Royaume-Uni - Lycée Français du Caire
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Royaume-Uni - Lycée Français du Caire
MINISTERE DES AFFAIRES ETRANGERES ET EUROPEENNES AMBASSADE DE FRANCE AU ROYAUME-UNI FICHE ROYAUME-UNI I- Organisation de l’enseignement supérieur I.1. Les institutions : • Les Universités Le Royaume-Uni compte 168 établissements d'enseignement supérieur, chiffre englobant la formation du corps enseignant, des ingénieurs, des professions médicales, etc. Ces établissements sont réellement autonomes et en compétition les uns avec les autres. Ils peuvent librement décider d’ouvrir ou de fermer des départements. Ils n’hésitent pas à créer de nouveaux enseignements sous le contrôle cependant de l’association QAA (Quality Assurance Agency). Ils sont souveraines dans la définition de leurs diplômes. Elles sélectionnent leurs étudiants. Les études supérieures sont payantes en Angleterre. L’organe principal de ces universités est un « Council » pour certaines (universités traditionnelles), ou un« Board of Governors » pour d'autres (les anciennes « polytechnics »). Ces conseils responsables de l'administration se composent d'agents administratifs, de représentants élus des équipes pédagogiques et du corps étudiant, de membres désignés par les autorités locales, et parfois de membres indépendants (dans le cas des « Boards of Governors »). Les membres extérieurs à l’université sont généralement majoritaires dans ces conseils. Dans sa présentation du système britannique d'enseignement supérieur, le « British Council » n'hésite pas à comparer l'activité des « Vice-Chancellors » (Présidents d'Université) à celle d'un chef d'entreprise tant c'est la volonté et la personnalité du dirigeant qui façonnent le profil d'un établissement supérieur en Grande-Bretagne. Le plus souvent, ceux-ci ne sont pas issus du corps enseignant. Le Royaume-Uni ne possède qu’une université privée, l’Université de Buckingham. • Les « Colleges » ⇒ « Further Education Colleges » Ces établissements dispensent des cours non sanctionnés par un diplôme universitaire et que peuvent suivre les étudiants de plus de 16 ans, âge jusqu'auquel la scolarité est obligatoire. Ces collèges d'enseignement professionnel, qui doivent faire face à de nombreux problèmes de financement, de niveau des enseignements dispensés, recrutent depuis peu des étudiants internationaux. ⇒ «Adults education Colleges» Ils sont destinés aux personnes qui, tout en travaillant, souhaitent poursuivre leur formation par des cours en dehors des horaires de travail (concept du « lifelong learning », fortement soutenu par le gouvernement travailliste). Les disciplines enseignées sont extrêmement variées (et s'étendent des cours de cuisine à des matières plus académiques). ⇒ «Colleges of Higher Education» Ce sont les seuls à jouir d'une reconnaissance de la part des universités qui en accueillent certains en leur sein. Ces collèges mêlent formation professionnelle et enseignement académique, sanctionnés par un diplôme universitaire. • L’enseignement à distance et le «e-learning » • L’« Open University » (www.open.ac.uk) dispense des cours à distance pour les adultes en GrandeBretagne, dans les pays de la Communauté européenne, ainsi que dans certains pays émergents (Asie, Europe de l'Est). Il n'est besoin d'aucune qualification académique particulière pour suivre les cours au niveau « undergraduate » (premier cycle). Certains programmes de l'« Open University » sont diffusés par la BBC. 1 L'« Open University » compte plus de 200 000 inscrits et revendique à ce titre le statut de première université de Grande-Bretagne. • UKEU (www.ukeu.com) est une université électronique financée pour moitié par le gouvernement britannique (budget de 62 millions de livres pour la période 2002-2004) et pour l’autre moitié par le secteur privé. UKEU, dont chaque université britannique est actionnaire, a ouvert ses premiers diplômes en ligne en mars 2003. Le gouvernement britannique ambitionne d’occuper, grâce à UKEU, la première place sur le marché international de l’enseignement supérieur. • En octobre 2000 le gouvernement travailliste a lancé l’« University for Industry » (UFI) chargée de la formation continue des adultes (www.ufiltd.co.uk). l’UFI est destinée aux salariés des entreprises britanniques souhaitant acquérir de nouvelles compétences ou renforcer leurs compétences de base. L’UFI a développé le service « learndirect » (www.learndirect.co.uk), interface avec le public conçue en fonction de ses 36 000 utilisateurs : les cours sont accessibles sur l’ensemble du territoire dans 700 centres de proximité (entreprises, centres commerciaux, bibliothèques de quartier, « pubs »), grâce à l’outil informatique. A court terme, l’UFI a pour objectif la formation continue de l’ensemble du personnel des ministères. I.2. Effectifs et proportion des étudiants étrangers En 2005, le Royaume Uni comptait 2 420 000 étudiants environ, toutes matières confondues, qui se répartissaient de la manière suivante : 1 969 140 étudiants du Royaume-Uni, 100 005 étudiants de l'Union européenne, 214 695 « overseas students », c'est-à-dire venant d'autres pays que ceux de l'UE. Les étudiants étrangers hors UE représentaient au total 13,9 %la population étudiante totale. En 2005, il y avait 11 685 étudiants français sur le sol britannique. Les frais d'inscription pour un étudiant étranger sont de 2 à 3 fois plus élevés que pour un étudiant ressortissant de la Communauté européenne. Les étudiants étrangers représentent donc une importante source de revenus pour les établissements britanniques qui proposent des produits de plus en plus concurrentiels sur le marché international de l'éducation. Les étudiants européens, qui bénéficient des mêmes droits que les étudiants britanniques, paient comme eux un droit d'entrée plafonné à 3 000 livres, soit 4 500 euros, en premier cycle depuis 2006. Cet avantage se retourne parfois contre eux car on remarque qu'ils sont parfois victimes d'une discrimination qui favorise à leurs dépens les étudiants étrangers hors Union européenne sur les filières très demandées. I.3. Les rapports entre l'Université et l'Etat : • Une tradition d'autonomie Les universités britanniques préservent leur indépendance et considèrent les réformes ou les directives gouvernementales comme des ingérences. Chaque université exerce son autonomie les plans budgétaire et académique. Elle est libre également de fixer sa procédure et ses critères d'admission. Le « Vice-Chancelor » (Président) peut décider de restructurer son établissement et de supprimer certains départements jugés moins performants ou moins rentables. « Universities UK » est l’association qui regroupe l'ensemble des Présidents des Universités et des Colleges. Cet organisme détient un rôle politique dont l'approbation conditionne l'application et la survie à long terme de toute