Amour - Mairie de Rosny-sous-Bois

Transcription

Amour - Mairie de Rosny-sous-Bois
Amour ?... Amour !
Des textes écrits dans le cadre des ateliers
rosnéens de bien être d’écriture
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Table des matières
• Éditorial – Jeanine Cases Bardina Pommier
• Le « A » de l’AMOUR – Danielle Mavounia
• Pourquoi l’amour ? – Nassima Rahou
• L’amour vu par une toute jeune fille – Mélissa
• Toi … – Maryse Licette
• Telle une fleur – Brigitte Bergère
• Oh ma mère. Ô ma terre – Danielle Mavounia
• Le « M » de l’Amour – Sylviane Niederlaender
• Vipère…En plusieurs points – Sylviane Niederlaender
• Une perle précieuse – Aïssatou Macalou
• La Voix – Evelyne Proffit
• Précaution – Jean-Pierre Lemesle
• Le « O » de l’Amour – Katherine Pancol
• Partager toute une vie - Maryse Licette
• Planche anatomique – Bouchera Lemzili
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• Si je me souviens bien - Sylviane Niederlaender
• Bettina - Gilbert Lebrun • Le « U » de l’Amour – Albérina Colucci
• Une Lettre d’amour – Joël Desbruères
• Lettre d’Eve à Emmanuelle – Danielle Mavounia
• Le «R » de l’Amour – Martine
• Recette de l’amour – Cindy Benkadour
• Licencieusement vôtre ! – Albérina Colucci
• Déclaration – Catherine Gérard
• Amour de sang de coeur – Daoulé
• L’Amour vu par Ema
• Définition de l’Amour – Thibault
• Amourstiche
• Texte – Fabien Marsaud dit Grand Corps malade
• Jean-Pierre Lemesle, animateur des ateliers rosnéens
de bien être d’écriture
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Nous l’avons rêvée.
Nous l’avons voulue : construite, solide, ambitieuse, avec la
conviction intime que la langue française appartient à tous.
Son coeur s’est mis à battre en septembre 2015.
L’Atelier des Mots est né. Une association pour vous.
Pour prendre des mots, les comprendre, les assembler, les
déplacer, pour en faire des phrases qui font des textes.
Une association, un outil d’expression et de partage pour
mieux se connaître, se découvrir et s’enrichir des autres.
Des ateliers de bien être d’écriture où il se passe toujours
quelque chose. On se rencontre autour de cette langue que
l’on aime. Une langue commune pour vivre, se parler, se
comprendre et s’entendre.
Merci à la Municipalité de Rosny-sous-Bois pour le soutien
apporté dès la naissance, merci à l’Atelier Santé Ville.
Merci de nous accompagner dans la construction de notre
avenir, que nous voulons ambitieux et commun.
C’est avec un immense honneur que je vous offre ce premier
recueil de textes. Je suis persuadée que vous prendrez plaisir
à sa lecture.
Jeanine Cases Bardina-Pommier
Présidente de l’Association « l’Atelier des mots »
A
Amour
Sentiment puissant, qui révèle chez l’Homme toute sa
puissance mais aussi toute sa bestialité ; réaction chimique
et physique que tous tentent de décrypter depuis la nuit des
temps ; Voir aussi « tomber amoureux » : chute libre dans
l’irrationnel et l’humain.
Danielle Mavounia
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Pourquoi l’amour ?
L’amour
vu par une toute jeune fille
Pourquoi… L’amour ? Pour mes enfants !
Pour qui ? Pour l’amour de mes enfants !
Je les ai portés en moi pendant neuf mois, donné le sein
pendant plus d’un an.
Alors quand je pense amour Mes enfants sont ma richesse,
ma fierté, mon devenir.
Ils m’énervent c’est vrai.
Ils me fatiguent c’est vrai.
Mais leurs sourires effacent toutes les traces.
Un amour qui…
Un amour qui ne s’éteindra jamais malgré les hauts et les
bas de notre chemin de la vie.
