44 batterie du 29 régiment d`artillerie de campagne Journal de

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44 batterie du 29 régiment d`artillerie de campagne Journal de
44ème batterie du 29ème régiment d’artillerie de campagne
Journal de marches et d’opérations
Dimanche 2 août 1914, 1er jour
Mobilisation générale.
A 12 h, départ du noyau actif comprenant : 1 maréchal des logis fourrier et un canonnier conducteur, dirigés
sur Saint Nicolas au bois (domaine de l’Abbaye) où s’effectue la concentration de la 44ème batterie.
La 44ème batterie comprend l’état major du groupe et les officiers suivants qui lui sont affectés :
Etat major
o Commandant Doigneau
o Sous Lieutenant Seynave
o Sous Lieutenant Marcel Weiss
o Lieutenant Doat
o Lieutenant Druon (officier d’approvisionnement)
o M. le Major Pamart
o M. le vétérinaire auxiliaire Lemaire
Officiers de la 44ème batterie
o Capitaine Lacezzari
o Lieutenant Lorent (en 1er)
o Lieutenant Devauchelle (en 2nd)
La batterie constituée comprend comme personnel de réserve :
• 1 adjudant
• 1 maréchal des logis chef
• 12 maréchaux des logis
• 15 brigadiers
• 1 brigadier maréchal
• 104 canonniers conducteurs
• 53 servants
La batterie comprend 188 chevaux dont 11 d’officiers.
Lundi 3 et mardi 4 août 1914, 2ème jour et 3ème jour
Réception des réservistes.
Mercredi 5 août 1914, 4ème jour
Perception des effets d’habillement à la Fère.
Jeudi 6 août 1914, 5ème jour
Habillement des réservistes.
Réception d’une partie des chevaux.
Vendredi 7 août 1914, 6ème jour
Réception d’une nouvelle fraction de chevaux.
Samedi 8 août 1914, 7ème jour
Réception du harnachement et voitures de service et du reste des chevaux.
Dimanche 9 août 1914, 8ème jour
Perception du harnachement et des armes.
Lundi 10 août 1914, 9ème jour
Perception des vivres du train régimentaire et du matériel d’artillerie.
Mardi 11 août 1914, 10ème jour
1h du matin, départ de la colonne vers Versigny pour embarquement.
4h arrivée en gare, embarquement à quai.
7h30, départ ; 16h arrivée en gare d’Hazebrouck.
18h, après débarquement, départ vers Sercus (à 6 km environ), arrivée à 19h.
Mercredi 12 août 1914, 11ème jour
Stationnement à Sercus.
Jeudi 13 août 1914, 12ème jour
Stationnement à Sercus.
Vendredi 14 août 1914, 13ème jour
Stationnement à Sercus.
29ème régiment d’artillerie, 2ème groupe, 44ème batterie, JMO de 1914 à 1916
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Samedi 15 août 1914, 14ème jour
Stationnement à Sercus.
Dimanche 16 août 1914, 15ème jour
Changement de cantonnement, en raison de la pénurie d’eau.
Départ, TR : 5h30, batterie : 6h30 ; arrivée à Blaringhem à 9h.
Lundi 17 août 1914, 16ème jour
Stationnement Blaringhem.
Mardi 18 août 1914, 17ème jour
En stationnement : batterie attelée le matin ; manœuvre d’artillerie le soir.
Mercredi 19 août 1914, 18ème jour
Stationnement Blaringhem.
Jeudi 20 août 1914, 19ème jour
Départ à 5h30 pour tout le groupe ; arrivée à Houlle à 11h.
Vendredi 21 août 1914, 20ème jour
Stationnement à Houlle.
Samedi 22 août 1914, 21ème jour
Stationnement à Houlle.
Dimanche 23 août 1914, 22ème jour
A midi, ordre de départ pour 15h ; destination Wizernes ; arrivée 18h30 ; cantonnement.
Lundi 24 août 1914, 23ème jour
Départ à 5h ; arrivée à Lillers à 11 heures. Le groupe fait partie à ce moment de la 82ème Division Territoriale
(Lieutenant Colonel Balaud).
Mardi 25 août 1914, 24ème jour
Stationnement à Lillers.
Mercredi 26 août 1914, 25ème jour
Stationnement à Lillers.
Jeudi 27 août 1914, 26ème jour
La batterie reçoit l’ordre à 18h de se tenir prête à partir à 21h15, dans la direction de Saint Pol.
Départ à 21h30, par une nuit très noire ; route difficile. Arrivée à Saint Pol à 4h du matin.
Vendredi 28 août 1914, 27ème jour
Stationnement à Saint Pol.
A 20h15, embarquement à quai. A 24h, départ dans la direction d’Abbeville. Débarquement à Pont Rémy à
11h du matin ; puis route vers Le Merge où l’on cantonne.
Samedi 29 août 1914, 28ème jour
A 7h30, départ du groupe vers Ferrières où il doit cantonner. A 11h, à l’arrivée à Ferrières, des ordres
surviennent de la division. Après avoir séparé l’échelon, les batteries se dirigent à vive allure sur Amiens.
Traversée de la ville, au milieu de l’affluence de la population qui accueille l’artillerie avec enthousiasme.
Les allemands sont signalés au nord.
Mise en batterie, sur la route de Boullens, au faubourg Saint Pierre. Le Thabor marocain occupe la sortie de
la ville de ce côté. Il prête son concours pour abattre des arbres qui gênent le tir projeté. En observation
jusqu’à 18 heures.
A cette heure, ordre d’amener les avant trains. On traverse à nouveau la ville et va bivouaquer à la sortie sud
de l’agglomération, près du champ de manœuvres (22 heures).
Dimanche 30 août 1914, 29ème jour
Départ à 5h. Mise en batterie près de l’asile d’aliénés. A 18h, départ vers Conty par Bury.
A partir du 29 août, la batterie fait groupe avec la 1ère batterie du 11ème d’artillerie, sous le commandement du
Capitaine Gillet, faisant fonction de chef d’escadron. Ce groupe va s’établir à Contré, au-delà de Conty.
Bivouac à 22H, dans une prairie.
Lundi 31 août 1914, 30ème jour
Départ de Contré. Mise en batterie pour protéger le départ des autres batteries, puis,encadré par l’infanterie,
le groupe se dirige vers Abaucourt, où il arrive à 22h. La 44ème batterie reprend sa place dans le groupe du
29ème régiment d’artillerie.
29ème régiment d’artillerie, 2ème groupe, 44ème batterie, JMO de 1914 à 1916
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SEPTEMBRE 1914
ème
Mardi 1 septembre 1914, 31
jour
Départ d’Abaucourt vers 8h, dans la direction de Gaillefontaine. Arrêts fréquents sur la route, difficultés de
progression. A 18h, ordre de cantonnement pour Gaillefontaine. Arrivée 22h, bivouac dans une prairie.
Mercredi 2 septembre 1914, 32ème jour
Cantonnement, repos à Gaillefontaine.
Jeudi 3 septembre 1914, 33ème jour
Départ à 5h. Arrivée à Boscbordel à 15h.
Vendredi 4 septembre 1914, 34ème jour
Etape Boscbordel – Enemont (11h)
Samedi 5 septembre 1914, 35ème jour
Etape Enemont – Augonville sur Ry.
Dimanche 6 septembre 1914, 36ème jour
Stationnement à Augonville sur Ry.
Lundi 7 septembre 1914, 37ème jour
Stationnement à Augonville sur Ry.
Le groupe reçoit l’ordre du Général Joffre, prescrivant l’arrêt du mouvement de repli stratégique des armées
françaises et l’ordre à chacun de se faire tuer sur place au lieu de reculer.
Soulagement général. Moral très élevé de tous.
La période entre septembre 1914 et juillet 1915 est en cours de saisie. En attendant, merci de se reporter au JMO du 2ème groupe du 29ème RA.
AOUT 1915
ème
Dimanche 1er août 1915, 365
jour
Le matin, à 5h30, quelques 150 sur la batterie, pour la museler, semble-t-il. Puis à 8h, bombardement
intense, réglé par avions, de la ferme de Ramscapelle, l’ancien PC, qui resté central téléphonique. Pc de la
46ème et écuries de chevaux d’officiers. Le tir, très précis, est poursuivi jusqu’à destruction complète.
Fournier (brigadier téléphoniste de la 46ème batterie) est seul blessé légèrement. Plusieurs chevaux sont
perdus, tués ou blessés.
Lundi 2 et mardi 3 août 1915, 366ème 367ème jour
Journées relativement calmes.
Mercredi 4 août 1915, 368ème jour
La batterie a mission d’appuyer spécialement une attaque des fusiliers marins, le soir, sur le petit poste
allemand qui barre la chaussée longeant le canal Plaschenvael. Le Capitaine se rend aussi près que possible
de l’ouvrage pour l’étudier, et règle un tir aussi précis qu’il est nécessaire. Le soir, tout est prêt. Le tir doit
être déclenché de la tour par le Capitaine, après explosion de la mine préparée par les marins et sur le signal
d’une fusée.
A 21h, la mine explose, mais les marins, avec leur système de harpons (Chattes), n’arrivent pas à dégager le
réseau épais qui défend le PP. Le tir n’est pas demandé. Reste de la nuit calme.
Jeudi 5 au samedi 7 août 1915, 369ème 371ème jour
Journées calmes.
Dimanche 8 août 1915, 372ème jour
Annonce d’une relève par le 32ème régiment.
Lundi 9 août 1915, 373ème jour
Le Capitaine Neubout vient faire sa reconnaissance à la tour et reçoit les renseignements complets.
Mardi 10 août 1915, 374ème jour
Relève de la batterie par la batterie Neubout. Une section va relever une section de la 45ème batterie à la
ferme des anglais (sud Ostdunkerque ville) position contre avions. L’autre section se rend Wulpen, près de
l’échelon, au repos.
Mercredi 11 au mardi 24 août 1915, 375ème - 388ème jour
Durant cette période, peu de tirs ; les avions ennemis approchent peu. Emploi du télémètre, du collimateur
décalé, de la plateforme spéciale à contrepoids. Le 17, interversion des sections de garde et au repos.
Le 24, le Capitaine Jumelais, commandant provisoirement le groupe, reçoit l’ordre de départ.
Mercredi 25 août 1915, 389ème jour
Préparatifs de départ.
29ème régiment d’artillerie, 2ème groupe, 44ème batterie, JMO de 1914 à 1916
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Jeudi 26 août 1915, 390ème jour
La 44ème batterie quitte ses cantonnements, la dernière du groupe, à 14h, s’engage sur la route de Dunkerque,
via la Panne Avinkerke. Elle franchit la frontière de France, qu’elle a quittée depuis le 5 novembre 1914, à
16h30, au son de sa fanfare de trompettes.
Arrivée à dunkerque à 18h, après grand halte repas, sur le territoire de Rosendaël Teteghen. Entrée à la gare
maritime de dunkerque, quais Freycinet où elle embarque à 21h, en pleinevoie, sans grand éclairage, pour
une destination inconnue.
