drapeau, vice - [email protected]
Transcription
drapeau, vice - [email protected]
LA FLOTTE NORD BASSIN D'ARCACHON Composition du bureau 2011 PRESIDENT d’HONNEUR : Jean ESTIENNE. PRESIDENTS HONNORAIRES : René LECUL ; Christian PLOUVIER BUREAU : PRESIDENT: et RELATIONS PUBLIQUES SECRETAIRE SECRETAIRE ADJOINTE TRESORIER TRESORIER ADJOINT Christian LENEUF 06 70 64 48 72 Fabienne JOUSSAIN, E-mail : [email protected] Alimé GHOULA E-mail [email protected] Hervé BLAISIN, Claude SERRET, 05 56 82 21 73 05 57 70 88 02 – 06 66 35 98 34 05 56 82 56 22 – 06 83 86 33 30 05 56 60 81 98 VICE-PRESIDENTS DELEGUES AUX COMMUNES 06 83 11 87 69 ANDERNOS LES BAINS : Michel BETOULLE, E-mail : [email protected] ARES : LANTON : Serge LALOUX, 06 14 12 59 39 Jean-Pierre LEMBERT, 06 84 70 08 01 E-mail : [email protected] Claude SERRET, 05 56 60 81 98 LEGE CAP-FERRET: MEMBRES DU BUREAU VICE-PRESIDENTS ADJOINTS ANDERNOS LES BAINS Bernard DURANTEAU 05 56 26 98 65 ARES René BRUT 05 56 60 15 21 LANTON Jean-Pierre MICHEL Jean HAZERA, Alimé GHOULA 05 57 70 78 10 05 56 82 98 25 06 66 35 98 34 LEGE CAP-FERRET Séraphin ORTEGA, 05 56 60 76 06 LE PORGE Délégué Anciens Combattant Commission. « LE PHARE » William BRET André BAELDEN, Hugues LEPLAE, E-mail : [email protected] Jean-Pierre CAMUT E-mail : [email protected] Philippe PRAQUIN Jacques JOUSSAIN, Jean-Pierre MICHEL André GEX D’AVION Serge LALOUX Alain SERAFON Responsable Informatique : Commission. « Navigation » Commission des. « FÊTES » Commission Infrastructure Commission Modélisme Porte-drapeaux Vérificateurs aux comptes 05 56 60 11 234 06 33 55 89 39 06 08 51 65 61 05 57 70 27 80 05 56 82 21 73 05 57 70 78 10 05 56 82 51 39 06 14 12 59 39 05 56 60 78 83 Edito du P Revue 1er semestre 2011 24 ème année – N°48 LE PHARE La Flotte Nord Bassin Arès (Gironde) SOMMAIRE Edito du Président Titres Page Édito du Président 1 Nécrologie -calendrier 2 Rédacteur - activités 3 Hommages aux disparus 4 Base des sous-marins 6 La page de la SNSM 7 TSF à Croix d'Hins 8 ENSM 9 Adieu Super Frelon 10 Le paquebot Paris 11 Voyage sur le Rhin 12 Golfe du Morbihan 13 Carénage du canot 10 15 Soirée costumée 16 Arès – Lège Cap-Ferret 17 Pupilles Mousses 18 Le 10, un beau bateau 19 Visite BSM de Kéroman 20 Marins-pécheurs, secours 22 L'Audacieuse 23 Préparation militaire 23 Avions à Andernos 24 Suspense en mer en mai 26 Chers membres et amis de la Flotte nord bassin, Une nouvelle année commence pour notre association. Les tempêtes de cet hiver nous ont épargnés cette fois. L’été qui a commencé au mois de mars, s’annonce un peu sec pour l’instant : prudence. Avant tout je voudrais vous informer que plusieurs de nos membres ont été gravement touchés par la maladie à des degrés divers. N’hésitez pas à leur rendre une petite visite pour maintenir le contact. Cela leur fera chaud au cœur. Quelques décès ont endeuillé ces premiers mois et la disparition de quelques membres de notre famille nous rend toujours tristes. Au mois de juillet nous reprendrons nos auberges espagnoles à la Cambuse. En août nous descendrons la Leyre en canoë. Nous sommes partis en croisière sur le Rhin avec 47 membres de la FNB. Ce voyage a été une réussite totale. Nous avons également participé à la semaine du Golfe du Morbihan. Ce séjour ensoleillé nous a laissé de bons souvenirs. Nous préparons les Fêtes du Nautisme pour mai 2012 et je demanderai à nos bénévoles de se manifester, de préparer et également de proposer des activités qui étofferont cette journée. Nous essayons de trouver un nouveau parrainage pour remplacer l’Audacieuse qui a descendu ses couleurs pour la dernière fois le 28 mai 2011. Les villes marraines n’ont pas été conviées et cela est très dommageable. Malgré tout nous avons pu, après maintes démarches, récupérer pour prêt, du matériel de notre filleule qui est arrivé à la Cambuse. Merci de m’informer de la santé de nos amis flottards et des besoins éventuels de chacun. Je vais maintenant vous souhaiter un bel été en famille. Soyez prudents si vous naviguez sur les eaux de notre si joli Bassin. Respectez les mesures de sécurité sur vos bateaux. Bon vent et bonne santé à tous. Christian Leneuf 1 NECROLOGIE Jeannot CARRICART décédé déc 2010 à Lège Georges LAFONTAINE décédé le 28 janvier 2011 à Arès Colette FABRY décédée le 25 janvier 2011 à Lège Christiane ELIES décédée à Lège Cap-Ferret Henri SUTTER décédé le 11 juin à Arès J-Claude GUIBERT décédé le 1er juin à Brive René GUILLEM décédé le 11 juin à Arès Nouveaux embarqués Arsigny Christophe et Carole de Saint Savin Arsigny René de Lanton Bagnariol JLouis d’Andernos Bey Anny de La Teste de Buch Bonnet Pierre et Yvonne d’Andernos Capeyron Hubert du Bouscat Castaneira Claude de Lanton Cazeaux Michel de Lanton Darrouzes Dominique de Lanton Didion Luce de Lanton Droge Patricia d’Audenge Ducup de Saint Paul Claire d’Andernos Guepier Bernard de Lanton Hervé J-Claude de Lanton Léger Dominique de Lanton Lorreyte Gilbert d’Andernos Mariette Bernard d’Andernos Pruvot Bernard Quere Christian de Plouzane Roudeyron Annie de Lanton Vossier Michèle d’Andernos CALENDRIER 2011 9 juillet — Auberge espagnole à la Cambuse 3 août — Descente de la Leyre en canoë 7 septembre – réunion bureau à Arès 24 septembre – Repas — Salle d’animation à Lanton 28 septembre – Visite du sémaphore du Cap-Ferret à l’occasion des grandes marées 20 novembre – Assemblée Générale à Arès Pour information 2 au 3 juillet — Les 18 heures d’Arcachon – Départ 17 heures de la jetée Thiers 10 juillet vers 12H30 : passage de la flottille des bateaux d’Eric Tabarly devant Royan et Meschers 12 juillet 16 heures à Royan : accueil du Belem – le dernier trois-mâts barque français et le plus ancien en Europe en état de navigation 2 Rédacteur du Phare Merci à Jean Pierre Lembert d’avoir pendant une dizaine d’années fait en sorte que ce lien entre tous les membres soit aussi efficace. Ce Phare est donc le premier pour moi mais aussi le numéro 48 d’une série impressionnante et continue depuis 25 ans. Notre association doit son succès à la diversité des activités qui y sont menées. Chacun trouve dans l’association ce qu’il y apporte tout en acceptant ce que les autres y apportent. La diversité des origines, des professions et des vécus des membres alimentent le plaisir de se rencontrer. LE PLAE Hugues C’est dans la continuité de la ligne directrice du Phare que Christian et le Conseil d’Administration m’ont invité à prendre en charge la composition et l’édition du journal à partir de cette année. Pour prolonger ces rencontres, adressez vos articles 22 rue Branly 33510 Andernos Tel 06 07 97 51 78 [email protected] Ce qui s’est passé au 1er semestre 2011 Le vendredi 7 janvier, participation aux vœux de la municipalité de Lanton Le samedi 8 janvier, réunion d’échanges de connaissances à la Cambuse Le samedi 8 janvier, vœux de la municipalité d’Arès Le vendredi 14 janvier, présentation, des vœux de La Flotte au domaine des Lugées Le samedi 15 janvier, participation aux vœux de La Flotte Sud bassin Le mercredi 12 janvier, repas des associations au Broustic Le samedi 22 janvier, vœux et galette des rois à Libourne Le vendredi 18 février, repas à la Cambuse Le samedi 5 mars, repas costumé au Broustic Le vendredi 11 mars, visite et repas sur le Princess Aquitaine Le samedi 19 mars, fête de la Saint Patrick à la Cambuse Le week-end du 25 au 27 mars, visite BSM Lorient et Ile longue à Brest Le dimanche 3 avril, assemblée générale de La Flotte de Bordeaux Le lundi 4 avril, réunion des participants du voyage sur le Rhin Le mardi 5 avril, repas à la Cambuse Du dimanche 17 avril au 23 avril, croisière sur le Rhin Le dimanche 24 avril participation à la journée du souvenir et de la déportation Le dimanche 8 mai, participation aux cérémonies commémoratives 1939-1945 Le jeudi 12 mai, sortie pédestre d’Arès au Cap Ferret Le vendredi 20 mai, invitation sur le Léopard à Libourne Le samedi 21 mai, les escales de l’éducation à Lanton Le samedi 28 mai, assemblée générale de la Flotte Sud Bassin Du 30 mai au 5 juin, sortie sur le Golfe du Morbihan Le samedi 18 juin, repas champêtre au domaine des Lugées 3 HOMMAGES à Georges LAFONTAINE décédé jan 2011 Mon cher Georges, Jojo, comme tous tes amis t’appelaient, tu as largué les amarres en janvier de cette année et tu vogues au large où tu vas poser ton sac sur une île lointaine. Né à Paris (13ème) le 14 octobre 1923, tu as bien rempli ces 87 années de vie. Apprenti boucher, tu refuses le travail obligatoire en Allemagne et tu t’engages dans la Marine sous le N° matricule 6932T42. Tu as 19 ans. Le croiseur Dunkerque t’accueille comme canonnier, puis tu pars à Toulon, au 1er régiment Canonnier marine pour défendre la rade. Embarqué ensuite sur le torpilleur Fortune, tu participes à la prise de la poche de Royan. Combattant de la 1ère heure, tu quittes le service armé, rayé des cadres en 1946. — Médaille des Services Militaires Volontaires — Médaille Reconnaissance de la Nation 39/45/— Médaille Commémorative 39/45. Revenu à la vie civile, tu optes pour le service logistique de la Société IBM à Corbeil (91) où tu es chargé des produits spéciaux. Tu prends ta retraite en 1984 honoré de la Médaille d’or du travail. Entre-temps, en 1949, tu as épousé Guyslaine le 24 décembre pour être exact et jusqu’à ce jour, c’est la seule femme de ta vie, non, car la deuxième c’est ta fille. Tu as deux petits fils dignes de leur grand père. En 1984, tu viens t’installer à Arès. En 1985, à la fête de l’huître d’Andernos, tes pas te conduisent au stand de La Flotte. Nous sommes là pour t’accompagner et t’honorer à notre tour, toi qui fus le portedrapeau, vice président, trésorier de notre amicale et administrateur de l’Union nationale de la Flotte. Les médailles d’argent de la FLOTTE et de la FAMMAC ont récompensé ton zèle à servir. En outre, tu as été porte-drapeau du Souvenir Français et pris une grande part à l’activité de Dansons à Arès. Tu laisses un grand vide Georges, nous avons encore besoin de matelots de ta trempe. Que la mer te soit calme et les vents cléments. Au revoir Jojo. Ces médailles attestent de ton engagement. — Médaille du Réfractaire 39/45, âge à Piraillan. En 1974, suite au décès de Jean, son mari, elle prend la tête de l’entreprise ostréicole. Elle embarque sur son chaland le OUI II comme matelot-patron ce qui est rare pour l’époque. Femme courageuse, elle élève ses deux enfants Chantal et Didier et fait carrière dans ce dur métier de la mer. A la retraite, elle s’investit à fond