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LA FLOTTE NORD BASSIN D'ARCACHON
Composition du bureau 2011
PRESIDENT d’HONNEUR :
Jean ESTIENNE.
PRESIDENTS HONNORAIRES : René LECUL ; Christian PLOUVIER
BUREAU :
PRESIDENT:
et RELATIONS PUBLIQUES
SECRETAIRE
SECRETAIRE ADJOINTE
TRESORIER
TRESORIER ADJOINT
Christian LENEUF
06 70 64 48 72
Fabienne JOUSSAIN,
E-mail : [email protected]
Alimé GHOULA
E-mail [email protected]
Hervé BLAISIN,
Claude SERRET,
05 56 82 21 73
05 57 70 88 02 – 06 66 35 98 34
05 56 82 56 22 – 06 83 86 33 30
05 56 60 81 98
VICE-PRESIDENTS DELEGUES AUX COMMUNES
06 83 11 87 69
ANDERNOS LES BAINS :
Michel BETOULLE,
E-mail : [email protected]
ARES :
LANTON :
Serge LALOUX,
06 14 12 59 39
Jean-Pierre LEMBERT,
06 84 70 08 01
E-mail : [email protected]
Claude SERRET,
05 56 60 81 98
LEGE CAP-FERRET:
MEMBRES DU BUREAU
VICE-PRESIDENTS ADJOINTS
ANDERNOS LES BAINS
Bernard DURANTEAU
05 56 26 98 65
ARES
René BRUT
05 56 60 15 21
LANTON
Jean-Pierre MICHEL
Jean HAZERA,
Alimé GHOULA
05 57 70 78 10
05 56 82 98 25
06 66 35 98 34
LEGE CAP-FERRET
Séraphin ORTEGA,
05 56 60 76 06
LE PORGE
Délégué Anciens Combattant
Commission. « LE PHARE »
William BRET
André BAELDEN,
Hugues LEPLAE,
E-mail : [email protected]
Jean-Pierre CAMUT
E-mail : [email protected]
Philippe PRAQUIN
Jacques JOUSSAIN,
Jean-Pierre MICHEL
André GEX D’AVION
Serge LALOUX
Alain SERAFON
Responsable Informatique :
Commission. « Navigation »
Commission des. « FÊTES »
Commission Infrastructure
Commission Modélisme
Porte-drapeaux
Vérificateurs aux comptes
05 56 60 11 234
06 33 55 89 39
06 08 51 65 61
05 57 70 27 80
05 56 82 21 73
05 57 70 78 10
05 56 82 51 39
06 14 12 59 39
05 56 60 78 83
Edito du P
Revue 1er semestre 2011
24 ème année – N°48
LE PHARE
La Flotte Nord Bassin
Arès (Gironde)
SOMMAIRE
Edito du Président
Titres
Page
Édito du Président
1
Nécrologie -calendrier
2
Rédacteur - activités
3
Hommages aux disparus
4
Base des sous-marins
6
La page de la SNSM
7
TSF à Croix d'Hins
8
ENSM
9
Adieu Super Frelon
10
Le paquebot Paris
11
Voyage sur le Rhin
12
Golfe du Morbihan
13
Carénage du canot 10
15
Soirée costumée
16
Arès – Lège Cap-Ferret
17
Pupilles Mousses
18
Le 10, un beau bateau
19
Visite BSM de Kéroman
20
Marins-pécheurs, secours
22
L'Audacieuse
23
Préparation militaire
23
Avions à Andernos
24
Suspense en mer en mai
26
Chers membres et amis de la Flotte nord bassin,
Une nouvelle année commence pour notre association.
Les tempêtes de cet hiver nous ont épargnés cette fois. L’été
qui a commencé au mois de mars, s’annonce un peu sec pour
l’instant : prudence.
Avant tout je voudrais vous informer que plusieurs de nos
membres ont été gravement touchés par la maladie à des
degrés divers. N’hésitez pas à leur rendre une petite visite
pour maintenir le contact. Cela leur fera chaud au cœur.
Quelques décès ont endeuillé ces premiers mois et la
disparition de quelques membres de notre famille nous rend
toujours tristes.
