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Transcription

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UNIVERSITE PARIS VAL-DE-MARNE
FACULTE DE MEDECINE DE CRETEIL
ANNEE 2008
N°
THESE
POUR LE DIPLOME D’ETAT
DE
DOCTEUR EN MEDECINE
Discipline : Médecine Générale
Présentée et soutenue publiquement le :
A : CRETEIL (PARIS XII)
Par GUEPRATTE Aurélia
Née le 24/07/1980 à Maisons-Alfort
LES ACCIDENTS DOMESTIQUES LIES AU TROTTEUR
Revue de la littérature
et
étude prospective sur l’usage du trotteur aux urgences pédiatriques de
Melun et les PMI du Val de Marne chez les enfants de 5 à 18 mois
réalisée entre Juin et Novembre 2007
DIRECTEUR DE THESE :
Monsieur le Docteur LE LORIER
LE CONSERVATEUR DE LA
BIBLIOTHEQUE UNIVERSITAIRE
2
REMERCIEMENTS
Je souhaiterais remercier Mr le Dr LE LORIER et Mme le Dr LEROUX qui ont
bien voulu m’aider à réaliser cette thèse ainsi qu’à mes parents et Benjamin pour
le soutien qu’ils m’ont apporté.
3
SOMMAIRE
1. INTRODUCTION
5
2. MATERIEL ET METHODES
7
2.1. DESCRIPTION DE L’ETUDE
2.2. CRITERES D’INCLUSION ET DE NON INCLUSION
2.3. RECUEIL DE DONNEES
2.4. LIMITES
8
8
9
9
3. RESULTATS
10
3.1. TABLEAUX RECAPITULATIFS
3.2. DONNEES RECUEILLIES
11
16
4. DISCUSSION
19
4.1. HISTORIQUE
4.2. DESCRIPTION
4.3. PROPRIETES
20
21
21
4.3.1. la mobilité
4.3.2. la surélévation
4.3.3. l’enceinte
4.3.4. la portabilité
4.4. NOMBRE DE VENTES
4.5. TAUX D’UTILISATION
4.6. CONDITIONS D’UTILISATION
22
22
23
4.6.1. Age de début
4.6.2. Temps passé dans le trotteur
4.6.3. Sex ratio
4.6.4. Age moyen des parents
4.7. RAISONS D’UTILISATION ET MOTIVATION DES PARENTS
4.8. MODE D’ACQUISITION
4.9. LIEN SUR LE DEVELOPPEMENT PSYCHOMOTEUR
4.10. LES ACCIDENTS DOMESTIQUES LIES AU TROTTEUR
4.10.1. Origine des accidents
4.10.2. Fréquence
4.10.3. Age de survenue d’accident
4.10.4. Sex ratio
24
24
25
27
4
4.10.5. Parties lésées
4.10.6. Types de lésions
4.10.7. Mécanismes des accidents
4.10.8. Répartition des accidents
4.11. CONNAISSANCES DES RISQUES
32
4.11.1. Des parents
4.11.2. Des professionnels de santé
4.11.3. Du personnel paramédical
4.12. ATTITUDES PARENTALES APRES ACCIDENT
34
4.13. STRATEGIES DE PREVENTION
35
4.13.1. Actives
4.13.2. Passives
4.14. REGLEMENTATION
37
4.14.1. En France
4.14.2. Au Canada
4.14.3. Aux USA
4.14.4. En Grande Bretagne
4.14.5. En Australie
5. CONCLUSION
40
6. BIBLIOGRAPHIE
42
7. ANNEXES
7.1. Questionnaire de l’étude
7.2. Photos de trotteurs
7.3. Circulaire du 29 Juillet 1992
7.4. Norme NF EN 1973
7.5. Tableaux des accidentés en trotteur
48
49
51
52
55
56
5
INTRODUCTION
6
Le trotteur, objet de puériculture utilisé depuis des siècles (9, 13, 17, 21, 36), bénéficie,
jusqu’à ce jour, d’un réel engouement de la part des parents, persuadés de son impact positif
sur l’acquisition de la marche pour leur progéniture.
Il favoriserait, selon eux, l’amusement de l’enfant face à cette nouvelle autonomie, procurerait
une certaine sécurité lors des premiers déplacements et jouerait le rôle de baby-sitter,
permettant alors aux parents de faire d’autres activités pendant que leur enfant est en trotteur
(2, 4, 8, 14, 24, 25, 36, 38, 48).
Pourtant de nombreuses études et rapports ont montré son caractère dangereux et
potentiellement délétère sur le développement locomoteur de l’enfant (12, 17, 21, 41, 50, 56,
59).
Ceci a d’ailleurs fait l’objet d’un débat outre atlantique à la fin des années quatre-vingt-dix. A
cette période, le taux d’accidents domestiques liés au trotteur variait entre 12 et 40% selon les
études.
D’un côté le corps médical préconisait l’interdiction du trotteur, de l’autre les industriels des
articles de puériculture assuraient que les accidents découlaient d’une inobservance des règles
de sécurité (17, 21, 36, 41).
Malgré l’adoption de nouveaux standards de sécurité, obligatoires pour certains critères,
volontaires pour d’autres, donc non imposés aux fabricants, l’utilisation et les accidents de
trotteur ont persisté (8, 40, 42, 44, 48).
Le gouvernement canadien en 2004 a finalement interdit la fabrication, la vente et l’usage du
trotteur face à ce problème de santé publique.
La discussion se poursuit dans les autres pays ainsi qu’en Europe malgré la révision de la
norme NF EN 1273 relative aux normes de sécurité en août 2005 (31).
Nous nous sommes intéressés à cette problématique lorsque nous avons été confrontés, aux
urgences pédiatriques de l’hôpital de Melun en Mai 2007, au cas d’un nourrisson, amené par
ses parents, ébouillanté au visage et au thorax alors qu’il était dans son trotteur. Après les
premiers soins, il a été transféré dans un service spécialisé (brûlure au second degré).
Nous avons donc réalisé une étude auprès de parents d’enfants de 5 à 18 mois consultant aux
urgences pédiatriques de Melun durant mon stage d’interne ainsi qu’aux PMI du Val de
Marne afin de déterminer la fréquence et les motivations d’utilisation du trotteur puis évaluer
l’incidence du trotteur dans les accidents domestiques à ce jour parmi la population étudiée.
7
MATERIEL ET METHODE
8
2.1. DESCRIPTION DE L’ETUDE :
Réalisation d’une enquête prospective anonyme auprès de parents d’enfants âgés de 5 à 18
mois venus consulter aux urgences pédiatriques de Melun et dans les PMI du Val de Marne.
Cette étude a été menée, d’une part, aux urgences de Melun de Juin à Octobre 2007 durant
mon stage d’interne avec l’aide des pédiatres séniors, de mes collègues internes, des
infirmières et aide-soignantes du service, d’autre-part, dans plusieurs PMI du Val de Marne de
Septembre à Novembre 2007 grâce à l’aide de l’ensemble des puéricultrices et des auxiliaires
en accord avec Madame le Dr Leroux, coordinatrice des PMI du Val de Marne.
Une étude pilote a été réalisée durant 15 jours aux urgences pédiatriques de Melun qui nous a
permis de rectifier les questions posant problème et d’améliorer le questionnaire.
2.2. CRITERES D’INCLUSION ET DE NON INCLUSION
2.2.1. Critères d’inclusion
Un questionnaire simple et court a été donné à tous les parents d’enfants de 5 à 18 mois
pendant qu’ils étaient en salle d’attente ou en fin de consultation, quel que soit le motif de leur
venue.
2.2.2. Critères de non inclusion
L’enfant ne se situant pas dans cette fourchette d’âge.
9
2.3. RECUEIL DE DONNEES
Ce questionnaire (Annexe 1) renseigne sur :
- l’âge de l’enfant
- son contexte familial
- son mode de garde
- son lieu de vie
- l’utilisation ou non d’un trotteur et si oui depuis quel âge
- la durée quotidienne d’utilisation
- les motivations des parents
- les informations reçues au préalable sur cet objet de puériculture
- les antécédents d’accidents domestiques impliquant ou non le trotteur
Une partie supplémentaire était à compléter si l’enfant venait pour un accident domestique de
type traumatisme crânien, brûlure, ingestion de corps étranger ou autre, concernant l’accident
domestique en lui-même, lié au trotteur ou pas.
Le questionnaire ne devait être rempli qu’une fois pour éviter les doublons, les cas de
jumeaux étant cependant acceptés.
Les données ont pu être comptabilisées et analysées à l’aide du logiciel Voxco, outil
statistique utilisé dans les sociétés de sondage.
2.4. LIMITES
Les résultats de ce questionnaire ne peuvent pas être extrapolés au plan national.
Les questionnaires ont été remplis par les mères, le plus souvent, venues seules en
consultation. Les données des pères sont, pour la plupart, inconnues.
Nous nous sommes aperçus de la minimisation des accidents domestiques par les parents.
En effet, beaucoup ne considéraient pas le traumatisme crânien de faible intensité ou un
pincement de doigts comme accident domestique, certains les avaient oubliés et s’en
souvenaient après explication, enfin d’autres ne les mentionnaient pas par peur d’être
considérés comme négligents.
Il y a eu parfois des problèmes de compréhension car la langue française était parfois mal
maîtrisée par certaines familles d’origine étrangère.
10
RESULTATS
11
Le nombre de questionnaires remplis est d’environ 800 mais seuls 666 ont été exploitables.
Les 134 autres sont mal remplis et ont donc été écartés de l’étude.
