Bulletin n° 49-2016 - UNOR-AOR-NC

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Bulletin n° 49-2016 - UNOR-AOR-NC
UNION DES OFFICIERS DE RESERVE DE l’OCÉAN INDIEN
BP 60669 — 97473 SAINT-DENIS CEDEX
(Membre de l’Entente Patriotique de la Réunion : http://www.epr974.re/)
Union Nationale des Officiers de Réserve
Fondée en 1922/Déclarée d’utilité publique par décret du 24 février 1967
Siège social : 12 rue Marie Laurencin 75012 Paris
http://www.unor-reserves.fr/
BULLETIN N°49/2016 en date du 6 décembre 2016
Je ne juge pas… je livre, sommairement triés et compilés, les
médias tels qu’ils sont… à chacun de faire son opinion, les
articles n’engagent que leurs auteurs.
Planification des Thèmes & Sujets
1 – Lois & Décrets
d) - Gendarmerie Nationale
2 – Nécrologies & Mémoires
e) - Service de Santé
3 – Décorations & Commémorations
f) – Renseignement
4 – Autorités, Etats-Majors
g) - Cybersécurité
5 – Chroniques & Libres propos
h) – Forces Prépositionnées
6 – Actualités internationales
i) - Réserves
7 – OPEX
j) – D.G.A.
8 – MISSINT/OPINT
11 – France : Armements & Industries
9 – Défense de par le Monde
12 – Le Monde : Modernisations & Equipements
10 – Nos Forces Armées
13 – Rubriques divers (Conférences, Sports, etc)
a) – Armée de Terre
14 – Livres & Publications
b) – Marine Nationale
15 – Société
c) – Armée de l’Air
16 – Vie de l’UOROI
Le mot du président de l’UOROI
Chers amis
Le colonel ® Dominique BERTRAND
Président de l’UOROI
Adresse courriel du COL ® Dominique BERTRAND : [email protected]
GSM : 06 92 05 11 47
1 – Lois et décrets
PRÉSIDENCE DE LA REPUBLIQUE
ORDRE NATIONAL DE LA LEGION D'HONNEUR
Décret du 30 novembre 2016 portant promotion et nomination
https://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000033507337&dateTexte=&c
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Arrêté du 25 novembre 2016 portant constatation d'une exclusion de Légion d'honneur
(Accès protégé)
https://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000033511149&dateTexte=&c
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ORDRE NATIONAL DU MERITE
Décret du 28 novembre 2016 relatif à la discipline des membres de l'ordre national du
Mérite (Accès protégé)
https://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000033500720&dateTexte=&c
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Décret du 30 novembre 2016 portant promotion et nomination
https://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000033507341&dateTexte=&c
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Arrêté du 25 novembre 2016 portant constatation d'une exclusion de l'ordre national du
Mérite (Accès protégé)
https://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000033511153&dateTexte=&c
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PREMIER MINISTRE
Arrêté du 23 novembre 2016 modifiant l'arrêté du 21 juin 2010 fixant en application de
l'article R. 2311-9-1 du code de la défense la liste des lieux abritant des éléments couverts
par le secret de la défense nationale
https://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000033511170&dateTexte=&c
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MINISTERE DE L'ECONOMIE ET DES FINANCES
Rapport au Président de la République relatif à l'ordonnance n° 2016-1635 du 1er décembre
2016 renforçant le dispositif français de lutte contre le blanchiment et le financement du
terrorisme
https://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000033511339&dateTexte=&c
ategorieLien=id
Ordonnance n° 2016-1635 du 1er décembre 2016 renforçant le dispositif français de lutte
contre le blanchiment et le financement du terrorisme
https://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000033511344&dateTexte=&c
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MINISTERE DES OUTRE-MER
Arrêté du 25 novembre 2016 portant nomination de membres du conseil consultatif des
Terres australes et antarctiques françaises
https://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000033511950&dateTexte=&c
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2
MINISTÈRE DE LA DÉFENSE
Arrêté du 17 novembre 2016 portant nomination au choix au grade d'infirmier de catégorie
A hors classe du ministère de la défense au titre de l'année 2016
https://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000033478776&dateTexte=&c
ategorieLien=id
Décret n° 2016-1607 du 25 novembre 2016 portant création d'un traitement automatisé de
données à caractère personnel pour les besoins du service militaire volontaire, dénommé «
LAGON SMV »
https://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000033479602&dateTexte=&c
ategorieLien=id
Arrêté du 15 novembre 2016 fixant le nombre et la répartition des postes ouverts aux
concours sur épreuves organisés au titre de l'année 2017 pour l'attribution de l'équivalence
du niveau de qualification de praticien professeur agrégé à des officiers étrangers
https://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000033501307&dateTexte=&c
ategorieLien=id
Décret du 29 novembre 2016 portant nomination dans la réserve opérationnelle
https://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000033507851&dateTexte=&c
ategorieLien=id
Arrêté du 14 novembre 2016 relatif à la mise en œuvre du télétravail au sein du ministère de
la défense
https://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000033511603&dateTexte=&c
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Arrêté du 25 novembre 2016 relatif à la réduction de la durée des mandats des membres de
la commission administrative paritaire centrale et des membres de la commission
administrative paritaire locale compétentes à l'égard des fonctionnaires du corps des
aides-soignants et agents des services hospitaliers qualifiés civils du ministère de la
défense
https://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000033511616&dateTexte=&c
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Arrêté du 25 novembre 2016 fixant la date des élections professionnelles au ministère de la
défense des membres de la commission administrative paritaire centrale et des membres
de la commission administrative paritaire locale compétentes à l'égard des fonctionnaires
du corps des aides-soignants et agents des services hospitaliers qualifiés civils du
ministère de la défense
https://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000033511625&dateTexte=&c
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Arrêté du 24 novembre 2016 modifiant l'arrêté du 27 septembre 2016 portant nomination
dans le corps des infirmiers en soins généraux et spécialisés du premier grade stagiaire du
ministère de la défense à la suite du concours organisé au titre de l'année 2016
https://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000033511872&dateTexte=&c
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2 – Nécrologies & Mémoires
L’histoire d’amour la plus déchirante de la guerre ?
yahoo http://allies-fr.tumblr.com/ November 10, 2016
Ils ne se sont connus que peu de temps, et pourtant l’amour intense que se portaient
mutuellement Violette et Étienne Szabo a laissé place au courage, à la revanche et à la mort.
Violette Szabo a rencontré l’amour de sa courte vie simplement parce que sa mère lui avait
demandé d’inviter un homme français pour le dîner.
C’était le 14 juillet 1940 à Londres. Violette et sa sœur Winnie furent envoyées en centre-ville par
leur mère française, et c’est là que la jeune femme fit la rencontre d’Étienne, un soldat de onze
ans son aîné.
Au cours du repas, puis en s’échangeant des lettres une fois qu’il était reparti combattre, ils
comprirent rapidement qu’ils étaient des âmes sœurs. Pleinement conscients des dangers de la
guerre, et non enclins à attendre, ils se marièrent à Aldershot le 21 août, cinq semaines après leur
première rencontre. Violette n’avait alors que 19 ans.
Ils n’eurent pas beaucoup de temps à partager avant qu’Étienne ne soit envoyé à l’étranger, cette
fois en Afrique. Plus d’un an plus tard, le couple put enfin se revoir. C’est à cette époque que
Violette tomba enceinte.
Tania vit la lumière du jour le 8 juin 1942, dans un quartier ouest de Londres, tandis que son père
prenait part à une bataille féroce au Sahara, en vue de repousser l’assaut terrifiant de Rommel.
Grâce à la bravoure de la brigade d’Étienne, les Britanniques purent se regrouper et ainsi mettre
fin à l’attaque allemande, bien qu’un tiers de son unité trouvât la mort.
Étienne demanda une permission pour aller voir sa fille, mais avant de pouvoir rentrer, il fut
envoyé pour prendre part à la bataille d’El Alamein. Il mena ses hommes contre les Allemands et
les Italiens, mais fut sévèrement blessé. Étienne mourut alors que l’ambulance qui le transportait
vers l’hôpital fut touchée. Il n’eut jamais la chance de rencontrer son unique enfant.
Comme on peut s’y attendre, Violette eut beaucoup de mal à accepter la nouvelle. Mais plutôt que
de se noyer dans son chagrin, elle décida d’agir. Elle rejoint les rangs de l’unité Special
Operations Executive (SOE - Direction des opérations spéciales), une organisation d’espionnage
créée pour participer à l’effort de guerre, dont les membres étaient formés pour devenir agents de
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renseignement. Sa seule motivation ? Venger l’amour de sa vie. « Je veux tuer les Allemands »
disait-elle.
Comme elle parlait couramment le français grâce à sa mère, elle fut parachutée en France pour
venir en aide à la Résistance. Se retrouvant face à un barrage routier allemand près de Salon-laTour, ses collègues et elle engagèrent un affrontement à la mitrailleuse, mais elle fut capturée
alors qu’elle aidait le reste de son équipe à s’enfuir.
Après avoir été interrogée et torturée par la Gestapo, elle fut emprisonnée dans un camp de
travail à Königsberg, d’où elle tenta de s’enfuir à plusieurs reprises. Un jour, elle fut appelée à
Ravensbrück où on lui demanda de s’agenouiller avant d’être exécutée, aux côtés de deux agents
de la SOE.
Violette avait 23 ans et on dit qu’elle mourut en gardant la tête haute. Sa fille se souvient à quel
point elle aimait la citation de Ralph Waldo Emerson « Fais ce dont tu as peur, et la mort de la
peur suivra. »
Étienne et elle ont reçu les ordres militaires les plus élevés, soit la Légion d’honneur pour lui et la
Croix George pour elle, entre autres. Tania les a acceptés au nom de ses parents, et s’est vu
remettre la médaille de la Croix George des mains du roi George VI.
Étienne et Violette ont passé très peu de temps ensemble. Ils ne se sont vus qu’une seule fois
après leur mariage, mais ils sont tous les deux morts au nom de la liberté.
Leur fille Tania, désormais septuagénaire, profite de sa retraite au Pays de Galles après une
carrière en tant que linguiste et traductrice.
L'Assemblée réhabilite les victimes de la Commune de Paris
ACTUALITE Société http://www.lefigaro.fr/ Par AFP agence Mis à jour le 30/11/2016 à 08:48
Publié le 30/11/2016 à 08:13
En 1871, l'insurrection des Parisiens contre le gouvernement provisoire dirigé par Adolphe Thiers
avait été marquée par la mort de 10 à 20.000 personnes, voire plus selon les estimations. La
droite dénonce une instrumentalisation de la mémoire.
L'Assemblée nationale a voté mardi soir, à l'initiative des socialistes et au grand dam de la droite,
un texte proclamant la réhabilitation de toutes les victimes de la répression de la Commune de
Paris de 1871. Dernière révolution du 19e siècle et première tentative d'un gouvernement de la
classe ouvrière, la Commune fut la réaction à la défaite française lors de la guerre francoallemande de 1870.
L'insurrection des Parisiens contre le gouvernement provisoire dirigé par Adolphe Thiers, installé
après la déchéance de Napoléon III, a duré 72 jours, du 18 mars au 28 mai 1871. Des exécutions
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lors de la Commune, notamment durant la Semaine sanglante, ont fait entre 10.000 et 20.000
morts, voire plus, selon les estimations. Et des milliers de condamnations à mort, à la déportation,
aux travaux forcés ou à de la prison ont été prononcées postérieurement. En mars 1879, une
amnistie partielle des communards avait été votée par l'Assemblée, puis, en juillet 1880, une loi
d'amnistie générale concernant les condamnations prononcées après la défaite de la Commune.
Evoquant un «acte solennel» par «devoir d'histoire» autant que «de justice», le président PS de la
commission des Affaires culturelles et élu parisien Patrick Bloche a plaidé que «le temps est
désormais venu pour la République» de rendre ainsi justice à tous les communards, «victimes
d'une répression impitoyable». Secrétaire d'État aux Relations avec le Parlement et ancien député
de Paris, Jean-Marie Le Guen a appuyé un texte qui «favorise la transmission de la mémoire» des
communards, «patriotes» et «insurgés» aux valeurs ayant «inspiré la République». La proposition
de résolution, signée notamment par le chef de file des députés socialistes et écologistes
réformistes Bruno Le Roux et plusieurs élus parisiens, souhaite notamment que «la République
rende honneur et dignité à ces femmes et ces hommes qui ont combattu pour la liberté au prix
d'exécutions sommaires et de condamnations iniques». Le texte proclame «la réhabilitation des
victimes de la répression de la Commune de Paris de 1871».
«Laisser l'histoire aux historiens»
En quête du meilleur «instrument», les députés ont choisi le vote d'une résolution au Parlement,
en vertu de l'article 34-1 de la Constitution. Ils ont écarté une grâce, une nouvelle amnistie, une
réhabilitation judiciaire, une révision, mais aussi une loi mémorielle.
L'UDI Michel Piron a cependant appelé à «laisser l'histoire aux historiens», refusant par principe
une «résolution inopportune et partisane» sur la Commune, d'autant que l'oeuvre «immense» de
Victor Hugo «vaudra toujours mieux». «À cinq mois de l'élection présidentielle, alors que votre
majorité fragmentée se déchire à sa tête (...) n'avez-vous pas d'autres priorités» face au
terrorisme ou au chômage, s'est exclamé Yannick Moreau (LR). «La mémoire ne peut être l'objet
d'une instrumentalisation abusive» en direction «de l'extrême gauche», a-t-il lancé, évoquant, lui,
d'autres «exterminations» en Vendée sous la Terreur. Le FN Gilbert Collard a attaqué une gauche
en quête de «transfusion d'héroïsme». Pour le Front de Gauche, Jean-Jacques Candelier a
exprimé, lui, un satisfecit sur ce texte concernant «un des plus grands épisodes du mouvement
ouvrier français», mais «dans une période où l'action sociale et syndicale tend à être
criminalisée», comme dans les cas Goodyear ou Air France.
3 – Décorations & Commémorations
4 – Autorités, États-Majors
Clôture de la 97e session du CSFM
Mise à jour : 28/11/2016 17:53
Le vendredi 25 novembre 2016, le général d’armée Pierre de Villiers a participé à la séance
plénière de la 97e session du Conseil supérieur de la fonction militaire (CSFM) consacrée à l'étude
de 16 projets de textes, dont notamment ceux transposant le protocole "PPCR" (Parcours
professionnels, carrières et rémunérations) au personnel militaire. A l’issue de cette séance
plénière, les membres du Conseil, le ministre de la Défense, le CEMA, les chefs d’état-major
d’armée et les directeurs des services interarmées ont été conviés au Palais de l’Elysée où le
Président de la République a annoncé les mesures désormais validées.
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Au cours de son allocution, le Président de la République a salué « le niveau inédit d’engagement
de nos forces armées » en rendant hommage à tous les militaires décédés et blessés lors
d’activités opérationnelles et à leurs familles. Le chef des armées a souligné que l’amélioration de
la condition militaire faisait partie de l’effort de défense du pays et que le métier des armes n’était
pas « un métier comme les autres », mettant en exergue les trois exigences inhérentes à notre
métier et qui méritent une vraie reconnaissance : l’esprit de sacrifice, la discipline et la
disponibilité.
Parmi les décisions arrêtées lors de la 97e session du CSFM, le Président de la République a
annoncé, la transformation des derniers jours de permissions complémentaires planifiés en
indemnités, la mise en place d’incitations spécifiques à certains métiers en tension, la valorisation
des savoir-faire de haute technicité. Ces dispositifs de fidélisation seront mis en place
progressivement à partir de 2017. Au-delà des compensations financières, le Président de la
République a également abordé les sujets relatifs à l’effort de défense, aux réserves militaires et à
la Garde nationale ainsi que la rénovation de la politique de rémunération des militaires.
Discours du Président de la République au CSFM http://www.defense.gouv.fr/ema/le-chef-d-etatmajor/actualite/cloture-de-la-97e-session-du-csfm
Sources : EMA Droits : Ministère de la Défense
Entretien avec le général Scaparrotti, SACEUR
Mise à jour : 30/11/2016 09:47
Le 29 novembre 2016, le général d’armée Pierre de Villiers s’est entretenu avec le général Curtis
Scaparrotti qui assure les fonctions de commandant suprême des forces alliées en Europe
(SACEUR) et commandant des forces américaines en Europe (EUCOM).
Le général Scaparrotti effectuait sa première visite officielle à Paris après avoir succédé, au
printemps dernier, au général Philippe Mark Breedlove. Le CEMA a accueilli le général Scaparrotti
le 28 novembre au soir avec les honneurs militaires avant de le convier, le lendemain, à une
réunion de travail. Cet entretien, dont une partie a eu lieu au centre de planification et de conduite
des opérations (CPCO), a permis aux deux chefs militaires d’échanger sur la situation aux flancs
Est et Sud de l’Europe et d’évoquer les missions de l’OTAN.
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Dans un contexte sécuritaire de plus en plus incertain, le général de Villiers a assuré le général
Scaparrotti du plein soutien de la France pour faire progresser l’Alliance dans le sens de la feuille
de route fixée à Varsovie en juillet dernier. A ce titre, il a évoqué les déploiements des armées
françaises au Levant et dans la bande sahélo-saharienne en soulignant qu’avec les opérations
Chammal et Barkhane, la France démontrait au quotidien son engagement au profit de la défense
collective, un rôle reconnu et salué par SACEUR.
Soulignant l’importance de poursuivre les travaux d’adaptation initiés par l’OTAN, le CEMA a
également renouvelé son soutien en faveur d’une Alliance plus réactive, et a rappelé la nécessité
d’assurer la soutenabilité des projets de l’Alliance, plus particulièrement dans le domaine
capacitaire. Enfin le général de Villiers a rappelé la contribution constante et renouvelée des
armées françaises aux mesures d’assurance dans un contexte opérationnel pourtant dense :
police du ciel au-dessus des pays baltes, participation aux entraînements multinationaux et,
prochainement, déploiement futur d’une compagnie en Estonie dans le cadre de la présence
renforcée rehaussée (enhanced forward presence – eFP).
Le général Scaparrotti et le CEMA ont tenu à ancrer cette journée dans la mémoire de Balard en
plantant un chêne rouge d’Amérique.
Sources : État-major des armées Droits : Ministère de la Défense
Prise d'armes d'automne du Président de la République :
douze militaires récompensés
Mise à jour : 30/11/2016 12:58
Mardi 29 novembre 2016 dans la cour d’honneur de l’Hôtel National des Invalides, à l’occasion de
la prise d’armes d’automne du Président de la République à laquelle assistait le général d’armée
Pierre de Villiers, une douzaine de militaires de tous corps, grades et services ont été
récompensés pour leur engagement opérationnel.
Les décorations que le chef des armées leur a remises témoignent de la variété de leurs missions.
Elles sont aussi le reflet de leur point commun : la détermination, véritable fil blanc de la force de
tous les militaires, quels que soient leurs qualifications et lieux de service.
Sources : État-major des armées Droits : Ministère de la Défense
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Fraternité, générosité, solidarité
Mise à jour : 30/11/2016 19:31
« Aider, réunir, honorer », tels sont les objectifs des Ailes Brisées.
Le mercredi 30 novembre 2016, le général d’armée Pierre de Villiers a rendu visite aux bénévoles
qui organisent la 69e vente annuelle d’entraide au profit des familles des navigants civils et
militaires tués ou blessés en service aérien. A quelques semaines des fêtes de fin d’année, le
CEMA a tenu à manifester son soutien à l’association Les Ailes Brisées qui œuvre sans relâche
pour aider moralement et financièrement 1 400 veuves, veufs, ascendants et blessés ainsi que
300 orphelins. Cette nouvelle édition attend près de 4 000 généreux visiteurs jusqu’au 1er
décembre parce qu’à l’heure où les forces armées connaissent un niveau d’engagement
historique, il importe que les militaires et leurs familles se sentent soutenus par la Nation.
Sources : État-major des armées Droits : Ministère de la Défense
Le général de Villiers s’adresse aux officiers français de
l’OTAN
Mise à jour : 01/12/2016 15:29
Le 28 novembre 2016, le général d’armée Pierre de Villiers s’est adressé aux officiers insérés au
sein de l’OTAN réunis à Paris dans le cadre de leur séminaire annuel.
Dans un contexte géopolitique et sécuritaire profondément bouleversé où les incertitudes sont
multiples, le CEMA a souligné l’importance des travaux d’adaptation initiés par l’OTAN. « Je suis
déterminé à faire en sorte, au maximum, que l’Alliance continue à se transformer pour adapter sa
réponse à la réalité des menaces actuelles et futures ».
Face à cette nouvelle donne, il s’est félicité de l’attention dont la France faisait l’objet au sein de
l’Alliance. Engagée en première ligne dans la bande sahélo-saharienne et partenaire majeur de la
Coalition au Levant, la France démontre au quotidien son engagement au profit de la défense
collective, un rôle que l’Alliance lui reconnaît. Il a notamment souligné que sans le nouveau
modèle d’armée, un tel résultat aurait été difficile
Conscient de la nécessité de poursuivre l’adaptation stratégique tracée à Varsovie, le CEMA a
renouvelé son soutien en faveur d’une Alliance plus réactive, et a rappelé la nécessité d’assurer la
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soutenabilité des projets de l’Alliance, plus particulièrement dans le domaine capacitaire.
« Réactivité, flexibilité, souplesse sont trois mots clefs en la matière ».
Le CEMA a également souligné l’importance de nos contributions au titre de l’assurance dans un
contexte opérationnel dense : police du ciel au-dessus des pays baltes, participation aux
entraînements multinationaux et, prochainement, déploiement d’une compagnie en Estonie dans
le cadre de la présence renforcée rehaussée (enhanced forward presence – eFP).
Enfin, le général de Villiers a appelé les insérés à poursuivre leur mission au sein de l’OTAN. Elle
est essentielle à la progression de l’action de la France dans et au profit de l’Alliance. Cette
mission se résume en trois mots : « capteur, émetteur, acteur ».
Sources : EMA Droits : Ministère de la Défense
Le drapeau
Mise à jour : 01/12/2016 17:32
Mon cher camarade,
Je vous l’avais annoncé… Aujourd’hui, j’ai décidé de vous écrire quelques mots sur nos couleurs ;
celles qui se lèvent avec le jour et se baissent avec le soir qui tombe. Elles rythment le quotidien
de nos vies de soldat, là où nous sommes. Dans la simplicité et toujours dans un climat de
profond respect.
Jamais, j’en suis certain, il ne vous est venu à l’esprit de considérer que ces marques de respect,
apprises au lendemain de votre engagement, étaient exagérées, futiles ou dérisoires. Les égards
réservés à ce morceau d’étoffe vous paraissent naturels. Il y a là quelque chose d’instinctif,
d’évident.
A l’inverse, quand, d’aventure, certains viennent à manifester de l’hostilité ou du mépris pour notre
drapeau, cela vous fait mal. C’est que comme Français et comme soldats nous percevons la
richesse de ce qui est contenu dans les plis de notre drapeau : une somme de gloires, d’efforts,
de douleurs et de valeurs, qui ont fait ce que nous sommes et ce qui nous rassemble, aujourd’hui.
Notre drapeau est à la fois signe, symbole et emblème.
Le drapeau est, d’abord, un signe de ralliement. C’est toujours vers lui que tous les regards
convergent ; jadis, dans la furieuse mêlée des combats et aujourd’hui, alors qu’on le hisse au
sommet du mât. On dit, de nous, militaires, que nous servons « sous les drapeaux ». L’image est
belle et elle est juste ! Car ce sont bien nos trois couleurs qui nous embrassent et nous
rassemblent. Elles nous relient avec ceux d’entre vous qui, en opérations, l’arborent sur leur
tenue. Elles sont le signe visible de notre engagement.
Le drapeau est, ensuite, le symbole de nos valeurs. Deux mots les résument : « Honneur et Patrie
». Ils sont inscrits en lettres d’or dans les plis de chacun de nos emblèmes. La Patrie c’est le «
pourquoi » de notre engagement ; l’honneur, c’est le « comment ».
Marchant avec l’honneur, il y a le sens du service, le caractère, le courage, l’abnégation...
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C’est parce que toutes ces vertus sont rassemblées dans ses plis que le drapeau vient
naturellement recouvrir la dépouille de ceux qui ont tout donné pour que vive la France.
Le drapeau est, surtout, l’emblème de notre pays. De la nation tout entière ; de la France dans
son ensemble. Il n’est la propriété de personne. Nous l’avons tous en partage.
Françaises et Français ; civils et militaires ; générations passées, présentes et futures. En lui sont
réunies la tradition, fruit de nos expériences passées, et la modernité de nos armées qui regardent
résolument vers l’avant.
Notre drapeau est tissé du fil des épreuves et des ambitions de notre pays. Quand le pays souffre,
il est en berne ; quand le pays exulte, il pavoise rues et monuments. C’est ce qu’il représente que
nous saluons. C’est devant ce qu’il signifie que nous nous inclinons.
Honneur, donc, à nos trois couleurs, où que vous soyez, où que vous serviez. Le service,
justement, sera le thème de ma prochaine lettre…
Fraternellement,
Général d’armée Pierre de Villiers
Ecole militaire, le 25 novembre 2016
Sources : EMA Droits : Ministère de la Défense
Visite du CEMA au CSLSEA : « Il n’y a pas d’opération
militaire sans un service des essences réactif »
Mise à jour : 02/12/2016 11:08
Jeudi 1er décembre 2016, le centre du soutien et de la logistique du service des essences des
armées (CSLSEA) de Montereau a accueilli le général Pierre de Villiers. Chargé du soutien des
matériels pétroliers des armées, le centre en assure à la fois le stockage et la maintenance. Le
CSLSEA dispose également d’un atelier de « NTI3* ». Unique en son genre dans les armées, cet
atelier mène les opérations de maintenance lourde, les modifications et les fabrications. Dans une
période où les armées connaissent un niveau d’engagement historique, la réactivité du soutien et
la logistique permettent aux forces « de se projeter, de se déplacer et d’agir ». Au Levant comme
au Sahel, les élongations entre les zones d’intervention géographiquement très éloignées
imposent à nos armées une mobilité et une allonge exceptionnelles. Le CEMA a souligné que
« c’est, avant tout, la logistique pétrolière qui décide de cette allonge ».
Après Chalon-sur-Saône et Marseille, c’est la troisième visite du général d’armée Pierre de Villiers
en deux ans au sein du SEA. Ce déplacement lui a permis une nouvelle fois- de saluer le travail
essentiel du personnel civil et militaire qui y sert et sur qui reposent, pour partie, « la capacité
d’entrer en premier et l’autonomie stratégique de notre pays ».
*NTI3 : niveau technique d’intervention 3
REPERE : le soutien pétrolier des forces
Le SEA a en charge l’approvisionnement, le stockage, le transport et la distribution de carburants,
ingrédients et produits divers, ainsi que de matériels pétroliers, au profit des forces françaises,
éventuellement multinationales ou alliées, que ce soit sur les territoires français ou en OPEX. Son
directeur est l'ingénieur général hors classe Jean-Luc VOLPI.
La conception du soutien pétrolier est réalisée par la direction centrale du SEA en étroite
collaboration avec le centre de planification et de conduite des opérations en fonction de la
11
mission, du cadre d’emploi de la force à soutenir et des éléments définis au paragraphe
précédent. Le contact avec les sociétés pétrolières, partenaires fiables dans ces opérations, est
un atout majeur.
Le SEA peut également intervenir dans certaines circonstances d’intérêt général au profit d’autres
bénéficiaires, personnes publiques ou privées (gendarmerie nationale, sécurité civile, …).
En tant que responsable de ces approvisionnements, le SEA s'assure :

de la ressource en quantité et qualité nécessaires dans le respect de la réglementation
relative à la protection de l’environnement ;

des transports ;

de la continuité justifiant l'entretien des stocks et la mise en œuvre de moyens de
distribution.
Pour accroître l'efficience de son soutien, le SEA participe à la conception de la logistique des
forces armées. Cette participation est facilitée par l’insertion d’officiers du SEA dans les étatsmajors (état-major des armées, centre de planification et de conduite des opérations …) et au sein
d’organismes gouvernementaux œuvrant dans le domaine pétrolier. Les militaires du SEA opèrent
là où sont les forces.
EN SAVOIR + : http://www.defense.gouv.fr/essences
Sources : EMA Droits : Ministère de la Défense
2S 211 – « Le courage d’être à contretemps pour imposer la
surprise »
Mise à jour : 02/12/2016 13:29
Chaque année, le 2 décembre, les Saint-Cyriens perpétuent la mémoire du premier d’entre d’eux mort au combat en 1805, au cours de la bataille qui incarne le génie militaire de l’empereur
Napoléon. Cette commémoration est dénommée « 2S », en référence au calendrier des SaintCyriens qui désigne le mois de décembre par la lettre « S ».
Ce vendredi matin aux Invalides, près de 150 officiers Saint-Cyriens de l’état-major des armées et
des organismes interarmées se sont réunis au pied du tombeau de l’Empereur pour commémorer
avec leurs aînés la victoire d’Austerlitz. Après le traditionnel « appel des promotions » et le chant
de « La Galette », le général d’armée Pierre de Villiers leur a demandé d’avoir « le courage d’être
à contretemps pour imposer la surprise et non la subir », mettant en exergue les fondements de la
vocation des Saint-Cyriens : la détermination, la volonté, la cohésion.
Sources : EMA Droits : Ministère de la Défense
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5 – Chroniques & Libres propos
6 – Actualités internationale
AFRIQUE
Afrique : lutter contre le braconnage, nouveau front des
vétérans
actu monde par Tshipise (Afrique du Sud) (AFP) le 27 novembre 2016 à 11:39
Une équipe de rangers et d’anciens militaires lors d’une opération de lutte contre le braconnage le 10 novembre 2016
dans la réserve de Kuduland à Musina en Afrique du Sud © AFP/Archives - MUJAHID SAFODIEN
Dans une autre vie, Lynn était tireur d’élite en Afghanistan. John le policier infiltrait les cartels de la
drogue. Et Damien formait des paramilitaires en Irak. Aujourd’hui retraités, ils se sont reconvertis
dans une autre guerre : la lutte contre le braconnage.
"J’étais programmé pour détruire, je suis maintenant programmé pour protéger", affirme Damien
Mander, un ancien de l’armée australienne qui, après trois ans sur le front irakien, dirige la
Fondation internationale contre le braconnage (IAPF).
En quelques années, le trafic des espèces animales s’est considérablement intensifié, avec un
chiffre d’affaires mondial désormais estimé à 20 milliards de dollars par an.
Et ceux qui s’y livrent sont désormais lourdement équipés de fusils d’assaut militaires.
"On se retrouve dans un contexte de guerre", explique à l’AFP Céline Sissler-Bienvenu, directrice
pour l’Afrique francophone du Fonds international pour la protection des animaux (Ifaw). Du coup,
les organisations de défense de la faune "font appel à d’anciens militaires pour former des
écogardes à faire la guerre".
L’Ifaw a récemment recruté le lieutenant-colonel Fay Cuevas, qui a participé pendant quinze ans à
des opérations antiterroristes pour l’armée américaine.
Sa mission : appliquer à la lutte contre le braconnage les méthodes du renseignement américain
afin de traquer, en collaboration avec le service kényan de la faune sauvage (KWS), les gangs
avant même qu’ils n’opèrent dans les parcs.
La savane africaine est ainsi devenue le nouveau terrain de prédilection de militaires chevronnés,
avides d’utiliser leurs compétences une fois de retour dans la société civile.
- ’Terroristes’ Dans une réserve sud-africaine du Limpopo (nord), Lynn Westover, veste militaire, barbe brune et
squelettes tatoués sur les bras, forme une dizaine de rangers et propriétaires de ranches. Cet
ancien Marine ne combat plus aujourd’hui les talibans, mais les "terroristes de l’environnement".
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Au programme : analyse d’empreintes, méthodes de désarmement de braconniers,
communication avec un pilote d’hélicoptère et cours théorique bourré d’acronymes militaires et de
références culturelles américaines peu adaptés à son public.
"Je fais un peu le même boulot qu’avant. Seuls changent les gens sur lesquels j’ai un impact",
explique Lynn, déployé pendant douze ans en Irak, Afghanistan, Asie, Amérique du Sud...
Si du jour au lendemain, on vous dit que vous ne pouvez plus être militaire, "comment trouver du
sens" à sa vie ?, lance-t-il avec son débit de mitraillette.
Lynn travaille désormais pour Vetpaw, une ONG américaine qui s’est fixé pour mission de
"protéger les espèces animales africaines menacées".
En 2015, Vetpaw s’est retrouvée au cœur d’une controverse : elle a été expulsée de Tanzanie
après le dérapage verbal d’un de ses membres qui avait lâché vouloir "tuer des méchants".
Depuis, l’organisation fait profil bas. "Je pense donner aux rangers une plus grande chance de
survie", résume Lynn.
Leur métier est effectivement à haut risque : une trentaine d’entre eux ont été tués en un an en
Afrique dans l’exercice de leurs fonctions, selon la Fondation internationale des rangers (IRF).
Howard Knott, propriétaire d’une réserve sud-africaine, a le sentiment d’être entre de bonnes
mains avec Lynn et son collègue John, dont le nom a été changé pour des raisons de sécurité - sa
tête est mise à prix par des barons de la drogue.
- ’Stopper l’hémorragie’ "Combattre les méchants, c’est partout la même chose", estime Howard, en chemise kaki et short
assorti.
"Un ranger est flic 24 heures sur 24. La seule façon d’attraper des escrocs, c’est d’agir comme
eux", confie ce quinquagénaire autour d’un feu de camp, alors que son équipe monte une
embuscade contre des braconniers. Ils rentreront ce soir-là bredouille.
En deux ans, Howard a perdu quatre rhinocéros. Son voisin, quatre en seulement une semaine,
en octobre.
C’est que la corne de rhinocéros, à laquelle les Asiatiques prêtent des vertus thérapeutiques - non
prouvées scientifiquement -, vaut de l’or : sur le marché noir, elle se monnaie jusqu’à 60.000
dollars le kilo.
La "militarisation verte" de la lutte anti-braconnage "complique" la tâche des braconniers de
rhinocéros, estime Libbye Lunstrum, professeur de géographie à l’Université de York au Canada.
Mais cette approche a un revers : à la frontière entre le Mozambique et l’Afrique du Sud, qui borde
le fameux parc Kruger, "il y a beaucoup de tombes de jeunes" braconniers tombés sous les balles
de rangers, affirme Libbye Lunstrum à l’AFP.
"Cela a un effet dévastateur", dit-il : les villageois, clés dans la lutte contre le braconnage, "sont
moins enclins à protéger la faune quand ils voient des rangers tuer leur mari et leur fils..."
Damien Mander, l’ancien formateur de paramilitaires pour l’armée australienne, en est bien
conscient. "La militarisation n’est pas la réponse, mais pour l’instant c’est le seul moyen (...) de
stopper l’hémorragie". Chaque jour, trois rhinocéros sont tués en Afrique, victimes des
braconniers.
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AfSud : des volontaires testent un vaccin expérimental
contre le sida
actu monde par Soshanguve (Afrique du Sud) (AFP) le 30 novembre 2016 à 19:29
Une des volontaires qui participe à cet essai clinique à grande échelle, le 30 novembre 2016 dans le township de
Soshanguve près de Pretoria © AFP - MUJAHID SAFODIEN
Un peu d’appréhension mais surtout beaucoup d’espoir. Les premiers volontaires ont reçu
mercredi en Afrique du Sud une injection d’un vaccin expérimental contre le sida qui, en cas de
succès, ferait faire un bond en avant à la lutte contre l’épidémie.
Au coeur du township de Soshanguve, dans le nord de la capitale Pretoria, "Jane" est l’une des
premières à participer à cet essai clinique à grande échelle. Très fière de monter en première
ligne du combat contre le virus VIH.
"Je connais des gens qui sont séropositifs, j’en connais qui sont morts à cause du VIH, certains
étaient de ma famille. C’est pour eux que je suis là", confie l’étudiante de 21 ans, dont le nom doit
rester caché pour respecter les règles éthiques du test.
"Je veux changer les choses pour ma communauté et pour mon pays", assure-t-elle.
Baptisée HVTN 702, l’étude qui a débuté au centre de recherches de Soshanguve et dans
quatorze autre sites du pays est l’une des plus ambitieuses engagées ces dernières années
contre le virus.
"C’est une étape importante", souligne le Dr Larry Corey, du Réseau d’essais des vaccins contre
le VIH (HVTN). "Cette étude va nous fournir d’importantes données pour développer un vaccin qui
permettra de prévenir l’infection et d’enrayer l’épidémie."
Le "candidat" testé depuis mercredi est tiré d’une souche testée il y a sept ans en Thaïlande et qui
a permis de réduire de 31,2% le taux d’infection. Encourageant, mais insuffisant.
Ce vaccin a donc été dopé et amélioré et sera cette fois testé pendant les quatre prochaines
années sur 5.400 Sud-Africains, hommes et femmes, âgés de 18 à 35 ans.
Dans le township de Soshanguve, la campagne de recrutement de ces volontaires a suscité
quelques réticences.
"Les gens qui voulaient participer étaient inquiets de ce qui serait fait de leurs échantillons de
sang", explique Mmapule Raborife, en charge de l’information de la population. "Nous leur avons
montré une vidéo d’explication et ils ont fini par accepter".
- "Donner de l’espoir" Pour rassurer, les scientifiques ont aussi dû tordre le coup à certaines idées reçues.
"Ce vaccin ne contient pas de véritable morceaux du VIH", insiste l’une d’elles, le Dr Mookho
Malhalela. "Il est constitué de copies synthétiques qui ressemblent au VIH pour pouvoir susciter
une réponse immunitaire et des anticorps."
Et la perspective de pouvoir enfin trouver un remède à la maladie a achevé de convaincre les plus
circonspects.
"Il est important (...) de donner de l’espoir aux gens, cela fait trente-cinq ans que nous sommes làdedans", insiste Mmapule Raborife, "tout le monde n’attend plus que ce vaccin".
L’Afrique du Sud est l’un des pays les plus touchés au monde par le fléau du VIH, avec un taux de
prévalence de 19,2%. Chaque jour, un millier de personnes sont contaminées.
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Les traitements antirétroviraux (ARV) ont permis de ralentir l’épidémie et d’augmenter
significativement l’espérance de vie des malades. Mais ils ne sont encore accessibles qu’à une
petite moitié de la population sud-africaine déjà infectée.
"La mise au point d’un vaccin est essentielle pour l’Afrique du Sud (...), nos méthodes de
prévention ne fonctionnent pas assez bien", regrette Glenda Gray, qui participe à l’étude et dirige
le Conseil national sud-africain de la recherche (NRCSA).
"La lutte contre le VIH, c’est un peu comme une guerre", ajoute-t-elle. "Nous avons déjà des
pistolets, des balles, des grenades. Le vaccin serait un char d’assaut. Pour combattre le VIH, nous
avons besoin de tout l’arsenal."
Même s’ils sont réticents à afficher leurs objectifs, les chercheurs espèrent que le taux d’efficacité
de leur vaccin prototype atteindra au moins le seuil de 50%.
"Si ce vaccin est considéré comme suffisamment efficace, il faudra alors entre cinq et dix ans pour
développer sa production", pronostique le Pr. Gray, "et nous aurons besoin d’argent".
Bien loin de cet éventuel succès, "Jane" se prépare à recevoir ses premières injections. "Je n’ai
peur ni des piqûres, ni du VIH", lâche-t-elle, bravache. "Il n’existe pas encore de remède, alors
nous devons continuer à nous battre".
ATTENTATS DU 13 NOVEMBRE 2015 À PARIS
Attentats du 13-Novembre : Salah Abdeslam reste muet face
au juge antiterroriste
Salah Abdeslam, incarcéré depuis son transfèrement de la Belgique vers la France en avril,
a été extrait de sa cellule pour un nouvel interrogatoire.
Des policiers et des membres du GIGN escortent un convoi transportant Salah Abdeslam à Paris le 20 mai 2016.
(MATTHIEU ALEXANDRE / AFP)
Franceinfo France Télévisions Mis à jour le 29/11/2016 | 11:18 publié le 29/11/2016 | 09:31
Salah Abdeslam est resté muré dans le silence. Extrait de sa cellule de Fleury-Mérogis (Essonne),
mardi 29 novembre au matin, pour être de nouveau interrogé, le dernier membre vivant du
commando responsable des attentats du 13 novembre 2015, qui avaient fait 130 morts à Paris et
Saint-Denis, a une fois de plus refusé de répondre aux questions du juge d'instruction en charge
du dossier. Il n'a pas non plus demandé à être assisté d'un avocat.
Entendu à plusieurs reprises par les magistrats depuis son transfèrement de Belgique en France,
le 27 avril, après son arrestation le 18 mars au bout de quatre mois de cavale, le suspect de 27
ans est toujours resté silencieux. Selon les enquêteurs, il est au cœur des préparatifs des
attentats les plus meurtriers jamais commis en France. Et la justice française l'a mis en examen
notamment pour assassinats terroristes.
Un mutisme motivé par la vidéosurveillance
Mi-octobre, ses avocats français et belge, Frank Berton et Sven Mary, avaient renoncé à assurer
sa défense. Ils avaient alors estimé que la vidéosurveillance continue imposée à leur client était la
principale cause de son mutisme et qu'elle était avant tout politique. Dans la foulée, son frère,
Mohamed Abdeslam lui avait demandé de "s'exprimer". Salah Abdeslam avait tenté, devant le
Conseil d'Etat, de faire suspendre la vidéosurveillance 24h/24, dispositif inédit en France, mais il a
été débouté fin juillet par la plus haute juridiction administrative.
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AUSTRALIE
Australie: les 2/3 du nord de la Grande barrière de corail sont
morts
Nouvelle Calédonie http://la1ere.francetvinfo.fr/ Caroline Lafargue ABC Radio Australie / publié
par Yvan Avril Publié le 30/11/2016 à 10:27
9 mois après le pire épisode de blanchiment de son histoire, le nord de la Grande barrière est
sinistré, mais le sud et le centre donnent des signes encourageants de vitalité.
© Supplied / Tourism Australia Grande Barrière de Corail
En Australie, il y a 9 mois, la Grande barrière de corail était en surchauffe, à cause de la
température anormalement élevée de l'océan - due à El Nino et au changement climatique.
Stressés, les coraux ont blanchi massivement.
À l'époque, Terry Hugues, le directeur du centre d'études coralliennes de l'université James Cook,
et son équipe avaient patrouillé le grand édifice corallien - par les airs et sous l'eau, pour évaluer
l'ampleur du blanchiment. 9 mois plus tard, ils sont retournés au chevet de la Grande Barrière.
« Quand un récif est frappé par le phénomène du blanchiment, ce sont les 6 à 12 mois
suivants sont critiques: soit les coraux survivent et reprennent des couleurs, soit ils
meurent pour de bon, lentement », a expliqué Terry Hugues, sur ABC
© ARC/ Centre for Coral Reef Studies. Tom Bridge et James Kerry En avril, l'université James Cook a publié sur cette
carte les résultats de son inspection des récifs, pendant l'épisode de blanchiment. 8 mois après, les chercheurs
publient un nouveau bilan.
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Terry Hugues et son équipe viennent d'achever une inspection sous-marine de plus de 100 récifs,
de Gladstone, au sud, jusqu'à l'extrémité nord de la Grande Barrière, près du détroit de Torrès.
Andrew Baird, membre de l'équipe, a parcouru les récifs du sud et du centre de la Grande barrière
de corail - de Mackay à Townsville.
« J'ai eu de la chance d'être affecté à l'étude du sud et du centre de la Grande barrière, de
Mackay à Townsville, souligne le chercheur, car la plupart des récifs dans cette région
étaient en très bonne santé. C'est une source d'espoir, parce que ces coraux-là se
reproduisent efficacement. »
Quant à Terry Hugues, il s'est consacré au nord de la Grande barrière, qui est largement dévasté :
« La mortalité est très inégale le long de la Grande Barrière de Corail. La bonne nouvelle,
c'est qu'au sud de Port Douglas, dans les zones les plus touristiques, autour de Cairns et
des Whitsundays, on a constaté des taux relativement bas de mortalité du corail. Mais les
dégâts sont très graves dans le tiers nord de la Grande barrière, environ les 2/3 des coraux
sont morts. Le blanchiment de mars a été tellement violent, que les espèces de coraux qui
normalement ne blanchissent jamais, ont blanchi cette fois-ci. »
La Grande Barrière de Corail avait déjà subi deux épisodes de blanchiment, moins graves, en
1998 et en 2002. Certaines espèces de corail croissent plus rapidement que d'autres et elles sont
capables de recoloniser un récif en 10 à 15 ans - à condition qu'il n'y ait pas, entre-temps, une
nouvelle canicule marine
Jeudi le gouvernement australien remettra son rapport annuel à l'UNESCO. Enjeu pour Canberra:
éviter une nouvelle fois que la Grande barrière de corail soit inscrite sur la liste du patrimoine
mondial en péril.
La Grande Barrière de corail ne se meurt pas, assure
Canberra
Accueil / Monde / Australie / http://www.ouest-france.fr/ Modifié le 02/12/2016 à 06:21 | Publié le
02/12/2016 à 06:20
Malgré les assurances de Canberra, les scientifiques tirent la sonnette d'alarme | Reuters
La Grande barrière de corail n'est pas en train de mourir, a assuré vendredi le gouvernement
australien qui vient d'informer l'Unesco de ses efforts pour protéger le site emblématique classé
au patrimoine de l'Humanité.
Le délicat écosystème, long de 2300 kilomètres -le plus grand du monde-, a évité de justesse en
2015 d'être placée par l'Unesco sur sa liste des sites en péril. L'Australie avait jusqu'au 1er
décembre pour transmettre à l'Unesco son rapport sur un plan de sauvetage baptisé "Barrière
2050".
En raison du changement climatique, le site a subi cette année son épisode de blanchissement le
plus sévère qui provoqué une hécatombe de coraux d'ampleur inédite. Dans la partie nord de la
barrière, les deux tiers des coraux sont morts, le centre et le sud s'en sortant avec des dégâts bien
moindres. Le site est également menacé par les ruissellements agricoles et la prolifération des
acanthasters, étoiles de mer dévoreuses de coraux.
Mise en place progressive
Canberra explique dans son rapport que 32 mesures sur 151 ont été mises en oeuvre. Cent trois
autres sont en cours de réalisation, quatre ont été reportées tandis qu'il est encore trop tôt pour 12
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autres. "Lorsque nous sommes arrivés au gouvernement, nous avons hérité d'un récif sous
surveillance", a déclaré le ministre de l'Environnement Josh Frydenberg sur Sky News.
"Nous avons fait tout notre possible depuis pour élaborer un programme, investir
d'énormes ressources pour améliorer la qualité de l'eau, travailler avec les agriculteurs,
lutter contre les couronnes d'épines (autre nom de l'acanthaster) et préserver cette
merveille du monde naturelle". "La barrière n'est pas morte, elle n'est pas en train de
mourir, elle est résistante, elle est en bonne santé et nous avons fait de grands pas en
avant ces dernières années".
Gestes concrets
L'Australie s'est engagée à dépenser plus de deux milliards de dollars australiens (1,4 milliard
d'euros) sur les dix prochaines années, mettant l'accent sur le combat contre les ruissellements
agricoles qui favorisent le développement des couronnes d'épines.
Le gouvernement a aussi souligné qu'il avait interdit le déversement en mer des déchets de
dragage. Ce plan ne comporte toutefois aucun financement ou engagement pour lutter contre la
principale menace, le changement climatique, Canberra disant s'atteler à cette question via
l'accord de Paris sur le climat.
"Insuffisant"
Les scientifiques disent que cela ne suffit pas. "Financer l'amélioration de la qualité de l'eau
sans rien faire contre le changement climatique, c'est un peu comme réparer la fenêtre
alors qu'il y a le feu à la maison", a réagi Tim Flannery, du Conseil sur le climat, un organisme
indépendant.
Le pays rejette environ 1,3% des émissions de gaz à effet de serre dans le monde, mais est un
des plus gros émetteurs de la planète par habitant en raison de l'importance de son secteur minier
et de sa dépendance à l'électricité produite grâce au charbon.
BIRMANIE
La Birmanie procède à un "nettoyage ethnique" de la
minorité rohingya
https://fr.news.yahoo.com/ Sam JAHAN et Caroline HENSHAW à Rangoun25 novembre 2016
Teknaf (Bangladesh) (AFP) - La Birmanie a entrepris une campagne de "nettoyage ethnique"
contre la minorité des musulmans rohingyas, a affirmé un représentant de l'ONU au Bangladesh,
où se sont réfugiés ces dernières semaines des milliers de familles fuyant l'armée birmane
accusée notamment de viols.
Viols en réunion, tortures, meurtres et massacres: les Rohingyas qui ont franchi la frontière ces
derniers jours ont raconté les violences que leur font subir les soldats birmans dans l'ouest du
pays.
Les récits d'agressions sexuelles sont légion parmi les femmes rohingyas interrogées par l'AFP
au Bangladesh.
"Lorsque l'armée a attaqué notre village, ils ont mis le feu à la plupart des maisons, tué de
nombreuses personnes, dont notre père, et violé beaucoup de jeunes filles", raconte Mosammat
Habiba, 20 ans, terrée avec sa s?ur dans une plantation de bananes.
Les militaires birmans ont "emmené mes deux garçons de neuf et douze ans quand ils sont
entrés dans mon village. Je ne sais pas ce qui leur est arrivé", raconte Deen Mohammad,
paysan rohingya de 50 ans.
"Cinquante femmes et filles de notre village ont été torturées et violées", affirme-t-il aussi.
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John McKissick, directeur du Haut Commissariat des Nations pour les réfugiés (UNHCR) dans la
ville bangladaise frontalière de Cox's Bazar (sud), a estimé sur la BBC que ces actes
s'apparentaient à un "nettoyage ethnique", sur la base de témoignages de réfugiés.
D'après les Nations unies, 30.000 personnes ont été déplacées par ces violences qui ont fait
des dizaines de morts depuis le début de l'opération de l'armée birmane à la suite d'attaques de
postes de police début octobre.
Ignorant les pressions de la communauté internationale l'exhortant à ouvrir sa frontière pour
éviter une crise humanitaire, le Bangladesh, qui estime que des milliers de réfugiés
supplémentaires se sont massés à la frontière, a appelé la Birmanie à prendre des "mesures
urgentes" pour stopper l'arrivée des Rohingyas sur son territoire.
"Il est très difficile pour le gouvernement bangladais de déclarer ouverte sa frontière, car ceci
pourrait encourager le gouvernement birman à continuer les atrocités et à pousser les
Rohingyas dehors, jusqu'à atteindre son objectif final de nettoyage ethnique de la minorité
musulmane de Birmanie", a expliqué M. McKissick.
Ces accusations ont été contestées par Zaw Htay, porte-parole du gouvernement de la Prix
Nobel de la paix Aung San Suu Kyi, au pouvoir depuis quelques mois.
Par la voix de sa porte-parole régionale Vivian Tan, le HCR a réclamé l'ouverture aux
humanitaires de la zone touchée en Etat Rakhine. Les journalistes étrangers n'y ont pas accès
non plus.
Des milliers de musulmans ont manifesté vendredi dans plusieurs pays d'Asie pour dénoncer la
situation. Plus de 5.000 musulmans se sont rassemblés après la prière du vendredi à Dacca, la
capitale du Bangladesh.
- Génocide Amnesty International a qualifié les actions de l'armée birmane de "punition collective" contre la
population rohingya pour les attaques des postes de police en octobre.
"Au lieu d'enquêter et d'arrêter des suspects précis, l'armée a mené des opérations
s'apparentant à une punition collective", s'est indigné le directeur de l'organisation pour l'Asie du
Sud, Champa Patel.
Fin mars, Aung San Suu Kyi a pris les rênes du pays, après des élections historiques il y a un
an. Mais elle ne s'est quasiment pas exprimé sur le sujet, dans un pays où l'armée échappe à
tout contrôle.
Pour l'organisation International State Crime Initiative (ISCI) basée à Londres, la situation dans
l'Etat Rakhine évoque un génocide à ses débuts.
"Ces événements participent de la configuration dérangeante mais totalement prévisible du
processus génocidaire", a déclaré Alicia de la Cour Venning, avocate et chercheur de
l'organisation.
Pour Thomas MacManus, également chercheur à l'ISCI, le comportement du gouvernement Suu
Kyi évoque les "tactiques courantes utilisées en temps de dictature consistant à faire la politique
de l'autruche".
"Seules d'importantes pressions sur le gouvernement birman pourront mettre fin au désastre.
Les Rohingyas font face à la mort", a-t-il déclaré.
Haïs par une partie de la population, à 95% bouddhiste, les Rohingyas sont considérés comme
des étrangers en Birmanie et sont victimes de multiples discriminations.
En Etat Rakhine, des milliers d'entre eux vivent dans des camps depuis des violences
intercommunautaires en 2012 entre bouddhistes et musulmans, qui avaient fait près de 200
morts.
20
BRÉSIL
Le gouvernement brésilien fragilisé par la démission d’un
nouveau ministre
L’opposition réclame la destitution du président Michel Temer, le successeur de Dilma Rousseff.
http://www.lemonde.fr/ | 26.11.2016 à 10h47 | Par Claire Gatinois (Sao Paulo, correspondante)
Geddel Vieira Lima, ministre chargé des relations institutionnelles, en mai, à Brasilia. EVARISTO SA / AFP
Il a fallu que le scandale atteigne le président brésilien, Michel Temer, et affole les marchés
financiers, pour que le ministre Geddel Vieira Lima, chargé des relations institutionnelles,
en particulier avec le Parlement et les partis, présente sa démission au chef de l’Etat. « Les
critiques contre moi se sont amplifiées. A Salvador [Etat de Bahia, dans le Nordeste], je
vois la souffrance de mes proches. Qui me connaît sait que ceci est la limite du
supportable. Il est temps de partir », a-t-il écrit, vendredi 25 novembre, à l’attention de M.
Temer.
Le départ de ce poids lourd du gouvernement, soupçonné de conflit d’intérêts, allonge d’un
sixième nom la liste des démissions enregistrées par l’équipe installée à Brasilia depuis moins de
six mois. « Un gouvernement qui semble déjà vieux », commente l’éditorialiste Fabio Zanini, dans
le quotidien Folha de Sao Paulo.
La situation de Geddel Vieira Lima, considéré comme le bras droit de Michel Temer, était devenue
intenable après les révélations d’un autre ministre démissionnaire, Marcelo Calero. A la tête du
ministère de la culture, ce dernier avait claqué la porte du gouvernement une semaine plus tôt, le
18 novembre, dénonçant la pression insistante, voire « hargneuse », de Geddel Vieira Lima pour
autoriser la construction d’une tour de près de 100 mètres de hauteur à proximité d’une zone
historique dans l’Etat de Bahia.
« Et moi, je m’en sors comment ? »
Le projet, baptisé « La Vue », avait été bloqué par l’Institut brésilien de préservation du patrimoine
historique, organe sous l’autorité du ministère de la culture. Geddel Vieira Lima était
personnellement impliqué dans ce projet immobilier, ayant investi dans un appartement. « Et moi,
je m’en sors comment ? », aurait-il notamment lancé au jeune ministre.
En dépit d’une défense brouillonne, pleurant à l’évocation de cette affaire, Geddel Vieira Lima a
bénéficié du soutien de Michel Temer jusqu’à ce que, dans un ultime coup de théâtre, Marcelo
Calero confesse à la police fédérale des pressions exercées par le président lui-même. Des
enregistrements audio, en possession de M. Calero, attesteraient de l’implication d’autorités du
gouvernement fédéral.
Les révélations dans la presse, jeudi 24 novembre, de la déposition du ministre, ont conduit les
rangs de l’opposition à réclamer la destitution de Michel Temer. Quelques heures plus tard, la lettre de démission de Geddel arrivait au Planalto, le palais présidentiel.
« Si les enregistrements confirment que le président a agi pour défendre les intérêts particuliers
d’un ministre contre le patrimoine commun, c’en est fini du gouvernement Temer », commente,
sur Twitter, Jose Roberto Toledo, éditorialiste du quotidien Estado de Sao Paulo.
L’affaire fragilise un gouvernement qui peine à asseoir sa légitimité. Arrivé sur la plus haute marche du pouvoir à la suite de la procédure de destitution de la présidente de gauche Dilma
Rousseff, en août, Michel Temer, ultra-impopulaire, ne parvient pas à rétablir la stabilité politique
21
promise pour garantir la reprise économique. La crise s’installe et les scandales politiques
s’enchaînent.
Le Parti du mouvement démocratique brésilien (PMDB, étiqueté au centre) auquel appartient
Michel Temer est dans le viseur de l’opération « Lava Jato » (lavage express), cette enquête sur
les détournements de fonds liés au groupe public pétrolier Petrobras. Après l’emprisonnement du
président de la Chambre des députés, Eduardo Cunha (PMDB) le 19 octobre et de l’ancien
gouverneur de Rio de Janeiro, Sergio Cabral (PMDB) le 17 novembre, le président du Sénat,
Renan Calheiros (PMDB), pourrait être inquiété.
« Délation de la fin du monde »
« Les répercussions du cas Geddel affaiblissent un gouvernement décrédibilisé », observe Marco
Antonio Carvalho Teixeira, professeur de sciences politiques à la fondation Getulio-Vargas, à Sao
Paulo. S’ajoute à cela la crainte liée à la divulgation potentielle des aveux de Marcelo Odebrecht,
protagoniste du scandale Petrobras, et de plusieurs cadres du groupe du même nom. La
« délation de la fin du monde », disent les médias brésiliens, qui pourrait impliquer plus d’une
centaine de dirigeants politiques.
« Il suffit d’un rien pour que Michel Temer soit en danger », constate le politologue Mathias de
Alencastro. Le seuil de tolérance de l’opinion publique s’est, en effet, sans doute abaissé depuis
l’opération « Lava Jato ». Mais surtout, note-t-il, la fonction politique et présidentielle, est, depuis
la destitution de Dilma Rousseff, totalement désacralisée.
Le président du Sénat brésilien inculpé de détournement de
fonds
Accueil / Monde / Brésil / http://www.ouest-france.fr/ Modifié le 02/12/2016 à 00:21 | Publié le
02/12/2016 à 00:21
Renan Calheiros est accusé d'avoir présenté au Sénat de faux contrats de location de voiture pour se les faire
rembourser. | AFP
La Cour suprême brésilienne a inculpé jeudi le président du Sénat, Renan Calheiros, de
détournement de fonds publics. Huit magistrats de la plus haute instance judiciaire du pays ont
voté pour le renvoi du sénateur devant un tribunal pour une affaire vieille de neuf ans impliquant le
versement d'une aide financière à une fille illégitime de Calheiros. Trois ont voté contre.
Huit magistrats de la plus haute instance judiciaire du pays ont voté pour le renvoi du sénateur
devant un tribunal pour une affaire vieille de neuf ans impliquant le versement d'une aide
financière à une fille illégitime de Calheiros. Trois ont voté contre.
Renan Calheiros est accusé d'avoir présenté au Sénat de faux contrats de location de voiture pour
se les faire rembourser. Le président du Sénat, allié du président Michel Temer, est poursuivi
dans onze enquêtes pour corruption, dont huit sont liées au versement illégal de rétrocommissions
par le groupe pétrolier public Petrobras. Son mandat expire en février prochain, longtemps avant
le règlement judiciaire attendu dans l'affaire de sa fille illégitime.
Les conséquences pour Michel Temer devraient donc rester limitées. Mais la décision de la Cour
suprême ternit un peu plus l'image d'un gouvernement impopulaire et risque d'aggraver des
relations déjà tendues entre la justice et le Congrès, dont les élus cherchent à limiter le pouvoir
des juges afin de se protéger d'accusations de corruption. En dépit de sa mise en accusation,
Renan Calheiros conservera son siège à la chambre haute, que seule une commission d'éthique
du Sénat sera en mesure de lui retirer.
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BREXIT
Les pro-Brexit scandalisés par la facture budgétaire de la
sortie
AFP Patrice NOVOTNY24 novembre 2016
Le ministre britannique des Finances Philip Hammond, dans son bureau à Londres, le 22 novembre 2016
Londres (AFP) - La présentation d'une première facture budgétaire de 59 milliards de livres pour
le Brexit secouait encore Westminster jeudi, où l'institut de prévision officiel était accusé de
charlatanisme par les eurosceptiques, tandis que le ministre des Finances prenait ses distances.
"C'est encore le scénario de la catastrophe totale" publié par une organisation "qui n'a rien
compris" depuis le début, a dénoncé l'ancien ministre conservateur Iain Duncan Smith, un des
leaders eurosceptiques, dans le Daily Telegraph.
Mercredi, l'Office de responsabilité budgétaire (OBR), chargé des prévisions économiques
officielles, a annoncé que le Brexit allait forcer les pouvoirs publics à emprunter 59 milliards de
livres supplémentaires en cinq ans (69 milliards d'euros).
Il a ajouté que Londres allait au total devoir recourir à 122 milliards de livres d'emprunt de plus
d'ici à 2021 par rapport à sa précédente prévision de mars, l'impact lié au Brexit s'ajoutant aux
coûts de l'effort financier pour soutenir l'investissement et le pouvoir d'achat des ménages.
Un autre député conservateur pro-Brexit, Jacob Rees-Mogg, a tout simplement rangé l'OBR au
rang des "experts, devins et astrologues" aux intentions charlatanesques.
L'office est un institut public mais indépendant du gouvernement. Créé en 2010, ses prévisions
sont censées faire autorité, car elles ne sont pas concoctées par le pouvoir chargé de préparer
et de présenter le budget.
L'ancien chef du parti travailliste Ed Miliband est l'un des rares à l'avoir défendu. "Et maintenant
les Brexiters attaquent l'OBR. Ils ne peuvent gagner la partie sur leur Brexit dur et destructeur
par la vérité, aussi essaient-ils de l'emporter par la fiction", a-t-il fustigé.
Mais le ministre des Finances lui-même, le conservateur Philip Hammond, a semblé prendre
quelques distances jeudi avec les chiffres de l'OBR. "La prévision économique n'est pas une
science exacte et l'OBR souligne lui-même clairement dans son rapport qu'il y a un fort degré
d'incertitude", a expliqué M. Hammond sur la BBC Radio 4. Il a ajouté que cette prévision n'était
qu'"une des multiples possibilités" pour l'avenir.
- Des prévisions optimistes ? Pour prévoir l'évolution des finances britanniques, l'OBR a notamment jugé que la croissance
n'atteindrait que 1,4% en 2017, bien moins que les 2,2% prévus en mars.
L'OBR a mis en avant "l'incertitude" générée par le Brexit pour les entreprises, qui va nuire aux
investissements, une stagnation du pouvoir d'achat entraînée par une hausse de l'inflation et
une moins bonne tenue du commerce extérieur pendant dix ans du fait de la sortie de l'UE.
Il a ajouté que la raréfaction de l'immigration entraînerait un manque à gagner pour le fisc.
Pour la suite toutefois, ses prévisions de croissance ne sont pas catastrophiques, avec 1,7%
attendu en 2018 et surtout 2 à 2,1% lors des trois années suivantes.
23
Paul Johnson, directeur de l'Institute for Fiscal Studies, un organisme privé spécialisé dans les
comptes publics, a laissé entendre que l'OBR n'a pas été particulièrement sévère. Il a jugé les
prévisions de l'OBR "plus optimistes" que celle de la Banque d'Angleterre, observant que
l'estimation avancée d'un surplus d'emprunt de 18 milliards de livres liés au Brexit pour le seul
exercice 2020-2021 représenterait, s'il était avéré, "un impact moindre qu'envisagé par de
nombreux prévisionnistes".
De son côté, le commissaire européen aux affaires économiques Pierre Moscovici a prévenu à
Londres que l'impact du Brexit était "tout à fait significatif", rappelant que Bruxelles prévoyait une
croissance de 1,1% l'an prochain pour le Royaume-Uni. "Je pense que pour les années
suivantes l'impact n'est pas donné par avance mais dépendra précisément de la manière dont
nous menons la négociation", a-t-il précisé.
Les annonces de mercredi n'ont en tout cas apporté aucune clarification sur la stratégie du
gouvernement de Theresa May, qui veut lancer les discussions avec l'UE d'ici fin mars. La
Première ministre semble hésiter entre les partisans du "Brexit dur", prêts à renoncer à un accès
privilégié au marché unique, et ceux qui favorisent une ligne plus conciliante avec Bruxelles.
Brexit : Londres ne peut pas "avoir le beurre et l’argent du
beurre"
actu monde par Luxembourg (AFP) le 29 novembre 2016 à 18:02
© AFP/Archives - THIERRY CHARLIER
Les Britanniques, qui ont choisi de se séparer de l’UE, ne peuvent pas "avoir le beurre et l’argent
du beurre", a affirmé le Premier ministre luxembourgeois Xavier Bettel, dans un entretien à l’AFP,
excluant tout "menu à la carte" pour le règlement de ce divorce.
"Ils veulent le beurre, l’argent du beurre et le sourire de la crémière et pas les autres trucs. Non, il
y a des valeurs fondamentales en Europe qui sont indissociables", tranche le dirigeant du GrandDuché, un des six pays fondateurs de l’Union européenne.
"On ne va pas commencer à marchander. Ce n’est pas un menu à la carte", a insisté M. Bettel,
lors d’un entretien lundi soir dans sa résidence officielle de l’hôtel de Bourgogne, à Luxembourg.
A Londres, une attachée parlementaire d’un député conservateur britannique a détaillé lundi dans
des notes une éventuelle stratégie de sortie de l’UE où Londres s’adjugerait "le beurre et l’argent
du beurre", selon les journaux.
Le gouvernement britannique a néanmoins pris ses distances avec ces notes embarrassantes,
révélées par la photo d’un cahier tenu par l’attachée parlementaire de Mark Field à la sortie du
ministère du Brexit.
Cette fuite suggère également que le Royaume-Uni ne parviendra pas à garder son accès au
marché unique et tentera de maintenir le cap des deux ans pour sortir de l’Union, à rebours de
l’idée que des négociations plus longues permettraient d’adoucir l’impact du Brexit.
- ’Pas de statut hybride’ Xavier Bettel s’élève vivement contre tout traitement spécial du Royaume-Uni, écartant l’idée d’un
accord "intérimaire" si les négociations n’aboutissent pas d’ici les élections européennes prévues
en 2019.
"On a certaines échéances que l’on ne peut pas changer : ce sont les élections européennes. Estce qu’on va voir le Royaume-Uni organiser des élections européennes en étant en instance de
divorce bien avancé ?", observe-t-il.
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Le Premier ministre irlandais Enda Kenny a récemment plaidé en faveur d’un accord transitoire
entre Londres et Bruxelles, estimant "impossible" pour le Royaume-Uni de négocier sa séparation
en deux ans.
"Ca veut dire quoi un accord provisoire ? On va faire un statut hybride maintenant ? On ne va pas
faire un statut un peu membre ou pas complètement. On ne va pas faire un statut je suis membre,
en instance de divorce, presque divorcé", a ironisé le jeune politicien libéral (43 ans).
"Ou on est membre ou on n’est pas membre de l’Union européenne. Il n’y a pas un statut hybride
entre les deux", martèle-t-il.
La Première ministre britannique Theresa May s’en tient pour l’heure à son calendrier : elle a
promis de lancer la procédure de divorce avec l’UE d’ici à la fin mars 2017.
En attendant, ses partenaires européens ont exclu toute ouverture des négociations avant
l’activation de l’Article 50 du Traité de Lisbonne qui signera le lancement de cette procédure.
"Tant que l’Article 50 ne sera pas invoqué, no negotiation", a répété M. Bettel.
- ’Calcul d’épicier’ Ce dernier reconnaît que le Brexit - "premier pas d’une désunion" - "n’est pas bon pour l’Europe",
même si le Grand-Duché, important centre financier, pourrait tirer profit du départ des
Britanniques et d’un déclin de la City, une opportunité que M. Bettel qualifie de "calcul d’épicier".
"Je fais partie de ces gens qui ont toujours estimé que l’Europe ne devait pas avancer à plusieurs
vitesses, qu’il fallait une Europe à une vitesse. Mais j’en viens de plus en plus à la conclusion
qu’on a du mal", avoue-t-il.
"Je n’ai pas envie que l’Europe soit mise en standby maintenant parce que l’un ou l’autre ne veut
pas participer", s’inquiète Xavier Bettel.
Illustrée par le Brexit, la montée du "sentiment populiste", en Europe et au delà, alimente les
appréhensions du Premier ministre luxembourgeois.
Marine Le Pen ? "C’est les électeurs qui lisent les programmes, ils doivent faire leur choix en leur
âme et conscience mais qu’ils réfléchissent bien, qu’ils ne tombent pas dans le panneau", répondil à la question de savoir si la présidente du Front national peut gagner la présidentielle française
en 2017.
Quant à la situation aux Etats-Unis, il "espère et pense que le président Trump sera moins
mauvais que le candidat Trump".
13 conséquences concrètes du Brexit
Accueil / news / monde / Par Direct Matin Mis à jour le 29 Novembre 2016 à 07:27 Publié le 29
Novembre 2016 à 07:02
[Daniel SORABJI / AFP]
Ignorant les menaces de désastre économique brandies par les institutions internationales,
les Britanniques ont décidé de quitter l'Union européenne, ouvrant ainsi une ère
d'incertitude sans précédent. Le pays devrait bientôt être rattrapé par les conséquences
concrètes de son choix.
Une tempête financière
Dans l'immédiat, c'est une mini-tempête financière qui devrait souffler. Voir la cinquième
puissance économique mondiale quitter le navire européen aura en effet un impact planétaire.
Vendredi, les Bourses de Hong Kong et Tokyo ont plongé, celle de Londres a ouvert en baisse de
25
7% et celle de Paris et Franckfort de 10%. Signe qui ne trompe pas, les marchés se sont
précipités sur la valeur refuge par excellence, l'or. Le cours de l’once s’est envolé à l’heure des
résultats du référendum à son niveau le plus fort depuis deux ans. Et ce n'est probablement que le
début.
Des années de négociations avec ses partenaires commerciaux
Le retrait de l’UE ne va se faire en quelques jours. Il devrait s’effectuer sur plusieurs années. Le
Royaume-Uni perdra par définition le bénéfice des accords commerciaux passés par l’UE et ses
partenaires à travers le monde. Or, entre les conditions de sortie de l'UE, la négociation de
nouveaux accords avec elle et les conclusions de traités commerciaux avec les pays extérieurs à
l'UE, le gouvernement britannique a prévenu qu'une bonne dizaine d'années pourraient être
nécessaires pour mener à bien les diverses négociations ouvertes par un Brexit. Bref, le
changement est acté, mais il sera long.
Les britanniques seront tous plus pauvres
Les experts du Trésor britannique ont étudié plusieurs pistes possibles de renégociation des
traités. Dans leur scénario dans lequel le Royaume-Uni négocierait avec l'UE un accord de libreéchange similaire à celui liant le Canada au bloc européen, chaque foyer britannique perdrait
environ 4.300 livres de revenus par an (5.400 euros). Selon leurs projections, le produit intérieur
brut (PIB) du pays serait d'ici à 2030 inférieur de 6% à ce qu'il aurait été en cas de poursuite de
l'aventure européenne.
Un relèvement des barrières douanières
Avec le Brexit s’ouvre en réalité une longue période d'incertitude, avec des conséquences pour les
entreprises britanniques, le commerce et l'attraction des investissements. Les barrières
commerciales pourraient être relevées pendant cette période de transition, avec 5,6 milliards de
livres (7,2 milliards d'euros) par an de droits de douane supplémentaires à payer pour les
exportateurs britanniques, d'après l'OMC. Pas sûr que les secteurs manufacturiers comme
l'aéronautique, avec Airbus et BMW entre autres, apprécient ces nouvelles barrières tarifaires.
Elles pourraient faire leurs bagages.
Un pays moins attirants pour les investisseurs
De nombreuses entreprises utilisent le Royaume-Uni comme porte d'entrée vers l'Europe. Or
certaines d'entre elles ont prévenu qu'elles relocaliseraient leur siège européen en cas de Brexit.
Et cela n'a pas trainé. La banque américaine JPMorgan, qui emploie 16.000 personnes au
Royaume-Uni, a prévenu vendredi qu'elle pourrait déplacer 1.000 à 4.000 emplois hors du pays à
la suite de la victoire du Brexit au référendum. D'autres banques pourraient suivre. D'une manière
générale, il y a fort à parier sur un repli des investissement chinois et américains.
Une récession en perspective
Entre les échanges commerciaux en berne et l'emploi en perte de vitesse, la croissance
britannique risque de se réduire. Le FMI envisage deux scénarios possibles : un «scénario limité»
et un scénario «défavorable». Dans le premier cas, la croissance du PIB de l’économie
britannique ralentirait à 1,7% cette année, puis à 1,4% en 2017 (au lieu de 1,9% et 2,2%
actuellement prévus). Dans le second cas, le Royaume-Uni tomberait carrément en récession en
2017 à – 0,8% avant de se redresser à + 0,6% en 2018. Bonus dans ce second cas, l’inflation
grimperait à 4% en 2017 (au lieu de 1,9% prévu).
Un chômage en hausse
La panne de croissance que devrait enregistrer le Royaume-Uni aura évidemment des
conséquences sur l’emploi. Dans son «scénario limité», le FMI, anticipe un taux de chômage à
5,3% en 2017, contre 5% aujourd’hui et à 6,5% d'ici deux ans. Selon le cabinet Pwc, le Brexit
coûterait environ 129 milliards d’euros de perte d’activité, ce qui se traduirait par 950 000 emplois
en moins d’ici à 2020, et une hausse du chômage comprise entre 2 et 3%. Le secteur financier
serait parmi les plus touchés. Si les banques de la City de Londres perdent le droit de vendre sans
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entrave leurs services financiers depuis le Royaume-Uni vers les pays de l'UE, la cure
d'amaigrissement pourrait concerner une centaine de milliers d'emplois d'après la société de
lobbying TheCityUK.
Un manque à gagner fiscal
Cette panne de croissance redoutée devrait assécher les rentrées fiscales. L'Institut des études
budgétaires (IFS) prévoit un manque à gagner annuel compris entre 20 et 40 milliards de livres
d'ici à 2020. Même en tenant compte de l'arrêt de la contribution britannique aux comptes de
Bruxelles… Un sérieux coup/coût au budget britannique. Croissance en panne, recettes fiscales
en baisse et échanges commerciaux en berne, le cocktail est toxique. Aussi, le Royaume-Uni
devrait perdre sa précieuse note AAA que S&P lui attribue sans discontinuer depuis un demisiècle. L'agence de notation a d’ores et déjà prévenu qu’elle le ferait.
Une fuite des talents du championnat anglais ?
Si le Royaume-Uni n'arrivait pas à négocier un accord sur la libre-circulation des personnes au
sein de l'espace européen, de nombreux joueurs de Premier League (la première division de
football anglaise) issus de l'Union Européenne pourraient être contraints de quitter le pays. En
effet, ils seraient considérés comme extra-communautaires et devraient remplir certains critères
très stricts pour pouvoir continuer à jouer dans leurs clubs respectifs. L'une des principales
conditions est que les joueurs en question aient joué un certain nombre de matchs en sélection
dans les deux années passées. Ainsi, Dimitri Payet et N'Golo Kanté, entre autres, pourraient
devoir faire leurs valises pour un championnat de l'UE, comme la Ligue 1.
Un visa pour aller à Londres ?
Si le Royaume-Uni arrive à négocier un accord lui permettant de rester au sein du marché unique,
il est probable que la libre circulation des personnes soit acquise et que se déplacer et travailler
outre-manche ne soit pas un obstacle. Tout dépendra en réalité des modalités négociées entre le
Royaume-Uni et les pays membres de l’UE. Et il n'est donc pas exclu qu’il faille un visa pour
voyager dans le pays dans la mesure où le Royaume-Uni ne fait pas partie de Schengen.
L’intégrité du Royaume-Uni en question
Les résultats du référendum sur le Brexit montrent un pays divisé, avec Londres, l'Ecosse et
l'Irlande du Nord qui voulaient rester, tandis que le nord de l'Angleterre ou le Pays de Galles ont
largement voté contre. Des résultats qui risquent de mettre en péril l'intégrité du Royaume-Uni. La
Première ministre écossaise Nicola Sturgeon a déclaré que sa région "voit son avenir au sein de
l'UE", entrouvrant ainsi la porte à un nouveau référendum sur l'indépendance. En Irlande du Nord,
le Sinn Fein, favorable au maintien dans l'UE, a lui appelé à un référendum sur une Irlande
unifiée.
Des pertes pour les entreprises françaises
Si des accords ultérieurs de libre-échange ne sont pas conclus avec l'UE, la France fera partie
des six pays les plus touchés par le Brexit selon le cabinet Euler Hermes. Les entreprises
françaises pourraient enregistrer jusqu'à 3,2 milliards d'euros de pertes additionnelles à l'export
d'ici 2019, dans le pire des cas. Soit tout de même 0,5% du total des exportations de biens et
services. Dommage au moment où l'activité montre des signes de reprise.
Moins de touristes britanniques cet été
Le célèbre homme d'affaires George Soros lui a prédit une dégringolade d'au moins 15% face au
dollar. Ce matin, la livre sterling a plongé ce matin de près de 12% face au dollar et de 8% face à
l'euro. Mécaniquement, les vacances du touriste anglais seront plus chères. Dommage pour la
destination France qu'il affectionne. Il est donc probable que les britanniques soient moins
nombreux cet été en France. Sans compter que leur pouvoir d'achat des Britanniques en
vacances en Europe sera de facto réduit.
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CENTRAFRIQUE
Christophe Gazam Betty : "Pour moi, la mission de Sangaris
n'était pas finie"
Actualité
ENTRETIEN. Ancien ministre, Christophe Gazam Betty est très critique sur le départ de
Centrafrique de la mission française.
Propos recueillis par Viviane Forson Publié le 28/11/2016 à 13:20 | Le Point Afrique
Christophe Gazam Betty a servi sous quatre présidents. Il a occupé les plus hautes fonctions ministérielles et
diplomatiques. Il est engagé dans la résolution de la crise qui frappe la République centrafricaine depuis fin 2013 à
travers son think tank Vivre ensemble en paix en Centrafrique. © DR
Après trois années de suspension, la Centrafrique a fait son retour au sein de l'Organisation
internationale de la francophonie (OIF) à l'occasion du 16e Sommet de la Francophonie de
Madagascar. Mais surtout, il y a dix jours, le président Faustin Archange Touadéra a obtenu 2,2
milliards de dollars de promesses de financement de la part des bailleurs de fonds à Bruxelles.
Mais voilà, le président centrafricain ne fait pas l'unanimité sur ce dossier et sur bien d'autres dans
un pays encore traumatisé par quatre ans de guerre. Après les violences qui ont fait plusieurs
dizaines de morts à Bria la semaine dernière, où en est la stratégie de désarmement,
démobilisation, réinsertion des combattants (DDR) ? Sangaris, plan de relance économique, crise
sécuritaire, Christophe Gazam Betty, ancien ministre qui a servi sous quatre présidents répond
aux questions du Point Afrique.
Le Point Afrique : La Centrafrique fait un retour sur la scène diplomatique internationale,
mais les violences reprennent, regrettez-vous la mission Sangaris ?
Christophe Gazam Betty : Pour ma part, c'est un euphémisme que de dire ou penser que les
forces françaises quittent la Centrafrique. Les forces dites européennes (EUTM) ont dans leur
effectif des militaires et experts français non négligeables. Le calendrier du retrait des Sangaris et
son annonce quelque peu brutale paraît inopportune. Cela coïncide comme par hasard avec un
regain de violence et d'assassinats crapuleux, la montée en puissance et la réorganisation des
groupes rebelles vers des actions proches du terrorisme. Faire un bilan, je ne le pense pas, mais
je peux dire simplement que la mission n'était pas finie.
Vous voulez dire que tous les objectifs n'ont pas été atteints ?
Si je pense que la mission n'est pas finie, cela renvoie à ce que des objectifs précis n'ont pas été
réalisés, par exemple la protection des populations civiles et la neutralisation des forces
négatives. On n'a pas entamé un seul cantonnement par exemple. Il y a encore tous les jours des
attaques un peu partout et des assassinats dans la capitale.
Quelle direction doit désormais prendre la collaboration militaire entre la France et la
Centrafrique ?
Il faut objectivement revoir le cadre juridique de cette coopération et l'adapter aux exigences de la
réalité et des capacités des uns et des autres. Il faudra renforcer la formation et l'encadrement, et,
naturellement, adapter les équipements pour une armée moderne et de métier.
On n'a pas fait ce qu'il fallait faire : cantonnement et désarmement avant les élections, pour laisser
le nouveau pouvoir s'occuper du redressement. L'embargo a été, pour les forces
conventionnelles, tronqué par leur désarmement et le sabordage des unités crédibles qui
existaient encore de manière opérationnelle. Pour la rébellion, c'était une aubaine pour se
réorganiser, s'équiper dans les pays voisins et étendre leur influence en bénéficiant de l'invention
absurde « des mesures de confiance ».
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In fine, il doit être défini sans ambigüité la forme et la dimension de l'assistance militaire française
Où en est le désarmement, démobilisation, réinsertion (DDR) des combattants ? Quel
groupe fait quoi dans le pays ?
Une structure stratégique et opérationnelle est mise en place avec un comité mixte de suivi. La
partie organisationnelle est en route. Maintenant, il faut rétablir de manière à avoir la confiance
des intéressés et faire la pédagogie de la décision régalienne de l'État de désarmer et de pacifier
par tous les moyens. Cela nécessite la participation de tous les patriotes centrafricains qui aiment
leur pays. Il faut soutenir dans tous les sens l'effort de l'état à réduire la violence et à désarmer.
Quel groupe fait quoi vous dites ? Eh bien, il y a ceux qui ont trouvé en la rébellion un fonds de
commerce bien rémunéré ; il y a certains responsables en mal de compétences qui poussent à la
chienlit pour obtenir des nominations à des responsabilités ; et il y a ceux qui pensent n'avoir que
la violence comme activité humaine. Tous ces groupes font du mal au pays et à ce peuple
centrafricain qui est fatigué de la lutte armée.
Votre pays est très critique envers la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations
unies pour la stabilisation en République centrafricaine (Minusca). Quel va être aujourd'hui
leur rôle avec le départ de Sangaris ? Ont-ils été préparés pour prendre la relève ?
C'est un sujet préoccupant. Pour ma part, je ne pense pas que ce soit l'institution qui est en
cause. Il y a des composantes de la Minusca qui sont connues, qui rament à contre-courant ou qui
agissent négativement. Je vais citer nommément les Pakistanais et le contingent du Bangladesh,
aussi celui de la Mauritanie. Soit on les repositionne, soit ils quittent. Il faut obtenir ces réglages
par la voie diplomatique et non par la rue comme on l'a vu avec l'organisation d'une journée ville
morte. On a assez compté les morts. Il faudra inventorier ce que cette irresponsabilité de
mouvement soit disant citoyenne a coûté à l'économie et au commerce du pays en une journée…
C'est immature et antipatriotique.
La Minusca ne pourra pas soutenir aussi longtemps son slogan de forces d'interposition. Il y a la
République et ses défenseurs d'un côté, et de l'autre, ceux qui veulent la destruction de la
République. La Minusca doit défendre la République. Elle en a les moyens. On voit leur train de
vie mondain. Cela révolte aussi une population démunie qui voit des 4 x 4 rutilants rentrer dans
les quartiers pauvres pour des réjouissances.
Où en est aujourd'hui le redéploiement des forces armées centrafricaines, dans quelles
conditions se fait ce redéploiement ?
La communauté internationale participe à la mise sur pied opérationnelle d'un premier bataillon
suivi d'autres. En bilatéral, il y a des pays comme la Chine, le Maroc, la Côte d'Ivoire…. qui offrent
des bourses de formation. Il faut gérer tout cela avec transparence pour mériter la confiance.
Ceux à qui le président a confié cette délicate mission doivent être au-dessus de tout soupçon de
népotisme et de favoritisme pour inspirer la confiance des amis et du peuple qui y veille au travers
de ses députés. Le clanisme et le népotisme ont miné notre armée et poussé à sa déliquescence.
Le président doit exiger de connaitre l'équilibre et la compétence dans le choix des stagiaires par
exemple.
Ces unités ne pourront se déployer qu'avec un armement adéquat au niveau des enjeux
sécuritaires. Il faut éviter d'envoyer ces unités à la boucherie. On a vu ce qui s'est passé à Grimari
où une unité de gendarmerie sous-équipée a été massacrée….
L'embargo sur les armes met un frein à la recomposition des militaires centrafricains, sur
ce dossier comment réagissez-vous ?
Embargo ou pas embargo, les patriotes doivent mettre tous les moyens au service de la
souveraineté de notre pays. Des pays sous embargo se sont équipés plus qu'en temps normal…
Cela fait partie de la règle du jeux avec cette mesure scélérate qui ne règle pas les problèmes, au
mieux, elle les amplifie.
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Les armes récupérées par la Minusca doivent être remises à l'armée nationale. Ces sont des
armes qui étaient dans les soutes des camps militaires. Il me semble que l'embargo ne
concernerait que des importations nouvelles. Il faut arracher cet armement par la négociation et la
persuasion.
Que pensez-vous de l'impopularité brutalement atteinte par le président Touadera ?
On lui reproche d'avoir fait la part belle aux "amis qui l'auraient accompagné", mais qui ne sont
pas à la hauteur des impératifs de l'État. La plupart manquent d'expérience et d'expertise. Ils
contribuent à l'image négative qu'il projette. Beaucoup disent qu'il ne prendrait les décisions que
pour consolider son pouvoir alors que les attentes de la population sont énormes. Exemple : la
population ne comprend pas que les chefs de rébellion soint pompeusement reçus au palais, mais
jamais les victimes centrafricaines. Et le système se reproduit avec des revanchards qui oublient
que le président a l'impératif de la réconciliation. Il doit dire non à ceux qui veulent le maintenir
dans leur tour d'ivoire et s'ouvrir vers des compétences.
* Christophe Gazam Betty a servi sous quatre présidents. Il a occupé les plus hautes fonctions
ministérielles et diplomatiques. Il est engagé dans la résolution de la crise qui frappe la
République centrafricaine depuis fin 2013 à travers son think tank Vivre ensemble en paix en
Centrafrique.
COLOMBIE
#Colombie Le Sénat colombien approuve le nouvel accord
de paix avec la guérilla des Farc
Actualités À Chaud Par L’Obs Publié le 30/11/16 à 6:22
Le Sénat colombien a approuvé mardi soir le nouvel accord de paix signé le 24 novembre entre le
gouvernement de Juan Manuel Santos et la guérilla des Farc, à la veille du passage de ce texte
devant les députés pour sa validation définitive.
Le document de quelque 300 pages a été approuvé avec 75 voix pour et aucune voix contre, a
précisé le Secrétaire du Sénat. L'accord est censé mettre fin à plus de 50 ans de conflit armé
entre les autorités de Bogota et la guérilla marxiste des Forces armées révolutionnaires de
Colombie (Farc).
(Avec AFP)
Colombie : l'accord de paix avec les Farc ratifié par le
Parlement
Rejeté lors d'un référendum en octobre, le texte a dû être renégocié, afin d'inclure des
propositions de l'opposition.
Un homme brandit un drapeau colombien devant le Congrès à Bogota (Colombie), le 30 novembre 2016.
(GUILLERMO LEGARIA / AFP)
franceinfo avec AFP France Télévisions Mis à jour le 01/12/2016 | 08:02 publié le 01/12/2016 |
07:00
Une étape cruciale a été franchie. Le Parlement colombien a ratifié, mercredi 30 novembre,
l'accord de paix avec les Farc. Les 130 députés présents, sur un total de 166, ont voté à
l'unanimité en faveur de ce texte qui avait été approuvé, mardi, au Sénat par 75 voix pour et 0
contre. Une première version de cet accord de 300 pages, signée le 26 septembre, avait été
rejetée le 2 octobre, lors d'un référendum. L'abstention avait atteint plus de 62% et le "non" l'avait
emporté d'une courte tête avec 50 000 voix d'avance.
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Le projet a ensuite été révisé et renégocié, afin d'inclure des propositions de l'opposition. Et
l'accord a été de nouveau signé, le 24 novembre, par le président Juan Manuel Santos, qui avait
reçu la même semaine le prix Nobel pour sa détermination à mettre fin à la guerre, et le chef de la
guérilla marxiste des Forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc), Rodrigo Londoño, plus
connu sous ses noms de guerre de "Timoleon Jimenez" ou "Timochenko".
Une page sanglante se tourne
Le texte, mis au point après presque quatre ans de pourparlers délocalisés à Cuba,
entend tourner la page sanglante de plus d'un demi-siècle de guerre qui a fait au moins 260 000
morts, plus de 60 000 disparus et 6,9 millions de déplacés. Il prévoit le désarmement des Farc et
leur transformation en parti politique. L'accord ratifié, il revient au Congrès de légiférer sur sa mise
en application, en commençant par la loi d'amnistie des guérilleros pour leur permettre de se
déplacer vers les zones où ils déposeront leurs armes, sous supervision de l'ONU.
CORÉES
Corée du Sud : la présidente propose de quitter le pouvoir
ACTUALITE Flash Actu Par Le Figaro.fr avec Reuters Mis à jour le 29/11/2016 à 08:23 Publié le
29/11/2016 à 06:54
La présidente sud-coréenne, Park Geun-hye, éclaboussée par un scandale de corruption, a
demandé mardi au Parlement de trouver un moyen pour la démettre de ses fonctions, lui laissant
le soin de fixer la date de son départ.
"Je vais laisser au Parlement tout ce qui concerne mon futur et notamment la réduction de mon
mandat", a-t-elle annoncé dans un discours télévisé. Après l'inculpation d'une de ses proches
amies pour abus de pouvoir, la présidente est plus impopulaire que jamais et les appels à sa
démission se sont accumulés dans les dernières semaines.
Corée du Nord : l’ONU resserre l’étau des sanctions
actu monde par Nations unies (Etats-Unis) (AFP) le 30 novembre 2016 à 20:28
Le Conseil de sécurité de l’ONU, à New York, le 31 octobre 2016 © UNITED NATIONS/AFP/Archives - Cia PAK
L’ONU a resserré mercredi l’étau des sanctions internationales autour de la Corée du Nord à la
suite de son dernier essai nucléaire, en plafonnant les exportations nord-coréennes de charbon
vers la Chine.
Une résolution, mise au point par les Etats-Unis à l’issue de trois mois de difficiles négociations
avec Pékin, a été adoptée à l’unanimité des 15 pays membres du Conseil de sécurité.
Ces sanctions "sont les plus sévères et les plus complètes jamais imposées par le Conseil" et
elles envoient "un message sans équivoque", a souligné à l’ouverture de la séance le secrétaire
général de l’ONU Ban Ki-moon.
M. Ban est un ancien ministre sud-coréen des Affaires étrangères et on lui prête des ambitions
politiques dans son pays lorsque son mandat se terminera fin décembre.
Il a rappelé que Pyongyang avait effectué cette année deux essais nucléaires, en janvier et le 9
septembre, et au moins 25 tirs de missiles balistiques, au mépris des résolutions de l’ONU.
La poursuite par Pyongyang de ses programmes militaires "représente une menace croissante à
la sécurité régionale et au régime international de non-prolifération" nucléaire, a-t-il affirmé. C’est
aussi "l’un des défis les plus persistants et urgents pour la sécurité à notre époque".
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- Ventes de charbon plafonnées M. Ban a appelé une nouvelle fois le régime communiste "à cesser ses actions provocatrices et à
respecter pleinement ses obligations internationales".
La principale nouveauté de la résolution est qu’elle plafonne les ventes nord-coréennes de
charbon à 400,9 millions de dollars (ou 7,5 millions de tonnes) par an à partir du 1er janvier 2017,
soit une réduction de 62% par rapport à 2015.
La Chine est actuellement quasiment le seul débouché pour le charbon nord-coréen. Pékin, seul
allié et principal partenaire économique de Pyongyang, a néanmoins voté en faveur de la
résolution.
Rappelant l’essai nucléaire du 9 septembre, l’ambassadeur chinois Liu Jieyi a réaffirmé que "le
gouvernement chinois est fermement opposé à une telle action".
Mails il a aussi critiqué la volonté de "certaines parties de renforcer leur présence militaire" dans la
région au risque d’attiser le tension, une allusion aux exercices militaires conjoints menés par
Washington et Séoul.
Selon l’ambassadrice américaine Samantha Power, les nouvelles sanctions vont priver le régime
communiste de plus de 700 millions de dollars de revenus en devises fortes, susceptibles de
financer ses programmes militaires.
La résolution "fait payer un prix sans précédent au régime pour les défis qu’il lance", a-t-elle
affirmé.
Il s’agit de la sixième série de sanctions décrétées contre Pyongyang depuis 2006.
- Liste noire étoffée La résolution "condamne de la manière la plus ferme possible l’essai nucléaire mené le 9
septembre, en violation et au mépris flagrant des résolutions de l’ONU". Elle exige une nouvelle
fois que Pyongyang "mette fin immédiatement" à ses activités nucléaires et balistiques.
Le Conseil ajoute aussi 10 entreprises ou administrations et 11 individus, dont deux anciens
ambassadeurs en Egypte et en Birmanie, à une liste noire de personnes et entités accusées de
contribuer aux programmes militaires nord-coréens et frappées de sanctions ciblées (gel d’avoirs
et interdiction de voyager). Cette liste comprend déjà 28 individus et 32 entités.
Il sera désormais interdit à Pyongyang d’exporter certains métaux (cuivre, argent, zinc, nickel), qui
lui rapportent 100 millions de dollars par an, ainsi que des statues et des hélicoptères.
Les dignitaires nord-coréens ne pourront plus se procurer tapis ou vaisselle de luxe à l’étranger.
Les missions diplomatiques nord-coréennes seront réduites et chaque diplomate ne pourra détenir
qu’un seul compte bancaire.
Une précédente résolution adoptée en mars avait déjà alourdi les sanctions économiques mais
elle prévoyait une exemption pour les ventes de charbon "ayant pour but d’assurer la
subsistance", et non de financer des programmes militaires.
Dans la nouvelle résolution, cette clause est plus restrictive. La Chine en avait en effet profité pour
augmenter nettement ses achats.
Mais l’efficacité des sanctions dépend toujours de la bonne volonté de Pékin.
Les dirigeants chinois ont été irrités par la volonté du leader nord-coréen Kim Jong-Un de
continuer coûte que coûte à mettre au point des missiles balistiques pouvant emporter une charge
nucléaire.
Mais la Chine craint de voir le régime communiste s’effondrer, ce qui ferait émerger une Corée
unie sous influence américaine. Elle a donc toujours protégé son allié et voisin des représailles les
plus sévères.
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La Corée du Nord simule des attaques contre le Sud
Accueil / Monde / Corée du Nord / http://www.ouest-france.fr/ Modifié le 02/12/2016 à 06:31 |
Publié le 02/12/2016 à 06:30
Face à de nouvelles sanctions, Pyongyang réagit de la seule façon qu'elle connaît: par l'intimidation | Reuters
Le dirigeant nord-coréen Kim Jong-Un a dirigé jeudi un vaste exercice d'artillerie simulant des
attaques contre Séoul et d'autres cibles, alors que la Corée du Sud et le Japon ont dévoilé
vendredi de nouvelles sanctions unilatérales en représailles au programme nucléaire nord-coréen.
Plusieurs batteries d'artillerie lourde ont été déployées pour l'exercice militaire. Celui-ci simulait
des attaques contre cinq îles frontalières et les "organes dirigeants réactionnaires" à Séoul et
dans d'autres villes sud-coréennes, a rapporté l'agence nord-coréenne KCNA.
Cet exercice s'est déroulé jeudi, quelques heures après l'adoption à l'unanimité par le Conseil de
sécurité de l'ONU d'une nouvelle résolution sanctionnant Pyongyang à la suite de son cinquième
essai nucléaire de septembre.
Nuire à l'économie du Nord
Le texte, mis au point par les États-Unis à l'issue de trois mois de difficiles négociations avec
Pékin, plafonne les exportations nord-coréennes de charbon, la principale source de revenus
externes de Pyongyang. "Si une guerre éclate, de telles frappes mortelles seront infligées
aux forces sud-coréennes, et leur volonté de contre-attaque sera complètement brisée dès
le départ, elles seront complètement anéanties", a dit le dirigeant nord-coréen lors de
l'exercice. "Rien ni personne ne survivrait".
La Corée du Sud a dévoilé vendredi ses propres sanctions contre Pyongyang, ajoutant des
dizaines de noms à sa liste noire des personnes ou organisations soupçonnées d'implication dans
le programme nucléaire nord-coréen. Compte tenu de l'absence de lien commercial tangible entre
les deux Corées, ces mesures sont largement symboliques. Selon un porte-parole du
gouvernement, cette liste noire comprend désormais le Parti des travailleurs de Corée, le parti
unique au pouvoir en Corée du Nord, et deux des collaborateurs les plus proches de M. Kim,
Choe Ryong-Hae et Hwang Pyong-So, ce qui ne devrait pas manquer d'irriter le Nord. Le groupe
chinois Dandong Hongxiang Industrial Development, placé en septembre par Washington sur sa
propre liste noire, fait son entrée sur la liste sud-coréenne.
Le Japon a également décidé vendredi de renforcer ses sanctions unilatérales, en interdisant par
exemple l'entrée des ports aux navires japonais s'étant rendus en Corée du Nord, et en ajoutant
des noms à sa liste des organisations et individus dont les actifs doivent être gelés.
La voie de l'atome
La Corée du Nord a mené deux essais nucléaires cette année. Avec le test de septembre, elle a
revendiqué des avancées majeures dans ses efforts pour miniaturiser une tête nucléaire de façon
à en équiper un missile susceptible de frapper les États-Unis.
Le Conseil de sécurité a sommé mercredi le Nord "d'abandonner" son programme d'armements
nucléaires. Mais Pyongyang a répliqué en déclarant que les sanctions ne feraient que "renforcer
(ses) contremesures d'autodéfense".
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CUBA
Cuba : Fidel Castro est mort, une page de l’Histoire se
tourne
actu monde par La Havane (AFP) le 26 novembre 2016 à 12:03
Fidel Castro, le 19 avril 2016 à La Havane © ACN/AFP/Archives - OMARA GARCIA MEDEROS
Fidel Castro, le père de la Révolution cubaine, qui a tenu son île d’une main de fer et défié la
superpuissance américaine pendant plus d’un demi-siècle avant de céder le pouvoir à son frère
Raul, est mort à l’âge de 90 ans.
"Le commandant en chef de la Révolution cubaine est décédé à 22h29 ce soir (vendredi)" (03h29
GMT samedi), a annoncé Raul Castro en lisant une déclaration sur l’antenne de la télévision
nationale.
Le président cubain n’a pas révélé les causes du décès, mais a précisé que Fidel Castro serait
incinéré.
"Conformément à la volonté exprimée par le camarade Fidel, sa dépouille sera incinérée dans les
premières heures" de la journée de samedi, a-t-il déclaré.
"L’organisation de l’hommage funèbre qui lui sera rendu sera précisée" ultérieurement, a-t-il ajouté
dans cette brève allocution conclue par un tonitruant : "Jusqu’à la victoire, toujours !" ("Hasta la
victoria, siempre"), l’antienne bien connue du Comandante.
Le "Lider Maximo" avait cédé le pouvoir à son frère Raul à partir de 2006 après une hémorragie
intestinale.
Il avait abandonné en avril 2011 ses dernières responsabilités officielles, en cédant son poste de
premier secrétaire du Parti communiste de Cuba (PCC) à Raul, numéro deux du parti depuis sa
fondation en 1965.
L’ex-président cubain avait totalement disparu des écrans cubains entre février 2014 et avril 2015,
ce qui avait alimenté de nombreuses rumeurs sur son état de santé.
Mais depuis un an et demi, même si ses déplacement restaient limités, il avait recommencé à
publier des "réflexions" et s’était remis à recevoir chez lui personnalités et dignitaires étrangers.
Fidel Castro avait surpris en ne recevant pas à la mi-novembre le Premier ministre Canadien
Justin Trudeau, malgré la forte amitié qui liait l’ex-président cubain à son père Pierre-Elliott
Trudeau. Pourtant, la veille, il s’était entretenu avec le président vietnamien Tran Dai Quang.
- Stupeur à La Havane La nouvelle de sa mort s’est progressivement répandue dans la nuit dans les rues clairsemées de
La Havane, de nombreux habitants se disant mortifiés de voir disparaître le "Comandante".
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"Ca nous a tous pris par surprise, on espérait vraiment qu’il vive un peu plus longtemps. Il avait
l’air en forme lors de ses dernières apparitions", a réagi Michel Gonzalez, un vendeur de cigares
de 30 ans.
"Cette nouvelle nous fait de la peine, comme des milliers de Cubains je suis contrit, triste, c’est
tellement soudain !", abondait, interdit, le barman Miguel Gonzalez, 24 ans, rencontré dans le
Vedado, un quartier proche du centre qui ne connaissait son animation habituelle en cette nuit très
particulière.
"On savait que cela pourrait arriver, mais on n’était vraiment pas préparé. Il restera pour toujours
comme le leader historique de cette Révolution", confiait de son côté Yaimara Gomez, employée
de 27 ans dans un hôtel du centre-ville.
Ce décès, qui survient à peine deux ans après l’annonce historique du rapprochement entre Cuba
et les États-Unis, vient définitivement tourner la page de la Guerre froide, qui a mené le monde au
bord du conflit nucléaire lors de la crise des missiles d’octobre 1962.
- Raul Castro seul aux commandes Avec la mort de Fidel, Raul Castro se retrouve pour la première fois seul aux commandes, lui qui
avait assuré au moment de sa nomination qu’il consulterait le "Commandant en chef" pour toutes
les décisions importantes.
Raul, âgé de 85 ans, a engagé depuis 10 ans un lent processus de "défidélisation" du régime,
défini en avril 2011 par l’adoption lors d’un congrès historique du PCC d’un ensemble de mesures
économiques destinées à sauver Cuba de la faillite. Il a également orchestré dans l’ombre un
rapprochement historique annoncé mi-décembre avec les États-Unis, révélant un pragmatisme qui
tranche avec l’anti-américanisme viscéral de son aîné.
Célèbre pour ses coups d’éclat et ses discours interminables, mais aussi pour son uniforme vert
olive, ses cigares et sa barbe légendaire, Fidel Castro était un symbole de la lutte contre
l’"impérialisme américain", tout en affichant lui-même un piètre bilan en matière de droits civiques
et de libertés.
Les médias américains dressaient samedi un portrait sans concession de Fidel Castro, "leader
répressif" pour certains, "tourment" d’une dizaine de présidents des Etats-Unis pour d’autres.
Fils d’un grand propriétaire terrien d’origine espagnole, Fidel Castro avait surpris jusqu’à ses
propres partisans en se tournant vers Moscou peu après la conquête du pouvoir par les
"barbudos" en janvier 1959.
Il a défié 11 présidents américains et survécu à maints complots pour l’assassiner (638 selon le
Livre Guinness des records) ainsi qu’à une tentative ratée de débarquement d’exilés cubains
soutenus par la CIA dans la baie des Cochons (sud de l’île) en avril 1961.
John F. Kennedy devait décréter peu après un embargo commercial et financier. Toujours en
vigueur, celui-ci pèse lourdement sur l’économie du pays malgré une série d’assouplissements
consentis par l’administration de Barack Obama dans le cadre du dégel.
En octobre 1962, c’est la crise des missiles, provoquée par l’installation de fusées nucléaires
soviétiques à Cuba, qui engendre une surenchère et met le monde sous la menace atomique.
Washington décide un blocus naval de l’île, et Moscou finit par retirer ses fusées contre la
promesse américaine de ne pas envahir l’île.
Compagnon d’armes du guérillero argentin Ernesto "Che" Guevara, le leader cubain s’est voulu le
champion de l’exportation de la révolution marxiste en Amérique latine, mais aussi en Afrique,
notamment en Angola où les troupes cubaines ont été engagées pendant 15 ans.
Cette révolution suscite alors une certaine fascination et le régime se targue alors d’avoir éradiqué
l’analphabétisme et mis en place un système de santé efficace et accessible aux 11,1 millions
d’habitants de l’île. Une performance rare pour un pays pauvre d’Amérique latine.
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Mais la chute de l’URSS en 1991, principal bailleur de fonds de l’île, devait porter un coup terrible
à l’économie cubaine : la population est confrontée à des pénuries énormes et beaucoup
prédisent la fin du régime.
Maître de la survie politique, le "Lider Maximo" trouve une nouvelle manne avec le tourisme et
surtout de nouveaux alliés avec la Chine et le Venezuela du président Hugo Chavez, présenté par
Fidel Castro comme son "fils spirituel".
Le "Lider maximo" a toujours maintenu secrète sa vie privée. Sa compagne Dalia Soto del Valle,
qui partageait sa vie depuis les années 1960 et lui a donné cinq fils, devrait assister aux obsèques
de celui qui a eu au moins trois autres enfants - dont une fille vivant à Miami - avec trois autres
femmes.
Quel avenir pour Cuba après la mort de Fidel Castro ?
actu monde par La Havane (AFP) le 26 novembre 2016 à 12:12
Fidel Castro et son frère Raul Castro le 23 décembre 2003 à Cuba © AFP/Archives - ADALBERTO ROQUE
Que va-t-il se passer à Cuba après la mort de Fidel ? "De grandes funérailles...", ironise volontiers
le Cubain de la rue, pour minimiser l’impact dans le pays de la disparition du père de la Révolution
cubaine.
"Les Cubains ont déjà enterré Fidel depuis longtemps", renchérit un diplomate occidental qui a
passé plusieurs années à Cuba. "Ils ont la tête tournée vers l’avenir, pour beaucoup Fidel n’est
plus qu’un glorieux souvenir", ajoute-t-il sous couvert d’anonymat.
Retiré du pouvoir depuis 2006 au profit de son frère cadet Raul, Fidel Castro conservait un poids
moral qu’il exerçait notamment à travers ses dizaines de "réflexions", qu’il publiait régulièrement
dans la presse officielle jusqu’à ce qu’il se fasse plus discret depuis deux ans et demi.
"Fidel est consulté sur toutes les décisions importantes", assurait fin 2011 le président du
Parlement cubain, Ricardo Alarcon, un des dirigeants historiques de la Révolution.
"Avec la mort de Fidel la situation politique et économique devrait s’ouvrir. Cela va retirer un poids
à Raul. Il n’aura plus besoin de s’inquiéter de contredire son grand frère, une personnalité
énorme", juge pour l’AFP Michael Shifter, président du centre de réflexion américain InterAmerican Dialogue.
Depuis sa grave crise de santé en 2006, son image avait changé. Il avait troqué son légendaire
uniforme vert olive pour un survêtement sportif et des sandales.
Sa dernière apparition publique date du 13 août, à l’occasion de son 90e anniversaire, au côté de
son frère Raul et du président vénézuélien Nicolas Maduro, son principal allié en Amérique latine.
Mais la figure paternelle du Lider Maximo, aussi respectée que crainte, restait omniprésente,
même si, toute sa vie, Fidel Castro a soigneusement évité tout culte de la personnalité. Pas de
statue, ni de grands portraits dans les rues, même si les murs sont couverts de ses slogans et la
presse officielle cite quotidiennement ses grandes phrases.
- Fidélistes Quelque 80% des Cubains n’ont jamais connu pour leader que celui qu’ils appellent "Fidel", "Le
Commandant", "Le Chef" ou encore "Qui tu sais". Dans les conversations, les plus prudents
l’évoquaient d’une simple caresse du menton, esquissant une barbe virtuelle et baissant la voix...
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"L’immense majorité des Cubains conserve un lien personnel avec Fidel. Tant ceux qui le
soutenaient, totalement ou avec des désaccords, que ceux qui voyaient en lui la cause de tous les
maux à Cuba", souligne Rafael Hernandez, politologue cubain, directeur de la revue Temas.
"Je ne suis pas communiste, je suis fidéliste", affirment souvent les Cubains qui s’aventurent à
parler politique avec des étrangers.
"L’espoir de changement va grandir chez la plupart des Cubains. La mort de Fidel va très
certainement ouvrir la porte à plus de conflits et d’affrontements entre les détenteurs du pouvoir.
L’arbitre suprême de tous les conflits à Cuba aura disparu. Raul aura plus d’espace, mais ses
adversaires politiques également", estime Michael Shifter.
Le rapprochement historique opéré depuis fin 2014 avec Washington illustrait déjà le début de la
fin du castrisme pur et dur et de l’anti-américanisme fervent de l’aîné des Castro.
Spécialiste des affaires cubaines et chercheur à l’Université du Texas, Arturo Lopez Levy est plus
circonspect sur l’influence de Raul, qui a d’ores et déjà annoncé son intention de se retirer en
2018.
"Après la mort de Fidel, l’ouverture à l’économie de marché et l’éradication des plus
contraignantes des dispositions communistes devraient prendre de la vitesse. Sans le charisme
de Fidel, la loi du PCC ne repose plus que sur la performance économique. L’impact sur le rythme
et la nature des réformes de Raul sera limité", affirme Arturo Lopez Levy.
"L’après-Fidel a commencé en 2006, ce qui compte désormais c’est l’après-Raul", assure de son
côté le diplomate occidental.
Fidel Castro, les 5 visages de la Revolución
Actualités Monde
Fidel Castro avant un discours devant l'Assemblée nationale cubaine, en 1998 à La Havane (Cuba)
(ASSEMBLEE/STRONG/SIPA)
Le père de la révolution cubaine est mort à l'âge de 90 ans. Héros romantique, leader
totalitaire, anti-américain, vieillard évincé… Vioci les multiples visages du "commandante".
L'Obs Publié le 26 novembre 2016 à 08h53
Fidel Castro semblait immortel. Durant plus de 50 ans de règne à la tête de Cuba, "El
commandante" a survécu à une tentative d'invasion militaire américaine, déjoué de multiples
tentatives d’assassinats, esquissé un sourire face à l’embargo économique toujours officiellement
en place. Pourtant, celui que l’on pensait éternel, s’est finalement éteint, ce vendredi 25
novembre, à l’âge de 90 ans.
Etudiant révolté, héros romantique, leader totalitaire, anti-américain, vieillard évincé… les
multiples visages de Fidel Castro ont déchaîné les rêves d'un peuple et façonné la révolution
d’une île à la dérive, bariolée par les restrictions et les intimidations, au grès des décennies. La
preuve en 5 vidéos.
Elève révolutionnaire
Né le 13 août 1926, à Birán dans la province de Holguín, Fidel Castro n’a pourtant pas l’âme d’un
Cubain. Adolescent, quand ses amis s’évadent sur les rythmes tropicaux du mambo ou du
chachacha, lui préfère battre seul la mesure en lisant. C’est à l’université de La Havane, où il
étudie le droit, que le jeune Castro fait ses gammes. Mais, l’étudiant préfère sécher les cours pour
se forger une conscience auprès des mouvements politiques de gauche.
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Sa lutte prend véritablement des accents révolutionnaires lorsqu’il fait de la dictature proaméricaine de Fulgencio Batista un combat personnel. De futures figures emblématiques, comme
Ernesto "Che" Guevara, s’engagent à ses côtés. Après quelques putschs ratés, Castro et des
centaines de guérilleros réussissent à faire tomber la Caserne Columbia, fief de la junte militaire
du dirigeant Batista, contraint à la fuite. Le 3 février 1959, Fidel Castro prend les rênes du pays en
tant que Premier ministre. La Revolución se consomme avec un cigare aux lèvres.
Héros populaire
Dès les premiers mois au gouvernement, Fidel Castro met en place une nationalisation complète
de l'industrie et des banques du pays, ainsi qu’une vaste réforme agraire. L'épuration des
détracteurs, dirigée par le "Che", réduit au silence éternel les opposants au régime. Parmi eux,
d’ancien militaires batistiens. Certains seront immédiatement fusillés, d’autres emprisonnés.
L’Amérique de Kennedy regarde d’un très mauvais œil son voisin cubain. En vue de préparer un
débarquement à Cuba, la CIA entraîne les exilés anti-castristes au combat. Les 15 avril 1961, des
bombardiers aux couleurs de l’armée cubaine attaquent la Havane et Santiago. Deux jours après,
des batistiens débarquent dans la Baie des Cochons et tentent de provoquer un soulèvement
populaire. Cette opération est un échec cuisant pour les Etats-Unis. Vainqueur triomphal, l’icône
de la révolution est à l’apogée de sa popularité au sein de son pays.
Fumeur anti-américain
Fidel Castro a bien compris que pour grandir, il doit défier les Etats-Unis. Et rien ne pourra se faire
sans sa grande sœur communiste : l’Union soviétique. C’est ainsi que dès les années 1960, l’antiaméricanisme du Líder Máximo atteint son paroxysme. Pour assurer la protection de Cuba, le
premier secrétaire du parti communiste de l’URSS, Nikita Khrouchtchev, décide de déployer des
missiles balistiques à moyenne portée sur le sol cubain.
En pleine Guerre Froide, l’amertume entre les deux blocs conduit à la rupture de leurs relations
diplomatiques, le 3 janvier 1961. Seul moyen pour essouffler Castro l’insoumis, le président
Eisenhower décide d’installer un embargo économique, commercial et financier, le 7 février 1962.
Pris à la gorge, Castro, les armes rangées, tente de résister.
Résistant totalitaire
Au fil des années, Cuba se met le monde à dos. Etouffés par le blocus, des milliers de Cubains
essaient tant bien que mal de quitter l’île. Mais Fidel Castro, totalitaire, conduit d’une main ferme
son peuple et n’hésite pas à soutenir les guérillas communistes dans le monde, en envoyant
notamment, dès 1975, ses troupes militaires en Afrique.
Pourtant, après 17 ans de crise entre les Etats-Unis et Cuba, la détente semble de plus en plus
envisageable. Pour la première fois depuis le blocus, le 17 mai 1977, un bateau américain, avec à
son bord près de 400 touristes, fait son entrée dans le port de la Havane. Le début d’une nouvelle
ère "libérale" pour Cuba et son dirigeant.
Vieillard décontracté
Avec la chute de l’URSS, Cuba plonge dans une crise économique sans précédent. Le robinet
d’aide soviétique arrête de couler et le peuple cubain en est le premier touché. Le régime castriste
vieillit en même temps que son dirigeant. Le 31 juillet 2006, le héros révolutionnaire est victime
d’une crise intestinale aiguë et doit céder temporairement le pouvoir à son frère, alors premier
vice-président du Conseil d'État.
Après 50 ans de pied de nez face au géant américain, Fidel cède la place à Raúl, jusqu’à son
retrait officiel de la présidence de l'Etat cubain, le 24 février 2008. En public, le vieillard évincé
troque son uniforme militaire contre des survêtements de marques de sports. Comme si les
combats d'antan étaient dorénavant bien terminés.
Julien Bouisset
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Fidel Castro, le géant qui trompait son monde
Actualités Monde
Fidel Castro et Ernesto "Che" Guevara à La Havane en 1960 (ROBERTO SALAS / CUBADEBATE / AFP)
Fidel Castro était le dernier des grands mythes du XXe siècle. Que retiendra-t-on de lui ?
Un dictateur mais aussi un extraordinaire metteur en scène de sa propre légende. Serge
Raffy, son biographe, réagit à son décès.
http://tempsreel.nouvelobs.com/ Serge Raffy Publié le 26 novembre 2016 à 11h47
Voilà, c’est fait : le XXe siècle est définitivement derrière nous. Fidel Castro, en s’envolant vers le
paradis des dictateurs communistes, a fermé la dernière page des rêves d’un socialisme à visage
humain. Le "Comandante", roi du verbe, grand fabricant d’épopées picaresques, prestidigitateur
politique, génial acteur qui a réussi à mettre en scène son régime féroce sous les alizés et les
cocotiers, a trompé son monde jusqu’au bout.
Rappelez-vous les mirages du guévarisme, sublimés par les barbudos, tous mis sous l’éteignoir
du marionnettiste Castro. L’homme, d’origine galicienne, détestait par dessus tout l’indolence
ilienne de ce peuple enjoué et brillant, qu’il a mis sous la surveillance étroite des sbires de
Moscou.
C’est le grand génie de Castro : avoir fait croire à la terre entière, particulièrement aux intellectuels
de gauche européens, que la Grande Réforme agraire qui a été à la base de sa prise de pouvoir,
en 1959, était un modèle de redistribution des terres des grands propriétaires terriens cubains aux
pauvres "peones" affamés par le régime de Batista.
Castro a fabriqué l’icône du Che
Fantastique subterfuge. Car la réalité fut toute autre : dès son arrivée à la tête du pays, Castro a
étatisé jusqu’au dernier mètre carré de champ de canne à sucre. Pas une miette n’a échappé à
l’armée, devenue le nouveau "latifundiste" de l’Ile au crocodile. Cuba était devenue
subrepticement une dictature militaire. Castro, dans le même temps, en assurant d’une main de
fer un nouveau régime "soviétique", a mis en scène sa propre légende, usé du charme du James
Dean de la Sierra Maestra, Che Guevarra, l’Argentin idéaliste et doctrinaire, qui traitait les
paysans boliviens de "vers de terre".
Castro a fabriqué l’icône du Che avec un zèle et un talent de dramaturge hors pair, pour ensuite le
jeter entre les mains de la CIA, dans les forêts boliviennes. Il a aussi réussi le tour de force de se
faire passer pour l’ennemi de l’Amérique, alors que ces derniers, pour des raisons idéologiques,
l’ont protégé du désastre en maintenant le stupide embargo sur La Havane.
Il était, pour les Cubains, la victime de l’ignoble oncle Sam, le chevalier blanc face au complexe
militaro-industriel américain. Ce n’était pas totalement faux. En fait, durant les années Kennedy,
les stratèges du Pentagone et du secrétariat d’Etat avaient théorisé l’idée que le régime cubain
était un formidable Jurassic Park socialiste, qu’il fallait conserver tout près des côtes US pour faire
peur à leurs propres citoyens. Une forme de "menace à nos portes", un repoussoir sacrément
efficace pour les républicains. Et cela a fonctionné durant près de 40 ans.
Le roi des envoûteurs
Depuis l’accession de Raul Castro à la tête du pays, tout a changé. Il a "défidélisé" l’appareil
d’Etat. Raul le pragmatique a préparé l’avenir, en plaçant ses propres hommes aux postes clés et
en imposant la paix avec Barack Obama, moment historique, dont on ne sait pas vraiment ce
qu’en pensait Fidel Castro. Sans doute du mal. Car, Raul, à sa manière, ces dernières années,
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avait déjà enterré son grand frère, qui n’était plus qu’une "momie". Les Cubains, d’ailleurs, le
surnommaient, ces derniers temps, le "Coma andante", (le coma en marche).
Il reste, malgré tout, un mythe. Un personnage ogresque, prince de la rhétorique, fieffé comédien
qui avait accordé un grand entretien au fondateur du "Nouvel Observateur", Jean Daniel, quelques
jours avant l’assassinat du président Kennedy. Il était dans ces moments le roi des envoûteurs,
des beaux parleurs, embobinant les Français avec sa connaissance fascinante de la Révolution
française qu’il racontait comme une série américaine. Il pratiquait le baiser de l’Ours, cette
embrassade, "abrazo" en espagnol, qui enveloppe son interlocuteur pour mieux le dévorer.
Aujourd’hui, l’Ours a pris le large. L’ancien élève des écoles jésuites a-t-il retrouvé la foi lors de
ses derniers jours ? C’est sans doute la dernière énigme de ce "fieffé géant".
Serge Raffy, journaliste à "L'Obs" et auteur de "Castro l'Infidèle"
Raul Castro, 85 ans, va enfin assumer seul l’héritage du
pouvoir
actu monde par La Havane (AFP) le 27 novembre 2016 à 12:30
Fidel Castro et son frère Raul Castro le 23 décembre 2003 à Cuba © AFP/Archives - ADALBERTO ROQUE
Il n’a plus personne pour lui faire de l’ombre : Raul Castro, 85 ans, va enfin assumer seul
l’héritage du pouvoir qu’il a reçu de son grand frère Fidel.
Pour Raul, la sortie de l’ombre est survenue en juillet 2006 lorsqu’un soudain problème de santé
forçait Fidel à céder le pouvoir à ce discret cadet, qu’il a toujours présenté comme son
successeur.
Raul Castro, ministre de la Défense depuis l’automne 1959, à l’aube de la Révolution cubaine,
devait ensuite prendre officiellement la présidence du conseil d’État et du conseil des ministres en
février 2008, Fidel renonçant à revenir au premier plan.
Aussi réservé et patient que Fidel était exubérant et bouillonnant, Raul s’est imposé peu à peu
comme l’homme fort du pouvoir en écartant doucement les vieux compagnons de route que Fidel
lui avait associés à l’été 2006 pour les remplacer par de fidèles militaires.
Le "commandant en chef" était resté premier secrétaire du Parti communiste de Cuba depuis qu’il
l’avait fondé en 1965. Raul a également pris cette succession lors d’un congrès du PCC en avril
2011.
Sous ses lourdes paupières - qui lui valent le surnom de "Chinois" pour ses compatriotes - qu’il
cache derrière de fines lunettes, Raul a l’œil sur tout.
Et malgré sa petite stature et sa maigre moustache qui n’a jamais rivalisé avec la barbe de son
aîné, il sait taper du poing sur la table.
"Si nos ennemis en viennent à m’éliminer, d’autres viendront derrière moi, encore plus radicaux",
avait publiquement clamé Fidel Castro en 1959 avant de désigner son jeune frère comme son
successeur.
Depuis, la fratrie Castro a écrit une histoire unique de coopération au sommet, à la tête d’un pays
qui a résisté plus d’un demi-siècle à l’adversité de la superpuissance américaine, à 150 km au
nord de ses côtes.
Pour beaucoup d’historiens, c’est cette inébranlable alliance de Fidel et Raul qui a valu à Cuba de
survivre, non seulement aux attaques de "l’ennemi impérialiste" américain comme ils l’appellent,
mais aussi au lâchage d’un "grand frère soviétique" agonisant à la fin des années 80.
40
- Discret et méticuleux Au côté de Fidel, stratège visionnaire d’un charisme débordant, imbattable pour résoudre une
situation de crise, a toujours veillé l’inusable organisateur Raul qui a tissé patiemment la toile des
allégeances et des fidélités au régime.
C’est pour ses talents d’organisateur méticuleux que Raul se voit très vite confier par Fidel les
rênes des "forces armées révolutionnaires". Ces mêmes talents porteront avec succès l’armée
cubaine au cœur de l’Afrique, en Ethiopie et en Angola, dans les années 70 et 80.
C’est avec la même patience et la même minutie que Raul a procédé à la reconversion de l’armée
en lui confiant des pans entiers de l’économie, première raison de la survie du régime dans les
années 90.
Et ouvert Cuba à une économie de marché en autorisant en 2011 les Cubains à vendre leurs
voitures et leurs logements et en les encourageant à quitter le secteur public pour devenir
travailleurs indépendants.
Il a ensuite levé les sévères restrictions imposées aux voyageurs depuis 50 ans, une
revendication essentielle d’une dissidence brusquement devenue plus discrète.
Enfin, il a été l’artisan du rapprochement historique annoncé fin 2014 avec les États-Unis, en
adoptant une diplomatie plus pragmatique. Toujours inflexible sur l’essentiel, il a su donner les
gages nécessaires à Washington pour initier ce dégel.
Alternant uniforme militaire, guayabera (chemise traditionnelle cubaine à quatre poches) ou
costume croisé occidental, Raul Castro n’aime pas les médias, alors que Fidel en jouait avec
délectation.
Homme de peu de mots, il est un ennemi de l’improvisation dans ses discours, lorsque Fidel n’a
jamais été meilleur que lors des envolées lyriques dont il truffait ses interventions publiques.
Passant souvent pour un bon vivant au sens de l’humour subtil mais décapant, Raul a toujours
exprimé un sens aigu de la famille, totalement à l’opposé de son frère.
Son épouse Vilma Espin, qu’il avait connue dans le maquis et épousée en 1959, a longtemps
présidé la Fédération des femmes cubaines avant de décéder en 2007. Le couple a eu quatre
enfants, dont Mariela qui dirige le Centre national d’éducation sexuelle et, se proclamant
"révolutionnaire dissidente", milite activement en faveur des droits des homosexuels.
Fidel Castro : mort d’un faux héros
Le Monde selon Ravanello 27 novembre 2016
C’est un faux héros qui vient de mourir. Les années passeront mais ce sera toujours Che
Guevara que les révoltés des injustices du monde entier porteront sur leur tee-shirt. Pas
Castro.
Castro n’imprimera pas les âmes et les cœurs. Il imprimera l’histoire, pour le meilleur et pour le
pire. Castro n’était pas un héros, c’était un politique. D’apparence atypique mais terriblement
conforme aux autres. Opportuniste, habile, manipulateur, tribun, menteur, courageux,
changeant, dissimulateur, égotique et brillant.
Beau parleur et poseur
Le destin des hommes se forge souvent dans les premières années. Le jeune Castro est
d’abord un avocat ambitieux, député du parti orthodoxe de droite, marié à la soeur du ministre
de l’Intérieur de Batista ! C’est ensuite un révolutionnaire d’opérette qui tente un coup de force
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contre Batista, qui vient de prendre tous les pouvoirs. L’attaque de la caserne de la Moncada est
un fiasco militaire qui aurait dû le discréditer. Il n’en a rien été.
Castro était déjà un beau parleur et un poseur. Il avait en lui les gènes de la communication
politique moderne par l’image. Cette patte, il la donnera à la révolution cubaine. Elle sera un
fantastique film grandeur nature, dans lequel Castro avait le premier rôle, trainant derrière lui
ces “barbudos”, les barbus, beaux gosses faisant la révolution avec les cigares de banquiers
d’affaires aux lèvres, faisant chavirer les filles et entrainant les garçons a coup de formules
définitives : “la patrie ou la mort”, “la révolution, c’est changer tout ce qui doit être changé”, “tout
dans la révolution, hors de la révolution, rien !”
Communiste par opportunisme
Pourtant lorsque Batista est renversé, Castro ne parle pas de tout changer, mais simplement de
“révolution humaniste”. Il va aux USA, essaye de garder des relations cordiales avec l’oncle
Sam et explique qu’il n’est pas question de nationaliser les entreprises. Ce n’est qu’après deux
ans qu’il décidera de basculer vers Marx. Castro n’est pas un communiste qui a fait la révolution.
C’est un bourgeois révolté qui a suivi une vague et s’est converti au communisme par
opportunisme.
Le vrai héros, c’était Che Guevara. L’intello économiste qui pensait un monde nouveau, plus
juste, plus égalitaire, où les paysans ne seraient plus écrasés et ou l’Etat donnerait la priorité à
l’éducation. A Cuba et partout dans le monde. La fin des nations. L’idéaliste qui porte les armes
pour accélérer le court de l’histoire. Mais un homme qui pense un monde nouveau. Le Che est
mort trop jeune pour assister au naufrage.
Castro, lui, n’a jamais vu plus loin que le bout de son ile. Sa révolution lui suffisait. Mais il a su
en faire un symbole. Posée face à la Floride, Cuba était à la menace une tête de pont et une
provocation. L’échec de l’invasion de la baie des cochons lancée par Kennedy a conforté Castro
dans ce rôle de pied de nez permanent. Avec la crise des missiles, lorsque qu’il accepte que
l’URSS installe des missiles sur son ile, la provocation vire à la menace militaire. La crise des
missiles fera craindre au monde que les deux super puissances déclenchent une guerre
atomique. Durant ces heures cruciales, Castro avait perdu le contrôle des choses, ramené à son
rôle premier, celui de chiffon rouge.
En temps de guerre, on ne débat pas
Les nouvelles générations auront du mal peut-être à comprendre la fascination que ces barbus
ont exercé sur la jeunesse et les intellectuels français pendant si longtemps. Comment pendant
des années et encore jusqu’il y a peu, beaucoup de journalistes, d’écrivains, d’intellos, de
cinéastes, de responsables politiques ou syndicalistes n’arrivaient pas à qualifier clairement les
faits. Castro était un dictateur, et Cuba une prison ensoleillée et musicale.
L’une, et seulement l’une des raisons, se résume à leurs treillis militaires. La révolution cubaine
s’est faite alors que les Etats-Unis étaient à l’apogée de leur puissance économique, militaire et
politique en occident, imposant leur vue dans ce que l’on qualifiait d’impérialisme. Lutter contre
cet empire signifiait basculer du côté de la résistance populaire armée. Les mots ne suffisaient
plus, il fallait prendre les armes. Dans ce combat disproportionné, les révolutionnaires n’avaient
pas d’autres choix qu’une discipline de fer pour ne pas gâcher leurs maigres forces. En temps
de guerre, on ne débat pas. Sinon, on meurt.
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ÉTATS-UNIS
Le général Michael Flynn, futur conseiller à la sécurité de
Trump: « un dingue...»
http://www.lopinion.fr/blog/secret-defense/ 28 Novembre 2016 à 12h07 Par Jean-Dominique
Merchet
Entré dans l’US Army en 1981, l’homme est bien connu des militaires français
Le Général Flynn © Sipa Press
La nomination du général Michael Flynn au poste de Conseiller à la sécurité nationale (NSC) de
Donald Trump suscite quelques réserves dans les milieux militaires français. « C’est un dingue »,
tranche un officier général qui l’a côtoyé ces dernières années. « Il a fait toute sa carrière dans le
renseignement et en a développé une vision complotiste », ajoute-t-il.
Cette opinion est également partagée dans les milieux américains. Un bon connaisseur de cet
univers nous explique que cette nomination est « une catastrophe ». « Flynn est excellent au
niveau tactique et opératif, mais manque totalement de jugement au niveau stratégique »
(« theater-stategic and grand-strategic levels »).
Michael Flynn, 58 ans, appartient à la catégorie des militaires « chimiquement purs » dont le sens
politique n’est sans doute pas la qualité première. Michael Flynn est entré dans l’US Army en
1981 et a effectivement mené toute sa carrière dans la spécialité du renseignement. Il a
notamment servi à la 82e Airborne et au JSOC (Joint Special Operations Command) avant de
prendre la tête de la DIA, l’agence du renseignement militaire. Il a participé aux opérations à la
Grenade, en Haïti et surtout en Irak et en Afghanistan.
Flynn a quitté le service actif en 2014. Longtemps démocrate, il a rejoint l’équipe Trump au cours
de la dernière campagne.
D’autres militaires pourraient être nommés à des postes importants, comme les généraux
Petraeus et Mattis, beaucoup plus respectés par leurs homologues français.
Ohio : l’assaillant avait menacé les Etats-Unis sur Facebook
actu monde par Chicago (AFP) le 29 novembre 2016 à 09:32
Des policiers sur un parking du campus de l’université de Columbus, le 28 novembre 2016 dans l’Ohio © AFP - Paul
Vernon
L’auteur d’une attaque qui a fait onze blessés lundi sur un campus de l’université de l’Ohio (nord
des Etats-Unis) a été abattu par la police et identifié par les autorités comme Abdul Razak Ali
Artan, un étudiant de l’établissement qui avait menacé les Etats-Unis sur Facebook.
"Nous pouvons vous dire que le suspect est un étudiant de l’université", a déclaré Craig Stone,
chef de la police du campus situé à Columbus, lors d’une conférence de presse au cours de
laquelle a été donnée l’identité de l’assaillant, qui semble avoir agi seul. Selon les médias
américains, il était d’origine somalienne.
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Lundi matin, il a blessé onze personnes, dont une grièvement, en percutant d’abord plusieurs
passants en voiture, puis en brandissant un couteau de boucher. Il a été abattu par un policier de
l’université rapidement intervenu.
D’après les médias américains, Artan aurait proféré des menaces contre les Etats-Unis sur
Facebook quelques minutes avant l’agression.
"Je n’en peux plus. Amérique ! Cesse ton ingérence dans les pays étrangers, surtout dans la
Oumma (communauté, ndlr) musulmane. Nous ne sommes pas faibles. Nous ne sommes pas
faibles, souviens-toi de ça", explique, selon la chaîne ABC, une entrée sur une page Facebook qui
a été désactivée après l’attaque. "Nous ne vous laisserons pas en paix tant que vous ne laisserez
pas les musulmans en paix".
Les médias américains ont affirmé qu’Artan était d’origine somalienne, mais les autorités n’ont pas
confirmé cette information.
"Je n’en sais pas plus que vous sur le suspect", a déclaré Michael Drake, président de l’université,
interrogé sur les origines de l’assaillant.
"Cela doit être confirmé, mais nous pensons qu’il est né en 1998", a-t-il ajouté.
"Le suspect a percuté un groupe de piétons avec son véhicule, plusieurs d’entre eux ont été
blessés. Il est ensuite sorti avec un couteau et a commencé à agresser des personnes aux
alentours. Un agent a tiré plusieurs fois et utilisé la force létale pour mettre fin à la menace", a
déclaré Craig Stone.
Interrogée lors d’une conférence de presse pour savoir s’il s’agissait d’un acte "terroriste", la chef
de la police de Columbus Kim Jacobs a répondu : "Je pense que nous devons étudier cela, cette
possibilité".
- ’Les gens couraient, hurlaient’ Un étudiant identifié comme Abdul Razak Artan avait fait l’objet d’un article du journal étudiant The
Lantern au mois d’août. Il faisait état de sa foi musulmane et se plaignait de l’absence de salle de
prière pour les musulmans sur le campus.
Le jeune homme, présenté comme étudiant en troisième année de logistique, disait être inquiet de
la manière dont les autres pouvaient le percevoir, regrettant que les médias donnent selon lui une
fausse image des musulmans.
Cette attaque n’est pas sans rappeler celle d’un Américain d’origine somalienne "radicalisé" qui
avait blessé au couteau dix personnes dans un centre commercial du Minnesota (nord) miseptembre avant d’être abattu par la police. L’attaque avait été revendiquée par le groupe Etat
islamique.
Le porte-parole de la Maison Blanche Josh Earnest a confirmé que la police fédérale FBI aidait les
forces de l’ordre locales dans cette enquête.
"Il y a encore beaucoup d’informations à étudier et à recueillir. Il s’agit à l’évidence d’une situation
difficile", a-t-il déclaré lors de son briefing quotidien.
"Nos pensées vont aux familles des victimes dans l’Ohio. Une attaque tragique. Nous prions pour
eux", a réagi le vice-président élu Mike Pence.
L’université avait d’abord signalé la présence sur le campus d’un "tireur actif", puis a levé son
alerte au confinement une heure environ après la neutralisation du suspect.
"J’étais assis dans ma chambre avec mon colocataire en train de me préparer à aller en cours
quand j’ai entendu cinq à six coups de feu et puis tout de suite (on a entendu) les sirènes", a
raconté un étudiant, Steven Yukker, sur la chaîne MSNBC. Il a indiqué avoir vu de sa fenêtre un
corps étendu à terre.
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"Tous les gens couraient, hurlaient, et ces filles m’ont dit : Lève-toi, lève-toi. Et je me suis mise à
courir avec elles", a raconté Nicole Kreinbrink, une étudiante, également sur cette chaine de
télévision.
Le campus de Columbus s’étend sur environ 770 hectares et est fréquenté par près de 60.000
étudiants.
#Ohio Daech revendique l'attaque à l'université de
Columbus, qui a fait 11 blessés
Actualités À Chaud Par L’Obs Publié le 29/11/16 à 20:43
L'auteur de l'attaque qui a fait 11 blessés lundi sur un campus de l'université de l'Ohio était un
"soldat de l'Etat islamique", selon l'agence de propagande du groupe ultra-radical citée par SITE,
le centre américain de surveillance des sites djihadistes.
L'assaillant, qui a été abattu par un policier, a «mené son opération en réponse aux appels à
cibler les citoyens de pays de la coalition internationale" qui combat les djihadistes en Irak et en
Syrie, a indiqué une "source" anonyme à l'agence Amaq.
Selon le centre américain de surveillance des sites djihadistes SITE, Daech a attendu 24 heures
pour revendiquer l’attaque afin de confirmer les motivations d’Abdul Razak Artan via les
informations de la presse américaine.
Selon ABC, l’étudiant arrivé en 2014 aux Etats-Unis après avoir habité sept ans au Pakistan avec
sa famille, a publié un message sur Facebook : "Je n’en peux plus. Amérique ! Cesse ton
ingérence dans les pays étrangers, surtout dans l''Oumma' (communauté) musulmane. Nous ne
sommes pas faibles. Nous ne vous laisserons pas en paix tant que vous ne laisserez pas les
musulmans en paix."
Il a également fait référence au responsable d’Al-Qaïda dans la péninsule arabique, Anwar alAwlaqi, tué en 2011 dans une attaque de drone.
Qui sont les premiers membres de la future administration
Trump ?
ACTUALITE International http://www.lefigaro.fr/ Par Etienne Jacob Mis à jour le 29/11/2016 à
21:38 Publié le 23/11/2016 à 21:28
Le 45e président américain choisit au fur et à mesure ceux qui gouverneront les États-Unis à ses
côtés. Le Figaro fait le point sur ces nominations.
Le républicain Donald Trump est devenu, le 8 novembre dernier, le 45e président des États-Unis,
devançant la démocrate Hillary Clinton. Le lendemain de l'élection a débuté la période de
transition présidentielle, avant la prise de fonction du milliardaire le 20 janvier 2017. L'occasion
pour le nouveau président élu de prendre connaissance des dossiers en cours et d'organiser son
futur cabinet. Dans ce cadre, il a rencontré Barack Obama, le 10 novembre dernier. Pour mener à
bien cette période, le magnat de l'immobilier a nommé avec lui une équipe de transition composée
de Rudy Giuliani, ancien maire de New York, Newt Gingrich, ex-président de la Chambre des
représentants, Reince Priebus, président du Comité national républicain et Jeff Sessions,
sénateur de l'Alabama. Donald Trump, lui, dévoile progressivement les noms de ceux qui
gouverneront le pays à ses côtés. Le Figaro fait un point sur ces nominations.
45
● Le vice-président : Mike Pence
La tradition américaine veut que le duo présidentiel (président et vice-président) soit connu bien
avant l'élection. Mike Pence était donc déjà révélé du grand public depuis le mois de juillet. Le 13
novembre, Donald Trump a annoncé qu'il lui confiait les rênes de son équipe de transition. Ce
choix illustre l'importance prise par l'ancien gouverneur de l'Indiana auprès du milliardaire. Âgé de
57 ans, la foi chevillée au corps, Pence est empreint de valeurs sociales-conservatrices. Sa
réputation: celle d'un «chic type». Mais le vice-président n'est pas toujours d'accord avec Trump. Il
est un ardent défenseur des traités de libre-échange, que son président a juré de démanteler. Il a
également pourfendu l'avortement et les droits des homosexuels, sur lesquels l'homme d'affaires
est toujours resté flou. Élu à la Chambre des représentants de 2003 à 2013, il est un professionnel
de la politique. Et son tempérament discret tranche avec le franc-parler de Trump.
● Le procureur général : Jeff Sessions
Jeff Sessions, 69 ans, a très longtemps attendu son heure. Le sénateur de l'Alabama, originaire
de Selma, théâtre de marches historiques en faveur des droits civiques en 1965, était un marginal
au Congrès comme dans son parti - le plus ancien élu républicain sans présidence de
commission. Donald Trump l'a choisi au poste d'Attorney General (ministre de la Justice ou
procureur général). Pourfendeur de l'immigration illégale et des accords de libre-échange,
inventeur du concept de mur sur la frontière avec le Mexique, Sessions prêchait dans le désert
jusqu'à l'apparition de Donald Trump. Sa carrière reste néanmoins marquée par la polémique: en
1986, nommé juge fédéral par Ronald Reagan, il avait été rejeté par le Sénat en raison de
soupçons de racisme, malgré ses dénégations.
● Le secrétaire à la Santé et aux Services sociaux : Tom Price
Le républicain Tom Price est un farouche opposant à l'avortement et l'Obamacare. Il représente la
Géorgie (Sud-Est) à la Chambre des représentants depuis 2004 après avoir travaillé pendant vingt
ans dans le secteur privé comme chirurgien orthopédique. «Il est exceptionnellement qualifié pour
mener à bien notre engagement d'abroger et de remplacer l'Obamacare afin de donner à tous les
Américains une couverture santé abordable et accessible», estime Donald Trump. Ses votes à la
Chambre s'opposent à la prise en charge de la contraception, ou encore concernant la protection
du foetus et le rejet d'Obamacare. Pour lui, la contraception n'a pas besoin d'être couverte «parce
que toutes les femmes peuvent la payer». «Montrez-moi une femme qui ait été laissée de côté,
montrez-en une. Il n'y en a aucune. Le fait est que l'on piétine la liberté religieuse dans ce pays»,
avait-il dit en 2012. L'arrivée de Price à la tête de la Santé a immédiatement suscité des réactions
enthousiastes chez les républicains. «C'est vraiment le meilleur choix», s'est réjoui leur chef à la
Chambre des représentants, Paul Ryan.
46
● La secrétaire à l'Éducation : Betsy DeVos
Elisabeth «Betsy» DeVos, richissime philanthrope conservatrice, est une partisane du droit à
choisir entre école publique, privée ou enseignement à la maison. Elle dirigera le ministère de
l'Éducation, pour «réformer le système scolaire américain», affirme Donald Trump. À 58 ans, elle
est mariée à Dick DeVos, l'un des héritiers de Richard DeVos, la 88 ème fortune américaine au
classement Forbes de 2016 avec 5,4 milliards de dollars. Le magazine explique que les époux
DeVos donnent, chaque année, des sommes conséquentes à des organisations chrétiennes et
conservatrices. Focus on the Family, The American Enterprise Institute, un centre de réflexion
libéral ou encore l'ultra-conservatrice Heritage Foundation ont reçu des dons des DeVos. La future
secrétaire d'État est également la sœur d'Erik Prince, un ancien Navy Seal. Ce dernier a fait sa
fortune en montant Blackwater, une énorme entreprise de mercenaires pendant la guerre en Irak.
● Le secrétaire général de la Maison-Blanche : Reince Priebus
Reince Priebus a été choisi au poste de «chief of staff», secrétaire général de la Maison-Blanche.
Le président du Comité national républicain (RNC) n'a guère fait étalage de sa sympathie envers
Donald Trump durant les primaires, mais il a réussi à se faire pardonner aux yeux du milliardaire
en parvenant à maintenir un semblant de cohésion au sein du Grand Old Party (GOP) après la
convention de Cleveland en juillet, rangé de mauvaise grâce derrière Trump. Cette loyauté
surprenante a permis aux républicains de revenir sur le devant de la scène, s'apprêtant à exercer
une mainmise sur l'exécutif, le législatif et - à terme - le judiciaire (Cour suprême). À 44 ans, le
roué Reince Priebus va connaître une consécration suprême en devenant le directeur du cabinet
présidentiel.
● L'ambassadrice aux Nations unies : Nikki Haley
Nikki Haley, 44 ans, a été nommée comme ambassadrice américaine aux Nations unies. Cette
fille d'immigrants originaires d'Inde, étoile montante du parti républicain, est devenue la première
femme nommée par Donald Trump. Elle a été la première femme aussi à devenir gouverneur de
Caroline du Sud, et est actuellement la plus jeune des gouverneurs du pays. Mariée à un
capitaine de la garde nationale anciennement déployé en Afghanistan, Nikki Haley avait soutenu
dans un premier temps le candidat Marco Rubio lors de la primaire républicaine. Elle a toutefois
souligné avoir voté pour Donald Trump à la présidentielle. Haley s'était fait connaître en juillet
2015, lorsqu'elle était gouverneur de Caroline du Sud. Elle avait fait décrocher le drapeau
confédéré, symbole ségrégationniste aux yeux de beaucoup, qui flottait depuis des années devant
le bâtiment du Parlement de son État.
47
● Le conseiller du président : Stephen Bannon
Stephen Bannon, a été nommé «stratège en chef» et «conseiller spécial du président» Donald
Trump. Ce conservateur, proche du Tea Party, avait été le dernier à avoir rejoint l'équipe de
campagne de Trump en août pour en redevenir le directeur général. Avant tout homme d'affaires,
il a produit plusieurs films comme The Indan Runner, réalisé en 1991 par Sean Penn, ou, plus
récemment, Sweetwater (2013) avec Ed Harris. Son engagement politique n'est pas nouveau. Il a
toujours été un ardent dénonciateur de l'establishment politique américain. Il a aussi été conseiller
de l'ex-colistière de John McCain, Sarah Palin. Ex-banquier chez Goldman Sachs, il a cofondé le
site d'information conservateur Breitbart News, qu'il compte décliner en Allemagne et en France. Il
est contesté pour ses liens présumés avec l'«alt-right», l'extrême droite américaine.
● Le directeur de la CIA : Mike Pompeo
La CIA sera pilotée par Mike Pompeo. Âgé de 52 ans, il représente le Kansas au Congrès depuis
2010, et est membre de la commission du renseignement de la Chambre des représentants
depuis 2013. Il ne fait pas partie des soutiens de la première heure de Donald Trump, ayant
d'abord rallié le sénateur de Floride, Marco Rubio. Mais il s'est en revanche montré un adversaire
déterminé et mordant de l'administration Obama. Pompeo a été l'un des grands pourfendeurs de
l'accord sur le nucléaire iranien signé par les grandes puissances en juillet 2015 pour empêcher
l'Iran de se doter de la bombe nucléaire. Il a également été l'un des membres de la commission
d'enquête du Congrès sur l'attaque du consulat américain à Benghazi en Libye en 2012, qui avait
tué quatre Américains dont l'ambassadeur Christopher Stevens. Après des milliers d'heures de
travail et 7 millions de dollars dépensés, la commission avait conclu qu'Hillary Clinton, alors
secrétaire d'État, avait minimisé la menace djihadiste en Libye.
● Le conseiller à la sécurité nationale : Michael Flynn
Donald Trump a offert le poste de conseiller à la sécurité nationale au général de réserve qui le
conseillait déjà dans ce rôle durant la campagne: Michael Flynn, 57 ans, ancien directeur du
renseignement militaire. Un homme d'expérience, longtemps considéré comme l'un des meilleurs
officiers de sa génération, mais dont les idées radicales et le tempérament enflammé ont ruiné la
carrière. Après deux ans à la tête de l'Agence de renseignement militaire (DIA), Flynn avait été
mis à pied en 2014 en raison de son tempérament erratique, de sa brutalité envers ses collègues
et subordonnés et de sa propension à déformer les faits pour conforter ses convictions. Sous son
mandat, les «vérités Flynn» étaient l'objet de sarcasmes au département de la Défense. Sa
nomination sonne comme une revanche, à New York.
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États-Unis : Steven Mnuchin, un loup de Wall Street au
Trésor
Actualité International
Alors que Donald Trump n'a cessé de fustiger les élites de la finance, le futur secrétaire au
Trésor américain est un ancien dirigeant de Goldman Sachs.
Source AFP Modifié le 30/11/2016 à 16:30 - Publié le 30/11/2016 à 13:57 | Le Point.fr
Steven Mnuchin, le futur secrétaire au Trésor américain désigné, est un ancien dirigeant de Goldman Sachs. ©
EDUARDO MUNOZ ALVAREZ / AFP
Inconnu du grand public, Steven Mnuchin, le futur secrétaire au Trésor américain désigné, est un
ancien dirigeant de Goldman Sachs dont la proximité avec les marchés pourrait s'avérer à la fois
un atout et un handicap en pleine montée du populisme. Ancien donateur du Parti démocrate, ce
grand brun de 53 ans à l'allure svelte surprend son entourage quand il devient directeur financier
de la campagne de Donald Trump en avril dernier.
« Pourquoi ? » se souvient s'être interrogé Ben Bram, son ami et ancien collègue chez Goldman
Sachs, d'autant que le promoteur immobilier devenu président l'avait menacé de poursuites
judiciaires pour un différend lié au financement d'un de ses gratte-ciel à Chicago. Suicide
professionnel ? se demande-t-on dans les milieux financiers, décontenancés par la rhétorique
incendiaire du candidat Trump contre les immigrés et le libre-échange.
CV atypique
La presse économique prête à l'époque à ce père de trois enfants, deux fois divorcé, l'intention de
s'installer au Trésor afin d'ajouter la touche finale à un parcours l'ayant conduit dans les
principales sphères du pouvoir aux États-Unis : Wall Street, Hollywood et maintenant Washington.
Steven Mnuchin se voit récompensé de s'être rallié à Donald Trump au moment où les gros
donateurs traditionnels du Parti républicain, tels les frères milliardaires Koch, s'en détournaient.
Il a un CV atypique : études à l'université de Yale, Goldman Sachs, création d'un fonds
d'investissement avec le soutien du financier démocrate George Soros, production avec succès
de blockbusters hollywoodiens comme Avatar et Suicide Squad.
Il revient désormais à ce vétéran de Wall Street de réaliser les promesses qui ont propulsé Donald
Trump à la Maison-Blanche, sur fond de croissance modeste et d'augmentation des inégalités
sociales. Donald Trump a promis des baisses d'impôts, une réforme fiscale pour inciter les
multinationales à rapatrier leurs bénéfices et le démantèlement de la loi Dodd-Frank, adoptée
après la crise de 2008 pour protéger le système financier et les consommateurs des abus des
banquiers.
« C'est un mondialiste »
Le nouveau ministre de l'Économie est également très attendu sur la scène internationale où les
partenaires du pays redoutent une guerre commerciale. « Il y a beaucoup à faire, mais les
priorités sont clairement les impôts, la réglementation, le commerce et les infrastructures », a-t-il
énuméré récemment, disant espérer engager ces chantiers dans les 100 premiers jours.
« Il est pour le libre-échange. Il est favorable à la libre circulation des capitaux. C'est un
mondialiste », assure Jeffrey Sonnenfeld, professeur à l'université de Yale. Steven Mnuchin est le
troisième dirigeant de Goldman Sachs placé aux commandes du Trésor depuis les années 1990.
Chez Goldman Sachs, il a notamment été témoin de l'émergence des produits financiers
complexes controversés CDO et CDS qu'il qualifie à l'époque de « développements extrêmement
positifs » et qui joueront un rôle important dans la crise de 2008.
49
Il quitte la banque en 2002 et fonde deux ans plus tard le fonds d'investissement, Dune Capital,
qui investit dans le cinéma et en l'occurrence dans la production de films via des financements
apportés aux studios 20st Century Fox et Warner Bros. La crise financière de 2008 le ramène
dans la banque : il convainc les milliardaires George Soros et John Paulson de racheter aux
enchères pour 1,55 milliard de dollars la banque californienne en faillite IndyMac, spécialisée dans
les prêts hypothécaires « subprime ».
Expropriations
Steven Mnuchin réussit à obtenir du régulateur bancaire FDIC qu'il assume près de la totalité des
pertes en cas de défaut de paiement des clients. Rebaptisé OneWest, l'établissement renoue très
vite avec les bénéfices au prix d'évictions tous azimuts. D'après le site spécialisé
Foreclosureradar, le taux de saisie de OneWest était de 59 % en 2009 contre 54 % chez les
autres banques.
Ces expropriations étaient aussi destinées, selon les sites Think Big Work Small et
IamFacingForeclosure, à encaisser les garanties apportées par l'État fédéral, ce qu'a toujours
récusé Steven Mnuchin. Steven Mnuchin et ses associés revendront OneWest en 2014 pour 3,4
milliards de dollars, soit plus du double de leur mise initiale, au groupe CIT, dont il est devenu
actionnaire.
Un "Goldman boy", un complotiste... L'équipe de Trump fait
déjà froid dans le dos
Actualités Monde Elections américaines
Donald Trump n'a pas encore constitué son cabinet, mais il vient déjà d'annoncer les 6 premières mesures qu'il
prendra à son arrivée à la Maison Blanche (Peter Foley / Pool via CNP Photo via Newscom / Sipa)
Le président-élu annonce les noms de ses ministres au compte-gouttes. "L'Obs" vous
présente les premiers nommés.
http://tempsreel.nouvelobs.com/ Renaud Février Publié le 30 novembre 2016 à 20h59
Poste par poste, le président-élu Donald Trump construit son futur cabinet. Les noms sont
égrénés au compte-gouttes. Mais déjà, on peut craindre le pire... On trouve ainsi plusieurs
personnalités accusées de racisme, un complotiste, un "Goldman boy", un "moine-guerrier" qui
trouve "sympa de tirer sur des gens"... Tour d'horizon.
La garde rapprochée