décision concernant l'enseignement supérieur. Les mots d'ordre de UUK sont autonomie, diversité des sources de financement, recherche et qualité de l'enseignement. • Le financement Le revenu total des universités britanniques est de 14,8 milliards de livres. Le financement des universités est fondé sur l’excellence des projets et des équipes de recherche. Il passe principalement par quatre canaux : ⇒ les différents « Higher Education Funding Council » (HEFC) (HEFCE pour l'Angleterre, SHEFC pour l'Ecosse, HEFCW pour le Pays de Galles et le NIHEC pour l’Irlande du Nord), qui financent à la fois l’enseignement supérieur et une partie de la recherche universitaire. La répartition s'effectue sur une série de critères qui permettent aux HEFC d'évaluer régulièrement le bon fonctionnement des établissements. Cette évaluation est en partie assurée par le RAE (« Research Assessment Exercise »), procédure extrêmement redoutée par les universités qui s'y préparent avec soin et qui a lieu tous les six ou sept ans. Le prochain RAE se tiendra en 2008.Ces financements représentent 38 % des ressources universitaires. ⇒ les conseils de recherche (« Research Councils »), qui attribuent des budgets spécifiques sur la base des projets proposés par les chercheurs (5 % des ressources). 2 Ces deux premières sources de financement font que le système britannique de financement est souvent qualifié de « dual ». Il faut y rajouter les trois sources de financement suivantes : ⇒ les frais d’inscription, qui se montent en Angleterre à 3 000 livres 1 par étudiant pour les premières années et beaucoup plus pour les masters, doctorats ou les étudiants non ressortissants de l’UE. Ils représentent 24 % des ressources universitaires. ⇒ les sources de financement extérieur comme les organisations caritatives, les dons, l’Union Européenne et les entreprises (17 % des ressources). - Des recettes résultant d’activités diverses (hébergement et restauration, hôpitaux, subventions ponctuelles) pour 19 %. • Evolution des dix dernières années Pour pouvoir accueillir une population étudiante croissante, le gouvernement britannique a décidé en 1992 de doubler son parc universitaire à moindres frais, en accordant aux « polytechnics » (établissements jusqu'alors spécialisés dans l'enseignement des technologies) le statut d'universités. Ces établissements dont les formations se veulent plus proches des besoins directs des entreprises souffrent de la concurrence des universités traditionnelles, excessivement protectrices de leur prestige et de leur statut. La réforme de 1992 s'insère dans le cadre de la politique dite de massification de l'enseignement supérieur en GrandeBretagne (politique renforcée sous le gouvernement travailliste), dont l'objectif est de scolariser 50% d'une classe d'âge d’ici 2010. En 2004, le DfES (ministère britannique de l’Education) a créé l’OFFA (« Office for Fair Access ») pour faciliter l’accès à l’université des étudiants de milieux défavorisés. www.offa.gov.uk Afin de faire face à la crise de financement que connaît l’université britannique le gouvernement travailliste a introduit les frais d’inscription en 2006 (voté au Parlement en janvier 2005) et a proposé leur dérégulation à l’horizon de 2009. Un système de prêt sans intérêt, remboursable sur 25 ans, dès lors que l’intéressé reçoit un salaire minimum annuel de 22 000 Euros, est en place. Ce système a, d’une part, permis d’améliorer la qualité et la productivité de la recherche au Royaume-Uni, et a contribué à homogénéiser les efforts de recherche du système universitaire, en pilotant toutes les universités avec les mêmes critères de référence. Il a, par contre, parfois incité certaines universités à s’engager dans des activités de recherche au-delà de leurs possibilités et de leur capacité. I.4. Les régions de dévolution L'Ecosse dispose de son propre gouvernement, le Pays de Galles d'un parlement. Ecosse, Irlande du Nord et Pays de Galles ont leur propre Ministre de l'Education, ainsi que leur propre « Higher Education Funding Council ». Le système d'enseignement supérieur n'est véritablement différent qu'en Ecosse : les frais de scolarité par exemple n’y sont pas appliqués. Le diplôme d'accès à l'université n'est pas le «A Level» mais le « Higher Examination », beaucoup plus généraliste et qui se prépare en un an seulement. Le premier cycle universitaire y est de quatre ans (contre trois en Angleterre), ce qui compense la brièveté du cycle secondaire. Un système expérimental appelé SCOTCAT (« Scottish Credit Accumulation and Transfer ») donne des crédits pour toute forme de qualification attestée, scolaire ou autre, qui permet aux étudiants SCOTCAT d'être dispensés de la première année universitaire ou d'une partie des cours. La réussite du système écossais est souvent citée en exemple (le taux d'échec et d'abandon est très faible) et l'Angleterre songe à adopter certaines innovations, comme le SCOTCAT. II- Organisation des études, enseignements dispensés II.1. L'accès à l'université Le principe d'autonomie des universités qui domine le paysage de l'enseignement supérieur britannique s'applique également au recrutement des étudiants. En effet, si les dossiers de candidature à l'admission sont centralisés par l'UCAS (Universities and Colleges Admissions Service), chaque université est libre de retenir les dossiers qui lui conviennent. La sélection s'opère sur les résultats obtenus à deux examens, le GCSE (General Certificate of Secondary Education) que les Britanniques passent vers l'âge de 15 ans (soit au terme de la scolarité obligatoire), et le GCE A level (General Certificate of Education Advanced level), qui correspond au baccalauréat. Les universités britanniques reconnaissent les baccalauréats européens ou internationaux. Les « mature students » (âgés de 21 ans ou plus) doivent passer le Higher Education Certificate pour pouvoir être admis à l'université. 1 1 livre vaut environ 1,47 euros. 