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janvier
DIAGNOSTIC SECTORIEL DE L’OREF
MÉTALLURGIE
EN LANGUEDOC-ROUSSILLON
Emploi
Qualification
Métier
Formation
Développement
Prospective
2007
ÉDITORIAL
Avec cette publication, l’observatoire régional de l’emploi et de la formation du Languedoc-Roussillon
inaugure une collection de diagnostics sectoriels. Il propose une vision des liens qui s’établissent
entre qualifications et développement des activités économiques en région.
Les analyses qui suivent, ont été débattues, dans le cadre de l’élaboration du plan régional de
développement des formations professionnelles - PRDFP, avec les principaux acteurs des branches
professionnelles et les pouvoirs publics régionaux concernés. Elles s‘appuient sur un important
appareillage statistique et poursuivent une double ambition d’objectivité et de facilitation du
dialogue entre partenaires.
A cet effet, l’OREF se tient à votre disposition pour vous accompagner dans l’exploitation de cet outil.
Son utilisation constitue pour nous le meilleur moyen de l’enrichir. Nous espérons que ce travail ne
soit qu’une première étape et qu’il puisse ouvrir d’autres pistes de réflexions et d’actions.
Alain CWICK
SOMMAIRE
En résumé.. .............................................................................................................................................. p. 3
Introduction........................................................................................................................................p. 4
Délimitation du secteur.................................................................................................................... p. 5
1
Organisation de l’appareil économiquep. 6
Un secteur en développement constitué de PME de taille
importante et géographiquement polarisé
2 Pratiques de gestion de main d’oeuvrep . 8
Un secteur aux conditions d’emploi favorables,
exigeant en qualification et qui tend à s’ouvrir davantage aux jeunes
3 Métiers et qualificationsp. 11
Un large panel de métiers comme de niveaux de qualification
et des difficultés pour trouver des ouvriers qualifiés
4 Appareil de formation régionalp.12
Un appareil de formation très développé mais qui cherche
sa cohérence vis-à-vis de la structure de l’emploi,
en termes de métiers comme de niveaux de qualification
Eléments de prospective.. ................................................................................................................ p. 14
Bibliographie........................................................................................................................................p. 15
2
EN RÉSUMÉ
Le secteur des industries de la métallurgie en Languedoc-Roussillon rassemble des PME,
des sous-traitants et des filiales de grands groupes internationaux. Les activités y sont très
diverses et relèvent, au regard du nombre d’emploi, plus particulièrement de la construction
mécanique ou d’équipements électriques et électroniques, et dans une moindre mesure de la
transformation des métaux ou de la production de combustibles.
A l’opposé de la tendance nationale, l’industrie de la métallurgie présente en LanguedocRoussillon une progression positive de l’emploi salarié et connait une densification de son
parc d’établissements. Ce secteur offre des conditions d’emploi favorables et tend à s’ouvrir
davantage aux jeunes.
Le secteur de la métallurgie se caractérise aussi par une pluralité des modalités de gestion de
sa ressource humaine. Si la promotion interne semble toujours privilégiée pour l’accès aux
professions intermédiaires, l’intégration des ouvriers qualifiés dans l’emploi est essentiellement
déterminée par le niveau de formation.
Les impératifs d’adaptation aux évolutions technologiques, l’évolution du contenu des
métiers ou encore le vieillissement des actifs génèrent une demande économique qui se porte
davantage sur l’emploi qualifié accessible avec un niveau IV (ouvriers qualifiés), voire avec un
niveau III (techniciens).
Ce mouvement d’élévation du niveau de qualification participe aux difficultés de recrutement
que rencontrent les entreprises du secteur pour les postes d’ouvriers qualifiés. Ces difficultés
sont entretenues par une insuffisance des sorties de l’appareil de formation régional au niveau
IV, notamment sur les spécialités liées à la mécanique générale ou la chaudronnerie.
Directeur de publication : Alain CWICK
Chef de projet : Bruno BERENGUEL
Rédacteur : Azzedine BOUSLIMANI
Traitement des données : Bruno BERENGUEL, Maryline VILLAIN
Relecture : Marie-agnès LUGAZ (Région), Azzedine BOUSLIMANI, Annie BRICMAN
Conception graphique : Matthieu REDON
3
introduction
QUALIFICATIONS ET RICHESSES ECONOMIQUES
Si la formation, dans sa vocation, dépasse les enjeux du développement économique, elle demeure
néanmoins une condition majeure de la modernisation et de la professionnalisation des entreprises.
L’identification de la demande économique en qualification est ainsi une dimension essentielle de
la réflexion sur l’évolution de l’appareil d’éducation et de formation en région. Il importe de repérer
les qualifications professionnelles qu’exigent la fabrication des produits ou la mise en œuvre des
prestations de services, qui font la richesse économique régionale. C’est pour outiller cette réflexion
que l’OREF a élaboré des dossiers par secteur d’activités.