Secrétaire général de la Maison-Blanche : Reince Priebus, pour garder le parti
(Evan Vucci/AP/SIPA)
Le président du Parti républicain Reince Priebus a été le premier nom annoncé par Donald Trump.
Il deviendra en janvier secrétaire général de la Maison-Blanche, où il orchestrera toute
l'administration du nouveau dirigeant populiste.
Reince Priebus a promis de "travailler à créer une économie qui marche pour tout le monde, à
sécuriser nos frontières, à abroger et remplacer l'Obamacare et à détruire le terrorisme radical
islamique".
50
Il aura notamment pour mission de faire le lien entre la Maison-Blanche et le parti républicain, sorti
divisé de la campagne et dont plusieurs responsables s'étaient opposés à Donald Trump.

Haut conseiller : le raciste et complotiste Stephen Bannon
(MANDEL NGAN / AFP)
Le directeur de campagne de Donald Trump et chef du site d'informations ultra-conservateur (et
souvent complotiste) Breitbart News, Stephen Bannon, 62 ans, a lui été nommé pour sa part haut
conseiller et chef de la stratégie du futur président.
Breitbart, ce site facho dont le patron conseille Trump et vise la France
"Je suis ravi de garder ma très performante équipe avec moi pour diriger notre pays", a commenté
le président-élu dans un communiqué de son équipe de transition, où les deux hommes semblent
être présentés sur un pied d'égalité.
"Steve et Reince sont des dirigeants très qualifiés qui ont bien travaillé ensemble pendant la
campagne et nous ont menés à une victoire historique. Maintenant, je les aurai tous les deux avec
moi à la Maison-Blanche où nous allons travailler à rendre l'Amérique meilleure", a ajouté Donald
Trump.
Cette nomination fait polémique aux Etats-Unis, où l'idéologie du haut conseiller est vivement
critiquée. L'ex-candidat à la primaire démocrate, Bernie Sanders, s'est emporté :
"La nomination par le président-élu Trump d'une personne raciste comme monsieur
Bannon à un poste de direction est totalement inacceptable."
"Ce pays, depuis sa naissance, a lutté pour éradiquer la discrimination sous toutes ses formes :
racisme, sexisme, xénophobie et homophobie. Au fil des ans, nous avons effectué des progrès en
devenant une société avec moins de discrimination et davantage de tolérance, nous n'allons pas
revenir en arrière", a souligné le sénateur du Vermont.
10 choses à savoir sur Steve Bannon, l'inquiétant bras droit de Donald Trump
Parmi les principaux griefs des opposants à Stephen Bannon : son site Breitbart considéré comme
la plaque tournante de la "droite alternative", associé aux idées nationalistes et partisan de la
supériorité de la race blanche.
Le site a notamment servi de caisse de résonance à la nébuleuse d'extrême droite récemment
apparue aux Etats-Unis et baptisée "alt-right". Il avait lui-même défini le site comme "une
plateforme pour l''alt-right'", dans un entretien au site Mother Jones.
Alt-Right : la fachosphère américaine sort de l'ombre, pour de bon
Le président-élu a lui défendu son gourou, soulignant que s'il "était raciste" ou d'extrême droite, "je
ne penserais même pas à l'embaucher".
Heil Trump !" : des saluts nazis pour fêter le nouveau président américain
Les premiers ministres

Ministre de l'Economie : l'ancien "Goldman Boy" Steven Mnuchin
(Carolyn Kaster/AP/SIPA)
51
Inconnu du grand public, Steven Mnuchin, le nouveau secrétaire américain au Trésor, est un
ancien dirigeant de Goldman Sachs.
Ancien donateur du parti démocrate, ce grand brun de 53 ans a surpris son entourage quand il est
devenu directeur financier de la campagne de Donald Trump en avril dernier. D'autant plus que
Trump l'avait menacé de poursuites judiciaires pour un différend lié au financement d'un de ses
gratte-ciel à Chicago...
Déjà à l'époque, la presse économique lui prête l'intention de s'installer au Trésor afin d'ajouter la
touche finale à un parcours l'ayant conduit dans les principales sphères du pouvoir aux Etats-Unis
: Wall Street, Hollywood et maintenant Washington.
Son CV est en effet atypique : études à l'université de Yale, Goldman Sachs, création d'un fonds
d'investissement avec le soutien du financier démocrate George Soros, production de
blockbusters hollywoodiens comme "Avatar" et "Suicide Squad"…
Au sein de la banque d'affaires, il a notamment été témoin de l'émergence des produits financiers
complexes controversés CDO et CDS qu'il qualifie à l'époque de "développements extrêmement
positifs" et... qui joueront un rôle important dans la crise de 2008. Mieux : en pleine crise
financière, il a convaincu les milliardaires George Soros et John Paulson de racheter aux
enchères pour 1,55 milliard de dollars la banque californienne en faillite IndyMac, spécialisée dans
les prêts hypothécaires "subprime".
Rebaptisé OneWest, l'établissement renoue très vite avec les bénéfices… au prix d'expulsions
tous azimuts. Ses associés et lui revendront OneWest en 2014 pour 3,4 milliards de dollars, soit
plus du double de leur mise initiale !
Steven Mnuchin est le troisième dirigeant de Goldman Sachs placé aux commandes du Trésor
depuis les années 1990.

Ministre de la Justice : Jeff Sessions, accusé de racisme
(Molly Riley/AP/SIPA)
Sénateur aux positions très dures en matière d'immigration illégale, Jeff Sessions a été choisi pour
être ministre de la Justice de Donald Trump, qui le décrit en ces termes :
"Jeff a été un membre hautement respecté du ministère et du bureau du procureur de l'Etat
d'Alabama. Jeff est très admiré par des experts du droit et par, en gros, tous ceux qui le
connaissent."
A 69 ans, le natif de Selma représente son Etat d'Alabama au Sénat depuis 1997. Il s'y est
notamment illustré en s'opposant à des projets, républicains comme démocrates, de régularisation
de sans-papiers.
Des propos ouvertement racistes tenus dans les années 1980 poursuivent par ailleurs toujours
l'homme au fort accent du Sud. En 1986, alors procureur fédéral en Alabama, il avait ainsi
reproché à un avocat blanc de faire "honte à sa race" en défendant des clients noirs.
Il se serait aussi adressé à un procureur noir en l'appelant "boy", un terme à très forte connotation
raciste aux Etats-Unis, et aurait dit qu'il considérait les membres du Ku Klux Klan comme "OK,
jusqu'à ce que je découvre qu'ils fumaient de l'herbe", a rapporté le "New York Times". Selon le
représentant démocrate de l'Illinois, Luis Vicente Gutierrez :
"Aucun sénateur n'a combattu plus durement les espoirs et les aspirations des
Hispaniques, des immigrés, et des gens de couleur que le sénateur Sessions."
52
Le démocrate prédit que le futur ministre "est le genre de personne qui va faire reculer le maintien
de l'ordre, les droits civiques, les tribunaux [...] et effacer 50 ans de progrès". Symbole fort, ce
"guerrier" conservateur remplacera la première juriste afro-américaine nommée au poste
d'attorney general des Etats-Unis, Loretta Lynch.

Ministre de la Santé : l'anti-Obamacare Tom Price
(Carolyn Kaster/AP/SIPA)
Le président-élu a par ailleurs officialisé la désignation d'un élu républicain anti-avortement et
opposant à la réforme de l'assurance-maladie Obamacare, Tom Price, comme... ministre de la
Santé. Trump dit de lui :
"Il est exceptionnellement qualifié pour mener à bien notre engagement d’abroger et
remplacer Obamacare."
Elu de Géorgie au Congrès depuis 2004, Tom Price, 62 ans, a travaillé vingt ans comme
chirurgien orthopédique dans le privé.

Ministre du Commerce : le milliardaire Wilbur Ross
(Shutterstock/SIPA)
Wilbur Ross, nommé ministre du Commerce, est un homme d'affaires qui a bâti sa fortune en
redressant des entreprises en difficulté et qui est de fait très bien introduit à Wall Street.
Né dans le New Jersey en 1937, il a longtemps travaillé pour la banque Rothschild, se
spécialisant dans les affaires de faillites. Il avait à ce titre aidé… Donald Trump, dont les casinos
d'Atlantic City se portaient particulièrement mal à la fin des années 1980.
Au début des années 2000, Wilbur Ross a créé sa propre société d'investissements, WL Ross &
Co, se lançant dans une entreprise de "sauvetage" de groupes sidérurgiques en difficulté, puis à
l'industrie du charbon, des pièces détachées automobiles et du textile. Cela lui a permis de bâtir
une fortune évaluée aujourd'hui par le magazine Forbes à 2,9 milliards de dollars.
Rattrapé par le gendarme de la Bouse américaine (SEC), Wilbur Ross a toutefois dû payer 2,3
millions de dollars en août dernier dans le cadre d'un accord à l'amiable portant sur la facturation
de commissions aux investisseurs dans ses différents fonds.
Diplômé des prestigieuses universités de Yale et d'Harvard, il a longtemps été proche du parti
démocrate mais a ensuite conseillé l'ex-maire républicain de New York Rudy Giuliani dans ses
opérations de privatisation de certains secteurs d'activité de la ville. Il s'est rallié à Donald Trump
au début de la campagne présidentielle.
Ses activités ne se limitent pas aux Etats-Unis. Il est devenu l'un des membres du Conseil
d'administration de la Bank of Cyprus après que celle-ci a fait faillite en 2013 puis a été renflouée
dans le cadre d'un plan de sauvetage européen du secteur bancaire chypriote se montant à 10
milliards de dollars.
53

Ministre de l'Education : Betsy DeVos, "hostile à l'école publique"
(Carolyn Kaster/AP/SIPA)
Cette républicaine de 58 ans, richissime philanthrope conservatrice, est une farouche partisane du
droit à choisir entre école publique, privée ou enseignement à la maison.
"Sous sa direction, nous allons réformer le système scolaire américain et supprimer la
bureaucratie qui handicape nos enfants, afin que nous puissions offrir une éducation et un choix
d'écoles de niveau mondial à toutes les familles", a assuré le président-élu
Betsy DeVos s'est dite honorée d'avoir été choisie "pour redonner à l'éducation américaine sa
grandeur", un jeu de mots sur le slogan de campagne du magnat de l'immobilier : "Make America
Great Again." "Le statu quo n'est pas acceptable dans l'éducation", a-t-elle ajouté.
Donald Trump "a choisi la candidate la plus idéologue et hostile à l'école publique depuis la
création du ministère de l'Education", a pour sa part fulminé sur Twitter Randi Weingarten, la
présidente du syndicat American Federation of Teachers.
Betsy DeVos est mariée à Dick DeVos, l'un des héritiers de Richard DeVos, la 88e fortune
américaine au classement Forbes de 2016 avec 5,4 milliards de dollars. Betsy DeVos est aussi la
sœur d'Erik Prince, un ancien Navy Seal qui a bâti sa fortune en montant Blackwater, une énorme
entreprise de mercenaires, qui a défrayé la chronique en Irak pendant la guerre et a valu à
l'entreprise des poursuites aux Etats-Unis...