3 Ces qualifications ne suffisent pas toujours et certaines filières très prisées (comme le droit ou la médecine) sont plus sélectives. Les universités peuvent également convoquer les candidats pour un examen supplémentaire ou pour des entretiens de motivation avant leur admission finale : c'est notamment le cas pour les Universités de Cambridge et d'Oxford. Certaines universités sont accusées d'élitisme et montrées du doigt par le gouvernement travailliste et par la presse spécialisée : le gouvernement accuse ces universités de mener une politique d'admission discriminatoire envers les étudiants issus des écoles publiques et a décidé, par une série de mesures, d'inciter les universités à ouvrir plus largement leurs portes aux étudiants issus de milieux moins favorisés. Cette politique est destinée à compenser les sous représentations de certaines catégories de britanniques dans l’enseignement supérieur. A terme, l’objectif est que, d’ici 2010, 50 % des 18-30 ans accèdent à l’université. Les minorités ethniques représentent 15,7% des étudiants inscrits dans l’enseignement supérieur britannique. II.2 Les deux cycles d'études • Le niveau « undergraduate ». Ce premier cycle conduit au diplôme de « Bachelor's degree » ou « First Degree » après 3 ou 4 années d'études à l’université. Les titres les plus courants sont : « Bachelor of Arts » (BA) ; « Bachelor of Commerce » (Bcom) ; « Bachelor of Education » (BEd) ; « Bachelor of Science » (BSc) ; « Bachelor of Engineering » (Beng) ; « Bachelor of Law » (LLB). • Le niveau « postgraduate ». • « Higher Degree by instruction » : ce programme s'effectue en principe en un an (il correspond à 4 ou 5 années d’études) et conduit à un diplôme de « Master ». Ce diplôme sanctionne généralement une année de cours et de travaux dirigés, avec un examen en fin de cycle, et, souvent, la présentation d'un mémoire. Les plus courants sont : Master of Arts (MA) ; Master of Science (MSc) ; Master of Business Administration (MBA) : le British Council souligne le fait que le Royaume-Uni est le premier « fournisseur » de formations MBA. • « Higher Degree by research » : ce programme mène à un à un Doctorat qui est obtenu après un travail de recherche et la présentation d'un mémoire ou d'une thèse. On distingue le PhD, qui sanctionne une période de recherche de trois ans minimum et qui est comparable au Doctorat français, et le DLitt / DSs qui sont délivrés à l'issue d'un ensemble de publications et de travaux de recherche. Les plus courants sont : MPhil Master of Philosophy ; DLitt Doctor of Letters ; PhD Doctor of Philosophy ; DSc Doctor of Science. II.3. L'organisation des études • Les « sandwich courses » ou formations en alternance Ce sont des formations en alternance avec des stages en entreprise. Les « sandwich students » constituent 7,8% des « undergraduates » (2005) et sont très présents dans certaines disciplines comme les sciences informatiques (26,5 %), l'agriculture (24,2 %), l'architecture (22.3%), ou encore les filières commerce & gestion (22,8 %). • La répartition temps plein- temps partiel Il existe une distinction entre les étudiants à plein temps et à mi-temps: les « full-time students » qui sont les étudiants qui travaillent plus de 18 semaines au cours de l'année universitaire, ceux qui suivent les « sandwich courses » et ceux qui sont en séjour d'étude en dehors de leur institution. Les « part-time students » suivent des cours du soir, ou bien suivent moins de 18 semaines de cours dans l'année académique (doctorants; étudiants en année sabbatique ou en formation continue). Les étudiants à temps partiel constituent 39,7 % du total des étudiants de l'enseignement supérieur. 4 II.4. La répartition par discipline et par pays ou région du monde (statistiques 2005) Tableau 1 : nombre d’étudiants inscrits par discipline dans l’enseignement supérieur britannique Total des inscrits 2 420 000 « Combined » (deux matières ou plus) 123 095 Commerce & gestion 299 310 Formations paramédicales 300 140 Education 200 905 Sciences économiques & politiques 62 285 Ingénierie 137 825 Informatique 131 280 Arts et design (dont esthétique/coiffure) 148 390 Langues (99 165 en 2004) 134 575 Biologie 149 520 Sciences humaines 70 505 Sciences sociales 194 580 Sciences physiques 78 685 Droit 86 655 Médecine / dentaire 55 960 Architecture 49 715 Media 46 765 Mathématiques 31 370 Agriculture 15 150 Etudes vétérinaires 4 380 Tableau 2: nombre d’étudiants étrangers Total des inscrits étrangers Total des étudiants de l’UE Pays de l’Union Européenne les plus représentés : France Allemagne Grèce République d’Irlande Espagne 318 400 100 005 11 685 12 555 19 685 16 345 6 000 Tableau 3 : nombre d’étudiants provenant d’autres régions du monde Afrique 29 445 Asie 132 280 Moyen Orient 2 375 Amérique du Nord 13 415 Amérique Latine 23 345 II.5. Les spécificités du système écossais On compte aujourd'hui en Ecosse 23 établissements d'enseignement supérieur, dont 14 universités, y compris l'Open University. La plupart des universités offrent, à côté de leurs cursus normaux, des cours à temps partiel, ou des cours du soir, de remise à niveau ou de recyclage. Il faut 4 ans d'études pour obtenir un « Degree », au lieu de 3 en Angleterre. En effet, la plupart des étudiants écossais commencent leurs études supérieures à 17 ans et ce cycle de 4 années doit compenser la brièveté du cycle secondaire et retarder la spécialisation. Les deux premières années sont en effet considérées comme des années de formation et d'orientation, et non pas de spécialisation. La « Scottish Qualifications Authority » est l'autorité responsable de la plupart des qualifications en Ecosse. Pour entrer à l'université, il faut avoir obtenu ses « Higher Grades », diplôme de sortie du secondaire. 45 % des jeunes Ecossais suivent des études supérieures et le pourcentage d'échec est faible. L'enseignement supérieur écossais compte environ 210 600 étudiants en 2005. 5 III- Principaux atouts du système britannique d’ enseignement supérieur III.1. Son succès à l’international. La réputation internationale de ses établissements. Oxford, Cambridge, University of London : les britanniques parlent de « Golden Triangle ». Le prestige de ces établissements basé sur leur histoire, l’excellence de la recherche, le nombre de prix Nobel, le rayonnement international de certains de leurs diplômés se répercute sur l’ensemble des établissements d’enseignement supérieur britanniques. Le « Golden Triangle » continue à former les élites du monde entier, y compris une partie de l’élite américaine. Le développement de l’enseignement à distance (cf. Organisation de l’enseignement supérieur). De manière générale, le Royaume-Uni se situe en très bonne place sur le marché international de l’enseignement supérieur. UKEU, lancé en 2003, est un vaste campus numérique à vocation commerciale dont les universités britanniques sont actionnaires. Ses formations en ligne à destination des étudiants étrangers font de UKEU le premier pourvoyeur d’enseignement à distance sur la scène internationale. Le Royaume-Uni semble donc avoir pris une longueur d’avance sur ses concurrents et peut à juste titre s’enorgueillir d’un véritable savoir faire dans le domaine, avec de belles réalisations telles que l’« Open University », l’« University for Industry » ou UKEU. La langue anglaise. Le succès des universités britanniques auprès des étudiants internationaux s’explique en partie par leur politique à l’international (efficacement secondée par le British Council), leur motivation financière étant très forte puisque les étudiants non ressortissants de la Communauté européenne payent des frais d’inscription élevés. Le principal atout cependant reste peut-être la langue anglaise, medium des enseignements. La langue n’est pas un obstacle au recrutement des