Challenge Centrale Lyon 2012

Transcription

Challenge Centrale Lyon 2012
Ça reproduit à peu près la texture et la couleur du dentifrice de Pleuh, accessoire phare de ce
Challenge, instrument à la fois de drague et d’unification des peuples...
Challenge Centrale Lyon 2012
1 ere Partie
Aaah, le challenge !... Ses sets à 5 fanfares dans un hall chaud et moite, ses fameux bracelets en papier donnant accès aux bâtiments et à la soirée, ses vigiles à l’entrée desdits bâtiments, ses Pistons toujours subtils et mesurés, ses terrains où
on fait figuration pour supporter des équipes dont on se fout pas mal de savoir si elles gagnent ou pas, ses couloirs allumés
H24 dans lesquels on finit par dormir du fait de l’absence navrante des bracelets en papier susmentionnés…
Le challenge restera toujours un WE phare dans la vie de la Band’a Joe. Mais cette année, en plus de s’annoncer daron pour toutes ces raisons, ce WE a un petit goût supplémentaire de défi et d’incertitude (oui, oui), car c’est LA première
grosse sortie GPA, les GDAs restant sur Paris pour Babel et les sENS de l’art…
Bon en fait de sortie GPA, on a quand même Pleuh avec nous, qui a sûrement fait plus de challenges que n’importe
quel fanfaron dans l’histoire de la Band’a Joe, et qui saura nous dispenser des conseils avisés tout au long du WE (comme par
ex : « collez-la vous dès le premier soir et vous vous en foutrez d’où vous dormirez »). DARON
1-Le dEpart
Ça commence le vendredi soir à 17h15 à la sortie des cours. Tout est
parfaitement dans l’ordre normal des choses : on est tout à fait prêts à partir, avec aucune idée précise d’où on va atterrir.
Quentin : « Attends, comment ça, on n’est pas invités ? Et on n’a même pas le
droit d’y aller ?»
Donc rdv à 17h15 sur le parking
avec les instrus, un sac de couchage, son
déguisement (le seul habit que l’on mettra
du WE) et le zgueg, dixit notre cher président. A 17h30, incroyable, la première voiture est déjà partie !
Une composition de folie pour une voiture
qui nous fera rêver tout le WE
Bon ok, peut-être sans grand mérite, c’est la voiture de Quentin, au surnom de
plus en plus légitime de Joe Mama. Les autres voitures elles restent fidèles à l’esprit général d’organisation plus ou moins folklorique: celle d’Olivier avec Pleuh, Walid et
Alister part acheter de l’alcool, et celle de Damien l’attend un peu, puis ne sachant pas
où elle est allée, ni quand et même si elle reviendra, part également.
Un président à l’action
Rdv à Lyon, donc.
On est beaux,
quand même !
RAS sur le trajet. La voiture d’Olivier (ça
commence) réussit quand même à se perdre dans
une aire d’autoroute où elle devait retrouver celle
de Quentin : plus de 20 min s’écoulent entre leur
entrée dans l’aire et leur arrivée à la boutique…
Hum…
On se retrouve par miracle à 10 min
d’intervalle à un rond-point à Lyon, et direction
Centrale Lyon, pour une première soirée mémorable…
1
N.B: Je mets des photos de bonne qualité parce que c’est le
début, mais après le seul appareil photo numérique qu’on
avait n’a plus eu de batterie assez rapidement (oui ok, j’avais
oublié de le charger avant de partir, du coup j’ai pu prendre
5 photos en tout sur tout le WE. Habile).
2-La Soiree du Vendredi soir,
ou les premieres peripeties de l’ equipe de water-polo de Centrale Paris.
Le parking est désert, exception faite de quatre gars de Centrale Marseille occupés à converser avec des filles à la fenêtre du 3e étage d’un bâtiment de la résidence, tels les chevaliers d’antan au balcon de leur belle : « La Bouillabaisse on la
pêêêêcheeeeuuu, le pastis on le boiiiiit ! » réponse des filles : « Parking va nous danseeeer la danse du limousin » etc.
On sort l’alcool. On a de la vodka orange, pomme et de la bière.
Dans une salle du bâtiment à côté, on sent l’effort de quelques mecs pour mettre l’ambiance dans une soirée à grand
renfort de spots lumineux. Vue du parking, la salle a l’air vide. Vue de l’intérieur, elle l’était, nous confirmera un contact de
Centrale Lyon. Bon. C’est que les fanfares doivent être autre part.
Les filles
L’arbre d’Antoine et Pleuh
Les Marseillais
La salle discothèque
Bon, la pénurie de photo commence, on fait avec ce qu’on a. Quand on est arrivés, il faisait plus
nuit. Je vous laisse imaginer la scène.
