Cours sur Matisse, intérieur rouge nature morte sur table bleue

Transcription

Cours sur Matisse, intérieur rouge nature morte sur table bleue
Henri Matisse, Intérieur rouge, nature morte sur table bleue
I. Identité de l’œuvre
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Le tableau a été peint par Matisse en 1947.
C’est une peinture à l’huile.
La toile mesure 1m16 de longueur sur 89cm de largeur.
L’œuvre appartient à la collection du Kunstsammlung Nordrhein-Westfalen à Düsseldorf.
Elle poursuit le travail sur la couleur et la représentation des intérieurs entrepris par le peintre depuis 1905.
« Je voudrais que les gens sachent qu’il ne faut pas approcher de la couleur comme on entre dans un
moulin, qu’il faut une sévère préparation pour être digne d’elle. »
Henri Matisse
Précisions sur Matisse (pour comprendre cette œuvre) :
Henri Matisse (1869-1954) découvre tardivement sa vocation de
peintre. Il est étudiant en droit lorsqu’à 20 ans, durant son
hospitalisation suite à une crise d’appendicite, sa mère lui offre
une boite de peinture. Rétabli, il commence à prendre des cours
de peinture et abandonne ses études en 1890. L’année suivante,
il, s’installe à Paris, étudie, rencontre les artistes célèbres de
l’époque. En 1905, il expose ses toiles dans une exposition
qui fera scandale. Un critique affirme que les œuvres
présentées sont « l’œuvre de bêtes sauvages », qu’ « ils
peignent comme des fauves ». Le fauvisme, courant
artistique dont Matisse sera le chef de file voit le jour.
II. Analyse formelle (voir fiche pour l’analyse détaillée)
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Œuvre figurative car on reconnait des éléments du réel : il s’agit d’une pièce dans laquelle se trouve un
portrait accroché au mur, une table sur laquelle sont posés un vase avec des fleurs, une coupe et des
grenades. Une porte est ouverte et l’on aperçoit le jardin à l’extérieur.
Cette œuvre est une nature morte. Ce genre est très répandu dans la peinture. Il nait avec l’idée de la
fonction décorative de la peinture. Contrairement à ses prédécesseurs, Matisse n’insiste pas sur les
détails des objets qu’il peint. Ainsi, les fruits sont peu identifiables.
« Les détails diminuent la portée des lignes, ils nuisent à l’intensité émotive,
nous les rejetons. »
Henri Matisse
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Formes et lignes : on peut immédiatement remarquer que le tableau est construit sur des lignes
géométriques simples. Les obliques (zébrures) simulent le dallage du sol, les lignes sont verticales pour la
porte fenêtre et arrondi pour le portrait et la table.
Composition : l’œuvre peut maladroitement être découpée en trois plans : au 1er se situe la table, au 2ème le
mur et la porte, au 3ème l’extérieur. Le travail sur la composition est lié, pour Matisse, à celui de l’expression
des sentiments. Ce n’est pas la reproduction de la réalité qui l’intéresse mais la représentation de sa
perception de la réalité.
« La composition est l’art d’arranger de manière décorative les divers éléments dont le peintre dispose
pour exprimer ses sentiments. »
Henri Matisse
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On remarque l’absence de perspective. Celle-ci est recréée par l’œil du spectateur grâce aux contrastes
des couleurs. Par exemple, la perspective de la table n’est pas correcte.
Les couleurs : elles sont très vives et saturées, franches. Ce sont elles qui assurent la composition de
l’œuvre et qui permettent au spectateur de se représenter la scène.
« Quand je mets du vert, ça ne veut pas dire de l’herbe, quand je mets du bleu, ça ne veut pas dire du
ciel. »
« La couleur surtout et peut-être plus encore que le dessin est une libération. »
Henri Matisse
III. Bilan
Cette œuvre s’intéresse au pouvoir de la couleur, à sa force de suggestion. Elle prolonge les travaux menés
par Matisse sur la capacité de la couleur à remplacer la forme. Elle est considérée, avec les autres toiles de Matisse
représentant des intérieurs, comme fondatrice de l’art contemporain dans lequel la forme disparait
complètement au profit de la couleur.
Matisse est donc un précurseur :
L’atelier rouge, 1911
Nature morte aux aubergines, 1911 Le nu rose, 1935
Nu bleu II, 1952
Ses héritiers :
Mark Rothko (1903-1970)
Nicolas de Staël (1914-1955)
Pierre Soulages (né en 1919)
Yves Klein (1928-1962)

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