étudiants étrangers, bien au contraire : les étudiants internationaux cherchent à se former en anglais afin d’être compétitifs sur le marché du travail. III.2. L’étudiant au cœur du système. L’étudiant est aussi un client (question des droits d’inscription). L’introduction des frais d’inscription en 2006 a renforcé la logique de service à l’égard de l’étudiant qui est de plus en plus considéré par les universités comme un client, client qui paye parfois très cher (20 000 Euros et plus selon les diplômes) pour se former. L’étudiant britannique fait jouer la concurrence en choisissant le meilleur rapport qualité-prix. « Students shop around » : les étudiants font leur shopping ! Si cette logique de marché appliquée à l’enseignement peut choquer, elle a l’avantage de placer l’étudiant au cœur des préoccupations du système. L’université britannique propose à l’étudiant non seulement une formation de qualité mais également un esprit, une communauté, un mode de vie (logement sur le campus, associations sportives, associations étudiantes, etc.). L’étudiant est choyé, suivi, orienté et les universités incapables d’offrir ce service ne sont pas compétitives sur le marché national britannique de l’enseignement supérieur. Il est envisagé qu’après 2009 les universités puissent, par le biais d’une nouvelle législation, dépasser le plafond des 3000 livres. Une série de mesures en faveur des étudiants les moins solvables est prévue par la loi ainsi que la mise en place d’un système de régulation chargé de vérifier la politique d’ouverture aux classes sociales défavorisées menées par les universités appliquant les tarifs les plus élevés (octroi de bourses en particulier). Le tutorat A Oxford et Cambridge chaque étudiant a un tuteur, qui est un enseignant qui le guide dans ses études (inscription, suivi, conseil, préparation aux examens) mais également dans tous les aspects de son séjour au sein de l’université. Le tuteur peut servir de lien entre l’étudiant et le monde extérieur (accès aux soins, au logement, aux financements, à l’emploi etc.). Le nombre d’étudiants suivi par un enseignant donné varie grandement en fonction des départements. Toutes les universités proposent à un groupe de 1 à 4 étudiants une heure de « tutorial » par semaine avec un enseignant. Cette heure permet au choix de discuter du travail d’un étudiant ou bien d’approfondir un sujet. Des études, une carrière L’université britannique a pour but de former l’étudiant mais également de l’aider à pénétrer le marché du travail : elle assume son rôle de passerelle vers le milieu professionnel. Ce sont les « Career Services » (bureaux chargés au sein des universités de l’orientation professionnelle des étudiants) qui jouent ce rôle d’accompagnement en servant de relais entre les étudiants et les entreprises ou le service public. Les « Career Services » tiennent les étudiants informés de toutes les opportunités de carrière, régulières ou ponctuelles, impliquant l’entrée dans la vie professionnelle ou bien la poursuite d’études au niveau supérieur. Ce sont des centres de ressources qui jouent également un rôle actif en organisant par exemple des salons professionnels ouverts aux recruteurs, ou bien en organisant des « mail shots » (courriels ciblés) 6 que les chercheurs de têtes utilisent pour toucher une certaine catégorie de la population étudiante. Ces services payants proposés aux recruteurs constituent une source de revenu pour l’université. Les « Career Services » sont plus ou moins performants selon les universités, un bon « Career Service » constituant un atout majeur pour attirer les étudiants. Les « Career Services » sont un excellent point d’entrée pour les établissements français d’enseignement supérieur désirant faire la promotion de leurs formations « postgraduate » auprès des étudiants britanniques (envoi de programmes de formation, recours aux courriels ciblés) ou participation aux salons dont certains sont conçus pour les universités désirant toucher un public de jeunes diplômés). Consulter l’attaché de coopération universitaire de l’Ambassade de France au Royaume-Uni pour plus d’informations. III.3 Gestion et gouvernance universitaires Le Ministère de l’enseignement (DfES) fixe les principales orientations du secteur. Il n’a pas de relation directe avec les universités puisqu’il existe des organismes indépendants, les Funding Councils. Les différentes actions gouvernementales, les contreparties financières et les contrôles qui les accompagnent limitent néanmoins largement l’autonomie dont disposent les établissements. Les rapports entre universités et pouvoirs publics sont le résultat d’ajustements successifs, qui ont dessiné les limites de leur autonomie. Le gouvernement est très sensible à la bonne gouvernance des universités, à la gestion de l’argent public, et à la diffusion d’une culture de résultat. En contrepartie de leur autonomie, les universités sont pleinement responsables de leurs actions. Pour faire face à leurs obligations (mais aussi sous la forte incitation des pouvoirs publics), les universités ont progressivement dû réformer leur gouvernance et devenir plus compétitives, en se professionnalisant, souvent au détriment de la représentation des universitaires. Cette tendance à gérer les universités comme les entreprises concerne aussi la gestion financière des institutions, qui doivent veiller à leur équilibre financier, en particulier en raison des salaires généralement plus élevés qu’ailleurs. La situation financière des universités est aujourd’hui très difficile et celles-ci ont dû réduire leurs coûts et trouver des sources de financement complémentaires. Les marges de manœuvre des établissements pour leurs choix scientifiques sont assez étendues, car le Royaume-Uni ne connaît pas le système des organismes de recherche au sens français. Les Research Councils britanniques sont avant tout des agences de moyens, même s’ils gèrent quelques laboratoires. Sur le plan des ressources humaines, des conventions collectives encadrent la liberté de fixation des salaires, sauf pour le sommet de la hiérarchie, où la liberté est quasi-totale. Leur gouvernance forte 2 offre aux universités la possibilité de prendre les bonnes décisions au moment opportun, et d’adapter leur stratégie le plus précisément possible en fonction des circonstances : elle contribue ainsi à l’excellence de l’institution. Même si c’est évidemment la qualité de la recherche et de l’enseignement, et non sa gouvernance, qui fait la réussite d’une université, on observe cependant l’existence d’un cercle vertueux au cours duquel autonomie et gouvernance se renforcent l’une l’autre, et fournissent un cadre fertile à l’excellence : l’autonomie crée l’obligation d’une bonne gouvernance des universités britanniques, laquelle engendre, à son tour, de la réactivité permettant de maintenir l’autonomie. La visibilité