encadrons Les saLaires - Les Jeunes Socialistes
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encadrons Les saLaires - Les Jeunes Socialistes
Encadrons des salaires Argumentaire encadrons les salaires Aujourd’hui, un patron du CAC 40 continue à gagner en moyenne 192 000 € par mois1, tandis qu’un salarié au SMIC touche 1121,93€. En 3 mois un patron du CAC 40 gagne donc ce qu’un salarié au SMIC gagne en 41 ans, soit une vie de travail2. Alors que le chômage a augmenté de 3 points en France, la rémunération des grands patrons a doublé en 10 ans3. L’AFEP et le MEDEF4 refusent que le Parlement légifère sur les entreprises privées. Elles proposent de renforcer leur code de gouvernance, afin de «s’auto-réguler», notamment via le principe du «Say on Pay»5. Pourtant nous ne pouvons pas faire confiance aux grands patrons dont les salaires n’ont cessé d’augmenter alors que la France plongeait dans la crise, à l’image de Frédéric Oudéa, PDG de la Société Générale, qui a augmenté son bonus de 75% en 2012 alors qu’il supprimait parallèlement 550 emplois. Les employés n’ont pas à trinquer pour la folie des grandeurs des grands patrons qui préfèrent assurer leur train de vie plutôt que de créer de l’emploi en investissant. Les Jeunes Socialistes se mobilisent pour pousser le gouvernement à agir par la loi pour encadrer les salaires sur une échelle de 1 à 20, mettre à contribution à hauteur de 75% les très hauts revenus de manière pérenne et interdire les stocks options, les parachutes dorés et les retraites chapeaux. Encadrons les salaires sur une échelle de 1 à 20 dans les entreprises privées Le gouvernement agit Depuis 1 an le gouvernement agit contre les revenus indécents. Le 26 juillet 2012, un décret sur le contrôle et la limitation des rémunérations à 450 000€ par an dans les entreprises publiques a été adopté6 (soit environ 28 fois le SMIC et 20 fois la moyenne des plus bas salaires des entreprises publiques concernées). Le 5 juin, l’Assemblée Nationale a voté la « loi bancaire » interdisant que les primes soient supérieures au salaire fixe dans le secteur bancaire. Pour autant, un patron du CAC 40 continue à toucher 170 fois le SMIC. A ce niveau d’inégalités, les salaires ne sont plus représentatifs du travail fourni et le rapport aux rémunérations de toute la société est perverti. Il est temps de limiter ces agissements indécents dans les entreprises privées. Légiférer, encadrer et moduler Les Jeunes Socialistes poussent le gouvernement à agir par la loi pour encadrer les salaires sur une échelle de 1 à 20 dans les entreprises privées. Au plafonnement, nous préférons la modulation des salaires, de façon à obliger les dirigeants à augmenter aussi les plus bas salaires s’ils souhaitent conserver des revenus élevés. Nous portons l’application d’une telle mesure à l’ensemble des salaires, des patrons comme des salariés. En effet, malgré l’encadrement des salaires des patrons dans les entreprises publiques, EDF (électricité de France) compte 330 salariés qui touchent un salaire supérieur à celui de leur PDG, Henri Proglio. 1 Soit 2,3 millions d’euros. Source : Les Echos. 2 Sur la base d’un SMIC net à 1121,93€ par mois. 3 Entre 2002 et 2012, selon les travaux de Jean Gatty 4 AFEP : Association Française des Entreprises Privées MEDEF : Mouvement des Entreprises de France Principaux syndicats du patronnat. 5 « Say on Pay » : consultation de l’assemblée des actionnaires pour déterminer les rémunérations des dirigeants des grandes entreprises. Actuellement le conseil d’administration décide seul de la rémunération des dirigeants de l’entreprise. Le code de gouvernance Afep-Medef a intégré cette mesure dans sa version 2013 (sortie le 17 Juin). 