Nassima Rahou
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L’amour est sûrement le plus beau sentiment que l’on puisse
ressentir, mais aussi le plus douloureux. Quand l’amour
nous prend, autour de nous, tout est beau, on est heureux,
amoureux. Chaque jour, les sentiments qu’on éprouve pour
cette personne augmentent. Chaque jour, un peu plus
encore, et encore. On arrive à un stade où on ne peut plus
aimer plus, où on donne tout notre amour à cette personne.
Ça peut durer longtemps ou au contraire, s’arrêter si vite
qu’on n’a pas pu profiter du peu de temps qu’il restait. Et
quand tout est terminé, autour de nous, tout s’effondre. On
ne comprend pas pourquoi ce bonheur qui s’était installé
au fond de soi, a si soudainement disparu, il s’est envolé,
volatilisé.
On cherche du réconfort, on n’en trouve pas toujours et puis
on se dit : « Pourquoi moi ? Qu’ai-je fait de mal pour qu’on
me laisse tomber ainsi ? Ai-je dit ou fait quelque chose qu’il
ne fallait pas ? »
Je souffre, je pleure mais je retrouve le sourire après un certain
temps car on m’a aidée ou je me suis relevée toute seule,
parce que s’apitoyer sur son sort ne sert à rien, il faut toujours
se relever.
Mélissa (12 ans)
Toi…
Lorsque je t’ai rencontré
Tes cheveux blonds comme
les blés
Ondulaient sous la brise
légère
Qui effleurait ton visage
transparent
Et étendait délicatement
Sur tes yeux bleu
aquatique
Un voile de velours, léger
Et vaporeux à souhait
Sur ton visage envoûtant
Un tendre sourire se
dessinait
Qui prenait un air
angélique
D’une fragile délicatesse
Que venaient encore
souligner
Tes mains toutes en finesse
Dissipant d’une légère
caresse
Tous les signes évanescents
Des songes de la nuit…
Alors m’envahit la félicité
Qui imprima profondément
Ses empreintes pour
l’éternité
Aujourd’hui, après bien des
années,
Le temps, ce peintre
infatigable,
A, sur sa palette, choisi
Une couleur blanche
immaculée,
D’une très grande pureté,
Pour une coiffe scintillante
Soulignant ta sérénité
Par laquelle les instants
Embrumés sont effacés
Et laissent dans la vie
Large place à la sagesse
Et à une certaine ivresse…
Maryse Licette
Telle
une fleur…
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Délicate et parfumée,
Épanouie et raffinée,
Fleur d’été d’une rare beauté,
Discrète et très recherchée.
Qui veut la cueillir et la garder
Devra la mériter.
Être prêt à se sacrifier,
Lui vouer entière fidélité.
S’en approcher avec
délicatesse,
Nul besoin de prouesses,
Encore moins de belles
promesses,
Et surtout pas de paresse.
Avec un réel engagement,
En prendre soin à tout
moment,
La bercer, la cajoler
tendrement,
En bref, l’aimer éperdument.
Brigitte Bergère
Ô ma mère, Ô ma terre
En ce jour, le soleil se lève et notre Congo resplendit. Et moi, je
pousse mon premier cri sur cette Terre. Le Congo me donne la
vie ; telle une mère aimante, elle me façonne, m’offre une peau
marron, des yeux foncés et des cheveux crépus. Elle me nourrit
de ses racines, me fait grandir dans sa chaleur. Elle m’élève
dans sa candeur.
Allons enfants de la patrie, le jour de gloire est arrivé. Le jour
où cette terre qui m’a donné la vie me voit partir, rejoindre les
bras d’une autre mère, patrie, adoptive. Le Congo me confie à
la France pour qu’elle m’élève, m’éduque et forge mon esprit.
L’une a construit mon corps, l’autre mon esprit. Enfant
adoptée, je ne peux choisir entre ma mère biologique et ma
terre adoptive.