Vendredi 27 août 1915, 391ème jour
Arrivée, en gare de Brias (Pas de Calais) à 5h du matin. Cantonnement à Diéval. Le cne Lacombe part de
suite à cheval en reconnaissance vers Bully Grenay.
A 14h, départ d’une pièce pour jalonner la position, les tranchées en face de Lens et Liévin, les
observatoires.
Samedi 28 août 1915, 392ème jour
Départ du restant de la batterie, sous les ordres du Lieutenant Marcel Weiss, à midi pour prendre position.
Itinéraire : Bruay, Hersin, Sanis, Petit Sanis, Bully Grenay. Arrivée à 23h.
Dimanche 29 août 1915, 393ème jour
Installation du cantonnement. La batterie est en position, au sud de Grenay, dans d’anciens jardins, contre la
voie de chemin de fer Arras-Lens, sud ouest de la gare de Bully Grenay. Direction de tir : puits n°16 de Lens.
Les servants sont installés dans des gourbis accolés aux premières maisons de Grenay. Les avants trains, à la
fosse n°6, à Bully les brebis. Les échelons et TR à la fosse n°10 des mines de Noeux, non loin de Petit-Sanis.
Les officiers sont d’abord dans une petite maison de la rue de Grenay au nord ouest de la position.
Lundi 30 août 1915, 394ème jour
L’observatoire de la batterie est dans le grenier de la dernière maison des vieux corons, sur le territoire de
Liévin, à 3 km en avant de la batterie.
Le 30, accrochages, réglages divers. Objectifs : tranchées allemandes, nord ouest de Liévin, limite du puits
16 au 16bid de leurs ouvrages à l’arrière de ces lignes et notamment installations du jour et corons des n°16
et 16bis de Lens.
Mardi 31 août 1915, 395ème jour
Continuation des réglages. L’AD81 reçoit l’adjonction de deux groupes de 90 Deleleau et Darru, en position
à l’est de Bully, sous le commandement du Lieutenant Colonel Pruchu.
SEPTEMBRE 1915
er
ème
Mercredi 1 septembre 1915, 396
jour
Tirs sur divers points de rassemblement, observatoires.
Jeudi 2 septembre 1915, 397ème jour
Tirs sur divers batteries se révélant par lueurs.
Vendredi 3 au lundi 6 septembre 1915, 398ème 401ème jour
Mêmes positions. Réglage, vérification de hausses. Tirs sur maison de la garde barrière. Cité de la Plaine,
cour du n°16.
Mardi 7 septembre 1915, 402ème jour
Dans la nuit du 6 au 7, alerte subite. Barrage général donné à vive allure. Puis calme.
Journée calme.
Mercredi 8 et jeudi 9 septembre 1915, 403ème 404ème jour
Réglages et tirs sur différents points importants de la tranchée, notamment sur le point 15, barricade sur le
chemin de fer.
Vendredi 10 septembre 1915, 405ème jour
Tir spécial sur la lampisterie du n°16 bis, derrière laquelle doit se trouver une mitrailleuse et une pièce de
petit calibre.
Samedi 11 au lundi 13 septembre 1915, 406ème 408ème jour
Rien à signaler. Tirs ordinaires, piquetage et recherches d’éléments pour points importants.
Mardi 14 au lundi 20 septembre 1915, 409ème 415ème jour
Tirs plus nourris, sur les tranchées et sur les maisons d’où l’ennemi marque la nuit une grande activité de
mitrailleuses.
Les officiers se sont transportés dans la maison de M. de la Plane, qui, abandonnée par les officiers anglais,
constitue un PC central et commun aux différentes batteries.
29ème régiment d’artillerie, 2ème groupe, 44ème batterie, JMO de 1914 à 1916
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Une pièce de 77, placée dans la cité de la Plaine produit des pertes sensibles à l’infanterie. Elle est décelée
par ses lueurs, et énergiquement arrosée. Plus tard, elle semble s’être déplacée.
Mardi 21 septembre 1915, 416ème jour
Début de la préparation d’artillerie, en vue d’appuyer une attaque, qui semble importante, des lignes
allemandes. Cette action aura lieu à un jour J et à une heure H, encore inconnus.
Mercredi 22 septembre 1915, 417ème jour
Tirs violents et fréquents sur les objectifs ordinaires.
Jeudi 23 septembre 1915, 418ème jour
Les objectifs spéciaux se précisent.
Vendredi 24 septembre 1915, 419ème jour
Ordre à la batterie d’appuyer, avec la 45ème batterie, la préparation de l’AD43 sur les objectifs nord du bois
en Hache et sur Angres. L’observatoire des vieux corons est trop bas pour des tirs aussi éloignés. Le
Capitaine se rend donc pour régler dans la charpente de l’annexe du n°11 des mines de Béthune.
La 81ème division a pour mission, tout en maintenant l’inviolabilité du front, d’appuyer l’attaque par le feu de
son artillerie et ultérieurement de prendre l’offensive pour exploiter le succès. La batterie de H-2,30 à H-25’
tirera 900 obus spéciaux n°3. H-25’ à H, tirs de démolition sur objectifs ordinaires de la préparation.
A H, elle exécutera un tir violent de barrage (5 coups par pièce et par minute) sur le point C12 de façon à
empêcher l’ennemi de déboucher et de se servir de ses feux de flanquement sur nos colonnes d’assaut qui
déboucheront du sud. Elle devra donc battre entièrement la lisière, sans avoir de coups trop longs.
Le jour J est le 25 septembre, l’heure H sera donnée ultérieurement. Tout le monde prêt à 4h du matin.
Samedi 25 septembre 1915, 420ème jour
Par téléphone, à 8h, l’heure H est donnée. H = 12h25. Les avant trains sont amenés à la fosse n°6. Toutes
précautions prises pour ravitaillement en munitions.
Dès le matin à 5h, l’armée anglaise, qui est à notre contact immédiat, à gauche, a prononcé une attaque
excessivement vive, appuyée par une émission de gaz et obus fumigènes. Elle a progressé rapidement
jusqu’à Loos, qu’elle a enlevé dans un élan splendide. Les mouvements de son artillerie se distinguent très
nettement sur les crêtes au nord du « Maroc ». Réactions boches presque nulles.
Aux heures convenues, les tirs s’exécutent ponctuellement. Le Capitaine est allé les observer au n°11 mais
l’atmosphère est tellement chargée de fumées, qu’il lui est impossible de rien distinguer.
A la batterie, les pièces chauffent. On les refroidit à l’aide d’eau, amenée dans chaque casemate.
La 43ème DI a franchi les premières tranchées ennemies, mais elle est gênée par les feux de l’artillerie
ennemie qui s’est ressaisie et oppose un barrage devant Liévin.
A 15h, ordre de continuer le barrage, à raison de 1 coup par pièce et par minute jusqu’à 16h, heure à laquelle
la cadence tombe à 1 coup par batterie et par minute. La nuit se passe ainsi, assez agitée.
Au cours de cette journée, les communications téléphoniques avec les observatoires ont été souvent coupées,
rétablies, interrompues à nouveau. Assurées à 13h. En raison des fumées, les observatoires ne distinguent
plus rien. La liaison avec l’infanterie est très difficile.
Dimanche 26 septembre 1915, 421ème jour
La 10ème armée a gagné du terrain sur tous les points. Le 21ème CA a enlevé les 2/3 du B. en Hache, la halte
de Souchez, et a atteint le vallon à droite. Le 32ème CA progresse dans Souchez. A gauche, l’armée anglaise,
après Loos, a pris le puits 14bis, la côte 70 et atteint les lisières de Hulluch.
L’offensive sera reprise ce jour à l’heure H.
44ème batterie, même mission de barrage. Le Capitaine profite de la matinée pour faire vérifier les lignes et
s’entendre avec les batteries voisines, de façon à pouvoir vérifier son tir à un moment convenu, pour éviter
les brouillages. Au n°11, il constate son faisceau et sa hausse satisfaisants.
L’heure H est annoncée : 13h10.
A 11h30, violente contre attaque allemande sur les anglais. La batterie concourt par son barrage dit « barrage
anglais », à limiter ce mouvement. A 13h10, elle reprend sa mission personnelle. Ordre d’envoyer le reste
des ses obus spéciaux en rafale sur la Cité Saint Pierre. A 13h45, par téléphone, notre infanterie est gênée par
des mitrailleuses dans les corons d’Augres. Tir rapide de 10 minutes sur ce point.
Reprise de la mission. Exécution jusqu’à la nuit. Le matériel fatigue un peu ; l’huile bout dans les freins. Les
pièces sont passées en revue, démontées et nettoyées à tour de rôle.
Lundi 27 septembre 1915, 422ème jour
La progression du 21ème CA, 33ème, 3, 12 CA a continué. Les anglais ont continué leurs positions.
L’attaque reprendra ce jour à l’heure H. La 44ème battra : corons d’Angres, e33, e34. Corons e23 et e32 à une
cadence décroissante fixée. H = 14h, communiquée à 11h50.
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Mardi 28 septembre 1915, 423ème jour
10h15, la 26ème brigade a avancé jusqu’à la tranchée de Halle ; à gauche l’armée anglaise soutient une
pression violente aux abords de Lens. Bonnes nouvelles de Champagne. L’attaque reprendra à 13h40.
L’artillerie en surveillance, tant du côté de la 43ème DI que du côté des anglais. Mêmes objectifs si d’autres
ordres ne sont pas donnés.
On profite du moment d’accalmie pour nettoyer et passer en revue les pièces à tour de rôle.
10h45, dans le cas où les anglais auraient besoin d’appui, le groupe donnerait son barrage anglais.
44ème, Cité d’Edouard jusqu’Est de Saint Laurent.
10h55, feu rapide : 15 coups par pièces sur la tranchée au nord des abatis.
11h55, ordres : H-1 à H-15, 1 coup par batterie/minute. H-15 à H+15, 1 coup par pièce/minute, à partir de
H+15, 1 coup par batterie/minute ; sur barrage normal.
Mercredi 29 septembre 1915, 424ème jour
Barrages divers données à la demande de corps voisins, pour contre attaques locales et rassemblement
suspects ; allure tendant à plus de calme.
Jeudi 30 septembre 1915, 425ème jour
Situation sans changement vers la 43ème DI. Cependant de nouveaux rassemblements ennemis semblent faire
présager une contre attaque vigoureuse. Les batteries reçoivent l’ordre de se tenir prête à toute éventualité et
demande de tir, même spéciaux. Réduire la consommation au strict nécessaire.
Vendredi 1er octobre 1915, 426ème jour
L’infanterie a avancé sur Givenchy.
La batterie se considèrera, jusqu’à nouvel ordre, comme contre batterie. Calme relatif.
Samedi 2 octobre 1915, 427ème jour
Même mission, pour appuyer l’avance sur Givenchy.
Dimanche 3 octobre 1915, 428ème jour
Même situation.
Lundi 4 octobre 1915, 429ème jour
La batterie assure spécialement son barrage C.
Mardi 5 au jeudi 7 octobre 1915, 430ème 432ème jour
Rien à signaler, sauf quelques tirs de barrage à la demande de l’infanterie, qui soutient toujours une pression
énergique.
