courant sous la forme cabiai (v. la citation de Barrère ci-dessus), issu du nom galibi de l’animal qui signifie également (en trad. littérale) ‘herbe mangeant’ (König 36). → FEW 20, 59a cabiai et 61b capibara. DECA\nonfranK-revu-1.pdf – version provisoire – 12.08.2015 4 Le nom bot. radié capiaïe est composé de créole radje ‘herbe’ (< hazier) et kapiay parce que « ce gros rongeur aquatique aime s’embusquer dans les buissons formés par cette plante » (GMJP 145). Kachanbo nom propre lou. Kachanbo ‘Cachambo (personnage dans les contes)’ (DLC). ◄ Probablement de l’esp. amér. cachimbo ‘pipe’, → kachimbo. kachè n. ‘caissier’ StLuc. kachè ‘cashier, treasurer’ (JMo). ◄ Angl. cashier ‘caissier’ (HSD). kachibou n. ‘esp. de gommier, Bursera gummifera’ ♦ Ant. « Quand leur roucou est presque sec, ils en font des pelottes grosses comme le poing qu’ils enveloppent dans des feuilles de balisier ou de cachibou qu’ils conservent soigneusement » (Labat 1722-1, 267-268) ; gua. kachimbo ‘cachibou (plante qui servait à tresser les paniers caraïbes), Asplundia insignis’ (LMPT) ; mart. kachibou ‘Carludovica plumeria ; Maranta cachibou (sert à la confection des paniers dits caraïbes)’ (EJo 272) ; ‘Asplundia sp.’ (RCo) ; ► mart. kachiboutaj ‘technique de vannerie caraïbe utilisant le kachibou’ ; kachiboute ‘pratiquer le kachiboutaj’ (RCo). ○ Esp. amér. cachibú (Amér. mér. et Ant.) cachibú ‘árbol de las burceráceas, Elaphrium simaruba, que produce una resina empleada en medicina ; la resina de este árbol’ (Neves). E/CTT cachibou, cashibou ‘Calathea lutea, a native plant usu. found on river banks’ (Winer). ◄ Orig. amérind. Breton 1665/1892, 144 et 97-98 : chibou, gommier blanc ; Cachíbou, est vne feuille bien licée, longue cõme le bras, & plus large d’vn pied, qui est assez ferme […] Ils [les Sauuages] s’en seruent encore pour leur parasols, leurs paniers qui sont toûjours doubles… ; Breton 1666, 192 : gommier blanc, dont on tire la gomme blanche, et dont on fait les piraugues, chíbou. Renault-Lescure 1999, 258 : cachibou ou chibou : mot d’origine karib (en kali’na si:po) mais aussi en wayãpi sipι ; arbre résineux, résine. Cachibou désigne en Martinique, d’après Fournet, diverses esp. de Asplundia (Cyclanthaceae) et d’après Duss, diverses espèces de Carludovica (Cyclanthaceae) et aussi Maranta cachibou (Marantaceae). Le gommier peut désigner diverses espèces de Burseraceae des genres Bursera, Dacryodes, Protium, Tetragastris. Le mot est utilisé aussi en français régional. Pour les attestations du mot en français à partir de 1757, → FEW 20, 59a-b. D’après le FEW le mot, d’origine caraïbe, aurait été emprunté à l’espagnol américain, mais aucune source n’est indiquée pour prouver cet emprunt. Puisque GFr 110 ne cite aucune attestation espagnole de date ancienne, cette hypothèse nous paraît peu probable. – Cf. Jansen 2012b, 96 : « Ainsi, nous ne partageons pas le point de vue du FEW (20, 59), qui date la première attestation de cachibou en français en 1722 et déduit le terme de l’espagnol cachibú, mot rare en Amérique hispanique. Plutôt, le fait que cachibou apparaisse dans le DCF déjà en 1665, à côté de son homologue amérindien, suggère que le mot a été emprunté directement au caraïbe insulaire, la forme espagnole étant un emprunt postérieur au français ou aux créoles français ». La variante gua. kachimbou s’explique peut-être par l’influence de l’esp. amér. cachimbo (Col., Mex., PR, Salv., Ven.) ‘nombre de varias plantas, arbustos y árboles de diversas familias y también de toda planta, en general’ (Neves). kachiman n. ‘esp. de fruit, Annona reticulata’ ♦ Mart. « […] les cachimens qui ont le goust de la cresme vn peu sucrée » (Bouton 1640, 63) ; ♦ Ant. « De deux sortes de Cachimas […] Le Cachimentier franc est vn arbre, qui en sa façon de croistre a assez de rapport auec le pescher […] son fruict deuient gros comme vne grosse pomme de rambour ; […] Le second est le Cachimas espineux, qui ne differe du DECA\nonfranK-revu-1.pdf – version provisoire – 12.08.2015 5 premier qu’en la façon de son fruict : car il ne croist guere plus gros que le poing. » (Du Tertre 1654, 243) ; « L’arbre que les François appellent Corossolier & son fruit corossol, se nomme Guanabo chez les Espagnols, Cachiman ou Monin chez quelques autres Européens qui habitent l’Amérique ; pour moi je croi que le Corossolier est une des trois especes de Cachiman que l’on trouve aux isles. » (Labat 1722-3, 86) ; haï. cachiman ‘cœur à bœuf, fruit vert de la forme d’un cœur de bœuf’ (SDu 299) ; ‘fruit appelé Anon dans l’espagnol américain’ (Faine) ; kachiman ‘custard apple ; kind of mango’ (HCED) ; id., kacheman ‘Annona reticulata’ (ALH 1622) ; ant. kachiman ‘fruit comestible de la famille des anonacées comme le corossol et la pomme-cannelle, mais d’un goût moins agréable que ceux-ci’ (RGe cachiman) ; gua. id. ‘anonacée, variété de pomme cannelle, cachiman, Annona reticulata’ (LMPT ; T/B) ; mart. id. (EJo 272 ; RCo) ; StLuc. id. ‘custard apple’ (JMo) ; guy. id. ‘cachiman, fruit sauvage comestible’ (GBa) ; ► gua. kachiman blan, kachiman a chyen, kachiman wouj ‘variétés de cachiman’ (LMPT) ; guy. cachiman épineux (vieilli) ‘Annona muricata’ (GMJP 114) ; haï. kachiman granbwa ‘wild soursop, blackbark, black mahoe’ ; kachiman kannèl ‘sweetsop, sugar apple tree’ (HCED) ; kachiman kèbèf, kachiman kèbèk, etc. ‘Annona reticulata’ (HCED ; ALH 1622) ; cachiman cochon [kachiman-kochon] ‘pomme cannelle, Annona squamosa’ (GMJP 119) ; haï. kachiman lachin ‘cherimoya’ ; kachiman mawon ‘waterwood tree’ (HCED) ; ► haï. pye kachiman ‘Annona reticulata (arbre / arbuste)’ (ALH 1622/10, 18). ○ E/CTT cashima(r), cashemar, etc. ‘Annona reticulata, a small cultivated tree […]’. Also applied to other species of Annona (< Carib kasima, Arawak kashima ‘sugar apple’) (Winer). ◄ Orig. amérind., voc. des îles. D’après GFr 111 cachiment, cachiman, cachimas ‘Annona muricata / reticulata / squamosa’ serait probablement issu d’un dialecte des Arawak des îles. Chez Breton le mot est déjà intégré au français antillais, cf. 1665/1892, 24 : alacálioüa, gros cachimas rouge estant en maturité, vous le iugeriez, aussi doux que la créme assaisonnée auec du sucre ; 1665/1892, 250 : callíkiri, sont petites cachimas que les Sauuages recherchent auec auidité, car ils sont doux comme la cresme… ; 1666, 57 : gros cachimas rouge, c’est vn fruict, allacallioüa, petit cachimas, il est iaune quand il est meur, callíkiri. FEW 20, 59b : du taíno *cachiman ‘arbre du genre anone’. Nfr. cachimen m. ‘fruit du cachimentier’ (1640), cachimas (1654 ; 1667), cachiman (1647–1741 ; Lar 1960), cachiment (Enc 1751–Lar 1899) ; cachiman ‘corossolier, arbre du genre anone’ (1724– 1775), cachimas Enc 1751. – Ablt. Nfr. cachimentier (1654–Lar 1899), cachimantier (Lar 1928–1960). Jansen 2012, 103 : Quant à cachiment, les ouvrages de référence (cf. FEW 20, 59 ; TLFi ; Arveiller 1963, 109-110) se prononcent en faveur d’une origine arawak, tout en constatant que les sources coloniales se taisent sur de possibles étymons. Cependant, une lecture minutieuse des sources espagnoles revèle que Las Casas (Historia II, 56) fait mention d’un fruit que les Indiens de l’île Hispaniola appelaient caxinas (le <x> étant prononcé [ʃ] dans l’espagnol du XVIe siècle), mais l’absence générale de ce terme dans la documentation coloniale espagnole s’oppose à l’hypothèse selon laquelle les Français l’auraient emprunté au taïno à travers le "baragouin". Comme le terme existe aussi dans certaines langues amérindiennes du continent (cf. lokono kashima […], kalina kasima […]), une origine sudaméricaine serait également possible. Nous ne sommes donc pas en mesure, à l’heure actuelle, de décider par quelle voie il est entré dans le français des Îles. De toute façon, son existence dans l’espagnol de la République Dominicaine sous la forme de cachimán est due au contact linguistique avec el créole haïtien, à une époque relativement récente. – König 41 ; ALH 2, 715 ; Renault-Lescure 1999, 259 et 276. kachimbo n. ‘pipe’ DECA\nonfranK-revu-1.pdf – version provisoire – 12.08.2015 6 ♦ StDom. « Il est une sorte de fougère dans les Antilles de laquelle on fait des tuyaux de pipe, que le Créole appelle calumet & qu’on adapte à une pipe de terre cuite, faite dans le pays, appelée cachimbeau » (vers 1800, Rézeau 2008, 205) ; lou. kachanbo, kachimbo ‘pipe en terre cuite’ (DLC) ; haï. cachimbo ‘pipe, mot très usité chez les paysans de certaines régions du pays’ (Faine) ; ‘pipe rustique à fourreau de terre cuite’ (Moral 1961) ; kachimbo, katchimbo, kachimo, kachim, katchim ‘clay [smoking] pipe’ (HCED ; ALH 1230, 1231) ; ‘a clay pipe that the lwa Azaka smokes’(BHe 244). ◄ Orig. afric. Faine : de l’esp. amér. cachimbo ou cachimba, même prononciation. D’après certains auteurs, ce mot serait d’origine africaine. En effet, GFr 111 (et FEW 20, 64b) rattachent le terme au kimbundu quixima, kixima, attesté en portugais depuis 1643. GFr cite un texte de 1711 qui se réfère au Brésil : « Homens ha, que parece não podem viver sem este quinto elemento, cachimbando a qualquer hora em cása, e nos cachimbos ». Ulrike, können wir kimbundu nachprüfen ? Esp. amér. cachimbo ‘pipa para fumar’ ; cachimba ‘cachimbo, pipa para fumar’ (del port. cacimba y este del bantú cazimba) (DRAE). L’étymologie bantoue, proposée aussi par Schuchardt pour les termes apparentés dans les créoles portugais d’Annobón et Príncipe [ZrPh 13 (1889), 470], est discutée et acceptée par Machado (sous cachimbo) et Corominas (sous cachimba) ; ce dernier arrive à la conclusion « Lo más probable es que en castellano el vocablo venga del portugués, aunque también cabría la existencia de dos focos de difusión, uno portugués (o brasileño) y otro cubano. » Le mot haïtien a donc très probablement été emprunté à l’espagnol de la Caraïbe. D’après le FEW 20, 64b, le terme a été transmis par les marins à la métropole où il est attesté dans des villes portuaires ou près de la côte : Havr. cachimbot m. ‘vieille pipe dont le tuyau est cassé’, mdauph. bdauph. katsĩbaw ‘grosse vieille pipe’, pr. cachimbaou ‘pipe (t. de marin)’ (auch Daudet), mars. cachimbau (Lar 1868–1899), Nice ‘pipe ornée de figures’, etc. kad n. ‘carte’ dom. kad : jwe kad ‘jouer aux cartes’ (ALPA 578). ◄ Angl. card ‘carte’ (HSD). kadach n. ‘esp. de cactus’ haï. kadach ‘kind of cactus’ (HCED). ◄ Orig. inc. kadafa n. ‘réunion’ haï. kadafa ‘meeting of secret society’ (HCED) ; ► mart. ròb kadafa ‘robes de cérémonie’ (Laurent & Césaire 1976, 155-156 ; RCo). ◄ Orig. afric. D’après Anglade du fon kadafò ‘réunion secrète de sorciers’. – Nous n’avons pas trouvé le terme dans les dictionnaires de Se/Ra et Höftmann. kad chinwa n. ‘esp. de légume’ haï. kad chinwa ‘Chinese chard [kind of beet]’ (HCED). ◄ Calque d’angl. Chinese chard ‘pak-choy’, dont le nom français est chou chinois, à partir de l’équivalence d’angl. chard et frm. carde ‘côte comestible des feuilles de cardon et de bette’ (JPCh). kadejak n. ‘viol’ haï. kadejak ‘rape ; assault’ (HCED) ; ► haï. kadejakè ‘rapist’ (HCED). ◄ Nom propre Cadet Jacques. DFa (qui cite le glossaire de l’œuvre de Justin Lhérisson établi par Yves Alvarez) : du nom Cadet Jacques, attesté dans le roman Zoune chez sa ninnaine (1906) de J. Lhérisson (p. 58). Colonel sous le régime de Boyer (1818–1843), Cadet Jacques est le concubin de Mme Boyote et est amoureux de Zoune. Son nom s’entend en créole kadejak ‘viol’. Dans le roman après maintes tentatives, il finira par violer Zoune (p. 106). DECA\nonfranK-revu-1.pdf – version provisoire – 12.08.2015 7 kaderik n. ‘marmite’ haï. caderic ‘désigne dans le Nord une espèce de bouillotte connue sous le nom de bombe dans l’Ouest, le Sud’ (Faine) ; kaderik ‘cooking pot’ (HCED) ; ‘faitout’ (ALH 765/4, 5). ◄ Esp. caldera ‘chaudière’, dimin. calderica (Faine). – Le DRAE n’offre que caldereta et calderilla, mais le suffixe –ico/–ica est typique de l’espagnol régional d’Andalousie, d’Aragón et de la Caraïbe (F. Rainer 1993, Spanische Wortbildungslehre, Tübingen, 519). La carte 765 de l’ALH confirme les données de Faine, toutefois kaderik ne semble pas employé dans tout le Nord, mais seulement en 4 et 5 (ALH 1, 351). kadewousel n. ‘bicyclette’ gua. kadewousel ‘bicyclette’ (ALPA 247/11). ◄ Nom propre Cadet Rousselle (ALPA 247 comm.), le terme reste à expliquer. kado n. ‘tache blanche sur les ongles’ haï. kado ‘white spot in fingernail’ (HCED). ◄ Orig. inc. Du fr. cadeau ? kadril n. ‘esp. de mangue’ haï. kadril ‘kind of mango’ (HCED). ◄ Orig. inc. kaf n. ‘veau’ dom. kaf ‘veau’ (ALPA 85/20, 21). ◄ Angl. calf ‘veau’ (ALPA 85 comm.). kafelann n. ‘esp. d’arbuste’ guy. café lane ‘Picrolemma sprucei, arbuste du sous-bois de la forêt primaire’ (GMJP 622). ◄ Port. brés. caferana ‘faux café (en raison de la forme des fruits)’ (GMJP 622). kafou adj. ‘aveugle’ ant. kafou ‘aveugle’ (RGe cafou) ; gua. id. ‘borgne’ (LMPT) ; ► gua. kafou-kafou ‘aveugle’ (LMPT) ; mart. id. (arch.) ‘id.’ (RCo). ◄ Orig. inc. kafoungi n. ‘mets’ haï. cafoungui ‘esp. de mets composite’ (Faine) ; kafoungi ‘dish made of spicy cornmeal’ (HCED) ; kafondi, kafounji ‘plat à base de farine de manioc très pimenté et composé de plusieurs autres éléments’ (Anglade). ◄ Orig. afric. Kikongo mfùndi ‘gruau, bouillie ; qch mise en bouillie ; pouding à la farine de cassave ; légumes bouillis ; miche à la cassave luku ; pain’ (Laman) ; ‘aliment féculent (pain, manioc, gruau bouillie)’ (Swartenbroeckx) ; ka est préfix diminutif. [Cf. Afrolex fundži] kagochip n. ‘cargo’ haï. kago, kagochip ‘cargo, cargo ship’ (HCED). ◄ Angl. cargo ship. La variante kago est sans doute le résultat d’une convergence de l’angl. cargo et du même mot en français. → P. I cargo. kajou n. ‘noix de cajou, Anacardium occidentale’ ♦ Brésil « [le païs] porte fruits en abondance, herbes et racines cordiales, auec grande quantité d’arbres qu’ils [les "Canibales"] nomment Acaïous, portans fruits gros comme le poin, en forme d’un œuf d’oye » (Thevet 1558 dans Arveiller 38) ; « un fruict nommé Acajou par les sauvages, lequel est de la grosseur et figure d’un œuf de poule » (Léry 1580/1994, 319) ; ♦ Ant. « Il y a trois sortes d’Arbres qui portent le nom D’Acajou ; mais il n’y a que celuy que nous décrivons icy qui porte du fruit. » (Rochefort 1658, 54) ; haï. kajou ‘cashew’ (HCED) ; gua. id. ‘arbre fruitier dont le fruit est le cajou et la graine la noix de cajou’ (LMPT) ; M-G id. ‘fruit du pied de noix de cajou’ (MBa) ; guy. id. ‘cajou, pomme, fruit, noix’ (GBa), ‘noix de cajou, Anacardium occidentale’ (GMJP 100) ; DECA\nonfranK-revu-1.pdf – version provisoire – 12.08.2015 8 ► haï. nwa kajou ‘cashew nut’ ; ponm kajou ‘cashew apple’ (HCED) ; guy. ponmkajou ‘pomme d’acajou ou de cajou [fruit]’ (GBa) ; pomm-cajou [ponm-kajou] ‘noix de cajou’ (GMJP 100). ○ E/CTT : acajou ‘Anacardium occidentale (E cashew)’ < Fr acajou < Tupi acajoba ‘cashew tree’ ; cashew, caju, cashu ‘Anacardium occidentale’ (Winer). ◄ Orig. amérind. Du tupi cajú, acajú (GFr 38-39) – König 6 ; Arveiller 37-44 ; FEW 20, 55a-b ; TLFi acajou et cajou. kajouput n. ‘esp. d’arbre’ ant. kajouput ‘acajou blanc, bois d’ébénisterie mondialement réputé’ (RGe cajoupůt). ◄ D’apres RGe du malais cajou puti ‘arbre blanc’. Hobson-Jobson : cajeput ‘a fragrant essential oil produced especially in Celebes and the neighbouring island of Bouro’ < Malay kayu-putih ‘Lignum album’. La voie de transmission du terme aux Antilles reste à élucider. kak onom. ‘ha ! ha !’ lou. kak ‘ha ! ha !’ (DLC). ◄ Onomatopée. kakabari n. ‘esp. de poisson’ StLuc. kakabari ‘esp. de poisson’ (ALPA 134/43). ◄ Orig. inc. kakadò n. ‘esp. de crevette’ gua., dom. kakadò ‘petite crevette d’eau douce’ (ALPA 145). ◄ Orig. inc. kakak n. ‘sexe de la femme’ StLuc. kakak (45, pour la petite fille), kakalak (43) ‘sexe de la femme’ (ALPA 372). ◄ Orig. inc. kakalanga n. ‘coq’ haï. kakalanga ‘rooster’ (HCED). ◄ Orig. inc. kakannye n. ‘coccinelle ?’ dom. kakannye ‘coccinelle ?’ (ALPA 120/23). ◄ Orig. inc. ALPA 120 comm : Le terme ne semble pas s’appliquer à la coccinelle, la question a sans doute été mal comprise. kakis v. ‘avoir des problèmes’ haï. kakis ‘to face serious problems’ ; ‘to deceive o.s.’ (HCED). ◄ Orig. inc. kakit v. ‘perdre’ haï. kakit ‘to lose out, be defeated’ (HCED). ◄ Orig. inc. De ka (marque du progressif) + kite < quitter ? kaklat n. ‘cancrelat, Periplaneta americana’ ♦ Mascareignes « Des cankerlas qui ont été apportés de l’Inde » (Cossigny 1732 dans RChLex 558) ; ant. kaklat ‘esp. de blatte nocturne puante’ (RGe caclat) ; gua. klaklat ‘très gros cancrelat, cafard, Periplaneta australasiae’ (LMPT ; T/B) ; M-G kaklat ‘ravet de terre’ (MBa) ; mart. id. ‘cancrelat’ (EJo 43), klaklak ‘esp. de blatte’ (claclaque en F.R.A.) (RCo) ; klaklak, klaklak bwa ‘phasme’ (ALPA 121/28) ; ◄ mart. ravèt klak klak ‘cafard’ (ALPA 122/38). ◄ Orig. inc., peut-être indienne. FEW 16, 297a : Nfr. cackerlac ‘blatte américaine, qui ronge les étoffes, les provisions, etc.’ (seit 1701), cancrelat (seit 1776), Rochelle cankerla ‘blatte’. D’après le FEW, l’étymon immédiat serait néerl. kakkerlak et le terme aurait été transmis au français dans les colonies antillaises. Or, le mot néerlandais est d’origine DECA\nonfranK-revu-1.pdf – version provisoire – 12.08.2015 9 incertaine, on a proposé de le rattacher à l’esp. cucaracha qui a le même sens (Kluge), mais cette étymologie n’est pas très convaincante du point de vue phonétique. Pour ce qui est du mot kankrela dans les créoles de l’O.I., Chaudenson propose une étymologie convaincante, → RChLex 558 : « Le terme est sans doute venu de l’Inde avec l’insecte. Le mot pourrait être d’origine portugaise : 1631 ‘Scarabeos autem hos Lusitani Caca-laccas vocant quod ova quae excludunt colorem et laevorem Laccae factitiae referant’ (Jac. Bontii hist. nat. lib. V Chap. 4 in Hobson-Jobson sous ‘cockroach’). » Or, dans Hobson-Jobson (sous cockroach) nous lisons : « This objectionable insect (Blatta orientalis) is called by the Portuguese cacalacca […] a name adopted by the Dutch as kakerlak and by the French as cancrelat. » Puisque le cancrelat, voire l’espèce Periplaneta americana, n’est pas endémique en Amérique (l’insecte semble originaire des zones tropicales et subtropicales de l’Asie du sud), il nous paraît possible que l’emprunt du terme au portugais soit dû au contact des Hollandais et des Portugais à Ceylan à partir de 1612. Ceci nous permet d’émettre l’hypothèse que le mot pourrait être d’origine tamoule : dans le DECOI II nous avons proposé (avec point d’interrogation) l’étymon tamoul kakkalāttu ‘cancrelat’ (Tamil Lexicon 633). Mais il faudrait vérifier si le mot tamoul n’est pas un emprunt au portugais. Les créoles antillais ont maintenu des variantes phonétiques plus proches de l’étymon portugais, tandis que ceux de l’O.I. ont adopté le changement phonétique qu’a subi le mot en France, causé probablement par attraction paronymique de cancre (FEW ibid. ; TLFi). La variante mart. klaklak est expliquée comme création onomatopéique, mais nous pensons qu’il s’agit seulement d’une adaptation phonétique causée par le bruit que le cancrelat produit lorsqu’on l’éclate (cf. RCo klaklak : Son nom « vient du bruit qu’elle produit lorsqu’on l’éclate »). kakle v. ‘caqueter’ StLuc. kakle ‘to cackle like a hen’ (JMo). ◄ Angl. to cackle ; peut-être à l’origine le verbe fr. cacailler, déformé en kakle par l’influence de l’anglais. kaklen adj. ‘brûlant’ ► dom. pye kaklen ‘mancenillier‘ (litt. ‘arbre brûlant’) (ALPA 43/24). ◄ Orig. inc. kako1 n. ‘cacao, Theobroma cacao’ ♦ Mexique : « il y a ung autre arbre que l’on nomme cacou, dont le fruit est fort bon » 1599 (Champlain dans König 38 et Arveiller 106) ; ♦ Ant. « Les gens qui ne sont pas accoûtumez au païs, confondent aisément le cocotier avec le cacoyer, & le cocos avec le cacao que l’on prononce simplement caco, quoiqu’il y ait une difference infinie entre ces deux arbres, & que leurs fruits n’ayent aucun rapport entre eux. » (Labat 1722-3, 64) ; haï. cacao ‘fruit d’un arbre ; ce fruit de la grosseur d’un petit melon allongé, et cannelé de même, contient dans l’intérieur ces graines si connues pour la fabrication du chocolat’ (SDu 299) ; kakao, kakwo ‘cocoa’ (HCED) ; ant. kako ‘cacao, chocolat ; couleur marron’ (RGe caco) ; gua. id. ‘cacao ; cacaoyer’ ; ‘couleur marron’ (LMPT ; MBa) ; mart. kako ‘cacoyer, Theobroma cacao’ (EJo 272) ; ‘cacao ; couleur marron’ (RCo) ; StLuc. id. (JMo ; KD) ; guy. kakao ‘cacao’ (GBa) ; kako, kakao ‘id.’ (GMJP 648) ; ► haï. kakawo bobo ‘wild cocoa’ (HCED) ; gua. kako dou ‘chocolat en tablettes’ (LMPT) ; mart. id. (EJo 97) ; ‘chocolat ; couleur marron’ (RCo) ; StLuc. id. ‘bar of chocolate’ (JMo) ; gua. kako-kako ‘marron foncé’ ; kako nanmè ‘chocolat amer de fabrication locale’ (LMPT) ; tri. kako panyol ‘métis de Trinité’ (ALPA 395) ; ► gua. dife-kako ! ‘un nombre très important ; ambiance chaleureuse’ ; dlo-kako ‘chocolat à l’eau’ (LMPT) ; StLuc. lapo kako ‘peau cacao, nuance de teint’ (ALPA 394) ; gua. pye kako ‘cacaoyer’ (T/B) ; mart. id. (EJo 97). DECA\nonfranK-revu-1.pdf – version provisoire – 12.08.2015 10 ◄ Esp. cacao. Pour l’étymologie et l’histoire du fr. cacao, attesté dep. 1532, empr. à l’esp. cacao, attesté dep. 1535, lui-même empr. au nahuatl cacahuatl, → TLFi ; FEW 20, 60a ; König 37-39 ; GFr 108-109 et Arveiller 107-109. À côté des formes créoles kakao et kakawo nous trouvons aux Antilles la variante kako, attestée chez Labat 1722 qui précise qu’aux Antilles françaises cacao se prononçait « simplement caco » (Arveiller 107, cf. la citation ci-dessus). kako2 n. ‘guérillero’ ♦ Haï. caco ‘a kingmaker. Cacos were peasants who would make an agreement with a Haitian presidential aspirant under which, for a certain sum to be paid after a sucessful revolution and the opportunity to loot, they would lead an insurrection to place a new leader in power’ (Perusse) ; haï. kako ‘former guerilla fighters [of Northern Haiti]’ ; ‘sly and cunning man’ ; adj. ‘very timid’ ; ‘small stinging insect [usu. found in latrines, etc.]’ (HCED). ◄ Esp. caco ‘ladrón que roba con destreza ; hombre muy tímido, cobarde de poca resolución’ (DRAE). – Moral 1961 : caco ‘nom ancien du paysan insurgé’. Orig. esp. : caco ‘voleur’. Certaines fourmis rouges à la morsure particulièrement douloureuses portent aujourd’hui le nom de fourmis-caco. kako3 n. ‘esp. de poisson’ ► haï. kako gri ‘Spanish grunt [fish]’ (HCED). ◄ Orig. inc. Rapport avec → kako2 ? kakokoukou n. ‘pain de maïs’ M-G kakokoukou ‘pain de maïs enveloppé de feuilles, cuit, bouilli’ (MBa). ◄ Orig. afric. Ewe kakló ‘cake of corn and cassava flour’ (Westermann) et → koukou2 ‘mets’. kakòl n. ‘résistance’ mart. kakòl (arch.) ‘résistance’ (RCo) ; StLuc. id. ‘delay’ ; fè kakòl ‘to stall, to delay, to dawdle’ (KD). ◄ Orig. inc. Peut-être de ka (marqueur du progressif) + kole ‘coller’. kakòn n. ‘esp. de plante, Mimosa entada scandens’ ♦ Ant. « Les Caraïbes de la Martinique apportent fort souvent de ces petits Canaris au quartier des François, qui leur donnent en échange quelques Cacones, c’est à dire quelques petiques babioles qui leur plaisent. » (Rochefort 1665, 491) ; ♦ Ant. « quelques-uns en ont une petite [chambre] particuliere, où ils mettent tous leur Caconnes, c’est à dire bijoux : comme leurs Arcs, Fléches, Boutous, Haches, Serpes, & Cousteaux » (Du Tertre 1667-2, 395) ; haï. kakòn, kakonn ‘kind of med. vine, Mimosa entada scandens’ (HCED ; Peleman) ; ‘kind of mango’ (HCED) ; kakòn ‘genou’ (ALH 283/19) ; ► mart. kakounoy (arch.) ‘genou’ (RCo) ; ► haï. kakòn jenou ‘kneecap, patella’ (HCED ; ALH 284) ; ‘genou’ (ALH 283/15, 16) ; kakòn pye ‘cheville’ (HCED ; ALH 287/3) ; kakòn zonbi ‘var. of vine’ (HCED) ; ► zo kakòn ‘ankle’ (HCED). ◄ Orig. amérind., du taïno cacona. Jansen 2012a, 124-126 : « L’origine taïno du mot cacone se déduit clairement des sources espagnoles du XVIe siècle. Il remonte au terme indigène cacona, qui apparaît fréquemment dans la documentation administrative espagnole pour désigner le butin de guerre fait par les Espagnols à l’occasion des incursions militaires contre les Indiens. À partir de la signification ‘butin de guerre, récompense’, il a développé, dans le contexte colonial, d’autres acceptions. […] Nous pouvons […] supposer que caconne est entré dans le français des îles par l’intermédiaire du baragouin. Cela explique aussi pourquoi les significations ‘butin de guerre’ et ‘salaire, récompense’ n’ont pas laissé de trace dans la documentation française […]. À première vue, caconne semble avoir disparu du français régional et des créoles des Antilles. DECA\nonfranK-revu-1.pdf – version provisoire – 12.08.2015 11 Toutefois, on trouve encore aujourd’hui en Haïti le mot créole kakòn, qui se réfère à une plante de la famille des mimosacées et sa graine (entada scandens, entada gigas […]). […] Si l’on prend en considération l’utilisation qu’on fait de cette plante aux Antilles et en Afrique, il est tout à fait plausible que derrière kakòn / cacorne se cache le vieux taïnisme du baragouin cacona / caconne ‘chose de valeur, bijoux’ : les graines de l’entada gigas flottent assez bien et se propagent par les océans à travers le monde. Elles ont la capacité de germer après avoir passé des années, parfois même des dizaines d’années dans l’eau. C’est pourquoi les Antillais leur attribuent de multiples vertus et les portent en pendentifs pour éloigner les mauvais esprits – d’où le lien sémantique entre la plante / la graine et la cacone dont parlent DuTertre, Rochefort et Breton […]. […] Aujourd’hui, le terme est utilisé en Haïti selon une troisième acception pour désigner la rotule du genou […]. Nous supposons que cette extension sémantique s’est effectuée par le biais de l’analogie entre l’os de la rotule et la graine, qui se ressemblent dans leur forme plate et presque triangulaire ». kakonnit n. ‘esp. de fruit’ haï. caconnitte ‘fruit d’une plante rampante, dont on fait des berceaux ou tonnelles pour s’abritter. Ce fruit rond, gros comme une pomme moyenne, a l’enveloppe dure, le goût d’un acide agréable’ (SDu 300). ◄ Orig. inc. Probablement à rapprocher de → kakòn. kakonye n. ‘esp. d’arbre’ ant. kakonye ‘arbre qui se débite facilement en essentes’ (RGe caconié) ; ► gua. kakonye blan, kakonye wouj ‘Ormosia krugii / monosperma, grands arbres de forêt humide dont les graines rouges et noires sont très recherchées’ (HPou). ◄ Org. inc. Très probablement à rapprocher de → kakòn. kakyo1 n. ‘roquet !’ guy. kakiò ! ‘roquet !’ (Saint-Quentin 47). ◄ Orig. inc. kakyo2 n. ‘esp. de poisson’ gua. caquio ‘marouali [poisson de nasse] à vie galante’ (RGe). ◄ Orig. inc. kakyoul n. ‘louche’ gua. kakyoul ‘louche à cuisine’ (LMPT). ◄ Orig. indienne probable, cf. E/CTT kalchul, kalchun ‘a ladle ; a cooking spoon with a long handle and a curved bowl’ < Hindi and/or Bhojpuri karchul ‘iron spoon’ (Winer). – HPou confirme que le terme est utilisé par les Guadeloupéens d’origine indienne. kal1 n. ‘volée, correction’ haï. kal ‘whipping, spanking, beating, thrashing ; defeat, thrashing’ (HCED) ; gua. id. ‘volée, coups, raclée’ (LMPT) ; ► haï. caler ‘rosser (un enfant)’ (Faine) ; kale ‘to beat, whip, flog ; to beat, defeat, do in ; to abuse’ (HCED) ; ‘battre, fouetter’ (ALH 465). ◄ Esp. cale ‘golpe dado con la mano y sin gran violencia’ (DRAE). D’après Faine le mot viendrait du fr. cale (de navire), peine de la cale ‘punition infligée aux marins pour fautes graves’. kal2 n. ‘cochenille’ haï. kal ‘cochineal [insect]’ (HCED). ◄ Orig. inc. kala n. ‘esp. de gâteau’ lou. kala ‘cala, esp. de gâteau de riz sucré’ (DLC). ◄ Orig. inc. kalabasik n. ‘fleur de la passion’ DECA\nonfranK-revu-1.pdf – version provisoire – 12.08.2015 12 haï. calebacille, calebacique ‘petit fruit du genre de la pomme de liane, etc.’ (Faine) ; kalbasik, kalbasi, kabasik ‘sweet cup, passionflower’ ; ‘kind of small edible calabash ; (spinning) top made of a calabash [toy]’ (HCED). ◄ Esp. amér. calabacita (Mex., Bol.) ‘fruto de la calabacita, de diversas formas, tamaños y colores ; es muy utilizado en gastronomía’ ; (Mex.) ‘planta herbácea de tallos trepadores provistos de zarcillos, hojas anchas lobuladas y flores amarillas, Cucurbita spp’ (DA). – Pour la variante –ico/–ica du suffixe, → kaderik. kalabòs n. ‘faucille’ haï. kalabòs ‘sickle, pruning knife’ (HCED) ; ‘serpette’ (ALH 1602/18) ; ‘machette’ (ALH 1597/16) ; ‘machette longue’ (ALH 1597/19). ◄ Esp. calabozo (de calagozo) ‘instrumento de hoja acerada, ancha y fuerte, para podar y rozar árboles y matas’ (DRAE). Esp. amér. calabozo (Ven. rur.) ‘machete de hoja curva en la punta (calaboz)’ (DA) ; calabozo ‘herramienta de labranza, de hoja acerada, ancha y fuerte, de hasta 40 por 10 cms., con la punta vuelta sobre el filo en forma de pico, y con ojo para enastarla’ (DicCol) ; calabocear (Ven.) ‘limpiar, generalmente con un machete, las hierbas, las matas y la maleza en general que crecen en un terreno’ (DicVen) ; calabozo ‘machete corto, de hoja ancha y sin punta, que se utilizaba en las labores agrícolas’ (DicCuba). kalabous n. ‘prison’ lou. kalabous, kabous ‘prison, geôle’ (DLC) ; haï. kalabous ‘dungeon, cell’ (HCED) ; StLuc. id. ‘jail’ (JMo ; KD). ○ E/CTT calaboose (arch.) ‘jail’ (< Sp. calabozo ‘dungeon’ ; Fr. calabouse ‘prison’) (Winer). ◄ Esp. calabozo ‘lugar seguro, generalmente lóbrego e incluso subterráneo, donde se encierra a determinados presos’ (DRAE). Esp. amér. calabozazo (Col., Perú) ‘encierro temporal de una persona en un calabozo’ (DA) ; calabozazo ‘pena de calabozo en los cuarteles y cárceles’ (DicCol) ; calabozazo (Arg., PR) ‘pena de calabozo en los colegios o cuarteles’ (Neves ; Santamaría). kalagway n. ‘variété de coq’ mart. kalagway ‘variété de coq de combat’ (calagouaille en F.R.A.) (RCo). ◄ Orig. inc. Peut-être en rapport avec esp. cayagual, cayahual (del nahua cuayahualli ‘redondo para la cabeza’) (Mex.) ‘rodete (para llevar pesos sobre la cabeza)’ (DRAE ; DA ; Neves), métaphoer en allusion à la crête des coqs ? Esp. amér. cayahual, cayagual ‘rodillo circular de trapo u otra cosa blanda que se usa para cargar a la cabeza’ (Santamaría). kalagya n. ‘personne vulgaire’ gua. kalagya ‘personne vulgaire, qui aime le scandale’ ; on mizik kalagya ‘un rythme de gwoka’ (LMPT). ◄ Orig. inc. Peut-être à rapprocher des variantes kaladya, kalagya de kalenda ‘danse antillaise’, → kalenda. kalajourou n. ‘esp. d’arbuste’ guy. kalajourou, kalajiro, kalijouri ‘arbuste lianescent à racine tubéreuse, connu avant tout en Amazonie pour ses propriétés tinctoriales, Arrabidaea chica, syn. Bignonia chica’ (GMJP 237). ◄ Orig. amérind. Caraïbe karawiru, wayãpi karajuru ‘Bignonia chica’, cultivé pour produire un colorant rouge (Ahlbrinck 211 ; Courtz 293). – La variante wayãpi karajuru est l’étymon du créole kalajourou. GMJP 237 : Cette plante indigène au bassin amazonien […] n’a été trouvée que cultivée dans le nord de la Guyane. Elle semble en revanche spontanée dans le haut Maroni. Pour les Palikur, il s’agit d’ailleurs d’une plante introduite anciennement par les "Brésiliens" (comprendre les réfugiés amerindiens venus du bas Amazone au 19e siècle). Enfin, les DECA\nonfranK-revu-1.pdf – version provisoire – 12.08.2015 13 noms employés en Guyane [palikur karajura, kali’na karawiru] sont des emprunts à la Língua Geral (tupi) de l’Amazone. kalakaloun n. ‘môme’ lou. kalakaloun ‘môme’ (DLC). ◄ Orig. inc. kalakata n. ‘jacasseries’ gua. kalakata ‘jacasseries’ (LMPT). ◄ Onomatopée. HPou : C’est le bruit de langue sur le palais. → katakata. kalakou n. ‘sorte d’épinard’ gua. kalakou ‘sorte d’épinard cuit à la noix de coco’ (ALPA 46/11 et comm.). ◄ Orig. inc. Rapport avec → kalalou ‘esp. de soupe’ ? kalalou n. ‘esp. de soupe ; Xanthosoma brasiliense ; Hibiscus esculentus’ ♦ Ant. « …en voici [des herbes potagères] trois especes qui sont originaires de l’Amérique et de l’Afrique. La premiere est le Guingambo […] il n’y a gueres que des Negres, des engagez & de pauvres gens qui en usent, ausquels il faut joindre les filles & femmes creolles qui mettent dans un ragoût qui leur est particulier & qu’on appelle Callarou, toutes sortes d’herbes, & sur tout les plus mauvaises & les plus dégoutantes. » (Labat 1722-1, 374-375). ♦ Mart. « Le calalou est une espèce de soupe qui se fait avec des crabes, des gombeaux, des feuilles de siguine ou calalou et un morceau de lard ou de jambon » (Marbot 1846, 129) ; haï. kalalou ‘mets, composé d’une ou plusieurs espèces d’herbes ou plantes qu’on accommode comme des épinards, mais plus liquides, et dans lequel on mêle souvent des bananes, des crabes, harengs, etc.’ (SDu 300) ; calalou, calalou-gombo ‘Hibiscus esculentus, légume ; le mets qu’on prépare, espèce de soupe ou bouillon, est connu sous les mêmes noms’ (Faine 317 sous gombo) ; kalalou ‘okra, Hibiscus esculentus’ (HCED ; ALH 907/4, 1646) ; kalou ‘id.’ (ALH 1646/17) ; ant. kalalou ‘soupe épaisse composée d’après le père Labat de vingt-deux espèces de feuilles et agrémentée de gombos, de crabes, de miettes de jambon, de lard… bref un mets délicieux’ (RGe calalou) ; gua. id. ‘calalou, Xanthosoma brasiliense, plante dont les feuilles sont utilisées comme légume dans un plat appelé "calalou". On peut également remplacer le calalou par des jeunes feuilles de madère ; méli-mélo, confusion, fouillis’ (LMPT ; MBa) ; mart. id. ‘soupe mucilagineuse comportant, outre une herbe appelée zèbage (herbage), des gousses tendres de gombos ou okras’ ; ‘personne faible, sans énergie’ (EJo 94 et 118) ; ‘plat créole’ (RCo) ; kalou ‘gombo’ (RGe calou) ; StLuc. kalalou ‘callaloo, Xanthosoma brasiliense’ (KD) ; guy. calou [kalou] ‘gombo, plante herbacée cultivée introduite d’Afrique, Abelmoschus esculentus (= Hibiscus esculentus)’ (GMJP 434) ; ► mart. calalou diabe ‘Philodendron oxycardium’ (EJo 273) ; haï. kalalou gonbo ‘okra’ (HCED) ; mart. zhèbe calalou ‘Xanthosoma hastifolium’ (EJo 289) ; guy. calou diab [kalou-djab], kalou grand bois [kalou-gran-bwa] ‘ambrette, gombo maléfique, Abelmoschus moschatus’ (GMJP 435). ○ Esp. amér. calalú ‘plato cubano o portorriqueño, compuesto de hojas de malanga, verdolaga, calabaza y otros vegetales picados y cocidos con sal, vinagre, manteca y otros ingredientes ; nombre que se da en Cuba a una planta amarantácea ; en El Salvador, nombre que se da a un árbol, el quimbombé ; Phytolácea decandra, planta de Costa Rica y Nicaragua, llamada también bledo y que los negros comen en espinacas’ (Santamaría). JamE calalu < Amer Sp calalú, Pg carurú ‘a rich soup or stew in which one or more kinds of calalu leaves are the chief ingredients’ < Tupí caárurú ‘a fat or thick leaf’ (Mendonça). (Such an African word as Gen kalalu ‘broth, soup’ is probably a loan from this.) ; the name given to several plants having edible leaves, eaten as greens, in soups, medicinally, etc.’ (Cassidy / Le Page). DECA\nonfranK-revu-1.pdf – version provisoire – 12.08.2015 14 E/CTT calaloo, kalalu, etc. ‘a thick soup, made with green leaves, usu. dasheen leaves, and ochro, seasoned with salted meat or crab’ ; ‘the leaves of Colocasia esculenta, dasheen, a cultivated plant with edible tubers’ ; ‘Solanum americanum, a cultivated plant, dark green leaves edible when cooked’ ; ‘something mixed, with great variety together, often said of a person’s heritage’ (< LAS calalú < Ptg carurú ‘a rich soup or stew in which one or more kinds of calalu leaves are the chief ingredients’ < Tupi-Guarani caàrurú ‘a fat or thick leaf’; African words such as Gen kalalu ‘broth, soup’ are prob. a loan from Amer via Ptg) (Winer). ◄ Orig. amérind. D’après les dictionnaires de Cassidy / Lepage et Winer (v. ci-dessous), l’étymon est tupi caárurú ‘esp. de potage’, transmis par l’intermédiaire du portugais et de l’espagnol américain. Un des ingrédients du kalalou étant le gombo (Hibiscus esculentus), le mot a pris ce sens par métonymie en haïtien (ALH 2, 723). En guadeloupéen le terme se réfère au Xanthosoma brasiliense dont les feuilles sont utilisées pour le mets calalou. Peutêtre motivé par le besoin de distinguer le mets et le légume, une variante kalou s’est formée pour désigner le gombo. Il n’est pas impossible que le mot éwé lulú ‘dried okra’ (Westermann) ait joué un rôle dans ce changement sémantique. TLFi : calalou subst. masc. ‘mets exotique préparé avec des légumes divers’, attesté dep. 1751 (Encyclopédie). Pour l’attestation du terme chez un lexicographe anonyme de Saint-Domingue aux environs de 1800, → Rézeau 2008, 206. kalalou2 ‘esp. de liquide’ lou. kalalou ‘sang menstruel’ (DLC) ; ► haï. kalalou je ‘optic fluid’ (HCED). ◄ Orig. inc. Peut-être emplois métaphoriques de → kalalou ‘soupe’ ? Ou rapport avec esp. de PR calalú ‘coctel de frutas, ron, anís, agua y azúcar’ (DicPR) ? kalanderik n. ‘oiseau mythique’ haï. kalanderik, kalandrik (3), kalanderi (18), karandere (3), kalberi (18) ‘oiseau mythique’ (HCED ; ALH 1954). ◄ Esp. amér. calandría (JPCh), attesté dans plusieurs dictionnaires de l’espagnol américain : calandria (Mex., RD) ‘ave canora de hasta 20 cm de longitud, cuyo plumaje es amarillo o anaranjado en la mayor parte del cuerpo, salvo en alas, cola y parte del pecho y la cabeza, en donde es negro, Icterus icterus’ (DA) ; calandria (PR) ‘avecilla muy común, parecida a la europea ; es de color negro con charreteras y muslos y rabadilla amarillos, Xanthornus portoricensis’ (Malaret ; Santamaría ; Neves) ; calandria (PR) ‘pájaro autóctono de Puerto Rico, del tamaño del pitirre, de plumaje negro en el lomo y en las alas y amarillo en el pecho. Su canto es incoloro. Sólo anida en esta isla’ (DicPR). kalap n. ‘sandale’ haï. kalap ‘rough sandals consisting simply of the sole plus a strap’ (HCED ; ALH 1049/16, 10N) ; ► haï. ti kalap ‘sandale dépourvue de quartier’ (ALH 1049/12N). ◄ Orig. inc. Peut-être onomatopée. kalaw interj. ‘fichtre !’ haï. calaou, caraou ‘juron équivalent au français fichtre !’ (Faine) ; kalaw(o) ‘darn !, damn it !’ (HCED). ◄ Esp. carajo !, même signification (Faine) ; Jansen 2009, 148. kalawang n. ‘salade…’ gua. kalawang ‘salade de mangues vertes’ (LMPT) ; guy. id. ‘salade épicée de fruits verts’ (GBa). ◄ Orig. inc. kalawop ‘esp. de cerceau ?’ ► haï. danse kalawop ‘to dance and jump while turning in a circle’ (HCED). DECA\nonfranK-revu-1.pdf – version provisoire – 12.08.2015 15 ◄ Orig. inc. DFa pense qu’il pourrait s’agir d’une déformation de l’angl. hula hoop ‘a large hoop spun round the body by gyrating the hips’ (COED). kalay n. ‘colibri’ dom. ti kalay ‘colibri’ (ALPA 127/26). ◄ Orig. inc. kalazaza n. ‘personne à peau laiteuse’ gua. kalazaza ‘personne à peau laiteuse’ (LMPT) ; mart. ‘type de chabin ou métis de Noir et de Blanc à la peau très blanche et aux cheveux jaunes ou roux’ (RCo ; ALPA 387/33) ; guy. id. ‘teint entre le mulâtre et le nègre (basané)’ (GBa). ◄ Orig. inc. ALPA 387 comm. : terme qui est soit une onomatopée, soit d’origine africaine. kalboy adj. ‘mal en point’ mart. kalboy ‘mal en point’ (RCo). ◄ Orig. inc. kaldo n. ‘soupe’ lou. kaldo ‘soupe espagnole faite avec du chou, des légumes, de la viande et des patates’ (DLC). ◄ Esp. caldo ‘bouillon’ (DEF). kalè n. ‘couscous’ gua. kalè ‘variété très fine de couscous’ (RGe calě ; LMPT). ◄ Orig. inc. kalen n. ‘monnaie’ haï. kalen ‘former monetary unit worth one-fourth of a piaster’ (HCED). ◄ Esp. carlín ‘moneda española pequeña y de plata, que circuló en España desde el s. XVI’ (DRAE). – Peut-être aussi en rapport avec esp. amér. calé (Col.) ‘moneda de cuartillo de real’ (Neves ; Santamaría ; Malaret). kalenbe n. ‘pagne’ guy. kalenbe ‘pagne guyanais’ (RGe calimbé) ; ‘bande de cotonnade bleue, large de 12 à 13 centimètres, longue de 1 mètre 50 cent. à 2 mètres, dont les nègres et les Indiens parviennent à se constituer un vêtement. Les noirs ne le portent plus que dans les embarcations de pêche et au travail des champs’ (Saint-Quentin 85 et 204) ; ‘cache-sexe porté par les Africains et les Indiens’ (GBa). ○ Esp. amér. (Cuba, RD, Ven.) calembé ‘taparrabo, pampanilla’ (Neves ; DA) ; calembé (Cuba, Ven.) ‘taparrabo, cierta especie de calzoncillos para hombre’ (Santamaría). ◄ Orig. afric. Kikongo lémbé ‘petit pagne, bout, coin d’étoffe’ (Swartenbroeckx) ; lémbe ‘bout, coin’ (Laman) ; ka- est préfix diminutif. Le mot créole a été emprunté par le wayãpi : kalεmε ‘ceinture ventrale masculine, vêtement quotidien des hommes’ (Grenand). kalenda n. ‘danse antillaise’ ♦ Mart. « Celle qui leur plaît davantage, & qui leur est ordinaire est le calenda, elle vient de la Côte de Guinée, & suivant toutes les apparences du Royaume d’Arda. Les Espagnols l’ont apprise des Negres, & la dansent dans toute l’Amérique de la même maniere que les Negres » (Labat 1722-4, 154) ; ♦ StDom. « La danse nègre est venue avec ceux d’Afrique à Saint-Domingue, & pour cette raison même elle est commune à ceux qui sont nés dans la Colonie & qui la pratiquent presque en naissant : on l’y appelle Calenda. Pour danser le Calenda, les nègres ont deux tambours faits, quand ils le peuvent, avec des morceaux de bois creux d’une seule pièce » (Moreau de Saint-Méry 1797-98, 44) ; lou. kalinda ‘calinda (danse antillaise)’ (DLC) ; haï. calinda ‘bal que donnent les Nègres sur les habitations, où l’on danse au son du bamboula, et du banza’ (SDu 300) ; calinda ‘danse populaire d’origine espagnole, est actuellement dansée à Cuba’ (Faine) ; kali(n)da, kalenda ‘old time dance, nocturnal dance before the Revolution (probably serving to DECA\nonfranK-revu-1.pdf – version provisoire – 12.08.2015 16 conceal outlawed voodoo ceremonies)’ (HCED ; BHe 244) ; ant. kalanda ‘danse très lascive d’origine espagnole’ (RGe calenda) ; gua. kalenda ‘danse favorite des Noirs, originaire de la Côte de Guinée, animée par le tam-tam, le tambour du basque, le bouaquer, le chacha et le oua-oui’ (ABa 79 et 68) ; kalagya ‘un rythme de gwoka’ (LMPT) ; kaladja ‘un des sept rythmes du gwoka’ (B. Librova, p.c.) ; mart. kalennda, lakalanda ‘calenda (danse d’origine africaine très lascive)’ (RCo) ; guy. kalenda ‘danse folklorique ancienne’ (GBa) ; ► ant. caladia v. ‘danser le caladia (verbe humoristique), se trémousser’ (RGe) ; haï. kaladya kò li v. ‘to dance in a rara group’ (HCED). ○ Esp. amér. calinda (Cuba) ‘baile de los antiguos esclavos, que se ejecutaba al son de tambores’ (DRAE). E/CTT kalinda, calenda, calinda, etc. ‘a dance of apparently African origin’ ; ‘a type of song and rhythm accompanying stickfighting’ ; ‘an African-based type of semi-ritualized, dance-like combat’ (Winer). ◄ Orig. inc. Peut-être d’origine africaine, mais un étymon convaincant n’a pas encore été proposé. Cf. Métreaux 1958/2007, 26 : « [Au 18e siècle] les danses de nuit ou calenda étaient défendues aux hommes de couleur et aux nègres libres passées neuf heures du soir et il fallait en plus, pour les danses, une autorisation du juge de police. Un planteur fut puni d’une amende de trois cents livres pour avoir ‘souffert une assemblée de nègres et un Calenda’ sur son habitation. […] Le mot calenda, qui n’est plus employé, désignait certainement le vaudou. Il était déjà suspect aux autorités. Les Noirs faisant fi de tout règlement dansèrent la calenda jusqu’à la Révolution en certaines circonstances d’ailleurs autorisés par leurs maîtres, en particulier lors de l’arrivée d’un courrier de France. » D’après Winer du kimbundu ka ‘préfixe nominal’ et lenda ‘opposer’ (sous kalinda). Elle ajoute : « The name Kalenda has been widely known in many parts of the new world and it has come to mean different things in different places. » Le rapprochement de gua. kalagya, kaladja ‘rythme du groka’ et kalenda est incertain ; B. Librova (p. c.) pense qu’il y aurait peut-être un lien entre kaladja et le verbe mart. kalanje ‘hésiter’ (RCo), motivé par le fait que le rythme kaladja peut être exécuté assez lentement. kali1 n. ‘nasse’ ant. kalu ‘épuisette pour capturer les écrevisses’ (RGe) ; gua. calut ‘poche-filet utilisé pour la pêche ; petite poche fixée au bout d’une gaule, dans laquelle tombent les fruits cueillis’ (ABa 80) ; kali ‘nasse à écrevisses ; cueille-fruits au bout d’une perche’ (LMPT) ; mart. kalen ‘nasse utilisée dans les rivières (instrument d’origine caraïbe)’ (RCo) ; StLuc. kali ‘small round net used to catch flying fish ; net on the end of a long stick, used to pick fruit without it falling to the ground and getting damaged’ (JMo ; KD). ◄ Orig. amérind. Caraïbe insulaire cáli, → Breton 1665/1892, 105 : cáli, filets, rests. La variante mart. kalen est inexpliquée. kali2 n. ‘cancer’ mart. kali (arch.) ‘cancer de la matrice’ (RCo). ◄ Orig. inc. Peut-être emploi métaphorique de → kali1 ‘nasse, filet’ ? kali3 n. ‘divinité indienne’ mart. kali ‘divinité du panthéon hindouiste’ (RCo). ◄ Orig. indienne. Hindi Kālī ‘déesse représentant le pouvoir destructeur du Temps’ (Frédéric). kalibanjo n. ‘jeu d’enfant’ ant. calibanjo ‘jeu d’enfant consistant à descendre une pente tout en se tenant en équilibre sur une planche lisse’ (RGe) ; mart. kalibantjo, kalimotjo ‘jeu d’enfant consistant à se laisser glisser du haut d’une pente à califourchon sur une feuille de cocotier sèche’ (RCo). ◄ Orig. inc. Peut-être déformations plaisantes de à califourchon ? kalibi n. ‘chiquenaude’ DECA\nonfranK-revu-1.pdf – version provisoire – 12.08.2015 17 gua. kalibi ‘chiquenaude, pichenette’ (LMPT). ◄ Orig. inc. Peut-être à rapprocher du verbe fr. caler une bille ‘la lancer en faisant ressort avec les doigts’ (seit Desgr 1821) (FEW 16, 312a), ou peut-être en rapport avec esp. cale ‘golpe dado con la mano y sin gran violencia’ (DRAE), → kal1. kalibich n. ‘équilibre’ mart. kalibich ‘équilibre’ (RCo) ; ► mart. dekalbich ‘bourrade’ ; dekalbiche ‘donner une bourrade’ (RCo) ; ◄ Orig. inc. Peut-être déformation plaisante du fr. équilibre, attesté en moyen français aussi sous la forme equalibre (FEW 24, 218b). L’étymologie de dekalbich(e) a été proposée par B. Librova (p. c.). kalibouka n. ‘crédit coopératif’ gua. kalibouka ‘crédit coopératif’ (LMPT). ◄ Orig. inc. kalicha n. ‘esp. de crabe’ guy. kalicha ‘petit crabe de couleur vermeille, avec lequel on fait des potages très délicats’ (Saint-Quentin 61 et 203 calichat) ; ‘petit crabe blanc non comestible’ (GBa). ◄ Orig. inc. kalikagou n. ‘esp. de poisson’ M-G kalikagou ‘esp. de poisson’ (MBa). ◄ Orig. inc. kalipso n. ‘danse’ haï. kalipso ‘calypso [kind of dance]’ (HCED). ○ E/CTT calypso ‘a type of song, originating in Trinidad’. […] At the end of the 19th century, the customary language of calypso began shifting from Patois (French Creole) to English Creole and English. […] The origin of this word has been the subject of great debate, and is by no means clearly settled. Suggested origins include : the Greek muse Calypso – highly unlikely, except in perhaps influencing spelling in English ; Carib cariso, carieto ‘joyous song’ – possible, but with no evidence of extensive Amerindian-African contact nor Amerindian musical influence in Trinidad ; Hausa, Efik, Ibibio kaiso ‘Bravo ! well-done !’ While the style of music and lyrics almost certainly were present in various forms earlier, it is likely that the word calypso itself developed towards the end of the 19th century (Winer). ◄ Angl. calypso ‘danse à deux temps, originaire de Trinidad’ (cf. Winer ci-dessus). kalkabou n. ‘esp. de poisson’ gua. kalkabou ‘poisson non identifié’ (T/B). ◄ Orig. inc. kalkanda n. ‘maladie’ StLuc. kalkanda ‘sickness in roosters’ (KD). ◄ Orig. inc. kalkata1 n. ‘Indien’ ant. kalkata ‘croisement d’Indiens avec la race blanche’ (RGe calcata) ; gua. kalikata, kalkata, kalkita ‘Indien des Antilles très clair et originaire de Calcutta’ (LMPT) ; mart. kalikata, kalkata (arch. ; péj.) ‘calcutta, nom donné à une certaine catégorie d’Indiens à peau claire ayant émigré à la Martinique au milieu du XIXe siècle’ (RCo). ◄ Toponyme Calcutta. kalkata2 n. ‘esp. d’arbre’ ant. kalkata ‘bois de marine. Les graines rouges sont un amusement pour les enfants’ (RGe calcata). ◄ Orig. inc. kalko n. gua. kalko : fè kalko ‘faire du cinéma, faire des façons’ (LMPT). DECA\nonfranK-revu-1.pdf – version provisoire – 12.08.2015 18 ◄ Orig. inc. Éventuellement en rapport avec esp. calco ‘acción y efecto de calcar (imitar, copiar o reproducir) ; copia que se obtiene calcando ; plagio, imitación o reproducción idéntica o muy próxima al original’ (DRAE). kalkontchis n. ‘esp. de fleur’ lou. kalkontchis, kalkanntiz ‘calicantuce, Magnolia fuscata’ (DLC). ◄ Nom scientifique Calycanthus, les calycanthacées appartiennent à la sous-classe des Magnoliidae (Wikipedia). kalma v. ‘se calmer’ haï. kalma ‘to calm down, ease up’ ; ‘to dance very closely and slowly’ (HCED) ; ► haï. kalma n. ‘calm ; respite, relaxation, break’ (HCED). ◄ Esp. calmar ‘calmer, reposer’ (DEF). kalmankyou n. ‘personne à peau laiteuse’ gua. kalmankyou ‘se dit de qn qui prétend, à tort, être de pure race blanche’ (ABa 79) ; ‘personne à peau laiteuse’ (LMPT). ◄ Orig. inc. kalmannan n. ‘moulin à sucre’ haï. kalmannan ‘sugar mill activated by ox, horse, etc.’ (HCED). ◄ Orig. inc. kalmeza n. ‘danse’ haï. kalmeza ‘kind of old dance’ (HCED). ◄ Orig. inc. kalou n. ‘pilon ?’ haï. kalou ‘penis’ (HCED) ; mart. id. ‘pierre de forme cylindrique (parfois phallique) avec laquelle on pile certains produits entrant dans la composition des plats cérémoniels hindouistes’ (RCo). ◄ Orig. inc. Peut-être voc. des îles venu de Bourbon où kalou, mot d’origine malgache, signifie ‘pilon’ (→ RChLex 499 et DECOI II kalu). kalpata n. ‘pétrin’ gua. kalpata ‘pétrin, histoire’ ; ‘guêpier, traquenard’ (LMPT). ◄ Orig. inc. Peut-être dérivé de kalpat ‘à quatre pattes’ ? Il semble difficile de rapprocher ce terme de kalpata ‘allure vive’ (→ P. I carapater). kalvè adj. ‘noire’ mart. calvai ‘de robe très foncée ou noire’ (EJo 173). ◄ Nom géogr. Cap Vert, → EJo 173 : Jusqu’en 1848, les noms de certaines tribus étaient d’un usage courant aux Antilles, on les trouve dans les contes ou fables antérieurs à cette date, mais depuis l’affranchissement, ils ont peu à peu disparu ou sont restés à l’état d’adjectifs ; par exemple, calvaire, corruption ancienne de Cap Vert, nom attribué assez fréquemment à des animaux de robe très foncée ou noire. kalwari n. ‘esp. de poisson’ guy. kalwari ‘poisson d’eau douce’ (GBa). ◄ Orig. inc. kalyè n. ‘baiseur’ mart. kalyè ‘baiseur’ (RCo). ◄ Orig. inc. kam onom. ‘toc !’ lou. kam ‘toc !’ (DLC) ; gua. kanm ‘onomatopée pour traduire le bruit et la vivacité d’un coup de dents dans la chair’ (LMPT). ◄ Onomatopée. kamach n. ‘cabane’ mart. kamach (arch.) ‘cabane’ (RCo). ◄ Orig. inc. DECA\nonfranK-revu-1.pdf – version provisoire – 12.08.2015 19 kamannyòk n. ‘variété de manioc, Manihot esculenta’ ♦ Ant. « Il y a vne autre sorte de manyoc assez rare, que l’on appelle Kamanioc : il est si semblable au manyoc blanc, qu’on ne les sçauroit distinguer qu’auec peine. On le fait cuyre tout entier comme des patates, & on le mange sans exprimer son suc, & sans qu’il fasse aucun mal, comme feroient indubitablement tous les autres manyocs, qui donneroient la mort à l’instant mesme qu’on en auroit mangé. » (Du Tertre 1654, 181) ; « Il y a une espece de manioc qui est exempt de cette qualité dangereuse. On appelle Camanioc, comme qui diroit, le chef de Maniocs. En effet, son bois, ses feüilles & ses racines sont plus grandes & plus grosses que les autres maniocs, on le mange sans danger & sans aucune précaution. » (Labat 1722-1, 396) ; ant. kamannyòk ‘variété de manioc sucré qui se mange cuit ou rôti’ (RGe camangnoc) ; id., kanmannyòk ‘variété de manioc dont le suc n’est pas toxique’ (LMPT ; T/B ; MBa) ; mart. id. (EJo 92, 273 ; RCo) ; StLuc. kanmanyòk ‘sweet cassava’ (JMo) ; guy. kamagnok, kramagnok ‘manioc doux, Manihot esculenta’ (Renault-Lescure 1999, 276 ; EWie). ◄ Orig. amérind. GFr 121 ; FEW 20, 71 ; Jansen 2012a, 100 : Si l’origine tupi de manioc est incontestable, la syllabe ca- pose problème. Selon Labat [v. la citation ci-dessus], camanioc doit être traduit par ‘le chef du manioc’, ce qui suggère que le préfixe modifie sémantiquement la base manioc, mais il est difficile de savoir si le mot a été formé en français sur la base manioc (c’est ce que proposent le FEW et le TLFi, quoique sans expliquer l’origine du préfixe), ou si le mot a été emprunté avec la première syllabe ca-. Étant donné que, selon Breton, le caraïbe insulaire possédait une forme analogue Camagnem ‘racine pareille au Manioc, mais non pas venimeuse’ (107), ca- est peut-être rattachable au préfixe ka-, affixe attributif qui existe dans beaucoup de langues sudaméricaines et qui est documenté en caraïbe insulaire dans un certain nombre d’emprunts (cf., par exemple, canabire < fr. navire, carátoni < esp. ratón ‘souris’). Il n’est pas exclu que derrière camagnem se cache le mot français manioc, et que les Indiens des Petites Antilles l’aient emprunté par intermédiaire du "jargon" auquel Breton fait allusion et dans lequel les mots pour désigner des denrées et des aliments devaient jouer un rôle proéminent. Si cette hypothèse est correcte, camanioc en français (et en créole guyanais) serait un réemprunt du caraïbe insulaire, peut-être paronymiquement déformé sous l’influence de manioc. – La variante guy. kramagnok reste à expliquer. kaminizye n. ‘jeu d’enfant’ haï. kaminizye, kaminize ‘children’s game where they agree to hand over sth. to one another’ (HCED). ◄ Orig. inc. DFa propose de rapprocher le terme du fr. menuise, menuiser ou menusier, cf. FEW 6/2, 129b : Afr. mfr. menuise f. ‘menu morceau’ (13. jh. ; Brantôme), menuyse ‘menue chose’ Gringoire, Tôtes menuise ‘petits objets’ ; 132a : mfr. menuiser v. r. ‘s’éparpiller’ Montaigne. – L’élément ka pourrait être le marqueur de la progressivité. kamiza n. ‘pièce d’étoffe’ ♦ Guy. « Les femmes vont nuës comme les hommes, portant deuant leur nature vn Camisa large de deux mains, tissu de grains de verre ou rassade. » (Biet 1664, 353) ; ♦ Ant. « Leur nudité [des femmes] est couverte d’un morceau de toile de cotton ouvragé & brodé avec de petits grains de rassade de differentes couleurs, garni par le bas d’une frange de rassade d’environ trois pouces de hauteur. Ce Camisa, c’est ainsi qu’on appelle cette couverture, a huit à dix pouces de long sur quatre à cinq pouces de haut non compris la hauteur de la frange. » (Labat 1724-1/2, 4) ; ant. kamiza ‘cache-sexe brodé des femmes caraïbes’ (RGe camisa) ; guy. id. ‘pièce d’étoffe formant jupe’ (Saint-Quentin 204). DECA\nonfranK-revu-1.pdf – version provisoire – 12.08.2015 20 ◄ Esp. camisa, → Breton 1665/1892, 107 : camicha, c’est vn mot qui leur sert vniuersellement pour toute sorte d’habits, toile, mouchoirs, mesme pour leurs voiles, il y a apparence qu’ils empruntent ce mot, aussi bien que carta, des Espagnols. – GFr 123. kamkam adj. ‘effronté ?’ tri. came-came ‘brazen’ (JTh 32). ◄ Orig. inc. kamo1 n. ‘nouvelles’ gua. kamo ‘nouvelles fraîches, anecdotes, informations’ (LMPT) ; mart. ka(n)mo ‘id. ; ragot’ (RCo) ; guy. kamo ‘nouvelle, information’ (GBa). ◄ Orig. inc. kamo2 n. ‘esp. de poisson’ StLuc. kamo ‘kind of fresh-water fish, mullet’ (JMo ; KD). ◄ Orig. inc. Sans savoir de quel poisson il s’agit, nous proposons avec hésitation caraïbe kamule ‘petit poisson qui aime séjourner dans les trous des crabes et qui a la même apparence que la blennie’ ; kamurï ‘autre nom du poisson a’uli’ (Ahlbrinck 1956, 197). kamoken1 n. ‘quinine’ haï. kamoken ‘quinine’ (HCED). ◄ Marque de médicament Camoquin. kamoken2 n. ‘dissident’ haï. kamoken ‘dissident [rebel against Duvalier regime]’ (HCED). ◄ Orig. inc. Peut-être emploi métaphorique de → kamoken1 ? Camoquin est un médicament contre la malaria. kàn n. ‘boîte (de conserve)’ haï. kàn ‘tin or metal can ; tin-canful [informal unit of measure]’ (HCED). ◄ Angl. can ‘boîte (de conserve)’ (HSD). → kanistè. kanal-zòn toponyme mart. kanal-zòn (arch.) ‘zone du canal de Panama où des centaines de Martiniquais avaient émigré afin de participer à la construction du canal interocéanique’ (RCo). ◄ Angl. canal zone. kananbouli n. ‘esp. d’arbre’ guy. kananbouli ‘Simaba orinocensis, arbre moyen à grand, assez commun en forêt et le long des berges des cours d’eau dans l’intérieur de la Guyane’ (GMJP 628). ◄ Orig. amérind. GMJP 629 : emprunt à l’aluku kanãbuli, lui-même emprunté au wayana (karib) kanapali, désignant la même plante. kanari n. ‘jarre’ ♦ Guy. « Les femmes y prennent garde & l’emportent pour l’accommoder & faire cuire, soit en le faisant bouillir dans vn pot, qu’ils appellent Canary… » (Biet 1664, 357) ; ♦ Mart. « La boisson ordinaire que l’on appelle Oüycou se fait dans de grand [sic] vaisseaux de terre, faits en façon de cloches, qui tiennent enuiron vn demy poinçon. Les Sauuages les font eux-mesmes, & les appellent à l’imitation des Espagnols, Cannary. » (Du Tertre 1654, 184) ; ♦ Ant. « Les Sauvages, & à leur imitation les Européens les appellent Canaris ; nom generique qui s’étend à tous les vaisseaux de terre grands et petits, & à quelque usage qu’ils soient destinez. » (Labat 1722-1, 397) ; haï. canari ‘vase de terre cuite dans lequel on reçoit le sirop qui découle des formes’ (SDu 300) ; ‘vase de terre caraïbe’ (Faine) ; kannari, kanari ‘large earthenware vessel [for storing water]’ (HCED ; ALH 747) ; ‘jarre à eau’ (ALH 753) ; ‘jarre ancienne en terre’ (ALH 754) ; ant. id. ‘marmite en terre cuite, ou son contenu’ (RGe canari) ; gua. kannari ‘faitout, marmite’ (LMPT ; MBa) ; mart. canari ‘vase dans lequel on fait cuire, et aussi le mets lui-même lorsqu’il est cuit’ (Marbot 1846, 131) ; kannari, kannan (arch.) ‘terrine en terre cuite’ (EJo 83 ; RCo) ; StLuc. kannawi ‘earthen cooking-pot, clay pot’ (JMo ; KD) ; guy. kannari ‘marmite, faitout’ (GBa) ; tri. canari [sans traduction] (JTh 69) ; DECA\nonfranK-revu-1.pdf – version provisoire – 12.08.2015 21 ► mart. kannari-makak ‘quatilé à grandes fleurs, Lecythis grandiflora’ (EJo 273) ; guy. id. ‘fruit sauvage en forme de marmite, apprécié par les singes’ (GBa) ; ► haï. bòs kanari ‘potier’ (ALH 1453/1, 19). ○ F.R.A. canari ‘marmite, faitout’ (Telchid) ; ‘récipient de cuisine en terre cuite ayant la même fonction qu’une marmite’ (Thibault 2008c, 248). Pour les attestation dans plusieurs variétés de français d’Afrique v. la bibliographie de Thibault 2008c, 249-250. Esp. amér. (RD) canarí (voz caribe) ‘vasija de barro’. Usábase en Puerto Rico (Neves). E/CTT canari(s), canaree, canary (obs) ‘a large earthenware jar, usu. made of red clay, used for storing food or as a pot for cooking (< LAS canari ‘earthenware jar’/ FC canari ‘earthen pot’ < Carib) (Winer). ◄ Orig. amérind., voc. des îles. Emprunté par les Français au caraïbe insulaire, cf. Breton 1665/1892, 107 : canálli, grands Vaisseaux de terre dans lesquels les Sauuages font leur vins. Renault-Lescure 1999, 259 : mot d’origine karib (en kali’na kana:li), apparaît très tôt dans les emprunts amérindiens faits par les langues européennes ; cité d’abord comme un mot galibi, par Biet par exemple [v. la citation ci-dessus], il est utilisé comme mot du français des îles par Breton. Du français d’Amérique où son emploi contemporain est limité, ce mot s’est répandu dans le français d’Afrique. – GFr 125 ; TLF canari ; ALH 1, 346 ; Jansen 2012a, 120 ; 2012b, 94 et 96. kanavedi n. ‘choréographie…’ mart. kanavedi ‘choréographie des danses pratiquées lors des cérémonies hindouistes’ ; ‘divinité du culte hindouiste’ (RCo). ◄ Orig. inc., peut-être indienne. D’origine tamoule d’après RCo, mais introuvable dans les dictionnaires tamouls. kanbiy n. ‘sorte de jeu’ lou. kanbiy, lakanbiy ‘jeu dans lequel on lance un couteau’ (DLC). ◄ Orig. inc. kanbo n. ‘bâtons de bambou’ haï. kanbo, ganbo : ti kanbo ‘bamboo stampers used as a substitute for drums’ (HCED). ◄ Orig. inc. kanbrik n. ‘batiste’ haï. kanbrik ‘cambric’ (HCED). ◄ Angl. cambric ‘batiste’ (HSD). kanbya v. ‘tordre’ haï. kanbya ‘method of cutting up sugar cane at mill’ (HCED) ; ► haï. kanbya ‘deformed, twisted’ (HCED) ; li mache kadans kanbya ‘il ne marche pas droit (à cause d’ivresse)’ (ALH 1003/8). ◄ Orig. inc. Peut-être de l’esp. cambiar ‘changer, varier, modifier’ (DEF) ? Ou rapport avec esp. amér. cambar (Ven.) ‘combar, curvar, encorvar’ (Santamaría ; Neves ; Malaret) ; cambado (Arg,) ‘dícese del que tiene las piernas torcidas’ (Malaret) ; cambado (Arg., Col., Ven.) ‘estevado’ (DicCol ; DicVen). kandal n. ‘sorte de jupe’ ♦ Mart. « Cette candale est une espece de juppe très-large, qui ne va que jusqu’aux genous, & même qui n’y arrive pas tout à fait. Elle est plissée par le haut, & a une ceinture comme un calçon, avec deux fentes ou ouvertures qui se ferment avec des rubans, sur les hanches, à peu près comme on voit en Italie, & en France ces laquais qu’on appelle des coureurs’ (Labat 1722-4, 179). ◄ Orig. inc. Le même mot existe en E/CTT avec un sens voisin : kandal ‘a man’s tightfitting knee-length trousers, often of satin or velvet, worn by the neg jardin masquerader and the stickfighter’. Used by both African and Indian stickfighters, so specific origins or aspects of the costume are not clear. Possibly < Kikongo kandalala ‘death shroud’ DECA\nonfranK-revu-1.pdf – version provisoire – 12.08.2015 22 (Winer). – Compte tenu des descriptions du vêtement par Labat et Winer, cette étymologie nous paraît peu probable. kandelon n. ‘esp. de bois’ haï. kandelon ‘kind of hardwood’ (HCED). ◄ Esp. amér. candelón (Ant., Mex.) candelón ‘mangle, Rhizophora mangle’ (Neves). kandi n. ‘bonbon’ lou. kandi, kanndi, kondi, konndi ‘bonbon, sucrerie’ (DLC). ◄ Angl. amér. candy ‘bonbon’ (HSD). kandjanwoun n. ‘culte vaudou’ haï. kandjanwoun, kandjanhoun, kandyanhoun ‘major voodoo service ; feast, celebration, dancing’ (HCED ; BHe 245). ◄ Orig. afric. Très probablement d’origine fon, l’élément houn vient de hùn ‘vodoun, divinité’ (Se/Ra), kan peut-être de kàn ‘consulter’ (par ex. kàn fā ‘consulter l’oracle’ (Höftmann). kandjo n. ‘esclave créole…’ lou. candio ‘chef africain’ (Cable 1886 dans DLC) ; kandjo ‘esclave créole considéré comme chef par les autres esclaves’ (DLC) ; haï. candio ‘freluquet’ (1757), candiot ‘c’était du temps de la colonie, le nom donné au conducteur de moulinière à coton, petit maître réputé (Descourtilz). Ce nom est resté comme nom propre ou sobriquet dans le créole’ (Faine) ; kandyo ‘comédien’ (Peleman). ◄ Orig. inc. Terme qui apparaît pour la première fois dans la chanson Lisette quitté la plaine, citée par Moreau de Saint-Méry (1797, 65-66) qui signale qu’elle « a été composée, il y a environ quarante ans, par M. Duvivier de la Mahautière, mort Conseiller au Conseil du Port-au-Prince » (p. 65). Dans son édition de la chanson, M.