3.1. TABLEAUX RECAPITULATIFS
1ère partie : l’enfant et sa famille
Q.1 Age du nourrisson (en mois)
N=666
5 Mois
6 Mois
7 Mois
8 Mois
9 Mois
10 Mois
11 Mois
12 Mois
13 Mois
14 Mois
15 Mois
16 Mois
17 Mois
18 Mois
28
57
63
48
50
51
48
50
50
41
40
42
50
48
(4.20%)
(8.56%)
(9.46%)
(7.21%)
(7.51%)
(7.66%)
(7.21%)
(7.51%)
(7.51%)
(6.16%)
(6.01%)
(6.31%)
(7.51%)
(7.21%)
Q.2 Sexe de l’enfant
garçon
fille
347 (52%)
319 (48%)
Q.3 Nombre de frères et soeurs
N=666
0
1
2
3
4
5
6
7
8
Non exprimés
287
203
94
40
16
8
2
0
1
15
(43.09%)
(30.48%)
(14.11%)
(6.01%)
(2.40%)
(1.20%)
(0.30%)
(0%)
(0.15%)
(2.25%)
12
Q.4 Age du père
18-25 ans
26-35 ans
> 35 ans
Non exprimés
51
321
261
33
(7.65%)
(48.2%)
(39.2%)
(4.95%)
133
393
131
9
(20%)
(59%)
(19,6%)
(1.35%)
185
103
95
94
80
50
58
(27.7%)
(15.46%)
(14.3%)
(14.1%)
(12%)
(7.5%)
(8.7%)
274
213
61
57
12
11
38
(41.14%)
(32%)
(9.16%)
(8.55%)
(1.80%)
(1.65%)
(5.70%)
572
91
3
(85.9%)
(13.6%)
(0.45%)
549
104
13
(82.4%)
(15.6%)
(1.95%)
Q.5 Age de la mère
18-25 ans
26-35 ans
> 35 ans
Non exprimées
Q.6a Profession du père
Employé et personnel de service
Ouvrier qualifié et non qualifié
Cadre, professions libérales
Inactifs
Professions intermédiaires
Artisan, commerçant
Non exprimés
Q.6b Profession de la mère
Inactive
Employée et personnel de service
Cadre
Profession intermédiaire
Artisan, commerçante
Ouvrière qualifiée et non qualifiée
Non exprimées
Q.7 Situation familiale
En couple
Monoparentale
Non exprimés
Q.8 Lieu de vie
Appartement
Pavillon
Non exprimés
13
Q.9 Mode de garde (choix multiples)
Mère
Nourrice
Crèche
Père
Grands-parents
Autre membre de la famille
414
110
93
64
58
23
(62.1%)
(16.5%)
(13.9%)
(9.6%)
(8.7%)
(3.45%)
2ème partie : l’enfant et le trotteur
Q.10 Nombre d’enfants utilisant un
trotteur
404 (60,6%)
garçons
filles
219 (54%)
185 (46%)
Q.10a Age mise en trotteur
< 4mois
5-7 mois
8-10 mois
>10 mois
Non exprimés
9
161
171
33
30
(2.22%)
(39.85%)
(42.32%)
(8.17%)
(7.42%)
Q.10b Temps quotidien en trotteur
< 30 min
30 min à 2 heures
> 2 heures
238 (59%)
138 (34%)
27 (7%)
Q.10c Raisons d’utiliser le trotteur
(choix multiples)
Apprendre à marcher
Favoriser sa mobilité
Le laisser jouer seul
Favoriser son développement psychomoteur
Le laisser en sécurité seul
Conseils d’une tierce personne
Non exprimés
229
207
134
114
74
17
7
(56.7%)
(51.2%)
(33.1%)
(28.2%)
(18.3%)
(4.2%)
(1.73%)
Q.11 Informations sur trotteur au
préalable
Oui
Non
Non exprimés
262 (39.3%)
399 (60%)
6 (0.9%)
14
Q.11a Si oui, sources d’informations
Membre de la famille
PMI
Medias
Médecin traitant/pédiatre
Crèche/Halte garderie
Amis/Voisins
Non exprimé
109 (41.6%)
88 (38.6%)
56 (21.3%)
25 (9.54%)
14 (5.34%)
9 (3.43%)
1 (0.38%)
Q.12. ATCD d’accident par trotteur
Oui
Non
Non exprimés
32 (4.8%)
630 (94.6%)
4 (0.6%)
Q.13. Informations sur accident en
trotteur
Oui
Non
Non exprimés
176 (26.4%)
485 (72.8%)
5 (0.75%)
3ème partie : accidents domestiques et
trotteur
Nombre d’enfants accidentés
138 (21%)
Q.14 Heure de l’accident
Matinée (8h-13h)
Après-midi (14h-18h)
Soirée (19h-23h)
Non exprimés
29 (21%)
29 (21%)
24 (17%)
56 (40.6%)
Q.15. Lieu de l’accident
Domicile
Autre
Nourrice
Crèche
123 (89%)
12 (8.7%)
2 (1.45%)
1 (0.72%)
Q.16 Circonstances accident(s)
Chute par terre
Chute dans l’escalier
89 (65%)
16 (12%)
15
Pincement doigts/orteils
Chute d’objets sur l’enfant
Choc contre un meuble
Brûlure
Causé par un tiers
Dans un point d’eau
Intoxication
15 (11%)
10 (7%)
9 (7%)
5 (4%)
4 (3%)
3 (2%)
2 (1%)
Q.17. Partie lésée
Traumatisme crânien
Visage
Mains/pieds
Cuisse/jambe
Abdomen
Bras/Avant-Bras
Dos
64 (47%)
56 (41%)
18 (13%)
5 (4%)
5 (4%)
3 (2%)
2 (1%)
Q.18. Adulte présent lors de
l’accident
Oui
Non
116 (84%)
22 (16%)
Q.19. Accident du au trotteur
Oui
Non
17 (12%)
121 (88%)
16
3.2. DONNEES RECUEILLIES
3.2.1. Données sur l’enfant et sa famille.
Sur les 666 enfants étudiés, on dénombre 347 garçons et 319 filles, soit un sex ratio de 1,08.
Parmi eux, 30% ont entre 5 et 8 mois, 30% ont entre 9 et 12 mois et 40% ont plus de 12 mois.
Fratrie.
On constate qu’il y a peu de familles nombreuses : 43% des enfants sont enfant unique et 44%
n’ont qu’un à deux frère et sœur.
Age des parents.
L’âge des mamans est compris entre 17 et 46 ans, deux tiers ont entre 26 et 35 ans.
L’âge des papas se situe entre 18 et 66 ans, presque la moitié a entre 26 et 35 ans.
Catégorie socioprofessionnelle des parents.
Un peu plus d’un tiers des pères a une situation sociale précaire (ouvriers et inactifs), l’autre
tiers a une situation stable (employé ou personnel de service), le restant appartient aux
catégories favorisées socio-économiquement (cadres, libéraux, commerçants…). On observe
donc une répartition homogène chez les papas.
45% des mères interrogées sont inactives, au chômage ou en congé maternité prolongé, un
tiers travaille en tant qu’employée ou personnel de service et 12% appartiennent aux
catégories socioprofessionnelles favorisées.
Habitat
Plus de 8 fois sur 10 les parents vivent en couple et en appartement.
Mode de garde
L’enfant est gardé par sa mère dans deux tiers des cas, et/ou par une nourrice (17%) ou en
crèche (12%).
3.2.2. Données sur l’enfant et le trotteur.
404 enfants utilisent le trotteur soit 61% de notre échantillon avec un sex ratio en faveur des
garçons (54%).
Age de début d’utilisation.
La majorité des enfants l’utilise pour la première fois entre 8 et 10 mois.
44% sont placés dans le trotteur entre 5 et 7 mois à un âge où ils tiennent péniblement assis.
Certaines mères y mettent leur enfant dès l’âge de 4 mois ! Heureusement ce n’est qu’une
minorité (2.2%).
17
Temps quotidien passé dans le trotteur.
La majorité des parents (66%) laisse leur enfant moins de trente minutes par jour dans le
trotteur, un tiers le laisse entre trente minutes et deux heures et 7% plus de deux heures.
Motivations parentales pour l’utilisation des trotteurs. (Choix multiples)
Apprendre à marcher
Favoriser sa mobilité
Le laisser jouer tout seul
Favoriser son développement psychomoteur
Le laisser en sécurité sans avoir à le surveiller
Sur les conseils d’une tierce personne
58%
52%
34%
29%
19%
4%
Plus de la moitié des parents pense que le trotteur est un moyen pour favoriser l’apprentissage
de la marche.
Connaissances des parents sur le trotteur.
60% des parents n’avaient jamais eu d’informations sur le trotteur. Parmi les 40% informés,
seuls 27% étaient au courant des risques liés à l’utilisation du trotteur.
Les informations proviennent d’un membre de la famille dans 42% des cas, de la PMI dans un
tiers des cas et dans seulement 10% des cas d’un pédiatre ou d’un généraliste. Quelques uns
ont été informés par la crèche/halte garderie ou amis/voisins.
3.2.3. Données sur l’accident domestique lié au trotteur.
Sur les 666 enfants étudiés, 138 ont été accidentés soit 21%. Sur ces 138, 17 sont dus au
trotteur, ce qui représente 12% des accidents.
Sex ratio
10 garçons et 7 filles ont été accidentés, soit un sex ratio à 1,43.
L’enfant et sa famille
La majorité, c'est-à-dire 9, a entre 9 et 12 mois au moment de l’accident, 5 ont entre 5 et 8
mois.
La moitié des enfants accidentés ont un ou deux frères et sœurs.
Les parents ont plus de 26 ans et vivent en couple dans 90% des cas, dans un appartement
dans plus de la moitié des cas, les autres en pavillon, un couple ne s’est pas exprimé.
La majorité des parents connaisse des difficultés socioprofessionnelles.
12 enfants sont gardés par leur mère, 3 sont en crèche, 1 est gardé par sa grand-mère et un
autre par une nourrice.
18
Caractéristiques des accidents.
Plus de la moitié des enfants accidentés en trotteur passe en moyenne moins de trente minutes
par jour, cinq entre trente minutes et deux heures et trois seulement plus de deux heures. Cela
signifie donc que la majorité des parents a suivi les conseils sur le temps quotidien passé en
trotteur mais que, malgré cela l’accident s’est quand même produit !