Vendredi 8 octobre 1915, 433ème jour
L’observatoire n°11 est détruit par un obus. 2 victimes à la 45ème batterie. Une attaque allemande vigoureuse,
suit de près cette préparation, appuyée par des obus suffocants et lacrymogènes. Tout le personnel se munit
des lunettes et compresses. Résultat à peu près nul pour l’ennemi.
Samedi 9 octobre 1915, 434ème jour
La batterie reçoit communication de l’ordre spécial d’appui de la 13ème DI sur Givenchy et de la 43ème DI sur
Souchez. Elle aura surtout pour mission d’aveugler les corons de la Cité de la Plaine, dont les mitrailleuses
vont prendre certainement de flanc ce mouvement.
Dimanche 10 octobre 1915, 435ème jour
Même situation.
Lundi 11 octobre 1915, 436ème jour
Il est fixé une heure auxiliaire 2. H sera : 2 + 2h15.
Mission de la 44ème batterie : 2 à H+10, tranchées e23-e13-c16-g21 Cabaris du boukin. 100 coups par
batterie/heure. H+10 à …, 2 coups par pièce/ minutes, puis ralentissement progressif.
A 13h, ordre spécial : H-5 à H, 3 coups par pièce/minute sur Cité de la Plaine, puis reprendre mission.
Mardi 12 octobre 1915, 437ème jour
Notre infanterie a avancé un peu. La mission du groupe consiste à gêner les travaux d’établissement de
l’ennemi sur ses nouvelles lignes. La 44ème envoie une dizaine de tirs de surprise sur corons d’Augres.
Mercredi 13 octobre 1915, 438ème jour
Situation inchangée ; la fixation tend à s’établir.
Jeudi 14 au mercredi 20 octobre 1915, 445ème jour
Journées relativement calmes. Tirs de représailles à la demande de l’infanterie bombardée dans les tranchées.
Jeudi 21 octobre 1915, 446ème jour
Le groupe commence des travaux d’établissement de lignes téléphoniques moins précaires et moins sujettes
à être coupées dans le déblai du chemin de fer.
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Vendredi 22 au dimanche 31 octobre 1915, 448ème 456ème jour
Même situation. Tirs de réglage journaliers mais peu importants.
NOVEMBRE 1915
er
ème
Lundi 1 novembre 1915, 457
jour
Sans changement.
Mardi 2 au lundi 15 novembre 1915, 458ème - 471ème jour
Le barrage de la batterie est reporté vers la droite s’appuyant sur la région sud du 16bis, et allant sur les
ouvrages des Cornailles, où les allemands s’organisent de plus en plus dans les caves des corons, établissant
des blockhaus et casemates formidables pour mitrailleuses.
Mardi 16 au samedi 20 novembre 1915, 472ème 476ème jour
Le Capitaine cherche des observatoires dans les maisons démolies du puits n°2, sud des vieux corons. Un
grenier est trouvé, donnant par une lucarne des vues sur les ouvrages sud de 16bis et une partie des
Cornailles. Installation de ligne de raccord. Cet observatoire est appelé « le pucier ».
Dimanche 21 au mardi 30 novembre 1915, 477ème 486ème jour
Même situation, sans grand changement.
Réglages de tirs sur points spéciaux des Cornailles vus du « pucier ».
DECEMBRE 1915
er
ème
Mercredi 1 décembre 1915, 487
jour
Rien de nouveau. Tirs ordinaires de piquetages.
Jeudi 2 et vendredi 3 décembre 1915, 488ème 489ème jour
Rien de nouveau. Tirs ordinaires de piquetages.
Samedi 4 décembre 1915, 490ème jour
Le servant Doulin reçoit un éclat dans le côté. Il est évacué sur l’hôpital de Nœux. Il est touché
mortellement.
(Note : 2ème canonnier servant Prosper Julien Marie Doulin, né à Vay (Loire Inférieures) le 13 avril 1885, mort pour la France à
Nœux les mines (Pas-de-Calais) le 14 décembre 1915, à l’âge de 30 ans)
Dimanche 5 au vendredi 10 décembre 1915, 491ème 496ème jour
Sans changement.
Samedi 11 décembre 1915, 497ème jour
Le Capitaine cherche et trouve dans les décombres et chevalement du puits n°2, un observatoire élevé,
donnant des vues sur les Cornailles. Malheureusement cet observatoire est impossible à organiser de façon
sûre. Il est très en vue et ne peut guère servir que la nuit.
Dimanche 12 au samedi 18 décembre 1915, 498ème 504ème jour
Rien à signaler.
Dimanche 19 décembre 1915, 505ème jour
Reconnaissance du Capitaine sur le crassier du n°5 où une tourelle blindée pourrait être installée pour donner
des vues plongeantes sur les Cornailles. L’infanterie déconseille cette installation qui, à son dire, serait
impraticable, vu le tir ennemi.
Lundi 20 décembre 1915, 506ème jour
Les allemands deviennent très actifs au sud est des Cornailles, où leur travaux prennent de plus en plus
d’importance. Tirs de surprise de la batterie sur les points a.b.c.
Mardi 21 décembre 1915, 507ème jour
Le Capitaine trouve en première ligne un point d’observation, où il voit ces travaux, à moins de 50 mètres.
Etablissement d’un relai téléphonique au poste de l’infanterie. Tirs d’approche, successivement.
Mercredi 22 décembre 1915, 508ème jour
Réglages tir a.b.c. du point A précité.
L’ennemi a du s’apercevoir d’un mouvement en ce point, correspondant à un tir sur des régions sensibles.
Jeudi 23 décembre 1915, 509ème jour
Bombardement du point A par du 150 et du 105.
Vendredi 24 décembre 1915, 510ème jour
Le Capitaine décide de raccourcir définitivement son tir sur a.b.c. Travail excellent mais très dangereux ; les
obus risquent en effet d’écrêter le crassier du n°5 et d’arriver en première ligne qui est à moins de 30m des
postes allemands. Le Commandant Galli, de l’infanterie, accompagne le Capitaine au point A, fait évacuer la
29ème régiment d’artillerie, 2ème groupe, 44ème batterie, JMO de 1914 à 1916
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première ligne et demande un tir au plus près. Exécution. La batterie, favorisée par un temps à souhait donne
satisfaction complète ; un seul obus écrête une maison où se trouve des crapouillots. Réponse allemande.
Samedi 25 décembre 1915, 511ème jour
Rien à signaler.
Dimanche 26 décembre 1915, 512ème jour
L’ennemi est signalé continuer ses travaux, de nuit. Tirs de harcèlement sur a.b.c.
Lundi 27 décembre 1915, 513ème jour
A 21h, le Commandant Galli signale de nombreux travailleurs dans les Cornailles, notamment aux points b.c.
où on entend les voix, les bruits d’outils, etc.
La batterie, soigneusement préparée sur les éléments du soir, envoie une rafale violente sur b.c.
L’ennemi se disperse en désordre, en criant ; les fantassins l’entendent fuir en désarroi.
Mardi 28 décembre 1915, 514ème jour
L’artillerie lourde apporte son concours à la destruction des ouvrages des Cornailles, plus à l’arrière.
Mercredi 29 au vendredi 31 décembre 1915, 515ème 517ème jour
Mêmes tirs de la batterie, réglés du point A. Le Capitaine Lacombe est cité au régiment.
JANVIER 1916
er
Du samedi 1 au Samedi 15 janvier 1916, 518ème au 532ème jour
Même situation, mêmes tirs à la demande de l’infanterie. Recherche d’observatoires appropriés aux
différents objectifs demandés. Etablissement d’un poste d’observation dans le grenier d’un cinéma, non loin
du n°5.
Dimanche 16 janvier 1916, 533ème jour
Le monument commémoratif de la bataille de Lens, élevé à Condé, occupe une position dominante sur toute
la région et à des vues très étendues. Le Sous Lieutenant Gontier (45ème batterie) et le Capitaine Lacombe
proposent de le transformer en observatoire général en le remplaçant par une tourelle blindée qui aurait
exactement la forme extérieure et à laquelle on accèderait par un boyau souterrain communiquant avec la
tranchée descendant sur Liévin. L’idée communiquée à la division puis au corps d’armée est trouvée
applicable. Elle est transmise avec l’équipe de camouflage qui étudiera la réalisation.
Du lundi 17 au jeudi 20 janvier 1916, 534ème au 537ème jour
Tirs et réglages ordinaires.
Vendredi 21 janvier 1916, 538ème jour
Visite à la batterie de l’équipe de camouflage : Guiraud de Scevola, etc. Prise d’un croquis détaillé de la stèle
de Condé.
Du samedi 22 au mardi 25 janvier 1916, 539ème au 542ème jour
Même situation, mêmes tirs.
Mercredi 26 janvier 1916, 543ème jour
Même situation, mêmes tirs.
Jeudi 27 janvier 1916, 544ème jour
Le Capitaine Jumetais (45ème batterie), malade, est évacué.
Le groupe passe au 9ème CA.
Vendredi 28 janvier 1916, 545ème jour
Sans raison apparente, bombardement général ennemi sur les observatoires, les batteries, les cantonnements
voisins, notamment les « brebis ».
Le téléphoniste Wattebled est tué dans l’observatoire « du pucier ». Le Maréchal des Logis Parant,
observateur, mortellement frappé. Aux avant trains, les conducteurs Langremont et Petrigny sont grièvement
atteint et doivent subir l’amputation de la jambe. Les deux premières victimes sont citées au CA. Les deux
dernières à l’ordre … et recevront la médaille militaire.
(Note : Maréchal des Logis Georges Louis Camille Parant, né le 24 août 1884 à Saint Thiebault (Haute Marne), mort pour la
France le 3 février 1916 à Houdaine (Pas-de-Calais) à l’âge de 31ans)
Samedi 29 janvier 1916, 546ème jour
Le bombardement continu, faisant présager une attaque probable. 2 chevaux tués aux avant trains.
Du dimanche 30 et lundi 31 janvier 1916, 547ème et 548ème jours
Le calme se rétablit progressivement. Les anglais commencent à tirer de façon presque continue, de leurs
obusiers.
29ème régiment d’artillerie, 2ème groupe, 44ème batterie, JMO de 1914 à 1916
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FEVRIER 1916
ème
Mardi 1er février 1916, 549
jour
Tirs ordinaires des batteries sur leurs objectifs.
Mercredi 2, jeudi 3, vendredi 4 février 1916, 550ème, 551ème, 552ème jours
Barrages et tirs sur points spéciaux.
Lundi 7 février 1916, 555ème jour
Annonce de la relève par le 33ème régiment. Le Colonel Larroque vient reconnaitre le secteur.
Mardi 9 et jeudi 10 février 1916, 557ème, 558ème jour
Préparatifs de départ.
Le 10 bombardement subit des avant trains où 2 conducteurs du 33ème régiment sont tués.
Vendredi 11 février 1916, 559ème jour
Départ sans incident à 5h matin.
Formation de la colonne à proximité des échelons. Départ vers Ourton, où on arrive à 15h. Installation
provisoire dans tout le cantonnement.