On va voir Marseille, en caleçon, qui nous confirme que la Farigoule est arrivée et déjà en train de jouer de l’autre côté. On prend les instrus, nos bières et on va de l’autre côté, donc.
Au bout de quelques mètres parcourus, on croise notre premier vigile du
WE : l’alcool est interdit pendant le Challenge,
on n’a pas le droit de pénétrer dans le campus
avec nos bières. Le vigile nous enjoint donc tout
naturellement à les boire cul sec.
No comment.
On arrive de l’autre côté, et là effectivement il y a plus d’ambiance, plein de gens,
des sportifs, et à l’intérieur du hall, LES FANFARES ! (tadaaam)
2
On joue, Soulfinger, New Blood, Brooklyn et le Lion sont des classiques, tout le monde connait. Auguste fait des solos
biens sympathiques, Pleuh a l’air tout à fait dans son élément. On fait connaissance, l’ambiance est cordiale, au début les plus
gros s’imposent et jouent leurs morceaux, puis une sorte de roulement se met en place. On joue pendant longtemps, puis lorsque ça commence à devenir musicalement limité, on sort et on retourne aux voitures.
De retour à notre cher parking, nous entamons une petite séquence de pourrissage
bien de chez nous.
C’est le moment idéal pour commencer à apprendre la caisse claire ; Marine D retient avec application les 3 rythmes que lui montre un Damien bien patient, et au bout de 10
min, un bœuf est lancé pour célébrer sa nouvelle aptitude à faire du bruit en tapant sur un
autre tambour. Pleuh au souba, Auguste au sax, Alister et Damien à la grosse caisse. Un grand
moment d’anthologie musicale s’il en fût !
Tellement que le mec qui vient nous demander d’ « aller faire du bruit ailleurs s’il vous plait » a presque l’air navré de le faire.
On se fait virer, donc, mais qu’à cela ne tienne, un public qui saura apprécier notre talent à sa juste valeur nous attend de
l’autre côté !
Rebelote, on prend les instrus et on s’achemine vers le hall.
Forts de notre expérience passée, nous cachons nos bières avec application : les manches de la veste de Pleuh ont un tintement de verre
assez suspect, mais de toute façon, aucun vigile à l’horizon.
Le mec qui nous arrête est un élève de l’organisation du Challenge :
- La soirée est finie, allez-vous coucher.
- Ah mais c’est trop bête, on allait jouer, là !
- Non, allez, faites pas les cons, allez-vous coucher, tout le
monde est crevé, là.
- Bon, ok (pour faire court). Vous auriez une idée d’un endroit
où on pourrait dormir ?
(N.B : dans le futur, penser au fait que ce n’est peut-être pas une idée de folie de demander aux mecs qui organisent de loger une troupe de fanfarons illégale et alcoolisée à 3h du mat’.)
Le mec s’étrangle :
- Quoi ?! Mais vous déconnez les mecs ! Vous vous pointez ici en hors-la-loi, vous le cherchez un peu !
On lui dit qu’on veut juste un endroit pour dormir, il n’est pas chaud pour nous aider.
- Allez dormir dans vos caisses, arrêtez de pourrir.
Ok, si c’est comme ça, on décide de retourner à notre parking.
Il nous manque une baguette. Auguste est complètement fait et il jure ses grand dieux que ce n’est pas lui qui l’a,
même s’il est le dernier à l’avoir touchée. On la retrouvera le lendemain soigneusement rangée dans la housse de son sax.
Pleuh veut rester continuer à jouer.
On finit par rassembler tout le monde et à arriver au parking. Petit moment de flottement, les instrus sont rangés,
on examine les options qui nous restent pour la nuit.
Chez les Pistons ? Pourquoi pas, mais ya du vomi partout, déjà une autre fanfare qui dort là-bas et le bâtiment est
gardé par les vigiles (et on n’a toujours pas de bracelets, je le rappelle pour ceux qui ne suivraient pas). Dans les voitures ? Il
y fait aussi froid que dehors, autant dormir dans les arbres. Peuh et Antoine vont se partager l’arbre devant la salle discothèque, et ils se répartissent les branches (ah mais non pas celle-là, elle gratte, prends elle plutôt). Dans les lave-linge dont
Pleuh nous a vanté l’hospitalité et la chaleur ?
Et c’est l’arrivée providentielle de « Eh ben voilà », notre bon génie du Challenge, dont on ne connaîtra pas le vrai
nom mais dont on apprendra plus tard qu’il est pote avec Alexandre Welschinger. (Je l’appellerai EBV pour gagner en fluidité
dans la suite du CR.) C’est un mec des Pistons.
