louis Vuitton - Institut d`histoire du temps présent
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louis Vuitton - Institut d`histoire du temps présent
Louis Vuitton-Marc Jacobs : deux visionnaires au musée des arts décoratifs Musée des arts décoratifs (107 Rue de Rivoli, Paris 1er) jusqu’au 16 septembre 2012 Cette exposition présente l’histoire de deux personnalités, Louis Vuitton (fondateur de la dynastie) et Marc Jacobs (directeur artistique de la Maison), et met en évidence leurs contributions à l’univers de la mode, sous le Second Empire pour le fondateur de la marque, et à son entrée dans le XXIe siècle pour Marc Jacobs.. L’exposition consacre un étage à chacun des créateurs dans une scénographie originale. En janvier 1997, partir de rien, , tel a été le défi de Marc Jacobs, engagé par Bernard Arnault , patron de LVMH et propriétaire de la Maison Vuitton depuis 1990 : assurer la création du prêt-à-porter, des chaussures et des sacs. En 1835, Louis Vuitton, âgé de 14 ans, quitte son Jura natal pour se rendre dans la capitale. Parti de rien il est le fondateur d’une Maison En route il découvre les essences des forêts, il complète sa connaissance du bois, il apprend à travailler le peuplier, le châtaigner, des bois qu’il utilisera pour fabriquer ses malles. En 1854, il décide de monter sa propre affaire et de fabriquer des objets durables, des malles pratiques et esthétiques, que les familles fortunées pourront réutiliser. Les malles présentées permettent de bien suivre la créativité et surtout l’ingéniosité de Louis Vuitton. Nous sommes dans le Paris du Second Empire, en pleine transformation sous l’autorité du préfet Hausmann. L’impératrice Eugénie, dont il est « l’emballeur » personnel, se veut l’ambassadrice de la couture. Pour un déplacement à Saint Cloud ou Fontainebleau, dix malles sont nécessaires dans lesquelles les robes à crinoline et tous les accessoires doivent être emballées avec la plus grande méticulosité. Curieux, inventif, attentionné à son temps, Louis Vuitton hume l’air de l’époque et s’en inspire : à la gare Saint Lazare, il observe les voyageurs ; ami de Worth, il crée de nouvelles malles mieux adaptées aux nouvelles formes de robes de l’inventeur de la haute couture : malle plate, plus légères, recouvertes d’une toile imperméable « gris Trianon », malles à casiers, à chapeaux, à chemises, malles étanches en zinc pour les expéditions coloniales. Aux Expositions universelles il propose toujours des nouveautés et obtient des médailles. C’est lui que l’explorateur Savorgnan de Brazza vient voir en 1877 avant de repartir en Afrique conquérir le Congo…avant les Belges ! Il connaît l’ingéniosité de Louis Vuitton qui lui fabrique une malle-lit (que l’on peut admirer dans l’exposition). Intuitif, le créateur n’a pas oublié de déposer des brevets car il est copié par ses concurrents français, anglais et américains : brevet pour la toile rayée de plusieurs couleurs en 1877, le damier avec son nom dans le motif en 1888, mais c’est son fils Georges qui imposera le célèbre Monogram en 1896. Au deuxième étage, une sélection des modèles les plus emblématiques créés par Marc Jacobs, depuis son entrée chez Louis Vuitton en janvier 1997, ses collaborations depuis 2001 avec le monde de l’art : Julie Verhoeven, Stephen Sprouse, Takashi Murakami et Richard Prince dont on retrouve les customisations à chacune des collections.. Une superbe vitrine d’une cinquantaine de sacs permet de visualiser les créations connues ou non de la marque ! Une véritable gourmandise pour les yeux. La passerelle, c’est le Monogram LV, créé par le fils de Louis en 1896, retravaillé par Marc Jacobs chaque année.. Deux univers, deux visions de la mode.