dans le bénévolat. Christiane ELIES Le 14 avril 2011, Nous avons accompagné à dernière demeure Christiane ELIES, SOULIE âgée de 81 ans. sa née Née d’une famille d’ostréiculteurs, elle entre dans le métier dès son plus jeune 4 Elle faisait partie des passionnés de la marine de notre association La Flotte depuis 23 ans. Didier, son fils est actuellement patron-pêcheur à Piraillan. A ses enfants, petits enfants, à sa famille, nous présentons nos sincères condoléances. HOMMAGES à René GUILLEM C’est avec beaucoup de tristesse que Christian PLOUVIER et Christian LENEUF nous font part du décès de notre ami flottard René GUILLEM survenu le 11 juin. La cérémonie religieuse a eu lieu en l’église Saint Éloi, d’Andernos les Bains et l’inhumation à au cimetière Balangey de Saint Médard en Jalles. avions retourne vers l’Indo en septembre 1947 pour des missions le long des cotes. René Guillem était né en 1924 à Le Temple de Médoc. Il a 15 ans lorsque la deuxième guerre mondiale éclate. A 20 ans, il s’engage pour 5 ans dans la Marine Nationale. En 1945 Il arrive en Angleterre et suit l’instruction en Écosse chez les fusiliers-marins commandos F.N.F.L. (voir Phare N° 36). En juin 1945, il suit des cours de radar ASDIC. Puis il embarque sur le "Dixmude", ancien cargo de passagers américain modifié en porte avions et affecté au transport de troupes entre la France et l’AFN jusqu’en novembre 1946. Puis il va aux USA, à quelques encablures de Miami, pour embarquer des avions Corsair et T6 et prendre le cap, en janvier 1947, vers l’Indochine. Le Dixmude revient en France avec la catapulte cassée. Après réparation le porte- En 1954 et 1956 il suit deux cours d’électricien puis embarque sur le porteavions Bois-Belleau. Il est très marqué par son passage sur la Tarentule. Il terminera sa carrière par une affectation sur l’escorteur rapide Le Savoyard et finalement sur le porteavions Clémenceau d’où il a débarqué le 2 novembre 1963. En tout, il aura posé son sac sur 13 bateaux (1 chalutier, 10 bateaux de la Royale et 2 marchands. Il va travailler à l’Aérospatiale, à Saint Médard en Jalles, en qualité d’électricien, jusqu’à sa retraite. Il a été décoré le 14 juillet 2008 du titre de reconnaissance de la nation et de la médaille outremer avec agrafe Indochine. Il était adhérent à La Flotte depuis 1974 où il a exercé les fonctions de trésorier de 1978 à 1984. Au mois d’avril 1948 René est muté sur le dragueur de mines Hortensia qui assure une longue mission sur le Mékong jusqu’à avril 1949. Deux dragueurs disparaissent, la Glycine et le Myosotis ; 1 seul survivant sur le premier et le maître de l’équipage sur l’autre (37 hommes d’équipage). À partir d’avril, toujours en mission sur les côtes, il est affecté à la détection radar. Il apprécie le matériel très performant qui permet une remarquable approche. En octobre 1949, il retourne en France sur un vieux rafiot, le Cap Tourane. Il revient avec les séquelles classiques : paludisme et dysenterie amibienne. Démobilisé, il opte pour la marine de commerce puis revient dans la Marine Nationale 3 ans plus tard. Jean-Claude GUIBERT Décédé le 1er juin à Brive-la-Gaillarde à l’âge de 68 ans. L’inhumation s’est déroulée à Moret sur Loing. Il avait mené carrière dans le domaine de l’énergie à l’Institut Français du Pétrole – Énergies Nouvelles. 5 Base des Sous-marins A l’invitation du CV Xavier Petit, commandant en second du sous-marin nucléaire dernière génération Le Triomphant, et ancien commandant de l’Audacieuse, la Flotte Nord Bassin forte de 45 de ses membres s’est rendue d’abord à l’ancienne base des sous-marins classiques (désarmés à présent) à Lorient pour visiter le musée et le sous-marin à propulsion diesel/électrique La FLORE, sous-marin de 800 tonnes. Le soir nous avons pris nos quartiers dans un hôtel sympa à Rosporden. Le lendemain après une incursion dans une biscuiterie de Camaret (ce n’est plus du tout ce que l’on dit à propos de ses filles hé oui) et un pique-nique sur la plage de cette cité, nous avions rendez-vous à l’île longue fief des sous-marins nucléaires. L’accueil du Commandant Petit fut extrêmement chaleureux et enrichissant. Cette visite tout à fait exceptionnelle a permis de faire connaître à nos amis, l’un des fleurons de notre force océanique stratégique. Notre passage sur ces bateaux a impressionné certains qui ne pouvaient imaginer la vie dans un espace confiné. Ils ont pu faire une comparaison entre ces deux types de sous-marins qui furent l’univers et l’horizon pour certains d’entre nous pendant quelques années de notre vie Ensuite nous sommes allés voir l’immensité au cap de la Chèvre puis retour à l’hôtel pour un repas convivial. Le lendemain, notre bus a mis le cap sur Andernos. L’ambiance était très décontractée entre commentaires sur la journée de la veille et histoires drôles. Je tiens à remercier encore une fois en votre nom, le Commandant Xavier PETIT pour sa gentillesse et sa disponibilité (c’était un samedi et jour anniversaire de son épouse). Que chacun soit conscient qu’il nous a permis de vivre une journée exceptionnelle. Christian Leneuf Le Triomphant PHARE DE CORDOUAN L’île sans nom est une île à qui l’on n’a pas donné de nom pour désigner le lieu (toponyme). Apparue pour la première fois en mars 2009, elle est située sur le plateau de Cordouan à l’entrée de l’estuaire de la Gironde. Il s’agit d’un banc de sable sur lequel s’est installée une maigre végétation. Elle appartient au domaine public maritime, rattachée à la commune du Verdon sur Mer 6 selon la loi de 1963. Lors de sa surrection soudaine en mars 2009, la superficie de cette île était évaluée à 4 hectares. Depuis le passage de la tempête Xynthia, dans la nuit du 28 février 2010, la moitié de cet îlot sans nom a été grignotée par l’océan. Il ne reste plus que 2 hectares de l’îlot qui s’apparente bien plus à un banc de sable en perpétuel mouvement. S.N.S.M. La Flotte soutien depuis longtemps les sauveteurs en mer du bassin. C’est un geste important qui marque un engagement de solidarité envers les gens de mers, qu’ils soient professionnels ou amateurs occasionnels. La Flotte peut fièrement s’associer au bilan des sauveteurs « Soutenir la SNSM, c’est déjà faire un geste qui sauve » Rappelons que le réseau de sauvetage du bassin se compose de 3 stations, qui arment 4 bateaux. Station d’Arcachon : une vedette 1ère classe SNS287 « Notre dame des passes » — Station de LègeCap-Ferret : un canot tout temps SNS-071 « GEMA », un Semi-rigide SNS-3345 - Station d’Arès un semi-rigide SNS-3344 Au total, ce sont plus de 250 opérations qui sont menées chaque année. La très grande majorité étant des petits remorquages effectués dans le Teychan ou depuis les sites à haute fréquentation (cabanes tchanquées, banc d’Arguin). Le « GEMA », fer de lance de la flotte de sauvetage, est essentiellement dévolu aux opérations à l’extérieur du bassin mais les trois stations interviennent souvent conjointement de manière à exploiter au mieux la complémentarité des canots disponibles. Vous trouverez ci-dessous un bref bilan des opérations de la station d’Arès. Il ne s’agit pas de favoriser une station plus qu’un autre, mais simplement de donner une idée de l’activité du sauvetage sur le bassin. Bilan « nautique » de l’activité de la station SNSM d’Arès La station d’Arès en chiffres (bilan 2010) 15 bénévoles, 60 appareillages, 20 minutes de délai d’appareillage 24h/24, 30 bateaux pris en charge, 50 personnes assistées, 4 personnes sauvées d’une mort certaine, 1 personne disparue. La « saison » a commencé fin avril, quand une annexe s’est retournée avec, à bord, 3 jeunes d’une vingtaine d’années. Il était 6 heures du matin, l’eau était encore froide. Seuls 2 d'entre eux ont pu être sauvés rapidement par un bateau sur zone. En dépit des longues recherches entreprises et des moyens engagés (pompiers, 3 bateaux SNSM, gendarmerie, hélicoptère), il a fallu admettre la disparition d’un jeune de 20 ans. Quelques minutes après l’arrêt des recherches, nous étions à nouveau sollicité pour évacuer une jeune fille souffrant d’un traumatisme au dos, suite à un violent accident de jet ski au banc d’Arguin. Après hospitalisation, le bilan s’avérait heureusement sans conséquence. Une touche d’optimisme après une rude journée ! Au chapitre des faits marquants, il faut signaler que c’est le canot d’Arès qui a permis l’extraction de l’équipage du SHARKY, voilier polonais en très mauvaise posture dans la passe Nord, fin septembre. Un sauvetage nocturne extrêmement périlleux : le câble d’hélitreuillage s’étant pris dans la mature, il a fallu le couper en urgence. Le canot de sauvetage GEMA du CapFerret, ne pouvait pas s’approcher à cause du manque d’eau et c’est donc le semi-rigide d’Arès qui a pu passer dans (et sous !!) les rouleaux pour récupérer les 4 personnes et les déposer à bord du GEMA. Témoin de la violence du lieu : 15 jours après, au même endroit et dans les mêmes circonstances, un voilier suédois de 14 mètres était disloqué en quelques heures après que l’équipage fut hélitreuillé. Les opérations de services : À ce bilan, il faut ajouter les dizaines de bateaux qui rompent leurs amarres et viennent à la côte entre Arès et Lanton. Ils sont généralement mis en sécurité par les bénévoles de la SNSM afin d’éviter leur perte où qu’ils ne causent des dommages aux ouvrages du littoral. De plus, les bénévoles les répertorient afin de permettre au CROSS de contacter rapidement les propriétaires. C’est un service qui passe souvent inaperçu mais qui évite de transformer, chaque année, de nombreux bateaux en épaves ! Les opérations de prévention : La plupart des interventions pourraient être évitées si les plaisanciers respectaient les règles de bon sens marin les plus élémentaires : entretien du bateau (après hivernage), avoir des vivres à bord et des vêtements chauds, se renseigner sur la marée et la météo… et surtout être conscient de sa propre capacité et de celle de l’équipage ! C’est pour toutes ces raisons qu’une partie de notre activité est orientée vers la prévention auprès des usagers (soirées thématiques pour les clubs de pêche ou les associations de plaisanciers). Savoir donner l’alerte : Aussi étrange que cela puisse paraître, de nombreuses personnes ne savent pas comment déclencher des secours en mer. Nous assurons donc la promotion de la radio VHF (bien plus adaptée que le téléphone portable) ou à défaut du service téléphonique 1616 sur les téléphones portables. A ce sujet, il semble que certains opérateurs téléphoniques soient en train de remettre en cause l’existence de ce numéro d’appel unique : nous vous tiendrons informés dès qu’une décision officielle sera connue. 