Neuf parents avaient eu des informations sur le trotteur, mais seulement six avaient été mis au
courant des dangers de son utilisation
16 accidents se sont produits au domicile sauf un qui s’est produit au domicile de la nourrice,
aux heures de repas ou leur préparation, 6 ont eu lieu le matin entre 8 et 13 heures, 5 le soir
entre 19 et 23 heures.
Huit accidents sont dus à des chutes du trotteur par bascule, six ont eu lieu dans l’escalier, un
a reçu un objet sur la tête et un a tiré sur le cordon électrique d’une friteuse et s’est brûlé.
Deux accidents ont été causés par un tiers.
Les parties touchées sont en majorité le crâne et le visage puis l’atteinte des extrémités.
Enfin, 14 parents étaient présents au moment de l’accident, soit dans plus de 80% des cas. La
présence d’un parent dans la pièce n’est pas, en soi, une garantie de sécurité, c’est une
surveillance constante et permanente qui est nécessaire.
Citons le cas d’un enfant se trouvant en trotteur qui a eu accès à la porte d’entrée de
l’appartement, laissée entrouverte par la mère pour sortir un instant, il l’a fermée et s’est
retrouvé seul. La mère a dû appeler les pompiers pour pouvoir rentrer chez elle. C’est un
exemple typique de la dangerosité potentielle du trotteur face à cette autonomie, sans contrôle
parental.
19
DISCUSSION
20
4.1. HISTORIQUE : DE L’ANTIQUITE A NOS JOURS
D’après les recherches effectuées par Collignon (9) il semble qu’à toutes les époques on ait
essayé de favoriser la station debout et la marche des bébés.
Dès l’Antiquité, Soranos d’Ephèse suggérait d’aider l’enfant à s’asseoir et se tenir debout. Par
exemple, si l’enfant arrivait à se maintenir debout contre un mur un moment, il conseillait de
le mettre alors dans un siège à roulettes.
Au Moyen Age, « les modèles sont dépourvus de la nacelle qu’ont les modèles actuels qui
permettent de soutenir le siège du bébé. Ils ressemblent davantage à des déambulateurs.
Ces objets évitent au bébé de se déplacer à 4 pattes sur le sol de terre battue ou le dallage froid
des demeures, favorisent la station debout et les premiers pas à une époque où la marche à 4
pattes est signe d’une animalité difficilement supportée ».
Au cours des siècles suivants « la gamme de trotteurs s’enrichit de toutes sortes d’appareils
plus ou moins barbares de type tourniquet, planche horizontale percée d’un trou pour
accueillir l’enfant et accrochée à une poutre verticale autour de laquelle l’enfant peut tourner
inlassablement, ou bien un promenoir à glissière fait de deux barres parallèles permettant à
l’enfant de faire quelques pas dans un sens puis dans l’autre ou encore le trotteur classique en
bois qui a peu évolué depuis le Moyen Age ».
Dès la fin du 18ème siècle les médecins et pédagogues condamnent tous ces objets de
puériculture qui retardent le développement naturel et harmonieux de l’enfant.
Le médecin Nicolas Saucerotte déclare ainsi « la méthode d’abandonner les enfants à euxmêmes pour se lever et commencer à marcher est infiniment préférable à celle de les mettre
droit dans des chariots roulants ».
La plupart des ouvrages de la fin du 19ème siècle et du début du 20ème critiquent les appareils
qui, en favorisant un appui trop précoce, exposent les enfants à des incurvations vicieuses des
jambes.
Dans les années 50, le trotteur est conseillé comme aide à la marche par plusieurs ouvrages de
puériculture et même certains écrits de médecine. Une rectification est faite cependant dans
une édition de la fin des années 70 du célèbre livre « J’élève mon enfant » de Laurence
Pernoud qui met en garde les parents en disant d’une part qu’ « aucun accessoire ne fera
marcher l’enfant plus tôt et d’autre part que laisser son enfant trop longtemps debout même si
son siège est soutenu peut fatiguer sa colonne vertébrale ».
Dans une édition de 2005 les raisons invoquées sont différentes et stipule que cela prive
l’enfant du plaisir d’apprendre à marcher et des efforts à faire. Il est « important que l’enfant
découvre les différentes positions en passant par les étapes successives avant d’acquérir la
marche ».
21
4.2. DESCRIPTION
Le trotteur, appelé aussi marchette, trotte-bébé ou youpala, a subi bien des modifications
depuis le Moyen Age.
Il se compose maintenant de 3 parties : une structure en forme de croix le plus souvent,
métallique ou plastique avec à son sommet un siège suspendu souple ou rigide de hauteur
variable et une base, circulaire ou carrée, sur roulettes simples ou doubles (18, 23, 36, 45).
Selon les modèles peuvent s’associer des pare-chocs périphériques ainsi qu’une tablette pour
manger ou une table d’éveil. Ils se transforment, pour certains, en chaises hautes.
Enfin, depuis le 30.06.97 les nouveaux modèles américains sont équipés d’un système de
freinage qui se déclenche dès qu’une roue se retrouve dans le vide.
Ce produit est régi en France par la norme européenne NF EN 12.73 (31) depuis 2001,
modifiée en août 2005.
4.3. PROPRIETES
4.3.1. La mobilité
Elle constitue le trait distinctif principal du trotteur (46). Sans ses roues et sa capacité à se
déplacer horizontalement, le trotteur deviendrait un centre d’activité stationnaire.
La mobilité représente la caractéristique la plus appréciée des enfants.
Les conséquences qui en découlent sont, d’une part, l’acquisition d’une vitesse pouvant aller
jusqu’à 1m/seconde que l’enfant ne maîtrise pas et qui rend la supervision difficile et, d’autre
part, l’exposition élevée au danger à un âge où ils sont incapables de l’évaluer ou de le gérer,
responsable de chutes dans les escaliers, de chocs contre différentes surfaces ou de
traumatisme par chute d’objet sur l’enfant.
4.3.2. La surélévation
Le trotteur permet à l’enfant d’être plus grand tout en étant mobile à un âge où, seul, on le voit
plutôt assis ou en train de marcher à quatre pattes.
Ceci a pour conséquence l’accès à des objets de type médicament, plantes, produits toxiques
ou autre, normalement hors de portée pour un enfant du même âge non placé en trotteur. Les
risques sont les intoxications, étouffement ou brûlures.
4.3.3. L’enceinte
C’est une caractéristique plutôt appréciée des parents qui profitent du fait que l’enfant est
soutenu dans le trotteur pour s’occuper d’autres tâches ménagères.
L’enfant placé ainsi ne peut sortir seul du youpala. Il ne pourra donc pas s’en extraire lors
d’une situation à risque.
Cette enceinte protège l’abdomen et les membres inférieurs lors des chutes mais, en revanche,
surexpose le chef et la partie supérieure de son corps.
22
4.3.4. La portabilité
Le trotteur se transporte facilement d’un lieu à un autre. Il est parfois utilisé à l’extérieur, sur
la terrasse, dans le jardin ou au bord d’une piscine ! Il est pourtant recommandé de l’utiliser à
l’intérieur compte tenu de l’inefficacité des bandes de friction servant de frein si le trotteur est
utilisé à l’extérieur.
4.4. NOMBRE DE VENTES.
En 1997, seulement 100 000 familles françaises avaient acheté un trotteur contre plus de 3
millions par an aux USA (14) à la même époque.
A l’heure actuelle on constate une baisse considérable des ventes de trotteur aux USA avec un
peu moins de 600 000 par an en 2005. Nous n’avons pas de données chiffrées pour la France.
4.5. TAUX D’UTILISATION
Il est très variable d’une étude ou d’un pays à l’autre.
Singapour (53)
USA (37)
Irak (36)
Canada (27)
Grèce (38)
France (21)
Australie (54)
Dublin (26)
Grande Bretagne (57)
Espagne (47)
90%
55 à 90%
83%
82%
66%
57%
56%
55%
50%
42%
D’après l’étude espagnole de Santos Serrano datant de 1993 (47), le taux d’utilisation du
trotteur variait en fonction du niveau d’éducation des mères. Celles qui l’utilisaient le plus
souvent étaient celles qui avaient le niveau d’éducation le plus bas.
Cette hypothèse a été réfutée par deux autres études.
La première de Bar-on, Boyle et Endriss réalisée en 1996 (2) en Virginie montre que la
décision parentale sur l’utilisation du trotteur n’est pas affectée par l’éducation ni par le rang
de naissance de l’enfant. Ils n’ont pas trouvé de différence significative entre utilisateurs et
non utilisateurs et ce quels que soient le sexe, l’ethnie, l’éducation et le niveau scolaire
maternel.
La deuxième réalisée par Kendrick en 1998 (25) a montré l’égalité des risques de survenue
d’un accident en trotteur dans tous les groupes sociaux. En revanche, l’incidence des
conduites à risque est augmentée dans les familles utilisatrices de façon inappropriée ou
insécuritaire du trotteur.
23
4.6. CONDITIONS D’UTILISATION
4.6.1. Age de début d’utilisation.
L’âge moyen est de 6 mois dans une étude canadienne (43) voire 4 mois pour 20% des
utilisateurs!
L’âge de début varie entre 5 et 12 mois aux USA (4), 7 et 14 mois en Australie (54), 4 et 13
mois en Espagne (47)…Dans les études françaises de Jarny (21), Fontaine (17) et celle de
Strasbourg (8) il varie entre 3 et 12 mois.
Nous avons trouvé un âge de début entre 5 et 12 mois.
D’après ces données, comme dans notre étude, certains nourrissons sont placés dans le
trotteur entre 3 et 5 mois avant même l’acquisition de la station assise à un âge où leur tonicité
axiale est insuffisante pour qu’ils puissent tenir seuls dans le trotteur.
Pourtant les constructeurs le précisent bien sur les notices conformément à la norme NF EN
12.73 qui stipule qu’un enfant doit savoir se tenir assis seul avant d’être placé en trotteur, ce
qui correspond à un âge d’environ 7 à 8 mois.