Samedi 12 février 1916, 560ème jour
Fin de l’installation : hommes dans les fermes. Chevaux en grande partie logés. Parc dans une grande prairie
au sud d’Ourton.
Le Colonel Bérubé prend le commandement de l’AD en remplacement du Colonel Pruche, évacué.
Du dimanche 13 au jeudi 24 février 1916, 561ème au 572ème jour
Repos et réorganisation à Ourton. Marches, mises en batterie sur route. Mauvais temps.
Le Colonel Bérubé prononce les mutations suivantes : Le Lieutenant Staquet passe officier
d’approvisionnement en remplacement du Lieutenant Druon qui vient commander la 45ème batterie. Le Sous
Lieutenant Gaudin remplace le Sous Lieutenant Staquet à la 44ème batterie.
Le 24, on apprend qu’on ne retournera pas à Grenay comme on le pensait. Qu’on se tienne prêt à partir.
A 20h, ordre de départ.
Le Commandant Arnaud est parti à un cours de tir. Le Capitaine Lacombe commande le groupe.
Vendredi 25 février 1916, 573ème jour
A 1h du matin, départ, chevaux cramponnés. Gelée, verglas terrible. Route excessivement dure.
A 3h du matin, arrivée au point de jonction de la route de Saint Pol, où la soudure se fait à l’heure exacte
avec le groupe du 20ème et celui du 51ème d’artillerie qui vont compléter dorénavant avec nous l’AC de l’AD.
Le Commandant Arnaud est revenu du cours de tir, il prend donc à nouveau le commandement du groupe.
Route lente, très pénible, sur Saint Pol puis sur Frévent. La neige commence à tomber en abondance à 7h du
matin. Les camions autos qui transportent une grosse partie de l’infanterie de la division patinent et dérapent
dans les cotes de Frévent. Engorgement de la route pendant plus de 3 heures. Traversée de Frévent pénible.
Les lourdes voitures escaladent cependant assez bien les rampes de sortie. La colonne arrive à 5h du soir,
harassée à Frohan le grand, après une étape excessivement dure de 17h. Quelques chevaux ne sont pas logés.
Samedi 26 février 1916, 574ème jour
Repos.
Dimanche 27 février 1916, 575ème jour
Etape : Frohan - Naours. Dégel.
Lundi 28 février 1916, 576ème jour
Etape : Naours – Blangy – Trouville. Hommes et chevaux bien logés, dans les dépendances du château et les
fermes du nord de la localité. Dans la nuit, le chef d’escadron apprend que l’AD81 est mise à la disposition
du 1er corps Colonial. Il est appelé dès le matin au PC de l’artillerie de ce corps. Le Capitaine Lacombe prend
le commandement de la colonne.
Mardi 29 février 1916, 577ème jour
A 8h, départ vers Le Quesnel, par Mézières. Arrivée à 14h au Quesnel après halte repas à Warvillers,
premier lieu de destination. Cantonnement très difficile, vu l’affluence. Les batteries iront se mettre en
position, le soir même. Les reconnaissances sont faites immédiatement avant la tombée de la nuit.
Le PC du groupe est à Vrély. La 44ème batterie remplace la batterie du 21ème régiment, en position sur la
gauche de la route de Vrély à Rouvroy, dite « avenue des marmites », à 800m sud est du moulin de Vrély.
Direction du tir : nord est sur Fouquescourt ; secteur de barrage 791 à 810.
Amenée à 21h par le Lieutenant Marcel Weiss, la batterie s’installe dans une boue qui rend les manœuvres
excessivement difficiles.
29ème régiment d’artillerie, 2ème groupe, 44ème batterie, JMO de 1914 à 1916
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MARS 1916
ème
Mercredi 1 mars 1916, 578
jour
Le Capitaine commandant reçoit le commandement d’un sous groupement (44, 45 et une batterie de 95) et la
garde du central téléphonique, appelé « Gutenberg ».
Continuation de l’installation, réglages.
Jeudi 2 mars 1916, 579ème jour
Réglages, barrages.
Vendredi 3, Samedi 4 et Dimanche 5 mars 1916, 580ème 581ème 582ème jours
Réglages, barrages. Les observatoires sont très imparfaits, surtout pour la partie gauche du secteur. De plus,
leur accès en première ligne est à peu près impossible, eu égard à la boue qui remplit les boyaux.
Lundi 6, Mardi 7 et Mercredi 8 mars 1916, 583ème 584ème 585ème jour
Les hommes ont amélioré leurs gourbis.
Les échelons, cantonnés difficilement au Quesnel sont à peu près installés.
Jeudi 9, Vendredi 10 et Samedi 11 mars 1916, 586ème 587ème 588ème jour
Réglages et étude des tranchées ; des observatoires plus pratiques sont trouvés. Le barrage est de plus reporté
assez sensiblement vers la droite, devant Fouquescourt. La tourelle de la cote 84 devient alors intéressante,
de même que certains points de la tranchée de 1ère ligne.
Dimanche 12 au Vendredi 17 mars 1916, 589ème au 594ème jour
Période calme.
Samedi 18 mars 1916, 595ème jour
La batterie reçoit l’ordre de construire dans le talus de la « route des marmites », par conséquent à proximité
de toute la ligne des batteries un PC important, à l’abri du 150 au moins, où s’installeront le commandant,
ses adjoints et le central Gutenberg.
Dimanche 19 et lundi 20 mars 1916, 596ème, 597ème jour
Avec une équipe de 12 territoriaux, les travaux sont commencés. L’après midi, réglages, prises de la hausse
du jour, ajustage du barrage. L’ennemi répond peu.
Mardi 21 Mercredi 22 mars 1916, 598ème, 599ème jour
Mêmes tirs, situation inchangée.
Jeudi 23 Samedi 25 mars 1916, 600ème 602ème jour
Rien à signaler. Les terrassements continuent.
Dimanche 26 mars 1916, 603ème jour
2 obus de 77 viennent piquer exactement sur les travaux qui ont du être repérés. Aucun dégât.
Dans la nuit, attaque allemande subite, accompagnée d’un déploiement d’artillerie sérieux. Un Maréchal des
Logis tué à la 45ème batterie.
Lundi 27 mars 1916, 604ème jour
Quelques tentatives ennemies sur nos petits postes, aisément enrayées par nos tirs.
Mardi 28 mars 1916, 605ème jour
Calme
Mercredi 29 Vendredi 31 mars 1916, 606ème 608ème jour
La charpente du PC Gutenberg est montée.
Tirs ordinaires ; réglages journaliers aux tranchées.
Avril 1916
ème
Samedi 1 avril 1916, 609
jour
Un avion ennemi abat, non loin de la batterie un avion français, monté par le Lieutenant Madelin. L’appareil
tombe en flamme. Toute la batterie, témoin du combat, est très impressionnée. Comme, évidement, les
allemands, dans leurs tranchées, sont sortis de leurs abris pour suivre les péripéties, le Capitaine déclenche
subitement un tir de barrage sur la ligne. Ce tir est exécuté avec une violence terrible.
Dimanche 2 au mardi 4 avril 1916, 610ème - 612ème jour
Les travaux continuent. Pose des fers et tôles cintrés formant plafond et servant à soutenir la chape de béton
armé qui aura 75 centimètres d’épaisseur à la clef et 1m30 aux retombées.
Tirs ordinaires. Réglages spéciaux sur le petit poste du chemin creux de Fouquescourt ; sur les mitrailleuses
du Ravin, du Sergent.
29ème régiment d’artillerie, 2ème groupe, 44ème batterie, JMO de 1914 à 1916
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Mercredi 5 et Jeudi 6 avril 1916, 613ème 614ème jour
Journées calmes ; quelques tirs.
Vendredi 7 avril 1916, jour
Bétonnage du PC. Les matériaux (cassons) sont pris au moulin de Vrély en ruines. Le Ciment, l’eau sont
apportés de Vrély le soir.
Samedi 8 au lundi 10 avril 1916, 615ème - 618ème jour
Rien à signaler. Réglages et tirs journaliers par le Capitaine, qui, avec les officiers d’infanterie, détermine les
éléments de points sensibles : petit poste de Fritz (chemin creux) ; fils de fer des ouvrages jumelés ; travaux
du ravin ; ouvrages jumelés ; mitrailleuse contre avions.
Mardi 11 avril 1916, 619ème jour
La batterie reçoit l’ordre d’avoir à préparer un central téléphonique « nouveau Gutenberg », à l’abri des gros
calibres. On décide de l’enfoncer de 4m50 sous terre, de le bétonner et de le faire communiquer avec le
nouveau PC par un tunnel sous la route macadamisée qui a donné déjà des preuves de résistance sérieuse.
Mercredi 12 Jeudi 13 avril 1916, 620ème - 621ème jour
Journées relativement calmes. Continuation du bétonnage du PC. Terrassement du « Gutenberg ».
Vendredi 14 au Dimanche 16 avril 1916, 622ème - 624ème jour
Journées calmes. Continuation de réglages.
Lundi 17 au Mercredi 19 avril 1916, 625ème - 627ème jour
Sur points spéciaux, signalés par l’infanterie, notamment : travaux et mitrailleuse de ravin, maison du tireur
dans Fouquescourt. Observatoire de la sucrerie d’Hattencourt.
Jeudi 20 avril 1916, 628ème jour
Rien à signaler.
Vendredi 21 avril 1916, 629ème jour
Rien à signaler.
Samedi 22 avril 1916, 630ème jour
Le PC est terminé. Gutenberg est à profondeur.
Dimanche 23 avril 1916, 631ème jour
L’ennemi envoie soudainement sur Warvilliers, à la sortie de la messe, un tir violent. En représalle, tout le
groupe exécute son tir dit « de distribution » sur Hattencourt : 8 fantassins, 30 chevaux tués. Le groupe, et
surtout la batterie dont la batterie en action est un objectif, recommence son tir de distribution.
Lundi 24 et Mardi 25 avril 1916, 632ème - 633ème jour
Journées relativement calmes.
Mercredi 26 avril 1916, 634ème jour
Tirs journaliers de repérage, piquetage, harcèlement et démolition.
Jeudi 27 avril 1916, 635ème jour
Préparation d’un tir de représailles en vue d’une riposte boche que pourrait amener le marmitage de la gare
de Roye, par du 155. Ce marmitage annoncé pour le soir n’a pas lieu.
Vendredi 28 avril 1916, 636ème jour
Tirs ordinaires. Barrage demandé par l’infanterie.
Samedi 29 avril 1916, 637ème jour
Barrage violent sur le « bois noir ».
Dimanche 30 avril 1916, 638ème jour
Tir spécialement efficace, sur la tranchée du ravin. Il arrête une fusillade subite boche qui semblait faire
présager une petite sortie.
MAI 1916
er
ème
Lundi 1 mai 1916, 639
jour
Installation du PC dans le nouveau local dont la chape de béton a été recouverte de terre semée d’avoine et
qui est arasée au niveau du talus de la route.
Mardi 2 et Mercredi 3 mai 1916, 640ème 641ème jour
Tirs ordinaires.