6 Etendu par la suite aux rémunérations des dirigeants de 11 filiales d’entreprises publiques (arrêté du 15 octobre 2012) L’inconstitutionnalité ne pourrait être opposée L’inconstitutionnalité d’une telle mesure pourrait être soulevée, notamment eu égard aux principes à valeur constitutionnelle de la liberté de commerce et d’industrie et de la liberté d’entreprendre, qui peuvent impliquer le principe de la liberté contractuelle. La rémunération est un des éléments d’un contrat librement passé entre un employeur et un salarié. Les pouvoirs publics ne pourraient donc pas intervenir pour la limiter. Cependant, la liberté contractuelle n’est pas reconnue comme un principe à valeur constitutionnelle. Elle ne peut être invoquée qu’à l’intérieur des principes précédents dont la portée n’est ni générale ni absolue et qui ne peuvent exister qu’en application de la loi. Des modifications peuvent donc leur être apportées à condition qu’elles soient d’origine législative. C’est ainsi que l’intervention des pouvoirs publics a, à plusieurs reprises, limité ces principes pour assurer l’intérêt général. Par ailleurs nous ne pouvons nous substituer aux juges constitutionnels, notre rôle est de porter les politiques que nous définissons comme des progrès démocratiques et sociaux. Pérénisons la taxation à 75% des revenus supérieurs à 1 million d’euros après 2016 Les Jeunes Socialistes soutiennent la taxation à 75 % des revenus supérieurs à 1 million d’euros qui porterait sur l’ensemble des revenus, y compris les revenus annexes (dividendes, intérêts, plus-values sur les cessions d’actions...). Nous ne nous opposons pas à l’idée d’un l’impôt confiscatoire permettant d’agir à la fois contre ces pratiques indécentes et de redistribuer les richesses de ces profits démesurés. Pérenniser la lutte contre les rémunérations indécentes Le projet de taxe à 75% serait limitée à 2 ans, pour 2014 et 2015. Or une rémunération indécente en 2014 le sera toujours en 2016. C’est pourquoi nous souhaitons la pérennisation de cet impôt. Il ne s’agit pas d’en faire un simple effet d’annonce mais bel et bien une mesure de long terme. Interdisons les parachutes dorés, les retraites-chapeaux et les stock options (sauf pour les entreprises naissantes) Les parachutes dorés9 et les retraites chapeaux10 sont des indemnités dont les montants peuvent s’élever à plusieurs millions d’euros. Elles représentent des revenus indécents de même que les stocks options11 qui favorisent les mouvements spéculatifs, causes de licenciements boursiers. Intégrer toutes les sources de revenus dans le calcul Lutter contre la spéculation et les licenciements boursiers Certains patrons baissent leurs salaires, mais ne nous y trompons pas, les revenus annexes ne cessent d’augmenter. C’est le cas de Xavier Niel, qui n’a touché « que » 173 000 € en 2012 mais a empoché 14 millions d’euros de dividendes7 ! Les Jeunes Socialistes veulent interdire ces dispositifs. François Hollande candidat, s’y était d’ailleurs engagé durant la campagne présidentielle. En 2012, le gouvernement agissait pour mettre à contribution à hauteur de 75% les revenus d’activité supérieurs à 1 million d’euros. Cette mesure fut par la suite invalidée par le Conseil Constitutionnel8. Cette mesure concerne les grandes entreprises côtées et non les entreprises naissantes, pour qui les stocks options représentent un levier de développement pour attirer les talents que leurs faibles ressources ne leur permettent pas d’employer. Aujourd’hui, une mesure similaire visant à imposer à 75% la part des rémunérations dépassants 1 million d’euros devra être acquittée par l’entreprise et non directement par le salarié concerné. Elle s’intégrerait au projet de loi de finances pour 2014. Cette mesure qui porterait sur la rémunération octroyée par l’entreprise ne s’appliquerait donc pas aux revenus annexes. 9 Parachutes dorés : primes de départ versées aux hauts dirigeants s’ajoutant aux indemnités légales de départ. 7 Dividendes : restitutions à un actionnaire d’une part du capital de l’entreprise dont il est le détenteur, sous forme d’argent ou d’autres parts du capital d’entreprises filiales. 8 En cumulant la nouvelle contribution et les taxes déjà existantes, le seuil des 66,6 % fixé par le Conseil d’État comme limite de la fiscalité confiscatoire aurait été franchi. 10 Retraites chapeaux : régimes complémentaires de retraites, intégralement financés par l’entreprise et exonérés des cotisations sociales et de la CSG. 11 Les stocks options sont des formes de rémunérations versées suite à l’achat des actions d’une entreprise cotée en bourse. Ce système favorise donc les comportements spéculatifs de la part des hauts dirigeants de l’entreprise.