L'ambassadrice à l'ONU : Nikki Haley, la caution diversité
(Cliff Owen/AP/SIPA)
Le président élu des Etats-Unis Donald Trump a insufflé une dose de diversité dans son équipe en
cours de formation en nommant au poste d'ambassadrice à l'ONU Nikki Haley, une jeune
gouverneure d'origine indienne. Celle-ci avait acquis depuis peu une audience nationale grâce à
son attitude rassembleuse, après une tuerie raciste dans son Etat de Caroline du Sud en juin
2015.
Gouverneure républicaine de l'Etat depuis 2011, Nikki Haley avait pris à rebrousse-poil une partie
de ses soutiens en exigeant, après le massacre de neuf Noirs dans une église, le retrait du
drapeau confédéré flottant devant le parlement de l'Etat. Ce drapeau est en effet considéré
comme un symbole de racisme par beaucoup d'Américains.
Cette attitude a renforcé l'image pragmatique et rassembleuse d'une élue par ailleurs clairement
positionnée à droite sur le plan idéologique et notamment soutenue par Sarah Palin, l'égérie des
ultra-conservateurs américains.
Née Nimrata Nikki Randhawa, cette brune de 44 ans est la fille d'un couple d'immigrés indiens de
religion sikh. Elle entre sur la scène politique en 2004 par son élection à la Chambre des
représentants de Caroline du Sud, avant d'être élue en 2010 gouverneure de l'Etat.
Elle y défend des idées très conservatrices, affichant son hostilité aux syndicats et aux impôts,
ainsi qu'au mariage homosexuel, ou, plus récemment, en se montrant réticente à l'accueil de
réfugiés syriens dans son Etat.
54
En 2016, elle choisit le sénateur de Floride Marco Rubio, qu'elle soutiendra contre Donald Trump.
La benjamine des gouverneurs deviendra même la porte-voix des inquiétudes des élus de son
camp sur le discours populiste de Donald Trump... Ça, c'était avant.
Les pressentis
D'autres personnalités devraient rapidement venir compléter cet embryon de cabinet. Ainsi,
Donald Trump pourrait nommer ministre de l'Energie le PDG de la compagnie pétrolière
Continental, Harold Hamm, à la tête d'actifs évalués à 15 milliards de dollars. Le portefeuille du
Logement pourrait être confié à l'ancien adversaire de Donald Trump à la primaire, l'AfroAméricain Ben Carson.
Donald J. Trump
✔ @realDonaldTrump
I am seriously considering Dr. Ben Carson as the head of HUD. I've gotten to know him well--he's
a greatly talented person who loves people!
21:10 - 22 Nov 2016
Le général James Mattis est lui le favori pour le portefeuille de la Défense. Considéré comme un
"chien fou", surnommé le "moine-guerrier", il avait créé la polémique en déclarant que "c'est très
sympa de se battre. C'est très marrant. C'est sympa de tirer sur des gens. Je vais être honnête
avec vous, j'aime me battre".
Donald J. Trump
✔ @realDonaldTrump
General James "Mad Dog" Mattis, who is being considered for Secretary of Defense, was very
impressive yesterday. A true General's General !
17:39 - 20 Nov 2016
Pour les Affaires étrangères, enfin, plusieurs noms sont cités : celui de Mitt Romney, ancien
candidat malheureux à la présidentielle de 2012, face à Barack Obama, qui n'avait pourtant pas
retenu ses coups contre Donald Trump, le qualifiant d'"arnaque", l'accusant de "corrompre
l'Amérique à la face du monde", l'associant pour finir à "la victoire du Mal sur le Bien". Celui de
l'ancien maire de New York Rudy Giuliani, qui n'a aucune expérience en politique étrangère,
mais qui a toujours été fidèle à Donald Trump. Mais également ceux de l'ancien patron de la CIA
David Petraeus, tombé en disgrâce en raison d'une aventure extraconjugale durant laquelle il
avait transmis des informations confidentielles à sa maîtresse, ou le plus respectable sénateur
Bob Corker, qui préside l'influente commission des Affaires étrangères du Sénat.
Renaud Février
Comment Trump conduira l’énorme machine militaire
américaine
actu monde par Washington (AFP) le 2 décembre 2016 à 19:50
© GETTY IMAGES NORTH AMERICA/AFP/Archives - Drew Angerer
Comment Donald Trump et le général James Mattis, son futur secrétaire à la Défense, conduirontils l’énorme machine militaire américaine, qui reste, de loin, la plus puissante du monde ? Voici les
six questions qui se posent à l’orée de la présidence Trump.
55
- Plus de troupes, de bateaux et d’avions ? "Nous allons entamer un grand effort national pour reconstruire notre armée gravement anémiée",
clame le milliardaire devenu président. Durant sa campagne, Donald Trump a promis d’augmenter
les moyens de l’armée américaine : par exemple une marine à 350 navires (308 prévus pour
l’instant pour l’horizon 2020), ou une armée de terre à 540.000 hommes (450.000 prévus pour
l’instant en 2018). Les fabricants d’armes américains se frottent les mains et leurs actions sont en
hausse.
Mais pour cela, Donald Trump devra trouver un accord avec le Congrès pour faire sauter les
limites actuellement posées par la loi sur les dépenses militaires.
Ces dépenses sont de l’ordre de 3,3% du PIB. Elles restent près de trois fois supérieures à celles
de la Chine, le numéro 2 mondial qui met les bouchées doubles en ce moment, et plus de 8 fois
supérieures à celles de la Russie, selon les chiffres de l’institut suédois Sipri, référence en la
matière.
- Exiger plus des alliés traditionnels ? Donald Trump estime que l’Amérique paye trop pour la défense de ses alliés, en Europe via
l’Otan, ou en Asie via les alliances stratégiques nouées avec des pays comme le Japon ou la
Corée du Sud.
Le général Mattis devra clarifier auprès des alliés les intentions de l’administration Trump. Mais les
bases dispersées à travers le monde grâce à ces alliances sont un élément clé de la puissance
militaire américaine, à laquelle M. Trump ne semble vouloir donner aucun signe de renoncement.
L’armée américaine compte 28.500 hommes stationnés en Corée du Sud, environ 50.000 au
Japon.
- Contrer l’Iran plus agressivement ? Donald Trump a sévèrement critiqué l’accord sur le nucléaire iranien signé par Barack Obama et
les autres dirigeants des grandes puissances pour empêcher Téhéran de se doter de la bombe.
Le général Mattis a reconnu que cet accord serait difficile à remettre en cause. Mais il défendra
sans doute une ligne plus ferme que celle de l’administration Obama envers Téhéran, accusé par
Washington de continuer à financer des réseaux extrémistes qui déstabilisent le Moyen-Orient et
de développer un programme de missiles balistiques. La Corée du Nord est un autre aspirant à
l’arme nucléaire qui préoccupe beaucoup les stratèges américains.
- Détruire l’EI ? Donald Trump veut "détruire" le groupe Etat islamique (EI) et a semblé vouloir mettre le pied sur
l’accélérateur pour reconquérir le "califat". Pour ce faire, le milliardaire populiste a notamment
proposé de tuer les familles des jihadistes et de recourir à la torture, une piste qu’il a semblé
abandonner après son élection, sous l’influence du général Mattis. Pendant sa campagne, M.
Trump n’a pas semblé vouloir envoyer des troupes américaines combattre directement l’EI. Il se
heurtera aux mêmes difficultés que l’administration Obama en Syrie : trouver des troupes locales
fiables pour mener l’assaut contre les jihadistes. Pour conquérir le bastion jihadiste de Raqa en
Syrie, la coalition dirigée par les Etats-Unis cherche encore la formule idéale.
- Que faire du bourbier afghan ? Après quinze ans d’effort américain et occidental, des dizaines de milliards de dollars dépensés
pour l’aider, l’armée afghane ne parvient pas à se défendre seule contre les talibans. Barack
Obama, qui voulait ne laisser qu’une force américaine résiduelle de 1.000 hommes à Kaboul en
quittant la Maison Blanche, a dû se résoudre à laisser finalement 8.400 hommes. En tout cas, l’ère
de l’interventionnisme américain au Moyen-Orient semble bien terminée. "Nous allons cesser de
chercher à renverser des régimes et des gouvernements, mes amis (...) Notre but est la stabilité,
pas le chaos", a lancé Donald Trump dans un meeting à Cincinnati (Ohio) jeudi soir.
- Quid des armements nucléaires ? 56
Le président Obama a lancé les programmes de modernisation de la force nucléaire américaine
(missiles balistiques terrestres, force aérienne nucléaire, sous-marins lanceurs de missiles
balistiques), dont les équipements doivent être renouvelés dans les années à venir. Un tonneau
des Danaïdes financier, au point que certains experts appellent à faire des choix drastiques. Mais
les tensions face à la Russie font planer le spectre d’une nouvelle course aux armements
nucléaires : les Américains accusent par exemple Moscou de développer un nouveau missile de
croisière nucléaire, en violation du traité sur les forces nucléaires à portée intermédiaire (FNI).
EUROPE
La fin de l'innocence européenne
Accueil / Débats / Editorial http://www.ouest-france.fr/ Modifié le 30/11/2016 à 06:52 | Publié le
30/11/2016 à 06:52
Le parlement de Strasbourg sous haute surveillance. | Photo d'illustration : Reuters
Laurent MARCHAND.
Il y a soixante-dix ans, sur un continent transformé en ruines par la Seconde Guerre mondiale, les
Européens furent privés de la pleine maîtrise de leur sécurité. La Conférence de Yalta coupa le
continent en deux sphères d'influence, l'une américaine, l'autre soviétique. De 1946 à 1989, c'est
sur cet équilibre bipolaire que l'architecture de sécurité de l'Europe reposait.
Durant toutes ces années, les appareils de défense nationaux se sont reconstitués à des rythmes
divers selon les pays. Lentement et modestement en Allemagne, de manière beaucoup plus
résolue au Royaume-Uni et en France. Les deux alliés sont non seulement membres du Conseil
de Sécurité de l'Onu. Ils sont aussi les deux seules réelles puissances militaires de l'Union
européenne, toutes deux dotées de l'arme nucléaire.
Avec la fin de la Guerre froide, en 1989, le parapluie américain, et son bras armé que constitue
l'Otan, s'est élargi vers l'Est. La nature stratégique a horreur du vide. La faiblesse de la Russie et
le désir d'émancipation des pays de l'ancienne Europe de l'Est ont poussé les frontières de l'Otan
bien au-delà de l'ancien Rideau de Fer. Mais toujours, en termes de puissance réelle, sous la
tutelle américaine.
L'élection de Donald Trump remet-elle en cause cet équilibre ? Pas dans l'immédiat. La sécurité
de l'Europe est stratégiquement déterminante pour Washington et, au final, une question de
sécurité nationale pour les États-Unis. Peu interventionnistes au début des deux grandes guerres
mondiales du XXe siècle, les Américains ont, à chaque fois, dû se résoudre à l'admettre, sous la
menace, et à intervenir.
Relancer « l'Europe de la Défense »
Néanmoins, la paix américaine de l'après-1989, sans opposition sur le sol européen, touche à son
terme. Parce que la Russie de Vladimir Poutine a rompu les accords auxquels elle s'était
engagée, en annexant la Crimée et en intervenant dans l'est de l'Ukraine. Parce que l'Amérique
de Trump clame, plus haut et plus fort que ses prédécesseurs, que les Européens vont devoir
respecter leurs engagements. C'est-à-dire payer ce qu'ils se sont engagés à payer au sein de
l'Otan, à savoir 2 % de leur PIB en dépenses de défense.
À ce jour, seuls cinq pays de l'Otan honorent cet engagement : États-Unis, Royaume-Uni,
Pologne, Grèce et Estonie. La France est à 1,8 %, mais avec une force de frappe et des efforts
considérables. L'Allemagne, avec 1,2 %, n'est qu'en seizième position, bien que résolue, comme
l'a annoncé la semaine dernière Angela Merkel, à mettre le cap sur les 2 %.
57
Comme le rappelle Jean-Claude Juncker dans l'entretien qu'il nous a accordé, les Européens
consacrent 200 milliards par an en dépenses militaires, mais pour à peine 15 % de l'efficacité
américaine. D'où l'idée de relancer ce qu'on appelle, un peu trop hâtivement, l'Europe de la
Défense. Nul ne pense à une armée unifiée. L'adoption de standards communs, la création d'un
fonds européen de défense, la convergence en matière de marchés publics sont autant de
propositions que la Commission européenne va avancer aujourd'hui, en vue du Conseil européen
de mi-décembre qui se penchera sur le sujet.
Car l'un des effets Trump, c'est de faire sentir à tous les Européens que la couverture de l'oncle
Sam peut rétrécir. Longtemps refoulée par les opinions européennes, la question de la puissance
revient et place les Européens devant une responsabilité nouvelle. Du moins, pour nos
générations.
Julian King, la sécurité de l’UE à la sauce anglaise
http://www.lopinion.fr/ Jean-Dominique Merchet 23 Novembre 2016 à 13h32
Le nouveau commissaire européen à l’Union de la sécurité veut soutenir les Etats membres
dans la lutte contre le terrorisme
Julian King, nouveau commissaire européen à « l’union de la sécurité ». © Sipa Press
Le diplomate britannique Julian King a été nommé, le 19 septembre, à la Commission de
Bruxelles en charge de l’Union de la sécurité. Cette nomination est valable pour la durée du
mandat de la Commission restant à courir, à savoir jusqu’au 31 octobre 2019. Sauf si le Brexit
intervient avant.
Il est, dit-il de lui-même, le dernier commissaire européen britannique avant l’entrée en vigueur du
Brexit. Venant de Paris, où il servait comme ambassadeur, Julian King est arrivé à Bruxelles en
septembre pour occuper un poste nouvellement créé au sein de la Commission, celui de « l’Union
de la sécurité ». Sa feuille de route ? « Nous devons redoubler nos efforts pour soutenir les Etats
membres en matière de lutte contre le terrorisme, les cyberattaques et la criminalité
internationale », explique-t-il, à l’occasion d’une rencontre avec la presse. Son portefeuille est
transversal, recoupant les compétences d’autres commissaires, par exemple celles du grec Dimitri
Avramopolous aux Affaires intérieures : « C’est un travail d’équipe, avec une task force impliquant
20 directions générales. »
La mise en œuvre du PNR (Passenger Name Recorder) est l’un de ses dossiers prioritaires. Au
terme de cinq années de laborieuses discussions au Parlement européen, ce projet de suivi des
passagers du transport aérien a été approuvé en avril. Il doit maintenant être mis en place par
tous les Etats membres avant mai 2018, et les difficultés techniques restent nombreuses pour
connecter les systèmes informatiques. « Nous allons les aider », indique Julian King. A ce jour,
seuls la France, le Royaume-Uni et la Hongrie l’ont mis en place. D’autres sont en cours mais
onze Etats membre sur vingt-huit « n’ont pas commencé ».
Armes à feu. Autre dossier délicat, celui de la directive sur les armes à feu. Il s’agit de renforcer
les textes européens existants pour mieux encadrer la possession d’armes type M16 ou
Kalachnikov détenues légalement. Julian King le reconnaît : « C’est compliqué. » « Il faut un
travail d’explications pour lever les malentendus et accorder des exceptions appropriées », alors
que le Parlement européen traîne les pieds, comme il l’a fait sur le PNR. Les lobbies des
chasseurs et des clubs de tir sont particulièrement vigilants, alors qu’en Europe du Nord et de l’Est
se pose la question des réservistes militaires, qui peuvent garder leurs armes.
Toujours en matière législative, le commissaire européen pousse à l’adoption d’une directive
harmonisant la pénalisation des allers-retours avec la Syrie et l’Irak, comme le prévoit le droit
français ou britannique par exemple, mais qui n’existe pas dans tous les Etats membres. Même
58
souhait d’harmonisation pour l’aide aux victimes du terrorisme, un dossier sur lequel « la France
montre l’exemple », ajoute Julian King.
La révision du code Schengen sur les frontières est sur son bureau, tout comme la définition des
nouvelles conditions d’entrée pour les ressortissants étrangers dispensés de visa. A la manière de
ce qui se pratique, par exemple, aux Etats-Unis, ceux-ci devront désormais acquitter un droit
(5 euros pour 5 ans) avant d’entrer dans l’UE. Qu’un Britannique défende ce dossier, alors que
son pays s’apprête à quitter l’Union, ne manque pas de sel. Sir Julian en sourit, lui qui possède
une demeure dans le Gers. Comme il sourit de son séjour raccourci à l'ambassade de Paris :
« C’est le plus bref depuis 1815. A l’époque, c’était Wellington. Il a quitté la France lors du retour
de Napoléon. » Avant d’aller le battre à Waterloo…
L'UE trouve un accord avec l'Allemagne sur le projet de
péage auto
Accueil / Europe / Allemagne / http://www.ouest-france.fr/ Modifié le 01/12/2016 à 22:51 | Publié le
01/12/2016 à 22:51
Une autoroute en Allemagne. | Photo EPA
La Commission européenne a trouvé un accord avec l'Allemagne sur son projet controversé de
péage automobile, ont annoncé, ce jeudi, à Bruxelles, la commissaire européenne chargée des
transports, Violeta Bulc, et le ministre allemand des Transports, Alexander Dobrindt.
La commissaire européenne chargée des transports, Violeta Bulc, et le ministre allemand des
Transports, Alexander Dobrindt se sont rencontrés en marge d'une réunion des ministres des
Transports de l'Union européenne.
« Je suis heureuse qu'après plusieurs années de discussions, M. Dobrindt et moi-même
ayons trouvé une solution garantissant que les routes allemandes restent aisément
accessibles à tous les citoyens de l'UE », s'est réjouie Mme Bulc, citée dans un communiqué.
« L'Allemagne se félicite de l'objectif que s'est fixée la Commission européenne de création
d'un cadre juridique européen unifié pour un système européen unique de tarification
routière », a expliqué de son côté M. Dobrindt.
Une taxe routière polémique
Ce projet de mise en place d'une taxe routière en Allemagne faisait l'objet d'un litige entre
Bruxelles et Berlin. La Commission le jugeait « discriminatoire » car il pénalisait à ses yeux les
automobilistes étrangers.
Ce système de péage prévoit l'instauration d'une vignette annuelle pour les routes et autoroutes
nationales pour les voitures particulières. Mais, dans son projet initial, les usagers résidant en
Allemagne en étaient de facto exemptés. Surtout, les prix des vignettes de courte durée (pour une
période de moins d'un an), destinées uniquement aux véhicules immatriculés à l'étranger, étaient
trop élevés, selon la Commission.
Des vignettes moins chères que prévues
Fin septembre, la Commission avait renvoyé l'Allemagne devant la justice européenne sur ce
dossier. Selon l'accord agréé à Bruxelles, les vignettes de courte durée - qui sont généralement
achetées par des conducteurs étrangers - seront moins chères que prévu.
En outre, la réduction de la taxe sur les véhicules « récompensera spécifiquement les
véhicules les moins polluants ».
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« Cet accord protégera le droit fondamental des citoyens européens de ne pas subir de
discrimination fondée sur leur nationalité et assurera un financement équitable des
infrastructures, tout en facilitant la transition vers une mobilité à faible taux d'émissions »,
souligne le communiqué de la Commission. La mise en place du péage automobile aura lieu « au
cours de la nouvelle législature », selon M. Dobrindt, donc après les élections législatives qui se
tiendront en Allemagne à l'automne 2017.
IRAK
À Mossoul, plongée dans la guerre d'un genre nouveau
inventée par Daech
ACTUALITE International www.lefigaro.fr Par Adrien Jaulmes Mis à jour le 25/11/2016 à 13:15
Publié le 24/11/2016 à 20:34
REPORTAGE - Le combat auquel se livrent les forces irakiennes et les djihadistes de Daech dans
la deuxième ville d'Irak ne ressemble à rien de connu. Il est à la fois sophistiqué et primitif,
mélange de combat urbain classique et de méthodes terroristes.
Notre envoyé spécial, Adrien Jaulmes, a accompagné un détachement des forces spéciales
irakiennes pour une immersion en plein de coeur de cette guerre d'un genre nouveau, qui se livre
dans Mossoul. Face aux forces irakiennes qui progressent dans les quartiers est de la ville, les
djihadistes de l'État islamique mènent une guérilla urbaine inédite en utilisant les armes du
terrorisme, voitures suicides et ceintures d'explosifs, pour contrebalancer la supériorité matérielle
de leurs adversaires. Conquise sans combats par l'État islamique en 2014, Mossoul est devenu le
plus grand champ de bataille urbain depuis la Seconde Guerre mondiale.
Dans le dédale des rues se livre une bataille acharnée, vicieuse, sans front ni arrières, au milieu
de la population civile terrée dans les maisons. Opposant leurs bulldozers aux centaines de
voitures suicide qui surgissent de toutes parts, les soldats irakiens progressent méthodiquement,
appuyés par les bombardements aériens de la coalition. ISOF-1, le bataillon de la Division d'Or
déployé dans Saddam est commandé par le major Salam. Cet officier est devenu une figure de la
bataille de Mossoul, que notre reporter a suivi. Il appartient à ce genre d'officiers de terrain qui
gagnent des batailles
Dans Mossoul, il procède méthodiquement. Chaque quartier est abordé de façon indirecte, en
évitant les grands axes. En tête de colonne, à bord de son Humvee qui arbore un grand drapeau
irakien, le major fait manœuvrer ses troupes à la radio. Une fréquence lui permet de diriger son
arme principale: le bulldozer blindé, seul rempart efficace contre les nuées de voitures-suicides
envoyées par Daech. Les conducteurs sont sélectionnés à l'avance. Parfois, ce sont des enfants
de treize ans à peine.
Mais même si ce jeu de cache-cache mortel ralentit l'avancée de l'armée irakienne, l'État
islamique est à présent encerclé dans la ville dans laquelle il a proclamé son Califat.
Retrouvez l'intégralité de cet article sur Le Figaro Premium et dans Le Figaro du 25
novembre
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Irak : sur le marché de Gogjali, cigarettes et produits
iraniens
actu monde par Gogjali (Irak) (AFP) le 29 novembre 2016 à 13:20
L’étal d’un boucher sur le marché de Gogjali, aux portes de Mossoul, le 28 novembre 2016, en Irak © AFP - THOMAS
COEX
"Poulet, tomates, cigarettes !", crie un vendeur sur le marché de Gogjali, aux portes de Mossoul :
dans cette localité tout juste libérée du groupe Etat islamique (EI), les habitants commencent à
reprendre une vie normale, loin des interdits imposés par les jihadistes.
Khaled Mohammed Saleh, un quinquagénaire qui a fui les combats dans sa ville natale de
Mossoul, coupe des quartiers de viande dans sa petite échoppe en panneaux de zinc rouge.
"La sécurité ici est bien meilleure que n’importe où ailleurs dans la région, et le marché en est la
preuve depuis une semaine", affirme à l’AFP le boucher coiffé d’un keffieh noir et blanc.
Les habitants ont réinvesti les allées du marché, là même où les combats faisaient rage il y a
quelques semaines entre les forces irakiennes et les combattants du groupe extrémiste sunnite.
Le 1er novembre, les unités d’élite irakiennes sont entrées à Gogjali pour en chasser les derniers
jihadistes, libérant sa population de deux ans et demi sous le joug de l’EI.
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Chez les habitants, longtemps soumis aux pires atrocités, la parole se libère. Ils racontent
comment les jihadistes cousaient les lèvres de ceux qui prononçaient le mot "Daech", un
acronyme arabe de l’EI que le groupe ultraradical considère comme péjoratif.
Sur le nouveau marché, apparu il y a deux semaines, Abdelaziz Saleh a disposé sur la table
devant lui des sacs de sucreries et des boîtes de conserve. Avant, "les produits iraniens étaient
strictement interdits", explique-t-il, en montrant un gâteau empaqueté dans du plastique rouge et
bleu.
"Quand les jihadistes voyaient quelqu’un vendre des produits iraniens, ils l’arrêtaient
immédiatement et saisissaient la marchandise", confirme Achraf Chakr, 30 ans, vendeur de
légumes.
Les femmes, elle n’étaient pas autorisées à faire les courses seules, rappelle-t-il. Elles "devaient
toujours être accompagnées d’un homme ou d’un enfant qui s’adressaient eux-mêmes au
vendeur".
Des jeunes réunis devant des étals racontent comment les jihadistes avaient interdit de fumer la
cigarette et le narguilé, d’utiliser des téléphones portables et même d’aller chez le coiffeur.
- Prix en baisseLa joyeuse animation du marché contraste avec les décombres encore présentes sur le bord de la
route et les bâtiments détruits. Des vendeurs sont assis devant des caisses remplies de légumes :
tomates, aubergines, pommes de terre, oignons... D’autres présentoirs proposent des boîtes de
conserve ou encore du carburant.
Fares Maher, 27 ans, est venu du quartier de Zahra, à Mossoul, désormais contrôlé par les forces
irakiennes, pour s’approvisionner. "Je viens ici tous les jours pour acheter des vivres et les
revendre aux habitants de mon quartier", explique-t-il. Le kilo de tomates ou d’aubergines ne
dépasse pas 1.000 dinars (0,8 euro).
Selon lui, les jihadistes importaient la marchandise de Syrie et la vendaient très chère. Aujourd’hui
les produits sont acheminés depuis la ville d’Erbil, capitale du Kurdistan irakien.
Mais les habitants, notamment ceux qui ne pouvaient pas travailler sous les jihadistes, sont
surtout heureux de pouvoir reprendre leurs activités.
Le marché de Gogjali a été construit à l’entrée du village, un passage obligé pour les déplacés
fuyant les combats de Mossoul.
Dans les rues du village, certaines épiceries ont ouvert tandis que des maisons ont été
transformées en QG militaire.
Hussein Haïdar, vendeur de légumes âgé de 24 ans, estime que les principaux clients du marché
sont "des déplacés qui sont arrivés ici".
"Il y a beaucoup de travail, les gens viennent tous les jours pour faire leurs courses", souligne-t-il.
"La marchandise arrive tous les jours d’Erbil".
Il est interrompu par son frère Mohammed : "Avant l’arrivée de Daech, nous étions dans la
peinture, mais la société a arrêté ses activités quand l’EI a pris le contrôle de Mossoul, alors
maintenant nous vendons des légumes."
Mossoul : pénurie d'eau catastrophique
Actualité International
Si les unités d'élite irakiennes reprennent progressivement le contrôle de la ville, les
habitants assurent qu'ils n'ont plus d'eau courante depuis des jours.
Source AFP Publié le 30/11/2016 à 13:17 | Le Point.fr
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Les forces irakiennes progressent à Mossoul. Image d'illustration. © Citizenside
La situation est jugée « catastrophique » par l'ONU. Mossoul, lieu d'une bataille décisive entre les
forces irakiennes et l'État islamique, est victime de pénuries. Déjà en manque de vivres et
d'électricité, des centaines de milliers d'habitants de cette ville sont désormais privés d'eau. « Près
d'un demi-million de civils, qui ont déjà du mal à se nourrir chaque jour, sont désormais privés
d'eau potable saine », a prévenu mercredi la coordinatrice des opérations humanitaires de l'ONU
en Irak, Lise Grande.
Cette pénurie « va avoir des conséquences catastrophiques pour les enfants, les femmes et les
familles » restés dans la ville, a-t-elle alerté dans une déclaration transmise à l'Agence FrancePresse. Le réseau de distribution d'eau de la ville a été endommagé dans les combats menés
depuis six semaines par l'armée, appuyée par une coalition internationale, pour déloger le groupe
État islamique (EI) de son dernier grand bastion irakien. Dans les quartiers est de Mossoul, dont
les unités d'élite irakiennes reprennent progressivement le contrôle, les habitants assurent qu'ils
n'ont plus d'eau courante depuis des jours, forcés de s'approvisionner dans des puits.
De l'eau impropre à la consommation
« On n'a plus d'eau ou d'électricité, on boit l'eau des puits, mais ça ne suffit pas », témoigne
Mohamed Khalil, 25 ans, un résident du quartier d'al-Khadraa récemment libéré. « L'eau, c'est la
chose la plus importante. On ne se lave pas, on va attraper des poux et nos maisons sont sales »,
renchérit Iman Baker, 34 ans, mère de trois enfants installée dans un quartier repris la veille à l'EI
par les forces armées. Depuis le lancement de l'offensive à Mossoul le 17 octobre, plus de 70 000
personnes ont fui les combats, mais plus d'un million de personnes habitent toujours la grande
métropole du nord de l'Irak, dont 600 000 dans les quartiers est.
« Nous risquons un désastre humanitaire et sanitaire », prévient Abdelkarim al-Obaidi, membre
d'une ONG locale. « Les gens sont forcés de boire de l'eau des puits qui est impropre à la
consommation. » L'hôpital de Gogjali, à la sortie est de Mossoul, commence à voir arriver « des
cas de diarrhées et de crampes intestinales, surtout chez les enfants, à cause de l'eau non
potable » consommée dans la ville, rapporte une source médicale. Abou Ali, un résident de
Mossoul-Est, espère le retour de l'eau courante « avant l'apparition d'épidémies ». Selon lui,
« certains habitants vont s'approvisionner dans le Tigre » qui coupe la ville en deux. Certains
habitants imputent la pénurie d'eau aux frappes aériennes de la coalition emmenée par
Washington, qui auraient endommagé le pipeline venant de la rive ouest du Tigre.
Des messages envoyés
Basma Bassim, du conseil municipal de Mossoul, suggère, elle, que l'EI a intentionnellement
coupé l'alimentation en eau des quartiers est, où progressent les forces irakiennes. « Des efforts
sont en cours pour fournir des camions-citernes d'eau aux quartiers qui ont été repris » aux
djihadistes, assure-t-elle. Le manque d'eau potable s'ajoute à une pénurie de vivres. Pour
s'approvisionner en nourriture, la plupart des familles de Mossoul-Est ne peuvent compter que sur
les distributions organisées par les autorités irakiennes. « Certaines personnes avaient fait des
stocks de rations séchées, mais les vivres commencent à manquer, et on n'a ni eau, ni électricité,
ni huile pour les chauffages d'appoint », explique Natik, 54 ans, venu chercher un panier de
denrées de première nécessité lors d'une distribution d'aide alimentaire dans le quartier de
Khadhraa.
Jusqu'à présent, les forces irakiennes ont envoyé des messages à la population de Mossoul
l'exhortant à rester chez elle et à ne pas chercher à traverser les lignes de front. Mais la présence
de centaines de milliers de civils au cœur de la ville réduit la capacité des troupes
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gouvernementales à recourir aux armes lourdes contre les 3 000 à 5 000 djihadistes combattant à
Mossoul.
Irak: pénurie d'eau "catastrophique" pour les habitants de
Mossoul
Actualité International AFP Modifié le 30/11/2016 à 16:17 - Publié le 30/11/2016 à 12:21 | AFP
Un garçon irakien porte de la nourriture distribuée à Mossoul, en Irak, le 30 novembre 2016
Déjà victimes d'une pénurie de vivres et d'électricité, des centaines de milliers d'habitants de
Mossoul sont désormais privés d'eau, une situation "catastrophique" selon l'ONU dans la
deuxième ville du pays, où s'affrontent forces irakiennes et jihadistes.
"Près d'un demi-million de civils, qui ont déjà du mal à se nourrir chaque jour, sont désormais
privés d'eau potable saine", a prévenu mercredi la coordinatrice des opérations humanitaires de
l'ONU en Irak, Lise Grande.
Cette pénurie "va avoir des conséquences catastrophiques pour les enfants, les femmes et les
familles" restés dans la ville, a-t-elle alerté dans une déclaration transmise à l'AFP.
Des Irakiens attendent une distribution de nourriture à Mossoul, en Irak, le 30 novembre 2016 © THOMAS COEX AFP
Le réseau de distribution de la ville a été endommagé dans les combats menés depuis six
semaines par l'armée, appuyée par une coalition internationale, pour déloger le groupe Etat
islamique (EI) de son dernier grand bastion irakien.
Or "le segment de canalisation à réparer est situé dans une partie de la ville qui est toujours entre
les mains de l'EI", interdisant toute intervention rapide, précise l'Unicef dans un communiqué.
"Si l'eau courante n'est pas rétablie dans les prochains jours, les civils vont devoir utiliser des
sources d'eau impropres à la consommation, exposant les enfants à des diarrhées aiguës et à des
risques de malnutrition", avertit l'Unicef.
- "On boit l'eau des puits" Dans les quartiers Est de Mossoul, dont les unités d'élite irakiennes reprennent progressivement
le contrôle, les habitants manquent d'eau courante depuis des jours et ont déjà commencé à se
ravitailler dans des puits.
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Des Irakiens qui ont fui les combats contre l'EI attendent de pouvoir remplir leurs bidons avec du carburant pour se
chauffer et faire la cuisine, au camp de réfugiés d'al-Khazer, près de Mossoul, le 28 novembre 2016 © THOMAS
COEX AFP
"On n'a plus d'eau ou d'électricité, on boit l'eau des puits mais ça ne suffit pas", témoigne
Mohamed Khalil, 25 ans, un résident du quartier d'al-Khadraa récemment libéré.
"L'eau, c'est la chose la plus importante. On ne se lave pas, on va attraper des poux et nos
maisons sont sales", renchérit Iman Baker, 34 ans, mère de trois enfants installée dans un
quartier repris la veille à l'EI par les forces armées.
Abou Ali, un résident de Mossoul-Est, espère le retour de l'eau courante "avant l'apparition
d'épidémies". Selon lui "certains habitants vont s'approvisionner dans le Tigre" qui coupe la ville
en deux.
Depuis le lancement de l'offensive à Mossoul le 17 octobre, plus de 70.000 personnes ont fui les
combats, mais plus d'un million de personnes habitent toujours la grande métropole du nord de
l'Irak, dont 600.000 dans les quartiers Est.
Des soldats irakiens surveillent la distribution de la nourriture à Mossoul, le 30 novembre 2016 © THOMAS COEX
AFP
L'hôpital de Gogjali, à la sortie Est de Mossoul, commence à voir arriver "des cas de diarrhées et
de crampes intestinales, surtout chez les enfants", rapporte une source médicale.
"Les maladies provoquées par de l'eau contaminée peuvent être mortelles, surtout pour les
enfants et les personnes âgées", rappelle Alex Milutinovic, responsable en Irak d'International
Rescue Committee (IRC).
Son ONG envisage des distribution de pastilles pour purifier l'eau, mais "il est très difficile de se
déplacer dans la ville pour atteindre la population, et pour les habitants, il est très dangereux de
sortir de chez eux, avec les snipers et les explosions", dit-il à l'AFP.
- Pénurie de vivres Mercredi, les forces irakiennes continuaient de livrer de violents combats de rue contre les
jihadistes dans les quartiers Est, ont constaté des journalistes AFP. Un camion piégé jaune brûlait
à proximité d'habitations où les soldats étaient déployés.
Le manque d'eau potable s'ajoute à une pénurie de vivres. Pour s'approvisionner en nourriture, la
plupart des familles de Mossoul-Est ne peuvent compter que sur leurs réserves ou sur les
distributions organisées par les autorités irakiennes dans les quartiers sous contrôle de l'armée.
"Certaines personnes avaient fait des stock de rations séchées mais les vivres commencent à
manquer", explique Natik, 54 ans, venu chercher des denrées de première nécessité lors d'une
distribution d'aide alimentaire.
Jusqu'à présent, les forces irakiennes ont envoyé des messages à la population de Mossoul
l'exhortant à rester chez elle et à ne pas chercher à traverser les lignes de front. Mais la présence
de centaines de milliers de civils au coeur de la ville réduit la capacité des troupes
gouvernementales à recourir aux armes lourdes contre les 3.000 à 5.000 jihadistes combattant à
Mossoul.
30/11/2016 16:16:01 - Mossoul (Irak) (AFP) - © 2016 AFP
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Irak : à Mossoul, traquer les jihadistes avec l’aide des
habitants
actu monde par Mossoul (Irak) (AFP) le 1er décembre 2016 à 12:25
Des habitants du quartier résidentiel d’al-Baker en attente de distribution de nourriture le 30 novembre 2016 à
Mossoul © AFP - THOMAS COEX
Le lieutenant Ali Hussein, des forces spéciales irakiennes, écoute attentivement un vieil homme lui
décrire la maison où pourraient se cacher trois jihadistes, dans un quartier résidentiel de Mossoul.
"Mon voisin m’a crié qu’il les voyait", assure l’homme à la barbe blanche, alors qu’une mitrailleuse
crépite en fond sonore.
Mercredi, les forces irakiennes se sont enfoncées un peu plus loin en territoire ennemi dans l’est
de la deuxième ville d’Irak, d’où ils cherchent à déloger les jihadistes du groupe Etat islamique
(EI).
Dans le quartier résidentiel d’al-Baker repris la veille aux extrémistes, subsistent encore quelques
poches de résistance.
Au coin de la rue, un camion jaune encore rempli d’explosifs intacts est en train de brûler,
témoignant d’une tentative d’attaque contre l’armée.
Immédiatement, le lieutenant Hussein ordonne à ses hommes de suivre la piste donnée par
l’informateur pour débusquer des combattants.
"Prenez des lance-flammes et des lance-roquettes", ajoute le haut gradé irakien. "Faites attention
à vous. Que Dieu vous garde", ajoute-t-il dans son talkie-walkie alors que les soldats disparaissent
au bout de la rue.
Fausse alerte : quelques instants plus tard, les hommes reviennent bredouilles. La maison
désignée était vide.
Alors que les unités irakiennes progressent dans Mossoul, des centaines de milliers de civils
habitent toujours la ville — parfois par choix, souvent par peur de fuir au beau milieu des combats.
- Réseau d’informateurs Mais si leur présence empêche les troupes gouvernementales à recourir à des frappes aériennes
massives contre les 3.000 à 5.000 hommes de l’EI à Mossoul, elle offre un avantage : la fourniture
d’éventuels renseignements sur le terrain.
"Cela se produit à chaque fois que nous libérons un district", confie à l’AFP le lieutenant Hussein.
Selon lui, les forces spéciales sont en train de monter un réseau d’informateurs capables de les
renseigner sur les mouvements ennemis dans les quartiers à libérer.
"Le plus important, ce sont les informations sur les cellules dormantes de jihadistes" que seuls les
habitants peuvent leur fournir, poursuit-il.
Des explosions retentissent soudain, poussant les soldats de son régiment à trouver refuge dans
une maison, où une famille leur offre des oranges fraîchement cueillies d’un arbre du jardin.
"Nous les attendions de tout notre coeur", assure Amer Ali, 66 ans, dans l’embrasure de la porte,
en référence aux forces irakiennes. "Nous étions dans une grande prison pendant deux ans",
ajoute-t-il, alors que l’EI a pris le contrôle de la grande ville septentrionale en juin 2014, lors d’une
offensive fulgurante.
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D’après lui, la plupart des jihadistes ont déjà quitté le quartier, anticipant l’arrivée des soldats
irakiens.
Mais les unités d’élite ne prendront aucun risque : le lieutenant Hussein demande à ses hommes
de ratisser chaque maison au peigne fin.
Mossoul : les canons Caesar vont se rapprocher du front
http://www.lopinion.fr/blog/secret-defense/ 01 Décembre 2016 à 11h47 Par Jean-Dominique
Merchet
Les cinq canons Caesar de l’armée française déployés sur la base de Qayarrah West, au sud de
Mossoul, vont très vraisemblablement être repositionnés ailleurs, plus au nord, pour se rapprocher
de la ligne de front.
L’explication est simple : la portée de l’obusier français de 155 mm est de 40 km maximum. La
plupart des poches de résistance ennemie à sa portée depuis la base de Qayarrah West sont en
passe d’être réduites, alors que les combats se déroulent dans l’Est de Mossoul, à environ 65 km.
L’artillerie doit donc faire un bond.
D’avis général, le Caesar et les artilleurs français de la Task Force Wagram impressionnent par
leur capacité, en mettant des coups au but - à un mètre près - à près de 40 kilomètres.
Irak : 1.600 combattants kurdes tués dans l’offensive de
Mossoul
actu monde par Erbil (Irak) (AFP) le 1er décembre 2016 à 21:17
© AFP/Archives - Odd ANDERSEN
Quelque 1.600 combattants kurdes (peshmergas) ont été tués depuis le lancement le 17 octobre
de l’offensive des forces irakiennes contre le bastion jihadiste de Mossoul, a annoncé jeudi un de
leurs porte-parole.
Près de 10.000 peshmergas ont également été blessés au cours des féroces combats menés
depuis six semaines pour déloger le groupe Etat islamique (EI) de la deuxième ville du pays, a
indiqué Halgord Hekmat, porte-parole du ministère en charge de cette force kurde dans la région
autonome du Kurdistan irakien.
IRAN
Détroit d'Ormuz : incident entre marines iranienne et
américaine
Accueil / Monde / Iran / http://www.ouest-france.fr/ Modifié le 28/11/2016 à 23:18 | Publié le
28/11/2016 à 23:18
Un hélicoptère SH-60 de la Navy américaine. | Wiki Commons
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Un navire du corps des gardiens de la révolution iranienne a braqué ses armes sur un hélicoptère
de la marine américaine dans le détroit d'Ormuz samedi, indiquent deux responsables de la
défense américaine.
Selon eux, cette initiative constitue un acte « risqué et contraire au code professionnel ».
L'incident, précisent ces deux responsables américains s'exprimant sous le sceau de l'anonymat,
concernait un hélicoptère SH-60 de la Navy qui volait à un peu moins d'un kilomètre de deux
navires militaires iraniens dans les eaux internationales.
Risque d'escalade
L'un des bâtiments a pointé ses armes en direction de l'hélicoptère.
La défense américaine précise qu'à aucun moment le comportement de l'équipage de l'hélicoptère
n'a pu être interprété comme menaçant. L'action des gardiens de la révolution a été qualifiée de
« risquée » car elle aurait pu conduire à une escalade, ajoutent-ils.
ISRAËL
Pourquoi Israël a (longtemps) échappé à Daech
Actualité International
Cible désignée par l'organisation État islamique, l'État hébreu vient d'être visé pour la
première fois par un groupe djihadiste se réclamant de l'EI. Décryptage.
Par Armin Arefi Modifié le 29/11/2016 à 10:07 - Publié le 29/11/2016 à 06:13 | Le Point.fr
Un soldat israélien dirige un tank Merkava près de la frontière syrienne, sur le plateau annexé du Golan, le 28
novembre 2016 (photo d'illustration). © JACK GUEZ / AFP/ JACK GUEZ
Pour la première fois de sa courte histoire, l'organisation État islamique (EI) s'en prend à Israël.
L'incident s'est produit dimanche matin sur le plateau du Golan, occupé par l'État hébreu depuis la
guerre des Six Jours de 1967. Une unité de reconnaissance israélienne de la Brigade Golan
patrouillait sur la « zone grise », ces poches de territoire situées entre la clôture de sécurité
israélienne et la ligne de démarcation officielle avec la Syrie. Elle a soudain été prise pour cible
par une automitrailleuse circulant le long de la frontière syrienne. À son bord, quatre djihadistes
font feu de tout bois avec leurs tirs d'artillerie et leurs obus de mortier.
Ce sont des combattants de la Brigade des martyrs de Yarmouk, un groupe djihadiste syrien créé
en 2012 et responsable l'année suivante de l'enlèvement de 21 Casques bleus philippins sur le
plateau du Golan. Composée de factions locales du sud du pays, elle a fait allégeance à l'EI en
2014. Face au déluge de feu, l'aviation israélienne est appelée en renfort et détruit le véhicule et
ses quatre passagers. Les soldats israéliens sont indemnes. « Je pense que la décision d'ouvrir le
feu contre nos soldats a été prise au niveau local », a réagi devant la presse le général de réserve
Nitzan Nuriel, ancien directeur du Bureau israélien du contre-terrorisme. « L'ordre n'est pas venu
d'un échelon supérieur », a-t-il ajouté, précisant que Daech, déjà pris en étau dans le secteur
entre l'armée syrienne et ses alliés du Hezbollah, n'avait « aucun intérêt, à ce stade », à ouvrir un
nouveau front avec Israël.
Israël n'est pas une cible prioritaire de Daech
Si, pour l'heure, l'attaque n'a pas été revendiquée par l'EI, le Premier ministre israélien Benjamin
Netanyahu s'est montré intransigeant : « Nous ne laisserons pas des éléments de Daech ou tout
autre élément hostile utiliser le prétexte de la guerre en Syrie pour s'établir à nos frontières. » De
son côté, le porte-parole de Tsahal, le lieutenant-colonel Lerner, a rappelé que les djihadistes
avaient « annoncé qu'ils conquerraient Jérusalem ». Et d'avertir : « Nous n'avons aucune intention
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de les laisser faire. » En représailles, l'aviation israélienne a détruit dans la nuit de dimanche à
lundi un bâtiment abandonné de l'ONU qui a servi, selon Tsahal, de base pour l'attaque djihadiste.
Le calife autoproclamé de Daech Abou Bakr Al-Baghdadi a beau avoir juré de s'emparer de la ville
sainte, jamais son organisation ne s'était jusqu'ici attaquée à l'État hébreu ou à ses intérêts.
« Derrière sa propagande, Daech n'a jamais considéré Israël comme une cible prioritaire »,
rappelle l'islamologue Mathieu Guidère*, directeur du département d'études arabes à l'université
de Paris-8. « Ses premiers ennemis sont les chiites et l'Iran, qu'il accuse de massacrer les
sunnites. Puis viennent les monarchies du Golfe, en tête desquelles figure l'Arabie saoudite,
accusées de répandre une fausse image de l'islam. Et enfin les Occidentaux, notamment les
membres de la coalition internationale anti-EI. »
« Cimetière pour les juifs » (Al-Baghdadi)
Pourtant, il y a à peine un an, en pleine Intifada des couteaux, Abou Bakr Al-Baghdadi avait
rappelé dans un enregistrement audio que l'EI « n'avait pas un instant oublié la Palestine »,
promettant d'en faire un « cimetière pour les juifs ». Or, aucune attaque palestinienne contre des
citoyens israéliens n'a depuis été revendiquée par Daech, cela, bien que 250 Palestiniens ou
Arabes israéliens aient rejoint les terres du califat en Irak et en Syrie. « Il n'y a pas d'attentat, car il
n'y a pas de cellule liée à Daech en Israël », affirme Ely Karmon, chercheur en problématique
stratégique et en contre-terrorisme au centre interdisciplinaire de Herzliya (Israël). « Et les
quelques groupes qui opèrent à Gaza n'ont pas été reconnus par Daech et s'attaquent au
Hamas. »
Outre l'efficacité des services de renseignements israéliens, l'absence d'attaque djihadiste dans
l'État hébreu s'explique également par l'éloignement géographique des frontières du « califat » de
Daech, qui se cantonne au centre et à l'est de la Syrie, et n'est donc pas frontalier avec Israël.
« La présence de l'État islamique est très faible dans le sud de la Syrie, où règnent une
constellation de groupes rebelles modérés, ainsi que les djihadistes du groupe Fatah al-Cham
(ancien Front Al-Nosra, la branche syrienne d'Al-Qaïda) », rappelle le spécialiste Ely Karmon. Des
rebelles en guerre ouverte avec le régime syrien, mais aussi avec la Brigade des martyrs de
Yarmouk, responsable de l'attaque anti-israélienne de dimanche matin.
Israël, allié objectif de la rébellion syrienne
En dépit de quelques accrochages, la frontière syro-israélienne est restée relativement calme au
cours des cinq dernières années. Officiellement, Israël affirme rester à l'écart du conflit qui fait
rage chez son voisin, et ne se contente que de riposter à chaque tir d'obus « perdu » atterrissant
sur son territoire, dont elle tient le régime syrien pour responsable. Et lorsque l'État hébreu engage
ses avions de combat en Syrie, c'est pour détruire les dépôts et convois de l'armée syrienne, qu'il
soupçonne de contenir des armes sophistiquées destinées au Hezbollah libanais. Alors même
que ce dernier combat la rébellion anti-Assad ainsi que des groupes liés à l'État islamique.
« Le principal ennemi d'Israël reste l'Iran – et ses alliés », rappelle l'islamologue Mathieu Guidère.
« Ainsi, lorsqu'il intervient contre le régime syrien, l'État hébreu devient l'allié objectif de la
rébellion anti-Bachar el-Assad. Mais cela ne signifie en aucun cas qu'il existe une véritable
alliance entre ces deux acteurs », insiste le chercheur. « Nous faisons face à une situation
complexe », confie une source diplomatique israélienne. « Notre seul objectif est de protéger notre
sécurité. »
Dans une interview au magazine Foreign Affairs en janvier 2015, Bachar el-Assad évoquait cette
blague, en vogue selon lui en Syrie : « Comment pouvez-vous prétendre qu'Al-Qaïda ne possède
pas de force aérienne ? Ils ont Israël. » Et d'ajouter, sans rire : « Ils (les Israéliens) soutiennent les
rebelles en Syrie. C'est très clair. »
Combattants syriens soignés en Israël
Si la sortie du président syrien est à ranger dans la liste des innombrables provocations
savamment adressées à l'Occident, un rapport des observateurs de l'ONU dans le Golan, adressé
69
en mars 2015 au Conseil de sécurité, révélait cette fois sérieusement l'existence d'« échanges »
entre Israël et la rébellion syrienne entre novembre 2014 et mars 2015.
D'après le document, des « individus armés » ont « traversé la ligne de cessez-le-feu » à plusieurs
reprises, et se sont « approchés de la barrière technique (israélienne, NDLR) en ayant parfois des
échanges avec les forces de défense israéliennes ». Les agents onusiens ont également indiqué
être noté des transferts de blessés et des allers et venues de camions, dont certains ont été
chargés de sacs avant de repartir vers la Syrie. Ils seraient ainsi au moins 2 000 Syriens à avoir
été soignés au cours des trois dernières années dans les hôpitaux israéliens.
« Nous soignons des blessés, mais la plupart sont des civils », souligne la source diplomatique
israélienne. Pourtant, d'après plusieurs rapports, la majorité des Syriens soignés en Israël seraient
des hommes en âge de combattre. « L'appartenance des blessés à tel ou tel groupe n'est pas une
considération que nous prenons en compte », répète la source diplomatique israélienne. « Nous
ignorons s'il y a des combattants parmi eux. » Si l'expert Ely Karmon abonde dans le même sens,
il admet toutefois que « soigner des civils et des combattants a permis aux Israéliens d'entretenir
de bonnes relations et d'apaiser les personnes de l'autre côté de la frontière, ainsi que de récolter
du renseignement. »
(*) Mathieu Guidère vient de publier Le Retour du califat (éditions Gallimard).
Abbas réélu à la tête du Fatah, principal mouvement
palestinien
actu monde par Ramallah (Territoires palestiniens) (AFP) le 29 novembre 2016 à 18:22
© AFP/Archives - ABBAS MOMANI
Mahmoud Abbas a été réélu à la présidence du Fatah mardi dès l’ouverture du Congrès du plus
important mouvement palestinien, a annoncé le porte-parole de ce rassemblement, le septième de
l’histoire du Fatah.
M. Abbas, 81 ans, a été reconduit à la tête du Fatah lors d’un vote "par consensus", a expliqué
Mahmoud Abou al-Hija, lors d’une conférence de presse. M. Abbas dirige également l’Autorité
palestinienne et l’Organisation de libération de la Palestine (OLP), l’entité reconnue
internationalement comme représentant l’ensemble des Palestiniens, depuis la mort du leader
historique Yasser Arafat.
"Le sujet a été proposé, il y a eu un vote par consensus", a dit le porte-parole quelques heures
après le début des travaux des 1.400 membres de ce Congrès, réuni pour la dernière fois en
2009.
Ce Congrès, estiment les analystes, vise à réorganiser ses rangs autour de M. Abbas, dont la
popularité est contestée par la rue — selon un récent sondage, deux tiers des Palestiniens veulent
sa démission —, et au sein même de son parti.
Son mandat à la tête de l’Autorité palestinienne, entamé en janvier 2005, a expiré en 2009 mais
court toujours faute d’élections en raison des profondes divisions entre le Fatah, qui contrôle la
Cisjordanie, et le Hamas islamiste, qui gouverne la bande de Gaza.
MADAGASCAR
Ouverture officielle du 16e sommet de la Francophonie à
Madagascar
La1ère.fr (avec AFP) Publié le 26/11/2016 à 10:01
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Une vingtaine de chefs d'Etat et de gouvernement sont réunis à Antananarivo, la capitale de
Madagascar. Le 16e sommet de la Francophonie s'est ouvert ce samedi 26 novembre. Il sera
notamment question de maintien de la paix et de lutte contre le terrorisme.
© STEPHANE DE SAKUTIN / AFP Le 16e sommet de la Francophonie s'est ouvert, ce samedi 26 novembre, à
Madagascar.
Le 16e sommet de la Francophonie s'est ouvert ce samedi 26 novembre à Antananarivo, la
capitale de Madagascar, en présence d'une vingtaine de chefs d'Etat et de gouvernement qui
devraient notamment discuter des questions de maintien de la paix et de lutte contre le terrorisme.
PrésidenceMadagascar @PresidenceMada
Photo de famille avant la cérémonie d'ouverture du #Sommet #Francophonie #Antananarivo2016
au #CCI
11:58 AM - 26 Nov 2016 · Madagascar
Dans son discours d'ouverture, le président de Madagascar a notamment appelé la Francophonie
à "multiplier les initiatives pour un monde plus juste". "Les vagues migratoires en provenance
d'Afrique auxquelles nous assistons actuellement exigent des réponses politiques inclusives", a-t-il
ajouté.
Élysée
✔ @Elysee
Le #SommetMada16 est ouvert #francophonie
11:43 AM - 26 Nov 2016
Plusieurs discours
Le président français François Hollande ainsi que ses homologues tchadiens Idriss Deby et le
premier ministre canadien Justin Trudeau prononcent également des discours à la tribune.
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Élysée
✔ @Elysee
Discours
de
@fhollande
au
Sommet
de
la
Francophonie
http://www.elysee.fr/live/?t=1480147975 … #SommetMada16
à
Madagascar
12:13 PM - 26 Nov 2016
Après la passation de pouvoirs entre le Sénégal et Madagascar, les délégations devaient se réunir
pour des travaux en plénière jusqu'à dimanche.
Les thèmes
Le large thème de ce sommet - Croissance partagée, développement responsable et conditions
de stabilité du monde et de l'espace francophone - devrait laisser la place aux sujets d'actualité, à
commencer par la lutte contre le terrorisme.
L'OIF
L'Organisation internationale de la Francophonie (OIF) regroupe 54 Etats membres, 23
observateurs et 3 membres dits associés. La Thaïlande qui fait partie des observateurs est
cependant suspendue de l'OIF depuis le coup d'Etat de 2014. Selon l'OIF, près de 274 millions de
personnes peuvent être définies comme francophones de façon certaine, dans le monde.
Michaëlle Jean
✔ @MichaelleJeanF
Journée entièrement consacrée aux jeunes auj au Village #SommetMada16. La jeunesse,force
d'avenir de la Francophonie http://bit.ly/2fYe6l7
12:21 - 25 Nov 2016
Madagascar qui accueille ce sommet pour la première fois avait été suspendu de l'OIF de 2009 à
2014, suite à un coup d'Etat de l'ex-président Andry Rajoelina qui avait conduit à une période
d'instabilité politique. Une déclaration doit être signée dimanche pour clôturer ce sommet biennal.
Les dessous de la francophonie en RD Congo, une arme au
service de la France
ACTUALITE International http://www.lefigaro.fr/ Par Yohan Blavignat Publié le 26/11/2016 à 15:23
À l'occasion du 26e sommet de la Francophonie, qui se tient les 26 et 27 novembre à
Madagascar, Le Figaro se penche sur les enjeux que représente la défense de la langue française
dans le monde, et notamment en République démocratique du Congo, pays francophone le plus
peuplé.
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L'inauguration du nouvel hôtel du gouvernement de la République démocratique du Congo (RDC),
le 20 juillet 2015 dans le centre de Kinshasa, n'est pas passée inaperçue. Sur la place Royale qui
jouxte le boulevard du 30 juin, la demeure de neuf étages bâtie en arc de cercle détonne dans le
paysage de la capitale. Pourtant, outre le luxe de ce bâtiment ultramoderne qui a coûté près de 25
milliards de francs congolais (soit 38 millions d'euros), c'est bien le discours du directeur général
de la société de BTP chinoise en charge du projet qui a interpellé. Face à la concurrence de
l'anglais ou du chinois qui s'implantent petit à petit dans le pays, le discours de cet entrepreneur
chinois est un symbole fort. Ses premiers mots ont en effet été prononcés... en français.
Le signal envoyé à la communauté internationale est important. Fort de ses 75 millions d'habitants
selon les estimations 2014 de la Banque mondiale, la RDC est théoriquement le pays
francophone le plus peuplé du monde et la France s'emploie à ce qu'il le reste. «La RDC
comptera probablement plus de cent millions d'habitants d'ici à 2030 . C'est un marché
incontournable pour la France. Ce n'est pas un hasard si la francophonie est devenue depuis
quelques années un enjeu majeur dans ce pays où seulement 50% de la population parle
couramment français. Les Congolais peu éduqués ne parlent en effet pour la plupart que le lingala
ou le swahili», explique Henri Leridon, directeur de recherche émérite à l'Institut national d'études
démographiques à Paris.
«Nous devons faire en sorte que la langue des affaires reste le français»
Si la langue de Molière a été proclamée langue officielle par la Constitution congolaise, elle n'est
donc pas devenue la langue nationale qui devait unir ce pays fragmenté en de multiples ethnies.
Plus de 200 dialectes sont parlés en RDC. Pourtant, une homogénéisation linguistique n'est en
rien l'ambition de l'ambassade de France, comme le souligne au Figaro Camille (le prénom a été
modifié), une source proche des milieux diplomatiques à Kinshasa qui souhaite garder l'anonymat:
«La francophonie est une des préoccupations principales de la France au Congo Kinshasa, c'est
une certitude. Mais avant d'imposer le français à tous les Congolais, nous devons faire en sorte
que la langue des affaires reste le français».
Si la RDC est encore un pays en voie de développement, il regorge de ressources naturelles mal
exploitées qui font saliver de nombreuses multinationales françaises, mais aussi internationales.
Avec une prévision de croissance de 4,3% en 2016 (contre 6,9% en 2015 et 9,5% en 2014),
Kinshasa possède d'importantes réserves de pétrole estimées à 180 millions de barils, pourtant
elle en produit seulement 22.000 par jour. La RDC dispose également de la deuxième réserve
mondiale en cuivre, et près de la moitié du cobalt présent sur la planète se trouve sur ses terres.
En somme, comme le résume Camille*, «celui qui met la main sur le Congo Kinshasa, et cela
passe par la domination linguistique, aura gagné un marché incommensurable». La rédaction des
contrats en français est donc une bataille de tous les instants pour la chancellerie française. Mais
la France ne défend jamais la francophonie directement. «Nous ne sommes pas dans une
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francophonie offensive en RDC, mais plutôt dans la défense de nos acquis parce que nous
n'avons pas les moyens d'être agressifs», ajoute-t-elle. Concrètement, la promotion de la
francophonie auprès des populations a un coût. Cela passe notamment par la construction
d'écoles et la formation de professeurs qui prodiguent les cours en français. Ces compétences
reviennent, entre autres, à l'Agence française de développement (AFD) implantée à Kinshasa.
La langue des élites
L'AFD, institution financière publique, met en œuvre la politique définie par le gouvernement
français. En Afrique subsaharienne, et notamment en RDC, elle agit comme un bailleur de fonds
qui distribue de l'argent aux autorités congolaises afin de soutenir différents projets. En 2015, près
de la moitié de l'aide octroyée par l'AFD a permis de soutenir des projets d'éducation. Outre la
contribution de la France à l'Organisation internationale de la francophonie à hauteur de 14,5
millions d'euros par an, l'AFD investit environ 70 millions d'euros chaque année dans le secteur
éducatif en RDC. Un chiffre en hausse sensible par rapport à la décennie 2000 - 2010, où
seulement 10 millions d'euros par an étaient distribués. Sur cette thématique, la France est le
principal bailleur unilatéral en RDC. L'éducation se met au service de la francophonie.
Au-delà de la formation des enseignants, l'AFD soutient financièrement la réforme de la fonction
publique engagée par le gouvernement congolais, ce qui a permis de créer une École nationale
de l'administration (ENA) à Kinshasa il y a deux ans. Pour Jean-Christophe Maurin, le directeur de
l'AFD en République démocratique du Congo, «le véritable enjeu est de transmettre l'excellence à
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la française aux élites congolaises». «À terme, poursuit-il, les diplomates de ce pays parleront le
même langage et useront des mêmes codes que les administrateurs français. La langue est une
arme diplomatique à ne pas négliger». S'il estime pour sa part que la bataille pour faire du français
la langue des affaires est déjà perdue au profit de l'anglais ou du portugais - le principal partenaire
commercial du pays étant l'Angola -, il insiste pour que le français demeure la langue politique et
administrative de ce pays. «Même en France, de nombreux contrats sont rédigés en anglais, alors
en RDC ce n'est pas la peine de dépenser des sommes astronomiques pour n'avoir qu'un faible
résultat. Mieux vaut faire en sorte que les administrations continuent à parler français», argue-t-il.
La promotion d'une «francophonie sélective»
«La cible de nos actions en termes de francophonie reste les élites congolaises»
Camille* approuve cette volonté de développer une «francophonie sélective» en RDC, et en
Afrique francophone en général: «La cible de nos actions en termes de francophonie reste les
élites congolaises, dont celles de la capitale. Les régions périphériques, notamment à l'Est, sont
inaccessibles et l'urgence est avant tout humanitaire, mais les provinces proches de Kinshasa
représentent déjà près de 20 millions d'habitants, ce n'est pas à négliger». La présence d'un
collège et d'un lycée français dans la capitale congolaise est également un signe fort .
L'établissement René Descartes accueille aujourd'hui 839 élèves, dont environ 40% de Français
et 30% de Congolais, note l'établissement. Là encore, l'objectif de cet établissement subventionné
par l'Agence pour l'enseignement français à l'étranger (AEFE) est de diffuser l'excellence à la
française.
Les cours sont dispensés en français et les programmes sont établis par le ministère congolais de
l'Éducation nationale, mais l'inscription a un coût. Bien que public, un élève de nationalité
française qui souhaite entrer au collège devra s'acquitter de 3835 euros de frais de scolarité. Pour
un collégien d'une autre nationalité, dont les Congolais, la facture s'élève à 5522 euros. Pour
entrer au lycée, il en coûtera 5166 euros à un Français, contre 6016 euros à un étranger, selon le
site du lycée. Alors que le produit intérieur brut par habitant, qui donne un indice sur le revenu
mensuel moyen, d'un Congolais s'élève à 442 dollars (soit 417 euros), selon la Banque mondiale,
seules les élites comme les fils de ministres ou d'hommes d'affaires peuvent s'acquitter d'une telle
somme. Pour l'heure, il n'existe pas d'établissement anglais à Kinshasa, mais la langue de
Shakespeare progresse dans l'est de la RDC.
La concurrence de l'anglais
Face aux offensives anglo-saxonnes, notamment dans les provinces orientales du pays, la France
cherche à tenir ses positions. La perte du Rwanda, dont la frontière avec la RDC est adossée sur
le lac Kivu, constitue un revers majeur pour la francophonie. En 2009, le président rwandais, Paul
Kagamé, a décrété que l'anglais était désormais la seule langue d'enseignement public en
remplacement du français. Face à ce que l'ambassade française a vécu comme une trahison,
Paris a répliqué. Deux instituts français, dans lesquelles la culture de l'Hexagone est mise à
l'honneur, ont déjà été installés à Kinshasa et à Lubumbashi, aux portes de la Zambie, et un
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troisième établissement public a ouvert ses portes au début de l'année 2016 à Goma. Cette ville
de plus d'un million d'habitants se situe à seulement 50 kilomètres de la frontière rwandaise, et
représente la démarcation physique entre le Nord et le Sud-Kivu. Dans cette région déchirée
depuis plus de vingt ans, les conflits armés alimentés par des différends ethniques et fonciers qui
ont fait plusieurs millions de déplacés et des milliers de morts. «Dans l'Est de la RDC, l'anglais est
en nette progression depuis cinq ans et est même passé devant le français dans certaines
provinces. L'implantation d'un Institut français à Goma représente une avancée majeure et envoie
un signal aux Anglo-Saxons», analyse encore Camille*.
«Les méthodes américaines ne fonctionnent pas toujours dans ces pays» Jean-Christophe
Maurin, directeur de l'AFD en RDC
Au-delà d'une apparente hégémonie du français en RDC, la concurrence avec l'anglais,
notamment dans l'est du pays, fait rage et peut prendre des formes diverses. L'agence américaine
de développement, USID [l'équivalent de l'AFD], en collaboration avec son homologue anglais
DFID, a lancé au début de l'année 2015 le plus important projet de développement éducatif de
l'histoire de la RDC, estimé à près de 200 millions de dollars (soit 184 millions d'euros). «Cette
initiative anglo-saxonne constitue une menace pour la francophonie, notamment parce que
l'enseignement dans ces écoles sera dispensé en anglais. C'est un problème pour nous,
notamment à l'Est où le français régresse, mais les méthodes américaines ne fonctionnent pas
toujours dans ces pays», tempère Jean-Christophe Maurin. Une affirmation confirmée par
Camille*: «Les Anglo-saxons font beaucoup de chèques, mais il y a peu de suivi. La France
préfère une approche qualitative, mais cela se justifie peut-être par nos limites financières en
matière d'aide au développement».
La crainte de la France
Malgré tout, en dépit des accords qui existent entre différentes universités françaises et
congolaises, de plus en plus d'étudiants choisissent de rejoindre les campus américains au
détriment de la France. Une réalité que l'ambassade de France regrette: «Nous sommes
quasiment absents sur l'enseignement supérieur, à la différence des Anglo-Saxons. Ainsi, nous
formons les jeunes en français, mais ils apprennent l'anglais à l'université, au moment où leur
savoir devrait s'exprimer en français et où la France devrait avoir un retour sur investissement»,
s'étrangle Camille*.
Une situation problématique qui inquiète les autorités françaises. Jean-Christophe Maurin met des
mots sur les craintes qui secouent le Quai d'Orsay. Le directeur de l'AFD en République
démocratique du Congo choisit ses mots avec précision. Pesés, millimétrés, ils expriment l'enjeu
de ces prochaines années: «La francophonie en RDC va plutôt bien mais…». Il s'arrête alors
brusquement, cherche ce qu'il va dire, et finit par lâcher comme s'il ne pouvait le retenir: «Le
risque pour la France serait une partition du pays qui impliquerait la prédominance de l'anglais
dans l'Est du Congo». L'avenir nous le dira.
Comment l'ambassade de France soutient la francophonie sur le terrain?
L'ambassade de France en République démocratique du Congo (RDC) joue un rôle prépondérant
dans la défense de la francophonie dans ce pays. Afin de soutenir des projets liés à l'éducation ou
à la culture, le Service de coopération et d'action culturelle (SCAC) de la chancellerie dispose
d'une enveloppe annuelle délivrée par le ministère des Affaires étrangères. En 2015, elle s'élevait
à près de 5 millions d'euros, ce qui représente environ 5 milliards de francs congolais. Si la
somme ne semble pas conséquente, cela s'explique par le fait que 80 % de l'aide au
développement française s'inscrit dans des financements multilatéraux.
Grâce à ce budget, l'ambassade de France peut financer des projets éducatifs qui renforcent la
francophonie. Concrètement, la chancellerie lance un appel d'offres pour plusieurs projets, au
maximum cinq ou six, comme le détaille Sacha*, une autre source proche des milieux
diplomatiques au Figaro. Les acteurs privés y répondent alors en remplissant un cahier des
charges strictes qui comporte entre quarante et cinquante pages. Après avoir consulté tous les
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projets, le SCAC sélectionne les plus aboutis «et ceux qui vont dans le sens que nous voulons»,
souligne-t-elle.
Les projets retenus bénéficieront ainsi du financement de la France et parfois d'une expertise
technique française à certains moments cruciaux dans sa réalisation. Une fois mis en place, la
France garde néanmoins un droit de regard. «Il y a une certaine culture de la captation en RDC
comme dans beaucoup de pays africains. Nous devons donc veiller à ce que l'argent n'aille pas
dans les poches de différents officiels ou affairistes. Nous sommes aussi le garant du bon usage
des deniers publics», conclut Sacha.
(* Les prénoms ont été modifiés)
La Nouvelle-Calédonie fait désormais partie de
l'Organisation Internationale de la Francophonie
La1ère.fr (avec AFP) Publié le 27/11/2016 à 14:44, mis à jour le 27/11/2016 à 14:58
Les chefs d'Etat et de gouvernement réunis à Madagascar ont clôturé, dimanche 27 novembre, le
16e sommet de la Francophonie. L'adhésion de la Nouvelle-Calédonie, comme membre associé à
l'Organisation internationale de la Francophonie, a été annoncée.
© STEPHANE DE SAKUTIN / AFP Le 16e sommet de la Francophonie s'est achevé à Madagascar.
Le 16e sommet de la Francophonie s’est achevé, dimanche 27 novembre, à Antananarivo, à
Madagascar. Les chefs d'Etat et de gouvernement réunis à Antananarivo ont clôturé la rencontre
en appelant notamment à une plus grande mutualisation de leurs actions dans la lutte contre le
terrorisme.
La Calédonie entre à l’OIF
A l'issue du sommet, l'Organisation internationale de la Francophonie a également annoncé
l'adhésion de la Nouvelle-Calédonie comme membre associé à l’OIF. L'adhésion de l'Argentine, la
Corée du Sud et la province canadienne de l'Ontario comme observateurs a aussi été annoncée.
L'Arabie Saoudite, également candidate n'entre pas pour l'instant dans cette liste.
"Nous voici 84 états et gouvernements", membres de l'OIF, s'est réjouie Michaëlle Jean, la
secrétaire générale de l'Organisation internationale de la Francophonie lors de la conférence de
presse de clôture du sommet.
84 pays, 274 millions de personnes
L'OIF regroupe désormais 84 membres dont 26 observateurs et 4 membres dits associés. La
Thaïlande qui fait partie des observateurs est suspendue de l'OIF depuis le coup d'Etat de 2014.
Selon l'OIF, près de 274 millions de personnes peuvent être définis comme francophones de
façon certaine dans le monde.
Le prochain sommet de la Francophonie sera organisé en Arménie en 2018 et en Tunisie en
2020.
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Madagascar - Insurrection de 1947 : l'hommage de François
Hollande
Actualité
Retour sur un épisode historique douloureux de l'histoire de Madagascar à l'époque où la Grande
Île était une colonie française.
Clémence Njanjo (avec AFP) Publié le 28/11/2016 à 12:02 | Le Point Afrique
Ces Malgaches du mouvement démocratique de la rénovation malgache (MDRM) ont participé à l'insurrection de
1947. Ici, ils sont à Tamatave lors d'un rassemblement, en septembre 1947, pendant lequel ils appuient leur demande
d'indépendance de la Grande Île. © AFP PHOTO
La répression par la France de l'insurrection nationaliste de 1947 est encore dans toutes les
mémoires dans la Grande Île. « Ce mouvement a soulevé l'île tout entière en 1947 et il fut
brutalement réprimé par la France », a indiqué le président français présent à Madagascar pour le
Sommet de la Francophonie. Cela a été pour lui l'occasion de rendre hommage samedi à
Antananarivo aux victimes de l'insurrection.
« En 2005, le président Jacques Chirac a dit que rien ni personne ne pouvait effacer le souvenir
de toutes celles et de tous ceux qui perdirent injustement la vie dans ces circonstances », a dit le
président Hollande devant le mémorial aux victimes de conflits armés de la capitale, avant
d'ajouter : « À mon tour, ici même, je rends hommage à toutes les victimes des événements de
1947, aux milliers de morts, et à tous les militants de l'indépendance de Madagascar qui ont été
alors arrêtés et condamnés pour leurs idées. »
Pour rappel, le 29 mars 1947 a marqué le début de l'insurrection nationaliste à Madagascar. La
répression par le régime colonial français avait fait plusieurs dizaines de milliers de morts en plus
d'un an, et le pays n'avait obtenu son indépendance qu'en 1960.
MALI
Mali : un VAB saute sur une mine, un militaire très
grièvement blessé
http://www.lopinion.fr/blog/secret-defense/ 01 Décembre 2016 à 11h34 Par Jean-Dominique
Merchet
(Actualisé)
On le sait, le ministère de la défense ne communique que sur les morts en opérations, jamais sur
les blessés, le fussent-ils grièvement. Selon nos informations, un VAB a encore sauté sur une
mine la semaine dernière au Mali, blessant un militaire qui a dû être amputé.
L’attaque aurait eu lieu le 23 novembre dans la région de Kidal et d’Abeïbara. Elle a été
revendiquée par le groupe AnsarDine.
A Paris, on juge que la situation au Mali n’est « pas satisfaisante », avec « un véhicule qui saute
toute les semaines » « Cela ne peut pas continuer comme ça », reconnait-on, alors que les
casques bleus de la Minusma « ne sortent que très peu de leurs campements ».
Actualisé : la Minusma a aussitôt réagi sur Twitter : « La Force (C.Bleus) a effectué cette
semaine 560 patrouilles, tenu 238 checkpoints, assuré 87 escortes ».
78
Mali : nouvel ajournement du procès du chef de l’ex-junte
Amadou Sanogo
actu monde par Sikasso (Mali) (AFP) le 2 décembre 2016 à 18:59
Le chef de l’ex-junte malienne Amadou Sanogo (C), qui est accusé d’avoir assassiné plusieurs soldats dont les
cadavres ont été retrouvés dans un charnier, lors de son procès le 30 novembre 2016 à Sikasso © AFP
Le procès du chef de l’ex-junte malienne Amadou Sanogo, poursuivi pour implication dans
l’assassinat d’une vingtaine de soldats en 2012, a été une nouvelle fois ajourné vendredi après un
boycott des avocats de la défense et des parties civiles, a constaté un journaliste de l’AFP.
Le procès, qui se tient à Sikasso (sud, environ 380 km de Bamako), s’était ouvert mercredi puis
avait été renvoyé une première fois à vendredi.
Il a été reporté à lundi, a annoncé vendredi le président de la Cour d’assises, expliquant que ce
nouveau renvoi doit permettre de "trouver" une solution à l’absence des avocats de la défense et
des parties civiles.
Le procureur de la Cour a également fait part de "problèmes de sécurité" allégués par ces avocats
pour justifier leur absence du prétoire.
"Des forces de l’ordre nous interdisent d’entrer dans le tribunal avec nos téléphones portables.
Pour nous, c’est une question de sécurité. C’est une violation de nos droits. Nous ne pouvons pas
plaider", a déclaré à l’AFP Cheick Oumar Konaré, un des avocats de la défense, sans plus de
détails.
Des avocats des parties civiles ont fait part à l’AFP des mêmes problèmes de sécurité.
Amadou Sanogo a affirmé à l’AFP vendredi avoir "hâte de livrer sa part de vérité", estimant
cependant préférable un report de l’audience.
Il fait partie de 17 prévenus, tous militaires. Tous sont poursuivis pour "enlèvement et assassinat,
complicité d’enlèvement et d’assassinat" de parachutistes, dont les corps ont été retrouvés dans
un charnier en décembre 2013 près de Kati, où se trouvait le quartier général de Sanogo.
Ces parachutistes, membre d’une unité d’élite dite des "Bérets rouges", étaient opposés au putsch
de mars 2012 mené par Amadou Sanogo qui a renversé le président Amadou Toumani. Ils
avaient vainement tenté un contre-coup d’Etat un mois plus tard avant d’être pourchassés par les
putschistes.
Les corps d’une vingtaine "Bérets rouges" avaient été retrouvés en décembre 2013 dans un
charnier près de Kati, où se trouvait le quartier général de Sanogo.
Le putsch de mars 2012 a précipité la déroute de l’armée face à la rébellion touareg et aux
groupes jihadistes qui ont contrôlé le nord du Mali de mars-avril 2012 jusqu’à mi janvier 2013.
Les jihadistes ont été dispersés et en grande partie chassés de ces régions à la suite du
lancement en janvier 2013 d’une intervention militaire internationale qui se poursuit actuellement.
79
MOYEN-ORIENT
L'appel d'un prince saoudien pour autoriser la conduite aux
femmes
Actualité International
L'Arabie saoudite est le seul pays au monde où les femmes ne peuvent pas conduire, elles
y sont soumises à de très nombreuses privations de liberté.
Source AFP Publié le 30/11/2016 à 13:10 | Le Point.fr
Le prince Al-Walid a détaillé dans un long communiqué les raisons de son soutien au droit des femmes à conduire ©
MUSTAFA YALCIN / ANADOLU AGENCY/ MUSTAFA YALCIN
Le prince et milliardaire saoudien Al-Walid ben Talal, connu pour son franc-parler, a lancé un
vibrant appel pour que les femmes obtiennent enfin le droit de conduire en Arabie saoudite, seul
pays au monde où elles ne peuvent pas prendre le volant. « Arrêtez le débat : il est temps que les
femmes conduisent », a-t-il écrit mardi soir sur son compte Twitter. Ce membre de la famille
royale, qui ne détient aucun poste politique, est président de la Kingdom Holding Co, société
ayant des intérêts notamment dans le géant bancaire américain Citigroup et le parc d'attractions
Disneyland Paris.
Il défend depuis longtemps les droits des femmes en Arabie saoudite. Dans ce pays, elles doivent
par exemple sortir voilées et ne peuvent pas voyager sans autorisation de leur mari ou d'un
homme de leur famille, ni même manger seules dans un restaurant. Le prince Al-Walid a détaillé
dans un long communiqué les raisons de son soutien au droit des femmes à conduire.
« Empêcher une femme de conduire est aujourd'hui une question de droits semblable à celle qui
se posait quand il leur était interdit d'avoir accès à l'éducation ou d'avoir une identité à elle »,
précise-t-il dans ce communiqué, évoquant « des actes injustes » qui sont « beaucoup plus
restrictifs que ce qui est légalement permis par les préceptes de la religion » musulmane.
« Coût économique »
Le prince parle aussi du « coût économique » du fait que les femmes en Arabie saoudite
dépendent, pour se déplacer, de chauffeurs privés « étrangers » ou de taxis. Et si un mari trouve
le temps de conduire son épouse, cela suppose qu'il s'absente de son travail, réduisant sa
productivité, ajoute-t-il. Autoriser les femmes à conduire est désormais « une demande sociale
urgente que la conjoncture économique justifie », souligne-t-il en référence aux difficultés
budgétaires que connaît son pays en raison de la baisse de ses recettes pétrolières, consécutive
à l'effondrement des cours du brut.
Le recours à des chauffeurs étrangers coûte des milliards de dollars à l'économie saoudienne,
selon lui. Chaque famille dépense en moyenne 3 800 riyals (950 euros) par mois pour louer les
services d'un chauffeur, dépense que les ménages pourraient éviter en ces temps difficiles,
explique le prince Al-Walid.
Candidates aux municipales
Sous le règne du défunt roi Abdallah, les Saoudiennes avaient connu une modeste amélioration
de leur situation, avec l'entrée en 2013 de femmes au Majlis al-Choura (conseil consultatif) dont
les membres sont désignés. Abdallah avait en outre autorisé pour la première fois les femmes à
voter et à se porter candidates aux municipales de décembre 2015. Ces mesures avaient
initialement suscité l'opposition de « certains », mais ont fini par être acceptées, a rappelé le
prince Al-Walid en demandant un geste politique « aussi décisif » sur le droit de conduire.
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En annonçant en avril un ambitieux programme visant à réformer l'économie saoudienne pour
réduire sa dépendance du pétrole (« Vision 2030 »), le vice-prince héritier Mohammed ben
Salmane, fils du roi actuel, avait estimé qu'il revenait à la société de décider si les femmes
pourraient conduire un jour.
RUSSIE
Russie: une ONG dénonce la torture pratiquée dans les
camps
Actualité Monde Asie Par LEXPRESS.fr avec AFP, publié le 28/11/2016 à 19:18
L'opposant russe Ildar Dadine lors d'une manifestation en 2014. Emprisonné dans un camp, il dénonce la pratique de
tortures sur les détenus. AFP PHOTO / PHILIPP KIREEV
Une ONG russe a présenté ce lundi les témoignages d'une dizaine de personnes dénonçant
des tortures pratiquées sur les détenus.
La torture aurait cours dans au moins un camp de Carélie, dans le nord-ouest de la Russie. Ce
lundi, à Moscou, une ONG russe a rendu publics les témoignages d'une dizaine de personnes
relatant de telles pratiques, dénoncées notamment par l'opposant Ildar Dadine qui y est détenu.
"Passages à tabac réguliers"
"Plusieurs ex-détenus et proches de victimes confirment les informations de Dadine sur les
tortures, humiliations et passages à tabac réguliers" dans ce camp, a déclaré le chef de l'ONG
"Pour les droits de l'Homme" Lev Ponomarev au cours d'une conférence de presse.
Ildar Dadine, 34 ans, qui purge une peine de deux ans et demi de camp pour "manifestations nonautorisées", a affirmé avoir été torturé par ses gardiens.
Lundi, l'administration pénitentiaire russe (FSIN) a affirmé qu'"après vérification, les faits dénoncés
par Dadine sur l'usage illégal de pressions physiques contre les détenus, n'ont pas été confirmés".
"C'est un simulateur de talent doté d'une imagination extraordinaire", a déclaré le directeur adjoint
du FSIN, Valéri Maksimenko, cité par les agences russes.
L'écartèlement, "torture la plus courante"
L'ex-dissident soviétique et défenseur des droits des prisonniers Valéri Borchtchev, qui a rendu
visite à Ildar Dadine le 12 septembre dans ce camp, avait indiqué avoir constaté sur ses poignets
des traces profondes laissées par des menottes. "Ce qu'a raconté Dadine est mot pour mot ce
qu'a subi mon fils Zelimkhan", a raconté Larissa Guéliskhanova au cours de la conférence de
presse.
"La torture la plus courante est l'écartèlement, quand les gardiens écartent les jambes du détenu.
Mon fils a eu les articulations rompues", a-t-elle souligné. Selon l'avocate Anna Koutouzova, qui
s'est rendue sur place il y a dix jours, "tortures, coups de marteau et écartèlement sont pratiqués
dans ce camp".
Une autre témoin, Janetta Gabzaeva, a affirmé que son fils Khasboulat, avait été "suspendu par
les jambes puis battu avec un marteau jusqu'à perdre conscience".
Menaces de viol
Interrogés ce lundi par Skype pendant la conférence de presse, quatre anciens détenus ont eux
aussi affirmé que passages à tabac, écartèlements, menaces de viol et exposition au froid sans
vêtements par moins 15° étaient pratique courante dans ce camp.
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Jeudi dernier, le Parlement européen a réclamé la "libération immédiate" de l'opposant et
demandé aux autorités russes de conduire "une enquête exhaustive et transparente sur les
allégations formulées par Ildar Dadine de tortures et de mauvais traitements, avec la participation
d'experts indépendants en matière de droits de l'homme".
RWANDA
Génocide rwandais : enquête sur le rôle de responsables
français
actu monde par Kigali (AFP) le 30 novembre 2016 à 01:27
La plaque de l’ambassade de France à Kigali, le 29 novembre 2016 au Rwanda © AFP/Archives - JOSE CENDON
Kigali a ouvert mardi une enquête sur le rôle de vingt responsables français dans le génocide
rwandais en 1994, a annoncé le procureur général de ce pays, une décision qui pourrait à
nouveau affecter les relations diplomatiques entre les deux capitales.
"A l’heure actuelle, l’enquête porte sur 20 personnes qui, d’après les informations recueillies
jusqu’à présent, sont (susceptibles) de permettre de mieux comprendre leur rôle et de décider s’ils
elles seront poursuivies ou non", selon un communiqué du procureur général, Richard Muhumuza.
"Au fur et à mesure que les enquêtes se poursuivent, d’autres agents et/ou fonctionnaires français
pourraient être appelés à assister l’Organe de poursuite dans le même sens", selon le texte.
Les autorités françaises ont été formellement informées "et le bureau du procureur général
s’attend à ce que ces autorités compétentes veuillent bien coopérer tout au long de cette enquête
judiciaire".
Une commission rwandaise avait publié le 1er novembre une liste de 22 officiers supérieurs
français qu’elle accuse d’implication dans le génocide, en réponse à la décision de deux juges
français de relancer l’enquête sur l’attentat contre le président rwandais Juvénal Habyarimana le 6
avril 1994.
"Des hauts gradés français et des personnalités politiques ont commis au Rwanda des crimes très
graves", avait accusé la Commission nationale de lutte contre le génocide (CNLG) dans un
rapport intitulé "La manipulation du dossier de l’avion d’Habyarimana, une occultation des
responsabilités françaises dans le génocide".
Parmi eux, figurent le général Jacques Lanxade, ancien chef d’état-major de l’armée française, et
le général Jean-Claude Lafourcade, qui commandait la force Turquoise déployée le 22 juin 1994
au Rwanda sous mandat de l’ONU.
- Le Rwanda accuse la France depuis des années Le Rwanda accuse depuis des années la France de participation au génocide, et la relation
houleuse entre les deux pays a pris un nouveau tournant depuis que la justice française a rouvert
une enquête en octobre afin d’entendre un ancien chef d’état-major rwandais, qui accuse l’actuel
président Paul Kagame d’avoir été l’instigateur de l’attentat contre le président Habyarimana.
L’attentat contre l’avion présidentiel, au cours duquel fut tué le président hutu, est considéré
comme l’événement déclencheur du génocide, qui a duré cent jours et était parfaitement préparé.
La France, qui était alliée du régime hutu d’Habyarimana, est accusée par Kigali d’avoir ignoré les
signes montrant qu’un génocide était imminent et d’avoir entraîné les soldats et les miliciens qui
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ont perpétré les massacres. Au moment du génocide, la France a été accusée d’avoir utilisé ses
moyens diplomatiques pour bloquer toute action.
Quand la France a finalement envoyé sur place ses soldats - l’Opération Turquoise -, elle a été
accusée de l’avoir fait pour contrecarrer la progression des forces tutsi du Front patriotique
rwandais (FPR), qui ont pris ensuite le pouvoir, et pour permettre aux Hutus auteurs du génocide
de s’enfuir au Zaïre (aujourd’hui République démocratique du Congo).
Paris a maintes fois répondu que le déploiement de ses soldats a fait cesser les assassinats et a
permis de sauver des milliers de vies humaines.
Les responsables français insistent aussi sur le fait que la responsabilité de ne pas avoir empêché
le génocide doit être partagée par l’ensemble de la communauté internationale. Elle accuse le
régime du président rwandais Paul Kagame de soulever cette question pour détourner l’attention à
propos du non-respect des droits de l’Homme au Rwanda.
Génocide rwandais : 25 ans de réclusion criminelle pour
Simbikangwa
actu métropole par Bobigny (AFP) le 1er décembre 2016 à 21:29
© AFP/Archives - BERTRAND GUAY
Le ministère public a requis jeudi en appel 25 années de réclusion criminelle à l’encontre de l’exofficier rwandais Pascal Simbikangwa pour son rôle dans le génocide des Tutsi en 1994.
L’accusation a ainsi réclamé devant la cour d’assises de Seine-Saint-Denis la même peine que
celle infligée en première instance en 2014 au premier Rwandais condamné en France pour le
génocide.
SÉNÉGAL
Sénégal : la plus grande centrale solaire d'Afrique de l'Ouest
Pour électrifier les campagnes en Afrique, de plus en plus de pays passent directement à
l'énergie solaire comme au Sénégal, où la plus grande installation vient d'être inaugurée.
http://www.francetvinfo.fr/monde/senegal/senegal-la-plus-grande-centrale-solaire-d-afrique-de-louest_1946953.html#xtor=EPR-2-[newsletterquotidienne]-20161202-[lespluspartages/titre3]
France 2
http://www.francetvinfo.fr/ France 2 France Télévisions Mis à jour le 30/11/2016 | 20:59 publié le
30/11/2016 | 20:59
Entourés de terres arides, à l'extrême nord du Sénégal, à Bokhol, des panneaux solaires à perte
de vue, l'équivalent de 60 terrains de football. La centrale solaire, flambant neuve, a été fabriquée
en à peine huit mois. C'est la plus grande d'Afrique de l'Ouest. Avec 2 000 heures d'ensoleillement
par an dans cette région, cette centrale est deux fois plus productive que son équivalent en
France ou en Europe du Nord.
Électrification des campagnes
La compagnie d'électricité publique au Sénégal rachète 20MW à la centrale tous les jours, de quoi
fournir le courant à 160 000 personnes. La centrale a coûté 20 millions d'euros, déboursés par un
fonds d'investissement privé. La centrale solaire vend son électricité à un euro par kWh, soit 60%
du prix moyen de l'électricité au Sénégal, de quoi aiguiser les appétits dans toute l'Afrique de
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l'Ouest. Des projets similaires sont en cours dans les pays de la région. Car l'Afrique accuse un
retard considérable en matière d'électrification. Dans les campagnes sénégalaises, 60% de la
population n'a pas accès à l'électricité.
SYRIE
Damas dit avoir repris aux rebelles un quartier clé d’Alep
actu monde par Alep (Syrie) (AFP) le 27 novembre 2016 à 01:10
© AFP - Nazeer al-Khatib
L’armée syrienne a annoncé samedi s’être emparée du plus grand quartier de la partie rebelle et
assiégée d’Alep, ce qui pourrait constituer une percée majeure dans son offensive pour reprendre
la totalité de la deuxième ville du pays.
La télévision d’Etat a indiqué que les forces armées avaient "pris le contrôle total du secteur de
Massaken Hanano après avoir mis fin à la présence des terroristes" dans ce quartier.
Dans la terminologie officielle, le mot "terroristes" désigne tout groupe opposé au régime de
Bachar al-Assad, que ce soient des formations armées modérées ou des jihadistes.
L’agence de presse officielle Sana a précisé que des artificiers étaient en train de désamorcer "les
bombes et explosifs laissés par les terroristes dans les rues".
L’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH), qui dispose d’un large réseau de sources à
travers le pays en guerre, a confirmé la prise de Massaken Hanano.
Ce quartier revêt une valeur symbolique pour les rebelles car c’est le premier secteur d’Alep à être
tombé entre leurs mains en 2012, entraînant la division de la métropole entre secteur rebelle (est)
et gouvernemental (ouest).
Yasser al-Youssef, du bureau politique d’un des principaux groupes rebelles d’Alep, Nureddin alZinki, a affirmé lui que "les affrontements se poursuivaient dans le sud-est de Massaken Hanano".
- Fuite de familles "Le régime essaie de prendre petit à petit les zones nord et sud des secteurs rebelles. Il veut
mettre plus de pression sur les civils assiégés pour les affamer et les forcer à quitter la ville", a-t-il
ajouté.
Selon l’OSDH, les forces du régime ont également commencé à attaquer les quartiers voisins de
Sakhour et de Haydariyé. Une prise de Sakhour permettrait au régime de couper la partie rebelle
en deux entre le sud et le nord.
En raison des violences, des dizaines de familles vivant à Sakhour et Haydariyé ont fui vers le sud
du secteur rebelle, a ajouté l’OSDH.
Le correspondant de l’AFP qui se trouvait dans cette zone a vu quatre familles sans bagage
arriver de Massaken Hanano.
Selon Abou Fadel, qui les a pris en charge, "ça faisait trois jours qu’elles ne pouvaient pas mettre
les pieds dehors en raison de l’intensité des bombardements".
"Ce n’est qu’aujourd’hui qu’elles ont pu fuir" à pied, faute de transport, a-t-il dit.
"Elles avaient peur puis quand elles ont vu beaucoup de gens ici et pas de bombardements elles
ont été rassurées", a-t-il dit.
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Selon l’OSDH, au moins 11 civils ont été tués samedi à Alep-Est.
L’armée syrienne a lancé le 15 novembre une offensive d’envergure sur la partie rebelle d’Alep
avec l’objectif de reprendre toute la métropole septentrionale.
Cette campagne s’est accompagnée de bombardements aériens et d’artillerie massifs, provoquant
la condamnation de la communauté internationale qui demeure cependant incapable d’y mettre un
terme, minée par ses divisions.
- Plus de 210 civils tués Selon l’OSDH, 212 civils, dont 27 enfants, ont péri depuis le 15 novembre à Alep-Est tandis que
18 civils, dont 10 enfants, ont été tués par les tirs rebelles sur Alep-Ouest, partie de la ville tenue
par le régime.
Outre les bombardements quotidiens, les 250.000 habitants de la partie rebelle de la ville
manquent de tout en raison du siège imposé depuis juillet par le régime.
Le régime accuse lui les rebelles de retenir les civils du secteur rebelle pour "les utiliser comme
otages et boucliers humains". Ce qu’a démenti un des principaux groupes rebelles.
La guerre en Syrie, déclenchée en 2011 par la répression d’une révolte pacifique par le régime, a
fait plus de 300.000 morts, devenant au fil des années de plus en plus complexe avec l’implication
de forces régionales, internationales et de jihadistes.
Outre le front d’Alep, des combats font rage dans la province de Raqa, à 160 km plus à l’est, dont
la grande partie est aux mains du groupe Etat islamique (EI).
Une alliance arabo-kurde, soutenue par la coalition internationale dirigée par les Etats-Unis, a
lancé le 5 novembre une offensive visant à reprendre à l’EI sa "capitale" en Syrie.
A la frontière turque, pas de destination Alep pour l’aide
humanitaire
actu monde par Cilvegözü (Turquie) (AFP) le 28 novembre 2016 à 22:33
Des Casques blancs syriens évacuent une femme d’un immeuble touché par des frappes aériennes, le 20 novembre
2016 à Alep © AFP - THAER MOHAMMED
Dans un rituel quotidien, des camions syriens arrivent à la frontière turque pour être chargés
d’aide humanitaire. Destination : les régions tenues par les rebelles en Syrie, à l’exception notable
d’Alep, où la population assiégée en a pourtant le plus besoin.
L’aide qu’ils vont transporter est acheminée dans un premier temps dans des camions turcs, qui
déchargent leur cargaison dans un centre d’opérations de l’ONU près du point de passage de
Cilvegözü, dans la province de Hatay. Côté syrien, ce passage porte le nom de Bab al-Hawa.
La cargaison déchargée est transférée à bord de poids lourds syriens qui arrivent de l’autre côté
de la frontière, plaques minéralogiques dissimulées par des morceaux de papier pour
d’apparentes raisons de sécurité.
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Depuis deux ans et demi, le bureau de coordination des Affaires humanitaires de l’ONU (OCHA)
gère le flot d’aide destiné à la Syrie depuis deux centres d’opérations, celui de Cilvegözü et un
autre à Oncüpinar, dans la région de Gaziantep.
Plus de 9.000 camions d’aide ont transité par ses deux points, selon OCHA.
"C’est le moyen le plus sûr et le plus rapide" pour faire parvenir l’aide aux populations dans le nord
de la Syrie, a affirmé Ramesh Rajasingham, coordinateur régional adjoint pour la crise syrienne, à
des journalistes, dont ceux de l’AFP, qui ont participé à une visite organisée par l’OCHA à
Cilvegözü.
L’aide envoyée depuis le centre de l’ONU en Turquie est acheminée vers plusieurs localités, mais
pas les quartiers est de la grande ville d’Alep, soumis à une siège implacable des forces du
régime de Damas, appuyées par la Russie, depuis la mi-juillet.
La situation humanitaire devient de plus en plus critique pour les 250.000 habitants d’Alep-Est où
les provisions arrivent à épuisement, l’ONU n’étant pas parvenue à en acheminer depuis début
juillet.
Le 10 novembre, la Russie a rejeté comme "contre-productive" la demande de l’ONU d’introduire
des trêves plus longues à Alep pour permettre l’acheminement de l’aide.
- Situation ’désespérée’ à Alep Qualifiant la situation dans la ville de "désespérée", M. Rajasingham a affirmé que l’ONU s’activait
auprès de tous les protagonistes pour pouvoir trouver une solution.
"S’agissant d’Alep-Est, nous avons juste besoin du feu vert de ceux qui contrôlent les routes
d’entrée car, comme vous savez, les quartiers de l’est d’Alep sont assiégés", a-t-il ajouté.
Selon lui, l’ONU pourra "se mettre en branle très vite", pour envoyer de l’aide lorsque le
gouvernement syrien et la Russie auront formellement donné leur feu vert. Mais une telle
autorisation ne semble pas à l’ordre du jour, au moment où le régime syrien et ses alliés mettent
les bouchées doubles pour reprendre le contrôle d’Alep des mains des rebelles, qui semblent en
passe de perdre leurs derniers bastions.
L’ONU, avec l’aide d’ONG internationales et locales, achemine de l’aide vers des zones en Syrie
accessibles depuis la Turquie comme Idlib, Lattaquié, Hama et même certains quartiers d’Alep
épargnés par les combats en cours.
Selon l’ONU, près d’un million de personnes vivent dans 20 zones assiégées inaccessibles à
l’aide humanitaire, et quatre millions d’autres vivent dans des secteurs où une telle aide ne peut
être fournie d’une manière régulière.
A Cilvegözü, le transfert des cargaisons des camions turcs vers ceux venus de Syrie se fait en
respectant une procédure très pointilleuse. Les douaniers turcs examinent d’abord les papiers
d’identité des chauffeurs syriens et leurs camions sont inspectés aux Rayons-X.
"Le processus commence très tôt le matin", a expliqué à l’AFP Jean-Luc Tonglet, un des officiers
du Mécanisme de surveillance de l’ONU. "Le processus d’inspection est minutieux". "Il faut
compter quinze minutes par camion", ce qui ralentit sérieusement les convois, a-t-il précisé.
Pour Ibrahim, chauffeur de camion turc, les longs trajets, les lenteurs liées aux inspections et à la
bureaucratie ne sont rien comparées aux conditions dans lesquelles vivent de nombreux Syriens
dans un pays ravagé depuis 2011 par le conflit.
"L’an dernier, il y avait de la neige, de la glace, et nous sommes venus sans hésitation. Ce n’est
pas possible, nous sommes ici au chaud, et ils sont là-bas dans le froid. Nous avons fait des
sacrifices, c’est risqué, mais nous le faisons", a-t-il affirmé.
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Syrie. Les rebelles lâchent pied à Alep, les civils désespérés
Accueil / Monde / Syrie / http://www.ouest-france.fr/ Modifié le 28/11/2016 à 23:29 | Publié le
28/11/2016 à 23:29
Les habitants d'Alep-Est vivent dans des conditions extrêmement difficiles. Ils manquent de vivres et de médicaments,
en raison du siège imposé depuis quatre mois et des bombardements incessants. | AFP
Les rebelles ont perdu le tiers d'Alep-Est, leur principal bastion, face aux forces du régime syrien
qui espère faire rapidement tomber cette partie de la ville que fuit la population en proie à la faim
et au froid.
La chute totale, si elle se produisait, de la partie orientale de la grande cité du nord de la Syrie
infligerait aux différents groupes d'insurgés leur pire défaite depuis le début du conflit syrien en
2011.
Des milliers de civils tentaient d'échapper aux bombardements dévastateurs et aux combats de
rue après avoir résisté au siège imposé depuis juillet au secteur rebelle par le régime de Damas
qui est soutenu par son puissant allié russe.
« La situation est catastrophique »
« Ce sont les pires journées depuis le début du siège. La situation est catastrophique. Il y a
un exode massif et le moral est au plus bas », a témoigné Ibrahim Abou Laith, porte-parole des
Casques blancs, le service des secouristes dans la partie d'Alep aux mains de l'opposition.
« Il n'y a ni nourriture, ni eau, ni abri, ni moyens de transport (...) les gens dorment dans la
rue », a-t-il encore dit à l'AFP, la voix brisée. « Ma souffrance est indescriptible (...) Jusqu'à
quand le monde sera-t-il contre nous ? », s'est-il exclamé, dénonçant le silence international.
Lundi, l'ONU s'est à nouveau dite « extrêmement inquiète » pour les plus de 250 000 civils pris
au piège qui vivent « dans des conditions horribles ».
Cesser les « bombardements aveugles »
« Nous demandons instamment à tous les belligérants de cesser leurs bombardements
aveugles (...) et de laisser entrer l'assistance humanitaire d'urgence comme l'exige le droit
international humanitaire », a déclaré son porte-parole Stéphane Dujarric.
Des milliers de personnes ont fui les quartiers rebelles et se sont rendues, souvent sans bagages,
en zone gouvernementale. D'autres familles se sont réfugiées dans des quartiers encore contrôlés
par les insurgés où des habitants leur ont donné des couvertures pour affronter le froid de la nuit,
a constaté un correspondant de l'AFP.
Les troupes de Bachar al-Assad se sont emparées en totalité lundi du nord-est d'Alep, selon
l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH). Au moins six civils ont été tués dans ce
secteur ce même jour.
Lutte déséquilibrée
En perdant un tiers d'Alep-Est, les rebelles essuient « leur plus grand revers depuis 2012 », a
commenté Rami Abdel Rahmane, le directeur de l'OSDH.
Après avoir mis en échec plusieurs offensives du régime pendant un an, ils sont cette fois-ci
submergés par la vaste opération terrestre et aérienne déclenchée le 15 novembre par l'armée
avec le soutien de combattants étrangers aguerris.
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La lutte est devenue trop déséquilibrée car « nous affrontons l'Iran et la Russie (...) des milices
venues du monde entier », a déploré Yasser al-Youssef, un responsable du groupe de rebelles
Noureddine al-Zinki, un des principaux d'Alep.
La reconquête de cette ville par le régime « serait un tournant » dans la guerre qui dévaste la
Syrie depuis cinq ans et demi, souligne Fabrice Balanche, expert de la Syrie au Washington
Institute. Car elle montrerait, selon lui, que « l'opposition est incapable d'avoir un succès
majeur sur le plan militaire » et de se poser comme « choix alternatif » face à Damas.
La bataille d'Alep. | Ouest-France
Un « cessez-le-feu immédiat »
La chute d'Alep-Est constituerait en outre une défaite pour les alliés de l'opposition, notamment de
l'Arabie saoudite, du Qatar et de la Turquie, ainsi que des pays occidentaux.
Elle renforcerait en revanche les soutiens de Damas, au premier rang desquels la Russie, qui a
fortement contribué à faire reculer les rebelles depuis le début de son intervention en
septembre 2015.
La communauté internationale a gardé ces derniers jours le silence sur l'intensification des
bombardements mais lundi, le ministre britannique des Affaires étrangères Boris Johnson a
réclamé un « cessez-le-feu immédiat » à Alep.
Plus d'essence
Les Casques blancs ont prévenu lundi que leurs réserves d'essence étaient épuisées, rendant
impossible leur déplacement en voiture pour secourir les civils après les bombardements.
Dans un communiqué lu devant une caméra, des secouristes ont appelé « toutes les
organisations humanitaires, médicales et d'aide à intervenir immédiatement pour mettre fin
au désastre humanitaire ».
Les combats des derniers jours ont provoqué ce week-end la fuite de près de 10 000 civils, dont
6 000 vers la petite enclave de Cheikh Maqsoud contrôlée par les forces kurdes, et le reste vers
les zones gouvernementales, selon l'OSDH.
« C'est le premier exode de ce genre à Alep-Est » en plus de quatre ans, a relevé Rami Abdel
Rahmane.
Quatre mois de siège
Les habitants d'Alep-Est vivent dans des conditions extrêmement difficiles. Ils manquent de vivres
et de médicaments, en raison du siège imposé depuis quatre mois et des bombardements
incessants.
L'offensive déclenchée le 15 novembre a fait au moins 247 morts parmi les civils, dont 32 enfants,
à Alep-Est, selon un bilan établi par l'OSDH après la mort lundi de 18 personnes. Les rebelles ont
parallèlement tué au moins 40 civils, parmi lesquels 18 enfants, en tirant sur les zones
gouvernementales d'Alep-Ouest (12 sont morts lundi dans des tirs de roquettes).
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La progression des forces du régime s'est accélérée avec la prise samedi du quartier de
Massaken Hanano, le plus grand d'Alep-Est.
L'armée s'est ainsi ouvert une voie pour prendre le contrôle lundi des quartiers de Sakhour,
d'Haydariyé et de Cheikh Khodr, lui permettant de couper Alep-Est en deux, selon l'OSDH et les
médias officiels syriens.
Syrie : "situation effrayante" des civils à Alep-Est
actu monde par Alep (Syrie) (AFP) le 29 novembre 2016 à 18:02
Alep : les rebelles proches de la déroute © AFP - Kun TIAN, Valentina BRESCHI, Simon MALFATTO
L’ONU s’alarmait mardi de la situation "effrayante" des civils à Alep-Est, où les forces du régime
syrien acculent les rebelles dans leur bastion transformé en un champ de ruines à coups de
bombardements d’une violence inouïe.
Au moment où le régime semble proche de sa plus grande victoire depuis le début du conflit en
2011, la France a appelé à une réunion immédiate du Conseil de sécurité de l’ONU pour venir en
aide à la "ville martyre".
En trois jours, les troupes de Bachar al-Assad se sont emparé de plus de 30% du territoire rebelle
dans la deuxième ville du pays, principal enjeu du conflit syrien qui a fait plus de 300.000 morts en
plus de cinq ans.
Avec l’appui de l’aviation russe, l’armée syrienne avait mené ces derniers mois offensive après
offensive pour recapturer ce secteur de la métropole divisée depuis 2012. Mais c’est la dernière
en date, lancée le 15 novembre, qui a brisé les défenses rebelles, incapables de résister à la
puissance de feu terrestre et aérienne déployée par Damas et ses alliés étrangers, comme le
Hezbollah chiite libanais.
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- "Bombardements aveugles" Cette avancée rapide a provoqué la fuite d’Alep-Est de près de 16.000 civils "au cours des
derniers jours", a annoncé mardi le patron des opérations humanitaires de l’ONU, Stephen
O’Brien.
Selon l’ONU, 10.000 d’entre eux ont rejoint Alep-Ouest, contrôlé par le régime, tandis que 4.000 à
6.000 ont trouvé refuge dans la petite enclave de Cheikh Maqsoud aux mains des forces kurdes.
Des milliers d’autres civils ont fui vers les quartiers méridionaux d’Alep-Est après la prise par le
régime de la partie nord.
M. O’Brien s’est dit "extrêmement préoccupé par le sort des civils" et évoqué "une situation
alarmante et effrayante". En plus de "l’intensification des combats au sol" et les bombardements
aériens aveugles", "plus aucun hôpital ne fonctionne et "les stocks alimentaires sont pratiquement
épuisés", a-t-il déploré.
Selon des images obtenues par l’AFP, des rues entières apparaissent dévastées par les
destructions.
Si les civils avaient résisté ces derniers mois à l’intensification des raids et au siège imposé depuis
juillet, les derniers combats ont changé cette donne et "il est probable que des milliers d’autres
(habitants) n’auront pas d’autre choix que de fuir si les combats continuent", prévoit M. O’Brien.
La situation est également tendue à Alep-Ouest, pris pour cible par les rebelles, a-t-il relevé.
Une chute totale d’Alep-Est infligerait aux différents groupes d’insurgés leur pire défaite depuis
2011 et permettrait au régime de se lancer dans la conquête d’autres villes qui lui échappent.
- Discussions à l’ONU Face à la "catastrophe humanitaire" d’Alep, le ministre français des Affaires étrangères Jean-Marc
Ayrault a demandé que le Conseil de sécurité de l’ONU se réunisse "immédiatement" afin
"d’examiner la situation de cette ville martyre et les moyens d’apporter secours à sa population".
Des consultations sur la Syrie étaient déjà prévues mardi au Conseil de sécurité.
"Plus que jamais, il y a urgence à mettre en œuvre une cessation des hostilités et à permettre un
accès sans entrave de l’aide humanitaire", a estimé M. Ayrault.
Un appel similaire avait été lancé lundi par l’ONU et le chef de la diplomatie britannique Boris
Johnson.
En Russie, le principal allié de Damas, le porte-parole du ministère de la Défense, le général Igor
Konachenkov, a critiqué la "cécité" des Occidentaux "dès qu’il s’agit d’évaluer la situation réelle à
Alep". Les opérations de l’armée "ont permis ces dernières 24 heures de changer radicalement la
situation", s’est-il félicité.
- "Ni nourriture, ni eau" A Alep-Est, "il n’y a ni nourriture, ni eau, ni abri, ni moyens de transport", a résumé Ibrahim Abou
Laith, porte-parole des Casques blancs, le service de secouristes d’Alep-Est.
Les Casques blancs ont d’ailleurs prévenu que leurs réserves d’essence étaient épuisées, ce qui
rend impossible leur déplacement en voiture pour secourir les civils après les bombardements.
En raison du siège, les dernières rations alimentaires fournies par le Programme alimentaire
mondial (PAM) sont épuisées depuis le 13 novembre et les stocks des autres agences
humanitaires "s’amenuisent, ce qui prive en fait Alep-Est de nourriture", a précisé le porte-parole
de l’ONU, Stéphane Dujarric.
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Le PAM a précisé être prêt à distribuer à Alep-Est des stocks de nourriture pré-positionnés à AlepOuest et à venir en aide aux milliers de déplacés.
L’offensive du régime déclenchée le 15 novembre a provoqué la mort d’au moins 257 civils, dont
32 enfants, à Alep-Est, selon l’OSDH. Les rebelles ont parallèlement tué au moins 40 civils (12
lundi), dont 18 enfants, en bombardant les zones gouvernementales d’Alep-Ouest.
Syrie : l’EI dit avoir enlevés deux soldats turcs
actu monde par Istanbul (AFP) le 30 novembre 2016 à 00:25
© AFP/Archives - BULENT KILIC
L’armée turque a indiqué mardi avoir perdu tout contact avec deux de ses soldats en Syrie, dont
l’agence de presse affiliée au groupe Etat islamique (EI), Amaq, avait revendiqué plus tôt
l’enlèvement.
"Le contact a été perdu avec deux de nos soldats", a indiqué l’armée turque dans un
communiqué, alors que Amaq avait revendiqué leur enlèvement dans le nord de la Syrie, où
Ankara combat depuis fin août l’EI mais également les rebelles kurdes syriens.
Depuis quatre jours, selon l'OSDH, plus de 50 000 personnes
ont fui Alep-Est, cible d'une offensive du régime syrien
Ce chiffre est avancé par l'Observatoire syrien des droits de l'Homme, une ONG syrienne
basée à Londres qui s'appuie sur des informateurs locaux.
Des familles syriennes fuient les combats à Alep (Syrie), le 29 novembre 2016. (GEORGE OURFALIAN / AFP)
franceinfo avec AFP France Télévisions Mis à jour le 30/11/2016 | 10:37 publié le 30/11/2016 |
10:04