Chacune, à sa manière, partout m’accompagner. Riche de deux
cultures, je surpasse ceux qui n’en ont qu’une. Elles m’ont ouverte
au monde, ont développé ma manière de penser et de faire.
Je suis française et congolaise, africaine et européenne,
subsaharienne et occidentale. Je suis riche de leurs deux
traditions et sans dualité, elles ont su m’élever bien au delà
de ce que j’aurai pu imaginer. Sans rivalité aucune, mes deux
mères font de moi un être à la pensée et l’éducation homogène.
Impulsion de la fusion de deux mondes, deux cultures, deux
sociétés, je suis une enfante du monde.
Danielle Mavounia
M
Amour
L’amour est une maladie transmissible.
Sylviane Niederlaender
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Vipère en… Plusieurs points.
L’Amour d’une mère est une promesse
que la vie ne peut pas tenir (Romain Gary)
En ce qui me concerne, ma mère ne m’a rien promis.
Si on avait la possibilité d’acheter une Maman, je me rendrais
dans un magasin spécialisé. Je commencerais par regarder la
vitrine d’exposition. J’en sélectionnerais une à chevelure brune,
jolie et douce.
Je pénétrerais dans le magasin, j’évoquerais mon désir d’achat
avec la vendeuse spécialisée et surtout je lui exposerais mes
exigences non négociables selon la liste préparée en amont.
Cette Maman devra accepter ma naissance, ne pas m’évoquer
comme un accident dont je serais le constat amiable ? Me
faire des câlins, m’affubler de surnoms (sans doute ridicules)
mais tellement mignons, ne pas me destiner ou me faire offrir
des cadeaux qui ne me conviennent pas.
Me donner au moins une soeur ou un frère, ne pas rejeter des
membres de sa famille pour sauver le « qu’en dira-t-on ».
Me trouver la plus belle, la plus gentille, faire semblant (si
nécessaire) d’être en accord avec moi, me soutenir dans mes
projets d’écriture et surtout pas utiliser comme insulte « tu es
bien, comme ton père ! ».
S’interdire de me menacer et m’insulter durant 6 mois au
téléphone me contraignant ainsi à changer de numéro d’appel.
Apprécier mon mari, aimer ses petits-enfants et naturellement
ses arrière-petits-enfants et surtout ne pas préférer ses nièces
et neveux.
Ne pas perfuser, à l’image d’un goutte-à-goutte, sa méchanceté
au risque de voir apparaître une grande mare de fiel, dans
laquelle on risque la noyade, si on ne peut atteindre la bouée
« sauveuse » tendue par l’Amour des proches. Hélas, mon Papa
s’est laissé glisser jusqu’à en périr.
Faire un effort pour apprécier mes amies.
Considérer ses propres « amis » comme tels et non pas
comptabiliser uniquement leurs services rendus.
Bref, je souhaite acquérir une Maman tout court, je sais ce que
c’est, j’en suis une et...
La vendeuse ne se sentant pas le courage d’écouter la suite de
ma liste, me couperait la parole et m’avouerait « ne pas être en
mesure d’assurer le service après-vente ».
Convaincue par la vendeuse, je quitterais la boutique sans avoir
donné suite à mon idée d’achat.
Je reprendrais mon chemin et continuerais ma route orpheline d’un
amour maternel tout en pensant que mon Papa avait, heureusement,
su me donner cet Amour indélébile si bien décrit dans la phrase de
Romain Guilleaumes auteur de : « Les seuls tatouages réellement
indélébiles sont ceux que l’Amour grave dans nos coeurs ».
Comme je n’ai aucune pépite consolante « Mère-Fille » à ressortir
du fond de moi lors de mes moments un peu gris, mine de rien,
comme je l’ai si souvent fait, je vais poursuivre mes repérages
des mères aimantes que j’aimerais tant avoir eu comme Maman.
Mon livre de chevet, décrivant avec un immense talent cette
souffrance, est et restera « Vipère au poing » Merci pour vos
écrits Monsieur Hervé Bazin, c’est rassurant de savoir ne pas être
la seule a éprouver ce manque.
