Concours Heidi Kabangu fini

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Concours Heidi Kabangu fini
«Prix Heidi Kabangu 2015»
Centre d’Enseignement Mboloko « Les Gazelles »
La croisée des ados
C.E.G. 2015
07.
En route vers Luozi
M A K E M B O
MATONDO MFUMU
Ruth
2e Secondaire
2014 - 2015
En route vers Luozi
Bonjour. Je m’appelle Makembo Matondo Mfumu Ruth et j’ai
treize ans. Je suis née un certain mardi vingt-deux mai deux
mille un, à douze heures. J’ai deux amis qui sont aussi nés
le vingt-deux mai, mais d’une année différente. C’est Louison
et Gradi, ils sont dans ma classe.
J’étudie au Centre d’Enseignement Mboloko « Les Gazelles ».
c’est une école de six bâtiments et dix-neuf salles de classes
dont trois classes de maternelle, six de primaire, deux de
secondaire, quatre des Humanités Pédagogiques et quatre
de Technique Coupe et Couture.
Notre école « Les Gazelles » est située à Kinshasa dans la
commune aussi serrée et peuplée qu’est Kalamu, au numéro
vingt-quatre bis de la rue Kimpese dans le quartier Yolo-Nord.
« Les Gazelles » est une mignonne petite école. Elle a une
cour et beaucoup d’arbres. Elle possède également un jardin,
mais ce que j’aime le plus est sa bibliothèque. L’école a aussi
un musée. Actuellement, notre école a atteint l’âge de trentehuit ans ; mais permettez-moi de vous brosser succinctement
sa genèse.
Nous sommes en dix-neuf cent soixante-seize, année où elle
est créée par le couple Gilbert et Heidi Kabangu-Stahel. Elle
commence dans la véranda de leur domicile familial. Ne
fonctionnent que la première et la deuxième année primaire
d’abord.
En juin de cette année scolaire, dix-neuf cent soixante-sept,
les quinze enfants viennent de terminer leur première année.
Leurs parents sont contents du travail et veulent qu’on ouvre
la deuxième et la troisième année primaire.
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Un enseignant est engagé et dans la même optique, la troisième,
la quatrième, la cinquième et la sixième se sont ajoutées.
En dix-neuf cent quatre-vingt-deux, « Les Gazelles » a ses
premiers certificats d’école primaire. N’oublions pas que l’école
quitte Limete pour Yolo en dix-neuf cent quatre-vingts. La
première année secondaire est ouverte en dix-neuf cent
quatre-vingt-deux. La deuxième année secondaire en dix-neuf
cent quatre-vingt-quatre. En dix-neuf cent quatre-vingt-sept,
l’école maternelle est ouverte. En dix-neuf cent quatre-vingtdix, l’école a ses premiers diplômes d’Etat des humanités
pédagogiques.
Pour revenir à moi, je suis troisième d’une famille de cinq
enfants dont un garçon et quatre filles. Mon père s’appelle
Makembo Mfumu Ansi. Il est professeur de dessin, esthétique
et psychopédagogie au Centre d’Enseignement Mboloko « Les
Gazelles ». Ma mère s’appelle Bazolele Mansiantima Claire.
Elle est aussi enseignante mais de maternelle, au Complexe
Scolaire la Brèche. J’aime beaucoup mes parents ainsi que
mes frère et sœurs.
L’aînée de la famille s’appelle Jenny Bavuidi. Elle étudie à
l’Université Simon Kimbangu dans la commune de Kalamu,
sur l’avenue Bongolo, au quartier Kauka. Elle est en premier
graduat en Médecine. Le second s’appelle Elie Makembo. Il
est élève aux Gazelles en cinquième des humanités
pédagogiques. La troisième, c’est moi-même. J’étudie aux
Gazelles en deuxième secondaire. Notre titulaire s’appelle
Jean-Willy N’Kosekela Ntenday. Les deux dernières sont Joëlle
et Daniela. Elles étudient aussi aux Gazelles, respectivement
en deuxième et première primaire.
Je vis à Kinshasa, capitale de la République Démocratique
du Congo, dans la Commune de Kalamu, au quartier YoloNord, sur l’avenue Mayidi, numéro dix-neuf.
Nous sommes originaires de la province du Bas-Congo, district
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La croisée des Ados
des Cataractes, territoire de Luozi, village de Mbanza-Mwembe.