Au mois de juillet nous reprendrons nos auberges
espagnoles à la Cambuse. En août nous descendrons la Leyre
en canoë. Nous sommes partis en croisière sur le Rhin avec 47
membres de la FNB. Ce voyage a été une réussite totale. Nous
avons également participé à la semaine du Golfe du Morbihan.
Ce séjour ensoleillé nous a laissé de bons souvenirs. Nous
préparons les Fêtes du Nautisme pour mai 2012 et je
demanderai à nos bénévoles de se manifester, de préparer et
également de proposer des activités qui étofferont cette
journée.
Nous essayons de trouver un nouveau parrainage pour
remplacer l’Audacieuse qui a descendu ses couleurs pour la
dernière fois le 28 mai 2011. Les villes marraines n’ont pas été
conviées et cela est très dommageable. Malgré tout nous avons
pu, après maintes démarches, récupérer pour prêt, du matériel
de notre filleule qui est arrivé à la Cambuse.
Merci de m’informer de la santé de nos amis flottards et
des besoins éventuels de chacun.
Je vais maintenant vous souhaiter un bel été en famille.
Soyez prudents si vous naviguez sur les eaux de notre si joli
Bassin. Respectez les mesures de sécurité sur vos bateaux.
Bon vent et bonne santé à tous.
Christian Leneuf
1
NECROLOGIE
Jeannot CARRICART décédé déc 2010 à Lège
Georges LAFONTAINE décédé le 28 janvier 2011 à Arès
Colette FABRY décédée le 25 janvier 2011 à Lège
Christiane ELIES décédée à Lège Cap-Ferret
Henri SUTTER décédé le 11 juin à Arès
J-Claude GUIBERT décédé le 1er juin à Brive
René GUILLEM décédé le 11 juin à Arès
Nouveaux embarqués
Arsigny Christophe et Carole de Saint Savin
Arsigny René de Lanton
Bagnariol JLouis d’Andernos
Bey Anny de La Teste de Buch
Bonnet Pierre et Yvonne d’Andernos
Capeyron Hubert du Bouscat
Castaneira Claude de Lanton
Cazeaux Michel de Lanton
Darrouzes Dominique de Lanton
Didion Luce de Lanton
Droge Patricia d’Audenge
Ducup de Saint Paul Claire d’Andernos
Guepier Bernard de Lanton
Hervé J-Claude de Lanton
Léger Dominique de Lanton
Lorreyte Gilbert d’Andernos
Mariette Bernard d’Andernos
Pruvot Bernard
Quere Christian de Plouzane
Roudeyron Annie de Lanton
Vossier Michèle d’Andernos
CALENDRIER 2011
9 juillet — Auberge espagnole à la Cambuse
3 août — Descente de la Leyre en canoë
7 septembre – réunion bureau à Arès
24 septembre – Repas — Salle d’animation à Lanton
28 septembre – Visite du sémaphore du Cap-Ferret à l’occasion des grandes marées
20 novembre – Assemblée Générale à Arès
Pour information
2 au 3 juillet — Les 18 heures d’Arcachon – Départ 17 heures de la jetée Thiers
10 juillet vers 12H30 : passage de la flottille des bateaux d’Eric Tabarly devant Royan et Meschers
12 juillet 16 heures à Royan : accueil du Belem – le dernier trois-mâts barque français et le plus
ancien en Europe en état de navigation
2
Rédacteur du Phare
Merci à Jean Pierre Lembert d’avoir
pendant une dizaine d’années fait en sorte que
ce lien entre tous les membres soit aussi
efficace. Ce Phare est donc le premier pour
moi mais aussi le numéro 48 d’une série
impressionnante et continue depuis 25 ans.
Notre association doit son succès à la
diversité des activités qui y sont menées.
Chacun trouve dans l’association ce qu’il y
apporte tout en acceptant ce que les autres y
apportent. La diversité des origines, des
professions et des vécus des membres
alimentent le plaisir de se rencontrer.
LE PLAE Hugues
C’est dans la continuité de la ligne
directrice du Phare que Christian et le Conseil
d’Administration m’ont invité à prendre en
charge la composition et l’édition du journal à
partir de cette année.