3
Il nous confirme que pour leur étage, c’est pas possible (à cause des bracelets)… On lui parle des bâtiments hors surveillance que nous a mentionnés un mec plus tôt dans la soirée. Là effectivement ça va être possible, ils ne dépendent pas de la
même organisation du coup ils ne sont pas surveillés. Il nous dit de le suivre, on se met en civil et on le suit.
Et on tombe sur notre deuxième vigile de la soirée. Ils sont plusieurs en fait, et nous demandent qui on est, nos cartes
étudiantes du campus.
« Oui, oui, on les a » dit Damien en sortant sa carte Moneo. Bien tenté mais ça ne fonctionne pas. Le mec nous prend
pour des débiles, et heureusement EBV sauve la situation. Il montre sa carte à lui et dit qu’il nous conduit aux tentes des sportifs.
« C’est l’équipe de waterpolo de Centrale Paris » explique-t-il aux vigiles qui doivent trouver qu’on a des têtes de waterpolistes parce qu’ils nous laissent passer.
On arrive aux bâtiments. Le lave-linge de Pleuh est fermé.
Pleuh pète sa bière dans le hall par terre on ne sait pas trop comment (lui non plus d’ailleurs). On monte dans les
étages. Il n’y a pas de salon d’étage ou d’équivalent, les toilettes sont à l’intérieur des studios donc inaccessibles, et la lumière
des couloirs n’a pas l’air de s’éteindre (elle restera en effet allumée toute la nuit). On va passer un super nuit.
On s’installe au dernier étage. Certains veulent aller aux toilettes, la flemme de ressortir, alors ils trouvent un escalier de
secours qui donne sur l’extérieur.
Alister : « J’ai jamais pissé d’aussi haut ! »
On est tous allongés dans nos duvets, et impossible
d’être discrets :
- Zgueg !
- Chuuuuut, putain !
- ...
- Zgueg ?
- Vos gueules !
Quentin est désespéré. Auguste est déchiré et il fait plus de
bruit que tout le monde réuni en disant « Pourrissez pas, pourrissez pas ! » (à chaque fois qu’on réussit à obtenir un semblant
de silence en plus, du coup ça relance tout le monde et ça n’en
finit plus.)
Chuuuut !!!
Mais qu’est-ce
que je fais là ?
On finira par s’endormir, à je
ne sais quelle heure, la batterie
de mon portable ayant lâché
vers 3h15.
Quentin essayant désespérément de
dormir...
Zgueeeeeeeg !!
4
3- Le Deuxième Jour, ou la Colgate Brass Band chez les Irish
Réveil matin, 8h, grâce aux ascenseurs (on est couchés juste devant) et aux gens respectables qui se lèvent tôt pour
aller faire du sport et qui nous enjambent très poliment. Quentin, Damien et Alexis décident d’en profiter et d’aller faire les
courses au casino. Le reste, après une brève concertation, se rendort (« Il est quelle heure ? » « 8h15. » « Pfff, terminé, on
pionce.»).
Un mec reconnait Pleuh en passant dans le couloir et nous offre 2 éclairs au chocolat. On se re-réveille à 10h30, Walid
trouve un bout de plaque en plastique sur laquelle il y a écrit « Parking ». « Daron. »
La douce voix de Kevin s’élève alors pour ses premières paroles de la journée :
« Mais non, c’est pas daron putain, c’est une plaque en plastique, faut arrêter, là ! »
Les autres reviennent des courses, refusent qu’on mange dans le couloir alors on se lève et on va
manger dehors sur l’herbe devant les terrains. Il y a déjà des fanfares, certaines jouent depuis 8h, on apprend après qu’elles
ont dormi sur le terrain.
On rencontre Caroline en tenue de basketteuse, Christelle de Centrale Num qui nous file des pitchs, des pringles et
des infos sur le planning des matchs. On apprend qu’une équipe de l’ECP joue dans 2 min, du coup on va chercher les instrus et
on joue pour notre premier match du Challenge. C’est l’équipe de rugby féminin. Je crois qu’elles ont gagné. Sûrement grâce à
nous.
Et c’est parti pendant des heures. On joue, avec d’autres fanfares
(Nantes et Marseille je crois), pour d’autres matchs, on dort sur l’herbe, on essaie d’autres instrus. Kevin râle parce qu’il n’aime pas quand les gens essaient
d’autres instrus. Pleuh trouve une guitare et fait du jazz avec Yannick au Melodica (LA révélation musicale du Challenge). On joue pour l’équipe de foot de Centrale P, mais on se fait virer par l’équipe adverse (Centrale Lyon) parce qu’on les
« déconcentre ». Très bel esprit ! Nous nous drapons dans notre dignité (« Pfff,
on s’en fout, on dort ? »).