-C. Hazaël-Massieux ajoute (2008, 88, note 211) : C’est Descourtilz qui donne la clef de ce terme devenu mystérieux de candios / candiots. En 1809 dans Voyages d’un naturaliste… il écrit en note, en apppliquant ce terme à un esclave nommé « Joseph » dont il dit qu’il est un « petit maître » : « On les appelle Candiots » (t. III, p. 192, note 1). kandoundoun n. ‘araignée’ haï. kandoundoun ‘araignée (qui produit du fil blanc)’ (ALH 1892/1). ◄ Orig. inc. kanga1 n. ‘loa’ ► haï. kanga kaplaou ‘loa guinain’ ; kanga ron ‘Nkanza londa, nom d’un charme pour homme de la série des charmes londa’ (C-SSur) ; Kanga Twa ‘a subcategory of lwa from the Kongo’ (BHe 245). ◄ Orig. afric. Kikongo kànga vangu ‘nom d’un nkisi, d’un idole’ (Laman). – BHe 245 : Kanga is associated with healing. Kanga Twa is an Ibo-Kanga lwa. Kanga means to ‘tie together’, a metaphor for healing and protection from the lwa. In modern Kikongo kànga is a polysemous word with meanings like ‘to tie, to bandage, attach, harden, perservere, walk slowly, etc.’ The word kanga (with no accent) means ‘to deliver, liberate or save’ (Laman 213-214). kanga2 n. ‘danse’ haï. kanga ‘kind of dance’ (HCED). ◄ Orig. inc. Peut-être africain ? Cf. esp. amér. cangá (PR) ‘baile de negros’ ; lengua y hablar cangá ‘nombre que dan a la manera de hablar el español los africanos negros que vinieron como esclavos’ (DicPR). kangowi n. ‘mille-pattes’ StLuc. kangowi ‘millipede’ (KD). ◄ Orig. inc. kanigwe n. ‘danse rurale’ DECA\nonfranK-revu-1.pdf – version provisoire – 12.08.2015 23 mart. kanigwe ‘danse rurale créole comportant quinze mouvements exécutés au commandement’ (RCo). ◄ Orig. inc. D’origine africaine selon RCo. – Peut-être en relation avec → guy. kamougwe ‘danse’. kanistè n. ‘boîte (en fer-blanc)’ haï. canister ‘dans le créole du Nord, c’est le récipient en ferblanc dénommé marmite dans les autres parties du pays’ (Faine) ; kanistè, kannistè [N] ‘tin or metal can ; tin-canful [informal unit of measure]’ (HCED ; ALH 756, 1461). ◄ Angl. canister ‘boîte (en fer-blanc)’ (HSD). → kàn. Les précisions géolinguistique de Faine et Valdman sont corroborées par les cartes 756 et 1461 de l’ALH. kanja n. ‘fille galante’ gua. cangia ‘fille galante, donzelle’ (RGe). ◄ Orig. inc. Peut-être féminin de → kandjo ? D’après RGe le mot viendrait de grand gial < angl. girl. kank n. ‘collier’ haï. kank ‘special necklace used in voodoo’ (HCED ; BHe 245). ◄ Orig. inc. africain ? kankan adj. ‘retroussé’ haï. kankan ‘turned up [nose]’ (HCED) ; ► mart. kankan-dwèt ‘prise avec les doigts au combat de danmye qui est interdite et entraîne la disqualification immédiate’ ; kankanfyan ‘moule sans valeur’ (RCo). ◄ Orig. inc. Peut-être du fr. cancan (parce que les femmes dansant le cancan retroussent leurs jupes) ? kankanbou n. ‘variété de banane’ ant. kankanbou ‘variété de banane anguleuse’ (RGe cancanbou) ; mart. id. (EJo 298 ; ALPA 67/30) ; guy. id. ‘variété de banane à croquer (bacove)’ (GBa). ◄ Orig. inc. D’après EJo d’origine caraïbe. kankangnan n. ‘merle’ ant. kankangnan ‘un des noms du merle’ (RGe cancangnan) ; gua. id., kankanyan ‘id.’ (LMPT ; ALPA 126) ; kankangnan ‘esp. de coquillage’ (ALPA 159/36). ◄ Orig. inc. Peut-être onomatopée. kankansine v. ‘devenir stagnant’ tri. cancansiner ‘to stagnate’ (JTh 49). ◄ Orig. inc. kankès n. ‘carter’ haï. kankès, kannkès, krankès ‘crankshaft’ (HCED). ◄ Angl. crankcase ‘carter’ (HSD). kanki n. ‘mets’ gua. kanki ‘mélange de farine de manioc et de sirop dit "de batterie", cuit comme le dokoune (aujourd’hui à peu près oublié à la Guadeloupe)’ (Josephau 82). ○ E/CTT conkee, carnkee, konkee ‘a type of corn pudding, made from fresh ground corn or dry meal, mixed with coconot milk, sugar and spices, then wrapped in leaves and steamed (< eastern Kikongo kónki ‘small edible ball of cassava flour’, Twi kenki ‘small edible ball of steamed cornmeal’ ; Fon kãki ‘corn porridge’ ; Yoruba kãŋgi ‘corn cake’) (Winer). ◄ Orig. afric. Josephau suggère une étymologie fon (« Au pays des Fons, le kangyi est également fait de pâte de maïs ») ; en effet, le terme est courant dans plusieurs langues ouest-africaines (→ Winer ci-dessus). kanklo n. ‘mollusque’ ant. kanklo ‘petit mollusque (vigno) de rivière’ (RGe canclo) ; gua. id. ‘escargot, mollusque, ampulaire ; imbécile, crétin, couillon, sot’ (LMPT). DECA\nonfranK-revu-1.pdf – version provisoire – 12.08.2015 24 ◄ Orig. inc. Peut-être du fr. cancre d’eau (B. Librova, p. c.). kanko n. ‘esp. de baie’ lou. kanko ‘une baie sauvage violette’ (DLC). ◄ Orig. amérind. DLC : « G. Cable notes that this is the Indian name for this berry. » kankrèloum adj. ‘pas mûr’ mart. kankrèloum ‘pas tout à fait arrivé à maturité’ (RCo). ◄ Orig. inc. kankrit n. ‘béton’ lou. kankrit ‘béton’ (DLC). ◄ Angl. concrete ‘béton’. kankroum n. ‘cartilage’ ant. kankoun, kankroum ‘cartilage du nez, de la tête’ (RGe cancoun) ; gua. kankoun ‘cartilage, couenne’ (LMPT) ; mart. kankroum, krankroum ‘cartilage’ (EJo 89) ; kankwoum (arch.) ‘pli ; repli (se dit de la peau ou de la viande)’ (RCo) ; StLuc. kankloum ‘cartilage of nose or head’ (JMo) ; kankroum ‘cartilage’ (KD). ◄ Onomatopée. D’après EJo (89, note 1) onomatopée venant du bruit qu’on fait en broyant un cartilage ; de même LMPT : « Kankoun ka fè kranm, kranm, anba dan. ‘Le cartilage craque sous les dents’. kanmèl n. ‘chameau’ StLuc. kanmèl ‘camel’ (KD). ◄ Angl. camel. kanmougwe ‘danse’ guy. kanmougwe ‘danse folklorique au tambour’ (GBa). ◄ Orig. inc. africain ? → kanigwe kannari n. ‘esp. de guêpe’ haï. kannari, kanari ‘digger wasp’ (HCED). ◄ Orig. inc. kanneya n. ‘esp. de poisson’ haï. kanneya ‘kind of fish’ (HCED). ◄ Orig. inc. kanngi n. ‘plat indien’ – DECOI II kandi gua. kanngi ‘plat indien à base d’eau de riz et d’épices’ (LMPT) ; mart. kandji ‘plat cérémoniel hindouiste (combinaison de riz cuit à l’eau de coco, d’oignon haché et de noix de coco sec hachées. Cette préparation est destinée à la divinité Maliémen)’ (RCo). ◄ Orig. indienne. Tamoul kañci ‘rice-water, water poured off rice, starch ; gruel’ (Burrow / Emeneau 1107). Le terme existe aussi en mauricien : kandži ‘préparation à base de riz et de lait caillé ; rite faisant partie du kavedi et durant lequel le kandži est offert’. kannifis n. ‘esp. d’arbre, Cassia patellaria’ ♦ Gua. « A nostre arriuée dans la Guadeloupe, nous auons trouué vn grand nombre de Canificiers, ou Cassiers, qui sans doute estoient naturels au pays. » (Du Tertre 1654, 240) ; gua. kannifis ‘plante’ (LMPT) ; ‘graine de Cassia patellaria, sert à faire briller la vaisselle ou en décoction pour baigner les petits enfants ; esp. de poisson’ (T/B ; MBa). ◄ Esp. cañafístula ‘árbol de la familia de las papilionáceas de unos 10 metros de altura, con tronco ceniciento y hojas compuestas, flores amarillas en racimos colgantes, y por fruto vainas cilíndricas de color pardo, que contienen una pulpa negruzca y dulce que se usa en medicina ; fruto de este árbol’ (DRAE). → TLFi canéficier. Nous résumons l’histoire du terme décrit par Arveiller 137-139 : Le mot apparaît dans des textes traduits en français sous formes d’adaptations maladroites (casse fistule, 1515 ; casses de fistures, 1522). Mais dès le 16e siècle, les Français qui faisaient le commerce de la drogue avec les Espagnols d’Amérique avaient entendu le mot et l’avaient adapté, témoin un contrat du 13 décembre 1577 (« … des marchandises en cuirs, morfil, canefiste, DECA\nonfranK-revu-1.pdf – version provisoire – 12.08.2015 25 sucre et autres produits »). Le mot est devenu canifiste, dans la langue des marins, en 1601-1603 ; il apparaît dans le Brief discours de Champlain sous la forme canifiste, qui s’explique sans doute, le terme étant essentiellement mot du langage parlé à cette date, par l’influence de l’i accentué sur la voyelle précédente atone. On ne sera pas étonné de voir se vulgariser aux Antilles un mot du langage des marins : les colons français de ces îles utilisèrent canifice, forme indirectement attestée par le dérivé canificier en 1647. C’est la forme des Antilles françaises (avec passage de –iste > –isse (noté –ice), productrices du produit, que porte encore la deuxième édition (1714) du Traité universel des Drogues simples de Lémery ; on avait même latinisé la forme : « On appelle en Latin ces bâtons de casse confits Canificium, et en François Canifice ». Les formes modernes, canefice et caneficier sont attestées chez Lémery depuis l’édition de 1733. kannival n. ‘Carnaval’ dom. kannival ‘Carnaval’ (ALPA 201/19) ; StLuc. id. (ALPA 200) ; tri. kanival ‘id.’ (ALPA 201/47). ◄ Angl. Carnival. → P. I Carnaval. kannkifèl n. ‘boisson alcoolique’ haï. kannkifèl ‘booze, moonshine, liquor’ (HCED). ◄ Orig inc. Peut-être du créole kann ki fè-l ‘la canne qui l’a fait’. kannodè n. ‘machine …’ mart. kannodè (néol.) ‘machine servant à charger les paquets de canne à sucre coupés à bord des camions’ (RCo). ◄ Angl. cane-loader (RCo). kannòt1 n. ‘canot’ – OI ♦ Brésil « … ils se mettent dedãs l’eau enuiron iusques à la ceinture & poussent auec les mains leurs petits batteaux nommez Canot dessus les eaux au long des riuages » (Claude d’Abbeville 1614, 307v.) ; ♦ Mart. « Nos barbares font deux sortes de bastimens à leur mode pour nauiger sur la mer, qui sont bien differents de nos basteaux & chaloupes. Les plus grands sont ceux que nous appellons Pirogues, & en Sauuage Canoüa ; & les plus petits nous les appellons Canots, & eux Couliala » (Du Tertre 1654, 439) ; haï. kannòt ‘(any) small boat, rowboat, canoe ; lifeboat’ (HCED) ; ‘embarcation sommaire : tronc d’arbre creusé’ (ALH 1861) ; id., kanòt (1, 12) ‘petit bateau’ (ALH 1862) ; ant. kannòt ‘embarcation de pêche ou de plaisance, munie de rames, ou de voile, ou d’un moteur’ (RGe cannot) ; gua. id. ‘barque, canot’ (LMPT) ; M-G kano ‘id.’ (MBa) ; dom. kannot, kannòt (21), kanno (23) ‘bateau’ (ALPA 258) ; mart. kanno, kannòt ‘canot’ (RCo) ; StLuc. kannòt, kanno (39), kònòt (42) ‘canoe ; a small open boat moved by oars’ (JMo ; KD ; ALPA 258) ; guy. kanno ‘canot, barque’ ; kannòt ‘gros canot, petit bateau’ (GBa) ; ► haï. kannòtaj, kannotay ‘rowing ; canoeing’ (HCED) ; ant. kannote ‘contenu d’un canot’ (RGe cannoté) ; haï. kannotye ‘boatman’ (HCED) ; ‘embarcation sommaire’ (ALH 1861/7) ; ► haï. kannòt-bwa ‘embarcation sommaire’ (ALH 1861/8) ; guy. kanno-kreyol ‘type de canot utilisé par les créoles’ ; kannon-Saramaka ‘type de canot utilisé en général par les populations venant de l’Afrique’ (GBa). ◄ Orig. amérind., voc. des îles. Le mot est attesté en français sous la forme canoe ‘petit bateau, fait d’un tronc d’arbre creusé, dont se servent les Indiens’ en 1519 dans la traduction française de Pigafetta, Relation du premier voyage autour du Monde par Magellan. Il s’agit d’un emprunt à l’esp. canoa, lui-même emprunté à l’arawak des Bahamas par C. Colomb (26 oct. 1492). Le suffixe –ot a remplacé la finale –oe, inhabituelle en français. Arveiller 151 : « On résumera […] l’histoire de canot ‘barque de sauvage’ en disant que le terme, créé par des marins français à partir de la forme espagnole canoa, se lit dès 1599, mais est rarement attesté jusqu’en 1640 : tout se passe comme si DECA\nonfranK-revu-1.pdf – version provisoire – 12.08.2015 26 c’était un mot propre à la langue des marins, peu connu des auteurs sédentaires. Apporté aux Antilles par les colons français, il s’y vulgarise. » – Les variantes créoles kanòt, kannòt témoignent de la vieille prononciation en [-t], les variantes kano, kanno de l’influence du français ; kannon s’explique peut-être par l’attraction paronymique de canon. – König 5051 ; GFr 125 ; Arveiller 147-152 ; FEW 20, 60b-61a ; TLF canot ; Jansen 2012b, 87 et 89 ; RChLex 720-721 ; DECOI I canot. → kouyal. kannòt2 n. ‘esp. d’insecte’ haï. kannòt ‘kind of insect’ (HCED). ◄ Orig. inc. kanntè n. ‘camion’ haï. kanntè, kantè ‘dump pickup truck (Canter model) ; unseaworthy boat for transporting illegal immigrants’ (HCED). ◄ Marque Canter. kannwèl ‘?’ ► haï. kann kannwèl ‘kind of sugar cane used as medicine’ (HCED). ◄ Orig. inc. kannyèt n. ‘esp. de plante’ haï. kannyèt, kanyèl ‘pinuela [plant]’ (HCED). ◄ Orig. inc. kanou n. ‘cercueil’ kar. kanou ‘cercueil’ (ALPA 603/48). ◄ Orig. inc. kanp n. ‘camp’ StLuc. kanp ‘camp, camping’ (KD). ◄ Angl. camp. kanpèch n. ‘campêche, Haematoxylon campechianum’ haï. kanpèch ‘logwood [tree], campeche, Haematoxylon campechianum’ (HCED ; ALH 1667) ; gua. id. (LMPT) ; mart. id. (RCo) ; StLuc. id. (JMo ; KD). ○ E/CTT campeche ‘Haematoxylum campechianum, a small cultivated and naturalized tree’ (Winer). ◄ Nom géogr. Campêche. TLFi : campêche ‘arbre d’Amérique dont le bois fournit une matière colorante rouge’ (dep. 1679), d’après Campêche, nom d’un port du Mexique où l’on embarquait les bois de teinture pour l’exportation’. ALH 2, 730 : L’étymologie du mot kanpèch n’est pas claire. Étant donné que cet emploi est attesté en guadeloupéen, il est clair qu’il a appartenu au voc. des îles. kanpekin n. ‘esp. de boisson’ haï. kanpekin ‘beverage which reputedly restores vitality’ (HCED). ◄ Orig. inc. kantaloup n. ‘cantaloup’ haï. kantaloup ‘cantaloupe’ (HCED). ◄ Angl. cantaloupe. La prononciation avec [-p] suggère l’étymon anglais. kantchye n. ‘chaussure’ lou. kantchye ‘chaussure rustique de peau’ (DLC). ◄ Orig. inc. kantin n. ‘bidon’ lou. kantin ‘bidon’ (DLC). ◄ Angl. canteen ‘bidon’ (HSD). kanzo n. ‘initié par le feu’ haï. kanzo ‘rite où le candidat hounsi-canzo plonge ses mains dans une marmite de maïs brûlant – en langage courant, épithète appliquée à celui qui ne craint pas le feu’ (C-SSur canzo) ; ‘initiatory fire ordeal to reach the second degree [voodoo] ; initiate by fire DECA\nonfranK-revu-1.pdf – version provisoire – 12.08.2015 27 [voodoo], voodooist who has passed the ordeal of fire ; voodooist whose protective spirit has been "tamed" or controlled [voodoo]’ (HCED ; BHe 245-246) ; ► haït. kanzo adj. ‘unharmed by fire, fire resistant, immune to burns [person] ; not afraid of fire’ ; v. ‘to initiate into the kanzo rank [voodoo]’ (HCED). ◄ Orig. afric. Le terme est probablement composé de fon kàn ‘fouiller, gratter’ et zò ‘feu’ (Se/Ra). L’étymon proposé par C-SSur : fon canzo ‘partie brûlée d’un mets’ (Delafosse) nous semble moins convaincant. – Bollée / Neumann-Holzschuh 2015, 334. kap1 n. ‘esp. de plante’ haï. kap ‘kind of med. plant used to cure jaundice’ (HCED). ◄ Orig. inc. kap2 n. ‘capsule’ haï. kap ‘cap [bottle, container]’ (HCED). ◄ Angl. cap. kap3 onom. ‘bruit produit par une rupture’ haï. kap ‘sound of breaking’ (HCED) ; gua. id. ‘onom. pour la prise extrêmement rapide’ (LMPT). ◄ Onomatopée. kapa n. ‘monnaie’ StLuc. kapa ‘small change, a small amount’ (KD) ; tri. cappars ‘sous’ (JTh 83). ◄ Angl. copper ‘sou’, coppers ‘petite monnaie’ (HSD). kapabilite n. ‘capacité’ StLuc. kapabilite ‘capability, ability’ (JMo). ◄ Angl. capability. kapay n. ‘sac en paille’ haï. kapay ‘large straw bag ; straw hat’ (HCED). ◄ Esp. capacho ‘cabas’ ou cabazo ‘cabas de sparte’ (DEF) (JPCh). Esp. amér. capacho (Arg., Équa. p.u.) ‘sombrero viejo’ ; (Bol.) ‘bolsa tejida de lana de oveja, llama o alpaca, que utilizan los callahuayas para llevar hierbas medicinales’ (DA) ; capacho (Bol., Équa.) ‘sombrero viejo’ (Neves). kapèt n. ‘moquette’ haï. kapèt ‘wall-to-wall carpet’ (HCED) ; StLuc. id. ‘carpet, rug for covering the floor’ (JMo). ◄ Angl. carpet ‘moquette’ (HSD). kapi n. ‘chef de section’ haï. kapi, kapo ‘rural section chief’ (HCED). ◄ Orig. inc. Rapport avec capitaine et caporal ? Ou d’origine espagnole ? Cf. esp. amér. capi (PR) ‘apelativo familiar, festivo o peyorativo : ap. de Capitán’ (DicPR) ; capo, -a (Ecua., Pérou, Bol., referido a una persona) ‘prestigiosa y entendida en una materia’ pop + cult ; (Pérou, Bol., referido a una persona) ‘muy hábil y capacitada para una tarea’ pop + cult ; (Col., Équa., Bol.) ‘persona con influencia o poder en un grupo, en una actividad o en una zona’ pop + cult (DA). kapikou n. ‘gros lot’ haï. kapikou ‘gros lot à la "borlette", loterie nationale’ (ALH 1237/4). ◄ Esp. amér. capicúa ‘boleto de entrada, de pasaje, etc., numerado con una cifra que se lee igual de adelante para atrás que a la inversa (898, 1221, 35653, etc.), llamada capicúa, y que según la superstición del vulgo trae suerte a la persona a quien le toca’ (Neves) ; capicúa (RD, referido a un negocio) ‘dudoso’ ; ‘proposición que implica un indeterminado riesgo’ ; ‘pregunta que se hace con una intención oculta, pregunta capciosa’ ; (Pan., Cuba, RD, RD en el dominó) ‘modo de ganar con la ficha que se puede colocar en los dos extremos’ ; capicú (PR) ‘modo de ganar en el dominó’ (DA). kapistrèl n. ‘jeune fille’ DECA\nonfranK-revu-1.pdf – version provisoire – 12.08.2015 28 mart. kapistrèl ‘donzelle, jeune fille délurée’ (RCo). ◄ Orig. inc. kapkap n. ‘esp. d’oiseau’ lou. kapkap ‘petit héron vert’ (DLC). ◄ Orig. inc. Peut-être onomatopée. kaplata n. ‘protection magique’ haï. caprelata ‘charme magique’ (Métraux 1958/2007, 326) ; caplata (vieux) ‘devin ou sortilège’ (C-SSur) ; ‘practitioner of magic’ (Herskovits 1971, 225-226 et 357) ; kaplata, kaprata ‘magic voodoo protection ; sorcerer’ (HCED) ; kaplata ‘prêtre du vaudou’ (ALH 1338/16) ; id., kaprelata ‘magic protection or a particularly effective Vodou priest or sorcerer’ ; kaplata ‘Vodou priest (common from the colonial period until the nineteenth century’ (BHe 246) ; ► haï. caprelateur ‘magicien qui prépare les caprelata’ (Métraux 1958/2007, 326) ; kaprelatè ‘maker of voodoo charms’ (HCED ; BHe 246). ◄ Orig. inc. ALH 2, 587 : Ce mot d’origine obscure, est d’après Kerboull (1973, 64), dépréciatif, il est possible que l’étymon soit bantou. kapli n. ‘nègre’ mart. kapli (péj.) ‘nègre’ (RCo). ◄ Orig. indienne. Tamoul kāppiri ‘negro’ (Winslow’s English-Tamil Dictionary, 3rd ed., Madras 1989, 900). kaplim n. ‘esp. de poisson’ gua. kaplim ‘"caplume", esp. de poisson (non identifié)’ (T/B ; MBa). ◄ Orig. inc. kapoufè n. ‘brancard’ gua. kapoufè ‘brancard’ (LMPT). ◄ Orig. inc. kapoul n. ‘frange de cheveux’ – DECOI II kapul gua. kapoul ‘frange de cheveux’ (LMPT) ; ‘rouleau de cheveux sur le front’ (T/B) ; M-G id. ‘petites mèches de cheveux des deux côtés du front’ (MBa). ○ Esp. amér. capul (Col.) ‘porción de cabello recortado que cae sobre la frente’ (DA) ; capul ‘corte del cabello sobre la frente’ (DicCol). ◄ Nom propre Capoul. Le mot est attesté également en réunionnais : kapoul ‘bordure ; frange (cheveux)’. Il vient du nom d’un ténor d’opéra comique, Victor Capoul (18391924), qui à partir de 1861, connut un éclatant succès national, puis rapidement international, tant en Europe qu’en Amérique du Nord. Il a donné son nom à une coiffure qui comporte une raie au milieu de la tête, les côtés du front dégagés et le milieu recouvert de deux petites boucles (Chauveau 2007b, 5). kapre v. ‘frapper’ gua. kapre ‘frapper avec une petite branche (pour chasser les mouches sur un animal) ; pousser d’un revers de main’ (T/B). ◄ Orig. inc. Peut-être de l’esp. amér. cabriar(se) ‘ahuyentar’ (DicCol). kaprè n. ‘esp. d’herbe’ haï. kaprè ‘goatweed [plant]’ (HCED). ◄ Orig. inc. Un terme capraire est introuvable dans les dictionnaires français. kaprina n. ‘prostituée’ haï. kaprina, kabrina ‘gap-toothed woman ; prostitute’ (HCED). ◄ Esp. cabrina ‘piel de cabra’ (DRAE) ? kapya v. ‘sarcler’ haï. kapya ‘to cut weeds with a machete’ (HCED). ◄ Esp. amér. carpir ‘limpiar o escardar la tierra, quitando la hierba inútil o perjudicial’ (DRAE). Le verbe haïtien vient peut-être d’un verbe *carpidar dérivé de carpida, qui n’est DECA\nonfranK-revu-1.pdf – version provisoire – 12.08.2015 29 cependant pas attesté dans les dictionnaires consultés. Cf. carpida (R. de la Plata) ‘acción y efecto de carpir o limpiar de malezas los sembrados’ ; carpidor (Èqua., PR, R. de la Plata) ‘instrumento agrícola para carpir’ (Neves) ; carpida (Bol., Par., Arg. Urug.) ‘extracción de la maleza de un terreno’ ; carpido, -a (Bol., Par., referido a un terreno, especialmente a un surco) ‘que está limpio de maleza’ ; carpidor(a) (Bol., Par., Arg., Urug.) ‘máquina o instrumento para escardar la tierra’ ; carpidor, -ra (Bol., Par.) ‘persona que se ocupa de limpiar o escardar la tierra con un carpidor’ (DA) ; carpidor (Arg., Équa., PR) ‘instrumento usado para carpir’ (Santamaría). karabann n. ‘piège’ haï. karabann, kabann ‘bird-trap’ (HCED ; ALH 1293 et 2, 570). ◄ Esp. amér. caravana (Cuba) ‘casilla (trampa para pájaros)’ (DRAE ; Malaret ; Santamaría) ; caravana (Cuba) ‘cierta trampa que se usa en Vuelta de Arriba para cazar pájaros’ (Neves). karabela n. ‘tissu’ haï. karabela, kabela ‘denim ; dress made from denim typically worn by peasant women’ (HCED ; ALH 1031). ◄ Orig. inc. ALH 1, 463 : Ce tissu (non identifié) appartient à une époque révolue. L’étymon n’est pas définitivement identifié ; l’espagnol offre un mot carabela ‘caravelle’ très voisin du point de vue formel. Cf. esp. amér. carabelita (metát. de calaverita) (PR, RD) ‘artículo de mala calidad, de manufactura inferior y de marca desconocida’ pop + cult. (DA) ; id. ‘dícese de aquel artículo de mala calidad, de manufactura de pacotilla. Apl. esp. a los recambios de mecanismo que son genuinos’ (DicPR). karabiyen n. ‘danse’ haï. karabiyen, kalabiyen ‘couple’s dance from early 19th century considered the forerunner of the merengue’ (HCED). ◄ Esp. amér. carabiné (RD) ‘cierto baile campesino del sur del país’ (Neves) ; carabiné (RD) ‘baile campesino muy movido, en compás de dos por cuatro, con aire de marcha militar ; el bastonero del baile marca el ritmo con su bastón’ ; ‘música que acompaña este baile’ (DA). karaken n./adj. ‘cruel’ ant. karaken ‘habitant de Carak, lieu-dit des Abymes (Gua.). Ces hommes particulièrement chatouilleux sur le point d’honneur ne refusaient jamais un duel. Ainsi se pourvoyaient-ils en viande humaine. Aujourd’hui caraquin est synonyme de sauvage, méchant, cruel’ (RGe caraquin) ; gua. karaken, karakyen ‘cruel, méchant, sauvage’ (LMPT) ; mart. karakyen (rare) ‘énorme, dévorant’ (RCo). ◄ Nom géogr. Dérivé du nom de lieu Carak, lieu-dit des Abymes (Gua.) où s’était installé ce groupe ethnique venu de Caracas (RGe carak et caraquin). karakolè n. ‘esp. d’arbre’ haï. karakolè ‘cocuyo tree, mastic tree’ (HCED). ◄ Esp. amér. caracolí (Pan., Col.) ‘árbol de hasta 50 m de altura, de hojas simples, alternas, inflorescencia en panículas, flores rosadas, verdes o amarillentas, fragantes pero poco llamativas y frutos en forma de nuez ; su madera se emplea en la fabricación de muebles ordinarios, Anacardium excelsum’ (DA) ; caracolí (Col., Ven.) ‘anacardo, planta. Ac. (Anacardium)’ (Malaret). karakoli n. ‘bijoux’ ♦ Ant. « L’ornement duquel ils font plus de cas sont le Caracolis, qui sont certaines lames de métail, plus pur que l’airain, & moins noble que l‘argent ; il a cettte proprieté de n’estre point susceptible du vernis ou de la roüille. » (Du Tertre 1654, 435) ; ♦ Guy. « Ils portent des chaisnes de rassade de dix-huit ou vingt rangs ensemble, qu’ils appellent Caracolis ; ils en mettent en diuers endroits des bras & des iambes. » (Biet 1664, 353) ; ♦ Ant. « Les DECA\nonfranK-revu-1.pdf – version provisoire – 12.08.2015 30 colliers, les bracelets, le camisa & les brodequins sont les ajustemens des femmes ; les hommes ont aussi les leurs, ce sont leurs caracolis et leurs plumes. Le caracoli est tout ensemble le nom de la chose & celui du métal dont elle est composée. » (Labat 1724-1/2, 8) ; ant. karakoli ‘bijoux précieux suspendus au nez, aux oreilles et au cou des Caraïbes’ (RGe caracoli). ◄ Orig. amérind., du caraïbe insulaire, → GFr 134 : caraculí, caracolí, etc. ‘an allay of gold and copper ; an ornament of that metal, frequently in the form of a half-moon, generally worn by the Indians in the nostrils’, attesté dans des textes espagnols depuis Las Casas et Valdés (1548) et en français depuis Breton 1647. Breton 1665/1892, 106 : calloúcouli, c’est vn metail qu’on a enuoyé en France pour le cognoistre, & contre faire, mais inutillement, nos Sauuages ont toûjours discernè la fraude ; l’argent, l’or mesme ne les touche pas à son égard : ce metail a cét aduantage que la roüille, ny le vert de gris ne l’attaque point, ny l’huile, ny le rocou, ny l’ordure mesme ne le salit pas tant, qu’en passant la main dessus vous ne le nettoyez, ils en font des croissans, qu’ils pendent à leur cols : & c’est le plus riche de leur bijous, ils en font des pailles larges comme le doigt qu’ils attachent à leur nez percé, vn homme qui a vn calloucouli se croit riche : pour vn calloucouli vous auriez d’eux vn esclaue, cette denrée est rare, & precieuse chez eux, toutes les autres ne leur sont rien à l’ésgard de celle-cy. Jansen 2012b, 94-95 : Il s’agit d’un mot qui se réfère « à la réalité matérielle ou la vie spirituelle des caraïbes insulaires ». Comme nombre d’autres de ces mots caraïbes, il est tombé « en désuétude, en raison de la décimation de la population indigène et de leur assimilation culturelle » et n’apparaît « aujourd’hui que dans le discours spécialisé des historiens et des archéologues. […] l’on constate le caractère largement local de l’élément caraïbe insulaire, ce dernier se limitant aux variétés locales des Antilles et de la Guyane française ». karali n. ‘esp. d’oiseau’ mart. karali ‘ramier’ (ALPA 129/28) ; ‘héron vert’ (ALPA 130/28 et comm.). ◄ Orig. inc. karanbòl n. ‘Averrhoa carambola’ – DECOI II karãbol haï. karanbòl ‘starfruit’ (HCED) ; gua. id. ‘id., Averrhoa carambola’ (LMPT ; MBa) ; mart. id. (RCo). ◄ Port. carambola. FEW 20, 99 : Du malais karambil, transmis au français par l’intermédiaire du portugais. Mfr. nfr. carambola m. ‘fruit du carambolier’ (1602–Trév 1771), carambole (1666) f. (seit AcC 1838). – Le terme est attesté dans tous les créoles de l’O.I., rangé parmi les apports indo-portugais par RChLex 555 : Certes, le mot est attesté en français en 1602 […] mais c’est un terme savant. Il est sans doute venu de l’Inde à Bourbon. […] « Ce fruit que les Portugais et les Malabares appellent Caramboles » (Van Linschoten 1610, cf. TLFi). – On pourrait émettre l’hypothèse qu’il s’agit d’un mot du voc. des îles, transmis de l’O.I. à l’Amérique. Or, Arveiller arrive à la conclusion qu’il ne s’est pas vulgarisé aux Antilles à l’époque envisagée (avant 1722). La question doit donc rester ouverte. karang n. ‘pou’ haï. karang ‘louse’ (HCED ; ALH 1906 et 2, 814 : mot glosé comme obsolète par certains témoins). ◄ Orig. afric. D’origine sénégambienne : bambara nkàrànga ‘pou de corps, vermine’ (Dumestre) ; fulfulde (Futa Toro) kara geeji ‘id.’ (Baker 1993, 149). karangèt n. ‘esp. de poisson’ M-G karangèt ‘esp. de poisson’ (MBa). ◄ Orig inc. Peut-être dérivé de karang, → P. I carangue ‘esp. de poisson’. karankro n. ‘vautour’ DECA\nonfranK-revu-1.pdf – version provisoire – 12.08.2015 31 lou. karankro, karanklo, kanakro, kènankro, karonkro ‘buse, vautour, Cathartes aura septentrionalis, Catharista urubu urubu’ (DLC) ; haï. karanklou ‘vulture ; rapacious, vulture’ (HCED) ; id., karanklo (14) ‘Cathartes aura’ (ALH 1945/14, 19 ; 1948/16). ◄ Angl. carrion-crow, → ALH 2, 829 et GFr 133 : Le mot franco-créole carancro ou carancros, fréquent dans les colonies, n’a rien à voir avec l’esp. carancho, il s’agit d’une déformation de l’angl. carrion-crow ‘corneille noire’ (HSD). karanndiseyas n. ‘esp. de maladie’ haï. karanndiseyas n. ‘sexually transmitted desease’ ; interj. ‘yes, indeed ! very definitely !’ (HCED). ◄ Orig. inc. karannkat n. ‘revolver’ haï. karannkat ‘[any kind of] revolver’ (HCED). ◄ JPCh : du calibre 44 Magnum : « D’un calibre réel de 10,92 millimètres, sa désignation métrique est 11 x 33 mmR. Sa particularité, héritée de la cartouche .44-40 Winchester, est de pouvoir être tirée dans un revolver (par exemple, le Smith & Wesson Model 29, le Ruger Super Blackhawk, le Colt Anaconda, le Taurus Raging Bull…) comme dans une carabine (la Winchester 94, la Ruger Deerfield…) ainsi que dans quelques pistolets semiautomatiques dont le célèbre Desert Eagle. […] Immortalisé au cinéma au poing de Clint Eastwood en 1971, le S&W Model 29 de calibre .44 Magnum est resté de 1955 à 1982 le plus puissant revolver du monde fabriqué en série » (Wikipedia s.v. 44 Magnum). karantinen v. ‘mettre en quarantaine’ lou. karantinen ‘mettre en quarantaine’ (DLC). ◄ Angl. to quarantine ‘mettre en quarantaine’ (HSD). karapa n. ‘esp. d’arbre, Carapa guianensis’ ♦ Guy. « LE CARAPA de la Guiane. Cet ARBRE est un des plus grands de la Guiane. Son TRONC a soixante & quatrevingt pieds de haut, sur trois ou quatre pieds de diametre. […] Le FRUIT est irregulier, à quatre côtes arrondies : il a quatre pouces de diametre, & vient par grappes. […] L’amande est d’une substance blanche, ferme & solide. Cet arbre est nommé CARAPA par les Galibis, & Y-ANDIROBA par les Garipons, transfuges d’une colonie Portugaise établie au dessus de l’embouchure de la riviere des Amazones. Cet arbre se trouve dans presque toutes les forêts de la Guiane, & sur-tout à Caux. On tire, des amandes de ce fruit, une huile connue sous le nom d’huile de Carapa. […] Cette huile est épaisse & amere. Les Galibis, & d’autres peuples de la Guiane la mêlent avec du Roccou, ils en enduisent leurs cheveux & toutes les parties de leur corps, & prétendent par-là se préserver des piqûres des différents insectes, & sur-tout des chiques. » (Fusée-Aublet 1775, Suppl., 33-34). guy. karapa ‘carapa, arbre aux graines amères, bois de construction et d’ébénisterie’ (GBa) ; carapa [karapa, krapa] ‘grand arbre commun en forêt primaire et dans les vieilles forêts secondaires, Carapa guianensis ; Carapa procera’ (GMJP 456-458). ○ E/CTT carap(a), carapo ‘Carapa guianensis, a native tree, to 30 m (98’)’ (Winer). ◄ Orig. amérind. Caraïbe karapa ‘crab wood, crappo, Carapa guianensis ; Carapa procera’ (Ahlbrinck 209 ; Courtz 292). GFr 138 : mot originaire des Caraïbes de Santa Marta en Guyane : carapa, krapa, klapa, attesté en espagnol depuis 1550 : « curan con vna Corteça de Árbol, à manera de Canela, que se dà à beber con Agua, en polvos, i cura las Camaras…, al Arbol [sic] llaman Carapa, que significa cosa amarga, como lo es el palo » (Herrera). → karapat2. karapas n. ‘carapace’ ♦ StDom. « Le dessus de leur écaille se nomme par les François, comme j’ay déjà dit, Carapace, et le dessous Plastron. […] les Espagnols les nomment Carapache & Plastron. » (Exquemelin 1699, 450-451). haï. karapas, karapat ‘carapace, shell, hide’ (HCED) ; DECA\nonfranK-revu-1.pdf – version provisoire – 12.08.2015 32 ► haï. karapat tòti ‘turtle shell, tortoise shell’ (HCED). ◄ Esp. carapacho. Puisque la première attestation du fr. carapace (< esp. carapacho ‘carapace’, dep. le 16e siècle) se lit dans l’Histoire d’Exquemelin (1ère éd. 1688, → TLFi), nous rangeons ce mot parmi les emprunts à l’espagnol faits en Amérique. L’histoire du mot, attesté en France depuis Bescherelle 1845 (FEW 21, 262a), reste à élucider. – JPCh : La forme karapat est due à la paronymie avec karapat ‘tique’, qui lui-même a subi l’attraction de karapas. karapat1 n. ‘tique’ – DECOI II karapat haï. carrapattes ‘petit insecte, qui s’attache à la peau comme le rouget’ (SDu 301) ; karapat, karapas ‘[blood-sucking] tick [arachnid] ; pain in the neck, nuisance’ (HCED). ○ E/CTT carapatte ‘Ambylomma mixtum, a species of parasitic blood-sucking tick’ (< Sp garrapato ‘tick’) (Winer). ◄ Port. carrapato ‘tique’ (Azevedo) ou esp. garrapata ‘id.’ (DEF). La variante karapas s’explique sans doute par attraction paronymique de carapace. – Le terme est employé également dans les créoles de l’O.I. (RChLex 555). karapat2 n. ‘ricin’ ♦ Ant. « … on a soin de se les frotter [les mains] de tems en tems avec de l’huile de palma Christi ou de carapat, comme l’appellent les Indiens. » (Labat 1722-1, 256) ; « … ils se peignent tous les jours avec du roucou détrempé dans de l’huile de carapat ou palma-christi qui les fait ressembler à des écrevisses cuites. » (Labat 1724-1/2, 4) ; ant. karapat ‘ricin’ (RGe carapat ; GMJP 371) ; gua. id. ‘id., Ricinus communis’ (LMPT ; T/B ; MBa). ◄ Orig. amérind. GFr 138 : carapat ‘Ricinus communis, plante et huile’, du caraïbe (de Guyane) carapa, krapa, klapa, attesté en espagnol depuis 1550 (→ karapa). Le terme a été emprunté plus tard par les Caraïbes des îles sous la forme carapat, la première attestation en français se trouve chez Labat (v. la citation ci-dessus). – L’article du FEW 20, 61b, est à revoir. karata n. ‘esp. d’aloès, broméliacée, Caraguata lingulata, Bromelia Caratas’ ♦ Ant. « Des Caratas. Il se trouve vne plante dans tous les bois de ces isles, que les habitans aussi bien que les sauuages appellent Karatas. » (Du Tertre 1654, 193) ; « On se sert ordinairement d’un bois mol appellé tol, au lieu de mèche […] il vient d’une plante appellée Caratas […] à laquelle on donne très-mal-à-propos le nom d’aloës. […] Pour ce qui est des feüilles du caratas, que les Espagnols appellent Caraguata, & les Indiens Maguey, on en tire du fil comme de la pitte & du balisier […] Les Caraïbes le tordent, & en font de petites cordes pour rabaner leurs hamacs… » (Labat 1722-4, 344-345 et 347) ; haï. karata ‘kind of sisal, agave’ (HCED) ; ant. id. ‘variété d’agave épineuse et grasse qui produit un faisceau de fibres, entrant dans la fabrication de cordes extrêmement résistantes’ (RGe carata) ; gua. id. ‘plante (Bromelia et Furcraea) ; fouet ; raclée, coups’ ; foute karata ‘cravacher, aller très vite’ (LMPT ; T/B ; MBa) ; mart. karata ‘sorte de liane très dure ; raclée à l’aide d’une liane karata’ (RCo) ; ► M-G karata lang a chat, karata margrit ‘esp. de plantes’ (MBa) ; fig kawata ‘a type of small banana’ (JMo). ◄ Orig. amérind., voc. des îles. Friederici 1932, 35-36 ; GFr 135 ; TLFi karata : l’étymon est caragoatá, mot du tupi- guarani, transmis à la lingua geral du Brésil et à l’espagnol des pays du La Plata ; la première attestation se lit chez Claude d’Abbeville en 1614 sous la forme brésilienne Karouata, Carouata. Les Français ont transmis le terme aux parlers des Caraïbes antillais sous la forme carrata, karata. Renault-Lescure 1999, 260 : fr. rég. carrata : mot d’origine continentale, tupi (wayãpi kulawa) ou karib (kali’na kula:wa), apporté par les Français dans l’usage linguistique des îles […] ; plante cultivée (spp.), Bromelia pinguin et plumieri, Furcraea tuberosa. DECA\nonfranK-revu-1.pdf – version provisoire – 12.08.2015 33 L’article caroata du FEW 20, 61b, a confondu deux étymologies, l’étymon n’est pas caroata (‘esp. de haricot’, → GFr 137) mais caragoatá. karayib adj. ‘caraïbe’ Dieser Artikel muss überarbeitet werden ! Vielleicht eigener Eintrag für die Bed. ‘taro’ und alles andere kommentarlos in Teil I verfrachten. Was meinst Du ? ♦ Ant. « … la Dominique […] peuplée encore des Caraïbes, ainsi s’appellent nos Sauuages » (Bouton 1640, 28) ; « Venons aux herbes dont on mange : celles du pays sont les choux, que nous appellons caraïbes, qui ne sont point mauuais » (ibid. 47) ; « … ils [les Marons] ne manquent pas dans les bois d’ignames & de choux caraibes sauvages ni de choux palmistes » (trois dessins de la plante à la page suivante) (Labat 1722-1, 133) ; haï. karayib ‘the Caribbean region’ ; id., karayiv ‘taro’ (HCED) ; kalayib, karayib (18) ‘malanga, Xanthosoma sagittifolium’ (ALH 1636) ; gua. karayib ‘caraïbe’ (LMPT) ; id., karib (5) ‘id.’ (ALPA 378) ; M-G karib ‘Caraïbe’ (MBa) ; dom. kwayib ‘id.’ (ALPA 378) ; mart. lakarayib ‘la Caraïbe, les Antilles’ ; karayib ‘caraïbe ; antillais’ (RCo) ; StLuc. k(w)aib n. ‘Carib’ (JMo) ; tri. kawib ‘id.’ (ALPA 378/47) ; guy. karayib ‘caraïbe (zone, population)’ (GBa) ; ► haï. chou karayib ‘taro’ (HCED) ; gua. id. ‘malanga, Xanthosoma sagittifolium’ (LMPT) ; mart. id. ‘tarot ou tania’ (EJo 92) ; haï. karayibeyen adj./n. ‘Caribbean’ (HCED). ◄ Orig. amérind. TLF : caraïbe, subst. 1568 caribe ‘indigène des Antilles et de la partie nord de l’Amérique du Sud’ ; adj. 1658 vocabulaire caraïbe ling. ‘mot indigène appartenant à la langue des Caraïbes des îles et du continent passé dans les langues europ. sous différentes formes et désignant à la fois le peuple caraïbe et la langue qu’ils parlent’. – GFr 143-145. ALH 2, 720 à propos de kalayib, karayib ‘malanga’ : cette variante qui n’est représentée que dans le sud est à rapprocher de la forme gua. chou-karayib. Y a-t-il eu troncation en haïtien ? DFa (ibid.) pose la question de savoir si le mot a appartenu au voc. des îles. Compte tenu des attestations chez Bouton et Labat (v. ci-dessus), cela semble probable. Notons aussi que le mot malgache sonze ‘Colocasia’ (> sonz dans les créoles de l’O.I.) est glosé ‘chou caraïbe’ par Flacourt (Histoire de la grande île de Madagascar, 1661) : « sonzes : ce sont les choux caraïbes dont les feuilles sont rondes, et si larges que de quelques-unes on pourrait faire un parasol » (dans RChLex 522). Cette glose de Flacourt suppose que le terme chou caraïbe était connu dans le monde « des îles ». Cependant, le composé réu. sonz karib ‘Alocasia cordifolia’, qui désigne une esp. non comestible, est la seule attestation du mot dans les créoles actuels (→ DECOI II sõz). ALPA 378 comm. : À Trinité, kawib pourrait être le mot angl. Carib. karbe n. ‘abri, cabane’ ♦ Brésil « Bien tost apres ils preparerent vne place proche de ceste Chappelle pour y tenir leur Carbet » (Claude d’Abbeville 1614, 116v.) ; ♦ Mart. « Les Sauuages font souuent pour diuerses occasions des vins dans leurs carbets, c’est-à-dire des assemblées dans de grandes cases faites expres, où ils boiuent excessiuement, sans manger que fort peu» (Bouton 1640, 120) ; ♦ Guy. « Ils ont vne grande place bien défrichée […] Au milieu de cette place ils y ont vn grand Carbet, long quelquefois de plus de cent cinquante pas, c’est comme vne forme de halles qui sont dãs les places publiques des Villes. […] C’est où ils passent la iournée tous ensemble pour y carbeter, c’est-à-dire s’y entretenir de leurs affaires » (Biet 1664, 354) ; ♦ Ant. « Les maisons de Caraïbes s’appellent Carbets, je ne sçai point l’étimologie de ce nom-là » (Labat 1722/1972-1, 288) ; ant. carbé ‘maison commune des Caraïbes où se réunissaient les seuls hommes ; case de style caraïbe entourée de toubana et d’ajoupa ; réunion tenue dans ces cases ; par extension, village, et nom de rivières : le petit et le grand Carbet’ (RGe) ; kabe ‘case ancienne’ (RGe cabé) ; gua. id., kabèt ‘ajoupa, abri, cabane, paillotte’ (LMPT ; ALPA 520) ; M-G karbèt ‘carbet, petit abri ; autrefois, village caraïbe’ (MBa) ; mart. karbe ‘case DECA\nonfranK-revu-1.pdf – version provisoire – 12.08.2015 34 caraïbe ; commune de la côte nord-caraïbe de la Martinique’ (RCo) ; StLuc. kabe ‘hut (originally a Carib’s shack)’ (JMo ; ALPA 520) ; ‘temporary shelter made of sticks, palm fronds’ (KD) ; guy. karbe ‘carbet’ (GBa). ◄ Orig. amérind., voc. des îles. Friederici 1932, 36 ; König 56-57 ; GFr 140-41 ; Arveiller 157-158, qui résume l’histoire du mot : d’origine tupi, le terme a passé par l’intermédiaire des Français dans les Petites Antilles et la Guyane. Que le mot ait été vulgarisé aux Antilles au sens de ‘grande case, propre à tenir les réunions’, les exemples cités par M. König le prouvent. Mais le mot n’est effectivement pas caraïbe […]. Il n’en est pas moins vrai que les Caraïbes l’employaient – avec d’autres mots d’origine non caraïbe – quand ils parlaient aux Français. […] Il paraît donc fort vraisemblable que le mot, emprunté par les Français dans la région de S. Luiz de Maranhão, aux "sauvages" de langue tupi, avec lesquels ils se sont trouvés en rapport avant de l’être avec les Caraïbes des îles, ait été transporté par eux aux Antilles. Il a alors fait partie du "Baragoin" utilisé dans les rapports entre Français et Caraïbes. – FEW 20, 61b-62a ; TLFi carbet ; Jansen 2012a, 120 ; 2012b, 98-99. karbòlik adj. ‘phénique’ lou. karbòlik ‘carbolique [phénique]’ (DLC). ◄ Angl. carbolic. kardap onom. ‘houp-là, hop !’ lou. kardap ‘houp-là, hop !’ (DLC). ◄ Onomatopée. karèt1 n. ‘tortue, Chelonia imbricata, Caretta caretta’ ♦ Mart. « Il y a vne espece de tortuë qu’on appelle caret, dont l’escaille est de prix » (Bouton 1640, 75) ; ♦ Guy. « La Tortuë qu’on appelle Caret, est cette sorte de Tortuë qui nous donne ces belles écailles, dont on fait ces beaux ouvrages. » (Biet 1664, 348) ; ♦ Ant. « Des trois sortes de tortuës, sçavoir la tortuë franche, le Caret, & la Kaoüanne. » ; « Le Caret est la plus petite de toutes les 3. especes de tortuë » (Du Tertre 1676-71-2, 227 et 229) ; haï. karèt ‘tortoise-shell turtle, hawksbill turtle, sea turtle’ (HCED) ; gua. id. ‘caret (tortue de mer), Eretmochelys imbricata’ (LMPT ; T/B) ; M-G id. ‘id. ; couteau tout en bois pour remuer la farine de manioc pendant la cuisson (autrefois on utilisait une pièce d’écaille de caret)’ (MBa) ; mart. id. ‘tortue marine’ (carette ou tortue-carette en F.R.A.) (RCo) ; StLuc. kawèt ‘id.’ (JMo) ; ‘tool for stirring cassava flour’ (KD) ; guy. karèt ‘caret (tortue à écailles’ (GBa). ◄ Orig. amérind., voc. des îles. Friederici 1932, 36-37 ; GFr 142 ; FEW 20, 62a et TLFi caret1 : emprunté directement à un dialecte caraïbe (l’espagnol n’a pas servi d’intermédiaire pour cette forme mais est à l’origine de la forme car(r)ey réempruntée au e XVIII s., → FEW 20, 62a). Le fr. caret et l’esp. carey ne peuvent être empruntés au malais […] en raison de la localisation géogr. des 1res attest. : le mot caraïbe aurait au contraire été apporté aux Philippines par les Espagnols. Jansen 2012b, 89 : « Caret ‘tortue marine’ possède des homologues dans plusieurs langues de la région caribéenne, dont le caraïbe insulaire (Cárarou selon le DFC) et le galibi/kalina (kataru ou kata:lu, cf. Carib-English Dictionary ; cf. aussi Renault-Lescure 1999b, 260). Toutefois, la forme française est plus proche phonétiquement du terme taïno carey (attesté en espagnol depuis 1516), le passage de –ey à –et étant documenté aussi dans d’autres emprunts indigènes » (cf. aussi p. 103). karèt2 adj. ‘docile’ haï. karèt ‘temporarily submissive, quiet’ (HCED). ◄ Orig. inc. Rapport avec → karèt1 ? karetèl n. ‘route’ haï. karetèl, karatèl ‘road’ (HCED ; ALH 1494/4, 5). DECA\nonfranK-revu-1.pdf – version provisoire – 12.08.2015 35 ◄ Esp. carretera ‘grande route’ (DEF). kariwaya n. ‘luciole’ kar. kariwaya ‘luciole’ (ALPA 123/48). ◄ Orig. inc. karmandon n. ‘rituel’ – DECOI II karmadi mart. karmandon, kalmandon ‘rituel funéraire indo-martiniquais’ (RCo). ◄ Orig. indienne. Tamoul karumāti ‘final funeral obsequies’, karumāntaram ‘final ceremony, usually performed among non-Brahmans on the 16th day after death’ (Tamil Lexicon 763). karouj n. ‘esp. d’oiseau’ mart. kawouj ‘oiseau endémique de la Martinique, Icterus bonana’ (carouge en F.R.A.) (RCo) ; StLuc. id. ‘bird with red breast and black feathers, St Lucia oriole’ (JMo ; KD). ○ Fr.lou. carouque, carouk n. f. ‘red-breasted snipe [bécassine]’ (DLF). En E/CTT le terme carouge désigne trois esp. d’oiseaux : (arch.) ‘Icterus nigrogularis, a yellow and black bird’ ; ‘Cacicus cela, a yellow and black bird’ ; (rare) ‘Psarocolius decumanus insularis, a large yellow and black bird’ (Winer). ◄ Orig. inc. FEW 21, 242a : Louis. carouge m. ‘bécassine de mer’, carouk. karti n. ‘monnaie’ lou. karti ‘quartille ; demi-picaillon, deux sous et demi’ (DLC). ◄ Esp. cuartilla ‘antigua moneda mejicana de plata, que valía la cuarta parte de un real fuerte, o sea tres centavos de peso y un octavo’ (DRAE). karyadò n. ‘surveillant de combat de coqs’ haï. karyadò ‘cockfight supervisor’ ; ‘friendly go-between in a love relationship’ (HCED). ◄ Esp. amér. careador (RD) ‘el que cuida del gallo durante la riña’ (DRAE) ; careador (Hon., Nic., RD, PR, Arg., obsol.) ‘En las peleas de gallos, persona que cuida del gallo durante la pelea’ (DA). karyann n. ‘aggloméré, conglomérat’ haï. karyann ‘agglomerate, conglomerate [geol.] ; terrain full of rocks and stones’ (HCED). ◄ Orig. inc. karyoka n. ‘sandale’ haï. karyoka, kayoka ‘[woman’s] sandal’ (HCED ; ALH 1049/16, 10N). ○ E/CTT : carioca shoe (obs) ‘a type of flat-heeled, plaited-leather shoe’ (Winer) ◄ Esp. carioca ‘a native of Rio de Janeiro, Brazil’ ; from movie "Down Argentina Way", popular in the 1930s (Winer). kas n. ‘plâtre’ haï. kas ‘plaster cast’ (HCED). ◄ Angl. (plaster) cast ‘plâtre’ (HSD). kasav n. ‘cassave’ ♦ Dom. « lequel homme [un sauvage, pêcheur caraïbe de la Dominique] approché qu’il fut, commença a crier fort haut, Cassave patades, qui sont deux mots signifians qu’ils avoient du pain, et de certaines racines, grosses comme raves ou naveaux : le pain appelé cassave et les racines patades » (Bruneau 1599 dans Arveiller 165) ; ♦ Brésil « … vne espece de tourteaux ou de gasteaux qu’ils appellẽt Cassave » (Claude d’Abbeville 1614, 305r.) ; ♦ Ant. « en vn mot, ils n’ont rien de bon ny de propre que le pain, qui est de la Cassaue. » (Du Tertre 1654, 429) ; lou. kasav ‘cassave’ (DLC) ; haï. cassave ‘gâteau fait avec la farine de manioc qu’on fait sécher sur des platines de fer, d’environ dix-huit pouces de diamètre, sur un feu ardent, et aussi mince qu’il est possible’ (SDu 302) ; kasav, kasab ‘cassave, galette de manioc’ (HCED ; ALH 951) ; ‘gaufre’ (ALH 1824) ; ant. kasav ‘galette de manioc, "pain" du Caraïbe et de l’esclave ; rayon de miel ôté de la ruche’ (RGe cassav) ; gua. id., kasab DECA\nonfranK-revu-1.pdf – version provisoire – 12.08.2015 36 ‘cassava (galette de manioc et de fécule de moussache cuite sur une "platine")’ (LMPT) ; M-G kasav ‘id.’ ; ‘rayon de cire d’abeille avec ou sans miel’ (MBa) ; mart. id. ‘galette de farine de manioc’ (cassave en F.R.A.) (EJo 93, 198 ; RCo) ; StLuc. id. (JMo ; KD) ; guy. id. (GBa) ; ► haï. kasavri ‘cassava mill’ (HCED) ; ► gua. kasav-chodyè ‘petite galette de manioc cuite dans un faitout’ ; kasav-giyòm, kasav-djòm ‘galette de manioc très épaisse cuite sur la "platine"’ (T/B) ; haï. kasavdoukounou ‘mets plus grossier que la cassave, réalisé avec de la farine de manioc’ (ALH 951/16 et 1, 425) ; gua. kasav-koko ‘galette de manioc à la noix de coco râpée’ (T/B) ; haï. kasav lakot ‘gâteau assez grossier à base de manioc’ (ALH 953/10) ; gua. kasav mousach ‘sorte de petite galette faite avec de l’amidon de manioc’ (T/B) ; haï. kasav-myèl ‘gaufre’ (ALH 1824) ; StLuc. id. (JMo). ◄ Orig. amérind., voc. des îles. GFr 154-156 ; Arveiller 165-168 ; TLFi cassave : empr. à l’esp. cazabi (aujourd’hui cazabe), attesté depuis 1492 (Colón dans GFr 155), lui-même emprunté au taïno. Arveiller 168 : « En résumé, le mot espagnol cazabe, emprunté au parler arouak des Tainos d’Haïti, est passé en quelque sorte dans la langue internationale du trafic dans la mer des Antilles et les régions avoisinantes ; c’est là que les marins français l’ont recueilli et emprunté dès 1599. Le terme est tout à fait usuel aux Antilles françaises en 1640. Il passe de là à la métropole. » D’après Brault (RPh 15, 1961, 130-132) il est attesté en français depuis 1525. – König 61 ; FEW 20, 62b ; ALH 1, 425 ; Jansen 2012b. 87 et 89. ALH 2, 783 : ‘gaufre’ : emploi métaphorique, également attesté en guadeloupéen. kaserach n. ‘esp. d’arbre’ haï. kaserach ‘cogwood, greenheart, Jamaica laurel [tree]’ (HCED). ◄ Orig. inc. kasik n. ‘grand chef caraïbe’ haï. kasik ‘cacique, Taino ruler [Indian chief] (pre-Columbian period) ; big boss [pej.]’ (HCED) ; ant. id. ‘grand chef caraïbe ; ancienne marque de cigarettes locales’ (RGe cacik) ; ► haï. kasika ‘one of the five Taino kingdoms in pre-Columbian Haiti’ (HCED). ◄ Orig. amérind. TLFi cacique : mot de l’arawak des Antilles (attesté en espagnol depuis 1492), emprunté en français d’abord par l’intermédiaire de récits de voyage en italien, puis par l’intermédiaire de l’esp. amér. cacique. – Première attestation en français en 1515 selon Brault (RPh 15, 1961, 130-132). – König 43 ; GFr 113-114 ; Arveiller 110-111 ; Jansen 2012a, 118. kasin n. ‘esp. d’arbre, Ilex vomitoria’ ♦ Floride « … puis il commande que l’on face du casiné qui est un breuvage composé de fueilles d’un certain arbre » (1565 dans GFr 113) ; ♦ Lou. « La Cassine, autrement nommée Apalachine » (Charlevoix 1721-22 dans GFr 113) ; lou. kasin, kasyen ‘cassinier’ (DLC). ◄ Orig. amérind. GFr 113 : mot d’origine muskogéenne, attesté en français depuis 1565 dans des textes qui se réfèrent à la Floride. kaskari n. ‘esp. d’arbuste, Croton glabellus’ haï. kaskari ‘seaside balsam, cascarille [shrub]’ (HCED). ◄ Esp. cascarilla. D’après Elsevier’s Dictionary of Trees : Vol. 1 North America 2005, 285, il s’agit du Croton glabellus, nommé smootish croton ; cascarilla ; cascarilla bark à la Jamaïque, croton gris, cascarille, faux quinquina gris aromatique à Haïti et bwa blan, bwa gèp, kaskari en créole haïtien. Le mot français vient probablement de l’esp. cascarilla, qui désigne aussi d’autres végétaux, cf. cascarilla (Mex., PR) ‘arból de hasta 7 m de altura, espinoso, de hojas pequeñas…, Sarcomphalus reticulatus’ (DA). kaskat n. ‘sorcière’ DECA\nonfranK-revu-1.pdf – version provisoire – 12.08.2015 37 mar. kaskat ‘sorcière’ (Laurent / Césaire 50-51). ◄ Laurent / Césaire notent qu’il s’agit d’un « terme propre au conteur ». Peut-être à rapprocher du wolof kas ‘destin personnifié, sort’ (Missionnaires). kaskay n. ‘farine de manioc…’ M-G kaskay ‘farine de manioc avec du sirop de batterie’ (MBa). ◄ Orig. inc. kasteyann adj./n. ‘castillan’ haï. kasteyann, kastiyann ‘Castilian ; Spanish’ (HCED). ◄ Esp. castellano ou angl. Castilian ; pour des raisons phonétiques une étymologie française est moins probable. kastonnen v. ‘dresser (un cheval)’ haï. kastonnen, kastwonnen ‘to train, tame [horse]’ ; ‘to cut the muscle near the base of a horse’s tail (in order for it to stand out) ; to give an unusual shape [to a hat]’ (HCED). ◄ Orig. inc. Rapport avec castor ‘chapeau’ (FEW 2, 473b) ? kasyalata n. ‘esp. d’arbre, Cassia alata’ mart. kasyalata ‘cassia alata (plante médicinale)’ (RCo) ; guy. id. ‘petit arbre pantropical très commun dans les zones ouvertes, Senna alata ou Cassia alata’ (GMJP 282). ◄ Nom scient. Cassia alata. kata1 n. ‘tambour ; rythme’ haï. cata ‘tambour, le plus petit de l’orchestre du Rada’ (Faine) ; kata ‘nom d’un tambour ; façon de battre le tambour’ (C-SSur cata) ; ‘kata drum, smallest of the three Rada or batri maskawon drums [voodoo] ; kata [rythm, dance], kind of rhythmic beat on side of drum or on cymbal in konpa dirèk’ (HCED ; BHe 246) ; ► haï. kata v. ‘to beat the kata rhythm’ ; katalyè, katayè ‘player of the kata drum ; person who marks the rhythm [voodoo]’ (HCED ; BHe 246). ◄ Orig. afric. D’après C-SSur du fon cata ‘tambour et fétiche’ (Delafosse 1894, mais le mot y est introuvable). Il n’est pas attesté non plus dans Segurola et Se/Ra. Le mot vient sans doute du kikongo kàata ‘frapper fortement, frapper avec qch’ (Laman), cf. Rougé 316 : kata : en forro kata ‘battre’, ‘moudre’, ‘piler’ ; utilisé comme nom kata désigne le bâton servant à battre l’iza quente. En kikongo kata ‘casser’, ‘battre avec’. kata2 n. ‘esp. de sauce’ tri. kata ‘a sauce or syrup made of manioc juice’ (JTh 22). ◄ Esp. amér. catara (Ven.) ‘zumo de la yuca amarga, ligeramente cocido con picante’ (Neves). katabou n. ‘tambour’ haï. katabou ‘smallest of the three "Kongo" rite drums [voodoo]’ (HCED ; BHe 246). ◄ Orig. inc. Probablement en rapport avec kata (→ kata1), kata + bou < bout ? JPCh : La finale rappelle afr. mfr. tabour ‘tambour, instrument’ (Roland–Mon 1636 ; auch Bouchet ; Mant ; CabSat), etc. (FEW 19, 174a) ; de kata-tabou avec haplologie ? katach n. ‘SIDA’ haï. katach, katrach ‘AIDS’ (HCED). ◄ Orig. inc. katajèn adj. ‘variété de maïs’ ► haï. mayi katajèn ‘reddish- or violet-colored corn that ripens in 3 1/2 to 4 months’ (HCED). ◄ Toponyme Cartagena ? katakata onom. ‘bruit du tonnerre’ gua. katakata ‘onom. pour traduire le bruit du tonnerre ; jacasserie’ (LMPT) ; guy. id. ‘faux fuyant, hésitation’ (GBa). ◄ Onomatopée. → kalakata. katakolbòk n. ‘évanouissement’ DECA\nonfranK-revu-1.pdf – version provisoire – 12.08.2015 38 mart. katakolbòk (arch.) ‘haut-mal ; évanouissement’ (RCo). ◄ Orig. inc. katalezòm n. ‘esp. de plante’ StLuc. katalezòm ‘type of plant, used to cure échofi, ti kouwi and vitiligo’ (KD). ◄ Orig. inc. katalpa n. ‘esp. d’arbre’ lou. katalpa ‘catalpa’ (DLC). ◄ Orig. amérind. NPR et FEW 18, 40a : Nfr. catalpa ‘bignonia catalpa, arbre d’ornement du Nord de l’Amérique’ (seit Schmidl 1771). Le mot vient d’une langue amérindienne des Carolines par l’intermédiaire de l’anglais. – GFr 147. katawout n. ‘commutateur’ haï. katawout ‘cut-out ; switch [electricity]’ (HCED). ◄ Angl. cutout ‘coupe-circuit’ (HSD). katchaboumbe onom./n. ‘bruit’ haï. katchaboumbe, katchoumboumbe, katchoumbonmbe, katchoubonmbe, katyouboumbe onom. ‘boom !; plunk ! [sound of stone falling into water]’ ; n. ‘loud noise ; confused situation ; trouble, predicament, mess’ (HCED). ◄ Onomatopée. katchap n. ‘biscuit’ tri. cachape ‘a biscuit made of ground corn’ (JTh 22). ◄ Esp. amér. chachapa (Ven.) ‘panecillo de maíz en forma de bollo envuelto en la hoja de la mazorca y hervido, o hecho a manera de torta’ (Neves). katchapika n. ‘poignard’ haï. katchapika, atchapika (6) ‘poignard’ (HCED ; ALH 1225) ; ► haï. katchapika v. ‘poignarder’ (ALH 1225). ◄ Orig. inc. ALH 2, 543 : Ce mot pourrait être une déformation aberrante du verbe esp. acuchillar ‘poignarder’, ou être un mot-valise (esp. cachas ‘manche de couteau’ et picar ‘piquer’). La variante donnée au point 6 fait préférer la première hypothèse. On peut aussi penser que le modèle du verbe picar a joué un rôle dans la déformation de acuchillar. katchemen n. ‘esp. d’arbuste’ haï. katchemen ‘dogberry, marlberry [shrub or small tree]’ (HCED). ◄ Orig. inc. Fr. quatre chemins ? katchoupin n. ‘derrière’ haï. catchoupine ‘vieux mot créole usité dans l’expression catchoupine lans b… ous ‘avoir la catchoupine après soi, c-à-d. être tourmenté par qn’ (Faine) ; katchoupin ‘ass, buttocks ; nuisance, pain in the ass’ (HCED) ; mart. katjopin ‘petite fille espiègle’ (RCo) ; ► mart. katjopinri ‘espièglerie’ (RCo). ◄ Esp. amér. (despect., fam.) cachupín, cachupina ‘Español establecido en América’ (DRAE). RCo avait donné comme étymon esp. gachupina, une variante courante au Mexique (DRAE). L’évolution sémantique du mot en haïtien et martiniquais reste à expliquer. katchout n. ‘casquette’ haï. katchout, katyout ‘casquette’ (ALH 1085/10, 11). ◄ Orig.inc. kate n. ‘petit tambourin’ ant. kate ‘petit tambourin indien à une face’ (RGe). ◄ katen n. ‘esp. d’arbre à pain’ haï. katen ‘kind of breadfruit tree’ (HCED). ◄ Orig. inc. DECA\nonfranK-revu-1.pdf – version provisoire – 12.08.2015 39 katèrpiya n. ‘bulldozer gua. katèrpiya ‘bulldozer’ (T/B). ◄ Marque déposée Caterpillar. katib n. ‘esclave’ guy. katib ‘esclave’ (Saint-Quentin 11). ◄ Port. cativo ‘slave’ (Taylor). katikalen n. ‘danse indienne’ mart. katikalen ‘choréographie des danses pratiquées dans les cérémonies hindouistes’ (RCo). ◄ Orig. indienne. Hindi kathakalī ‘a classical dance drama of Southern India’ (mot d’origine malayālam) (Hindi–English Dictionary). Kathākali ‘drame dansé du Kerala, mimant des épisodes du Mahābhārata et du Rāmāyana ou encore des scènes royales’ (Frédéric). katikata n. ‘chose peu importante’ gua. katikata ‘chose peu importante, bricole, vétille’ (LMPT). ◄ Onomatopée ? katin n. ‘araignée’ StLuc. katin ‘black widow spider’ (KD). ◄ Orig. inc. Peut-être d’origine française, cf. FEW 2, 503b : Loch. catine ‘petite poupée faite avec de vieilles étoffes, avec une tête de maïs’ ; ibid. 504a : Havr. hmanc. caterine ‘coccinelle’. katlaj n. ‘esp. de poisson’ ► haï. wondo katlaj ‘kind of mojarra [fish]’ (HCED). ◄ Orig. inc. Du fr. cartilage ? katlayen n. ‘divinité’ mart. katlayen ‘divinité du panthéon hindouiste’ (RCo). ◄ Orig. indienne. Catavarayen ‘divinité du panthéon limité issu des cultes de village du pays tamoul’ (Benoist 1998, 198), probablement à identifier avec la divinité Catararyen qui tient une place marginale à la Réunion comme fils ou gardien de Mariémin (ibid. 117). Le nom est sans doute d’origine tamoule. katlès n. ‘machette’ haï. katlès ‘machette longue’ (ALH 1597/1). ◄ Angl. cutlass ‘sabre d’abordage’ (HSD). katou n. ‘passe au football’ gua. katou ‘passe au football’ (LMPT). ◄ Orig. inc. katoumba ‘grippe’ gua. katoumba ‘grippe souvent mortelle’ (LMPT). ◄ Kaboumba est le nom d’un bateau dont les marins ont contaminé la population de la Guadeloupe avec une grippe souvent mortelle qu’on a appelée par la suite Katoumba (LMPT). katoutou n. ‘calebasse’ gua. katoutou ‘petite calebasse pour puiser l’eau’ (LMPT ; T/B). ◄ Orig. afric. D’origine bantoue (d’une langue non spécifiée d’Angola) : katoutou ‘cruche, pot de terre, etc., fêlés et, en principe, hors d’usage’ (Chatelain 1894/1969, 263, dans Josephau 80). VERIFIER oder sollen wir es einfach so lassen ? katrin-pitjan n. ‘petite fille espiègle’ mart. katrin-pitjan ‘petite fille espiègle’ (RCo). ◄ Nom propre Catherine, mais le deuxième élément reste à expliquer. katye n. ‘esp. de palmier’ haï. katye ‘buccaneer palm tree’ (HCED). DECA\nonfranK-revu-1.pdf – version provisoire – 12.08.2015 40 ◄ Orig. inc. kav n. ‘esp. d’oiseau’ haï. kav ‘kind of hawk’ (HCED). ◄ Onomatopée ? À rapprocher de kaw ‘crow’ ? → P. I kaou. kavolen n. ‘bernard l’ermite’ ant. kavolen, kavole ‘bernard l’ermite’ (RGe cavolin) ; kalvolen ‘id.’ (LMPT). ◄ Orig. inc. kaw onom. ‘vlan !’ haï. kaw ‘sharp thundering noise’ ; ‘whack !, pow !’ (HCED). ◄ Onomatopée. kawanm n. ‘carambolage’ StLuc. kawanm ‘cannon (in billiards) ; v. ‘to cannon’ (JMo). ◄ Angl. carom ‘carambolage’ (HSD). kawann n. ‘tortue de mer’ ♦ Cap Vert « (Il y a) grande quantité de … Caoüannes & Carets » (Jannequin 1643 dans König 52) ; ♦ Ant. « La Kaoüanne differe de la tortüe franche, en ce qu’elle a la teste beaucoup plus grosse à l’équipolent du corps, que le reste des autres tortües. » (Du Tertre 1654, 284) ; lou. kawenn, kawen, kawonn, kawann, kasèn ‘tortue alligator d’eau douce qui ressemble à la caouanne, Machrochelys lacertina ; tortue (de n’importe quelle espèce) ; vagin ; tête’ (DLC) ; haï. kawann ‘hawk’s-bill turtle’ (HCED) ; ant. karwann, karwenn ‘caouanne, tortue de mer’ (RGe carouann ou carouinn) ; gua. id. ‘kawane (tortue de mer)’ (LMPT ; MBa) ; ‘tortue à grosse tête, Lepidochelys kempii et Caretta caretta’ (T/B) ; mart. id. (RCo) ; guy. kawenn ‘id.’ (GBa). ◄ Orig. amérind., voc. des îles. Renault-Lescure 1999, 260 : caouane : mot d’origine karib (en kali’na kawa:na ‘grande tortue de mer, tortue luth, Dermochelys coriacea’. Dans le fr. des îles, désigne les tortues à écaille, Lepidochelys kempii et Caretta caretta.– Jansen 2012b, 101 : Le mot couane ‘grosse tortue marine’ est documenté dans la littérature française de voyage à partir de 1643. Une origine tupi ou caraïbe insulaire n’est pas très probable, car les voyageurs français au Brésil ne le mentionnent pas, et Breton le donne uniquement dans la partie française de son dictionnaire. Il est donc logique de rapprocher caouane au langues caraïbes du continent. – À propos de la première attestation de ce mot d’origine caraïbe au Cap Vert, cf. Arveiller 75 : « … on ne doit pas s’étonner de voir un mot originaire d’une région appliqué presque dès son arrivée dans notre langue à des animaux (ou des végétaux) d’une autre région, pour peu que ces derniers ressemblent à l’animal (ou au végétal) premier nommé. […] Jannequin utilise en 1643, à propos de l’Afrique occidentale, des mots d’origine brésilienne, tant et si bien que jusqu’à présent c’est dans son livre que se trouvent la première attestation en français de caouane [v. la citation ci-dessus] et celle de la forme parétuvier, passée ensuite aux Antilles. » – König 52 ; GFr 129 ; FEW 20, 59b ; TLFi caouan(n)e. La métaphore ‘tête’ en lou. s’explique sans doute parce que la tête est comparée à la grosse tête de la caouane ; le sens ‘vagin’ reste à expliquer. kawe n. ‘écrevisse’ dom. kawe ‘écrevisse ?’ (ALPA 145/19). ◄ Orig. inc. D’après le comm. de l’ALPA hapax de sens obscur. Du fr. carré ? kawka v. ‘se taire’ guy. kawka ‘tais-toi’ (St-Quentin 1872 ; Le cri d’alarme 9/9/1893) ; kar. kauka ‘se taire’ (ALPA 484 comm.). ◄ Orig. inc. ALPA 484 comm. : La forme pourrait être empruntée au portugais calar ‘se taire’. kawolin n. ‘personnage burlesque’ DECA\nonfranK-revu-1.pdf – version provisoire – 12.08.2015 41 mart. kawolin ‘caroline (personnage burlesque du carnaval composé de deux personnages dont l’un porte l’autre sur son dos)’ (RCo). ◄ Nom propre Caroline, cf. http://fwimusic.wordpress.com/2011/03/29/histoire-ettradition-du-carnaval-aux-antilles-francaises/ par rapport au personnage traditionnel du Carnaval martiniquais Caroline Zié Loli : « Costume typique du carnaval martiniquais et de sa dimension satirique, ‘Caroline’ serait né de l’histoire vraie d’une jeune femme peu gâtée par la nature qui aurait en dépit de cela trouvé à se marier. Malheureusement, l’homme ivrogne trouvait rarement le chemin de la maison. Caroline devait alors battre la campagne pour le retrouver et le porter sur son dos pour le ramener ! ». kawotsi n. ‘camion’ haï. kawotsi ‘camion équipé d’une structure en bois’ (ALH 1501/1). ◄ Orig. inc. À rapprocher du fr. carreau ‘planche’ (FEW 2, 1402b) ? kawouka n. ‘araignée’ mart. kawouka ‘araignée de mer’ (RCo). ◄ Orig. inc. D’origine caraïbe d’après RCo. kawozin n. ‘pétrole lampant’ StLuc. kawozin ‘kerosene, paraffin-oil’ (JMo). ◄ Angl. amér. kerosene ‘pétrole lampant’ (HSD). kay1 n. ‘écueil’ ♦ Ant. « Bien que toute la coste de cette isle [la Guadeloupe] soit si saine & si seure pour la nauigation […] il y a quantité de lieux autour d’elle, où les barques, les chaloupes, & les canots peuuent estre brisez contre les Kayes & rochers » (Du Tertre 1654, 122) ; ant. kay ‘écueil, récif madréporique frangeant à fleur d’eau’ (RGe caÿ ; ALPA 4, 5) ; gua. id. ‘écueil, récif corallien’ (LMPT ; ALPA 3) ; M-G id. ‘récif madréporique ; par extension rocher massif ; sol rocheux quand on creuse un trou’ (MBa) ; mart. id. ‘rocher émergé à faible profondeur constitué en grande partie de madrépores’ (caye en F.R.A.) (RCo) ; StLuc. id. ‘reef’ (KD) ; ► ant. ankaye ‘s’engraver, être pris dans les caÿ (roches sous-marines)’ (RGe encaÿe) ; gua. id. ‘pris dans les récifs coralliens’ ; dezankaye ‘ ‘déprendre (un filet ou une ligne) pris dans les récifs coralliens’ (LMPT ; T/B) ; haï. Okay, Kay, Okay Difon ‘Les Cayes’ (HCED). ◄ Orig. amérind., voc. des îles. Le FEW (2, 46b) rattache le mot frm. caïes ‘bancs de sable ou de roche couverts d’une couche épaisse de vase ou d’herbage’, attesté chez Guillet 1678, au gaulois caio, étymologie contestée par Corominas et Arveiller (v. ci-dessous). Il s’agit d’un mot d’origine arawak. – Corominas : cayo ‘isleta rasa en el Mar de las Antillas’, de un dialecto arahuaco en estas islas. 