la maladie de parkinson - Canadian Stem Cell Foundation

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la maladie de parkinson - Canadian Stem Cell Foundation
LA MALADIE DE PARKINSON
EXISTE-T-IL DES TRAITEMENTS À BASE DE CELLULES SOUCHES
POUR LA MALADIE DE PARKINSON?
Bien qu’aucun traitement à base de cellules souches pour la maladie de Parkinson n’ait encore été autorisé par
Santé Canada ou la FDA, la Fondation canadienne de cellules souches et beaucoup d’autres personnes
s’emploient à trouver dans les meilleurs délais des traitements aussi sûrs que possible issus de la recherche sur les
cellules souches.
Quelles applications les scientifiques espèrent-ils tirer des cellules souches?
La maladie de Parkinson se révèle un bon candidat pour les traitements à base de cellules souches parce que la
majorité des déficiences motrices sont liées clairement à la perte d’un type de cellule précis – les neurones
dopaminergiques. Les chercheurs examinent deux principales façons d’utiliser les cellules souches contre la
maladie de Parkinson : à titre d’usines qui créent des neurones dopaminergiques ou à titre de source de facteurs
de croissance pour protéger les neurones.
Des essais cliniques sont-ils en cours?
Des essais cliniques préliminaires avec des nombres restreints de patients portent principalement sur la sécurité
des traitements à base de cellules souches et sur l’aspect de la protection des patients. Les chercheurs étudient
aussi les résultats des essais cliniques touchant la maladie cardiovasculaire, les lésions à la moelle épinière, le
cancer ou d’autres maladies dégénératives, qui pourraient aussi offrir un espoir aux personnes atteintes de la
maladie de Parkinson.
Quand devrait-on disposer d’un traitement à base de cellules souches?
Il faudra un effort concerté d’un réseau international et pluridisciplinaire composé de scientifiques, de cliniciens et
de laboratoires pour établir des protocoles sûrs et efficaces pour la greffe de cellules souches dans le cerveau. Ces
types de collaborations se déroulent présentement, et les chercheurs ont bon espoir qu’elles serviront comme
fondement des analyses de futurs traitements à base de cellules souches.
La recherche est une activité dynamique qui engendre de nouvelles connaissances. Les travaux scientifiques
permettent d’effectuer des observations et de réaliser des expériences pour trouver les causes des phénomènes
observés. Étant donné la grande diversité caractérisant les êtres humains et les maladies dont ils souffrent, les
essais cliniques constituent le seul moyen de mettre à l’essai les nouvelles idées pour savoir si tel ou tel diagnostic
ou traitement seront efficaces contre une maladie touchant les êtres humains. Entre les premiers résultats obtenus
en laboratoire et le traitement qui pourra être administré à un patient, de longs travaux doivent être réalisés. Ils
nécessitent non seulement une vision porteuse, mais aussi des années de travail d’équipe et de persévérance de la
part des scientifiques, des médecins et des patients.
Le présent document résume les idées actuelles sur l’utilisation éventuelle des cellules souches dans de nouveaux
traitements. Ce n’est pas un document exhaustif, et le lecteur est invité à se renseigner davantage en consultant
d’autres sources d’information sur le Web ou en s’adressant à son médecin.
La Fondation canadienne des cellules souches et son partenaire le Réseau de cellules souches voudraient
remercier le Comité consultatif de rédaction sur les cellules souches et les maladies pour son apport.
Lecture critique par le Comité consultatif de rédaction sur les cellules souches et les maladies : Ivar Mendez
Rédaction : Maya Chaddah
Révision : Lisa Willemse, du Réseau de cellules souches, et Joe Sornberger, de la Fondation canadienne des
cellules souches
À PROPOS DE LA MALADIE DE
PARKINSON
EXISTE-T-IL DES TRAITEMENTS À BASE DE CELLULES SOUCHES
POUR LA MALADIE DE PARKINSON?
Pour autant que nous sachions, aucun traitement à base de cellules souches n’a encore été autorisé par Santé
Canada ou la Food and Drug Administration, aux États-Unis. Les patients qui cherchent une solution à leur maladie
risquent de tomber sur le site Web ou la documentation d’une entreprise qui prétend le contraire et qui offre des
traitements à base de cellules souches pour guérir la maladie de Parkinson. Toutefois, ce qu’avancent ces
entreprises n’est pas étayé par de solides données scientifiques, et nous encourageons les patients qui envisagent
de tels traitements à s’informer davantage en cliquant sur les liens ci-dessous, avant de prendre des décisions
cruciales concernant leur plan de traitement.
Information sur les traitements et les essais cliniques avec des cellules souches contre la maladie de
Parkinson (http://goo.gl/FY4gG)
Sommes-nous près de trouver une cure? Que savons-nous de la maladie de
Parkinson?
• La maladie de Parkinson est une maladie chronique du système nerveux central, où les neurones
dopaminergiques du cerveau sont perdus.
• La dopamine est un neurotransmetteur essentiel qui relaie des messages aux neurones du cerveau qui
contrôlent et coordonnent nos mouvements.
