Ces années là… 1960 Capitole

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Ces années là… 1960 Capitole
Le Capitole
Il fait partie des trains les plus célèbres des chemins de fer français. Doté d'un matériel haut de gamme, il
entre dans le groupement des trains Trans-Europ-Express, mais va finir sa carrière d'une manière beaucoup
plus confidentielle. Souhaitant relier la capitale à Toulouse par un train de qualité, la SNCF met en
circulation, le 15 novembre 1960, un train rapide de 1re classe, baptisé "Capitole", du nom de la mairie de la
ville rose.
Un train de première classe
Le nouveau train de la SNCF ne circule que trois jours par semaine et pas le dimanche. Sa composition
comprend quatre ou cinq voitures en acier inoxydable type DEV, une voiture-restaurant bleue de la CIWL et
un fourgon. Il effectue les 713 km du parcours en sept heures avec quatre arrêts intermédiaires à Limoges,
Brive-la-Gaillarde, Cahors et Montauban. Bien qu'attractif, ce train ne connaît qu'une occupation moyenne,
aussi la SNCF interrompt sa circulation au début de l'été 1961. Le train Capitole revient pourtant quelques
mois plus tard avec une orientation destinée à la clientèle d'affaires ; le train ne circule pas les samedis et
les dimanches, ni ai cours des mois de juillet et août. Son temps de parcours a pu être réduit de manière
conséquente, la durée de voyage étant ramenée à six heures et quarante-cinq minutes. Connaissant un succès
grandissant ce train est dédoublé les vendredis entre Paris et Limoges puis Brive-la-Gaillarde un peu plus
tard, pour faire face à une demande en forte hausse ce jour-là.
Une nouvelle étape
Une étape nouvelle est franchie avec l'introduction de nouvelles voitures dites du type UIC, peintes en rouge
et portant l'inscription "Le Capitole" sur leurs flancs. Une quarantaine de voitures est affectée à ce train et
dans la série figurent trois voitures-restaurants. À noter que certaines voitures de réserve, identiques mais
peintes en vert au début, roulent lors de pointes. La traction est assurée par une sous-série de six
locomotives BB 9200, elles aussi peintes en rouge et gris, munies d'une plaque distinctive sur les faces avant.
Événement d'importance dans l'histoire des chemins de fer français, le 28 mai 1967, pour la première fois,
un train en service commercial circule à la vitesse maximale de 200 km/h. C'est au Capitole qu'échoit cet
honneur de portée internationale. Bien sûr, diverses adaptations ont été nécessaires avant de pouvoir
autoriser cette vitesse en toute sécurité. La notoriété du train gagne du terrain, d'autant que la durée du
parcours est ramenée à six heures juste. Pour répondre à une demande en hausse, la SNCF décide de faire
circuler un train le matin et un autre le soir. Chaque composition engagée comprend, outre la locomotive, une
rame composée de huit voitures dont une restaurant. Une neuvième voiture, de réserve, est fréquemment
employée et, lors de pointes, la composition est portée à dix voitures.
Vertes ou rouges
À l'origine, les voitures de réserve affectées au train Capitole sont du type UIC et portent une livrée verte.
Elles sont absolument identiques à celles peintes en rouge mais leur peinture verte n'inspire pas : la clientèle
préfère les voitures rouges ! Pour remédier au problème, la SNCF fait peindre ce parc de réserve, soit 6
voitures, en livrée "Capitole" mais il ne reçoit pas l'inscription sur ses flans. Ce fait, qui peut paraître bien
futile, est authentique et démontre que le succès est parfois tributaire de petits détails. C'est aussi cela la
vie des chemins de fer.