Sylviane Niederlaender
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Une perle précieuse
La voix
À 38 ans j’étais déjà ta 9ème grossesse.
Malgré la fatigue les peines et les critiques tu étais plus que
fière de donner la vie à nouveau.
Comme une guerrière de toutes tes forces tu t’es battue
pour élever tes 10 enfants.
La vie ne t’a pas toujours fait cadeau mais rien à faire tu t’en
remets à Dieu.
Forte et grande du haut de ton 1m50, tu es la plus grande
dame que je connaisse.
Ton objectif était qu’on ne manque de rien mais surtout
qu’on ait le ventre plein.
Avec tes doigts de fée, tu prenais plaisir à nous concocter
les douceurs de notre pays.
Et avec beaucoup d’ironie tes amies disaient que la cuisine
était ton bureau.
Telle une chef d’entreprise tu tenais ton foyer à la perfection,
malgré un mari absent
Tu as consacré toute ta vie, ta santé, ta jeunesse, ton temps
et ta richesse pour tes enfants.
Tu es et a été a la fois mon père ma mère mon amie, bref ma
raison de vivre.
Tu es drôle et surtout gentille, il m’arrive parfois de dire que
je n’ai jamais connu une personne aussi gentille
Tu incarnes le symbole de la réussite de la patience et de l’espoir.
Le dicton dit que personne n’est parfait FAUX tu es une
mère parfaite.
J’aime Mozart. C’est grâce à cette passion de la musique que
nous nous sommes rencontrés.
Tu te souviens ? Tu chantais le Requiem et je suis venue te
féliciter à la fin du concert.
Te dire combien ta voix m’avait transportée.
Sa tessiture exceptionnellement étendue te permet d’aller
d’une octave à l’autre sans effort ni complication.
Partie des profondeurs, elle s’élève et joue sa partition.
Elle est ton instrument de musique que tu accordes et
travailles jusqu’à la perfection
De soupirs en altérations, son timbre que tu maîtrises avec
justesse lui donne ce ton mélodieux qui m’enchante et me
donne des frissons.
Elle fait de toi un virtuose.
Pianissimo, Modérato, Forte, tu as un sens inné pour jouer
avec le rythme et les notes et me transporter avec brio dans
un univers céleste où le temps n’a plus de prise.
Plus qu’une vibration sonore, ta voix est le reflet de ton âme.
Fragile et insaisissable, elle est unique et semblable à une
empreinte digitale.
Elle est si belle, si divine qu’elle me possède. Lorsque je
t’écoute mon coeur bat plus fort que celui des Corybantes.
Fragile et puissante, elle me charme, elle m’envoûte et me met
en joie.
Je l’aime avec passion et je suis prête à toutes les folies pour
l’entendre et vivre à nouveau ces moments d’émotion.
Aïssatou Macalou
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Evelyne Proffit
Précaution
C’était un petit radis tout rose
qui aimait éperdument
une jolie laitue
Sur un lit de pissenlit
avant de passer à l’acte
La jeune laitue avertie
lui demanda :
Es-tu couvert ?
…Du coup il mit son imper
avec capuche
…
Et sans aucun risque
sous les étoiles
ils s’aimèrent à la folie
sur ce joli lit de pissenlit
O
Amour
Sentiment si étrange, si fuyant, si foudroyant… Une sacrée affaire !
Katherine Pancol
Jean-Pierre Lemesle
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Partager toute une vie...
Viens, oh ! oui, viens
Toi, avec tes cheveux
Dans le vent ondulant
Comme les blés dans les champs
Viens, viens vite
Partager mes envies
Et toutes mes folies
Toi, dont les très doux yeux
Couleur méditerranée
Savent si bien me charmer
Viens, viens vite
Toi, aux lèvres ourlées
Mêler avec ferveur
À ma salive ta saveur
Partager mes frissons
Vibrant comme des violons
Viens, viens vite
Promener tes longues mains
Au creux de mes reins
Toi, au corps de félin
Partager ta chaleur
Avec toute mon ardeur
Viens, oh ! oui, viens
Toi, te blottir contre moi
Et connaître la joie
Partager toute une vie...