VERS UNE VISION CONCERTEE DU SECTEUR
Les résultats qui sont présentés ici ne constituent qu’une étape dans la construction collective
des connaissances du secteur de la « métallurgie » en région. Ils tiennent compte notamment
des enrichissements apportés par les réunions de concertation et des rencontres sectorielles1
organisées par la Région dans le cadre de l’élaboration de PRDFP (Plan régional de développement
des formations professionnelles). Ils s’appuient aussi sur une première exploitation, par l’OREF, des
ressources statistiques régionales par secteur d’activités.
SINGULARISER LES BESOINS EN QUALIFICATION
La méthode d’analyse, les sources de données et les indicateurs utilisés sont communs à chacun
d’eux. Cela autorise une mise en perspective systématique des secteurs d’activité les uns par rapport
aux autres. Il en ressort une différenciation plus fine des besoins en qualifications qui leur sont
propres et du contexte sectoriel (dynamiques de développement en région, pratiques de gestion de
la main d’œuvre) dans lequel ils se situent. Ces singularités sectorielles se déclinent sur plusieurs
registres.
Les paramètres du diagnostic sectoriel
Le premier chapitre présente les éléments sur la structure et l’évolution de l’emploi. Il situe le secteur
en région, ses dynamiques d’évolution et l’organisation de l’appareil économique. Le deuxième
chapitre fait état des paramètres liés aux pratiques de gestion de la main d’œuvre, c’est-à-dire
aux caractéristiques des individus employés et aux conditions d’emploi qui leur sont proposées.
Le troisième chapitre met en évidence les qualifications et métiers exigés par le fonctionnement
du secteur. La quatrième partie livre une analyse des équilibres de l’appareil de formation régional
qui prépare aux métiers « cœur de cible » du secteur. Enfin, le dossier se conclut par des premiers
éléments de prospective liés au développement du secteur en mettant en évidence les facteurs qui
conditionnent son devenir et leurs effets sur la demande en qualifications.
1-Rencontres organisées par la Région avec les administrations régionales en charge des politiques d’emploi et de formation (Région,
Rectorat – DAET-DAFCO, DRTEFP, ANPE) et les acteurs régionaux du secteur d’activité (UIMM Méditerranée Ouest, UIMM Gard-Lozère, CFECGC Métallurgie, FO Métallurgie, ADEFIM Gard-Lozère, Conseil régional, Rectorat, DAFCO, OREF) et les partenaires sociaux. Les éléments
qui suivent prennent en compte les échanges et les contributions des participants.
4
Délimitation du secteur
Du fait du nombre important des activités qu’il recouvre, le secteur de la métallurgie ne présente
pas une homogénéité dans son activité économique. Toutes les activités du champ de la métallurgie,
entendu au sens de la branche professionnelle (UIMM), n’ont pu être prises en compte dans le
présent diagnostic qui couvre cinq activités économiques correspondant aux codes E2, E3, F5, F6, G1
de la nomenclature INSEE (NES 36).
NES 114
Codes
APE
Activités couvertes
par le diagnostic
sectoriel
Activités
C4
Industrie des équipements du foyer
D0
Industrie automobile
E1
Construction navale, aéronautique et ferroviaire
E2
Construction des équipements mécaniques
E3
Industrie des équipements électriques et électroniques
F5
Métallurgie et transformation des métaux
F6
Industrie des composants électriques et électroniques
G1
Production de combustibles et de carburants
C44
29.7 C45
32.3
C46 33.4 et 33.5 Fabrication d’appareils domestiques
Fabrication d’appareils de réception, enregistrement ou
reproduction du son et de l’image
Fabrication de matériels optique, photographique et d’horlogerie
D01 34.1 et 34.2 Construction automobile
D02
F 34.3 Fabrication d’équipements automobiles
E11
E12
E13
E14
35.1 35.2
35.3 35.4 et 35.5
Construction navale
Construction de matériel ferroviaire roulant
Construction aéronautique et spatiale
Fabrication de cycles et motocycle, matériel de transport n..c.a.