C’est ça, un
melodica
5
Nous hésitons entre une sieste et un MacDo. Après de longs débats, il est décidé qu’il sera très agréable de s’endormir sur la digestion, donc direction Lyon.
On bouge avec difficulté (la fameuse inertie de groupe), et on se perd dès le parking de Centrale Lyon (oui, on est très
forts). En fait, la voiture de Quentin a suivi celle d’Olivier, qui après trois tours d’un rond-point a avoué qu’elle n’avait aucune
idée de l’endroit où aller, du coup on rebrousse chemin et on retrouve la voiture de Damien, qui elle n’avait jamais quitté le
parking.
Arrivés à Lyon on va s’acheter des sandwichs au Subway et on se cale sur une place pour manger. Des Témoins de
Jéhovah arrivent juste après nous et se mettent à chanter, la mère à la guitare qui chante avec les filles, et le père qui distribue des tracts.
Pleuh qui a toujours sa guitare (qui est celle de Yannick en fait, qui est venu avec son melodica), se met derrière elles
et les accompagnent discrètement : « En fait je sais pas si je les fais chier ou pas. En fait si ça se trouve elles m’entendant pas.
Tu crois que ça les dérange ? »
Marine Desquerre va chercher un tract et discute avec le père, qui se trouve être un protestant illuminé en fait, qui
veut promouvoir le gospel. Il est fâché avec les catholiques depuis le massacre de St Barthélémy en 1572, et parce qu’il n’y a
pas écrit dans la Bible qu’il faut adorer la Vierge Marie, alors lui serait d’avis d’arrêter de l’idolâtrer comme ça, enfin stop,
quoi…
Bref, une conversation bien instructive, décryptée à distance par Antoine et Yannick qui essaient de déchiffrer les
gestes des deux protagonistes. Le tract nous somme de nous convertir en vue du Jugement Dernier. Nous promettons d’y réfléchir.
Direction la cathédrale de la place St Jean pour la première manche. Des guitaristes sont en train de jouer, Pleuh sympathise avec eux, on envisage un bref moment de jouer ensemble mais on finit par décider que nos volumes sonores respectifs ne sont pas très compatibles. De toute façon ils ont fini, alors on prend place et on commence.
Il y a pas mal de monde, le public est archi réceptif, les gens dansent, c’est très agréable. Ce qui est dommage, c’est
qu’ils sont loin de nous. En même temps, on a mis la boîte loin de nous. On se dit qu’il doit y avoir une formule mathématique
qui lie la position du public et celle de la boîte.
« Bah c’est simple, c’est le milieu, quoi ! » suggère un Joe. A vérifier.
Kevin et Alister font danser des jolies filles sur Rue de Paname. Bon yen avait une en couple qui se libère pour danser
avec son mec, mais l’objectif est atteint, des gens dansent.
Alexis s’avance et se balade devant nous avec une démarche de lover sur le solo de New Blood.
Puis le public part peu à peu, on arrête parce qu’on est crevés de toute façon. On n’est pas super super endurants.
On a gagné environ 90€ pour un set de 45 min environ. C’est honorable, et même si on a fait mieux depuis, on est contents.
Formation tas devant la cathédrale : Pleuh fait la sieste par terre, Antoine se met sur lui, puis l’idée géniale est lancée : « Ah ouais, si on s’allongeait tous et il faut qu’on touche au moins une personne ? » Ce qui aboutit à la formation tas. On
a vraiment l’air de clochards.
Un mec demande à MarineD si son chapeau est en or. « Ben évidemment » « ça se voit, il est très beau… » Ah oui…
A un moment on décide quand même de bouger un peu. Il ne fait pas non plus super super chaud. On va au Musée
du Cinéma, où on a l’honneur de voir le vrai masque du Bouffon Vert de Spiderman. Su-per. Et C3PO.
Pleuh achète une bouteille d’eau et un dentifrice. « Je n’en n’avais pas besoin, mais j’ai eu envie de le prendre. » Il
propose qu’on prenne Walid et qu’on le lui étale sur la tête.
On décide de monter à la Basilique en haut de a colline. Enfin Auguste, Marc, Quentin et Alexis y vont, et le reste suit
à reculons. Le premier groupe, qui ne sait pas comment on fait pour atteindre la Basilique, a la brillante idée de couper par la
montée avec les ronces. Ces vaillants aventuriers nous narreront plus tard le récit de leur périple :
6
« Plus on montait, et plus c’était dur de monter. Les ronces nous
griffaient les jambes, la nature entière nous était hostile, il nous fallait à
chaque pas puiser dans les profondeurs de notre âme courage et endurance,
quand soudain, au détour d’un rocher, nous sommes tombés nez-à-nez avec
une bête féroce ! C’était un chien terrifiant, maintenu avec peine par un SdF
qui dormait dans une grotte. Nous nous sommes mesurés du regard, et il
nous a laissé poursuivre notre route. Après, nous avons croisé une chenille et
une mouche, mais ça va, elles ne nous ont pas attaqué. »
Que d’émotions !