Plus de 50 000 personnes ont fui Alep-Est au cours des quatre derniers jours, alors que le secteur
rebelle de la grande ville du nord de la Syrie est la cible d'une offensive du régime de Bachar AlAssad. Le chiffre est avancé, mercredi 30 novembre, par l'Observatoire syrien des droits de
l'Homme (OSDH), une ONG syrienne basée à Londres qui s'appuie sur des informateurs locaux.
Plus de 20 000 d'entre elles ont trouvé refuge dans la partie d'Alep contrôlée par le gouvernement
tandis que 30 000 autres ont rejoint l'enclave aux mains des forces kurdes, selon l'OSDH. Le
Comité international de la Croix-Rouge (CICR) avait précédemment avancé le chiffre de près de
20 000 déplacés en 72 heures.
Plus de 250 civils tués en 15 jours
L'armée syrienne mène depuis le 15 novembre un assaut qui a brisé les défenses rebelles,
incapables de résister à la puissance de feu déployée par Damas et ses alliés étrangers, russe et
iranien. L'armée syrienne et les milices qui la soutiennent se sont emparées de plus de 30% du
territoire rebelle en trois jours. L'offensive a provoqué la mort de plus de 250 civils en près de
quinze jours à Alep-Est, selon l'OSDH. Les rebelles ont, eux, tué au moins 40 civils en
bombardant les zones gouvernementales d'Alep-Ouest.
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Dans la deuxième ville du pays, principal enjeu du conflit, le président syrien semble proche de sa
plus grande victoire depuis le début de la guerre, qui a fait plus de 300 000 morts en plus de cinq
ans. La situation est "alarmante et effrayante", a résumé le patron des opérations humanitaires de
l'ONU. "C'est une lente descente aux enfers", a renchéri la porte-parole du Programme
alimentaire mondial (PAM). Une réunion urgente du Conseil de sécurité de l'ONU, réclamée par la
France qui dénonce une "catastrophe humanitaire", doit se tenir mercredi matin à New York
(Etats-Unis), selon des diplomates.
L’exode des civils s’accélère à Alep-Est
actu monde par Alep (Syrie) (AFP) le 30 novembre 2016 à 20:09
Des civils fuient les quartiers rebelles d’Alep-Est, le 29 novembre 2016 en Syrie © AFP - George OURFALIAN
L’exode des civils s’accélère dans les quartiers rebelles d’Alep, déserté par plus de 50.000
habitants terrifiés par les violents combats, qui sont au coeur d’une réunion urgente du Conseil de
sécurité de l’ONU mercredi.
Soutenues par des bombardements intensifs, les forces du régime de Bachar al-Assad ont
conquis désormais près de 40% d’Alep-Est, la partie de la deuxième ville de Syrie contrôlée par
différents groupes rebelles depuis 2012, selon l’Observatoire syrien des droits de l’Homme
(OSDH). Elles poursuivaient notamment leur avancée dans le vaste quartier de Cheikh Saïd, dans
le sud-est, a indiqué l’agence officielle Sana.
"Les obus tombent comme la pluie, on ne peut pas mettre le nez dehors", a témoigné un
correspondant de l’AFP, cloîtré chez lui. Après une attaque au mortier, il a vu le corps sans vie
d’une fillette au milieu d’une rue, la tête percée d’un éclat d’obus. Des secouristes l’ont ensuite
emporté à l’aide d’une moto.
Dans un quartier proche, des tirs d’artillerie du régime ont provoqué la mort d’au moins 26 civils,
selon l’OSDH.
Parmi ces morts, dont les corps jonchaient une rue, figurent des habitants qui fuyaient les
combats au sol, les tirs d’artillerie et les bombardements aériens qui ne cessent pas.
Parmi les 250.000 civils d’Alep-Est, ils sont désormais plus de 50.000, selon l’OSDH, à avoir fui au
cours des quatre derniers jours Alep-Est assiégé depuis quatre mois, sans nourriture,
médicaments et électricité.
Fawwaz al-Achaari, 51 ans, est l’un d’eux. Il a quitté son quartier de Sakhourpour rejoindre un
centre d’accueil à Jibrine, à une dizaine de km au nord d’Alep. "J’ai perdu mon fils aîné, mon
travail, ma maison. C’est fini, je ne veux plus rien perdre. Le reste de mes enfants ne demandent
qu’à vivre en sécurité, ils ont vu la mort à plusieurs reprises, je veux qu’ils connaissent la vie", a-t-il
dit.
- ’Tout perdu’ "Ceux qui fuient sont dans une situation désespérée. Beaucoup d’entre eux ont tout perdu et
arrivent sans aucun bagage. Ca brise le coeur", a déclaré Pawel Krysiek, responsable de la
communication de la Croix-Rouge en Syrie.
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"Notre priorité est d’aider ces personnes aussi rapidement que possible", a-t-il précisé.
Sous une pluie tenace, des familles entières ont convergé vers des points de rassemblement pour
monter à l’arrière de pick-up ou à bord de bus affrétés par les autorités pour se diriger vers l’ouest
d’Alep contrôlé par le régime, a constaté un journaliste de l’AFP.
Les personnes âgées incapables de se déplacer étaient prises en charge à bout de bras ou dans
des fauteuils roulants de fortune, tandis que beaucoup de parents portaient leurs enfants dans les
bras.
Sur les 50.000 déplacés, plus de 20.000 ont trouvé refuge dans les quartiers Ouest tandis que
30.000 autres ont rejoint l’enclave de Cheikh Maqsoud aux mains des forces kurdes, selon
l’OSDH.
"Laissez les civils sortir, protégez les civils, mettez en place un couloir sûr pour qu’ils puissent
partir", a réclamé le président du conseil local des quartiers rebelles, Brita Hagi Hassan, lors d’une
visite à Paris.
"Dans les quartiers repris par les forces du régime et les milices iraniennes, il y a des exécutions
sommaires, des règlements de compte, tous les jeunes hommes de moins de 40 ans sont
arrêtés", a-t-il affirmé.
Depuis le début de l’offensive du régime le 15 novembre, plus de 300 civils, dont 33 enfants, ont
été tués à Alep-Est, selon l’OSDH qui comptabilise les morts identifiés. Les rebelles ont
parallèlement tué au moins 48 civils en bombardant les zones gouvernementales d’Alep-Ouest.
L’agence officielle Sana a indiqué que huit habitants de ces quartiers, dont deux enfants, avaient
été tués par des tirs de roquette provenant d’Alep-Est.
- Enième réunion à l’ONU A New York, les quinze ambassadeurs du Conseil de sécurité de l’ONU devaient discuter d’Alep
au cours d’une réunion urgente demandée par la France, avec la participation du médiateur des
Nations unies en Syrie Staffan de Mistura par visio-conférence.
Le chef de la diplomatie britannique Boris Johnson a déclaré espérer que cette réunion puisse
conduire "à mettre fin au carnage". "J’appelle toutes les parties, le régime Assad et ses soutiens
en Russie... à réfléchir à ce qu’elles peuvent faire pour la paix, stopper les bombardements, la
mort d’innocents et retourner à la table des négociations", a-t-il dit à l’AFP au cours d’une visite à
Chypre.
Un responsable de l’opposition politique syrienne, Abdul-Ahad Estefo, a déclaré soutenir le projet
français "pour un cessez-le-feu immédiat à Alep".
Principal soutien de Damas, Moscou avait dénoncé mardi la "cécité" des Occidentaux sur ce
dossier, en se félicitant que les dernières opérations avaient permis de "changer radicalement la
situation" à Alep.
Parallèlement, des représentants de la Russie et de groupes rebelles syriens se sont rencontrés à
"plusieurs reprises" à Ankara pour discuter de l’instauration d’une trêve à Alep, a indiqué à l’AFP
une source proche des factions syriennes.
En octobre, Moscou s’était dit "prêt à soutenir" une initiative de l’émissaire de l’ONU M. de Mistura
proposant que les combattants du Front Fateh al-Cham quittent Alep-Est avant que le régime
syrien et son allié russe ne suspendent leurs bombardements. Selon l’OSDH, le nombre de
combattants antirégime dans Alep est de 15.000, dont 400 de ce groupe jihadiste.
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Syrie : l’ONU redoute un "gigantesque cimetière" à Alep
actu monde par Alep (Syrie) (AFP) le 30 novembre 2016 à 23:22
Localisation des quartiers d’Alep perdus par les rebelles depuis le 23 novembre, zones contrôlées par les forces en
présence © AFP - Valentina BRESCHI, Simon MALFATTO, Frédéric BOURGEAIS
Un responsable de l’ONU a averti mercredi du risque de voir la ville syrienne d’Alep se
transformer en un "gigantesque cimetière", après la fuite de 50.000 personnes de quartiers
rebelles assiégés, terrifiées par les combats et les bombardements menés par le régime.
Dans le même temps, la principale coalition de l’opposition syrienne a demandé au Conseil de
sécurité de l’ONU, qui tenait une réunion d’urgence, de prendre des "mesures immédiates" pour
protéger les civils assiégés de la métropole septentrionale.
"Nous supplions (...) les parties au conflit (...) de faire tout leur possible pour protéger les civils et
pour permettre l’accès à la partie assiégée d’Alep-Est avant qu’elle ne devienne un gigantesque
cimetière", a déclaré le patron des opérations humanitaires de l’ONU Stephen O’Brien,
s’adressant depuis Londres au Conseil de sécurité.
L’ONU a pré-positionné des stocks de médicaments et de nourriture pour ravitailler plusieurs
dizaines de milliers de personnes et ses camions sont prêts à entrer à Alep-Est, a-t-il souligné,
appelant le gouvernement syrien à autoriser un tel déploiement "en toute sécurité".
Soutenues par des bombardements intensifs, les forces du régime de Bachar al-Assad ont lancé
le 15 novembre une offensive à Alep-Est en vue de reprendre cette partie de la ville aux mains
des rebelles.
Elle ont depuis conquis près de 40% d’Alep-Est, selon l’Observatoire syrien des droits de l’Homme
(OSDH).
Elles poursuivent notamment leur avancée dans le vaste quartier de Cheikh Saïd, dans le sud-est,
a indiqué l’agence officielle Sana.
- ’Pluie d’obus’ "C’est une véritable pluie d’obus, on ne peut pas se risquer dehors", a témoigné un correspondant
de l’AFP, cloîtré chez lui. Après une attaque au mortier, il a vu le corps sans vie d’une fillette au
milieu d’une rue.
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Dans un quartier proche, au moins 26 civils ont été tués par des tirs d’artillerie du régime, selon
l’OSDH.
Parmi ces morts figurent des habitants qui fuyaient les combats au sol, les tirs d’artillerie et les
bombardements aériens qui ne cessent pas.
Alors qu’Alep-Est comptait récemment 250.000 civils, plus de 50.000 selon l’OSDH ont fui ces
quatre derniers jours cette zone assiégée depuis quatre mois, sans nourriture, médicaments et
électricité.
Parmi eux, Fawwaz al-Achaari, 56 ans, a quitté son quartier de Sakhour pour rejoindre un centre
d’accueil à Jibrine, à une dizaine de km au nord d’Alep. "J’ai perdu mon fils aîné, mon travail, ma
maison (...) Le reste de mes enfants ne demandent qu’à vivre en sécurité, ils ont vu la mort à
plusieurs reprises, je veux qu’ils connaissent la vie", a-t-il dit.
"Ceux qui fuient sont dans une situation désespérée. Beaucoup d’entre eux ont tout perdu", a
souligné Pawel Krysiek, responsable de la communication de la Croix-Rouge en Syrie.
Sous une pluie tenace, des familles entières ont convergé vers des points de rassemblement pour
monter dans des pick-up ou des bus affrétés par les autorités pour se diriger vers l’ouest d’Alep
contrôlé par le régime, selon un journaliste de l’AFP.
Selon l’OSDH, sur les 50.000 déplacés, plus de 20.000 ont trouvé refuge à Alep-Ouest et 30.000
dans l’enclave de Cheikh Maqsoud aux mains des forces kurdes.
- ’Protégez les civils’ "Laissez les civils sortir, protégez les civils, mettez en place un couloir sûr pour qu’ils puissent
partir", a réclamé le président du conseil local des quartiers rebelles, Brita Hagi Hassan, lors d’une
visite à Paris.
"Dans les quartiers repris par les forces du régime et les milices iraniennes, il y a des exécutions
sommaires, des règlements de compte, tous les jeunes hommes de moins de 40 ans sont
arrêtés", a-t-il affirmé.
Depuis le 15 novembre, plus de 300 civils, dont 33 enfants, ont été tués à Alep-Est, selon l’OSDH
qui comptabilise les morts identifiés. Les rebelles ont parallèlement tué au moins 48 civils en
bombardant Alep-Ouest.
L’agence officielle Sana a indiqué que huit habitants de ces quartiers, dont deux enfants, avaient
été tués mercredi par des tirs de roquette provenant d’Alep-Est.
A New York, les quinze ambassadeurs du Conseil de sécurité de l’ONU discutaient d’Alep au
cours d’une réunion urgente demandée par la France. Le chef de la diplomatie britannique Boris
Johnson a dit espérer que cette réunion puisse conduire "à mettre fin au carnage".
Principal soutien de Damas, Moscou avait dénoncé mardi la "cécité" des Occidentaux sur le
dossier syrien, en se félicitant que les dernières opérations avaient permis de "changer
radicalement la situation" à Alep.
Parallèlement, des représentants de la Russie et de groupes rebelles syriens se sont rencontrés à
"plusieurs reprises" à Ankara pour discuter de l’instauration d’une trêve à Alep, a indiqué à l’AFP
une source proche des factions syriennes.
Syrie : les cadavres jonchent les rues à Alep-Est bombardée
actu monde par Alep (Syrie) (AFP) le 30 novembre 2016 à 23:48
Cadavres dans les rues d’Alep, capture d’écran d’un vidéo diffusée le 30 novembre 2016 par les secouristes syriens
des Casques Blancs © SYRIAN CIVIL DEFENCE IN ALEPPO/AFP - HO
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Jusqu’alors, les habitants des quartiers rebelles d’Alep mouraient chez eux, tués par les raids
aériens du régime syrien sur leurs habitations. Mais avec l’avancée fulgurante de l’armée dans
ces secteurs, les corps déchiquetés d’hommes, de femmes et d’enfants jonchent les rues.
Dans les quartiers Est d’Alep encore aux mains des insurgés, les tirs d’artillerie s’abattent
subitement, fauchant des civils qui n’ont pas le temps de se cacher.
"C’est une véritable pluie d’obus", témoigne le correspondant de l’AFP.
Sous ses yeux, un obus explose mercredi au beau milieu d’une grande rue. Une fillette qui
marchait à quelques mètres de lui s’effondre, une main arrachée et la tête touchée par un éclat
d’obus.
Désormais privés d’ambulances —détruites par les bombes ou rendues inutilisables faute de
carburant—, les Casques blancs, ces secouristes devenus l’un des emblèmes du drame
humanitaire à Alep-Est, ne sont plus là pour tenter de la sauver.
- ’Les obus ne s’arrêtent pas’ La petite victime est évacuée tant bien que mal par des jeunes à mobylette. Mona avait 10 ans,
elle a succombé à ses terribles blessures, dira plus tard sa famille à l’AFP.
Deux semaines après le début de sa campagne de bombardements visant à reprendre la totalité
d’Alep, le régime contrôle près de 40% du territoire rebelle assiégé depuis des mois. Et son armée
soumet les secteurs encore aux mains des insurgés à des bombardements d’artillerie d’une
"intensité incroyable", d’après le correspondant de l’AFP.
Jusqu’alors, les habitants pouvaient se mettre tant bien que mal à l’abri des barils d’explosifs
largués par les hélicoptères dès qu’ils apercevaient ces engins dans le ciel. Aujourd’hui, les tirs
incessants de l’artillerie les fauchent dans la rue même. Ils n’ont plus le temps de se cacher.
Ces derniers jours, le journaliste rapporte avoir vu plusieurs cadavres dans des rues
complètement ravagées par les bombardements, avec des trous béants dans les murs et des
balcons effondrés.
Pris au piège, les civils de ces quartiers bombardés, notamment à Chaar, n’arrivent même pas à
fuir pour les zones aux mains du régime.
"Les obus ne s’arrêtent pas, c’est impossible de passer à Sakhour", ont crié certains à l’adresse
du journaliste, munis de leurs bagages, en référence à un quartier rebelle repris récemment par
l’armée.
Dans une vidéo diffusée mercredi par le Aleppo Media Centre, des cadavres ensanglantés, des
membres de corps humains et des chaussures jonchent une rue, au milieu de mares de sang.
Un corps a la partie inférieure arrachée, tandis que des cris d’enfants sont entendus.
- ’Injustice’ Un adolescent apparaît en train de pleurer à côté de deux corps, dont celui de sa mère.
"L’artillerie a frappé une première fois, on a couru et j’ai vu ma mère morte", dit-il devant la caméra
avant de se mettre à pleurer.
Lui, sa mère et son père faisaient partie d’un groupe de personnes qui se dirigeaient vers une
zone contrôlée par le régime.
"Nous partons à cause de l’injustice, des frappes aériennes, des bombardement, du manque de
nourriture", explique le père, effondré par la mort de sa femme.
Le père et son fils enveloppent par la suite les corps dans des linceuls en plastique orange fournis
par des secouristes.
Plus de 50.000 habitants terrifiés par les violents combats et les bombardements ont quitté les
quartiers insurgés depuis ce week-end, selon l’Observatoire syrien des droits de l’Homme
(OSDH).
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Depuis le début de l’offensive du régime le 15 novembre, plus de 300 civils, dont 33 enfants, ont
été tués à Alep-Est, selon cette même source qui comptabilise les morts identifiés.
Nommons un Procureur spécial pour la Syrie ! Il faut dire
stop aux criminels (Ana Gomes)
https://www.bruxelles2.eu/ 1 Déc 2016 Alep, Ana Gomes, Bachar el Assad, Crimes de guerre,
parlement européen, Procureur international, Syrie
(Crédit : PE)
(BRUXELLES2 – exclusif) L’eurodéputée Ana Gomes n’en peut plus de l’attentisme ambiant qui
consiste chaque jour à déplorer les violences en Syrie, à décompter les morts, alors que le
gouvernement de Bachar el Assad bombarde Alep de plus belle. B2 l’a rencontrée aujourd’hui
dans son bureau au Parlement européen. Elle vient tout juste d’envoyer une lettre à tous les
représentants européens — eurodéputés mais aussi États membres et institutions de l’UE— pour
les inciter à réagir.
Que voulez-vous ? Un procureur spécial sur la Syrie ?
Oui. Il faut dire stop. Notre message doit être clair. Il faut dire nettement aux criminels que nous
n’allons jamais les oublier, que nous poursuivrons jusqu’au bout tous ceux qui sont responsables
de ces atrocités. Un procureur spécial doit être nommé pour enquêter sur les crimes de guerre,
sur les crimes contre l’humanité commis en Syrie, notamment à Alep.
En plénière, à midi, vous avez défendu avec passion votre initiative. Vous espérez que les
eurodéputés vont rejoindre votre initiative ?
Beaucoup m’ont déjà fait savoir leur disposition à signer la lettre. C’est déjà positif.
Quel a été le déclic pour vous ?
En apprenant que des pamphlets étaient lancés, depuis les airs, sur la ville, recommandant à la
population d’Alep de fuir parce que les bombardements les tueraient et, surtout, en leur disant
qu’ils ont été abandonnés de tout le monde. J’ai tout de suite pensé NON ! On n’oublie pas. On va
continuer à être là. Il faut dire que nous n’oublions pas les Syriens et, particulièrement, la
population d’Alep.
L’envoyé spécial de l’ONU, Staffan de Mistura, a dit qu’Alep tomberait très vite, cependant,
n’est-ce pas trop tard ?
… C’est précisément à cause de ces bombardements commis par les forces russes et celles
d’Assad qu’il faut agir. Il y a un objectif stratégique dans cette horreur. Quand on connait le
blocage au Conseil de sécurité et quand on voit qu’Assad et ses alliés interprètent ce moment
comme une fenêtre de tir pour tout résoudre militairement avant que Trump ne soit là. L’objectif
est de nous mettre — le monde et l’Europe —, devant les faits accomplis. Ensuite on va organiser
une belle conférence internationale pour la reconstruction. Et on laissera Assad au pouvoir.
L’Union européenne vous semble trop timide ?
L’Europe a beaucoup de tort dans tout le processus, plutôt par omission que par action d’ailleurs.
Le moment est venu pour l’Union européenne d’agir. Elle doit maintenant se mobiliser à
l’Assemblée générale des Nations Unies.
(Propos recueillis par Leonor Hubaut)
Lire : L’UE attendue pour la reconstruction de la Syrie (Staffan De Mistura)
Leonor Hubaut
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Le clown qui tentait de réconforter les enfants d'Alep tué par
les bombes
Accueil / Monde / Syrie / http://www.ouest-france.fr/ Modifié le 02/12/2016 à 00:54 | Publié le
01/12/2016 à 19:01 - 0
Anas al-Basha était le directeur de l'association Space for Hope, une initiative locale qui aide les civils vivant dans les
zones d'opposition ravagées par la guerre en Syrie. | DR
Quand la guerre sévit constamment, il est difficile de faire ressortir une mort plutôt qu'une autre.
Mais Alep a perdu l'une de ses figures, connue et aimée : Anas al-Basha, 24 ans, a été tué mardi,
victime d’une frappe aérienne. Il était le dernier clown d'Alep, et tentait de réconforter les enfants
traumatisés par la guerre.
La photo est partout sur le web. On y voit le visage d'Anas al-Basha, coloré par des peintures de
couleur orange, jaune et verte. Son nez, lui, est évidemment tout rouge. Il voulait faire oublier aux
enfants les horreurs de la guerre, qui les entourent quotidiennement. Mais lui aussi a péri sous les
bombes, sous un missile qui a touché le quartier assiégé de Mashhad, à l'est de la ville, selon
Associated Press.
« Avec lui, les enfants souriaient »
Anas al-Basha était le directeur de l'association Space for Hope, une initiative locale contre vents
et marées qui aide les civils vivant dans les zones d'opposition ravagées par la guerre en Syrie.
Ce centre de bénévoles est surtout consacré à l'aide et au soutien de douze écoles et plus de 365
enfants dans l'est d'Alep.
Conseils, mais aussi support financier, les enfants étaient aidés de différentes manières et avaient
tous perdu un de leurs parents. Le plus souvent, ils avaient même perdu les deux. Certains d'entre
eux, nés au début du conflit il y a cinq ans, n'ont connu que la guerre.
« Ses sketchs brisaient les murs entre les enfants », a témoigné Samar Hijazi, une autre
bénévole de l'association aujourd'hui réfugiée au Liban avant d'ajouter : « Dans le domaine de la
garde d'enfants, tout le monde est épuisé. Nous devons trouver la force pour fournir le
soutien psychologique et continuer notre travail ».
D'autant plus que, quelques jours auparavant, les locaux de Space for Hope, qui se situaient dans
une enclave particulièrement touchée par les bombardements, ont été détruits par les bombes.
Les volontaires qui ont survécu à cette attaque ont dû interrompre momentanément leur travail.
Tous gardent espoir de reprendre un jour leurs activités.
Children of SYRIA a ajouté 3 photos.
Hier, à 11:36 ·
Anas al-Basha, di 24 anni, era un assistente sociale ad Aleppo. Era il direttore del centro "uno
spazio per la speranza", una delle tante iniziative locali importanti per i bambini, e forniva servizi
della società civile nelle zone dilaniate dalla guerra in Siria.
Egli faceva il clown...e con lui i bambini sorridevano e scherzavano.
Anas è stato ucciso Martedì 29 novembre 2016, durante un attacco aereo russo sul quartiere
Mashhad, nella parte assediata della città di Aleppo-est.
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Anas al-Basha, 24 year old was a social worker in Aleppo. It was the director of the center "a
space for hope", one of many important local initiatives for children, and provided services of civil
society in war-torn areas in Syria.
He was a clown ... and with him the children were smiling and joking.
Anas was killed Tuesday, November 29, 2016, during a Russian air attack on the Mashhad
district, on the part of the besieged city of Aleppo-east.
1-12-16
Les parents d'Anas al-Basha avaient quitté Alep dès cet été, avant que les forces
gouvernementales n’assiègent la ville. Lui avait choisi de rester pour s’occuper des enfants.
« Avec lui, les enfants souriaient et plaisantaient »
, peut-on lire ce jeudi sur la page Facebook Children of Syria. Sa femme, avec qui il s'est marié il y
a deux mois, est toujours vivante et n’a pas quitté Alep.
« Un gigantesque cimetière »
Devant la gravité grandissante de la situation, Stephen O'Brien, le patron des opérations
humanitaires de l'ONU a lancé un appel : « Nous supplions » les belligérants « de faire tout leur
possible pour protéger les civils et permettre l'accès à la partie assiégée d'Alep-Est avant
qu'elle ne devienne un gigantesque cimetière ».
Les rebelles syriens tentent de résister face au régime à
Alep-Est
actu monde par Alep (Syrie) (AFP) le 2 décembre 2016 à 19:25
Une capture d’écran tirée d’une vidéo et fournie par la Défense civile syrienne, le 30 Novembre 2016, montre un
homme assis au milieu des débris et des corps dans une rue du quartier rebelle de Jubb al-Qubbeh dans l’est d’Alep©
SYRIAN CIVIL DEFENCE IN ALEPPO/AFP - HO
Les rebelles défendaient avec acharnement vendredi un grand quartier d’Alep-Est après de
violents combats avec l’armée de Bachar al-Assad qui a réussi à reprendre 40% de leur principal
bastion en Syrie à la faveur d’une offensive destructrice.
Après avoir été submergés par la puissance de feu du régime syrien et l’avancée fulgurante de
ses troupes, les rebelles ont réussi à repousser les soldats du quartier de Cheikh Saïd dans le sud
d’Alep-Est, où des affrontements sporadiques se poursuivaient, selon l’Observatoire syrien des
droits de l’Homme (OSDH).
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Cherchant coûte que coûte à reprendre la totalité d’Alep (nord), le régime a lancé le 15 novembre,
avec l’aide de combattants arabes et étrangers et le soutien tactique de l’allié russe, une nouvelle
offensive de grande envergure pour chasser les rebelles des quartiers de l’est assiégés depuis
quatre mois et privés de nourriture, de médicaments et d’électricité.
Deuxième ville de Syrie et principal enjeu du conflit qui a fait plus de 300.000 morts en plus de
cinq ans, Alep est divisée depuis la prise en 2012 par les rebelles de sa partie orientale, alors que
les quartiers ouest sont restés aux mains du régime.
Malgré la réprobation des Occidentaux et les appels à une trêve, le régime, fort des soutiens
russe et iranien, a soumis Alep-Est à un déluge de feu avec des raids aériens, des barils
d’explosifs et des tirs d’obus quasi-incessants qui ont causé de terribles destructions et poussé à
la fuite 50.000 des 250.000habitants.
Vendredi, les rebelles aidés des jihadistes du Front Fateh al-Cham, ont renversé la situation à
Cheikh Saïd en reprenant le contrôle de 70% du quartier à l’armée et ses alliés, notamment des
milices irakiennes, a indiqué l’OSDH.
- ’Rêve devenu réalité’ "Le régime et ses alliés veulent à tout prix prendre ce quartier dont la capture menacerait
directement tous les quartiers sud du secteur rebelle", a indiqué Rami Abdel Rahmane, directeur
de l’OSDH.
Une perte du quartier "serait un coup dur pour les rebelles surtout après la prise de toute la partie
nord d’Alep-Est ces derniers jours" par le régime, a-t-il dit. "Mais les rebelles opposent une
résistance féroce car ils savent qu’ils seront pris en étau si Cheikh Saïd tombe".
Dans le centre d’Alep-Est, l’armée a avancé en capturant une partie du quartier rebelle de Tariq
al-Bab et est parvenue à celui de Chaar, où les rues étaient complètement désertes et les
destructions énormes, selon un correspondant de l’AFP sur place.
Pour la deuxième journée consécutive, le rythme des raids aériens du régime a baissé en raison
du mauvais temps mais l’artillerie restait en action sur les différents fronts. Les intempéries ont
également ralenti le mouvement d’exode des civils fuyant les violences.
Plusieurs familles séparées par la guerre ont, à la faveur de cet exode, réussi à se retrouver.
Face à sa fille Racha qu’il n’avait plus vue depuis un an et demi, Jomaa al-Qassem tombe à
genoux sur le sol boueux et éclate en sanglots. Devant un centre gouvernemental accueillant les
déplacés, il se relève et étreint sa fille qui vient de fuir avec ses enfants. "Je rêvais de revoir son
visage, ne serait-ce pour quelques minutes avant de mourir", dit-il tout ému.
Depuis le 15 novembre, 307 civils, dont 42 enfants et 21 femmes, ont été tués à Alep-Est, selon
l’OSDH. A Alep-Ouest, 59 ont péri à cause de tirs rebelles.
Malgré le coût humain, le régime, qui contrôle désormais 40% d’Alep-Est, est déterminé à
reprendre la totalité d’Alep et à infliger aux rebelles leur plus sévère défaite depuis le début de la
guerre en mars 2011.
- Couloirs humanitairesDans le même temps, plus de 200 organisations humanitaires ont signé un appel pour que
l’Assemblée générale de l’ONU se saisisse du dossier syrien et remédie à la paralysie du Conseil
de sécurité.
Jeudi, la Russie a proposé la création de quatre couloirs humanitaires à Alep-Est pour évacuer
blessés et civils et acheminer de l’aide.
La Russie ne participe pas aux bombardements actuels sur Alep-Est, mais son intervention
militaire auprès du régime depuis septembre 2015 a fortement contribué à affaiblir les rebelles.
Une reprise de la totalité d’Alep représenterait la plus importante victoire du régime depuis 2011 et
renforcerait ses alliés russe, iranien et du Hezbollah libanais. Elle lui permettrait également de se
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lancer dans la conquête du reste des régions aux mains des rebelles qui se réduisent comme
peau de chagrin.
A l’inverse, elle serait une défaite cinglante pour les soutiens arabes et occidentaux de l’opposition
syrienne dans un conflit très complexe aux multiples acteurs régionaux et internationaux.
En visite à Beyrouth, le ministre turc des Affaires étrangères Mevlüt Cavusoglu, dont le pays
soutient la rébellion, a appelé à "un cessez-le-feu dans les plus brefs délais, sans perdre de
temps".
TERRORISME
France et Etats-Unis visent le jihadiste Belmokhtar,
probablement mort
actu monde par Washington (AFP) le 28 novembre 2016 à 22:43
Une capture d’écran non datée d’une vidéo fournie par l’agence de presse Mauritanienne ANI montre le jihadiste
d’origine algérienne Mokhtar Belmokhtar, rallié à Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI) © ANI/AFP - HO
La France, aidée par les Etats-Unis, a mené récemment en Libye une frappe aérienne contre le
jihadiste d’origine algérienne Mokhtar Belmokhtar, qui a probablement été tué, selon un
responsable américain.
Le responsable américain confirmait des informations parues dans le Wall Street Journal.
L’entourage du ministre français de la Défense Jean-Yves Le Drian, en visite à Washington lundi,
s’est refusé pour sa part à tout commentaire.
Mokhtar Belmokhtar, un vétéran du jihadisme rallié à Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi),
surnommé "Le Borgne", a déjà été donné pour mort à plusieurs reprises, notamment en juin 2015
lors d’une frappe américaine en Libye, et en 2013.
Le bombardement français qui l’a visé a eu lieu au mois de novembre, avec le concours de
renseignements américains.
Selon le Wall Street Journal, les responsables américains estiment que la frappe "a probablement
été réussie", "étant donné le calibre du renseignement" disponible.
Chef du groupe Al-Mourabitoune, qui a mené de nombreuses attaques sanglantes dans la région
du Sahel, il est l’un des chefs islamistes extrémistes les plus recherchés de la région.
Il milite pour une grande coalition avec les jihadistes du Niger, du Tchad et de Libye.
Selon le quotidien américain, la frappe illustre l’étendue de la coopération militaire et de
renseignement entre les Etats-Unis et la France.
Après les attentats de Paris en novembre 2015, le président Obama avait annoncé un
renforcement des échanges d’informations entre les services de renseignement français et
américains.
Le ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian se trouvait justement à Washington lundi pour ce
qui sera sans doute le dernier grand rendez-vous avec le chef du Pentagone Ashton Carter avant
le départ du celui-ci, en janvier.
"Avec ses hauts et ses bas, l’alliance entre la France et les Etats-Unis est profondément
enracinée dans notre histoire. Elle a démontré sa force à de nombreuses reprises", a déclaré M.
Le Drian, dans un discours aux côtés de M. Carter.
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Mais M. Le Drian n’a fait aucune allusion à une frappe contre Mokhtar Belmokhtar.
MM. Carter et Le Drian doivent notamment signer un "arrangement" en matière de coopération
spatiale militaire.
- Condamné à mort Les Etats-Unis avaient mis la tête de Mokhtar Belmothtar à prix pour cinq millions de dollars.
L’homme est un vétéran du jihadisme. Né en juin 1972 à Ghardaïa (Algérie), aux portes du
Sahara, il a combattu très jeune en Afghanistan en 1991, où il a perdu un œil, d’où son surnom,
"le Borgne".
Il a fait partie du Groupe islamique armé (GIA, démantelé en 2005), puis du Groupe salafiste pour
la prédication et le combat (GSPC), une dissidence du GIA soutenue par Ben Laden, qui
deviendra l’Aqmi, et avec lequel il entretiendra des rapports conflictuels.
L’Aqmi le destituera en 2012, pour insubordination. En 2013, il fusionne son groupe armé avec
Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao), une des formations jihadistes
du nord du Mali visées par l’opération française Serval, lancée en janvier 2013.
Al Mourabitoune, le nouveau groupe dont il prend la direction, officialise son ralliement à Aqmi en
décembre 2015.
Condamné à mort à deux reprises par la justice algérienne, Belmokhtar aurait commandité
l’assassinat de quatre Français en Mauritanie en décembre 2007, et les enlèvements de deux
Canadiens en 2008, et de trois Espagnols et deux Italiens en 2009.
Selon son entourage, M. Le Drian devait également rencontrer dans l’après-midi le général
Michael Flynn, le futur conseiller pour la sécurité nationale du président élu Donald Trump.
Le "Wall Street Journal" annonce la mort du chef jihadiste
Mokhtar Belmokhtar
Selon le "Wall Street Journal", le chef jihadiste algérien Mokhtar Belmokhtar aurait été tué
en novembre lors d'une frappe aérienne française en Libye.
Le chef jihadiste Mokhtar Belmokhtar, dans une vidéo de propagande diffusée en janvier 2013. (REUTERS TV)
Franceinfo France Télévisions Mis à jour le 28/11/2016 | 17:13 publié le 28/11/2016 | 13:07
Le jihadiste algérien Mokhtar Belmokhtar aurait été tué par une frappe aérienne française en
Libye, a annoncé dimanche 27 novembre le Wall Street Journal, citant des sources militaires
américaines. Une information confirmée lundi 28 novembre par un responsable américain
auprès de l'AFP.
C'est au moins la troisième fois que ce chef terroriste, membre d'Al-Qaïda au Maghreb islamique
(Aqmi), est annoncé mort, rappelle le JDD. Selon le quotidien new-yorkais, il aurait été tué au
cours d'une opération au mois de novembre 2016. Pour l'heure, ni les Etats-Unis et la France
n'ont officiellement confirmé cette information.
Une première frappe française en Libye depuis 2011
Une frappe aérienne française en Libye serait une première depuis 2011, rapporte sur Twitter le
journaliste et spécialiste des questions jihadistes David Thomson. La France était alors engagée
dans une coalition avec les Etats-Unis contre le régime de Mouammar Kadhafi.
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David Thomson
✔ @_DavidThomson
Selon le @WSJ un raid aérien français a visé, sur la foi de rens US, M.Belmokhtar ds le sud de la
#Libye
mi-novembre
http://www.wsj.com/articles/u-s-french-operation-targeted-elusive-northafrican-militant-u-s-says-1480276417 …
David Thomson
✔ @_DavidThomson
Si ces informations sont exactes, il s'agirait de la premiere frappe aériene française en #Libye
depuis 2011
13:05 - 28 Nov 2016
Les forces spéciales françaises sont engagées en Libye où elles combattent les jihadistes de
l'Etat islamique. Trois militaires français ont trouvé la mort dans le pays en juillet dernier. Ils
appartenaient au centre d'entraînement du service action de la Direction générale de la sécurité
extérieure (DGSE), le service de renseignement extérieur de la France.
Les quatre fois où le jihadiste Mokhtar Belmokhtar a été
déclaré mort... avant de ressusciter
Un responsable américain a confirmé une information du "Wall Street Journal" selon
laquelle le jihadiste algérien a été tué lors d'une frappe aérienne française en Libye. Mais
l'homme a déjà plusieurs fois été donné pour mort, avant de réapparaître.
Capture d'écran d'une vidéo non datée de Mokhtar Belmokhtar, diffusée le 16 janvier 2013 par l'agence mauritanienne
ANI. (ANI/ AFP)
Franceinfo France Télévisions Mis à jour le 28/11/2016 | 18:46 publié le 28/11/2016 | 18:46
Mokhtar Belmokhtar est-il vraiment mort ? Le jihadiste algérien, rallié à Al-Qaïda au Maghreb
islamique (Aqmi), a été visé récemment par une frappe aérienne française en Libye, qui l'aurait
tué. C'est ce qu'a indiqué, lundi 28 novembre, un responsable américain, confirmant des
informations parues dans le Wall Street Journal (en anglais).
Reste que le chef du groupe Al-Mourabitoune, qui a mené de nombreuses attaques sanglantes
dans la région du Sahel, a déjà été donné pour mort à au moins quatre reprises.
En juin 2012, lors d'un assaut contre des Touaregs du MNLA
En juin 2012, une rumeur annonce pour la première fois la mort de "mister Marlboro" – il a
commencé sa carrière dans le trafic de cigarettes, nous rappelle L'Obs – à Gao, dans le nord du
Mali, lors d'un assaut contre des Touaregs du Mouvement national de libération de l'Azawad
(MNLA). Mais la nouvelle est vite démentie par les associés de Mokhtar Belmokhtar, alors âgé de
44 ans.
En mars 2013, par l'armée tchadienne au Mali
Un an plus tard, en mars 2013, l'armée tchadienne annonce à son tour avoir tué le chef jihadiste
au Mali. Une rumeur là encore démentie, qui permet au "Ben Laden du Sahara" de rebondir : en
mai de la même année, le terroriste revendique un double attentat-suicide, contre l'armée
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nigérienne à Agadez et contre le site français d'uranium d'Areva, à Arlit. Avec, au total, une
vingtaine de victimes.
En avril 2015, par empoisonnement
Selon El Watan, qui cite les services de renseignement de l'Algérie, du Niger et du Mali, Mokhtar
Belmokhtar est porté disparu en avril 2015. Le même mois, des sources sécuritaires algériennes
affirment au quotidien Al-Chourouk qu'il est mort empoisonné en mars. Mais comme le souligne
L'Obs, le groupe Al-Mourabitoune revendique quelques jours plus tard un attentat-suicide contre
une base de l'ONU.
En juin 2015, lors d'une frappe américaine en Libye
Les autorités libyennes annoncent la mort du terroriste, tué par une frappe américaine à Ajdabiya,
à 160 km à l'ouest de Benghazi (Libye), dans une ferme où il tenait une réunion avec d'autres
responsables jihadistes.
Washington reste toutefois prudent, concédant simplement que le terroriste a été la cible de
frappes menées dans la nuit du 13 au 14 juin.
Signe que la mort de Mokhtar Belmokhtar n'est pas avérée, la branche libyenne de l'Etat
islamique, qui combat Al-Mourabitoune, diffuse en août de la même année un avis de recherche
(ou un appel à abattre) visant celui que l'on surnomme aussi "le Borgne". L'homme se cacherait à
Derna, théâtre de combats entre les deux organisations jihadistes.
En mai 2016, le groupe Al-Mourabitoune diffuse une série de textes attribués à l’émir algérien,
visant à prouver qu'il est bien vivant. Mokhtar Belmokhtar n'en finit pas de ressusciter. Les EtatsUnis ont mis la tête du jihadiste à prix à cinq millions de dollars.
Rachid Kassim : emprisonné par Daesh ?
M6info 29 novembre 2016
Le djihadiste français qui a téléguidé plusieurs attentats ou tentatives d’attentats en
France, se serait attiré les foudres de Daesh.
Rachid Kassim, l’homme soupçonné d’être derrière l’attentat de Saint-Etienne-du-Rouvray qui a
coûté la vie au père Hamel le 26 juillet dernier, ainsi que l’attaque aux bonbonnes de gaz
déjouée en septembre à Paris, se fait plus discret ces derniers temps. Sa chaîne Telegram a été
fermée, il y a un mois, parce qu’il refuserait “l’ostentation”, d’après un individu qui aurait été en
contact avec lui à la fin du mois d’octobre, d’après les informations recueillies par Le Parisien.
Selon plusieurs sources, l’homme de 29 ans, originaire de Roanne dans la Loire, aurait subi les
foudres de l’organisation Etat islamique pour s’être trop “mis en lumière”. “Des informations
parvenues aux services français laissent entendre qu'il aurait été sanctionné par des
responsables de l'EI après s'être trop exposé sur la messagerie cryptée Telegram”, indique un
membre de la communauté du renseignement. Le djihadiste “serait passé devant un juge
islamique, aurait été mis en prison quelques semaines puis envoyé au front”.
Rachid Kassim est soupçonné d’avoir été en contact avec le meurtrier du couple de policiers à
Magnanville, le 13 juin dernier. “Il a aussi tenté de convaincre, toujours via Telegram, une
quinzaine d'adolescents à s'engager dans une action solitaire, poursuit la source. Repérés à
temps, ils ont pu être arrêtés. Il semble que cette trop grande exposition sur Telegram et ces
échecs répétés ont fini par irriter certains responsables de l'EI.”
Rachid Kassim aurait pu être emprisonné pendant quelques temps dans les geôles de Daesh.
Mais pour Achraf Ben Brahim, auteur qu’une enquête sur la sphère djihadiste, interrogé par 20
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Minutes, l’emprisonnement de Kassim parait peu probable : “La prison me paraît improbable.
L’EI ne peut pas faire ça à quelqu’un qui a revendiqué l’attentat de Nice à visage découvert. Ce
qui représente un risque énorme.”
Les chiffres inquiétants sur les jihadistes de retour en
Europe
INTERNATIONAL
Une étude des autorités allemandes révèle que près de la moitié des jihadistes "revenants"
restent fidèles à leur idéologie ultra-radicale.
30/11/2016 13:44 CET | Actualisé à 15h00 Maxime Bourdier Journaliste, Le Huffington Post
Les chiffres inquiétants sur les jihadistes de retour en Europe AFP
TERRORISME - "Certains rentrent pour se reposer." Le titre de cet article publié par Die Welt est
aussi frappant que les chiffres dont il se fait l'écho: lundi 28 novembre, le quotidien allemand a
révélé les conclusions d'une étude, réalisée par les autorités outre-Rhin, sur 784 individus ayant
rejoint des groupes jihadistes en Syrie ou en Irak.
Parmi ces individus de nationalité allemande, âgés de 13 à 62 ans, 274 sont rentrés. Et le profil de
ces "revenants" livre des enseignements inquiétants. Pas moins de 48% d'entre eux restent
fidèles à leur "environnement extrémiste ou salafiste", celui-là même qui a contribué à les
radicaliser, souligne ainsi cette étude.
Seulement 10% de "déçus"
Par ailleurs, 8% seraient donc simplement rentrés pour "se reposer", c'est à dire fuir le champ de
bataille avant de tenter de repartir pour la Syrie ou l'Irak. Et seulement 10% seraient "déçus" par
l'idéologie ultra-radicale qu'ils avaient embrassée, notamment auprès du groupe Etat islamique
(EI).
En contrepartie, Die Welt note qu'un quart des jihadistes de retour en Allemagne collabore avec
les autorités. C'est notamment le cas de Harry Sarfo, jeune jihadiste repenti qui s'est
abondamment confié dans les médias, mais dont le Washington Post a révélé qu'il a été
davantage actif dans des exactions que ce qu'il laissait entendre.
Dans un contexte de recul des jihadistes (encerclés à Mossoul et menacés par une offensive
arabo-kurde à Raqa), l'enquête montre en outre que de moins en moins d'Allemands tentent de
gagner la zone irako-syrienne, mais que de plus en plus reviennent. Une problématique qui
concerne plus largement l'Europe et notamment la France.
"Près de 700" pourraient revenir
"Deux cents Français ont déjà quitté" Daech et "près de 700 pourraient rentrer", rapporte Le
Monde, qui cite une source du renseignement: "L'EI est en train de perdre son assise territoriale et
de son attractivité. On voit revenir en France des jihadistes qui avaient des responsabilités au sein
de l'organisation, c'est un phénomène significatif".
"Principale préoccupation" pour les "dix prochaines années", selon le premier ministre Manuel
Valls, cette problématique a entraîné un durcissement de la réponse pénale. "Jusque-là considéré
comme un délit passible de dix ans de prison, le fait d'avoir rejoint les rangs de l'EI est désormais
un crime, passible de vingt à trente ans de réclusion", rappelle Le Monde.
C'est aussi le sujet des "Revenants", le livre du journaliste spécialiste du jihadisme David
Thomson. A travers les entretiens qu'il a pu mener, et dont Le Monde publie les bonnes feuilles ce
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mercredi 30 novembre, la veille de sa sortie, on retrouve le même constat qu'en Allemagne:
nombreux sont les ex-jihadistes qui ne renient pas leur idéologie, voire "rêvent" encore de Daech.
Raphaelle Bacqué
✔ @RaphaelleBacque
À lire, les extraits des "Revenants" de @_DavidThomson dans @lemondefr: "Si c’était à refaire, je
repars » — http://www.lemonde.fr//societe/article/2016/11/30/paroles-brutes-de-djihadistesfrancais_5040610_3224.html …
14:24 - 30 Nov 2016
Paroles brutes de djihadistes français
Le journaliste David Thomson livre les témoignages d'hommes et de femmes partis rejoindre
l’organisation Etat islamique, par rejet de la France ou par quête d'un idéal. « Le Monde » en
publie des...
lemonde.fr
L’homme qui aurait pu arrêter Daech
http://www.slate.fr/http://www.slate.fr/ Brian Fishman Traduit par Pierre Marti Monde 01.12.2016 7 h 14, mis à jour le 01.12.2016 à 8 h 15
Le faux passeport fourni par Abd al-Hadi al-Iraqi au moment de son arrestation à Gaziantep | DR
Il y a presque dix ans, al-Qaida a envoyé un émissaire à Abou Moussab al-Zarqaoui pour lui
demander d’adoucir son terrorisme. Ce voyage et son échec ont donné naissance à Daech.
Le 16 octobre 2006, le téléphone du département de lutte contre la contrebande et le crime
organisé du commissariat de Gaziantep, une ville du sud de la Turquie, sonna à 4h30 du matin.
La personne ayant effectué cet appel ne fournit pas son nom et, bizarrement, les archives ne
mentionnent même pas le sexe de cette personne. Le tuyau qu’elle fournit s’avéra pourtant très
bon. Des citoyens iraniens étaient en train de traverser Gaziantep pour se rendre à Kilis, une ville
turque à la frontière avec la Syrie. Les Iraniens utilisaient de faux passeports et ils voyageaient
dans un véhicule immatriculé 79 M 0064.
Il a ensuite fallu plus de cinq ans pour que le monde connaisse le nom de Gaziantep, après le
début de la guerre en Syrie. C’est alors que la ville est devenue un carrefour pour toutes sortes
d’hommes et de femmes attirés par les catastrophes: des djihadistes étrangers, des espions, des
journalistes et des travailleurs humanitaires. Pour de nombreux djihadistes voyageant vers l’État
islamique, Gaziantep est une des dernières étapes avant l’entrée dans le «califat».
En 2006, le califat n’existait pas. Il y avait alors beaucoup moins d’étrangers à Gaziantep et un
véhicule y avait beaucoup attiré l’attention. Le tuyau avait payé immédiatement. Le soir du 16
octobre, au sud-ouest de l’université de Gaziantep, la police intercepta un véhicule portant la
plaque d’immatriculation indiquée par l’indic. S’y trouvaient deux hommes, une femme et quatre
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enfants. L’homme à la tête du groupe se présenta comme un Iranien du nom de Muhammet Reza
Reanjbar Rezaei, ce qui correspondait au nom inscrit sur le passeport iranien qu’il présenta.
Le faux passeport fourni par Abd al-Hadi al-Iraqi au moment de son arrestation à Gaziantep
Une vraie piste
Le département des étrangers du commissariat de Gaziantep trouva le passeport de Rezaei très
suspect. Un tampon d’entrée en Turquie daté du 1 er novembre 2005 correspondait aux fichiers
archivés numériquement, mais il n’y avait pas de tampon de sortie et Rezaei prétendait que son
groupe était passé en Turquie depuis l’Iran quelques jours plus tôt. De plus, on ne put trouver les
fichiers informatiques correspondant à trois autres tampons d’entrée et de sortie présents sur le
passeport. La personne qui avait transmis au commissariat le mystérieux tuyau tenait une vraie
piste.
On donna un avocat à l’homme qui se faisait appeler Rezaei, on le fouilla et on l’interrogea le 16
octobre à 11h du soir. Une fouille des détenus et de leur véhicule permit de découvrir près de
10.625 dollars, deux téléphones portables, deux cartes SIM et une lampe frontale. Plus important
encore, après avoir été mis face aux incohérences de son passeport, l’homme concéda que son
nom n’était pas réellement Muhammet Reza Reanjbar Rezaei mais Abdulrahman bin Yar
Muhammad. De plus, il admit qu’il n’était pas réellement iranien: il était natif de Takhar, en
Afghanistan, et vivait à Kaboul avec sa femme et ses six enfants.
«Muhhammad» prétendait qu’il se dirigeait vers l’Europe, où il avait l’intention de demander l’asile
politique. Selon le rapport de police turc, il prétendait vouloir «aller dans un pays [où il pourrait]
trouver un meilleur travail, donner [à ses] enfants une meilleure éducation». À la fin de la
conversation, il demanda l’asile en Turquie.
Mais s’il se rendait vraiment en Europe, pourquoi avait-il été arrêté en route pour la Syrie?
Muhammad expliqua sans convaincre qu’il avait prévu «d’aller faire du tourisme» pendant le
ramadan avant de se rendre en Europe. Il déclara être passé en Turquie quatre jours plus tôt au
poste frontière de Dogubeyazit, et après une brève halte au bord d’un lac dans la ville de Van, être
arrivé à Gaziantep le matin de son arrestation. Les annotations de la déposition de sa femme
«Sonia», indiquent qu’elle fut interrogée séparément et donna la même histoire.
Muhammad se montra particulièrement catégorique sur le fait qu’il ne voulait pas repartir en
Afghanistan. Si on ne l’autorisait pas à rester en Turquie, il demandait à être envoyé au Pakistan.
Il présenta également ses excuses pour le faux passeport iranien et expliqua l’avoir acheté 500
dollars à des criminels en Iran lui ayant promis qu’il serait plus facile à utiliser en Turquie qu’un
passeport afghan.
Le rapport d’arrestation d’Abd al-Hadi al-Iraqi
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Ce que la police turque savait de l’identité de Muhammad n’est pas très clair, mais d’autres
institutions, notamment la CIA, en savaient beaucoup. Ils savaient que deux agents turcs d’alQaida, Mehmet Yilmaz et Mehmed Resit-Isik, s’étaient rendus en Iran pour l’aider à traverser avec
sa famille la frontière avec la Turquie. Ils savaient que Yilmaz avait combattu en Afghanistan et
avait peut-être aidé lors d’une série d’attentats à la bombe à Istanbul en 2003. Ils savaient qu’un
autre individu suspecté d’être un agent d’al-Qaida, Mehmet Polat, avait retrouvé Muhammad et sa
famille à Gaziantep, et qu’il était le deuxième homme présent dans le véhicule à la plaque
d’immatriculation 79 M 0064.
Surtout, ils savaient que l’homme arrêté à Gaziantep n’était ni Muhammet Reza Reanjbar Rezaei
ni Abdulrahman bin Yar Muhammad. Et qu’il n’était en aucune façon un réfugié en route pour
l’Europe.
Réaffirmer l'autorité d'al-Qaida
En fait, l’homme arrêté par la police de Gaziantep était plus connu sous le nom d’Abd al-Hadi alIraqi et il était en réalité en pleine mission désespérée pour réaffirmer l’autorité d’al-Qaida sur sa
succursale rebelle en Irak.
Assis dans sa cellule, Abd-al Hadi a sans doute compris que sa mission avait échoué, mais il est
peu probable qu’il ait alors su à quel point. Avec son arrestation, al-Qaida venait de perdre un de
ses agents les plus imaginatifs à l’issue d’une mission audacieuse destinée à reprendre le
contrôle sur sa filiale irakienne rebelle, une organisation qui se transformait peu à peu en rival
pour la suprématie sur le mouvement djihadiste.
Le vrai passeport irakien d’Abd al-Hadi al-Iraqi
Le soi-disant califat de Daech ne serait déclaré qu’en 2014, mais ce n’est pas à ce moment-là
qu’un État islamique fut établi par le groupe. C’est la veille de l’arrestation d’Abd al-Hadi que la
filiale d’al-Qaida en Irak avait annoncé la création de l’État Islamique en Irak. Sa mission était de
gouverner un territoire et, à terme, d’y rétablir le califat.
Le sommet d’al-Qaida, caché loin de l’Irak dans les zones tribales du Pakistan, ne fut même pas
consulté. L’annonce fut donc un défi profond à l’autorité d’al-Qaida et préfigurait le divorce public
et violent entre l’organisation djihadiste et ce qui allait devenir Daech.
A LIRE AUSSI L'État islamique a été créé par un étudiant médiocre et grassouillet LIRE
L'ARTICLE http://www.slate.fr/story/104894/etat-islamique-etudiant-mediocre
Voilà l’histoire des débuts des relations entre al-Qaida et l’organisation qui allait devenir Daech,
des efforts vains d’al-Qaida pour soumettre ses chefs à son autorité. La séparation des deux
groupes passa par de nombreux revirements et ruptures, mais une des plus importantes eut lieu
en octobre 2006, bien avant que Daech ne devienne un nom familier. Lorsque la tentative d’alQaida la plus audacieuse pour reprendre les rênes sur son allié rebelle irakien se termina avec la
mise en détention d’un de ses chefs les plus importants, dans une prison de Gaziantep.
108
Al-Qaida en Irak et al-Iraqi
Nashwan Abd al-Eazzaq Abd al-Baqi arriva au Pakistan aux débuts des années 1990, peu après
le retrait d’Afghanistan des troupes soviétiques. C’était un Kurde de la ville irakienne de Mossoul
et il avait servi dans l’armée irakienne pendant la guerre Iran-Irak. Son kunya, c’est à dire son nom
de guerre, changea plusieurs fois durant ces années. Il était parfois appelé Abd al-Hadi al-Mosuli,
parfois Abd al-Hadi al-Ansari, mais devint finalement connu sous le nom d’Abd al-Hadi al-Iraqi.
Abd al-Hadi al-Iraqi
Comme de nombreux djihadistes à l’époque, Abd al-Hadi a vécu au Pakistan pendant que la
guerre faisait rage en Afghanistan entre les différentes factions de moudjahidines suite au retrait
soviétique. Il semble qu’il se soit installé en Afghanistan pour de bon en 1995 ou 1996, lorsque les
talibans prirent le contrôle de la majeure partie du pays. Il tira vite profit de son expérience militaire
irakienne, devenant vite un leader du bataillon Ansar, une unité composée d’étrangers
combattants au côté des talibans. Après le 11-Septembre, on retrouva un schéma de la structure
du bataillon Ansar, des procédures de formation et des guides idéologiques, ainsi que l’exemplaire
d’Abd al-Hadi d’un manuel de l’armée irakienne qu’il avait rapporté d’une vie précédente.
Des années plus tard, des analystes ont soutenu que l’utilisation par Daech de tactiques de
l’armée irakienne était la preuve que leurs opérations étaient dirigées par d’anciens Baasistes.
Peut-être. Mais la doctrine militaire irakienne avait été instillée dans la formation militaire d’alQaida et des groupes djihadistes des années plus tôt, non pas parce que Saddam Hussein
soutenait ces groupes, mais parce que l’homme qui menait le volet traditionnel de l‘effort militaire
avait rejoint le groupe djihadiste après une carrière dans l’armée irakienne.
En 1998, Abd al-Hadi était une des figures en devenir d’al-Qaida. Il gérait la résidence du groupe
à Kaboul et était l’un des six Arabes nommés interlocuteurs du Comité de Liaison Arabe des
talibans, ce qui lui donnait autorité pour représenter les Arabes présents en Afghanistan lorsqu’ils
avaient une demande à transmettre au gouvernement taliban. Il faisait également partie d’une liste
restreinte d’étrangers intégrés au «Groupe de Bamiyan», ce qui signifie selon les enquêteurs
américains qu’il a participé à la tristement célèbre opération de destruction des bouddhas de
Bamiyan par les talibans en mars 2001. En juin 2001, il était un des dix membres du comité
consultatif d’al-Qaida, un organe conseillant Oussama ben Laden.
Après le 11-Septembre et de la chute des talibans, Abd al-Hadi fut nommé commandant d’alQaida pour le nord de l’Afghanistan et semble alors avoir participé à des opérations à l’étranger.
Richard Reid, l’homme qui avait tenté en décembre 2001 de faire exploser un avion entre Paris et
Miami à l’aide d’une bombe placée dans sa chaussure, a désigné Abd al-Hadi comme second
ayant-droit dans son testament rédigé à la main.
Le schéma organisationnel du bataillon Ansar, un groupe militaire en Afghanistan composé d’étrangers qui
combattaient au côté des talibans. Abd al-Hadi fut un de ses premiers chefs.
109
Logiquement, au vu de ses origines, Abd al-Hadi contribua également à mener la stratégie d’alQaida envers l’Irak. Avant le 11-Septembre, il resta en contact avec sa famille et ses amis dans la
région de Mossoul et le camp où s’entrainaient de nombreux habitants de sa résidence
comprenait un «camp des Kurdes», suggérant que des Kurdes irakiens y étaient entraînés.
Abd al-Hadi joua également un rôle secondaire mais important dans le soutien d’al-Qaida à Abou
Moussab al-Zarqaoui, le Jordanien qui allait devenir le chef de Daech. Abd al-Hadi pointa du doigt
le djihadiste syrien Abou Musab al-Suri pour avoir tenté de voler des recrues à la résidence d’alQaida à Kaboul, et s’entendit avec les chefs d’al-Qaida Ayf al-Adl et Abud Hafs al-Masri pour
développer une stratégie alternative. Une partie de ces efforts consistait en une stratégie de
renforcement de Zarqaoui visant en partie à limiter le pouvoir qu’al-Suri aurait eu grâce au soutien
de recrues venues du Levant.
A LIRE AUSSI Comment est née la thèse erronée
http://www.slate.fr/story/121177/declin-al-qaida-these-erronee
du
déclin
d'al-Qaida
LIRE
Les liens avec Abd al-Hadi étaient importants lorsque Zarqaoui transféra ses opérations de
l’Afghanistan à l’Irak après le 11-Septembre. Al-Qaida avait aidé Zarqaoui à mettre en place un
camp d’entraînement en Afghanistan, mais le jeune Jordanien n’y avait pas juré allégeance à ben
Laden. Cela compliqua les négociations avec al-Qaida lorsqu’il arriva en Irak. En 2003 et 2004,
Zarqaoui communiquait régulièrement avec al-Qaida, sollicitant une aide financière et négociant la
promesse de son allégeance. Après le 11-Septembre, Abd al-Hadi avait été promu par al-Adl au
commandement des forces d’al-Qaida et était souvent le premier à recevoir les communiqués de
Zarqaoui. Avec al-Adl, il était chez al-Qaida l’un des plus importants des interlocuteurs de
Zarqaoui une fois celui-ci installé en Irak.
Dessin par un djihadiste du camp d’entraînement al-Faruq au nord de Kaboul, où étaient entraînés de nombreux
habitants de la résidence d’Abd al-Hadi al-Iraqi.
Communiquer entre l’Irak et l’Asie du sud était dangereux. La géographie et des services de
renseignement ennemis rendaient risqué tout voyage, et les communications électroniques et
110
téléphoniques pouvaient toujours être interceptées. Quand Zarqaoui demanda d’al-Qaida un
soutien financier en 2003, Abd al-Hadi rechigna, visiblement par crainte de voir les ressources
financières, alors limitées, saisies pendant leur transfert. Abd al-Hadi envoya des émissaires
négocier avec Zarqaoui des émissaires, parmi lesquels le plus efficace fut un Pakistanais du
Baloutchistan nommé Hassan Ghul.
Lorsque Ghul et Zarqaoui se rencontrèrent en janvier 2004, Zarqaoui expliqua franchement que
sa stratégie en Irak consistait à favoriser un bain de sang par affrontement confessionnel. Il ferait
assassiner des figures politiques et religieuses chiites jusqu’à ce que cette guerre de religion
éclate. Ghul transmit l’information de ce plan à Abd al-Hadi qui, selon des résumés de cette
conversation publiés par le Comité sur le Renseignement du Sénat des États-Unis, répondit qu’il
était «opposé à toute opération en Irak qui promouvrait des massacres entre musulmans». Après
que Ghul a été capturé par les forces contreterroristes kurdes lors de sa sortie d’Irak, en 2004, il
déclara aux enquêteurs de la CIA qu’Abd al-Hadi «avait conseillé à Zarqaoui de ne pas
entreprendre de telles opérations».
Les craintes d’Abd al-Hadi étaient doubles. Il s’opposait à la vision stratégique brutale et clivante
de Zarqaoui mais, en raison de la distance et des difficultés de communication, il n’avait pas une
vision claire des évènements en Irak. Il était difficile d’évaluer clairement, et plus encore, de
critiquer l’approche de Zarqaoui.
Heureusement pour Abd al-Hadi, de nombreux membres d’al-Qaida étaient enthousiastes à l’idée
d’aller se battre en Irak. Le commandant d’al-Qaida espéra qu’en intégrant des agents dignes de
confiance dans les troupes sur place, il pourrait obtenir une meilleure idée de l’environnement
opérationnel et par conséquent, mieux tenir Zarqaoui. Abd al-Hadi demanda donc à Ghul
d’évoquer cette question avec Zarqaoui et de développer un itinéraire de passage en Irak pour les
combattants. Zarqaoui ayant une tendance profonde à l’indépendance, la question resta sensible,
mais il accepta l’idée et demanda même des combattants avec des compétences techniques
spécifiques.
Sans doute encouragé par la volonté de collaborer de Zarqaoui, Abd al-Hadi proposa quelque
chose d’encore plus radical: il se rendrait personnellement en Irak. Mais l’intérêt de Zarqaoui pour
de nouvelles recrues n’allait pas jusqu’à des commandants d’al-Qaida plus haut placés que luimême, même s’ils étaient irakiens. Sans doute inquiet de voir son autorité implicitement défiée,
Zarqaoui refusa la proposition, expliquant à Ghul, selon le rapport du Comité sur le
Renseignement du Sénat, que «cela n’était pas une bonne idée, car les opérations en Irak étaient
très différentes de celles menées par Abd al-Hadi en Afghanistan».
À ce moment-là, Abd al-Hadi n’insista pas.
Le point de rupture
Zarqaoui jura finalement allégeance à ben Laden en Octobre 2004, mais selon ses propres
termes. Il mettait un genou à terre, a-t-il expliqué, uniquement parce que ses «frères respectés
dans al-Qaida comprenaient [sa] stratégie… et que leurs coeurs s’ouvraient à [son] approche». AlQaida en Irak était né, mais la stratégie de brutalité et de division confessionnelle allait continuer
malgré les mises en garde d’Abd al-Hadi.
La tentative d’al-Qaida de contrôler Zarqaoui continua également. Dans une lettre de juillet 2005,
le second d’al-Qaida, Ayman al-Zawahiri, conseilla à Zarqaoui de ne pas faire des Irakiens ses
ennemis et «d’éviter les scènes de massacre».
Zarqaoui ne se montra ni enthousiaste ni convaincu. Après la publication d’une copie de cette
lettre en septembre 2005 par le coordinateur national du renseignement américain John
Negroponte, le porte-parole de Zarqaoui affirma qu’il s’agissait d’un faux, arguant qu’elle n’avait
«aucun fondement sinon l’imagination des politiciens de la Maison-Noire et de leurs esclaves».
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A LIRE AUSSI Daech/al-Qaida, le plus grand divorce de l'histoire du djihadisme Lire l'article
http://www.slate.fr/story/122485/daech-al-qaida-divorce
Le désaccord entre al-Qaida et Zarqaoui devint une crise en novembre 2005 lorsque les
soldats de Zarqaoui bombardèrent trois hôtels à Amman, en Jordanie, tuant plus de 60
Jordaniens. Le commandement d’al-Qaida était furieux. «Les choix politiques doivent passer
avant le militarisme», écrivit à Zarqaoui trois jours après l’attentat à la bombe d’Amman Atiyah
Abd al-Rahman, un commandant d’al-Qaida pour l’Iran. Il demanda à Zarqaoui d’arrêter de mener
des opérations hors d’Irak.
Atiyah réitéra les craintes d’Abd al-Hadi au sujet de la capacité d’al-Qaida à gérer à distance les
évènements en Irak, et s’alarma de ce que Zarqaoui ait cru fausse la lettre de Zawahiri de juillet.
Le document était authentique, écrivait-il, et représentait «l’avis des frères, des sheikhs et de tout
le commandement intellectuel et moral ici». Il arguait qu’améliorer la coordination entre al-Qaida et
al-Qaida en Irak devait être la plus haute priorité du groupe. «Préparer [les frères] à être des
messagers entre vous et le commandement ici», expliquait Atiyah «est plus important que
d’envoyer les frères effectuer des opérations comme les hôtels à Amman».
Zarqaoui se rangea finalement à la ligne officielle, du moins en partie. En janvier 2006, il établit
une coalition de groupes djihadistes irakiens, le Conseil Militaire Moudjahidine, désigné pour
répondre aux craintes d’al-Qaida. Le groupe nomma un émir irakien et Zarqaoui se fit plus discret
en public.
Mais le conseil était toujours principalement une façade. Surtout, il n’incluait pas le deuxième plus
grand groupe djihadiste d’Irak, l’Ansar al-Sunnah, qui avait des racines kurdes et entretenait des
relations de méfiance mutuelle avec Zarqaoui. Le commandement central d’al-Qaida souhaitait
ardemment unifier le mouvement djihadiste mais Zarqaoui ne faisait pas confiance à Ansar alSunnah, donc le commandement d’Ansar al-Sunnah fut contacté directement.
L’unification d’al-Qaida en Irak et d’Ansar al-Sunnah
Le 26 janvier 2006, Ayman al-Zawahiri écrivit à Ansar al-Sunnah de la part du comité spécial d’alQaida pour les affaires irakiennes que le comité souhaitait l’unification d’al-Qaida en Irak et
d’Ansar al-Sunnah. De façon encore plus frappante, le conseil reconnaissait qu’une telle évolution
n’était possible qu’«après avoir réformé la situation d’al-Qaida en Irak». Trois jours plus tard, le
comité envoya une nouvelle note demandant à ce que «tous les obstacles dans le chemin [de
l’unification] soient enlevés».
Zarqaoui lui-même était sûrement un de ces obstacles.
Image extraite d'une vidéo montrant al-Zarqaoui, le 4 mai 2006 près de Bagdad | HO/DOD / AFP
Al-Qaida s’attacha bientôt à résoudre ce problème. On fit rapporter à Ansar al-Sunnah que le
groupe avait fait un pas vers l’amélioration des conditions nécessaires à l’unification «en envoyant
un honorable frère et vertueux sheikh» en Irak. Al-Qaida ne nommait pas son émissaire mais
notait: «vous le connaissez très bien».
Il ne fait pas de doute que la lettre d’al-Qaida au commandement kurde d’Ansar al-Sunnah
indiquait qu’Abd al-hadi al-Iraqi, le Kurde de Mossoul, serait bientôt de retour.
112
Fin 2003, Abd al-Hadi avait demandé à Zarqaoui s'il devait venir en Irak. Zarqaoui avait dit non.
En janvier 2006, il ne lui demanda pas son avis.
Le commandement d’al-Qaida en Irak allait cependant changer bien avant qu’Abd al-Hadi puisse
arriver à proximité de l’Irak. Zarqaoui fut tué en juin 2006 par une frappe aérienne américaine et
remplacé par un Egyptien nommé Abu Hamzah al-Muhajir. Malgré ses relations anciennes avec
al-Qaida, Abu Hamzah continua à éloigner al-Qaida en Irak du commandement central. Le 15
octobre 2006, le Conseil militaire moudjahidine annonça que tous les groupes le composant
étaient dissous et réunis au sein d’un nouveau gouvernement djihadiste nommé État islamique
d’Irak. Bien avant la guerre civile syrienne et l’ascension globale de Daech, le but de l’État
islamique d’Irak était de gouverner et, à terme, de rétablir le califat.
Le commandement central d’al-Qaida était coincé dans un angle mort. Il n’avait pas été consulté
au sujet de cette annonce, et le sommet de l’État islamique en Irak n’avait créé aucune «unité»
parmi les djihadistes irakiens en refusant d’incorporer Ansar al-Sunnah, qui continuait de se méfier
de l’État islamique en Irak malgré la mort de Zarqaoui. Pendant un moment, les chefs d’al-Qaida
ont peut-être été rassurés par le fait qu’Abd al-Hadi était à l’approche de la frontière irakienne et
puisse peut-être résoudre le problème. Mais ce moment fut bref: Abd al-Hadi fut arrêté à
Gaziantep un jour après l’annonce de la création de l’État islamique d’Irak.
Avec cette arrestation capotait la tentative la plus audacieuse d’al-Qaida pour enfin contrôler le
mouvement djihadiste en Irak et le mouvement enfanté par Zarqaoui s’éloignait plus loin encore
de son orbite. C’est comme cela que s’écrit l’histoire. Abd al-Hadi al-Iraqi est traduit en justice face
à une commission militaire à la base navale américaine de la baie de Guantánamo, à Cuba, le 18
juin 2014. Hadi écouta calmement la liste des charges retenues contre lui et ne plaida rien lors de
la session d’une demi-heure.
Les Brigades du Kurdistan
Selon le fameux journaliste turc Rusen Cakir, la CIA a été très impliquée dans la surveillance et la
capture d’Abd al-Hadi. Dans un récit publié par Cakir en novembre 2014, il rapportait que les
membres d’al-Qaida Yilma et Resit-Isik étaient passés en Iran pour aider Abd al-Hadi et sa famille
à passer la frontière et l’avaient ensuite escorté jusqu’à Gaziantep pour la dernière partie du trajet
jusqu’à la frontière syrienne. Abd al-Hadi aurait supposément fait l’objet d’un traçage électronique
tout au long de ce trajet, mais les responsables turcs ne voulaient apparemment pas l’arrêter sur
la base de seules données de surveillance. Le tuyau anonyme à la police de Gaziantep qui
assurait qu’il voyageait avec un passeport frauduleux, permit d’effectuer son arrestation dans la
légalité.
On peut imaginer l’inquiétude des autorités américaines lorsque la Turquie examina la demande
d’asile d’Abd al-Hadi. L’avocat d’Abd al-Hadi, Osman Karahan, avait une longue histoire de
défense de djihadistes en Turquie et avait même été accusé de soutenir le terrorisme lui-même.
Les Américains n’avaient pourtant rien à craindre. La demande d’asile d’Abd al-Hadi fut refusée et
à 2h du matin le 31 octobre 2006, il fut déporté d’Istanbul à Kaboul sur un vol Turkish Airlines.
Lorsque l’avion atterrit, des représentants américains l’attendaient.
Aujourd’hui, Abd al-Hadi attend d’être jugé par un tribunal militaire à Guantánamo, où il fait partie
de la liste des dix-sept détenus de la plus haute importance. En janvier 2010, la Guantánamo
Review Task Force a recommandé la tenue de son procès et de nombreux documents bruts cités
dans cet article ont été déclassifiés et rendus accessibles au public de façon à ce qu’ils puissent
être utilisés comme preuves lors de ce procès.
A LIRE AUSSI L'histoire secrète de la toute première réunion de Daech Lire l'article
http://www.slate.fr/story/122329/histoire-secrete-reunion-daech
113
Ce qu’Abd al-Hadi souhaitait faire s’il avait pu pénétrer en Irak reste peu clair. Il était assez haut
placé pour pouvoir remettre en question implicitement ou explicitement Zarqaoui comme Abu
Hamzah, mais on ne sait pas si sa mission consistait à prendre le contrôle de l’État islamique en
Irak ou si les les commandants du groupe soutenaient son arrivée. Peut-être voulait-il faire un
coup d’état? Peut-être voulait-il construire sur la base d’Ansar al-Sunnah une filiale d’al-Qaida plus
docile? Peut-être ne venait-il que pour servir de conseiller ? Ou peut-être cela aurait-il précipité
une guerre ouverte entre djihadistes comme c’est arrivé quelques années plus tard en Syrie.
La nature de la mission d’Abd al-Hadi soulève autant de questions qu’elle fournit de réponses,
mais son itinéraire vers l’Irak nous en dit beaucoup sur le réseau logistique d’al-Qaida en 2006. Il
n’a pas essayé d’aller directement en Irak depuis l’Iran ou la Turquie, mais s’est infligé au moins
deux passages de frontière risqués et a fait un détour de centaines de kilomètres en Turquie et en
Syrie. Son itinéraire évoque celui de milliers de combattants étrangers ayant rejoint al-Qaida en
Irak/l’État islamique en Irak en 2006 et 2007 et qui est depuis devenu célèbre pendant la guerre
civile en Syrie.
Abd al-Hadi n’est pas le dernier commandant d’al-Qaida à avoir tenté de rejoindre l’Irak. Après sa
capture, au moins deux autres commandants de haut niveau d’al-Qaida, Atiyah Abd al-Rahman et
Muhammad Khalil al-Hakaymah, ont tenté des périples similaires. En dépit de tout ce que l’on a
pu dire sur les communications numériques, al-Qaida savait avant tout qu’il lui était impossible de
mener le jeu en Irak sans avoir des agents de confiance sur place.
On connaît peu de détails de leurs trajets, mais tous deux ont passé beaucoup de temps en Irak
après le 11-Septembre et ont sans doute pris un chemin similaire à celui d’Abd al-Hadi. Les
communications internes d’al-Qaida suggèrent qu’ils ont tous les deux eu des ennuis, mais il n’est
pas clair si c’est le réseau d’al-Qaida en Turquie qui a fait défaut (Mehmet Polat, le chauffeur
d’Abd al-Hadi à Gaziantep, a été tué début 2008 lors d’un échange de coups de feu avec la police
turque) ou si ce sont les autorités iraniennes qui ont restreint leurs mouvements.
En dépit de la rupture de plus en plus marquée avec l’État islamique en Irak, al-Qaida avait ses
fidèles en Irak. De nombreux djihadistes d’Ansar al-Sunnah restèrent alignés sur al-Qaida pendant
des années bien qu’ils ne prirent jamais le nom du groupe. Pendant ce temps, les passeurs turcs
d’Abd el-Hadi Yilmaz et Resit-Isik fuirent en Irak où ils créèrent un groupe djihadiste éphèmère
connu sous le nom de «Brigades du Kurdistan », qui tenta d’atténuer la distance croissante entre
l’État islamique en Irak et al-Qaida. Les Brigades du Kurdistan est le seul groupe à avoir
publiquement prêté allégeance à la fois à ben Laden et à l’Emir de l’État islamique en Irak. Cet
effort de conciliation disparut lorsque Yilmaz et Resit-Isik furent tués par l’armée américaine en
juin 2007.
Dans les pas d’Abd al-Hadi al-Iraqi
La capacité d’al-Qaida à envoyer des commandants djihadistes de haut rang sur le champ de
bataille a augmenté lorsque la guerre civile en Syrie a commencé. De nombreux chefs djihadistes
liés à al-Qaida ont atteint leur destination, ce qui dit quelque chose de l’agressivité des services de
renseignement en Turquie et ailleurs sur leur retour. Collectivement, ce noyau dur de membres
d’al-Qaida en Syrie s'est fait connaître sous le nom de groupe Khorasan, un clin d’œil à leur
expérience en Afghanistan.
Dans les pas d’Abd al-Hadi, ces meneurs ont d’abord tenté de bâtir des ponts entre al-Qaida et
l’État islamique, mais l’ont finalement condamné en lui préférant des militants plus favorables à alQaida au sein du Jabhat Fatah al-Sham et du Ahrar al-Sham. Au contraire de la guerre en Irak,
lors de laquelle les pays voisins refusèrent généralement de laisser librement circuler les agents
d’al-Qaida, les membres du groupe Khorasan furent en mesure d’entrer relativement facilement
en Syrie et de se construire une légitimité locale grâce à leur opposition à l’État islamique. Dans
tous les cas, le Groupe Khorasan n’a pas plus définitivement réaffirmé l’autorité d’al-Qaida sur
l’État islamique qu’Abd al-Hadi. La proximité est importante mais elle ne fait pas tout.
La capacité d’al-Qaida à faire entrer des commandants de haut rang en Syrie l’a aidé à construire
des relations étroites avec de nombreux groupes rebelles, mais la rupture avec les Zarqaouites
114
s’est transformée en une guerre ouverte avec l’État islamique. Al-Qaida n’a pas réussi à
comprendre que le mouvement créé par Zarqaoui était fondamentalement populiste et n’avait
jamais cherché de meneurs bien établis et de figures d’autorité. Si les mouvements djihadistes
rejettent depuis des décennies les hiérarchies politiques et religieuses établies partout au MoyenOrient et au-delà, le mouvement Zarqaouite est construit pour rejeter jusqu’à l’establishment
djihadiste.
La mission en Irak d’Abd al-Hadi s’est terminée lorsqu’il a été arrêté à Gaziantep, mais la
campagne d’al-Qaida pour reprendre aux héritiers d'Abou Moussab al-Zarqaoui le contrôle sur le
djihad global continue.
Brian Fishman
Pour comprendre l'hydre djihadiste
Actualité International
Dans "Générations djihadistes", le chercheur Dominique Thomas montre la diversité de la
menace et sa capacité à se transformer face à la riposte. Entretien.
Propos recueillis par Nicolas Hénin Publié le 01/12/2016 à 09:32 | Le Point.fr
Des combattants de l'EI. Dominique Thomas montre comment le djihadisme prospère sur les maux du monde arabe.
© DR
Dominique Thomas, chercheur à l'Ehess, publie Générations djihadistes (Michalon, 17 euros). Un
livre important qui permet de garder à l'esprit que la menace de l'État islamique ne doit pas
occulter la complexité du paysage djihadiste, et qui montre son ancrage profond dans les maux du
monde arabo-musulman. Un constat aussi des limites de décennies de contre-terrorisme.
Le Point : Dans votre livre, vous montrez que la disparition d'Oussama Ben Laden n'a pas
tellement gêné Al-Qaïda. Pourquoi ?
Dominique Thomas : L'élimination de Ben Laden a évidemment créé un vide sur le plan du
leadership. Le charisme et la légitimité de Ben Laden sont toujours difficiles à remplacer au sein
d'Al-Qaïda. Son remplaçant, Zawahiri, est quelqu'un de plus renfermé et plus idéologue. Mais Ben
Laden et son entourage avaient déjà réfléchi à une transformation structurelle d'Al-Qaïda pour
s'adapter aux réalités sociales, économiques et politiques que connaissait déjà le monde arabomusulman et sa mort n'a pas entravé du tout le processus de transformation d'Al-Qaïda amorcé
depuis 2001 et la fin du sanctuaire afghan. Ben Laden est tué en mai 2011 ; il avait déjà tiré les
premiers enseignements du Printemps arabe.
Le Printemps arabe avait soulevé beaucoup d'espoirs que la démocratisation des sociétés
vienne assécher le discours djihadiste. Cela n'a pas du tout été le cas. Pourquoi ?
Beaucoup se sont focalisés sur les modèles tunisien et égyptien, avec une chute des régimes
obtenue par le peuple et par des manifestations. La réaction des régimes autoritaires en Libye et
en Syrie a provoqué à la fois un effondrement des États et un processus de guerre civile. Des
groupes en ont profité pour entrer dans un processus de contestation politique violente avec un
narratif djihadiste. En Tunisie ou en Égypte, les djihadistes n'ont, dans un premier temps, pas
utilisé la violence, mais ont réfléchi à des mouvements avec des bases sociales, avec de la
prédication, de l'action humanitaire. C'était le cas des groupes d'Ansar al-Sharia. Le Yémen, de
son côté, s'est fragmenté, au profit d'Aqpa (Al-Qaïda dans la péninsule arabe) qui mène à partir
de 2011 son projet de territorialisation.
115
On est obligé d'admettre que les bouleversements des Printemps arabes ont été un événement
providentiel pour que ces groupes puissent se territorialiser et mettre en place un projet politique
dans des territoires où ils avaient des difficultés à se structurer.
Le cas du Yémen, une révolution méconnue du Printemps arabe, est, selon vous,
particulièrement intéressant.
Aqpa s'est structurée au tout début des années 2000 en Arabie saoudite, puis, à la suite de la
répression qu'elle a subie de la part des autorités saoudiennes, elle a été obligée de se redéployer
au Yémen, qui lui offrait beaucoup plus d'espace pour évoluer que l'Arabie. Aqpa s'est intégrée à
la réalité locale, notamment en passant des accommodements avec les tribus, notamment au
Sud. On a vu sa capacité d'évolution avec la création d'Ansar al-Sharia Yémen, avatar local qui lui
permet d'éviter l'exposition que procure le nom d'Al-Qaïda, de se fondre dans le tissu local avec
les leaders religieux, les chefs tribaux, les associations caritatives, tout en étant une organisation
qui lutte contre le régime. Elle n'a eu aucune difficulté à trouver les leviers, dans cette société
fragmentée, avec un État faible et une présence interventionniste américaine qui a mené des
campagnes d'attaques de drones importantes à partir de fin 2009.
Les résultats de ces campagnes de drones sont intéressants parce qu'elles ont décapité
l'organisation. Les cadres intermédiaires sont devenus les leaders d'aujourd'hui, qui ont été
formés dans la complexité de ce rapport entre le local et le global, à la fois contre l'État yéménite
qui est considéré comme tyrannique, la menace des rebelles houthis, et contre l'Occident, en
particulier les États-Unis et leurs raids de drones. La présence de l'État islamique (EI) vient ajouter
un quatrième concurrent, sinon ennemi.
L'autre grande réussite territoriale d'Al-Qaïda, ça a été le Mali avant que la France
n'intervienne.
Il est pertinent de comparer l'expérience au Yémen et celle au Nord-Mali parce qu'elles relèvent
toutes les deux de territorialisations qui ont été remises en cause par des interventions militaires.
Serval a mis fin à l'implantation d'Aqmi (Al-Qaïda au Maghreb islamique) avec ses partenaires
d'Ansar Dine et le Mujao. Ce sont deux expériences inachevées d'installations de proto-émirats
(en face du proto-État de l'EI). Elles montrent aussi la capacité de ces groupes à se retirer des
villes et à devenir caméléons au sein de la société, avec des partenariats locaux forts et
historiques. C'est ce que fait Aqmi avec les Touaregs, Aqpa avec les tribus yéménites et le Jabhat
Fatah al-Sham en Syrie avec d'autres groupes combattants. Ces organisations sont capables de
repasser d'un niveau assez abouti de proto-administration de territoires à des formes classiques
de guérillas clandestines, avec des mines improvisées, le harcèlement des forces.
On risque de constater sans doute la même capacité d'adaptation de la part de l'EI lorsqu'il perdra
son emprise territoriale, d'autant qu'il peut se reposer sur beaucoup de relais locaux. On voit bien
que des interventions militaires importantes éprouvent d'énormes difficultés à éradiquer ce genre
de mouvements qui font preuve d'une grande résilience et sont capables de se transformer
rapidement. Les maux profonds dont souffrent ces sociétés sont autant de causes favorables à la
constitution de mouvements de contestation violents qui ne manqueront jamais de réapparaître
sous une forme ou une autre.
Une grosse partie de votre livre est consacrée à la rivalité entre Al-Qaïda et l'EI. Vous
réfutez la thèse d'une simple question de générations.
Les projets stratégiques comme les méthodes tranchent clairement. L'EI est beaucoup plus radical
: il n'accepte que rarement le partenariat avec d'autres forces et a opté pour une stratégie du fait
accompli avec la proclamation d'un califat auquel on doit allégeance. Sur le plan doctrinal, le
discours de l'EI est très structuré à travers une machine de propagande extrêmement efficace. AlQaïda met davantage l'accent sur les références historiques et les discours doctrinaux.
Après, on ne peut pas dire que la différence soit générationnelle parce qu'on ne peut pas dire que
les combattants d'Aqmi ou d'Aqpa soient plus âgés que ceux de l'EI. Tous arrivent à capter une
population jeune. La propagande d'Al-Qaïda a davantage d'impact sur les territoires du monde
arabe. L'EI a réussi à capter une population un peu moins endoctrinée, au-delà des frontières du
116
monde arabe. Mais il faut se méfier des effets de loupe sur le phénomène des combattants
étrangers. En Syrie, tous n'ont pas rejoint l'EI. Beaucoup de gens du Caucase, mais aussi des
Occidentaux, ont rejoint d'autres organisations.
En dépit de cette rivalité pour le monopole du djihad global, ces deux organisations ont une vision
consensuelle sur la définition de « l'ennemi lointain » que représentent l'Occident et ses alliés :
frapper l'Occident via le djihad d'inspiration est ce que l'on retrouve aussi bien chez Aqpa avec
Anwar al-Awlaqi que chez l'EI.
Est-ce que vous pensez que cette concurrence entre Al-Qaïda et l'EI est plutôt de nature à
affaiblir le courant djihadiste ou, au contraire, à stimuler son développement ?
Il y a clairement une émulation derrière la compétition. Il peut même y avoir sur un plan très
opérationnel des convergences. Les réseaux peuvent être constitués des mêmes figures, qui ont
juste changé d'allégeance. Cela dépendra surtout, je pense, de l'évolution du leadership. Est-ce
que les grandes franchises d'Al-Qaïda vont garder leurs leaders historiques ? Est-ce que
Baghdadi réussira à renouveler son leadership ? Les positions de ces leaders décideront
beaucoup d'un rapprochement éventuel ou de l'approfondissement des divisions. Les conditions
locales détermineront aussi beaucoup les relations entre les différentes franchises de ces deux
groupes au cas par cas. De l'Égypte au Maroc, il va y avoir des perspectives de développement
sur lesquelles les deux mouvances vont se retrouver. Il suffit d'interventions étrangères pour que
la convergence se renforce. En l'absence d'intervention, il y a probablement plus de place pour
une compétition entre les deux.
Djihad : "les revenants" sont parmi nous
Actualités Société Terrorisme
Des djihadistes de l'Etat islamique en route vers Raqqa. Image non datée diffusée par un site djihadiste.
(Uncredited/AP/SIPA)
"L'Obs" a lu le livre du journaliste David Thomson consacré aux jeunes Français partis
rejoindre des groupes terroristes en Syrie et qui rentrent ces derniers mois en France.
Certains blessés et résignés. D'autres encore enragés et décidés à frapper.
http://tempsreel.nouvelobs.com/ Mathieu Delahousse Publié le 01 décembre 2016 à 08h45
Ils s'appellent Bilel, Yassin, Zoubeir. Ou encore Kevin, Lena ou Safya. Et, à vrai dire, ce sont des
jeunes gens dont nous n'aurions pas voulu entendre parler. Ils forment le magma indéfinissable
des djihadistes français, passés à l'acte ou non, partis en Syrie ou revenus, repentis ou non, mais
devenus le visage de la menace terroriste qui a déjà ensanglanté la France. Jamais sans les
attentats nous n'aurions entendu parler d'eux. Le journaliste David Thomson a choisi de les
présenter dans son dernier livre, "les Revenants. Ils étaient partis faire le jihad, ils sont de retour
en France" (1).
250 "revenants"
Selon les chiffres officiels, environ 1.100 Français sont partis en Syrie depuis 2012, souvent en
famille. Dans la série de portraits proposée par David Thomson, on passe rapidement sur Bilel,
premier Français poursuivi en Turquie pour des actes de terrorisme et encore emprisonné sur
place, un "naïf" assumé. Caché dans le livre derrière un pseudonyme, il raconte son retour
volontaire de Syrie. "Le déclic, dit-il, c'était les attentats de Paris". Il assure qu'il n'"était pas venu
pour cela". Il y a une part de candeur chez ce jeune homme parti la fleur au fusil et marié à une
femme "rencontrée via Facebook qu'il a fait venir de France", avant de lui faire un enfant sur
place.
117
Il ne voulait pas combattre mais il s'est proposé comme chauffeur de l'organisation Etat islamique
quand on en a recherché. Ses nuances de regrets s'expriment sur un registre surprenant :
"Moi, je ne suis pas venu pour imposer la charia. Je suis venu pour vivre sous la charia."
C'est sa prise de conscience qui l'a conduit à revenir, en appelant les autorités consulaires
françaises pour organiser sa capitulation.
Figurent aussi, dans ce cortège, les jeunes gens blessés après quelques semaines dans un pays
en guerre, qui détaillent leur fuite en arrière. La surprise est d'apprendre que l'EI compte une
bureaucratie telle, qu'elle délivre des laissez-passer aux candidats au départ afin de lutter contre
les désertions de plus en plus nombreuses. 250 Français déçus du djihadisme ont déjà fait le
chemin inverse. Soit un sur quatre.
A leur retour, certains font plus pitié que peur, à l'instar de ce jeune homme qui tente de faire
croire aux services de renseignement qu'il était en Turquie pour les vacances, qu'il s'est endormi
dans un taxi et s'est retrouvé en Syrie. D'autres laissent un goût amer à la lecture de leur
parcours. C'est le cas de celui-ci, revenu, "judiciarisé" et qui, de retour aujourd'hui dans sa famille
et rendu à sa solitude, traîne devant ses écrans à l'affût de la moindre information sur la Syrie. Le
hasard veut qu'il croise, à Paris, en plein quartier de Belleville, un réfugié syrien qu'il avait
rencontré deux ans auparavant en pleine guerre. Petit monde.
Petit monde aussi que celui de Kevin, ancien enfant de chœur à l'église, ancien scout, décroché
du système scolaire et parti à ses 17 ans via Facebook vers Forsane Alizza, "les cavaliers de la
fierté". Petit monde que celui de Lena qui a passé un an en Syrie, en est revenue déçue et ironise
aujourd'hui crânement sur les programmes de déradicalisation organisés par la France pour la
jeunesse perdue qu'elle semble représenter.
La France risque d'être "submergée"
D'autres, femmes comme hommes, ne sont pas revenus. "Je suis un simple soldat", proclame
Abou, ancien petit dealer de shit du 93 installé en Syrie, précisant qu'il est décidé à rester et veut
"tout exploser", "femmes, enfants, chats, chiens, chameaux et économie du tourisme". Ses héros
sont tous ceux qui sont passés à l'action en France, notamment Rachid Kassim, recruteur de
Daech et inspirateur présumé de plusieurs attentats en France.
Dans son discours de jeune homme passé par les collèges et les lycées de la région parisienne,
se lit un sentiment confus mais explosif : "Il dit à la fois détester la France mais ne pas en vouloir
aux Français, qu'il appelle pourtant à tuer", écrit David Thomson. La dimension psychiatrique n'est
pas loin, même si l'auteur considère ce prisme peu convaincant.
Face aux réalités de la guerre en Syrie, le journaliste conclut que deux courbes sont sur le point
de s'inverser. Après avoir été sidérée par les départs vers la Syrie, la France risque d'être
"submergée" par les retours. Il écrit :
"Les autorités tâtonnent, expérimentent, sans savoir comment gérer cette population
potentiellement très dangereuse."
Deux femmes rencontrées pour le livre disent vouloir repartir. L'une d'elle dit même espérer de
nouveaux attentats sur notre sol.
Mathieu Delahousse
Ecouter la parole des djihadistes, un impératif
Alors qu'il y a encore quelques mois, un débat agitait les rédactions sur le simple fait de savoir s'il
fallait ou non nommer les meurtriers de Nice ou du 13-Novembre et raconter leurs vies, David
Thomson assume cet exposé cru de la réalité et ce qu'il nomme "un journalisme d'anxiété" : faire
face pour comprendre. Sa démarche est celle de l'immersion.
Il prévient en ouverture de son livre : "Ces milieux sont quasiment toujours traités par la lucarne de
sources secondaires, émanant des services de police ou de justice : PV de garde à vue,
ordonnances de renvoi, écoutes téléphoniques, etc… Considérant ce prisme comme
118
indispensable et biaisé, j'ai fait le choix dès le départ de me couper de ce type de sources pour ne
travailler qu'à partir de sources primaires, les djihadistes eux-mêmes."
Ne pas vouloir entendre parler ? Après les attaques terroristes qui ont visé la France, cette réalité
a sauté aux yeux des sceptiques – Thomson étrille au passage le "déni" de ceux qui lui riaient au
nez lors de ses exposés publics ou télévisés en 2014 – et la nécessité de connaître ces individus
semble à ses lecteurs évidente.
M.D.
(1) "Les Revenants. Ils étaient partis faire le jihad, ils sont de retour en France", coédité par Le
Seuil et le site d’information Les Jours (304 pages, 19,50 euros).
Mathieu Delahousse
Frédéric Pichon : «Notre focalisation sur Daech nous fait
oublier les autres djihadistes en Syrie»
FIGARO VOX Vox Monde Par Alexis Feertchak Mis à jour le 01/12/2016 à 12:04 Publié le
30/11/2016 à 19:10
FIGAROVOX/ENTRETIEN - Alors que le régime de Bachar al-Assad semble gagner la bataille
d'Alep et se renforcer politiquement, le spécialiste du Moyen-Orient met en garde contre la
constitution en Syrie du «djihadistan» d'Idleb certes anarchique mais dominé par l'ex-Front alNosra.
Frédéric Pichon est un géopolitologue, spécialiste du Moyen-Orient. Auteur d'une thèse
de doctorat sur la Syrie et chercheur associé à l'Université de Tours, il a publié
Géopolitique du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord (co-aut., éd. PUF, 2012) et Syrie:
Pourquoi l'Occident s'est trompé (éd. Éditions du Rocher, 2014).
FIGAROVOX. - La poche des rebelles à l'Est d'Alep se réduit chaque jour davantage face
aux assauts de l'Armée syrienne appuyée notamment par l'aviation russe. Le sort de la
bataille d'Alep est-il scellé ?
Frédéric PICHON. - Pour le moment, l'assaut des forces loyalistes est parvenu à couper en deux
la zone rebelle d'Alep, grâce essentiellement aux troupes d'élite de l'armée syrienne.
Symboliquement c'est très important pour Damas, car cela atténue l'implication des alliés
étrangers dans la bataille d'Alep, exception faite des Russes dont l'aviation a été décisive. Il reste
plus au sud une zone étendue dans laquelle sont encore piégés des milliers de civils et les
éléments armés qui contrôlent cet espace. Est ce la fin? L'offensive loyaliste à eu un impact
majeur sur le moral des combattants. De plus en raison de l'encerclement complet des poches
restantes et de la fin du soutien turc en armes et combattants, il est probable que le sort de la
bataille d'Alep soit scellé, comme je l'avais annoncé il y a un mois. Les Russes se tiennent
d'ailleurs en embuscade et sont en train de négocier des trêves avec les chefs rebelles. Selon un
scenario déjà éprouvé à Homs, ils vont probablement leur proposer une sortie honorable en
direction d'Idleb.
De nombreux civils d'Alep Est se sont réfugiés dans la zone de la ville contrôlée par le
régime de Bachar al-Assad. Que dire de la situation humanitaire dans l'ancienne capitale
économique de la Syrie?
Les médias se sont bien gardés de mentionner que l'immense majorité des civils qui ont fui
Alep l'ont fait vers les zones loyalistes de l'Ouest de la ville.
119
Oui, très pudiquement, alors même que l'OSDH le mentionnait, les médias occidentaux se sont
bien gardés de mentionner que l'immense majorité des civils qui ont fui (sans doute déjà plus de
50000) l'ont fait vers les zones loyalistes de l'Ouest d'Alep ou vers le quartier kurde de Sheikh
Maqsoud. Pour les milliers de civils encore bloqués à l'Est, les conditions sont en train de se
dégrader, si bien qu'on peut penser qu'il y aura des flux massifs dans les jours qui viennent. De ce
point de vue, la stratégie des rebelles qui ont tout fait pour empêcher la fuite des civils semble être
un échec. Et c'est bien évidemment le calcul du gouvernement syrien qui fait tout pour leur rendre
la vie impossible. C'est le scenario prévisible que va connaître Mossoul dans les semaines à venir.
La guerre urbaine est la pire des guerres, l' «ultime champ de bataille» pour reprendre le titre d'un
ouvrage récent.
Quelles conséquences politiques pour Damas, Moscou et Téhéran auraient une reprise
d'Alep ?
Politiquement, Moscou se pose en acteur incontournable de la crise syrienne, sur lequel
d'ailleurs Damas s'appuie bien plus que sur Téhéran.
Alep aurait pu devenir dès 2012 la capitale de l'opposition islamiste à Bachar al-Assad. Mais la
sociologie de la ville a empêché que l'assaut depuis l'extérieur mené par les rebelles puisse
déboucher sur un contrôle total de la ville. L'immense majorité des Alépins a continué de vivre
sous le contrôle de l'administration de Damas. Avec la reprise d'Alep Est, Damas montrerait sa
capacité à tenir un territoire qui est viable économiquement et surtout sans problème de continuité
territoriale le long d'un axe longitudinal qui va du Sud de la province de Sweida jusqu'à Alep. Un
territoire où vivraient encore plus de 60% de la population totale de la Syrie. Politiquement,
Moscou se pose en acteur incontournable de la crise syrienne, sur lequel d'ailleurs Damas
s'appuie bien plus que sur Téhéran. Désormais, c'est par Moscou que devront passer les
initiatives politiques, tout le monde s'y résout: même les opposants en exil n'écartent pas une
triangulation russe pour négocier l'avenir politique de la Syrie.
Quel est l'avenir des rebelles d'Idleb, à l'Ouest d'Alep? Assiste-t-on dans ce territoire à
l'éclosion d'un djihadistan sous l'influence de l'ex-Front al-Nosra donc d'al-Qaïda ?
Ce qui est inquiétant, c'est que ce djihadistan d'Idleb est un problème pour nombre de
pays, y compris le nôtre.
La situation est confuse à Idleb car les groupes djihadistes présents ont la fâcheuse tendance à
se déchirer ces dernières semaines. Sans soutien turc, la province d'Idleb n'est absolument pas
viable. Lorsque les dernières ressources auront été prélevées par les seigneurs de la guerre, cela
va tourner à l'anarchie. Mais ce qui est inquiétant, c'est que ce djihadistan est un problème pour
nombre de pays, y compris le nôtre. Pour ne citer que la Chine, Pékin, à la suite de l'attentat qui a
frappé son ambassade à Bichkek l'été dernier, a commencé à s'intéresser de plus près à ce
territoire où se trouvent près de 2000 combattants du Parti Islamique du Turkestan, des
Ouïghours, dotés d'armes performantes et qui tenteront à nouveau de frapper les Chinois depuis
ce réduit. La Chine envisagerait ainsi de doter l'armée syrienne de drones armés, comme elle l'a
déjà fait auprès de l'armée irakienne. Il faut noter que les Etats-Unis ont effectué plusieurs frappes
dans cette province ces dernières semaines pour éliminer les cadres de Jabhat Fatah al Sham, ex
Al Nosra. Avec l'aval bien évidemment de la chasse russe. Je crois que notre focalisation sur l'Etat
Islamique nous fait perdre un peu de vue cette poche lourde de menaces.
L'opération turque au Nord de la Syrie se poursuit, notamment pour reprendre la ville d'AlBab aux mains de l'Etat islamique. Dans cette région, la rivalité est forte avec les Kurdes et
l'armée syrienne. Quel est le jeu d'Ankara? Dans quelle mesure est-il libre vis-à-vis de
Moscou ?
Erdogan a affirmé avoir comme objectif de renverser Assad. Ce n'est pas sérieux tant que
les Russes seront là...
La Turquie porte une responsabilité immense dans le chaos qui règne au Nord de la Syrie. Elle a
aidé et encouragé les pires éléments islamistes depuis son territoire à seule fin d'empêcher la
constitution d'une zone kurde à ses portes. L'objectif de renverser le «tyran Assad» apparaît de
120
moins en moins sérieux avec le recul quand on constate les dérives mégalomaniaques du
Président Erdogan. A présent, elle semble avoir reçu un message clair de Moscou et agit dans un
cadre apparemment négocié par Poutine. On ne sait toujours pas quels sont les objectifs de la
Turquie: constituer une zone tampon pour empêcher la constitution d'un Rojava (Kurdistan syrien
autonome, ndlr.) auquels aspirent les Kurdes de Syrie? Eradiquer l'Etat Islamique (c'est plus
douteux)? Dernièrement Erdogan a affirmé avoir comme objectif de renverser Assad. Ce n'est pas
sérieux tant que les Russes seront là...
L'Etat islamique est sur la défensive en Irak, mais aussi en Syrie. Pourrait-on envisager une
reprise rapide de leur capitale régionale, Raqqa ?
Le problème de Raqqa, pour toutes les raisons évoquées plus haut est très compliqué à résoudre.
Non pas tant tactiquement mais politiquement: il faudra attendre encore plusieurs semaines avant
qu'un consensus international se dégage, issu de la fin de la bataille d'Alep ou même de Mossoul.
Après, ce sera la course. En attendant, tout le monde avance ses pions: forces spéciales
françaises, troupes turques, kurdes syriens, milices irakiennes venues de l'est. Quant aux avions
de la Coalition, ils devront aussi se coordonner avec les Russes ou les Syriens. Mais c'est encore
trop tôt.
Achraf Ben Brahim : «La radicalisation n'est pas une maladie
mais une conviction»
ACTUALITE Société
01/12/2016 à 19:01
http://www.lefigaro.fr/ Par Marie-Amélie Lombard-Latune Publié le
INTERVIEW - Dans son livre L'Emprise, Achraf Ben Brahim adopte le parti pris de donner la
parole à des djihadistes combattant en Syrie ou rentrés en France.
La mort, sous le drapeau de Daech, d'un de ses amis d'enfance a conduit Achraf Ben Brahim,
aujourd'hui chef de projet multimédia, à mener sa propre enquête sur la «djihadosphère» et les
vocations qu'elle suscite. Avec quelques excès mais beaucoup de lucidité. Auparavant, le jeune
homme avait publié Encarté, une immersion dans les partis politiques.
LE FIGARO. - Pour votre livre, vous avez eu des échanges, via internet, avec Rachid
Kassim, djihadiste français soupçonné d'avoir été en contact avec les auteurs de plusieurs
attentats en France: l'assassin d'un couple de policiers à Magnanville, les tueurs du prêtre
de Saint-Etienne-du-Rouvray et le commando de femmes ayant projeté de faire exploser
une voiture près de Notre-Dame de Paris. Dans une vidéo, avant de décapiter un otage, il se
félicitait de l'attentat de Nice. Quelle a été la teneur de vos échanges ?
Achraf BEN BRAHIM. - Pas besoin de préciser que nous n'avons pas les mêmes opinions...
Rachid Kassim ne se considère pas comme un mentor. Il dit encourager les «vocations», «inciter
les croyants comme cela est prescrit par l'islam». Il affirme ainsi avoir «sublimé» Larossi Aballa, le
meurtrier des policiers. Je l'ai aussi interrogé sur la viabilité de l'État islamique, sur les viols des
Yezidis qu'il revendique pleinement.
Selon de récentes informations, Kassim aurait été désavoué par Daech qui lui reprocherait
de trop se mettre en avant. Certaines le donnent aussi pour mort. De quand datent vos
derniers contacts ?
De la fin octobre. Face aux critiques, notamment celle d'avoir incité des femmes au djihad, il s'est
justifié sur la Toile en expliquant que, dans l'histoire, des femmes musulmanes avaient déjà
demandé à combattre. Il répondait aussi à ceux qui lui reprochaient de ne pas combattre lui121
même, expliquant qu'il ne pouvait être au front car il souffrait d'une blessure provoquée par un
éclat d'obus.
Vous lui avez aussi demandé d'où venaient les Français qui sont autour de lui.
Peu d'entre eux sont des jeunes de banlieue, répond-il. «Il y a très peu de wesch, wesch (façon de
se saluer dérivée de l'arabe, NDLR)», comme il dit. Il précise qu'il y a beaucoup de commerçants,
d'ingénieurs et même un pharmacien.
C'est la principale thèse de votre livre: il existe un «djihad de conviction» qui voit dans
l'État islamique «un but spirituel et un territoire politique ambitieux». Une «vérité
dérangeante», insistez-vous.
En effet, la radicalisation n'est pas une maladie mais une conviction. Ce qui ne signifie pas que
chaque djihadiste est forcément convaincu à 100%. On a eu trop tendance à ne voir dans les
départs pour le djihad que des jeunes désœuvrés ou des groupes d'amis, comme à Lunel (ville de
l'Hérault d'où une dizaine de jeunes sont partis en Syrie, NDLR). Quand je parle de djihad de
conviction, je parle de personnes socialement stabilisées, ayant un bagage académique. J'ai ainsi
interviewé un ingénieur, un opticien, un graphiste. Selon une étude, citée par Le Figaro, environ
12% des djihadistes sont titulaires d'un diplôme. En 2013, un Australien avait rédigé un manifeste
de 80 pages pour expliquer son opération suicide.
«Certains disent que la France est un pays de mécréants comme tant d'autres. Certains
vont plus loin et fustigent la France pour sa laïcité, son passé colonial.» Achraf Ben Brahim
Que vous ont dit ces djihadistes de l'État islamique ?
Ils oscillent souvent entre le fantasme et la politique réelle. Ainsi à quelqu'un qui lui demande
pourquoi l'État islamique n'attaque pas Israël, Rachid Kassim répond que ce serait une erreur
stratégique, que Daech serait «pris en sandwich». Mais, dans le même temps, les djihadistes
véhiculent la propagande de la grande bataille finale contre les mécréants qui doit avoir lieu à
Dabiq... Ils peuvent parfois être critiques sur l'État islamique, la fragilité de ses politiques
publiques, la corruption. Mais ils excusent ces «imperfections» par le fait que le califat n'a que
deux ans d'existence. Dans les convictions djihadistes, il n'y a pas d'obligations de résultats mais
une obligation de faire. C'est Allah qui ordonne et c'est donc lui qui décide de la suite.
Ils restent convaincus qu'Allah est toujours de leur côté...
Ils répondent ainsi à l'appel de al-Baghdadi qui, lors de sa proclamation de l'État islamique en juin
2014 dans la grande mosquée de Mossoul, a promis aux futures recrues: «Vous n'aurez pas de
confort, vous vivrez sous les bombes mais votre projet sera en cohérence avec ce qu'Allah attend
de vous».
Autre dénominateur commun de ces djihadistes : leur haine de la France.
Certains disent que la France est un pays de mécréants comme tant d'autres. Certains vont plus
loin et fustigent la France pour sa laïcité, son passé colonial. Ils disent refuser d'être «humiliés»
comme leurs parents qui «ont dû raser les murs». L'un d'eux me dit par exemple: «Il est hors de
question que ma femme enlève son voile pour pouvoir toucher le RSA et crier “Vive la
République”». Ils se moquent des mosquées qu'ils surnomment des «temples républicains où le
PS pêche des voix et des banques islamiques font leur pub»...
«Pour un djihadiste convaincu, Il n'y a pas d'obligation de résultats» Achraf Ben Brahim
Vous êtes très sévère sur les tentatives de déradicalisation et les politiques publiques
mises en place pour dissuader les jeunes de rejoindre le djihad. Ne faut-il pas tout
essayer?
Pas en déléguant à des associations qui n'y connaissent rien! Je prétends qu'il faut un bagage
religieux, une proximité générationnelle et une maîtrise de la djihadosphère sur internet pour y
comprendre quelque chose. Les pseudo-contre discours ne servent à rien.
122
Vous critiquez aussi les tentatives d'exonérer l'islam après chaque attentat.
Oui, il est ridicule de répéter «Cela n'a rien à voir avec l'islam». Il existe différents niveaux de
compréhension de l'islam: pacifique, quiétiste, salafiste, djihadiste, etc. C'est un fait. Rien ne sert
de les hiérarchiser. Les djihadistes eux-mêmes se moquent de ces réactions systématiques. Par
dérision, sur la Toile, ils les appellent les «Padamalgam».
Les revers de l'État islamique face à la coalition vont-ils décourager les vocations, écorner
son image auprès de ceux qu'il fascine ?
Encore une fois, pour un djihadiste convaincu, Il n'y a pas d'obligation de résultats. Al-Adnani (exporte-parole et responsable des opérations extérieures de l'État islamique, tué en août dernier,
NDLR) avait enjoint à ses troupes de «combattre la mécréance où qu'elle se trouve» et à
commettre des attentats sur le sol occidental. Cela étant, ce n'est pas trop s'avancer que de
prévoir que la défaite de Daech sur le terrain militaire diminuera sa capacité d'attraction. Ce qui lui
conférait sa suprématie par rapport, notamment, à al-Qaida, était de s'être doté d'un territoire - le
califat - et d'avoir installé les bases d'un proto-État. Mossoul et Raqqa perdus, Daech retournera à
la clandestinité, se retranchant dans son bastion d'al-Anbar en Irak.
«L'Emprise», Lemieux éditeur, novembre 2016
THAILANDE
Maha Vajiralongkorn officiellement proclamé roi de
Thaïlande
actu monde par Bangkok (AFP) le 1er décembre 2016 à 21:20
Des femmes brandissent des portraits du nouveu roi de Thaïlande et de son père défunt, le 1er décembre 2016 près
du grand palais de Bangkok © AFP - TANG CHHIN SOTHY
Le prince héritier Maha Vajiralongkorn a été officiellement proclamé jeudi roi de Thaïlande,
d’après une déclaration lue sur toutes les chaines de télévision thaïlandaises, après des semaines
de flottement ayant suscité beaucoup d’inquiétudes.
"J’ai répondu favorablement aux souhaits du défunt roi pour le bien de toute la population
thaïlandaise", a déclaré le nouveau monarque, après une audience avec le président du
Parlement.
Cette proclamation met fin à une période d’incertitudes et ouvre une nouvelle ère pour le royaume,
sans monarque depuis le 13 octobre et l’annonce de la mort de Bhumibol Adulyadej, après 70 ans
de règne.
Le prince, 64 ans, avait surpris en demandant quelques heures après le décès de son père, un
"délai" avant de monter sur le trône.
Pour célébrer la montée sur le trône du nouveau roi, dont le nom sera Rama X, les temples du
pays ont fait sonner leurs tambours et gongs après cette proclamation officielle intervenue dans la
soirée.
Il ne sera toutefois pas couronné tout de suite. La cérémonie ne peut se tenir qu’après la
crémation de Bhumibol, qui ne devrait pas intervenir avant une année.
Le prince passait jusqu’ici le plus clair de son temps en Allemagne. Et sa personnalité, réputée
imprévisible, fait débat, même au sein des conseillers du palais et des généraux aux manettes du
gouvernement, soulignent les analystes.
123
Son image contraste avec celle de son père. Le défunt roi était la figure tutélaire du royaume,
rassurante pour de nombreux Thaïlandais, qui vivent dans l’idée qu’il était le "père de la nation",
après des décennies de propagande, renforcée par une loi de lèse-majesté très stricte. Celle-ci
punit de 15 ans de prison toute personne diffamant la famille royale.
Les rares médias, y compris internationaux, évoquant ces affaires s’autocensurent, de crainte de
tomber eux-mêmes sous le coup de la loi : les accusations, les arrestations et les condamnations
peuvent être racontées mais faire état des détails des accusations peut être considéré comme
une violation de cette loi.
- Pays toujours en deuil Le dernier coup d’Etat, en mai 2014, avait été mené au nom de la sauvegarde de la monarchie
par une armée soucieuse de verrouiller la scène politique à l’approche de la succession, dans un
royaume très divisé sur le plan politique.
Depuis leur arrivée au pouvoir, les poursuites se sont multipliées et les sentences alourdies. Minovembre, une Thaïlandaise a été condamnée à une peine de 150 ans de prison pour lèsemajesté.
Jusqu’ici la régence a été assurée par le plus influent des conseillers royaux, Prem Tinsulanonda,
âgé de 96 ans, chef de file de la vieille garde conservatrice, qui devrait rester puissante si le
prince décidait de régner à distance, depuis l’Allemagne.
Deux pôles irréconciliables s’affrontent depuis plus d’une décennie : les ultra-royalistes d’un côté,
et les partisans de Thaksin et Yingluck Shinawatra (ex-Premiers ministres renversés par l’armée
en 2006 puis 2014).
Ce jeudi, 50e jour de deuil, a été marqué par de grandes cérémonies bouddhistes au sein du
grand palais de Bangkok où repose le corps du défunt roi, présidées par son fils. D’après la junte,
un million de personnes se sont rendues ces dernières semaines dans la salle du trône pour
s’incliner devant la dépouille.
Dans les rues de Bangkok, les immenses affiches à la gloire de Bhumibol sont toujours présentes
à chaque coin de rue et de nombreux habitants de la capitale continuent à porter des vêtements
noirs en signe de deuil.
Rama X proclamé roi de Thaïlande
ACTUALITE International http://www.lefigaro.fr/ Par Julien Licourt Mis à jour le 01/12/2016 à
17:52 Publié le 29/11/2016 à 17:30
Le prince héritier Maha Vajiralongkorn monte sur le trône un mois et demi après le décès de son
père, Rama IX. Le nouveau monarque va devoir travailler son image pour acquérir l'aura de demidieu qu'avait su gagner son père.
La Thaïlande a un nouveau roi. Rama X, jusqu'alors prince héritier Maha Vajiralongkorn, a