4.6.2. Temps passé dans le trotteur.
Les résultats sont variables selon les études : le temps passé en trotteur est de moins de 2h par
jour pour 52% des enfants dans l’étude de Crouchman en 1986 (13) avec une moyenne d’une
heure par jour.
Si on prend les résultats dans l’autre sens : 48% des enfants étudiés y passent plus de 2 heures
par jour avec une moyenne de 4 heures !
Les résultats sont similaires selon les données de l’AJDC (4) sur une étude réalisée chez des
nourrissons amenés aux urgences pour des blessures en trotteur, moins de 30% passaient
moins de 2 heures par jour en trotteur contre 55% plus de 2 heures.
Les chiffres sont moins alarmants dans l’étude irlandaise (26) où seuls 28% des enfants
étudiés passent plus de 2 heures par jour dans le trotteur.
Dans notre étude, 99% des enfants passent moins de 2 heures par jour en trotteur : 66%
moins de 30 min et 33% entre 30 minutes et 2 heures.
4.6.3. Sex ratio
Il n’a pas été trouvé de différence significative dans l’étude canadienne de Crouchman en
1986 (13) sur le taux d’utilisation selon le sexe ni dans l’étude grecque (38). En revanche dans
l’étude française de Jarny (21) le sex ratio est en faveur des garçons et plutôt en faveur des
filles dans l’étude irakienne (36).
Dans notre étude le sex ratio est en faveur des garçons comme l’étude de Jarny (21) (61%).
4.6.4. Age moyen des parents
Dans l’étude canadienne de Crouchman (13) l’âge moyen des mères est de 29 ans contre 31
pour le père. On constate des chiffres similaires dans notre étude, l’âge moyen des mères étant
de 29 ans et celui des pères de 30 ans.
24
4.7. RAISONS D’UTILISATION ET MOTIVATIONS DES PARENTS.
Ce qui revient le plus fréquemment dans les données de la littérature (9, 25) comme dans
l’étude est le souhait des parents de voir leur enfant marcher plus tôt. Ils pensent qu’utiliser le
trotteur a un bénéfice sur le développement locomoteur et qu’il permet d’acquérir plus
rapidement la marche.
D’autres l’utilisent pour amuser leur enfant, lui procurer une certaine liberté en le laissant
jouer tout seul.
Enfin certains parents trouvent le trotteur très pratique car ils pensent y laisser leur enfant en
sécurité tout en l’occupant pendant qu’ils vont faire autre chose. C’est une sorte de substitut
de baby sitting en beaucoup moins cher mais plus risqué.
4.8. MODE D’ACQUISITION.
Très souvent les parents ont un trotteur car il a été utilisé par l’aîné (35). Dans une étude
canadienne il a été calculé que la durée moyenne d’un trotteur est de 8 ans. Tous les enfants
d’une même fratrie l’utilisent même s’il existe un antécédent d’accident dans la fratrie.
Ceux qui n’ont pas de trotteur au départ en achètent ou le reçoivent en cadeau le plus souvent
neuf mais parfois d’occasion.
Au Canada, malgré l’interdiction de la vente des trotteurs depuis 2004 les accidents qui y sont
liés continuent de se produire car les parents les achètent dans les brocantes, sur Internet ou
passe la frontière pour en acheter aux USA.
Il persiste donc des accidents liés à l’utilisation du trotteur malgré de nouvelles normes de
sécurité voire une interdiction de leur commercialisation.
25
4.9. LIEN SUR LE DEVELOPPEMENT PSYCHOMOTEUR
La marche est le résultat d’un apprentissage (9). L’enfant commence à s’asseoir puis à se
déplacer en utilisant ses bras et son corps pour chercher son équilibre.
L’enfant brûle les étapes avec le trotteur qui lui permet de se mettre debout et de se mobiliser
avant d’en être capable tout seul puisque c’est le trotteur qui travaille à sa place et maintient
l’équilibre.
Il semble être néfaste sur le rachis et le plan musculaire avec atteinte du développement
locomoteur en cas d’utilisation intensive d’après différentes études canadiennes et
américaines (8, 13, 15, 53).
Enfin bien que beaucoup de parents croient à l’impact bénéfique du trotteur sur l’acquisition
de la marche, il semble qu’il n’y ait pas de différence significative sur l’âge de début de la
marche entre utilisateurs et non-utilisateurs (13).
4.9.1 Quelques études référentes…
En 1973, Simpkins et Raikes (13) ont trouvé 11 cas de ralentissement du développement
locomoteur sévères mais réversibles dus à l’utilisation excessive ou trop précoce du trotteur.
En 1977, Kauffman et Ridenour dans une étude contrôlée sur six paires de jumeaux
hétérozygotes, l’un en trotteur et l’autre pas, ont montré des modifications de posture et
l’usage de muscles différents de ceux utilisés lors de l’apprentissage de la marche sans
trotteur avec, par ailleurs, une flexion exagérée des hanches et un développement moindre des
quadriceps. Ils n’accordent aucun impact bénéfique du trotteur sur la marche car il met en jeu
des mécanismes de locomotion bipède différents de la voie naturelle.
En 1983, Holm a publié le cas d’une enfant d’un an, née prématurée, atteinte de paralysie
cérébrale spastique.
La mère a placé son enfant dans un trotteur pour l’amuser, ce qui a fait perdurer le réflexe
primitif d’appui sur la pointe des pieds et l’a empêché d’acquérir les réactions d’équilibre et
les réponses protectrices qui doivent se développer à cet âge.
Cela a contribué à la pérennisation des séquelles de type contractures des tendons d’Achille,
subluxation et luxation des hanches, contractures et pronations des mains, rétractions des
épaules et flexion des coudes.
En 1986, Crouchman (13) s’est intéressé aux effets du trotteur sur le développement moteur
précoce. Il a étudié 66 enfants répartis en 3 groupes en fonction du temps passé en trotteur.
Il a montré qu’il n’y avait pas de différence significative sur l’âge de début d’acquisition de la
position assise et de la marche quel que soit le temps passé en trotteur.
En revanche les enfants utilisant le trotteur plus de 2h par jour ont montré un retard
significatif dans le début d’une locomotion à 4 pattes par rapport au groupe à faible
utilisation.
Cela suggère que chez quelques nourrissons, l’utilisation excessive du trotteur altère les voies
du développement locomoteur normal.
26
En 1997, Thein à Singapour (53) a fait passer un test de dépistage sur le développement à 185
enfants venus à la Polyclinique gouvernementale.
Il a trouvé 18 tests anormaux sur les 167 utilisateurs de trotteur (10,8%) contre aucun chez les
non-utilisateurs. Sur ces 18, 17 avaient un retard d’acquisition motrice important mais un
examen clinique normal et un retard de langage.
Il n’a pas montré de lien significatif entre le retard de développement et le temps passé dans le
trotteur mais seulement un risque augmenté.
En 1999, Engelbert (15) a trouvé des conséquences néfastes sur le développement telles que
des pseudo diplégies, marche en équin du fait du siège du trotteur trop haut, des contractions
musculaires inhabituelles si le trotteur est utilisé plus d’une heure par jour.
En 2006, l’étude française de Strasbourg (8) a montré un décalage de 3 semaines dans
l’acquisition de la marche chez les utilisateurs de trotteur.
Depuis deux décennies de nombreuses études montrent les effets néfastes du trotteur sur le
développement locomoteur normal mais en général réversibles après quelques mois, sans
différence significative constatée sur l’âge de début d’acquisition de la marche pour la
plupart.
Les recommandations européennes sont de ne pas utiliser le trotteur plus d’une heure par jour
par tranches de 15 minutes considérant que l’usage intensif est susceptible, au vu de ces
études, d’entraîner des conséquences sur l’ossature et la musculature de l’enfant et surtout
d’augmenter les risques d’accidents domestiques.
27
4.10. LES ACCIDENTS LIES AU TROTTEUR.
Le trotteur a été incriminé dans différentes études comme source d’accident au domicile.
D’après Partington en 1991 (37) les blessures par trotteur sont la 3ème cause de blessures chez
les enfants entre 4 et 15 mois.
4.10.1. Origines.
Elle découle d’un ensemble de circonstances.
Caractéristiques du trotteur.
La mobilité offerte à l’enfant l’expose à des situations à risque à un âge où il est incapable de
les évaluer ou de les gérer, à une vitesse qu’il ne maîtrise pas.
Vulnérabilité de l’enfant.
Comme le souligne l’étude de Fontaine (17), l’enfant est vulnérable en raison de sa petite
taille, de son immaturité visuelle et de sa coordination psychomotrice imparfaite dans un
environnement fait par les adultes.
Surveillance insuffisante.
Le problème de surveillance de l’enfant est crucial car les enfants à cet âge sont très curieux.
La majorité des accidents a lieu en présence d’un tiers. Il suffit d’une minute d’inattention, ne
serait-ce que répondre au téléphone, ouvrir la porte d’entrée, pour que l’accident se produise.
Les risques sont donc augmentés chez les parents qui utilisent le trotteur comme baby-sitter
ou qui oublient les portes de sécurité…
La surveillance doit être constante et rapprochée, c’est d’ailleurs ce que stipule la norme NF
EN 12.73 de Mars 2001 qui rappelle aux parents de ne jamais laisser l’enfant sans
surveillance.
4.10.2. Fréquence.
12 à 40% des enfants en trotteur, selon les études, subiraient au moins une blessure suite à son
utilisation (48), c’est ce qu’on retrouve dans notre étude où le taux d’accident est de 12%
(17/138).
Le nombre de consultants aux urgences pédiatriques pour un accident de trotteur se situait aux
USA à 26 200 en 1991 (8/1000) et n’est plus que de 3200 en 2003 (2,2/1000). On constate
d’après les données du tableau suivant une nette diminution des accidents depuis 1999 aux
USA.
1982 (45)
16 400
1991 (45)
26 200
1992 (56)
25 700
1994 (44)
23 000
1999(10)
8 800
2001 (48)
5 100
2003 (56)
3 200
28
En France ils ne représentent plus que 231 cas soit 0,8% de l’ensemble des accidents des
moins de 5 ans, la majorité ayant lieu entre 8 et 13 mois d’après l’enquête EPAC de l’InVS en
2004-2005 contre 419 (19) entre 1996 et 2000 (20).