E21
28.1 E22 28.2 et 28.3 E23
29.1 E24
29.2 E25
29.3 E26
29.4 E27
29.5 E28
29.6 Fabrication d’éléments en métal pour la construction
Chaudronnerie, fabrication de réservoirs métalliques
et de chaudières
Fabrication d’équipements mécaniques
Fabrication de machines d’usage général
Fabrication de machines agricoles
Fabrication de machines-outils
Fabrication d’autres machines d’usage spécifique
Fabrication d’armes et de munitions
E31
E32
E33
E34
E35
30 31.1 32.2 33.1 33.2 et 33.3 Fabrication de machines de bureau et de matériel informatique
Fabrication de moteurs, génératrices et transformateurs électriques
Fabrication d’appareils d’émission et de transmission
Fabrication de matériel médicochirurgical et d’orthopédie
Fabrication de matériel de mesure et de contrôle
F51
F52
F53
F54
F55
F56
27.1 à 27.3
27.4 27.5 28.4 et 28.5
28.6 et 28.7
37 Sidérurgie et première transformation de l’acier
Production de métaux non ferreux
Fonderie
Services industriels du travail des métaux
Fabrication de produits métalliques
Récupération
F61
F62
31.2 à 31.6 32.1 Fabrication de matériel électrique
Fabrication de composants électroniques
G11
G12
G13
G14
G15
10 11 12 23.1 et 23.3
23.2 Extraction de houille, de lignite et de tourbe
Extraction d’hydrocarbures ; services annexes
Extraction de minerais d’uranium
Cokéfaction et industrie nucléaire
Raffinage de pétrole
5
Activités couvertes
par la branche
professionnelle
Organisation de l’appareil économique
1
Un secteur en développement constitué de PME de taille
importante et géographiquement polarisé
Le secteur de la métallurgie en Languedoc-Roussillon regroupe près de 22 000 salariés répartis
sur environ 1 500 établissements2. Ce secteur représente 4,5% de l’emploi salarié régional. Mais à
l’image de l’industrie en général, le poids de ce secteur dans l’emploi salarié en région demeure
faible comparé à une moyenne nationale de 8 %. Deux départements sur cinq, l’Hérault et le Gard,
totalisent à eux seuls 83% de l’emploi salarié dans ce secteur.
Une concentration de l’emploi dans les industries des biens d’équipement
L’emploi salarié dans la métallurgie est essentiellement concentré dans les industries des
équipements mécaniques et des équipements électriques et électroniques. Ces dernières totalisent
plus de 60% de l’emploi du secteur et se placent devant la transformation des métaux et la fabrication
des composants électriques et électroniques qui relèvent de l’industrie des biens intermédiaires. La
production de combustibles et de carburants (essentiellement énergie nucléaire) est, au regard de
la moyenne nationale, très présente en région (0,56% contre 0,16% de l’emploi salarié à l’échelle
nationale).
Une sensibilité aux variations de la conjoncture économique d’ensemble
L’observation de l’évolution de l’emploi dans la métallurgie en Languedoc-Roussillon entre 1990 et
2003 est marquée par une fluctuation cyclique liée à la conjoncture économique dans la plupart
des activités du secteur avec une baisse sensible de l’emploi dans l’activité de production de
combustibles3.
Evolution de l’emploi salarié entre 1990-2003 (Languedoc-Roussillon)
(indice 100 en 1989)
E2 Industries des équipements mécaniques
E3 Industries des équipements électriques et électroniques
F5 Métallurgie et transformation des métaux
F6 Industrie es composants électriques et électroniques
G1 Production de combustibles et de carburants
Tous secteurs
140
130
120
110
100
90
80
70
60
1989 1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003
Source : INSEE Estimations d’emploi 2003, traitement OREF
2-Données Assedic au 31/12/2004
3-Cette baisse est particulièrement significative dans le bassin d’emploi de Lodève avec une perte de 229 emplois depuis 1996 liée à l’arrêt de l’exploitation
des gisements d’uranium.
6
Sur la période d’observation, l’emploi salarié dans le secteur est stable voire croissant depuis 1997,
à l’exception de l’industrie de production de combustible et celle des composants électriques et
électroniques particulièrement soumise à la concurrence internationale. Si la croissance de l’emploi
dans la métallurgie entre 1997 et 2003 reste contenue (3,8 %) au plan régional, comparée à l’évolution
de l’emploi dans l’ensemble des secteurs (24%), celle-ci affiche toutefois de meilleures performances
qu’à l’échelle nationale (-2,5 %)4.