Jeudi 4 mai 1916, 642ème jour
Création d’une plateforme d’observation entre le nouveau PC et le gourbi du Capitaine Lacombe, plateforme
d’où on découvre la deuxième ligne et les arrières. Lunette à ciseaux. Longue vue.
29ème régiment d’artillerie, 2ème groupe, 44ème batterie, JMO de 1914 à 1916
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Vendredi 5 mai 1916, 643ème jour
Tirs ordinaires. Réglages de la cote 84 et le chemin creux. Sape n°14. Réglage sur le saillant Mackensen.
Samedi 6 et Dimanche 7 mai 1916, 644ème - 645ème jour
Journées calmes. Le tunnel du Gutenberg est percé. Commencement du boisage. Couverture du centrale en
tôle cintrées et d’un plancher métallique.
Lundi 8 mai 1916, 646ème jour
Remblayage jusqu’au plancher, à partir du quel bloc de ciment armé, rails et poutrelles.
Mardi 9 mai 1916, 647ème jour
Les arbres de Fouquescourt sont feuillus ; ils permettent aux observateurs ennemis de travailler facilement.
Par-dessus la crête couvrante qui défile mal aux lueurs, ils ont dû apercevoir des mouvements, des tris ou des
pistes. Le 9, un tir de 150 assez bien groupé s’abat sur le devant de la batterie.
Mercredi 10 et Jeudi 11 mai 1916, 648ème - 649ème jour
Journées calmes.
Vendredi 12 mai 1916, 650ème jour
Un tir de 150, un peu long, semblant réglé par avion, un peu à gauche.
Tirs ordinaires. La nuit, barrage sur la tranchée du Ravin.
Samedi 13 mai 1916, 651ème jour
Réglage de « l’arbre de Rouvroy » sur les nouveaux ouvrages, sud est de Fouquescourt.
Dimanche 14 mai 1916, 652ème jour
Mêmes tirs.
Lundi 15 mai 1916, 653ème jour
Les Sous Lieutenant Poulet et Clément arrivent du dépôt au groupe (Le Quesnel). Le premier prend le
commandement des échelons. Le second va surveiller l’établissement de dépôts de munitions importants qui
s’organisent dans la région depuis quelques temps.
Matinée calme.
A 15h, subitement, un marmitage intense et d’une précision remarquable s’abat sur la batterie sans autre
raison que les tirs de réglage journaliers. Les servants s’abritent. Le Capitaine demande téléphoniquement au
chef de section, le Maréchal des Logis Mabillotte, si tout le monde est en sureté. Ce dernier vient à l’appareil
pour recevoir les ordres et répondre lui-même, quand un obus arrive percutant sur l’escalier de la sape du
poste téléphonique, le bouleverse de fond en comble, blesse mortellement Mabillotte qui est à peu près
enterré. On se précipite : il porte des blessures très graves à la tête, au ventre, au côté, au bras ; il a la jambe
droite presque arrachée. Le marmitage s’arrête ; on emporte Mabillotte au gourbi du Capitaine ou il reçoit les
premiers soins ; on l’emporte mourant à l’ambulance d’Harbonnière.
Le Maréchal des Logis Vaurdrorisse, chef de la 2ème pièce, est blessé au pied, à la poitrine, mais refuse qu’on
s’occupe de lui, jusqu’à ce que Mabillotte, le chef de section si aimé de tous, ne soit pansé. Il refuse
d’ailleurs d’être évacué.
Un obus de 150 est tombé sur le gourbi de la 1ère pièce où sont entassés 8 servants, cuisiniers et ordonnances
surpris par la soudaineté du tir ennemi. Cet obus pénètre à travers les 3 couches de rondins, arrive à
l’intérieur, contusionne la clavicule de Bardet, servant, à Menant à l’épaule, frappe au ventre Chermenyx …
et n’éclate pas. Effroi bien naturel, bien vite surmonté par l’entrain et la gaité du cuisinier et de Hannequin,
qui sortent l’obus sur l’épaule pour le mettre hors d’état de nuire.
(Note : Maréchal des Logis Gustave Edouard Louis Mabilotte, né le 11 novembre 1886 à La Bouteille (Aisne), mort pour la France
le 16 mai 1916 à Harbonnières (Somme) à l’âge de 29 ans)
Mardi 16 mai 1916, 654ème jour
Journée calme. Le Capitaine va voir Mabillotte à Harbonnières. Il a succombé au cours de la nuit.
Mercredi 17 mai 1916, 655ème jour
Funérailles de Mabillotte auxquelles assistent le Capitaine et des officiers des autres batteries.
Journée calme. Tirs ennemis sans importance.
Jeudi 18 mai 1916, 656ème jour
L’échelon se transporte à Bois Lecomte pour faire face à de nombreux arrivants. Les avant trains dans le
Bois de Caix.
Vendredi 19 mai 1916, 657ème jour
Le PC Gutenberg nouveau est installé. Comme le PC, il disparait sous un arasement de terre au niveau du
talus de la route. La chape de béton armé atteint 1m50 d’épaisseur.
Samedi 20 et Dimanche 21 mai 1916, 658ème et 659ème jour
Tirs et réglages ordinaires.
29ème régiment d’artillerie, 2ème groupe, 44ème batterie, JMO de 1914 à 1916
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Lundi 22 mai 1916, 660ème jour
Réglages sur le « fortin », ouvrage bétonné qui a apparu depuis quelques jours et qui semble se renforcer.
Mardi 23 mai 1916, 661ème jour
La batterie reçoit l’ordre d’établir en première ligne, un observatoire à l’épreuve des gros calibres d’où l’on
puisse découvrir les premières lignes, faire une signalisation optique avec l’arrière, le PC et les batteries et
communiquer de près avec l’infanterie.. Le Capitaine part en reconnaissance et choisit un endroit, d’accord
avec le chef de bataillon et le Colonel.
Mercredi 24 au Vendredi 26 mai 1916, 662ème 663ème 664ème jour
Tirs ordinaires. Commencement du terrassement de l’observatoire, qui comportera un local de repos blindé
enterré, entouré de sacs de ciment humectés après pose et couvert de deux planchers superposés en I de 180
jointifs de champ. Le tout recouvert d’une chape de béton et de terre. Ce local sera surmonté d’une tourelle
d’observation et de signaux, avec bouclier et talus à l’avant, visière et couverture en I.
Travaux par équipe de territoriaux se relayant jour et nuit. Transport du matériaux très pénible par le bled la
nuit, par 3 kilomètres de boyaux le jour.
Samedi 27 et Dimanche 28 mai 1916, 665ème 666ème jour
Tirs ordinaires. Artillerie ennemie assez calme.
Lundi 29 mai 1916, 667ème jour
Le « fortin » qui a pris de l’importance, est réglé à nouveau et reçoit un tir sérieux qui l’atteint plusieurs fois.
Mardi 30 et Mercredi 31 mai 1916, 668ème 669ème jour
Rien à signaler. Tirs ordinaires, continuation des travaux.
JUIN 1916
ème
Jeudi 1 juin 1916, 670
jour
Calme. Commencement de sapes profondes à la batterie.
Vendredi 2 au Dimanche 4 juin 1916, 671ème 672ème 673ème jour
Rien à signaler. Tirs sur « nouveaux ouvrages ».
Lundi 5 juin 1916, 674ème jour
Retour de l’échelon au Quesnel, leur cantonnement précédent.
Mardi 6 juin 1916, 675ème jour
Tirs sur le fortin, les travaux du ravin.
Mercredi 7 juin au Samedi 10 juin 1916, 676ème au 679ème jour
Journées relativement calmes.
Dimanche 11 et lundi 12 juin 1916, 680ème 681ème jour
L’artillerie ennemie semble se consacrer à l’attaque des travaux importants qui s’effectuent derrière nous.
Mardi 13 juin 1916, 682ème jour
Réglages dans Fouquescourt.
Mercredi 14 et Jeudi 15 juin 1916, 683ème 684ème jour
Rien à signaler. Les sapes sont utilisables.
VendrediSamedi 17 juin 1916, 686ème jour
Le groupe est mis à la disposition du 30ème CA.
DimancheLundi 19 juin 1916, 688ème jour
Les permissions sont suspendues pour tous.
Mardi 20 juin 1916, 689ème jour
Journée assez calme. Tirs sur Fouquescourt, ouvrage jumelé, le ravin, le fortin.
A 21h, marmitage subit de la position par du 150 très précis, très rapide (60 coups en 15 minutes). 2 batteries
au moins doivent nous prendre à parti. Pendant l’après midi, une certaine activité de l’artillerie ennemie avait
fait craindre une préparation et une attaque analogue à celle d’il y a quelques jours. Aussi dès 20h, la batterie
avait sorti ses pièces en avant des casemates pour pouvoir tirer dans la direction de Chaulnes. Malgré le
bombardement intense précité, pas de dégât au matériel, pas d’accident pour le personnel qui s’est abrité
dans les sapes.
Le programme de tir comportait une rafale importante vers Chaulnes. Elle est exécutée à l’heure exacte,
malgré le bombardement à peine calmé.
Mercredi 21 juin 1916, 690ème jour
Le groupe est remis à la disposition de la 81ème Division. On apprend qu’il va partir dans la nuit.
Reconnaissance des officiers relevant.
29ème régiment d’artillerie, 2ème groupe, 44ème batterie, JMO de 1914 à 1916
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Jeudi 22 juin 1916, 691ème jour
A 1h du matin, départ. Formation de la colonne au passage au Quesnel à 4h du matin.
Etape Viély – Villers Cournelle (ouest de Montdidier).
Vendredi 23 juin 1916, 692ème jour
Etape Villers Cournelle (6h30) à la Neuville Roy (10h30). Cantonnement très satisfaisant.
Samedi 24 juin 1916, 693ème jour
Etape La Neuville – Houdancourt (6h30 – 10h30). On apprend que le groupe entrera en secteur dans la nuit
du 26 au 27. Le Chef d’Escadron fera fonction de Lieutenant Colonel. Le Capitaine Lacombe prendra le
commandement du groupe. Il prend comme adjoints les Lieutenant Godin et Martinet. La 44ème batterie sera
commandée par le Lieutenant Marcel Weiss et le sous Lieutenant Clément.
Dimanche 25 juin 1916, 694ème jour
Cantonnement à Houdancourt. Reconnaissance du Chef d’Escadron et du Capitaine Lacombe à Tracy-lemont-Bernanval.
Lundi 26 juin 1916, 695ème jour
Le mouvement général s’exécute par échelons. Capitaines commandant et Capitaine Lacombe partent en
auto d’Houdancourt, traversent Compiègne et se rendent aux positions devant Tracy. A 15h, départ du
groupe sous les ordres du Lieutenant Doat, commandant la 46ème batterie. Halte repas à 18h dans la forêt.
A 23h30, dislocation dans la forêt : les batteries montent en position. Le TR se rend à Vieux Moulin,
l’échelon au mont des (?) Singes.