Pour prolonger ces rencontres, adressez vos
articles 22 rue Branly 33510 Andernos
Tel 06 07 97 51 78 [email protected]
Ce qui s’est passé au 1er semestre 2011
Le vendredi 7 janvier, participation aux vœux de la municipalité de Lanton
Le samedi 8 janvier, réunion d’échanges de connaissances à la Cambuse
Le samedi 8 janvier, vœux de la municipalité d’Arès
Le vendredi 14 janvier, présentation, des vœux de La Flotte au domaine des Lugées
Le samedi 15 janvier, participation aux vœux de La Flotte Sud bassin
Le mercredi 12 janvier, repas des associations au Broustic
Le samedi 22 janvier, vœux et galette des rois à Libourne
Le vendredi 18 février, repas à la Cambuse
Le samedi 5 mars, repas costumé au Broustic
Le vendredi 11 mars, visite et repas sur le Princess Aquitaine
Le samedi 19 mars, fête de la Saint Patrick à la Cambuse
Le week-end du 25 au 27 mars, visite BSM Lorient et Ile longue à Brest
Le dimanche 3 avril, assemblée générale de La Flotte de Bordeaux
Le lundi 4 avril, réunion des participants du voyage sur le Rhin
Le mardi 5 avril, repas à la Cambuse
Du dimanche 17 avril au 23 avril, croisière sur le Rhin
Le dimanche 24 avril participation à la journée du souvenir et de la déportation
Le dimanche 8 mai, participation aux cérémonies commémoratives 1939-1945
Le jeudi 12 mai, sortie pédestre d’Arès au Cap Ferret
Le vendredi 20 mai, invitation sur le Léopard à Libourne
Le samedi 21 mai, les escales de l’éducation à Lanton
Le samedi 28 mai, assemblée générale de la Flotte Sud Bassin
Du 30 mai au 5 juin, sortie sur le Golfe du Morbihan
Le samedi 18 juin, repas champêtre au domaine des Lugées
3
HOMMAGES à
Georges LAFONTAINE décédé jan 2011
Mon cher Georges, Jojo, comme tous
tes amis t’appelaient, tu as largué les amarres
en janvier de cette année et tu vogues au large
où tu vas poser ton sac sur une île lointaine.
Né à Paris (13ème) le 14 octobre 1923,
tu as bien rempli ces 87 années de vie.
Apprenti boucher, tu refuses le travail
obligatoire en Allemagne et tu t’engages dans
la Marine sous le N° matricule 6932T42. Tu as
19 ans. Le croiseur Dunkerque t’accueille
comme canonnier, puis tu pars à Toulon, au
1er régiment Canonnier marine pour défendre
la rade. Embarqué ensuite sur le torpilleur
Fortune, tu participes à la prise de la poche de
Royan. Combattant de la 1ère heure, tu quittes
le service armé, rayé des cadres en 1946.
— Médaille des Services Militaires Volontaires
— Médaille Reconnaissance de la Nation
39/45/— Médaille Commémorative 39/45.
Revenu à la vie civile, tu optes pour le
service logistique de la Société IBM à Corbeil
(91) où tu es chargé des produits spéciaux. Tu
prends ta retraite en 1984 honoré de la
Médaille d’or du travail.
Entre-temps, en 1949, tu as épousé
Guyslaine le 24 décembre pour être exact et
jusqu’à ce jour, c’est la seule femme de ta vie,
non, car la deuxième c’est ta fille. Tu as deux
petits fils dignes de leur grand père.
En 1984, tu viens t’installer à Arès. En
1985, à la fête de l’huître d’Andernos, tes pas
te conduisent au stand de La Flotte.
Nous sommes là pour t’accompagner
et t’honorer à notre tour, toi qui fus le portedrapeau, vice président, trésorier de notre
amicale et administrateur de l’Union nationale
de la Flotte.
Les médailles d’argent de la FLOTTE
et de la FAMMAC ont récompensé ton zèle à
servir. En outre, tu as été porte-drapeau du
Souvenir Français et pris une grande part à
l’activité de Dansons à Arès.
Tu laisses un grand vide Georges,
nous avons encore besoin de matelots de ta
trempe. Que la mer te soit calme et les vents
cléments. Au revoir Jojo.