Nous sommes des Bakongo. Je dois beaucoup à la R.D. Congo.
J’y vis et y poursuis mes études.
Ma vie aux Gazelles
La première fois que je suis venue aux Gazelles en tant qu’élève,
c’était un lundi, quatre septembre, deux mille six. J’étais
admise en troisième maternelle. Le jour de la rentrée, Mme
Tatiana nous a raconté des histoires, nous avons chanté,
prié, découpé et colorié ; bref, nous avons fait plein de choses.
A trois ans, comme j’avais hâte d’aller à l’école et que les
Gazelles n’avait pas encore de classe pour mon âge, la
première et deuxième maternelle, ces deux classes, je les ai
faites au Complexe Scolaire Molongi « Les Champions ».
Mais à la deuxième année, un jour, les universitaires étaient
venus menacer les professeurs et on était venu me chercher
en retard. Depuis ce jour-là, je ne voulais plus aller à l’école.
C’est ainsi que j’avais arrêté.
L’année suivante, j’ai été inscrite aux Gazelles en troisième
maternelle. C’est cette année-là qu’on a ouvert la deuxième
année de maternelle. La première viendra beaucoup plus tard.
Maintenant, je suis en deuxième année secondaire. J’ai
beaucoup aimé la première année secondaire. Le titulaire en
était Adrien Mpani et l’adjoint, Jean-Baptiste Kiyanze. Le jour
de la rentrée, quelques élèves ont raconté leurs vacances.
On a étudié des leçons de français, algèbre, technologie et le
kikongo (Langues et Traditions Africaines). On enseigne déjà
dès le premier jour.
Comme c’est notre première année au secondaire, tous les
professeurs sont nouveaux. Chacun s’est présenté et ensuite,
le professeur Mpani a demandé aux élèves de se présenter à
leur tour.
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Je ne connais pas tous les élèves. Il y a quelques nouveaux
comme Fataki et Botha qui viennent de Lisanga, Kabamba
Ruth qui vient de l’Emergence et enfin Ntieti qui vient
d’ailleurs. Il y a également les doubleurs comme Kunsi,
Ntumba, Luabeya, Kamulete et Ngbungbu.
Nous sommes bien aux Gazelles. Chaque élève a le droit de
s’exprimer comme il l’entend. Mais à présent, ce n’est plus
totalement possible. Quelque fois, il arrive que nous n’ayons
pas du tout le droit de contester le professeur, même s’il a
tort.
L’école a maintenant trente-huit ans et moi je suis au
secondaire. J’ai beaucoup grandi. Quand je vois mes photos
de la maternelle et celles d’aujourd’hui, je m’étonne beaucoup
en les comparant.
La vie à l’école n’est bonne que quelques jours. Après, on n’a
plus tellement envie de venir à l’école. C’est normal, parce
que nous n’avons plus le même élan que quand nous étions
au primaire. Au primaire, l’école était bonne, mais
maintenant, c’est nul. Nous devons quand même nous y faire
parce que la vie n’est pas faite que de bons moments.
Le plus mauvais jour de ma vie scolaire est arrivé quand
j’étais en quatrième primaire, avec maître Kabitshwa Patrick.
C’était pendant la gymnastique, quand une balle de tennis
m’a prise à l’œil. Le lendemain, maman m’a emmenée à
l’hôpital pour les soins appropriés. Tout s’est bien terminé
après le traitement.
Le plus beau jour vécu en première année secondaire, c’est
celui où nous sommes allés chez Maître Liyolo Alfred. C’est
un sculpteur congolais de grand renom. Chez lui, nous avions
visité l’atelier et les belles œuvres de sa sculpture.
Toujours en première année secondaire, nous avions effectué
une sortie vers l’Académie des Beaux-arts. C’était très bien.
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La croisée des Ados
Nous avions vu beaucoup de chefs-d’œuvre des artistes parfois
inconnus.
Dans le cadre des excursions, en sixième primaire, nous étions
allés au jardin botanique de Kinshasa. C’était une belle sortie
également.
Cette année scolaire, le jeudi dix-huit décembre deux mille
quatorze, nous devons effectuer une sortie pour les musées
nationaux. J’espère que ce sera une aussi belle sortie que les
autres déjà effectuées avec la classe.