Mardi 27 juin 1916, 696ème jour
A 1h30, la batterie amenée par le Lieutenant Marcel Weiss arrive sur la position (lèvre nord du ravin de
Bernanval, nord de Tracy-le-mont) et remplace pièce pour pièce le 9ème groupe du 53ème (Capitaine Collin).
Les officiers sur la position. Le PC du commandant du groupe est à Tracy-le-mont (maison du notaire) où le
Capitaine Lac remplacera le Commandant d’Ussel qui fait aussi fonction de Major de cantonnement.
A midi, le barrage est prêt : il est limité à l’ouvrage du Champignon au nord ouest et à la maison rouge, dans
le ravin de Puisalene (sud est). Observatoires : Kaiser, le Clech, Cherrier.
Mercredi 28 juin 1916, 697ème jour
Les batteries effectuant leurs réglages, réveillent la somnolence de l’artillerie ennemie, qui tire sur la batterie
et Tracy : Un fantassin et 2 chevaux sont tués.
Jeudi et Vendredi 30 juin 1916, 698ème 699ème jour
Activité assez grande sur toute la région.
JUILLET 1916
er
ème
Samedi 1 juillet 1916, 700
jour
Exercices de fusées limitant les zones de surveillance.
Dimanche 2 juillet 1916, 701ème jour
Continuation des réglages, reconnaissance aux tranchées.
Lundi 3 juillet 1916, 702ème jour
Tir de concentration sur Nampcel, en représailles.
Mardi 4 juillet 1916, 703ème jour
Tir de destruction à l’est du Champignon (fils de fer) pour faciliter une prochaine attaque d’infanterie.
Mercredi 5 juillet 1916, 704ème jour
Continuation de la préparation. 11h, tir sur Nampcel. 12h, ordre d’arrêter la préparation sur le Champignon.
Jeudi 6 au Samedi 8 juillet 1916, 705ème au 707ème jour
Journées calmes.
Dimanche 9 et lundi 10 juillet 1916, 709ème, 708ème jour
Quelques tirs de minens, sur l’infanterie, deviennent très obsédants.
Mardi 11 juillet 1916, 710ème jour
Le Lieutenant Colonel Berond vient prendre le commandement de l’AD81. Il vient passer en revue la
batterie, puis effectue sa reconnaissance des observatoires et premières lignes.
A 20h, tir violent sur le barrage et sur le Champignon pour arrêter une sortie ennemie. L’infanterie demande
à plusieurs reprises un tir intense. La position encaisse plusieurs 105, à 21h10. Calme rétabli, forte
consommation.
Mercredi 12 et Jeudi 13 juillet 1916, , 711ème et 712ème jour
Calme relatifs ; minens.
29ème régiment d’artillerie, 2ème groupe, 44ème batterie, JMO de 1914 à 1916
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Vendredi 14 juillet 1916, 713ème jour
Le Colonel Berond, appelé à d’autres fonctions, remet le commandement de l’AD au Commandant Arnaud.
Le Capitaine Lac reprend le commandement du groupe.
Samedi 15 juillet 1916, 714ème jour
Calme.
Dimanche 16 juillet 1916, 715ème jour
Les minens deviennent de plus en plus actifs, surtout aux environs de 18.90.
Lundi 17 et Mardi 18 juillet 1916, 716ème et 717ème jour
Même situation.
Mercredi 19 et Jeudi 20 juillet 1916, 718ème 719ème jour
Calme, installation aux observatoires d’appareils de visée, pour repérer la nuit les minens.
Vendredi 21 juillet 1916, 720ème jour
Rien à signaler.
Samedi 22 juillet 1916, 721ème jour
Le Lieutenant Colonel Joallaud vient prendre le commandement de l’AD81. Le Commandant Arnaud est son
adjoint.
Dimanche 23 juillet 1916, 722ème jour
Le Lieutenant Colonel Joallaud passe l’inspection de la batterie et va faire sa reconnaissance, guidé par le
Capitaine Lacombe.
Lundi 24 juillet 1916, 723ème jour
Activité des minens.
A 19h30, sortie d’une forte patrouille devant la maison rouge. Tir violent concentré sur ce point. La
patrouille est dispersée. Calme.
Mardi 25 et Mercredi 26 juillet 1916, 724ème 725ème jour
Rien à signaler. Quelques tirs de minens.
Jeudi 27 juillet 1916, 726ème jour
Quelques 105 sur la batterie. Pas de dégât. Le boche tire un peu court.
L’aide major M. Obry prend le service en remplacement de M. Villegier. Le Lieutenant Vaugeon est nommé
au RPS à Compiègne.
Vendredi 28 juillet 1916, 727ème jour
Tirs de minens.
Samedi 29 juillet 1916, 728ème jour
Les Lieutenants à la batterie améliorent leur gourbi.
Dimanche 30 et lundi 31 juillet 1916, 729ème 730ème jour
Journées calmes. Minens sur les fantassins.
AOÛT 1916
ème
Mardi 1er au Jeudi 3 août 1916, 731
733ème jour
Journées calmes. Minens sur les fantassins.
Vendredi 4 août 1916, 734ème jour
Le Capitaine Lachaud, venant du 36ème régiment d’artillerie prend le commandement du groupe.
Samedi 5 et Dimanche 6 août 1916, 735ème 736ème jour
Reconnaissances du nouveau commandant de groupe aux positions, aux observatoires, aux tranchées, sous la
conduite du Capitaine Lacombe. Dans la tranchée Lamoricière, après un passage très en vue, celui-ci est
touchée par un éclat de torpille, qui le frappe à la tête, tempe gauche. Renversé, il est relevé par le Capitaine
Lachaud. La contusion est peu grave. Elle est soignée au retour au PC.
Lundi 7 et Mardi 8 août 1916, 737ème 738ème jour
Journées calmes, sauf continuation de minens.
Mercredi 9 au Samedi 12 août 1916, 739ème au 742ème jour
Stage à la batterie de tir, du Capitaine Joly de l’infanterie. Reconnaissance des points qu’il apporte comme
intéressants.
Dimanche 13 août 1916, 743ème jour
Le Colonel Joallaud estime que le commandant du groupe doit se trouver à proximité du Colonel
commandant l’infanterie. Il a donné l’ordre au Capitaine Lacombe de trouver un emplacement et de
29ème régiment d’artillerie, 2ème groupe, 44ème batterie, JMO de 1914 à 1916
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commencer les travaux pour établir un PC moins éloigné que Tracy. Cette construction, de concert avec le
Capitaine Lachaud est décidée dans le ravin de Bimont au voisinage immédiat du PC du Colonel.
Journée calme sauf minens.
Lundi 14 au mardi 15 août 1916, 744ème 745ème jour
Le Capitaine Lacombe fait construire, avec les pierres de démolitions de Tracy, un réduit bétonné enterré et
couvert, sur la lèvre sud du ravin de Bernanval. Ce blockhaus, situé non loin du cimetière de Tracy, possède
deux créneaux à visière qui serviront à recevoir et transmettre les signaux optiques venant de B4 etB3. De
plus, ce blockhaus pourra servir de poste de mitrailleuse pouvant balayer toute la crête de Quennevières.
Les minens, contrebattus cependant, continuent leur tir d’empoisonnement, surtout sur la route de Puisalene.
Mercredi 16 août 1916, 746ème jour
Travaux, tirs de réglage journaliers. Minens.
Jeudi 17 août 1916, 747ème jour
Idem. Terrassements à Bimont.
Vendredi 18 août 1916, 748ème jour
Tirs de minens. Riposte de plus en plus serrée.
Samedi 19 et Dimanche 20 août 1916, 749ème 750ème jour
Tirs de minens. Activité de l’artillerie boche excessivement faible.
Lundi 21 et Mardi 22 août 1916, 751ème 752ème jour
Même situation. Le blockhaus de signalisation est terminé, on l’utilise pour transmission de signaux
d’exercice.
Mercredi 23 et Jeudi 24 août 1916, 753ème 754ème jour
Tirs de minens. Riposte serrée.
Vendredi 25 août 1916, 755ème jour
Le Capitaine Lacombe donne les plans du nouveau PC de Bimont dont le terrassement est terminé.
Samedi 26 et Dimanche 27 août 1916, 756ème 757ème jour
Tirs de minens, toujours les mêmes. La batterie a repéré de son observatoire Chenier, le minen 1890. Tir de
neutralisation réussi.
Lundi 28 août 1916, 758ème jour
Le PC Bimont commence à sortir de terre, maçonné en pierres de Tracy, amenées le soir par une corvée
spéciale ; il mesure 18m de longueur, 5m50 de large. Il comprendra 6 salles séparées étanches abritant le PC,
le central, le logement du commandant, celui du Lieutenant, la cuisine, une salle de réunion. Adossé au ravin,
il est surplombé par un réduit de TSF casematé, d’où on pourra recevoir signaux de TSF et optique. Le
pavillon central comporte un étage où logeront agents de liaison et personnel rattaché.
Une écurie, pour 8 chevaux est commencée, plus haut dans le ravin, destinée aux montures du Capitaine
commandant, ordonnances et agents de liaison.
Mardi 29 août 1916, 759ème jour
Tirs contre les miens, Champignon, maison rouge.
Mercredi 30 août 1916, 760ème jour
Mêmes tirs.
Jeudi 31 août 1916, 761ème jour
Mêmes tirs, minens, artillerie faible.
SEPTEMBRE 1916
Vendredi 1er et Samedi 2 septembre 1916, 762ème 763ème jour
Même situation.
Dimanche 3 septembre 1916, 764ème jour
Activité des minens. Création, de concert avec l’équipe de camouflage (avy de Lappara), on prépare un arbre
camouflé, situé près du réduit des pionniers, d’où l’on aura des vues à la droite de notre secteur.
Lundi 4 et Mardi 5 septembre 1916, 765ème 766ème jour
Artillerie assez faible. Minens actifs.
Mercredi 6 au Vendredi 15 septembre 1916, 767ème au 776ème jour
Nos minens se sont installés et commencent une riposte des plus actives à leurs adversaires. Aidé par le 75 et
l’artillerie moyenne. Ils ralentissent sensiblement leurs tirs.
29ème régiment d’artillerie, 2ème groupe, 44ème batterie, JMO de 1914 à 1916
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Samedi 16 septembre 1916, 777ème jour
Tir spécial de la batterie sur les minens du bois barbus (1890, etc.) …
Dimanche 17 septembre 1916, 778ème jour
Mêmes tirs, fusant et percutant ; effets excellents.
Lundi 18 septembre 1916, 779ème jour
Tir sur mitrailleuses du Champignon.
Le 13 septembre, le Capitaine Lac est cité à l’ordre de la Division.
Mardi 19 et Mercredi 20 septembre 1916, 780ème 781ème jour
Les travaux du PC de Bimont sont poussés avec activité. Les murs sont à hauteur.
Jeudi 21 septembre 1916, 782ème jour
Commencement de la pose du plancher métallique qui doit constituer la couverture armée.
Vendredi 22 et Samedi 23 septembre 1916, 783ème 784ème jour
Tirs sur minens. L’artillerie ennemie sauf les minens, continue à être des plus calmes.