accepté de monter sur un trône vacant depuis un mois et demi, suite au décès de son père, le très
respecté Rama IX.
Toutes les étapes prévues par la Constitution pour la succession ont été respectées. Mardi, le
conseil des ministres avait soumis le nom du prince à l'Assemblée nationale, qui l'avait ensuite
officiellement invité à devenir le nouveau monarque. Maha Vajiralongkorn a donné, ce jeudi, sa
réponse au président de l'Assemblée, Pornpetch Wichitcholachai, auquel il revenait de poser
124
officiellement la question au prince. Il a confirmé son choix lors d'une allocution télévisée. Tous les
temples du pays ont fait sonner leurs gongs pour célébrer la nouvelle.
Un délai pour le deuil
La succession s'est accélérée en début de semaine après 47 jours d'incertitude. Au moment du
décès de son père, le prince avait réclamé un délai avant d'entamer la succession, de manière à
«porter le deuil en même temps que le peuple de Thaïlande». Un régent avait été nommé pour
assurer l'interrègne: le général Prem Tinsulanonda, 96 ans, vieux compagnon de route du défunt
Rama IX. Le prince Maha Vajiralongkorn était resté très discret pendant cette période, ne laissant
pas filtrer ses intentions.
«Dans la course à la succession, les partisans du prince ont remporté la partie, explique Sophie
Boisseau du Rocher, chercheuse centre Asie à l'Ifri. La période de deuil n'a pas été mise à profit
pour pousser d'autres solutions, notamment celle de la princesse Maha Chakri Sirindhorn. Cette
dernière connaît certes mieux le fonctionnement de la Cour, le symbole qu'elle représente et le
poids que peut exercer cette institution sur les militaires. Elle aurait sans doute exigé davantage
de respect du calendrier de transition démocratique. Le premier ministre de la junte a, au
contraire, poussé à cette succession masculine. La transition dynastique est l'une des raisons qui
ont poussé les militaires à prendre le pouvoir. Il n'est pas impossible de penser que le prince ait
été vu par les militaires comme plus facile à maîtriser.» Il fallait en outre que la succession se
déroule rapidement: la nouvelle Constitution, adoptée cet été, doit être signée avant février 2017
par le nouveau roi pour entrer en vigueur.
Pas de couronnement immédiat
Le prince n'a pas encore acquis l'aura de son père, vénéré comme en demi-dieu par la population
thaïlandaise. Âgé de 64 ans, héritier du trône depuis 1972, il a mené une carrière militaire qui l'a
conduite à devenir pilote de chasse. Il a passé beaucoup de temps à l'étranger, notamment en
Allemagne. Il s'est fait connaître aux yeux du monde, ces dernières années, par un caractère
imprévisible. Mardi, Jaran Ditapichai, l'un des meneurs des Chemises rouges (favorables au
premier ministre déchu Thaksin Shinawatra) en exil à Paris, confiait au Figaro que le prince est
«peu aimé de la population». «Comme il devient roi sous le régime dictatorial, il dépendra plus ou
moins de la junte militaire, estime-t-il. Cependant, je souhaite qu'il promeuve la démocratie et la
réconciliation nationale.»
Si Rama X est bien le nouveau roi de Thaïlande, il ne sera pas couronné tout de suite. La
cérémonie ne pourra avoir lieu qu'après la crémation du roi défunt, qui n'aura pas lieu avant
l'automne 2017.
TURQUIE
Un Australien recruteur présumé de l'EI arrêté en Turquie
Accueil / Monde / Australie / http://www.ouest-france.fr/ Modifié le 26/11/2016 à 06:07 | Publié le
26/11/2016 à 06:06
Le gouvernement australien a annoncé samedi qu'il était en contact avec la Turquie pour obtenir
l'extradition d'un Australien qui serait un haut responsable du groupe Etat islamique (EI).
Cet Australien, Neil Prakash, avait été donné pour mort en mai dernier, mais le New York Times a
affirmé qu'il avait été arrêté dernièrement par les autorités turques alors qu'il tentait d'entrer en
Turquie depuis la Syrie. « Un individu que nous pensons être Neil Prakash a été arrêté et est
détenu en Turquie », a déclaré un porte-parole du gouvernement australien dans un
communiqué. « Prakash est l'objet d'une demande officielle d'extradition de l'Australie ».
Prakash a été un important recruteur pour le compte de l'EI et a été lié à des complots visant à
tuer des Australiens, selon le gouvernement. En mai, Canberra a annoncé que Prakash était mort,
après avoir été informé par Washington qu'il avait été tué par une frappe aérienne américaine
dans le nord de l'Irak. Mais selon le New York Times, l'Australien a été blessé, et non tué, le 29
125
avril à Mossoul, la « capitale » de l'EI dans le nord de l'Irak, puis arrêté par les autorités turques il
y a plusieurs semaines.
Principal agent australien de l'EI
Prakash est âgé d'un peu plus de 20 ans, et il a quitté l'Australie en 2013. Il aurait des origines
indienne, fidjienne et cambodgienne. Le Premier ministre Malcolm Turnbull l'a qualifié de principal
agent australien de l'EI. Prakash est notamment considéré par Canberra comme impliqué dans un
complot manqué à Melbourne pour décapiter un policier en avril 2015. Il aurait aussi été lié à un
Australien de 18 ans qui a été tué après avoir poignardé deux policiers à Melbourne en 2014.
Prakash s'est servi d'internet « pour promouvoir l'idéologie maléfique »
de l'EI, selon Canberra, et pour recruter des Australiens, hommes, femmes et enfants, dont
plusieurs se trouvent actuellement dans la zone de conflit irako-syrienne ou bien y ont été tués.
UKRAINE
Le réacteur accidenté de Tchernobyl placé sous un dôme de
confinement
actu monde par Tchernobyl (Ukraine) (AFP) le 29 novembre 2016 à 18:58
Photo fournie par le service de presse de la BERD, le 14 novembre 2016, montrant le nouveau sarcophage
recouvrant la centrale de Tchernobyl © EBRD press-service/AFP/Archives - HO
Le dôme de confinement financé par la communauté internationale a été mis en place mardi audessus du réacteur accidenté de la centrale nucléaire de Tchernobyl, un projet hors normes qui
doit assurer la sécurité du site pour les 100 ans à venir.
"Beaucoup ont douté, beaucoup n’y croyaient pas. Je vous félicite les amis ! Yes ! Nous l’avons
fait !", a lancé le président ukrainien Petro Porochenko lors de la cérémonie d’inauguration.
"Le monde entier aujourd’hui peut voir ce que peuvent réaliser l’Ukraine et le monde lorsqu’ils
s’unissent", a-t-il ajouté.
En forme d’arche, cette cloche de confinement présente une ossature métallique de 25.000
tonnes (36.000 tonnes avec les divers équipements prévus), de 108 mètres de haut et de 162
mètres de long.
"Ce qui revient à pouvoir couvrir le Stade de France ou la Statue de la Liberté", résume dans un
communiqué Novarka, coentreprise des groupes français Bouygues et Vinci, qui a conçu et
réalisé l’arche.
126
D’une durée de vie d’au moins 100 ans, selon les constructeurs, elle doit permettre de confiner les
matières radioactives et la chape de béton existant. De plus, elle dispose d’équipements qui vont
éventuellement permettre de procéder au démantèlement du vieux "sarcophage" soviétique,
recouvrant le réacteur numéro 4, et le traitement des déchets radioactifs.
- Opérationnel fin 2017 "Nous avons célébré aujourd’hui à Tchernobyl la fin réussie de l’opération" de pose de l’arche,
"une étape clé avant l’aboutissement du programme international pour transformer Tchernobyl en
un site sûr et sans danger pour l’environnement d’ici novembre 2017", ont-ils ajouté.
L’arche ne sera en effet opérationnelle que fin 2017, le temps d’installer et mettre en service ses
divers équipements.
Le 26 avril 1986, à 01H23, le réacteur numéro 4 explosait au cours d’un test de sûreté. Pendant
dix jours, le combustible nucléaire a brûlé, rejetant dans l’atmosphère des éléments radioactifs qui
ont contaminé, selon certaines estimations, jusqu’aux trois quarts de l’Europe, mais surtout la
Russie, l’Ukraine et le Bélarus, alors républiques soviétiques.
En 206 jours, un "sarcophage", d’une ossature métallique de 7.300 tonnes et composé de
400.000 mètres cubes de béton, a été construit par 90.000 personnes dans des conditions très
difficiles, afin d’isoler le réacteur accidenté, raconte à l’AFP Anna Korolevska, directrice adjointe
du musée de Tchernobyl à Kiev.
"Cela a été fait grâce aux efforts surhumains de milliers de gens ordinaires" (...) en tenue ordinaire
d’ouvriers de construction", déclare-t-elle.
En quatre ans, quelque 600.000 Soviétiques, connus depuis sous le nom de "liquidateurs", ont
travaillé sur les lieux de l’accident pour éteindre l’incendie, construire la chape de béton afin
d’isoler le réacteur accidenté et nettoyer les territoires aux alentours.
Aujourd’hui, le bilan humain de la catastrophe fait toujours débat. Le comité scientifique de l’ONU
(Unscear) ne reconnaît officiellement qu’une trentaine de morts chez les opérateurs et pompiers
tués par des radiations aiguës juste après l’explosion, mais selon certaines estimations le bilan se
chiffre en milliers de morts.
Si la durée de vie du sarcophage avait initialement été prévue pour 20 à 30 ans, elle s’est avérée
beaucoup plus courte. Dès 1999, il a fallu mener de premiers travaux de renforcement, puis à
nouveau en 2001, 2005 et 2006.
"C’est une construction potentiellement dangereuse, qui représente une menace pour
l’environnement et pour la population", déclare à l’AFP Sergui Paskevitch, de l’Institut des
problèmes de sécurité des centrales nucléaires de l’Académie des sciences d’Ukraine.
La nouvelle arche doit pouvoir résister à un séisme pouvant atteindre une intensité maximale de 6
sur l’échelle de Mercalli (qui en compte 12).
Face au risque d’effondrement de l’ancien sarcophage, qui signifierait que des tonnes de magma
hautement radioactif seraient à l’air libre, la communauté internationale a financé la construction
de la nouvelle chape.
Un fonds géré par la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (Berd) a été
créé et les travaux de construction ont débuté en 2012. Selon la Berd, le coût de l’arche s’est
élevé à 1,5 milliard d’euros. Mais le montant de tout le programme de confinement est estimé, lui,
à 2,1 milliards d’euros.
127
ZIKA
Zika : des bébés développent des malformations cérébrales
après la naissance
Actualités Santé Santé publique http://sante.lefigaro.fr/ Par AFP agence Cécile Thibert Publié le
23/11/2016 à 11:37
Selon les chercheurs des CDC, il est nécessaire d’assurer un suivi médical auprès des enfants dont la mère a été
infectée par le virus. Felipe Dana/AP
Malgré l’absence de microcéphalie à la naissance, 13 bébés infectés par le virus ont développé
des malformations cérébrales après plusieurs semaines.
Seulement quatre jours après que l’Organisation Mondiale de la Santé ait déclaré dans un
communiqué que «le virus Zika et les conséquences associées (...) ne représentent plus une
urgence de santé publique telle que définie par les Règlements de santé internationaux», une
nouvelle étude vient semer le trouble. Publiée mardi par des chercheurs des Centres de contrôle
et de prévention des maladies (CDC) - organismes qui forment ensemble la principale agence
américaine de santé publique -, l’étude montre que certains bébés exposés au virus Zika lors de la
grossesse développent une malformation cérébrale après la naissance.
Les scientifiques se sont penchés sur les cas de 13 bébés nés au Brésil entre octobre 2015 et
janvier 2016. Tous présentaient une tête de taille normale, alors que leurs mères avaient été
infectées par le virus Zika pendant la grossesse. «Parmi ces enfants, 11 ont développé une
microcéphalie dans les mois suivants leur naissance», rapportent les scientifiques. Ces derniers
ont noté que la croissance anormalement lente du crâne s’accompagnait de sérieuses
complications neurologiques telles que l’épilepsie et la faiblesse musculaire. Les deux autres
nourrissons n’ont pas développé de microcéphalie mais ont présenté des problèmes de
développement à 5 et 7 mois.
Une diminution du volume cérébrale accompagnée d’une taille anormalement élevée des
ventricules cérébraux a été diagnostiquée chez les 13 enfants. En outre, sept des 13 enfants
étaient atteints d'épilepsie et "tous avaient des problèmes moteurs s'apparentant à une paralysie
cérébrale", ajoute le rapport d'étude. Le déficit intellectuel des bébés n’a pas pu être évalué, en
raison de leur jeune âge.
Les scientifiques savaient déjà que le virus Zika est capable de provoquer des microcéphalies et
des problèmes de développement cérébral lors de la croissance fœtale. Mais cette nouvelle étude
est la première à montrer que ces symptômes peuvent survenir après la naissance.
«L’étude révèle que, chez les enfants nés de mères exposées au virus durant leur grossesse,
l’absence de microcéphalie à la naissance n’exclue pas le développement futur de cette
pathologie ou d’anormalités cérébrales sous-jacentes», constatent les chercheurs, qui ont travaillé
main dans la main avec des scientifiques du nord-est du Brésil.
Les auteurs de l’étude soulignent la nécessité d’un suivi médical des enfants ayant été exposés
au virus, et appellent à la réalisation de nouvelles recherches afin de mieux connaître l’étendue
des complications que peut causer le virus.
128
7 – OPEX
Le suivi des OPEX peut se
http://www.defense.gouv.fr/operations
faire
sur
le
site
de
l’état-major
des
armées :
ANTI-TERRORISME
Allemagne: un employé du renseignement intérieur arrêté,
soupçonné de préparer un attentat islamiste
ACTUALITE Flash Actu Par lefigaro.fr avec AFP Mis à jour le 29/11/2016 à 21:13 Publié le
29/11/2016 à 20:35
Un employé du service de renseignement intérieur allemand soupçonné de préparer un attentat
islamiste contre le siège de la centrale à Cologne (ouest) a été arrêté, indiquent aujourd'hui les
publications allemandes Der Spiegel et Die Welt.
Selon cet hebdomadaire et ce quotidien, l'homme, un Allemand de 51 ans, aurait proposé sur
internet des "informations sensibles sur l'Office de protection de la Constitution", chargé du
renseignement intérieur, et aurait infiltré cette administration afin de rassembler des informations
en vue de préparer un attentat à l'explosif contre le siège à Cologne. Selon les deux médias,
l'homme a partiellement reconnu les faits. Durant son audition, il aurait ainsi évoqué des projets
d'attentat "au nom d'Allah", écrit ainsi Die Welt.
"Il lui est reproché d'avoir, sous un faux nom, exprimé sur internet des propos islamistes et avoir
proposé des informations internes à l'administration lors de tchats", a confirmé à l'AFP une porteparole de l'Office. Elle n'a pas évoqué les soupçons quant à une éventuelle attaque, indiquant en
revanche qu'il n'y avait pour l'instant "aucun élément attestant un danger concret pour la sécurité
de l'Office ou pour ses collaborateurs". Un mandat d'arrêt a été délivré à son encontre, a-t-elle
ajouté.
L'homme, employé de banque et père de famille, travaillait depuis avril pour le renseignement
allemand et était chargé de surveiller la scène islamiste allemande, selon Der Spiegel. Selon
l'Office de protection, cité par l'hebdomadaire, rien de suspect n'a été relevé durant sa formation.
Utilisant plusieurs pseudonymes, il aurait en revanche par la suite divulgué dans des forums de
discussion plusieurs informations à un interlocuteur, a indiqué au Spiegel le Parquet de Düsseldorf
(ouest), qui pilote l'enquête. Les activités suspectes de l'agent avaient attiré l'attention de l'Office il
y a environ un mois, selon Der Spiegel.
Dounia Bouzar exaspère ses officiers de sécurité
Actualité Société
La présence de Farid Benyettou, mentor des frères Kouachi, dans l'entourage de la
spécialiste de la déradicalisation inquiète les policiers.
Par Aziz Zemouri Modifié le 01/12/2016 à 08:04 - Publié le 01/12/2016 à 06:18 | Le Point.fr
Dounia Bouzar en sepetmbre 2016. La fondatrice du Centre de prévention contre les dérives sectaires liées à l'islam
confondrait les huit agents chargés de sa protection avec des secrétaires, selon un rapport fait au chef du SDLP. ©
Max ROSEREAU / MAXPPP / PHOTOPQR/VOIX DU NORD
« L'équipe est sans programme (...), malgré la dangerosité, la difficulté de la mission, les
personnes hostiles rencontrées et controversées. » À qui fait allusion ce policier du service de la
protection (SDLP, ex-SPHP) qui a pour mission de veiller à la sécurité de Dounia Bouzar, la très
129
médiatique fondatrice du Centre de prévention contre les dérives sectaires liées à l'islam (CPDSI),
dans un rapport à son patron, Frédéric Auréal, daté du 22 novembre ? Cette dernière s'est en effet
récemment entichée de Farid Benyettou, mis en cause en 2005 dans le recrutement de
djihadistes pour la guerre en Irak et formateur religieux des frères Kouachi, dès 2003, les auteurs
de l'attentat contre Charlie Hebdo le 7 janvier 2015.
Selon notre enquête, les fonctionnaires se plaignent de « l'avoir toujours dans les pattes » et que
« sa présence régulière lui permet de connaître (leurs) méthodes de travail et la mise en place du
dispositif de sécurité ».
Interrogé, le ministère de l'Intérieur ne nie pas le problème, « même si, apparemment, il est très
peu présent physiquement, c'est la source de la crise » entre l'équipe de protection et Dounia
Bouzar. "Croiser le gars qui a embrigadé les assassins de nos collègues Franck Brinsolaro (le
garde-du-corps de Charb, tué en service le 7 janvier, NDLR) et Ahmed Mehrabet (achevé d'une
balle dans la tête en intervention, NDLR). Il ne manquerait plus qu'on le transporte avec elle !"
s'indigne un policier.
Accès de colère
Un contentieux dont les griefs sont mentionnés dans le rapport du 22 novembre. Les officiers de
sécurité s'épanchent sur les difficultés de leur tâche auprès de l'ex-éducatrice de la Protection
judiciaire de la jeunesse. Il semble que Dounia Bouzar considère moins les fonctionnaires comme
des policiers que comme des factotums qu'elle gère au gré de ses caprices, si l'on en croit les
récriminations consignées dans le rapport. Elle dispose de huit gardes du corps, présents à raison
de quatre par semaine.
Alors que « deux effectifs sont montés (la) prendre en charge, elle les a mis physiquement dehors
lors d'un grand accès de colère, (affirmant) qu'elle ne souhaitait plus notre présence et qu'elle
allait mettre fin à sa protection, relate l'un des rédacteurs. La personnalité a immédiatement
reproché de manière totalement incohérente à grand renfort de cris (sur la voie publique) que
nous ne souhaitions pas l'aider dans son organisation... Celle-ci nous relance sur le fait qu'on
refuse de nous occuper de son planning. Nous l'avisons que notre premier rôle est la
protection... » « Vous pouvez arrêter avec votre discours institutionnel ? J'en ai marre du SDLP »,
répond Dounia Bouzar, citée dans le rapport. « Dégagez, dégagez ! » lance-t-elle aux policiers.
Le coup de téléphone au ministre
Pour mettre de l'huile dans les rouages, le chef de mission lui a proposé d'organiser ses
déplacements à l'avance pour optimiser sa sécurité. Mais Dounia Bouzar a expliqué qu'elle n'avait
« pas le temps et pas de secrétaire ». Les agents ont rétorqué que le « dispositif de sécurité
n'avait pas à procéder au tri de ses mails ni aux choix en termes d'agenda en faisant office de
secrétariat. Elle s'est de nouveau emportée, nous précisant qu'elle n'avait pas les moyens de se
payer un secrétariat et qu'avec l'équipe d'avant cela ne posait pas de problème ». Puis elle se
serait mise à crier, selon l'un des auteurs de la note circonstanciée : « C'est bon, je vais demander
la fin de la protection, je vais appeler le ministre... »
Un grand classique du VIP, le coup de téléphone au ministre. Les commissaires du SDLP se
gardent bien en général de donner suite aux récriminations du « petit personnel ». Ils savent bien
que les protections, décidées certes selon une procédure formelle, obéissent en fait à des
demandes politiques et dépendent des accointances du pouvoir du moment. Ils s'exécutent donc
sans broncher, sauf exception... en général désavouée par le ministre.
Contactée par Le Point, Dounia Bouzar n'a pas répondu à nos appels.
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"J'ai eu Abaaoud" : Sonia, la témoin qui a fait tomber le
commando du 13-Novembre
http://teleobs.nouvelobs.com/ Actualités Téléobs La Sélection Téléobs Sylvie Veran Publié le 01
décembre 2016 à 19h03
Intervention a Saint-Denis le 18 Novembre 2015 ((Peter Dejong/AP/SIPA))
Dans Envoyé spécial, celle qui a dénoncé à la police le terroriste Abdelhamid Abaaoud,
cerveau présumé des attentats du 13-Novembre, raconte pour la dernière fois avant de
changer d'identité comment sa vie en a été bouleversée. Un témoignage exceptionnel.
Elle ne regrette pas son geste. Mais depuis qu’elle a dénoncé à la police Abdelhamid Abaaoud, le
coordinateur présumé des attentats du 13 novembre 2015, à Paris, celle que les médias
surnomment désormais Sonia, vit dans la peur.
Cette mère de quatre enfants, touchant le RSA et travaillant au noir dans la banlieue parisienne,
s’est soudain retrouvée propulsée dans une histoire qui aujourd’hui la dépasse. Son courage a
sans doute permis de sauver des dizaines de vies. L’enquête judiciaire a en effet permis d’établir
qu’après cette sombre de nuit du 13 novembre, Abaaoud et d’autres complices s’apprêtaient à
frapper de nouveau, et cette fois à la Défense.
Grâce à Sonia, ce terroriste dont tout le monde connaît aujourd’hui le visage filmé en Syrie à bord
d’un véhicule tirant des cadavres, a pu être tué avec 2 complices lors de l’assaut du Raid, deux
jours après les attentats de Paris, dans un appartement de Saint-Denis (93) où tous s’étaient
retranchés.
Sonia a donné de nombreuses interviews. Celle que nous présente ce soir en exclusivité "Envoyé
spécial", filmée par Yvan Martinet et Romain Boutilly, est la dernière. D’ici quelques semaines la
jeune femme aura disparu, du moins sous son identité actuelle.
Le danger qu'elle encourt, ainsi que son compagnon, en raison de son témoignage livré aux
enquêteurs de la Direction générale de la sécurité extérieur (DGSE), a incité Jean-Jacques
Urvoas, le garde de Sceaux, à renforcer la protection des témoins dans la loi sur le crime organisé
entrée en vigueur en juin dernier.
Sonia vit désormais sous la protection du Service interministériel d’assistance technique (Siat)
dans une maison allouée par l’Etat et située dans un lieu tenu secret. Elle touche une pension car
elle n’a plus le droit de travailler, ni de contacter sa famille sans le filtrage des services de police.
Bientôt, elle réapparaitra sous une nouvelle identité.
Dans cette interview télévisée hors norme, puisqu’elle concerne un témoin protégé, sa voix a été
modifiée et, toujours pour des raisons de sécurité, la silhouette qui apparait à l’image est celle
d’une figurante.
Tout commence pour Sonia quatre ans avant les attentats. Cette bénévole aux Petits frères des
pauvres rencontre une jeune fille paumée, sans emploi et en rupture avec sa famille, nommée
Hasna Aït Boulahcen. Elle décide la prendre sous son aile et l’accueille chez elle sans imaginer
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que cette cocaïnomane, et prostituée occasionnelle, va totalement bouleverser le cours de son
existence.
Hasna s’avèrera en effet être la cousine germaine du terroriste islamiste Abdelhamid Abaaoud
avec lequel elle périra dans l’assaut du RAID à Saint-Denis.
"Hasna c’était la mini-jupe et le rouge à lèvres"
Rien ne permet alors de deviner que la jeune fille va se radicaliser. Quel était son rapport à la
religion, demande le journaliste Romain Boutilly ? "Elle n’en avait pas, répond Sonia. Elle buvait,
elle fumait, elle se droguait, elle mangeait du porc. Hasna c’était la mini-jupe et le rouge à lèvres !"
Pourtant, du jour au lendemain, la protégée de Sonia change totalement d’allure. Elle se voile
d’une burqa, porte des gants, refuse de serrer la main des hommes. "Et là, je vois Dark Vador !",
s’exclame Sonia.
Filmée six mois avant les attentats par une amie, Hasna, paupières soulignées d’un trait d’eyeliner et visage enveloppé d’un voile bleu, déclare quelle souhaite se rendre en Syrie pour s’y
marier (NDLR, Abdelhamid Abaaoud y est parti au début de l’année 2014):
"Mon cousin est en Syrie, vous allez voir ce qu’il va faire" !
Quand elle explique à Sonia que ce cousin fait le djihad, la mère de famille n’y croit pas. Hasna lui
montre la fameuse vidéo de l’homme dont la voiture tire des cadavres. Sonia reste incrédule.
Mais le soir des attentats du 13-Novembre, alors que la famille a regardé le match de foot FranceAllemagne et que les chaînes de télévision annoncent qu’il y a eu des explosions et des morts
autour du stade de France, Hasna, qui a passé sa journée l’oreille collée à son téléphone
portable, s’approche du petit écran, un grand sourire aux lèvres, et lance : "Il n’avaient qu’à tous
crever ! C’est tous des mécréants" !
Interloquée, Sonia lui rétorque : "Pourquoi tu dis des trucs comme ça ? Mais tu n’as pas honte ?
Regarde, c’est tous des êtres humains. C’est un carnage" ! Hasna éclate de rire : "C’est mon
cousin qui a fait ça" !
Le lendemain soir Hasna reçoit un appel de Belgique. Au bout du fil un complice d’Abaaoud lui
demande d’aller chercher ce dernier à Aubervilliers (93). La jeune fille, qui n’a pas de voiture, prie
Sonia et son compagnon, de la conduire sur place. Les deux hésitent, puis s’exécutent.
"Les terrasses, c’est moi !"
Parvenus à bon port ils se retrouvent devant l’homme dont ils ont parfaitement vu le visage sur la
vidéo morbide tournée en Syrie : Abdelhamid Abaaoud. Sans se démonter, Sonia lui demande qui
il est et s’il a participé à ce qui s’est passé à Paris. L’homme répond : "Ma sœur, je vais te dire la
vérité, de toutes les façons, je ne voulais pas te mentir : oui, les terrasses, c’est moi" !
Sonia tente de le raisonner en lui disant qu’Allah n’a jamais ordonné de tuer des gens et que lui et
ses complices vont aller en enfer. Abaaoud s’énerve :"Tu ne connais pas l’Islam. Tu racontes
n’importe quoi " ! Sonia se rend alors compte alors qu’elle s’est mise en danger.
Un nouveau coup de téléphone de Belgique à l’adresse d’Hasna la menace de vengeances s’il
arrive quelque chose à Abaaoud. Ce dernier finit par disparaître. On apprendra plus tard qu’il est
parti se cacher dans une cahutte masquée par des buissons, bordant l’A86, à Aubervilliers.
Le lendemain, Sonia conjure Hasna d’aller dire tout ce qu’elle sait à la police. La jeune fille refuse
catégoriquement. Elle passe de nouveau sa journée au téléphone pour tenter de trouver une
cache à son cousin. Sonia attend qu’elle sorte pour appeler la police. Entre-temps le visage
d’Abaaoud, qui a été filmé dans le métro parisien par des caméras de surveillance, défile sur
toutes les chaînes.
Sonia, qui est passé par le 197, le numéro d’urgence "Alerte attentats", a eu beaucoup de mal à
se faire entendre. Plusieurs heures après, elle est enfin convoquée, à Levallois, dans les locaux
de la DGSE. Elle fournit aux enquêteurs le numéro de portable d’Hasna. Le portable est
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immédiatement mis sur écoute et géolocalisé à Saint-Denis dans un secteur trop vaste pour que
l’endroit où il se trouve puisse être identifié.
A la demande des policiers Sonia contacte Hasna et, à force de ruses, parvient à obtenir l’adresse
où se terre Abdelhamid Abaaoud en compagnie de sa cousine. On connaît la suite. L’assaut
débute à 4H30 du matin. Dans l’appartement dévasté on retrouvera le corps d’Abaaoud, celui d’un
deuxième terroriste du commando des terrasses, et celui d’Hasna.
Un an après, et à la veille de changer d’identité, Sonia explique ici qu’elle a toujours peur mais
qu’elle n’a pas envie d’arrêter de vivre et d’être heureuse.
"Moi, je veux dire que c’est pas grave. Chaque matin je me réveille, et même si je suis triste, j’ai
pas le droit d’être triste. Faut que je rigole parce quand je vois les victimes et leurs familles je me
dis : "Mais tu te serais tue, tu vas regarder encore une fois ça et tu vas te dire quoi ? T’étais au
courant et tu as laissé faire ? Hé bien je l’ai fait". "J’ai eu Abaaoud", dira-t-elle un peu plus plus tôt
!
Jeudi 1er décembre à 20h50 sur France 2. "J'ai eu Abaaoud", à voir dans "Envoyé spécial"
POINT DE SITUATION DES OPÉRATIONS
Point de situation des opérations au 01 décembre 2016
Mise à jour : 01/12/2016 16:53
Point de situation des opérations au 01 décembre 2016
BARKHANE
APPRECIATION DE SITUATION
Les négociations pour la mise en œuvre des accords de paix et de réconciliation (APR) n’ont pas
avancé de manière significative cette semaine. Par ailleurs, la menace terroriste existe toujours
dans la zone, comme en témoignent les récentes attaques terroristes menées cette semaine
(attaque du camp malien de Gao le 29 novembre).
En dépit de ces résistances, des résultats positifs continuent d’être globalement engrangés sur le
théâtre. Les partenariats opérationnels de Barkhane sont sur une bonne dynamique, tant avec les
forces armées maliennes (FAMA), ou nigériennes (FAN), que pour le volet militaire du G5 Sahel.
ACTIVITES de Barkhane
Cette semaine, l’action de Barkhane s’est concrétisée par la poursuite des opérations de contrôle
de zone au Nord du Mali, ainsi que par la réalisation d’une opération bipartite et d’une nouvelle
opération transfrontalière entre le Niger et le Tchad.
Opération Canjuers : les FAMa appuyées par un DLAO de Barkhane
Du 21 au 27 novembre 2016, les forces armées maliennes (FAMa) ont réalisé une opération de
contrôle de zone visant à sécuriser la région nord-est d’Ansongo au Mali.
Baptisée « Canjuers » pour la partie française, cette opération était appuyée par un détachement
de liaison et d’appui opérationnel (DLAO) de la force Barkhane.
133
Les deux sections FAMa du secteur 1, appuyées par le DLAO, ont en premier lieu réalisé une
mission de reconnaissance d’itinéraire puis de contrôle de zone dans les villages d’In Delimane, In
Ekar puis Telataï.
Pendant l’opération, les FAMa, en tête du dispositif, ont ouvert l’itinéraire. Une suspicion de
présence d’un engin explosif improvisé le long de la RN 20 a permis aux soldats maliens de
mettre en pratique la semaine d’instruction préalablement dispensée par le DLAO 3 avant de
reprendre la progression.
Dans les villages rencontrés, l’accueil favorable réservé par les autorités locales a permis de
faciliter le contact. Cet accueil et les aides médicales gratuites dispensés par les FAMa et
Barkhane, constituent des signes encourageants pour permettre la reconnaissance de l’autorité
de l’Etat malien dans ces zones reculées.
Ces opérations sont autant de maillons qui permettent progressivement de rétablir la sécurité :
elles réaffirment la présence des FAMa dans des zones reculées, elles favorisent l’établissement
de liens durables avec la population et renforcent la coopération avec les autorités locales, créant
ainsi un environnement propice à la mise en place du mécanisme opérationnel de coopération
(MOC).
Partenariat avec les pays du G5 : OMCT Michi
Du 16 au 27 novembre 2016, une opération militaire conjointe transfrontalière (OMCT) baptisée
«Michi » a été conduite de part et d’autre de la frontière nigéro-tchadienne.
Commandée depuis un poste de commandement tripartite installé à Madama, cette OMCT avait
pour objectif de contrôler la zone frontalière de la région de Madama-Korizo-Zouar, afin de
perturber les flux logistiques des groupes armés terroristes et trafiquants transitant dans la région.
Cette opération importante a engagé deux compagnies nigérienne et tchadienne ainsi qu’un
détachement de liaison et d’assistance opérationnelle (DLAO) de la force Barkhane. L’ensemble
était appuyé par les moyens aériens de Barkhane. Au total, environ 300 militaires ont pris part à
cette OMCT.
Après une reconnaissance des axes d’approche de chaque côté de la frontière, les éléments
nigériens et la force Barkhane ont opéré leur jonction avec les éléments tchadiens dans la région
de Zouar. Les trois forces partenaires ont ensuite rejoint la région de Wour où elles ont effectué un
contrôle de zone les 23 et 24 novembre.
L’OMCT « Michi » a permis l’interception par l’armée nigérienne de deux pick-up et la
neutralisation de mines et munitions découvertes à proximité de la frontière tchadienne.
Cette opération confirme la pertinence des OMCT, qui ont pour objectif de lancer une dynamique
d’opérations de contrôle planifiées et coordonnées entre les forces armées des différents pays.
CHAMMAL
APPRECIATION DE SITUATION
Au Levant, sur l’ensemble du théâtre, Daech maintient un niveau de menace élevé et montre sa
capacité à réagir de façon agressive et structurée aux attaques de la coalition, en dépit du terrain
progressivement perdu.
134
Zones piégées pour gêner les avancées de la coalition, actions de harcèlement sous la forme
d’attentats dans les centres urbains ou de raids sur les arrières des forces irakiennes, sont les
principaux modes d’actions auxquels recourt Daech qui continue de céder du terrain.
En Irak, Daech oppose une vive résistance notamment autour de Mossoul. L’organisation
continue en parallèle de mener des attaques terroristes à Bagdad et dans l’Anbar.
En Syrie les combats contre Daech se concentrent avant tout autour d’Al Bab, et dans une
moindre mesure dans la région Nord de Raqqah, sans connaître d’évolutions significatives cette
semaine.
AVANCEE SUR LA BATAILLE DE MOSSOUL
En Irak le « canal » qui relie l’ouest de la ville de Mossoul au reste du territoire est en grande
partie coupé, notamment depuis la jonction près de Tal Afar entre les Kurdes et les Popular
Mobilization Forces. Ailleurs, Daech continue ses actions de harcèlement sans toutefois réussir à
empêcher la progression lente et méthodique des FSI essentiellement dans la partie Est de la
ville.
La liberté de mouvement de l’organisation terroriste dans la ville est en outre entravée par la
plupart des ponts rendus impraticables par la coalition, permettant ainsi de gêner les bascules
d’efforts défensifs de Daech d’une rive à l’autre de la ville.
ACTIVITES DE LA FORCE CHAMMAL
Appui aérien au Levant
Sur la semaine, 97 sorties AIR ont eu lieu dont 5 sorties de renseignement (ISR), 7 sorties de
commandement et de contrôle de l’E2C Hawkeye et 85 sorties de reconnaissance armée.
Elles ont permis de conduire 14 frappes (dont 11 en Irak et 3 en Syrie), détruisant 24 objectifs.
Le 29 novembre des Rafale de la BAP H5 et du porte-avions Charles De Gaulle ont notamment
conduit une frappe planifiée combinée contre une installation de production et de stockage
d’armes près de Raqqah (Syrie).
Focus sur Mossoul
Sur les 14 frappes de la semaine, 9 l’ont été dans la région de Mossoul en appui des troupes au
sol, contre des groupes de combattants, contre des positions de mortier et contre une zone de
regroupement de véhicule suicide chargés d’explosifs (SVBIED).
Appui feu – TF Wagram
3 missions de tir ont été conduites cette semaine par la TF Wagram. Ces missions appuyaient les
opérations visant à dénier l’accès de Daech au Tigre et à sécuriser les berges du fleuve, dans la
région Qayyarah. 3 missions de destruction contre des groupes de terroristes et 1 tir d’illumination
ont ainsi été réalisés.
135
Sources : EMA Droits : Ministère de la Défense
IRAK (CHAMMAL)
Chammal : commandant Ted, 1000ème heure de vol sur
Rafale en opérations extérieures
Mise à jour : 26/11/2016 22:10
Le samedi 19 novembre 2016, l’ensemble du détachement chasse de la base aérienne projetée
(BAP) au Proche-Orient était rassemblé sur le tarmac de la zone technico-opérationnelle pour
accueillir, à sa descente d’avion, le commandant Ted de retour d’une mission de close air support
au-dessus de Mossoul.
Déployé dans le cadre de l’opération Chammal, le pilote de chasse chevronné venait en effet de
réaliser sa 1000ème heure de vol sur Rafale, un évènement marquant dans la carrière d’un pilote,
tout comme le premier vol, le premier lâcher ou la première mission opérationnelle.
Au-delà des traditions que l’on perpétue, dans un contexte opérationnel très dense, c’est
également le témoignage d’un parcours conséquent et d’un engagement de tous les instants au
profit de la mission. Entré en 2004 dans l’armée de l’air, le commandant Ted est en effet breveté
pilote de chasse en 2009 et commence sa carrière directement sur Rafale. En 2010, il suit une
transformation en tant que pilote monoplace. Affecté aux Émirats arabes unis en 2013, il participe
à de nombreux exercices dans le Golfe arabo-persique et en Asie. « J’ai eu la chance de prendre
part en 2014 aux premières missions aériennes réalisées dans le cadre de l’opération Chammal »,
raconte-t-il. Il participe également à l’opération depuis le sol au cours d’un passage au CAOC
(Combined air operations center - centre de commandement des opérations aériennes) d'Al Udeid
au Qatar où il est inséré en tant qu’officier de liaison Rafale.
Ce cap des 1 000 heures de vol est d’autant plus symbolique pour le commandant Ted qu’il a eu
lieu au cours d’une mission de guerre, en opérations extérieures. Comme il le précise : « Il s’agit
là de l’essence même de ce pourquoi nous nous entraînons sans relâche au quotidien en
métropole ».
Pour le pilote, c’est aussi l’occasion de faire un bilan sur les 1 000 premières heures accomplies et
de se projeter dans l’avenir avec de nouvelles ambitions. « Le Rafale est un avion en perpétuelle
évolution, qui offre sur le théâtre une capacité d’armements multiples », souligne le commandant
Ted. « C’est une grande chance pour la génération de pilotes dont je fais partie d’évoluer sur un
outil de combat qui est de plus en plus performant ». Une expérience de l’avion que le pilote
136
souhaite continuer à transmettre : « en étant toujours présent là où on aura besoin de nous et en
amenant les plus jeunes à nos côtés », conclut-il.
Après ce moment de fraternité apprécié de tous, il est rapidement temps pour les équipages et le
personnel du détachement chasse de reprendre la mission. Déjà, les avions redécollent. Depuis la
base aérienne projetée, les opérations se poursuivent, de jour comme de nuit, sans interruption.
Déployés sur la BAP depuis la fin du mois d’août, les six Rafale de l’armée de l’Air opèrent au plus
près des combats menés contre l’organisation terroriste Daech.
Lancée depuis le 19 septembre 2014, l’opération Chammal représente la participation française à
l’Opération InherentResolve et mobilise aujourd’hui près de 4 000 militaires. A la demande du
gouvernement irakien et en coordination avec les alliés de la France présents dans la région,
l’opération Chammal repose sur deux piliers complémentaires : un pilier « formation» au profit
d’unités de sécurité nationales irakiennes et un pilier « appui » consistant à soutenir l’action des
forces locales engagées au sol contre Daech et à frapper les capacités militaires de l’organisation
terroriste.
A ce jour, le dispositif complet de l’opération Chammal est structuré autour de trente-six Rafale
(douze de l’armée de l’Air et vingt-quatre de la Marine nationale), d’un détachement d’artillerie
CAESAR (Camion équipé d’un système d’artillerie), des bâtiments du groupe aéronaval, de deux
avions E-2C Hawkeye et d’un avion de patrouille maritime Atlantique 2. Il comprend également
une centaine de militaires projetés à Bagdad et Erbil pour la formation et le conseil des étatsmajors et unités irakiennes.
Chammal : Hawkeye, les yeux et les oreilles du groupe
aéronaval
Mise à jour : 30/11/2016 09:37
Sur le pont d’envol du porte-avions Charles de Gaulle, déployé avec son groupe aéronaval dans
le cadre de l’opération Chammal, la silhouette peu commune des 2 avions E-2C Hawkeye intrigue.
Cet aéronef particulier, propulsé par deux hélices et de puissants moteurs, est le seul avion de
guet aérien avancé pouvant être embarqué. Focus sur cet « œil de faucon » essentiel dans les
opérations menées depuis le porte-avions.
Pour les bâtiments du groupe aéronaval et les pilotes de chasse qui décollent tous les jours pour
recueillir du renseignement et frapper Daech au-dessus de l’Irak et de la Syrie, le Hawkeye est
une sorte de grand-frère. Ses cinq membres d’équipage, deux pilotes et trois tacticiens
aéronautiques, sont toujours les premiers catapultés du pont d’envol du Charles de Gaulle et les
derniers à apponter, souvent de nuit.
Une des premières missions du Hawekeye, «l’œil de faucon », est d’éclairer la force dans sa zone
d’opérations à l’aide de ses différents capteurs dont son puissant radar si caractéristique qui
permet de voir loin. Ce véritable « œil avancé » de la force contrôle également les aéronefs
présents (chasse, ravitailleurs, drones …), il assure la coordination des missions aériennes et
informe les contrôleurs tactiques opérationnels [1] de la situation « temps réél » sur le théâtre.
Dans les casques de l'équipage, les échanges radios tactiques entre les aéronefs de la coalition
grésillent. Les cinq membres d’équipages se répartissent près de dix réseaux radios qu’ils doivent
veiller lors des missions opérationnelles, pour assurer la coordination de l’activité aérienne dans
la zone d’opération.
« Le théâtre du Levant est un zone d’opération très riche, qui permet aux équipages de la flottille
d’exploiter tous les systèmes embarqués à bord du Hawkeye. La remise en question dans cet
environnement dense et complexe est permanente et permet aux plus jeunes d’engranger une
grande expérience opérationnelle. Relais radio au profit des avions de la coalition, transmissions
d’ordres, détections radar, guerre électronique, c’est notre quotidien», témoigne le capitaine de
corvette Ludovic, un des tactical air controller embarqué (TACAé) sur E-2C Hawkeye.
137
«Une mission du Hawkeye, c’est quasiment dix heures de travail », précise un des pilotes de la
Flottille 4F à laquelle appartiennent les Hawkeye. « Il y a le briefing avant le vol, pour lequel nous
recevons nos directives de la coalition via l’état-major embarqué à bord du Charles de Gaulle.
Puis le vol proprement dit, qui dure plusieurs heures. Enfin, il y a le débriefing et les compterendus vers la coalition », énumère le capitaine de corvette Nicolas. Le groupe aéronaval peut
bien compter sur ces marins du ciel pour voir loin, contrôler, coordonner les vols et rendre compte.
Un travail d’équipage aéro-maritime.
[1] Le Combined air operation centre (CAOC) pour la coalition et le commandant de la zone
maritime Méditerranée (CECMED) pour la France.
Sources : État-major des armées Droits : Ministère de la Défense
BAP : deux années d’engagement ininterrompu
Mise à jour : 30/11/2016 18:57
Le 28 novembre 2014, trois Mirage 2000D de Nancy-Ochey rejoignaient la base aérienne projetée
(BAP) au Proche-Orient et le dispositif militaire français de l’opération Chammal, rejoints bientôt
par trois autres le 17 décembre.
Deux ans plus tard, la Base aérienne projetée (BAP) s’est définitivement imposée de par son
efficacité dans la lutte contre le groupe terroriste Daech. Elle le prouve au quotidien par un
engagement permanent des 6 Rafale déployés fin août 2016, de jour comme de nuit, ainsi qu’une
réactivité accrue favorisée par un emplacement géographique privilégié, au plus près des objectifs
situés en Irak comme en Syrie.
Entre temps, grâce au déploiement de moyens aériens d’observation et de renseignement, les
chasseurs ont pu réaliser des missions de reconnaissance armée au-dessus de l’Irak. En
disposant, au plus près de l’ennemi, d’une plateforme aéronautique opérationnelle en
permanence, au fonctionnement autonome, ils sont en mesure de répondre à toutes les
sollicitations du centre de commandement des opérations aériennes (CAOC) forts de la large
gamme d’armements et de capteurs dont ils disposent.
L’objectif visé est largement atteint puisque les avions décollant de la BAP rejoignent la zone des
opérations en quelques dizaines de minutes, de jour comme de nuit.
L’actuel commandant de la BAP, le colonel Jean-Luc, revient sur ces deux années d’activité :
« Depuis le déploiement initial, la base aérienne projetée a doublé ses capacités d’accueil. Avec
moins de 400 militaires déployés, elle met en œuvre des avions de chasse, de reconnaissance,
de recueil du renseignement, et accueille ponctuellement des avions de transport tactique comme
stratégique, tout en assurant sa propre protection ».
Pour s’inscrire dans la durée, le soutien logistique du personnel, les structures de vie et de travail
ont été améliorés. L’hébergement sous tente a été progressivement remplacé par des bâtiments
réhabilités, ce qui a permis la création de foyers et de salles de sport, contribuant ainsi à maintenir
le moral des militaires à leur meilleur niveau. Le niveau de protection est également en adéquation
avec l’engagement opérationnel et l’environnement régional.
« L’un des soucis majeurs du commandement de la BAP est le maintien en condition de la plateforme aéronautique. Cette dernière, à l’image de la zone vie, est en amélioration constante du fait
138
de la présence conjointe d’un détachement du 25 ème régiment du génie de l’Air et du groupement
aérien d’appui aux opérations de l’armée de l’Air. Les capacités d’abris des aéronefs ont été
augmentées de manière substantielle au même titre que les zones de préparation et de conduite
des missions organisées au profit de la coalition. »
Deux ans plus tard, ce pion tactique de projection de puissance de la composante aérienne n’est
plus un simple détachement Air mais reflète bien, par la puissance qui s’en dégage et le nombre
de frappes réalisées en deux ans, la volonté des armées françaises à s’engager avec force contre
Daech.
Lancée depuis le 19 septembre 2014, l’opération Chammal représente la participation française à
l’opération Inherent Resolve et mobilise aujourd’hui près de 4 000 militaires. À la demande du
gouvernement irakien et en coordination avec les alliés de la France présents dans la région,
l’opération Chammal repose sur deux piliers complémentaires : un pilier « formation» au profit
d’unités de sécurité nationale irakiennes et un pilier « appui » consistant à soutenir l’action des
forces locales engagées au sol contre Daesh et à frapper les capacités militaires de Daesh.
Sources : État-major des armées Droits : Ministère de la Défense
SAHEL (BARKHANE)
Coopération transfrontalière dans la bande Sahélosaharienne : un dispositif pertinent et des actions efficaces
contre le terrorisme.
Mise à jour : 26/11/2016 09:38
Le G5 Sahel regroupe cinq pays de la bande sahélo-saharienne : le Burkina-Faso, le Mali, la
Mauritanie, le Niger et le Tchad. Créé en février 2014 à l’initiative des chefs d’État de la région
sahélo-saharienne, son volet militaire coordonne les politiques de Défense et de sécurité de ses
membres.
Les frontières qui réunissent ses pays s’étalent sur près de 6000 km à travers des espaces pour
l’essentiel en milieu désertique, inhabité et hostile au sein d’une zone vaste comme l’Europe,
(Mauritanie-Mali, Mali-Burkina-Faso, Mali-Niger, Burkina-Faso-Niger, Niger-Tchad). Le contrôle de
ces zones constitue un défi majeur pour les forces de défense et de sécurité du G5 Sahel car les
trafiquants et groupes terroristes utilisent l’immensité de ces espaces désertiques pour s’y fondre
et profiter des zones lacunaires. Dans cette région du monde, où la frontière marque davantage
l’éloignement maximum des centres de pouvoir et de l’autorité de l’Etat que le commencement de
l’affirmation de la souveraineté nationale, la frontière constitue la zone où finit, et non où
commence, l’autorité de l’État. Les dernières attaques au Niger, au Burkina Faso et au Mali ont
montré combien les groupes terroristes tentent de se jouer des immensités et confirment pour les
partenaires du G5 Sahel la pertinence de l’objectif commun : le contrôle des espaces
transfrontaliers. Confrontés à l’impossibilité d’établir un maillage de postes fixes afin de contrôler
ces étendues, le G5 Sahel a ainsi opté pour un dispositif novateur orienté vers des opérations de
contrôle dynamiques et coordonnées. Ils visent ainsi à centrer leurs efforts nationaux en
coordination avec les opérations transfrontalières sur les axes de déplacement des trafiquants et
groupes terroristes.
139
Ce partenariat militaire de coordination transfrontalière (PMCT), dont les plans de campagne sont
établis régulièrement au cours de comités de coopération opérationnelle (CCO), s’est concrétisé
dès l’été 2014. La première opération militaire de coordination transfrontalière (OMCT) a ainsi été
conduite du 27 juillet au 15 août 2014 par les forces armées mauritaniennes (FARIM) et les forces
armées maliennes (FAMa), appuyées par Barkhane, dans la zone frontalière située au Nord de la
forêt de Ouagadougou, lieu de passage fréquemment emprunté par les terroristes.
Planifiées conjointement entre les partenaires du G5 Sahel et la force Barkhane lors de groupes
pluridisciplinaires de planification opérationnelle (GPPO), les OMCT permettent une préparation
optimale des opérations de contrôle de frontières par la détermination de zones d’effort, la
mutualisation de moyens et l’élaboration de procédures opérationnelles communes. En effet, le
concept opérationnel ne peut que reposer sur des modes d’action de contrôle de zone
dynamiques et articulés autour de moyens de détection terrestres et aériens, des postes de
commandement capables de fusionner le renseignement et d’orienter des unités d’intervention
déployées sur le terrain. La mise en place de postes de commandement tripartites permet
d’optimiser la circulation de l’information et le partage du renseignement entre les forces
partenaires et renforce l’efficacité de la conduite de ces opérations. Chacune de ces OMCT, est
inspectée par les plus hautes autorités militaires du G5 Sahel et de la force Barkhane afin d’en
retirer des enseignements immédiats
15 CCO ont ainsi été organisés et 17 OMCT ont été conduites depuis l’été 2014 par les forces
armées du G5 Sahel et la force Barkhane. Leurs résultats sont salués par tous les acteurs
contribuant à la sécurité de cette immense zone semi-désertique. Tout récemment les opérations
« Bourkhane » entre le Mali et la Mauritanie, et « Michi » entre le Niger et le Tchad, ont confirmé
l’engagement des partenaires et la pertinence du concept. L’objectif du PMCT est de conduire, à
terme, les États du G5 Sahel vers des dispositifs interopérables idoines et réguliers qui assurent
un contrôle des frontières adapté aux menaces, se posant ainsi en précurseurs d’une architecture
sahélienne de sécurité régionale.
Conduite par les armées françaises, en partenariat avec les pays du G5 Sahel, l’opération
Barkhane a été lancée le 1er août 2014. Elle repose sur une approche stratégique fondée sur une
logique de partenariat avec les principaux pays de la bande sahélo-saharienne (BSS) : Mauritanie,
Mali, Niger, Tchad et Burkina-Faso. Elle regroupe environ 4 000 militaires dont la mission consiste
à appuyer les forces armées des pays partenaires dans leur action de lutte contre les groupes
armés terroristes dans la BSS et favoriser une appropriation africaine de la gestion des crises.
140
Barkhane: dans la peau d’un équipage Casa « Nurse» lors
d’une mission MEDEVAC
Mise à jour : 29/11/2016 17:38
La lutte contre les groupes armés terroristes, menée par la force Barkhane et ses partenaires du
G5 Sahel, nécessite un soutien médical au plus près des opérations, en dépit des élongations
hors-normes propres au théâtre sahélien. Dans ce cadre, les moyens aéroterrestres jouent un rôle
essentiel lors des missions d’évacuation médicale.
Le groupement de transport opérationnel GTO 20.061, déployé à N’Djamena, reçoit pour mission
le soutien aérien de l’ensemble des unités déployées dans le cadre de l’opération Barkhane.
Articulé autour d’un Hercule C130 et de deux Casa CN235, soutenu par une quarantaine de
mécaniciens et de pilotes, le GTO est en mesure de ravitailler, d’évacuer, de transporter, et
lorsque l’endroit est inaccessible, d’aérolarguer combattants, matériels, vivres et munitions.
En complément de ces missions bien connues des forces en opérations, le groupement de
transport opérationnel est également un maillon clef d’une capacité particulièrement essentielle :
prodiguer en permanence des soins aux blessés lors de leur évacuation par voie aérienne. Un des
Casa du GTO est donc entièrement médicalisé à cet effet et porte le nom de CASA NURSE. Son
engagement, toujours dans l’urgence, vient compléter le dispositif terrestre déployé sur le lieu des
combats et, le cas échéant, le dispositif aérien de rapatriement vers la métropole pour les cas les
plus graves. Le CASA et son équipage restent pour cela en alerte permanente pour intervenir
dans les plus brefs délais.
Pour optimiser le potentiel de cet aéronef, Barkhane a la possibilité d’assurer cette alerte sans
immobiliser l’appareil. L’équipage nous explique comment :
« Le CN235 que je pilote aujourd’hui en version NURSE a été chargé de ravitailler le camp de
Diffa, au Niger, à environ 1h30 de vol de N’Djaména », souligne le capitaine Antoine, commandant
de bord.
En sus de l’équipe médicale composée d’un médecin, d’une convoyeuse de l’air et d’une
infirmière, l’équipage emmène également des contrôleurs aériens chargés de vérifier si le terrain
nigérien serait en mesure d’accueillir des aéronefs de nuit. « A 16h00, alors que nous sommes sur
la piste avant de décoller, l’ordre tombe : la mission planifiée se transforme en une évacuation
médicalisée d’un blessé (MEDEVAC) et consiste à acheminer le patient de Niamey à N’Djamena.
Nous décollons quelques minutes plus tard. »
« Pendant le vol vers Niamey, l’équipage réaménage l’intérieur de l’avion afin de recevoir le
patient dans les meilleurs conditions possibles », rapporte l’adjudant Esthell, infirmière
convoyeuse de l’armée de l’air. « A notre arrivée, l’équipe médicale de Niamey est déjà au pied de
l’avion ». En fait, la cellule de coordination et d’évacuation des blessés (Personal Evacuation
Coordination Cell) avait préparé le transfert entre les équipes médicales de Niamey et celle de
l’équipe embarquée, pendant le vol, permettant ainsi de gagner sur place un temps précieux.
Le CASA Nurse décolle de Niamey à 23h30 pour plus de quatre heures de transit retour. A
l’arrivée, l’ambulance du service médical de N’Djamena prend le militaire en charge. Les
mécaniciens du GTO, quant à eux, remettent immédiatement en œuvre le CASA pour une reprise
d’alerte immédiate.
Sources : État-major des armées Droits : Ministère de la Défense
141
Barkhane : Inauguration de deux puits à Gao et Kidal
Mise à jour : 30/11/2016 17:24
En complément de la lutte contre la résurgence des groupes armés terroristes, la force Barkhane
mène également des actions d’aide au développement en apportant localement un soutien
financier et logistique à la population malienne. Ces actions civilo-militaires sont régulièrement
menées afin de favoriser la stabilité socio-économique de la région.
Deux détachements des groupements tactiques déserts (GTD) « Conti » et « Ardent » ont ainsi
pris part à l’inauguration de deux puits à Gao et Kidal, les 16 et 18 novembre 2016, après
plusieurs semaines de travaux menés en commun avec des jeunes volontaires.
Ces deux puits, indispensables à la vie de la communauté, ont été construits et financés en partie
par la force Barkhane. Le groupe d’appui de la compagnie du génie du GTD-B Conti a pris en
charge les travaux de terrassement du premier puits de Gao pendant que des jeunes volontaires
de la ville s’attelaient à d’autres tâches complémentaires.
Les nouveaux puits du quartier 7 de Gao et de l’école «Baye Ag Mahala» de Kidal donnent
désormais accès à une eau saine et potable, après une période marquée par l’insalubrité, vecteur
notoire de maladies.
Le volet civilo-militaire est systématiquement intégré aux opérations menées par la force
Barkhane. Visant à favoriser le retour à une vie normale après un conflit, ces actions d’aide au
développement permettent de réduire l’emprise des groupes armés terroristes sur les populations
du Mali et favorisent un retour à la vie normale. En effet, l’accès à l’eau constitue un besoin
primordial pour les habitants du Mali, celui-ci conditionnant la plupart des autres activités
économiques (agriculture, élevage…).
L’opération Barkhane, conduite par les armées françaises, en partenariat avec les pays du G5
Sahel, a été lancée le 1er août 2014. Elle repose majoritairement sur une approche stratégique
s’inscrivant dans la lutte contre les groupes armés terroristes (GAT) de la région, en partenariat
avec les principaux pays de la bande sahélo-saharienne (BSS) : Mauritanie, Mali, Niger, Tchad et
Burkina-Faso. Elle apporte également un appui logistique aux communautés locales pour leurs
permettre de s’inscrire dans une transition économique et politique durable.
Sources : État-major des armées Droits : Ministère de la Défense
142
8 – MISSINT
GARDE NATIONALE
Le point sur la Garde nationale avec le général Poncelin de
Raucourt
Accueil / A la une / http://lessor.org/ 28 novembre 2016 A la une, Opérationnel
Stage de Préparation militaire Gendarmerie (PMG) pour de jeunes réservistes à Orléans en juillet 2016. Crédit :
ND/Essor.
Le général Gaëtan Poncelin de Raucourt s’est exprimé pour la première fois en tant que
secrétaire général de la Garde nationale, devant la Commission de la défense nationale et des
forces armées de l’Assemblée nationale, le 16 novembre. Officiellement nommé à la tête de
cette nouvelle entité en octobre 2016, il entend faire de la Garde nationale « une réserve plus
nombreuse, plus employée, mieux équipée, plus moderne, plus jeune et plus attractive »
d’ici deux ans.
Voici les principaux points de son intervention :
– « Une réserve plus nombreuse » :
« A la fin de l’année 2015, les armées et la Gendarmerie comptaient 54.274 réservistes de tous
grades, dont 28.100 pour les armées et 26.274 pour la Gendarmerie. Si 2015 a été l’année de
l’inflexion, 2016 sera celle de la modernisation et de l’accélération », a affirmé le général Poncelin
de Raucourt. Le nombre de réservistes a ainsi augmenté de 2.605 au 30 septembre 2016, soit
une hausse de 9,3% depuis le début de l’année. L’objectif est d’atteindre 4.500 réservistes
employés chaque jour en 2017 et en 2018.
La Garde nationale représente aujourd’hui 63.000 réservistes opérationnels et l’objectif est
d’ « augmenter le vivier de réservistes de 35% pour le porter à 85.000 » fin 2018, toutes réserves
confondues. Les réservistes de la Gendarmerie, aujourd’hui au nombre de 28.500, doivent
atteindre les 40.000 d’ici à fin 2018, comme l’avait rappelé le général Lizurey lors de son audition
par cette même Commission le 18 octobre 2016.
– « Une réserve plus employée » :
Depuis cet été, 5.500 réservistes de la Gendarmerie, de la police et des armées sont employés
en moyenne chaque jour. Le secrétaire général de la Garde nationale a souligné qu’en 2018, « la
Gendarmerie, la Police et les armées devront être en mesure de mobiliser chaque jour, à
l’entraînement, en opérations ou en renfort de la sécurité quotidienne des Français, 9.250
réservistes équipés et mobiles, ce qui représente une augmentation des 2/3 par rapport à
2015 ». Le général Poncelin de Raucourt a également expliqué que la « cible » d’une moyenne de
30 jours d’activité par réserviste et par an sera franchie d’ici la fin 2016. L’objectif est de faire
passer le nombre moyen de jours d’activité par réserviste et par an à 36,5 à partir de 2017.
– « Une réserve mieux équipée » :
Pour cela, le budget consacré à la réserve opérationnelle – à hauteur de 96,3 millions d’euros en
2016 – devrait être porté à 113,3 millions d’euros en 2017 et 125,7 millions d’euros en 2018 et
2019. « Un effort budgétaire additionnel de 100 millions d’euros s’ajoutera aux 211 millions déjà
prévus par le projet de loi de finances (PLF) pour 2017, ce qui portera le budget des réserves
opérationnelles des deux piliers (Intérieur et Défense) à 311 millions d’euros et permettra de
143
financer l’accroissement des effectifs et du taux d’emploi, l’amélioration des équipements et du
matériel, et le financement des mesures d’attractivité », a affirmé le général.
– « Une réserve plus jeune » :
Le recrutement se veut « centré sur la jeunesse » a assuré le général. Actuellement, les moins de
30 ans représentent un tiers des effectifs des réserves opérationnelles. La moyenne d’âge est de
36 ans avec « une nette tendance au rajeunissement ». Les catégories les plus représentatives
sont les actifs – 41,7% – et les étudiants – 17,5%. Toutefois, le général a souligné que parmi les
réservistes, on compte également 12,2% de retraités, souvent d’anciens militaires.
La moyenne d’âge est bien plus élevée du côté de la réserve citoyenne. Parmi ses 1.284
membres, 62% ont entre 50 et 70 ans et la moyenne ont plus de 50 ans.
– « Une réserve plus attractive » :
Le général a annoncé le déploiement en janvier 2017, d’un nouveau processus de recrutement
et de formation « plus moderne, plus rapide et plus simple ». Une tâche justement confiée au
secrétariat de la Garde nationale, composé d’une quinzaine de personnes d’active et de réserve.
Outre un travail de promotion de la Garde nationale au travers d’action de communication,
différentes mesures de « fidélisation des réservistes » ont été confirmées par le secrétaire
général : participation au financement du permis de conduire – à hauteur de 1.000 euros pour les
moins de 25 ans ayant encore deux années de contrat et comptabilisant 5 jours d’activité -, une
participation aux frais de scolarité des étudiants, à hauteur de 1.200 euros pour les moins de 25
ans ayant souscrit à un contrat de cinq ans et réalisé 37 jours d’activé dans l’année ; un
allégement fiscal pour les entreprises qui continuent à rémunérer leurs collaborateurs pendant leur
période d’activité.
Nathalie DELEAU
VIGIPIRATE
Exclusif : un nouveau plan Vigipirate face au terrorisme
ACTUALITE Flash Actu Par Lefigaro.fr Mis à jour le 30/11/2016 à 21:11 Publié le 30/11/2016 à
21:04
La menace terroriste, qui reste à un niveau élevé en France depuis les attaques de 2015, a
poussé l’État à effectuer une révision en profondeur du plan Vigipirate.
Un Conseil de Défense, réuni ce mercredi à l’Élysée, a validé un plan renforcé, qualifié de
« Vigipirate plus », que Le Figaro a pu consulter.
Ce nouveau dispositif prévoit notamment la création d’un système à trois niveaux de menace :
« vigilance », « sécurité renforcée/risque d’attentat » et « urgence attentat », le plus élevé. Jusqu’à
présent, le système ne comprenait que deux niveaux (« vigilance », éventuellement renforcée, et
« alerte attentat »).
Un nouveau plan Vigipirate adopté face au terrorisme
ACTUALITE Société http://www.lefigaro.fr/ Par Alain Barluet Mis à jour le 30/11/2016 à 21:11
Publié le 30/11/2016 à 19:50
INFO LE FIGARO - Validé mercredi par l'Élysée, ce plan rénové crée un troisième niveau d'alerte
inédit : «urgence attentat».
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La prolongation, à un niveau élevé, de la menace terroriste en France conduit l'État à s'adapter.
Comme jamais auparavant, cette menace est évaluée en permanence et les «postures» de
sécurité fréquemment ajustées, depuis les attaques survenues en 2015. Mais la «rupture
stratégique» illustrée par les attaques de janvier et novembre 2015 impliquait, non plus une simple
adaptation, mais une révision en profondeur du plan Vigipirate, supervisé par le premier ministre,
et dont la première mouture remonte à 1978. Un Conseil de Défense, réuni mercredi à l'Élysée, a
validé un plan renforcé, qualifié de «Vigipirate plus», que Le Figaro a pu consulter. Cette même
réunion, autour de François Hollande, a décidé la mise en place de mesures spécifiquement
adaptées aux fêtes de Noël - vingt-septième «posture» de sécurité pour l'année 2016, là où,
naguère, Vigipirate n'était adapté que trois ou quatre fois par an.
Le nouveau plan Vigipirate prévoit la création d'un système à trois niveaux de menace:
«vigilance», «sécurité renforcée/risque d'attentat» et «urgence attentat», le plus élevé. Le premier
niveau correspond à une posture permanente de sécurité impliquant la mise en place d'un socle
de cent mesures (sur les plus de 300 que compte le «catalogue» de Vigipirate). Le deuxième
niveau correspond à une menace terroriste élevée, voire très élevée, comme c'est le cas
actuellement. Des mesures additionnelles (216 au total, certaines confidentielles) peuvent être
activées. Concrètement, il ne s'agira plus, à ce deuxième stade, de se contenter de mesures de
prévention, comme le port de badges ou la vérification des pièces d'identité, mais aussi
d'organiser des patrouilles, des filtrages et des fouilles. Le troisième niveau, inédit, «urgence
attentat», est adopté, de façon ponctuelle - limitée à l'activation d'une cellule de crise -,
immédiatement après un attentat ou face à l'imminence d'une action terroriste. Il peut être
comparé au dispositif «alerte enlèvement» et comporte des mesures exceptionnelles, par exemple
la fermeture des routes, du métro, l'arrêt des déplacements scolaires…
Lutte contre des drones ou des cyberattaques
Jusqu'à présent, le système ne comprenait que deux niveaux («vigilance», éventuellement
renforcée, et «alerte attentat»). Maintenu au deuxième niveau, maximal, le système manquait de
capacité d'adaptation. En permanence «au taquet», la posture «alerte attentat» ne pouvait jouer
en cas d'ultime recours, si un attentat majeur devait survenir, ou si, au contraire, une situation plus
stable aurait permis un allégement des mesures de sécurité. Une flexibilité nécessaire, par
exemple, pour faire évoluer les effectifs de l'opération «Sentinelle» (une des déclinaisons de
Vigipirate, mais pas la seule), le maintien sur la longue durée de 10.000 militaires sur le territoire
national apparaissant impossible. Autre inconvénient, seules deux régions étaient concernées par
cette posture (Paris et les Alpes-Maritimes). Il fallait retrouver de la cohérence, des attentats
pouvant survenir ailleurs sur le territoire et l'opération «Sentinelle», prévoyant désormais une
répartition à 50/50 des militaires entre Paris et la province.
«Le risque zéro n'existe pas» Louis Gautier, secrétaire général de la défense et de la sécurité
nationale
«Il est indispensable de s'adapter en permanence à une menace terroriste en constante évolution
et être d'une grande réactivité», souligne Louis Gautier, secrétaire général de la défense et de la
sécurité nationale. Organisme de coordination interministérielle, sous la tutelle de Matignon, le
SGDSN est chargé de préparer Vigipirate. Avec l'ensemble de ses mesures, détaillées dans un
épais dossier confidentiel (une version publique est disponible en ligne), le nouveau plan sert de
véritable tutoriel pour les acteurs publics de la sécurité ainsi qu'aux grands opérateurs (dits
d'«importance vitale», par exemple dans les domaines de la santé, des transports, de l'énergie…).
Toutes les hypothèses sont prises en compte: piraterie maritime, attaque d'un grand aéroport,
pollution chimique… Le plan intègre aussi les nouvelles lois votées depuis.
«Vigipirate plus» vise également à renforcer la lutte contre de nouvelles menaces, drones ou
cyberattaques. Des dispositifs spécifiques sont prévus dorénavant pour faire face aux différents
modes opératoires terroristes (fusillade, explosifs, véhicule bélier comme à Nice, attaque
chimique, biologique…).
145
«Le risque zéro n'existe pas», souligne Louis Gautier. Selon lui, toutefois, le retour d'expérience
des attaques de 2015 a porté ses fruits. «Avant, on ne s'interrogeait guère sur la vulnérabilité d'un
théâtre ou d'un cinéma», relève le SGDSN. Surtout, Vigipirate est maintenant sous-tendu par une
nouvelle priorité, le développement d'une «culture de la vigilance», censé faire de chaque citoyen
un acteur de la sécurité.
VIGIPIRATE RENFORCE (Sentinelle)
Sécurité renforcée au marché de Noël de Strasbourg, des
visiteurs "rassurés"
26/11/2016 à 13h08 Newsletter BFMTV Midi
Des mesures de sécurité renforcées ont été mises en place au marché de Noël de
Strasbourg, inauguré vendredi. 660 policiers et gendarmes sont mobilisés, selon Bernard
Cazeneuve.
Le traditionnel marché de Noël de Strasbourg est maintenu cet hiver avec une sécurité renforcée.
Ouverte vendredi, cette édition, marquée par la menace terroriste, va durer quatre semaines.
Forte présence policière
Dans la nuit du 19 au 20 novembre dernier, quatre hommes ont été arrêtés à Strasbourg par la
Direction générale de sécurité intérieure (DGSI) dans le cadre d'une enquête antiterroriste. Mais
vendredi, les visiteurs jugeaient la présence policière "rassurante".
"Même si l'épée de Damoclès est au-dessus de nos têtes", confiait l'un d'eux à notre antenne.
Au total, 660 policiers et gendarmes ont été mobilisés selon Bernard Cazeneuve. Le ministre de
l'Intérieur estime qu'avoir "réduit le périmètre est une bonne décision".
Ministère Intérieur
✔ @Place_Beauvau
.@BCazeneuve rappelle que plus de 660 personnes seront mobilisées chaque jour pour assurer
la sécurité du #MarcheDeNoelStrasbourg
14:30 - 26 Nov 2016
Une quinzaine de "checkpoints"
Cette année, ce marché de Noël qui attire deux millions de visiteurs, a été limité au centre
historique de la ville quadrillée par une quinzaine points de contrôle. A chaque "checkpoints", les
visiteurs sont systématiquement fouillés et aucun véhicule ne circule dans le centre aux horaires
du marché. Le stationnement est par ailleurs interdit.
Pour éviter l'intrusion d'éventuelles voitures béliers, des fosses ont été creusées sur les voies du
tramway et des blocs de béton longent les pistes cyclables.
"C'est une bonne décision que de faire en sorte que le marché puisse se tenir dans des conditions
de sécurité renforcée", a déclaré Bernard Cazeneuve en visite à Strasbourg.
"660 policiers et gendarmes" sont mobilisés "pour que nous puissions continuer à vivre comme
avant", a-t-il ajouté. Mais ces conditions de sécurité drastiques ont un coût pour la ville qui a du
débourser 450.000 euros.
M. L.
146
Terrorisme : un proche de Mohamed Abrini placé en garde à
vue puis relâché
ACTUALITE Société http://www.lefigaro.fr/ Par Yohan Blavignat Publié le 29/11/2016 à 20:38
Le 19 novembre dernier, un Belge de 27 ans originaire de Molenbeek et proche du djihadiste
Mohamed Abrini, a été interpellé dans un hôtel du Val-d'Oise. Placé en garde à vue, il a été
relâché quelques heures plus tard malgré un risque d'attentat imminent, rapporte Le Canard
enchaîné.
L'arrestation de Tarek E., un Belge de 27 ans, aurait pu rester secrète. Une banale histoire de
drogue qui se finit par un placement de quelques heures en garde à vue. Seulement, cet homme,
originaire de Molenbeek, dans la banlieue bruxelloise, où a notamment séjourné Salah Abdeslam
avant son arrestation, n'est pas un consommateur comme les autres. Fiché pour radicalisation en
Belgique, il est, selon des informations du Canard enchaîné, un proche de Mohamed Abrini, un
des cerveaux des attentats de Paris et Bruxelles qui ont fait plus de 160 morts. Sa sœur était en
effet la compagne du djihadiste belge connu comme étant «l'homme au chapeau» aperçu sur les
vidéosurveillances de l'aéroport Zaventem.
Tarek E. s'est présenté dans un hôtel Formule 1 de Roissy-en-France, dans le Val-d'Oise, le 19
novembre dernier, aux alentours d'une heure du matin. D'après l'hebdomadaire satirique, il
réclame une chambre pour la nuit, et n'a pas de bagages. Une fois installé, l'homme, nerveux,
redescend trois heures plus tard à la réception. Selon le journal, il «veut tout savoir sur le centre
commercial le plus proche: heure d'ouverture, fréquentation, configuration des lieux». Le
réceptionniste prévient alors la brigade de gendarmerie la plus proche.
Placé en garde à vue puis relâché
Tarek E. est finalement interpellé et placé en garde à vue aux alentours de 13 heures, confirme
une source proche du dossier au Figaro. Dans sa chambre, les enquêteurs ont trouvé du cannabis
en petite quantité. «Il est interpellé pour ce fait. C'est la seule chose que nous pouvons lui
reprocher», témoigne cette source. Rapidement, les gendarmes se rendent compte qu'il vient
d'être libéré de prison après y avoir passé quatre ans pour trafic d'armes. De plus, il fait l'objet
d'une fiche pour radicalisation en Belgique, mais n'est pas connu des services français.
D'après des informations du Canard, les gendarmes décident d'alerter la Direction générale de la
sécurité intérieure (DGSI) pour en savoir plus sur cet homme et, le cas échéant, prolonger sa
garde à vue. Toutefois, toujours selon l'hebdomadaire, le service de contre-espionnage français
ne répond pas aux appels des militaires. Le suspect est finalement relâché aux alentours de 18
heures. «Une fois entendu sur la possession de cannabis, nous n'avions pas de base juridique
pour le garder davantage», confirme cette source.
Cette histoire est d'autant plus rocambolesque que, selon le Canard, l'ensemble des forces de
police aurait été en alerte pour un risque imminent d'attentat en région parisienne au même
moment. Et, bien entendu, la DGSI devait jouer un rôle majeur dans la surveillance. Face à de
telles accusations, cette source s'est refusée à tout commentaire.
147
Sentinelle : des soldats dans l'action. #MannequinChallenge
Mise à jour : 01/12/2016 18:10
http://www.defense.gouv.fr/operations/france/sentinelle/sentinelle-des-soldats-dans-l-action.mannequinchallenge
Sources : EMA Droits : Ministère de la Défense
9 – Défense de par le Monde
Europe de la défense, ou défense sans Europe (Vincent
Desportes)
https://www.bruxelles2.eu/ 28 Nov 2016 Défense UE, Journées européennes de Strasbourg,
Vincent Desportes
(BRUXELLES2) Le processus de construction de la défense européenne, « cela ne fonctionne
pas ». Faisant le constat d’une nouvelle réalité, tout est à reprendre depuis zéro, en commençant
par le bas, c’est-à-dire par un renforcement des capacités nationales. C’est le message d’alerte
lancé par le général Vincent Desportes, dans le cadre des Journées européennes de
Strasbourg… Fidèle à lui-même l’ancien officier de la cavalerie blindée, qui a dirigé le Centre de
doctrine et d’emploi des forces puis le Collège interarmées de défense (l’école de guerre) ne
mâche pas ses mots.
Déciller les yeux
Même aux plus aveugles, la réalité doit déciller les yeux : le monde a pris feu autour de nous et la
guerre y est revenue en force. Au nord-est, avec l’Ukraine, à l’est avec l’incendie qui ravage le
Moyen-Orient, au sud, en Libye, au Nigeria puis au Sahel jusqu’au Mali.
Une seule évidence : contrairement à nos schémas parfois « simplistes » d’occidentaux chrétiens,
le monde ne progresse pas de manière linaire du mal vers le bien. Le monde post-moderne est
une utopie de nantis et notre perception du monde, née des rêves de San Francisco en octobre
1945, était une illusion du monde.
Le retour de la guerre et de la force brute
Il y a, et il y aura toujours des retours en arrière brutaux et nos manières de guerre devront
pouvoir retrouver leurs caractéristiques les plus brutales lorsqu’aucun compromis n’est possible.
Monsieur Poutine nous a rappelé que la force brute est un atout autant stratégique que tactique
pour celui qui la possède et ne craint pas de s’en servir. Il nous a montré, en creux, que notre
force, sans volonté, sans vision, n’avait rien à voir avec la puissance.
A cela, s’ajoutent deux coups de semonce récents : le Brexit et l’élection de Donald Trump.
Prenons-les pour ce qu’ils sont : de véritables opportunités à saisir mais, également, de nouvelles
exigences, à court terme.
148
Le fait est que : le monde a pris feu autour de l’Europe. L’Europe, et la France d’ailleurs, n’en
tirent que des conclusions trop lentes et trop modestes quant au nécessaire renforcement de leur
défense.
L’Europe doit reconstruire l’esprit de défense
Le problème de l’Europe est qu’elle a tué l’esprit de défense en même temps qu’elle a tué la
guerre. Elle a retiré de l’esprit des jeunes générations d’Européens toute légitimité à la guerre
comme outil de consolidation ou de défense d’un projet politique ; donc aussi, une grande part de
légitimité aux dépenses de défense.
Une Europe trop lente, trop modeste…
Le grand problème de la défense européenne c’est qu’elle s’est fondée sur l’idée que la guerre
était illégitime. Les processus européens freinent les progrès et empêchent, dans les faits, les
interventions. L’Europe intervient moins vite que l’ONU ! Belle performance.
Personne n’est venu aider la France dans sa phase offensive lorsqu’elle s’est engagée au Mali
défendre la sécurité des Européens. La mission européenne de formation de l’armée malienne a
été difficile à mettre sur pied. La constitution de l’EUFOR RCA (en Centrafrique) a relevé du
feuilleton. Et la force n’a été constituée qu’avec un apport massif de la France d’une part et d’États
non membres d’autre part.
… et peu visible
Dans la lutte contre l’État islamique — qui concerne pourtant tous les Européens —, l’Europe, en
tant que telle, est absente et les Européens presque autant … de la même manière qu’en
Afghanistan, l’Europe a conduit sa plus longue et sa plus massive opération sans jamais y exister.
Plus que beaucoup d’autres, les Français ont été Européens, en matière militaire en particulier.
Urgence à réinvestir dans la défense
La succession des désillusions nous contraint au réalisme. La première conclusion relève du
principe de précaution. Allons vers l’Europe ! Mais arrêtons de nous départir des moyens
nécessaires à l’exercice de nos responsabilités et à la protection de nos intérêts. L’Europe ellemême en a besoin pour que soient remplies les missions dont seules les armées françaises sont
capables. Les réinvestissements rapides et massifs de l’État français et des États européens dans
leur défense sont aujourd’hui d’une cruciale urgence.
Construire une vision et des intérêts communs
Cependant, la défense ne peut être que la défense d’une vision partagée et d’intérêts stratégiques
communs. Force est de constater que l’un et l’autre font défaut. Tant qu’il n’y aura pas de vision
stratégique commune, d’intérêt stratégique commun, il n’y aura pas de défense commune car,
dans chaque État membre, le sentiment de solidarité européen n’est pas assez fort pour imposer
le risque politique national. Plus même, tant qu’il n’y aura pas de vision opérationnelle partagée, il
n’y aura pas de forces mutualisées.
Prenons l’exemple des équipements blindés. Quand l’Allemagne parle de blindés légers, elle
pense à la classe 30 tonnes alors que la France rêve à des véhicules inférieurs à 10 tonnes
Les interventions au sol : une prérogative qui reste nationale
Pour longtemps encore, ne pourront être partagées que les capacités, aériennes et navales, dont
l’engagement ne constitue justement pas un risque politique. Le « pooling and sharing » ne
fonctionne que quand il n’y a pas de risque politique.
[Pour les forces terrestres, c’est une autre question] L’intervention de troupes au sol est trop
dangereuse pour dépasser les égoïsmes nationaux. Si nous voulons maîtriser notre action
extérieure, nous devons augmenter les nôtres.
On peut mutualiser des capacités mais pas des forces. Le temps n’est plus aux chimères
dangereuses, au rêve longtemps caressé mais visiblement vain. Le temps est d’abord celui du
149
retour à la dure réalité du monde et donc à celui de la restauration de nos capacités nationales de
défense.
Être réaliste : tout recommencer depuis le bas
Aujourd’hui, il faut juste être réaliste. La démarche « bottom up » ne fonctionne pas : en soixante
ans, l’accumulation de petits morceaux de défense européenne n’a jamais permis de créer la
vision espérée. Il faut donc reprendre totalement la démarche, en repartant du bas, en exigeant la
communauté de vues. Il faut cesser d’ériger l’argument de l’Europe de la défense comme excuse
recevable pour la stagnation des budgets de défense.
Le temps est ensuite au sacrifice de nos vaches sacrées, à la prise de conscience du paradoxe de
la Reine Rouge de Lewis Carol. Cela fait soixante ans que le processus de construction de la
défense européenne ne fonctionne pas, que dans un monde qui va très vite la politique des petits
pas nous fait reculer. Cela fait soixante ans que nous touillons l’Europe de la défense, et il ne se
passe rien.
Ma grand-mère me disait : si au bout d’une demi-heure ta mayonnaise n’a pas pris, jette
l’ensemble, reprend un nouvel œuf et de la moutarde nouvelle et mets-toi sérieusement au travail.
Cela relève désormais de l’urgence vitale
Général de division Vincent Desportes
Ingénieur, docteur en histoire, diplômé d’études supérieures en administration d’entreprise et en
sociologie, Vincent Desportes cumule une carrière opérationnelle qui l’a conduit à exercer des
commandements multiples. Depuis 2008, il commande l’Ecole supérieure de guerre. Il est
aujourd’hui conseiller spécial du président de Panhard General Defense. Il publie en octobre
2015, un « cri d’alarme » chez Gallimard, avec un essai intitulé « La dernière bataille de France.
Lettre aux Français qui croient encore être défendus ».
Leonor Hubaut
Canada : l'armée gangrénée par les agressions sexuelles
Actualité International
Selon une enquête, 960 membres des forces armées canadiennes ont affirmé avoir été
victimes, généralement par un supérieur, d'attaques sexuelles.
Source AFP Publié le 28/11/2016 à 18:46 | Le Point.fr
30 officiers avaient été relevés de leur commandement pour avoir ignoré ses ordres lancés l'an dernier contre le
harcèlement sexuel. © AFP/ SERGEI SUPINSKY
Au moins trois agressions sexuelles sont commises chaque jour dans les forces armées
canadiennes, généralement par un supérieur, selon une enquête publiée lundi. Environ 960
membres des forces armées canadiennes ont déclaré avoir été victimes de contacts sexuels non
désirés, de viol, de harcèlement ou d'attaques sexuelles de toutes sortes dans la dernière année,
selon un sondage de Statistique Canada, auquel plus de la moitié (43 000) des membres des
forces armées ont répondu. Ces chiffres montrent la persistance des agressions sexuelles dans
les forces armées plus d'un an après un rapport dénonçant « un milieu hostile aux femmes et aux
LGTBQ » (lesbiennes, gays, transsexuels, bisexuels et queers). Les chiffres pointent clairement
que les mesures prises pour régler le problème ont été inefficaces.
Mise à pied de 30 officiers
Les réponses au sondage « donnent malheureusement à réfléchir », a déclaré lundi le chef d'étatmajor, le général Jonathan Vance, lors d'une conférence de presse. « Je suis plus motivé que
jamais à éliminer ces comportements ainsi que leurs auteurs de nos rangs », a-t-il dit. Bien que
150
plus d'hommes (570) que de femmes (380) aient déclaré avoir été sexuellement agressés dans la
dernière année, ces dernières étaient quatre fois plus susceptibles d'en être victimes.
Les contacts sexuels non désirés (840 cas) ont été la forme la plus commune d'agression. Ces
contacts ont pu déboucher sur des attaques sexuelles (150) ou des comportements sexuels (120)
où la victime n'était pas consentante et avait été droguée, alcoolisée ou harcelée. Environ une
victime sur quatre a dénoncé son agression, les autres craignant des conséquences négatives ou
ne faisant pas suffisamment confiance au processus formel de plaintes, selon les répondants. Par
ailleurs, plus d'une femme sur quatre (27 %) a déclaré avoir été victime d'agression sexuelle au
moins une fois depuis son entrée dans l'armée, une proportion nettement plus élevée que chez les
hommes (3,8 %). Environ 10 000 femmes servent dans l'armée régulière canadienne.
Canada. Crash d'un avion de chasse CF-18, le pilote tué
Accueil / Monde / Canada / http://www.ouest-france.fr/ Modifié le 28/11/2016 à 22:02 | Publié le
28/11/2016 à 22:02
Un pilote d'avion a été tué ce lundi dans le crash de son avion, au Canada. | Infographie Ouest France
Un avion de chasse canadien CF-18 s'est écrasé ce lundi, le pilote a été tué dans l'accident.
L'avion avait décollé de Cold Lake, en Alberta. Les causes de l'incident ne sont pas encore
connues.
L'armée canadienne a confirmé l'information. Un avion de chasse CF-18 qui avait décollé de Cold
Lake, en Alberta ce lundi, s'est écrasé. Un hélicoptère de l’Aviation royale canadienne (ARC) avait
été envoyé sur les lieux pour tenter de retrouver le pilote de l'appareil mais l'armée a annoncé peu
après le décès du pilote.
Les forces spéciales interviennent à Florennes (exercice)
https://www.bruxelles2.eu/ 30 Nov 2016 Agence européenne de défense, Belgique, Exercice,
Florennes, forces spéciales, Hélicoptères
Des soldats déposés par des hélicoptères (Crédit: EDA)
(BRUXELLES2) C’est dans un froid glaçant que 400 membres des forces spéciales et 13
hélicoptères venus de quatre pays (Belgique, Slovénie, Autriche, Italie) ont clôturé, ce mercredi
(30 novembre), un exercice « grandeur nature » sur la base aérienne de Florennes (près de
Charleroi). Intitulé Black Blade, cet exercice organisé (comme chaque année) par l’Agence
européenne de défense avait pour objectif d’intégrer unités terrestres et aériennes de plusieurs
États membres pour les entraîner à travailler ensemble autour de scénarios aussi proches que
possible de certaines réalités troublés : missions de reconnaissance, de protection de convois (au
sol comme dans l’air), attaque d’objectifs menaçants, arrivée de forces spéciales pour libérer des
otages, évacuation de ressortissants ou de blessés…
(Leonor Hubaut)
151
Hélicoptères sur le tarmac en
attente de décollage
Parés à tout
Descente le long du filin (Crédit:
EDA)
Décollage
hélicoptère
d’un
Un F-16 belge en soutien
(crédit : EDA)
Soldats sur le point de descendre
sur zone
Tir de protection depuis
hélicoptère pour sécuriser un
convoi
Soldats en protection de zone une
fois déposés par l’hélicoptère
Evacuation médicale
Evacuation médicale (crédit :
EDA)
Leonor Hubaut
Financer l’industrie de défense. Un tabou se brise
https://www.bruxelles2.eu/ 1 Déc 2016 Défense UE
Flotte de drones « Team Birdport », finaliste d’un des concours d’idées (crédit : Airbus / Archives B2 mai 2015)
(BRUXELLES2) Quand on lit rapidement le plan d’action sur la défense, présenté par la
Commission européenne, mercredi (30 novembre), cela peut paraître un rien flou, avec beaucoup
de conditionnel, des références, et de la littérature (1). On cherche vainement le fameux « Fonds
européen de défense » tant vanté. Et on ne trouve qu’une « fenêtre » d’opportunités pour les
capacités. Cela parait faible… Rassurez-vous ! Ce flou n’est pas tout à fait anodin. C’est même
voulu…
On marche sur des œufs…
La défense n’est pas tout à fait un secteur comme un autre. C’est un domaine où, à la fois, il
existe une claire emprise de la souveraineté nationale, sur le plan des choix de défense (nucléaire
152
ou non, territoriale ou expéditionnaire…) comme du format de l’armée (conscription ou
professionnelle) ou des équipements (le fournisseur national ou l’allié « historique » sera toujours
préféré). Un choix dicté tout autant par des éléments objectifs que proprement historiques voire
psychologiques. Croire qu’on peut changer ces fondamentaux par une simple impulsion politique,
une installation des instruments de marché, ou par un discours incantatoire est illusoire. Pour
l’exécutif européen, il faut aller donc, à dose homéopathique, pour installer l’idée que, oui, la
défense est aujourd’hui une question très européenne digne d’une vraie politique industrielle…
Un mai 1968… à l’envers
Le point de départ de la réflexion européenne est de voir : 1) ce qui manque à la défense
européenne, 2) ce qui peut être fait. Tout converge vers un point fondamental : les financements
et l’incitation à coopérer. C’est ainsi à une vraie petite révolution (toute proportion gardée) qu’invite
demain la Commission Juncker. D’une part, l’exécutif européen ne s’interdit plus de financer la
construction de capacités de défense par les Etats membres, soit avec de l’ingénierie financière
(prêts, leasings, garanties d’emprunts, etc.), soit même voire directement à l’aide des instruments
communautaire. C’est écrit noir sur blanc !
« La Commission est disposée à examiner toutes les possibilités de financement du «volet
capacités» sur le budget de l’UE, dans le respect des traités. »
C’est la levée d’un interdit, que dis-je, d’un dogme qui a opéré durant des années et suscite
encore au sein de l’institution quelques remous. Ce n’est plus sous les pavés… la plage. Mais
sous le goudron, le drone 🙂
Des capacités menées par les États membres
Bien entendu, il ne s’agit en aucun cas de doter l’Union européenne de capacités propres. Il n’y
pas d’unités d’hélicoptères, de pelotons de forces spéciales, de véhicules blindées qui vont être
garées dans les entrailles de la Commission européenne, prêts à bondir sur l’intrus, le couteau
entre les dents 🙂 Cela, c’est bon pour les films et les phantasmes non assouvis de quelques
utopistes ou tabloïds britanniques en mal de tête de turc… Ce sont bel et bien les États membres
qui gardent la haute main pour définir les capacités qui leur manquent, qui vont les construire, les
utiliser et, au final, les commander. La règle de la souveraineté nationale est pleinement
respectée.
Un coup de pouce bienvenu
Simplement les États pourront désormais faire appel à l’Europe et bénéficier de (sérieuses)
incitations, pour travailler ensemble. Une des seules solutions est donc d’injecter de l’argent frais
dans le dispositif et un certain esprit nouveau, pour travailler davantage en commun. Personne ne
va trouver à y redire. Si les États membres définissent ensemble des projets en commun d’achat
capacitaires sur des cibles précises (répondant à des besoins), l’Europe est prête à combler le
gap avec certains de ses moyens… C’est plutôt étonnant pour une organisation civile, qu’on dit
affaibli. Même l’OTAN, avec sa force intrinsèque, n’est jamais arrivée à une telle possibilité de
« levée de fonds » (2).
Déminer la route
L’objectif de ce document de la Commission, c’est avant de passer « à l’action » proprement dite
de « déminer la route » — obtenir un mandat du Conseil européen — qui va permettre ensuite de
déterminer la route à suivre — définir des options, des concepts, des contrats cadres — pour
paver et goudronner la route — au besoin avec des financements européens. Voilà l’enjeu…
Cela peut paraitre sans doute bien chétif aux yeux des habituels détracteurs de la « chose »
européenne qui dès qu’ils entendent le mot « Europe » s’empressent de foncer tête baissée,
comme un taureau sur un chiffon rouge. Cela peut paraitre sans doute bien timide aux yeux de
quelques utopistes qui croient encore que Jean Monnet est vivant, que l’Europe se construit à Six
et que la CED (la Communauté européenne de défense) aurait été une si belle chose…
Rattraper le retard
153
En fait, c’est un vrai saut qualitatif qui vient d’être franchi. S’il est endossé par les 28 Chefs d’Etat
et de gouvernement les 15 et 16 décembre prochains, s’il est bien suivi, il devrait permettre
d’enclencher toute une série de mesures. Elles ne permettront sans doute pas de rattraper un
retard de plusieurs dizaines d’années, en quelques mois. Mais cela permettra au moins de ne plus
accumuler de retard et d’essayer de combler quelques lacunes. C’est concret, utile, en un mot
stratégique.
Demain, la défense ne sera pas une politique communautaire au sens classique (comme
l’agriculture ou les transports) mais bel et bien une politique européenne, partagée, commune…
Voilà l’enjeu, au-delà des termes techniques, de ce plan d’action. Car aucun État ne peut plus
aujourd’hui faire à l’ensemble des menaces présentes en Europe tout seul.
(Nicolas Gros-Verheyde)
Lire aussi : Des fonds pour la défense, éléments-clés du plan d’action de la Commission
européenne
(1) Même si l’exercice d’une « Communication de la Commission européenne » reste avant tout
un exercice technocratique, ce plan d’action vaut la lecture. Certains passages se lisent très bien,
sont très bien écrits, presque comme un roman.
(2) L’OTAN est d’ailleurs très très intéressée par les projets européens. Un déjeuner devait réunir
en tête, hier, les leaders des différentes institutions : J.C. Juncker (Commission européenne), D.
Tusk (Conseil européen), et J. Stoltenberg (OTAN) dans un restaurant bruxellois sélect, De
Warande, à deux pas de l’ambassade des États-Unis à Bruxelles.
Nicolas Gros-Verheyde
10 – Nos Forces Armées
Associations de militaires : le mindef assure qu’il n’aura pas
accès aux listes
http://www.lopinion.fr/blog/secret-defense/ 28 Novembre 2016 à 19h01 Par Jean-Dominique
Merchet
Suite à la levée de boucliers des Associations professionnelles nationales de militaires sur l’arrêté
concernant la liste des adhérents, une source proche du dossier au sein du ministère de la
défense m’indique que celui-ci « n’aura pas accès à la liste et ne fera que la transmettre à la
commission de contrôle indépendante, présidée par un conseiller d’Etat ». Voilà qui devrait calmer
les inquiétudes légitimes des militants APNM.
Polytechnique dans le top 10 mondial des universités
préférées des recruteurs
Par Le Figaro Etudiant Publié le 28/11/2016 à 17:59
Un établissement du classement QS sur six est américain. Crédits photo: © École polytechnique - J.Barande
CLASSEMENT - La grande école d’ingénieur se hisse à la sixième place du dernier classement
mondial des universités pour leur employabilité. La France compte seulement quatre universités
dans le top 100.
154
Les universités françaises ne font pas rêver les recruteurs. C’est ce que nous apprend la dernière
édition du classement mondial des universités pour leur employabilité, publié le mercredi 23
novembre par le think tank britannique Quacquarelli Symonds. Si l’École polytechnique se hisse à
la sixième place de ce classement, au milieu d’universités américaines et britanniques, il faut
ensuite attendre la 61ème position pour trouver un autre établissement français, l’université Paris
Dauphine.
Seule l’X se hisse dans le top 10. (©QS)
Seules onze universités françaises intègrent ce palmarès qui classe pas moins de 300
établissements du monde entier. Mise à part Polytechnique, seules Dauphine et CentraleSupélec
intègrent les 100 meilleurs établissements en terme d’employabilité.
L’Insa de Lyon et l’université Paris 1 se placent elles dans le top 150, quand Sciences Po est
située entre la 151e et la 200e position. L’École normale supérieure de Paris, l’université de
Montpellier, Paris 4 et l’université Pierre et Marie Curie sont elles classées au-delà de la 201ème
place.
La France se retrouve donc en septième position en nombre d’établissements cités. Loin derrière
les États-Unis et leurs 56 établissements ou le Royaume-Uni qui compte 37 universités classées.
La France est également distancée par la Chine (22), le Japon (16), l’Allemagne et le Canada (15)
et l’Australie (14).
Les États-Unis, un établissement sur six
Un établissement sur six du classement QS est américain. Dans le top 10, c’est un établissement
sur deux, avec toujours les mêmes noms qui reviennent: Stanford (1), le MIT (2), Columbia (7),
Berkeley (9) et Princeton (10). Des noms que l’on retrouve au sommet du classement des
universités de QS, paru en septembre dernier.
155
L’École polytechnique s’invite parmi les habitués des top 10 des classements mondiaux. (©QS)
L’autre classement qui place la France en deuxième position
Les classements des universités en fonction de l’employabilité de leurs étudiants se succèdent, et
leurs résultats varient. Celui publié le 16 novembre dernier par la société française de ressources
humaines Emerging et l’institut de sondages allemand Trendance plaçait la France en deuxième
position ex aequo avec le Royaume-Uni et l’Allemagne, derrière les intouchables Etats-Unis. Dans
ce dernier, l’École polytechnique n’arrivait qu’en 43ème position mondiale, et sixième position en
France.
Les deux classements n’obtiennent pas les mêmes résultats car ils n’utilisaient pas du tout la
même méthodologie. Le classement Emerging et Trendance fonctionnait comme un sondage: un
156
questionnaire en ligne a été complété par deux panels de participants entre avril et juillet 2016: un
premier panel de 2500 recruteurs issus de 20 pays différents et un deuxième de 3450 directeurs
d’entreprises internationales. QS fonctionne avec une méthodologie plus classique, avec cinq
critères différents: la réputation des établissements auprès des employeurs, les résultats des
anciens élèves, les partenariats entre universités et entreprises, les connections entre employeurs
et étudiants et le taux d’emploi des diplômés.
a) – Armée de Terre
1er régiment de tirailleurs : moins d’un an pour monter une
compagnie
Mise à jour : 28/11/2016 11:51
Créée cet été, la 5e compagnie du 1er régiment de tirailleurs se prépare déjà à être projetée
en opération. Après avoir intégré le CFIM* de Dieuze et suivi une formation spécialisée,
c’est à Valdahon que ces jeunes soldats recrutés en décembre 2015 ont dernièrement
poursuivi leur entraînement par une campagne de tir.
C’est avec fierté que le capitaine Loïc s’est vu remettre le fanion, emblème de son unité, le 14
juillet dernier à Epinal (Lorraine). Sa compagnie, composée de jeunes recrues, répond au besoin
de renforcement en effectif de l’armée de Terre ; elle est désormais constituée à 50%, deux
sections suivant encore leur formation préalable au centre de formation initiale des militaires du
rang (CFIM) de Dieuze où la montée en puissance de l’unité a débuté il y a un an. Dans ce centre,
les jeunes fantassins ont suivi une instruction permettant d’acquérir les fondamentaux de leur
métier de soldat, permettant ainsi leur incorporation dans la « 5 ».
Au mois de septembre, la compagnie a donc poursuivi son apprentissage des futurs tireurs de
missiles ERYX, pilotes, chef tireur de véhicule d'infanterie (CTVI) ou encore chefs d’équipes. Deux
mois plus tard, début novembre, les futurs spécialistes ont parfait leurs savoir-faire sur le camp de
Valdahon (Doubs) en réalisant un entraînement au tir. Au programme : combat en zone urbaine,
entraînement de jour comme de nuit, combat en véhicules et tir, etc.
« Je suis fier de leur engagement »
La prochaine étape de leur formation, nécessaire tant au développement de leurs compétences
qu’à la cohésion du groupe, réside dans leur futur stage au groupement d’aguerrissement
montagne (GAM) de Modane. « Je suis fier de leur engagement […] la compagnie se prépare
maintenant pour forger la cohésion du groupe car celle-ci se crée dans l’effort » explique le
capitaine Loïc.
157
En juin 2017, ces soldats seront les futurs gradés d’encadrement de la « 5 » ; ils accueilleront à
leur tour les jeunes soldats incorporés en octobre et novembre de cette année pour permettre à la
compagnie, en mai prochain, d’être à 100% de ses effectifs.
* CFIM = centre de formation initiale des militaires du rang
Parrainages militaires : l’armée de Terre récompensée pour
la 2e fois en 30 ans
Mise à jour : 29/11/2016 14:13
La semaine dernière, le général Ménaouine, chef d'état-major de la Mission
multidimensionnelle intégrée des Nations-Unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA),
s’est vu remettre la médaille d’or de l’association des villes marraines des forces armées
par monsieur Louis Giscard d’Estaing, président de l’organisme. Par cette remise,
l’association a souhaité mettre à l’honneur le soutien et l’action volontariste du général de
l’armée de Terre qui a permis d’accroître le nombre de parrainages militaires des
administrations publiques.
L’association des villes marraines (AVM) représente 150 collectivités parrainant chacune une
unité opérationnelle. Depuis sa création en 1986, l’organisme, totalement indépendant du
ministère de la Défense, tend à étendre et développer le lien entre l’armée et la nation. Dans ce
cadre, tous les deux ans, elle décerne une médaille à un officier général ayant agi d’une manière
remarquable en faveur des parrainages militaires.
Faire renaître l'armée de Terre auprès de populations privées de sa présence
Cette année, c’est le général Daniel Ménaouine qui a reçu la fameuse médaille d’or. Aujourd’hui
chef d’état-major de la MINUSMA à Bamako, le militaire occupait jusque cet été la tête du Centre
d'études stratégiques de l'armée de Terre (CESAT), à une période où les réformes successives
réduisaient l’empreinte territoriale de l’armée de Terre (14 départements ne comptaient plus
d'unités opérationnelles). Comme l’a souligné l’association lors de la remise du prix, le général
Ménaouine mène à cette époque « un large travail de pédagogie vers un public ciblé, constitué
principalement de parlementaires, d'industriels, d'intellectuels ». Il développe ainsi le concept de
parrainage militaire « avec l'ambition avouée de faire renaître l'armée de Terre auprès de
populations privées de sa présence par suite des réformes. »
Objectif d’AVM : rapprocher les militaires avec les élus et leurs administrés
Véritable trait d’union entre les décideurs du monde politique et les chefs militaires, AVM favorise
et entretient le débat sur les sujets relatifs à la défense et à la sécurité de la France. « Sans des
hommes comme le général Ménaouine, notre tâche eût été vouée à l’échec. En effet, il a toujours
exercé son métier avec conviction, méthode et détermination » a précisé Louis Giscard d’Estaing
lors de la remise. « D’emblée, il fût convaincu de la pertinence de la démarche de notre
association et de l’intérêt et du bien-fondé de la prise en compte de tous les militaires dans le
concept original que nous avons développé au cours des trente années passées ».
Sous l’impulsion du chef d’état-major de l’armée de Terre, c’est aidé d’une équipe ambitieuse que
le général Ménaouine est arrivé à ces résultats probants. Du Mali où il est actuellement déployé
durant un an, il leur a d’ailleurs exprimé toute sa reconnaissance : « Sans eux, je n’aurais pas pu
mener à bien ce rapprochement qui me tenait à cœur entre des villes et des régiments unis non
158
pas par une proximité géographique mais par des liens parfois historiques, des rencontres
improbables et toujours convaincus de la nécessité d’entamer une nouvelle histoire commune ».
L’info en +
La dernière médaille d’or remise à une personnalité de l’armée de Terre remonte à seize ans. En
2000, l’action du général de brigade Alain Raevel avait été récompensée.
En 2015, le maire de Jebsheim (Haut-Rhin) avait reçu le Trophée du parrainage de l’association
pour son partenariat avec le 1er régiment de chasseurs parachutistes.
b) – Marine Nationale
Retour du Languedoc à Toulon après 104 jours de
déploiement
Mise à jour : 01/12/2016 11:17
Partie le 12 août en Atlantique nord et en Arctique pour son déploiement de longue durée, la
frégate multi-missions Languedoc est rentrée à Toulon, son port base, le 24 novembre.
Des États-Unis à la Norvège en passant par le Canada, l’Islande et l’Écosse, l’équipage a même
navigué au-delà du cercle polaire, atteignant le 80° Nord.
Durant sa mission, le Languedoc et son équipage ont pu vérifier les capacités militaires du
bâtiment dans des mers et des environnements exigeants, s’exercer avec les marines alliés au
large du Canada, participer aux opérations de théâtre en mer de Norvège et soutenir les
exportations de l’industrie de défense française à Montréal, Reykjavik et Oslo.
Au total, plus d’une centaine d’évaluations opérationnelles ont été menées, sous l’autorité de la
Commission Permanente des Programmes et des Essais (CPPE). L’équipage est revenu
pleinement confiant dans les capacités et les performances exceptionnelles du bâtiment qu’il a
désormais hâte d’éprouver en contexte opérationnel.
Avec le sentiment du devoir accompli, l’équipage revient à Toulon, après 20 000 nautiques
parcourus en Atlantique nord et en Arctique à contribuer à la défense au large des intérêts
français.
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Sources : Marine nationale Droits : Ministère de la Défense
L'École navale au Nautic de Paris
Mise à jour : 02/12/2016 14:31
L'École navale sera présente sur le stand de la Marine nationale au salon nautique international
de Paris du 3 au 11 décembre : Pavillon 1 - Allée J - Stand n°10.
Le lancement officiel de la 16e édition du Grand Prix de voile de l'Ecole Navale aura lieu sur le
stand le mardi 6 décembre à 11h30 sous la présidence du contre-amiral Benoît Lugan,
commandant l'École navale, et en présence des marins de l'armée des champions.
Le Grand Prix se déroule en grande partie en presqu’île de Crozon. Le GPEN reviendra pour une
nouvelle édition, lors du week-end de l’Ascension, du mercredi 24 au dimanche 28 mai à l’École
navale, à Lanvéoc, en baies de Crozon-Morgat, et à Camaret-sur-Mer.
Toujours autant de voiliers, des nouveautés et des médailles de Champions de France et
d’Europe en guise de clôture pour cette 15ème édition !
La Marine nationale, les villes et centres nautiques de Crozon-Morgat, Camaret, et Lanvéoc, en
partenariat avec la Fédération Française de voile et le soutien du Yacht Club de France, font
confiance depuis maintenant 16 ans à l’École navale et ses partenaires pour l’organisation de
cette épreuve labélisée depuis 7 ans, Championnat de France Monotypes Habitables. Les
meilleurs équipages de monotypes en France et en Europe ne manqueront pas ce rendez-vous et
seront à l’honneur.
Prêts à en découdre sur quatre plans d’eaux exceptionnels, venus de tous horizons, mais aussi
d’une dizaine de pays de l’union européenne, plus de 900 équipiers lutteront pour l’attribution des
titres de Champion de France et critérium nationaux qui seront prononcés lors de la cérémonie de
clôture le samedi 27 mai.
Sources : Marine nationale Droits : Ministère de la Défense
Inherent Resolve : Le directeur du centre de coordination
des opérations aériennes de l’opération à bord du porteavions
Mise à jour : 02/12/2016 14:57
Les 5 et 6 novembre 2016, le contre-amiral Olivier Lebas, commandant du groupe aéronaval,
recevait à bord du porte-avions le brigadier-général Alain Pelletier, directeur du centre de
coordination des opérations aériennes (Combined Air Operation Center - CAOC) de l’opération
Inherent Resolve*.
160
Le CAOC, situé à Al-Udeid au Qatar, coordonne l’ensemble des opérations aériennes de
l’opération Inherent Resolve. Le brigadier-général Alain Pelletier a rappelé que « la France est un
très grand contributeur ». « Pour le soutien rapproché aux troupes au sol, la reconnaissance
aérienne et le ravitaillement en vol, on se fie à la France pour contribuer non seulement en Irak
mais en Syrie» a-t-il ajouté.
« Professionnalisme et dévouement des marins français »
La venue du directeur du CAOC au cœur du groupe aéronaval vient souligner l’effort français à un
moment clé des opérations en Syrie et en Irak. « De retour dans le cœur des opérations sur le
Charles de Gaulle, j’ai pu voir non seulement le professionnalisme, le dévouement mais aussi la
motivation des marins français à accomplir un travail, à livrer un effet » a précisé le brigadiergénéral Alain Pelletier.
Il a également tenu à remercier les familles qui soutiennent les militaires engagés car « l’efficacité
opérationnelle n’est pas seulement due à la personne mais aussi au soutien que l’on reçoit de
l’arrière ».
Le groupe aéronaval est déployé en Méditerranée orientale depuis le 29 septembre. Sous les
ordres du contre-amiral Olivier Lebas, ce sont aujourd’hui plus de 3000 marins, 6 bâtiments de
surface, un sous-marin, 26 avions et 8 hélicoptères de l’aéronautique navale qui contribuent à
l’opération Inherent Resolve.
*Chammal constitue le volet français de l’opération Inherent Resolve
Sources : Marine nationale Droits : Ministère de la Défense
c) – Armée de l’Air
Baltic Air Policing, dans la peau d’un soldat du feu
Mise à jour : 28/11/2016 09:34
Déployé à Šiauliai, en Lituanie, dans le cadre de l’opération Baltic Air Policing depuis deux mois,
le sergent-chef Yannick est le chef des secours au sein du détachement de sécurité incendie et de
sauvetage, en zone d’alerte opérationnelle (Quick Reaction Alert).
Diplômé d’un bac STI option génie électrotechnique, le SGC Yannick arrête ses études après une
première année en institut universitaire de technologie. «J’ai grandi dans un milieu familial
161
militaire, à proximité de la base aérienne 102 de Dijon. Je voulais capitaliser mon volontariat
pompier civil, dans un milieu militaire, et si possible, à proximité d’avions.»
Après avoir poussé la porte d’un centre d’information et de recrutement des forces armées, ce
dernier sera recruté dans la spécialité de pompier de l’air. «Après quatre mois de classes
militaires sur la base aérienne 721 de Rochefort et l’obtention de mon permis poids lourd, je suis
parti recevoir mon enseignement de spécialité sur la base aérienne 120 de Cazaux, au sein du
centre de formation des techniciens de la sécurité de l’Armée de l’Air (CFTSAA).»
Au terme des six mois de formation, Yannick est affecté à l’escadron de sécurité incendie et de
sauvetage de la base aérienne 702 d’Avord, en tant que chef d’agrès. Yannick perfectionne
progressivement son travail en zone urbaine, et celui en zone aéronautique, tout en composant
avec les exigences accrues liées à la culture sécurité nucléaire de sa base d’affectation. Muté à
Mont-de-Marsan par la suite, il découvrira une nouvelle facette du métier : les feux de forêts.
Pour suivre l’engagement opérationnel du sergent-chef Yannick dans les pays Baltes, cliquez ici
http://www.defense.gouv.fr/actualites/international/bap-dans-la-peau-d-un-soldat-du-feu
Sources : État-major des armées Droits : © Ministère de la Défense
Le Puma de la base aérienne 126 au secours de sinistrés
Mise à jour : 28/11/2016 15:05 – Auteur : Madame Christine Caillet
L’escadron d’hélicoptères 1/44 « Solenzara » est intervenu jeudi 24 novembre 2016 lors des
violentes intempéries qui ont touché la Corse.
En fin de matinée, à la demande du centre opérationnel départemental d’incendie et de secours