L’autre groupe, banalement passé par l’escalier, a moins de choses à raconter. Enfin c’était dur de monter aussi, surtout avec le souba, la grosse caisse ou
la caisse claire, hein.
Ben oui, j’ai toujours pas
de photos, mais bon
c’est l’idée
Du coup, Pleuh et Damien laissent le groupe continuer tout seul et attendent à mi-hauteur. Walid perd le compte des
marches, mais se console en pensant qu’il faudra bien descendre et qu’il les compter à ce moment-là.
De là-haut, la vue est magnifique. Mais comme on n’avait aucun appareil photo en état de fonctionner, je vous laisse
imaginer. Et puis la prochaine fois que vous irez à Lyon, allez-y, il faut prendre les escaliers à droite et c’est très sympathique.
Bref, on finit par redescendre. Walid se rend compte à mi-hauteur des escaliers qu’il a oublié de compter les marches.
Son désespoir est tel qu’il faut le retenir de force pour l’empêcher de refaire le trajet jusque là-haut. Seul Damien réussira à le
calmer, en lui disant que lors de leur attente oisive avec Pleuh, un groupe de touristes est passé et qu’il a entendu le guide leur
dire qu’il y a 252 marches. Walid satisfait reste donc avec nous. Là aussi, si un jour vous allez à Lyon, vous pourrez vérifier,
parce que si ça se trouve, Damien a pipoté Walid et personne n’est au courant…
Résultat : on arrive devant notre chère cathédrale sur la place St Jean et tout le monde est crevé. Pleuh sort son dentifrice et commence à tartiner tous ceux qui veulent bien: Walid, Olivier, Merlot, puis plus ou moins tout le monde cède à la
mode... C’est une expérience assez étrange : c’est froid, puis ça pique, ça sèche, c’est dégueulasse... On veut tout de même
faire une manche, encouragés par notre cher grippe-sou d’Alister qui veut que l’on redresse les finances du Challenge. Alors
Auguste s’écrit : « D’accord, mais à condition d’avoir le zgueg ! Hors de question de faire une manche en étant mous du genou ! »
Electrifiés par les injonctions de notre chef musical, la Band’à Joe se met en place et lance un set de folie ! Et ça
marche ! En 5 min, les gros billets tombent, les gens se mettent aux fenêtres, ceux qui arrivent pour la St Partick s’arrêtent devant nous. Un gosse tombe en admiration devant Merluche et reste en scotch sur lui pendant tout le set, complètement en
transe.
On joue jusqu’à être complètement morts, en finissant par un Brooklyn héroïque. A peine avons-nous posé les instrus
que des mecs viennent nous voir :
- Oh non, vous arrêtez de jouer, là ?
- Oui, on est morts…
- On est venus exprès pour vous, on était en haut à la Basilique et on vous entendait de là-haut !
- Ah oui ? Vous entendiez ce qu’on jouait ? (ça serait dingue qu’on ait fait un set de cette portée-là !)
- Oui, enfin de là-haut on entendait qu’il y avait de la musique et on avait l’impression que c’était de la super musique !
- Ah… Alors que d’en bas... ?
Mais non, ils nous assurent que c’était génial, et nous demandent quand on va rejouer. On leur dit dans pas longtemps, en fait
pas du tout on mettra plus d’une demi-heure à reprendre, mais bon un artiste, ça ne se presse pas !...
7
Un autre mec nous accoste, il a un micro, une pédale et un ampli : c’est un beat boxer qui nous
a entendu jouer et qui a aimé aussi. On discute un peu, on lui demande de nous montrer ce
qu’il sait faire.
Il beat-boxe un hommage à la Band’à Joe, c’est vraiment cool. Pleuh lui demande comment il
fait, alors du coup le beat-boxer se met en tête de lui apprendre à faire la grosse caisse etc.
avec la langue malgré les protestations de Pleuh qui dit qu’il n’y arrivera pas, mais qui finit par
se retrouver un micro à la main en train de beat-boxer à son tour. Puis le mec veut mettre plus
de monde à contribution, du coup Pleuh lui fait une ligne de basse avec le souba, MarineD et
Damien des rythmes aux percus, Antoine un riff au trombone et le mec se met à boucler dessus.
http://www.youtube.com/watch?v=M_w-w0Z1JXU&feature=youtu.be
Le mec veut absolument nous donner de l’argent, nous
on ne veut absolument pas, du coup le type finit par
donner un CD à Pleuh sur lequel il joue avec le meilleur
beat-boxer du monde .