Mon voyage à Luozi
Mardi seize décembre deux mille quatorze. Je n’avais jamais
quitté Kinshasa depuis ma naissance. Cette fois-ci, papa nous
a annoncé que nous allions effectuer un déplacement vers
Luozi, une ville de la province du Bas-Congo, dans le district
des Cataractes. Papa ne nous a donné qu’une semaine pour
nous préparer. Nous avons acheté des chaussettes, des
couvertures (il semble qu’il fait très froid là-bas), des draps,
des habits chauds, des médicaments de secours, etc.
Samedi cinq juillet, deux mille quatorze, nous nous sommes
réveillés très tôt et nous avons commencé à nous apprêter.
Nous avons pris nos valises et papa a emmené un taxi-express
à la maison qui nous a conduits au rond point Ngaba. Arrivés
là-bas, nous avons pris place à bord d’un bus à destination
de Kimpese. Papa nous a dit au revoir et il est rentré à la
maison parce qu’il devait animer un séminaire pédagogique
à l’école. Le bus a démarré à neuf heures. La route, de
Kinshasa à Kimpese, est assez bonne puisque asphaltée. Mais
elle est très serpentée.
Quand nous sommes entrés dans la province du Bas-Congo,
la première ville que nous avons traversée est Kasangulu.
Nous sommes arrivés à Kimpese à treize heures, où nous
avons pris un camion à destination de Luozi.
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C’est pour moi la première fois de monter dans un camion et
d’y rester dans de telles conditions.
Nous sommes montés dans le camion à treize heures, mais
nous n’avons pris la route qu’à dix-huit heures parce qu’ils
ont dû y charger des sacs de ciment et ceux de farine. Nous
étions assis, perchés sur ces sacs. C’était vraiment pénible !
La route de Kimpese à Luozi n’est pas asphaltée et elle est
très poussiéreuse. Nous sommes arrivés à Kimbemba à vingtdeux heures. C’est un village au bord du fleuve Congo, à la
rive gauche. Luozi se trouve sur la rive droite.
Nous avons passé la nuit à Kimbemba parce que nous
devrions attendre le bac pour traverser le fleuve. Le trafic du
bac s’arrête à seize heures. Le lendemain, je me suis réveillée
à six heures et je suis allée contempler le fleuve dans lequel
j’ai ramassé trois cailloux. Ma mère et mes sœurs ont rincé
les pieds dans l’eau, mais moi je n’ai pas voulu enlever mes
chaussures. Je me suis contentée de lancer au loin mes
cailloux sur l’eau et admirer le jeu que cela provoquait.
En attendant le bac, nous devions manger. Mais la nourriture
que nous avions apportée de la maison était épuisée. Alors
nous avons acheté des chikwangues et du poisson déjà
préparé. J’ai beaucoup mangé au point d’avoir mal au ventre
par la suite.
Quand le bac est arrivé, il était dix heures. Le temps qu’on le
décharge et ensuite, on le recharge ; nous montons à bord
vers onze heures trente-cinq et nous sommes arrivés à Luozi
à onze heures cinquante-et-une minutes. Donc, nous avons
traversé le fleuve Congo en seize minutes. Arrivés sur place,
nous sommes d’abord allés chez ma tante maternelle, puis
chez ma grand-mère, car c’est là-bas que nous allions loger.
J’ai passé beaucoup de moments agréables à Luozi avec ma
famille. Un jour nous sommes allées aux champs avec ma
tante et ma grande-sœur. Nous avons pris la route très tôt le
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La croisée des Ados
matin. Nous avons marché longtemps puis traversé la rivière
Luozi. Ma tante me tenait la main lors de la traversée pour
éviter que je ne tombe, car c’est la première fois que je traverse
à pied une rivière qui m’arrive jusqu’à la hanche.
De l’autre côté de la rivière, nous avons encore parcouru une
bonne distance, le temps que ma tante cherche son champ
parmi les autres. Elle a traîné puisque tous les champs se
ressemblent et portent les mêmes cultures. Il est sept heures
passées quand elle reconnaît son champ. Nous commençons
à arracher quelques tubercules de manioc parce qu’il y en
avait tout plein. Malheureusement, nous n’avions rien prévu
pour en transporter une grande quantité.