7 TSF à CROIX d’HINS Qui a pu connaître et d’entre nous se souvient de ce que furent les débuts de la TSF en Aquitaine (Transmission Sans Fil désignation plus générale de la Télégraphie Sans Fil). Tout commença en mai 1 918. La guerre faisait rage sur tous les fronts. C’est alors que les Etats-Unis décidèrent de s’engager dans le conflit. Un corps expéditionnaire commandé par le Général PERSHING arriva à Bordeaux pour construire à la CROIX d’HINS la station radiotélégraphique qui porterait le nom de LAFAYETTE STATION en l’honneur du Général français, héros de la guerre d’indépendance des Etats-Unis. Ces derniers fournirent le matériel installé par des entreprises françaises ; le tout débarqué au port de PAUILLAC et acheminé à Marcheprime par voie ferrée. Les travaux durèrent jusqu’en août 1 920 date de l’inauguration. La guerre terminée, l’Amiral MAGRUDER transmis la station à M. DESCHAMPS, sous secrétaire d’Etat aux PTT La station réquisitionnée par l’armée allemande fut détruite lors de leur retraite en 1945. Le 24 février 2011 s’est tenu une exposition du matériel de l’époque allant du poste à galène aux lampes HT et BT (hautes et basses tensions) et un aperçu de la première émission de télévision vers 1 936. Des radios amateurs ont présenté une télégraphie à bande dite Morse. Notre ami, Jacques GRENAUD, sociétaire Oh ! combien actif de La Flotte présentait sa propre collection d’appareils notamment téléphoniques. À cette époque, le téléphone utilisait déjà le procédé de transmission par radio. De par ma profession au cours des 40 années dans les Centraux téléphoniques, j’ai participé notamment à l’installation de standards et autocommutateurs à bord de navires de la Royale comme des navires marchants ou de croisière. 8 Maquette du site réalisée par Jacques Je suis devenu collectionneur de téléphones retirés du service. J’ai présenté les plus anciens marque HYGIENOPHONE alimenté par une pile puis les types à magnéto et ceux avec un cornet appelés POLYPHONE de 1 920. Ensuite apparaîtront les appareils à cadrans de marques CIT, LMT, ERICSSON, STROOGER …. Maquettiste depuis longtemps et obnubilé par les sous-marins, j’ai offert à l’association organisatrice une maquette des pylônes au 1/500ième ; la zone est désormais occupée par une zone industrielle. Ce fût une belle présentation où les visiteurs prirent conscience de l’évolution de la technologie au fil du temps. Jacques GRENAUD Ajouts techniques : Sur 45 hectares, l’ensemble comportait 8 pylônes de 250 m de haut et de 560 tonnes qui tendaient une antenne de 400 par 1 200 m le tout alimenté en alternatif par 1 000 Kilowatts. La résistance électrique de l'antenne était de l'ordre de 2 Ohms. Dans ces conditions, la puissance de 500 Kwatts devait conduire à des courants dans les fils de l'ordre de 700 Ampères. La puissance était telle que les ondes hertziennes pouvaient être reçues dans le monde entier. On peut avoir là une idée du gigantisme de ces installations, de l'intensité des champs électromagnétiques rayonnés et imaginer les perturbations électriques engendrées lors des émissions. Pour apprécier le bond technologique pour l’époque, il faut se rappeler que Jules Vernes venait juste en 1873 d’écrire son roman de science-fiction « Le tour du monde en 80 jours ». Les ondes hertziennes, elles, voyagent à une vitesse proche de celle de la lumière soit 300 000 km à la seconde. Dans ces conditions, un signal émis par la station Lafayette pouvait être reçu par cette même station un septième de seconde après avoir fait le tour de la terre. Après les années 1920, avec la mise au point de tubes d’émission de puissance, les émetteurs mécaniques seront mis au rebut ou finiront à la casse. Vers 1930, avec la découverte de la physique quantique, les physiciens auront besoin de puissants électroaimants pour réaliser des expériences de physique nucléaire. A l’université de Stanford en Californie par exemple le Dr Earnest O. Lawrence (Prix Nobel de physique en 1939) apprend que la Navy a conservé une paire d’anciens émetteurs à arc comme ceux de Bordeaux Lafayette. La Navy fera don au savant de ces machines vieilles de plus de 12 ans avec la satisfaction de s’être débarrassé d’engins encombrants et inutiles. Lawrence modifie le circuit magnétique et aménage des dispositifs qui feront de cet ancien émetteur de télégraphie le premier cyclotron. D’autres machines seront récupérées par l’université de Colombia et seront modifiées pour réaliser des expériences nécessaires à la mise au point des bombes d’Hiroshima et Nagasaki dans le cadre du projet Manhattan. En France, un des 2 émetteurs de Croix d’Hins gardé jusqu’en 1937 comme machine de secours sera démonté et son circuit magnétique géant envoyé au Professeur Joliot-Curie pour mener des expériences pour la recherche atomique. *cyclotron est un accélérateur de particules (voir atomes) qui grâce à des champs électriques et/ou magnétiques, amène des particules à une vitesse jusqu’à 99,99999 % de celle de la lumière soit 300 000 Km/s soit environ 1 milliard de km/h. Puis elles sont projetées sur une cible pour étudier la matière, étudier des trous noirs, etc. Une des conséquences la plus spectaculaire de cette vitesse est d’augmenter la masse de la matière. Un homme de 70 kg pèserait près d’une demi-tonne ! Einstein nous a dit que la masse et l’énergie sont équivalentes à travers sa célèbre formule E = mc². Accélérer un objet revient à lui conférer de l’énergie cinétique (issue de la vitesse) qui peut être convertie en masse (Kg). Bien entendu ceci est indétectable pour des vitesses que nous connaissons mais devient d’autant plus important que l’on s’approche de la vitesse de la lumière. HL ENSM, UNE GRANDE ECOLE MARINE Le décret portant création de l’Ecole nationale supérieure maritime (l’ENSM) substitue aux quatre établissements publics administratifs que sont les écoles nationales de la marine marchande, un établissement public unique à caractère scientifique, culturel et professionnel (EPSCP). L’ENSM est un établissement d’enseignement supérieur et sa création portera désormais à deux, avec l’Ecole nationale des Ponts et Chaussées (ENPC) le nombre des Grands établissements relevant du Ministère de l’Ecologie….et de la Mer. Il assurera la formation des officiers de la marine marchande pour aboutir à un titre d’ingénieur à l’issue des cinq années conformément aux niveaux de diplômes européens. Le titre d’ingénieur et l’inscription dans le schéma LMD permettront désormais aux élèves intégrant l’ENSM de faire reconnaître leurs formations d’officier et aussi de pouvoir naviguer dans toutes les flottes des pays de l’Europe. — HL * ENS… est une Ecole Nationale Supérieure gérée uniquement par l’Etat et formant soit des fonctionnaires cadres supérieurs exerçant dans le civil soit des officiers supérieurs affectés dans l’Armée ou les services supports selon leurs missions. * LMD : sigle et acronyme pour LicenceMaitrise-Doctorat, système mis en place dans toute l’Europe pour assurer l’équivalence des diplômes délivrés dans tous ces pays. (Licence : bac + 3 ans de formation – Master : bac + 5 années – Doctorat : bac + 8 années) 9 ADIEU SUPER FRELON Le dernier des 29 Super Frelon français a atterri le 6 mai 2010 au musée de l’aviation navale à Rochefort. Il est temporairement remplacé depuis par l’EC225 d'Eurocopter avant d’être définitivement remplacé par le NH90. embarquer des missiles antisurface, torpilles MU90, missiles Air-Air. L’équipage se compose d’un chef de bord, un pilote, et 1 mécanicien. Juin 2010, adoption du nom de "Caïman" pour l’armée de terre française et "Caïman Marine" pour la marine. Le SA.321 Super Frelon est un hélicoptère lourd conçu par Sud Aviation, en collaboration avec Sikorsky (rotors) et Fiat (transmission). La flottille 32F l’a utilisé pendant 40 ans de 1966 à 2010. Le NH90 est un hélicoptère biturbine classe 10 tonnes, 20 m de long, 325 km/h maxi, plafond 6000 m, multifonctions, voulu par l’Allemagne, la France, l’Italie et les Pays-Bas. NH90 Super Frelon Il est produit pour 16 millions d’euros par NH Industries qui comprend Eurocopter, Agusta et Stork Fokker AESP (groupe Fokker). Le modèle TTH (Tactical Transport Helicopter) est conçu pour le transport tactique de personnel (20 soldats équipés), le transport d’un véhicule tactique léger ou le transport de 2,5 tonnes de matériel, le suivi de terrain. Le modèle NFH (NATO Frigate Helicopter) conçu pour la lutte anti-sous-marine (ASW), la lutte anti-surface (ASUW), les missions SAR pour les opérations de sauvetage. Il peut Un hélicoptère est un aéronef qui se maintient en l’air grâce à une voilure tournante dont les rotors assurent à la fois la propulsion et la sustentation. En 1861, le nom d’hélicoptère a été inventé par Gustave Ponton d’Amécourt. Cet inventeur construisit avec Gabriel de La Landelle un petit prototype d’hélicoptère à moteur à vapeur, dont la chaudière fut une des premières utilisations de l’aluminium. Le rotor principal, dont l’axe est quasi vertical, assure d’une part la sustentation (la portance permettant de rester en l’air provient de la vitesse de rotation et de l’incidence des pales), d’autre part le vol en translation dans toutes les directions. Le rotor anti-couple « RAC » à la queue sensiblement horizontal empêche l’hélicoptère de tourner sur lui-même. Aéronavale VŒUX 2011 à ARES Une cinquantaine de sociétaires pour les vœux 2011 ont bravé un temps maussade pour rejoindre la salle des Luges ARES. Monsieur le Maire nous a fait l’honneur de participer au tirage de la galette traditionnelle. 