Évolution de l’emploi salarié et des établissements de 1997 à 2003
(Languedoc-Roussillon)
Salariés
Activités économiques (nes 36)
Evolution
entre 1997
et 2003
E2 Industries des équipements mécaniques E3 Industries des équipements électriques
et électroniques
F5 Métallurgie et transformation des métaux F6 Industrie des composants électriques
et électroniques
G1 Production de combustibles
et de carburants
Secteur des industries de la métallurgie
Evolution de l’ensemble des secteurs
Nombre
en 2003
Etablissements
Evolution
entre 1997
et 2003
Nombre
en 2003
8,9 %
6 838
7,8 %
538
9,7 %
5 840
2,7 %
420
15,6 %
2 966
4,3 %
310
-20,1 %
1 914
3,8 %
81
-9 %
2 542
-50 %
5
3,8 %
24 % 20 100
473 975
4,9 %
14 %
1 354
6 3191
Source : ASSEDIC au 31/12, traitement OREF
Un parc d’établissements qui se densifie
Aussi, entre 1997 et 2003, le Languedoc-Roussillon connait une évolution positive du nombre
d’établissements du secteur (5%) contrairement au plan national où la tendance est nettement à la
décroissance du nombre d’unités de production (-1,6 % entre 1997 et 2003)5. Cette hausse concerne
l’ensemble des activités économiques du secteur de la métallurgie à l’exception de la production de
combustibles. Cette densification du parc d’établissements du secteur des industries métallurgiques,
spécifique à la région, témoignerait d’une capacité des entreprises régionales à absorber les chocs
inhérents à un environnement économique très concurrentiel et à se positionner favorablement sur
des marchés encore porteurs.
Les PME structurent l’emploi du secteur
La taille moyenne des entreprises du secteur en région est d’environ 15 salariés, ce qui est, au regard des
standards de l’industrie nationale, une dimension assez réduite. Néanmoins, à la différence des autres
secteurs de l’économie régionale, une des principales caractéristiques de l’industrie métallurgique est sa
structuration en un tissu d’établissements de taille relativement importante (PME, filiales de grands groupes
industriels). L’évolution de l’emploi salarié par taille d’établissement indique que ce sont principalement les
entreprises de plus de 20 salariés déjà existantes qui suscitent la croissance de l’emploi dans le secteur6.
Cette spécificité ne doit cependant pas occulter l’insuffisance en région du nombre de grandes entreprises
susceptibles de générer de l’activité de sous-traitance et par là même de l’emploi.
4-Données Assedic au 31/12
5-Données Assedic au 31/12
6-Ces analyses s’appuient sur les éléments statistiques préparés par l’OREF pour le pré diagnostic sectoriel « Industries de la métallurgie ».
Ils sont disponibles sur www.oref-lr.org , rubrique Boite à outils - Analyse sectorielle.
7
Une polarisation géographique de l’activité dans les départements
du Gard et de l’Hérault
L’examen de la répartition géographique de l’emploi régional du secteur permet de souligner une
nette concentration dans les départements de l’Hérault et du Gard avec une polarisation de l’emploi
salarié sur les bassins de Montpellier (industries des composants et des équipements électriques
et électroniques), Alès (équipements mécaniques, composants électriques et électroniques),
Nîmes et Béziers. La production de combustibles (filière nucléaire) est principalement localisée
dans le bassin d’emploi de Bagnols-sur-Cèze autour du pôle nucléaire gardois constitué par le CEA
et le centre VALRHO.
L’activité industrielle héraultaise se concentre ainsi essentiellement dans les équipements et
composants électriques et électroniques mais aussi dans la mécanique et la transformation
des métaux. Avec IBM, AREVA T&D, CAMERON, ABX, et ALTRAD comme grands établissements,
les entreprises de ces secteurs regroupent près de 10 000 salariés et près de 40% des effectifs
industriels du département. Le Gard compte des établissements de taille plus importante
appartenant souvent à des groupes nationaux ou étrangers. Ces unités ne sont cependant pas
des centres décisionnels7.
2
Un secteur aux conditions d’emploi favorables, exigeant
en qualification et qui tend à s’ouvrir davantage aux jeunes
De manière générale, le vieillissement de la main d’œuvre dans le secteur de la métallurgie
induit, comme ailleurs, des difficultés de remplacement de la main d’œuvre. Aux côtés d’une
pratique de la promotion interne plus soutenue que dans les autres secteurs d’activités, la
mobilisation d’une main d’œuvre plus formée et plus jeune semble aujourd’hui s’accentuer dans
l’industrie métallurgique régionale, notamment pour ce qui concerne les ouvriers qualifiés et
les techniciens.
Les jeunes encore sous-représentés dans l’emploi du secteur
Les jeunes sont moins représentés dans l’emploi du secteur de la métallurgie, notamment dans
l’industrie des composants et la production de combustibles et de carburants (respectivement 4%
et 3% de jeunes de moins de 25 ans contre 7% tous secteurs confondus en région). A l’inverse, la
proportion de jeunes dans les professions intermédiaires est plus importante dans l’industrie des
équipements électriques et électroniques.
Les ouvriers de plus de 50 ans sont eux plus présents dans l’activité de transformation des métaux
et l’industrie des composants que dans les autres secteurs d’activité (respectivement 23% et 20%
contre 17% en moyenne régionale). De même, dans l’industrie de transformation des métaux, la
part des actifs de plus de 50 ans de la catégorie « professions intermédiaires » atteint 30% contre
22% en moyenne régionale tous secteurs confondus.
