La luxation de la rotule

Transcription

La luxation de la rotule
La luxation de la rotule La rotule, aussi appelée patella, est un petit os ovale qui se situe à l'articulation du genou. Elle possède deux faces, une face articulaire en contact avec le fémur et une face craniale juste sous la peau. Elle est maintenue en haut par le muscle quadriceps (le gros muscle de la cuisse) et en bas par un ligament (le ligament patellaire ou tendon rotulien) qui va s'attacher sur la crête du tibia. De part en d'autre de la rotule se trouve des ailes en cartilage auxquelles s'attachent les ligaments la reliant au fémur. La rotule sert à modifier la direction des forces de traction qui agissent sur l'articulation du genou tel une poulie. Elle coulisse dans une rainure (aussi appelé sulcus ou fosse intercondylaire) se situant à l'avant du fémur de telle façon à ce qu'elle ne puisse par déraper à droite ou à gauche. Le contact entre les surfaces articulaires du fémur et de la rotule est essentiel à une bonne alimentation du cartilage. Un alignement parfait du muscle quadriceps, de la rotule, du ligament patellaire et de la crête tibiale est indispensable à la stabilité de l'articulation et à sa fonctionnalité. Le terme "luxation patellaire" signifie que la rotule sort de sont sulcus, soit en direction du genou opposé (médial), soit sur l'extérieur de la patte (latéral). Sur un animal présentant une luxation on constate en général différentes modifications anatomiques des os, aussi bien que des tissus mous. Il n'est cependant pas possible de rendre une seule de ces modifications anatomiques responsable de la luxation. Il s'agit plutôt d'une addition de déformation ou malposition qui conduisent à une luxation. Il est donc difficile de dire lesquelles sont les causes et lesquelles sont les conséquences. Voici ici une représentation du genou gauche d'un chien avec la rotule en place puis avec une luxation médiale, puis une luxation latérale. (1: rotule, 2: fémur, 3: ligament patellaire, 3: crête tibiale, 5: luxation médiale, 6: luxation latérale) On sait depuis les années 60 déjà qu'une composante génétique joue un rôle dans la pathogénèse de la luxation patellaire. Les chiens ayant une luxation patellaire ne devraient donc pas être utilisés pour l'élevage. L'hérédité de ces luxations n'est pas liée à un seul gène mais à plusieurs, ainsi qu'à d'autres facteurs tels que l'alimentation, l'exercice, la musculature, etc… Chez les papillons, qui ont systématiquement été examinés depuis 1990 avant d'être autorisés à l'élevage, on compte maintenant nettement moins de chiots atteints qu'il y a 10 ans. C'est pourquoi un examen de rotule doit être réalisé systématiquement sur les chiens destinés à l'élevage. Les luxations de rotule d’origine génétique sont souvent déjà diagnostiquées chez le jeune chien. Toutefois elles n’entraînent pas toujours des symptômes dès la naissance. Dans les cas de luxations congénitales, 75 – 80 % des cas sont des luxations médiales. Les races naines et miniatures sont les plus touchées. Les races suivantes sont particulièrement touchées: petit caniche, caniche nain, yorkshire terrier, chihuahua, pékinois, boston terrier, fox terrier, bouledogue français, cavalier King Charles, papillon, loulou de Pomeranie, chow chow, sharpei, bouvier appenzellois, bouvier d’Entlebuch. Les luxations de la rotule ne sont latérales que dans 20 – 25 % des cas. Il s’agit le plus souvent de chiens de races moyennes à grandes telle que : caniche, cocker, setter irlandais, malamute, boxer, flat coated retriever, berger des Pyrénées. Il existe 5 stades de luxation patellaire en fonction de la position initiale de la rotule, de la possibilité ou non de la sortir de son sulcus, de la remettre à sa place et de sa capacité à y rester. Cet examen ne doit être effectué que par un vétérinaire ayant suivi une formation spéciale dans ce domaine et validée tous les 4 ans par un cours de rafraîchissement, sur un chien d'au moins 12 mois, en dehors des phases de chaleur (celle-­‐ci pouvant modifier la laxité ligamentaire et donc fausser l'examen) et de préférence sur une chienne n'ayant pas déjà eu de portée. Stade Palpation 0 La rotule se trouve dans son sulcus et ne peut en être délogée 1 La rotule se trouve dans son sulcus, elle peut en être sortie par une manipulation, mais se remet en place dès qu'on la relache 2 La rotule se trouve dans son sulcus. Elle peut en être sortie et ne revient à sa place initiale seulement si on fait un mouvement du membre 3 La rotule se trouve hors de son sulcus. Elle ne peut être remise en place qu'en exerçant une pression avec les doigts 4 La rotule se trouve hors de son sulcus et ne peut être remise en place Boiterie? Genou normal, pas de boiterie La rotule ne se sortant pas toute seule, il n'y a en général pas de boiterie. Provoque en général une boiterie. Provoque en général une boiterie. Provoque en général une boiterie, peut être moins importante qu'en degré 2 ou 3 car plus stable. Dans certain cas, cette pathologie se manifeste par un chien qui, de temps en temps, semble avoir le genou qui "croche". Le chien se retrouve avec la patte coincée en arrière, n'arrive plus à plier le genou et fait donc 2-­‐3 pas sans utiliser cette patte puis tout revient à la normale. Tout ceci sans aucune manifestation de douleur. Si votre chien fait ceci, il a très probablement une pathologie de la rotule qui se manifeste par une gêne mécanique mais non douloureuse. Dans ce genre de situation, une opération n'est en général pas nécessaire. Idem pour les animaux présentant une luxation patellaire de degrés 1 ou 2 sans boiterie. Pour les chiens ayant un problème de rotule de degrés plus élevé ou provoquant une boiterie réelle (= une douleur modifiant la démarche de votre animal), il existe divers traitements chirurgicaux. C'est en général ce qui est envisagé pour les chiens présentant une luxation patellaire de degrés 3 ou 4. Si votre animal montre un degré 3 ou 4 même sans boiterie, une opération pourrait quand même être envisagée mais plutôt dans une optique préventive car il se produit une usure de a crête du sulcus et à terme votre chien risque très fortement d'être dérangé. Très souvent, à cause d'une mauvaise répartition des forces, la luxation patellaire habituelle entraine à terme d'une rupture du ligament croisé, nécessitant dans la plupart des cas également un traitement chirurgical. 

Documents pareils