des établissements et le sentiment d‘appartenance des personnels à l’institution s’en trouvent renforcés. Inversement, dans le système britannique, les établissements qui sortent du cercle vertueux courent le risque d’être éliminés en tout ou partie du paysage universitaire. En ce sens, autonomie et gouvernance sont bien des éléments fondamentaux du succès des universités britanniques car elles permettent d’entretenir et de développer l’excellence de l’institution. III.4 Recherche Universitaire (voir aussi la fiche Curie + recherche du Royaume-Uni) Le système de la recherche universitaire est marqué par : ⇒ La concentration des moyens sur un nombre réduit de grandes universités, ⇒ La validation de la qualité par projets de recherche et l’examen systématique des départements et chercheurs via le RAE, ⇒ Une logique de marché de l’emploi privé pour les enseignants et des chercheurs. Le financement de la recherche universitaire est fondé sur l’excellence des projets et des équipes de recherche. Il passe par trois des quatre canaux décrits plus haut : 2 Voir le dossier du service science et technologie en août 2006 sur la gouvernance des universités, téléchargeable sur http://www.ambascience.co.uk 7 ⇒ Les différents « Higher Education Funding Council » (HEFC) (HEFCE pour l'Angleterre, SHEFC pour l'Ecosse, HEFCW pour le Pays de Galles et le NIHEC pour l’Irlande du Nord), qui financent à la fois l’enseignement supérieur et une partie de la recherche universitaire. ⇒ Les conseils de recherche (« Research Councils »), qui attribuent des budgets spécifiques sur la base des projets proposés par les chercheurs. ⇒ Les sources de financement extérieur comme les organisations caritatives, l’Union Européenne et les entreprises du secteur privé. La recherche britannique est complètement indissociable de l'enseignement supérieur et des universités. Les grands pôles de recherche sont également les universités les plus réputées du pays : Université de Cambridge, Université d’Oxford, Imperial College London, London School of Economics… Les pôles d'excellence sont liés aux meilleures universités et bénéficient des meilleurs financements : 46 % des dépenses effectuées par les conseils de recherche sont concentrés dans dix universités, et 80 % le sont dans 25 universités. Par ailleurs, 40 % des sommes allouées par les HEFC sont concentrées sur les Universités de Cambridge, Oxford et Londres (surtout UCL, Imperial College et King’s College). Outre ce triangle d’or, d’autres universités sont également reconnues pour leur pôle de recherche d’excellence. Citons par exemple (liste non exhaustive) : ⇒ les Universités d’Edimbourg, Glasgow et Dundee pour les domaines de la biologie, la médecine et les biotechnologies, ⇒ l’Université de Southampton pour les sciences physiques et de l’ingénieur et l’océanographie, ⇒ l’Université de Glasgow pour les sciences humaines et les langues, l’Université de Manchester. En 2004-05, le personnel universitaire, excluant le personnel administratif, s’élevait à 110 000 personnes à temps plein et à 51 000 personnes à temps partiel. Sur ce total de 161 000 personnes, 57 % étaient employés de façon permanente et 43 % dans le cadre d’un contrat à durée déterminée. 119 100 d’entre elles étaient chercheurs ou enseignants -chercheurs et 39 300 se consacraient uniquement à l’enseignement 3 . Il n’y pas de fonctionnaires dans l’université au Royaume-Uni : c’est le régime privé qui s’applique, avec des contrats à durée déterminée ou indéterminée. Une part importante du personnel de la recherche publique travaille avec des contrats à durée déterminée (1 à 5 ans). Ainsi dans les universités, on estime à 30 à 40 000 le nombre de personnes en contrat à durée déterminée pour la recherche seule. Pour les postes en enseignement et recherche dans les établissements d'enseignement supérieur, les contrats sont plus généralement stables. Cependant le rapport « emplois stables/emplois à durée déterminée » varie suivant les domaines et les laboratoires. Secteurs public et privé confondus, le Royaume-Uni est particulièrement actif dans deux grands domaines de Recherche et Développement (R&D) : ⇒ L’industrie pharmaceutique et les biotechnologies ⇒ L'aérospatiale et la défense. Cette tendance se retrouve dans le tableau des parts des publications mondiales par grandes disciplines. Tableau 4 : parts mondiales de publications par grandes disciplines Royaume-Uni : part/Monde (%) de publications 2001 2004 7,70 7,20 Biologie fondamentale 9,58 8,80 Recherche Médicale 6,60 5,74 Biologie appliquée-écologie 5,27 4,60 Chimie 5,08 4,54 Physique 8,05 7,07 Sciences de l'univers 7,12 6,06 Sciences pour l'ingénieur 5,03 4,59 Mathématique 7,43 6,68 Toutes disciplines données Thomson Scientific, traitements OST OST-2006 2 source :Universities UK, Higher Education: international perspectives, http://bookshop.universitiesuk.ac.uk/show/?category=4 8 III-5 Relations avec le secteur privé II.5.1 Une situation nouvelle Le rapport Lambert 4 de 2002 avait permis de dégager des tendances lourdes des relations universités -entreprises au Royaume-Uni : ⇒ La première correspond à l’abandon d'un système dans lequel les entreprises conduisaient la majeure partie de leur Recherche et Développement (R&D) dans leurs propres laboratoires et de préférence dans le secret, au profit d’une organisation dans laquelle elles recherchent activement à coopérer avec d'autres partenaires. ⇒ La seconde tendance se fonde sur le constat que la R&D s’inscrit maintenant dans le contexte de la globalisation. Les multinationales localisent leurs centres de recherches là où leurs marchés sont les plus importants, ou près des centres de recherche d’excellence et non plus dans leur pays d’origine Ces tendances ont de grandes implications pour les universités qui sont tout naturellement des partenaires potentiels très attractifs pour le secteur économique. En effet, les chercheurs universitaires de pointe sont nécessairement impliqués dans des réseaux internationaux : ils se tiennent régulièrement informés, au plan mondial, des travaux d’avant-garde et des derniers résultats dans les domaines de recherche qui les concernent. Par ailleurs, contrairement aux centres de recherche industriels, les laboratoires universitaires bénéficient constamment de l’apport de nouveaux talents par le renouvellement des jeunes chercheurs doctorants et post-doctorants. Les universités britanniques sont sorties de leur tour d’ivoire et ont commencé à jouer un rôle beaucoup plus actif dans l’économie nationale et régionale. Dès les années 80, les universités britanniques, tout comme les conseils de recherche, ont commencé à mettre en place des centres de transferts de technologies afin de pouvoir exploiter, directement ou à travers l'industrie, les fruits de leur recherche. Cette politique a permis de favoriser l'esprit d'entrepreunariat des