(CODIS), un Puma de l’escadron d'hélicoptères (EH) 1/44 « Solenzara » de la base aérienne 126
est appelé pour une mission de récupération de sinistrés. En effet, quatre personnes se sont
réfugiées sur le toit de leur véhicule pris par les eaux dans la vallée du Golo. Composée de
l’équipage (pilotes, mécaniciens navigants et sauveteurs-plongeurs) ainsi que du médecin et de
l’équipe médicale, l’équipe d’alerte décolle et survole la zone indiquée quelques minutes plus tard.
Après 45 minutes de recherches infructueuses, le Puma est désengagé de cette intervention mais
reste néanmoins en alerte sur le terrain de Bastia.
SECONDE INTERVENTION
Après ravitaillement et reconditionnement de la machine, l’équipage est, cette fois, sollicité pour
une intervention médicale au profit d’une femme présentant des signes d’infarctus. Dix minutes
après le décollage, le Puma survole le domicile de l’intéressée. La maison est entourée d'eau et
l'occupante ne peut être atteinte que par la voie des airs. Les sauveteurs-plongeurs ainsi qu’un
médecin du service de santé des armées la récupèrent par hélitreuillage à bord du Puma et
l’évacuent vers l’hôpital de Bastia.
ALERTE MAINTENUE
162
De retour sur la base aérienne, les mécaniciens de l’escadron ont immédiatement assuré la
maintenance et la remise en condition opérationnelle du Puma, afin qu’il soit en mesure de
reprendre l’alerte. Compte tenu des conditions climatiques très défavorables, l’alerte a été
maintenue toute la nuit.
Au total, près de quatre heures de vol ont été réalisées par le Puma de l’EH dont les opérations de
recherche et de sauvetage (SAR) en montagne ou en mer constituent l’une des missions
principales.
Sources : Base aérienne 126 de Solenzara Droits : © Armée de l'Air
Les Hawk de la Royal Air Force s’entraînent à Orange
Mise à jour : 28/11/2016 18:10
Pendant deux semaines, du 14 au 25 novembre 2016, la base aérienne 115 d’Orange a accueilli
un détachement du IVth Squadron et du 208th Squadron de la Royal Air Force (RAF), basés à
Valley.
Huit Hawk de la RAF ont été déployés sur la base aérienne 115 afin d’effectuer des vols
d’entraînement, essentiellement air-air, et de formation au profit de leurs stagiaires. Ils ont pu
également réaliser quelques missions avec les Mirage 2000 de l’escadron de chasse 2/5 «Île-deFrance».
L’escadron du 208th Squadron forme les futurs pilotes de chasse britanniques de la Royal Air
Force et de la marine britannique.
Droits : © Armée de l'Air
«Orage d’acier» sur l’île de Beauté
Mise à jour : 29/11/2016 16:46
La seconde édition de l’année 2016 de l’exercice «Orage d’acier» a débuté lundi 21 novembre
2016 pour une période de deux semaines.
Pendant quinze jours, quatre unités se retrouvent pour cet entraînement tactique : l’escadron de
transport 2/61 «Franche-Comté», l’escadron d’hélicoptères 1/44 «Solenzara», les groupes
163
spécialisés du détachement du commando parachutiste de l’air n°20 (CPA 20), désormais
installés sur la base aérienne 123 d’Orléans depuis la fermeture l'été dernier de la base aérienne
102 de Dijon, le 2e régiment étranger de parachutistes (REP) de Calvi.
Au programme d’«Orage d’acier», sauts en parachute, posés d’assaut de jour et de nuit sur piste
matérialisée par 6 balises lumineuses, séances de tir pour les équipages, les CPA et les
légionnaires parachutistes, aérocordage et exercices tactiques menés conjointement par le CPA
20 et le 2e REP.
Droits : © Armée de l'Air
Une première dans l’Armée de l’Air : une PMI-PDN session
EPIDE
Mise à jour : 30/11/2016 18:17
Vingt-deux jeunes issus des établissements pour l’insertion dans l’emploi (EPIDE) des Hauts-deFrance bâtissent ou confortent leurs projets professionnels en participant aux douze jours de
formation bien spécifique à la préparation militaire initiale - perfectionnement défense nationale
(PMI-PDN).
Ouverte à tous les citoyens français âgés de 16 à 25 ans, cette préparation présente
l’organisation, les codes et les valeurs de la Défense. Il s’agit d’un véritable apprentissage du
milieu militaire. La marche au pas, la connaissance des grades, la discipline et les savoir-être et
savoir-faire militaires constituent la base du programme. La préparation militaire aborde
également les notions liées à la sécurité et à la protection : risques nucléaires, radiologiques,
biologiques et chimiques (NRBC), droit des conflits armés, prévention routière, place du militaire
dans la nation, notions d’instruction au tir…
Cette session spéciale « EPIDE » contribue à l’insertion professionnelle et dans la société de ces
jeunes volontaires qui étaient souvent sans formation ni perspectives professionnelles. En effet,
l’EPIDE leur apporte un nivellement des connaissances et un cadre discipliné. Cette PMI-PDN
spéciale « EPIDE », qui constitue une première dans l'Armée de l'Air, vise à répondre à leurs
attentes de projets professionnels en leur offrant une première immersion militaire.
Les six filles et vingt-deux garçons encadrés par des militaires de réserve du centre d’informations
et d’instruction des réserves de l’Armée de l’Air (CIIRAA) de Creil du 14 au 25 novembre 2016 ont
reçu une attestation PMI-PDN. À l’issue de ce stage, ils quittent le site militaire de Creil avec une
réelle expérience militaire.
164
Sources : Base aérienne 110 de Creil Droits : © Armée de l'Air
Le diplôme d’ingénieur de l’École de l’air 1er au classement
Eduniversal
Mise à jour : 30/11/2016 18:20
Samedi 26 novembre 2016, le classement Eduniversal 2016 – 2017 des meilleurs licences,
bachelors et grandes écoles a été dévoilé. Pour la sixième année consécutive, le diplôme
d’ingénieur de l’École de l’air est classé numéro 1 dans la spécialité «Écoles d’ingénieurs
spécialisées en aéronautique, mécanique et automobile – Post-Prépa».
Depuis 2009, le classement Eduniversal des meilleurs licences, bachelors et grandes écoles offre
la possibilité aux élèves de terminale et aux jeunes étudiants de pouvoir identifier parmi 490
programmes les meilleures formations universitaires et écoles dans 47 spécialités différentes. Il
permet à chacun d’optimiser son choix d’orientation et de mieux réussir son entrée dans
l’enseignement supérieur.
Au-delà de sa mission première qui est de former des chefs militaires et des combattants, l’École
de l’air propose une formation académique de haut niveau d’expert du milieu aéronautique et
spatial. Elle utilise pour ce faire des méthodes pédagogiques innovantes basées sur les nouvelles
technologies numériques. Elle opère une ouverture toujours plus marquée vers l’industrie et la
recherche, l’international et la société civile en mettant en place plusieurs programmes
d’échanges et des stages à l’étranger au profit des élèves officiers.
Ce classement distingue la qualité et la notoriété de la filière du diplôme d’ingénieur de l’École de
l’air délivré aux futurs officiers de l’Armée de l’Air, dont l’accréditation de la commission des titres
d’ingénieur (CTI) a été renouvelée en 2015 au niveau le plus élevé et pour la durée maximale.
Sources : Base aérienne 701 de Salon-de-Provence Droits : © Armée de l'Air
165
Bulles d’air : le salon de la bande dessinée aéronautique
2016
Mise à jour : 30/11/2016 18:23
La 3e édition du festival de la bande dessinée aéronautique Bulles d’air s’est déroulée sur la base
aérienne 105 d’Evreux les 26 et 27 novembre 2016.
Une vingtaine d’auteurs et dessinateurs ont honoré le salon de leur présence : M. Maza, R.
Huguault, M. Uderzo ou encore S. Agosto se sont volontiers prêtés au jeu des séances de
dédicaces pendant toute la durée du salon.
La base aérienne 105 a ainsi ouvert ses portes au public et accueilli plus de 2400 personnes, qui
ont pu faire dédicacer leurs albums et profiter des expositions d’albums. Les visiteurs ont
également pu visiter la base ainsi que plusieurs aéronefs ou matériel : un C160 Transall, un Casa
et un radar Giraffe avaient été mis en place pour l’occasion.
Sources : Base aérienne 105 d'Evreux Droits : © Armée de l'Air
Remise du Trophée armées-jeunesse 2016
Mise à jour : 01/12/2016 17:02
Vendredi 25 novembre 2016, le général de corps d’armée Philippe Pontiès, président de la
commission armées-jeunesse, a décerné les prix du premier Trophée armées-jeunesse des 20 km
de Paris, à l’École militaire (Paris).
Dans le cadre des Journées sport armées-jeunesse et en partenariat avec les armées, la
Gendarmerie nationale et les organisateurs des 20 km de Paris, ce trophée, ouvert à tous les
coureurs âgés de moins de 26 ans, a permis à 33 d’entre eux de recevoir une invitation à
participer à une activité de découverte des armées. Ainsi l’Armée de l’Air propose à dix d’entre
eux de passer une journée avec la Patrouille de France. Les jeunes rassemblés à l’École militaire
pour la cérémonie ont accueilli leurs prix respectifs avec enthousiasme. Ils ont aussi pu rencontrer
des blessés militaires, que certains ont accompagnés durant la course au titre d’une action
solidaire organisée par la Commission armées-jeunesse et l’association Solidarité Défense.
166
Le nombre important des inscrits à cette première édition du trophée témoigne de l’intérêt des
jeunes pour les activités de découverte du monde militaire et confirme la pertinence du sport
comme lieu de rencontre entre les jeunes et l’armée.
Sources : Commission armées-jeunesse Droits : © Armée de l'Air
Une aviatrice primée aux talents aquitains de l'aéronautique
et de l'espac
Mise à jour : 02/12/2016 13:45 – Auteur : capitaine Marianne Jeune
Mardi 29 novembre 2016, le commandant Caroline a reçu un prix lors des Talents Aquitains de
l'Aéronautique et de l'Espace 2016 pour ses travaux menés à la tête du centre de formation
Rafale en 2015.
Ce concours est organisé par La Tribune-Objectif Aquitaine et l'association Bordeaux Aquitaine
Aéronautique et Spatial (BAAS), dont le commandement des forces aériennes (CFA) est membre.
Il vise à promouvoir les savoir-faire et les compétences des spécialistes du domaine de
l'aéronautique et de l'espace dans cette région particulièrement dynamique. Au total, huit prix
dans quatre catégories différentes récompensent «des salariés de la filière s'étant distingués par
leur savoir-faire, ayant mis en place une organisation ou des procédures métiers innovantes ou
engagés dans des parcours professionnels remarquables». Les candidats de l'Armée de l'Air
œuvrant en Aquitaine concouraient dans trois catégories différentes, preuve s'il en était besoin, de
la diversité des spécialités et des profils individuels qui animent l'institution. Et c'est un officier
mécanicien qui a été récompensé cette année dans la catégorie «Achats, logistique, gestion des
ressources, relations clients».
« J’ai eu la chance d’être à la tête du CFR pour le 1er export Rafale »
Aujourd’hui numéro deux de l'escadron de soutien technique aéronautique (ESTA) de Mont-deMarsan, le commandant Caroline est responsable, entre autres, de la maintenance de plus d’une
trentaine de Rafale. Mais c’est bien pour son aventure vécue à la tête du centre de formation
Rafale (CFR), que cet officier mécanicien opiniâtre et passionné a été récompensé. Le challenge
au cours de l’année 2015 a été de répondre aux sollicitations et aux exigences du client des
ventes à l'exportation du Rafale, Elle raconte : «Alors que la France signait son premier contrat
d’exportation Rafale, tous les acteurs de la filière, industriels et militaires, se sont mobilisés pour
former une véritable équipe France de soutien à l’export. Le CFR a ainsi très vite été sollicité pour
dispenser les premières formations aux stagiaires égyptiens. Il a fallu, en quelques mois à peine,
remodeler l’ensemble de nos formations pour les adapter aux «clients». Des ajustements, nous en
faisons systématiquement puisque le CFR dispense depuis plus de 20 ans des formations à des
populations très variées de l’Armée de l’Air, de l’aéronautique navale ou d’autres organismes de la
Défense. Mais pour les stagiaires égyptiens, il a fallu aller encore plus loin dans l’adaptation de
notre pédagogie et des programmes pour répondre à leurs besoins. La pression était grande,
mais c’était une aventure absolument merveilleuse. Aujourd’hui, je me rends compte de la chance
que j’ai eue de commander le CFR à l’heure du premier export Rafale. Et le prix que j’ai reçu
récompense l’ensemble de l’équipe, chacun ayant contribué à la réussite du projet.» En effet, la
commandant Caroline n'a pas ménagé ses efforts et a su mobiliser toutes les ressources de son
unité. «Je pense que ce qui a fonctionné c’est un engagement total, du dynamisme et la volonté
farouche de réussir», ajoute-t-elle. Une exigence et un enthousiasme exceptionnels qu’elle
applique également dans sa vie personnelle puisque cette maman de deux enfants est aussi
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titulaire de trois médailles d’or en musique (violon, musique de chambre, formation musicale).
Chacune de ces distinctions, qui demande plusieurs années de préparation intense et permet de
jouer dans les plus grands orchestres nationaux, illustre son opiniâtreté, sa capacité à
«orchestrer» avec virtuosité et retentissement des partitions complexes. «Entendre une partition
que l’on écrit est magnifique, mais la plus belle des musiques, selon moi, cela reste quand même
celle que fait un Rafale qui décolle », conclue-t-elle.
Sources : Commandement des forces aériennes Droits : © Armée de l'Air
d) – Gendarmerie Nationale
Ariège : un gendarme tué par un automobiliste lors d'un
contrôle routier
Le drame s'est produit, samedi soir, entre les communes d'Ussat et Tarascon-sur-Ariège.
Capture d'écran d'une carte Google pointant la ville de Tarascon-sur-Ariège, où un gendarme a été renversé par un
automobiliste, le 26 novembre 2016. (GOOGLE MAPS)
Franceinfo France Télévisions Mis à jour le 27/11/2016 | 10:22 publié le 27/11/2016 | 09:50
Un gendarme a été tué, samedi soir, entre les communes d'Ussat et Tarascon-sur-Ariège (Ariège)
par un automobiliste qui l'a renversé lors d'un contrôle routier, indique la procureure Lisa
Bergereau, dimanche 27 novembre. Selon la gendarmerie nationale contactée par franceinfo, le
conducteur et sa passagère ont refusé de s'arrêter, "fonçant délibérément" sur l'agent. Le militaire,
grièvement blessé, a été transporté à l'hôpital de Toulouse (Haute-Garonne), où il est mort
dimanche matin.
Un délinquant connu pour des délits mineurs
Le major, qui commandait la brigade de Tarascon-sur-Ariège, était âgé de 55 ans et père de deux
enfants de 23 et 25 ans. Selon la procureure, la thèse privilégiée est celle d'un "acte délibéré".
L'automobiliste, un délinquant connu pour des délits plutôt mineurs, ainsi que sa passagère, ont
été immédiatement interpellés puis placés en garde à vue. Le directeur général de la gendarmerie
nationale doit se rendre sur place dans la journée.
A Dijon, Cazeneuve inaugure une école de gendarmerie, la
première ouverte depuis 20 ans
Accueil / A la une / http://lessor.org/ 25 novembre 2016 A la une, Vie des personnels
A l'école de Gendarmerie de Dijon, chaque compagnie est composée de 125 élèves encadrés par sept gendarmes.
Crédit : M.Guyot/Essor.
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Bernard Cazeneuve a inauguré vendredi à Dijon une nouvelle école de gendarmerie, la première
depuis 20 ans selon le ministre de l’Intérieur qui s’en est pris à la droite accusée d’avoir fermé
quatre de ces établissements.
“C’est un événement majeur pour la sécurité des Français, pour l’Etat et pour la République
confrontée à un niveau de menace” terroriste “plus élevé que jamais”, a déclaré Bernard
Cazeneuve dans son discours, transmis à l’AFP.
“Cela fait près de vingt ans qu’aucune école de gendarmerie n’a été ouverte en France”, a assuré
le ministre, ajoutant “qu’entre 2007 et 2012, pas moins de quatre écoles ont été fermées (…) au
nom de ce que l’on a appelé la Révision générale des politiques publiques (RGPP)” sous la
présidence Sarkozy.
“13.000 postes avaient alors été supprimés dans la police et dans la gendarmerie”, a-t-il de
nouveau accusé, précisant que le gouvernement actuel a “rompu avec cette logique”. “Non
seulement nous remplaçons les départs à la retraite”, a argumenté Bernard Cazeneuve, “mais en
outre, d’ici à la fin du quinquennat, 9.000 policiers et gendarmes supplémentaires auront rejoint
les commissariats de police et les brigades de gendarmerie”.
Cette année, selon lui, 10.000 gendarmes seront ainsi “sortis des écoles”, 9.000 l’année
prochaine. Depuis le 17 octobre, 120 premiers élèves-gendarmes sous-officiers ont entamé à
Dijon leur formation, ils seront au total 500 d’ici la fin de l’année.
Un gigantesque réseau de blanchiment démantelé entre
l’Europe et le Maroc : les félicitations de B.Cazeneuve aux
gendarmes
Accueil / A la une / http://lessor.org/ 29 novembre 2016 A la une, L'actualité PACA, Les
suppléments PACA, Opérationnel
Un système bancaire parallèle : voilà ce qu’ont démantelé les enquêteurs européens qui décrivent
un réseau tentaculaire de blanchiment d’argent de la drogue entre le Maroc, la France, la Belgique
et les Pays-Bas, auquel ils estiment avoir porté un coup fatal la semaine dernière.
Une affaire “exceptionnelle, hors normes”, ont souligné mardi à Marseille lors d’une conférence de
presse les magistrats et enquêteurs ayant participé à l’opération. Les montants donnent en effet le
tournis : “il a pu être tracé 75 millions d’euros entre août 2015 et novembre 2016” qui ont
transité en France par ce réseau, a expliqué le procureur de la République de Marseille
Xavier Tarabeux.A l’échelle internationale, les estimations “portent ces opérations de
blanchiment à près de 400 millions d’euros sur les quatre dernières années”.
SR #Paris et SR #Marseille mettent fin à une organisation criminelle qui a généré en 2016 près de
75 M d’€ de bénéfice 👍 pic.twitter.com/nJm6701FB8 — GendarmerieNationale (@Gendarmerie)
29 novembre 2016
Un véritable réseau bancaire parallèle
Au-delà de la saisie globale, la 2e plus importante de l’année, d’une valeur de 6,5 millions d’euros
environ -plus de 5 millions d’euros entre la France et la Belgique, 7 kilos d’or, 10 kilos de cocaïne,
ainsi que 785 kilos de cannabis- les montants blanchis impressionnent les spécialistes. “Je
travaille depuis seize ans à Europol et je n’ai jamais vu quelque chose comme ça”, a expliqué
Pedro Felicio, spécialiste portugais de la délinquance financière pour cet organisme.
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Le système découvert constitue, d’après les enquêteurs, un véritable réseau bancaire parallèle,
un “Hawala” (système traditionnel de paiement informel, dans la culture arabe), dont la tête était
au Maroc. “On est au niveau au-dessus des réseaux de trafics” de drogue, a mis en avant M.
Tarabeux.
Des collecteurs récupèrent l’argent des trafics et le remettent à un niveau supérieur.
L’organisation fonctionne ensuite par “compensation entre les pays” effaçant toute traçabilité tout
en limitant les transferts internationaux. L’argent collecté dans un pays est disponible ailleurs sur
le territoire ou dans un autre Etat. “Le montage repose à la fois sur le numéraire et sur la
confiance entre les interlocuteurs”, ainsi que “sur l’importance du trafic de stupéfiants”, a souligné
M. Tarabeux, en présence d’un magistrat d’Eurojust, d’un représentant d’Europol et d’enquêteurs
français, hollandais et belges.
L’enquête a nécessité la coopération des services d’enquête européens, réunis au sein d’une
“équipe commune d’enquête” constituée pour l’occasion et agissant sous la direction de la
Juridiction interrégionale spécialisée de Marseille.
Un réseau particulièrement actif
Le ministre français de l’Intérieur Bernard Cazeneuve a félicité mardi “les gendarmes des
sections de recherches de Paris, de Marseille, ainsi que les 425 enquêteurs et membres
des unités d’intervention de la gendarmerie nationale (…) dont les investigations
remarquables ont permis la neutralisation de ce réseau particulièrement actif”.
Tout a commencé par l’interception fortuite, par les douaniers, le 10 juin 2015 à Mornas
(Vaucluse) d’un véhicule à bord duquel ont été retrouvés 298.000 euros en petites coupures.
Pendant un an, les enquêteurs ont mené des surveillances et analysé le système mis en place,
avant de déclencher lors d’une collecte d’argent à Besançon une vaste opération coordonnée
entre la France, les Pays-Bas et la Belgique.
50 personnes arrêtées dans toute l’Europe
Le collecteur interpellé à Besançon “avait réalisé une dizaine de transports de fonds pour 61
millions d’euros”, a expliqué M. Tarabeux. A Paris, une épicerie servait de succursale où
s’effectuaient dépôts et retraits. Les services de l’Hawala ne bénéficiaient pas qu’aux trafiquants:
un commercial diamantaire, un gérant de société, un autre gérant de plusieurs commerces, un
médecin généraliste ou encore une négociatrice immobilière ont été interpellés.
En France, l’affaire a donné lieu à 20 mises en examen, 18 mandats de dépôt, un contrôle
judiciaire, ainsi que 3 mandats d’arrêt: un au Pays-Bas et deux au Maroc, dont la tête
présumée du réseau. Une personne a souhaité un débat différé.
Au total 50 personnes en Europe ont été arrêtées, la moitié sont aujourd’hui détenues.
“Cette affaire touche à ce qu’il y a de plus sacré pour les trafiquants” s’est réjoui le général
David Galtier, qui dirige la gendarmerie de Provence-Alpes-Côte-D’Azur. “Nous avons
réussi à remonter l’ensemble de la chaîne”.
“Comme l’avait compris il y a trente ans le juge Falcone (juge anti-mafia), la seule manière de
lutter contre les groupes criminels, c’est la confiscation de leurs avoirs, pas les mettre en prison”,
a acquiescé M. Felicio d’Europol, ajoutant que pour les trafiquants, “Cash is still king” (“l’argent
liquide est toujours roi”, ndlr).
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Mort de Rémi Fraisse : le Défenseur des droits dédouane le
gendarme
actu métropole par Paris (AFP) le 1er décembre 2016 à 15:51
© AFP/Archives - MATTHIEU ALEXANDRE
Le Défenseur des droits a dédouané jeudi le gendarme auteur du tir de grenade offensive qui a
coûté la vie à Rémi Fraisse, il y a deux ans à Sivens (Tarn), mais critiqué le manque de clarté des
instructions données aux forces de l’ordre.
S’il "conclut à l’absence de faute de la part du gendarme auteur du lancer de la grenade à l’origine
du décès de Rémi Fraisse", le Défenseur des droits, Jacques Toubon, "critique" dans son avis "le
manque de clarté des instructions données aux militaires déployés sur la zone, par l’autorité civile
et par leur plus haute hiérarchie, ainsi que l’absence de toute autorité civile au moment du drame,
malgré le caractère à la fois sensible, dangereux et prévisible de la situation".
Le Défenseur des droits s’était saisi d’office de l’examen des circonstances du décès de
l’écologiste de 21 ans, mort le 26 octobre 2014 sur le site du barrage contesté.
Dans son avis, il "considère qu’au regard des textes applicables, les circonstances étaient
légalement réunies pour permettre un emploi de la force, dès lors que les militaires se trouvaient
bien dans une situation dans laquelle ils faisaient face à un danger actuel, qui les menaçait et qui
menaçait le terrain dont ils avaient la garde".
Toutefois, le Défenseur "relève plusieurs carences dans la réglementation encadrant le recours à
la force et à l’usage des armes, notamment celui de la grenade OF-F1, en particulier son
imprécision, en contradiction avec les exigences fixées par la Cour européenne des droits de
l’Homme". Il note que "l’arme à l’origine du décès de Rémi Fraisse est particulièrement
dangereuse, puisque composée de substances explosives qui peuvent être fatales en cas de
contact".
Le Défenseur demande donc au ministère de l’Intérieur de retirer la grenade OF-F1 de la liste
réglementaire des armes à feu susceptibles d’être utilisées dans une opération de maintien de
l’ordre.
Fin octobre 2014, le ministère de l’Intérieur avait décidé de suspendre l’utilisation des grenades
offensives utilisées par la gendarmerie.
Deux ans plus tard, l’enquête judiciaire sur le décès de Rémi Fraisse est toujours en cours. Le 18
mars 2016, le gendarme qui a tiré la grenade offensive a été placé sous le statut de témoin
assisté, ce qui écarte son renvoi devant un tribunal.
Un rapport de l’Inspection générale de la gendarmerie (IGGN) l’avait blanchi en décembre 2014.
Quant au projet de barrage, il a été abandonné. Une autre version, réduite de moitié, est à l’étude.
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Ariège : l’hommage de Bernard Cazeneuve au chef
d’escadron Christian Rusig
Accueil / A la une / http://lessor.org/ 30 novembre 2016 A la une, Opérationnel
Cérémonie d'hommage au chef d'escadron Christian Rusig à Tarascon-sur-Ariège (09) (Photo Gendarmerie
nationale).
Le ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve a rendu hommage mercredi à Tarascon-sur-Ariège
au gendarme tué après une course poursuite samedi en Ariège, déplorant qu’un “nouveau pallier”
ait “été franchi dans la violence à laquelle les forces de l’ordre sont confrontées”.
“Jamais, jamais nous ne tolérerons que de telles violences puissent être commises”, a affirmé le
ministre lors d’une cérémonie sur la place de la commune, rappelant les violences des dernières
semaines dont ont été victimes les policiers et les gendarmes. “Les violences commises à leur
encontre ne doivent jamais être impunies”, a-t-il insisté, assurant que “la République rattrapera”
les auteurs.
Le major Christian Rusig, 55 ans, a été tué après avoir été percuté par un automobiliste qui voulait
échapper à un contrôle. “Le suspect a foncé sur lui de manière délibérée avec l’intention de le
tuer”, a dit Bernard Cazeneuve qualifiant l’auteur présumé de “chauffard criminel” et de
“multirécidiviste”. Interpellé immédiatement après les faits, l’homme, plusieurs fois condamné,
interdit de séjour en Ariège et roulant sans permis a été mis en examen pour “homicide volontaire”
aggravé. Il a été écroué. “La justice doit faire son œuvre et ce, avec la plus grande sévérité”, a fait
valoir Bernard Cazeneuve.
“La vie de Christian, c’était la gendarmerie, une seconde famille”
Sous un froid soleil d’automne, la cérémonie d’hommage a eu lieu en présence de quelque 300
personnes, dont de nombreux gendarmes. Le président national de l’UNPRG était également
présent ainsi que le secrétaire général, Albert Quatrevaux. Le président de l’UNPRG de l’Ariège
était représenté par le vice-président Jeannyck Tribout. Une gerbe a été déposée par le président
national au nom de toutes les associations de retraités gendarmerie avec inscription “Entente
Gendarmerie”.
Face au cercueil recouvert du drapeau tricolore le ministre est revenu sur la “carrière
remarquable” du major Rusig. Engagé en 1983 dans la gendarmerie, il a été en poste
essentiellement dans le sud-ouest, sa région natale, et a passé deux ans en Polynésie Française.
Il commandait depuis 2011 la brigade de Tarascon-sur-Ariège. “C’était un chef dans l’âme,
systématiquement le premier à se rendre sur le terrain. C’était un grand professionnel, un homme
de cœur qui servait la République”, a souligné Bernard Cazeneuve.
“La vie de Christian, c’était la gendarmerie, une seconde famille”, a-t-il ajouté, rappelant
également que ce père de famille, passionné de rugby et de peinture, laisse une épouse et deux
enfants, de 23 et 25 ans. Christian Rusig a été promu à titre posthume chef d’escadron, élevé au
rang de Chevalier de la Légion d’honneur et a reçu la médaille de la gendarmerie avec palme de
bronze.
Ses obsèques auront lieu ce jeudi 1er décembre à 14h30 en l’Eglise de Grisolles (82) suivies de
l’inhumation. Les présidents de l’UNPRG et de la FNRG seront présents et déposeront, en
commun, une gerbe avec inscription “Retraités Gendarmerie Ariège”. Les deux présidents seront
accompagnés de leurs porte-drapeaux.
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“Un malheur pour la Nation toute entière”
Dans un texte qu’il a fait parvenir à “l’Essor”, Daniel Seigneur, président de l’union départementale
de Haute-Saône de l’UNPRG, salue “la magnifique intervention, très humaniste et réaliste,
profondément attachante et relatant à nous les anciens ayant connu cela et aussi pour la nouvelle
génération, une autre vérité des liens « affectifs » nous liant à la société que nous servons. Très,
très émouvant à suivre. J’en suis bouleversé. Bien sûr, je présente mes respectueuses
condoléances à la famille du major Rusig qui allait bientôt pouvoir profiter d’une paisible et méritée
retraite, un grand malheur pour les siens, pour la Gendarmerie mais aussi pour la Nation entière.
Tous les jours, des gendarmes sont renversés par des cinglés irrespectueux, encore hier et
aujourd’hui en Bretagne et en Normandie… Triste réalité les amis.”
Les policiers municipaux désormais autorisés à porter des
pistolets 9 mm
Accueil / A la une / http://lessor.org/ 29 novembre 2016 A la une, Société
Les policiers municipaux peuvent désormais être armés de pistolets semi-automatiques 9 mm,
selon un décret paru mardi au Journal officiel, qui répond à une demande des syndicats de police
municipale après l’attentat de Nice.
Les agents de police municipale ainsi que les agents des services internes de sécurité de la
SNCF et de la Régie autonome des transports publics (RATP) “pourront désormais être équipés
d’armes à feu de poing de calibre 9 mm, avec des munitions de service à projectile expansif”,
selon le décret.
Les agents municipaux auront également une formation obligatoire préalable et d’entraînement à
l’armement pour certaines “armes de catégorie D”, telles que les matraques et tonfas. Le décret
prévoit aussi “la possibilité pour plusieurs communes contiguës desservies par un ou plusieurs
réseaux de transports publics de voyageurs d’organiser l’intervention de leurs polices municipales
sur l’ensemble du ou des réseaux”.
Après l’attentat de Nice, où 86 personnes ont été tuées le soir du 14 juillet par un camion conduit
par un homme se réclamant de l’organisation Etat islamique, les syndicats de police municipale
avaient réclamé plus de moyens et un meilleur armement pour leurs équipes, insuffisamment
armées selon eux pour répondre à ce type d’attaques.
Parallèlement, le ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve coprésidait mardi la deuxième réunion
annuelle de la Commission consultative des polices municipales (CCPM), qui a élu son nouveau
président au sein de l’association de maires de France, François Grosdidier, sénateur-maire de
Woippy (Moselle). Il succède à Christian Estrosi qui a dû quitter ses fonctions, n’étant plus maire
de Nice.
Depuis 2015, l’Etat a “contribué à l’achat de 12.108 gilets pare-balles et 2.700 revolvers
Manurhins ont déjà été distribués au profit de 270 communes”, a détaillé le ministre de l’Intérieur
dans un communiqué. Bernard Cazeneuve assure que “cet effort sera poursuivi et amplifié”.
Le ministre a toutefois rappelé “qu’en vertu du principe de libre administration des collectivités
locales, c’est aux maires et à eux seuls qu’il revient d’apprécier la nécessité d’armer les agents de
leur service de police municipale, et qu’il ne pouvait être envisagé de transposer aux policiers
municipaux le régime applicable aux policiers nationaux en matière de port d’arme hors service”.
La France compte aujourd’hui 20.000 policiers municipaux, 1.000 gardes champêtres et 7.000
agents de surveillance de la voie publique.
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Réclusion à perpétuité requise contre un ex-gendarme
réserviste accusé de deux meurtres
Accueil / A la une / 2 décembre 2016 A la une, Société
La réclusion criminelle à perpétuité assortie d’une période de sûreté de 18 ans a été requise jeudi
devant la cour d’assises des Bouches-du-Rhône, contre un ex-gendarme réserviste jugé pour
l’assassinat et le meurtre de deux femmes à Marseille, à six ans d’intervalle.
Pour l’avocat général Pierre Cortès, l’accusé Abdelkader Amrani, 45 ans, à l’époque employé de
la Ville de Marseille, “n’est pas seulement un détraqué sexuel mais il est aussi un tueur jouissif”.
Alors que l’accusé, qui nie farouchement ces deux meurtres, avait crié au racisme, l’avocat
général a conclu son réquisitoire en lui lançant: “La vraie race dont vous faites partie, est celle des
assassins!”
Le 29 juin 2012, les marins-pompiers découvraient le corps nu de Marina Ciampi, 52 ans, étouffée
sur son lit, un sac plastique sur la tête maintenu par un cordon de sèche-cheveux autour du cou.
L’enquête conduisait à Abdelkader Amrani, en contact avec la victime sur un site de rencontres
depuis le 21 juin. Son ADN avait été découvert sous les ongles de la victime et dans son
appartement.
“L’accusé, un criminel froid et calculateur”
Lors de sa garde à vue, début octobre 2012, le Fichier national automatisé des empreintes
génétiques faisait apparaître que l’ADN d’Abdelkader Amrani “matchait” avec un ADN inconnu
prélevé sur les ongles d’Henriette Bernardi, 68 ans, découverte morte à son domicile, six ans plus
tôt, en avril 2006, une mort demeurée inexpliquée. La victime avait été étranglée et une paire de
collants avait été enfoncée dans sa gorge, maintenue par une ceinture de peignoir. Une pince à
linge lui obstruait le nez.
Deux femmes d’une même tranche d’âge vivant seule, une paire de collants et une pince à linge
découvertes sur les deux scènes de crime, “c’est une signature criminelle”, a observé l’avocat
général dépeignant l’accusé comme un criminel froid et calculateur. Abdelkader Amrani aurait tué
Marina Ciampi, mû par “une haine sourde, une volonté de se venger de cette femme” qui refusait
de le rencontrer après des jours de discussion sur le site de rencontres, a estimé l’avocat général.
La défense de l’accusé, Mes Sondra Tabarki et Patrice Reviron, devait plaider l’acquittement
d’Abdelkader Amrani, estimant que l’examen de la téléphonie de leur client exclut qu’il se soit
trouvé sur les lieux du meurtre de Marina Ciampi. Ils invoquent également l’absence de son ADN
sur le cordon du sèche-cheveux où celui d’un autre homme, un compagnon de la victime, a été
découvert. Ce dernier a expliqué qu’ayant vécu un an et demi chez elle, il avait manipulé le sèchecheveux.
Le verdict est attendu vendredi.
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e) – Service de Santé
Les infirmiers ont désormais leur propre code de
déontologie
actu métropole par Paris (AFP) le 27 novembre 2016 à 16:20
© AFP/Archives - PHILIPPE HUGUEN
Le décret créant le premier code de déontologie des infirmiers est paru dimanche au Journal
officiel, une publication qui marque la "reconnaissance" de cette profession, après de longs
atermoiements, selon l’Ordre national des infirmiers, qui a contribué à son élaboration.
Ce code de déontologie comprend l’ensemble des droits et devoirs des infirmiers. Il vient se
substituer aux règles professionnelles qui figuraient dans le code de la santé publique et qui
n’avaient pas été modifiées depuis 1993.
Ce texte suit partiellement les recommandations de l’Autorité de la concurrence qui en mai avait
émis un avis défavorable notamment concernant des règles d’installation des infirmiers libéraux
qu’elle jugeait trop restrictives.
Ainsi, il prévoit qu’un infirmier ne doit pas s’installer dans un immeuble où exerce l’un de ses
confrères, sans son autorisation ou à défaut celui de l’Ordre, et non plus à "proximité immédiate".
Par ailleurs, le professionnel pourra exercer sur un ou plusieurs sites distincts de son lieu habituel
de travail, à condition qu’ils se situent sur un secteur géographique en carence et sur autorisation
du conseil de l’Ordre.
En revanche, contrairement à ce que préconisait l’autorité administrative, les infirmiers, qui n’ont
pas le droit de faire de publicité, sont uniquement autorisés à communiquer sur leurs coordonnées
professionnelles et titre de formation, pas sur leur spécialité.
L’Ordre national des infirmiers (ONI) a salué, dans un communiqué, une "modernisation" et "un
enrichissement" des règles déontologiques "afin de mieux prendre en compte les évolutions
majeures observées ces 20 dernières années" en matière de droit de patients, d’évolution des
pratiques hospitalières ou encore d’élargissement du champ de compétences des infirmiers.
Ce dernier voit ses prérogatives élargies. Il sera notamment "chargé de veiller au respect de ces
dispositions" par les membres de la profession.
Cette publication "marque la reconnaissance de l’ensemble d’une profession de plus en plus
autonome", a-t-il ajouté, observant que médecins et sages-femmes sont dotés d’un tel code
depuis "près de 70 ans".
L’Ordre, dont la légitimité est contestée par certains syndicats, avait déposé un recours devant le
Conseil d’Etat pour enjoindre les pouvoirs publics de publier ce code déontologique prévu depuis
sa création en 2006. Depuis le 31 décembre 2015, l’Etat est sous le coup d’une astreinte de 500
euros par jour de retard du décret.
Ce texte "permet d’affirmer le primat des valeurs de notre profession sur toute autre exigence,
dans un contexte où la rentabilité financière a tendance à prendre le pas sur la qualité des soins et
la sécurité des patients", a commenté Didier Borniche, président de l’ONI.
Plus de 600.000 infirmiers exercent en France, dans le secteur public ou le secteur privé
hospitalier, en libéral, dans les services de santé au travail ou dans les établissements scolaires.
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Sida: les jeunes toujours mal informés, donc mal armés
Actualités Santé Santé publique http://sante.lefigaro.fr/ Par Aurélie Franc Mis à jour le 30/11/2016
à 14:21 Publié le 30/11/2016 à 13:18
Seuls 9% des jeunes interrogés savent que le Sida est un stade avancé de l’infection par le VIH.
71299666/Photographee.eu - Fotolia
Le 1er décembre, l’OMS organise la journée mondiale de lutte contre le VIH/Sida. Malgré les
nombreuses campagnes de prévention, la maladie reste toujours mal connue par les adolescents
et jeunes adultes.
Au début des années 2000, le nombre de jeunes infectés par le virus de l’immunodéficience
humaine (VIH) avait diminué. Mais il est reparti à la hausse entre 2007 et 2013, principalement
chez les jeunes hommes homosexuels, selon une étude publiée en 2015. 12% des personnes
ayant découvert leur séropositivité en 2015 avaient mois de 25 ans, selon le point
épidémiologique de Santé Publique France.
Banalisation de la maladie
Les nouvelles générations connaissent en effet moins bien la maladie, selon un sondage réalisé
chaque année par l’Ifop pour Sidaction auprès de 1001 personnes âgées de 15 à 25 ans. En
2016, seuls 82% des 15-24 ans estiment qu’ils sont bien informés sur la maladie du sida. «On
parle moins aujourd’hui du VIH et de la maladie du sida dans notre société et dans les médias»,
explique Jean Spiri, président du Crips Ile-de-France. «Il y a aussi une banalisation de la maladie
dans l’esprit des gens, qui ne la perçoivent plus comme mortelle. C’est en grande partie vrai,
quand on est dépisté tôt et bien soigné, mais le Sida reste une affection chronique lourde.»
Les adolescents et les jeunes adultes se sentent également moins personnellement touchés par
la maladie: 24 % des 15-25 ans déclaraient ne pas avoir peur du sida en 2016, et chez les 15-17
ans, ce nombre atteignait 30%. «Quand vous êtes jeunes et qu’il n’y a personne autour de vous
qui est séropositif, c’est difficile de percevoir le risque de la maladie. De plus, les jeunes ont en
général une perception du risque qui est moindre que chez les adultes», analyse Florence Thune,
directrice des programmes France du Sidaction. «Il y a également une baisse de la visibilité du
VIH. Avant les personnes atteintes montraient des signes visibles de la maladie, ce qui est moins
le cas aujourd’hui.»
Fausses connaissances dangereuses
30 % des 15-24 ans interrogés ont des représentations faussées de la maladie et de ses modes
de transmission. 17% pensent notamment que la pilule contraceptive d’urgence est un moyen de
prévention contre le VIH, toujours selon le sondage de Sidaction. De même pour 20% d’entre eux,
le virus peut se transmettre en embrassant une personne, alors qu’ils n’étaient que 15% à le
penser en 2015.
Cette méconnaissance entraîne une multiplication des comportements à risques chez les jeunes.
Parmi ceux ayant eu un rapport sexuel non protégé sur les 12 derniers mois, seuls 45% ont
effectué un test de dépistage avant ce rapport. Et en ce qui concerne le préservatif, «on observe
une forte utilisation de cet outil de prévention lors du premier rapport. Mais, à mesure des relations
sexuelles, le préservatif est abandonné sans que les partenaires n’aient fait aucun dépistage»,
déplore Florence Thune.
La prévention au cœur de la lutte
«Il faut qu’on apporte plus d’information aux jeunes, plus personnalisées et contextualisées,
directement sur leur smartphone. Il faut également penser à un renouvellement des messages,
par exemple avec des vidéos, qui parlent aux jeunes, et faire connaître les innovations de
176
dépistage et de prévention. Il faut retrouver l’esprit d’innovation des campagnes de prévention qui
avaient été mises en place au début de la pandémie, avec les moyens de notre époque», estime
Jean Spiri. L’année passée, l’association Sidaction avait fait appel à Jimmy fait l’con, un youtuber
très en vogue chez les jeunes.
Cinq infos pour comprendre que le Sida est toujours une
maladie grave
Actualités Santé Santé publique http://sante.lefigaro.fr Par Aurélie Franc Mis à jour le 30/11/2016
à 14:28 Publié le 30/11/2016 à 13:29
Environ 20% des personnes séropositives en France l’ignorent. 109457762/megaflopp - Fotolia
À l’occasion de la Journée mondiale de la lutte contre le VIH/Sida, la prévention est au cœur du
combat. Car si le sida est devenu une maladie chronique, il reste cependant une pathologie grave
et invalidante.
● On peut mourir du sida, même en France
300 personnes meurent chaque année en France depuis 2007 des complications de la maladie du
syndrome d’immunodéficience acquise (sida), selon les chiffres de l’association Aides. Le nombre
de découvertes de séropositivité VIH est estimé à près de 6000 en 2015.
Le VIH est un rétrovirus qui pénètre dans le corps par voie sexuelle ou sanguine principalement,
et qui colonise les lymphocytes T CD4, des cellules immunitaires de l’organisme. Il utilise ces
cellules pour se multiplier en entraînant leur destruction. Cela aboutit à une détérioration du
fonctionnement du système immunitaire. Le sida est le stade le plus avancé de l’infection à VIH. Il
est caractérisé par l’apparition de certains cancers et d’infections opportunistes (tuberculoses,
toxoplasmose cérébrale etc.) du fait de l’affaiblissement du système immunitaire.
Dans le monde, 1,7 million de personnes seraient décédées en 2011 des complications du sida
selon Aides.
● On ne guérit pas le sida
Aucun médicament ne permet pour le moment d’éliminer le VIH chez un malade. En revanche, le
contrôle de l’infection est aujourd’hui très performant chez les personnes bien suivies
médicalement.
Pour contrôler ce virus, le traitement de référence est une trithérapie, combinaison de trois
médicaments antirétroviraux (ARV), qui empêche la réplication du virus dans l’organisme et
amène le système immunitaire à se renforcer. La mise au point de ces trithérapies a permis de
faire diminuer de plus de 75% le développement des infections opportunistes et du passage au
stade sida de l’infection.
● Les trithérapies provoquent de nombreux effets indésirables
Introduite en France en 1996, la trithérapie est le traitement de référence dans le cas de l’infection
à VIH. Mais elles ne sont pas sans conséquences.
Certains effets indésirables peuvent être ressentis directement par les patients traités par
trithérapie: nausée, vomissement, diarrhées, hépatite médicamenteuse, douleurs neurologiques et
musculaires, risque cardiovasculaire etc.
Les complications à long terme de ces médicaments sont un vieillissement prématuré de
l’organisme, avec des anomalies de la répartition des graisses (obésité et risque de diabète), des
177
atteintes rénales (mauvais fonctionnement des reins, calculs), du foie (surcharge graisseuse), des
os (ostéoporose) et du cœur (crises cardiaques).
● On peut se faire diagnostiquer trop tardivement
Le dépistage précoce permet de mieux contrôler la maladie chez les personnes infectées. Chez
une personne non infectée, le taux de lymphocyte se situe entre 600 et 1200/ mm3. Chez les
patients dont le dépistage est très tardif, le taux de CD4 peut être inférieur à 200/mm3 au moment
du diagnostic. Or à ce stade, le risque de développer un cancer ou une infection opportuniste est
très élevé. La prise en charge de la maladie à ce stade est plus compliquée, avec un taux accru
de mortalité pendant au moins quatre ans après la prise en charge.
Au contraire, une personne dépistée à un stade précoce a une espérance de vie plus longue. Une
personne qui a démarré tôt le traitement et dont le taux de CD4 est restauré, a une espérance de
vie équivalente à celle de la population générale.
Un diagnostic tardif ne met pas seulement en danger la personne elle-même: selon Florence
Thune, directrice des programmes France du Sidaction, «il y a en France environ 150.000
personnes qui vivent avec le VIH dont 25 à 30.000 qui ne le savent pas. Or ces personnes qui ne
sont pas au fait de leur séropositivité seraient à l’origine d’environ 60% des nouvelles infections.»
En 2015, 27% des séropositivités VIH étaient découvertes à un stade avancé, et 39% l’étaient à
un stade précoce, selon l’Institut de veille sanitaire.
● La discrimination existe encore
Les discriminations à l’égard des personnes atteintes du VIH restent une réalité en France,
d’après un rapport de l’association Aides. Ces discriminations sont d’autant plus importantes que
la sphère d’interaction est intime: ainsi, les relations sexuelles et personnelles sont les plus
atteintes. Or la prise suivie et régulière d’antirétroviraux réduit très efficacement la transmission du
virus, même lors de rapports sexuels non protégés.
Au-delà de la sphère personnelle, les personnes atteintes de séropositivité se sentent discriminés
au sein de leur communauté mais également dans le milieu médical. Une situation que confirme
Florence Thune: «Chez le médecin, les personnes atteintes de séropositivité sont toujours
obligées de revenir à l’origine de leur infection. Il y a un jugement de la part du personnel de
santé. Au mieux le médecin tombe de sa chaise, au pire il refuse de prodiguer des soins.»
Le casse-tête tragique du nouveau pacemaker miniature qui
interdit d'organiser des obsèques
http://www.slate.fr/ Jean-Yves Nau Science & santé 01.12.2016 - 11 h 41, mis à jour le 01.12.2016
à 11 h 58
JOE RAEDLE / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / AFP
Des familles en deuil sont confrontées à une difficulté sans précédent: la présence du nouveau
stimulateur de la firme Medtronic conduit les autorités à refuser la crémation ou l’inhumation de
leur défunt. Aucune solution ne semble en vue avant plusieurs mois.
C’est l’appel désespéré d’une famille, une situation kafkaïenne, une attente insupportable. Voici le
témoignage qui nous a été adressé:
«Nous sommes dans une situation impossible. Notre sœur, notre mère, est décédée le 22
novembre dernier et ses obsèques ne peuvent être organisées. On lui avait implanté il y a peu, au
CHU de Tours, un nouveau modèle miniature de pacemaker au sein même de son cœur. Le
178
fabricant dit que son matériel est compatible avec l’incinération ou l’inhumation. Or, à Bourges, les
différentes autorités nous affirment le contraire.
C’est une somme de difficultés chaotiques, une forme de manque de respect. Les différentes
parties concernées (le fabricant, les pompes funèbres, les services de l’État) nous annoncent tour
à tour l’impossibilité technique (puis légale) du retrait du pacemaker par un chirurgien; le refus
réitéré du procureur de la République de mandater un médecin légiste pour ce cas de mort
naturelle reconnue par le Samu 18; l’impossibilité légale de faire ce geste par un thanatopracteur;
le refus de la mairie d’autoriser la fermeture du cercueil et donc tout déplacement permettant
éventuellement de faire cette crémation dans un autre crématorium…
Notre mère, notre sœur se trouve face à un trou noir, véritable vide juridique sans solution
aucune. Son corps doit être conservé sine fine en chambre funéraire puis prochainement en
“cellule négative”… Notre famille, effondrée et meurtrie, se voit ainsi refuser: toutes obsèques, et
cérémonie religieuse catholique; tout adieu digne de la société; tout travail de deuil face à
l’inconnu…»
«Rupture technologique»
Comment comprendre ? Tout résulte des progrès accompli par la multinationale Medtronic
spécialisée dans les stimulateurs cardiaques. Cette firme commercialise depuis peu son modèle
Micra Medtronic. Il s’agit d’un pacemaker spectaculairement miniaturisé, sans sonde, qui peut être
implanté au sein des cavités cardiaque via la veine fémorale. Ce dispositif est autorisé en France
depuis le 18 octobre 2016 par la Haute Autorité de Santé.
Pour le fabricant, il s’agit là d’une véritable «rupture technologique». Le temps de pose n’est que
d’une vingtaine de minutes et la durée de vie de l’appareil estimée à une douzaine d’années.
« Cela va extrêmement vite: dans les cinq ou dix ans, on ne mettra plus que ça » le Dr
Philippe Ritter (CHU de Bordeaux), lors d'une conférence de presse de Medtronic
«Les systèmes sans sonde, c'est le futur. Le jour où ce sera remboursé, je ne mettrai plus que ça.
Cela va extrêmement vite: dans les cinq ou dix ans, on ne mettra plus que ça», expliquait en
janvier dernier le Dr Philippe Ritter (CHU de Bordeaux), lors d'une conférence de presse de
Medtronic.
L’appareil a obtenu le marquage CE en avril 2015. Une vingtaine de centres français ont été
formés à l'implantation de ce matériel qui entend occuper une place importante dans un marché
important: tous stimulateurs confondus, environ 66.000 implantations sont réalisées chaque année
en France y compris les remplacements.
Vide juridique
Aujourd’hui, 2.000 modèles Micra Medtronic ont déjà été implantés dans l’Union européenne.
Mais la progression de la diffusion se heurte à un problème de taille qui n’avait pas été prévu par
la firme: l’explantation du matériel en cas de décès du malade – et avant inhumation ou
incinération. Cette explantation est imposée par deux articles du code général des collectivités
territoriales:
Article 2213-15: «Avant son inhumation ou sa crémation, le corps d'une personne décédée est mis
en bière. [...] Si la personne décédée était porteuse d'une prothèse fonctionnant au moyen d'une
pile, un médecin ou un thanatopracteur atteste de la récupération de l'appareil avant la mise en
bière.»
Article 2213-34: «La crémation est autorisée par le maire de la commune de décès ou, s'il y a eu
transport du corps avant mise en bière, du lieu de fermeture du cercueil. Cette autorisation est
accordée sur les justifications suivantes. [...] 3° Le cas échéant, l'attestation du médecin ou du
thanatopracteur prévue au troisième alinéa de l'article R. 2213-15.»
La difficulté tient, ici, paradoxalement, à la miniaturisation du nouveau pacemaker et à sa situation
au sein du corps. Jusqu’ici le retrait du dispositif, placé en sous-cutané, ne posait aucun problème
179
pour le thanatopracteur. Il en va tout différemment avec le Micra Medtronic dont l’explantation
réclame un geste chirurgical invasif que personne ne semble, en pratique, disposé à pratiquer.
«Nous sommes totalement opposés à inhumer ou à incinérer des corps sans respecter
scrupuleusement la réglementation en vigueur, a expliqué à Slate.fr un responsable de la société
OGF, leader français des services funéraires et gestionnaire de l’unique crématorium de Bourges.
Il s’agit ici de répondre à des impératifs de sécurité des personnes et de l’environnement. Pour ce
qui est des crémations le risque, bien connu, est celui des explosions dès lors que le corps reste
porteur de stimulateur équipé de piles au lithium. Nous avons déjà dû déplorer six explosions de
ce type depuis le début de l’année, à cause d’un non-respect des dispositions en vigueur. Ces
événements rendent inutilisables pendant de longues périodes les crématoriums, posant alors
d’importantes difficultés pratiques aux familles concernées.»
« Cela prendra du temps, peut-être quelques mois, avant de modifier la réglementation »
Nouveau test en cours
Au siège de Medtronic France on ne nie pas qu’il y a là un problème émergent –un problème que
l’on pensait avoir prévenu. «Notre société a fait faire des expérimentations aux États-Unis
démontrant que, du fait même de ses caractéristiques techniques, le nouveau dispositif ne
présentait aucun risque lors de crémation du corps. Il ne nous semblait donc pas que nous
pourrions rencontrer des difficultés.» Tel n’est pas le cas et plusieurs impasses similaires à celle
de Bourges sont apparues ces derniers jours.
«Dans certains cas, des dérogations ont pu être obtenues. Mais, plus généralement, la direction
générale de la Santé a souhaité reprendre l’expertise réalisée aux États-Unis et la faire
expérimenter par un laboratoire spécialisé, nous a-t-on expliqué chez Medtronic France. Cela
prendra du temps, peut-être quelques mois, avant de modifier la réglementation.» Dans l’attente
aucune disposition dérogaroire ne semble prévue à court terme. Et la famille de Bourges est au
désespoir.
f) – Renseignement
La vraie vie d’espion, c’est comment ?
yahoo November 10, 2016
Dans Alliés, Brad Pitt et Marion Cotillard vivent une aventure aussi dangereuse qu’exaltante, mais
qu’en est-il de ces personnes qui ont choisi de mener une vie secrète en tant qu’espion ? Nous
avons interrogé Annie Machon, ancien membre du MI5, pour en savoir plus.
Beaucoup de personnes rêvent d’entrer dans la peau de James Bond, mais seule une minorité
d’entre elles réfléchissent au genre de sacrifices que ce choix de carrière dans les
renseignements implique.
Pour rejoindre les rangs d’une organisation comme MI5 ou MI6, vous devez être prêt à partir en
mission à l’autre bout du monde à n’importe quel moment, sans même pouvoir prévenir vos amis
ou votre famille, ni leur expliquer pourquoi vous ne serez pas là pour leur fête d’anniversaire. Ne
vous attendez pas non plus à un salaire mirobolant (le salaire initial d’un agent de renseignement
avoisine les 26 500 €), ni à un tableau de conquêtes amoureuses palpitant.
Après ses études à Cambridge, Annie Machon s’est lancée dans une carrière dans le secteur de
l’édition, avant d’être recrutée par MI5 en 1991.
180
« Lorsque vous êtes recruté pour travailler au sein d’une agence de renseignements, vous ne
quittez pas le monde, vous en faites toujours partie et vous avez le droit de dire aux membres de
votre famille et à vos amis très proches qui est votre employeur, sans bien sûr entrer dans les
détails concernant vos missions » nous explique-t-elle.
C’est cette zone d’ombre qui est à l’origine de fractures dans la vie personnelle d’un membre
d’une telle agence.
« Il devient de plus en plus compliqué d’entretenir des amitiés de longue date, parce que vous ne
pouvez plus faire preuve d’une complète honnêteté envers ces personnes, nous dit-elle. Les
membres d’une organisation tel que le MI5 socialisent souvent de plus en plus au sein même de
l’organisation : ils développent des amitiés de l’intérieur, construisent des relations de l’intérieur.
C’est ce qui m’est arrivé. »
Elle décrit ce phénomène comme « une paroi de verre qui s’installe entre vous et le reste du
monde. »
D’autres sacrifices s’ajoutent rapidement à la liste déjà bien remplie. Avec des horaires de travail
inhabituels, pas facile de prévoir quoi que ce soit à l’avance. Un autre agent connu sous le nom de
Laura a également expliqué à Stylist combien il était important de réfléchir à l’impact d’un tel
travail sur les amis et la famille. « Est-ce que cela les empêchera de dormir la nuit, nous a-t-elle
dit. C’est une chose que je garde à l’esprit lorsque je pense à ma mère. Préférerait-elle savoir si je
travaille sur un projet d’attaque imminente ? Non. »
Cela peut aussi affecter votre vie amoureuse. « Lorsque je rencontre un homme, dois-je lui dire ce
que je fais dans la vie ? Non, ajoute Laura. C’est un aspect compliqué de ce travail. Dans tous les
cas, je me sens toujours rebutée lorsque quelqu’un pose des questions [sur mon travail] pendant
un rendez-vous amoureux. C’est encore plus difficile lorsque vous vous impliquez dans une
relation : il faut trouver le bon moment pour tout leur dire, et choisir la bonne manière de le faire. »
Cette déconnexion dont nous parle Machon est encore plus marquée pour certains agents en
particulier. C’est le cas des agents infiltrés sur le terrain, tels que définis par les services secrets
britanniques.
« Leur vie est une constante dualité, ce qui doit être incroyablement dur à porter, admet Machon.
Sans oublier les risques physiques auxquels ils sont confrontés. Et malheureusement, il y a eu
certains cas où des agents qui avaient par exemple infiltré l’IRA provisoire, et fait face à une
potentielle mort et à la torture, n’ont pas bénéficié d’une attention adéquate après avoir été relevés
de leur mission. À mes yeux, ce sont eux qui font face au plus grand stress. »
Ils risquent également de se retrouver dans des situations qui vont bien au-delà de leur mission.
Ce fut par exemple le cas de plusieurs policiers britanniques infiltrés dans des groupes politiques
181
à partir de la fin des années soixante qui entretinrent des relations avec certaines des femmes
qu’ils étaient chargés d’espionner.
« Il existe toujours le risque que les équipes prenant part à cette mission passent de l’autre côté,
explique Machon. Ils doivent s’inventer une histoire et mener une vie qui corresponde à cette
histoire, mais ils ont aussi une vie secrète. Ils mènent une vie différente suivant la mission, et cette
vie secrète devient comme une vie secondaire. »
Pourtant, en règle générale, c’est plutôt le côté routinier du travail d’espion qui vient à bout du
moral et des limites émotionnelles d’une personne.
« Vous vous retrouvez catapulté dans un monde où vous avez accès à des informations très
secrètes et très privées, nous raconte-t-elle. Vous lisez les transcriptions des conversations
téléphoniques d’autres personnes, vous savez tout ce qui se passe dans leur vie privée. Au début,
vous vous dites que c’est vraiment bizarre, que vous ne devriez pas être aussi indiscret, puis
après quelques semaines, cela devient une seconde nature pour vous de regarder toutes ces
choses. »
« Si vous êtes impliqué dans une opération qui s’avère être un succès, il arrive souvent qu’elle
fasse les gros titres des journaux, mais ce n’est pas toute l’histoire, continue-t-elle. Vous êtes
assis devant votre écran, vous regardez le journal, et vous savez ce qu’il s’est vraiment passé,
mais seule une infime partie des événements sont officiellement communiqués. Vous savez tout
de ce qu’il s’est passé, alors que le reste du monde est gardé en partie dans l’ignorance. Je pense
que beaucoup de personnes tirent un certain plaisir de cette situation, ce qui pour moi n’est pas
franchement une bonne chose. »
Une carrière dans les services de renseignement a tendance à être plutôt courte et intense.
« C’est comme vivre dans une cocotte-minute, explique Machon. Beaucoup de personnes se
lancent dans cette carrière, et la quittent après cinq ou six ans, parce qu’il semble évident que si
vous restez plus de 10 ans, il est très difficile de trouver un nouvel emploi ailleurs par la suite. »
Et si vous vous voyez déjà entrer dans la peau d’un agent secret infiltré savourant vodkas et
martinis dans des hôtels cinq étoiles partout dans le monde, tout en sauvant le monde des
méchants qui veulent l’envahir, il est peut-être temps d’ouvrir les yeux.
« En 1996, pour la première fois de son histoire, le MI5 a publiquement lancé un appel aux
candidats pour agrandir ses rangs, raconte Machon. Vingt mille personnes ont posé leur
candidature, et seulement cinq ont été recrutées.
Les aspirants James Bond se retrouvent vite à la porte. »
Finalement, une des choses les plus importantes à garder à l’esprit selon Nigel West, auteur et
expert du monde des espions, est que « les agents de renseignement sont des personnes comme
vous et moi. »
En d’autres termes, ils veulent un bon salaire, une famille, une maison, sans oublier qu’ils veulent
aller voir le dernier film au cinéma. Et c’est bien souvent le genre de choses qu’ils doivent sacrifier
s’ils souhaitent rejoindre le MI5 ou le MI6.
« Les défis sont toujours les mêmes dans le monde du renseignement, admet West. Les ficelles
du métier d’espion, et la capacité à persuader les gens de trahir leurs amis, leur famille et leur
pays ont toujours été, et resteront toujours, les mêmes. »
182
g) – Cybersécurité
Régulation d'internet : le "terrain" est désormais en charge
Accueil / High Tech / Internet http://www.ouest-france.fr/ Modifié le 30/11/2016 à 06:07 | Publié le
30/11/2016 à 06:06
L'Icann, basé en Californie, gère le système des noms de domaines en ligne que le grand public connaît sous formes
d'adresses de sites en .com ou .fr par exemple. | Archives AFP
L'Icann, l'organisme qui attribue les adresses internet dans le monde et dont le gouvernement
américain vient de lâcher les rênes, est désormais dans une phase où les gens de terrain sont en
charge, a indiqué mardi son patron, le Suédois Goran Marby.
Goran Marby a noté que rien n'avait changé dans le fonctionnement quotidien pour les internautes
depuis que les États-Unis ont laissé expirer le 1er octobre le contrat qui les liait depuis 18 ans à
l'Internet Corporation for Assigned Names and Numbers. « Rien n'a eu lieu et tout a eu lieu », at-il toutefois estimé lors d'un entretien avec l'AFP à Washington. « Internet est une chose née du
terrain, et maintenant le terrain est en charge ».
L'Icann, basé en Californie, gère le système des noms de domaines en ligne que le grand public
connaît sous formes d'adresses de sites en .com ou .fr par exemple. Après avoir été pendant des
années sous la supervision du département américain du Commerce, il est devenu début octobre
une entité internationale auto-régulée et à but non lucratif.
Un rôle purement technique
Le nouveau modèle, dit « multipartite », donne un rôle à toute une série de groupes d'intérêts
comme des universitaires, des entreprises, des experts techniques ou des gouvernements, faisant
de l'Icann « une entité dont personne ne peut avoir le contrôle, assure M. Marby. C'est
intégré au système qu'il n'y a pas un pays, une entité, un gouvernement, une organisation,
une personne qui peut contrôler ce que nous faisons », insiste-t-il.
Il rappelle toutefois que le rôle de l'Icann est purement technique, et qu'il n'a pas son mot à dire
quand certains pays décident de bloquer, filtrer ou censurer la toile. « Notre mission est de faire
fonctionner l'interopérabilité, indique-t-il. C'est aux gens dans le monde de l'utiliser de la
manière dont ils veulent l'utiliser. Nous fournissons le service, pas le contenu ».
L'Icann peut toutefois être amené à prendre des décisions controversées quand on lui soumet des
demandes de noms de domaines, comme par exemple quand il a dû se pencher dans le passé
sur l'attribution d'adresses en « .vin » ou « .wine ». M. Marby juge justement que le nouveau
modèle « semble fonctionner pour s'occuper de ces conflits », car « cela fonctionne à
travers une procédure de consensus ».
Cette oreillette traduit les langues en temps réel
http://www.ouest-france.fr/leditiondusoir/ L'édition du soir High-Tech mardi 29 novembre 2016 Par
Alexandra Bourcier
183
Une fois encore, la réalité pourrait bien dépasser la fiction. La start-up américaine Waverley Labs
propose un drôle de kit en précommande : deux oreillettes et une application mobile qui
permettent de traduire instantanément et vocalement ce que dit un interlocuteur et ce, quelle que
soit sa langue…
Qui n’a jamais rêvé de pouvoir discuter avec n’importe qui, quel que soit l’endroit où il se trouve
sur la planète ? Un inconvénient, et pas de moindres, se pose systématiquement : la langue.
C’est ce qui est arrivé à l’Américain Andrew Ochoa alors qu’il retrouvait une petite amie française.
Après quelques amabilités qui n’ont pas posé de problème, la conversation commence à stagner.
Il a alors une idée. Développer un système qui permettrait de comprendre instantanément ce que
dit l’autre : l’idée de The Pilot était née. Cette oreillette est capable de traduire vocalement
n’importe quelle conversation.
La start-up a terminé de perfectionner l’oreillette. Elle cherche actuellement l’entreprise qui fabriquera les premiers
modèles, disponibles dès mai 2017. (Photo : Waverley Labs)
Cinq langues pour le moment
La société qu’il a créé Waverley Labs a trouvé le moyen de s’affranchir des frontières de la
langue. Et la démonstration vidéo est bluffante. Le kit comprend deux oreillettes et une application
mobile. Disponible actuellement en précommande pour 199 $ (188 €) au lieu de 299 $ (280 €),
l’application proposera pour son lancement en mai 2017 cinq langues : anglais, espagnol,
français, italien et portugais. Viendront ensuite, à l’automne 2017 : les langues germaniques,
l’arabe, le russe…
Le principe : chaque utilisateur est équipé d’une oreillette reliée en Bluetooth au smartphone où
l’application traduit simultanément ce qui est dit par l’un des interlocuteurs et le retranscrit
vocalement au porteur des oreillettes.
Financement participatif
Les internautes ont largement apporté leur soutien à la start-up américaine, si l’on se réfère à la
somme que l’entreprise a réussi à collecter sur la plateforme de financement participatif Indiegogo
: plus de 3,5 millions de dollars. Andrew Ochoa et ses complices n’en espéraient pas tant puisque
75 000 $ devaient leur permettre de lancer le projet.
On croise les doigts pour que le résultat soit un peu plus fidèle qu’avec Google Translate et Skype
Translator.
Cybercriminalité : démantèlement d’un gigantesque réseau
actu monde par La Haye (AFP) le 1er décembre 2016 à 23:19
© ANP/AFP/Archives - LEX VAN LIESHOUT
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Les polices de 28 pays à travers le monde ont démantelé un gigantesque réseau de
cybercriminalité, qui a sévi dans plus de 180 pays, infectant plus d’un demi-million d’ordinateurs et
provoquant des pertes évaluées à plusieurs "centaines de millions d’euros", a annoncé jeudi
Europol.
Sous le nom "Avalanche", ce réseau criminel a procédé à "des attaques en ligne, à l’aide de
logiciels malveillants" et a également permis de "recruter des mules à argent", des intermédiaires
chargés de blanchir de l’argent pour le compte d’organisations criminelles, a indiqué l’Office
européen de police dans un communiqué.
Contacté par d’autres groupes criminels, le réseau envoyait des courriels contenant des logiciels
malveillants à des personnes précises afin de dérober des données bancaires ou des mots de
passe sensibles.
Il menait également des attaques dites de déni de service distribué (DDoS), consistant à rendre
un serveur indisponible en le surchargeant de requêtes simultanées.
"Des victimes de logiciels malveillants ont été identifiés dans plus de 180 pays", a indiqué Europol
depuis La Haye, où est basée l’organisation.
Selon l’Office, les pertes enregistrées s’élèvent à des "centaines de millions d’euros".
En Allemagne, où les activités du réseau ont d’abord été détectées, les pertes s’élèvent à six
millions d’euros suite à des "cyberattaques concentrées sur les systèmes en ligne des banques".
Les autorités policières en Australie, Bélize, Inde ou Singapour, et 25 autres pays, ont saisi 37
serveurs, effectué 39 perquisitions et bloqué 800.000 noms de domaines.
"Avalanche fonctionnait comme une société, et nous avons arrêté son directeur exécutif et son
conseil de direction", a expliqué à l’AFP le directeur de centre contre la cybercriminalité d’Europol,
Fernando Ruiz.
L’opération de démantèlement a notamment été assurée par Europol, ainsi que l’unité de
coopération judiciaire européenne Eurojust, Interpol et le FBI.
La directrice d’Eurojust, Michele Coninsx, a salué un "moment important dans la lutte contre la
cybercriminalité organisée".
Avalanche était l’une des infrastructures du "botnet", réseau de machines zombies elles-mêmes
piratées et utilisées à l’insu de leurs propriétaires, a-t-elle ajouté.
L’opération de démantèlement a été l’une "des plus grandes à ce jour" enregistrée dans ce
domaine par les autorités policières.
h) – Forces Prépositionnées
FORCES ARMÉES AUX ANTILLES
FAA : Préparation opérationnelle interarmées franconéerlandaise
Mise à jour : 29/11/2016 14:42
Du 7 au 17 novembre 2016 est organisé à Curaçao dans les Antilles néerlandaises, un échange
bilatéral interarmées. Cette activité opérationnelle était organisée, dans un premier temps, autour
d’une phase d’instruction et d’entraînement puis, dans un second temps, autour d’une manœuvre
amphibie de niveau compagnie et de parcours de tirs.
185
Arrivée avec le bâtiment de transport léger (BATRAL) Dumont d’Urville à Curaçao le 7 novembre
2016, la 2e compagnie du 33e régiment d’infanterie de marine (RIMa) a débuté son entraînement
amphibie auprès des Mariners néerlandais.
La première semaine était consacrée à des instructions techniques, des parcours du combattant
de niveau section, des épreuves physiques et des marches, du combat en localité ou encore du tir
aux armes néerlandaises.
Après une brève remise en condition le 12 novembre 2016, la compagnie a rembarqué le
dimanche sur le BATRAL afin d’être engagée, à la tombée de la nuit, sur un exercice amphibie
conjoint. L’environnement très différent de celui de la Martinique a permis aux soldats engagés
dans le détachement du 33e RIMa de tester leurs aptitudes lors d’un entrainement de tir et de
combat.
Les objectifs de ces échanges sont multiples. Selon le capitaine Arnaud, « il s’agit d’abord
d’entretenir la connaissance mutuelle avec nos homologues néerlandais, de partager nos savoirfaire et de parfaire notre interopérabilité. Ainsi, les FAA s’entraînent également à préparer et
conduire une manœuvre interarmées amphibie dans un contexte interallié. Enfin, ce type
d’entraînement offre la possibilité à la compagnie en mission de courte durée qui arme
actuellement la 2e compagnie du 33e RIMa (la 5e compagnie du 3e RIMa), d’optimiser son séjour
aux Antilles».
Les FAA garantissent la protection du territoire national et animent la coopération régionale depuis
les départements de la Martinique et de la Guadeloupe. Elles constituent un dispositif interarmées
de premier plan sur le théâtre Caraïbe, en coordination avec les forces armées en Guyane.
Sources : État-major des armées Droits : Ministère de la Défense
Antilles : un patrouilleur de haute mer dominicain à Fort-deFrance
Mise à jour : 01/12/2016 10:59
Du 18 au 19 novembre 2016, le patrouilleur de haute mer Almirante Didiez Burgos, bâtiment-école
de la marine dominicaine a fait escale à la base navale de Fort-de-France.
Basé à Saint-Domingue en République Dominicaine, le patrouilleur réalise actuellement une
campagne de formation. A son bord, une trentaine de cadets de la Marine dominicaine mettent en
pratique les connaissances acquises en classe de l’académie navale.
Après cette première escale à Fort-de-France, l’Almirante Didiez Burgos poursuit à présent son
déploiement vers la Guadeloupe, Antigua, Saint-Martin puis Puerto Rico avant de regagner son
port-base.
186
La République dominicaine, un partenaire historique dans la zone Caraïbe
Cette escale s’inscrit dans la continuité et la complémentarité des échanges bilatéraux que
conduisent les forces armées aux Antilles avec la République Dominicaine dans le cadre d’un
partenariat entre les deux pays.
La République Dominicaine constitue un partenaire historique et important pour la France dans la
Caraïbe, à la fois pour contrôler le trafic de stupéfiants dans la zone mais également dans le cadre
d’une éventuelle opération de secours à la population, en cas de catastrophe naturelle par
exemple, pour être en mesure d’agir ensemble, en coordination.
Aux Antilles, les forces armées conduisent trois missions principales : l’action de l’Etat en mer,
sous l’autorité du délégué du Gouvernement pour l’action de l’Etat en mer, afin de combattre
efficacement le narcotrafic en mer et de coordonner la mise en œuvre des plans d’urgence en
mer ; le secours aux populations en cas de catastrophes naturelles ou de situations humanitaires
graves dans la zone ; la participation à une opération militaire dans un environnement national ou
multinational comme à une évacuation de ressortissants.
Sources : Marine nationale Droits : Ministère de la Défense
ÉLÉMENTS FRANÇAIS AU SÉNÉGAL
EFS: Rénovation du Muséobus des forces armées
sénégalaises
Mise à jour : 29/11/2016 17:49
Les EFS ont répondu favorablement à l’appel du conservateur du patrimoine culturel des forces
armées sénégalaises en contribuant à la remise en état du Muséobus qui rend hommage à
l’investissement des tirailleurs sénégalais au cours de la première guerre mondiale.
Aux mois d’octobre et de novembre, une collaboration étroite s’est installée entre le détachement
de maintenance des matériels terrestres et la station navale des EFS.
Le Muséobus est particulièrement connu en France puisqu’il avait, entres autres, accueilli les
célébrations officielles du 50e anniversaire des indépendances africaines et malgache et participé
à l’organisation de plusieurs JDC à Paris et en province.
Des passionnés du DMMT et de la SN ont œuvré ensemble plusieurs semaines durant pour
redonner une nouvelle vie à ce célèbre véhicule. En effet, le Muséobus est un véritable lieu de
mémoire itinérant, stationné face au musée des forces armées sénégalaises à Dakar.
Depuis leur création en août 2011, les EFS constituent l’un des deux pôles de coopération à
vocation régionale en Afrique. Au titre du partenariat de défense signé en 2012, ils contribuent
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notamment aux missions de sécurité civile en appui des autorités locales sénégalaises en tant
que de besoin et à des actions de coopération et de formation.
Sources : État-major des armées Droits : Ministère de la Défense
i) Réserves
Réserve opérationnelle : l’armée de Terre sur la bonne
trajectoire
Mise à jour : 02/12/2016 14:38
La commission consultative des réservistes opérationnels de l’armée de Terre (CCROAT)
se déroule aujourd’hui à Paris (Ecole militaire). Près de 300 réservistes se verront
présenter les enjeux actuels de la réserve opérationnelle, notamment face au défi de sa
montée en puissance.
En septembre dernier, le ministre de la Défense déclarait : « Nos réserves doivent désormais
constituer une véritable force militaire à temps partiel, indispensable à la réalisation des missions
assignées à nos forces ». La CCROAT qui se déroule ce jour à Paris participe à cette impulsion ;
elle vise à entretenir le dialogue avec les réservistes opérationnels de l’armée de Terre et informer
sur les évolutions liées. Ainsi, le projet de « réserve rénovée » et les chantiers à l’étude seront
exposés. Objectif : face au contexte de menace terroriste que connaît actuellement le pays,
répondre aux objectifs assignés à la réserve opérationnelle ; en effet, dès janvier 2019, elle
disposera de 16 000 réservistes en unités élémentaires de réserve (UER) et de 8 000 en
compléments individuels, afin de pouvoir déployer 800 militaires par jour sur le territoire national
(TN). Plusieurs questions seront également débattues lors de cette journée, notamment sur la
montée en puissance de la Garde nationale, les mesures de simplification administratives,
l’équipement, les paiements ainsi que les expérimentations en cours.
Six chantiers en réflexion
Ces études, pilotées par la DRAT en lien avec la DRHAT, le CFT et le CDEC, doivent permettre à
l’armée de Terre de fluidifier son fonctionnement et de renforcer sa capacité d’action afin de
répondre aux nouveaux objectifs de recrutement. Six chantiers seront passés au crible afin de
regagner une marge de manœuvre : l’organisation, la gouvernance, l’emploi, la catégorisation, la
formation et le maillage. Tous ces aspects sont actuellement étudiés pour que le système soit plus
performant et ainsi permettre, dans la durée, d’améliorer notamment la formation des réservistes
qui repose aujourd’hui sur les régiments, très employés sur le territoire national et en opérations
extérieures.
188
Transformer la réserve
La transformation de la réserve passe à travers plusieurs domaines. La fidélisation, à 3,5 ans
aujourd’hui, doit réussir à franchir les 5 ans rapidement. L’intégration des réservistes dans l’armée
de Terre doit rester totale et ne pas se résumer aux UER en régiment. Pour y parvenir, il est
nécessaire d’améliorer les processus de vie courante de la gestion RH et les plans d’équipement,
ce à quoi l’armée de Terre s’attelle. Ainsi, malgré des difficultés conjoncturelles dues à la
conjonction de la montée en puissance active et réserve, les objectifs de la réserve sont clairs et
les moyens alloués sont en rapport avec les ambitions. L’armée de Terre est sur la trajectoire des
objectifs fixés et la récente création de la Garde nationale, par l’élan en matière de communication
et d’attractivité qu’elle donne, est de nature à favoriser cette impulsion.
Les participants à la commission
Présidée par le CEMAT et le major général de l’armée de Terre, la commission est composée :
• du délégué aux réserves de l’armée de Terre (DRAT) ;
• des représentants des réservistes opérationnels ;
• des membres du groupe de pilotage des réserves ;
• des associations de réservistes ;
• de l’Ecole supérieure des officiers de réserve spécialistes d'état-major (ESORSEM) ;
• du secrétaire général de la garde nationale, chef du projet réserve (DIAR) ;
• sont également représentés l’état-major de l’armée de Terre, le commandement des forces
terrestres, la direction des ressources humaines de l’armée de Terre et le Conseil supérieur de la
réserve militaire.
Retrouvez le reportage sur l’expérimentation de la formation initiale des réservistes
http://www.defense.gouv.fr/terre/actu-terre/reservistes-formation-experimentale-pour-denouveaux-enjeux
Droits : armée de Terre 2016
j) D.G.A.
11 – France : Armements & Industries
Nucléaire: «La situation est très préoccupante», estime le
patron de l’Autorité de sûreté nucléaire
20minutes.fr 23 novembre 2016
Illustration de la centrale nucléaire de Fessenheim. Le 20 11 2008, G. VARELA / 20 MINUTES
ENERGIE - « Nous sommes allés de mauvaises de surprises en mauvaises surprises »,
affirme Pierre-Franck Chevet…
La situation est « préoccupante ». Pierre-Franck Chevet, président de l’Autorité de sûreté
nucléaire (ASN), s’est déclaré très inquiet de la situation du nucléaire français. Anomalies,
documents « falsifiés »… Dans une interview au Figaro, le patron de l’ASN met en garde contre
des problèmes posés par les centrales françaises.
189
Depuis les anomalies découvertes sur la cuve de l’EPR de Flamanville, « nous sommes allés de
mauvaises de surprises en mauvaises surprises », affirme-t-il, faisant référence aux douze
réacteurs nucléaires arrêtés pour des contrôles sur les générateurs de vapeur.
Les douze réacteurs toujours à l’arrêt
Douze réacteurs de sept centrales nucléaires sont en effet à l’arrêt depuis plusieurs semaines.
« Une anomalie générique a été identifiée sur les générateurs de vapeur, entraînant une
procédure de contrôle de grande ampleur », a détaillé Pierre-Franck Chevet. « Dans le meilleur
des cas », ils seront opérationnels « dans un mois et atteindre leur pleine puissance en janvier »
2017, estime le patron de l’ASN.
Des documents falsifiés
Aux problèmes techniques s’ajoutent d’autres préoccupations. Pierre-Franck Chevet a expliqué
que l’ASN avait découvert des « pratiques inacceptables » à l’usine d’Areva au Creusot en
Saône-et-Loire, depuis le début des années 1960 : « 400 dossiers « barrés », volontairement
cachés au client et à l’ASN, portant sur des anomalies ». L’ASN a aussi retrouvé « des
documents de fabrication apparemment falsifiés ».
A cause de ces pratiques, près de 10.000 dossiers sont à revoir par Areva, estime Pierre-Franck
Chevet. « Un quart concerne les équipements pour le nucléaire en France. Cette revue
complète est nécessaire », prévient le patron de l’Autorité de sûreté nucléaire.
#Airbus La direction d'Airbus annonce 1.164 suppressions
de postes en Europe et la fermeture du site de Suresnes en
2018
Actualités À Chaud Par L’Obs Publié le 29/11/16 à 14:27
(REMY GABALDA/AFP)
La direction d'Airbus a annoncé mardi à ses employés la suppression de 1.164 postes en Europe
et la fermeture du site de Suresnes, en région parisienne, dans le cadre d'un plan de
restructuration, ont indiqué plusieurs syndicats.
"La direction a confirmé la suppression de 1.164 postes dans tous les sites et la création de 230
emplois, ce qui fait un solde net de moins de 1.000 suppressions de postes au total",a indiqué à la
presse Yvonnick Dréno, coordonnateur FO pour Airbus Group (syndicat majoritaire).
"La direction a confirmé la fermeture à mi-2018 du site de Suresnes, soit 308 suppressions de
postes et 150 +mobilités+ de Suresnes vers Toulouse", précise-t-il.
Ces 300 communes qui n'ont toujours pas de réseau mobile
Technos & Medias http://www.latribune.fr/ Par Pierre Manière | 29/11/2016, 7:10
S’il est vrai que les Orange, SFR et Bouygues Telecom ont longtemps délaissé la couverture des
zones blanches - jugées trop peu rentables -, ils sont néanmoins parfois confrontés à des
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difficultés et à des réticences locales pour installer des antennes. (Crédits : Reuters) D’après les
derniers chiffres de l’Arcep, le régulateur des télécoms, l’essentiel de ces centres-bourgs
attendent toujours leur pylône pour y déployer des antennes. Et enfin, permettre aux habitants de
passer des coups de fil et d’envoyer des SMS avec leur portable.
En 2016, il existe encore un certain nombre de villages où il est impossible d'utiliser son mobile
pour passer un coup de fil ou envoyer un texto. D'après les derniers chiffres de l'Arcep, le
régulateur des télécoms, c'est le cas dans 309 communes exactement. Dans le cadre du
programme « zones blanches - centres-bourgs », les grands opérateurs se sont engagés à couvrir
près de 3.600 villages en voix et SMS d'ici à la fin de l'année. Sachant qu'on ne parle même pas,
ici, de 3G et d'Internet mobile. Si le gros du travail a été fait, il reste malgré tout des communes
très en retard à ce sujet. Parmi les centres-bourgs restants à couvrir, pas moins de 297 sont
toujours « en attente d'un pylône public », indique l'Arcep. Or sans cette infrastructure essentielle,
impossible de déployer une antenne, indispensable à toute communication radio.
Ces difficultés peuvent surprendre. Au début de l'année, pour accélérer les choses, l'Etat a décidé
de mettre plusieurs dizaines de millions d'euros sur la table pour financer des pylônes dans les
zones blanches. Auparavant, ils étaient à la seule charge des opérateurs et des collectivités. Or
un pylône coûte plus de 100.000 euros, ce qui constitue une sacrée somme pour certains villages
aux finances limitées. S'il est vrai que les Orange, SFR et Bouygues Telecom ont longtemps
délaissé la couverture des zones blanches - jugées trop peu rentables -, ils sont néanmoins
parfois confrontés à des difficultés et à des réticences locales pour installer des antennes.
L'opposition de certains riverains
C'est notamment le cas à Pont d'Ouilly, dans le Calvados. La maire, Maryvonne Guibout, regrette
les déboires à répétition qui plombent depuis des années l'arrivée d'une antenne.
« Chez nous, c'est SFR qui doit déployer une antenne [sachant que les autres opérateurs pourront
ensuite utiliser cette infrastructure, Ndlr], explique-t-elle. Il y a déjà eu deux projets, mais aucun n'a
pu voir le jour à cause de l'opposition d'un riverain. »
Celui-ci ne voulait pas voir fleurir la moindre installation près de chez-lui. Il a donc fallu dénicher
un autre emplacement. D'après Maryvonne Guibout, cela n'a pas été chose facile.
« On est dans une vallée, c'est donc difficile de trouver un endroit adéquat, souligne-t-elle. Là, on
en a trouvé un plus près du bourg. On espère que ça couvrira la campagne... »
L'absence de réseau freine l'économie
Si tout se déroule comme prévu, elle mise sur l'arrivée d'une antenne « d'ici à la fin décembre ».
Chez ses administrés, l'attente est, d'après elle, très grande. « Vous savez, ça fait 15 ans qu'on
travaille sur ce projet, insiste Maryvonne Guibout. Il n'y a pas une semaine sans que les gens me
demandent où on en est. » Pour cette commune de près de 1.100 habitants, l'absence de
couverture mobile constitue un gros handicap. « Pour les hôtels et le commerce, c'est sûr, ça a
provoqué des pertes économiques », poursuit la maire.
« A cause de cela, certains touristes préfèrent résider dans les communes aux alentours, là où ils
ont du réseau », renchérit-elle. Avant d'évoquer les difficultés des gendarmes et des pompiers à
travailler correctement dans le bourg et ses alentours.
A Bellou-le-Trichard, dans l'Orne, c'est d'ailleurs les difficultés du SAMU à secourir à une
personne gravement blessée par une machine agricole, qui auraient permis de faire de la
couverture mobile une priorité.
« Avant, le conseil municipal était tenu par des bobos-écolos, dézingue Jean-Pierre Deshayes, le
maire actuel. Ils ont refusé de signer un permis construire pour un pylône. Depuis deux ans, on a
repris le dossier. Mais ça prend du temps. Il faut trouver un terrain propice, que le propriétaire
accepte de vendre. Puis, selon l'endroit, qu'EDF pose un transformateur... »
191
Si le calendrier est respecté, il espère lui-aussi qu'une antenne sera opérationnelle d'ici à la fin de
l'année. D'après lui, il s'agit d'un impératif pour redynamiser économiquement le bourg, où
résident 240 personnes.
Dans le cadre du plan « zones blanches - centres-bourgs », les opérateurs ont de toute façon
jusqu'au 31 décembre pour étendre leur réseau mobile de base aux dernières communes
françaises qui n'en ont pas. Mais cette dernière ligne droite semble toutefois semée d'embûches.
Et si Ariane 5 hissait le record de lancements réussis
d'affilée à plus de 100 vols ?
Entreprises & Finance Industrie Aéronautique & Défense http://www.latribune.fr/ Par Michel
Cabirol | 28/11/2016, 11:32
Arianespace prévoit d'ores et déjà six lancements par an en moyenne entre 2017 et 2020 (soit 24
lancements au minimum) (Crédits : Arianespace) Le lanceur lourd européen pourrait atteindre plus
de 100 lancements réussis d'affilée, voire autour de 110, si évidemment tout se passe bien.
Jusqu'où peut aller Ariane 5 dont la fin d'exploitation est prévue en 2023 ? A priori, le lanceur
européen pourrait atteindre plus de 100 lancements réussis d'affilée, voire autour de 110 si
évidemment tout se passe bien. Arianespace prévoit d'ores et déjà six lancements par an en
moyenne entre 2017 et 2020 (soit 24 lancements au minimum). En respectant ce tableau de
marche, Ariane 5, qui a déjà 75 vols réussis consécutifs à son actif et à qui il reste encore une
mission en décembre, atteindrait 100 lancements consécutifs l'année où Ariane 6 prendrait son
envol. Arianespace envisagerait également quelques vols du lanceur après 2020 en parallèle à
ceux d'Ariane 6, soit une petite dizaine de tirs supplémentaires environ, qui restent à confirmer.
Pour autant, la concurrence risque d'aller en s'accentuant pour un lanceur mis en service en 1996
(échec). Si Arianespace peut toujours compter sur la fiabilité d'Ariane 5, son PDG Stéphane Israël
regrette que ce paramètre ne pèse plus aussi fort sur les prix que lorsque la situation des
opérateurs était plus florissante. Car, estime-t-il, les clients ne sont plus prêts comme ils l'étaient il
y a encore deux, trois ans, à signer à des prix nettement plus élevés pour des lancements plus
sûrs. Une telle situation pourrait ainsi générer une fin d'exploitation d'Ariane 5 sous tension sur le
plan économique.
Record pour Ariane 5
Depuis 2003, Ariane 5 a réussi 75 vols consécutifs. Le lanceur lourd de l'Europe a donc battu le
vieux record d'Ariane 4 en lançant pour la première fois et "sans anicroche" les satellites Galileo,
selon le PDG d'Arianespace Stéphane Israel. Début octobre, le lanceur lourd avait déjà égalé le
record d'Ariane 4. Plus de vingt ans après son premier vol malheureux (4 juin 1996) et après
l'échec catastrophique du 11 décembre 2002 (premier vol de la version ECA), qui a failli
condamner la filière spatiale européenne, Ariane 5 a démontré une fois de plus la fiabilité et la
disponibilité du lanceur d'Arianespace.
A travers ses 75 lancements réussis, Ariane 5 a lancé 149 charges utiles, pour une masse
dépassant 625 tonnes, incluant 137 charges utiles principales pour une masse de 621 tonnes et
12 charges utiles secondaires pour une masse de 5 tonnes. Au total, Ariane 5 a réussi 89
lancements, dont 58 grâce au lanceur Ariane 5 ECA. A l'issue du succès du 74 e vol, Arianespace
avait indiqué que tout au long de ces 74 tirs sans échec, Ariane 5 a mis sur orbite 24 satellites de
plus qu'Ariane 4 pour un même nombre de tirs réussis d'affilée, avec un accroissement de masse
totale de 348 tonnes.
192
La loi Sapin 2 contient un amendement qui met votre
assurance-vie à la merci de fonctionnaires ; ils pourront fixer
les rendements et geler remboursement et avance. Cet
amendement, déjà adopté par l’Assemblée, sera débattu
prochainement au Sénat.
Au mois de janvier, la presse invitait les épargnants à se réjouir : le rendement net d’inflation des
fonds euros des contrats d’assurance vie avait augmenté en 2015. Mettant en perspective le
rendement de ce compartiment depuis 2000, je suis maintes fois revenu sur les risques qui pèsent
sur le contrat d’assurance-vie. Les derniers mois ont été si abondants en nouvelles qu’une mise à
jour me semble s’imposer.
Le 16 mars 2016, l’allemand Munich Re, deuxième réassureur mondial (c’est-à-dire l’assureur des
sociétés d’assurance) annonçait qu’il “allait augmenter ses réserves d’or et de cash pour contrer
les taux d’intérêts punitifs de la Banque centrale européenne”. Le 2 mai 2016, le ministère des
Finances allemand indiquait vouloir abaisser le taux plancher que peuvent proposer les assureursvie de 1,25% à 0,9%. Mais revenons à la France.
Le 1er novembre 2015, François Villeroy de Galhau, ancien dirigeant d BNP Paribas, prenait le
relais de Christian Noyer à la tête de la Banque de France, en dépit des critiques d’un collectif de
150 économistes ayant signalé un risque de conflit d’intérêts. Son avis sur l’avenir de l’assurancevie est-il plus rose que celui de son prédécesseur ? “Il faut d’abord répercuter progressivement la
baisse des taux d’intérêt sur la rémunération de l’épargne sans risque. C’est pourquoi […] il faudra
poursuivre résolument la baisse des rendements de l’assurance-vie investie en fonds euro, audelà des baisses annoncées cette année.”
Le 13 juin 2016, Michel Sapin déclarait, en tant que président du Haut conseil de stabilité
financière (HCSF), que “dans le contexte actuel de développement des taux d’intérêt négatifs […]
l’ajustement à la baisse des rémunérations des contrats d’assurance-vie intervenu en 2015 a été
insuffisant au regard des circonstances macroéconomiques et financières actuelles, et en
particulier des rendements prévisibles des actifs sous-jacents”, d’où la nécessité de poursuivre “la
mise en adéquation des rendements des produits d’épargne avec l’environnement financier
actuel”.
Cette déclaration prend toute sa dimension au vu du Projet de loi relatif à la transparence, à la
lutte contre la corruption et à la modernisation de la vie économique, dit “Sapin 2”, adopté le
lendemain en première lecture à l’Assemblée nationale. Ce texte fourre-tout est prétendument
censé permettre à la France de rattraper son retard en matière de lutte anti-corruption, un peu
comme la Loi renseignement était censée permettre à la France de rattraper son retard en matière
de protection contre la menace terroriste. Cette dernière a essentiellement abouti au flicage de
l’ensemble des citoyens.
Que nous réserve la loi Sapin ? Parmi toutes les dispositions listées ici, une pourrait véritablement
changer la donne en matière d’assurance-vie : le renforcement des pouvoirs contraignants du
Haut conseil de stabilité financière (HCSF – l’organisme chargé de veiller à la stabilité financière
en France) sur l’assurance.
“Cet amendement me terrorise”
Cette disposition, due à l’adoption d’un amendement déposé par le député PS Romain Colas, vise
à répliquer au secteur des assurances les pouvoirs contraignants dont dispose déjà le HCSF visà-vis du secteur bancaire, avec de nouvelles prérogatives. L’Argus de l’Assurance rapporte :
“L’amendement en question vise à modifier le code monétaire et financier pour permettre au
HCSF de :?– Moduler les règles de dotation et de reprise de la provision pour participation aux
bénéfices afin de renforcer la résilience des entreprises d’assurance face à des variations
193
importantes des taux d’intérêt ou de prix des actifs. [NDLR : il s’agit ici ni plus ni moins que de
permettre au HCSF de déterminer le rendement de votre fonds euros]
– Prendre à titre conservatoire plusieurs mesures macroprudentielles préventives lorsque cela est
nécessaire pour préserver la stabilité du système financier ou prévenir des risques menaçant
gravement la situation financière des organismes d’assurance ou d’une partie significative d’entre
eux.”
Mettons les points sur les “i” : il s’agit de permettre au HCSF de bloquer les remboursements et
avances. Des fonctionnaires vont déterminer ce que doit rapporter votre épargne et si nécessaire
peuvent la geler. Réactions de deux députés lors du débat qui s’est déroulé le 24 mai en
Commission des Finances (je cite toujours l’Argus de l’Assurance) :
“Charles de Courson, député UDI, par ailleurs, président de la Caisse mutuelle marnaise
d’assurance […] s’interroge également sur la constitutionnalité de l’amendement au regard du
droit de propriété. Et pour cause : il prévoit d’autoriser le HCSF, sur proposition du gouverneur de
la Banque de France, à “suspendre, retarder ou limiter, pour tout ou partie du portefeuille, le
paiement des valeurs de rachat, la faculté d’arbitrages ou le versement d’avances sur contrat.”
Marie-Christine Dalloz a quant à elle déclaré : “Cet amendement me terrorise.”
Si vous voulez prendre connaissance de l’intégralité des échanges, c’est ici.
Pour Cyrille Chartier-Kastler, président de Facts & Figures, cette mesure se comprend par le fait
que “l’un des objectifs recherchés est de freiner la collecte sur les fonds en euros”. Je ne partage
pas son avis. Les Etats ont besoin d’écouler leur dette, l’Etat français ne fait pas exception et
l’assurance-vie est toujours chouchoutée tant par le gouvernement que par le législateur. La
manoeuvre vise plus probablement à mettre à la disposition de l’Etat un verrou officiel, arbitraire
(aucun seuil d’intervention n’est défini) mais non contestable sur le placement n°1 des Français en
cas de gros problème économique… au hasard en cas de hausse violente des taux d’intérêt
obligataires.
Là où l’ACPR pouvait agir au niveau d’une seule compagnie d’assurance, le HCSF aurait la
possibilité de prendre une mesure affectant l’ensemble du secteur assuranciel. Car, comme le
notait Le Figaro du 13 juin, à propos du Fonds de Garantie des Assurances de Personnes
(FGAP) : “Le FGAP détient 400 millions d’euros sur ses comptes. Il peut solliciter 400 millions
supplémentaires auprès de ses adhérents et a le droit d’emprunter 800 millions pour faire face à
des remboursements. A comparer aux 1 600 milliards placés en assurance-vie…”
Quid de la suite ?
Ce texte doit maintenant être débattu au Sénat. Pendant ce temps, l’assurance-vie est toujours
commercialisée comme un produit “liquide” et “sans risque”. Conserver des contrats d’assurancevie peut-être nécessaire dans certaines situations. Vous devez alors être très attentif quant à sa
gestion et suivre de près l’actualité législative. D’une façon générale, est-il prudent de laisser votre
épargne à la merci de l’Etat et de “fonctionnaires habilités” ? Vous devez certainement vous
douter de la réponse…
Hausse des taux d'intérêt: vers la fin de l'argent facile
ECONOMIE Conjoncture http://www.lefigaro.fr/ Par 3 auteurs Mis à jour le 01/12/2016 à 09:18
Publié le 01/12/2016 à 06:00
L'élection de Donald Trump, le retour de l'inflation et le risque politique en Italie font remonter les
taux, après des années de crédit gratuit. Une mauvaise nouvelle pour les États endettés comme
la France.
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Depuis des années proches de zéro, les taux d'intérêt ont amorcé un mouvement de hausse aux
États-Unis mais aussi en Europe. Ceux des emprunts d'État américains à dix ans se sont envolés
de 1,73 % à plus de 2,30 % en quelques jours après l'élection de Donald Trump. En France, le
bond a été plus modeste: ils ont grimpé jusqu'aux alentours de 0,70 %, alors qu'ils voguaient en
dessous de 0,45 % quelques semaines plus tôt. «Et ce n'est pas fini. D'ici un an, les taux
américains à dix ans pourraient atteindre 3 %», estime Éric Bourguignon, chez Swiss Life AM.
Ce mouvement est notamment soutenu par le retour de l'inflation, que la politique économique de
Donald Trump devrait accélérer, et par les aléas politiques comme le référendum italien de
dimanche. La BCE elle-même s'inquiète de ce revirement, qui fragilise les banques les plus
vulnérables mais aussi les États les plus endettés. Pour la France, dont la dette atteint 2 170
milliards d'euros, toute hausse des taux se chiffrerait en milliards supplémentaires à rembourser.
Cette remontée est également une mauvaise nouvelle pour les emprunts immobiliers.
Les concurrents d'EDF se précipitent sur son électricité
nucléaire
ECONOMIE Entreprises http://www.lefigaro.fr/ Par Frédéric De Monicault Publié le 01/12/2016 à
19:46
Les temps changent : en 2016, les rivaux de l'électricien n'avaient pas profité du dispositif qui leur
permet de disposer de la production d'EDF à un prix attractif. Mais après le retournement récent
des prix de marché de l'électricité, la tendance va changer en 2017
Changement de perspective dans le paysage énergétique: en 2016, les rivaux d'EDF n'ont pas du
tout profité du dispositif de l'accès régulé à l'électricité nucléaire historique (Arenh), un dispositif
élaboré dans le cadre de la loi sur la nouvelle organisation du marché de l'électricité - dite loi
Nome et entrée en vigueur à l'été 2011 - et qui permet aux adversaires de l'opérateur historique
de lui acheter de l'électricité à un prix jugé attractif. A cette atonie en 2016 une bonne raison:
pendant plusieurs mois, les prix de marché de l'électricité ont été sensiblement inférieur au prix de
l'Arenh (42 euros le mégawattheure) et les rivaux d'EDF n'avaient donc aucun intérêt économique
à s'approvisionner via ce système.
En cette fin d'année, ce n'est plus du tout la même affaire: du fait de l'arrêt de plusieurs centrales
nucléaires - une vingtaine de réacteurs sont aujourd'hui à l'arrêt pour des opérations de
maintenance ou des tests de résistance -, les prix de marché de l'électricité ont bondi et l'Arenh
est soudain redevenu attractive. Ces derniers jours, ces prix de marché se situaient sous la barre
des 50 euros mais cet automne, on a assisté à quelques envolées au-dessus de la barre des 100
euros.
Poussée de fièvre
A la lumière de cette poussée de fièvre, les rivaux d'EDF ont décidé de se précipiter sur l'Arenh
pour 2017. Le guichet semestriel - ouvert par la Commission de régulation de l'énergie (CRE) - a
été largement souscrit puisque les commandes ont réservé un volume d'Arenh à hauteur de 40,75
térawattheures (TWh) pour le premier trimestre, a indiqué jeudi soir le régulateur. A titre indicatif,
le seuil maximal d'Arenh que peut revendre EDF à ses concurrents s'élève à 100 TWh par an.
Comme le souligne un observateur, les commandes sont encore loin du plafond fixé par les
pouvoirs publics, mais on note une très nette reprise du dispositif. A noter également qu'un
second guichet Arenh sera ouvert en mai prochain, pour le compte cette fois du second trimestre
2017.
195
Face à la remontée des prix de marché, EDF avait demandé cet automne au ministère de
l'Energie de suspendre provisoirement l'Arenh, arguant que ses concurrents pouvaient
commander des quantités supérieures à leurs besoins, de manière à les revendre ensuite avec un
bénéfice conséquent. Ségolène Royal, la ministre de l'Energie, avait refusé le principe de cette
suspension mais elle avait affirmé la grande vigilance des pouvoirs publics sur ce dossier, de
manière à ce qu'EDF ne soit pas pénalisé.
Les exportations de foie gras hors d'Europe bloquées après
la découverte d'un foyer de grippe aviaire dans un élevage
du Tarn
Ce virus avait une première fois été détecté le 26 novembre dans le Pas-de-Calais sur des
canards sauvages.
Quelques 2 000 canards sur les 5 000 que comptaient l'exploitation sont morts, a précisé le ministère de l'Agriculture
vendredi 2 décembre 2016. (IROZ GAIZKA / AFP)
franceinfo avec AFP France Télévisions Mis à jour le 02/12/2016 | 09:46 publié le 02/12/2016 |
09:28
Mauvaise nouvelle pour les éleveurs. Les exportations françaises de foie gras hors d'Europe, qui
devaient reprendre samedi, restent interdites après la découverte d'un nouveau foyer contaminé
par la grippe aviaire dans un élevage de canards du Tarn, a indiqué vendredi 2 décembre le
ministère de l'Agriculture. "Parmi les 5 000 canards que comportait l’exploitation, 2 000 canards
sont morts", ajoute le communiqué du ministère, qui précise que des mesures de protection ont
été prises et que des abattages préventifs seront réalisés.
Ce virus avait une première fois été détecté le 26 novembre dans le Pas-de-Calais sur des
canards sauvages. Son apparition, dans un élevage cette fois, "ne permettra pas à la France de
recouvrer le 3 décembre, comme envisagé, son statut indemne d'influenza aviaire", indispensable
pour exporter volailles et foie gras hors Europe, ajoute le ministère dans un communiqué.
Ces nouveaux cas ne présentent aucun lien avec l’épisode survenu l’an dernier dans le SudOuest de la France. Le virus reste inoffensif pour l’homme.
12 – Le Monde : Modernisations &
Équipements
Certaines subventions accordées à Boeing pour son 777X
jugées illégales
ECONOMIE Flash Eco Par Lefigaro.fr avec Reuters Mis à jour le 28/11/2016 à 17:35 Publié le
28/11/2016 à 16:21
L'Organisation mondiale du commerce (OMC) a décidé qu'une partie des aides fiscales accordées
par l'État américain de Washington étaient "interdites" par les règles internationales. La bataille
entre les avionneurs Airbus et Boeing dure depuis dix ans.
Certaines subventions américaines au constructeur aéronautique Boeing pour son futur nouveau
long-courrier, le 777X, sont illégales et non conformes aux règles de l'Organisation mondiale du
commerce, selon une décision du tribunal d'experts, chargé de trancher ce litige commercial entre
l'Union européenne et les Etats-Unis, rendue publique lundi.
196
Ce panel a en effet décidé qu'une partie des aides fiscales accordées par l'Etat américain de
Washington destinées à la fabrication de ce nouveau long-courrier, étaient en fait des subventions
"interdites" par les règles de l'OMC, et que les Etats-Unis avaient un délai de 90 jours pour se
mettre en conformité avec cette décision. L'avionneur Boeing a indiqué lundi que les Etats-Unis
allaient "probablement" faire appel de cette décision. L'UE, elle, a crié victoire. "Il s'agit d'une
victoire majeure pour l'UE dans le cadre de son différend commercial concernant Boeing", a
indiqué la Commission européenne dans un communiqué publié à Bruxelles.
Selon l'UE, l'OMC a "considéré que la décision américaine datant de novembre 2013 d'étendre les
exemptions fiscales pour Boeing jusqu'en 2040 allaient à l'encontre de décisions précédentes de
l'OMC". Pour la commissaire européenne Cecilia Malmstroem, "la décision de ce jour de l'OMC
est une importante victoire pour l'UE et son industrie aéronautique, le panel a estimé que les
subventions massives additionnelles de 5,7 milliards de dollars données par l'Etat de Washington
à Boeing étaient strictement illégales".
L'OMC est le théâtre depuis plus de 10 ans de la bataille entre Boeing et Airbus, via
respectivement les Etats-Unis et l'Union européenne, à propos des subventions et aides
respectives accordées par chaque partie pour son industrie aéronautique. Le volet examiné lundi
concerne exclusivement les aides conditionnelles fournies par l'Etat de Washington pour la
fabrication de futur nouvel avion Boeing, le 777X.
Le 777X, doté d'une voilure en composite ainsi que d'extrémités d'ailes repliables, promet une
réduction de consommation du carburant de 12%, par rapport à son concurrent l'Airbus A350,
grâce à de nouveaux moteurs GE9X développés par GE Aviation. La production du 777X devrait
débuter l'année prochaine, en 2017, avec une première livraison prévue en 2020
Des multinationales accusées de profiter du travail des
enfants
Amnesty International publie un rapport sur les multiples infractions entachant la
production d'huile de palme en Indonésie.
Une plantation de palmiers à huile dans la province de Sumatra occidental, en Indonésie, le 4 septembre 2016.
(DONAL HUSNI / NURPHOTO / AFP)
franceinfo avec AFP France Télévisions Mis à jour le 30/11/2016 | 07:58 publié le 30/11/2016 |
06:56
Colgate, Nestlé et Unilever... Amnesty International dénonce, dans un rapport publié mercredi 30
novembre, les conditions de production de l'huile de palme et "des abus en matière de travail
derrière des grandes marques". Selon l'enquête de l'ONG, des multinationales commercialisent
des produits contenant de l'huile de palme dont la production est entachée de multiples
infractions. En particulier l'exploitation d'enfants dans des plantations en Indonésie.
Le rapport s'appuie sur des investigations effectuées dans des plantations de palmiers à huile en
Indonésie, appartenant au géant singapourien des matières premières agricoles Wilmar. L'ONG
indique s'être entretenue avec 120 travailleurs employés par deux filiales et trois fournisseurs de
cette société, à Kalimantan et Sumatra, deux régions d'Indonésie qui produisent de grandes
quantités de cette huile végétale.
Sacs de 25 kilos et pesticides
Parmi les abus constatés par Amnesty, des enfants âgés de 8 à 14 ans transportent des sacs
pesant de 12 à 25 kilos et travaillent sans équipements de protection dans des plantations où des
pesticides toxiques sont utilisés. Certains quittent l'école pour tout ou partie de la journée afin
d'aider leurs parents dans les plantations, ajoute l'ONG. Des femmes déclarent être contraintes de
197
travailler pendant de longues heures sous la menace de réduction de salaire. Et elles seraient
payées moins que le salaire minimum, gagnant seulement 2,50 dollars (2,30 euros) par jour dans
les cas extrêmes.
Wilmar a reconnu qu'il y avait des problèmes concernant la main-d'œuvre dans ses opérations.
Mais d'autres sociétés contactées par Amnesty ont nié toute violation, indique l'ONG. L'Indonésie
dispose pourtant d'une législation stricte selon laquelle "la plupart de ces abus peuvent constituer
des délits". Mais, dénonce l'ONG, les textes de loi sont "peu appliqués" dans ce pays d'Asie du
Sud-Est.
Opep : accord pour une réduction de la production de
pétrole
Par Lefigaro.fr avec Reuters Mis à jour le 30/11/2016 à 14:48 Publié le 30/11/2016 à 14:43
L'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) a conclu son premier accord de réduction
de la production depuis 2008, apprend-on mercredi d'une source du cartel. Selon cette source,
l'accord entre les 14 pays de l'Opep est conforme à l'accord de principe bouclé en septembre à
Alger. L'Algérie avait alors proposé de limiter la production à 32,5 millions de barils par jour, contre
33,6 millions de bpj actuellement
13 – Rubriques divers (Conférences, Sports,
etc)
Les nouveaux types de radars
https://www.groupama.fr/
On ne les aime pas beaucoup et pourtant… ils peuvent nous sauver la vie. Les radars ont
pour objectif de contrôler notre vitesse afin d’améliorer la sécurité sur la route. Quelles
nouveautés ?
En test : les radars au feu vert
- Ce système est en test depuis fin 2015 dans 2 départements : l’Essonne et la Gironde. Il ne
donne lieu pour le moment à aucune verbalisation. En fonction des résultats de l’expérimentation,
il sera installé sur tout le territoire.
- Vous risquez donc d’être flashé si vous grillez le feu rouge, mais aussi si vous passez trop vite
au feu vert ! Un radar « double fonction » contrôle ces 2 infractions : le franchissement du feu
rouge et la vitesse de passage au vert.
- L’objectif est d’inciter les automobilistes à ne pas accélérer pour passer au vert et à respecter les
limitations de vitesse dans les zones urbaines. La sécurité des piétons et des cyclistes est en jeu.
A noter : ce radar fait partie des mesures prises par le gouvernement pour améliorer la sécurité
sur la route : d’ici 3 ans, 500 nouveaux radars seront installés en France.
Quel est le rôle des radars ?
Sur toutes les routes, il existe une vitesse maximum : le radar a pour mission de la contrôler et
donc d’inciter chacun à limiter sa vitesse.
A noter : A proximité des radars, depuis leur installation, on constate 66 % de morts en moins
(chiffres de la sécurité routière).
198
Quels sont les principaux types de radars ?