10 LE PAQUEBOT PARIS Le Paris était un navire de croisière transatlantique, cousin du paquebot France de 1912. Fleuron de la compagnie, sa carrière de 18 ans se fait cependant dans l’ombre de ce dernier et de l’Île-de-France mis en service en 1927. Finalement, le Paris brûle et chavire dans le port du Havre le 18 avril 1939. Sa construction du Paris débute dans les Chantiers de l’Atlantique, à Saint-Nazaire, en 1913. Lancé le 12 septembre 1916, il voit sa mise en service retardée à l’année 1921 à cause de la Première Guerre mondiale. La guerre entraîne également le déplacement de sa coque en travaux à Quiberon pour sa protection. Une fois terminé, il est le plus grand paquebot français en mer. croisières dans Méditerranée. les Caraïbes et en Durant ses dernières traversées, il est possible que sa coque ait été peinte en blanc. Cependant, aucune photographie du Paris arborant cette couleur n’a été retrouvée. Suite à l’entrée en service du Normandie, la Compagnie générale transatlantique envisage d’en faire un navire de croisière à plein temps. Cette idée ne sera jamais appliquée. En effet, en 1939, alors qu’on le prépare à transporter des collections pour l’exposition universelle de New York, un incendie éclate dans la boulangerie du navire et le ravage. Le Paris connaît alors le même sort que le Normandie trois ans plus tard : la quantité d’eau déversée d’un seul côté du navire le fait chavirer le lendemain de l’incendie. Par une certaine ironie du sort, il faut scier les mâts du Paris pour permettre au Normandie de quitter la cale sèche. Du fait de la Seconde Guerre mondiale, sa coque n’est pas démolie. Elle engendre même un autre drame. Suite à une rupture de ses amarres, le Liberté, paquebot récemment acquis par la Compagnie générale transatlantique entre en collision avec la coque et sombre. Renfloué en 1947, il aura finalement une glorieuse carrière sous pavillon français. Quant à la coque du Paris, elle est démantelée sur place la même année. Il effectue sa première traversée entre Le Havre et New York le 15 juin 1921, avec à son bord le Maréchal Foch. Il bénéficie par la suite de l’âge d’or de la navigation qui suit la guerre, ainsi que des restrictions dues à la Prohibition. Les Américains fortunés se tournent en effet vers les paquebots français pour profiter de traversées où l’alcool n’est pas interdit. Il est également le premier paquebot à se pourvoir d’un dancing en 1929 et à posséder une salle de cinéma ce qui ajoute à son prestige. En 1927, il connaît un abordage, douze membres d’équipage du cargo norvégien abordé étant tués dans l’accident. L’année suivante, un incendie important entraîne une refonte de grande ampleur à bord du navire qui l’immobilise pour six mois. Durant sa carrière, il effectue des traversées entre New York et Le Havre, ainsi que des L’intérieur du paquebot était très luxueux et décoré dans le style Art déco, et plus particulièrement dans le style art nouveau. Ses installations diverses et luxueuses lui valent le surnom d'« aristocrate de l’Atlantique » auprès des riches américains. La grande salle à manger 11 Le navire est pourvu d’une salle de cinéma, d’un dancing, d’un café en plein air et d’une longue promenade. Dans les cabines, des fenêtres carrées remplacent les hublots circulaires, et des téléphones équipent les cabines de première classe. J-P Michel Notes 1Les paquebots américains étaient considérés comme une extension de leur territoire national et suivaient les mêmes lois, donc pas d’alcool à bord. 2- Ce n’est pas le premier à offrir des projections de films, la pratique étant déjà visible sur le Deutsch land de 1900, mais il est le premier à y consacrer une salle. Le grand escalier VOYAGE sur le RHIN 17 avril : départ tôt le matin pour notre croisière sur le Rhin romantique. Nous nous demandions si nous partirions un jour car ce voyage avait été annulé en 2010 pour cause d’éruption d’un volcan islandais au nom imprononçable. Enfin arrivés à Amsterdam. Embarquement un peu mouvementé sur notre bateau le Beethoven, installation et découverte de notre hôtel flottant pour une semaine. Visite de la ville et visite du parc floral du Keukenhof. Nous sommes restés émerveillés devant ces palettes de couleurs et ces compositions de fleurs de toutes sortes. Il faut réellement voir ce parc car la visite est inénarrable. Visite d’Amsterdam la nuit, ses canaux, son quartier rouge. Visite également du musée Vangogh avec plus de 300 toiles de l’artiste et de bien d’autres peintres et sculpteurs. Appareillage pour la descente du Rhin romantique. Les paysages et villages d’Allemagne sont magnifiques, propres, bien alignés le long du fleuve. Visite de la cathédrale de Cologne. À Rudensheim nous avons visité une cave avec un personnage haut en couleur ainsi que le 12 musée des instruments de musique mécanique et nous avons fait le tour de cette ville charmante en petit train. Arrivée à Strasbourg et les 47 membres Nous avons été magnifiquement pris en charge sur ce bateau. La restauration et l’hôtellerie étaient hors du commun ; l’équipage et le commissaire de bord aux petits soins Certains d’entre nous ont apprécié les cours de gymnastique dispensés sur le pont soleil. Mais voilà tout à une fin. SEMAINE du GOLFE du MORBIHAN Tous les 2 ans, les communes du pourtour du Golfe organisent avec le Conseil Général un rassemblement de bateaux traditionnels du jeudi au Dimanche. Cette année 1 200 voiliers étaient présents. Ils sont regroupés en flottilles homogènes. C’est un ketch aurique de 1954 pour une longueur de coque de 21 m et 3M de tirant d’eau. Chaque flottille est invitée par une commune différente tous les soirs. Des milliers de personnes, autant sur les navires, que les rivages admirent tous ces bateaux qui resurgissent du passé. La majesté des voiles donne aux navires une élégance sans pareil. Dimanche — Nous avons quitté le Bassin, le dimanche 29 mai pour nous rendre au Golfe du Morbihan, où nous étions attendus au CCAS de LARMOR (Comité Communal d’Action Sociale) aux environs de 17H. Nous prenons place après attribution de nos tentes par groupe de 4 personnes et après un peu de repos nous préparons un dîner collectif avec ce que chacun avait amené. Puis la nuit venant chacun prend ses quartiers en vue d’un repos réparateur. Lundi – nous commençons la journée par faire la découverte de la région, prendre des repères pour les commerces et l’orientation des différents ports. La corvée de ravitaillement est faite. Nous décidons de faire casse-croûte le midi et un repas collectif le soir. Ce soir c’est grillades. Nous quittons le coffre et commençons à voguer dans le golfe. La journée est très belle et bien ensoleillée mais un vent sournois est bien établi. Nous nous dégageons des petits navires et sortons de la baie. Le vent étant, là, l’équipage décide de mettre à la voile. Mardi — Départ pour l’île aux Moines avec un plan pas très explicite où nous crapahutons à travers les sentiers pleins d’embûches. Nous montons et descendons maintes et maintes fois. Sur le coup de midi devant un petit resto : la halte. Nous déjeunons très bien et nous reprenons notre ballade comme le matin et vers 17 heures, nous nous retrouvons à l’embarcadère et retour au CCAS. Le dîner dure, certains partent taper la belote. Mercredi — nous décidons unanimement de passer la journée à bord de l’ARAWAK, ordinairement basé à Lormont (Gironde) sous le pont d’Aquitaine. La main dessus ! Ho Hisse et Ho ! 13 Plus de moteur que de bruissement de l’eau et le bruit du vent dans les voiles. Un homme de chez nous se croyant encore au temps des pirates se lance dans la mature pour aller rejoindre le nid de pie – il n’y en a pas à bord – il s’en donne à cœur joie armé de son appareil photos. Jeudi — Quartier libre. Toon propose une balade en voiture. Après avoir passé Baden et le Bono nous passons à Auray et nous nous dirigeons sur Locmariaquer et à la pointe de Kerspenhir où une messe en plein air a attiré beaucoup de monde. Toon retrouve un de ses amis de Hollande et en profite pour nous laisser tout ouie à ne rien comprendre de leur langage. Gérard le pirate de la mature Nous sentons le navire bouger sous les pieds. Pour certains, ce petit tour dans le golfe fait penser aux grands départs que nous faisions. Ah ! Oui, c’est loin. Au retour, un coquin de voilier ayant convoité notre coffre, il a fallu que la sécurité vienne remettre de l’ordre. Une fois à poste, l’équipage (ils sont trois) nous a offert le pot de l’amitié avant de débarquer, ce que nous avons tous apprécié. Hervé attentif à la manœuvre de l’équipage 14 Fabienne et Maguy se protègent du vent De là nous allons à Carnac voir les alignements de pierres et filons sur Port Louis. Nous y trouvons des stèles concernant les hostilités de la dernière guerre et un endroit plus loin une plaque indiquant que 44 personnes ont été fusillées par les occupants en 1 944. Une plaque est dédiée à chaque fusillé. Nous traînons un peu et rentrons au camping pour faire une sieste. Monique sous le châtaignier de Port Blanc Vendredi : chacun va où bon lui semble, pour ma part, je parts avec Guy qui espère trouver une embase pour son bateau mais nous sommes Jeudi de l’Ascension. Nous partons quand même et retournons à Carnac. Nous y visitons une brocante de matériel de marine et nous ne trouvons rien . Nous continuons sur Quiberon ; là aussi tout est fermé. Nous rentrons bredouille. Une fois au camp nous cassons la croûte avec les présents et l’après-midi avec Toon, Maguy, Gilbert et moi nous faisons le tour de la baie et allons à Port Navalo. Il y a tellement de monde qu’il est impossible de se garer, aussi nous repartons après avoir visité à pied et en voiture. Là nous descendons à Port Blanc où nous écoutons une fanfare bretonne avec cornemuse et bombarde, des petites filles habillées en costume breton Tout cela, trop joli à voir ! Nous rentrons au camp et donnons la main pour préparer le repas de clôture : couscous – soirée bien animée par nous tous Samedi – Ce matin, relax ! Nous remettons le matériel utilisé dans leurs tentes respectives, donnons notre coup de propreté. Après le casse-croûte du midi et une petite sieste, nous descendons à Port Blanc pour assister au grand rassemblement de tous les navires qui ont participé à la semaine du golfe. - Paul Bonaire Remerciements particuliers à notre ami Alain Bettetini qui a donné grandement de son temps, de son argent et de son savoir faire pour préparer son plateau de transport pour le canot 10 vers le golfe. CARENAGE du CANOT 10 Les travaux de carénage de cet hiver ont porté essentiellement sur un entretien de la coque avec quelques délaminages du stratifié à réparer, une nouvelle peinture pour les œuvres mortes et de l’anti-algues pour les œuvres mortes. permis à de nombreux enfants de découvrir le milieu marin. (Goélette = 2 mâts dont le plus grand est à l’arrière) Le gréement dormant a été modifié. Pour éviter que les taquets ne s’arrachent des mâts, un renvoi de poulies a été installé au pied des mâts. Suite au changement de la réglementation, un moteur 4 temps a été mis en place en remplacement de l’ancien moteur qui a été revendu. Les mauvaises conditions climatiques ont retardé la mise en chantier qui n’a pu se terminer que fin mai. Sitôt terminé, notre goélette a participé à la journée de l’éducation. Une promenade sur le bassin a La Musique des équipages de la Flotte de Toulon met en vente un double CD baptisé «Grandes cérémonies nationales» sur près d’un siècle d’histoire. Il rassemble les sonneries réglementaires du clairon et de la trompette de cavalerie, certaines marches de défilés : la Madelon, le Régiment Sambre et Meuse. Adresse Musique des équipages BCRM Toulon BP 67 83800 TOULON CEDEX 9 pour 15 euros à l’ordre du Foyer de la Naïade. 