Maryse Licette
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Bouchera Lemzili
Si je me souviens bien
Si je me souviens bien, j’étais hospitalisée pour des examens
médicaux pratiqués sous anesthésie générale légère.
Et je me réveille allongée dans un lit, mon bras gauche relié à un
goutte à goutte et la partie gauche de ma poitrine recouverte de
pastilles reliées, elles aussi, à un appareil dont j’ignore le nom et
la fonction, qui émet des Bip ! Bip !.
J’appuie sur le bouton « Appel Personnel », une infirmière
vient me rassurer en m’expliquant que « mon coeur ayant
ralenti son rythme durant l’anesthésie, l’équipe a dû intervenir,
mais rien de grave, ils ont l’habitude, d’ailleurs, je serai sur
pieds demain et pourrai regagner mon domicile »
Un nouvel appel retentit, alors l’infirmière quitte très vite ma
chambre prête à prodiguer des soins à un autre malade.
Je réfléchis « mon coeur a ralenti son rythme, ça signifie quoi, en fait
? Il en avait marre de battre ? Il se sentait épuisé par mes abondantes
activités ? Il avait besoin d’un peu de repos ? Il ne voulait pas me
lâcher, tout de même ? Evidemment, que non ! Sinon je ne serais
pas en mesure d’y penser !
Mon portable sonne, je n’ai même pas le courage de décrocher, je
suis trop fatiguée. Allongée sur un lit, mais épuisée, quel tableau
bizarre !
Mes enfants accompagnés de mon mari pénètrent dans ma
chambre, après les bisous d’usage ils me disent : « Tu nous as
fait très peur ! »
Peur ? Serais-je devenue une autre personne ? Non ! Je me
sens identique à celle que j’ai toujours connue et qui partage
ma vie depuis ma naissance !
Ma famille respectant mon épuisement post-opératoire me
quitte rapidement afin de me laisser me reposer.
Je voudrais pouvoir dormir, mais je n’y arrive pas. Ce mot « peur
» refuse de quitter mon esprit.
Tout à coup, comme une évidence, me vient la pensée suivante
« les battements de mon coeur s’étant ralentis, mes intimes
craignent sans doute une diminution de mon Amour pour eux,
quelle horreur ! »
Jolie histoire que celle où il fallait, dans le corps humain, trouver
un endroit pour stocker les sentiments. On ne félicitera jamais
assez celle ou celui qui a déclaré : «Ce sera le coeur ! »
Je trouve le courage d’attraper mon portable sur la table de
nuit, je clique sur le numéro de la maison, ça décroche, je donne
l’ordre « Appuyer sur le haut-parleur ! » et de ma voix chevrotante
mais néanmoins audible, je déclare « Vous êtes mes Amours, je
vous aime et vous aimerai toujours ».
Un choeur de voix me répond « Nous aussi, on t’aime et nous
n’avons jamais douté de ton amour. Mais maintenant, il faut te
reposer. Bisous » La luminosité de mon écran téléphonique en
s’éteignant me prouve la fin de cette conversation.
Je sens que je vais m’endormir paisiblement, sûre et certaine que
le ralentissement des battements de mon coeur n’ont pas eu de
conséquences négatives sur l’Amour que je ressens pour celles et
ceux que j’aime.
Demain sera un autre jour déjà prêt à emmagasiner de nouvelles
preuves d’Amour.
