Québec, ville hantée - Infos

Transcription

Québec, ville hantée - Infos
Québec, ville hantée !
Québec a son lot d’histoires de revenants, de diableries et de légendes. Et pas les moindres: des
messes noires en haut du cap Diamant aux bruits inquiétants entendus dans la vieille prison, en
passant par de bonnes histoires de fantômes dans la haute et la basse-ville.
Chargées d’histoire, les plaines d’Abraham sont bien mystérieuses. Certains prétendent qu’il s’agit
du lieu le plus hanté de Québec, puisqu’il fut le théâtre de batailles sanglantes, d’exécutions
historiques et de toutes sortes d’histoires sordides.
« On dit que des messes noires étaient célébrées les samedis soir de pleine lune près du cap
Diamant. Les gens disaient qu’ils entendaient des loups et toutes sortes de bruits », raconte Marie
Cantin, de la Commission des champs de bataille nationaux.
Elle a répertorié toute une collection de légendes pour préparer les décorations d’Halloween du
jardin Jeanne-d’Arc. « Dans l’ancienne prison de Québec, il y aurait des fantômes et c’est bien
connu », ajoute-t-elle avec un sourire. Les couloirs de la prison, aujourd’hui transformée en musée,
ont déjà été hôtes d’événements mystérieux.
« Le Centre d’interprétation du parc des Champs de bataille occupait autrefois le rez-de-chaussée
de l’aile Est du pavillon Baillargé. Certains employés n’étaient pas rassurés. On parlait de bruits, de
choses qui changent de place, de portes qui se débarrent toutes seules, de lumières allumées quand
on étaient sûrs de les avoir éteintes... C’est dans la croyance des gens qu’il y a des esprits bizarres
qui se promènent là, mais il n’y a rien de concret. Les gens ont beaucoup d’imagination dans des
http://www.infos-paranormal.net/
cas comme ça. »
La rumeur veut également qu’on puisse apercevoir, le 1er novembre, du soir au matin, le fantôme
de la vilaine et cruelle Éloïse de Volayne, dite la Dame Blanche du cap Diamant, le long de la
falaise...
Haute-Ville
Laurie Thatcher, propriétaire des Visites fantômes de Québec, ne doute pas une minute que Québec
soit une ville hantée. « Les histoires de fantômes sont plus fréquentes qu’on ne le pense et
surviennent dans toutes les villes, mais les gens n’en parlent pas par crainte d’être jugés. Au moins
une fois par mois, un visiteur nous raconte une expérience personnelle », affirme-t-elle.
Constatant que la Haute-Ville était riche en histoires de fantômes, Mme Thatcher en a recueilli
suffisamment pour en faire une nouvelle visite thématique, présentée jusqu’au 31 octobre. « Les
visiteurs francophones revenaient nous voir deux ou trois fois en nous demandant d’autres histoires.
Il y en a plusieurs en Haute-Ville, peut-être parce que c’était une partie de la ville colonisée par les
Britanniques. Plusieurs histoires concernent les alentours des remparts et les lieux où se trouvaient
d’anciens cimetières. La visite commence et se termine dans un édifice hanté. »
David McLane
De tous les fantômes qui hantent Québec, Mme Thatcher a son préféré : celui de David McLane, un
Américain qui fut exécuté à la fin des années 1700 pour trahison, même s’il n’y avait aucune preuve
à cet effet. « Des médiums qui ont fait la visite guidée l’ont toujours décrit de la même façon :
c’est un homme qui porte un tricorne et se tient devant les portes du Musée de la Civilisation, près
de l’endroit où il fut exécuté. »
Fantômes et superstitions
Marie-Ève Ouellet, présidente-directrice générale des Services historiques Six-Associés, fait
remarquer que Québec est riche en légendes, plusieurs appartenant à la culture canadienne-française
comme les loups-garous, les feux follets et toutes sortes de créatures imaginaires.
« Jusqu’à il y a un siècle, les gens croyaient aux esprits, aux personnages qui sont fantastiques dans
notre mentalité d’aujourd’hui. Au cours de notre visite Trésors et superstitions, on montre un article
de La Gazette de Québec qui fait état d’un loup-garou aperçu près de Kamouraska. Quand on fait
des recherches, c’est capoté tout ce qu’on trouve! »
« À Québec, on a le fantôme de Frontenac, réputé pour hanter le site de l’ancien Château SaintLouis, où se trouve maintenant le Château Frontenac. L’histoire de la Dame Blanche, à Beauport,
est aussi une histoire de revenants. Le diable apparaît très souvent dans les légendes, sous une forme
ou sous une autre. »
Marie-Ève Ouellet considère qu’il n’y a pas plus de fantômes à Québec qu’ailleurs, mais que les
soirées et le vent d’automne donnent à la ville une atmosphère lugubre et ... « vraiment le fun » qui
plaît aux amateurs d’histoires étranges et mystérieuses.
Son entreprise, spécialisée dans les visites thématiques, a mis en place un circuit spécial faisant état
des superstitions et des trésors de la ville de Québec. Elle est animée par Philibert, un chasseur de
trésors vivant dans les années 1890.