• La cause exacte de la maladie de Parkinson est un mystère, mais la carence de dopamine est l’un des grands
responsables et, dans certains cas, la génétique et l’environnement jouent aussi un rôle.
• La grande majorité des cas de Parkinson se développent de façon sporadique, tandis que seulement 10 à 15 %
des cas sont héréditaires et liés à plusieurs gènes qui sont hérités parmi les membres de la famille.
• Les symptômes de la maladie de Parkinson comprennent des tremblements des mains, des pieds ou du
visage, une certaine rigidité, une lenteur des mouvements, une difficulté à initier des mouvements et une
croissance de problèmes d’équilibre, de la démarche et de la posture. Il existe aussi des symptômes n’étant
pas liés à la perte de neurones dopaminergiques.
• Les traitements contre la maladie de Parkinson sont axés sur les médicaments qui remplacent la dopamine,
stimulent les récepteurs de dopamines, bloquent la dégradation de la dopamine ou tentent d’empêcher le
dépérissement de neurones. La stimulation cérébrale profonde peut aussi contrôler les symptômes.
• Il n’existe aucun traitement pour ralentir la progression de la maladie de Parkinson.
Quelle peut être l’utilité des cellules souches?
La maladie de Parkinson se révèle un bon candidat pour les traitements à base de cellules souches parce que la
majorité des déficiences motrices sont liées clairement à la perte d’un type de cellule précis – les neurones
dopaminergiques. Les cellules souches ont une capacité inégalée de régénérer des centaines de types de cellules
et de produire des facteurs de protection des cellules. C’est pour cette raison que les chercheurs examinent deux
principales façons d’utiliser les cellules souches contre la maladie de Parkinson : à titre d’usines qui créent des
neurones dopaminergiques ou à titre de source de facteurs de croissance pour protéger les neurones. À court
terme, l’une des stratégies serait de transplanter ou de mobiliser les cellules souches ou les cellules qu’elles créent
(la descendance) dans le but d’atteindre un certain rétablissement fonctionnel des patients. Parce qu’il existe
tellement de symptômes de la maladie de Parkinson n’étant pas liés à la perte de neurones dopaminergiques, les
chercheurs tentent aussi à plus long terme d’utiliser le pouvoir des cellules souches pour alléger ces symptômes.
Y a-t-il beaucoup de groupes qui s’efforcent de mettre au point un traitement à
base de cellules souches?
Dans le monde entier, des équipes de chercheurs s’activent pour trouver un moyen d’utiliser les cellules souches
en vue de traiter la maladie de Parkinson. Leurs objectifs communs consistent à déterminer : quelles cellules
souches conviendraient le mieux à un tel traitement; quels signaux seraient les plus efficaces pour amener les
cellules souches à générer des neurones dopaminergiques; quelles méthodes permettraient une production à
grande échelle en laboratoire.
À ce jour, l’un des apports les plus utiles de la recherche internationale sur la maladie de Parkinson est le protocole
d’Halifax sur l’injection sûre de cellules dans le cerveau humain. Les chercheurs à l’échelle du Canada établissent
ensemble ce protocole, qui est maintenant reconnu généralement par les neurochirurgiens comme étant la norme
internationale pour la réparation sûre et efficace du cerveau au moyen de greffes de cellules. De nouveaux
instruments chirurgicaux pour greffer de façon sûre les cellules souches dans le cerveau humain, comme le
système informatisé d’injection d’Halifax, ont aussi été développés au Canada.
La recherche sur les cellules souches contre la maladie de Parkinson emprunte diverses avenues, certaines d’entre
elles étant mises en pratique dans de premiers essais cliniques. Ces quelques essais, qui ne comprennent qu’un
très petit nombre de patients, portent principalement sur la sécurité, mais les chercheurs tiennent aussi à évaluer le
résultat du point de vue de la protection des patients. Les résultats des essais cliniques touchant la maladie
cardiovasculaire, les lésions à la moelle épinière, le cancer ou d’autres maladies dégénératives pourraient aussi
offrir un espoir aux personnes atteintes de la maladie de Parkinson. Les leçons découlant de ces essais pourraient
contribuer à l’objectif de régénérer, de rétablir ou de protéger la fonction normale du système nerveux central chez
les patients atteints de cette maladie.
Quels travaux de recherche sont en cours?