Ces
médailles
attestent
de
ton
engagement. — Médaille du Réfractaire 39/45,
âge à Piraillan. En 1974, suite au décès de
Jean, son mari, elle prend la tête de
l’entreprise ostréicole. Elle embarque sur son
chaland le OUI II comme matelot-patron ce
qui est rare pour l’époque.
Femme courageuse, elle élève ses
deux enfants Chantal et Didier et fait carrière
dans ce dur métier de la mer. A la retraite,
elle s’investit à fond dans le bénévolat.
Christiane ELIES Le 14 avril 2011,
Nous
avons
accompagné
à
dernière demeure Christiane ELIES,
SOULIE âgée de 81 ans.
sa
née
Née d’une famille d’ostréiculteurs,
elle entre dans le métier dès son plus jeune
4
Elle faisait partie des passionnés de
la marine de notre association La Flotte
depuis 23 ans. Didier, son fils est
actuellement patron-pêcheur à Piraillan.
A ses enfants, petits enfants, à sa
famille,
nous
présentons
nos
sincères
condoléances.
HOMMAGES à
René GUILLEM
C’est avec beaucoup de tristesse que
Christian PLOUVIER et Christian LENEUF
nous font part du décès de notre ami flottard
René GUILLEM survenu le 11 juin. La
cérémonie religieuse a eu lieu en l’église Saint
Éloi, d’Andernos les Bains et l’inhumation à
au cimetière Balangey de Saint Médard en
Jalles.
avions retourne vers l’Indo en septembre 1947
pour des missions le long des cotes.
René Guillem était né en 1924 à Le
Temple de Médoc. Il a 15 ans lorsque la
deuxième guerre mondiale éclate.
A 20 ans, il s’engage pour 5 ans dans
la Marine Nationale. En 1945 Il arrive en
Angleterre et suit l’instruction en Écosse chez
les fusiliers-marins commandos F.N.F.L. (voir
Phare N° 36).
En juin 1945, il suit des cours de radar
ASDIC. Puis il embarque sur le "Dixmude",
ancien cargo de passagers américain modifié
en porte avions et affecté au transport de
troupes entre la France et l’AFN jusqu’en
novembre 1946. Puis il va aux USA, à
quelques
encablures
de
Miami,
pour
embarquer des avions Corsair et T6 et prendre
le cap, en janvier 1947, vers l’Indochine.
Le Dixmude revient en France avec la
catapulte cassée. Après réparation le porte-
En 1954 et 1956 il suit deux cours
d’électricien puis embarque sur le porteavions Bois-Belleau. Il est très marqué par son
passage sur la Tarentule. Il terminera sa
carrière par une affectation sur l’escorteur
rapide Le Savoyard et finalement sur le porteavions Clémenceau d’où il a débarqué le 2
novembre 1963. En tout, il aura posé son sac
sur 13 bateaux (1 chalutier, 10 bateaux de la
Royale et 2 marchands.
Il va travailler à l’Aérospatiale, à
Saint
Médard
en
Jalles,
en
qualité
d’électricien, jusqu’à sa retraite.
Il a été décoré le 14 juillet 2008 du
titre de reconnaissance de la nation et de la
médaille outremer avec agrafe Indochine.
Il était adhérent à La Flotte depuis 1974 où
il a exercé les fonctions de trésorier de 1978 à 1984.
Au mois d’avril 1948 René est muté sur
le dragueur de mines Hortensia qui assure une
longue mission sur le Mékong jusqu’à avril
1949.
Deux
dragueurs
disparaissent,
la
Glycine et le Myosotis ; 1 seul survivant sur le
premier et le maître de l’équipage sur l’autre
(37 hommes d’équipage).
À partir d’avril, toujours en mission
sur les côtes, il est affecté à la détection radar.
Il apprécie le matériel très performant qui
permet une remarquable approche. En octobre
1949, il retourne en France sur un vieux rafiot,
le Cap Tourane.
Il
revient
avec
les
séquelles
classiques :
paludisme
et
dysenterie
amibienne. Démobilisé, il opte pour la marine
de commerce puis revient dans la Marine
Nationale 3 ans plus tard.
Jean-Claude GUIBERT
Décédé le 1er juin à Brive-la-Gaillarde à l’âge
de 68 ans. L’inhumation s’est déroulée à
Moret sur Loing.