7-DRIRE LR, « L’activité industrielle dans l’Hérault », septembre 2005 et DRIRE LR, « L’activité industrielle dans le Gard », décembre 2005
8
Pratiques de gestion de main d’oeuvre
Part des 50 ans et plus dans l’emploi par CSP
(Languedoc-Roussillon)
Industries des
équipements
mécaniques
CSP
Industries des
Métallurgie et
Industrie des
Production de
équipements
transformation
composants
combustibles et
électriques
des métaux
électriques
de carburants
et électroniques
et électroniques
Tous
secteurs
Chefs d’entreprise
Cadres
Professions intermédiaires
Employés
Ouvriers
35 %
29 %
20 %
23 %
14 %
34 %
31 %
16 %
29 %
9 %
30 %
24 %
30 %
23 %
23 %
19 %
13 %
17 %
23 %
20 %
0 %
27 %
11 %
15 %
17 %
32 %
33 %
22 %
20 %
17 %
Ensemble
19 %
20 %
25 %
18 %
15 %
23 %
Source : INSEE RP 99, traitement OREF
Les ouvriers de plus de 50 ans sont plus présents dans l’activité de transformation des métaux et
l’industrie des composants que dans les autres secteurs d’activité (respectivement 23% et 20% contre
17% en moyenne régionale).
Une participation modérée des femmes à l’emploi
L’emploi dans les industries de la métallurgie régionale est peu féminisé. La proportion de femmes
dans l’emploi salarié du secteur est inférieure à la moyenne régionale tous secteurs confondus. Avec
38% de femmes dans l’emploi salarié contre une moyenne régionale de près de 45% pour l’ensemble
des secteurs, l’industrie des composants électriques et électroniques regroupe la majeure partie de
l’emploi féminin dans la métallurgie.
Des exigences de formation élevées pour les qualifications de bases
Il apparaît aussi que le secteur est plus exigeant en qualification en ce sens où la proportion des
bas niveaux de qualification dans l’emploi salarié y est inférieure aux autres secteurs de l’économie
régionale. L’exception de l’activité de transformation des métaux est à relier en toute probabilité à
l’ancienneté des effectifs en emploi dans cette industrie.
Part des bas niveaux de qualification dans l’emploi salarié
(languedoc-roussillon)
Part des niveaux
Activités économiques (NES 36)
V bis/VI
E2 Industries des équipements mécaniques
22,50 %
E3 Industries des équipements électriques et électroniques
13,90 %
F5 Métallurgie et transformation des métaux
31,10 %
F6 Industrie es composants électriques et électroniques
25,40 %
G1 Production de combustibles et de carburants
14,60 %
Tous secteurs
29,30 %
Source : INSEE RP 99, traitement OREF
9
La structure des qualifications du secteur de la métallurgie présente une proportion plus élevée
d’ouvriers et d’employés disposant d’un niveau V ou IV par rapport aux autres secteurs d’activités.
Ceci indique une exigence de qualification plus élevée de la part des entreprises étant donné que
l’entrée dans l’emploi du secteur se fait essentiellement sur ces catégories.
Des pratiques de promotion interne pour l’encadrement intermédiaire
Ce rapport s’inverse pour les qualifications intermédiaires (salariés disposant d’un niveau IV ou III
parmi les techniciens et agents de maitrise et d’un niveau III et plus pour les cadres) pour lesquelles
la promotion interne semble être une pratique de gestion de la main d’œuvre plus présente dans
les industries de la métallurgie que dans les autres secteurs. Ceci ne s’applique cependant pas aux
cadres de l’industrie nucléaire régionale qui, eux, intègrent l’emploi avec un niveau de qualification
élevé (près de 90% d’entre eux sont dotés d’un niveau III et plus, contre une moyenne de 75% pour
l’ensemble des secteurs)8.
Un recours plus fréquent au marché externe
Toutefois, compte tenu du vieillissement des actifs et des besoins de renouvellement de la
main d’œuvre, les entreprises du secteur tendent à recourir davantage à une main d’œuvre plus
jeune et plus qualifiée en privilégiant les recrutements externes. La voie de l’apprentissage pour
certaines activités (industries des équipements mécaniques et des équipements électriques et
électroniques9) est, parallèlement à la promotion interne et à la formation professionnelle des
salariés déjà en emploi, de plus en plus utilisée.
Des conditions d’emplois relativement favorables
Au niveau régional, la métallurgie est un secteur qui offre des conditions de travail relativement
favorables.