Marine W nous a rejoint, elle se fait consciencieusement tartiner des peintures de
guerre avec le dentifrice vert de Pleuh.
On décide de tenter une troisième manche, avec le beat-boxer en guest star. On joue
Cameleon, sur lequel il fait un solo. Caroline arrive avec des amis.
Mais il n’y a que 3 Chinoises qui nous écoutent, tout le public est dans les bars, commençant la St Patrick sans nous, et regardant le match de je-ne-sais quoi à la TV. Nous
décidons donc de nous arrêter, au bout de trois morceaux. Sûrement un des sets les
plus courts de la Band’à Joe.
On décide d’aller manger au kebab. On arrive sur la place, il y a pas mal de monde en train de manger et assis sur les marches.
Des gens demandent à Pleuh de jouer un truc avec le souba, alors il joue deux trois notes, 7 Nation Army je crois et damien tape
quelques coups sur sa caisse claire.
Et alors là mes aïeuls, c’est l’évènement déclencheur de ce qui va devenir une soirée de fous.
Le vendeur de tartiflette/bières/raclette qui a entendu Pleuh et Damien jouer vient nous voir pour nous demander de jouer devant son stand en échange d’un petit billet. Bah on ne se fait pas prier, on y va. On joue un morceau, un autre, et là il se rend
compte que ça va être un peu too much et que la foule en délire qui commence à se presser devant nous va renverser son
humble stand de patates. Il nous dit d’aller jouer sur la place.
- Vous êtes combien ?
- 13 !
- Ok, je vous apporte 13 bières ! Ok.
On bouge sur la place, tout le monde nous suit, et la soirée commence.
Ça sera une soirée avec de l’alcool, des filles, des mecs aussi, du
dentifrice, un double paquito (incroyable !), du danger, des blessés même, de la raclette, des pogos déchaînés, de l’alcool encore, une fuite d’eau et un lampadaire.
To be continued…
8
2 eme Partie
On a à peine la place pour les coulisses des trombones, les gens applaudissent et hurlent dès la fin des morceaux et en réclament un autre avant même que l’on ait eu le temps de reprendre notre souffle. C’est la folie, la gloire
Sur ce premier set, on se souviendra principalement d’un New Blood assez fou sur lequel les gens sautaient comme des malades, d’un Soulfinger complètement périlleux puisque le public avait du mal à s’arrêter quand il avançait vers nous, et of
course du double paquito !
En effet, voyant comment les gens étaient chauds bouillants, on s’est dit qu’un paquito passerait très bien même si on ne savait pas le jouer (enfin on ne sait toujours pas d’ailleurs).
Alors Auguste le lance, et le reste suit. Les gens mettent du temps à comprendre, les Lyonnais ne doivent pas être des habitués, mais heureusement, à force de le mimer, on trouve des gens qui connaissent , qui s’asseyent et qui s’élancent. Et là,
parce que des gens à l’ouest n’avaient toujours pas compris ce qui se passait, deux trois mecs s’asseyent à côté du premier
paquito et en lancent un autre en parallèle.
Du coup il y en a deux en même temps, c’est n’importe quoi parce les gens font des courses et se tombent dessus, mais c’est
assez marrant à voir.
On finit par s’arrêter malgré les injonctions de la foule en délire parce qu’on est crevés et qu’on a joué tous nos morceaux.
On va voir le monsieur des tartiflettes qui nous en donne deux gratuites qu’on se partage, certains Joes en rachètent et tout le
monde mange devant le stand.
Pleuh va voir toutes les filles qu’il aperçoit pour leur proposer du dentifrice et le mariage. Il se mariera donc deux fois dans la
soirée, mais il n’y a que le premier mariage qui compte bien sûr.
Une fille vient nous voir, elle est grosse caissiste à Strasbourg dans une fanfare de médecine je crois, elle nous raconte qu’elle
a une grosse caisse trois fois plus grosse que la nôtre (au moins, et elle nous montre avec les mains que c’est gros comme ça).
Elle nous énumère les morceaux qu’elle joue, qui ont l’air de bons gros saucissons, mais elle nous encourage à jouer Fort
Boyard parce que c’est vraiment super à jouer (surtout à la grosse caisse).
Pleuh revient avec du vernis vert sur les ongles, et deux Allemandes peinturlurées de dentifrice au bras.
9
Puis on se redirige vers la place pour un deuxième set. Dès que les gens nous voient, ils nous font de la place et c’est reparti.