Nous étions venues juste pour payer le renouvellement du
contrat de location terrienne. Nous sommes donc obligées de
n’emporter comme manioc que ce que nos mains pouvaient
contenir. Tous les trois ans, on doit payer le propriétaire des
champs pour renouveler le bail. Si on ne s’acquitte pas, le
lopin de terre est loué à quelqu’un d’autre.
Les propriétaires des terres sont arrivés à douze heures. Ils
commencent par prélever les dimensions des champs qui nous
précèdent avant d’en faire autant du nôtre. C’est après ce
mesurage que nous avons payé.
Au retour du champ, nous avons emprunté une autre route.
Nous sommes passées par le champ des cannes à sucre pour
en couper quelques-unes. Cette fois-ci, nous avons traversé
la rivière du côté qui n’est pas profond. Nous sommes aussi
passées par la source où nous avons goûté un peu d’eau.
Elle est bien bonne et plus limpide que l’eau de la Regideso.
Nous sommes arrivées à la maison à treize heures et nous
avons mangé du pain à la sardine. C’était bon !
Un matin, papa nous a téléphoné pour nous informer que
ma grande sœur Jenny a réussi aux examens d’Etat avec
soixante-neuf pourcents. Nous avons couru jusqu’au marché
de Séraphin jeter de la poudre (talc) à notre grand-mère. Elle
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était tellement heureuse qu’elle s’est mise à danser devant
tout le monde.
En revenant de là, nous sommes passés chez le beau-frère
de ma grand-mère, Naja, qui nous a offert un coq. Ma tante
l’a tué et préparé. Quelqu’un d’autre – je ne me souviens
plus très bien qui il est par rapport à nous – nous a offert des
bananes plantains à cette même occasion.
Ma sœur lauréate était pourtant un peu triste parce qu’elle
avait prévu de sortir avec ses amies le jour où l’on proclamerait
les résultats des examens d’Etat. Maintenant que nous nous
retrouvons au fin fond du Bas-Congo, elle n’a aucune de ses
amies avec qui se réjouir. Cela la rend triste.
Le soir, nous avons démarré le groupe électrogène, et nous
avons allumé la télévision. Une grande foule est venue suivre
les émissions et nous étions obligés de sortir la télévision
dans la cour de la parcelle. Ce n’est pas étonnant vu que làbas, il manque l’énergie électrique (il paraît qu’il existe un
projet d’électrification) et les gens ne sont pas habitués à la
télévision.
Personne ne se rendait compte de l’heure qui passait.
Heureusement que le réservoir du groupe s’est vidé et le
groupe a coupé. Il était vingt-trois heures. C’est alors que les
gens sont rentrés chez eux. Ce qui est bien là-bas, c’est que
même dans la nuit profonde, on peut circuler dans la rue en
toute sécurité. On ne vole pas, on ne s’attaque pas à autrui.
A Luozi, j’ai appris à nourrir les chèvres, celles de ma grandmère. Chaque matin, nous devrions les conduire paître sur
un pré et retournions les reprendre le soir. Il n’y avait pas de
problème majeur, à part la puanteur. Cela nous amusait
beaucoup.
Chaque jour, après avoir conduit les chèvres, je rentrais
vendre dans la boutique de ma tante Angèle. On y exposait
des articles de première nécessité comme la pâte dentifrice,
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La croisée des Ados
le savon, les allumettes, les piles, le sucre, l’huile d’arachides,
le sel, la margarine. La plupart de ces articles proviennent de
Lufu, un marché situé à la frontière de l’Angola et de la R.D.
Congo. D’autres articles proviennent de Kinshasa.
En fin de compte, j’ai appris tellement de choses pendant ce
voyage que je vais les appliquer progressivement. J’ai aussi
gardé beaucoup de souvenirs du Bas-Congo.
Les amis
Quand je suis entrée en maternelle, j’ai rencontré une amie
au nom de Boyi Ruth. C’est ma meilleure amie. J’en ai aussi
d’autres que je considère bien : Mutombo Daniel et Mpani
Tiskins. Ils sont gentils et aimables.
En classe, j’ai d’autres copains sympathiques : Makwala
Merveille, Mutiya Emmanuel, Matiti Ségolène, Mvemba Jo,
Ntumba Gradi, Biduaya Jessica, Ngbungbu Rapaël, Fataki
Emmanuel, Nzasa Salem et Mendes Angelo.