scientifiques britanniques. Les pépinières d'entreprises qui dépendent des universités accueillent chaque année de très nombreuses « jeunes pousses ». Par exemple, la pépinière d'Imperial College a créé presque 60 nouvelles entreprises dans le domaine des technologies de pointe. Le centre universitaire de Cambridge regroupe 3 incubateurs technologiques, 5 parcs scientifiques et 120 « jeunes pousses ». Les parcs scientifiques (77 en 2005 d’après la « UK Science Park Association ») ont pour vocation de promouvoir la recherche à vocation commerciale et les technologies de pointe. Ils instaurent un partenariat entre les établissements d'enseignement supérieur et l'industrie. III.5.2 Mesures gouvernementales La R&D des entreprises britanniques semble accuser un certain retard en pourcentage du PIB 5 (1,1 % du PIB actuellement) par rapport à ses principaux concurrents (Etats-Unis, Japon, Allemagne, France). L’effort de recherche industriel au Royaume-Uni est cependant nettement au-dessus de la moyenne internationale dans le domaine de la pharmacie/biotechnologie et dans celui de l’aérospatiale/défense. En revanche, il est en dessous de la moyenne dans tous les autres secteurs importants. Des mesures ont donc été prises par le gouvernement, et, parmi celles-ci, les liens entre recherche publique et entreprise devraient être davantage développés. Le gouvernement a mis en place depuis plusieurs années plusieurs programmes afin de favoriser les collaborations entre la recherche publique et l'industrie : 22 % du budget gouvernemental en R&D est destiné aux entreprises, ce qui représente 11 % du total de l'activité R&D dans le privé. Le « Technology Strategy Board » joue un rôle central dans le développement de l’innovation. Ce conseil de 18 membres, placé auprès du DTI, a pour priorités de maintenir la compétitivité de l’économie, de stimuler les secteurs, de transformer les technologies émergentes en facteurs de croissance, de renforcer, à 4 Richard Lambert est également l’auteur, avec Nick Butler, d’un rapport publié en mai 2006, sur le thème : « L’avenir des universités européennes : renaissance ou déclin ? », accessible sur le site du Centre for European Reform : www.cer.org.uk 5 En 1981, les dépenses de R&D du Royaume-Uni, en pourcentage du PIB, étaient plus importantes que celles des autres pays membres du G7 à l’exception de l’Allemagne. En 1999, le Royaume-Uni se situait derrière l'Allemagne, les USA, la France et le Japon, et suivait de près le Canada. 9 l’aide de ces éléments, l’attractivité du Royaume-Uni. Il est composé en majorité de représentants issus du secteur privé (entreprises et capital-risque). Le crédit d’impôt recherche est différent selon la taille de l’entre prise. Il permet de multiplier par un facteur de 1,3 pour les grandes entreprises et de 1,75 pour les PME, le montant des dépenses de R&D déductibles du profit net avant impôt à partir de 2008. Le « Technology Programme », doté de 100 millions de livres en 2007, favorise la recherche coopérative dans 6 domaines (productique, énergies, matériaux, électronique, biomédecine, STIC). Il comprend deux outils principaux : les KTN (« Knowledge Transfer Networks ») et le programme « Collaborative research and development ». A l’échelle régionale, le réseau des « Regional Development Agencies » (RDA) assure le soutien local à la recherche collaborative et à l’innovation. III.5.3 Les transferts de connaissances Le gouvernement britannique est tout à fait conscient de l’importance du secteur de l’enseignement supérieur pour une économie britannique fondée sur la connaissance, notamment comme outil de développement économique et source d’innovation : il encourage donc une meilleure valorisation des travaux de recherche, clairement affichée comme la troisième activité des universités, après la recherche et l’enseignement. Le développement des parcs technologiques et des emplois de haute technologie est toujours lié au Royaume-Uni à une forte implication universitaire. De même, le secteur privé, devenu un partenaire important des universités, exerce lui aussi une influence croissante sur les stratégies de développement. Les universités britanniques, qui reçoivent 6 % de leur financement total du secteur privé, ont une très forte activité de recherche scientifique qui leur permet de disposer d’un potentiel important pour le transfert de connaissances vers le secteur des applications et de la propriété intellectuelle. Ces transferts, qui peuvent prendre différentes formes, se sont fortement développés au cours des dernières années. La plupart des universités ont mis en place des bureaux de transfert de technologie, et les effectifs de ces structures connaissent une forte croissance. Si les inventions faites par leur personnel sont la propriété des établissements, qui peuvent librement la négocier, beaucoup d’établissements intéressent leurs chercheurs aux résultats financiers de leurs inventions. Cependant, il y a certaines barrières à l’exploitation de la propriété intellectuelle des universités : L’une de ces barrières est due à la variabilité des règles de partage des droits de la propriété intellectuelle dans le cadre des collaborations Université – Entreprise, qui entraîne des négociations souvent longues et coûteuse. Le rapport Lambert considérait que les revenus de l’exploitation des résultats de recherches menées en collaboration doivent refléter les contributions relatives des différents partenaires de la collaboration. Une deuxième barrière à l’exploitation de la propriété intellectuelle des universités est parfois due à la qualité des bureaux de transfert de technologie. La plupart des universités gèrent leurs propres opérations de transfert de technologie, mais seulement quelques-unes d’entre elles ont la capacité de mettre en place une organisation efficace. Certaines confient même leur valorisation sous forme de vente de licences ou de création d’entreprises à des sociétés privées comme IP Group. Une troisième question est le choix entre la filière brevets -licences et la création d’entreprises issues de l’université («spin-outs»). Les universités ont des choix différents en la matière. Globalement, le financement public de la recherche fondamentale et du développement des bureaux de transfert de technologie bénéficie majoritairement à l'économie britannique dans son l'ensemble, mais ne constitue pas de nouvelles sources significatives de revenus pour les universités. III.6. Formation et qualification Les entreprises sont globalement satisfaites de la qualité de la formation des diplômés des universités qu’elles recrutent, bien qu'il y ait quelques disparités entre leurs besoins et les formations offertes par certaines universités. Le rapport indique que les futurs étudiants devraient pouvoir bénéficier d’une meilleure information sur le marché de l’emploi et sur les besoins des entreprises. Le