15 SOIRÉE COSTUMÉE DU BROUSTIC Le 5 mars, la première rencontre dansante de l’année, a permis de nous retrouver à l’occasion du carnaval. Les 147 participants ont, pour la plupart, rivalisé d’imagination pour leur costume. Citons pêlemêle, commerçants du Moyen-Âge, clowns, indiens, mythologie grecque, Zeus, hippies, toute la hiérarchie ecclésiastique, dandy fermières, papy dormeur, cuistots, indiens, trappeurs, russes, hawaïens, chinois, asiatiques, etc.. Tous les costumes étaient fouillés et la soirée fut une réussite. Le meilleur costume nous est arrivé d’Asie par la route de Lanton. (Jacques GRENAUD). Le repas qui nous a été servi était de qualité (comme les participants bien entendu). L’orchestre nous a fait danser et les animateurs, chanteuse, danseuse ont contribué à cette belle soirée. Nos amis bordelais sont venus en nombre comme d’habitude. Je pense que cette soirée de carnaval doit perdurer et s’étoffer en nombre de participants. La convivialité était de mise et l’excellent esprit de camaraderie nous permet d’oublier pour un moment les soucis du quotidien. Continuons… Je remercie tous les participants à cette soirée et n’hésitez pas à revenir l’année prochaine. Christian Leneuf DICTON du JOUR La jeunesse, c’est pour essayer d’apprendre, la vieillesse pour essayer de comprendre. 16 D’ARÈS à LÈGE CAP-FERRET De bon matin, ce jeudi 12 mai, un groupe d’une vingtaine de Flottards se rassemble à ARES par un temps gris, bien décidés à passer une bonne journée ensemble. Le groupe se met en route le long du Bassin et longe le centre de vacances « La Lagune » possédant un joli plan d’eau. Puis ce sont les claires ostréicoles du port d’Arès et les cabanes ostréicoles gérées par la commune. Les tuiles de captage des naissains d’huîtres sont nettoyées. Les bacs à chaux prêts pour le chaulage en juin. Avant d’entrer dans la réserve naturelle des Prés Salés d’Arès et de Lège (495 ha) un arrêt s’impose pour les consignes de balisage du chemin et l’interdiction de cueillir les plantes ou fleurs. La flore est changeante. Des haies de Tamaris ou de Baccharis à feuilles d’arroche balisent le chemin. Les Austères nains forment un herbier de plus de 7 000 hectares sur le bassin sans oublier les spartines et les Salicornes qui colonisent les buttes et les parties hautes des vasières. Vers midi, le groupe arrive à la cabane des résiniers gérée par l’association Captermer. Bernard Mallet, son président nous reçoit pour un moment de repos. Cette cabane renferme des témoignages de la vie locale des siècles passés sur la gemme des pins maritimes, toutes les espèces d’oiseaux du bassin y sont représentées. Ruches et matériel d’extraction témoignent de la vie et de l’exploitation des abeilles. Enfin pour visiter cette maison où les traditions sont mises en valeur. Elle se trouve à la sortie de Lège-Bourg, rond-point du Cousteau de la Machine, à gauche de la route vers le Cap-Ferret. Après un rafraîchissement bienvenu, offert par les présidents des lieux le groupe continue la promenade sur le bord du bassin parmi les roseaux et les Baccharis à travers l’ancien ball-trap. L’ascension sur 20 mètres de haut d’une dune boisée permet d’embrasser toute la vue du fond du Bassin. Elle est splendide car le soleil est bien au rendez-vous. La table d’orientation et les tabloïdes illustrent la formation du marais et de sa végétation. Le retour à la civilisation et la départementale 106 avant Claouey mettent fin à cette belle matinée et son silence. La Place de Bertic à Claouey nous accueille. Des tables et chaises sont dressées pour le pique-nique à l’ombre des pins. Après le repas partagé en commun et quelques bonnes bouteilles de Bordeaux, certains ont joué aux boules, d’autres aux cartes ou au palet breton. Une bien belle et bonne journée entre flottards qui ont oublié leurs soucis et découvert un coin de paradis naturel entre Arès et Lège Cap Ferret Cette réserve naturelle vit au rythme des marées. Une pittoresque passerelle de bois enjambe le canal des étangs tantôt îlots de verdure, tantôt lagune. Ce canal est l’estuaire du bassin-versant des lacs d’Hourtin et Lacanau. Ses eaux alimentent le débit de 12 m3 par seconde du canal. Ce bassin-versant représente 10 % de l’apport en eau douce du bassin d’Arcachon. De par la quantité et la qualité de l’eau douce acheminée, le canal influence la biodiversité aquacole. Pour la pêche, le canal accueille les pibales ou civelles une fois par an qui sont nées dans la mer des Sargasses du golfe du Mexique. Après avoir parcouru 2 000 nautiques (4 000 km), elles recherchent l’eau douce des côtes atlantiques notamment celle du Bassin d’Arcachon. Placée sur un couloir migratoire, la réserve joue un rôle de corridor écologique avec les lacs du marais du Médoc. À ce titre, l’hiver elle accueille jusqu’à 50 000 oiseaux : grands échassiers, hérons cendrés, aigrettes blanches, canards, oies, cygnes, bernaches cravants et milans noirs, anguilles, pibales, bars et muges fréquentent le canal à côté de la petite tortue cistude. Christian Plouvier 17 AMICALE des PUPILLES MOUSSES Sous la houlette de Pierre Merel, coordonnateur de la région Aquitaine, les anciens pupilles mousses se sont retrouvés cette année au village de vacances Azurèva de Ronce les Bains. Ces retrouvailles ont commencé le vendredi 6 mai, à partir de 14 heures et les derniers participants sont partis le 9 au matin. Parmi les 226 présents certains ne s’étaient plus revus depuis une soixantaine d’années. Les festivités ont commencé par un pot de l’amitié suivi d’un excellent repas et d’une reprise de contact pour les habitués. Dès le samedi matin les épouses prenaient le car pour une visite de curiosités régionales alors que les hommes se regroupaient pour leur assemblée générale autour de leur président Pierre Leclair. quelques problèmes d’éclairage, déléguait ses fonctions au jeune prêtre Marc Bandaogo, investi comme lui dans l’humanitaire et originaire du Burkina Faso. Poupe de l’Hermione A dix heures précises commençait la cérémonie au monument aux morts de La Tremblade où parmi les autorités nous avons retrouvé le président de la Flotte de Royan. Un vin d’honneur était offert par la municipalité de La Tremblade avant un formidable repas de clôture. Trois heures de détente précédaient le repas du soir suivi d’un loto. Pour l’an prochain, la date des retrouvailles n’a pas encore été fixée mais l’on sait déjà qu’elles auront lieu en Ardèche. Après le repas de midi, quatre cars emmenaient nos gais lurons et leurs épouses visiter la ville ancienne de Brouage puis le chantier de l’Hermione et la Corderie royale à Rochefort. Les deux présentations étaient très intéressantes. Après le retour au village et un passage de la tenue N° 1, tout le monde se retrouvait pour la soirée de gala où l’orchestre animait un excellent repas. Dès 08 h 15, notre ami le père Yves Buannic célébrait la messe rituelle mais suite à 18 Le fils du "Bidou" présente quelques aptitudes LA FLOTTE 10, UN BEAU BATEAU Les péripéties du voyage au Golf du Morbihan ont inspiré à notre ami Philippe Praquin cette chanson (sur l’air de Laisse-béton — Renaud) J’vais vous chanter l’aventure D’vingt flottards en mal de mâture Qu’étaient partis pour naviguer Dont l’bateau n’est pas arrivé Au lieu d’affronter vents et courants Durent s’contenter d’compter les safrans Un vrai crève cœur, Lèse Breton : Autre chanson proposée (sur l’air de La Marie Joseph des Compagnons de la Chanson) Refrain Encore heureux qu’il ait fait beau Que notre Flotte 10 soit un bon bateau Encore heureux qu’il ait fait beau Que notre Flotte 10 soit un bon bateau Ho Hisse et ho ! En janvier, c’était décidé Dans l’Morbihan, on l’emmenait À la condition qu’il fut beau Qu’il fut beau, notre bateau Tous les flottards n’étant pas des manchots Quelques-uns se sont mis au boulot Gratter, poncer, récurer, lasurer, Percer, « sikater », visser, parfois jurer Une toilette de coque, on lui a offert De proue en poupe et même de travers Pour qu’il soit digne de la Petite Mer On lui repassait toutes ses affaires Sur le ber, il fut hissé L’ensemble tracté Sur la remorque Il nous semblait bien arrimé Sanglé, brêlé de bric et de broc Plein d’entrain dès potron-minet Le convoi s’est ébranlé C’est alors qu’il est apparu Que nous n’avions pas tout prévu A peine parti notre gentil voilier Par trop sentimental s’est révélé De quitte son Bassin chéri De gros sanglots le voilà pris De hoquets en spasmes De spasmes en soubresauts L’attelage se mit à tanguer Aurait fini au caniveau Où l’est pas prévu de naviguer Le cœur lourd il fallut se décider Au bercail de le ramener D’partir sans lui assurément C’était très dur sur le moment N’empêche que parti pour naviguer Quand on s’retrouve sans Pinassote Il est difficile de trouver À la chanson une chute rigolote Mais nous sommes bien décidés Dès la prochaine édition De tenter de l’y ramener En une nouvelle expédition Encore heureux qu’il ait fait beau Et que nous aimons notre bateau Encore heureux qu’il ait fait beau Que la Flotte 10 est un bon bateau Philippe Praquin 19 VISITE de la BASE SOUS-MARINE de KEROMAN de l’énergie, le renouvellement de l’air, la discrétion du sous-marin, un endroit vital. A la sortie du Vulcain, le visiteur est placé dans un décor de lance-torpilles et un pont roulant. Une projection panoramique balaie les enjeux stratégiques du XX° siècle qui évoque la démesure des ambitions militaires des Nazis, puis la guerre froide à laquelle la Flore a participé. Même au soleil, la silhouette de la « FLORE » dans sa robe noire, devant le bloc K 2 impressionne le visiteur. Retirée du service actif en 1989, la Flore, sous-marin de type « Daphné » se montre au grand jour ; pourtant elle stationne ici depuis des années. Repeinte, elle a été aménagée intérieurement pour recevoir des visiteurs, tout en restant dans son « jus », fidèle à la réalité. La première partie de la visite : l’alvéole dont la porte culmine à 10 m au-dessus de votre tête n’est pas anecdotique. Entrer dans cette forteresse de béton qu’est la plus importante base de sousmarins construite en Europe ne peut se concevoir sans vous expliquer où vous êtes. Aussi les architectes muséographiques ont multiplié les idées pour présenter sur écrans l’histoire de Lorient, sa position stratégique, la venue de l’Amiral Doenitz qui en fera son premier port pour U-Boots. Le « Vulcain », pour se croire à bord. Avec le Vulcain l’immersion commence vraiment. Reconstitué, c’est l’espace où les sous-mariniers s’entrainaient pour les exercices de sécurité, qu’il s’agisse d’une voie d’eau ou d’un incendie. À voir aussi la salle de la propulsion où se traite la gestion 20 Avant de monter à bord de la Flore, distribution des audio-guides : « Cela vous permettra d’entendre les commentaires et anecdotes enregistrés par les sous-mariniers embarqués sur la Flore ». Nous arrivons par l’arrière du sous-marin : deux hélices, les deux barres de plongées arrière, la barre de direction, nous allons sur l’avant où nous apercevons les barres de plongées avant. Puis le bulbe du DSUV. Au dessus nous apercevons la cloche sonar DUUA. Comme si vous y étiez. La visite devient tout de suite très concrète, elle va se faire en partant de l’avant. En premier lieu les odeurs du confinement : les effluves d’huile, transpiration, nourriture, humidité et gazole. Ce mélange complexe vous donne le parfum du sous-marinier. Il est à remarquer que le parfum du renard est nettement plus délicat. Nous voilà dans le poste équipage : chambre, salle à manger, poste torpilles et salle de cinéma. C’est le plus grand compartiment du bord. Chouette il y a une douche (elle n’a jamais été utilisée elle permet de stocker des pommes de terre et du pain), ça ne se voit pas mais il y a des caisses à eaux douce (4 500 l pour 52 personnes pendant 30 jours ce qui fait un peu moins de 3 litres par homme et par jour). Vous comprenez pourquoi il n’y a pas de femme à bord. En mer on ne se rase pas, on se lave les dents tous les trois jours et on change son linge de corps une fois par semaine, le linge salle est stocké dans des sacs étanches (l’odeur). Vous voyez ce caisson de 40 cm au cube c’est l’appareil qui permet d’absorber le CO 2 actuellement appelé dioxyde de carbone donc moins dangereux. À côté l’appareil qui permet de brûler les chandelles (la combustion dégage 2 m3 d’oxygène). Après avoir escaladé quatre marches (le seul escalier du bord) nous sommes dans la zone grand luxe, à droite l’office des officiers un couloir étroit d’1,5 m puis la chambre du commandant le seul à pouvoir s’isoler à bord, une couchette, une table à cartes qui se rabat sur la couchette, un lavabo et une penderie. En face le carré avec une table immense mais carrée comme le veulent les lieux. Sur l’avant le Wagon logement pour 5 officiers (les anciens, le petit nouveau couche sur la banquette, quand les vieux acceptent de la libérer). Nouveau compartiment, le CO (central opération) du « matos » il y en a partout, tout le matériel d’écoute est concentré ici. Tout ce matériel est utilisé en passif très rarement en actif car indiscret/ces appareils sont les microphones DSUV, sonar DUUA, interception sonar DUUG, Télémètre acoustique DUUX, communication sous-marine TUUM, mesure de cavitation QSUA, bathycélérimètre QUUX, puis le P.C. radio situé également dans le CO VHF, HF, et VLF le seul permettant une réception à une immersion supérieure à l’immersion périscopique. La veille optique avec 2 périscopes (veille et attaque), radar, et détecteur de radar, enfin la DLT, direction lancement torpilles, qui permet les différents réglages des torpilles avant lancement (gyrodéviation, immersion et trajectoire). Batteries, visibles actuellement par les plaques installées à cette seule fin, ces batteries sont sous le CO et les logements officiers. Chaque élément a une capacité de 10 000 A., la tension maximale étant de 2,5 volts par élément. Différents couplages sont possibles pour arriver à une tension de 400 volts. Poste Central : c’est de ce compartiment que se font toutes les manœuvres de plongée, commande de l’alerte, tenue de l’immersion et retour en surface, pour ce faire vous avez : une barre de direction et deux barres de plongée, les manœuvres des purges pour plonger, le tableau de chasse pour envoyer de l’air H.P. dans les ballasts pour le retour en surface, les appareils de contrôle de qualité de l’air (oxygène, CO2, CO et hydrogène). Le tableau de plongée regroupe les appareils de contrôle pour la tenue correcte de l’immersion (manomètres, indicateurs d’angle des barres av., AR et direction, assiette, dépression). La manœuvre du tube d’air, et la commande du panneau de la coupole. C’est de ce poste que vous avez un accès à la passerelle (appelée baignoire) par le sas d’accès, vous avez également le gyrocompas, et le sondeur. À l’arrière se trouve la tranche hygiène avec les installations frigorifiques, puis la cuisine (qui tient lieu aussi de boulangerie) de 4 m2. et enfin les chambres à déjection appelées poulaines en 2 exemplaires. Autant dire qu’on est prié de ne pas s’y attarder ! Sous ce compartiment se trouvent les auxiliaires d’où sont faits tous les mouvements d’eau pour la pesée du sous-marin (poids et assiette), la station d’huile pour les différentes manœuvres (périscopes, antennes RADAR, ARUR, radio et manœuvre des barres). Le sas vide-ordures, compresseurs d’air et manœuvre des W.C. Domaine des « bouchons gras », les 2 groupes électrogènes (sous le parquet) qui fournissent l’électricité nécessaire à, la propulsion en surface et au schnorchel, et à la charge des batteries. Les moteurs sont comme ailleurs avec en plus la possibilité de les isoler de la mer afin de pouvoir plonger. Net progrès, le compartiment est bien insonorisé. Contiguë les électriques de part et d’autre vous avez les tableaux de manœuvres les moteurs de propulsion étant également sous le parquet. L’extrémité arrière du sous-marin communément appelé sur ces bateaux le poste des bœufs (sans les carottes). Ce nom vient de l’appellation des tables (d’étable) des maîtres. Vous y trouvez le même confort qu’a l’équipage à l’avant. Tout ce beau monde dort en couchette chaude (2 couchettes pour trois, oui, celui qui est de quart ne dort pas). Quand j’entends ces cons de journaleux plaindre ces pôv’criminels qui sont à 4 sur 12 m2. Alors que là, nous étions 13 sur 12 m2 sans possibilité d’aller faire un tour dans la cour. Le dernier commandant du sous-marin de la série des « DAPHNÉ » le commandant Baptista Pereira disait lors de sa dernière escale à Toulon : « Vous savez, pour être sous-marinier, il faut être… pas comme tout le monde ». « Une fois sousmariniers, toujours sous-mariniers ! » La visite se termine retour à la surface et visite de la boutique pour y laisser quelques devises bien de chez nous. André Mabileau Ex-maître de central sur le sous-marin GALATEE 21 MARINS-PECHEURS et SECOURS Des balises de détresse individuelles pour les pêcheurs ? Le projet d’équiper l’ensemble des marins pêcheurs français d’une balise de positionnement individuelle semble bien plus facile à annoncer qu’à réaliser. Le 26 novembre 2007, à Roscoff, le ministre de l’Agriculture et de la Pêche a fait part de son projet d’équiper tous les marins pêcheurs français d’une balise de positionnement individuelle. Avec l’objectif évident de pouvoir récupérer aussi rapidement et aisément que possible tout homme tombé à la mer. Faisant le bonheur des électroniciens positionnés sur ce créneau, l’annonce du ministre n’a pourtant pas soulevé un énorme enthousiasme dans les milieux maritimes. Dans un contexte économique très morose, les armements ont immédiatement pensé au surcoût qu’engendrerait ce nouveau matériel. Déjà réticents au port du vêtement à flottabilité intégré (VFI, pourtant obligatoire depuis le décret du 21 août 2007), les matelots se sont demandés où ils pourraient bien porter cette balise et imaginé la gêne qu’elle ne manquerait pas créer dans les mouvements inhérents à leur travail. Et les spécialistes de la sécurité ont commenté in petto que ça ne servait pas à grand-chose de repérer le lieu d’une chute à la mer si la victime ne pouvait plus être sauvée par les moyens de secours dépêchés sur zone. Quoique qu’il en soit, début janvier Georges Tourret, président de l’Institut maritime de prévention réunit et anime un groupe de travail restreint chargé de faire des propositions permettant d’équiper les marins pêcheurs français d’un dispositif individuel de localisation (DIL) Les balises de détresse individuelles actuellement sur le marché se divisent schématiquement en deux types distincts : les PLB (Personal Locator Beacon ou balise personnelle de localisation) et celle de type MOB (Man OverBoard ou homme à la mer). Si les PLB utilisent le système satellitaire de surveillance mondiale SarsatCospas, les MOB fonctionnent par rupture de contact par rapport à une centrale installée à bord du navire d’où est tombée la personne sinistrée. Les premières sont plus encombrantes plus lourdes nécessitent d’être déployées hors de l’eau, antenne vers le haut. Plus petites, les MOB fonctionnent dans un périmètre très restreint autour du bateau. Ces deux types de DIL, restent sujets à plusieurs problématiques. Celle du déclenchement intempestif d’abord. "dans ce contexte de port individuel et permanent, la multiplication des balises pourrait avoir pour conséquence l’accroissement des fausses alertes". Celle de l’ergonomie ensuite car cette dernière doit être très bien étudiée pour que le port permanent d’un DIL soit accepté. À cet égard, l’association VFI/DIL est plus que préconisée par plusieurs spécialistes. Il faut tenir compte des fréquences d’émission et la compatibilité radioélectrique avec les moyens de recherche. L’idéal reste à inventer Que doivent faire des balises ? Indiquer seulement la chute d’un homme ? Donner l’alarme et permettre la recherche du naufragé par le bord luimême ou par les moyens à terre ? A quoi servirait d’indiquer le point de chute d’un homme à la mer s’il ne peut flotter en attendant les secours ? Plutôt qu’un système unique de DIL, certains préconisent une adaptation aux pratiques de pêche (navires isolés ou pêche en flottille, pêche en solitaire ou en équipage…) mais tout en essayant une harmonisation au regard des moyens de secours. "à quoi sert de concevoir une balise de détresse si