Il avait mené carrière dans le domaine de l’énergie
à l’Institut Français du Pétrole – Énergies
Nouvelles.
5
Base des Sous-marins
A l’invitation du CV Xavier Petit,
commandant en second du sous-marin nucléaire
dernière génération Le Triomphant, et ancien
commandant de l’Audacieuse, la Flotte Nord
Bassin forte de 45 de ses membres s’est rendue
d’abord à l’ancienne base des sous-marins
classiques (désarmés à présent) à Lorient pour
visiter le musée et le sous-marin à propulsion
diesel/électrique La FLORE, sous-marin de 800
tonnes.
Le soir nous avons pris nos quartiers
dans un hôtel sympa à Rosporden. Le
lendemain après une incursion dans une
biscuiterie de Camaret (ce n’est plus du tout
ce que l’on dit à propos de ses filles hé oui) et
un pique-nique sur la plage de cette cité, nous
avions rendez-vous à l’île longue fief des
sous-marins nucléaires.
L’accueil du Commandant Petit fut
extrêmement chaleureux et enrichissant. Cette
visite tout à fait exceptionnelle a permis de
faire connaître à nos amis, l’un des fleurons
de notre force océanique stratégique.
Notre passage sur ces bateaux a
impressionné certains qui ne pouvaient
imaginer la vie dans un espace confiné. Ils
ont pu faire une comparaison entre ces deux
types de sous-marins qui furent l’univers et
l’horizon pour certains d’entre nous pendant
quelques années de notre vie Ensuite nous
sommes allés voir l’immensité au cap de la
Chèvre puis retour à l’hôtel pour un repas
convivial.
Le lendemain, notre bus a mis le cap
sur
Andernos.
L’ambiance
était
très
décontractée entre commentaires sur la
journée de la veille et histoires drôles.
Je tiens à remercier encore une fois
en votre nom, le Commandant Xavier PETIT
pour sa gentillesse et sa disponibilité (c’était
un samedi et jour anniversaire de son
épouse). Que chacun soit conscient qu’il nous
a permis de vivre une journée exceptionnelle.
Christian Leneuf
Le Triomphant
PHARE DE CORDOUAN
L’île sans nom est une île à qui l’on
n’a pas donné de nom pour désigner le lieu
(toponyme). Apparue pour la première fois en
mars 2009, elle est située sur le plateau de
Cordouan à l’entrée de l’estuaire de la
Gironde. Il s’agit d’un banc de sable sur
lequel s’est installée une maigre végétation.
Elle appartient au domaine public maritime,
rattachée à la commune du Verdon sur Mer
6
selon la loi de 1963. Lors de sa surrection
soudaine en mars 2009, la superficie de cette
île était évaluée à 4 hectares.
Depuis le passage de la tempête Xynthia,
dans la nuit du 28 février 2010, la moitié de cet îlot
sans nom a été grignotée par l’océan. Il ne reste
plus que 2 hectares de l’îlot qui s’apparente bien
plus à un banc de sable en perpétuel mouvement.
S.N.S.M.
La Flotte soutien depuis longtemps les
sauveteurs en mer du bassin. C’est un geste
important qui marque un engagement de solidarité
envers les gens de mers, qu’ils soient professionnels
ou amateurs occasionnels. La Flotte peut fièrement
s’associer au bilan des sauveteurs « Soutenir la
SNSM, c’est déjà faire un geste qui sauve »
Rappelons que le réseau de sauvetage du
bassin se compose de 3 stations, qui arment 4
bateaux.
Station d’Arcachon : une vedette 1ère classe SNS287 « Notre dame des passes » — Station de LègeCap-Ferret : un canot tout temps SNS-071
« GEMA », un Semi-rigide SNS-3345 - Station
d’Arès un semi-rigide SNS-3344
Au total, ce sont plus de 250 opérations qui
sont menées chaque année. La très grande majorité
étant des petits remorquages effectués dans le
Teychan ou depuis les sites à haute fréquentation
(cabanes tchanquées, banc d’Arguin). Le
« GEMA », fer de lance de la flotte de sauvetage, est
essentiellement dévolu aux opérations à l’extérieur
du bassin mais les trois stations interviennent
souvent conjointement de manière à exploiter au
mieux la complémentarité des canots disponibles.