1.a doc. : 1551, Escalante Fontaneda. – GFr 154 : de l’arawak des îles (Lucayos, Cuba, Jamaica), v. Las Casas : « todas estas islas de los lucayos, porque ansí se llamaban las gentes de estas islas pequeñas, que quiere decir, cuasi moradores de cayos, porque cayos en esta lengua son islas ». Cf. aussi Jansen 2012b, 89 : « Il n’y a pas de doute sur l’origine taïno de canot, cassave, caye, gayac, goyaue, hamac, ouragan, patate et savane, car les étymons espagnols sont abondamment documentés dans la littérature coloniale, et des chroniqueurs tels que Las Casas et Fernández de Oviedo les citent explicitement comme appartenant à la langue des indigènes de l’île Hispaniola ». Le terme est attesté dans Breton 1647 (Jansen 2012b, 87). Arveiller (170-171) retrace l’histoire du mot emprunté à l’espagnol en français : la première attestation chez A. Beaulieu, navigateur attaché à la Compagnie des Indes orientales (mort en 1637) laisse supposer « que le terme espagnol était passé, dans la région de la mer des Antilles, essentiellement fréquentée par des marins espagnols, à la langue des marins français […]. Il semble bien que ce terme, utilisé jusqu’alors par les seuls marins, ait été vulgarisé par les colons français des Antilles : c’est ce que montrent DECA\nonfranK-revu-1.pdf – version provisoire – 12.08.2015 42 trois attestations proprement antillaises antérieures à celle de Guillet (deux de 1654, v. la citation de Du Tertre ci-dessus, la 3e chez Breton 1665). kay2 n. ‘esp. de mangue’ haï. kay, ka ‘kind of mango’ (HCED). ◄ Orig. inc. kaya1 n. ‘esp. d’arbuste, Cleome pubescens’ – (DECOI II kaya1) haï. kaya, akaya (10, 19), kaya mawon (3, 6) ‘spider flower [shrub], Cleome pubescens’ (HCED ; ALH 1709). ◄ Orig. amérind. GFr 40 : du tupi acayá qui désigne Gynandropsis pentaphylla, → FEW 20, 55b : Nfr. acaja m. (Trév 1721–Land 1851), acaia (Land 1834 ; AcC 1838). Le FEW précise que les feuilles de ce végétal sont utilisées par les indigènes pour la préparation d’un légume mucilagineux. Ce mot est attesté en mauricien et seychellois dans le composé bred kaya. Gynandropsis pentaphylla et Cleome pubescens sont des végétaux de la famille des Capparaceae. kaya2 n. ‘marijuana’ gua. kaya ‘marijuana’ (LMPT ; T/B) ; StLuc. id. (KD). ◄ Orig. inc. kayakaya v. ‘déchiqueter’ guy. kaya-kaya ‘déchiqueter’ (Saint-Quentin 33). ◄ Orig. inc. kayakou1 adj./n. ‘peureux’ ant. kayakou ‘lâche’ (RGe caillacou) ; gua. id. ‘id., peureux, poltron’ ; n. ‘gros coq à cou nu et peu combatif’ (LMPT). ◄ Orig. inc. On peut se demander s’il y a un rapport avec le terme E/CTT cayacou ‘a person who does or says foolish things’, issu de Carriacou, nom d’une petite île des Grenadines (Winer). kayakou2 n. ‘esp. d’animal’ mart. kayakou (arch.) ‘cariacou (petit animal sylvestre)’ (RCo) ; guy. id. ‘Kariacou’ (Haurigot 1893, 165). ◄ Port. cariacu ‘a small, white-spotted deer’ (Taylor 1970). kayali n. ‘variété de héron’ ant. kayali ‘petit échassier des mares’ (RGe cayali) ; mart. caïali ‘une espèce de grue, de petite cigogne’ (Turiault 1875/78, 68) ; kayali ‘échassier’ (EJo 31) ; ‘variété de héron, Butorides virescens maculatus’ (cayali en F.R.A.) (RCo) ; StLuc. kayal ‘green heron’ (JMo) ; ‘egret, heron, cowbird’ (KD). ◄ Orig. inc. D’origine caraïbe d’après EJo 31 et RGe. Kayenn n. ‘bagne’ gua. kayenn ‘bagne de Cayenne’ (LMPT) ; ► guy. rose Cayenne [roz-kayenn] ‘hibiscus, Hibiscus rosa-sinensis’ (GMJP 438) ; haï. seriz Kayenn ‘Surinam cherry tree’ (HCED) ; gua. wòz-kayenn ‘variété d’hibiscus appelée "rose Cayenne" ou "coquelicot"’ (LMPT). ◄ Toponyme Cayenne. kayi n. ‘esp. de poisson, Harengula humeralis’ haï. cayeux ‘cayeu, esp. de petite sardine qu’on mange de même’ (SDu 302) ; ant. kayu ‘petit poisson de filet qu’on rôtit sur la braise avec toutes ses écailles’ (RGe caillů) ; StBart. kayi ‘Harengula humeralis’ (ALPA 142/2) ; gua. id. ‘poisson qui vit dans les cailles : caillu’ (LMPT) ; ‘hareng, "cahut", Harengula humeralis’ (T/B) ; M-G kahi ‘esp. de poisson, vit en bancs, vient volontiers près des côtes, ressemble à la sardine’ (MBa) ; kayi ‘Harengula humeralis’ (ALPA 142/16) ; ► gua. kayi-taza ‘"cahut-tazard", Opisthonema oglium’ (T/B) ; M-G kahi-taza ‘esp. de poisson’ (MBa). DECA\nonfranK-revu-1.pdf – version provisoire – 12.08.2015 43 ○ F.R.A. cailli, cailleux, caillu ‘petit poisson qui vit dans les "cailles"’ (Telchid). E/CTT caille ‘any of several small marine fish chiefly used for bait, including Sardinella aurita, Harengula clupeola, etc. ; cailleu-tassart (obs.) ‘Clupea sp. ; a small herring-type fish’ (Winer). ◄ Orig. inc. LMPT rattachent le mot à kay ‘écueil’, ce qui est possible puisque l’habitat du poisson est « in coastal waters, usually along shoreline and over clear coral reefs » (www.eol.org). Pourtant, la formation des dérivés ne correspond pas au sens : cailleux, caillu etc. signifierait ‘pourvu d’écueils’, ce qui est impossible. On pourrait penser à une dérivation de écaille avec le sens de ‘pourvu d’écailles’ : en effet, le FEW 17, 89a, donne nfr. écailleux m. ‘chien de mer’ (Valm 1791–Lar 1870), mais ce poisson, une esp. de petit requin, n’a aucune ressemblance avec le cailli, cailleux de la Caraïbe. Reste la possibilité de rattacher le mot au nom de l’oiseau caille, → P. I caillé ‘tacheté, bigarré’, mais les poissons en question qui ressemblent au hareng ne sont pas tachetés. EWie : Existe-t-il un lien avec le poisson nommé cají en espagnol ? Le kayi étant une sorte de ‘petite sardine’, le cají est plutôt un poisson assez grand. Pourtant : « Los ejemplares pequeños se encuentran en fondos coralinos de poca profundidad. Es de hábitos gregarios (que están en compañía de otros peces sin distinción), y los grupos son de escaso números de individuos » (http://www.ecured.cu/index.php/Caj%C3%AD). Cf. esp. amér. cají (Cuba, de or. cubano) ‘pez de unos 30 cm de longitud, de cola ahorquillada y color morado y amarillo, que se cría en el mar de las Antillas’ (DRAE) ; id. (Cuba, v. ind. ant.) ‘pez, Mesoprion flavescens ; Neomenis caxis’ (Malaret) ; id. (voz de origen taíno o voz taína) ‘pez de mar, comestible, más conocido como pargo rubio’ (DicPR) ; id. ‘pez marino que puede alcanzar unos 50 cm de longitud y hasta 3,6 kg de peso. Es de color grisáceo amarillento, con aletas amarillas. Vive en los arrecifes cercanos a la costa de Cuba. Su carne es muy apreciada, Lutjanus apodus’ (DicCuba). kayiman n. ‘caïman’ ♦ Brésil « des Caimans » (Yves d’Evreux 1615 dans König 44) ; ♦ Ant. « Nous commencerons par le Crocodile que les Insulaires nomment Cayeman. C’est un monstre tresdangereus [sic] » (Rochefort 1658, 225, description détaillée 225-229) ; ♦ StDom. « … il s’y trouve quelques marécages pleins de Crocodiles, nommez Cayamans » (Exquemelin 1699, 96) ; lou. kaiman, kayman ‘alligator’ (DLC) ; haï. kayiman, kayman ‘caiman [tropical American alligator]’ (HCED) ; gua. kayiman ‘caïman (dans les contes)’ (T/B) ; mar. id. ‘caïman (figure aussi dans les contes) ; crocodile’ (EJo 28 et 169 ; RCo) ; StLuc. kayman ‘caiman, alligator’ (KD) ; guy. id. (GBa) ; ► haï. kayiman fran ‘stinkwood tree’ (HCED) ; ► guy. bois caïman [bwa-kayman] ‘grand arbre commun de la forêt primaire humide et de la forêt inondable, Calophyllum brasiliense’ (GMJP 309) ; latcho caïman [latjo-kayman] (< queue caïman) ‘plante épiphyte peu commune de la forêt primaire, utilisée par les Palikur magiquement pour éloigner les importuns, Epiphyllum phyllanthus’ (GMJP 269). ◄ Orig. amérind., voc. des îles. TLFi caïman : Empr à l’esp. caymán, attesté depuis 1530, dont l’origine caraïbe est discutée et semble peu probable. Les premières attestations montrent que, dès la période 1588–1610, le terme a pénétré dans le français des gens de sciences, "droguistes" et géographes et que, vers la fin du 16e siècle, « il a été, comme d’autres vocables, transporté aux Antilles par les marins français » (Arveiller 119 et 122). – Corominas : caimán. 1.a doc. : 1530, Nuño de Guzmán. Es incierto si procede de una lengua africana o del caribe ; esto es más probable. – Jansen (2012b, 88s) : « Certains doutes ont été omis […] quant à l’origine taïno de caïman. […] Cependant, les chroniqueurs espagnols du XVIe siècle l’attribuent au taïno, et les premières attestations en français corroborent cette hypothèse, car caïman n’est relevé au XVIe siècle que dans les textes rédigés en Amérique (cf. Arveiller 1963, 120-121). En plus, contrairement à ce que DECA\nonfranK-revu-1.pdf – version provisoire – 12.08.2015 44 dit Friederici, certaines langues arawaks se réfèrent au crocodile d’Amérique avec une forme commençant par kayo- […] qui pourrait bien être homologue de caïman (cf. aussi acáyouman en caraïbe insulaire). Le fait que caïman soit employé dans le DCF, ouvrage à destination pratique, désavoue l’hypothèse d’Arveiller (1963, 124) selon laquelle il s’agissait à l’époque d’un mot livresque, inusité dans le langage quotidien des Français aux Antilles ». – König 43-44 ; GFr 152-154 ; Arveiller 118-124. Pour les attestations en français, → FEW 20, 62b. Le Calophyllum brasiliense est nommé bois caïman en raison de l’aspect de l’écorce qui rappelle la peau de cet animal (GMJP 309). kayimit n. ‘esp. de fruit, Chysophyllum cainito’ ♦ StDom. « Fort prés de là, vers l’Orient, paroissent plusieurs petites Isles, que les Espagnols nomment Cayemittes, parce qu’elles ressemblent à un fruit qui porte ce nom. » (Exquemelin 1699, 97) ; ♦ Guy. « Chrysophyllum (caïnito). Le fruit de cet arbre est nommé JAUNE D’ŒUF par les habitans de Caïenne & de la Guiane, qui le mangent. » (Fusée-Aublet 1775, 234) ; haï. cayemite ‘fruit vert du cayemittier, de la grosseur d’une pomme’ (SDu 302) ; kayimit, kaymit ‘star apple, Chrysophyllum cainito’ (HCED ; ALH 1628) ; ant. cayimit ‘caïmite antidiabétique’ (RGe) ; mart. kayimit ‘caïmite (fruit)’ (RCo) ; StLuc. kaymit ‘star apple’ (JMo) ; guy. caïmite [kaymit] ‘id., arbre cultivé originaire des Antilles, il n’est fréquent qu’en basse Guyane’ (Fusée-Aublet 1775 ; GMJP 614-615) ; ► mart. kaymitye, pye kaymit ‘caïmitier pommiforme, Chrysophyllum cainito’ (EJo 272). ○ E/CTT caimet, caimit(e) etc. ‘Chrysophyllum cainito, a cultivated tree with sticky, milky latex. Fruit edible’ (< LAS < Taino caimito) (Winer). ◄ Orig. amérind., voc. des îles. GFr 115 : caimito, mot des Arawak (Taïno) d’Haïti, attesté chez Oviedo (1535) et Las Casas (1552-61) : « Hay otros árboles delgados, pequeños, en los montes de la costa del Sur hácia Santo Domingo especialmente, que los indios llaman caymitos, la penultima luenga » (dans GFr 115). – Le mot créole est sans doute un emprunt à l’espagnol. kayo n. ‘pointe’ gua. kayo ‘pointe, clou de charpentier (en Désirade)’ (MBa). ◄ Orig. inc. Peut-être en relation avec esp. callo ‘cada uno de los dos extremos de la herradura’ ; ‘cada una de las chapas, a modo de herraduras, con que se refuerzan las pezuñas de las vacas o de los bueyes domésticos’ (DRAE). kayobanbi n. ‘coupeur de canne’ haï. kayobanbi ‘sugar cane cutter returned from the Dominican Republic or Cuba’ (HCED). ◄ Orig. inc. kayoli n. ‘esp. d’herbe’ mart. kayoli ‘sorte d’herbe marine’ (caïoli en F.R.A.) (RCo). ◄ Orig. inc. D’origine caraïbe d’après RCo. kayou n. ‘cabot’ lou. kayou ‘chien de race mixte, cabot’ (DLC). ◄ Orig. inc. Peut-être d’un mot dialectal, → FEW 2, 1387a : Perche caillaud ‘chien blanc taché de noir ou de roux’. JPCh : Autre hypothèse : apik. kaiel m. ‘petit d’un chien’ (FEW 2, 496b), forme normanno-picarde dont l’existence en Normandie est attestée par les dérivés ou sens figurés : norm. yèr. Bray caler ‘mettre bas (d’une chienne, d’une lapine)’, havr. quêler (FEW 2, 497a) (= *caeler), norm. quiaulogie ‘généalogie’ DT (ibid. 497a et n 2) (= *cayau X généalogie), Andelis cayelle f. ‘séquelle’ (FEW 23, 228b) et nfr. caïeu ‘bulbe secondaire qui se développe dans le bulbe principal, à côté ou au-dessus, et sert à multiplier la plante’ DECA\nonfranK-revu-1.pdf – version provisoire – 12.08.2015 45 (seit Bonnf 1651, 226), norm. cayeux [pl.] MN (FEW 2, 497b). Cependant la forme attendue serait semblable à mfr. quayaul ‘petit d’un chien’ (FEW 2, 496b) : *kayo. kaypon n. ‘esp. d’arbre, Chionanthus ligustrinus’ haï. kaypon ‘ironwood tree’ (HCED). ◄ Esp. amér. (Cuba) cayepón ‘Chionanthus ligustrinus’, nommé bois de fer à la Martinique, bois de fer blanc à la Guadeloupe, bois sagine, cayepon à Haïiti (Elsevier’s Dictionary of Trees : Vol. 1 North America 2005, 197). kèda n. ‘bélier…’ mart. kèda ‘bélier, cabri ou mouton utilisé dans les cérémonies hindouistes en guise de sacrifice aux divinités’ (RCo). ◄ Orig. indienne. Tamoul katā, katāy ‘male of sheep or goat, he-buffalo’ (Burrow / Emeneau 1123). kedon n. ‘croupière’ haï. kedon ‘croupière’ (ALH 1512/14). ◄ Orig. inc. kèk n. ‘pâte frite’ lou. kèk, kek ‘pâte frite (pour faire des beignets)’ (DLC) ; mart. kèk ‘esp. de gâteau’ (EJo 96 quèque). ◄ Probablement de l’angl. cake ‘gâteau’. – À propos du mart. kèk, EJo explique : On appelait autrefois ce gâteau à la Martinique d’un nom peu engageant : quèque en bas bras nèg, ce qui signifie ‘cake aisselle de nègre’. L’origine de ce nom, qui ne nous paraît justifié en rien, reste mystérieuse (EJo 96, note 1). kèk v. ‘énerver’ gua. kèk, kyèk ‘énerver’ ; prendre, attraper’ (LMPT). ◄ Orig. inc. kèlè n. ‘sorcellerie’ gua. kèlè ‘sorcellerie ; sorcier ; sauvage, rustre’ (Josephau 74) ; kyèlè, kèlè ‘sortilèges, sorcellerie, magie ; sorcier’ (LMPT ; T/B) ; kèlè ‘sorcier’ (ALPA 590/6) ; M-G id. (MBa ; ALPA 590) ; ‘élements matériels d’un sortilège (mot inconnu en Guadeloupe)’ (MBa) ; StLuc. id. ‘a ceremony of the St. Lucian nèg Jine’ (Dalphinis 1980). ◄ Orig. inc. Josephau 74 : « Ce mot n’est pas, je crois, d’origine africaine. » Afrolex : Kikongo kele-kele ‘tomber dans une sorte de paralysie ; (NE) craindre d’avoir fait mal, repentance’ (Laman), kele-kele ‘esp. de feuille’ (Laman). Bambara kὲlε ‘querelle, bataille, armée’; ‘combattre, attaquer, faire du corps à corps’ (Bailleul 2000), ‘combattre, se battre, se quereller, se disputer, se fâcher; bouffer; guerre, dispute, querelle, combat; armée’ (Dumestre 2011) – le lien sémantique n’est pas clair. kelekele n. ‘vaurien’ haï. kelekele, kèlèkèlè ‘good-for-nothing’ (HCED). ◄ Orig. inc. Rapport avec → kèlè ? kèlèkètè adj. ‘inutile’ mart. kèlèkètè ‘sans valeur, sans consistance, inutile’ (RCo). ◄ Orig. inc. Rapport avec → kèlè ou kelekele ? kelele v. ‘se vanter’ haï. kelele : fè kelele ‘to show off ; to be obsequious, be servile’ (HCED). ◄ Orig. inc. kelenbe n. ‘esp. de plante’ haï. quéleimbé ‘plante légumineuse’ (Faine 319) ; kelenbe ‘kind of plant’ (HCED). ◄ Orig. inc. Orig. afric. (d’après Faine) Baker – querebere Alvarado amerind. Herkunft scheint mir wahrscheinlicher kenedi n. ‘vêtements d’occasion’ haï. kenedi, kennedi ‘second-hand clothes’ (HCED). DECA\nonfranK-revu-1.pdf – version provisoire – 12.08.2015 46 ► Orig. inc. Probablement nom d’un magasin. kenheng-kenheng onom. ‘bruit de la toux’ gua. kenheng-kenheng ‘onomatopée pour traduire le bruit de la toux sèche et spasmodique’ (LMPT) ; guy. kenrenmkenrenm ‘onomatopée qualifiant une toux sèche et fréquente’ (GBa) ; ► haï. maladi kenhenk kenhenk ‘tuberculosis’ ; kenkenk : maladie kenkenk ‘id.’ (HCED kenhenk, kenkenk). ◄ Onomatopée. kenk n. ‘pécari, Pecari tajacu’ tri. kenk ‘pécari à collier, Pecari tajacu’ (ALPA 86). ○ E/CTT quenk, quank ‘Tayassu tajacu, a species of wild pig’ (< LAS cuenco < cuanco < Amer, prob. from sound of its grunt) = cuenco, musk hog, wild hog (Winer). ◄ Esp. amér. cuenco (Winer) kenken1 n. ‘esp. de chauve-souris’ gua. kenken, kyenkyen ‘variété de roussette qui vit dans les grottes ; chauve-souris frugivore’ ; ‘vaurien’ (LMPT ; T/B) ; M-G kenken ‘chauve-souris carnivore’ (MBa) ◄ Onomatopée ? kenken2 n. ‘maïs moulu’ haï. kenken, kenkeng ‘finely ground corn’ ; fè kenken ‘to be plentiful, be numerous, abound’ (HCED). ◄ Orig. afric. Kinkongo kēngelè ‘grain de sel (de blé, de sable, etc.) […] (NE) esp. de manioc’ (Laman). kenn n. ‘boîte de conserve’ lou. kenn ‘boîte de conserve’ (DLC) ; haï. id. ‘small gas can’ (HCED) ; ► lou. kennen, kenn, onkenne ‘mettre en conserve’ (DLC). ◄ Angl. can ‘boîte de conserve’, to can ‘mettre en boîte’ (HSD). kenp n. ‘camp’ lou. kenp ‘camp (résidence temporaire utilisée pendant la saison de chasse ou de pêche)’ (DLC). ◄ Angl. camp ‘camp (de vacances)’ (HSD). kent n. ‘esp. de mangue’ haï. kent ‘kind of mango’ (HCED). ◄ Orig. inc. kèp onom. ‘bruit de pas’ haï. kèp ‘clop [sound of footsteps, of splitting of ripe beans, etc.]’ (HCED) ◄ Onomatopée. kes n. ‘cas’ StLuc. kes ‘court, court case’ (KD). ◄ Angl. case. kesekwann haï. kesekwannn kesedjo, kesedjo kesekwann, kosedjo kosekwèt ‘this and that ; a lot of nonsense’ (HCED). ◄ Orig. inc. L’élément kesedjo vien de l’esp. amér. queseyó (de ¿qué sé yo?) (PR, pop., culto), ‘se usa como muletilla para sustituir una palabra que no acude a nuestra memoria’ (DA) ; queseyó (Ven., Zulia coloq.) ‘cosa insignificante o despreciable’ (DicVen). kètcha n. ‘attrapeur’ lou. kètcha ‘attrapeur (dans le jeu de baseball)’ (DLC). ◄ Angl. catcher (in baseball). kètchòp n. ‘ketchup’ lou. kechòp ‘ketchup’ (DLC) ; haï. katchòp, kètchòp ‘id.’ (HCED). DECA\nonfranK-revu-1.pdf – version provisoire – 12.08.2015 47 ◄ Angl. ketchup. kèwli adj. ‘bouclé’ gua. kèwli, chive kèwli ‘cheveux bouclés ?’ (ALPA 404/10). ◄ Angl. curly ‘frisé’ (HSD). – Sens et origine obscurs d’après ALPA 404 comm. kibi n. ‘mets’ haï. kibi ‘fried meat and wheat’ (HCED). ◄ Orig. inc. kibòd n. ‘clavier’ haï. kibòd ‘keyboard [mus.]’ (HCED) ; ► haï. kibòdis ‘keyboard player’ (HCED). ◄ Angl. keyboard ‘clavier’ (HSD). kidni n. ‘rein’ lou. kidni ‘rein’ (DLC). ◄ Angl. kidney ‘rein’ (HSD). kikèk adv. ‘un peu’ gua. kikèk, kikyèk ‘un brin, un peu, très peu’ (LMPT) ◄ Orig. inc. Fr. qui + quelque ? kiki n. ‘sexe de l’homme’ gua. kiki ‘sexe de l’homme’ (LPMT ; ALPA 371) ; ‘sexe du petit garçon, zizi (langage enfantin)’ (LMPT ; T/B). ◄ Onomatopée. – JPCh : Oui, mais s’intègre dans un ensemble de données parallèles des parlers de France : Schweiz kikka ‘verge de petit garçon’, hdauph. quèco ‘pénis’, mdauph. kiko f. – Pierrec. kiki ‘cunnus’. – Paris guiguitte ‘pénis’, Urim. kikette ‘verge de petit garçon’, etc. […] Paris quéquette ‘membre viril’ B, etc. (FEW 2, 671a). Compléter par DRF s.v. quique et quiquette. En outre, il y a parfois identité, cf. RézeauRichesses 460 : « Pour parler du sexe des garçons, nous disions quiquette ou quiqui, édulcorant un peu la chose par le diminutif ou le i drôle et enfantin. Rarement nous disions « quique », qui paraissait plus adulte, plus chaud » (M. Rouanet, Du côté des hommes, 2001, 94). Et frm. enquiquiner ‘causer de l’agacement, de l’irritation’ (dp. 1844, TLF; FEW 2, 671a) doit relever aussi de cette filière. ki ki ki ki onom. ‘hi ! hi ! hi !’ haï. ki ki ki ki ‘ha ! ha ! ha ! [laughter]’ (HCED). ◄ Onomatopée. kikiliflit n. ‘esp. d’oiseau, Miadestes genibarbis’ haï. kikiliflit ‘Miadestes genibarbis, oiseau musicien’ (ALH 1921/4). ◄ Onomatopée (ALH 2, 821). kikilik n. ‘pénis’ haï. kikilik ‘penis, cock’ (HCED). ◄ Onomatopée, → kiki. kikiribou adj. ‘mort’ lou. kikiribou ‘mort’ (DLC). ◄ Orig. inc. Peut-être onomatopée. kikit n. ‘soulier à talon haut’ haï. kikit, kitkit ‘high thin-heeled shoe’ (HCED). ◄ Orig. inc. Probablement onomatopée. kikiyiki onom. ‘cocorico’ gua. kikiyiki ‘onomatopée pour le chant du coq : cocorico ; jeu d’enfants : les enfants simulent un combat de coqs avec les fruits du sablier et les étamines de fleurs de flamboyants’ (LMPT) ; kikiliki ‘cri poussé par les enfants faisant la ronde’ (T/B) ◄ Onomatopée. Cf. pour des onomatopées semblables FEW 2, 671a : neuch. kikeriki ‘chant du coq’, kirikiki, Annecy qiqiriqi, Toulouse quiquiriqui, etc. – JPCh : C’est le même DECA\nonfranK-revu-1.pdf – version provisoire – 12.08.2015 48 type que celui des parlers de France, qui est une variante de cocorico, avec harmonisation vocalique. kiklit n. ‘épervier’ lou. kiklit, titlit, kiklik ‘épervier, Falco sparverius sparverius’ (DLC). ◄ Onomatopée. → grigri. kikwit n. ‘esp. d’oiseau, Erolia minutilla’ gua. kikuit ‘bécasse minuscule, Erolia minutilla’ (T/B) ; M-G kikwit ‘esp. de petit oiseau’ (MBa). ◄ Onomatopée. kil n. ‘coup de ballon’ haï. kil ‘spike [volleyball]’ (HCED). ◄ Angl. kill. kilibi n. ‘sucrerie’ gua. kilibi, chilibi ‘sucrerie à la noix de cajou ou au maïs, ou aux amandes ou aux cacahuètes rapées’ (LMPT) ; M-G kilibibi ‘maïs éclaté au feu puis écrasé en farine, mélangé avec du sucre (excellent, tel quel, avec du vin rouge)’ (T/B ; MBa). ◄ Orig. inc. kilmik n. ‘brouille ; querelle’ haï. kilmik ‘argument, squabble, spat’ (HCED) ; M-G kilmit : charche kilmit ‘chercher querelle’ (MBa ; T/B). ◄ Orig. inc. Rapport avec culbute ? – MBa : Ce mot est inconnu en Guadeloupe où on dit charche tren. kimanga n. ‘liquide magique’ haï. kimanga ‘liquide magique’ (C-SSur) ; id., kiman ‘ritual alcoholic liquid used esp. in voodoo Petwo services (usu. vaporized from mouth)’ (HCED ; BHe 247). ◄ Orig. afric. Kikongo mànga ‘oracle, voix de l’oracle, aruspice, sortilège, augure ; charme’ ; màngu ‘prodige, qch de stupéfiant, de merveilleux, surprenant, de mystérieux, d’incompréhensible ; vision’ (Laman) ; kimángu ‘miracle, prodige’ (Swartenbroeckx) kin1 adj. ‘persistant’ haï. kin ‘persistent, steady’ ; kin, king ‘continually, persistently, steadily’ (HCED). ◄ Esp. tragar quina (coloq.) ‘soportar o sobrellevar algo a disgusto’ (DRAE) ; esp. amér. tragar quina (fig., fam.) ‘aguantar, soportar, sufrir sin chistar’ (Malaret ; Neves ; Santamaría). kin2 n. ‘vaisseau’ haï. kin ‘relatively large plastic vessel’ (HCED). ◄ Orig. inc. Angl. tin ? kin3 onom. ‘bruit de verres’ ant. kin ‘bruit de verres en cristal qui s’entrechoquent ou se brisent’ (RGe) ; gua. kin, kyin ‘id.’ (LMPT). ◄ Onomatopée kin4 n. ‘pédoncule’ gua. kin, kyin ‘pédoncule’ (LMPT). ◄? kina n. ‘malchance’ gua. kina ‘malchance’ (LMPT). ◄ Orig. inc. Peut-être du kikongo kì-ina ‘ordre, commandement, ordonnance (ord. par le moyen d’un nkisi) ; défense de manger, toucher; faire ceci ou cela à cause du (par égard au) nkisi, qch de sacré, d’interdit, tabou’ (Laman). JPCh : En rapport avec nfr. guignon m. ‘mauvaise chance qui poursuit qn, surtout au jeu’ (fam., seit 1609, Régnier) […] Nfr. guigne f. ‘mauvais sort qui poursuit qn’ (seit Delv 1866), etc. (FEW 17, 590b) ? DECA\nonfranK-revu-1.pdf – version provisoire – 12.08.2015 49 kinalaganach adj./adv. haï. kinalaganach, alaganach ‘hard, persevering, persistent’ ; ‘persistently, steadfastly’ (HCED). ◄ Formation hybride ; pour le 1er élément → kin1 ‘persistant’ ; le 2e élément vient du fr. à la ganache ‘partie de la mâchoire inférieure du cheval’ (TLFi ; FEW 4, 175b), cf. haï. fèmalaganach ‘hard, persistently’ (< ferme à la ganache), kindègadenn n. ‘école maternelle’ haï. kindègadenn, kindègatenn, kintègadenn ‘nursery school, kindergarten’ (HCED). ◄ Angl. kindergarten (de l’allemand Kindergarten), prononcé avec [-d-] au lieu de [-t-] sous l’influence de l’angl. garden (PBa). kinè n. ‘maquignon’ gua. kinè ‘maquignon’ (LMPT). ◄ Orig. inc. De *maquigneur au lieu de maquignon ? kir-dimyèl n. ‘rayon de miel’ lou. kir-dimyèl ‘rayon de miel’ (DLC). ◄ Orig. inc. Peut-être en rapport avec curer ‘nettoyer, vider’, → FEW 2, 1559a : norm. curer ‘nettoyer’ MN […] Charnie curé ‘nettoyer en vidant’ […] ang. curer ‘nettoyer, vider’, etc. kirou n. ‘mets’ StLuc. kirou ‘sweetened rice’ (KD). ◄ Probablement d’origine indienne, cf. E/CTT khir, kheer ‘sweet rice pudding made with milk, spice, sugar ; usu. eaten on special occasions’ (< Hindi khir ‘a dish of rice and milk’) (Winer). kismiyas-kotèhèl interj. ‘va te faure foutre’ gua. kismiyas-kotèhèl ‘va te faire foutre’ (LMPT) ◄ Angl. kiss my ass, go to hell. 1 kit n. ‘petit serein’ haï. kit, tsi-kit, kikit, tchit, tchitchit ‘petit serin, Cœreba flaveola’ (ALH 1931). ◄ Onomatopée (ALH 2, 825). kit2 n. ‘esp. d’oiseau’ haï. kit ‘Hispaniolan honey-creeper’ (HCED). ◄ Orig. inc. kita n. ‘rite secondaire’ haï. kita ‘rite secondaire’ (C-SSur) ; ‘kind of Petro dance [voodoo]’ (HCED) ; ‘a Vodou rite and family of lwa’ (BHe 247) ; kita, ti-kita ‘loa pétro renommé pour sa cruauté’ (Baker 1993, 143) ◄ Orig. afric. C-SSur : kikongo tikita ‘trembler, frissonner, (E) battre fort (pouls)’, d’où tikiti ‘danse et tambour’ (Laman). – Kikongo nkita ‘esprit d’une personne morte de mort violente’ (van Wing 1939 dans Baker 1993, 143). BHe 247 : Kita is found in Kikongo as Nkíta ‘god of the waters, the soul of the dead who dwells in water, ravines, woods and valleys’ (Laman 721 ; Swartenbroeckx 446, VERIFIER). kitèks n. ‘vernis à ongles’ haï. kitèks, kitès ‘fingernail polish’ (HCED) ; mart. kitèks ‘id.’ (RCo). ◄ Marque Cutex. kitikantan adv. ‘de temps en temps’ haï. kitikantan ‘from time to time ; frequently’ ; ‘for nothing, for no reason at all’ (HCED). ◄ Orig. inc. kitip n. ‘tampon d’ouate’ haï. kitip ‘cotton swab, Q-tip’ (HCED). DECA\nonfranK-revu-1.pdf – version provisoire – 12.08.2015 50 ◄ Marque Q-tip. kitkitkit onom. ‘cri de la poule’ haï. kè kè kè, kèt kèt kèt, kit kit kit ‘noise for calling chicken’ (HCED) ; kitkitkit, kikikiki, kòt kòt kòt, klèklèklè, etc. ‘cri de la poule pour appeler ses poussins’ (ALH 866) ; gua. kit-kit-kit ‘manière d’appeler les poules : cot-cot-cot’ (LMPT). ◄ Onomatopées (ALH 1, 386). – Cf. Enckell / Rézeau côt côt, etc. ‘(bruit du cri de la poule)’. kiw onom. ‘vlan!’ haï. kiw ‘pow !’ (HCED). ◄ Onomatopée. kiyankiyan v. ‘boiter’ haï. kiyankiyan, kyankyan ‘to limp’ ; ‘limping’ (HCED). ◄ Orig. inc. Peut-être onomatopée. klamèy n. ‘albinos’ haï. (Président-)Clermeil ‘loa présidant une république sous les eaux (Nord d’Haïti)’ (CSSur) ; klamèy ‘moun ki pa ka ouè solèy ; albinos’ (Peleman) ; ‘albinos’ (ALH 256/4,5) ; Klamèy ‘the name of an albinos lwa’ (BHe 247). ◄ Orig. afric. Le mot klamèy n’est attesté qu’à deux points au Nord, avec la variante pit a klamèy ‘enfant de klamèy’. Le loa Clermeil est d’origine bantoue (C-SSur, VERIFIER), d’après d’autres sources c’est le dieu des rivières. Le lien sémantique qui explique le sens ‘albinos’ est la réputation des albinos de ne pas pouvoir regarder le soleil (cf. ALH 1, 101 et la définiton de Peleman) : il sont donc associés avec le dieu des eaux, nés dans un pays sous l’eau. – Parmi les héritages recueillis par Kerboull on trouve → Klèmezin. klanps n. ‘crampon’ haï. klanps ‘large metal clamp’ (HCED) ; ► haï. klanpse ‘to clamp’ ; ‘to hold on to’ (HCED). ◄ Angl. clamp ‘crampon’ (HSD). klap onom. ‘bruit ponctuel’ haï. klap ‘noise to express a sudden action’ (HCED). ◄ Onomatopée, cf. Enckell / Rézeau 155 : clap 1. souvent redoublé ou répété ‘(bruit ponctuel et sonore, produit par un choc, par un mécanisme)’. → klip. klaw onom. ‘clac’ haï. klaw ‘clack, flap [of flag in wind]’ (HCED). ◄ Onomatopée. klawite n. ‘clarté’ StLuc. klawite ‘clarity, sincerity’ (JMo). ◄ Angl. clarity. klay ‘variété de maïs’ haï. klay : mayi klay ‘kind of corn that ripens in 4 months’ (HCED). ◄ Orig. inc. klèk n. ‘employé’ haï. klèk ‘election clerk’ (HCED). ◄ Angl. clerc. Klèmezin n. ‘loa féminine’ haï. Clermezine ‘loa féminine, identifié à Sainte-Élisabeth (Nord)’ (C-SSur). ◄ Orig. afric. Rapport avec kikongo mazi, maza ‘eau’ (Laman dans C-SSur, VERIFIER). klen n. ‘esp. d’oiseau, Tringa melanoleuca’ mart. klen ‘petit oiseau marin vivant dans la mangrove, Tringa melanoleuca’ (RCo). ◄ Sans doute onomatopée. klendenden n. ‘luciole, Pyrophorus noctiluctus’ DECA\nonfranK-revu-1.pdf – version provisoire – 12.08.2015 51 ant. klendendeng ‘coléoptère phosphorescent, luciole’ (RGe clindinding) ; gua. klendenden(g), tengteng (4, 7) ‘id.’ (ALPA 123) ; klendenden(g) ‘id. ; pacotille’ (LMPT) ; M-G klendendeng ‘luciole à feux non clignotants (coléoptère), Pyrophorus phosphorescens’ (T/B ; MBa) ; ► gua. klenklenbwa ‘luciole’ (LMPT ; T/B ; MBa) ○ F.R.A. clindingding ‘luciole’ (Telchid). ◄ Onomatopée, → ALPA 123, comm. : La Guadeloupe a des mots particuliers. Le plus répandu est klendenden(g), en français local clindindin, qui, comme tengteng, fait référence au claquement de l’insecte. Raphaël Dubois (1886) remarque (p. 48) que : « … les Nègres de la Guadeloupe leur ont donné des noms qui rappellent parfois le bruit que font ces Taupins avec le ressort de leur corselet et avec leurs ailes quand ils prennent leur vol : labelle, clindindin, clinclinbois ». klenklen n. ‘bijou fantaisie’ gua. klenklen ‘bijou fantaisie’ (T/B). ◄ Orig. inc. Peut-être onomatopée motivée par un bruit d’origine métallique. klennche v. ‘serrer’ StLuc. klennche ‘to clasp firmly’ (JMo). ◄ Angl. to clench ‘serrer (qch dans la main)’ (HSD). klennde v. ‘clignoter’ mart. klennde (néol.) ‘clignoter’ (RCo). ◄ Orig. inc. Peut-être dérivé du gua. → klendendeng ‘luciole’ ? klennen n. ‘couveuse artificielle’ lou. klennen ‘couveuse artificielle’ (DLC) ◄ Orig. inc. Peut-être nom d’une marque. klèvë adj. ‘intelligent’ StLuc. klèvë ‘intelligent’ (ALPA 468/42). ◄ Angl. clever ‘intelligent’ (HSD). klib n. ‘trèfle’ StLuc. klib ‘club (of playing cards)’ (JMo). ◄ Angl. club ‘trèfle’. klich n. ‘touffe d’herbe’ mart. klich (rare) ‘touffe d’herbe’ (RCo). ◄ Orig. inc. Peut-être en rapport avec mfr. cliche ‘bois de fente servant à des ouvrages légers’ (ang. 13. jh.), clisse (16. jh.) […] havr. cliche ‘éclisse’ (FEW 17, 152a). klimatolojis n. ‘climatologue’ haï. klimatolojis ‘climatologist’ (HCED). ◄ Angl. climatologist. klinè n. ‘aspirateur’ haï. klinè : vakyom klinè ‘vacuum cleaner’ (HCED). ◄ Angl. vacuum cleaner ‘aspirateur’ (HSD). klins n. ‘esp. de mangue’ haï. klins ‘kind of mango’ (HCED). ◄ Orig. inc. klip onom. ‘bruit produit d’un arrêt brusque’ haï. klip ‘noise to express a sudden stop’ (HCED). ◄ Onomatopée, cf. Enckell / Rézeau : clip, le plus souvent redoublé ou comme premier élément : clip clip ‘(bruit léger, qui se répète, produit par un mécanisme)’ ; clip clop ‘(bruit léger, à deux temps, produit par un petit choc, une chute)’ ; clip clap ‘(bruit sonore produit par des chocs ; bruit à deux temps produit par un mécanisme)’. → klap. klips n. ‘agrafe’ haï. klips ‘paper clip ; [metal] staple’ (HCED). DECA\nonfranK-revu-1.pdf – version provisoire – 12.08.2015 52 ► haï. deklipsè ‘staple remover’ ; klipse ‘to staple’ ; klipsè ‘stapler’ (HCED). ◄ Angl. (paper) clip(s) ‘agrafe(s)’ (HSD). klòb n. ‘club’ lou. klòb ‘club, boîte de nuit’ (DLC). ◄ Angl. club. klodàn n. ‘insecticide’ haï. klodàn ‘kind of insecticide’ (HCED). ◄ Chlordane ‘insecticide organochloré’. Le chlordane est connu pour faire partie de la dirty dozen ou douzaine de polluants majeurs à l’échelle mondiale, selon la convention de Stockholm (Wikipedia). klòdinèt ‘esp. de coiffure’ haï. klòdinèt ‘kind of hairstyle’ (HCED). ◄ Orig. inc. Nom propre Claudinette ? klonklon adj. ‘se dit d’un fruit qui sonne creux’ ant. klonklon, konklon ‘se dit d’un fruit à coque dure qui sonne creux, l’amande intérieure ayant avorté’ (RGe clonclon). ◄ Onomatopée. klorin n. ‘chlore’ haï. klorin ‘chlorine’ (HCED). ◄ Angl. chlorine. klòtch n. ‘embrayage’ haï. klòtch ‘clutch [car]’ (HCED). ◄ Angl. clutch. kloton n. ‘cérémonie’ mart. kloton ‘cérémonie hindouiste’ (RCo). ◄ Orig. indienne. Sanscrit / hindi kratu, accusatif kratum ‘sacrificial rite, offering’ (Monier-Williams 319 ; Sharma / Vermeer 329). klouk1 n. ‘pénis’ lou. klouk ‘pénis’ (DLC). ◄ Orig. inc. Peut-être à rattacher à mfr. clou ‘membre viril’ Villon, nfr. id. Delv Er (FEW 2, 772a). – JPFCh : Ferait une excellente forme acadienne, malheureusement inattestée en acLou. (Ø DLF ; Ditchy), à partir des formes dialectales poitevines quiouc (en graphie adaptée), cf. PignonEvPhon 474. Donc douteux. klouk2 onom. ‘sleuch’ mart. klouk ‘sleuch, onomatopée exprimant le bruit d’une déglutition rapide ; d’un seul coup’ (RCo). ◄ Onomatopée. kloutap adv. ‘cahin-cahan’ haï. kloutap : ale kloutap kloutap, ale kloutoup kloutap ‘to bump along, rumble along’ ; koutoup koutap ‘haltingly, with difficulty’ (HCED). ◄ Onomatopée. klowòks n. ‘eau de Javel’ haï. klowòks, klowòs ‘Chlorox, bleach’ (HCED). ◄ Marque Chlorox. klòz v. ‘se taire’ haï. klòz : tout moun klòz yo ‘se taire’ (ALH 341/16). ◄ Angl. close ‘fermer (la bouche)’ (ALH 1, 144). klozèt n. ‘W.C.’ haï. klozèt : watè klozèt ‘[flush] toilet’ (HCED). ◄ Angl. water closet ‘W.C.’