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¿QUÉ CIENCIAS SOCIALES PARA QUÉ SOCIEDAD?
I Conferencia Internacional de Ciencias Sociales de la FIUC
REGARDS CROISES SUR LES SOCIETES
CONTEMPORAINES : CONSTANTES,
TENSIONS ET EVOLUTIONS
Prof. Marie-Paul Dusingize,
Université Catholique de Kabgayi, Rwanda
REGARDS CROISES SUR LES SOCIETES CONTEMPORAINES CONSTANTE TENSIONS ET
EVOLUTIONS
Prof. Marie-Paul Dusingize16
Université Catholique de Kabgayi, Rwanda
C‘est avec grand plaisir que je me trouve parmi vous et je ne peux que remercier à Monsieur le
Recteur de l‘Université Catholique de Chile et l‘Administration de la FIUC pour leur invitation, ainsi qu‘à
toutes les personnes qui d‘une manière ou une autre ont collaboré pour que ces journées de réflexion et de
partages soient au rendez-vous.
La participation à cette conférence coïncide avec ma première année d‘expérience dans
l‘enseignement dans une Université Catholique, après ma période de formation universitaire en occident.
Lorsque j‘ai reçu l‘invitation de participer dans cette séance j‘ai été contente mais en même temps j‘ai été
prise par une sorte de panique. Je me demandais ce que j‘allais dire à cette assemblée qui en grande partie
n‘a vu l‘Afrique qu‘à travers les mass média.
L‘Afrique est une société multiple et multidimensionnelle, c‘est dans ce sens qu‘on y rencontre
les différentes catégories comme l‘Afrique du nord, la corne d‘Afrique, l‘Afrique Subsaharienne, l‘Afrique
centrale, Zones des grands lacs, L‘Afrique du Sud, ainsi de suite. Ces sociétés sont à leur tour multiples et
multidimensionnelles mais elles ne sont pas étrangères des unes des autres, elles entretiennent des relations
et elles s‘influencent mutuellement.
L‘Afrique actuelle traine entre la résistante force de la tradition et la et l‘attractive force de la
modernité. Ce passage qui en grande partie est imposé par la globalisation, a ses avantages et ses
inconvénients sur le plan personnel, social, économique et politique. Le rythme de changement ou de
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développement devant souvent suivre le modèle occidental, ne respecte pas toujours la nature et les
habitudes des peuples africains.
Ceci a comme conséquence que, souvent par rapport aux autres continents, l‘Afrique est
considère comme un tout surtout par le fait que les modèles et les stratégies du développement mis en acte
dans ces derniers temps n‘ont pas abouti aux résultats positifs - par exemple les indicateurs du niveau de la
vie ont tendance à baisser plutôt qu‘à s‘élever si l‘on considère que dans beaucoup de pays africains les
indicateurs comme le Produit National Brut par habitat, la mortalité infantile, l‘alphabétisation… ont
stagné ou même chuté jusqu‘à leur niveaux d‘il y a quelques années.
Cela se produit même actuellement en dépit des interventions de développement censées de
favoriser l‘accroissement alimentaire, fournir des services de santé accessibles à tous et à assurer aux
nouvelles générations d‘enfant une éducation meilleure. (Selon les estimations de la Banque mondiale,
trois quart des pays qui risquent de ne pas atteindre l‘un des objectifs fixés par les Objectifs de
Développement du Millénaire relatif à la scolarisation pour tous, se trouvent en Afrique)17. Cette
situation de précarité a tendance à s‘accentuer dans le temps si l‘on considère que le nombre d‘Africains
qui vivent en dessous du seuil de la pauvreté augmentera de 219 millions d‘ici 2015.
Ces indicateurs font que le continent africain surtout au sud du Sahara traine dans une crise
perpétuelle de façon qu‘il est difficile de parler de l‘Afrique avec un ton positiviste ou optimiste, vu que
souvent de chaque coin d‘Afrique, de plus que des autres coins du monde les situations d‘émergence
nécessitant les interventions humanitaires se succèdent sans issues. On peut noter par exemple la
préoccupation récente qui est due à la crise des pays du Maghreb après les récentes crises en Tunisie, en
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Egypte et actuellement même en Lybie .
Au de là de ces indicateurs classiques qui démontrent un continent en condition de précarité
matérielle et humaine, une autre face triste du continent africain se caractérise par les crises humanitaires
et les conflits violents. Certains conflits sont souvent oubliés par la communauté internationale et ceci fait
que la guerre dans certains pays africains fait partie de la vie de tous les jours, même si elle occasionne les
morts, les déplacés, les refugiés, les viols contre les femmes et les jeunes filles pour en finir avec la
propagation du VIH.
La conséquence de cette situation est que l‘espérance de vie en Afrique est en baisse constante
alors qu‘elle est croissante dans pratiquement tous les autres continents d‘une part, d‘autre part les progrès
dans le domaine de l‘éducation et de la santé est minimal. Le financement de l‘éducation ne semble pas
intéresser les leaders africains, la grande partie du budget est destiné à la procuration des armes qui servent
à sécuriser les détenteurs du pouvoir et leurs clans.