Pourquoi enregistre t-on cette diminution du taux d’accident ?
Il semble qu’elle soit la conséquence des différentes stratégies de prévention mises en place
depuis les années 90 que l’on détaillera plus loin qui ont permis une baisse significative du
nombre de chutes dans les escaliers et de traumatismes crâniens en trotteur.
On estime cependant que le nombre total de victimes est plus important.
En effet, les blessures étant le plus souvent mineures, les parents ne jugent pas toujours utiles
de consulter.
C’est ce que j’ai pu constater lors de mon étude en interrogeant les parents en PMI ou aux
urgences pédiatriques venus consulter pour un autre motif qu’un accident domestique.
4.10.3. Age de survenue
Il se situerait plutôt aux alentours de 8 à 9 mois d’après des études américaines, canadiennes
et grecque (38) voire plus tard pour les études en Irlande (26) et en France (21) qui le situent
vers 11 mois.
4.10.4. Sex ratio
Pour certains auteurs l’utilisation des trotteurs étant plus importante chez les garçons, cela
expliquerait le déséquilibre du sex ratio en faveur des garçons dans les accidents. Ces données
peuvent s’expliquer aussi par le comportement plus à risque de ces derniers qui peut
apparaître déjà dans la petite enfance.
Même si les filles ont moins souvent d’accident, Rieder et Coll (43) ont affirmé dans une
étude prospective portant sur 139 enfants, que lorqu’elles étaient victimes du trotteur, elles
présentaient des lésions plus sévères.
29
4.10.5. Parties lésées.
C’est l’atteinte du pôle céphalique qui est la plus fréquente 91%, viennent ensuite les
extrémités supérieures 3,1% puis les extrémités inférieures 1,3% (48).
Dans notre étude, l’atteinte du pôle céphalique représente 100% des cas avec 8 traumatismes
crâniens et 11 atteintes du visage. Le mécanisme de l’accident est peu détaillé par les parents
en dehors de la brûlure constatée par le personnel médical.
4.10.6. Type de lésions.
La peau est touchée dans 53% des cas avec des dermabrasions, des contusions, des
hématomes et des ecchymoses, puis viennent ensuite les traumatismes crâniens fermés dans
25% des cas, secondaires à une chute dans un escalier, un choc contre une table ou un meuble,
la chute d’objets sur la tête.
Ensuite on retrouve les lacérations 10%, les fractures ou dislocations 5,2%. Les fractures
crâniennes représentent 62% de l’ensemble des fractures.
Les brûlures dans 2% seulement et tous les autres évènements de type ingestion de corps
étranger, étouffement, lésion dentaire, dommage nerveux, hémorragie, noyade, conjonctivite
représentent les 4 derniers pourcents.
L’étude française de Fontaine (17) sur les traumatismes crâniens en trotteur précise que la
survenue de ces accidents est directement liée au stade de développement locomoteur de
l’enfant.
Elle a observé des chutes de table à langer quand l’enfant commence à se retourner puis des
chutes de la hauteur lors de l’acquisition de l’équilibre en station debout et enfin des chutes
d’escaliers lors de l’apprentissage de la marche.
Elle s’est intéressée à comparer la sévérité des lésions résultant des chutes en trotteur de son
étude avec celles des chutes en escaliers d’une série de 1994 excluant les accidents de trotteur
et la maltraitance.
La première différence concerne l’âge moyen de survenue des chutes dans les escaliers qui est
de 8,7 mois dans son étude avec trotteur contre 24 mois dans la seconde.
La deuxième concerne la gravité des lésions qui sont plus sévères dans l’étude avec trotteur.
Les chutes de nourrissons dans les escaliers sont plus précoces et plus graves en trotteur car ce
dernier sert de point d’appui, comme un bras de levier, il facilite donc les éjections de l’enfant
et augmente l’énergie cinétique en majorant le poids de l’enfant et sa vitesse initiale.
30
4.10.7. Les différents mécanismes d’accidents.
Chutes dans les escaliers.
Elles sont le motif de consultation le plus fréquent aux urgences dans ce type d’accident et
impliquées dans les lésions les plus graves à type traumatisme crânien avec hématome
intracrânien, sous dural ou extra dural ; fractures des membres supérieurs, lésions dentaires.
Comme nous l’avons vu précédemment la partie supérieure du corps est très exposée par
rapport au reste du corps relativement protégé. Parfois le nourrisson est éjecté du trotteur
quand il est arrêté brutalement dans sa course par un dénivelé, un objet au sol, un tapis.
Choc contre un meuble.
Ce choc est favorisé par la mobilité du trotteur non maîtrisée par l’enfant qui se laisse tomber
tantôt en avant tantôt en arrière, d’où les déplacements parfois brusques et irréguliers.
Chute d’objets.
Ils se produisent quand l’enfant percute un meuble ou autre surface, dans son trotteur ou
lorsque l’enfant tire une nappe sur laquelle reposaient des objets ou encore en tirant sur les
cordons électriques d’appareils électroménagers. Ils sont à l’origine de nombreux
traumatismes crâniens mais aussi de brûlures.
Les brûlures.
2 à 5% des brûlures à cet âge sont liées au trotteur (3, 5, 30).
Les brûlures sont la conséquence de trois mécanismes différents. Elles peuvent être dues à la
bascule du trotteur et de l’enfant directement au milieu des flammes dans un foyer de
cheminée ouvert ou mal protégé par une barrière de sécurité, ou bien le résultat d’un contact
direct avec une surface brûlante comme les inserts de cheminées, poêles ou fours, ou encore la
conséquence de la chute d’un liquide brûlant sur la peau de l’enfant à l’origine
d’ébouillantement. Les deux derniers mécanismes sont les plus fréquents.
Les brûlures se retrouvent sur la partie supérieure du corps avec l’atteinte de la tête et du cou
dans 33% des cas et des membres supérieurs dans 56%.
Birchall et Henderson (3) ont noté que les brûlures en trotteur étaient de sévérité plus
importante que celles observées au même âge dans un autre contexte. En effet la brûlure se
produit avec une plus grande quantité de liquide chez un enfant en position assise avec, donc,
une plus grande surface exposée, dans une situation donnée dont il ne peut s’extraire. L’enfant
se trouve exposé plus longtemps à la surface brûlante (brûlure de contact ou stagnation du
liquide au fond de la nacelle) jusqu’à ce que l’adulte puisse le dégager de cette situation.
Ceci implique des soins et des hospitalisations plus lourds que ceux de brûlures rencontrées
lors d’accidents domestiques sans trotteur et des séquelles plus importantes de type
défiguration, handicap moteur et douleurs chroniques.
31
Lésions des doigts et des orteils.
Elles sont le plus souvent bénignes, simple pincement, mais elles peuvent être sévères,
l’amputation de tout ou partie du doigt, avec un matériel n’obéissant pas aux normes
actuelles.
Intoxications et étouffements.
Ils résultent de l’accès facilité aux petits objets, plantes, médicaments ou produits toxiques
laissés à portée de main de l’enfant ainsi surélevé en trotteur, par inadvertance ou simple
ignorance, donné par un frère ou sœur aînés, ou détachement d’objets fixés au trotteur.
Il a été constaté 4 décès par suffocations aux USA liés au trotteur entre 1989 et 1993.
Selon Chiavello et Coll (6), le trotteur, avec un nombre de 1344 nourrissons empoisonnés en
1986 serait le second facteur le plus souvent associé aux intoxications des nourrissons de
moins de un an et le premier chez les moins de 9 mois.
Noyades.
Elles ont peu fréquentes. Elles sont la conséquence d’une bascule ou chute du trotteur dans les
toilettes ou piscines.
Une étude (16) s’est intéressée au mécanisme d’accident en fonction de l’âge du nourrisson.
Il en ressort que les lésions des doigts et les chutes dans les escaliers se font aux alentours de
6 mois et que les retournements de trotteurs se font plutôt à l’âge de 8 à 9 mois.
4.10.8. Répartition des accidents.
Les accidents en trotteur ont lieu le plus souvent au domicile. Deux études (8, 48) ont constaté
des pics de fréquence en mai et en octobre, plus souvent le jeudi et le week-end, plutôt aux
heures de repas ou de leur préparation vers 10-13h ou 16-19h. C’est aussi ce que nous avons
retrouvé dans l’étude.
32
4.11. CONNAISSANCES DES RISQUES.
4.11.1 .Par les parents.
Les chiffres sont variables selon les études.
Selon l’Association américaine de Pédiatrie, 59% des parents utilisateurs connaîtraient les
risques imputables au trotteur.
L’étude française de Jarny en 2000 (21) a montré que 48% des mères utilisatrices affirmaient
être au courant au moins partiellement des risques liés à son usage, chiffre plus élevé que
celui de notre étude où, seules, 40% des familles interrogées avaient connaissance des risques
liés à l’utilisation des trotteurs.
L’étude de Di Lillo en 2001 aux USA (14) a trouvé que 88% des mères connaissaient les
risques mais 40% l’avaient utilisé malgré tout.
Leurs sources d’informations sont résumées dans le tableau ci-dessous.
Les médias (papiers, télévision, internet)
Les professionnels de santé
Les relations familiales, amicales
Antécédent d’accident par trotteur dans fratrie
Bon sens
Campagnes d’informations
72%
20%
19,8%
11,8%
8,6%
3,8%
Les médias semblent donc être la principale source d’information devançant largement
l’information délivrée par les professionnels de santé et les conseils de la famille ou des amis.
L’ordre est inverse dans mon étude, les informations sur le trotteur proviennent des conseils
familiaux ou d’amis dans 41.6% des cas, des campagnes d’informations des PMI (38.6%)
puis des médias dans 21.3%. L’information délivrée par les professionnels de santé n’est
présente que dans seulement 9.5% des cas.