Avant de pouvoir tirer de la recherche sur les cellules souches des applications cliniques pour les patients, il faut
procéder à des essais et des vérifications rigoureux, ce qui implique, dans le cas de la maladie de Parkinson, de
transplanter des cellules souches ou leur descendance dans des modèles animaux pour déterminer si les neurones
dopaminergiques peuvent être rétablis ou protégés. Les études précliniques ont validé l’utilisation de cellules de
fétus, et au cours des 18 dernières années des centaines de patients atteints de la maladie de Parkinson ont subi
des greffes de neurones dérivés de cellules de fétus. Toutefois, les tissus fœtaux sont employés seulement pour
les démonstrations de principes et ne sont pas considérés comme une source acceptable de cellules souches pour
les traitements éventuels. Bien que les neurones greffés puissent se cultiver et établir une connexion fonctionnelle,
en raison des résultats variables et des effets secondaires, ainsi que des problèmes éthiques et pratiques, les
chercheurs examinent d’autres types de cellules souches. Les cellules souches neuronales, les cellules souches de
la moelle osseuse et les cellules souches pluripotentes sont les principales cellules qu’on examine. En plus de
déterminer quelles cellules souches conviendraient le mieux et quelles méthodes permettraient d’en produire
davantage, les chercheurs raffinent aussi les méthodes d’administration pour injecter les cellules souches au
cerveau, en apprenant comment suivre les cellules greffées et en étudiant quels repères dans le cerveau favorisent
la survie, l’intégration et la fonction des cellules greffées.
Le chemin menant à la découverte d’un traitement pour guérir la maladie de Parkinson est parsemé d’embuches, et
il faudra du temps pour y arriver. Le partage des connaissances et du succès des modèles animaux aux essais
chez les humains nécessitera un réseau international et pluridisciplinaire composé de scientifiques, de cliniciens et
de laboratoires qui collaborent pour établir des protocoles sûrs et efficaces pour la greffe de cellules souches dans
le cerveau. Ces types de collaborations ont lieu, et les chercheurs ont bon espoir qu’elles serviront comme
fondement des analyses de futurs traitements à base de cellules souches pour les patients atteints de la maladie de
Parkinson.
L’état actuel de la recherche sur les cellules souches neuronales
Les scientifiques examinent la question de savoir si les propres cellules souches d’un patient peuvent être
mobilisées pour réparer le dommage de la maladie de Parkinson. De nombreuses études sur les greffes réalisées
dans des rongeurs ont prouvé que les cellules souches neuronales adultes peuvent se multiplier et cibler un site
dans le cerveau qui est dépourvu de neurones. Toutefois, elles semblent avoir un potentiel limité de créer des
neurones dopaminergiques, à moins d’avoir d’abord été reprogrammées génétiquement. Il pourrait également être
possible d’utiliser les cellules souches neuronales comme point de départ pour cultiver des neurones
dopaminergiques pouvant être transplantées en laboratoire. Pour ce faire, les scientifiques s’efforcent d’identifier un
cocktail d’hormones de croissance et de molécules de signalisation qui aident les cellules à survivre et à croître.
L’état actuel de la recherche sur les cellules souches de la moelle osseuse
À la brève échéance, on examine une approche intrigante qui comprend le prélèvement d’une population
particulière de cellules souches de la moelle osseuse d’un patient et l’injection de ces mêmes cellules dans le
patient pour minimiser le risque de rejet. Les études ont démontré que ces cellules souches de la moelle osseuse
peuvent aussi être transformées en neurones, mais leur réel pouvoir repose probablement dans leur capacité à
produire des facteurs de croissance qui soutiennent les neurones endommagés.
L’état actuel de la recherche sur les cellules souches pluripotentes
À l’état naturel, la cellule souche embryonnaire est la cellule maîtresse, car elle peut créer un être humain complet.
Les chercheurs ont récemment découvert une façon de rajeunir les cellules adultes et de les reprogrammer pour
qu’elles agissent comme des cellules souches embryonnaires. Ces cellules souches artificielles sont appelées
cellules souches pluripotentes induites ou cellules SPi (« pluripotentes », des mots latins « plusieurs » et
« potentes ») et peuvent être créées à partir de la peau ou d’autres cellules tissulaires. Bien que les études sur les
animaux réalisées au moyen de greffes de cellules souches embryonnaires soient très encourageantes, il existe
toujours deux principaux obstacles à l’application de ces résultats aux essais cliniques. D’abord, chez certains
modèles animaux, les cellules souches embryonnaires courent le risque de développer des tumeurs. Ensuite, après
plusieurs années, il est possible que certains des neurones dopaminergiques greffés développent la maladie,
contribuant ainsi à la maladie au lieu de la guérir. En plus d’être en mesure de créer des neurones
dopaminergiques, les cellules SPi peuvent aussi être utilisées pour créer des lignes de cellules adaptées à chaque
patient pour analyser les médicaments actuels et en développer de nouveaux.
Lectures additionnelles sur la maladie de Parkinson
Le lecteur est invité à consulter les sites recommandés ci-dessous s’il souhaite se renseigner davantage sur la
maladie de Parkinson et les éventuelles applications des cellules souches pour traiter cette maladie.
Résumé de l’état de la recherche sur les cellules souches et la maladie de Parkinson (Réseau de cellules
souches) (http://goo.gl/HqH6k)
Société Parkinson Canada (www.parkinson.ca)
National Parkinson Foundation (États-Unis) (www.parkinson.org)
European Parkinson's Disease Association (www.epda.eu.com)
Parkinson's UK (www.parkinsons.org.uk)
The Michael J Fox Foundation for Parkinson's Research (www.michaeljfox.org)
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