Conditions d’emplois
(Languedoc-Roussillon)
E2
Industries des
équipements
mécaniques
Part des salariés en
emploi stable
Part des salariés sous
contrats aidés
Part des apprentis
dans l’emploi
Part des emplois
de moins de 3 mois
Part des salariés
à temps partiel
79,5 %
E3
F5
F6G1
Industries des
Métallurgie et
Industrie des
Production de
équipements
transformation
composants
combustibles et
électriques
des métaux
électriques
de carburants
et électroniques
et électroniques
Tous
secteurs
78,9 %
80,6 %
87,4 %
93,2 %
68,1 %
1,2 %
1 %
1,3 %
1 %
2,1 %
3,6 %
2,1 %
2 %
1,3 %
1,1 %
0,3 %
1,3 %
8,4 %
8,3 %
7,1 %
6,7 %
3,5 %
15,8 %
9,6 %
15,3 %
15,4 %
22,1 %
4,9 %
28,2 %
Source : INSEE, RP 99 – DADS Flux des emplois salarié en 2003, traitement OREF
8-Ces analyses s’appuient sur les éléments statistiques préparés par l’OREF pour le pré diagnostic sectoriel « Industries de la métallurgie ».
Ils sont disponibles sur www.oref-lr.org , rubrique Boite à outils - Analyse sectorielle.
9-La part des apprentis dans l’emploi est de 2,1% dans les industries des équipements mécaniques et de 2% dans les industries des
équipements électriques et électroniques contre une moyenne régionale de 1,3% tous secteurs d’activités confondus (cf. pré diagnostic
sectoriel « Industries de la métallurgie »).
10
Métiers et qualifications
Même si le recours aux missions d’intérim y demeure important, la part des salariés en emploi
stable est largement supérieure à la moyenne régionale tous secteurs confondus. De plus, la
rémunération du travail dans les industries de la métallurgie demeure attractive, les salaires
pratiqués étant les plus élevés de la région.
3
Un large panel de métiers comme de niveaux de qualification
et des difficultés pour trouver des ouvriers qualifiés
De manière générale, en dehors des postes de technicien, les recrutements sur les métiers spécifiques
de la métallurgie (chaudronniers, soudeurs, tourneurs-fraiseurs, …) apparaissent relativement
difficiles compte tenu de la relative rareté des professionnels disponibles en région. La demande
en qualification des entreprises tend à s’élever, notamment sur le niveau IV10, et les demandeurs
d’emploi en région qui postulent sur ces métiers sont majoritairement dotés d’une qualification de
premier niveau (niveau)V11.
Un large panel de métiers
Les postes d’emplois du secteur de la métallurgie proposent un éventail très large de spécialités
professionnelles et ce, quelque soit le niveau de qualification : techniciens et ouvriers qualifiés de
la maintenance, de l’électricité et de l’électronique, ouvriers qualifiés travaillant par enlèvement
de métal (tourneur – fraiseur notamment), chaudronnier, soudeur, informaticien, technicien de
laboratoire, ingénieur, cadre de la recherche.
Un secteur essentiellement composé d’ouvriers qualifiés et de techniciens
Les ouvriers qualifiés et les techniciens sont les catégories socioprofessionnelles les plus représentées
dans le secteur de la métallurgie. L’observation de la répartition de l’emploi salarié par CSP indique
une prédominance des techniciens et des cadres dans les activités liées au nucléaire (production
de combustibles et de carburants) et l’industrie des équipements électriques et électroniques.
Les ouvriers sont largement majoritaires dans les activités de travail des métaux (métallurgie,
transformation) et la construction d’équipements mécaniques.
Un impératif d’élévation des niveaux de qualifications
Dans un contexte économique fortement concurrentiel et face aux rapides évolutions technologiques,
la relative faiblesse du niveau de qualification des emplois apparaît comme un facteur de fragilité
des entreprises du secteur. La nécessité de s’adapter aux mutations technologiques conduit à
une élévation progressive du niveau de qualification requis à l’entrée de certains métiers de la
métallurgie. Ceci est particulièrement vrai pour les métiers de l’électronique auxquels les premiers
niveaux de formation et de qualification (niveaux V et IV) ne semblent plus garantir l’accès.
10-La Nomenclature interministérielle des niveaux de formation distingue et hiérarchise cinq principaux niveaux de formation, de
I à V, en fonction des niveaux de diplôme et du nombre d’années d’études correspondants. Le niveau V se rapporte aux personnels
occupant des emplois exigeant un niveau de formation équivalent au brevet d’études professionnelles (BEP) ou du certificat d’aptitude
professionnelle (CAP), et, par assimilation, au certificat de formation professionnelle des adultes (CFPA du premier degré). Le niveau
Vbis concerne les personnes titulaires du brevet des collèges (BEPC) ou ayant suivi des enseignements spécialisés (SEGPA). Le niveau VI
se surajoute à cette hiérarchie et se rapporte aux personnes sans diplôme ou titulaires uniquement d’un certificat d’études primaires
(CEP).