C’est encore plus dingue que le premier set. Les gens font un pogo déchaîné devant nous, manquent de nous écraser emportés
par leur élan, heureusement ils nous aiment tellement qu’ils se retiennent les uns les autres pour ne pas tomber sur nous.
Trombone suicide complètement improbable, dans un petit espace devant nous dégagé par Alister qui a fait un rempart avec
son corps pour retenir les gens, par Kevin, Antoine et Walid.
On nous donne à boire pendant qu’on joue, un mec nous offre une bouteille de vin rosé pleine.
Les flics arrivent au bout d’un moment mais sont très cordiaux. Ils nous laissent jusqu’à 1h du mat’, et il est à peu près minuit.
Alors on continue. On écoule quasi tous les morceaux qu’on connait. On fait même un deuxième paquito, qui marche moins
bien que les deux premiers, parce que les gens sont de plus en plus d’équerres, il faut le dire. Quand on essaie d’arrêter de
jouer vers 1h20, les gens nous demandent de continuer, on leur joue des saucissons.
Sur un côté de la place, il y a un lampadaire, et les gens s’amusent à l’escalader comme dans les ferias. Un moment, un mec
arrive en haut du lampadaire, Pleuh accompagne les gens au souba sur la danse du strip tease, le mec se déshabille perché sur
son lampadaire, et, fatalement (eh oui, même sobre, c’est pas sans risque), perd l’équilibre et tombe en arrière. De là où on
était, on n’a pas vu comment il a atterri, mais on pense qu’il n’est pas mort.
Les gens ne veulent vraiment pas qu’on arrête, alors Pleuh lance la Marseillaise, et tout le monde se met à chanter. On est la St
Partick dans le Vieux Lyon, il est 1h30 et 500 personnes se mettent à chanter la Marseillaise. Daron.
Les gens ne nous laissent pas partir, Pleuh lance des olé à la trompettes, il suffit de taper dans la grosse caisse pour que les gens
soient contents (mais j’arrête tout de suite ceux qui du coup se poseraient des questions sur la part de notre virtuosité musicale
dans l’ambiance de la soirée, puisque les gens ne seraient pas aussi chauds si on s’était contentés de taper sur la grosse caisse
toute la soirée)…
On finit par arrêter, et on commence à investiguer parmi les gens pour savoir où on dormira. Un mec un peu lourd répète qu’il
accepte de loger Marine Desquerre « mais juste elle ». On a plusieurs plans, mais pas un pour tous.
Finalement, on avait trouvé pendant le set une jeune femme qui est d’accord pour nous héberger tous, on la cherche, et elle
est toujours d’accord.
On va aux voitures poser les instrus et prendre nos affaires pour dormir (au passage on croise plein de gens dans la rue avec du
dentifrice sur le visage, c’est très émouvant) et on se retrouve tous chez elle, après avoir fait deux groupes et être allés se chercher dans Lyon, je vous passe les détails de l’organisation. Juste un conseil pour les générations futures : donner directement le
portable à quelqu’un qui connait Lyon, ça permet de gagner du temps en explications.
10
4– retour chez les fous du ballon (dans leur drole de gymnase)
La fille, Hélène, habite dans un vieil appart de Lyon, du genre avec
les marches en pierres polies et creusées au centre, à cause des
siècles de passage, et puis peut-être aussi du ruisseau qui est en
train de couler dans l’escalier.
En fait ça n’est pas habituel nous explique-t-elle, du coup elle appelle les pompiers, que ça fait sûrement chier de se déplacer à 2h
du mat’ parce qu’ils répondent que c’est pas vraiment grave. Du
coup on laisse l’eau couler (elle vient d’un appart inoccupé audessus), et on entre dans son appart. C’est une coloc, ils sont déjà 5
en train de fumer dans le salon, c’est assez cordial, pas très grand
pour 25 personnes mais cordial. On papote un peu, avec de la musique, on apprend qu’elle est institutrice (et non pas encore étudiante comme le sous-entend un Joe avec tact : « Tu fais quoi, tu es
en quelle année ? »)
On s’installe, on pousse la table, et on dort par terre, sur des matelas, des canapés, des chauffeuses, des coussins, et des pulls pour
ceux qui se sont fait avoir.
On passe une assez bonne nuit, et on se réveille tard le lendemain
matin, la tête dans le cul. Quelqu’un fait tomber la table qu’on avait
mise contre le mur, Merlot démonte le robinet de la salle de bain.
On se dépêche de tout ranger, de se laver les dents avec le reste du
dentifrice de Pleuh (et oui, il aura même servi de dentifrice), de reVous remarquerez par ailleurs les traces de dentifrice sur
mettre le salon en place et de remonter le robinet, et après avoir
les joues de Pleuh, Walid et Antoine.
remercié très chaleureusement Hélène pour son accueil, nous repartons.