rapport Lambert suggérait également que les bureaux de placement évoqués plus haut devraient tenir compte davantage des opinions des employeurs. Une expérience de travail est importante pour les 10 étudiants en leur donnant par ailleurs l'occasion de développer des qualifications entrepreunariales. Un certain nombre d’accords Université - Entreprise ont été conçus avec cet objectif. IV- Coopérations existantes avec les établissements d’enseignement supérieur français • Contexte général La coopération universitaire franco-britannique a acquis, au fil des siècles, une telle dimension qu’il est impossible de trouver de part et d’autre de la Manche un établissement d’enseignement supérieur qui n’ait développé une forme ou une autre de coopération avec un établissement de l’autre pays. Toutefois, ces coopérations, accords, doubles diplômes, relevant d’initiatives dispersées, au niveau des universités – rappelons le, très indépendantes- voire des départements, ne sont pas systématiquement répertoriés. Il est essentiel de maintenir les liens historiques avec nos partenaires, essentiellement avec les départements d’études françaises, menacés par la chute dans l’apprentissage des langues au Royaume-Uni (l’enseignement des langues est facultatif dans l’enseignement secondaire au delà de 14 ans). Les départements d’études françaises sont généralement associés aux « european studies, international studies, media studies, cinema studies », etc) et les sociétés savantes spécialisées dans les études françaises (Society for French Studies, Society for the Study of French History, Association for the Study of Modern and Contemporary France, Society for Francophone Post-colonial Studies, Association of University Professors and Heads of French, etc). Le service culturel soutient également les évènements (conférences, séminaires) qui s’inscrivent dans le cadre du débat d’idées vers les grandes questions contemporaines. Les universités britanniques, qui jouissent d’une grande autonomie, préfèrent des accords informels, alors que les français souhaitent des accords structurés. Les universitaires britanniques sont surtout demandeurs de contacts au niveau de la recherche, d’où un volet « mise en réseaux » important (le programme GDRE, par exemple, auquel participe l’Université d’Oxford, la Maison Française d’Oxford, le CNRS et l’IEP de Paris). Ainsi, plusieurs réseaux issus de rencontres d' écoles doctorales avec des universités britanniques, ou à la suite de colloques, se sont mis en place : School of Advanced Studies, équivalent de l'EHHSS, Maison des Sciences de Clermont Ferrand, Queen Mary’s College, Paris VIII, University College London, Middlesex University, Exeter University, etc). Ces réseaux de recherche, initiés avec des crédits modestes, rassemblant plusieurs universités européennes, ont obtenu des financements auprès des Research Council britanniques et de l'ANR. Ils représentent une des priorités du processus de Bologne (cf. les propositions du 7ème Programme Cadre de Recherche Communautaire, en mai 2006). Ils s’inscrivent dans la même logique que les réseaux de chercheurs des centres de recherche français en Europe. Cette Ambassade souhaite continuer à favoriser le développement de ces réseaux. Par ailleurs, afin de susciter l’intérêt pour les cotutelles nous avons largement diffusé l’annonce de la levée des obstacles aux cotutelles de thèse en janvier 2005, auprès de nos partenaires britanniques, et un certain nombre de cotutelles sont actuellement en cours. • Le Processus de Bologne Nos partenaires britanniques sont attentifs au processus de Bologne. Londres a accueilli les 17 et 18 mai 2007, la 5ème conférence ministérielle sur l’avancement du processus de Bologne. Le communiqué de Londres, publié à l’issue de cette conférence est consultable sur le site www.dfes.gov.uk/bologna • Etudiants et doctorants britanniques en France Les étudiants britanniques ne représentent qu’une faible proportion des étudiants étrangers en France. A titre de comparaison, il y avait 11 685 étudiants français au Royaume-Uni en 2004-5 6 , soit environ cinq fois plus que les 2334 étudiants britanniques en France. Tableau 5 : nombre et proportion d'étudiants tous niveaux confondus 6 source : HESA statistics 2004-5 11 Royaume-Uni : inscriptions en université tous niveaux 1998 2001 2004 1 283 213 1 253 534 1 286 457 113 625 130 368 184 624 3 250 2 616 2 334 8,9 10,4 14,4 Nombre d'étudiants en France Nombre d'étudiants étrangers en France Nombre d'étudiants britanniques en France Proportion (%) d'étudiants étrangers en France Proportion (%) d'étudiants britanniques parmi les étudiants 2,86 étrangers données MENESR-DEPP-C1, traitements et indicateurs OST 2,01 1,26 OST-2006 La part du Royaume-Uni est très minoritaire dans le nombre d’étudiants de thèse en France (tableau 6). De plus, la répartition des thèses est très déplacée en faveur des sciences de l’homme et de la société (tableau 7). Il y avait, en 2004-5, 1 270 doctorants français au Royaume-Uni 7 , très majoritairement en sciences de la matière et de la vie. Tous les flux d’échanges sont donc très déséquilibrés. Tableau 6 : nombre et proportion d'étudiants au niveau Doctorat Royaume-Uni inscriptions université au Doctorat 1998 2001 63 374 61 073 17 077 16 705 126 107 Nombre d'étudiants en France Nombre d'étudiants étrangers en France Nombre d'étudiants britanniques en France Proportion (%) d'étudiants étrangers en France Proportion (%) d'étudiants britanniques parmi les étudiants étrangers données MENESR-DEPP-C1, traitements et indicateurs OST 26,9 0,74 27,4 0,64 : en niveau 2004 66 806 21 392 115 32,0 0,54 OST-2006 Tableau 7 : répartition par domaine disciplinaire au niveau Doctorat Sciences de la matière et de la vie Sciences humaines et sociales tous domaines données MENESR-DEPP-C1, traitements et indicateurs OST Royaume-Uni : répartition (%) des étudiants du pays au niveau Doctorat 1998 2001 2004 26,2 26,2 34,8 73,8 73,8 65,2 100,0 100,0 100,0 OST-2006 Parmi les actions auxquelles l’attaché de coopération universitaire de l’Ambassade de France au Royaume-Uni a été associé, il existe une vingtaine de doubles Masters, d’autres sont en projet. Le réseau Transmanche, entre l’université du Kent et 4 universités du Nord de la France (Lille I, Lille II, Lille III et Université de la Côte d’Opale) , propose plusieurs doubles Masters, dans le cadre d’Erasmus Mundus. Sciences Po Paris et la London School of Economics proposent plusieurs doubles Masters. D’autres établissements britanniques sont engagés dans des projets de doubles Masters avec des établissements français (King’s College London, UCL, Edinbourg, Queen Mary London, Queen’s Belfast, etc). Il faut cependant souligner que la création de Masters franco-britanniques se heurte à deux obstacles : la durée des études (un an en GB/deux ans en France) et leur coût (de 4 500 à parfois plus de 30 000 Euros, selon les établissements et les disciplines). Pour ces raisons, les doubles Masters sont beaucoup plus fréquents avec les grandes écoles et les IEP, à l’exception de certaines disciplines comme le droit (double Maîtrise Cambridge-Paris 2, King’s College London-Paris 1, etc). La liste des accords et des doubles diplômes entre les grandes écoles et les universités étrangères, classés par pays et par école, est disponible sur le site de la CGE, www.cge.asso.fr. Concernant les doubles diplômes dans les universités, il convient de se renseigner auprès des services de RI des établissements. 