4.11.2. Par les professionnels de santé.
Une étude en 1990 dans le Connecticut réalisée par Marcella et Mac Donald (28) auprès des
pédiatres libéraux a permis de montrer que 155 d’entre eux, sur les 180 questionnaires
exploitables, avaient fait de la prévention sur le trotteur.
132 avaient dit qu’il n’apportait pas de bénéfice mais seulement 113 avaient découragé son
utilisation.
Les pédiatres qui avaient réalisé de la prévention active avaient constaté une diminution de
l’incidence des blessures par trotteur. Ceux qui avaient prôné le contraire disaient ne pas avoir
constaté de blessure sérieuse en trotteur.
Une seconde étude a été réalisée en Grande Bretagne en 2003 (41) auprès de pédiatres
libéraux et hospitaliers. 73% avaient accepté de répondre à un questionnaire sur leurs
connaissances du trotteur.
33
Ils exerçaient en moyenne depuis 10,9 ans au moment de l’étude. La moitié (52%) d’entre eux
avait soigné au moins une fois un enfant blessé pendant qu’il était en trotteur et un peu moins
d’un tiers plus d’une fois.
La majorité d’entre eux étaient parents (90%) et 36% utilisaient ou avaient utilisé un trotteur
pour leurs propres enfants. Parmi ceux qui avaient répondu, 75% avaient un avis sur le
trotteur et parmi ceux-ci 75% décourageaient son utilisation. Le fait d’avoir soigné au moins
une fois un enfant blessé par le fait d’être placé en trotteur les avait confortés dans l’idée de le
déconseiller.
La majorité d’entre eux (89%) n’avait pas suffisamment de temps pour en discuter avec les
parents. Aucun n’avait proposé d’alternative au trotteur et un tiers pensait que les conseils
donnés s’avérait inutile.
Pour les auteurs une meilleure connaissance du trotteur et de ses dangers permettrait aux
pédiatres de délivrer une meilleure information aux parents.
En France Zix et Pister (59) considèrent que les médecins déconseillent dans leur grande
majorité l’usage du trotteur.
4.11.3. Par le personnel paramédical.
Une autre étude britannique (58) s’est intéressée à l’attitude des puéricultrices intervenant au
domicile des jeunes mères.
La moitié d’entre elles abordait le thème du trotteur entre le 6ème et le 9ème mois du nourrisson.
Parmi elles, seules celles qui avaient de solides connaissances sur les dangers du trotteur en
parlaient aux mères et le déconseillaient.
Toutes les autres qui le considéraient comme néfastes sans vraiment connaître les dangers ne
leur délivraient aucun conseil et ne démentaient pas les références personnelles et familiales
très positives que les mères avaient sur le trotteur !
34
4.12. ATTITUDES PARENTALES APRES ACCIDENTS.
La plupart des accidents se produisent en présence des parents et malgré la mise en place de
barrières de sécurité.
En pratique il suffit d’une minute d’inattention ou d’une barrière mal fermée pour que
l’accident ait lieu.
Selon différentes études américaines, 60 à 88% des parents d’enfants reçus aux urgences pour
un accident de trotteur connaissaient les dangers potentiels du trotteur avant l’accident.
Parmi eux, 8 à 38% des parents ont continué à l’utiliser après l’accident (14, 35, 49) ainsi que
72% des parents dans l’étude lyonnaise (21)!
La raison qui motive la fin d’utilisation du trotteur n’étant pas l’accident pour deux tiers des
parents mais le fait que l’enfant commence à marcher.
En 1997, une étude sur le thème du devenir des trotteurs après un accident a été réalisée par
Smith et coll (58) en interrogeant les parents venus consulter aux urgences. Seuls 52,8%
d’entre eux ont répondu.
Parmi eux, 45,4% ont gardé le trotteur et ont continué de l’utiliser dans 29,3% des cas et dans
les mêmes conditions sans amélioration des conditions de sécurité pour 17,4%.
42,7% l’ont détruit, 5,6% l’ont donné (sans parler des risques); 4,2% l’ont rendu à ceux qui le
leur avaient prêté et enfin 2,1% ont pensé à retirer les roues.
Il n’y a eu qu’un cas de récidive d’accident car les parents continuaient à utiliser le trotteur
dans les mêmes conditions malgré l’accident.
35
4.13. STRATEGIES DE PREVENTION.
4.13.1. Actives.
Les Canadiens ont développé en premier des stratégies de prévention car le taux d’accident
domestique en trotteur était élevé. En effet, ils vivent plus souvent en pavillon qu’en
appartement, le problème des escaliers est donc très commun (51).
Avant 1994, les stratégies de prévention actives nécessitant une action humaine
prédominaient.
C’était, pour la plupart, des campagnes de prévention auprès de parents d’enfants entre 5 et 18
mois consultant en PMI ou aux urgences pédiatriques parfois même durant la grossesse.
Mais le taux d’accident est resté constant de 1990 à 1994 car l’impact est resté insuffisant. Les
parents ne sécurisaient pas suffisamment l’environnement dans lequel l’enfant en trotteur
évoluait ou continuaient même d’utiliser le trotteur malgré les accidents.
L’impact des campagnes de prévention réalisées depuis vingt ans semble donc insuffisant.
4.13.2. Passives.
A partir de 1994, les stratégies de prévention passive ont été privilégiées.
D’une part, les industriels, sensibilisés au problème, ont introduit des stations fixes de jeu qui
ne requièrent pas autant d’attention que les trotteurs.
D’autre part, une modification des standards a été votée aux USA en 1996, applicables sur les
trotteurs fabriqués dès juin 1997, impliquant :
-une augmentation de largeur de la base du trotteur qui doit être supérieure à 36 inches soit
91,44 centimètres qui est la largeur standard de plus de 80% des portes aux USA.
-un système de blocage des roues qui s’active dès qu’une roue se trouve dans le vide
-un système de freinage par des bandes adhésives de friction au niveau de la base, situées en
avant et sur les côtés.
Les buts de ces changements sont d’empêcher le trotteur de passer les portes, d’augmenter la
stabilité et diminuer la mobilité multidirectionnelle.
La modification des dimensions de la base a été pertinente puisqu’on enregistre une baisse
significative du nombre d’accidents en trotteur, notamment les chutes d’escaliers et
traumatismes crâniens depuis 1997 (46).
En revanche, le système de blocage et de freinage des roues testés par Ridenour en 1997 (3)
n’est pas si efficace en pratique.
Ce système n’empêche pas la rotation du trotteur mais déclenche le frottement d’une poignée
de caoutchouc contre le sol quand l’avant ou les côtés sont en contact avec le sol.
L’équipe a évalué le système en fonction du poids de l’enfant, des forces de poussée
horizontales, des directions appliquées au trotteur et du type de revêtement de sol.
36
D’après les résultats de l’étude, on retrouve un lien significatif entre l’échec du système de
freinage et les forces de poussée horizontales observées d’après le poids de l’enfant. Plus le
poids et, donc, les forces de poussée sont élevées, plus le risque d’échec est important.
Par ailleurs, le type de surface influence l’échec du système. 21 enfants âgés de 9 à 13 mois
ne sachant par marcher, ont testé un trotteur expérimental sur 4 types de revêtement différents
pour reproduire les conditions réelles d’utilisation.
Le système de freinage a échoué de manière permanente pour 18 d’entre eux et efficace une
fois sur deux pour les 3 derniers enfants. Il existerait donc un échec du système de freinage
dans 80 à 95% des cas, notamment sur les moquettes et tapis.
Ce système ne devrait donc pas être considéré comme performant et procure de plus aux
parents un faux sentiment de sécurité.
La dernière mesure de prévention est l’apposition systématique des consignes de sécurité sur
l’emballage et le trotteur.
Depuis 1997 les différentes études ont montré que les stratégies de prévention efficaces sont
celles qui ne requièrent pas d’action ni de vigilance humaine. Ce sont elles qui ont permis de
baisser significativement le nombre d’accidents en trotteur.
37
4.14. REGLEMENTATION RELATIVE A LA PREVENTION DES RISQUES
4.14.1. En France
Après l’étude rétrospective, réalisée entre 1997 et 1999 par Zix et Pister (59) sur 100 cas de
traumatismes crâniens survenus chez des enfants de moins de 2 ans hospitalisés dans un
service de pédiatrie générale, il paraissait souhaitable aux 2 auteurs que la communauté
pédiatrique émette des recommandations sur une réglementation de la vente de trotteurs.
Les trotteurs sont soumis en France au décret n°91-1292 du 20 décembre 1991 relatif à la
prévention des risques résultant de l’usage des articles de puériculture dont le but est « de
protéger ces articles et les tiers, lors d’une utilisation normale ou raisonnablement prévisible,
contre les risques pour la santé et la sécurité des personnes».
Le référentiel utilisé depuis 1987 pour vérifier la conformité des trotteurs aux exigences du
décret était la norme française NF 54008.
Depuis Mars 2001 il s’agit de la norme européenne NF EN 1273, révisée en Mars 2005, qui
renforce les exigences de stabilité statique et dynamique. Elle précise qu’ « un trotteur doit
permettre d’éviter les risques suivants : basculement du cadre, rupture des coutures de la
nacelle, pincements, blessures causées par des pièces en métal non arrondies ou mal ébarbées,
étouffement par éléments se détachant ou pouvant être avalés ».
Il est demandé également aux industriels d’apposer une notice de sécurité sur le trotteur,
visible en position d’utilisation.
La Commission de sécurité des Consommateurs signale sur son site internet
(http://www.securiteconso.org/article122.html) les risques d’accidents liés au trotteur ainsi
que son impact négatif sur l’acquisition de la marche.
Il émet des conseils pratiques sur la nécessité de faire attention aux portes de four brûlantes,
aux vitres de foyer « inserts » et recommande une utilisation quotidienne ne dépassant pas 60
minutes par tranches de 15 minutes et l’arrêt de son utilisation dès que l’enfant acquiert de la
vitesse ou qu’il marche.
La Direction Générale de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des
Fraudes ainsi que le Sénat (32, 33, 34) ne voient pas de caractère dangereux au trotteur si on
respecte les exigences de sécurité fixées par le décret. Si les risques sont notés et les notices
lues, cela permettra aux parents de prendre les mesures appropriées.