Élisabeth II témoin: Enterrée vivante
La cathédrale Holy Trinity, première cathédrale anglicane à être construite hors de l’archipel
britannique est, paraît-il, hantée des catacombes au clocher. On dit que la reine Élisabeth II ellemême, en visite à Québec en 1987, signala l’apparition d’une femme entre les deux colonnes du
http://www.infos-paranormal.net/
jubé se trouvant en face du fauteuil royal. Il s’agirait du spectre d’Iris Dillas, morte en 1830 après
avoir été enterrée vivante.
Trois-Pistoles: L’âme d’un commis voyageur
Connue de tous les paroissiens, la Maison hantée du chemin de la Grève de la Pointe fait maintenant
partie du circuit des légendes élaboré par la Corporation touristique des Basques. Construite en
1830, la maison servait autrefois de poste de transfert pour les pilotes du Saint-Laurent et une
taverne y avait été aménagée. Un soir de tempête, un commis voyageur y fut assassiné sous motif
de vol. Les témoins décidèrent de cacher le crime en enterrant le corps dans le sous-sol. Ils ne furent
pas tranquilles bien longtemps, car l’âme du commis voyageur fit bientôt son apparition, réclamant
qu’on transporte la dépouille au cimetière. Des cris et des bruits étranges se mirent de la partie,
décourageant qui que soit d’occuper les lieux.
Isle-aux-Grues: Le p’tit bonhomme sans tête
Un étrange personnage a terrorisé pendant 30 ans la croisée du chemin du Roy et de la côte de la
Haute-ville, à l’Isle-aux-Grues : le p’tit bonhomme sans tête. Les témoignages situent son
apparition au début des années 1800. Le nain sans tête, vêtu d’un habit noir et d’un pantalon gris, ne
disait jamais rien et rôdait à la tombée du jour. Le dernier à l’avoir vu s’appelait Louis Lebel, qui le
rencontra en revenant d’une soirée bien arrosée. « Tentant de se débattre contre cette horrible
créature qui semblait arriver de nulle part, il prit ses jambes à son cou et sauta en bas d’un cap
qu’on appelle aujourd’hui le Cap à bonhomme », raconte Édith Rousseau, coordonnatrice de la
Corporation de développement touristique de l’Isle-aux-Grues.
Buttes-à-Nepveu: La Corriveau
Marie-Josephte Corriveau, née dans une ferme de Saint-Vallier de Bellechasse, fut pendue sur les
Buttes-à-Nepveu (près de l’actuel parc Jeanne-d’Arc) en 1763. Elle fut accusée d’avoir tué son mari
à coups de hache. Conformément à la coutume britannique, on enferma son corps dans une cage de
fer, qui fut suspendue à une croisée des chemins de Lauzon. Son destin tragique a été immortalisé
dans le roman Les anciens Canadiens et, encore aujourd’hui, le doute plane sur sa culpabilité.
Terroir fantastique
Fantômes, lutins, sorciers, sirènes, cochons bleus, loups-garous : le Québec est riche en créatures
fantastiques. Pour ne pas qu’elles sombrent dans l’oubli, l’écrivain Bryan Perro leur a fait la belle
part dans deux recueils intitulés Créatures fantastiques du Québec.
« J’ai fait un survol et j’en ai sorti de 50 à 60. Le Québec est très riche en créatures fantastiques et
c’est ce que moi, je sais. Il y a des histoires qui reviennent plus souvent que d’autres, comme les
monstres marins. Tous les lacs au Québec ont des monstres marins. Il y a aussi beaucoup d’histoires
de fantômes. C’est encore très vivant », commente l’auteur, qui a déposé un mémoire de maîtrise
sur le loup-garou dans la tradition orale au Québec.
Dans ses recueils publiés aux éditions Les Intouchables, l’auteur de la populaire série Amos
Daragon et de la nouvelle série Wariwulf fait le point sur le Sasquatch, les monstres du lac
Memphrémagog et du lac Pohénégamook, le loup-garou du Québec, le bateau fantôme de Gaspé.
Le lecteur découvre aussi le Gougou de la baie des Chaleurs, le Windigo de l’Abitibi, les
Mestabeoks de la Mauricie et les âmes marines des Lenni-Lenapes.
« Les gens me demandent si je vais faire un tome 3. Pour cela, il faut que les gens me racontent
leurs histoires, car j’ai tout vidé ce que j’avais dans mes livres, ce que j’avais accumulé au cours
d’une quinzaine d’années. »
Bryan Perro constate que les Québécois sont friands d’histoires de fantômes et de revenants,
http://www.infos-paranormal.net/
« comme partout ailleurs ». « Les histoires de fantômes, ça répond aussi à plusieurs grandes
interrogations. C’est l’archétype de la vie après la mort. Ça nous indique qu’on a une pérennité et ça
vient calmer une angoisse existentielle. »
Il a écrit ces livres pour ne pas que des créatures fantastiques comme le cochon bleu du Saguenay et
la Dame aux Glaïeuls du Bas-Saint-Laurent tombent dans l’oubli. « Il y a une tradition orale qui
veut se perpétuer, mais il n’y a plus d’oreilles pour les entendre... », fait-il remarquer. « Si on ne
raconte plus d’histoires, ça tombe dans l’oubli et c’est une partie de ma culture qui tombe dans
l’oubli. »
Source : Le Journal de Québec
http://www.infos-paranormal.net/