11-Les analyses qui suivent s’appuient sur les éléments statistiques préparés par l’OREF pour le pré diagnostic sectoriel « Industries de
la métallurgie ». Ils sont disponibles sur www.oref-lr.org , rubrique Boite à outils - Analyse sectorielle
11
Des difficultés de recrutement pour les postes d’ouvriers qualifiés
L’examen du marché du travail régional indique en effet une quasi absence d’offre d’emploi de la catégorie
« ouvriers non qualifiés » pour les métiers de la métallurgie. La majorité des offres qui concernent
le secteur proposées entre 2004 et 2005 a davantage porté sur les emplois d’ouvriers qualifiés et de
techniciens/agents de maîtrise (près de 37% des offres) ainsi que sur les emplois liés à des fonctions
commerciales au sein des entreprises (cadres commerciaux, représentants).
Répartition des offres d’emploi proposées entre mars 2004 et mars 2005
(Languedoc-Roussillon)
Ingénieurs/
cadres techniques de l’industrie/
recherche
Cadres commerciaux/
technico-commerciaux/
représentants
2%
33 %
OQ/TAM
37 %
Métiers transverses
(informaticiens, secrétaires,
comptables )
ONQ
27 %
1%
Source : DRTEFP, traitement OREF
Les difficultés de recrutement que rencontrent les entreprises du secteur de la métallurgie se portent
plus particulièrement sur les métiers d’ouvriers qualifiés (chaudronniers, ouvriers travaillant par
enlèvement du métal : modeleurs-moulistes ou régleurs, soudeurs, ouvriers de la mécanique, ouvriers
de l’électricité-électronique, ouvriers des industries de process). Dans un contexte de relative rareté
des professionnels disponibles en région, ces difficultés sont exacerbées par l’élévation progressive des
niveaux de qualifications minimum exigés par les entreprises et par l’existence d’un besoin également
élevé au sein d’autres secteurs que ceux de la métallurgie (comme ceux de la Construction, des Industries
agricole et alimentaire, ou l’administration publique).
4
Un appareil de formation très développé mais qui cherche
sa cohérence vis-à-vis de la structure de l’emploi,
en termes de métiers comme de niveaux de qualification
En région Languedoc-Roussillon ce sont plus de 6 800 jeunes ou adultes12 qui sont inscrits dans
les formations professionnelles susceptibles de déboucher sur des métiers des industries de la
métallurgie. Dans cet ensemble, les spécialités de l’électricité-électronique, dont les débouchés sont
aussi constitués par les métiers de la construction, concernent près de 3 700 individus, soit plus de 50%
des effectifs inscrits.
Un développement conséquent de l’appareil de formation
Considérés dans leur globalité, ces flux de formation qui viennent alimenter le marché du travail du
secteur des industries métallurgiques apparaissent particulièrement fournis. Ils contribuent à un
renouvellement théorique de 17% des emplois correspondants, contre 8% en moyenne pour les autres
12-Les analyses qui suivent s’appuient sur les éléments statistiques préparés par l’OREF pour le pré diagnostic sectoriel Métallurgie, ils sont
disponibles sur www.oref-lr.org rubrique Boite à outils - Analyse sectorielle.
12
Appareil de formation régional
spécialités. Cela situe cet appareil de formation au même niveau de développement que les secteurs
de la construction ou des hôtels restaurants. Aussi, malgré la sous représentation du secteur de la
métallurgie en région, et malgré le coût pédagogique élevé des formations liées à ces métiers, on
peut considérer que l’appareil de formation qui l’accompagne atteint un niveau de développement
relativement conséquent. De plus, le recours par les entreprises aux contrats de professionnalisation
ou aux recrutements à l’issue de l’enseignement technologique offre, en sus des flux de la formation
professionnelle, de nombreuses solutions pour satisfaire les besoins de recrutement.
Les lycées, principaux pourvoyeurs de qualifications
Les dispositifs de formation initiale, et particulièrement la voie scolaire publique, constituent les
principaux pourvoyeurs de qualifications sur les métiers de la métallurgie : les lycées publics et
privés accueillent plus des 3/4 des effectifs en formation de la région et les centres de formation pour
apprentis13 moins de 20%. Les centres AFPA sont également bien positionnés sur ces spécialités mais
avec une proportion de flux de formés plus resserrée (3% environ). Malgré cela, l’offre de formation à
destination des demandeurs d’emploi est très en retrait dans ces spécialités de formation.
Une majorité de formations diplômantes
Quelles soient initiales ou continues, les formations suivies sont majoritairement diplômantes. Un
tiers néanmoins des effectifs en formation continue se situe sur des actions de perfectionnement
(formations à la sécurité pour l’essentiel).