Les radars fixes
Ils sont installés sur le bord de la route, pour contrôler la vitesse dans des endroits dangereux. Ce
sont les premiers radars à avoir été mis en place.
Avec une marge de 5 km/h (au-dessous de 100 km/h) ou de 5% (au-dessus de 100 km/h), ils
évitent de sanctionner pour un excès de vitesse insignifiant. Par exemple, si vous êtes enregistré
à une vitesse de 97 km/h, le chiffre retenu est de 92 km/h.
Ils sont toujours signalés par des panneaux au bord de la route.

Les radars vitesse « embarqués »
Ils sont installés dans un véhicule stationné sur le bord de la route.Comme pour le radar fixe, une
marge est prise en compte pour éviter de pénaliser un excès de vitesse insignifiant : 5 km/h audessous de 100 km/h, 5% au-delà.
Attention, ces radars ne sont pas signalés sur le bord de la route.

Les radars mobiles
Installés à bord d’une voiture banalisée, ces radars peuvent détecter en roulant, sans flash visible,
tous les véhicules en excès de vitesse.
Conçus pour cibler les grands excès de vitesse, ils offrent néanmoins une marge supérieure aux
radars fixes : 10 km/h au-dessous de 100 km/h et 10% au-dessus de 100 km/h. Par exemple,
vous pouvez être flashés si vous roulez à plus de 146 km/h sur autoroute, et à 61 km/h en
agglomération.