Dimanche 24 et Mardi 26 septembre 1916, 785ème 787ème jour
Même situation ; mêmes tirs. Le commandant est en permission.
Mercredi 27 au Samedi 30 septembre 1916, 788ème - 791ème jour
Rien à signaler. Pose de la couverture du PC à Bimont.
OCTOBRE 1916
er
ème
Dimanche 1 octobre 1916, 792
jour
La position de l’échelon au mont des singes offre beaucoup d’inconvénients. Les routes d’accès sont
difficiles et dans un état de défonçage tel que l’hiver sera des plus durs s’il est humide. Il y a un grand intérêt
à trouver un emplacement proche d’une route empierrée et voisin de l’eau, assez sec cependant pour installer
des cabanes Adrian et des écuries couvertes qui protègent le personnel et les chevaux des intempéries. Un
emplacement réunissant ces désidératas est trouvé au nord de l’emplacement actuel. En bordure de la route
carrefour d’Orléans / Rethondes.
Lundi 2 et Mardi 3 octobre 1916, 793ème 794ème jour
Journées calmes.
Terrassement pour cabanes Adrian : une pour le personnel, un pour le service de groupe. Commencement de
construction de fermes à 2 pentes pour écuries.
Mercredi 4 octobre 1916, 795ème jour
Tirs sur minens bois barbu, 1890, en accompagnement de l’artillerie de tranchée.
Jeudi 5 octobre 1916, 796ème jour
Réglages et tirs ordinaires. Continuation des travaux aux échelons. Les écuries seront divisées en deux
hangars, l’un construit avec des arbres de la forêt, l’autre avec bois équarris, touchés angérise (?)
Vendredi 6 octobre 1916, 797ème jour
Quelques 105 et 150 aux environ de la batterie.
Samedi 7 octobre 1916, 798ème jour
Accélération des travaux aux échelons.
Dimanche 8 et lundi 9 octobre 1916, 799ème 800ème jour
Journées calmes. Quelques tirs ordinaires.
Mardi 10 octobre 1916, 801ème jour
Une baraque Adrian est prête à recevoir les hommes qui commencent à y descendre. Une écurie prête.
Mercredi 11 et Jeudi 12 octobre 1916, 802ème 803ème jour
Situation analogue. Continuation d’installation au niveau bivouac.
Vendredi 13 octobre 1916, 804ème jour
Rien à signaler.
Samedi 14 octobre 1916, 805ème jour
Le PC de Bimont est à peu près terminé. On procède à la couverture en tôles ondulées.
Dimanche 15 et lundi 16 octobre 1916, 806ème 807ème jour
Tirs ordinaires. Les minens recommencent a être très actifs. Tirs sur 1890, carrière Martial, bois barbu,
maison rouge.
Mardi 17 octobre 1916, 808ème jour
Calme relatif ; travaux à Bimont ; aux échelons.
29ème régiment d’artillerie, 2ème groupe, 44ème batterie, JMO de 1914 à 1916
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Mercredi 18 octobre 1916, 809ème jour
Reconnaissance du Capitaine Lacombe, pour position de replis. Plusieurs positions sont trouvés aux environ
du château d’Offemont et sur l’éperon de Saint Crépin.
Jeudi 19 octobre 1916, 810ème jour
Quelques tirs de minens ; faiblement contrebattus.
Vendredi 20 octobre 1916, 811ème jour
La position de repli attribuée à la batterie est celle de la faisanderie du château d’Offemont, dans un
boqueteau, parfaitement dissimulée, mais un peu serrée. Commencement du terrassement de la position, qui
sur les dessins du Capitaine comprendra 4 plateformes non couvertes, 2 abris (1 par section) enterrés, et
boyau de communication longitudinal.
Samedi 21 octobre 1916, 812ème jour
Le PC se transporte de Tracy à Bimont.
Dimanche 22 et lundi 23 octobre 1916, 813ème 814ème jour
Les allocations au 75 se réduisent à 0. La riposte aux minens est confiée à l’artillerie de tranchée seule.
Mardi 24 au mardi 31 octobre 1916, 815ème - 822ème jour
La batterie se tait. Les travaux à la position de repli, aux échelons sont poussés avec activité.
NOVEMBRE 1916
er
Mercredi 1 et Jeudi 2 novembre 1916, 823ème 824ème jour
Allocations toujours nulles. L’ennemi, d’abord un peu surpris, s’enhardit et commence à pousser des
patrouilles de nuit, assez loin, en dehors de ses fils de fer.
Vendredi 3 novembre 1916, 825ème jour
Le Capitaine Lachaud par en cours de tir de La Neuville Roy. Le Capitaine Lacombe prend le
commandement du groupe.
Samedi 4 au lundi 6 novembre 1916, 826ème au 828ème jour
Pas de tir du 78. Artillerie ennemie calme. Les minens continuent leur action très gênante.
Mardi 7 au Jeudi 9 novembre 1916, 829ème au 831ème jour
L’ennemi s’enhardi de plus en plus, grâce au silence du 75. On le voit sortir des tranchées impunément. La
nuit, il travaille sans aucune gêne. Ses patrouilles avancent de plus en plus vers nos fils de fer.
Vendredi 10 au Dimanche 12 novembre 1916, 832ème 834ème jour
Même situation.
Lundi 13 novembre 1916, 835ème jour
L’infanterie réclame avec insistance un peu d’artillerie. Les grenades ennemies, les minens, les patrouilles
l’énervent. Le Colonel demande le réveil du 75. On prépare pour 11h du matin, un tir de concentration
violent et subit, mais un brouillard intense empêche tout réglage et toute observation. Le tir est remis.
Mardi 14 novembre 1916, 836ème jour
Le tir préparé s’exécute, intense, de 14h30 à 16h. Représailles boches en minens et 75 de tranchée.
Mercredi 15 novembre 1916, 837ème jour
Bruits de relève. Tirs reprennent, très faibles.
Jeudi 16 novembre 1916, 838ème jour
On apprend que l’AD81 doit suivre son infanterie dans les environs d’Estrées Saint Denis.
Vendredi 17 au Samedi 18 novembre 1916, 839ème - 840ème jour
Même situation. L’artillerie de tranchée appuyée par le 75 prend les différentes familles de minens à parti,
une par une. Retour du Capitaine Lachaud.
Dimanche 19 novembre 1916, 841ème jour
La relève se confirme. Elle va être faite par le groupe Mareg-Monge, de la 1ère division de cavalerie.
Lundi 20 novembre 1916, 842ème jour
Même situation.
Mardi 21 novembre 1916, 843ème jour
Reconnaissances des batteries relevantes.
Mercredi 22 novembre 1916, 844ème jour
Continuation des reconnaissances. Préparatifs de départ. Réglages avec le Capitaine relevant.
29ème régiment d’artillerie, 2ème groupe, 44ème batterie, JMO de 1914 à 1916
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Jeudi 23 novembre 1916, 845ème jour
Le groupe du 29ème sera affecté à la 165ème division d’infanterie en voie de formation et il va la rejoindre par
voie de terre. Dans la nuit, 1 section de la batterie relevée.
Vendredi 24 novembre 1916, 846ème jour
Réglage de la section qui vient d’entrer en position dans la nuit. La 2ème section est relevée à son tour.
Samedi 25 novembre 1916, 847ème jour
Le Lieutenant Marcel Weiss reste à la batterie pour la régler. Le Capitaine emmène le reste de la batterie,
passe aux échelons, reforme la colonne complète. La batterie va cantonner à Choisy au Bac, où elle arrive à
10h du matin. Parc difficile. Les hommes sont logés dans des baraques, les chevaux à la corde.
Dimanche 26 novembre 1916, 848ème jour
Etape Choisy, Taillefontaine : 7h30 à 10h30 ; bon cantonnement.
Lundi 27 novembre 1916, 849ème jour
Etape Taillefontaine, Norroy : 7h30 à 10h30
Mardi 28 novembre 1916, 850ème jour
Etape Norroy, Saponay : 7h30 à 10h30
Mercredi 29 novembre 1916, 851ème jour
Etape Saponay, Sainte Gemme : 7h30 à 10h30
Jeudi 30 novembre 1916, 852ème jour
Etape Sainte Gemme, Nesles Le Repons : 7h30 à 10h.
Dans cette région va se concentrer la 165 Division d’Infanterie, composée des 154ème, 155ème et 287ème
régiments, Général Caron, commandant, Colonel Armsbruster, commandant l’artillerie divisionnaire.
DECEMBRE 1916
ème
Vendredi 1 décembre 1916, 853
jour
Séjour à Nesles Le Repons, repos.
Samedi 2 décembre 1916, 854ème jour
Visite des chevaux. Inspection rapide par le Général Caron.
Dimanche 3 décembre 1916, 855ème jour
Départ de Nesles Le Repons, vers Vezilly.
Lundi 4 au Samedi 9 décembre 1916, 856ème au 861ème jour
Instruction des cadres le matin. Manœuvres de batteries attelée, l’après midi, sur routes.
Dimanche 10 décembre 1916, 862ème jour
Séjour à Vézilly. Le Sous Lieutenant Clément part pour suivre un cours de liaison (10 au 19).
Lundi 11 au Mercredi 13 décembre 1916, 863ème 865ème jour
Instructions des cadres, des signaleurs.
Jeudi 14 et Vendredi 15 décembre 1916, 866ème 867ème jour
Même situation.
Samedi 16 décembre 1916, 868ème jour
Manœuvre de cadres avec l’infanterie, dans le camp de Ville en Tardenois.
Dimanche 17 décembre 1916, 869ème jour
Même manœuvre avec troupes. La batterie de tir y assiste entière. Manœuvre de liaisons.
Lundi 18 et Mardi 19 décembre 1916, 870ème 871ème jour
Bruits de départ. Préparatifs. Chargement des voitures.
Mercredi 20 et Jeudi 21 décembre 1916, 872ème 873ème jour
Marches d’entrainement. Froid très vif. Verglas.
Vendredi 22 décembre 1916, 874ème jour
Départ de la batterie à 18h de Vézilly par Villers Hagron, Verneuil. Arrivée à Dormans 22h.
L’embarquement est retardé par les difficultés d’embarquement de l’infanterie. Il ne commence qu’à 1h du
matin, en pleine voie.
Samedi 23 décembre 1916, 875ème jour
Il est terminé à 4h30. Pluie intense. Le matériel fait défaut pour charger toutes les voitures. La batterie laisse
1 tonneau à eau, 1 fourgon et 1 chariot de parc qui ont été déchargés dans les fourgons du train inutilisés et
inutiles. 8h du matin, débarquement à quai à Givry en Argonne, très rapide. Départ de la batterie à 9h30 à
destination d’Elize, où elle arrive par une violente tempête de grêle à 14h.
29ème régiment d’artillerie, 2ème groupe, 44ème batterie, JMO de 1914 à 1916
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Cantonnement déplorable. Chevaux à la corde, hommes dans les granges délabrées.