Ils considèrent qu’il n’y a pas de motif justifiant l’interdiction de vente du produit et que les
accidents sont le fruit de parents négligents qui ne surveillent pas suffisamment leur enfant.
Leur remède à ce problème est l’utilisation de barrières de sécurité réglementées, encore fautil que ces mêmes parents pensent à les fermer…
En 2006, Claudet dans son étude réalisée à Strasbourg (8) est d’avis que les stratégies de
prévention ont montré leurs limites et souhaiterait le bannissement en France de cette pratique
insécuritaire et dangereuse.
38
4.14.2. Au Canada
Depuis une quinzaine d’années les Canadiens se sont efforcés de sensibiliser les industriels et
le public des risques du trotteur. Cependant, devant la persistance des accidents liés à leur
usage, le Ministère fédéral de la Santé a décidé en Avril 2004 d’interdire toute publicité, vente
et importation de trotteurs neufs ou d’occasion au Canada. La durée de vie d’un trotteur étant
de 8 ans, les effets réels et définitifs de cette interdiction ne seront visibles qu’à partir de
2012.
4.14.3. Aux USA
En 1971, apparition du premier standard obligatoire, imposé par le gouvernement aux
industriels, le standard 16CFR1500.86 (a) visant à diminuer les blessures des doigts et des
orteils. Celui-ci a été efficace au vu de la très nette diminution de ce type de lésions.
Puis le standard ASTM F977 visant à diminuer le nombre de retournements en modifiant la
structure des trotteurs.
En 1992, l’Association Américaine de Pédiatrie a réalisé une pétition pour l’interdiction totale
et définitive du trotteur qui a été rejetée par le CPSC estimant qu’une meilleure supervision
parentale suffisait pour éviter les accidents. Appel réitéré en 1995 et 2001 mais pas de loi en
ce sens.
En 1996, apparition de nouveaux standards volontaires, non imposés par le gouvernement,
pour élargir la base et la mise en place d’un système de freinage dont l’efficacité est discutée
comme nous l’avons vu précédemment.
Les industriels respectant tous les standards obligatoires et volontaires se voient remettre un
certificat de conformité aux normes de sécurité par l’Association des Industriels du Matériel
de Puériculture. Cela signifie qu’il existe encore un certain nombre de nouveaux trotteurs qui
n’obéissent pas à tous ces standards puisque non obligatoires et donc toujours aussi
dangereux.
4.14.4. En Grande Bretagne.
Plusieurs recommandations et avertissements concernant les trotteurs ont été émises par
l’Institut Britannique des Standards depuis 1984 mais aucune interdiction à ce jour.
4.14.5. En Australie.
En 1993, le Système de Surveillance de Victoria appelle à une interdiction de fabrication et de
vente des trotteurs, demande réitérée en 1995 par l’Association des Consommateurs, en 1996
et 2000 par les Unités de Contrôle et de Surveillance des Blessures du Sud Australien.
Ces demandes sont restées sans suite (54).
39
Une nouvelle réglementation est entrée en vigueur en Septembre 2000 dans les Etats
Nouveaux du Sud à la demande du Département de l’Industrie qui impose aux industriels
d’équiper les trotteurs d’un système de freinage opérationnel dans les situations à risque.
Une étude australienne a montré une efficacité de 50% de ce système en ce qui concerne les
chutes dans les escaliers mais n’a cependant pas d’effet sur les autres accidents et procure
toujours aux parents ce faux sentiment de sécurité.
4.14.6. Au total.
Il n’y a pas, à ce jour, d’interdiction de vente et de fabrication de trotteurs dans le monde en
dehors du Canada malgré les nombreux appels et recommandations des différentes sociétés
savantes de pédiatrie, systèmes de surveillance et autres associations de consommateurs.
En effet, la plupart des systèmes de réglementation, appuyées par les sociétés industrielles de
fabrication de trotteur, sans nier son caractère potentiellement dangereux, insistent sur les
comportements négligents et à risque de certains parents à l’origine des accidents.
Ces comportements ne seront, malheureusement, pas corrigés par la multiplication de
recommandations, conseils et notices explicatives qui ne sont pas lues, de toute façon, par ces
parents négligents.
40
CONCLUSION
41
Le trotteur a subi plusieurs modifications depuis 1997, grâce à l’intervention des sociétés
savantes de pédiatrie et des associations de consommateurs, qui ont eu un impact bénéfique
sur les statistiques d’accidents en trotteur.
On constate, maintenant, que la persistance des accidents en trotteur est liée à un usage
excessif ou inadapté malgré les recommandations émises par les législateurs et les fabricants.
Différentes études comme la nôtre ont mis en évidence le manque d’informations des parents
et des professionnels de santé concernant les dangers du trotteur.
Malgré les conseils de prévention, on constate, par ailleurs, la persistance de risques que
majore le défaut de surveillance des parents pendant que leur enfant est en trotteur.
Cette étude a permis d’éduquer les parents interrogés sur la dangerosité de cet article de
puériculture et de répondre ainsi à leurs éventuelles questions.
Il parait souhaitable que ces risques fassent l’objet d’un complément d’information dans la
brochure de l’INPES relative aux accidents domestiques.
Il faudrait continuer et multiplier les campagnes de prévention auprès du grand public ainsi
que l’éducation des professionnels de santé et du personnel paramédical afin de diffuser une
information large sur les risques d’utilisation du trotteur et son absence de bénéfice quant au
développement de l’enfant, croyance encore fortement ancrée qui reste un élément de sa large
utilisation, mais surtout proposer une alternative moins risquée : les stations d’activité fixes.
42
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59. ZIX, C and PISTER, C
Faut-il interdire les trotteurs ?
Arch Pediatr. 2002: 9(1) : 100
48
ANNEXES
49
7.1 QUESTIONNAIRE DE l’ETUDE
Date :
L’enfant et sa famille
1. Date de naissance de l’enfant :
2. Sexe :
□ garçon
□ fille
3. Nombre de frères et sœurs et dates de naissance :
4. Age actuel du père :
5. Age actuel de la mère :
6. Profession des parents :
Père :
Mère :
7. Situation familiale : □ vivant en couple
□ parent seul
8. Lieu de vie de l’enfant :
□ pavillon
9. Dans la journée l’enfant est gardé par :
□ sa mère □ son père □ les grands parents
□ nourrice
□ crèche
□ appartement
□ autre membre de la famille
□ autre (ami, voisin…)précisez :
Histoire personnelle de votre enfant :
10. Votre enfant ou un de ses frères et sœurs utilise t’il (ou a t’il utilisé) un trotteur ?
□ oui □ non
Si oui, veuillez répondre aux questions suivantes :
10b. A quel âge a-t-il été mis dans le trotteur ?
10c. Quel est le temps moyen passé par jour dans son trotteur ?
□ < 30 min
□ 30 min à 2h
□ >2h
10d. Pourquoi utilisez vous le trotteur ?
□ Pour lui apprendre à marcher
□ Pour favoriser sa mobilité
□ Le laisser jouer tout seul
□ Pour favoriser son développement psychomoteur
□ Pour le laisser en sécurité sans avoir à le surveiller
□ Sur les conseils d’une tierce personne, précisez :
11. Avez-vous eu des informations sur le trotteur ? □ oui □ non
11b. Si oui, par qui ?
□ PMI □ Médecin généraliste/pédiatre □ Télévision /internet
□ Crèche □ Relation familiale, précisez
50
12. Y a-t-il déjà eu des accidents à domicile causés par le trotteur chez votre enfant ou
ses frères et sœurs ? □ oui
□ non
12b. Si oui quel type d’accident était ce ?
□ Chute dans □ l’escalier □ par terre
□ un point d’eau (bain,WC)
□ Chute d’objet sur l’enfant
□ Traumatisme crânien ou facial en se cognant contre un meuble
□ Pincement de doigts ou d’orteils
□ Accès aux petits objets ou produits dangereux provoquant :
□ Etouffement
□ Brûlure
□ Coupure
□ Intoxication
□ Causé par un tiers
13. Vous a-t-on déjà parlé des accidents domestiques provoqués par trotteur ?
□ oui □ non
13b. Si oui par qui ?
□ PMI □ Médecin généraliste/pédiatre □ Télévision
□ Crèche □ Relation familiale, précisez
A ne remplir que s’il y a eu un accident domestique :
Description de l’accident :
14. Heure de l’accident au domicile :
15. Lieu de l’accident : □ domicile □ nourrice □ crèche □ autre, précisez :
16. Circonstances de l’accident :
□ Chute dans □ l’escalier □ par terre □ un point d’eau (bain,WC)
□ Chute de mobilier sur l’enfant
□ Traumatisme crânien ou facial en se cognant contre un meuble
□ Pincement de doigts ou d’orteils
□ Etouffement
□ Brûlure
□ Coupure
□ Intoxication
□ Electrocution □ Causé par un tiers
17. Partie du corps touchée :
□ Traumatisme crânien
□ Visage
□ Cuisse/jambe □ Mains/pieds
□ Dos
□ Bras/avant-bras
□ Abdomen
18. Un adulte était-il présent dans la pièce au moment de l’accident ?
19. Est-il dû à l’utilisation d’un trotteur ?
□oui
□ non
□Oui
□Non
51
7. 2 PHOTOS DE TROTTEUR:
1 et 2 : XIXème siècle
3 : début XXème siècle
4 : XXIème siècle
52
7.3. CIRCULAIRE DU 29/07/1992
JORF n°202 du 1 septembre 1992 page 11919
Circulaire du 29 juillet 1992 relative au champ d'application du décret no 91-1292 du 20
décembre 1991 relatif à la prévention des risques résultant de l'usage des articles de
puériculture
NOR: ECOZ9200032C
Le décret no 91-1292 du 20 décembre 1991 relatif à la prévention des risques résultant de
l'usage des articles de puériculture entrera en vigueur le 1er septembre 1992.