on ne nous dote pas des moyens adéquats de la repérer ?" s’interrogent les pilotes d’hélicoptères de la flottille 32F de LanvéocPoulmic. Extrait le Marin BALISES METEO à LANTON La météo est disponible gratuitement sur Internet avec un ordinateur ou un smartphone en consultant les balises météo installées derrière la 22 Dune du Pilat, sur la capitainerie de Lanton et celle du Cercle de la Voile d’Arcachon. Les informations fournissent direction et force du vent, températures réelles et ressenties, degré d’hygrométrie, pression atmosphérique et pluviométrie. Lanton ww.weatherlink.com/user/villelanton Pyla www.balisemeteo.com Arcachon www.voile-arcachon.org L’AUDACIEUSE Dernière cérémonie des couleurs pour L’Audacieuse et La Boudeuse — Les patrouilleurs L’Audacieuse et La Boudeuse ont été désarmés le 26 mai à Brest. En présence du vice-amiral Labonne, le pavillon tricolore a été affalé une dernière fois sur les bâtiments. Le patrouilleur L’Audacieuse crédits : © Marine Nationale — Gaudry Les deux coques vont intégrer la filière de démantèlement, comme La Fougeuse, retirée du service en 2009. Premier de la série des 10 patrouilleurs du type P400 construits par les CMN de Cherbourg, L’Audacieuse avait été admise au service actif en 1986 et était positionnée jusqu’à l’an dernier en Guyane. Seconde de cette classe, La Boudeuse, basée jusqu’en 2010 à La Réunion, était opérationnelle depuis janvier 1987. Longs de 54,8 m, ces patrouilleurs de 480 tonnes en charge, étaient armés par une trentaine de marins et de canons de 40 mm et 20 mm. Tous les bâtiments de ce type devraient quitter la Marine nationale d’ici 2016. Cédée au Kenya, La Rieuse devrait quitter cet été La Réunion, où elle sera remplacée par Le Malin. Quant à La Railleuse, elle a fait mi-mai ses adieux à la Polynésie et a mis le cap sur la métropole en vue de son retrait du service actif. L’Arago lui succèdera à Tahiti. Extrait Mer et marine PRÉPARATION MILITAIRE MARINE des jeunes gens qui suivent la préparation militaire à Bordeaux. Le succès des PMM va grandissant. Les efforts déployés pour attirer les jeunes – garçons et filles – ont porté leurs fruits. Il nous faut persévérer dans cette voie car les PMM sont une source importante de recrutement dans la marine d’active et de réserve. La Flotte à l’invitation du PREMAR était présente en janvier lors de la présentation Le stage PMM se déroule pendant l’année scolaire réparti sur 12 week-ends et une période de 5 jours. Des navigations, visites de bâtiments militaires, exercices de tir et formation aux premiers secours y sont dispensés. Bordeaux CIRFA au 38, Quai des Chartrons Tel. 05 56 48 44 94 Travaux pénibles Pourquoi l’électricien du bord a-t-il un métier très pénible ? Parce que toute l’année il a des ampoules dans les mains ! 23 FARMAN, des AVIONS à ANDERNOS Voici quelques mois, j’ai eu le plaisir avec Michel Bétoulle et Jean Pierre Lembert d’être reçu chez Mademoiselle FARMAN. Sans doute, vous souvenez-vous de l’ancien hôtel qui se trouvait à Andernos sur la route d’Arès du côté de la Gendarmerie. J’ai eu l’agréable surprise de recevoir de la main de Melle FARMAN une documentation exceptionnellement fournie qui permet de retracer la vie de Maurice FARMAN qui fut un des plus fameux constructeurs français de la grande épopée des aéroplanes avec son frère Henri, pilote et constructeur des avions et Dick, fils aîné né au Brésil d’un couple de journalistes britanniques qui s’installe ensuite en France. Melle Farman a vécu une quasiépopée au sein d’une famille d’origine anglaise (Thomas Farman, grand-père était correspondant à Paris du Daily Telegraph et du Standard de Londres) qui a adopté la France et mis toute leur énergie au service du sport, de la vitesse, de la mécanique, l’aviation et cela particulièrement pendant la Première mondiale. Innovation, rigueur, souci de la précision et travail sont des mélanges qui permettent de forger les plus grands destins. Le 24 mai 1903, Maurice et Henry Farman sont au départ de la seule course Paris-Madrid avec Renault, Lancia, Rolls, Austin et Royce. À l’arrivée de la première étape, à Bordeaux, il ne reste que 99 concurrents et dix morts jonchent le parcours. La course sera arrêtée. Un grave accident automobile en 1904 sur le circuit d’Auvergne le contraint à un repos forcé au 24 cours duquel il va découvrir naissante qu’il juge moins dangereuse. l’aviation Le 13 janvier 1908, au-dessus du terrain d’Issy-les-Moulineaux à bord d’un aéroplane Voisin, modifié par Henri sur des conseils d’Henri Fabre utilisant un moteur Gnome, le premier vol officiel au monde en circuit fermé d’un kilomètre, d’une durée de 1 minute et 28 secondes est homologué. 1910 C’est le succès des premiers avions dessinés par Maurice Farman Comme son frère Maurice, Henri Farman réalise un grand nombre d’appareils en version militaire, ayant compris que l’Armée devenait un client sûr. Naissance de l’aéronautique navale à Issy les Moulineaux avec l’acquisition d’un biplan Farman par la Marine Nationale et la qualification de son premier pilote. Deux ans plus tard, l’aéronautique maritime est officiellement créée, avec une première base à Saint-Raphaël et un bâtiment, la Foudre, premier transport d’hydravion au monde. 1914-1918 la société Farman construit des milliers d’avions pendant la première Guerre mondiale. Quatre escadrilles d’avions Henri Farman (HF) sont mobilisées en 1914. Des bombardiers Farman type Goliath sont mis en service dans l’Aéronautique militaire. Avec Lucien Rougerie, la première école de pilotage sans visibilité est ouverte à Toussus-le-Noble (78). Au 149, rue de Silly et rue Paul Bert à Billancourt, la Société des Avions Henry, Maurice et Dick Farman, établie sur 90 000 m2 d’ateliers est le second employeur de la ville après Renault. 1920, la loi de finances oblige toutes les firmes françaises à reverser à l’Etat ce qu’il considère comme des bénéfices de la guerre. Tous les motoristes français sont ruinés et mis en faillite : Gnome & Rhône et Clerget, Hispano-Suiza. Elles mettent aussi en difficulté les constructeurs français de cellules. La porte du marché aéronautique est grande ouverte pour les constructeurs étrangers. 1922, Des milliers d’employés sont licenciés, l’usine n’employant plus que quelques centaines de collaborateurs. Comme chez Renault, son voisin de Billancourt, une diversification est opérée pour tenter de sauver l’entreprise. Au même moment, l’Armée de l’Air naissante recherche des bombardiers lourds et la Marine nationale des torpilleurs capables de remplacer le Farman 60 et autres LeO-25. Au moment où s’appliquent les nationalisations décidées par le Front populaire de 1936, soit le 1er mars 1937, la firme Farman réalise à Billancourt une série de quadrimoteurs dotés de très hautes qualités techniques : les Farman 220 « Centaure ». Ces avions sont les derniers Farman, les actifs de la société étant regroupés au sein de la Société Nationale de Construction Aéronautique du Centre (SNCAC) avec des usines Hanriot. 1934, au titre du plan I de réarmement, le ministère de l’Air commande dix exemplaires du Farman 221. En novembre 1936, alors que le constructeur n’a pas encore touché un centime sur la série, Farman fait savoir au ministère de la porte d’Issy qu’il a déjà dépensé huit millions de francs pour la réalisation de l’outillage nécessaire à la série, 120 dessinateurs ayant travaillé pendant huit mois pour établir les liasses et réaliser les 11 000 pièces du prototype, chaque avion comprenant 600 000 rivets. 1937, dans un climat de nationalisation, l’Etat refuse aux frères Farman le droit de produire en série des matériels de guerre. Rebaptisés « Centaure II » les Farman NC 220 pourtant porteront toujours le nom de leur créateur La société Farman est reprise par la compagnie nationale Air France. 1964, Maurice Farman meurt à Paris. Jusqu’à la fin de sa vie. Il laisse un livre dont il est l’auteur : Les Merveilles aériennes, Paris, J. Fritsch, 1896. Il est à noter que la famille Farman a fourni d’autres aviateurs : les deux fils de Dick Farman (frère aîné de Henri), Pierre (1913-1998) et Francis, ainsi que Marcel, fils de Maurice, ont été pilotes de chasse dans l’Armée de l’air. 1941, les frères Farman réinvestissent dans l’automobile populaire, en rachetant la firme Rosengart de Suresnes. Mais la Société Anonyme des Usines Farman (SAUF) est réquisitionnée par l’Etat en 1944 et l’usine de Suresnes devient l’Atelier Aéronautique de Suresnes. Comme Marcel Dassault, les Farman ont été nationalisés trois fois : l’Etat a pris le contrôle de leur compagnie de transports aériens, a nationalisé les usines Farman de Billancourt et réquisitionné les ateliers de la SAUF à Suresnes. Si vous passez par le musée de l’hydravion à Biscarosse, vous comprendrez mieux sans doute l’héritage de Farman. Hugues Leplae 25 SUSPENSE EN MER EN MAI Décor : Le Maroc (l’oued Sebou) Base de MEHDIA, avant port militaire français de PORT LIAUTEY, le 13 mai 1958. À quai : M/S BRESLE, Pocket liberty de la Compagnie Générale Transatlantique, armé par la défense nationale. Depuis l’indépendance du Maroc en 1956 et la régularisation de sa monarchie l’année suivante, les différentes bases ou garnisons françaises en place ont fait l’inventaire de leur matériel et rapatrié celui-ci sur la base de MEHDIA afin d’être réexpédié en Algérie où la France est en train de "pacifier" le pays. C’est donc sur 3 500 tonnes de caisses d’armes, munitions, obus, bombes et divers matériaux que nous allons devoir vivre et dormir (d’un œil !) pendant quelque 40 heures. La matinée est bien avancée, l’équipage ferme les cales pendant que les derniers engins roulants (camions, jeeps, blindés légers) sont positionnés en pontée et saisis solidement. Appareillage à 12 h 00 À 10 h 15, premier service (repas) pour la bordée de 11 à 3 (la mienne). Au carré, avec mon collègue mécanicien nous écoutons le radio (Jacky) qui comme un (M.S.L.C.D.P.) bernique sur son rocher est branché en continu sur Saint Lys et les infos françaises et algériennes. … Depuis plusieurs jours la tension monte à Alger. Le gouvernement de Félix Gaillard tombé le mois dernier n’ayant pas été reconduit on ne sait plus trop qui mène le char de l’Etat ; des bruits courent… Soustelle… Pflimlin… De Gaulle ?….. Salan… Tout cela nous passe pardessus la casquette, affaire à suivre… En tant que lieutenant j’effectue les derniers préparatifs d’appareillage, cartes, barre, chadburn, feux de route etc.