. kò n. ‘organe sexuel’ DECA\nonfranK-revu-1.pdf – version provisoire – 12.08.2015 53 StLuc. kò ‘sexe de la femme’ (ALPA 372/40) ; ► kar. kò dji wòm ‘sexe de l’homme’ (ALPA 371/48). ◄ Orig. inc. Peut-être variante de kòk, → P. I coq. ko adj. ‘gâté’ M-G ko ‘gâté d’un jour, ne se dit que du poisson’ (MBa). ◄ Orig. inc. Norm. [ko] ? Cf. Thaon kōdé ‘lait sûr’ (FEW 2, 90a). → kou ‘faisandé’. kòb1 n. ‘centime haïtien’ haï. cobe ‘piece de monnaie de cuivre’ (Faine) ; kòb ‘Haitian cent, 1/100 of a gourde ; dough, money’ (HCED ; ALH 1455) ; bay kòb ‘to finance, back up’ ; bay kòb anba ‘to bribe’ ; fè kòb ‘to make money ; to win money’ ; mete kòb deyò ‘to spend money’ (HCED) ; ► haï. kòb wouj ‘U.S. penny’ (HCED). ◄ Esp. cobre ‘cuivre’. Moral 1961, 351 : cob ‘centime de gourde, petite pièce de monnaie et, par extension, agrent. kòb2 n. ‘métis’ ant. kòb ‘métis qui compte parmi ses ancêtres des Blancs, des Noirs et des Indiens’ (ALPA 395). ◄ Orig. inc. Peut-être de l’esp. cobre ‘cuivre’ ? kobaba interj. ‘oh là là !’ haï. kobaba, kòbèbè, koubaba, koubabi, koubèbè ‘wow !’ (HCED). ◄ Orig. inc. → kòmanman. kobannza adj. ‘faible’ haï. kobannza ‘thin, feeble, emaciated’ (HCED). ◄ Orig. afric. Kikongo bènzakana ‘être faible, découragement, abattu, triste’ (Laman) kobi n. ‘sexe…’ gua. kobi ‘sexe du petit garçon’ (LMPT). ◄ Orig. afric. ? Cf. kikongo kokodi ‘coq’ (Laman). kòblè n. ‘prostituée’ gua. kòblè ‘prostituée, putain, femme de mauvaise vie’ (LMPT). ◄ Orig. inc. Du fr. corps + bleu ? kodak n. ‘appareil photographique’ haï. kodak ‘camera’ (HCED) ; ► haï. kodake ‘to describe’ (HCED). ◄ Marque d’appareils photographiques Kodak. kòdiwòy n. ‘velours côtelé’ haï. kòdiwòy ‘corduroy’ (HCED). ◄ Angl. corduroy ‘velours côtelé’ (HSD). kòdjè n. ‘fruit-à-pain’ mart. kòdjè (arch.) ‘fruit-à-pain’ (RCo). ◄ Orig. inc. kodji n. ‘coq’ mart. kodji ‘coq utilisé dans les cérémonies hindouistes en guise de sacrifice aux divinités’ (RCo). ◄ Orig. indienne. Tamoul kōri ‘gallinaceous fowl’ (Burrow / Emeneau 2248 (le r devrait être transcrit avec deux points pour marquer qu’il s’agit d’une fricative rétroflexe). kodjo adj. ‘bon marché, négligé’ haï. kodjo ‘cheap, junky ; unkempt ; deformed, misshapen’ (HCED). ◄ Esp. cojo ‘dicho de una persona o de un animal : que cojea… ; dicho de algunas cosas inanimadas, como un banco o una mesa : que se balancean a un lado y a otro ; dicho de cosas inmateriales : mal fundadas o incompletas’ (DRAE). kòdjòm adj. ‘d’accord’ DECA\nonfranK-revu-1.pdf – version provisoire – 12.08.2015 54 haï. kòdjòm ak, kòdjonm ak, kòdyòm ak ‘in accord with, in harmony with’ ; pa kòdjòm ‘not accurate ; not clear ; not in good shape’ (HCED). ◄ Orig. inc. kòdnas n. ‘petit lambi’ gua. kòdnas ‘petit lambi’ (LMPT). ◄ Orig. inc. Fr. corde ? cor de nasse ? kòdòk n. ‘esp. de mangue’ haï. kòdòk ‘kind of mango’ (HCED). ◄ Orig. inc. kòfi rèstorant n. ‘café’ StLuc. kòfi rèstorant ‘café’ (ALPA 241/43). ◄ Angl. coffee et restaurant. kohe n. ‘esp. d’oiseau, Chordeiles gundlachii’ mart. kohe ‘engoulevent, Chordeiles gundlachii’ (RCo). ◄ Orig. inc. RCo : d’origine caraïbe. koka1 n. ‘domestique’ haï. koka ‘child servant, slave’ (HCED) ; ant. id. ‘petit de taille et trapu’ (RGe coka). ◄ Orig. inc. Peut-être d’un terme régional, cf. FEW 2, 857b : Nam. Giv. cokia ‘petit coq’, Charl. ‘id. ; t. d’affection vis-à-vis d’un petit garçon’ ProWall 6, 56. koka2 n. ‘gâteau…’ gua. koka ‘gâteau sec fait de noix de coco et de cacahuètes’ (LMPT) ◄ Orig. inc. Peut-être de coco + cacahuètes ? kokilolo adj. ‘inutile’ mart. kokilolo (arch.) ‘inutile’ (RCo). ◄ Orig. inc. Rapport avec → lolo ‘sexe de l’homme’ ? koklaya n. ‘esp. d’herbe, Cochlearia peperomia’ gua. koklaya ‘Cochlearia peperomia pellucida : plante dépurative ; herbe utilisée pour préparer des bains de bouche’ (LMPT ; T/B) ; M-G id., kokalaria ‘id.’ (MBa). ◄ Nom scientifique Cochlearia. kòklèch adj./n. ‘vide’ ant. coclĕch, coclès ‘blanc, vide [œil] ; sans amande, dont l’amande est ratatinée [noix]’ ; ‘homme impuissant’ (RGe) ; gua. kòklèch ‘stérile (pour un homme)’ ; ‘qui louche, atteint de strabisme’ ; ‘homme stupide, benêt’ (LMPT ; T/B) ; M-G kok lèch ‘atteint d’impuissance congénitale ou mauvais reproducteur’ (MBa) ; mart. coclèse, coclèche ‘vide’ (EJo 21) ; kòklèy, kòklèz ‘maladif ; mal en point’ (RCo) ; StLuc. koklèz ‘empty’ (JMo) ; ► ant. nwa kòklèch ‘noix sans amande ou dont l’amande est ratatinée’ (RGe) ; gua. id. ‘noix de cajou sans amande (donc stérile)’ (LMPT) ; ant. zyeu kòklèch ‘œil blanc, vide’ (RGe) ; gua. zye kòklèch, zye koklèch ‘borgne’ (LMPT) ; M-G zye kok lèch ‘œil qui louche’ (MBa) ; StLuc. zye koklèz ‘empty eyes, cock-eyed’ (JMo). ◄ Orig. inc. Cf. EJo 21, note 2 : Ce mot vient peut-être du latin cocles ‘borgne’, qui semble avoir été en usage aux Antilles. – JPCh : Plutôt qu’un emprunt du latin, il s’agirait d’un déonomastique à partir du nom du célèbre Romain Horatius Coclès, qui devait son surnom au fait qu’il était borgne. koklo n. ‘poulet…’ haï. koklo ‘a rooster sacrificed to the lwa’ (BHe 248 ; C-SSur) ; ‘creole term for chicken’ (Perusse). ◄ Orig. afric. Fon kòkló ‘poulet’ (Höftmann). kòklòtè n. ‘sorcier’ gua. kòklòtè ‘sorcier, féticheur’ (Josephau 75). DECA\nonfranK-revu-1.pdf – version provisoire – 12.08.2015 55 ◄ Orig. afric. Le teme est sans doute en rapport avec → koklo. – Josephau 75 : éwé et fon koklotò ‘marchand de volaille’, mais par référence aux sacrifices de poulets des féticheurs, il a fort bien pu désigner ceux-ci également. koko n. ‘esp. de poisson, Micropogon furnieri’ dom. koko ‘esp. de petit poisson’ (ALPA 142/26) ; mart. id. ‘Micropogon furnieri’ (EJo 33). ◄ Orig. inc. Peut-être de coco ‘noix de coco’, désignation qui pourrait être motivée par la couleur. Cf. la photo sur internet : FAO Fisheries and Acquaculture, 27.03.2014. kokoba n. ‘cabane’ haï. kokoba : on ti kokoba ‘une cabane’ (ALH 633/5 avec ?). ◄ Orig. inc. kokobe v. ‘estropier’ haï. kokobe ‘to cripple’ ; ‘paralyzed, crippled, handicapped’ ; n. ‘cripple’ (HCED) ; ‘déformé (membres)’ (ALH 376) ; ‘informe’ (ALH 390) ; ‘rabougri, chétif’ (ALH 1738) ; ‘malingre et chétif’ (ALH 194/17) ; ‘bossu’ (ALH 201/3) ; ► haï. kòkòb adj./n. ‘clumsy, awkward ; dupe, sucker’ (HCED) ; ‘maladroit’ (ALH 1386). ◄ Orig. afric. Mandingue kokobi ‘lèpre amputante’ (Delafosse im Manuel Dahoméen nicht gefunden logisch, in La langue mandingue zu suchen; Baker 193, 149) Afrolex verweist auf Twi kokobé ‘leprosy’ (Christaller 21933). kokodjaka n. ‘rebut, bric-à-brac’ haï. kokodjaka ‘junk, stuff’ (HCED). ◄ Orig. inc. Dérivé de koko < coco ? kòkòdò n. ‘homme qui a peur…’ mart. kòkòdò ‘homme qui a peur de son ombre’ (RCo). ◄ Orig. inc. kòkòkoudòk onom. ‘cri de la poule’ haï. kòkòkoudòk ‘cry made by alarmed chicken’ (HCED). ◄ Onomatopée. kokola n. ‘esp. de crabe’ tri. kokola ‘crabe non identifié’ (ALPA 162). ◄ Esp. amér. cocolía (PR) ‘jaíba, crustáceo’ (DA) ; id. (PR) ‘cierto cangrejo de río, diminuto y muy rápido de movimientos, de color negro, se confunde con un insecto acuático’ (DPR). DPR : « voz de origen africano ». kokolobe n. ‘épouvantail’ haï. kokolobe ‘épouvantail à oiseaux’ (ALH 1549/5). ◄ Orig. inc. kokolobino n. ‘grive’ ant. kokolobino ‘grive trembleuse qui vient au devant du chasseur ; terme affectueux à l’endroit d’un bébé, qualifie parfois une personne malingre’ (RGe cocolobino). ◄ Orig. inc. kòkòlòk n. ‘sexe du petit garçon’ StLuc. kòkòlòk, kòlòk (46) ‘zizi, sexe du petit garçon’ (ALPA 371). ○ E/CTT cocolo ‘penis, usu. child use’ (Winer). ◄ Sans doute onomatopée ; cf. ALPA 371 comm. : Ce type de construction est probablement universel : en breton on trouve dans le même sens kokolo. kòkòrbye v. ‘se cabrer’ lou. kòkòrbye, kòkòbye, kòkobye, kokobye ‘faire le gros dos, se cabrer ; sautiller, cabrioler’ (DLC). ◄ Orig. inc. Du fr. se cabrer ? cabrioler ? kokoti n. ‘résidu de manioc’ haï. kokoti ‘manioc residue [which doesn’t pass through strainer]’ (HCED). DECA\nonfranK-revu-1.pdf – version provisoire – 12.08.2015 56 ◄ Orig. inc. kòkòtò adj./n. ‘mesquin ; trouillard’ haï. kòkòtò adj. ‘stingy, tight-fisted’ ; n. ‘namby-pamby, wishy-washy person’ (HCED) ; ‘trouillard’ (ALH 611/20). ◄ Orig. inc. kòkòwòs n. ‘crâne’ haï. kòkòwòs ‘skull, cranium’ (HCED). ◄ Orig. inc. De coco et roche ? kòkòy n. ‘variété de figue’ ant. kòkòy ‘variété anguleuse de figue, dite encore poto, ronfion, dolé, cancanbou’ (RGe cŏcŏy) ; gua. id. ‘grosse banane’ ; ‘tortue’ (LMPT). ◄ Orig. inc. kokoye n. ‘esp. de danse’ haï. kokoye ‘kind of sexually suggestive dance’ ; ‘tightwad’ (HCED) ; mart. id. ‘lutte dansée’ (RCo). ◄ Orig. inc. kòkòyòt n. ‘manière de lancer les billes…’ gua. kòkòyòt ‘manière de lancer les billes entre le pouce et l’index’ (LMPT). ◄ Orig. inc. kokozalòy n. ‘tambour’ ; ‘foulard’ ant. cocozaloy ‘foulard de qualité inférieure par opposition au riche madras’ (RGe) ; mart. kokozalòy ‘tambour de fortune et de très petite taille construit avec une peau qui n’est pas normalement utilisée pour un tambour ordinaire’ (Laurent/Césaire 72-73) ; kokozaloy ‘madras [tissu à carreau fabriqué en Inde] imité’ (EJo 106) ; ‘mouchoir de tête ou madras aux couleurs défraîchies’ ; ‘défraîchi (vêtement)’ (RCo). ◄ Orig. inc. kòkrèl1 n. ‘viande de porc’ gua. kòkrèl ‘viande de porc’ (LMPT). ◄ Orig. inc. kòkrèl2 n. ‘petit poisson’ gua. kòkrèl ‘poissons minuscules’ (LMPT) ; kokrèl ‘tout petit poisson, bon à frire (terme générique)’ (T/B) ; kòkwèl ‘petit poisson’ (ALPA 142/7) ; ► M-G ti kokrèl ‘poisson de petite taille ou de petites espèces’ (MBa). ◄ Orig. inc. Fr. coquerelle, attesté dans TLFi et FEW 21, 170a et 22/1, 151b avec les sens ‘esp. de plante’, ‘garde-malade’, ‘noisette’, ne convient pas du point de vue sémantique. kola1 n. ‘esp. de poisson, Ocyurus chrysurus’ ant. kola ‘excellent poisson de senne’ (RGe colas) ; gua. id. ‘"colas" (poisson), Ocyurus chrysurus’ (T/B) ; M-G id. ‘esp. de poisson, se pêche la nuit avec une lumière’ (MBa). ○ E/CTT cola ‘Ocyurus chrysurus, an edible marine fish, yellow tailed snapper’ ; ‘Lutjanus vivanus’ ; ‘Rhomboplites aurorubens’ (Winer). ◄ Orig. inc. Esp. cola ‘queue’ ? Fr. colas < Nicolas ? kola2 n. ‘mesure : demi-quart’ haï. kola ‘mesure : demi-quart’ (ALH 1464(N)). ► haï. boutèy kola (19), fo kola (6) ‘mesure : demi-quart’ (ALH 1464). ◄ Kola est le nom d’une boisson gazeuse sucrée locale (ALH 1464N et 2, 644). Influence de coca-cola® ? kolas n. ‘coaltar’ StLuc. kolas ‘coal-tar’ (JMo). ► guy. kolase, koulase ‘goudronner’ (Corpus EWie). ○ E/CTT colas ‘a mixture of bitumen, pitch, and gravel, used to repair small holes in pavement’ (Winer). DECA\nonfranK-revu-1.pdf – version provisoire – 12.08.2015 57 ◄ Le verbe guy. ko(u)lase ‘goudronner’ est dérivé du nom de l’entreprise française COLAS, présente « dans tous les métiers liés à la construction et l’entretien des routes et de toute autre forme d’infrastructures de transport (aérien, ferroviaire, maritime), d’aménagements urbains et de loisirs » (http://www.colas.com/fr/le-groupe-950097.html). Corpus EWie 4/B : enben la te ròch ounso ki te gen i gen / pa te / i pa te koulase i pa te ryen mhm mhm a tou sa a te / a te ròch nou te ka mache te ka ize nou soulye ( ) toupatou patou patou À PETIT À PETIT ye koumanse kolase epi pa te gen oto kou i gen aprezan. kolbou n. ‘plat indo-martiniquais’ mart. kolbou ‘colbou, plat indo-martiniquais à base de mouton ou de cabri, de riz mélangé à du mandja et du kadichidwon’ (RCo) ◄ Orig. indienne. Tamil kala ‘to mix’ ; malayalam kalarppu ‘act of mixing, mixture’ (Burrow / Emeneau 1299). kòlèk adv. ‘en port dû’ haï. kòlèk : apèl kòlèk ‘collect [phone call]’ (HCED). ◄ Angl. collect call ‘communication avec P.C.V.’ (HSD). kolerat n. ‘esp. de plante’ haï. kolerat ‘kind of plant’ (HCED). ◄ Orig. inc. kòlgat n. ‘dentifrice’ haï. kòlgat ‘toothpaste’ (HCED). ◄ Marque Colgate. kolibri n. ‘colibri’ ♦ Mart. « … il y a aussi en ce pays comme en Canada, certains petits oysillons d’vn tresbeau plumage, qui viuent de fleurs aussi bien que les abeilles : nous les appellons colibry, c’est le mot des Sauuages, qui signifie oyseau, que nous auons affecté particulierement à celuy-cy ; on en apporte de mors en France. » (Bouton 1640, 73) ; ♦ Gua. « On les appelle collybris du nom dont les sauvages signifient oyseaux » (Breton 1647/1978, 36) ; ♦ Guy. « Entre les petits oyseaux ceux qu’on appelle Colibris sont les plus considérables pour leur petitesse. » (Biet 1664, 344) ; lou. kolibri ‘colibri’ (DLC) ; haï. id., kolobri, kolobrit ‘id.’ (HCED) ; id., kolobrik (15) ‘perroquet de terre’ (ALH 1926) ; ant. kolibri ‘colibri’ (RGe colibri ; ALPA 127) ; mart. id., koulibri, kililbri (29) ‘id.’ (EJo 31, 169 ; RCo ; ALPA 127) ; StLuc. kilibri, kilibwi, koulibwi ‘id.’ (JMo ; KD ; ALPA 127) ; tri. kilibri, kwilibi, koulibri, koulibwi ‘id.’ (ALPA 127) ; guy. kolibri ‘id.’ (GBa) ; kar. kouloubwi ‘id.’ (ALPA 127/48) ; ► mart. kolibri fal vè ‘variété de colibri, Sericotes holosericeus’ ; kolibri fal wouj ‘variété de colibri, Eulampis jugularis’ (RCo). haï. kolibri fran ‘Hispaniolan tody [bird]’ (HCED) ; gua. kolibri-froufrou ‘oiseau-mouche’ (EJo 31) ; kolibri mè ‘colibri’ (ALPA 127) ; haï. kolibri mòn ‘narrow-billed tody [bird]’ (HCED). ◄ Orig. inc., voc. des îles. Cf. GFr 199-200 et Jansen 2012b, 103-104 : Les dictionnaires étymologiques et d’autres ouvrages de référence considèrent l’origine du mot colibri comme obscure. Les premières attestations se trouvent dans les textes relatifs à la région caribéenne (Bouton 1640 ; Rochefort 1658 ; Biet 1664 ; Breton 1665), mais le terme n’est documenté ni en taïno, ni en caraïbe insulaire ou dans les langues caraïbes du continent (le galibi inclus). […] Cependant, dans plusieurs langues d’Amérique du Sud, il existe des formes phonétiquement semblables avec la signification d’‘oiseau’ (cf. par exemple karypyra ‘oyseau’, mot tupi attesté chez Claude d’Abbeville (1614 […]), ou kodibio ‘bird’ dans le lokono [langue arawak] moderne. Vu que le mot s’emploie au XVIIe siècle exclusivement dans la littérature coloniale française de la région Antilles / Guyane, il est probable qu’il ait été emprunté à une langue indigène sur les côtes du continent sudaméricain. ALPA 127, comm. : En Guadeloupe, on ajoute mè – de sens inconnu, car on ne voit pas le rapport avec la mer – à plusieurs noms d’oiseaux (foufou mè, kolibri mè, sikriye mè). DECA\nonfranK-revu-1.pdf – version provisoire – 12.08.2015 58 kòlijann n. ‘collision’ StLuc. kòlijann ‘collision’ (JMo). ◄ Angl. collision. kolimò n. ‘variété de crabe’ gua. kolimò ‘variété de crabe’ (LMPT) ; kòlòmò ‘crabe non identifié’ (ALPA 162/8). ◄ Orig. inc. Rapport avec colimaçon ? kolipòt n. ‘fougère’ gua. kolipòt ‘fougère parasite’ (LMPT). ◄ Orig. inc. kòlmann n. ‘lampe à verre’ haï. kòlmann ‘Coleman gas lamp’ (HCED ; ALH 724/2) ; ► haï. lanp kòlmann ‘Coleman gas lamp’ (HCED). ◄ Marque Coleman. kòlmòzò adj. ‘faible’ haï. kòlmòzò ‘weak, flabby’ (HCED). ◄ Orig. inc. kolo nom propre ► M-G sou kolo ‘anciennes pièces de bronze, Louis XV de 5 sols et 10 sols "Colonies Françaises" surchargée au poinçon : "R.F."’ (T/B ; MBa). ◄ Nom propre Collot. MBa : Frappées d’un coup de poinçon R. F. au début de la Révolution sous le gouverneur Collot (Georges-Henri-Victor Collot, gourerneur de la Guadeloupe de 1792 à 1794). kologn n. ‘eau de Cologne’ lou. kologn ‘eau de Cologne’ (DLC). ► lou. lo d kòlogn ‘eau de Cologne’ (DLC) ; haï. o(d)kolóy ‘id.’ (HCED). ◄ Angl. cologne ‘eau de cologne or similarly scented toilet water’ (COED) ; fr. eau de Cologne. kolokoto n. ‘collet-monté’ mart. kolokoto ‘collet-monté’ (RCo) ◄ Orig. inc. koloman n. ‘esp. de crabe’ M-G koloman ‘crabe chouvalièt’ (MBa) ◄ Orig. inc. kolonbo n. ‘curry ; plat créole’ ant. kolonbo ‘poudre de kari ; plat de viande épicé au kari’ (RGe colombo) ; gua. kolonbo, kolonmbo ‘ragoût indien au curry, colombo’ (LMPT ; T/B) ; M-G kolonbo ‘épice appelée ailleurs curry ; plat préparé avec cette épice’ (MBa) ; mart. kolonbou ‘mets créole’ (EJo 95) ; guy. kolonbo ‘"colombo", plat à base de viande ou poisson aromatisé au curry’ (GBa) ; ► gua. poud a kolonbo ‘poudre à colombo (poudre fabriquée avec du riz [sic], du safran, du poivre, des grains de moutarde, de la coriandre, de l’anis, de la girofle et du fenu grec)’ (LMPT). ◄ Orig. inc., orig. indienne probable. EJo 95 : « Le Colombo et le Carry, deux mots venus de l’Inde avec les émigrants hindous et en grand usage aux Antilles, les noms viennent évidemment d’un des dialectes de l’Inde, probablement le tamoul ». Rapport avec tamoul kala ‘mélanger’ ? → kolbou ? kolonng n. ‘flânerie’ StLuc. kolonng ‘dawdling, stalling, wasting time’ ; fè kolonng, ni kolonng ‘to dawdle, to stall, to delay, to waste time’ (KD). ◄ Orig. inc. kolorad n. ‘esp. d’arbre’ DECA\nonfranK-revu-1.pdf – version provisoire – 12.08.2015 59 haï. kolorad ‘Guiana chestnut tree, provision tree’ (HCED). ◄ Nom géogr. Colorado ? koloy n. ‘kérosène’ lou. koloy ‘kérosène, pétrole lampant’ (DLC). ◄ Orig. inc. kòlpwès n. ‘produit pour défriser les cheveux’ StLuc. kòlpwès, kolpwèf, koulpwès ‘cold-press (produit pour défriser les cheveux)’ (ALPA 332) ; kòlpwès ‘cheveux défrisés à l’aide de cold-press’ (ALPA 404/42). ◄ Angl. cold-press kòlslo n. ‘salade de chou’ haï. kòlslo ‘coleslaw’ (HCED). ◄ Angl. coleslaw. kolson n. ‘hopital psychiatrique’ mart. kolson (rare) ‘hopital psychiatrique’ (RCo) ◄ Colson, hôpital psychiatrique situé sur les hauteurs nord de Fort-de-France, au quartier de Balata (RCo kolson1) kòlvèt n. ‘conduit souterrain’ StLuc. kòlvèt ‘culvert, underground drain’ (KD) ◄ Angl. culvert ‘conduit souterrain’ (HSD). komabo interj. ‘oh là là !’ haï. komabo, konmabo koumabo, kounmabo, kounmabi ‘wow ! [exclamation of admiration]’ (HCED). ◄ Orig. inc. → kòmanman, komali n. ‘danses hindouistes’ mart. komali ‘choréographie des danses pratiquées dans les cérémonies hindouistes’ (RCo). ◄ Orig. indienne. Peut-être rapport avec malayalam kōmāḷi ‘jester’ ; kōmāḷan ‘jesting’ (Burrow / Emeneau 2222). kòmanman interj. ‘zut !’ haï. kòmanman, konmanman, koumanman ‘wow !; darn it !’ ; koumanman ou (vulg.) ‘fuck you !’ (HCED). ◄ Orig. inc. Peut-être le sens est ‘… sexe de ta mère’, cf. komabo, kolangèt manman ou ‘fuck your mother’ (→ P. I. languette). Un argument en faveur de cette hypothèse est « l’injure typiqe martiniquaise » kyou manman-ou / papa-ou ‘le cul de votre mère / votre père’ (EJo 48) et tjoutjout manman’w ‘le cul de ta mère’ (RCo). Nous avons classé ces expressions dans la P. I sous cul, attesté avec le sens ‘ensemble des fesses, de l’anus et des parties sexuelles ; vagin’ à Paris (FEW 2, 1506a). Il semble que toute une série d’interjections fantaisistes ait été formée à partir du modèle koumanman ‘cul de ta mère’. komapiston interj. haï. komapiston, koumapiston, konmabisto ‘wow !, my goodness ! [exclamation of surprise]’ (HCED). ◄ Orig. inc. → kòmanman. komatiboulout interj. haï. komatiboulout, koumatiboulout, koumtchouboulout, komatyouboulout, koumakwisboulit, kòmatimòlmèk ‘wow ! [exclamation of surprise]’ (HCED). ◄ Orig. inc. → kòmanman. kòmèltèk interj. haï. kòmèltèk ‘oh gosh ! wow !, darn it !’ (HCED). ◄ Orig. inc. → kòmanman. komik n. ‘bande dessinée’ ► haï. ti komik ‘cartoon’ (HCED). DECA\nonfranK-revu-1.pdf – version provisoire – 12.08.2015 60 ◄ Angl. comic strip ‘bande dessinée’ (HSD). kòminiti n. ‘voisinage’ StLuc. kòminiti ‘voisinage’ (ALPA 236/40). ◄ Angl. community ‘communauté’ (HSD). kòmiti n. ‘comité’ ► StLuc. kòmiti sannta ‘mairie’ (ALPA 239/43). ◄ Angl. Committee centre (ALPA 239 comm.) komokyèl n. ‘bêtise’ haï. komokyèl ‘bullshit, nonsense’ (HCED). ◄ Orig. inc. JPCh : Peut-être de comme auquel, cf. dontauquel → dont (P. I). konbèlann n. ‘truc’ haï. konbèlann, kanbèlann ‘trick device [for theft of electricity, setting back odometer reading, inserting water into gasoline, etc.] ; siphon, hose used to siphon’ ; fè konbèlann ‘to make do, use a makeshift device’ (HCED). ◄ Orig. inc. konbi n. ‘fête’ haï. konbi ‘fête’ (ALH 1239/20). ◄ Orig. inc. ALH 2, 548 : Peut-être une forme tronquée de [kõbit] < esp. convite ‘invitation’. konbit n. ‘association de travail’ haï. coumbite ‘réunion de paysans pour travailler en commun ; société coopérative agricole de prestation en nature’ (Faine) ; konbit, konbi, koumbit, kounbit ‘collective rural work, cooperative peasant work team for clearing land and havesting, etc.’ (HCED ; ALH 1393) ; ‘intrigue’ (HCED). ◄ Esp. amér. convite (Ven.) ‘acuerdo entre dos personas para solucionar un problema’ ; (Ven.) ‘reunión de trabajadores que prestan sus servicios a cambio de comida’ ; (Guat., Bol.) ‘fiesta pública de tipo popular en la que los participantes, disfrazados, bailan y recorren las calles’ (DA) ; convite (Col., Ven.) ‘reunión de trabajadores que prestan su servicio ganando sólo la comida’ (Malaret). ALH 2, 616 : Moral (1978, 190), qui propose l’étymon espagnol, indique que le mot semble avoir été « assez récemment introduit en Haïti, peut-être seulement au début de ce siècle, sous l’influence de l’émigration des coupeurs de cannes à Cuba ou en République dominicaine ». Nous remarquons que le mot est rarement mentionné dans le Sud. konbòs n. ‘femme complice…’ ant. konbòs ‘femme complice d’une autre, ou femme amoureuse du même homme qu’une autre’ (RGe conbŏs) ; gua. id., konbòch ‘rival(e)’ (LMPT) ; StLuc. konbòs ‘rival for a man’s attention’ (KD) ◄ Orig. inc. kondong n./adj. ‘indigeste’ ant. kondong ‘gâteau mal pétri, non levé, lourd, indigeste’ (RGe) ; gua. id., gondong ‘bourratif, indigeste ; rustre, grossier, vulgaire, sans finesse’ (LMPT). ◄ Orig. inc. konfyòl n. ‘complice’ haï. konfyòl ‘accomplice, partner ; henchman’ (HCED). ◄ Orig. inc. Rapport avec → konfyolo. konfyolo n. ‘complot’ haï. confiolo ‘complot, machination, cabale, brouillamini’ (Faine) ; konfyolo ‘shady dealing, conspiracy’ ; fè konfyolo ‘to plot, scheme’ ; nan konfyolo ‘in cahoots’ (HCED). ◄ Orig. inc. D’origine esp. d’après Faine (confio + lo) Rapport avec → konfyòl. konga n. ‘esp. de tambour’ haï. tanbou konga ‘conga drum’ (HCED konga). DECA\nonfranK-revu-1.pdf – version provisoire – 12.08.2015 61 ◄ Esp. amér. conga (Cuba, PR ‘danza popular de origen africano, que se ejecuta por grupos colocados en fila doble y al compás de un tambor’ ; (Cuba) ‘tambor de forma cónica y de unos 70 cm de altura, empleado especialmente para acompañar música folclórica y jazz’ ; (PR) ‘tumba, tambor’ (DA) ; conga (coloq. juv.) ‘reunión social o fiesta, especialmente en la que se baila’ (DicVen). NPR : conga (1937, mot esp. des Antilles) ‘danse cubaine d’origine africaine à quatre temps, avec trois pas rectilignes et le quatrième en diagonale ; tambour allongé aux sonorités sourdes d’origine cubaine’. Laman ./., Swartenbroeckx ./. konglaw n. ‘esp. d’oiseau’ haï. konglaw ‘esp. d’oiseau, Jacana spinosa’ (ALH 1952/7 avec ?). ◄ Orig. inc. ALH 2, 832 : variante probable de "kongla" ou grankola" (Aramus guarauna). kongo n. ‘nègre’ lou. kongo, kango, konng (péj.) ‘nègre ; mocassin (esp. de serpent venimeux) ; congo (nom d’une danse)’ (DLC) ; haï. congo ‘tambour conique ; danse nègre ; certain genre de divertissement carnavalesque appelé aussi Rara ou Laloidit’ ; ‘bigarré, de couleurs criardes’ (Faine 316) ; ‘rite vaudou, le plus important après le rada’ (C-SSur) ; Kongo ‘important voodoo rite ; troupe or "nation" of voodoo spirits, now usu. combined with Petwo services ; voodoo dance of minimal foot movement but with sudden violent turns’ (HCED ; BHe 249) ; kongo yo ap bay payèt ‘sexually suggestive dance where men and women form separate lines [voodoo]’ ; kongo ‘hick, yokel, hayseed ; migrant cane cutter’ (HCED) ; ant. id. ‘appellation ironique du nègre fruste du teint très noir’ (RGe congo) ; gua. id. ‘du Congo ; rustre’ (LMPT) ; id., konngo ‘id., sauvage, personne au teint très noir’ (T/B) ; mart. kongo ‘congolais’ (EJo 173) ; ‘(arch.) costume de carnaval’ ; (arch.) ‘travailleur sous contrat originaire du Congo’ (RCo) ; ‘personne à la peau très noire et aux traits négroïdes’ (RCo ; ALPA 380/27) ; guy. id. ‘rustre, sauvage’ (GBa) ; ► gua. kongrès ‘femme, nana ; type de négresse’ (LMPT) ; ► haï. kongo-dous ‘libellule’ (ALH 1909/3) ; kongo fran ‘older form of Kongo rite dance’ (HCED) ; ► gua. mas-a-kongo ‘déguisement de carnaval : le personnage est enduit de sirop noirci’ (LMPT) ; M-G nèg kongo, moun kongo ‘sous-entendu : "congolais !", insulte grave équivalent à "non civilisé, sauvage"’ (MBa) ; haï. pois congo ‘produit alimentaire de très grande consommation en Haïti, Cajanus indicus’ (Faine 316) ; tri. pwa kongo ‘pois d’Angole’ (ALPA 51, 54) ; gua. soup a kongo ‘potage fait avec plusieurs légumes locaux’ (EJo 95). ◄ Orig. afric. Kikongo ki-kongo ‘langue congolaise ; le congolais ; usages, habitudes, mœurs, danses, etc. des bakongo ; kóngo ‘esp. de haricots grimpants’ (Laman). Gibt es auch kongo ohne Präfix (abgesehen von den Bohnen) ? Cf. aussi esp. et port. congo. RCo : « Le Congo est la reproduction exacte du costume que les Nègres portent sur les plantations.[…] » Gua. kongrès est une suffixation d’après le modèle de nègrès, bougrès ‘femme’, kabrès ‘métisse’. kongolyo n. ‘petit iule’ ant. kongolyo, kòkòlò ‘petit iule annelé, rouge ou noirâtre, qui s’enroule en spirale dès qu’on le touche, et qui dégage une mauvaise odeur’ (RGe congolio, cǒcǒlǒ) ; gua. id. ‘iule’ (LMPT ; T/B) ; ‘amour à la sauvette’ (LPMT) ; fè kòkòlò ‘coucher (avec une femme) dans des conditions plus ou moins précaires, ou furtivement ; avoir des relations sexuelles (euphémisme)’ (T/B) ; M-G kongolyo, kokolo ‘mille-pattes d’environ 10 centimèters de long au corps cylindrique et aux très nombreuses pattes fines’ (MBa) ; mart. kongolyo ‘iule (bestiole de couleur rouge foncé ressemblant au mille-pattes)’ (RCo). ◄ Orig. inc. D’après RCo d’orig. afric. DECA\nonfranK-revu-1.pdf – version provisoire – 12.08.2015 62 kongoro n. ‘casserole’ guy. kongoro ‘vieille casserole servant à préparer les tisanes’ (GBa). ◄ Orig. inc. kongosal adj. ‘litigeux’ tri. congosal ‘litigious, quarrelsome’ (JTh 32). ◄ Orig. inc. Dérivé de congo ? congo sale ? konkon n. ‘esp. de pain’ haï. konkon ‘kind of bread’ (HCED). ◄ Orig. inc. konkonbwèt n. ‘intrigue’ haï. konkonbwèt, konkonbrèt ‘intrigue, scheming’ ; nan konkonbwèt ‘to join s.o. in scheming’ (HCED). ◄ Orig. inc. JPCh : En rapport avec les sens figuratifs de concombre ‘curieux’, ‘bête’ ? konkonnen adj. ‘tordu’ guy. conconnin ‘tordu’ (RGe). ◄ Orig. inc. konkwit adj. ‘concret’ ; n. ‘béton’ StLuc. konkwit adj. ‘actual, real’ ; n. ‘concrete’ (JMo). ◄ Angl. concrete adj. ‘concret’ ; n. ‘béton’ (HSD). konma2 n. ‘esp. de chapeau’ haï. konma ‘top hat ; derby hat’ (HCED). ◄ Orig. inc. konma2 n. ‘virgule’ StLuc. konma ‘comma’ (JMo). ◄ Angl. comma ‘virgule’. konmèt v. ‘commettre, confier’ StLuc. konmèt, konmi ‘to commit, to perpetrate ; to empower, to confide’ ; konmi dan memwa-ou ‘to commit to memory, to learn by heart’ (JMo ; KD). ◄ Calque de l’angl. to commit ‘confier, remettre, commettre’ (HSD). konmou n. ‘palmier…’ guy. comou [konmou] ‘grand palmier grégaire de la forêt primaire, Oenocarpus bacaba’ (GMJP 197) ; komou ‘graine d’un palmier sauvage comestible fournissant un lait très apprécié’ (GBa). ◄ Orig. amérind. Kali’na kumu ‘Oenocarpus bacaba’ (GMLP 197). konnen n. ‘citron’ dom. konnen ‘citron’ (ALPA 73/23). ◄ Orig. inc. konnsèt n. ‘consert’ StLuc. konnsèt ‘concert, drama ; dramatic show’ (JMo). ◄ Angl. concert. konnu n. ‘esp. d’arbre’ lou. konnu, konu, koni, kanni ‘microcoulier de Virginie’ (DLC). ◄ Orig. inc. konoko n. ‘short’ gua. konoko ‘short large, bermuda’ (LMPT) ; M-G id. (peu usité) ‘pantalon trop court’ (T/B ; MBa) ◄ Orig. inc. konpa ‘?’ ► haï. fèy konpa ‘esp. d’arbre,Thespesia populnea’ (ALH 1711/7). ◄ Orig. inc. Fr. compas ne serait pas motivé car les feuilles de l’arbre ont la forme d’un cœur. DECA\nonfranK-revu-1.pdf – version provisoire – 12.08.2015 63 konpitè n. ‘ordinateur’ haï. konpitè, konpyoutè ‘computer’ (HCED) ; StLuc. konpyouta ‘id.’ (KD). ◄ Angl. computer ‘ordinateur’. konpradò n. ‘revendeur’ haï. konpradò ‘middleman, commercial intermediary’ (HCED). ◄ Esp. comprador ‘acheteur, chaland, marchand’ (DEF). konran adv. ‘ainsi’ guy. konran ‘ainsi, comme cela’ (GBa). ◄ Orig. inc. Fr. comme + ? konsèvativ n./adj. ‘conservateur’ ► StLuc. konsèvativ ‘conservative, unwilling to make sudden changes’ ; ‘ a person who is conservative in his tastes and habits’ (JMo). ◄ Angl. conservative. konskripte v. ‘enrôler’ lou. konskripte ‘appeler sous les drapeaux’ (DLC). ◄ Angl. to conscript ‘enrôler, engager (des troupes) par la conscription’ (HSD). konswèl n. ‘consolation’ tri. konswèl ‘consolation, remedy’ (JTh 22). ◄ Esp. consuelo ‘consolation’ (DEF). kontwi n. ‘campagne’ tri. kontwi ‘campagne’ ; yon moun ki sòti adan an kontwi ‘une personne qui sort d’une campagne, un péquenaud’ (ALPA 566). ◄ Angl. country. konvalen n. ‘danse ancienne’ ant. konvalen ‘danse ancienne d’origine africaine mimant une lutte à mort’ (RGe convalin) ◄ Orig. inc. konze n. ‘traître’ haï. konze ‘traitor’ (HCED). ◄ Orig. inc. kò òk onom. ‘croassement’ haï. kò òk ‘caw [sound of crow]’ (HCED). ◄ Onomatopée. kòp n. ‘tasse’ lou. kòp ‘tasse’ (DLC). ◄ Angl. cup. kopal n. ‘esp. d’arbre, Liquidambar styraciflua’ ♦ Québec « Il y a d’vne gomme qui se nomme copal, qui sort d’vn arbre qui est comme le pin ; ceste gomme est fort bonne pour les goustes et les douleurs » (Champlain 1599 dans GFr 207) ; ♦ Lou. « quantité de très beaux arbres de plusieurs especes. Il y en a une à laquelle M. de La Salle avoit donné le nom de Copal » (Joutel 1688 dans GFr 207) ; lou. kopal ‘copal, Liquidambar styraciflua’ (DLC). ○ Fr.lou. copal, copaille ‘sweet gum tree ; any of the various species of gum trees’ (DLF). ◄ GFr 206-207 : Náhuatl, aztek copalli, transmis aux français de l’Amérique du nord par l’espagnol ou il est attesté depuis 1532. Le terme désigne d’abord la résine que sert d’encens, ensuite aussi l’arbre (v. la citation ci-dessus). – FEW 20, 65. koramin n. ‘digitaline’ haï. koramin ‘digitalis’ (HCED). ◄ Médicament Coramin. korejidò n. ‘homme sévère’ haï. corrégidor ‘homme très sévère’ (Faine). DECA\nonfranK-revu-1.pdf – version provisoire – 12.08.2015 64 ◄ Esp. corregidor, terme qui désignait anciennement un magistrat équivalent à peu près à un préfet (Faine). korektòm n. haï. korektòm ‘key for grading [papers, exams, etc.]’ (HCED). ◄ Orig. inc. Angl. (?) correctum ? koreyi adj. ‘mal élevé’ lou. koreyi ‘malpoli, mal élevé’ (DLC). ◄ Orig. inc. DLC : Used by Cajuns to refer derogatorily to white Creole speakers. this is a ‘fighting word’ which may be responded to with blows if used in face to face interactions. kòri n. ‘curry’ StLuc. kòri ‘curry’ (KD). ◄ Angl. curry. korich n. ‘coq’ lou. korich, kòrich ‘coq’ (DLC). ◄ Orig. inc. korone n. ‘esp. de coquillage’ mart. korone ‘esp. de coquillage’ (ALPA 150/37). ◄ Orig. inc. korosòl n. ‘fruit, Annona muricata’ ♦ Ant. « Le Momin, est un Arbre qui croist de la grosseur d’un Pommier, & porte un gros fruit de même nom que luy. Il est vrai que les insulaires l’appellent ordinairement Corosol, à cause que la graine de ceus qui se voyent parmy eus, à esté apportée de Corasol, qui est une Ile tenüe depuis un long tems par les Hollandois, qui y ont un bon fort, & une ample colonie. […] Le fruit ressemble à un petit Cocombre qui n’est point meur. » (Rochefort 1658, 51) ; « Le Corosol n’a point d’autre nom parmy nous, que celuy d’vne Isle habitée par les Holandois, de laquelle il nous a esté apporté depuis quelque temps. […] Le fruict est gros comme vn melon, vn peu pointu, & recourbé par le bout d’en-bas » (Du Tertre 1667/71-2, 177) ; « L’arbre que les François appellent Corossolier & son fruit corossol, se nomme Guanabo chez les Espagnols, Cachiman ou Monin chez quelques autres Européens qui habitent l’Amérique ; pour moi je croi que le Corossolier est une des trois especes de Cachiman que l’on trouve aux Isles. Les François qui en trouverent beaucoup de cette espece en une Isle Hollandoise près de la côte de Carac, appellée Curacao ou Curasso, ou Corossol par corruption, & qui en apporterent l’espece aux Isles Françoises, lui ont donné le nom de cette Isle au lieu du sien propre, soit qu’ils ne le sçussent point, soit pour quelqu’autre raison qui n’est point venuë à ma connoissance. » (Labat 1722-3, 86). haï. corosol ‘fruit à peu près semblable au cachiman, ou cœur de bœuf, mais meilleur, et très-rafraîchissant’ (SDu 306) ; kowosòl, kòwòsòl ‘soursop, corossol’ (HCED) ; ant. korosòl ‘gros fruit juteux de la famille des anones à épines molles’ (RGe corossol) ; gua. korosòl, kòròsòl, kowosòl ‘corossol (fruit tropical : Annona muricata)’ (LMPT ; T/B), kòròsòl ‘poisson non identifiè’ (T/B) ; M-G korosol ‘fruit du corossolier’ (MBa) ; mart. kosòl, kowosòl ‘corossol, Annona muricata’ (EJo 275 ; RCo) ; StLuc. kòsòl ‘id.’ (JMo ; KD) ; guy. korosol ‘corossol (fruit et arbre)’ (GBa) ; ► gua. kòròsòl-a-chyen ‘"corossol-à-chien", fruit non comestible de Matelea maritima’ (T/B) ; M-G korosol a chyen ‘id.’ (MBa) ; gua. korosòl doudous ‘esp. de corossol sucrée’ (RGe) ; haï. kowosòl granbwa (< grand bois) ‘wild soursop, blackbark, blak mahoe’ ; kowosòl mawon ‘pond apple tree, monkey apple tree, corkwood tree’ ; kowosòl zonbi ‘mountain soursop’ (HCED) ; ► gua. chyen kòròsòl ‘chien créole, chien bâtard, corniaud’ (LMPT) ; mart. doudou korosòl ‘esp. de corossol sucrée’ (RGe) ; gua. pye kòròsòl ‘corossolier, Annona muricata’ (T/B) ; M-G pye korosol ‘id.’ (MBa) ; mart. pye korosòl ‘id.’ (EJo 275). DECA\nonfranK-revu-1.pdf – version provisoire – 12.08.2015 65 ◄ Orig. inc. GFr 211-212 : L’origine du mot corosol est controversée : 1° corosol serait une « corruption » du nom de l’île de Curaçao, dont l’étymologie est également incertaine. Rochefort, Du Tertre et Labat ont accepté cette solution [v. les citations ce-dessus]. 2° L’éditeur des Œuvres de Champlain, l’abbé Larverdière, a proposé de rapprocher le terme « Anona muricata ou Corossol » mentionné par Champlain de l’esp. corazón « ainsi nommé de la forme du fruit » (Œuvres I, 15, note 5). Le fait qu’un tel rapport ne soit pas évoqué dans la littérature espagnole parle contre cette étymologie, et il est douteux que le fruit ait vraiment une ressemblance frappante avec un cœur. D’après Rochefort, « ce fruit ressemble à un petit cocombre ». Peut-être d’origine caraïbe, cf. Courtz 449 urusuru ‘Annona muricata’, 299 koro ‘gourd, calabash’. kòskay n. ‘mets’ ant. koskay ‘prépartion bourrative, mélange de sirop, de farine de manioc et de jus de citron ou de lait ; variété d’igname, plus communément connue sous le nom de groscaÿ’ (RGe coscaÿ) ; StLuc. kòskay ‘mixture of farine and syrup’ (JMo). ◄ Orig. inc. koskèl n. ‘objet de risée’ tri. koskèl ‘laughing stock’ (JTh 22 cosquèl). ○ E/CTT cosquel ‘in loud, garish or mismatched colours or in garish bad taste’ (Winer). ◄ Esp. cosquillas ‘chatouillement’ (DEF). kòs1 n. ‘côte’ dom. kòs ‘côte’ (ALPA 3). ◄ Angl. coast ‘côte’ (ALPA 3 comm). kòs2 n. ‘sortilège’ dom. kòs ‘sortilège’ (ALPA 594/24). ◄ Angl. curse ‘malédiction’ (ALPA 594 comm.) kòsmòtcho n. ‘fainéant’ haï. kòsmòtcho ‘idler, loafer, slacker’ (HCED). ◄ Orig. inc. kòt n. ‘quart de gallon’ StLuc. kòt ‘quart’ (KD) ◄ Angl. quart. kotè n. ‘plat cérémoniel…’ mart. kotè ‘plat cérémoniel hindouiste à base de lentilles ou de pois’ (RCo). ◄ Orig. indienne. D’origine tamoule selon RCo, peut-être du tamoul koṭṭai ‘seed, nut, fruit’ (Burrow / Emeneau 2069). kòtè n. ‘plaie incurable’ gua. kòtè ‘plaie incurable, plaie purulente’ (LMPT). ◄ Orig. inc. kotèks n. ‘serviette hygiénique’ haï. kotèks ‘sanitary napkin’(HCED). ◄ Marque Kotex (« a brand of feminine hygiene products », Wikipedia). kotich n. ‘sandale’ tri. kotich ‘sandal, mocassin’ (JTh 20 ; ALPA 450 comm.) ◄ Esp. amér. (Col., Ven.) cotiza ‘sandalia rústica con la suela de cuero y la parte superior de lona o tejida’ (DA). kotobre n. ‘esp. de poisson’ gua. kotobre ‘esp. de poisson d’eau douce, Eliotris pisonis’ (T/B) ; M-G kotobwe ‘id.’ (MBa). ◄ Orig. inc. kòtòf n. ‘côte’ DECA\nonfranK-revu-1.pdf – version provisoire – 12.08.2015 66 haï. kòtòf ‘rib’ (HCED). ◄ Orig. inc. De côte + coffre ? kòtòk adv. ‘sur le champ’ ant. kòtòk : peye kòtòk ‘payer sur le champ en espèces sonnantes’ (RGe cŏtŏc) ; gua. kòtòk ‘d’accord, comme on le souhaite’ (LMPT) ; ► gua. kòtòk-kòtòk ‘cahin-caha, d’une manière saccadée (pour la démarche)’ (LMPT) ◄ Onomatopée. kotomili n. ‘mélange de coriandre et de riz’ – DECOI II kotomili mart. kotomili ‘mélange de coriandre et de riz blanc grillé utilisé dans les cérémonies hindouistes’ (RCo). ◄ Orig indienne.Tamoul kottomalli ‘coriandre’ (TamLex 1147). Le mot est attesté avec le sens de ‘coriandre’ dans les créoles de l’O.I. kou adj. ‘faisandé’ ant. krou, kou ‘faisandé, gâté (s’applique à la viande ou au poisson)’ (RGe crou) ; gua. kou ‘id.’ (EJo 100) ; ‘gâté, avarié’ (LMPT), ‘avarié (poisson)’ (T/B) ; mart. id. (arch.) ‘avarié, gâté (se dit uniquement du poisson)’ (RCo) ; guy. id. ‘avarié’ (GBa) ◄ Orig. inc. → ko ‘gâté’. kouanne ‘esp. de poisson’ StLuc. kouanne ‘nom de poisson’ (ALPA 134/43). ◄ Orig. inc. kouban n. ‘mot dépourvu de sens’ haï. kouban, koubann ‘nonsense word in children’s game, analogous to English counting rhymes’ (HCED). ◄ Orig. inc. koubari n. ‘esp. d’arbre, Hymenaea courbaril’ ◄ Mart. « les arbres appellez courbaris portent vn fruict assez long, plat & dur ; il y a au dedans auec la graine comme de la poussiere, qui a entierement le goust de pain d’espice, & nos Frãçois lors qu’ils habiterent l’isle dans leur disette y eurent recours » (Bouton 1640, 65) ; gua. koubari(l) ‘courbaril, Hymenaea courbaril’ (LMPT ; T/B) ; M-G kourbaril ‘id.’ (MBa) ; mart. courbaril ‘Courbaril diphylle’ (EJo 275), koubaril ‘id.’ ; ‘variété de coq de combat’ (RCo) ; StLuc. koubawi ‘locust-tree ; coubaril tree, which has hard wood and big pods like horns’ (JMo ; KD) ; guy. koubaril ‘courbaril’ (GBa). ◄ Orig. amérind., voc. des îles. Friederici 1932, 38 ; GFr 216 et Renaut-Lescure 1999, 261 : caraïbe insulaire caóurobali ‘arbre (sp.), Hymenaea courbaril’, attesté plusieurs fois dans les dictionnaires du Père Breton, chez Rochefort 1658 et Du Tertre 1667. – FEW 20, 65 ; Jansen 2012b, 94-95. kouboulin n. ‘course’ gua. kouboulin ‘course’ ; fè kouboulin ‘faire la course, rivaliser’ (LMPT). ◄ Orig. inc. Probablement rapport avec fr. bouline ‘voile qu’on met de biais pour recevoir le vent de côté’ (Nic 1606–Temes 1693) […] alle à la bouline ‘recevoir le vent de biais en mettant les voiles de côté avec des boulines’ (seit 1606) (FEW 15/1, 231a). Cependant, courre la bouline et courir la bouline sont attestés avec le sens de ‘subir un châtiment…’ (ibid.). kouchal adj. ‘détestable’ gua. kouchal ‘pas bon’ (LMPT) ; StLuc. id. ‘détestable ; nul ; médiocre’ (RCo) ; ► mart. kouchalite (néol.) ‘caractère détestable, nullité, médiocrité’ (RCo). ◄ Orig. inc. Selon RCo de l’angl. crucial, ce qui nous semble très douteux. koucho n. ‘esp. de potiron, Cucurbita moschata’ lou. koucho, kouchon, kouchan, kouchò ‘potiron à cou long, esp. de courge comestible, Cucurbita moschata’ (DLC). DECA\nonfranK-revu-1.pdf – version provisoire – 12.08.2015 67 ◄ Angl. cushaw ‘varieties of Cucurbita moschata’ (Webster’s). koudè n. ‘esp. de plante’ haï. koudè ‘morning glory [vine]’ (HCED). ◄ Orig inc. Fr. coup d’air ? koudoum n. ‘falaise’ StLuc. koudoum ‘cliff, precipice’ (KD). ◄ Orig. inc. koudyay n. ‘fête ; esp. de danse’ haï. koudyay, koudjay, kodyay ‘big celebration, large noisy festivities ; fast dance’ (HCED) ; ► haï. mereng koudyay ‘fast-tempo merengue’ (HCED). ◄ Orig. inc. kouk n. ‘domestique’ haï. kouk ‘servant’ (HCED) ; StLuc. id. ‘cook’ (JMo). ◄ Angl. cook ‘cuisinier’. kouko n. ‘esp. de serpent’ dom. kouko ‘esp. de serpent’ (ALPA 109). ◄ Orig. inc. koukou1 n. ‘calebasse évidée’ mart. koukou ‘fruit complètement mangé à l’intérieur par les oiseaux ou les rongeurs’ (Josephau 81) ; StLuc. id. ‘calabash plate’ (JMo) ; tri. id. ‘a calabash bored at the end and hollowed out’ (JTh) ; ► gua. koko-dlo ‘petite calebasse évidée, ouverte à la partie supérieure, à laquelle est parfois ajusté un manche’ ; mart. koukou-kalbas ‘id., mais habituellement doté d’une anse’ ; koukou chapo ‘chapeau sans bords’ (Josephau 81). ◄ Orig. afric. Igbo ŋkuku ‘récipient fait d’une calebasse’ Josephau 81, VERIFIER, Quelle ? – Baker 1993, 148. koukou2 n. ‘mets’ StLuc. koukou ‘dish from corn meal and ochro’ (JMo). ○ E/CTT coocoo, coucou, cucu ‘a dish usually made with grated corn or cornmeal, sometimes grated cassava, boiled with ochroes and butter’ (Winer). ◄ Orig. afric. Twi kukú, Yoruba kuuku ‘corn dumpling’ (Winer) ; Cassidy / Lepage cuckoo /kuku/ ‘corn dumpling’ VERIFIER, Quellen suchen. – Warner-Lewis 2003, 93. – Le terme a peut-être été transmis par la voie des créoles anglais de la Caraïbe. koukouli n. ‘esp. de poisson’ ► ant. koukouli gran fon ‘petit poisson de pêche’ ; koukouli plat ‘petit poisson de senne’ (RGe coucouli). ◄ Orig. inc. koukouloukou onom. ‘glouglou’ haï. koukouloukou ‘gobble of turkey’ (HCED). ◄ Onomatopée. koukouman ‘s’accroupir, être accroupi’ haï. koukouman (17), fè koukouman (20) ‘s’accroupir, être accroupi’ (ALH 488). ◄ Orig. afric. Kikongo kūnkama ‘être accroupi sur ses talons’, kōnkama être, rester assis, accroupi, blotti ; être replié sur soi-même (quand on a froid ou qu’on est seul, triste) (Laman ; Swartenbroeckx). koukoun n. ‘sexe de la femme’ haï. koukoun ‘woman’s genitals [euph.]’ (HCED ; ALH 317) ; ant. id. (ALPA 372) ; gua. id. ‘sexe de la femme’ (LMPT ; T/B ; MBa) ; guy. id. (GBa) ; ► mart. dekoukounaj ‘acte sexuel violent’ (RCo) ; gua. dekoukoune ‘prendre une femme avec violence’ (LMPT) ; mart. id. ; dekoukounè ‘homme qui aime faire l’amour DECA\nonfranK-revu-1.pdf – version provisoire – 12.08.2015 68 violemment’ ; gua. koukounèz ‘relatif au sexe féminin’ (T/B) ; lenbe koukounèz ‘(avoir le) cafard de ne plus pouvoir faire l’amour avec sa femme (qui l’avait quitté)’ (ALPA 475/08) ; ► mart. dlo koukoun ‘eau ayant servi à la toilette intime d’une femme et qui est censée attacher à jamais à cette dernière l’homme qui la boit (litt. eau de vagin)’ ; do-koukoun ‘vagin bombé’ ; lapo-koukoun ‘id.’ (RCo). ○ E/CTT kunkun ‘vagina, female genitals’ (possibly Kikongo bukuna ‘clitoris’) (Winer). ◄ Orig. inc. L’étymon kikongo bukuna ‘clitoris’ donné par Winer et Afrolex ne se trouve ni dans Laman ni dans Swartenbroeckx. JPCh signale que koukoun a la même structure que foufoun et pourrait s’expliquer par croisement avec con, → P. I foufounes et les formes qui figurent sur la carte 317 de l’ALH (« Le sexe féminin ») : bouboun, coucoun, foufoun, chouchoun (10). D’après JPCh « c’est probablement une formation expressive d’origine onomatopéique ». koukouroukou onom. ‘cocorico’ lou. koukouroukou ‘coucou !; cocorico’ (DLC). ◄ Onomatopée, mais peut-être à rattacher au fr. cocorico. koukouy1 n. ‘luciole’ ♦ Ant. « Mouche luisante, Cogouyou, cela se rapporte au Cocuyos d’autres Indiens » (Rochefort 1658, 525) ; haï. coucouye ‘insecte de la grosseur d’une cantharide, voltigeant la nuit, et jetant par ses yeux une lumière qu’on prendroit pour du phosphore’ (SDu 306) ; coucouille ‘ver luisant’ (Faine) ; koukouy, koukouj, kwikwi, kwikwiy, krikri (8) ‘luciole’ (HCED ; ALH 1902) ; ant. koukouy ‘ver luisant, mouche à feu’ (RGe coucouÿ) ; tri. koukouwi ‘luciole’ (ALPA 123) ; kar. soukouyan, kouianya [kuiãja] ‘id.’ (ALPA 123/48). ◄ Orig. amérind., voc. des îles. Breton 1665/1892, 173 : cógouyou, mouche luisante. GFr 198 : arawak des îles, caraïbe insulaire et de terre ferme cocúyo, cucuyo, cucullo ‘big glow-worm of the West Indies’, transmis au français par l’espagnol où il est attesté depuis 1535. – Les formes kar. soukouyan et kouiyanya (synonyme kariwaya) restent à expliquer. koukouy2 n. ‘esp. de plante’ haï. koukouy, koukwi ‘kind of plant’ (HCED). ◄ Esp. amér. cocui, cocuy ‘maguey, agave’ (Neves) ; cocuy, cucuy ‘agave o pita’ ; ‘nombre genérico de los agaves, plantas amarilidáceas’ (Santamaría) ; cocui (Ven.) ‘pita, cocuisa, agave’ (Malaret). koul1 adj. ‘cool ; frais’ haï. koul ‘cool, loose, hip’ (HCED) ; StLuc. id., i koul ‘il fait frais’ (ALPA 23/40). ◄ Angl. cool. koul2 n. ‘groupe’ dom. on koul moun ‘un groupe de gens’ (ALPA 266/26). ◄ Orig. inc. ALPA 266 comm. : d’origine obscure. – Peut-être du fr. un coup de monde ? koulannann n. ‘chien de fusil’ gua. koulannann : a la koulannann ‘en chien de fusil’ (T/B). ◄ Orig. inc. Kouligann nom d’une marque ► haï. dlo Kouligann, dlo Kiligann ‘Culligan water’ (HCED). ◄ Culligan water softerners, nom d’une marque (Internet). koulin n. ‘machette’ haï. koulin ‘long, narrow machete’ (HCED ; ALH 1597). ◄ Marque déposée Collins (HCED). koulirou n. ‘esp. de poisson’ haï. koulouwou ‘round scad [fish]’ (HCED) ; ant. koulirou ‘coulirou, petit chinchard’ (RGe coulirou) ; gua. id. ‘"coulirou" (poisson), Selar crumenophthalmus’ (T/B) ; M-G id. ‘esp. de petit poisson proche de la sardine’ (MBa) ; mart. id. ‘Trachurops DECA\nonfranK-revu-1.pdf – version provisoire – 12.08.2015 69 crumenophthalmus’ (EJo 33) ; StLuc. kouliwou ‘jackfish’ (JMo) ; kiliyou, kiliwou ‘poisson non identifié’ (KD ; ALPA 134/42). ◄ Orig. amérind., voc. des îles. Breton 1665/1892, 71 : Coúlirou, est vn petit poisson, dont les Sauuages sont bien friands. – Renault-Lescure 1999, 261 : en caraïbe insulaire coúlirou ‘poisson sp., Selar crumenophthalmus’. Ibid. 261 : En français des Antilles coulirou, en créole koulirou. – Jansen 2012b, 94-95. koulivikou1 n. ‘esp. d’échassier’ ant. kolavikou, koulivikou ‘échassier au cou raide et au long bec, annonciateur de temps pluvieux’ (RGe colavicou) ; mart. koulivikou ‘échassier’ (EJo 31). ◄ Orig. inc. D’après EJo d’origine caraïibe. – RGe : Selon la légende, "il refusa de lever la tête vers le ciel pour remercier le créateur, comme le font tous les volatiles après chaque gorgée, en se désaltérant". La punition ne se fit pas attendre. Rendu imfirme, ne pouvant boire au courant de l’eau, il fut condamné à attendre qu’il pleuve pour assouvir sa soif. koulivikou2 n. ‘couleuvre’ mart. koulivikou ‘couleuvre’ (RCo) ◄ Orig. inc. RCo : caraïbe. – Rapport avec le précédent ? kouloukong ‘lesbienne’ haï. kouloukong ‘lesbienne’ (ALH 627/15). ◄ Orig. inc. koulout n. ‘pénis’ haï. koulout ‘penis’ ; ‘cheap person’ (HCED) ; ► haï. ti koulout ‘weenie’ ; ‘rogue, scoundrel’ (HCED). ◄ Orig. inc. → kounout ‘pénis’. koumate n. ‘esp. d’arbre, Byrsonima crassifolia’ guy. koumate ‘esp. d’arbre, Byrsonima crassifolia ; plusieurs arbres tinctoriaux sevant à teindre les calebasses’ (GMJP 428-429). ◄ Orig. inc. koumbe ‘?’ ► haï. baton koumbe ‘spinal column’ (HCED). ◄ Orig. inc. koun1 n. ‘esp. de danse’ haï. koun ‘kind of dance’ (HCED). ◄ Orig. inc. koun2 n. ‘caleçon’ mart. koun ‘caleçon’ (ALPA 446/32). ◄ Orig. inc. kounabe n. ‘cabane’ haï. kounabe, kounabè ‘hovel, shanty, shack ; organized agricultural work group’ (HCED). ◄ Orig. inc. Rapport avec kounouk ? kounan1 n. ‘goélette’ lou. kounan ‘goélette, schooner’ (DLC). ◄ Orig. inc. kounan2 adj. ‘bancal’ haï. kounan ‘knock-kneed’ (HCED) ; kounnan, kounan ‘bancal’ (ALH 202). ◄ Orig. inc. kounan3 n. ‘grande quantité’ gua. kounan ‘beaucoup’ (LMPT), ‘ribambelle (d’enfants)’ (T/B) ; on kounan moun ‘une grande quantité de gens’ (Josephau 84). ◄ Orig. afric. Josephau : mbédé (langue du Gabon) kouna ‘beaucoup, multitude’ VERIFIER DECA\nonfranK-revu-1.pdf – version provisoire – 12.08.2015 70 kounannan n. ‘palmier sauvage, Astrocaryum paramaca’ guy. kounannan ‘palmier sauvage dont les feuilles servent à la couverture des carbets’ (GBa) ; kar. id. ‘o cunãnã (espécie de palmeira espinhosa)’ (ATo kunãnã). ◄ Orig. amérind. Kali’na kunána ‘Astrocaryum paramaca. Les feuilles de ce palmier sont utilisées pour couvrir le toît des cases ; […] Les enfants font de jolis petits bateaux avec les péricarpes des fleurs. La partie blanche qui se trouve à l’intérieur des noyaux qui sont très durs, est comestible ’(Ahlbrinck 234, http://celia.cnrs.fr/FichExt/Facsimiles/encyclopedie_caraibes/Ahl_201268.pdf#page=34&zoom=100). CE: kunana Etym: A kunana, Wp kunana . n. Astrocaryum paramaca (Palmae). Wie sollen wir diese Quelle zitieren? kounaye n. ‘esprit du vaudou’ haï. kounaye, ounaye ‘voodoo spirit’ (HCED). ◄ Orig. inc. kounbyadi n. ‘danses hindouistes’ mart. kounbyadi ‘choréographie des danses pratiquées dans les cérémonies hindouistes’ (RCo) ◄ Orig. indienne. Tamoul kuṉi ‘to dance’ (Burrow / Emeneau 1863) ; l’élément byadi reste à expliquer. kounde1 n. ‘esp. de sac’ haï. kounde ‘bag with flap and shoulder strap’ (HCED). ◄ Orig. inc. kounde2 n. ‘cul’ haï. kounde ‘ass [anus]’ (HCED). ◄ Orig. inc. koundja n. ‘gris-gris’ lou. koundja ‘gris-gris, charme, sort, sortilège’ (DLC). ○ Fr.lou. condjo, conja, candja, conjo, coundja n. m. ‘spell, magical charm, jinx, curse’ ; v. tr. invar. ‘to put a spell on’ (DLF). ◄ Angl. to conjure ‘call upon (a spirit) to appear by means of a magic ritual’ (COED). koundjay n. ‘une danse’ lou. koundjay, koundja ‘counjaille (une danse)’ (DLC). ◄ Orig. inc. kounouk n. ‘cabane’ haï. kounouk, kounout (8) ‘hovel, shanty, shack’ (HCED), ‘cabane’ (ALH 633). ○ Esp. amér. conuco (Ant., Col., Ven.) ‘pequeña heredad, o campito, con su rancho’ (Malaret) ; conuco, cunucu (Cuba, Ven.) ‘parcela pequeña de tierra destinada al cultivo de frutos menores, casi sin regadío ni laboreo’ ; (RD, PR) ‘pequeña propiedad rural con su huerto’ ; PR ‘huerto rural’ (DA) ; conuco (voz antillana, Cuba) ‘parcela de terreno que en Cuba concedían los dueños a sus esclavos para que éstos la cultivasen por su cuenta’ ; ‘en la América del Sur, tierra de labranza, principalmente para maíz y habichuelas ; (Cuba) ‘tierra de sembradura para las legumbres destinadas a la manutención de las gentes del camp’ ; (Ven.) ‘plantío pequeño de frutos ; huerta’ ; (Cuba, PR) ‘pequeña heredad, campito, con su rancho o bohío’ (Santamaría) ; conuco ‘pequeña talita de media cuerda de terreno, más o menos’ (DicPR) ; conuco ‘terreno de pequeñas dimensiones que se utiliza para cultivos menores como por ej. maíz y caraotas y, frecuentemente, para vivienda del conuquero y su familia’ ; ‘propiedad agrícola o pecuaria de valor, especialmente una hacienda grande’ (DicVen). ◄ Esp. amér. conuco. GFr 205 : arawak insulaire [taïno] conuco, cunuco ‘a cultivated piece of land, especially a field planted with manioc’, attesté en espagnol depuis 1535 : « junto á sus lugares tenian sus labranzas é conucos (que assi llaman sus heredades) » DECA\nonfranK-revu-1.pdf – version provisoire – 12.08.2015 71 (Oviedo dans GFr 205). Le terme n’apparaît pas dans les textes français de l’époque coloniale et n’appartient pas au voc. des îles ; S. Jansen le classe parmi les « taïnismes récents », les « termes d’origine indigène qui ne sont entrés dans le français et les créoles des Antilles qu’à une date relativement récente, c’est-à-dire, postérieurement à la Révolution haïtienne en 1804 […] Ce sont généralement des mots courants dans l’espagnol de la République dominicaine, et qui reflètent les différents contextes dans lesquels le créole haïtien et l’espagnol dominicain sont entrés en contact au cours des deux siècles derniers. L’occupation de la partie espagnole de l’île par des troupes haïtiennes entre 1822 et 1844 représente un événement clé dans les relations dominicano-haïtiennes, qui n’a pas manqué de laisser des traces dans les deux langues en contact. D’après Moral (1961), le créole a emprunté pendant cette période un certain nombre de mots relatifs à la vie rurale et la répartition des terres, dont quelques-uns sont d’origine taïno. C’est le cas de kounouk ‘cabane, hutte’, mot très usité en République dominicaine encore aujourd’hui pour se référer à une petite parcelle de terre cultivée par un paysan pauvre » (2012a, 133-134). Jansen cite Moral – cité aussi par DFa (ALH 1, 296) – qui précise que kounouk est le « nom ancien des petits établissements vivriers de la région centrale ; [il] s’emploie encore de nos jours pour désigner, dans certaines villes du Centre (Les Gonaïves), les maisons les plus misérables (1961/1978, 351) ». Il n’y a pas de lien sémantique direct entre l’haï. kounouk et les conucos des Taïnos, ‘parcelles cultivées selon la technique qui consiste à établir des alignements de buttes séparées par des drains’ décrites par D’Ans (1987, 63 ; cf. ALH 1, 296) : « Sur de très vastes zones entièrement défrichées, c’est en effet par ‘dizaines de milliers’, nous dit le Père de Las Casas, que s’étendaient des buttes circulaires, aplanies à la hauteur du genou, ayant environ un mètre de diamètre et espacées les unes des autres également d’un mètre ». Le terme conuco a disparu de Saint-Domingue quand « le paysage agricole des Taïnos fut démoli suite à l’introduction de l’élevage par les Espagnols » (D’Ans 1987, 63). Avant d’arriver en Haïti, il a subi « consécutivement des réductions sémantiques : […] les chroniqueurs espagnols le glosent par labranza ‘terre cultivée’. S’il a pu prendre la signification de ‘cabane, hutte’ en créole haïtien, c’est probablement dû à ce que le conuco antillais est généralement doté d’une petite cabane » (Jansen 2012a, 134). kounoumounou n. ‘imbécile’ StLuc. kounoumounou ‘fool’ (KD). ○ E/CTT kunumunu, coonoomoonoo ‘fool, simpleton, someone easily deceived or taken advantage of’ (poss. < Yoruba kunun, kunū ‘shy, not self-confident’ ; < poss. Bhojpuri cunuh munuh ‘little baby’) (Winer). ◄ Orig. inc., Peut-être d’orig. afric., (mais le mot yoruba ne se trouve pas dans Sachnine). L’étymon du Bhojpuri correspond parfaitement du point de vue phonétique. kounout n. ‘pénis’ lou. kounout ‘pénis’ (DLC). ○ Fr.lou. counoute ‘penis’ (DLF). ◄ Orig. inc. → koulout ‘id.’ koup onom. ‘bruit d’un choc’ haï. koup ‘noise representing a sudden action’ (HCED). ◄ Onomatopée. koupawa n. ‘esp. d’arbre, Copaifera guianensis’ guy. coupawa [koupawa], bois capayou [bwa kapayou] ‘arbre moyen ou grand de la forêt primaire et des forêts ripicoles propres’. En français copalier, copahu (GMJP 276). ◄ Orig. amérind. GMJP 276 : wayãpi kupaiwa. GFr 205 : tupi copaiba, copaiva, oyana, galibi copayoua, apauwa ‘Copaifera officinalis / guyanensis’. Ulrike : GFr nennt alte Belege (Du Tertre, Labat), doch sind diese für guy. relevant ?? koupayi n. ‘esp. de plante’ DECA\nonfranK-revu-1.pdf – version provisoire – 12.08.2015 72 M-G koupayi ‘"copahu", esp. de plante (trois espèces), Croton flavescens’ (T/B ; MBa). ◄ Org. inc. Ulrike, hier stimmt was nicht, copahu soll der Name für Copaifera … sein s.o. Noch zu konsultieren : Arveiller 192-198. Klären wir später. koupri n. ‘prix ?’ haï. fè koupri kouray ‘to decide the price of one’s work’ (HCED). ◄ Orig. inc. Fr. couper ? prix ? kouratela n. ‘esp. d’arbre, Curatella americana’ haï. kouratela ‘rough-leaf tree’ (HCED). ◄ Nom scient. Curatella. Cf. esp. amér. curata (Ven.) ‘Curatella americana, nombre vulgar que se da a la planta del chaparro, propia de las zonas tropicales’ (Santamaría). kourèl n. ‘résidus de manioc’ ant. kourèl ‘rapûre de magnoc, trop grosse pour passer par le sas ; séchée et pulverisée, on la distribue à la volaille, aux porcs ; on en prépare pour les bébés une excellente crème d’amidon, dite la-bouilli a courĕl’ (RGe courĕl) ; gua. id., kouwèl ‘résidus de manioc, concrétion granuleuse du tubercule du manioc qui, après râpage ne passe pas à travers le tamis’ (LMPT ; T/B ; MBa). ◄ Orig. inc. kouskouch n. ‘esp. d’igname’ ♦ Gua. « namoüin, ou couchou, igname, c’est vne grosse racine, dont les Sauuages font du pain & du vin, ils la mangent cuitte comme vne patate. » (Breton 1665/1892, 365) ; ant. kouskouch ‘igname indienne’ (RGe couscouch ; Renault-Lescure 1999, 292) ; M-G id. ‘esp. d’igname’ (MBa) ; kouchkouch ‘topinambour’ (ALPA 48) ; mart. kouskouch ‘petite igname blanche farineuse à pulpe brillante, la meilleure de toutes les ignames’ (EJo 91, 288). ◄ Orig. inc. EJo 91, note 2 : Le nom est peut-être apparenté à couscous. FEW 20, 100a : cousse-couche ‘racine farineuse, utilisée aux Antilles dans l’alimentation’ (Enc 1756–Lar 1867). Le fr. couscous est un emprunt à l’arabe d’Afrique du Nord kuskus, lui-même emprunt au berbère (TLFi). D’après Arveiller 203-204, la plus ancienne mention du terme (couchou) se trouve dans un récit rédigé en 1505. « Le mot, bien francisé, constitue, comme le contexte l’indique, un emprunt à la langue des Noirs du Cap Vert » (p. 203). Une attestation de 1599 sous la forme couscou provient également de « la bouche des Noirs du Cap Vert » (p. 204). – Étant donné que la forme couchou avec le sens ‘igname’ est attestée dans le dictionnaire du Père Breton, on peut se demander si le mot n’a pas été transmis du Cap Vert aux Antilles indépendamment de son emploi en France. kout kout onom. ‘cot cot !’ haï. kout kout ‘chickee ! chickee ! [to call chicken]’ (HCED). ◄ Onomatopée. Cf. Enckell / Rézean cot cot ‘(bruit du cri de la poule)’. koutadi n. ‘cérémonie hindouiste’ mart. koutadi ‘cérémonie hindouiste consistant en une représentation ramassée en une seule nuit d’un nadron’ (RCo) ◄ Orig. indienne. Cf. tamoul kūttu ‘dance, dramatic performance’ ; kūttaṉ ‘dancer, actor’ (Burrow / Emeneau 1890). koutcha n. ‘manière’ haï. koutcha, koutya ‘manner, culture ; style’ (HCED) ; gua. koukya ‘bourgeois’ (LMPT) ; ► gua. gwo koukya ‘gros bourgeois’ (LMPT) ; haï. sans coutcha ‘se dit de qn peu soigné de sa personne, indolent, négligent’ (Faine) ; sankoutcha ‘uncouth, lacking good manners ; unkempt, slovenly’ (HCED) ; san koutcha ‘se laisser aller’ (ALH 505/2) ; sankoutcha ‘habillé n’importe comment’ (ALH 1023) ; gua. ti koukya ‘petit-bourgeois’ (LMPT). DECA\nonfranK-revu-1.pdf – version provisoire – 12.08.2015 73 ◄ Orig. inc. Faine propose esp. acucia ‘diligencia, solicitud, prisa’ (DRAE), DFa le fr. courtois (ALH 1, 228 et 459) . koutchi n. ‘baguette de tambour’ mart. koutchi ‘baguette de tambour cérémoniel hindouiste’ (RCo). ◄ Orig. indienne. Tamoul kucci ‘stick’ (Burrow / Emeneau 1640). koutja adj. ‘petit crabe ; timide’ ant. koukya ‘petit crabe peureux et très sauvage ; homme rustre, mal dégrossi, mal habillé ; homme de peu d’importance, un pèse-peu’ (RGe couqia) ; gua. id. ‘bourgeois’ (LMPT) ; dom. koutja ‘cultivateur’ (ALPA 560/23) ; mart. id. ‘rustre de langage et de manières’ (EJo 172) ; ‘timide, péquenot, béjaune’ (RCo) ; id., koutya (29) ‘esp. de crabe, Guinotia dentata’ (ALPA 152) ; StLuc. koutja ‘shy, timid’ (KD) ; guy. koutcha ‘rustre, inculte, parvenu’ (GBa) ; ► mart. koutjatri (rare) ‘béjaunerie, timidité’ (RCo) ; ◄ ant. fwanse koukya ‘français incorrect, parlé avec un accent campagnard’ (RGe couqia) ; gua. gwo koukya ‘gros bourgois’ ; ti koukya ‘petit bourgeois’ (LMPT). ◄ Orig. inc. JPCh : Peut-être en rapport avec nfr. goujat ‘homme grossier, sans éducation (injurieux)’ (seit ca. 1720) […] goujaterie ‘acte bas et grossier ; caractère de goujat’ (seit 1880, JournGonc) (FEW 4, 191a) ? À moins de supposer haï. sankoutcha ‘uncouth, lacking good manners ; unkempt, slovenly’ (HCED) > koutcha ‘rustre’ ? EWie : Peut-être en rapport avec esp. amér. acuchamarse (Ven.) ‘sentir alguien temor o miedo’ ; acucha (RD, rural) ‘niño que pertenece a la organización de los Niños Escuchas’ (DA). ALPA 560 comm. : Le dom. koutja, donné comme synonyme de labouwè, est sans doute un « terme péjoratif signifiant ‘paysan mal dégrossi’. » koutoutcho n. ‘poule…’ guy. koutoutcho ‘poule à courte queue’ (GBa). ◄ Orig. inc. Fr. court > kout + queue > tcho ? koutouvel n. ‘coude’ kar. koutouvel ‘coude’ (ALPA 345/48). ◄ Port. cotovelo ‘coude’ (Azevedo). kouwouchè n. ‘chapelle’ mart. kouwouchè ‘chapelle hindouiste’ (RCo) ◄ Orig. indienne. Tamoul kuṭikai ‘temple’, kuṭicai ‘small hut’ (Burrow / Emeneau 1655). kouyak ‘esp. de banane’ ► haï. bannan kouyak ‘esp. de banane’ (HCED). ◄ Orig. inc. kouyal n. ‘embarcation monoxyle’ tri. kouyal ‘canoe’ (JTh 100). ○ E/CTT corial, coryal (obs) ‘a dug-out canoe, fashioned by hollowing out a single log’ (< LAS corial < Arawak kuljara) (Winer) ◄ Orig. amérind. Breton 1665/1999, 184 : couliála, canot. GFr 209 : caraïbe et arawak de terre ferme, langue des femmes caraïbes insulaires corial, coulíala, curiara etc. ‘small boat, dug-out’. Renault-Lescure 1999, 281 : coulíala, couliála ‘canot’. Embarcation monoxyle, ouverte au feu, légère. Elle se distingue de la pirogue, embarcation de guerre décrite à canáoa […]. La distinction a perduré en kaliña, langue dans laquelle kuli:yala est le mot de référence pour le canot tel qu’il est décrit tout au long du dictionnaire par breton. Le créole guyanais a intégré le mot amérindien sous la forme kouyala ‘pirogue’. → kannòt. kouyan1 n. ‘copain’ haï. kouyan, kouyank ‘close friend’ ; kouyann ‘pal, buddy’ (HCED) ; tri. id. ‘the wife or husband of one’s countryman or countrywoman’ (JTh 23). DECA\nonfranK-revu-1.pdf – version provisoire – 12.08.2015 74 ◄ Esp. cuñado ‘beau-frère’, cuñada ‘belle-sœur’ (JTh 23). kouyan2 n. ‘boiteux’ haï. kouyan, kouyank ‘person who hobbles or limps’ (HCED) ; ► haï. kouyank kouyank ‘hobbling, limping’ (HCED). ◄ Orig. inc. Rapport avec fr. cogner ? kouyanbiz n. ‘affaires louches’ haï. kouyanbiz ‘shady dealings’ (HCED). ◄ Orig. inc. JPCh : À rapprocher de gua. kouyonniz ‘bétise, imbécillité, stupidité, sottise (LMPT) ? kouyoubays n. ‘glaçons’ dom. kouyoubays ‘glaçons’ (ALPA 548/23). ◄ Angl. ice cube, mais suivant l’ordre des mots créole (ALPA 548 comm.) kouzou n. ‘fruit de la passion’ guy. kouzou ‘fruit de la passion, pomme de liane’ (GBa) ; kar. id. (ALPA 75/48). ◄ Orig. inc. kow onom. ‘vlan!’ haï. kow ‘pow !’ (HCED). ◄ Onomatopée. kowè ‘le plus fort’ gua. kowè ‘le plus fort’ (T/B) ◄ Orig. inc. kòwèsponde v. ‘communiquer’ StLuc. kòwèsponde ‘to correspond, to communicate’ (JMo). ◄ Calque d’angl. to correspond . kòwòn n. ‘force’ haï. kòwòn ‘strength, endurence, stamina’ (HCED). ◄ Esp. cojón (Argot ?) ‘valentío, energía’ (Quelle ?) kòwòs n. ‘esp. de palmier’ haï. kòwòs ‘royal palm tree, coyol tree’ (HCED). ◄ Orig. inc. kòy n. ‘rouleau’ haï. kòy ‘coil’ (HCED). ◄ Angl. coil ‘rouleau’ (HSD). koyanbouk n. ‘calebasse’ ♦ Ant. « Quant aux toiles, dantelles, étoffes de soye, papiers & autres choses qui craignent l’humidité, on les met dans de grands coyemboucs : ce sont de grosses callebasses [sic] d’arbres que l’on coupe à la quatrième ou cinquième partie de leur longueur, on couvre cette ouverture avec une autre calebasse, & ces deux piéces sont jointes ensemble avec une ficelle de mahot ou de pite, à peu près comme le dessous d’un encensoir est joint à son dessus ; ces deux morceaux de calebasse ainsi ajustez, s’appellent un coyembouc : ce mot aussi bien que l’invention, vient des Sauvages. » (Labat 1722-1, 143-144) ; haï. couyambouc di vin ‘jarres de vin’ (vers 1730, MCHM 2008, 63) ; kayanbouk, karanbouk ‘calabash bowl with large mouth’ ; kalanbouk ‘hollowed-out calabash used as a peasant lunch basket’ (HCED) ; ant. kayanbouk ‘réchaud de fortune renfermant du charbon et des feuilles sèches et destiné à la fumigation des lieux de travail afin d’éloigner les mouches et les moustiques des plantations’ (RGe cayembouc) ; gua. id. ‘encensoir’ (LMPT) ; mart. koyanbouk ‘calebasse’ (EJo 298) ; (arch.) ‘sorte de boîte servant à conserver des effets fabriqués avec des calebasses’ (RCo) ; tri. caïanbouque ‘any secret place, obscurity’ (JTh 20). ◄ Orig. amérind. d’après Labat. RGe : du caraïbe coyembouc ‘calebasse’ Quelle ??. Peut-être s’agit-il d’un dérivé du mot kwi < couïs ? DECA\nonfranK-revu-1.pdf – version provisoire – 12.08.2015 75 koylou n. ‘temple’ – DECOI II kovil mart. koylou ‘temple hindouiste’ (RCo) ◄ Orig. indienne. Tamoul kōyil, kōvil ‘temple’ (Burrow / Emeneau 2177) ; la forme koylou existe également à la Réunion. koyo n. ‘association de travail’ haï. koyo ‘nom d’une association de travail éphémère’ (ALH 1393/20) ◄ Orig. inc. kra onom. ‘onomatopée décrivant un rire’ mart. kra (on.) ‘ha’ (RCo) ; guy. id. ‘onomatopée décrivant un rire ou la déchirure d’un tissu’ (GBa) ; ► haï. kwa kwa kwa, ka ka ka, kwe kwe kwe ‘ha ha ha [laughter]’ (HCED) ; gua. krakra-kra ‘onomatopée exprimant le rire gras, sans retenue’ (LMPT ; T/B kra) ; mart. ri quia quia quia ‘rire aux éclats’ (EJo 144). ◄ Onomatopée krabiyan n. ‘esp. de danse’ haï. krabiyan ‘kind of dance’ (HCED). ◄ Orig. inc. → krabiye. krabiye n. ‘esp. de dance (vaudou)’ haï. krabiye ‘voodoo dance to chase away unwelcome spirits’ (HCED). ◄ Orig. inc. → kraviyan. kraft n. ‘fromage frais’ haï. kraft, kraf ‘cream cheese’ (HCED). ◄ Marque Krafft. krak1 n. ‘fente’ lou. krak, krèk ‘fente (d’une porte entrouverte) ; fêlure, fissure, fente’ (DLC). ◄ Angl. crack ‘fente, fissure’ (HCED). krak2 onom. ‘crac !’ haï. krak ‘crack ! [sound of breaking or tearing]’ (HCED). ◄ Onomatopée, cf. Enckell / Rézeau : crac ‘(bruit de craquement ou de grincement, de cassure, de déchirure)’. krakèz n. ‘pétard’ haï. krakèz ‘cracker’ (HCED). ◄ Angl. crackers. krakra n. ‘héron’ haï. krakra ‘boatbill [heron]’ (HCED). ◄ Onomatopée. krankrannnen v. ‘carboniser’ haï. krankrannen, kankannen, kangannen ‘to char, burn severely, consume ; to scald’ (HCED) ; ► haï. kankanny ‘carbonization, charring’ (HCED). ◄ Orig. inc. kranm onom. ‘bruit des dents qui claquent’ gua. kranm ‘onomatopée pour traduire le bruit des dents qui claquent’ (LMPT) ◄ Onomatopée krannberi n. ‘canneberge’ haï. krannberi ‘cranberry’ (HCED). ◄ Angl. cranberry. kraou onom. ‘patapoum !’ lou. kraou ‘patapoum, boum !’ (DLC). ◄ Onomatopée. krap1 n. ‘gain ou perte dans le jeu de dés’ DECA\nonfranK-revu-1.pdf – version provisoire – 12.08.2015 76 haï. krap ‘one of the two possible outcomes in rudimentary game of dice’ (HCED). ◄ Angl. amér. crap ‘a losing throw in craps’ ; craps ‘a North American gambling game played with two dice, in which 7 or 11 is a winning throw, 2, 3, or 12 is a losing throw’ (COED). krap2 n. ‘cartilage’ ► haï. zo krap / zo krip ‘cartilage, gristle’ (HCED). ◄ Orig. inc. Onomatopée ? → kankroum, krikrit, kwoumkoum. krapday ‘petit morceau’ haï. krapday ‘small portion or piece’ (HCED). ◄ Orig. inc. kraponay n. ‘prostituée’ haï. kraponay ‘prostituée’ (ALH 1217/1). ◄ Orig. inc. Rapport avec fr. crapaud ? krebete adj. ‘petit poisson’ haï. crébété ‘petit poisson rond, noirâtre, très commun dans la région des Gonaïves’ ; p’tit crébété ‘petit enfant, petite chose menue’ (Faine) ; krebete, grebete ‘scrawny, weak child [pej.]’ ; krebete ‘novice, beginner, inexperienced person’ ; ‘kind of small freshwater fish’ (HCED) ; ‘poisson minuscule’ (ALH 1868, 1860/6). ◄ Orig. inc. D’après Faine « probablement d’origine caraïbe, à moins qu’il ne provienne de l’esp. crabertante ‘petit poisson genre mollusque’ ». krekre1 v. ‘être laissé en plan’ haï. krekre ‘to be left standing around’ (HCED). ◄ Orig. inc. krekre2 n. ‘esp. d’arbre, Charianthus corymbosus’ mart. krekre ‘variété d’arbre, Charianthus corymbosus’ (bois-crécré en F.R.A.) (RCo). ◄ Orig. inc. krèkrèl adj. ‘curieux’ gua. krèkrèl ‘curieux, indiscret’ (LMPT). ◄ Orig. inc. kremòl adj. ‘faible’ haï. kremòl ‘weak, wishy-washy ; slow, apathetic’ (HCED) ; ► haï. koze kremòl ‘nonsense, rubbish, baloney’ (HCED). ◄ Orig. inc. Peut-être de Creamola foam, marque d’une boisson (Wikipedia). krepsòl n. ‘caoutchouc’ haï. krepsòl ‘crepe rubber’ (HCED). ◄ Angl. crêpe sole ‘semelle de crêpe’ (HSD). kreyòl n./adj. – DECOI II kreol lou. kreyòl, kriyòl, kreyol, kreol ‘le créole ; créole’ ; adj. ‘créole’ (DLC) ; haï. kreyòl ‘id. ; native to Haiti’ ; n. ‘Haitian Creole [language]’ (HCED) ; ant. kreol ‘nègre né dans le pays’ ; adj. ‘créole’ (RGe créol) ; gua. kreyòl, kreòl ‘créole, né aux Antilles ; langue créole ; créole, créolophone’ (LMPT ; T/B) ; M-G kreyol, kreol ‘créole : né dans les anciens colonies tropicales, ici équivalent de antillais’ ; krèyol ‘esp. de poisson’ ; kreol ‘la langue créole’ (MBa) ; mart. kreyòl ‘né et élevé en Amérique ; ce terme s’est d’abord appliqué aux rejetons des colons européens, puis à l’ensemble de la population née sur place (Noirs, Mulâtres, Indiens, Chinois, etc.)’ ; ‘langue créole’ (RCo) ; StLuc. Kweyòl ‘Créole’ (JMo), Kweyòl, Kewòl ‘Creole language ; person of African descent’ (KD) ; guy. kreol ‘créole’ (GBa) ; ► mart. kreolad (néol.) ‘rigolade à la manière créole’ ; kreyolizasyon ‘créolisation’ ; kreyolize ‘créoliser’ (RCo) ; haï. kreyolis ‘creolist’ (HCED) ; mart. kreyolite, lakreyolite (abs.) ‘créolité, état de ce qui est créole’ ; ‘créolité (mouvement politico-littéraire initié, au DECA\nonfranK-revu-1.pdf – version provisoire – 12.08.2015 77 milieu des années 80 du XXe siècle par Patrick Chamoiseau, Jean Bernabé, Raphaël Confiant et Ernest Pépin)’ (RCo) ; ► ant. kreol bitako ‘créole incorrect’ ; kreol fwanse ‘créole francisé’ ; kreol lontan ‘créole ancien’ ; kreol a pwezan ‘créole moderne’ (RGe créol) ; haï. kreyòl rèk ‘colloquial down-to-earth Creole’ ; kreyòl swa ‘frenchified Creole spoken by bilinguals’ (HCED) ; ► ant. bon kreol ‘créole correct’ (RGe créol) ; lou. gro kreol ‘gros créole (variété basilectale du créole)’ (DLC) ; ant. id. ‘créole vulgaire’ (RGe créol) ; gua. lang kreyòl ‘langue créole’ (LMPT) ; ant. mal kreol ‘créole académique de l’homme cultivé’ (mal ‘adulte’) ; vyeu kréol ‘créole grossier de la canaille’ (RGe créol). ◄ Esp. criollo – DECOI II, Woll, Arveiller, GFr 219 sera complété d’après la thèse d’A. Klimenkowa. L’ALPA 404 donne kewòl nèg (45) et chive keòl, kweyòl (46) comme désignations d’aspects de cheveux dont le sens est obscur. krib1 adj. ‘croustillant’ haï. krib, krip ‘crunchy ; gristly ; not fully cooked or of bad quality [potatoes, etc.]’ (HCED). ◄ Angl. crisp ‘croquant, croustillant’ (HSD). krib2 n. ‘pipe’ haï. krib ‘pipe’ (ALH 1230/16). ◄ Orig. inc. ALH 2, 546 : D’origine obscure (crible ?). krikèt n. ‘cricket’ StLuc. krikèt ‘the game of cricket’ (KD) ◄ Angl. cricket, mais le mot est également utilisé en français depuis 1728 (NPR). krikri n. ‘poisson minuscule’ haï. krikri, krekre ‘poisson minuscule’ (ALH 1868/8). ◄ Orig. inc. krikrit n. ‘cartilage’ ► haï. zo krikrit ‘cartilage, gristle’ (HCED). ◄ Onomatopée ? → kankroum, krap, kwoumkwoum. krim n. ‘crème’ StLuc. krim a laglas ‘de la glace’ (ALPA 547/39). ◄ Calque de l’angl. ice-cream. krimizou n. ‘personne très maigre’ haï. krimizou ‘unpaid child servant ; skinny, lean person’ (HCED). ◄ Orig. inc. krindan n. ‘prise de lutte’ gua. krindan ‘prise de lutte’ ; bay on krindan ‘serrer la vis à qn’ (LMPT). ◄ Orig. inc. Fr. rég. écriner, écrigner ‘arracher les cheveux, écheveler’ (FEW 4, 1343a) + dent ? kripya adj./n. ‘avare’ haï. kripya ‘stingy’ (HCED). ◄ Orig. inc. JPCh : Peut-être croisement de grippe-sou ‘id.’ (av. 1778, TLFi), → gripper, et rapiat ‘id.’ (depuis 1836, TLFi) ? krisboulit interj. ‘zut !’ haï. krisboulit, krisboul : krisboulit mwen ! ‘damn it’ (HCED). ◄ Orig. inc. Christ + ? krismis n. ‘Noël’ lou. krismis, krismous ‘Noël’ (DLC). ◄ Angl. Christmas. kristofin n. ‘esp. de légume, Sechium edule’ DECA\nonfranK-revu-1.pdf – version provisoire – 12.08.2015 78 ant. kristofin ‘christophène, légume commun aux Antilles’ (RGe cristofïn) ; gua. id. ‘bilboquet’ ; ‘chayote, christophine, Sechium edule’ (LMPT ; T/B) ; M-G id. ‘id., se mange en gratin au début du repas ; recommandée contre la tension arterielle’ (MBa) ; mart. id. ‘id., sorte de cucurbitacée comestible dont le fruit peut souvent être consommé cru ou cuit, sous forme de salade’ (EJo 92 ; RCo) ; guy. id. ‘christophine’ (GBa) ; ► gua. on fanm kristofin ‘une maîtresse-femme [le sens de la tournure n’est pas clair]’ (ALPA 487/10). ○ E/CTT christophene, christophine ‘Sechium edule’ (commonly spelled christophine in French territories, but origin prob. based on Amerindian source). ◄ Orig. inc. kritkrit n. ‘[petit] détail’ haï. kritkrit ‘[small] detail’ (HCED). ◄ Onomatopée ? kritjak n. ‘grincement’ mart. kritjak ‘grincement ; grésillement’ (RCo). ◄ Onomatopée (RCo), cf. Enckell / Rézeau : cri cri ‘(bruit du chant du grillon, de la sauterelle ou de la cigale)’ ; ‘(bruit grinçant)’ ; cf. FEW 2, 1337a. kriyadò n. ‘éleveur de coqs de combat’ haï. kriyadò ‘breeder and trainer of fighting cocks’ (HCED). ◄ Esp. amér. criador (PR) ‘encastador, experto que se dedica a seleccionar gallos y gallinas de raza para aparearlos’ (DA). kriyak n. ‘oiseau marin, Phaeton aethereus’ ant. kriak ‘oiseau marin blanc et noir, à longue queue fine […] qui pousse ce cri’ (RGe criac) ; gua. kriyak ‘esp. d’oiseau, Phaeton aethereus / lepturus’ (T/B) ; M-G kriak ‘id.’ (MBa) ; mart. kriyak ‘onomatopée exprimant un grincement métallique’ (RCo). ◄ Onomatopée de son cri (MBa). RGe : Naguère, dans les réposoirs de la Fête-Dieu, aux Saintes, une légère bastonnade administrée au criac au moment de la bénédiction à l’ostensoir, obligeait la victime, capturée la veille pour la circonstance, à donner aux fidèles par ses cris mêmes le signal de l’adoration. Alors se taisait la clochette. – L’oiseau naturalisé se fixe en bonne place au salon. La majesté des ailes déployées confère à la pièce un chic indéniable. krizè n. ‘radin’ haï. krizè ‘cheapskate’ (HCED). ◄ Orig. inc. JPCh : Cf. ci-dessus le synonyme → kripya et gua. krasè ‘radin ; mesquin, avare, pingre’ (LMPT ; T/B). kroba n. ‘pince à levier’ lou. kroba ‘pince à levier’ (DLC). ◄ Angl. crowbar ‘pince (à levier)’ (HSD). krok onom. ‘croa !’ lou. krok ‘croa !’ (DLC). ◄ Onomatopée. krokro n. ‘esp. de poisson’ haï. kwòkwo ‘grunt [fish]’ (HCED) ; ant. krokro ‘poisson de senne’ (RGe crocro) ; tri. id. ‘Haemulon plumieri’ (EJo 34). ○ E/CTT cro-cro ‘grunts, several species of marine fish, mostly of the family Haemulidae, that make a croaking or grunting sound when caught or disturbed’ (Winer). ◄ Onomatopée. D’après Winer « from croaking sound they make ». Peut-être bambara koro ‘gros poisson estimé’ (Bazin, VERIFIER) Bailleul 2000 hat nur kòròkòtok ‘Auchenoglanis biscutatus, Auchenoglanis occidentalis’ kroukrou n. ‘panier’ guy. kroukrou ‘couffin, panier servant à transporter des fruits, légumes ou autres’ (GBa). DECA\nonfranK-revu-1.pdf – version provisoire – 12.08.2015 79 ◄ Orig. inc. kwachaf n. ‘carter’ haï. kwachaf ‘crankcase, universal joint, universal coupling, driveshaft support’ (HCED). ◄ Angl. crankshaft ‘vilebrequin’ (HSD). kwabibi n. ‘esp. de poule’ guy. kwabibi ‘poule ou coq à plumage noir et blanc’ (GBa) ◄ Orig. amérind. Peut-être d’origine kali’na cf. Ahlbrinck, p. 225 : kuápipí ‘Rosthramus sociabilis ou buse des coquillages. Oiseau de proie appartenant à la famille des Falconidae’ (http://celia.cnrs.fr/FichExt/Facsimiles/encyclopedie_caraibes/Ahl_201268.pdf#page=25&zoom=100). kwabyo n. ‘sauce pimentée’ guy. kwabyo ‘sauce pimentée à base de jus de manioc’ (GBa) ; kar. id. ‘a manipuera’ (ATo kuabio) ; ► kar. kwabyo boutèy ‘o tucupi’ (ATo kuabio butei). ◄ Orig. inc. Corpus EWie 1/D : […] donk nou ka aple sa dlo manyòk ° dlo ki ka soti annan farin-an […] nou ka ramase l […] nou ka lese l poze […] nou ka pran dlo-a […] nou ka mete piman annan […] nou ka mete l annan ’n boutèy epi nou ka fè kwabyo ke l […] nou ka mete piman annan ° piman konfi e aprè nou ka mete sa annan nou manje […] ke pwason poul tou sa […] a sa ou ka Utilize pou mete annan / annan ou / ou manje pou fè l gen piman kwadi n. ‘forme d’association de travail permanente’ haï. kwadi ‘forme d’association de travail permanente’ (ALH 1349/1, 2 et 2, 618) ◄ Orig. inc. ALH 2, 618 : D’après D’Ans (1984a, 47) le kwadi consiste en une association permanente de paysans habitués à travailler ensemble ; les membres s’engagent à fournir une journée de travail gratuit à chacun des autres membres ; chaque membre a la possibilité de revendre à quelqu’un d’autre, membre ou non de l’association, la journée de prestation qui lui est due. De plus, le cycle de prestations internes une fois achevé, le kwadi cherche à vendre ses journées de travail à des paysans extérieurs à l’association. kwadjalo n. ‘tapage’ gua. kwadjalo ‘chahut, tapage, vacarme (très peu usité)’ (T/B) ; M-G kwagyalo (peu usité) ‘chahut, tapage, bruit’ (MBa). ◄ Orig. inc. kwak1 n. ‘farine de manioc’ ant. kwak ‘nom indien (côte cayennaise) de la farine de manioc’ (RGe couac) ; gua. id. ‘sorte de farine faite des restes de cassaves’ (LMPT) ; guy. kouak ‘farine de manioc’ (Saint-Quentin 19) ; ‘farine de manioc plus grosse que celle des Antilles, cette farine servait autrefois à la nourriture des déportés’ (EJo 93) ; ‘"couac", farine de manioc’ (RCo ; GBa) ; kar. kwak ‘a farinha de mandioca’ (ATo kuak). ○ E/CTT quack(s) ‘a hard, round or finger-shaped dumpling, originally made from cassava farine, but also of flour’ (< FC couac ‘cassava dumpling’, possibly from sound when you bite one) (Winer). ◄ Orig. amérind. probable. Wayãpi : kwakɨ ‘semoule de manioc torréfiée pouvant se conserver presque indéfiniment, aliment de voyage des Wayãpi’ (Grenand 1996, 325). Grenand 1989 : kwakɨ … Etym. quoique la technique soit ancienne chez les Tupi (déjà attestée par Jean de Léry, 1580/1994, 238), le mot est peut-être venu par le créole français couac. Il est employé, dans des formes variant peu, par toutes les ethnies amérindiennes de Guyane. – Cette dernière observation nous semble un argument en faveur d’une origine amerindienne du terme. kwak2 adj. ‘stable’ ant. kwak ‘stable’ (RGe couac). ◄ Orig. inc. kwak3 n. ‘esp. de poisson’ StLuc. kwak ‘fish’ (JMo). DECA\nonfranK-revu-1.pdf – version provisoire – 12.08.2015 80 ◄ Orig. inc. kwakdlo n. ‘esp. d’oiseau’ haï. kwakdlo ‘stilt [game bird]’ (HCED) ; kwak(-dlo) ‘poule d’eau, Gallinula chloropus’ (ALH 1951). ◄ Probablement onomatopée + fr. de l’eau (cf. ALH 2, 831). kwa kwa1 n. ‘crécelle’ haï. kwa kwa ‘sacred calabash rattle used in Petwo and Kongo rites’ (HCED) ; kwakwa ‘maracas’ (ALH 1259/15). ◄ Onomatopée. kwa-kwa2 n. ‘nourriture’ tri. kwa-kwa ‘feed’ (JTh 65). ◄ Orig. inc. Rapport avec → kwak1 ? kwali n. ‘grand arbre, Vochysia guianensis’ guy. couali [kwali] ‘très grand arbre, assez commun en forêt primaire’ (GMJP 672) ; kwali ‘arbre et bois de construction’ (GBa). ◄ Orig. amérind. Kali’na kwari ‘Vochysia guianensis’ (GMJP 673). kwaryann n. ‘carrière’ haï. kwaryann ‘quarry’ (HCED). ◄ Orig. inc. Angl. quarry + ? kwachi n. ‘coati, Nasua nasua’ kar. kwachi ‘coati’ (ALPA 165/48). ◄ Orig. amérind. GFr 194 : tupi coatí, cuatí ; caraïbe de terre ferme kuasí, kuási ‘Nasua narica, Nasua nasua’ ; wayãpi kwasi ‘coati, Nasua nasua’ (Grenand 1989, 257). kwat n. ‘quart’ lou. kwat ‘quart’ (DLC). ◄ Angl. quart ‘quart’. kwata n. ‘singe’ gua. kwata ‘singe’ (LMPT) ; mart. id. ‘singe de l’Amazonie’ ; lèd kon kwata ‘affreux’ (RCo). ◄ Orig. amérind. Wayãpi kwata ‘atèle noir, Ateles paniscus’ (Grenand 1989, 86 et 257 ; Wikipedia). kwede adj. ‘crépu’ gua. kwede ‘crépu’ (LMPT) ◄ Orig. inc. kwekwe n. ‘homme stérile ?’ haï. kwekwe ‘homme qui n’a jamais fait d’enfant’ (ALH 474/14). ◄ Orig. inc. Fr. coi ? Rapport avec → kwenkwen1 ‘timide’ ? kwelekwekwe n. ‘nonsense’ haï. kwelekwekwe ‘nonsense’ ; interj. ‘expression of surprise’ (HCED). ◄ Probablement onomatopée. kwenda n. ‘dispute’ haï. kwenda ‘quarrel, dispute’ (HCED). ◄ Orig. inc. kwendèk interj. ‘zut alors !’ haï. kwendèk ‘hell !’ (HCED). ◄ Orig. inc. Onomatopée ? kwenkwen1 adj. ‘timide’ haï. kwenkwen ‘shy, retiring’ (HCED). ◄ Orig. inc. Rapport avec coin ? kwenkwen2 onom. ‘coin-coin’ haï. kwenkwen ‘quack ! quack ! [cry of duck]’ (HCED). DECA\nonfranK-revu-1.pdf – version provisoire – 12.08.2015 81 ◄ Onomatopée, cf. Enckell / Rézeau : coin-coin, couin-couin souvent répété ‘(bruit du cri du canard, parfois de l’oie)’. kwennda n. ‘bobine’ haï. kwennda ‘reel of yarn or thread, skein ; tangle, web’ (HCED). ◄ Esp. cuenda ‘cordoncillo de hilos que recoge y divide la madeja para que no se enmarañe’ (DRAE). kwens-kwens n. ‘nonsense’ haï. kwens-kwens ‘nonsense, ridiculous talk’ (HCED). ◄ Orig. inc. kwètkwèt n. ‘grive’ haï. kwètkwèt, krètkrèt ‘thrush’ (HCED) ; kwèt-kwèt, ètwèt (12), kwat, kwat kolèt (15) ‘rossignol de montagne, Mimocichla plumbea’ (ALH 1919) ; kwèt-kwèt ‘merle, Turdus swalezi’ (ALH 1920) ; ► haï. kwèt-kwèt nwa ‘merle, Turdus swalezi’ (ALH 1920). ◄ Onomatopée. ALH 2, 821 : L’origine du mot est onomatopéique (chant particulier qu’émet l’oiseau quand il est surpris par qn). Kwat et kwat kolèt sont des formes tronquées de kwèt-kwèt. kwi n. ‘récipient’ ♦ Brésil : « Au surplus, comme j’ay touché ailleurs, nos sauvages ont des courges et autres gros fruicts mipartis et creusez, dequoy ils font tant leurs tasses à boire qu’ils appellent Coui, qu’autres petits vases dont ils se servent à autre usage. » (Léry 1580/1994, 447) ; « [Les Indiens] ont des courges qu’ils nomment Eua dont ils se seruent pour aller à l’eau & d’autres couppés par le milieu, peintes de rouge & de noir, appelées Couy qui leurs seruent de plats & d’escuelles & de godets pour boire… » (Claude d’Abbeville 1614, 283r) ; « vn Couy (espece de vaisseau fait de la moitié d’vn fruict) » (ibid. 272r) ; « quelques Couïs et Courges pour puiser de l’eau » ; « chacun prend de cette eauë dans des Couis ou escueles de bois » (Yves d’Évreux 1614, dans GFr 232) ; ♦ Guy. « … leur portent à boire dans de grands Coüis, qui sont comme des demy-callebasses assez grandes, qu’ils vuident quelquesfois » (Biet 1664, 365) ; ♦ Mart. « Nous y auons des arbres qui portent des calebasses grosses comme nos citrouilles mediocres, & s’appellent calebassiers ; on se sert de ces calebasses pour apporter l’eau ; ou on les fend en deux pour s’en seruir à boire. On appelle ces belles tasses des couïs. » (Bouton 1640 : 66) ; ♦ Ant. « Vaisselle de callebasse, Couï » (Rochefort 1658, 522, « Vocabulaire caraïbe ») ; « Ce fruict est vert & poly quand il est sur l’arbre, & gris quand il est sec […]. Si on en veut faire de la vaisselle, on le fend & on le coupe en telle forme & grandeur qu’on le desire, & le mot general de cette vaisselle est, Couy. Les Sauuages les pindent de rouge & de noir, comme on peint la vaisselle de bois en Flandre. » (Du Tertre 1654, 251) ; « Lorsqu’on veut separer une calebasse en deux parties pour en faire deux coüis qui sont des especes de sebiles propres à une infinité d’usages ; on l’environne avec une petite corde que l’on serre fortement à l’endroit où l’on la veut couper, & à mesure qu’on la serre, on frappe dessus pour la faire entrer. C’est ainsi qu’on la separe en deux, mais il faut pour cela que la calebasse ne soit pas seche […] Les Indiens dessinent & gravent sur la convexité des compartiments & des grotesques à leur manière, ils remplissent les hâchures de differentes couleurs qui font un fort bon effet, & quoiqu’ils ne se servent ni de regle ni de compas, ces desseins ne laissent pas d’être fort justes & fort agreables. Ces coüis servent à une infinité d’usages dans un ménage ; quoiqu’ils ne soient que de bois, on ne laisse pas de les mettre sur le feu, & d’y faire chauffer de l’eau. […] C’est la vaisselle ordinaire & la batterie de cuisine de nos Negres, des Caraïbes, & de la plupart des habitans. » (Labat 1722-3, 59-60) ; haï. « ïoune femme vini entré : li té tini dans main a li ïon grand coui plein liquier qui té senti bon » (vers 1730, MCHM 2008, 63) ; couï ‘moitié de calebasse ou coco, servant de goblet et même d’assiette aux nègres’ (SDu 306) ; coui ‘récipient fait d’une moitié de DECA\nonfranK-revu-1.pdf – version provisoire – 12.08.2015 82 calebasse, encore usité dans la langue caraïbe des indiens de la Côte de San Blas (Rép. de Panama)’ (Faine) ; kwi ‘calabash bowl, gourd bowl ; beggar’s bowl’ ; pran kwi li ‘to go begging’ (HCED) ; kwi ‘demi-calebasse évidée’ (ALH 751) ; ant. kwi ‘demi calebasse évidée à usages domestiques multiples’ (RGe coui) ; gua. id. ‘coui (moitié de calebasse)’ (LMPT), kwiy ‘calebasse (récipient) ; moitié de calebasse (fruit) qui sert comme récipient de ménage ; à bord des canots, sert à mettre l’appât, les petits poissons, et fait fonction d’écope’ (T/B) ; M-G kwi ‘id.’ (MBa) ; mart coui ‘une moitié de calebasse servant d’assiette’ (Marbot 1846, 131) ; kwi ‘demi-calebasse évidée servant d’instrument de cuisine’ (RCo) ; StLuc. id. ‘calabash dish, calabash bowl or plate’ ; koupe kwi ‘to cut off, to shave (in reference to hair on head’ (JMo ; KD) ; tri. id. ‘calabash’ (JTh 117) ; guy. id. ‘récipient fait d’une demi-calebasse’ (GBa) ; ► haï. kwi bwa ‘wooden bowl’ (HCED) ; ► StLuc. tèt kwi ‘hair cut very short’ (KD). ◄ Orig. amérind., voc. des îles. Pour l’histoire du terme → König 81 et GFr 231-233. Le mot qui désigne le fruit de Crescentia Cujete ainsi qu’un récipient fait de la moitié de la coque du fruit est d’origine tupi, transmis aux langues européennes par trois voies et en trois variantes : (1) Le nom cuya, cuja du fruit et du récipient et cuhïeira, cuyeira de l’arbre par les Portugais à partir de Pirateninga, São Paulo et Bahia et ensuite par la lingua geral du Brésil à travers la vallée de l’Amazone et Río Negro jusqu’à l’Orinoco et en Guyane [cf. saramaccan kúja ‘gourd’ ; boni id. ‘small calabash’]. Cf. une attestation portugaise de 1587 : « Cuiêba, ou arvore das cuias » dont le fruit donne « uns meios cabaços, a que os indios chamam cuias, que lhe servem de pratos, escudelas, pucaros, taças et de outras cousas » (Soares de Souza, dans GFr 232-233). (2) La forme coui, couy, couï, etc. a été transmise par les Français à partir de Rio de Janeiro à leurs colonies brésiliennes et jusqu’en Guyane et aux Antilles. (3) La variante cuieté, cui-eté ‘écale de la calebasse’ est attestée dans la région de Pernambuco, Bahia et du nord-est du Brésil où se trouvaient les anciennes colonies des Hollandais. Cette forme est à l’origine du nom botanique Crescentia cujete. Le premières attestations de couï en français se lisent chez Jean de Léry (écrit en 1578), Claude d’Abbeville (1614) et Yves d’Évreux (1614) [v. les citations ci-dessus]. Dès 1640 le mot est courant dans le français des colons aux Antilles, le Père Breton l’emploie pour traduire les termes et expressions caraïbes dans son dictionnaire (cf. 1665, 10, 31 et passim). Il est attesté dans tous les créoles français d’Amérique à l’exception du louisianais. – König 81 ; GFr 231-233 ; FEW 20, 66b ; Renault-Lescure 1999, 261 ; Jansen 2012a, 120 ; 2012b, 82 et 98. kwi2 onom. ‘gazouillis’ haï. kwi ‘chirp [cry of bird]’ (HCED). ◄ Onomatopée. kwiii onom. ‘cri du cochon’ mart. kwiii ‘cri du cochon’ (ALPA 100/29). ◄ Onomatopée. kwikwi n. ‘esp. d’oiseau’ haï. kwikwi, kwikwi kad-je ‘esp. d’oiseau, Xenoglia montana’ (ALH 1932/12 et 2, 825) ◄ Onomatopée ? kwililing n. ‘cri du cochon’ gua. kwililing ‘cri du cochon’ ; fè kwililing ‘couiner’ (LMPT). ◄ Onomatopée ? kwilt n. ‘couverture piquée’ lou. kwilt, kwiyl, kwil ‘couverture piquée, courtepointe’ (DLC). ◄ Ang. quilt ‘courverture piquée’ (HSD). DECA\nonfranK-revu-1.pdf – version provisoire – 12.08.2015 83 kwindik adj. ‘chétif’ gua. kwindik ‘étriqué, chétif, rachitique ; minus’ (LMPT) ◄ Orig. inc. kwip onom. ant. kip ‘claquement de langue pour manifester son désaccord, son mécontentement ou le parti qu’on prend de se moquer d’une observation. Le simple qip coûtait une sévère bastonnade à l’esclave qui l’avait fait entendre’ (RGe qip) ; gua. kyip, kip ‘petit bruit de la bouche qui marque la colère, la fatigue, l’ennui ou le mépris, traduit par l’onomatopée kip’ ; las ba kip kalòt ‘cesse de manifester ta mauvaise humeur, arrête de faire kip ! toute la journée’ ; kipe-manfou ‘rien, rien du tout, des clopinettes’ (LMPT) ; kip ‘manière conventionnelle de noter un bruit produit en inspirant de l’air entre la pointe de la langue et les alvéoles sur lesquelles celle-ci est appliquée de façon assez relâchée. Ce click est une marque impolie de mécontentement ou d’impatience ; elle est aussi utilisée en cachette par les enfants qui n’ont pas envie d’obéir’ (T/B) ; M-G id. ‘petit bruit d’air entre la langue et le palais en ouvrant un peu la bouche : équivalent à zut, "tu m’ennuies"’ (MBa) ; mart. tjip ‘pff ; bof’ ; fè tjip, di tjip ‘faire un claquement de langue en signe de colère, de refus ou d’indifférence’ (RCo) ; guy. tchip ‘onomatopée expriman le mépris ou le dédain’ (GBa) ; ► haï. tchwipe, tchwip, tchipe, twipe, tuipe, tuip, kwipe, kuipe ‘smack one’s lips disdainfully or contemptuously’ ; n. ‘smacking sound made with lips to express annoyance or disdain’ (HCED) ; kwipe, tchwipe, tywipe ‘un mouvement des lèvres et une grimace qui expriment du dédain’ (Peleman) ; tchipe, kuipe, tchuipe, tchupe, tchoupe, etc. ‘faire un clic de dédain avec la bouche’ (ALH 237) ; gua. kyipe, kipe ‘faire kip’ (LMPT) ; mart. tjipe ‘faire un claquement de langue en signe de colère, de refus ou d’indifférence’ (RCo) ; StLuc. tjipi ‘to embarrass, to shame’ (KD). ◄ Onomatopée, probablement d’orig. afric. Josephau 84-85 : Ce bruit de succion de la langue entre les dents qui, chez nous, traduit l’agacement, le désappointement, le regret, etc., bien que fondamentalement africain, je crois, a été perfectionné par l’Antillais au point que l’Africain lui-même en demeure, au premier abord, surpris et amusé. J’ai toujours noté que ce bruit (quel nom plus précis lui donner ?), à l’inverse des bruits d’acquiescement dont j’ai parlé tout à l’heure, était, en Afrique, beaucoup moins sonore et prolongé que le nôtre, même dans les situations les plus critiques. ALH 1, 94 : Concrètement, il s’agit d’émettre une sorte de clic, que les Haïtiens utilisent pour marquer leur désapprobation. Ce son n’a pas de fonction linguistique dans la langue. Le verbe est probablement un néologisme construit à partir d’un radical onomatopéique. kwiyèz n. ‘esp. de banane’ haï. kwiyèz ‘kind of plantain’ (HCED). ◄ Orig. inc. kwòbòt adj. ‘cabossé’ haï. kwòbòt, kòbòt ‘battered, dented’ (HCED). ◄ Orig. inc. kwoko n. ‘esp. d’arbre’ haï. kwoko ‘African oil palm tree’ (HCED). ◄ Orig. inc. kwòsmann ‘variété de fusil’ ► haï. fizi kwòsmann ‘specific kind of air rifle’ (HCED). ◄ Orig. inc. Nom d’une marque ? kwoub n. ‘esp. d’oiseau’ haï. kwoub ‘kind of water bird’ (HCED). ◄ Orig. inc. kwoumkwoum n. ‘cartilage’ ► haï. zo kwoumkwoum ‘cartilage, gristle’ (HCED) DECA\nonfranK-revu-1.pdf – version provisoire – 12.08.2015 84 ◄ Orig. inc. Onomatopée ? → kankroum, krap, krikrit. kwoup onom. ‘bruit d’un choc’ haï. kwoup, koup ‘sudden noise suggesting a break’ (HCED). ◄ Onomatopée. kwouton n. ‘cérémonie hindouiste’ mart. kwouton ‘cérémonie hindouiste’ (RCo) ◄ Orig. indienne. Tamoul kūttu ‘dance, dramatic performance’ (Burrow /Emeneau 1890). kyak1 ‘merle des Antilles’ gua. kyak ‘merle des Antilles’ (LMPT) ◄ Onomatopée ? kyak2 ‘maladie du poulet’ mart. quiac ‘maladie du poulet qui le fait tousser ; gêne de la gorge entraînant la toux, laryngite’ (EJo 66). ◄ Onomatopée (EJo 66). kyakya n. ‘petit poisson, Decapturus sp.’ gua. kyakya ‘petit poisson ; personne peu importante’ (LMPT) ; mart. id. ‘Decapturus sanctae helenae ; Decapturus punctatus’ (EJo 35). ◄ Orig. inc. kyanng n. ‘blet’ StLuc. kyanng ‘overripe (in reference to dasheen)’ (KD). ◄ Orig. inc. kyap n. ‘gros bourgeois’ ► gua. gwokyap ‘qn d’important, gros bourgeois, gros ponte’ (LMPT) ◄ Orig. inc. kyas onom. ‘bruit du couteau qu’on enfonce dans la chair’ gua. kyas ‘onomatopée du bruit du couteau qu’on enfonce dans la chair’ (LMPT) ◄ Onomatopée. kyèk n. ‘esp. d’oiseau’ mart. kyèk ‘variété d’oiseau, Vireo altiloquus barbadensis’ (quièque en F.R.A.) (RCo). ◄ Onomatopée ? kyo n. ‘esp. d’oiseau’ gua. kyo ‘héron cendré’ (LMPT) ; M-G id., kyon, tyo, tyon ‘esp. d’échassier’ (MBa) ◄ Onomatopée. MBa : Ce mot isolé se prononce plutôt kyo ou tyo, derrière un mot à sonorité sourde on dit volontiers tyon ou kyon. En Désirade la femmelle kya. Onomatopée du cri de l’oiseau qui est un mélange de ces quatre formes d’où difficulté pour choisir l’orthographe, d’autant que la prononciation varie d’un endroit à l’autre. kyòk n. ‘coup de poing’ ant. qiŏc ‘coup de poing qui fait très mal’ (RGe) ; gua. quiôc ‘coup de poing en ligne droite’ (ABa 155) ; kyòk ‘coup de poing’ (LMPT) ; ► kyòk-an-blòk ‘en désordre, pêle-mêle’ (ABa 155 ; LMPT). ◄ Orig. inc. D’après RGe « sans doute de choc », mais nous pensons que le mot pourrait être rapproché du fr. claque ‘coup avec le plat de la main et qui produit un coup sec’ (seit ca. 1310), Mons ‘gifle’ Rop 76, Tourc. boul. Gondc. Calv. id., Alençon quiaque, Guern. kɫak, etc. (FEW 2, 726b). kyoka n. ‘mets’ gua. kyoka ‘plat d’origine indienne à base de morue et d’aubergines rôties, pilées et épicées’ (LMPT). ○ E/CTT choka, chokha ‘mashed vegetables, usually roasted or boiled…; also a dish made of shredded saltfish or smoked herring’ (< Bhojpuri-Angika [langue indienne] chokha ‘boiled potato or vegetable, cooked and crushed into small pieces’ (Winer). ◄ Orig. indienne, cf. l’étymologie de E/CTT choka ci-dessus. DECA\nonfranK-revu-1.pdf – version provisoire – 12.08.2015 85 kyoke v. ‘tapoter’ ant. kyoke ‘tapoter au moyen d’une perche, pour déloger, pour agacer’ (RGe qioké) ; gua. id. ‘donner une brusque poussée avec le bout d’un doigt, la pointe d’un bâton’ (ABa 155) ; kyoke, kyokye ‘titiller, harceler, asticoter, taquiner, tisonner, boxer ; faire les choses superficiellement ; essayer’ (LMPT) ; ► gua. kyoke-bobo ‘asticoter, envenimer les choses’ ; kyoke-vare ‘bal populaire dans un bouiboui’ (LMPT). ◄ Orig. inc. Sans doute rapport avec → kyòk. kyonkyon n. ‘petit chignon’ gua. kyonkyon ‘petit chignon’ (LMPT). ◄ Orig. inc. kyoufkyouf n. ‘esp. de poisson’ tri. kyoufkyouf ‘esp. de poisson, Diodon hystrix’ (EJo 32). ○ E/CTT chouf-chouf, choof-choof ‘any of a number of marine fish which will inflate their bodies with air or water if disturbed’ ; chouf-chouf ‘Tetradon, a prickly fish which blows itself out like a bladder… is as evil disposed in Trinidad as elsewhere’ (< E chuff ‘swollen or puffed out with fat’) (Winer). ◄ Angl. chuff ‘gonflé’, cf. Winer ci-dessus. Le terme vient de l’anglais/créole de la Trinité. kyoup onom. ‘bruit du baiser’ gua. kyoup ‘onomatopée pour désigner le bruit du baiser ou de la piqûre’ (LMPT). ◄ Onomatopée. kyouplat n. ‘pintade’ gua. kyouplat ‘onomatopée pour désigner la pintade et son cri’ (LMPT). ◄ Onomatopée. kyous adv. ‘sans problème, sans anicroche’ gua. kyous ‘onomatopée pour désigner le fait que quelque chose passe sans problème à travers autre chose : sans anicroche, les doigts dans le nez’ (LMPT) ◄ Onomatopée. DECA\nonfranK-revu-1.pdf – version provisoire – 12.08.2015 86