Au de là de ces observations décourageantes qui désormais constituent l‘image dominant et
généralisé du continent africain au moment ou je préparais cette présentation, mes yeux sont tombés sur
un livre intitulé « L‘humanité et le devoir de l‘humanité. Vers un nouvelle destinée pour l‘Afrique »19.
En parcourent les pages de cet œuvre j‘ai récupéré mon espoir parce au de là de toutes ces
difficultés, l‘Afrique présente dans ce livre, l‘autre face de sa médaille. L‘Afrique n‘est pas seulement un
terrain de la violence et de la précarité humaine et matérielle, mais il est aussi riche en ressources humaines
et naturelles mais surtout son peuple n‘a pas perdu l‘espoir.
Il est possible de trouver un autre image de l‘Afrique. L‘image que l‘humanité entier et donc l‘Afrique
inclus doit bâtir. Comme le dit l‘Auteur de l‘Humanité et le devoir d‘humanité «Chacun de nos pays et
l‘Afrique dans son ensemble sont à faire ».
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Cfr. MBUMBA S.T., L‘humanité et le devoir de l‘humanité. Vers une nouvelle destinée pour l‘Afrique,
L‘Harmattan, Paris, 2010.
18
Cfr. NIGRIZIA, n.3, Mars 2011.
19
Cfr. MBUMBA S.T., op.cit
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L‘auteur fait noter que l‘humanité entière ne peut plus se permettre de construire les rapports de
la mondialiasation d‘exclusion. Le plan d‘action relatif au nouveau partenariat et nouvelles aides au
développement pour l‘Afrique adopté par les G 8 en est l‘exemple.
Cependant il faudrait que les nouvelles initiatives s‘approchent à la restauration des peuples africains dans
leurs capacités de choix. Il ne suffit plus de porter les aides mais il faudrait que l‘aides visent à répondre à la
souffrance et à la pauvreté des peuples mais surtout à restaurer les conditions d‘exercice de leur liberté, de
respect de droit humain et de l‘autonomie.
Il faudrait adopter une autre vision pour développer l‘Afrique. Vouloir le bien de l‘autre c‘est
essayer d‘aller à l‘encontre de sa sensibilité de ses priorités et de ses préférences. Il ne faudrait plus que les
aides au développement ou aux actions humanitaires puissent devenir une source nouvelle de souffrance
qui relie l‘Afrique dans un cercle vicieux de l‘endettement.
Le temps n‘est plus à ce mouvement éternel et infernal de l‘endettement mais à un agir qui frise
le devoir mais le devoir de l‘humanité.
En partant de ces réflexions du Professeur Sylvain Tshikoji Mbumba auteur de «l‘Humanité et le
devoir de l‘humanité » qui donnent lieu d‘espoir pour le continent africain, je reviens pour terminer mon
intervention aux rôle de sciences sociales dans un nouvel humanisme.
Je crois aussi qu‘il est grand temps pour les sciences sociales d‘accomplir activement leur devoir
d‘humanité. Pour la première fois quand j‘ai vu l‘objet de notre conférence, je me suis rappelé de ma
première année en sciences sociales dans le cours de sociologie générale quand on nous disait que le rôle du
sociologue est surtout celui d‘étudier les phénomènes sociaux tels qu‘ils se présentent et de s‘efforcer à la
conclusion de chaque recherche de formuler les suggestions vue que dans la plus part des cas les chercheurs
en sciences sociales ne disposent pas le pouvoir d‘action.
Je crois que les recherches et leurs résultats en sciences sociales sont toujours nécessaires, mais ce
qui est très important c‘est leur utilité au service de l‘homme et de la société. La formation d‘un groupe
sectoriel en sciences sociales pourrait en être une réponse dans la mesure où ce groupe pourrait se
constituer comme une voix qui crie dans l‘humanité pour que ces recherches et les suggestions qui les
accompagnent ne soient pas seulement gardés dans les bibliothèques de tous es coins du monde mais qu‘ils
soient une phare pour un nouvel Afrique et pour un nouveau monde.
Il nous appartient de faire un pas en avant pour que nos recherches et nos travaux ne se limitent
pas à une phase de diagnostic mais qu‘ils puissent aider à trouver une remède ou une solution.
C‘est un travail dur, ça reste toujours un devoir pour les Univesités en générale et d‘une manière
particulière pour les universités catholiques qui ont la mission de porter la science au service de tout
homme et de tout l‘homme.
C‘est un défis pour les Univesités catholiques dans leur ensemble, mais d‘une manière particulière
pour l‘Afrique, où les Univesités catholiques doivent faire face aux contraintes socio-culturels,
économiques, politiques et religieux. Mais cela ne devrait pas être un point de faiblesse mais plutôt de
force pour nous, vue que les sciences sociales ont la particularité de naitre souvent dans les situations de
grande émergence. Encore une fois je vous remercie.
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