Dimanche 24 au mardi 26 décembre 1916, 876ème au 878ème jour
Séjour à Vézilly ( ???). La 45ème batterie a pris à Dormans le tonneau à eau et le fourgon. Le chariot de parc
est resté : le Capitaine s’occupe de le rechercher.
Mercredi 27 décembre 1916, 879ème jour
La 165ème DI relèvera la 41ème DI. Le chariot de parc est retrouvé. Renvoyé à Elize.
Jeudi 28 décembre 1916, 880ème jour
Reconnaissance du secteur, près de Vienne le Château. La batterie occupera la position dite « Lara » près le
Rond champ. Barrage appuyé au ravin des Charmes. L’échelon sera établi dans le cantonnement bivouac à
1km sud de Florent, sur la route de la Croix Gentin. Bonnes installations. A la batterie de tir, installations
excellentes.
Vendredi 29 décembre 1916, 881ème jour
La batterie arrive aux échelons. Le soir, la 1ère section monte en position (cimetière Saint Roch).
Samedi 30 décembre 1916, 882ème jour
Réglage le matin de la section en batterie. Observatoire 0.12 sur la lèvre sud du ravin de la Biesme. Le soir,
montée et installation de la 2ème section.
Dimanche 31 décembre 1916, 883ème jour
Réglage des la 2ème section. La Sous Lieutenant Clément est détaché au commandement d’une batterie de 80
de montagne, en installation sur la rive droite de la Biesme près Saint Thomas, pour prendre d’enfilade,
jusqu’à La Harazée.
JANVIER 1917
er
Lundi 1 janvier 1917
Le barrage se donne dans le bois de la Grurie. Il est très difficilement vu et réglé, en raison des arbres, des
dénivellations très importantes et de la proximité des tranchées adverses. Réglage en fusants. But auxiliaire :
Blanloeil.
Mardi 2 janvier 1917
Les échelons reçoivent quelques obus de 150.
Mercredi 3 et jeudi 4 janvier 1917
Continuation des réglages. Visite de secteur. Reconnaissance du Capitaine à l’arbre d’Esaü, au poste D, au
colombier. Difficultés de voir.
Vendredi 5 janvier 1917
Réglages. Calme.
samedi 6 janvier 1917
Le Sous Lieutenant Leroy arrive et est classé en subsistance à la batterie.
Dimanche 7 au mardi 9 janvier 1917
Calme. Le Capitaine cherche des observatoires aux pommiers, aux petits postes, sans grand succès.
Mercredi 10 janvier 1917
Tirs de contre préparation, en réponse à un tir de minens.
Jeudi 11 janvier 1917
Le Capitaine Lachaud, promu au grade de Chef d’Escadron à dater du 8 janvier, part en permission. Le
Capitaine Lac prend le commandement du groupe. Calme relatif. La batterie tire assez peu.
Vendredi 12 janvier 1917
Même situation. Réglages. Contrôle.
samedi 13 janvier 1917
Artillerie ennemie assez active sur les premières lignes. Minens du côté du « doigt de gant ».
Dimanche 14 janvier 1917
L’ennemi semble effectuer, sur toute la région comprise entre la Renauderie et le ravin de Rondchamp vers
le Four de paris, des réglages de différents calibres. Le Rondchamp, la position « Lara », les routes reçoivent
des fusants, qui étant donné le calme relatif, étonnant un peu. Soirée calme.
Lundi 15 janvier 1917
A 3h, canonnade subite, intense, vers la gauche de notre secteur. Le Capitaine déclenche immédiatement le
barrage général. Le guetteur de la batterie aperçoit5 minutes après une fusée demandant le barrage. Aucun
renseignement ne parvient. La batterie continue son barrage à vive allure.
29ème régiment d’artillerie, 2ème groupe, 44ème batterie, JMO de 1914 à 1916
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A 3h50, l’infanterie signale vaguement : attaque ennemie sur la gauche, 287. Le tir continue. Du 105 et 150
fusants et percutants arrivent sur la batterie. A 4h, ralentissement. A 4h20, cessez le feu.
A 8h, le Capitaine va à condé, PC du 287, où il apprend qu’un coup de main a été exécuté par l’ennemi,
protégé par un tir d’encagement très dense, sur le PP28. Il y a des blessés et des disparus.
Mardi 16 et mercredi 17 janvier 1917
Calme. Reconnaissance par les officiers, de la région attaquée le 15 au matin.
Jeudi 18 et vendredi 19 janvier 1917
Rien à signaler. Les renseignements sur le coup de main commencent à se fixer.
samedi 20 janvier 1917
L’infanterie demande la préparation d’un tir d’encagement, ayant pour but de protéger un coup de main de
contre attaque sur le PP en face du PP16, coup de main commandé par un Lieutenant. Le Capitaine va au
petit poste 16 avec le dit Lieutenant pour étudier l’opération.
Dimanche 21 janvier 1917
Réglage des premières lignes par le Capitaine Lacombe. Celui-ci fait remarquer l’exagération du tir
demandé. Tout est remis en question.
Lundi 22 janvier 1917
Arrivée du Commandant de Montalivet, 1èr régiment d’artillerie, 3ème groupe, 8ème batterie qui vient préparer
la relève. Reconnaissance.
Mardi 23 janvier 1917
Arrivée du Capitaine commandant la 8ème batterie à « Lara ». A 17h relève de la 1ère section qui à l’échelon.
Mercredi 24 janvier 1917
La section relevée entre en colonne sous les ordres du Sous Lieutenant Clément et va des échelons à Argers.
Le soir, relève de la 2ème section qui va à l’échelon.
Jeudi 25 janvier 1917
La 1ère section, en colonne, part pour Vavray le grand, la 2ème pour Argers. Le Capitaine Lacombe part le
matin de « Lara », forme la colonne à l’échelon, et la conduit à Argers par Saint Ménéhould. Le
Commandant Lachaud la retrouve à 14h. Le Capitaine Lac part en permission à 18h.
Vendredi 26 janvier 1917
Réunion du groupe à Vavray le grand. Route très pénible ; 12° au dessous de zéro ; 40 kilomètres.
Cantonnement médiocre.
samedi 27 janvier 1917
Séjour Vavray le grand.
Dimanche 28 janvier 1917
Etape Vavray – Blacy.
Lundi 29 janvier 1917
Etape Blacy – Soudron.
Mardi 30 janvier 1917
Etape Soudron. – Villeneuve.
Mercredi 31 janvier 1917
Séjour à Villeneuve.
FEVRIER 1917
er
Jeudi 1 février 1917
Etape Villeneuve – Villevenard.
Vendredi 2 février 1917
Etape Villevenard - Congy
Samedi 3 et dimanche 4 février 1917
Séjour à Congy. Repos. Retour du Capitaine Lacombe.
Lundi 5 février 1917
Reprise de l’instruction ; sous officier, liaison ; pour la batterie ; l’après midi artillerie puis batterie attelée.
Mardi 6 février 1917
Les hommes sont logés, de même les chevaux : parc pour une prairie au nord de Congy. Même programme.
29ème régiment d’artillerie, 2ème groupe, 44ème batterie, JMO de 1914 à 1916
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Mercredi 7 février 1917
Manœuvre avec le 287. La batterie fournie une batterie de tir réelle. Manœuvre près Maroeuil. Journée
pénible, froide. Route longue.
Jeudi 8 février 1917
Repos.
Vendredi 9 au mercredi 14 février 1917
Manœuvres : le matin, liaisons ; le soir, artillerie et batterie attelée.
Jeudi 15 février 1917
Manœuvres avec l’infanterie. Batterie fictive ; cadres.
Vendredi 16 au vendredi 23 février 1917
Même programme, avec manœuvres de groupe. Le 23, étape Congy à Villenevard. Routes défoncées.
Samedi 24 au mardi 27 février 1917
Installation. Reprise des manœuvres de batterie.
MARS 1917
er
Jeudi 1 au vendredi 9 mars 1917
Instructions.
Lundi 5 mars 1917
Départ du Lieutenant Weiss, pour un stage d’instruction à l’école d’aérostation de Vadenay.
Mardi 6 mars 1917
Manœuvre de cadres.
Jeudi 8 mars 1917
12 servants et 1 conducteur partent exécuter des travaux d’installation de batteries dans les environs de
Cormicy, sous les ordres du Lieutenant Loyal.
Vendredi 9 mars 1917
Préparatifs de départ.
Samedi 10 mars 1917
Etape Villenevard – Le Baizil.
Dimanche 11 mars 1917
Etape Le Baizil, Epernay, Chouilly.
Lundi 12 mars 1917
Départ à 7h du Capitaine en reconnaissance avec le Chef d’Escadron. A Ludes, prise de contact avec le
Commandant Bleni, 3ème d’artillerie. Reconnaissance de la position de batterie à occuper le soir même,
position dite des cerisiers, à 1500m sud ouest Sillery, 500m nord du Château à Romont. Places pour 3 pièces
seulement. Les gourbis, les casemates, les boyaux sont éboulés par le dégel récent. Direction du tir, nord est
vers la Pompelle. Observatoires nombreux sur les crêtes des coteaux vignobles voisins, au moulin de
Verzenay et dans les greniers du château.
La batterie eu égard à sa position repérée et très en vue, ne tirera qu’en cas de besoin urgent. Son barrage
sera de superposition.
Mardi 13 mars 1917
Dans la nuit la batterie arrive, s’installe difficilement. L’échelon est laissé à Mailly Champagne à 2
kilomètres en arrière. Tirs d’accrochage, installation.
Mercredi 14 au samedi 17 mars 1917
Quelques tirs de réglage de barrage. Travaux. Artillerie ennemie calme.
Dimanche 18 mars 1917
Dans la nuit, coup de main sur la Pompelle. La batterie n’a pas à intervenir.
Lundi 19 au mercredi 21 mars 1917
Calme relatif. Réglages.
Jeudi 22 mars 1917
Calme relatif. Réglages.
Vendredi 23 mars 1917
Coup de main sur le moulin de Prunay, pas d’intervention de la batterie.
29ème régiment d’artillerie, 2ème groupe, 44ème batterie, JMO de 1914 à 1916
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samedi 24 mars 1917
Le cheval du Maréchal des Logis Emmanuel Mayolle est tué par un obus contre avion français qui retombe
sans éclater.
Dimanche 25 mars 1917
Le Capitaine Lacombe commande le groupe.
Lundi 26 au mercredi 28 mars 1917
Journées assez agitées.
Vendredi 30 mars 1917
Retour du Lieutenant Marcel Weiss de l’école de Vadenay. Tirs nuls, temps détestable.
samedi 31 mars 1917
Bruits de départ
Dimanche 1er avril 1917 : Retour du Commandant Lachaud, qui reprend le commandement du groupe.
La batterie, avec le groupe, entre dans la formation du 235ème Régiment d’Artillerie, dont le dépôt est à
Vannes. Le groupe du 20ème et celui du 51ème forment avec celui du 29ème, le 235ème complet, commandé par
le Lieutenant Colonel Darras.
FIN DE JOURNAL DE MARCHES ET D’OPERATIONS
29ème régiment d’artillerie, 2ème groupe, 44ème batterie, JMO de 1914 à 1916
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