Sylviane Niederlaender
20 21
Bettina
Petite queue de cheval en arrière
Tu me souris d’une bien belle manière
Ta casquette si jolie sur ta tête
Tu donnes comme un air de fête
Le vert de tes yeux brille de mille feux
Depuis que je t’ai vue… Je suis amoureux
De tes baisers, de tes lèvres sucrées
Je garde l’odeur et le goût parfumé
Loin de toi, je suis nerveux
Près de toi, je suis simplement heureux
Pour que nos vies, ne fassent qu’une vie
Pour que note amour, soit un plaisir qui grandit chaque jour
Ton joli visage, légèrement maquillé, n’est que beauté
J’aimerais être dans ton coeur, dans tes pensées
Bettina, ma Bettina
Pourquoi me troubles-tu a ce point là ?
Je veux garder le souvenir
De ton beau sourire
De ton allure légère
Et de ta chevelure claire
Gilbert Lebrun
U
Amour
Aimer c’est sublimer le sublime.
Albérina Colucci
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Une lettre d’amour
Lettre d’Eve à Emmanuelle
Une lettre d’amour ?? Ça ne suffira pas…
Il en faudra vingt-six pour écrire noir sur blanc sur le blanc de
ses yeux.
J’aime de A à Z mais par où commencer ? Par quel bout
commencer ? Le bout de ses orteils, le goût de ses oreilles ?
A bouche que veux-tu je mets toute ma langue pour que mes
mots s’y lovent… La pointe de son sein glisse sur le papier
perlé de sueur, encre bien sympathique.
À trop regarder son nombril le poète s’use…
Il tourne en rond. Ce qu’il voit de l’autre côté, ses mains le
garderont pour lui.
Un soir de décembre, proche de la mer
Emmanuelle, ma chère amie,
Il y a tant de choses que je tente de te dire depuis plus d’une
trentaine d’années, tant de choses que j’aimerais t’écrire
aujourd’hui, mais parce que les mots trahissent la pensée, je
ne sais s’il est judicieux que je me lance dans cette aventure,
connaissant les conséquences qui risquent d’en découler. Si
je me suis abstenue depuis toutes ces années, ne serait-il pas
mieux que je continue ainsi ?
Je crains de mettre sur le papier ce que mon esprit aimerait que
tu saches, car, bien que mon corps t’ait démontré une partie de
mes sentiments pour toi ; une fois hors de mon esprit, ces mots
ne m’appartiendront plus vraiment. Fragiles sur une feuille, ils
seront à la merci de toute main qui tentera de leur nuire, ainsi,
je ne pourrai plus les protéger des haines et du rejet du monde
Joël Desbrueres
extérieur, des moeurs de certains bien-pensants et de leurs
valeurs. J’aurai tant aimé que tu ne te ranges point de leur côté
et que tu ne respectes leurs valeurs, notre amour méritait mieux
que tu ne l’effaces d’un seul revers de la main ; et j’attends plus
de ta part que la lâcheté dont tu as pu faire preuve.
Alors c’est dans mon esprit, seule, que je continuerai de nourrir
cette enfant illégitime que nous avons procréée dans un amour
que beaucoup qualifierait de malsain ou contre-nature.
C’est dans mon esprit et j’espère aussi dans le tien, qu’elle
grandira, loin de la colère de ton époux mais près du souvenir
de l’affection que nous avons l’une pour l’autre.
Malheureusement, c’est dans ton esprit qu’elle trouvera la mort,
étouffée, étranglée par tes craintes, par l’importance que tu
donnes au « qu’en-dira-t-on », meurtrie par ton désir oppressant
de ne pas déroger à la règle, blessée par tes faux semblants
u
24 25
d’épouse parfaite dans une société dont tu as embrassé les
frustrations et les interdits.
Sa seule chance de survie aurait été que tu l’acceptes pour ce
qu’elle est, le fruit de bien plus qu’une amitié sincère entre deux
amies d’enfance.
Dans ce monde où les lois et les interdits régissent la vie des
hommes, je tente malgré tout de ne pas oublier le goût de ta
peau.
Ma chère et tendre, je t’écrirai bientôt si tu me le permets de
nouveau, cette fois-ci pour te dire ce qu’il est advenu d’elle.