Les radars pédagogiques
Ils affichent la vitesse sans verbaliser : en vert si vous roulez en deça de la vitesse autorisée, en
rouge au-dela. Ils affichent également un message d'information adaptée : RALENTIR, puis
DANGER, afin d'inciter le conducteur à faire évoluer son comportement.
Ils sont installés, soit en amont d'un radar fixe, soir sur des zones de danger non équipées de
radars.

Les radars leurres
Ils sont installés sur des portions de route dites « accidentogènes », pour inciter les automobilistes
à ralentir. Selon les résultats, ces dispositifs pourraient impliquer l’installation de véritables radars.

Les radars vitesse moyenne
Ils permettent de contrôler la vitesse moyenne sur une portion de route, par exemple à l’entrée et
à la sortie d’un tunnel ou d’un virage dangereux.
Comme pour le radar fixe, une marge est prise en compte, toujours à l'avantage du conducteur : 5
km/h si vous roulez au-dessous de 100 km/h, 5% si vous roulez au-delà.
Ils sont signalés par des panneaux.
Un cas de grippe aviaire détecté chez des canards sauvages
dans le Pas-de-Calais
Les animaux ont été abattus, précise le ministère de l'Agriculture.
Un premier cas de grippe aviaire sur 20 canards sauvage dans le Pas-de-Calais a été confirmé par le ministère de
l'Agriculture. (FRANCOIS GILSON / PHOTONONSTOP)
Franceinfo France Télévisions Mis à jour le 28/11/2016 | 14:39 publié le 28/11/2016 | 13:41
199
Un premier cas de grippe aviaire a été détecté le 26 novembre sur la commune de Marck (Pas-deCalais), annonce lundi 28 novembre le ministère de l'Agriculture dans un communiqué. L'infection
a été décelée sur 20 canards sauvages utilisés comme appelants pour la chasse au gibier d'eau.
"Les mesures de gestion ont été immédiatement mises en place par la Direction départementale
de la protection des populations (DDPP)", précise le ministère. La DDPP a procédé à l'abattage
de l'ensemble des animaux concernés et de ceux d'un autre site se trouvant à proximité.
Risque "élevé" en France
Après la découverte d'un nouveau virus de grippe aviaire dans des pays européens voisins, la
France avait appelé à une vigilance renforcée mi-novembre plusieurs pour tenter de contenir une
éventuelle propagation à l'approche des fêtes de fin d'année.
Le risque de grippe aviaire a été réévalué de "négligeable" à "élevé" dans certaines régions de
France, après la découverte en Suisse et en Allemagne notamment de cas d'influenza aviaire
"hautement pathogène", liée au virus de souche H5N8, selon un arrêté publié jeudi au journal
officiel.
Les autorités craignent notamment que des oiseaux sauvages migrateurs porteur du virus
ne l'importent dans les estuaires du littoral et autres côtes et lacs où ils font halte. D'où des
mesures de confinement pour les élevages de volailles situées dans des zones humides,
notamment au niveau de leur nourriture et abreuvoirs.
Les éleveurs en alerte
Comme chaque année, le péril économique est d'autant plus redouté que les grandes migrations
battent leur plein juste avant les fêtes, période cruciale pour les éleveurs de volailles de prestige et
autres producteurs de foie gras.
Ces derniers sortent à peine d'un grand traumatisme : fin novembre 2015, la réapparition, pour la
première fois depuis 2007 d'un cas de H5N1, autre souche du virus de la grippe aviaire, dans un
élevage de Dordogne, avait sonné le glas pour tous les canards du Sud-Ouest.
Obligés d'abattre leurs animaux et d'interrompre leur activité pendant plusieurs semaines, les
industriels et les éleveurs ont dû faire l'impasse sur un quart de leur production en 2016 et subi
270 millions d'euros de pertes pour un chiffre d'affaires de 1,5 milliard d'euros.
Les autorités françaises souhaitent à tout prix éviter une nouvelle crise de même envergure, via
des mesures préventives.
Cet épisode intervient deux mois à peine après la fin du confinement des oies et des canards, qui
avait permis à la filière du foie gras de reprendre le cours normal de ses activités.
Qu'est-ce que la grippe aviaire ?
Accueil / Santé / Grippe aviaire http://www.ouest-france.fr/ Modifié le 28/11/2016 à 22:46 | Publié
le 28/11/2016 à 22:46
Grippe aviaire : un cas a été détecté ce lundi dans le Pas-de-Calais. | AFP
Un cas de grippe aviaire a été détecté sur un canard sauvage dans le Pas-de-Calais a annoncé
ce lundi le ministère de l'Agriculture. C'est le premier cas en France alors que de nombreux pays
européens ont détecté des cas d'oiseaux infectés par le H5N8.
L’influenza aviaire ou peste aviaire, aussi appelée grippe aviaire, est un virus qui infecte les
oiseaux. Plus ou moins pathogène, il est classé en fonction du type de deux de ses protéines de
surface (144 combinaisons possibles), d’où des noms différents : H5N1, H7N9, H5N2, H5N8, etc.
200
Est-il transmissible à l'homme ?
Détectée sur un canard sauvage samedi 26 novembre 2016 dans le Pas-de-Calais, la souche
H5N8 est présente dans au moins dix pays européens : au Danemark, en Suède, en Allemagne,
en Autriche, en Croatie, en Hongrie, aux Pays-Bas, en Pologne, en Russie et en Suisse.
Grippe aviaire : un cas détecté dans le Pas-de-Calais. | Visactu
Il n'est pas transmissible à l'homme par la consommation de viande, œufs, foie gras, mais
seulement par voie respiratoire, en atmosphère confinée avec des oiseaux infectés.
La bière belge et la rumba cubaine inscrites au "patrimoine
culturel immatériel" de l'Unesco
Avec près de 1 500 types de bière différents, "la fabrication et l'appréciation" de la bière
"font partie du patrimoine vivant de plusieurs communautés réparties dans l'ensemble de
la Belgique", avait argumenté Bruxelles.
Des bières belges photographiées à Bruges (Belgique), le 12 octobre 2016. (FRED DE NOYELLE / GODONG / AFP)
franceinfo avec AFP France Télévisions Mis à jour le 30/11/2016 | 14:26 publié le 30/11/2016 |
14:05
La culture de la bière en Belgique et la rumba cubaine sont entrées, mercredi 30 novembre, au
"patrimoine culturel immatériel" de l'humanité. La décision a été entérinée par le comité ad hoc de
l'Unesco réuni à Addis-Abeba, en Ethiopie.
Le Comité de sauvegarde du patrimoine culturel immatériel de l'humanité, qui siège depuis lundi
et jusqu'au vendredi 2 décembre en Ethiopie, examine les dossiers de 37 candidats à l'inscription
sur sa liste "représentative" des différents types de patrimoine vivant (danse, musique,
gastronomie, fêtes ou festivals...).
201
La rumba, "mélange festif de musiques et de danses"
Avec près de 1 500 types de bière différents, "la fabrication et l'appréciation" de cette boisson
"font partie du patrimoine vivant de plusieurs communautés réparties dans l'ensemble de la
Belgique", avait argumenté Bruxelles. "Cette culture joue un rôle dans leur vie quotidienne et lors
des événements festifs", est-il souligné dans le communiqué de l'Unesco.
Cuba, de son côté, avait défendu l'inscription de la rumba "mélange festif de musiques et de
danses", "symbole d'une société marginalisée à Cuba". "La rumba à Cuba, avec ses chants, ses
mouvements, ses gestes et sa musique, est une expression de résistance et d'estime de soi qui
évoque également la grâce, la sensualité et la joie de rapprocher les individus", résume le
communiqué de l'Unesco.
Trois autres nouveaux entrants
La célébration du Nouvel An le 21 mars par 12 pays (Afghanistan, Azerbaïdjan, Inde, Iran, Iraq,
Kazakhstan, Kirghizistan, Ouzbékistan, Pakistan, Tadjikistan, Turkménistan et Turquie), connue
notamment sous le nom de "Nowruz" en Inde et Iran s'ajoute à cette liste de nouveaux entrants
sur la liste.
Un événement festif (Mangal Shobhajatra) créé par des étudiants au Bangladesh, ainsi que les
anciennes 24 périodes solaires chinoises, précieuses pour les agriculteurs, complètent la liste.
Patrimoine en péril : conférence internationale à Abou Dhabi
actu monde par Abou Dhabi (AFP) le 2 décembre 2016 à 11:00
Le représentant du ministère afghan de la Culture, Hakim Safa, sur le site des bouddhas géants le 6 novembre 2016
à Bamiyan © AFP - ANNE CHAON
Une conférence internationale s’ouvre vendredi à Abou Dhabi pour mettre en place de nouveaux
outils destinés à empêcher la répétition des destructions au bulldozer et au marteau-piqueur
commises par des jihadistes sur des sites appartenant au patrimoine de l’humanité.
Le président français François Hollande clôturera la réunion samedi aux côtés de l’homme fort des
Emirats arabes unis, Mohammed ben Zayed Al-Nahyane, de la directrice générale de l’Unesco,
Irina Bokova, et d’au moins 13 chefs d’Etat ou de gouvernement étrangers, dont plusieurs
souverains du Golfe, selon les organisateurs.
La conférence d’Abou Dhabi permettra à des experts et à des représentants d’une quarantaine de
pays de discuter de la création d’un fonds spécial d’au moins 100 millions de dollars pour la
protection du patrimoine et d’un réseau international de "refuges" pour mettre à l’abri des biens
menacés par les conflits.
A la veille de la conférence, cinq prix Nobel, dont la Birmane Aung San Suu Kyi, ont appelé les
participants à prendre "leurs responsabilités" face à un défi "historique" et à "agir" pour
sauvegarder les biens culturels de l’humanité.
"Le temps n’est plus aux indignations impuissantes", ont souligné les signataires en rappelant qu’à
Bamiyan (Afghanistan), Mossoul (Irak), Palmyre (Syrie) et Tombouctou (Mali), "le fanatisme" avait
cherché à saper "notre espérance dans l’avenir".
La conférence "prendra des décisions positives et concrètes", a affirmé le Français Jack Lang,
sollicité pour préparer la conférence avec Mohammed Khalifa al-Moubarak, président de l’Autorité
du tourisme et de la culture d’Abou Dhabi.
Selon M. Lang, Paris contribuera à hauteur de 30 millions de dollars au fonds spécial qui est "la
clé du succès" de ce partenariat international inédit.
202
Il s’agit en effet de constituer une alliance entre des Etats, des institutions publiques, des groupes
privés, des spécialistes et de grandes ONG capables de se mobiliser pour des actions de
prévention, d’intervention d’urgence et de réhabilitation post-conflit pour des monuments
endommagés ou détruits.
C’est "le pendant culturel de la lutte menée contre le terrorisme sur les plans militaire et politique",
souligne-t-on côté français.
- ’Symbole de tolérance’ Le fonds international pour la protection du patrimoine serait constitué sous la forme d’une "entité
juridique indépendante", selon un document préparatoire qui évoque une "fondation de droit
suisse" susceptible d’être établie à Genève dès 2017.
Il pourrait bénéficier d’incitations fiscales et s’inspirer des statuts du "Global Fund", le Fonds
mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme, fondation à but non lucratif basée
aussi à Genève, selon une source française.
L’autre objectif de la conférence est de discuter de la création d’un "réseau international de
refuges" pour répondre aux demandes d’Etats souhaitant mettre à l’abri leurs trésors en péril.
Les modalités restent pour l’instant assez vagues. Paris a toutefois évoqué une résolution du
Conseil de sécurité de l’ONU pour fixer des normes générales de protection en vertu du droit
international.
Cette conférence se déroulera en marge des travaux d’achèvement du Louvre d’Abou Dhabi, qui
sera inauguré en 2017, voulu comme "le premier musée universel dans le monde arabe" et un
"symbole de tolérance".
Une loi pour mieux protéger le littoral et ses habitants de
l'érosion
Accueil / Environnement / Climat http://www.ouest-france.fr/ Modifié le 01/12/2016 à 23:16 | Publié
le 01/12/2016 à 23:13 - 0
Au Cap Ferret, 400 mètres de littoral sont interdits au public. L’érosion de la dune à cet endroit provoque des
éboulements. | AFP
La mer avance. Le trait de côte recule. Les habitants du littoral se retrouvent pour certains en
danger. C'est pourquoi l'Assemblée nationale a adopté jeudi soir une proposition de loi qui entend
adapter les territoires littoraux au changement climatique. Elle doit notamment permettre de mieux
indemniser les habitants dont le logement a été rendu inutilisable en raison de l'érosion.
Seule allusion au cours de la séance à l'annonce de François Hollande qu'il renonçait à briguer un
second mandat à l'Élysée en 2017, celle de Marc Le Fur (LR), au perchoir, qui a glissé aux
députés: « On va essayer d'accélérer, je crois que l'actualité est ailleurs »...
Le texte des socialistes, adopté en première lecture, doit permettre de mieux prendre en compte
le fait que la limite entre terre et mer, appelée « trait de côte », évolue chaque année, de
nombreuses côtes reculant du fait de l'érosion.
Les côtes grignotés
Ce phénomène « grignote peu à peu » les 7,500 km de côtes françaises, a noté Emmanuelle
Cosse, ministre du Logement, soulignant que les surfaces en recul en métropole représentaient
« 3 100 terrains de rugby ». « Il est nécessaire d'anticiper » ces phénomènes face au
203
changement climatique, a-t-elle ajouté, saluant un texte qui « répond à des préoccupations
restées longtemps sans réponse ».
Rappelant la tempête Xynthia de 2010 et « le lourd tribut payé en vies humaines » (47 morts,
dont 29 dans des lotissements de La Faute-sur-Mer), la rapporteure Pascale Got (PS), élue de
Gironde, a jugé qu'il fallait « arrêter de finasser » et de ne réagir « qu'après l'aléa », soulignant
que le texte donnerait des « outils » aux collectivités face au recul du trait de côte.
Et ce alors qu'une hausse de la population « de plus de 4 millions de personnes » est prévue
en 2040 sur le littoral, notent les auteurs du texte.
Recul du trait de côte
Technique, la proposition de loi, qui vient compléter les mesures déjà prises pour faire face aux
inondations et submersions marines, vise à une meilleure prévention du recul du trait de côte. Elle
l'intègre par exemple dans les risques devant faire l'objet d'un plan de prévention des risques
naturels prévisibles, et prévoit une meilleure information des populations, notamment dans
l'immobilier.
De manière transitoire et dans l'attente d'un mécanisme plus général prévu par le texte sur le
fonds d'indemnisation dit « Barnier », il prévoit aussi une indemnisation des interdictions
d'habitation dues au recul du trait de côte.
La rapporteure a notamment évoqué le cas de l'immeuble « le Signal » à Soulac-sur-Mer
(Gironde) à 200 mètres du front de mer lors de sa construction en 1967. Les habitants de ses 78
logements ont dû être évacués en 2014. La crête de dune n'est plus qu'à 16 mètres.
14 – Livres & Publications
15 – Société
Classement des universités où les étudiants réussissent le
mieux
Par Jean-Marc De Jaeger Publié le 24/11/2016 à 10:50 • Mis à jour le 24/11/2016 à 16:25
3% des bacheliers professionnels obtiennent leur licence en trois ans, contre 35% pour les bacheliers généraux.
Crédits photo: Syda Productions
INFOGRAPHIE - Seuls 27,5% des étudiants ayant commencé leur licence en 2011 l’ont obtenue
au bout de trois ans, 39% après quatre ans. Ce taux de réussite cache de fortes disparités entre
les filières et les établissements.
Obtenir sa licence sans redoubler une année reste, hélas, une exception. Et la hausse continue
du nombre d’étudiants risque de n’y rien changer. Seuls 27,5% des étudiants ayant commencé
leur première année de licence en 2011 l’ont obtenue en trois ans, et 39% au bout de quatre ans,
comme l’indique la note «Parcours et réussite aux diplômes universitaires» publiée par le
ministère de l’Enseignement supérieur et portant sur la session 2015.
Selon la filière qu’ils ont choisie ou l’université où ils sont inscrits, les étudiants ne sont pas tous
égaux. Ceux issus d’un bac technologique sont seulement 9,2% à obtenir leur licence du premier
coup, contre 35% pour les titulaires d’un bac général. Pire, à peine 3,1% des bacheliers
professionnels ont obtenu leur licence après trois années d’études. Toutes filières confondues, les
204
hommes réussissent moins bien, puisque 33,2% d’entre eux obtiennent leur licence en trois ou
quatre ans, contre 43% pour les femmes.
La poursuite d’études en master diffère selon les filières
Les chiffres du ministère confirment aussi l’existence de fortes disparités géographiques. Le taux
de réussite en licence en trois ans varie grandement d’une université à l’autre. Ainsi, celle
d’Angers affiche depuis plusieurs années le taux le plus élevé (44,3%), suivie de Lyon 2 (40,6%)
et de Clermont-Ferrand 1 (39,5%).
À l’inverse, dans les territoires d’outre-mer et les universités de la banlieue parisienne, moins d’un
étudiant sur cinq obtient sa licence en trois ans. Les universités Paris 13 (Seine-Saint-Denis) et
Paris 8 (Val-de-Marne) affichent respectivement 19,5% et 16,1% de taux de réussite. Evry-Val
d’Essonne ne fait pas mieux avec 18,7 %. Ce taux tombe à 12,7% à La Réunion et à 9,5% aux
Antilles.
Le taux de réussite en licence en trois ans varie grandement d’une université à l’autre.
205
86% des licenciés en droit s’inscrivent en master
Autre information importante: plus les étudiants avancent dans leur parcours universitaire, mieux il
réussissent. 53% des inscrits en master obtiennent leur diplôme en deux ans et 65% en deux ou
trois ans. «La réussite cumulée en deux ou trois ans a légèrement progressé entre les cohortes de
2010 (64 %) et de 2012 (65 %). Elle avait progressé très fortement, de 56 % à 64 %, entre les
cohortes de 2007 et de 2010», précise la note.
Chiffre rassurant: les trois quarts (73%) des diplômés en licence générale se sont inscrits en
master à la rentrée 2015, dont 11% en master d’enseignement. Le taux de poursuite dépend là
encore des filières. Les diplômés d’une licence en langues (62%) ou d’un cursus de lettres-arts
(65%) sont ainsi moins nombreux à s’inscrire en master que les diplômés en droit (86%).
Forte hausse des infections sexuellement transmissibles
Actualités Santé Santé publique http://sante.lefigaro.fr/ Par Damien Mascret Mis à jour le
29/11/2016 à 09:45 Publié le 29/11/2016 à 09:45
Alors que des progrès ont été faits pour le VIH, le dépistage des infections d’origine bactérienne
est insuffisant en France.
Les infections bactériennes sexuellement transmissibles (IST) augmentent en France depuis la fin
des années 1990, mais on observe une accélération sensible ces dernières années. C’est ce
qu’indiquent les données publiées ce 29 novembre dans le Bulletin épidémiologique
hebdomadaire (BEH n°41-42) de Santé publique France.
Les bactéries, sensibles au traitement antibiotique, apportent elles aussi leurs contributions aux
infections génitales à côté des virus, type VIH (virus responsable du sida), HPV (papillomavirus)
ou HSV (virus de l’herpès), sur lesquels les antibiotiques sont en revanche sans effet,
Les chiffres d’infections à gonocoques (la «chaude-pisse») sont éloquents: «Entre 2013 et 2015,
le nombre de gonococcies, a augmenté d’environ 100 % chez les HSH (hommes ayant des
rapports sexuels avec les hommes, NDLR), de 32 % chez les femmes hétérosexuelles et de 8 %
chez les hommes hétérosexuels», soulignent les auteurs du BEH.
206
Le doublement des cas répertoriés concernant les HSH est particulièrement inquiétant, d’autant
qu’ils constituent les deux tiers des infections recensés et qu’ils ne concernent pas que les
gonocoques. On observe en effet la même tendance pour d’autres maladies bactériennes,
notamment la syphilis, dont la résurgence en France date de 2000, ou les infections rectales à
Chlamydia.
Contamination invisible
«Le niveau élevé de co-infections par le VIH chez les HSH présentant une infection rectale à
Chlamydia, une syphilis ou une gonococcie reflète une utilisation insuffisante du préservatif chez
les HSH séropositifs, observée dans les études comportementales depuis plusieurs années», liton dans le BEH.
Le dépistage n’est pas facile, car l’infection n’est pas toujours détectée par de simples analyses
urinaires ou génitales. Dans bien des cas, particulièrement chez les hommes, l’infection est
surtout anorectale (anus ou rectum). Même si c’est plus rare, les femmes sont aussi concernées.
C’est pourquoi, un dépistage précoce et surtout complet, est nécessaire, à la fois chez les patients
et leurs partenaires pour enrayer la chaîne de contamination invisible.
En France, l’augmentation des infections à Chlamydia est également notable. «Entre 2013 et
2015, le nombre d’infections à Chlamydia déclarées a augmenté de 10 %. Cette augmentation est
plus importante chez les hommes (progression de 19 % versus 8 % chez les femmes) et plus
marquée dans les autres régions métropolitaines (augmentation de 15 %) comparativement à l’Îlede-France, où le nombre de cas diagnostiqués a diminué de 1,5 % au cours de la même période»,
explique le BEH.
Selon une étude publiée en 2015, le nombre d’infections à gonocoques était, pour l’année 2012,
d’environ 15.000 cas en France. La même année, l’estimation des cas d’infections à Chlamydia
était de 76.000.
Excès d’alcool: un nouveau gène mis en cause
Actualités Santé Médecine http://sante.lefigaro.fr/ Par Robin Cannone Publié le 28/11/2016 à
21:00
Des chercheurs viennent de mettre à jour l’existence d’un gène qui donne envie de boire de
l’alcool.
La consommation excessive d’alcool est un problème de santé publique majeur dans le monde.
L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) estime que 3,3 millions de personnes seraient
décédées en 2012 suite à des problèmes liés à cette consommation. Aujourd’hui, on sait que des
facteurs génétiques et environnementaux jouent un rôle dans la consommation excessive d’alcool,
mais les connaissances restent parcellaires.
Des chercheurs du King’s College de Londres et de l’Université du Texas ont identifié un nouveau
gène impliqué dans la consommation d’alcool, et publient les résultats de leurs travaux dans la
revue Proceedings of National Academy of Sciences.
Un gène inhibiteur
En étudiant le génome d’une cohorte de plus de 105.000 individus, les chercheurs ont identifié
une protéine (bêta-Klotho) impliquée dans la régulation de la consommation d’alcool. Cette
protéine commande le fonctionnement d’une hormone produite par le foie et inhibant la
consommation de sucre et d’alcool (FGF21).
Les chercheurs ont ensuite voulu tester ce gène en mesurant la consommation d’alcool chez des
rats génétiquement modifiés. Ils ont divisé ces derniers en deux groupes, chacun présentant une
version différente de la protéine, puis leur ont injecté l’hormone censée inhiber la consommation
d’alcool. Les rats étaient ensuite placés dans des cages où ils pouvaient choisir de boire soit de
l’eau, soit de l’alcool. Les rats présentant une version défectueuse du gène avaient une
consommation d’alcool plus importante que ceux du groupe test. «Ces résultats suggèrent que
207
bêta-Klotho joue un rôle dans le contrôle du désir de boire de l’alcool», observe David
Mangelsdorf, l’un des auteurs principaux de l’étude.
Développement de traitements
«Nos résultats montrent qu’il existe une cible thérapeutique (bêta-Klotho), qui pourrait être
exploitée pour diminuer l’envie de boire», affirme David Mangelsdorf. «Cette découverte pourrait
fournir de nouvelles opportunités de développement de traitements qui réguleraient l’envie de
boire, en ciblant le mécanisme d’action coordonnée du foie et du cerveau jouant un rôle dans la
régulation de “l’appétit” pour l’alcool», précise Gunter Schumann, coauteur de l’étude.
«C’est résultats sont très intéressants, puisqu’ils sous-tendent qu’on pourrait identifier les gens
génétiquement plus à risques, ou vulnérables, de développer des problèmes liés à la
consommation d’alcool», affirme Nicolas Simon, alcoologue au CHU de Marseille.»En outre, ils
suggèrent que l’on pourrait régler ces problèmes en agissant directement sur la boucle foiecerveau identifiée dans cette étude comme responsable de cette consommation.»
Les Français vivent plus vieux, mais pas toujours mieux que
le reste des Européens
Actualités Santé Santé publique http://sante.lefigaro.fr/ Par Aurélie Franc Mis à jour le 23/11/2016
à 18:54 Publié le 23/11/2016 à 18:54
L’OCDE et la Commission européenne publient un rapport dressant un panorama de la santé en
Europe. La France consacre peu d’argent à la prévention, et les comportements des jeunes s’en
ressentent.
Les Français vivent plus longtemps que la moyenne de la population européenne, et cela malgré
de faibles dépenses publiques en matière de prévention et davantage de comportements à risque
chez les jeunes. C’est ce que révèle le «Panorama de la santé 2016», un rapport conjointement
publié par l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) et la
Commission européenne.
● Deux ans d’espérance de vie de plus
Les Français vivent en moyenne plus longtemps que les habitants des autres pays européens. Un
enfant né en France en 2014 a une espérance de vie qui s’élève à 82,8 ans, contre 80,9 ans en
moyenne dans les pays de l’Union Européenne (UE).
Dans l’UE, la part de la population âgée de plus de 65 ans a augmenté, passant de moins de 10%
en 1960 à près de 20% en 2015. Elle devrait atteindre près de 30% d’ici 2060, d’après le rapport
de l’OCDE et de la Commission européenne. En France en 2016, les plus de 65 ans
représentaient 18,8% de la population, selon les chiffres de l’Insee. L’Institut estime qu’en 2060,
en France métropolitaine, ils compteront pour 25,7% de la population.
Pourtant cet allongement de la durée de vie ne s’accompagne pas forcément d’une bonne santé.
Environ 50 millions de personnes dans l’UE souffrent de maladies chroniques et plus d’un demimillion de personnes en âge de travailler en meurent chaque année.
● Les jeunes fument plus et bougent moins
Les jeunes Français fument plus et bougent moins que leurs homologues européens. Chez les
adolescents de 15 ans, la consommation de tabac a diminué depuis les années 2000. Mais 19%
sont toujours des fumeurs réguliers, contre 14% en moyenne dans l’UE.
Le sport n’est pas non plus leur point fort et les adolescents français arrivent d’ailleurs bon avantderniers sur le podium de la pratique sportive. Seuls 6% des filles et 14% des garçons ont une
activité physique «modérée à forte» (au moins une heure par jour, avec augmentation du rythme
cardiaque), alors que la moyenne de l’UE se situe à 10% et 20% respectivement.
Alors que la France est jusqu’à présent bien placée en matière d’obésité et de surpoids, ce
manque d’activité physique des jeunes est inquiétant pour l’avenir, estime selon l’AFP Francesca
208
Colombo, chef de la division santé de l’OCDE, car «ce sont des habitudes qui sont difficiles à
changer». Or le manque d’activité sportive constitue, avec le tabagisme, un important facteur de
risques pour les maladies chroniques telles que les cancers et les affections cardiovasculaires.
● La prévention moins bien financée
Les dépenses de santé représentaient en France 11% du PIB en 2015, ce qui plaçait le pays au
troisième rang après l’Allemagne et la Suède.
Mais la France pèche dans le domaine de la prévention, en n’y consacrant que 1,9% de ses
dépenses de santé, contre 3% en moyenne dans l’UE. Les champions de la prévention en Europe
sont le Royaume-Uni et l’Italie avec 4,1% des dépenses de santé.
● Le nombre de médecins n’augmente plus
Le nombre de médecins par habitant a augmenté dans presque tous les pays de l’UE depuis
2000, sauf en France où il est resté stable. Pour 1000 habitants, la France compte 3,3 médecins
en moyenne. Mais une inégalité considérable entre les zones urbaines et rurales est observée. En
zone urbaine, on comptait 4,5 médecins pour 1.000 habitants en 2015, contre 1,4 en zones
rurales.
L’extinction des pollinisateurs menace 1,4 milliard d’emplois,
selon un rapport
Quelque 1,4 milliard d’emplois et les trois quarts des cultures dépendent d’animaux pollinisateurs,
gravement menacés, souligne un rapport publié lundi.
Le Monde.fr avec AFP | 28.11.2016 à 19h40 • Mis à jour le 28.11.2016 à 19h50
Une abeille recoltant le pollen d’un tournesol, le 5 juillet 2016, à Francfort-sur-l’Oder (Allemagne). PATRICK PLEUL /
AFP
« La sécurité alimentaire et les emplois dans le monde sont en danger, à moins d’une
action rapide pour mettre un terme au déclin des pollinisateurs », préviennent des
chercheurs de l’université de Reading, au Royaume-Uni, qui ont contribué à un rapport
publié lundi 28 novembre dans la revue Nature.
209
Le déclin des pollinisateurs affecterait directement plusieurs cultures, comme la plupart des arbres
fruitiers, des semences, des fruits à coque et des productions à forte valeur ajoutée (café, cacao,
etc.). Ces cultures sont essentielles pour l’équilibre alimentaire humain, apportant vitamines A, C,
calcium et acide folique, rappellent les scientifiques :
« La perte de pollinisateurs pourrait susciter une recrudescence substantielle de maladies ».
Cette augmentation du nombre de maladies pourrait générer environ 1,4 million de décès
supplémentaires chaque année, ajoutent les chercheurs.
Au-delà des maladies, « l’agriculture emploie 1,4 milliard de personnes, soit environ un tiers des
actifs dans le monde », ajoute l’étude. La sauvegarde des pollinisateurs est donc « cruciale pour
les communautés rurales pauvres, dont 70 % ont l’agriculture pour principale source de revenus et
d’emplois ».
En dehors des cultures, les plantes sauvages sont également menacées. Plus de 90 % des
plantes à fleurs tropicales dépendent d’une pollinisation animale, souligne également le rapport.
Sauver les abeilles, les papillons, mais pas seulement…
La plupart des pollinisateurs sont des insectes (abeilles, papillons…), mais ce groupe inclut aussi
certains oiseaux, chauves-souris et lézards. Or parmi ces vertébrés, près d’un sur cinq est
menacé d’extinction, ce qui, par conséquent, menace également les cultures. Quelque 9 % des
abeilles (20 000 espèces, chargées de polliniser plus de 90 % des grandes cultures mondiales)
sont dans la même situation. Idem pour les papillons.
Ce taux pourrait cependant être bien plus élevé, vu le manque de données concernant de
nombreuses espèces, notent les auteurs. Les abeilles sont frappées depuis des années,
notamment en Europe et en Amérique du Nord, par un effondrement de leurs colonies, attribué
aux pesticides, mais aussi parfois à un virus ou à des champignons, ou un ensemble de facteurs.
Les auteurs du rapport appellent donc à prendre des mesures pour protéger les pollinisateurs de
certaines pratiques agricoles. Parmi leurs recommandations, remplacer les pesticides par des
techniques naturelles, planter des allées de fleurs entre les semences, assurer une rotation des
cultures et restaurer des zones de floraison sauvage pour accueillir ces insectes.
TGV et Intercités : tous les gros retards indemnisés
http://www.leparisien.fr/ Transports|Vincent Vérier|29 novembre 2016, 7h00 | MAJ : 29 novembre
2016, 7h18|1
LP/INFOGRAPHIE : A.R.
À partir de jeudi, la SNCF appliquera le règlement européen, qui prévoit de dédommager
les voyageurs, quels que soient les motifs de retard.
210
À la SNCF, les trains peuvent prendre du retard, l'application des règlements européens, aussi. Le
1er décembre, la compagnie ferroviaire appliquera un texte de Bruxelles qui va améliorer la vie des
voyageurs.
Selon nos informations, dès jeudi, dès qu'un TGV ou un Intercités arrivera à destination avec
trente minutes de plus que l'horaire prévu, le voyageur sera indemnisé, quel que soit le motif de ce
retard. Et plus simplement si la SNCF est responsable. Une règle qui aurait dû profiter à tous
depuis fin 2014, mais que l'entreprise s'est bien gardée de faire savoir.
Pour preuve, les modalités d'indemnisation qui sont encore consultables sur son site Internet. Il
est indiqué que l'usager est dédommagé uniquement si le retard est imputable à l'entreprise. Les
accidents de personne, actes de malveillance et les problèmes météo ne sont donc pas pris en
compte.
« Il est vrai que les termes et conditions prêtent à confusion », s'étonne une source à Bruxelles,
qui précise pourtant « qu'aucune plainte sur la non-application du règlement par la SNCF n'a été
déposée ». « On s'est engagé auprès de la DGCCRF pour se mettre aux normes. C'est un gros
projet, ça a pris du temps, se défend la SNCF. On a, malgré tout, compensé beaucoup de retards,
même quand ils n'étaient pas de notre responsabilité. Sauf que nous n'avons jamais communiqué
dessus. »
Une politique plus généreuse que ce que prévoit l'europe
Pour comprendre comment la compagnie en est arrivée là, il faut remonter à 2007. L'Europe
décide alors d'accorder davantage de droits aux voyageurs. Un texte est voté, qui entre en vigueur
le 3 décembre 2009. Pour ménager les susceptibilités nationales, ce texte précise qu'un pays peut
demander à être exempté pendant cinq ans, renouvelables deux fois, soit jusqu'en 2024. La
France a demandé une faveur jusqu'en 2014, mais rien par la suite. Pourquoi ? Le gouvernement
aurait « tergiversé », racontent plusieurs sources.
Dans le même temps, la compagnie n'a jamais informé ses clients de ces changements. Une
situation qui, pourtant, ne scandalise pas la Fédération nationale des associations d'usagers des
transports (FNAUT). « C'est toujours dommage de constater qu'avec la SNCF rien n'est jamais
clair, soupire Jean Lenoir, son vice-président. Mais il est difficile de lui reprocher sa politique
d'indemnisation des retards. »
Et pour cause, elle est plus généreuse que ce que prévoit l'Europe et continuera à l'être. La SNCF
indemnise dès qu'un TGV a une demi-heure de retard à hauteur de 25 %, et même de 75 % audelà de trois heures de retard, quand le règlement européen ne propose des compensations qu'à
partir d'une heure et qu'au-delà de trois heures le dédommagement plafonne à 50 %.
Reste que cette bonne nouvelle risque d'être de courte durée. La Commission européenne prévoit
en effet d'introduire, pour la première moitié de 2017, une clause de force majeure dans le
règlement sur le droit des passagers. Elle permettrait aux compagnies ferroviaires, en cas de
circonstances exceptionnelles, comme, par exemple, des inondations, de ne pas dédommager
leurs clients en cas de retard.
Faites votre demande en ligne
Fini les enveloppes distribuées dans les trains retardés ou en bout de quai. A partir de jeudi, un
site dédié baptisé GP -- acronyme de « garantie ponctualité » -- permettra au voyageur arrivé
avec plus de trente minutes de retard d'effectuer sa demande de dédommagement sur la Toile. La
SNCF s'engage à y répondre sous cinq jours. Le voyageur recevra alors par mail un bon d'achat
sous forme d'un code utilisable en une ou plusieurs fois.
Les IDTGV et TER exclus
Sa valeur, en revanche, ne change pas. Elle évolue en fonction de l'importance du retard. Soit 25
% d'indemnisation du prix du billet pour un retard de trente minutes à deux heures, 50 % entre
deux heures et trois heures, et 75 % au-delà. Si la compensation se fait sous forme de bons
211
d'achat dès trente minutes de retard, elle ne peut être effectuée en argent qu'à partir de la
première heure de retard.
Mais, attention, toutes ces évolutions ne concernent que les TGV et les Intercités. Les TGV Ouigo
et iDTGV, mais aussi les trains locaux, comme les TER et les Transilien, en sont exclus. Quant
aux trains internationaux, comme le Thalys, la réglementation européenne est déjà appliquée.
V.V.
Les écoliers français, cancres de l'UE en maths : une
"génération sacrifiée" ?
Actualités Education
A l'école Paul Lapie, à Bordeaux, septembre 2016 (MEHDI FEDOUACH / AFP)
La ministre de l'Education rejette la responsabilité de ces mauvais résultats sur les années
Sarkozy... et Fillon.
L'Obs Publié le 29 novembre 2016 à 16h12
Après l'orthographe, les maths ! Coup dur. A 10 ans, les petits Français affichent les pires
résultats de l'Union européenne en mathématiques et ne dépassent qu'un seul pays, Chypre, en
sciences, selon l'étude TIMSS 2015 de l'Association internationale pour l'évaluation de la réussite
éducative (IAE), publiée mardi 29 novembre.
Cette association scientifique indépendante, basée aux Etats-Unis, a soumis des tests à des
milliers d'élèves de CM1. Et le résultat est sans appel : les petits Français affichent un score de
488 points en mathématiques et 487 en sciences. Bien en deçà de la moyenne internationale
(500) et de la moyenne européenne (527 en maths, 525 en sciences).
En maths, la tête du classement est occupée par cinq pays d'Asie de l'Est : Singapour, Hong
Kong, la Corée du Sud, Taïwan, le Japon. L'Irlande du Nord arrive à la 6e place et est le premier
pays de l'UE. Si l'on s'en tient au vieux continent, cette dernière est suivie de l'Irlande et de
l'Angleterre. La France arrive tout en bas, juste après la Slovaquie.
212
En sciences, les cinq pays d'Asie précités sont également en tête, suivis par la Russie. La
Finlande, premier pays de l'UE, est au 7e rang. Pour la seule UE, la France est avant-dernière,
juste avant Chypre.
C'est la première fois que les élèves de CM1 participent à l'étude TIMSS, créée en 1995, qui teste
les compétences en mathématiques et en sciences d'élèves en quatrième année obligatoire de
scolarité. Environ 5.000 écoliers français y ont participé au printemps 2015, ainsi que des dizaines
de milliers d'enfants dans 48 autres pays ou provinces.
Une "génération sacrifiée" par la droite ?
En France, 13% des élèves en maths et 12% en sciences affichent un score inférieur à 400. Ainsi,
"[ces] élèves ne prouvent pas qu'ils possèdent des connaissances élémentaires", relate
prudemment la Depp, l'agence des statistiques du ministère de l'Education dans un commentaire
publié dans la foulée de cette étude.
Interrogée sur le sujet, la ministre de l'Education nationale Najat Vallaud-Belkacem a renvoyé
toute la responsabilité de cet échec à la droite au pouvoir avant 2012 :
"Ce sont les élèves entrés en CP en 2011 et qui sont, je pèse mes mots, la génération
sacrifiée. Celle qui paye au prix fort les choix politiques d'hier, c'est-à-dire du
gouvernement de monsieur Fillon."
Najat Belkacem
✔ @najatvb
Les résultats #TIMSS2015 sont mauvais. Ils mesurent les effets d'une école sans formation ni
moyens. Je ne les ai pas attendus pour agir.
15:48 - 29 Nov 2016
Les élèves continueront de "payer ce prix fort à l'avenir si l'on remettait en place cette politique", at-elle ajouté en ciblant François Fillon, Premier ministre sous Nicolas Sarkozy (2007-2012) et
désormais candidat de la droite à la présidentielle de 2017.
Tous en uniforme ! L’école selon Fillon
Les raisons, selon elle, de ces "mauvais résultats" : "la faiblesse" des programmes 2008
(remplacés depuis la rentrée 2016 par de nouveaux programmes), la suppression de la formation
des professeurs des écoles (remise en place sous François Hollande), une formation continue
"réduite à peau de chagrin" et les 80.000 suppressions de postes sous Nicolas Sarkozy.
Précisons que ces suppressions de postes s'inscrivaient dans la logique du non-remplacement
d'un fonctionnaire sur deux (RGPP) que François Fillon a promis de remettre en place...
Formation des profs : bien joué Monsieur Peillon !
Privilégier les automatismes et non la compréhension
"Ces résultats nous atterrent", a de son côté confié Francette Popineau, porte-parole du SNUipp,
principal syndicat des enseignants du primaire. Elle a souligné elle aussi la suppression de la
formation des instituteurs sous la présidence Sarkozy mais aussi "une formation continue en
déshérence depuis quinze ans".
213
Or les professeurs des écoles sont issus à quelque 80% de filières non scientifiques. L'étude de
l'IAE note d'ailleurs que les enseignants français se disent nettement moins à l'aise que leurs
collègues européens pour "améliorer la compréhension des mathématiques des élèves en
difficulté" ou "donner du sens" à cette matière selon des questionnaires remplis par les
professeurs. Les écarts sont encore plus marqués en sciences.
Francette Popineau pointe du doigt elle aussi les programmes de 2008, "de mauvais outils", "trop
lourds", peu explicites et peu pertinents en termes de chronologie (la division était ainsi apprise en
CE2, un stade trop précoce selon chercheurs et enseignants). Ils privilégiaient les automatismes
et non la compréhension, selon elle.
Les professeurs des écoles disent pourtant consacrer 193 heures par an aux mathématiques, soit
plus que le volume prescrit par les programmes de 2008 (180 heures) et plus que la moyenne des
autres pays européens (158), selon l'étude de l'IAE. Ils ne consacrent que 56 heures aux sciences
(contre 78 heures recommandées dans les programmes de 2008 et 67 heures en moyenne en
Europe).
R.F. avec AFP
Assurance. Vers une hausse des tarifs en 2017
Accueil / Économie / Assurance http://www.ouest-france.fr/ Modifié le 30/11/2016 à 10:15 | Publié
le 29/11/2016 à 22:24
En 2017, les tarifs d'assurance devraient augmenter de 0,5 % à 2,5 % en moyenne pour l'assurance automobile et de
1 % à 4 % pour l'assurance habitation. | D.R.
Les tarifs des contrats d'assurance habitation et automobile vont augmenter l'an prochain en
France en raison du coût des inondations du printemps dernier et de la hausse du coût des
réparations automobiles, indiquent Les Echos dans leur édition de ce mercredi.
Les tarifs devraient augmenter de 0,5% à 2,5% en moyenne pour l'assurance automobile et de 1%
à 4% pour l'assurance habitation.
Les tarifs vont aussi subir l'impact du relèvement de la « taxe terrorisme » qui est prélevée
chaque année sur les contrats d'assurance dommages pour financer le fonds d'aide aux victimes.
Indemniser les victimes d'attentat
Le mois dernier, le gouvernement a décidé de relever cette contribution de 1,60 euro à compter du
1er janvier 2017, pour passer à 5,90 euros.
Elle avait déjà été relevée d'un euro le 1er janvier 2016.
Cette contribution doit permettre de garantir la stabilité à long terme du Fonds de garantie des
victimes des actes de terrorisme et d'autres infractions (FGTI) qui indemnise depuis 1986 les
victimes d'attentats.
214
Les chiffres chocs de l'absentéisme dans les collectivités
territoriales
LE SCAN ECO Eco-graphie http://www.lefigaro.fr/ Par Marie Théobald Mis à jour le 29/11/2016 à
19:54 Publié le 29/11/2016 à 15:34
LE SCAN ÉCO - Sur 100 agents, neuf sont absents toute l'année, pour raison de santé, dans les
collectivités territoriales en 2015. Les absences coûtent en moyenne 2067 euros par agent
employé...
«Mieux contenues en particulier sur les accidents de service et les congés de longue maladie, les
absences pour raison de santé dans les collectivités territoriales ont poursuivi leur hausse en
2015, confirmant une croissance continue de l'absentéisme», souligne Pierre Souchon, directeur
du Département Ingénierie Services de Sofaxis à l'occasion de la sortie du panorama annuel de
l'absentéisme pour raison de santé dans les collectivités réalisé par le courtier de référence en
assurance des collectivités territoriales.
Le Figaro a sélectionné les principaux chiffres de cette étude.
• 9 agents sur 100 sont absents toute l'année en 2015
Toutes natures d'arrêts confondues, le taux d'absentéisme s'établit à 9,3% en 2015. Ce taux a
même progressé de 26% en 8 ans.
Parmi les types d'arrêts (maladie ordinaire, maladie longue durée, maternité et accident du
travail), c'est la maladie ordinaire qui concentre la part la plus importante de jours d'arrêt (41 à
47% depuis 2007). Vient ensuite la maladie longue durée puis l'accident du travail et enfin la
maternité. Seules les absences pour maternité ont diminué.
215
• La durée moyenne des arrêts est de 36 jours en 2015
La durée moyenne d'arrêt progresse de 5% entre 2007 et 2015. Elle passe de 34 à 36 jours en
huit ans et retrouve ainsi en 2015 son niveau de 2010. Pourquoi? «L'inversion de la tendance est
notamment liée aux modalités statutaires de prise en charge en maladie ordinaire, qui entraînent
une augmentation des arrêts courts pour cette nature d'arrêt et font baisser de ce fait la durée
moyenne des arrêts», indique l'étude. En clair, la suppression du seul jour de délai de carence
dans la fonction publique a fait fortement augmenter le nombre d'arrêts de faible durée.
• Les absences en 2015 coûtent en moyenne 2067 euros par agent employé
Le coût moyen des absences pour raison de santé en 2015 s'élève à 2067 euros par agent
employé. C'est la maladie ordinaire qui en concentre la plus grande part (44 %) (malgré un coût
moins élevé que la maladie de longue durée, mais c'est dû à la fréquence de ce type d'arrêt), puis
la longue maladie /longue durée (30 %). L'accident du travail représente, pour sa part, 17 % du
coût global, et la maternité 9 %.
• 72 arrêts pour 100 agents employés en 2015
Le nombre d'arrêts pour 100 agents employés exprime la fréquence des absences survenus sur
une population étudiée. En 2015, l'absentéisme atteint 72 arrêts pour 100 agents employés.
Ce sont les arrêts en maladie ordinaire qui sont les plus fréquents (60 sur 72, soit 83%), puis les
accidents du travail. Enfin les congés maternité sont les arrêts les moins fréquents (moins de 3%).
Il faut noter qu'entre 2011 et 2013, le nombre d'arrêts pour 100 agents diminue. Ceci est dû
notamment à la baisse des arrêts de courte durée, qui s'explique «par la mise en place d'un jour
de carence», précise l'étude qui ajoute cependant: «du fait des modifications législatives liées à la
maladie ordinaire, cette tendance s'inverse en 2014 et en 2015 avec l'augmentation de la
fréquence».
216
• 44% des agents sont absents au moins une fois dans l'année en 2015
L'exposition des agents aux absences pour raison de santé augmente de 19 % depuis 2007.
• Plus de la moitié des agents absents en maladie ordinaire ont plus de 45 ans
L'âge est probablement une des causes des absences et de leur durée. «Ainsi, les agents de 55
ans et plus s'arrêtent près de deux fois plus longtemps que ceux de 25 à 34 ans. La durée de
leurs arrêts est 2,2 fois plus importante que celle de leurs collègues de moins de 25 ans», peut-on
lire.
• En 2015, le taux d'absentéisme varie en fonction de la taille de la structure
En 2015, le taux d'absentéisme varie entre 6,4% pour les structures employant 1 ou 2 agents et
9,3 % pour les collectivités employant 21 à 30 agents.
• Au bout de 90 jours, l'indemnisation se fait à 50% du traitement pour un congé de maladie
ordinaire
Le statut de la fonction publique territoriale confère aux agents une protection sociale limitée. Le
passage à demi-traitement intervient au-delà de 90 jours cumulés sur une année pour un congé
de maladie ordinaire et un an pour longue maladie, ainsi, une accumulation de petits arrêts
comme un seul arrêt long peuvent générer une perte de revenu pour les agents.
Trains, gaz, licenciements économiques : ce qui change ce
1er décembre
ECONOMIE Consommation Par lefigaro.fr , AFP, AP, Reuters Agences Mis à jour le 01/12/2016 à
10:17 Publié le 01/12/2016 à 08:06
Le Figaro fait le point sur les bonnes, et moins bonnes, nouvelles qui attendent les Français à
quelques semaines des fêtes de fin d'année.
● Hausse des prix du gaz
Après une hausse de 1,5% le mois passé, les prix du gaz vont à nouveau grimper de 2,6% ce
mois-ci. Cette augmentation intervient notamment en raison du prix du baril, qui est lui-même
reparti à la hausse. Chaque mois, les tarifs réglementés du gaz font l'objet d'une révision
mensuelle, via une formule de calcul intégrant, entre autres, les prix du gaz sur le marché de gros,
ainsi que la courbe du pétrole.
217
● De nouvelles règles d'indemnisation à la SNCF
À partir de ce jeudi, la SNCF va indemniser tous les voyageurs, dès que leur TGV ou Intercités a
plus de 30 minutes de retard. Et ce, quel qu'en soit le motif. Auparavant, les usagers ne pouvaient
être dédommagés que lorsque la compagnie ferroviaire était responsable. Les usagers vont aussi
désormais pouvoir effectuer leur demande de dédommagement en ligne, et bénéficier d'un bon
d'achat, utilisable durant un an.
● Les licenciements économiques facilités
C'est une des mesures phares, et parmi les plus controversées, de la loi El Khomri. Ajouté au
dernier moment, l'article 67 inscrit dans le code du travail les motifs justifiant un licenciement
économique. Deux motifs, jusqu'ici reconnus par la jurisprudence sont désormais gravés dans le
marbre: la réorganisation de l'entreprise nécessaire à la sauvegarde de sa compétitivité et la
cessation d'activité.
À cela, il est nécessaire d'ajouter les difficultés liées à une baisse «significative des commandes
ou du chiffre d'affaires» par rapport à la même période l'année passée. Un licenciement
économique est valable lorsqu'il y a un trimestre de baisse pour les entreprises de moins de 11
salariés, et deux trimestres consécutifs pour les moins de 50. L'objectif, à terme, est de
«sécuriser» les licenciements face au juge prud'homal.
● Permis de conduire obligatoire pour récupérer son véhicule à la fourrière
Le décret 2016-1289 va contraindre tout automobiliste qui souhaite récupérer sa voiture à la
fourrière à présenter son permis de conduire, mais également une attestation d'assurance. «À
défaut de présentation de ces documents, la décision de mainlevée ne pourra être prononcée et le
véhicule sera maintenu en fourrière», indique ainsi le texte de loi. «Ces mesures s'inscrivent dans
le cadre de la lutte contre les comportements dangereux et visent à mieux détecter et sanctionner
le défaut de permis de conduire et le défaut d'assurance».
● Les transferts d'argent dans l'UE plus encadrés
Particuliers et entreprises vont être logés à la même enseigne. Dès qu'ils procéderont à des
transferts d'argent d'au moins 1000 euros au sein de l'UE, par voie routière, aérienne, ferroviaire
et maritime, par le biais de sociétés de transport ou de fret express, ils vont devoir déposer une
déclaration aux douanes. Objectif affiché, lutter contre le financement du terrorisme.
● Nouvelles règles sur les ventes d'alcool
Le gouvernement a voulu établir de nouvelles règles d'affichage des interdictions de vente d'alcool
aux mineurs, dans les magasins et sur internet. L'arrêté du 17 octobre 2016 précise notamment
où doivent être apposées les affiches dans les débits de boissons mais aussi dans les points de
vente de carburants et sur les sites de vente en ligne. L'alcool demeure en effet une des
substances les plus expérimentées par les jeunes. 12,3% d'entre eux en buvaient de manière
régulière, en 2015, selon une enquête menée par l'Observatoire français des drogues et des
toxicomanies.
Le virement bancaire instantané dans un an
ECONOMIE Flash Eco Par Lefigaro.fr avec AFP Mis à jour le 01/12/2016 à 07:39 Publié le
30/11/2016 à 22:07
Le Conseil européen des paiements a lancé un programme pour permettre de transférer de
l'argent en quelques secondes alors qu'il faut aujourd'hui un jour ouvré.
Le Conseil européen des paiements (EPC), qui rassemble la plupart des organismes bancaires de
l'UE, a annoncé mercredi vouloir lancer dans un an un système qui permettra de transférer de
l'argent de manière quasi-instantanée, et à tout moment.
"L'EPC a lancé aujourd'hui le programme de virement instantané Sepa. Les fournisseurs de
solutions de paiement européens ont maintenant un an pour se mettre en ordre de bataille afin de
218
pouvoir réaliser les premières transactions de ce type en novembre 2017", indique l'organisme
basé à Bruxelles dans un communiqué.
Le virement instantané doit permettre aux utilisateurs, particuliers, entreprises ou administrations,
d'effectuer des transferts d'argent de compte à compte en moins de 10 secondes, et ce à terme
dans 34 pays européens. Aujourd'hui, de telles opérations sont effectuées dans un délai d'un jour
ouvré.
Pistolets 9 mm dans la police municipale : syndicats et élus
réagissent
ACTUALITE Société http://www.lefigaro.fr/ Par Etienne Jacob Mis à jour le 01/12/2016 à 06:19
Publié le 30/11/2016 à 22:27
Un décret entré en vigueur mercredi permet aux maires de doter leurs policiers municipaux de ces
armes semi-automatiques.
François Bayrou (MoDem) à Pau, Gérard Collomb (PS) à Lyon ou Arnaud Robinet (LR) à Reims.
Plusieurs maires de France ont décidé ces derniers mois d'équiper leur police municipale d'armes
à feu. Depuis les attentats de Charlie Hebdo, en 2015, l'État a mis à disposition des communes
près de 4000 revolvers. Un nouveau décret, entré en vigueur mercredi, prévoit notamment la
possibilité pour les maires de doter leurs agents de pistolets 9 mm semi-automatiques. Comment
politiques et syndicats accueillent-ils cette mesure? Réactions.
Pas suffisant pour les syndicats
Du côté des syndicats de police municipale, la nouvelle mesure du décret sur les pistolets 9 mm a
d'abord été bien reçue. «C'est une avancée partielle. Cela permet une évolution sur le type
d'arme. Les agents pourront avoir une puissance de feu plus importante qu'auparavant», concède
Cédric Michel, président du syndicat de défense des policiers municipaux (SDPM). «On passe de
six à quinze cartouches. Les policiers pourront effectuer une meilleure riposte et beaucoup plus
longue en cas de tir. Ensuite, il s'agit d'armes automatiques. Pour recharger, il suffit de faire
glisser le chargeur et d'en mettre un autre», reconnaît Éric Schumacher, secrétaire général de la
CFTC police municipale. «Nous sommes satisfaits de cette autorisation, c'est un calibre de plus,
ça élargit la gamme», affirme Jean-Marc Jofre, président du syndicat national des policiers
municipaux (SNPM).
Néanmoins tous continuent de réclamer un armement généralisé des policiers municipaux. Car
d'après l'article L412-51 du code des communes, c'est au maire de choisir l'armement de ses
agents, «lorsque la nature de leurs interventions et les circonstances le justifient.» Et pour Bernard
Cazeneuve, pas question d'en changer. «C'est aux maires et à eux seuls qu'il revient d'apprécier
la nécessité d'armer les agents de leur service de police municipale», a-t-il réaffirmé mardi. Malgré
une nette montée en puissance, le SNPM estimait, en septembre, que seulement 40 à 45% des
municipaux étaient équipés d'armes à feu.
Dans les 50 villes les plus peuplées de France, ce chiffre s'élevait à 54%. «Laisser aux maires la
possibilité de s'armer, c'est leur laisser la liberté d'être irresponsables», estime Cédric Michel. Le
président du SDPM est «favorable à ce que l'on donne des fusils à pompe aux municipaux. C'est
la seule arme avec la chevrotine qui permet d'arrêter un véhicule en mouvement».
Éric Schumacher apparaît lui plus modéré. «On veut un texte qui dise que les maires doivent
armer leur police municipale. Lorsqu'ils ne veulent pas d'armement, ils devront le justifier», détaille
le secrétaire général de la CFTC police municipale. «Un nouveau calibre, c'est bien, et ensuite?
219
Ça n'apporte rien du tout. D'autres questions comme la légitime défense et la lutte contre le
terrorisme sont bien plus importantes», déplore Jean-Marc Jofre.
Maires et adjoints partagés
La mairie de Perpignan avait anticipé la parution de ce décret en votant début novembre une
demande de subvention pour équiper ses 141 policiers municipaux de pistolets semiautomatiques. Coût de l'opération: environ 115.000 euros pour près de 130 pistolets. «Je
considère que la police municipale exerce une fonction aussi dangereuse que la nationale et est
exposée aux mêmes risques. Le préfet nous impose fréquemment de sécuriser des lieux avec des
armes qui ont 50 ans, à six coups», souligne le maire Jean-Marc Pujol (LR). «Je suis pour un
armement généralisé, et pour les armes d'épaules. Avec des pistolets-mitrailleurs, on peut arrêter
les malfaiteurs.»
Les policiers municipaux d'Asnières-sur-Seine (Ile-de-France) sont eux déjà équipés de pistolets
semi-automatiques mais dans un calibre plus réduit: le 7,65 mm. «Nous allons en acheter 30
nouveaux cette année puis recalibrer les autres», indique le maire Manuel Aeschlimann (LR).
«Ces évolutions vont dans le bon sens. C'est indispensable puisqu'on observe un désengagement
de l'État et des polices nationales au niveau des communes. Si au moins, on a les moyens de nos
ambitieux, c'est tant mieux», constate-t-il.
D'autres élus apparaissent plus réticents face à ce décret. «C'est à la police nationale d'avoir une
mission d'ordre public. L'armement en soi des policiers municipaux n'est pas légitime», rappelle
Slimane Rabahallah, adjoint à la sécurité à Saint-Denis. «Il ne faut pas entrer dans la psychose
des derniers événements. On observe un vrai glissement des missions des polices municipales et
nationales. On ne fait plus la différence entre les deux», ajoute-t-il. «La priorité c'est le
renforcement des effectifs, de la formation, des équipements», confie-t-on à la ville de Montreuil. À
Nantes, la police municipale n'a pas d'armes à feu. Et ce nouveau décret ne va pas changer la
donne, communique-t-on en mairie.
A quoi vont ressembler les "funérailles républicaines" ?
Actualités Société
Photo d'illustration. A Châlus, un village de la Haute-Vienne. (THIERRY ZOCCOLAN / AFP)
L'Assemblée nationale vient de donner son feu vert. Des cérémonies d'obsèques laïques
pourraient prochainement se dérouler dans des salles municipales.
http://tempsreel.nouvelobs.com/ L'Obs Publié le 01 décembre 2016 à 13h13
Après le mariage et le baptême civil... les obsèques laïques ? Mercredi soir, l'Assemblée nationale
a adopté en première lecture une proposition de loi prévoyant, lorsque c'est possible, qu'une salle
communale soit mise à disposition des citoyens désirant organiser des funérailles civiles.
Dans son état actuel, la première version de ce texte prévoit donc que :
"Chaque commune, dès lors qu'elle dispose d'une salle municipale adaptable, met celle-ci
à disposition des familles qui le demandent et garantit ainsi l'organisation de funérailles
républicaines."
Objectif ? Garantir l'égalité des citoyens face à la mort. La loi offre déjà depuis 1887 la possibilité
de choisir des funérailles civiles. Mais dans les faits les options offertes aux familles "restent très
limitées", observe le rapporteur de cette proposition de loi Hervé Féron (PS). Elles sont donc
"souvent contraintes d'accepter des obsèques religieuses".
220
Une demande réelle
Mercredi, dans l'hémicycle, la secrétaire d'Etat chargée des Collectivités territoriales Estelle
Grelier a jugé "légitime et souhaitable que la République puisse apporter son soutien dans les
moments les plus difficiles, comme elle le fait pour les plus joyeux" que sont les mariages ou les
parrainages civils.
Le sujet n'est pas nouveau. En 2007, puis en 2009, il a été soulevé à à l'Assemblée sans
déboucher sur quelque chose de concret. Mais les associations le rappellent : il y a urgence à
légiférer. C'est le cas de l'Association laïque pour l'organisation de cérémonies civiles (Alorcci).
Son fondateur, Philippe Grimaud, est médecin urgentiste. Il garde un souvenir amer du décès de
son grand-père, laïc : "Rien n'était prévu, ni hommage, ni poème. Pas de musique et des proches
trop stupéfaits pour prendre la parole. L'absence de salle pour prendre le temps nécessaire pour
dire au revoir m'a laissé un goût d'inachevé."
Jason Wiels @Wiels_J
"Comment dire au revoir dignement quand on est agnostique ou athée ?" demande la députée C.
Beaubatie #DirectAn http://www.lcp.fr/actualites/des-deputes-veulent-une-loi-pour-faciliter-lesceremonies-laiques …
19:59 - 30 Nov 2016
Des députés veulent une loi pour faciliter les cérémonies laïques
Comment veiller les défunts quand ceux-ci ne souhaitent pas de cérémonie religieuse ? C'est
l'objet d'une proposition de loi socialiste, qui souhaite mettre en place des "funérailles
républicaines"...
lcp.fr
Aujourd'hui, cette loi répond à une demande réelle et grandissante. Les professionnels constatent
"une augmentation de 30% des demandes de funérailles civiles" ces deux dernières années,
souligne Laurence Pouyaud, la présidente de l'Alorcci.
Une tendance appelée à s'amplifier. D'ici 2050, la France sera parmi les pays comptant le plus
d'athées, près de 44%, selon le centre de recherches américain Pew Research Center (PRC),
spécialisé dans les statistiques religieuses mondiales. Seul hic, regrette Laurence Pouyaud... "les
élus sont parfois réticents à l'idée de choquer leurs administrés".
"Rien d'anticlérical dans ce texte"
Mais cette fois, "les élus pour lesquels cette pratique irait contre leur conviction ne pourront pas
s'opposer à la mise à disposition de la salle", insiste le député PS Olivier Dussopt. Président de
l'Association des petites villes de France, il précise néanmoins que les communes qui ne
disposent pas de petites salles n'auront pas l'obligation d'en construire.
La participation des élus à la cérémonie reste en revanche facultative. Les citoyens pourront les
solliciter pour qu'ils prononcent un discours solennel ou qu'ils encadrent la cérémonie, mais ils
sont libres de le refuser.
Jason Wiels @Wiels_J
221
- @phgosselin dit qu'il faut compter "l'aménagement des salles, le chauffage, le nettoyage" et veut
le transfert de ces coûts sur la famille https://twitter.com/Wiels_J/status/804006827285499904 …
21:02 - 30 Nov 2016
Lors du débat, mercredi dans l'hémicycle, un autre aspect de ce dispositif a été soulevé. Son coût.
Le député LR Philippe Gosselin a par exemple imaginé qu'il faudrait "a minima aménager et
nettoyer la salle", sans parler "du chauffage en hiver". Non, ça ne coûtera rien, a assuré le
rapporteur Hervé Féron. Mais ces détails pourront à nouveau être étudiés lors du prochain
examen du texte, au Sénat cette fois.
D'autres élus, plus rares, ont fait entendre leur opposition à ces funérailles laïques. C'est le cas de
l'infatigable député d'extrême droite Jacques Bompard qui a jugé que "la République envahissait
le champ de la vie et de la mort". Un argument fermement retoqué par Hervé Féron : "Il n'y a rien
d'anticlérical dans ce texte."
C.C. avec agences
Billets de trains SNCF : une réduction méconnue
Yahoo Finance France – 1er décembre 2016 à 15h00
AFP
Depuis 1936, tout actif, retraité ou demandeur d’emploi peut avoir droit, une fois par an, à
un aller-retour à prix réduit. Une réduction peu connue des Français.
1936 et le Front populaire, c’est pour beaucoup de Français l’apparition des congés payés, deux
semaines à l’époque, le passage d’une semaine de travail de 48 heures à 40 heures, ou encore
une hausse générale des salaires. Mais en 1936, le Front populaire a également mis en place une
mesure toujours en vigueur aujourd’hui, permettant aux actifs, aux retraités et aux demandeurs
d’emploi d’obtenir une fois par an une réduction sur un aller-retour en train. Cette mesure, toujours
en vigueur, est avantageuse et pourtant méconnue.
Elle permet d’obtenir, selon les conditions, jusqu’à 50% de réduction sur le prix de l’aller-retour.
La réduction est de 25 %
Pour un voyage en tarif loisir, en 2e classe, sur un TGV, un TER, un Intercités de nuit, ou de jour
s’il est à réservation obligatoire.
La réduction est de 50%
► Si le voyage a lieu en période bleue (heures creuses), sur un train où la réservation n’est pas
obligatoire.
► Si au moins la moitié du billet est payée en chèques-vacances.
Cerise sur le gâteau, si lorsque vous utilisez cette réduction, vous voyagez en famille, celle-ci peut
en bénéficier. Sont concernés les conjoints, les enfants âgés de moins de 21 ans et les parents
(s’ils vivent sous votre toit et que vous êtes célibataire).
Un formulaire rempli par l’employeur
Pour avoir le droit à cette réduction, il faut que :
► Le voyage aller-retour fasse au moins 200 kilomètres et soit effectué dans un délai de 61 jours.
► Le demandeur soit “salarié ou stagiaire de la formation professionnelle“, “artisan, travailleur
indépendant, exploitant agricole” ou “Chômeur, retraité ou préretraité, orphelin ou veuf de guerre“.
222
Pour chacun de ces cas, un formulaire est à remplir. Il est disponible sur Internet ou aux guichets
et agences SNCF.
Le formulaire demande différentes informations, comme le trajet du voyage, les membres de votre
famille qui y prennent éventuellement part, mais nécessite également d’être rempli par l’employeur
ou par Pôle Emploi. Au formulaire doivent être joints différents documents selon votre situation,
comme une pièce d’identité et un bulletin de salaire si vous êtes salarié, par exemple.
Une fois dûment rempli, le formulaire doit être déposé, au moins 24 heures avant le voyage, dans
une agence ou une gare SNCF. Mieux vaut anticiper, car rien ne garantit que des places seront
encore disponibles dans le train que vous souhaitez prendre.
Sciences
En Arctique, des températures exceptionnellement douces et
une banquise réduite à son minimum
http://www.francetvinfo.fr/ Robin Prudent, Atelier des modules26 novembre 2016
Chaud devant ! La région Arctique a connu cet automne des températures record et un recul
sans précédent de la banquise. Près de zéro degré Celsius au pôle Nord, soit 20 degrés au dessus de la moyenne.
Conséquence : une banquise au plus bas, dans une région dont le sort a un impact majeur sur
l'ensemble de la planète et qui se réchauffe déjà habituellement deux fois plus vite que le reste
du monde.
Bientôt la fin de la banquise en été ?
La climatologue Valérie Masson-Delmotte n'est pas surprise : "C'est un record remarquable. Il
peut être lié aussi aux aléas de la météo, mais c'est le type de choses auxquelles on s'attend de
toute façon dans un climat qui se réchauffe".
Les chercheurs annoncent ainsi à moyen terme un océan Arctique libéré des glaces l'été,
regagnant seulement une banquise fine l'hiver. Pour certains, ce phénomène pourrait se
produire dès 2030.
A vos mouffles : ce scientifique a trouvé l’indicateur qui
nous annonce un hiver hyper rigoureux
Selon un éminent météorologue, l'hiver prochain promet d'être particulièrement rigoureux
dans tout l'hémisphère nord, en raison de l'étendue du manteau neigeux en Sibérie, inédite
depuis 1998. Une théorie qui divise la communauté scientifique.
http://www.atlantico.fr/ Winter is coming Publié le 25 Novembre 2016
Lorsque la Sibérie se drape de son long manteau blanc, mieux vaut prévoir du bois de cheminée
pour les mois à suivre. Simple recommandation, quand on considère la fameuse théorie de
l'éminent climatologue Judah Cohen, chercheur au MIT et directeur du Atmospheric and
Environmental Research. Durant 17 ans, ce chercheur s'est appliqué à prouver à ses confrères
comment la plus ou moins grande couverture neigeuse en Sibérie impactait les températures
hivernales des pays de l'hémisphère nord. La météo lui a donné raison 75% du temps.
223
Selon ses enseignements, et comme le rapporte Bloomberg, l'hiver prochain devrait être
particulièrement glacial, vue l'étendue du manteau neigeux en Sibérie, inédite depuis 1998. On se
les gèle déjà.
Effet boule de neige
Une vague de froid se prépare, selon Judah Cohen. Et ses prémices se dessinent du côté de la
Sibérie, où l'on a pu assister fin octobre 2016 à un phénomène insolite : de fortes chutes de neige
survenues, bien visibles. Alors qu'au nord du continent, le golfe de l'Ob a gonflé et a répandu ses
eaux sur les terres, les débris de glace déposés après que la mer se soit retirée ont fini par former
de grosses boules de neige le long de la côte, raconte au Siberian Times un représentant du petit
village de Nyda, situé sur le cercle polaire. Observez plutôt.
Des chutes de neige qui ont ainsi couvert plus de 13 millions de km² de terres en Eurasie, soit les
superficies de la Chine et de l'Inde additionnées, indique The Daily Mail. Celles-ci sont la
conséquence de la fonte des glaces arctiques, dont une partie de l'eau se répand dans
l'atmosphère avant de se déposer sur le continent sous forme de neige. Mais selon Judah Cohen,
la blancheur quasi uniforme de la Sibérie reflète les rayons du Soleil et dégage ainsi de la chaleur
dans l'atmosphère, à un endroit du globe où l'air froid a le monopole. Cet air rentre alors en
collision avec le vortex polaire, une dépression d'altitude située au-dessus de l'océan Arctique. Le
vortex se fractionne alors, et donne lieu à des descentes d'air glacial sur l'hémisphère nord.
Divergences
Et on le sent passer. Lors de l'hiver 1985, le vortex polaire s'était fractionné et avait soufflé sur le
Québec et l'Europe. En France, on enregistrait des records de températures : -20,3°C à Lyon, 19,8°C à Mont-de-Marsans, -11°C à Hyères… Même la Côte d'Azur est enfouie sous la neige,
avec par exemple 38 centimètres relevés à Nice, rapporte Météo France.
Toutefois, la théorie de Cohen n'est pas approuvée par tous. Stephen Baxter, un météorologiste
américain au Climate Prediction Center interrogé par Bloomberg, considère la corrélation entre les
climats sibérien et américain comme "faible". Un autre de ses détracteurs, le président du
Commodity Weather Group LLC, Matt Rogers, pointe du doigt l'exemple de l'année 1998, dont
l'hiver avait été particulièrement doux malgré un vaste manteau neigeux en Sibérie. En 2015,
rebelote : la douceur de l'hiver avait démenti la théorie de Cohen. Il manque encore à Judah
Cohen de trouver les éléments qui peuvent produire ces exceptions.
Si sa théorie se confirme, ce sont les exploitants de gaz qui devraient se frotter les mains, la
demande et le prix augmentant avec la baisse des températures. "J'espère qu'il a raison", confie à
Bloomberg Teri Viswanath, directeur du management de Pira Energy Group, une entreprise
spécialisée dans le gaz naturel. Et il a peut être bien raison d'y croire.
Une des dernières tribus amazoniennes isolées a été
photographiée (MAJ)
Sciences Xavier Demeersman, Futura-Sciences Publié le 22/11/2016
Une des dernières communautés humaines isolées sur Terre, celle des Moxihatetema, a été
photographiée du ciel lors de survols aériens menés par les autorités brésiliennes. Ces survols
visaient initialement à repérer les camps de garimpeiros, ces chercheurs d'or illégaux qui
menacent sans scrupule cette tribu en tentant de la chasser du territoire.
Dans une forêt amazonienne qui s'étiole à un rythme inquiétant, d'une part sous la pression
d'agriculteurs soucieux d'agrandir leurs territoires par la déforestation et, d'autre part, sous la
menace du dérèglement climatique, il existe encore des tribus indiennes quasiment vierges de
tout contact avec notre civilisation.
De nouvelles photos aériennes des Moxihatetema, l'un des trois groupes du peuple Yanomami,
prises en septembre 2016 viennent d'être publiées. Elles ont été réalisées dans le cadre de
missions de surveillance des camps de garimpeiros. Ces chercheurs d'or illégaux (leur nombre est
224
estimé à 5.000) occupent de larges portions de territoires à travers la réserve Yanomami (celle-ci
s'étend sur 9,6 millions d'hectares au nord du Brésil) mais également au sud du Venezuela et
représentent une grande menace pour les indigènes, à cause des maladies qu'ils peuvent leur
transmettre et aussi en empoisonnant, sans aucun scrupule, les eaux des rivières au mercure. À
cela, s'ajoute les risques élevés d'en venir aux armes et ceux de nouveaux massacres comme le
massacre d'Haximu, en 1993, où 16 Yanomami furent tués et leur village brûlé.
Gros plan sur le village Moxihatetema qui n’avait pas été vu depuis plus d’un an. © Guilherme Gnipper Trevisan,
Hutukara, Survival
Un peuple toujours en danger
La bonne nouvelle, a indiqué au Guardian Fiona Watson, de l'association Survival International,
est que la tribu (environ 100 individus) qui n'avait pas été vue depuis plus d'un an semble s'être
agrandie, comme le suggèrent les deux constructions qui se sont ajoutées dans la maloca, la
structure circulaire.
La mauvaise nouvelle vient des coupes budgétaires drastiques récemment opérées par le
gouvernement brésilien. Celui-ci a en effet décidé de réduire la somme allouée à la Fondation
nationale indienne, la Funai (Fundação Nacional do Índio) de 37,7 % cette année. Une tendance
qui devrait se poursuivre en 2017, à l'heure où le budget est voté, faisant craindre que les
dirigeants brésiliens se désintéressent du sort des indigènes. Nul doute que cet abandon
favorisera le retour des garimpeiros au cœur de la forêt.
« Je ne pense pas que le président [Michel Temer, NDLR] réalise les dangers auxquels nous
sommes confrontés, a déclaré Davi Kopenawa Yanomami, de l'association Hutukara. Les
Moxihatetema sont en danger. Et pas seulement eux. Il y a aussi tous les Yanomami de la région.
Il y a de plus en plus de garimpeiros chaque année, s'inquiète-t-il. Ils ne respectent pas notre
territoire. Le gouvernement doit faire plus pour les empêcher d'envahir notre terre ».
Une autre tribu amazonienne « non contactée » et filmée
Article initial de Jean-Luc Goudet paru le 8 février 2011
À l'est du Brésil, une tribu inconnue a été repérée par avion dans la forêt amazonienne.
Venue du Pérou, elle s'est éloignée vers l'est devant l'avance des bûcherons péruviens.
Leurs images sont diffusées pour que leur existence ne puisse plus être niée.
On les qualifie de « non contactées ». Dans la forêt amazonienne, il existe encore, en effet, des
tribus d’Indiens qui n'ont jamais eu de contact avec notre civilisation, en particulier à l'ouest du
Brésil, près de la frontière péruvienne. On sait que ces peuples ont fait l'objet de massacres de la
part de fermiers qui agrandissent leurs cultures au détriment de la forêt et de ses habitants. En
témoigne l'histoire des Akuntsu, dont il ne reste plus que quelques représentants.
Cette semaine, la BBC 1 a diffusé des images filmées depuis un petit avion par une équipe de la
Funai (Fundação Nacional do Índio), l'organisme brésilien chargé des affaires indiennes.
L'organisation Survival montre sur son site un extrait du film, que nous présentons ici, ainsi que
plusieurs photographies. Les images filmées par José Carlos Meirelles (Funai) et montrant cette
tribu isolée, près la rivière Envira, non loin de la frontière péruvienne. Les commentaires sont en
anglais. Des sous-titres français sont présents sur la version diffusée sur le site de Survival
France. © BBC, Funai, Survival
225
Pression sur le Pérou
Prises de loin, les images montrent des hommes et des femmes couverts de peinture rouge (les
peintures corporelles constituent un art et un moyen de communication pour les Amérindiens,
mais sont aussi un moyen d'éloigner les insectes). On remarque des racines de manioc, des
papayes et des feuilles de bananiers.
Ils semblent en bonne santé et l'objectif est désormais... de les laisser vivre en paix. Aujourd'hui,
les contacts ne sont en effet plus recherchés car ils se terminent en général très mal pour les
tribus, parfois simplement à cause de virus qui leur sont transmis. D'ailleurs, les découvertes de
nouvelles tribus ne sont pas toujours rendues publiques.
Un Indien, enduit de roucou, une peinture corporelle rouge, photographié au milieu d'une bananeraie. © Gleison
Miranda/Funai/Survival (site Survival France)
Alors pourquoi médiatiser celle-ci ? Pour prouver que cette tribu existe bien, explique en
substance la Funai. Ce groupe aurait en effet migré depuis le Pérou, où ils sont chassés par des
bûcherons lancés dans des déforestations illégales. Or, le Pérou refusait jusque-là de reconnaître
l'existence même de ces tribus.
Pour la Funai, c'est un exode de populations qui est en train de survenir. Selon Survival France,
ces actions auraient déjà porté leurs fruits, le gouvernement péruvien vient d'annoncer qu'il se
rapprochait de la Funai brésilienne pour enrayer la progression des bûcherons et protéger les
Amérindiens vivant dans ces régions.
Lucy, cet ancêtre de l'humanité haut perché dans les arbres
Accueil / Culture / Histoire http://www.ouest-france.fr/ Modifié le 30/11/2016 à 23:04 | Publié le
30/11/2016 à 23:04
Lucy devait dormir la nuit dans les arbres pour échapper aux prédateurs. | Wikipedia commons
La plus célèbre des ancêtres de l'humanité vieille de 3,18 millions d'années, Lucy, passait au
moins un tiers de son temps dans les arbres où elle nichait. C'est ce que révèle une étude
dévoilée ce mercredi démontrant que Lucy devait dormir la nuit dans les arbres pour échapper
aux prédateurs.
Marchait-elle le plus souvent sur le sol ou continuait-elle aussi de grimper dans les arbres ?
Depuis la découverte des ossements fossilisés de Lucy, les paléontologues s'interrogent sur les
habitudes de cet hominidé de 1,10 m de hauteur, qui pesait 29 kg.
Une nouvelle analyse détaillée des restes bien préservés du squelette, avec un scanner capable
de pénétrer les couches de minéraux et de produire des images à haute définition, révèle que les
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membres supérieurs de Lucy étaient très développés, comme ceux des chimpanzés, les
champions quand il s'agit de grimper aux arbres.
Un arbre… à tomber
Mais le fait de passer du temps dans les branches a aussi été fatal à Lucy : une autre étude
récente, basée sur l'analyse d'une fracture osseuse, a en effet permis aux scientifiques de
conclure qu'elle était apparemment morte après être tombée d'un arbre.
La dernière étude, publiée dans la revue américaine Plos One, indique que Lucy devait surtout
utiliser ses bras pour se hisser dans les arbres, la morphologie de ses pieds étant mieux adaptée
à une locomotion bipède qu'à s'accrocher aux branches, expliquent ces chercheurs des
universités Johns Hopkins à Baltimore (Maryland) et du Texas à Austin.
Ces travaux confortent les indications selon lesquelles Lucy devait dormir la nuit dans les arbres
pour échapper aux prédateurs tout en notant la difficulté de déterminer précisément sa part de vie
arboricole. Supposant qu'elle sommeillait environ huit heures par jour, elle devait rester un tiers de
son temps dans les arbres, voire davantage si elle y cherchait aussi de la nourriture.
35 000 clichés étudiés
Travaillant à partir de 35.000 clichés produits par le scanner, les chercheurs ont pu étudier les
structures internes de l'os supérieur des deux bras, l'humérus, ainsi que le fémur de la jambe
gauche. « Le squelette répond aux différentes forces qu'il subit durant le cours d'une vie,
accroissant ou réduisant la densité osseuse, un phénomène qui est bien établi », explique
John Kappelman, professeur d'anthropologie à l'université du Texas, un des principaux auteurs de
cette étude.
Ces scientifiques ont fait des comparaisons avec des squelettes de chimpanzés et d'humains.
« Nos résultats montrent que les membres supérieurs des chimpanzés sont plus
solidement bâtis du fait qu'ils utilisent leurs bras pour grimper. Ce phénomène est inversé
chez les humains, qui passent le plus clair de leur temps à marcher et disposent de ce fait
de membres inférieurs plus développés », précise Christophe Ruff, professeur d'anatomie à
l'Université Johns Hopkins, autre co-auteur.
Muscles très puissants
D'autres comparaisons morphologiques suggèrent que même quand Lucy marchait sur ses deux
jambes, elle devait le faire moins efficacement que les hommes modernes, limitant ses capacités
à se déplacer au sol sur de longues distances.
En outre, tous les os de ses membres étaient très forts par rapport à sa taille, ce qui indique
qu'elle devait avoir des muscles très puissants, davantage comme les chimpanzés d'aujourd'hui
que comme les humains modernes. Longtemps considérée comme « la mère de l'humanité »
Lucy fut détrônée de ce statut en 1994 à la suite de la découverte de Ardi, également en Ethiopie,
un Ardipithecus ramidus de sexe féminin qui vécut il y a 4,5 millions d'années, le plus ancien
fossile d'hominidé de la branche humaine connu à ce jour.
Des berceaux de planètes sous les yeux des télescopes
ACTUALITE Sciences & Environnement http://www.lefigaro.fr/ Par Tristan Vey Mis à jour le
01/12/2016 à 08:20 Publié le 29/11/2016 à 18:58
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L'instrument SPHERE a livré des images spectaculaires des disques de gaz et de poussières
dans lesquelles se forment les planètes, autours des jeunes étoiles.
Les planètes naissent dans les gigantesques disques de gaz et de poussières qui entourent les
étoiles dans leur prime jeunesse. Peu brillants, masqués par l'éclat de leur étoile, il n'était jusque
récemment pas évident de les observer en détails. Un nouvel instrument, SPHERE, fixé sur le
Very Large Telescope (VLT) de l'Observatoire austral européen (ESO) permet d'en faire de
saisissants clichés en occultant la lumière stellaire à l'aide d'un coronograhe (un cache). Les trois
images ci-dessous font l'objet de trois articles séparés dans la revue Astronomy and Astrophysics.
Elles montrent comment ces disques protoplanétaires sont façonnés, sculptés, par
d'hypothétiques planètes en cours de formation. Ces dernières attirent à elles le gaz et la
poussière au fur et à mesure qu'elles tournent autour de leur étoile, creusant les sillons sombres
dans lesquelles elles se dissimulent (elles ne sont pas assez brillantes pour apparaître sur ces
images exceptionnelles). La formation des planètes est un processus rapide aux échelles
astronomiques. Les étoiles ci-dessus n'ont que quelques millions d'années (entre 2 et 4). Un
chiffre à comparer aux 4,6 milliards d'années de notre Soleil, arrivé à la moitié de sa vie.
• L'étoile RX J1615 et ses «anneaux»
Située à 600 années-lumière de nous, dans la constellation du Scorpion, cette étoile fait à peu
près la taille du Soleil. Mais elle est plus de trois mille fois plus jeune: 1,4 million d'années
seulement. Elle est entourée de cercles de poussières et de gaz concentriques entre lesquelles
pourraient se trouver des planètes en cours de formation. Plusieurs étoiles compagnes semblent
l'accompagner dans sa course. Leur influence gravitationnelle pourrait aussi avoir une influence
sur la structure de ce disque protoplanétaire, mais , de l'université de Leiden aux Pays-Bas, n'ont
pas encore de certitude à ce sujet.
• L'étoile HD 97048 et ses arcs concentriques
Alors que les spirales sont plutôt la règle dans les disques protoplanétaires, ce sont une nouvelle
fois des structures concentriques que les chercheurs ont mis à l'évidence autour de HD 97048,
une étoile de 2 à 3 millions d'années, environ deux fois et demie plus massive que notre Soleil.
Selon Christian Bolski (université de Leiden) et ses collègues, des planètes de masses inférieures
à celles de Jupiter pourraient expliquer les grands sillons observés sur ce cliché. De telles
planètes seraient beaucoup trop froides pour pouvoir être détectées par la génération actuelle
d'instruments, regrettent-ils.
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• L'étoile HD 135344B et ses bras en spirale
Ce n'est pas un trou noir, mais bien le cache utilisé pour masquer l'éclat de l'étoile centrale qui
apparaît au centre de ce cliché. Entre les deux grands bras de matière rougeoyants se cache une
possible planète géante de type Jupiter, ou plusieurs plus petites protoplanètes, estiment Tomas
Stolker (université d'Amsterdam, Pays Bas) et ses collègues. Mais rien de certain.
• BONUS: Les disques protoplanétaires imagés par ALMA
Les deux images ci-dessous ont été réalisées à l'aide du réseau de 66 antennes submillimétriques
ALMA, situé comme le VLT dans le désert d'Atacama au Chili. Si le VLT observe dans le visible et
le proche infrarouge, ALMA a des «yeux» différents qui scrutent la lumière encore plus loin dans
l'invisible. Ce réseau scrute les micro-ondes. Pour faire simple, ALMA permet de regarder la
matière froide sans être aveuglé par la chaleur des étoiles.
L'image de gauche est la plus détaillée prise à ce jour par le réseau d'antennes à 1,4 milliard
d'euros. Il s'agit du disque entourant l'étoile TW Hydrae. Elle a été dévoilée en mars. Celle de
droite est historique car il s'agissait du premier disque protoplanétaire imagé en détails par ALMA.
Le cliché date de 2014. Il s'agit de l'étoile HL Tauri. Contrairement aux images prises par
SPHERE, celles-ci montrent les grandes quantités de gaz froid qui entourent les étoiles. Les
cercles sombre dessinent les orbites probables de planètes en cours de formation.
Découverte d'un fossile d'oiseau avec ses plumes et ses
couleurs
Sciences et Avenir Archéo & paléo Paléontologie Paléontologie Le 29.11.2016 à 17h23
Daté de 130 millions d’années, ce fossile est lié aux plus anciens oiseaux similaires à ceux
que nous pouvons observer de nos jours. C’est la première fois que des scientifiques
retrouvent des mélanosomes et de la kératine, molécules responsables de la couleur, dans
des restes de dinosaures.
Eoconfuciusornis, l’oiseau fossile ayant gardé ses plumes et ses couleurs Dr. Xiaoli Wang
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COULEUR. Grâce à cette nouvelle découverte, les dinosaures ont repris des couleurs ! En effet,
l’oiseau fossile hors du commun trouvé dans des dépôts lacustres chinois en 2008 a livré ses
secrets. Des chercheurs d'universités chinoises, américaines et anglaises ont découvert pour la
première fois la présence simultanée de mélanosomes et de bêta-kératine dans les plumes dudit
fossile, répondant enfin à la fameuse question : les dinosaures étaient-ils colorés ? Si certains
chercheurs en étaient déjà persuadés, d’autres se montraient beaucoup plus sceptiques. Des
mélanosomes, organites cellulaires produisant de la mélanine responsable de la teinte de la peau
et des téguments, avaient été trouvés dans de nombreux fossiles, semblant confirmer l’hypothèse
de la pigmentation des dinosaures. D'autres scientifiques considéraient cependant ces
mélanosomes comme des microbes, puisque ces deux structures sont très semblables et difficiles
à distinguer au microscope.
La fameuse protéine enfin révélée
Via des méthodes de microscopie électronique et des techniques immunologiques, les chercheurs
ont pu identifier les deux structures pigmentaires présentes dans les plumes fossilisées. "Identifier
la kératine est la clé pour exclure une source microbienne des corps microscopiques retrouvés
dans les fossiles. Si ces petits corps cellulaires sont des mélanosomes, ils devraient être entourés
d’une matrice de kératine", explique Mary Schweitzer, paléontologue ayant participé à cette
découverte, dans Science Daily. Et c’est exactement ce qu’ils ont mis en évidence ! De plus, il
s’agit du plus vieil exemple de bêta-kératine trouvé dans des fossiles. Ce résultat indique qu’il est
donc plus que probable que ces oiseaux fussent colorés. "Ces dinosaures étaient peut-être
marrons, ou noirs. Ou ils auraient aussi pu être affublés de couleurs rouge brillant, bleu ou jaune
comme les oiseaux modernes !", se plaît à imaginer Mike Benton, un des chercheurs britanniques
ayant également participé à l’étude.
Un fossile de dinosaure exceptionnel
Daté de 130 millions d’années, il s’agit du premier fossile retrouvé ayant gardé sa pigmentation. Il
serait également un des premiers oiseaux similaires à ceux que l’on peut croiser de nos jours,
avec un bec édenté. La mise en évidence de bêta-kératine dans un tel fossile va pouvoir aider les
chercheurs à retracer l’histoire évolutive de la kératine chez les reptiles et les oiseaux. En effet, la
bêta-kératine retrouvée dans les plumes des oiseaux est également présente dans les écailles
des reptiles. "Ces méthodes vont potentiellement nous aider à comprendre, à un niveau
moléculaire, comment les plumes ont évolué" dans la lignée des oiseaux, explique Mary
Schweitzer.
Selon Stephen Hawking, l’humanité n’a plus que 1000 ans à
vivre sur Terre
http://www.maxisciences.com/ Publié par Maxime Lambert, le 22 novembre 2016
Lors d’une conférence, le célèbre astrophysicien Stephen Hawking a mis en garde
l’humanité : il ne lui resterait que 1.000 ans d’existence à moins qu’une autre planète
habitable ne soit découverte d’ici là.
En matière de déclaration choc, Stephen Hawking est un maître. A l’âge de 74 ans, le célèbre
astrophysicien est en effet l’auteur de nombreuses conclusions à fort impact destinées à
sensibiliser le public sur la situation de la planète.
Le moins qu’on puisse dire, c’est que le bilan érigé par le scientifique britannique est plutôt
préoccupant. Si l’on en croit ses calculs, l’humanité serait amenée à disparaître et ce, bien plus tôt
que ce qui était envisagé.
1.000 ans de sursis
A l’occasion d’une conférence tenue cette semaine à l'Oxford Union, l’expert a en effet mis en
garde son auditoire quant au futur de l’espèce humaine. Les jours lui seraient comptés : un millier
d’années pour être plus précis.
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"Je ne pense pas que nous survivrons encore 1.000 ans sans nous échapper de notre fragile
planète", a-t-il estimé. Selon le chercheur, tous nos espoirs reposent donc désormais sur la
recherche spatiale. "Nous devons continuer à explorer l'espace pour le futur de l'humanité" a-t-il
fait savoir au cours de sa représentation. De quoi faire réfléchir.
Mais quelle sera l’objet de notre perte ? D’après l’expert qui étudie la question depuis de
nombreuses années, les menaces sont multiples. Parmi les facteurs à risque : l’épuisement des
ressources, le réchauffement climatique, la possibilité d’une guerre nucléaire, une épidémie virale
ou encore les progrès de la technologie.
Le physicien est en effet relativement méfiant quant au développement d’une potentielle
intelligence artificielle. Dans tous les cas, l’être humain serait le seul responsable de sa propre
perte, à moins que celui-ci ne parvienne à trouver d’ici là une autre planète habitable.
L’espoir de l’exploration spatiale
"Je pense que l’humanité n'a pas d'avenir si elle ne va pas dans l’espace", a insisté le scientifique.
Un souhait sur lequel les agences spatiales du monde entier planchent depuis plusieurs années.
Alors que plusieurs rêvent aujourd'hui d'envoyer d'ici peu une mission humaine vers Mars, la
recherche d'autres mondes potentiellement habitables bat aussi son plein.
D'après la NASA, la mission Kepler notamment aurait permis de découvrir pas moins de 4.696
exoplanètes dont 2.331 ont été confirmées. Parmi elles, 21 exoplanètes dont Kepler-452b feraient
moins du double de la Terre et se trouveraient dans la zone habitable autour de leur étoile.
De quoi stimuler les chercheurs dans leur quête, bien qu'on soit encore loin d'avoir trouvé une
réelle jumelle de notre planète. Malgré ses prédictions pessimistes, Hawking a souligné que
"c'était une magnifique époque pour être en vie et faire des recherches dans le domaine de la
physique théorique".
"Notre image de l'Univers a beaucoup changé au cours des 50 dernières années et je suis
heureux si j'y ai apporté une petite contribution", s'est-il réjoui avant de conclure sa présentation
par sa propre citation annoncée à l’occasion de son 70e anniversaire : "Souvenez-vous de
toujours regardez en haut vers les étoiles et pas en bas vers vos pieds."
Océan Antarctique
Une gigantesque crevasse en Antarctique accélère la fonte
de la calotte polaire
Actualités Planète
L'iceberg en train de se détacher de l'Ile du Pin, le 10 novembre 2013 (NASA/Sipa USA)
Des chercheurs ont découvert qu'un glacier s’est brisé de l’intérieur et non dans sa
périphérie, à cause des eaux réchauffées.
L'Obs Publié le 01 décembre 2016 à 16h35
Des scientifiques ont étudié la cause de l’effondrement d’un énorme morceau de banquise de l’un
des plus gros glaciers de l’Antarctique, rapporte le site Mashable. Selon une étude publiée lundi
28 novembre dans le journal "Geophysical Research Letters", ce sont les eaux réchauffées,
venant des océans, qui ont fait fondre le glacier de l’île du Pin par en dessous.
Grâce à des images radars prises par un satellite de l’Agence spatiale européenne, les
chercheurs de l’université de l’Ohio et de l’université du Michigan ont découvert des anomalies
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importantes dans la structure interne du glacier. La faille de l’île du Pin a commencé en 2013,
presque au centre de la banquise, qui est normalement plus robuste. Habituellement, les fissures
apparaissent près de la mer où le réchauffement des eaux provoque des changements dans la
glace.
Selon les chercheurs, c’est l’eau plus chaude que la normale qui s’est infiltrée jusqu’au centre du
glacier et qui aurait causé l’apparition de cette fissure géante. Longue de 32 kilomètres, elle
traversait la totalité de la calotte polaire de l’ouest de l’Antarctique. A l'été 2015, un immense
iceberg d’une superficie de plus de 600 km² s’est détaché du glacier.
"La question est 'quand'"
D’après les chercheurs, le changement climatique et d’autres causes pourraient provoquer
l’effondrement d’autres gros morceaux de l'inlandsis Ouest-Antarctique (la partie ouest de la
calotte glaciaire de l'Antarctique) dans les prochaines décennies. La montée des eaux causerait
alors des inondations sur les côtes du monde entier.
"La question n'est maintenant plus de savoir si la calotte glaciaire de l'Antarctique va
fondre, mais quand", a déclaré Ian Howat, directeur de l'étude et professeur associé en
sciences de la terre à l'université d'Ohio State, dans un communiqué de presse.
D'après une étude de mars 2016 postée dans la revue "Nature" et relevée par Mashable,
l'effondrement de l’inlandsis Ouest-Antarctique pourrait faire monter le niveau de la mer de plus
d'un mètre d'ici à 2100. D'autres études imaginent que ce niveau pourrait monter à un peu plus de
trois mètres. C’est assez pour inonder des villes côtières telles New York et Miami et forcer la
relocalisation de plus de 150 millions de personnes qui vivent près de la mer partout dans le
monde.
Interrogé par Mashable, l’ingénieur au laboratoire de physique appliquée de l'université de
Washington Ian Joughin est toutefois plus sceptique. Selon lui, l'île du Pin rejetterait régulièrement
des morceaux de glace. "Le lieu de la fissure n'est pas si différent des lieux des précédentes
fissures", estime-t-il.
A.S.
Océan Atlantique
Le Gang des Antillais, ou l'amertume des enfants du
Bumidom
http://la1ere.francetvinfo.fr/ Par Maïté Koda Publié le 29/11/2016 à 17:00, mis à jour le 29/11/2016
à 17:35
Le Gang des Antillais sera dans les salles le 30 novembre. Le film réalisé par Jean-Claude Barny
retrace l'histoire vraie de quatre braqueurs originaires de Guadeloupe et de Martinique qui
officiaient en région parisienne dans les années 70. Plus qu'un film de gangsters, une histoire
d'hommes.
© DR Image tirée du film Le Gang des Antillais de Jean-Claude Barny
Un film sur un gang de braqueurs, sans scène de braquage, ou presque. Le Gang des Antillais
raconte avant tout une histoire de désillusions. Celle de Jimmy (Djedje Apali), arrivé de la
Guadeloupe à l'âge de 13 ans. Alors que sa mère l'avait envoyé dans l'Hexagone en caressant le
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rêve d'en faire un fonctionnaire, Jimmy qui a rapidement décroché de l'école, s'use sur des petits
boulots et des salaires minables.
Braquage de postes
Devenu père célibataire, sans domicile fixe, ses rêves de grandeur et de revanche c'est via la
délinquance que Jimmy va les accomplir. Et il n'est pas seul. A ses cotés Liko (Vincent
Vermignon), le postier futé qui rencarde ses comparses sur les bons plans braquage, Politik (Eriq
Ebouaney), le cerveau de la bande sur qui reposent les décisions, et le peu fiable et tourmenté
Môlokoye (Adama Niane).
Ensemble, ils décident de braquer des bureaux de poste de la région parisienne. La bande
parvient, en peu de temps, à la fois à se remplir les poches et à faire la Une des journaux.
L'histoire, vraie, est tirée du livre du même nom écrit par Loïc Léry, lui-même membre du gang et
condamné à dix ans de prison.
BA gang des antillais
La souffrance du Bumidom
Le parcours de ces jeunes hommes, c'est aussi l'histoire du Bumidom, le Bureau pour le
développement des migrations dans les départements d'Outre-mer. Créé en 1963, cet organisme
a fait venir des dizaines de milliers d'originaires des départements d'Outre-mer dans l'Hexagone.
Mais si l'administration leur vendait des promesses d'avenir à leur départ des Dom, ils se sont
pour la plupart retrouvés à effectuer des emplois subalternes. La migration a également pour
beaucoup été l'occasion de faire l'expérience du racisme de l'Hexagone et de se découvrir
Français de deuxième, voire, troisième zone.
Amertume
La force du Gang des Antillais, en salles depuis le 15 octobre en Guadeloupe, en Guyane et en
Martinique, c'est sans doute de mettre des images, et de belles répliques, sur une histoire peu
connue des Ultramarins, et complètement ignorée de la majorité des autres Français. Les mots du
Général de Gaulle "Mon Dieu que vous êtes français", adressés à la foule rassemblée à Fort-deFrance tranchent cruellement avec la solitude, l'amertume et parfois la misère de ces Antillais une
fois installés dans l'Hexagone.
© DR
Tourné à Toulouse et en Guadeloupe, le film, très riche, parfois trop, resitue l'action dans son
contexte historique. On y voit tour à tour un Mathieu Kassovitz, gérant de bar et nostalgique de
l'Algérie française, des rivalités entre communautés sur fond de proxénétisme ou encore des
braqueurs amenés à soutenir les indépendantistes guadeloupéens.
"La France je l'ai braquée, je l'ai baisée et elle me le rend bien"
Avec toujours en trame de fond, une rage et une soif de révolte, voire de vengeance, sur un
terrain tantôt racial, tantôt social. Un cycle dont il est difficile de sortir. A l'image de ces mots,
adressés par Jimmy, à son éducateur de prison Patrick Chamoiseau, (interprété par Lucien Jean233
Baptiste) qui lui suggère de coucher son histoire noir sur blanc. "La France je l'ai braquée, je l'ai
baisée et elle me le rend bien. Je vous parle de coït brutal, et vous me parlez de poésie".
Le Gang des Antillais, de Jean-Claude Barny. Sortie aux Antilles et en Guyane le 15
octobre, sortie nationale le 30 novembre
Océan Indien
Orange lance la 4G et la 4G+ à La Réunion
actu Réunion par www.ipreunion.com le 1er décembre 2016 à 03:45
photo imaz press
Ce mercredi 30 novembre 2016, sur le site du Golf du Bassin Bleu à Saint-Gilles les Hauts, Xavier
Pichon, Directeur exécutif adjoint, en charge des finances, de la stratégie, et du développement
d’Orange, ainsi que Mireille Helou, Directrice Orange Réunion Mayotte, lancent la 4G et 4G+ à La
Réunion. Dès le 1er décembre, 99% des réunionnais pourront bénéficier de nouveaux usages de
la 4G, tandis que la 4G et 4G+ révolutionnent les usages en mobilité grâce aux débits allant
respectivement jusqu’à 150 Mbit/s et 300 Mbit/s.
Un déploiement et une couverture de la Réunion supérieure à celle de l’Hexagone avec 99% de la
population couverte en 4G dès le 1er décembre
Dans le cadre de la procédure d’attribution des fréquences par l’Arcep, Orange a obtenu le
meilleur lot de fréquences permettant de proposer aux clients disposant de terminaux compatibles
des débits pouvant aller jusqu’à 150 Mbit/s sous couverture 4G et jusqu’à 300 Mbit/s sous
couverture 4G+. Orange s’appuie par ailleurs sur un réseau mobile entièrement modernisé à La
Réunion.
Orange a fait le choix d’un réseau en fibre optique très performant pour raccorder ses sites radio
4G/4G+ et ainsi délivrer une expérience du Très Haut Débit de bout en bout dès l’ouverture du
service.
L’opérateur déploie également la 4G+ qui concernera à terme l’ensemble du territoire et permettra
d’atteindre des débits jusqu’à 300 Mbit/s* grâce à l’agrégation des fréquences 800 MHz, 1800
MHz et 2,6 GHz. Dans un premier temps, Orange a concentré ses efforts de déploiement 4G+
dans les zones où l’évolution des débits sera la plus importante. Ce déploiement permet
également d’apporter rapidement une complémentarité entre le Très Haut Débit Mobile et le Très
Haut Débit Fixe.
Selon Xavier Pichon, Directeur exécutif adjoint, en charge des finances, de la stratégie, et du
développement : "Avec une couverture 4G de 99% de la population à la Réunion dès le lancement
au 1er décembre, Orange poursuit sa stratégie de convergence des réseaux fixe avec la fibre et
mobile avec la 4G/4G+ et confirme ainsi son ambition de leadership sur le Très Haut Débit sur
l’Ile".
Orange bénéficie d’un savoir-faire dans le déploiement des réseaux mobiles et plus
particulièrement sur son expertise du Très Haut Débit et de la 4G. Le groupe Orange propose déjà
la 4G dans 14 Pays et compte plus de 22 millions de clients 4G.
La 4G révolutionne les usages en mobilité
La 4G permet de tout partager plus vite. L’utilisation des smartphones, tablettes ou ordinateurs
portables compatibles 4G, en déplacement devient plus fluide, plus instantanée. De nouveaux
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usages deviennent possibles, avec un équipement compatible, comme par exemple le visionnage
de vidéos HD en déplacement. Les transferts de données sur le réseau mobile Orange deviennent
encore plus rapides.
Selon Mireille HELOU, directrice Orange Réunion Mayotte : "Ces nouveaux débits libèrent
totalement les usages et changent fondamentalement l’expérience internet mobile pour nos
clients : ils peuvent regarder leurs émissions en HD, télécharger légalement des films et séries en
quasi-instantanéité, et accéder facilement à leurs données personnelles stockées dans le Cloud".
Orange propose de nouvelles offres conçues pour profiter au mieux de la 4G et de la 4G+ à la
Réunion
La 4G/4G+ d’Orange sera disponible pour la très grande majorité de nos clients, sans surcoût et
sans démarche. Cependant pour bénéficier des avantages de la 4G, il faut disposer d’un terminal
compatible 4G, d’une SIM 4G et d’une offre compatible 4G. Orange a lancé le 21 septembre 2016
de nouvelles offres modulables et enrichies en internet mobile. Au 1er décembre, pour
accompagner le lancement de la 4G, Orange propose encore davantage de générosité sur ses
forfaits pouvant proposer jusqu’à 45Go d’internet mobile.
Quelques exemples d’offres :
- Le Pack KomZot Smartphone propose les appels et SMS illimités depuis et vers la Réunion,
Mayotte, la Métropole et les DOM, et 30 Go d’internet mobile à partir de 39,99 euros sans mobile,
remise 100% Orange déduite et à partir de 54,99€ avec mobile, remise 100% Orange déduite.
- L’offre "Koifé !" à 19,99 euros propose les appels et SMS illimités depuis et vers la Réunion,
Mayotte, la Métropole et les DOM, et 5 Go d’internet mobile.
- L’offre "Koifé !" à 5,99 euros propose 2 heures d’appels, les SMS illimités depuis et vers la
Réunion, Mayotte, la Métropole et les DOM, et 200 Mo d’internet mobile.
Les clients professionnels d’Orange pourront également choisir, parmi la large gamme
professionnelle, des offres incluant l’internet mobile en 4G.
* Débit maximum théorique
Le Monde est fou !
Nord : des enfants retrouvés enfermés dans des lits-cages et
surveillés par Skype depuis l'Algérie
Leurs parents ont admis de graves négligences. Ils ont été condamnés à dix mois de
prison avec sursis et mise à l'épreuve, mais le parquet devrait lancer de nouvelles
poursuites.
Les faits se sont produits dans un appartement de la rue Alfred-Delecourt à Wattrelos (Nord). (GOOGLE STREET
VIEW)
Franceinfo France Télévisions Mis à jour le 30/11/2016 | 18:33 publié le 30/11/2016 | 18:21
Un bébé de 2 ans dans un lit-cage, sans eau et sans surveillance. Un enfant de 3 ans qui ne
marche pas encore. Une fillette de 8 ans qui dispose seulement d'une "couverture pour dormir par
terre". C'est ce qu'un habitant de Wattrelos (Nord), voisin du logement où vivent ces enfants, a
constaté, le 26 septembre.
"A peine entré dans l'appartement, il a été interpellé par l'étrange organisation des lieux. A part le
séjour et une salle d'eau, toutes les pièces sont fermées à clé", raconte La Voix du Nord, mardi 29
novembre. C'est dans l'une d'elles que le voisin trouve l'enfant de 2 ans. Il appelle la police.
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"Pour toute nourriture, des biscuits et du yaourt liquide"
Les policiers de la brigade de protection des mineurs sont chargés de l'enquête. "Pour toute
nourriture, les fonctionnaires ne dénichent, dans le logement, que des biscuits et du yaourt
liquide", indique le quotidien régional. Face aux policiers, les parents invoquent un cumul
d'emplois et un manque de disponibilité pour justifier les graves négligences, qu'ils reconnaissent.
"Les parents évoquent même un mode de garde inattendu. C'est un proche qui surveille les
enfants... en utilisant l'application Skype alors qu'il se trouve en Algérie !" ajoute La Voix du Nord.
Le quotidien a assisté au procès des parents. Et relate qu'à l'audience, une administratrice a
révélé qu'un des enfants "s'est tellement déformé le palais en suçant son pouce qu'il ne peut plus
fermer la bouche". Tandis que le couple est revenu sur ses aveux.
Mais les deux parents ont été condamnés à 10 mois de prison avec sursis et mise à l'épreuve
pour le calvaire subi par le plus petit. Car seuls les faits le concernant ont été sanctionnés, le
dossier présentant un défaut. Selon La Voix du Nord, le parquet devrait donc lancer de nouvelles
poursuites concernant les aînés.
Le nouveau billet de banque britannique irrite les
végétariens
Actualités Monde
Mark Carney, le gouverneur de la Banque d'Angleterre, présente le nouveau billet de 5 livres, le 13 septembre 2016 à
Londres (STEFAN WERMUTH / POOL / AFP)
En découvrant qu’il y avait des traces de graisses animales dans la composition du
nouveau billet de 5 livres, des végétariens ont lancé une pétition pour son retrait.
http://tempsreel.nouvelobs.com/ L'Obs Publié le 01 décembre 2016 à 14h39
Des végétariens s’en prennent à la Banque centrale d’Angleterre. A la suite de questions
d'internautes sur Twitter lundi 28 novembre, l’établissement a confirmé qu'"il y a des traces de suif
dans les granulés de polymère utilisés dans le substrat de base pour le billet de 5 livres" à l'effigie
de l'ancien Premier ministre Winston Churchill et entré en circulation en septembre dernier.
Jools @Jools_Orca
@bankofengland Hello. I've heard the new £5 has tallow in it which is derived from animal fat. Can
you please let me know if this is correct
Bank of England
✔ @bankofengland
Hi @Jools_Orca there is a trace of tallow in the polymer pallets used in the base substrate of the
polymer £5 notes
8:57 PM - 28 Nov 2016
Interrogée par l'AFP, la Banque d'Angleterre n'a pas souhaité commenter davantage mardi,
précisant seulement que "le suif est dérivé de graisses animales et est une substance qui est
également largement utilisée dans la confection de bougies et de savon".
"Dégoûté" par cette révélation qui a provoqué l'émoi de certains végétariens et végétaliens sur
Twitter, un internaute britannique a lancé une pétition sur le site Change.org, qui avait recueilli
jeudi en début d'après-midi plus de 115.000 signatures.
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"Les nouveaux billets de £5 contiennent des graisses animales sous la forme de suif. Cela
est inacceptable pour les millions de végétaliens, végétariens, hindous, sikhs, jaïns et
autres, du Royaume-Uni. Nous demandons à ce que vous arrêtiez d'utiliser des produits
issus d'animaux pour produire la monnaie que nous utilisons", explique le texte de la
pétition visant la Banque d'Angleterre.
Les sikhs et les hindous ont aussi demandé à ce que les billets soient retirés des temples, où les
produits à base de viande sont interdits. Les hindous considèrent les vaches comme sacrées. Les
sikhs pratiquants sont strictement végétariens.
"L'argent est devenu sale"
Plusieurs internautes se sont également déchaînés sur les réseaux sociaux, dont la PETA,
l’équivalent de la SPA.
♡ chlo a ♡ @_chloaustin
"why are you bothered that the new £5 notes contain tallow you're not going to be eating them"
obviously not, it's about the mass production
4:15 PM - 29 Nov 2016 · Stoke-on-Trent, England
"Nous n'allons évidemment pas manger les billets de £5, mais il s'agit de mettre en cause la
production de masse."
Chris R. Wright
✔ @chrisrwright
The new £5 note contains animal product. I am actually lost for words. Money just got a bit dirtier.
https://www.change.org/p/bank-of-england-remove-tallow-from-banknotes?recruiter=12006801&utm_source=share_petition&utm_medium=copylink …
#veggies
#vegan
12:54 AM - 30 Nov 2016
Bank of England: Remove Tallow from bank notes
The new £5 notes contain animal fat in the form of tallow. This is unacceptable to millions of
vegans, vegetarians, Hindus, Sikhs, Jains and others in the U.K. We demand that you cease to
use animal...
change.org
"Je n'ai pas de mots. L'argent est devenu un peu plus sale."
PETA UK
✔ @PETAUK
It is absurd that beef tallow, a co-product of a cruel and violent industry, is being used in £5
notes.http://www.mirror.co.uk/news/weird-news/weird-substance-discovered-new-5-9355883 …
6:27 PM - 30 Nov 2016
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Weird substance discovered in new £5 notes – and people are upset
The Bank of England has confirmed that the new £5 notes contain animal fat
mirror.co.uk
"C'est absurde que le suif de bœuf, un produit issu d'une industrie cruelle et violente, soit utilisé
dans les billets de £5."
Sur le réseau social, des petits malins leur conseillent de glisser les billets sous leur porte ou
proposent un échange contre une pièce de £1.
Deano Boroczky
✔ @DeanomusicUK
If nobody wants their new £5 notes which may contain traces of animal fat please feel free to post
through my door. Thanks #fivepoundnote
8:45 PM - 29 Nov 2016
"Si personne ne veut de ses nouveaux billets de £5 qui pourraient contenir des traces de graisses
animales, n'hésitez pas à les glisser sous ma porte. Merci."
Beardy Man Jay @BeardyManJay
To all #vegans not liking the new £5 notes I'm offering an #exchange I will give u £1 for every new
£5 u dont want @bankofengland #tallow
4:43 PM - 29 Nov 2016
"A tous les vegans qui n'aiment pas les nouveaux billets de £5, je propose un échange. Je vous
donne £1 pour chaque billet de £5 que vous ne voulez pas."
20 milliards de billets circulent
Le billet de 5 est le premier en Angleterre à ne pas être imprimé sur du papier, mais sur une
matière plastique, estimée plus résistante : elle passerait le test du verre de vin rouge ou
du passage en machine à laver.
Le modèle, appelé "Guardian", est utilisé dans 24 pays, dont l’Australie, le Canada, la Roumanie
ou le Vietnam. Selon le site d'Innovia, son fabricant, il y aurait 20 milliards de billets plastifiés
actuellement en circulation dans le monde.
Cela pourrait changer. "Ce problème vient d'être révélé et la Banque n'en avait pas conscience au
moment de signer le contrat", explique un communiqué de Bank of England relayé par la BBC.
"Innovia travaille désormais avec sa chaîne de production et tiendra informée la Banque des
progrès pour trouver des solutions potentielles."
A.S.
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Insolite
Un arc-en-ciel blanc photographié au-dessus de la lande
écossaise
Depuis sa publication, dimanche, la photo a été reprise par de nombreux médias
britanniques.
Un arc-en-ciel blanc photographié par Melvin Nicholson à Rannoch en Ecosse, le 20 novembre 2016.
(NICHOLSON/SHUTTERSTOCK/SIPA / REX)
Franceinfo France Télévisions Mis à jour le 24/11/2016 | 12:11 publié le 24/11/2016 | 11:32
Un moment de féerie. Le photographe britannique Melvin Nicholson a photographié un arc-en-ciel
blanc au-dessus de la lande de Rannoch en Ecosse, dimanche 20 novembre. Depuis sa
publication, la photo a été reprise par de nombreux médias britanniques, la BBC, le Daily Mail, le
Scottish Sun (en anglais)...
Appelé par les Britanniques "fog bow", ou "arc de brouillard", ce phénomène rare est créé par "les
minuscules gouttes de pluie du brouillard", explique le photographe sur sa page Facebook (en
anglais). "Dès que j'ai vu ce merveilleux arbre, solitaire et balayé par le vent, et la neige fraiche
tout autour (...) c'était plus que magique. Je m'en souviendrai pour longtemps."
Météo-France
✔ @meteofrance
Superbe arc blanc ou fog bow saisi en Ecosse dimanche par Melvin Nicholson via @bbcweather
18:18 - 22 Nov 2016
Brouillard et soleil
Selon le site de l'astronome français Guillaume Blanc, citant des études de la Nasa (en anglais),
ce phénomène apparaît lorsque le brouillard est en train de se dissiper devant soi, et que l'on
tourne le dos au soleil.
"Dans le cas d’un arc-en-ciel classique, les gouttes d’eau, relativement grandes jouent le rôle d’un
prisme. Elles réfractent l’onde lumineuse, qui est séparée en différentes longueurs d’onde (et donc
différentes couleurs, du bleu au rouge) en rebondissant dans la sphère d’eau, explique-t-il. Mais
avec du brouillard, les gouttelettes sont minuscules, trop petites pour un phénomène de réfraction.
La lumière est simplement diffractée et diffusée en un halo blanc un peu flou."
239
Vimeo @Vimeo
Dr. Eddy Graham @eddy_weather
A white "fogbow" occurs when the water droplets are too small to make a rainbow - from Roberto
Porto in Tenerife http://fb.me/8pAGJa3Ei
19:46 - 26 Oct 2016
Emma Morano, la dernière survivante du XIXe siècle, fête ses
117 ans
Accueil / Europe / Italie / http://www.ouest-france.fr/ Modifié le 29/11/2016 à 10:52 | Publié le
29/11/2016 à 06:11
La doyenne de l'humanité est demeurée autonome jusqu'à ses 115 ans | AFP
Emma Morano, dernière survivante connue du XIXe siècle et doyenne de l'humanité dont le
régime alimentaire à base d'œufs est commenté dans le monde entier, fête ce mardi ses 117 ans
dans son petit appartement à Verbania, dans le nord de l'Italie.
Elle est née le 29 novembre 1899, son premier amour a disparu pendant la Première guerre
mondiale, elle s'est séparée d'un mari violent juste avant la Seconde et a travaillé jusqu'à ses 75
ans dans une fabrique de sacs en toile de jute.
Suivant les conseils d'un médecin quand elle avait 20 ans, elle s'est nourrie pendant près d'un
siècle de trois œufs par jour, deux crus et un cuit, avec un peu de viande et très peu de fruits ou
de légumes.
Elle raffole désormais de biscuits, mais lors d'un entretien avec l'AFP fin octobre, elle n'était pas
certaine de toucher à son gâteau d'anniversaire: celui de ses 116 ans l'avait rendue malade. "Les
gens viennent. Je n'invite personne mais ils viennent. D'Amérique, de Suisse, d'Autriche,
de Turin, de Milan... Ils viennent de partout pour me voir !", s'était-elle exclamée.
Pas sortie depuis 20 ans
Très indépendante, elle est restée autonome jusqu'à 115 ans, même si elle ne sortait plus de son
petit deux-pièces depuis 20 ans. En revanche, depuis l'année dernière elle ne quitte plus son lit et
a besoin d'une aide-soignante à plein temps. Son esprit est encore très alerte mais elle entend
très mal, s'exprime avec difficulté, voit trop mal pour regarder la télévision et passe une grande
partie de ses journées à dormir.
Mercredi, elle doit recevoir la visite de quelques proches et de quelques journalistes, ainsi que de
la maire de Verbania, Silvia Marchionini. Pour l'occasion, un "voyage musical à travers trois
siècles" sera joué en son honneur dans le théâtre de la ville et une biographie romancée, "La
femme qui a vu trois siècles", de René Papas, sera présentée en avant-première.
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Cet astronaute a entendu un bruit très bizarre en vol
http://www.ouest-france.fr/leditiondusoir/ L'édition du soir Espace mercredi 30 novembre 2016
Yang Liwei, le premier astronaute chinois à être allé dans l’espace, vient de donner une interview
assez étonnante. Il déclare avoir entendu des bruits étranges, alors qu’il se trouvait dans sa
navette spatiale en 2003. Depuis, il n’a toujours pas réussi à élucider ce mystère.
« Toc, toc, toc. » Qui est là ? Lors de son premier vol dans l’espace, l’astronaute chinois Yang
Liwei a peut-être frôlé une météorite. Ou, plus étonnant (qui sait ?), il est entré en contact avec
des extraterrestres sans le savoir...
Dans une interview donnée à la télévision centrale de Chine (CCTV), le taïkonaute – le nom que
l’on donne aux astronautes en Chine – a déclaré avoir entendu un bruit énigmatique lors de son
voyage dans l’espace en 2003.
Il explique qu’un son a retenti sans aucune raison, pendant son voyage de 21 heures autour de la
Terre à bord de la navette Shenzhen 5. « Il n’est venu ni de l’extérieur ni de l’intérieur du
vaisseau spatial, a-t-il déclaré. Cela ressemblait à un son de marteau en bois que l’on tape
contre un seau en ferraille. » Ce qui laisse la place à une autre hypothèse. Celle d’une blague
d’un autre astronaute afin de marquer le coup et rendre inoubliable le premier vol dans l’espace
de Yang Liwei.
(Photo : Station Spatiale/Twitter)
Pas une première
En tout cas, le bruit n’a pas fait rire Liwei, qui se souvient avoir été fébrile après avoir entendu ce
son. Il a alors cherché son origine en regardant par le hublot et autour de lui. Mais sans rien
remarquer d’anormal...
À son retour sur Terre, il a confié cette anecdote à son équipe technique, en imitant au mieux le
bruit, afin qu’elle résolve le mystère. Lors des missions suivantes, les astronautes des navettes
Shenzhou 6 et Shenzhou 7 ont également affirmé avoir entendu le même bruit étrange.
Mais treize ans plus tard, Yang Liwei est toujours sans réponse et expose son énigme à la planète
entière dans l’espoir de trouver une explication. Dans l’espace, la vérité est ailleurs...
Europol : un calendrier de l'avent des fugitifs les plus
recherchés
M6info 1 décembre 2016
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L'organisation de coopération policière a décidé de surfer sur la tendance des calendriers
de l'avent. Objectif : mobiliser les citoyens dans la traque des fugitifs européens les plus
recherchés.
A chaque jour un pays et son criminel le plus recherché, tel est le principe de construction de ce
calendrier de l'avent un brin atypique, lancé par Europol ce 1er décembre 2016. Pour l'inaugurer,
c'est l'Autriche qui a fourni la fiche de son ennemi public n°1 : Tibor Foco, un Autrichien âgé de
60 ans, condamné pour le meurtre par balle d'une prostituée en 1986, qui s'est évadé de prison
à l'occasion d'une permission il y a 21 ans.
Chaque soir à minuit, un nouvel avis de recherche d'un pays sera dévoilé automatiquement sur
le site. Pour la France, ce sera le 10 décembre.
“Tous ces criminels en cavale fuient leurs responsabilités et leurs condamnations”, écrit Europol
sur son site qui demande l’aide de tous les citoyens pour aider les proches de victimes à obtenir
justice en “mettant en prison ces criminels avant le début des vacances”.
Europol affirme également que 9 des 24 criminels arrêtés par l’organisation cette année l’ont été
grâce à l’attention médiatique et à l’aide du public. En février dernier, un pédophile présumé de
nationalité roumaine a ainsi été arrêté dans le XVIIe arrondissement, à Paris.
16 – Vie de l’UOROI
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