Du nouveau matériel
À partir de 1970, la SNCF prend livraison d'un matériel neuf haut de gamme de la série des voitures Grand
Confort, dont une centaine va entrer en service. Les premières unités reçues sont affectées au train
l'Étendard. L'Étendard assure la liaison Paris-Bordeaux. Parallèlement, l'arrivée progressive des puissantes
et rapides CC 6500 ouvre de nouvelles perspectives et la SNCF décide de remplacer le matériel UIC rouge
par des voitures type Grand Confort. Le 27 septembre 1970, lors de l'introduction du service d'hiver des
trains, le Capitole entre dans le groupement des trains TEE. La traction est reprise par les CC 6500 qui
peuvent profiter d'une nouvelle portion de ligne apte à la vitesse du 200 km/h. La composition de base d'un
train Capitole dans sa nouvelle version comprend dix voitures dont un bar et une voiture-restaurant complète.
Quant à la durée du trajet, elle est réduite et il faut cinq heures et cinquante-six minutes pour relier ParisAusterlitz à Toulouse. Cette performance ne sera malheureusement plus améliorée.
Un TEE apprécié
L'image de marque encore modernisée du Capitole assure un succès grandissant à la relation TEE. Pour faire
face à la demande, la SNCF met en marche les vendredis un train supplémentaire au départ de Paris et les
dimanches en soirée au départ de Toulouse. Ce train est doté à l'origine des voitures type UIC de 1967 puis,
par la suite, de voitures type Grand Confort dès que l'ensemble de la série est disponible. La composition de
base est portée à douze voitures tandis que le matériel supplémentaire permet la création sur le réseau Est
des TEE "Kléber" et "Stanislas" assurant la relation Paris-Strasbourg. Moderne, rapide et confortable, le
TEE le Capitole est l'un des porte-drapeau de la SNCF : cette dernière affiche sa volonté d'augmenter les
vitesses de ses trains. La clientèle répond de manière plus que satisfaisante car la circulation à 200 km/h sur
certaines portions du trajet a efficacement marqué les esprits. D'autant qu'à cette époque, la concurrence
aérienne vient d'entamer la conquête de la clientèle des relations d'affaires sur cet axe important.
La démocratisation des TEE
Le Capitole, comme l'ensemble des trains du groupement TEE, a commencé à souffrir de sa qualité de train
de 1ere classe dès la fin des années 1970. La "démocratisation" de ces trains débute en Allemagne où ils sont
transformés en trains Inter-City à deux classes, tout en gardant les mêmes vitesses commerciales, la
voiture-restaurant et le service. Après leur transformation en trains qualifiés ouverts aux deux classes,
certains TEE français vont connaître une survie de moyenne durée. Les TGV vont d'ailleurs les relayer sur la
plupart des relations intérieures ou européennes.
Le déclin puis la fin
Au début des années 1980, le déclin des trains type TEE est perceptible sur diverses lignes et touche le
Capitole qui n'accepte que des porteurs de billets de 1ere classe. Sur le parcours Toulouse-Brive, les chiffres
chutent rapidement. Il est vrai que la création de trains rapides des deux classes sur la liaison porte un coup
rude au devenir du TEE. Dans un premier temps, les marches supplémentaires sont supprimées, signe évident
du recul net de la fréquentation de ce train. Prévisible depuis un certain temps déjà, la disparition du TEE le
Capitole est effective au cours de l'été 1982. La SNCF le remplace par un train "qualifié" ouvert aux deux
classes, portant toujours le nom "Le Capitole". Les compositions sont un mélange de voitures Grand Confort
pour la 1re classe et de voitures Corail pour la 2e classe. Parallèlement, la SNCF décide de faire transformer
une partie des voitures Grand Confort en 2e classe pour former des rames aux coloris homogènes.
Les TGV
Si la transformation en train à deux classes sauve la relation, l'arrivée progressive des TGV type Atlantique
sonne le glas à terme de cette relation en train classique. Ne pouvant circuler via Limoges et Brive, les TGV
roulent sur la ligne nouvelle vers Bordeaux et poursuivent vers Toulouse via Montauban. Sur l'axe habituel du
Capitole, progressivement, les trains classiques fonctionnant en rames Grand Confort puis en train Corail
continuent toujours de circuler mais ils sont limités à Brive où une correspondance est assurée en train
régional pour Toulouse.
Source : QuestMachine