Afin de répondre à la demande des professionnels, la présente circulaire reprend, sous forme
de liste de produits, les réponses données à leurs interrogations concernant le champ
d'application du décret.
I. - Les produits soumis aux dispositions du décret:
A. - Définition générale:
L'article 2 du décret du 20 décembre 1991 précise que, pour son application, l'article de
puériculture s'entend de tout produit destiné à assurer ou à faciliter l'assise, la toilette, le
couchage, le transport, le déplacement et la protection physique des enfants de moins de
quatre ans.
Les produits suivants sont par conséquent soumis aux prescriptions du décret:
- les berceaux;
- les harnais et ceintures;
- les sièges fixés sur un support tel qu'une table;
- les transats;
- les sièges, anneaux, transats de bain;
- les sièges additionnels pour poussettes;
- les sièges de bicyclette;
- les thermomètres de bain;
- les baignoires.
B. - Les produits qui font l'objet de l'une des normes citées dans l'avis publié au Journal
officiel du 24 décembre 1991:
- landaus, poussettes et voitures d'enfants transformables, pour un ou plusieurs enfants;
53
- lits fixes et pliants utilisés dans la pièce d'habitation dont la longueur nominale est comprise
entre 90 cm et 140 cm;
- couffins, moïses, couchettes;
- tables à langer;
- porte-enfant;
- chaises hautes;
- trotteurs;
- parcs;
- barrières de sécurité.
II. - Les produits exclus:
A. - Produits relevant d'autres réglementations:
- les tétines;
- les sucettes;
- les anneaux de dentition.
B. - Les produits expressément exclus par l'article 2:
1. Les accessoires pour l'hygiène:
- pots;
- brosses à cheveux;
- éponges pour la toilette;
- brosses à dents;
- matelas à langer.
2. Les articles de literie:
- draps;
- couvertures;
- matelas.
54
3. Equipements pour le transport des enfants dans les voitures particulières:
- lits-autos;
- sièges-autos;
- rehausseurs;
- harnais pour voiture.
C. - Les articles qui, bien que figurant sous le terme générique <<articles de puériculture>>
dans les catalogues, n'entrent pas dans le champ d'application du décret:
- dispositifs de protection tels que cache-prise, coin de table,
entrebâilleur de porte, système d'alarme, veilleuse, protection de four;
- les objets relatifs à l'alimentation et à la préparation des aliments:
assiettes, gobelets, couverts et produits connexes, chauffe-biberons,
stérilisateurs;
- l'habillement et les articles chaussants pour enfants.
Fait à Paris, le 29 juillet 1992.
Le ministre de l'économie et des finances,
Pour le ministre et par délégation:
Le directeur général de la concurrence,
de la consommation
et de la répression des fraudes,
C. BABUSIAUX
Le ministre de l'industrie et du commerce extérieur,
Pour le ministre et par délégation:
Le directeur général des stratégies industrielles,
D. LOMBARD
55
7.4 NORME NF EN 1973 ET INFORMATIONS DEVANT FIGURER SUR
LA NOTICE D’EMPLOI
D’autre part, selon la norme NF EN 1273 d'août 2005, un trotteur doit permettre d’éviter les
risques suivants :
basculement du cadre,
rupture des coutures de la nacelle (pour la nacelle
souple),
pincements,
blessures causées par des pièces en métal non arrondies
ou mal ébarbées,
étouffement (éléments se détachant et pouvant être
avalés).
prévention des chutes dans les escaliers
CONSEILS PRATIQUES
Pour éviter les chutes restez très vigilants :
le trotteur doit toujours être utilisé sur une surface plane,
horizontale, de plain-pied (au rez-de-chaussée), sans
marche, escalier ou dénivellation.
on peut choisir un trotteur présentant un dispositif de
freinage actionnable très rapidement par un adulte, qui
bloque le trotteur à l’approche du vide (marche
d’escalier), mais il est préférable de protéger l’escalier
par une barrière en utilisant un trotteur classique.
lorsque le trotteur est transformable en chaise haute, il
faut s’assurer que la partie siège et la partie trotteur sont
solidaires et que les sangles destinées à attacher l’enfant
sont bien en place,
un trotteur ne doit jamais être posé sur une table ou un
autre meuble.
AUTRES CONSEILS D’UTILISATION
Pas plus d’une heure par jour par tranche de 15 minutes.
Attention aux portes de four brûlantes, aux vitres de
foyers « inserts », l’enfant installé dans le trotteur est à
leur hauteur et se déplace très vite.
et surtout, cessez de l’utiliser dès que l’enfant acquiert de
la vitesse, ou dès qu’il marche.
56
Age enfant
Sexe
Fratrie
Age père
Age mère
Profession père
Profession mère
Situation familiale
Lieu de vie
Mode de garde
Utilisation trotteur
Age mise en trotteur
Temps passé/jour
Raisons d'utilisation
Apprendre la marche
Favoriser sa mobilité
Le laisser jouer seul
Favoriser dvpt
psychomoteur
Le laisser en sécurité seul
Conseils d'un tiers
Infos sur trotteur
Si oui, sources
ATCD d'accident trotteur
Infos sur accident/trotteur
Si oui, sources
Heure accident
Lieu accident
Circonstances accident
Partie lésée
Adulte présent
Du à un tiers
1
6 mois 1/2
Fille
3
NE
42 ans
NE
Congé parental
Couple
Appartement
Mère
Oui
6 mois
< 30 min
2
8 mois
Garçon
NE
27 ans
20 ans
NE
NE
Seule
Pavillon
Mère
Oui
8 mois
< 30 min
3
12 mois
Garçon
NE
37 ans
35 ans
NE
NE
Couple
Appartement
Mère
Oui
8 mois
> 2 heures
4
6 mois
Garçon
2
41 ans
36 ans
Employé
Sans emploi
Couple
Appartement
Mère
Oui
8 mois
< 30 min
Oui
Oui
Oui
Oui
Oui
Oui
5
6
16 mois
12 mois
Garçon
Fille
0
0
28 ans
33 ans
28 ans
35 ans
Sans emploi
NE
Sans emploi Sans emploi
Seule
Couple
Pavillon
Appartement
Mère/Crèche
Mère
Oui
Oui
8 mois
6 mois
> 2 heures
30 min- 2h
7
13 mois
Garçon
1
30 ans
31 ans
NE
NE
Couple
Appartement
Mère
Oui
7 mois
> 2 heures
8
8 mois
Garçon
2
47 ans
39 ans
Cadre
Cadre
Couple
Pavillon
NE
Oui
8 mois
< 30 min
Oui
Oui
Oui
Oui
Oui
Non
Non
Oui
Non
Non
Non
Non
Oui
Famille
20 heures
Domicile
Oui
Oui
Oui
Oui
Oui
Médias,familles
Non
Non
Oui
Non
Non
Non
Non
Non
Non
Non
NE
Domicile
NE
A l'étranger
Chute au sol
Non
Oui
Médias
14 heures
Domicile
Chute au
sol
Visage
NE
Oui
Visage
Oui
NE
NE
Domicile
Oui
Oui
Famille
Non
Oui
Famille
NE
Domicile
Matin
Domicile
Chute au sol Chute escalier Chute au sol Chute au sol
Trauma
Visage
crânien
Visage
Visage
Oui
Oui
Oui
Oui
NE
Non
Non
NE
Chute au sol
Trauma
crânien
Oui
Oui
Non
Non
10 heures
Domicile
Chute escalier
Visage
Oui
NE
57
9
9 mois
Garçon
1
33 ans
31 ans
Employé
10
12 mois
Fille
1
48 ans
38 ans
Ouvrier qualif
11
9 mois
Fille
2
39 ans
36 ans
Libéral
12
10 mois
Fille
1
39 ans
34 ans
Employé
13
11 mois
Fille
1
41 ans
38 ans
Ouvrier
14
13 mois
Fille
0
51 ans
38 ans
NE
15
8 mois
Garçon
3
36 ans
28 ans
Ouvrier
16
12 mois
Garçon
1
34 ans
31 ans
Employé
Employée
Couple
NE
Mère
Oui
8 mois
30 min-2h
Sans emploi
Couple
Appartement
Mère
Oui
7 mois
30 min-2h
Libéral
Couple
Pavillon
Nourrice
Oui
8 mois
30min-2h
Employée
Couple
Pavillon
Mère
Oui
9 mois
< 30 min
Sans emploi
Couple
Appartement
Mère
Oui
10 mois
30 min-2h
NE
Couple
Pavillon
Famille
Oui
8 mois
< 30 min
Sans emploi
Couple
Appartement
Mère
Oui
7 mois
< 30 min
Employée
Couple
Pavillon
Crèche
Oui
9 mois
< 30 min
Oui
Oui
Oui
Oui
Oui
Oui
Oui
Oui
Oui
Oui
Oui
Oui
Famille
Non
Non
Non
Non
Non
Non
Non
Non
15 heures
Domicile
20 heures
Domicile
19 heures
Domicile
Chute objet
Chute escalier
Trauma
crânien
Oui
NE
Oui
Oui
Oui
Oui
Famille
Non
Oui
Médias/Famille
14 heures
Nourrice
Chute escalier
TC/Visage
Oui
Non
Oui
Famille
Non
Non
Oui
Médias
Non
Non
13 heures
Domicile
9 heures
Domicile
Chute
escalier
Chute au sol
Trauma
crânien
Oui
NE
Visage
Oui
Non
Oui
Médias
Non
Oui
Médias
20 heures
Domicile
Chute escalier
Trauma
crânien
Oui
Non
Visage
Oui
NE
17
14 mois
Garçon
2
45 ans
40 ans
Employé
Congé
parental
Couple
Appartement
Mère
Oui
12 mois
< 30 min
Oui
Oui
Oui
Oui
Oui
Oui
PMI
Non
Non
Oui
Famille
Non
Non
Matin
Domicile
Brûlure
19 heures
Domicile
Chute
escalier
Visage
Non
Non
TC/Visage
Oui
NE
Chute au sol
Trauma
crânien
Non
NE

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