Nous retournons donc aux parkings, avec une certaine appréhension : quel prix va indiquer le parcmètre.
En marchant on mange des Princes achetés au Casino la veille,
Damien s’abritant de la pluie d’une façon très habile.
Héhé, je suis
vraiment malin...
Parking : 20€ par voiture.
Il est presque 12h, on décide de retourner à Centrale
Lyon pour voir si on peut jouer pour des matchs, enfin ça
supposerait qu’on soit en finale quelque part, et que la
finale se joue après 12h30, mais bon on a bon espoir.
Réveil difficile dans le salon de l’institutrice...
11
On arrive à Centrale et on apprend avec plaisir que le Volley de l’ECP est en finale à 13h dans le gymnase. Il pleut, du coup tout
le monde est réfugié sur les côtés du terrain, et des fanfares sont en train de jouer, dont les Pistons. On revoie EBV, qui nous
donne des bières, qu’il faut boire dos à l’entrée du gymnase pour éviter l’œil pas si acéré que ça des organisateurs. Pleuh est
désespéré parce que comme il va conduire, il ne peut pas boire, du coup EBV ne manque pas de lui proposer une bière toutes
les deux minutes.
Puis notre match commence, on joue un morceau sur deux en
alternance avec l’autre fanfare.
C’est à ce moment-là que la fanfare des Ponts arrive. Ils n’ont pas
de souba et ne jouent relativement pas très bien pour ainsi dire,
mais sont très sympathiques et assument totalement leur servitude
en arrivant en gueulant « On a une fanfa-re ! On a une fanfa-re ! »
et « On a un morceau ! On a un morceau ! » après chacun des trois
morceaux de leur répertoire.
LA fanfare des Ponts...
Les Pistons se mettent tous nus
dans le gymnase sur un de leur
morceau. Classique.
Pleuh est tombé amoureux...
Et ne lâche plus son aimée
Le match se termine finalement sur une défaite écrasante de Centrale P. C’est sûrement pas
à cause de nous.
C’est à ce moment que nous décidons que notre travail est terminé et qu’il est temps de
rentrer chez nous.
12
Le Retour a Paname
Nous allons aux voitures, rangeons les instruments. Nous décidons de partir rapidement parce qu’il y a pas mal de route à faire.
On se sent tous assez peu propres, et c’est alors que Damien a agit d’une manière qui provoqua sur le moment moultes commentaires peu amènes, car même si ma foi c’était compréhensible, cela a choqué.
Les faits sont les suivants : alors que tout le monde supportait en serrant les dents et avec un courage exemplaire sa propre
transpiration, pensant : « plus que 6h, dans l’espace confiné d’une voiture, et c’est terminé », le sus-cité Damien énonça d’une
voix claire au milieu de nous tous : « Moi je ne peux pas conduire en étant sale, je vais donc me doucher. »
Et sous les yeux ébahis de tous, il se dirigea vers les douches du gymnase. Revenus de notre surprise première, nous tentons de
l’en dissuader : tout le monde se sent sale, tu vas pas nous faire attendre tous pour prendre ta douche etc. Rein à faire : ça
sera rapide, je ne peux vraiment pas conduire comme ça…
Il reviendra il est vrai peu de temps après, mouillé et content. Cet épisode est régulièrement rappelé au principal intéressé par
des Joes qui ne s’en sont toujours pas remis...
Un autre âpre débat se lance alors : Quick, ou MacDo ?
Kevin est pour un Quick : « On ne va pas se faire un MacDo quand même ? »
Eh bien, si, en fait...
(Même Kevin)
C’est donc le traditionnel MacDo de fin de sortie Band’a Joe.
13
RAS sur le trajet (ok, j’avoue, j’ai dormi).
Arrivés à Centrale Paris, avec toutes les voitures, même celle d’Olivier, Alister, Walid et Pleuh, nous allons nous doucher pour
ceux qui ne l’ont pas fait à Lyon, et pour certains montons au 3I.
Nous revoyons avec plaisir les GDAs qui se sont bien envoyé le zgueg pendant ce WE. Pleuh met le CD du beat-boxer qui se
révèle être bien sympathique. Marine Desquerre lui apporte du dissolvant pour ses ongles parce que toutes les bonnes choses
ont une fin, et que demain, ya bureau, et que des ongles verts au bureau, c’est pas forcément facile à porter…
En conclusion, parce qu’il faut toujours une petite conclusion :
St Patrick à Lyon, Melodica, Challenge, MacDo = Daron .
Band’a Joe = Surdaron .
14