… De son côté le second capitaine supervise le saisissage de la pontée. La machine est balancée. (Ca tourne !). "Chacun son poste" ! Appareillage sans problème ; vers l’embouchure du Sebou quelques pêcheurs nous font signes, ils sortent au filet de gros poissons semblables à des aloses ?…. ça rappelle le pays ! Le pilote débarqué, cap sur Gibraltar. Beau temps clair, mer peu agitée, vent NW force 2/3, légère houle du vent, roulis modéré, bonne tenue de la pontée… (journal de bord). En descendant du quart, je fais escale au local radio où notre Jacky est collé à son poste, tout palot… "Radio Alger en direct"… murmure-t-il. "Grève générale à Alger. Des manifestants, jeunes pour la plupart, attaquent le centre culturel 26 américain et aux cris d’Algérie française, saccagent les locaux…" D’heure en heure des nouvelles arrivent d’Alger, d’Oran, de Paris, parfois contradictoires, les journalistes dépassés par les événements dérapent quelque peu… Trois militaires fusillés en Tunisie par le FLN sont les arguments servant à justifier un défilé monstre de plusieurs dizaines de milliers de participants, mêlant familles, étudiants, anciens combattants… drapeaux en tête, vociférant sous l’œil bienveillant des soldats présents… (radio Alger). Dépôt de gerbes au monument aux morts. On y voit des généraux qui suivent… tour à tour hués ou applaudis, c’est le vent ? La rumeur ? La folie ?…. La révolution ? Le Pacha et le chef le mécanicien informés se joignent à nous devant le poste, perplexes, car notre destination c’est… Alger ! Je regagne ma cabine pour un brin de toilette, un peu de courrier pour ma douce "qui m’attend làbas, en pays breton !" (binious !)… 18 h 00 repas en 1er service et dodo 22 h 45 "moins le quart lieutenant !" Je retrouve mon collègue mécanicien de bordée à l’office pour le petit noir du réveil et monte rapido à la passerelle où il y a foule : le Pacha, le chef mec, le second, mon collègue de quart, le bosco, les matelots et le radio qui remonte les nouvelles… Nous venons de passer Spartel et engainons le détroit. J’écoute d’une oreille… depuis 18h00 ; que s’est-il passé ? ;;; Mon collègue me met rapidement au courant. Vers 19h30 un dénommé Lagaillarde, à la tête des étudiants suivis par une foule survoltée et, malgré la résistance des CRS (toujours dans les bons coups ceux-là !) ont investi le Gouvernement Général, le mettant à sac, un camion "emprunté" aux militaires ayant servi de bélier pour enfoncer les grilles de protection… Plus tard, un comité de salut public avait été formé, présidé par le général Massu… On réclame De Gaulle !…. C’est le bordel le plus complet ! Le Pacha ayant demandé des instructions, l’autorité patauge et nous demande de rester en stand by… Jacky n’est pas couché !…. Vers minuit Gibraltar nous attaque au scott. "what ship ?" "Bresle from Mehdia to Alger" "good travel…" (tu parles !….) Soudain le radio remonte 4 à 4. "Commandant ! Commandant, un message de Marine Toulon !" M/S Bresle — Pocket liberty — Compagnie Générale Transatlantique Tonnage : 38 070 tonnes — Port en lourd : 6 280 tonnes Le Pacha prenant connaissance de celui-ci nous informe tout de go : "Messieurs, nous sommes déroutés sur Marseille" !" Nous saurons plus tard que le gouvernement a décrété le blocus de l’Algérie (avions, bateaux, télex… etc.) Le changement de route effectué, la pression retombe ; vers 02 h 00, le radio dopé au café serré nous informe que nous avons un président du conseil tout neuf. Monsieur Pflimlin… et que c’est la grosse brouille entre Paris et Alger… (à suivre…) La journée du 14 se passe sans incident. "Temps nuageux, vent de N/W ¾, mer agitée, roulis moyen, reprise du saisissage de la pontée (très important). Le 15 mai vers 01 h 00 nous sommes au travers de Carthagène et à 11 h 00 à l’E/W du cap de Nao. En entrant dans le golfe de Valence la mer se creuse, un coup de vent se prépare, la météo n’est pas optimiste pour les jours à venir. Petit à petit, la mer forcit ; en quelques heurs le vent passe secteur nord 6/7 écrêtant les vagues, on commence à embarquer par bâbord. Vers la fin de mon quart, le matelot de veille sur l’aileron tribord m’interpelle, en larmes. Que se passe-t-il ? Sous le vent de la manche à air de la cale III, la position est devenue insoutenable. (Je le constate à mes dépends !). Fermeture immédiate des portes extérieures de la passerelle "Allô ! Tonton ! Problème !!" Il est vraisemblable que nous ayons des lacrymogènes en cale, et qu’avec le roulis de plus en plus accentué, une caisse a pu glisser… tomber ?…. L’équipage ne peut s’empêcher de penser aux obus, bombes déclarées inertes par les autorités, mais… Notre cap par rapport au vent étant favorable, nous nous sommes calfeutrés à l’intérieur de la passerelle (ça picote quand même un peu !). Par contre le bosco et sa bordée roulante essaie d’accéder à la cale par le trou d’homme, mais celuici n’est pas assez grand pour y passer avec le masque Mandet sur le dos et avec les paquets de mer qui vont et viennent à chaque coup de roulis cela devient "les coulisses de l’exploit" !). A minima, les manches à air sont mises sous le vent et capotées… Et roule ma poule vers la bonne mère qui ne doit pas regarder dans notre direction… Journée du 16 mars. Reprenant mon quart à 11 h 00, le plus gros est passé. La mer encore forte nous chahute un peu moins et le temps s’éclaircit. Vers 12 h 00 nous sommes à environ 25 miles du cap Bagur quand le radio, qui a dû perdre quelques kilos à monter et descendre les échelles, passe comme une fusée à la recherche du commandant ; un nouveau message ? Eh bien oui ! Il semble que les affaires s’arrangent car nous devons faire demi-tour ; cap sur Oran ! Le virement de bord n’est pas triste ; le matelot de veille est envoyé prévenir l’équipage et en particulier la cuisine, "attention aux gamelles !". 27 Le chef mécanicien prévient sa bécane et "en avant toute à droite !" Le second est fébrile, mais sa pontée tiendra le coup ; il faut dire que le bosco n’a pas lésiné côté fils d’acier et ridoirs. Stabilisé au nouveau cap, le navire souffre moins, (les hommes aussi !) mais voila un nouveau problème qui surgit avec l’arrivée du… cambusier dans ses petits souliers ; voilà le problème… Les rotations Maroc – Algérie n’excédant pas 48 heurs ce dernier avait réglé son petit train-train. Pendant le séjour au port ; voiture de l’armée avec chauffeur à disposition pour faire les vivres tous les matins de 8 h 00 à 11 h 00, les SAO, "le marché local et plus si affinités !" (Il faut dire que le pacha a souvent des invités à sa table, le menu n’étant pas celui des matelots !) Pour la traversée, 3 à 4 jours de vivres maxi et on recommence… Là, nous arrivons au bout de nos provisions. Si c’est Marseille, ça passe, pour Oran ? On va taper dans les réserves de conserves, corned beef, choucroute, on ne manque pas de patates, riz, pates ; par contre plus de fruits, poisson frais… Quel est le con qui a dit que nous voulions manger le mousse ? !!! Il est mignon le petit mousse. 14 ans, brut de scie de sa Bretagne natale, pas trop "futfut", un mois de bord et bizuté à fond par un équipage par moment limite… Lorsque la nouvelle s’est répandue que nous allions être contraints de subir un régime "spécial", la "vanne" est partie… on ne sait plus d’où (on cherche !)… Au début, il n’y croyait pas, mais à force de le tâter (pour voir s’il était tendre !) ou de vouloir le peser, (le cuisinier s’y était mis), le matin du jour suivant, le bosco ne trouvant pas son café prêt et le carré des maîtres en désordre, informe la passerelle que son mousse a disparu… Branlebas de combat. Le Pacha est réveillé, le second descendu du quart à 07h00 commence à enquêter et lance les recherches pensant à juste raison que le gamin abruti par cette cabale a dû se cacher quelque part ce qui s’avère exact ; on le retrouvera dans le tunnel derrière les ballots d’étoupe ! Tonton n’est pas content ! Les responsables rasent les cloisons ! C’était pour rire !!…. Coté nouvelles d’Algérie, il y a toujours beaucoup de monde dans les grandes villes depuis deux jours les infos plus ou moins vérifiables nous ont annoncé : un lâcher de paras sur Paris (démenti, ce n’était qu’une menace !….) La prise des préfectures à Oran et Mostaganem (confirmées), le retour de Soustelle à Alger… Le 15 mai au soir, le général De Gaulle s’est mis à la disposition du président Coty débordé ; ça grenouille de tous les bords ; nous sommes passés à deux doigts d’un putsch militaire… Le 17 vers 12h000, nous passons le cap de la Nao (en sens inverse !); nous serons à Oran demain en fin de matinée.. En, ce qui nous concerne, que s’est-il passé ? Ce doit être un petit "secret défense", car nous ne saurons rien. Ceux qui vont pleurer, ce sont les dockers en cale, pour notre part le plus attendu c’est le shipchandler avec le nécessaire et le superflu à mettre sur les tables ! (On a quand même mangé le "jambon de Bayonne" réservé spécialement au commandant !) . Il a un peu fait la gueule mais bah ! Aujourd’hui le soleil est revenu et il paye le pot à tout l’équipage ; alors vive l’Algérie française !! (Vœux pieux)… On vous a compris… Wilbois POCKETS LIBERTY Le BRESLE dimensions 103 x 15 x 8,9 m — JB 3 807 — JN 2 195 — PL 5 252 t — Moteur diesel 6 cyl-2T Hamilton P 1 251 kW (1700 ch.) – vitesse 11 nœuds — Cargo américain surnommé « Pocket Liberty » par les Français du fait de sa taille de « poche ». Il comptait 27 membres d’équipage (9 officiers, 7 maîtres et 11 subalternes). Il était en avance pour l’époque : autopilote, gyropilote, radar, climatisation, tout électrique, panneaux de cales métalliques, nombreux détecteurs. Lancé à Tampa (Floride) en 1946 sous le nom de MARLINE BEND (pav. USA), acheté avec 9 autres par l’Etat français et donné en remplacement des pertes de guerre : mis en gérance en octobre 1946, sous le nom 28 de BRESLE (pav. FRA) à la Compagnie Générale Transatlantique Affrété coque nue par les Messageries Maritimes en juin 1954, il devient stationnaire en Indochine. Il est restitué à la CGT en janvier 1956 puis affrété par le Ministère de la Défense pour des rotations vers l’Algérie. Vendu en septembre 1964, il devient le MERRY MED (pav. GRC. Renommé AROA en 1969 (pav. VEN), puis ARIMAR (pav. LBN) en 1971. C’est sous ce nom qu’il fait naufrage le 20.10.1971 à la position 25°28’N et 076°54’W (au large d’Elenthera, Bahamas), après avoir été victime d’une explosion puis d’un incendie alors qu’il faisait route avec une cargaison de phosphates.