7 source : HESA statistics 2004-5 12 • Présence de l’Université et de la recherche françaises Les services culturel et scientifique invitent environ 100 universitaires français de diverses disciplines pour communications dans une quarantaine de conférences ou colloques dans des universités britanniques (études françaises, littérature, histoire, civilisation, société, politique, terrorisme, physique, chimie, mathématiques financières, environnement, informatique, etc). Par ailleurs, le MAEE et le MENESR souhaitent promouvoir les délégations d’universitaires français auprès d’universités étrangères. Une dizaine d’universitaires ont déjà effectué des séjours de « visiting professors » d’un semestre (deux trimestres britanniques) dans ce cadre. Plusieurs actions du poste contribuent à la mobilité franco-britannique : ⇒ Programme Alliance (PHC) : Le Programme Hubert Curien (PHC) franco-britannique « Alliance » offre à de jeunes responsables d’équipes (« Lecturer » ou Post-doctorants au Royaume-Uni, CR2, CR1, MCU, jeunes DR2 ou professeurs en France) les moyens nécessaires au démarrage d’une coopération bilatérale. Ce PHC constitue ainsi un point d’appui pour la mise en place de réseaux de recherche bilatéraux, qui pourront eux-mêmes former le socle d’une coopération multilatérale dans le cadre des réseaux d’excellence et des projets intégrés de l’Espace Européen de la Recherche. En liaison avec le « British Council », le Ministère des Affaires étrangères soutient également la structuration de ces projets individuels en réseau (Programme d’Actions de Recherche en Réseaux : « P2R »), en incitant les responsables de plusieurs projets individuels travaillant dans le même domaine à se regrouper : une dotation propre à ce réseau leur est alors accordée, complémentaire des dotations individuelles. ⇒ Programme de bourses Entente Cordiale : la levée de fonds privés sur ce programme de bourses permet aux meilleurs étudiants français et britanniques de troisième cycle (postgraduate), toutes disciplines confondues, de poursuivre leurs études ou travaux de recherche soit pendant un an, soit pendant des séjours plus courts de quelques mois, dans l’autre pays : 320 boursiers en ont bénéficié depuis 10 ans. ⇒ Cotutelle Internationale de Thèse, «Joint PhD » : La cotutelle internationale de thèse permet à un étudiant de recevoir, après sa formation commune dans les deux pays, un diplôme unique de thèse portant les sceaux des deux universités partenaires (décret de la République française du 6 janvier 2005). Les universités britanniques n’acceptant pas qu’un seul et même travail de thèse puisse aboutir à l’attribution de deux diplômes de thèse indépendants, selon le schéma des cotutelles de thèses qui existait jusqu’ici, la mise en place de ce diplôme unique sous double timbre a permis de débloquer la situation. Aujourd’hui près d’une vingtaine d’universités britanniques ont accueilli chaleureusement ce programme de « Joint PhD ». • Promotion des études en France Un des rôles des services culturel et scientifique est de renforcer l’attractivité de l’enseignement supérieur en valorisant l'université et les grandes écoles françaises et en défendant leurs intérêts dans le contexte de plus en plus compétitif du marché mondial de l'enseignement supérieur : - Le service CampusFrance reçoit environ 3 000 demandes annuelles de la part de la communauté étudiante internationale du Royaume-Uni. Rappelons qu’il y avait environ 2 400 étudiants britanniques en France en 2006. - Formation des élites : promotion des cycles internationaux de l’ENA auprès des administrations britanniques. - Participation à plusieurs salons universitaires à Oxford, Cambridge et Manchester. Les actions du poste bourses Entente Cordiale, « Joint PhD » et le PHC Alliance servent aussi à promouvoir les études de 3ème cycle en France. VI- Contacts utiles • Service Culturel – Ambassade de France 23 Cromwell road London SW7 2EL Tél. 0044 20 7073 1300 Fax: 0044 20 7073 1326 Courriel : [email protected] Site internet : www.institut-francais.org.uk 13 • Service Scientifique – Ambassade de France 6 Cromwell Place London SW7 2EL Tél. 0044 20 7073 1380 Fax: 0044 20 7073 1390 Courriel : [email protected] Site internet : www.ambascience.co.uk • UK British Council (UK) 10 Spring Gardens London SW1A 2BN Tél. 0044 20 7930 8466 Fax: 0044 161 957 7762 Courriel : [email protected] Site internet : www.britishcouncil.org • UK British Council (Paris) 9 rue de Constantine F-75340 Paris Cedex 07 Tel : 0033 149 557300 Fax : 0033 147 057702 Courriel : [email protected] Site internet : www.britishcouncil.org/france • Department for Education and Skills Sanctuary Buildings Great Smith Street London SW1P 3BT Tél. 0044 8700 012345 Fax : 0044 1928 79 4248 Courriel : [email protected] Site internet : www.dfes.gov.uk • Universities & Colleges Admissions Service (UCAS) Rosehill, New Barn Lane Cheltenham Gloucestershire Tél. 0044 1242 222 444 Fax: 0044 1242 544 960 Site internet : www.ucas.ac.uk • Higher Education Statistics Agency 95 Promenade Cheltenham, GL50 1HZ Tél. 0044 1242 255577 Fax: 0044 1242 211122 Courriel : [email protected] Site internet : www.hesa.ac.uk • Higher Education Funding Council for England Northavon House, Coldharbour Lane Bristol BS16 1QD Tél. 0044 117 931 7317 Fax: 0044 117 931 7203 Courriel : [email protected] Site internet : www.hefce.ac.uk • Council for International Education (UKCOSA) 9-17 St Albans Place London N1 ONX Tél. 0044 20 7288 4330 Fax: 0044 20 7288 4360 Site internet : www.ukcosa.org.uk • Universities UK Woburn House, 20 Tavistock Square 14 London WC1H 9HQ Tél. 0044 20 7419 4111 Fax: 0044 20 7388 8649 Courriel : [email protected] Site internet : www.universitiesuk.ac.uk • UK Socrates British Council 10 Spring Gardens London SW1A 2BN Tél. 0044 20 7389 4157 Fax: 0044 20 7389 4426 Courriel : [email protected] Site internet : www.socrates-uk.net • UK Leonardo British Council 10 Spring Gardens London SW1A 2BN Tél. 0044 20 7389 4389 Fax: 0044 20 7389 4426 Courriel : [email protected] Site internet : www.leonardo.org.uk • ECCTIS Oriel House Oriel Road, Cheltenham Gloucestershire GL50 1XP Tél. 0044 1242 252627 Fax: 0044 1242 258600 Courriel : [email protected] Site internet : www.ecctis.co.uk 15