Un ami, c’est une personne à qui on fait confiance. Quelqu’un
à qui on fait part de ses idées, voire ses sentiments intimes,
sans être embarrassé. Il est celui qui peut nous écouter ou
nous aider lorsqu’on a besoin d’aide. Il doit être capable de
nous dire la vérité, même s’il sait que cela peut nous faire
mal. Il n’essaie pas de me changer, mais m’apprécie tel que
je suis, avec mes défauts et mes qualités. Il doit être indulgent
lorsque je commets des erreurs, me respecter et tenir compte
de mon opinion ainsi que de mes goûts lorsque je planifie
des activités avec lui.
Moi, je pense que c’est possible d’être une fille et d’avoir des
garçons pour amis car c’est aussi intéressant de parler avec
un garçon qu’avec une fille. Je compte moi-même des garçons
parmi mes amis avec qui je m’entends bien. Avec un garçon,
tu rigoles plus et n’as pas besoin de tourner autour du pot
pendant des heures.
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Les filles sont plus vicieuses et moins franches que les garçons
qui me semblent moins hypocrites et plus décontractés. Je
préfère donc être au milieu des garçons sans pourtant
ressentir l’impression d’être un garçon manqué.
Au positif des filles, elles sont plus compréhensives et plus
douces que les garçons. Elles ont facilement pitié des gens
en problème. L’amitié entre filles est donc aussi une bonne
chose. On se raconte beaucoup de secrets. Mais attention :
pas de commérage ! Ce dernier fait partie des plus grands
vices des filles. Elles ont l’habitude de tout balancer après
qu’elles aient appris quelque chose sur vous. Beaucoup de
secrets ont été colportés par des « amies » à qui on les avait
confiés. Mais il existe d’autres filles qui ne sont pas comme
cela. Là alors, c’est bien d’avoir des amis de son sexe.
C’est aussi bien d’avoir des amis qui sont différents de nous.
Quand on a seulement des amis de même âge, même goût,
même sexe que soi, c’est comme si l’on portait uniquement
les mêmes vêtements de notre couleur préférée. Même si l’on
aime beaucoup cette couleur, au bout d’un temps, on finira
par s’en lasser.
Une vraie amitié n’a pas d’intérêt. Un ami téléphone pour
parler, échanger, venir vous voir parce qu’il en a envie. Et
non pour combler un vide. Si un ami rabaisse ou dénigre
toujours son ami, ou fait en sorte que son ami se sente mal à
l’aise, sans jamais lui dire un mot gentil quand celui-ci en a
besoin, cet ami n’en est plus un. Un ami doit encourager
l’autre et l’aider à réussir, peu importe ce qu’il entreprend.
Moi-même, je suis une vraie amie de mes amis. Je me soucie
vraiment d’eux et je les aime bien. Je suis prête à donner de
moi-même, de mon temps et de mes ressources pour mon
véritable ami. Et pour finir, il y a une chose dont il faudra
toujours se souvenir : pour avoir un vrai ami, il faut d’abord
en être un soi-même.
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La croisée des Ados
Mardi 17 décembre 2014. Après l’école, si je n’ai rien à faire, je
vais souvent chez mes amis. Quand je vais chez Tiskins, c’est
pour jouer aux dames. Il joue très bien à ce jeu. Il bat même
les grandes personnes. Un jour, je suis allée et nous avons
beaucoup joué. Mais je n’ai pas su le battre une seule fois. J’ai
juste réussi à battre son petit-frère. Chez eux, ils savent tous
très bien jouer aux dames.
D’autres fois, je vais chez Jo, chez Daniel. On suit la télévision.
Mais je ne vais plus trop chez eux. Avant, j’allais chez mon
amie Boyi Ruth ; mais depuis qu’ils ont déménagé, je ne suis
pas encore allée la voir chez eux.
Quand mes amis viennent chez nous, c’est pour faire les
devoirs. S’ils ne comprennent pas une leçon, ils viennent chez
moi pour que je la leur explique et je le fais à cœur joie.
J’aime bien mes amis.
A la maison, je passe mon temps à étudier, lire et dessiner.
Dans notre famille, on sait dessiner. On le tient de notre
papa. Il s’y prend très bien.
MAKEMBO MATONDO MFUMU Ruth
2e Secondaire
2014 - 2015.
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