Mais en attendant, j’espère que tu te portes comme le charme
que tu as jeté sur l’enfant de huit ans que j’étais le jour où nous
nous sommes rencontrées. Tu transmettras mes salutations à ton
époux, bien que je sache d’ores et déjà qu’il s’empressera de les
mettre aux ordures.
Prends soin de toi ma tendre amie et de tes enfants que
j’affectionne tant, de tous tes enfants, et surtout de ceux dont tu
refuses de reconnaître la maternité.
À toi. Eve.
R
Amour
Sentiment ni extraordinaire, ni héroïque, mais simple,
presqu’ordinaire, riche d’affection, d’attachement, de tendresse...
Et tout le reste évidemment
Martine
Danielle Mavounia
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Recette de l’amour
Licencieusement vôtre
Façon soufflé
Prenez deux âmes
Versez un peu d’humour, de plaisir et d’étincelles.
Mélangez le tout délicatement.
Laissez reposer quelques temps avant de mettre la pâte dans le four.
Cela vous donnera un gâteau d’amour.
Éros quand tu nous tiens!
Contre ton corps contre ton sein
Tu fais naître un profond mystère
Impossible de s’y soustraire...
Enveloppant nos corps célestes
De passion de désir et le reste...
Érotisme doucement distillé
Surfant sur lit de volupté
Sous le regard satisfait de ce Dieu
Dans un enchevêtrement licencieux
Offrant un contorsionniste tableau
Que certes... Nous envierait Picasso... !
Cindy Benkadour
Alberina Colucci
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Déclaration
Amour de sang de coeur
Tu embellis ma vie
Tu ensoleilles ma rue
Quand la boulangère nous interpelle
Salut les amoureux
Toi, moi tout chavire
Quoi de plus merveilleux
J’adore nos petits déjeuners
Le bisou du matin
Quand le temps est chagrin
Nos conversations qui nous entrainent
Au bout de la nuit au creux de l’hiver
Pour toutes ces choses, pour tout cela
aussi
Je t’aime et t’aimerai
Plus qu’une amie tu es ma soeur de sang.
Nous nous sommes rencontrées en 2012
Cela fait maintenant 3 ans que nous sommes amies
Tu es mon quotidien,
Aujourd’hui nous sommes inséparables comme le ying et le yang
Malgré les hauts et bas tu resteras gravée
à tout jamais dans mon coeur
Je t’aime
Daoulé à Nayé, 12 ans
Catherine Gérard
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Amour
L’amour vu par Ema, 6 ans
Aimer c’est donner.
Des bisous. Des caresses. Des friandises,
Aux personnes qui sont précieuses pour nous.
Être aimé : être frères, quand on aime quelqu’un et qu’on
veut lui donner du bonheur, quand le coeur bat fort.
Thibault 10 ans
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A
M
O
U
R
Au temps jadis, il fallait, pour faire la cour,
Sortir sa plus belle plume et tenter quelques mots d’amour.
Transmettre la lettre, si possible, loin des regards.
Ajouter du parfum sur le papier pour les ringards.
Aujourd’hui ça va plus vite. C’est la drague en digital.
Le smartphone pour pecho est devenu quasi vital.
Textos et Face book sont les alliés de Cupidon.
Sans eux t’es célibataire, t’es rien, t’es un bidon !
cheval, en voiture, dans un lit ou parterre…
Fabien Marsaud dit Grand Corps malade
ais toujours bien couverts !
u alors très fidèles !!
n excellent relaxant et très naturel !!!
enouveler l’acte à volonté ne peut nuire à la santé !!!!
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« Aimer… C’est trouver sa richesse hors de soi »
Alain (1868-1951)
Autour de ce thème éternel… Mais toujours aussi explosif !
Réunir sur plusieurs mois des femmes des hommes, jeunes, adultes,
seniors…
Tous venus de quartiers différents de
Rosny-sous-Bois pour s’exprimer librement sur l’amour.
Ils font de l’animateur poète que je suis, un homme comblé.
Jean-Pierre Lemesle janvier 2016