Sorties aux niveaux intermédiaires relativement faibles
L’appareil de formation régional apparaît encore fortement orienté sur le niveau V alors que la
structure de l’emploi s’ouvre plutôt sur les niveaux IV ou plus : 55% des effectifs régionaux préparent
un diplôme de niveau V (CAP, BEP), contre 57% en moyenne toutes spécialités confondues. Si l’on exclut
les effectifs de la spécialité électricité-électronique les équilibres apparaissent plus cohérents vis-à-vis
de la structure de l’emploi dans les industries de la métallurgie : le niveau III domine alors largement.
Mais, quel que soit l’ensemble retenu pour le calcul, on constate une certaine sous représentation du
niveau IV, niveau le plus souvent requis pour les postes de la catégorie ouvrier qui reste la catégorie
majoritaire dans l’emploi du secteur. Ces constats de décalage sont plus marqués encore pour les
dispositifs de formation continue.
Peu d’effectifs dans les spécialités mécanique générale ou chaudronnerie
Trois groupes de spécialités concentrent 80% des effectifs en formation initiale : l’électricitéélectronique avec un effectif de plus 3 400 individus inscrits, les spécialités pluri-technologiques
mécanique-électricité14 avec un effectif de 1000 personnes et les technologies de commande des
transformations industrielles15 avec près de 700 individus en formation. Cette concentration des
effectifs sur quelques spécialités relègue au second plan celles de la mécanique générale et de
précision-usinage ou de la chaudronnerie pourtant très sollicitées par les entreprises du secteur.
Polarisation géographique cohérente avec celle de l’emploi
Si la structure de l’appareil de formation, en termes de niveau ou spécialité de métiers, ne fait pas
toujours écho à celle de l’emploi, sa localisation géographique semble plus en phase. Les bassins à
forte vocation industrielle (Alès-La Grand Combe, Bagnols-sur-Cèze, Nîmes ou Béziers-Saint Pons,
voire Montpellier) sont aussi ceux où l’offre de formation est la plus développée.
13-Les effectifs en apprentissage se concentrent plus particulièrement dans les spécialités de l’électricité – électronique et structures métalliques.
14-Cela comprend les BEP ou Bac pro Maintenance des systèmes mécaniques automatisés – MSMA, et les BTS productique-mécanique pour
l’essentiel.
15-Cela comprend les spécialités informatiques réseaux, automatismes industriels, maintenance industrielle.
13
Eléments de prospective
LES FACTEURS QUI CONDITIONNENT
LE DEVELOPPEMENT A VENIR DU SECTEUR
Les facteurs économiques qui contraignent
ou favorisent la croissance du secteur
• La forte concurrence internationale.
• L’accroissement de la part consacrée à
l’exportation.
• Une participation plus marquée aux
marchés de sous-traitance.
LEURS EFFETS PROBABLES SUR
LA STRUCTURE DES QUALIFICATIONS
ET DES COMPETENCES
Les facteurs réglementaires qui modifient
l’exercice des métiers et les pratiques de gestion de la main d’œuvre
• Forte élévation des exigences en
niveau de formation dans les fonctions
de production (niveau IV et niveau III).
• La mise en œuvre de l’accord national interprofessionnel relatif à l’accès des salariés à la
formation tout au long de la vie professionnelle (accord signé en juillet 2004).
• Renforcement du taux d’encadrement
au sein des entreprises.
• Importance des problématiques de
transmission reprise d’entreprise.
Les facteurs technologiques ou autres qui
transforment la structure des métiers, des
qualifications et des compétences
• La rapidité des évolutions technologiques et
la capacité d’innovation des entreprises.
• L’organisation des transferts de connaissances entre la recherche et l’économie.
• L’augmentation de la taille des entreprises.
• Le développement des systèmes productifs
locaux.
• Le développement de « process » plus intégrés (concevoir, produire, vendre) et de la relation clientèle.
• Le vieillissement des chefs d’entreprise.
14
Bibliographie
• DRIRE LR
« L’activité industrielle dans l’Hérault »
septembre 2005
• DRIRE LR
« L’activité industrielle dans le Gard »
décembre 2005
• Ecole des Mines d’Alès - UIMM
« Analyse des besoins en formation des métiers de la métallurgie et de l’électronique en Languedoc
Roussillon »
2005
• INSEE
« Tableau des l’Economie du Languedoc-Roussillon 2004 »
2005
• INSEE
« L’année économique et sociale en Languedoc-Roussillon 2005 »
2006
• UIMM
« Le secteur de la métallurgie et de l’électronique en Languedoc Roussillon »
octobre 2005
15
DOSSIERS SECTORIELS PUBLIÉS :
Agriculture
Industries agricoles et alimentaires
co
Hôtels Restaurants
Commerce et réparation Automobile
Transports
Métallurgie
Oref
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