Vous trouverez ci-dessous un bref bilan des
opérations de la station d’Arès. Il ne s’agit pas de
favoriser une station plus qu’un autre, mais
simplement de donner une idée de l’activité du
sauvetage sur le bassin.
Bilan « nautique » de l’activité de la station SNSM
d’Arès La station d’Arès en chiffres (bilan 2010) 15
bénévoles, 60 appareillages, 20 minutes de délai
d’appareillage 24h/24, 30 bateaux pris en charge,
50 personnes assistées, 4 personnes sauvées d’une
mort certaine, 1 personne disparue.
La « saison » a commencé fin avril, quand
une annexe s’est retournée avec, à bord, 3 jeunes
d’une vingtaine d’années. Il était 6 heures du matin,
l’eau était encore froide. Seuls 2 d'entre eux ont pu
être sauvés rapidement par un bateau sur zone. En
dépit des longues recherches entreprises et des
moyens engagés (pompiers, 3 bateaux SNSM,
gendarmerie, hélicoptère), il a fallu admettre la
disparition d’un jeune de 20 ans. Quelques minutes
après l’arrêt des recherches, nous étions à nouveau
sollicité pour évacuer une jeune fille souffrant d’un
traumatisme au dos, suite à un violent accident de
jet ski au banc d’Arguin. Après hospitalisation, le
bilan s’avérait heureusement sans conséquence.
Une touche d’optimisme après une rude journée !
Au chapitre des faits marquants, il faut
signaler que c’est le canot d’Arès qui a permis
l’extraction de l’équipage du SHARKY, voilier
polonais en très mauvaise posture dans la passe
Nord, fin septembre. Un sauvetage nocturne
extrêmement périlleux : le câble d’hélitreuillage
s’étant pris dans la mature, il a fallu le couper en
urgence. Le canot de sauvetage GEMA du CapFerret, ne pouvait pas s’approcher à cause du
manque d’eau et c’est donc le semi-rigide d’Arès
qui a pu passer dans (et sous !!) les rouleaux pour
récupérer les 4 personnes et les déposer à bord du
GEMA.
Témoin de la violence du lieu : 15 jours
après, au même endroit et dans les mêmes
circonstances, un voilier suédois de 14 mètres était
disloqué en quelques heures après que l’équipage
fut hélitreuillé.
Les opérations de services :
À ce bilan, il faut ajouter les dizaines de
bateaux qui rompent leurs amarres et viennent à la
côte entre Arès et Lanton. Ils sont généralement mis
en sécurité par les bénévoles de la SNSM afin
d’éviter leur perte où qu’ils ne causent des
dommages aux ouvrages du littoral. De plus, les
bénévoles les répertorient afin de permettre au
CROSS de contacter rapidement les propriétaires.
C’est un service qui passe souvent inaperçu mais
qui évite de transformer, chaque année, de
nombreux bateaux en épaves !
Les opérations de prévention :
La plupart des interventions pourraient être
évitées si les plaisanciers respectaient les règles de
bon sens marin les plus élémentaires : entretien du
bateau (après hivernage), avoir des vivres à bord et
des vêtements chauds, se renseigner sur la marée et
la météo… et surtout être conscient de sa propre
capacité et de celle de l’équipage ! C’est pour
toutes ces raisons qu’une partie de notre activité est
orientée vers la prévention auprès des usagers
(soirées thématiques pour les clubs de pêche ou les
associations de plaisanciers).
Savoir donner l’alerte :
Aussi étrange que cela puisse paraître, de
nombreuses personnes ne savent pas comment
déclencher des secours en mer. Nous assurons donc
la promotion de la radio VHF (bien plus adaptée
que le téléphone portable) ou à défaut du service
téléphonique 1616 sur les téléphones portables.
A ce sujet, il semble que certains opérateurs
téléphoniques soient en train de remettre en cause
l’existence de ce numéro d’appel unique : nous vous
tiendrons informés dès qu’une décision officielle
sera connue.
7
TSF à CROIX d’HINS
Qui a pu connaître et d’entre nous se
souvient de ce que furent les débuts de la TSF en
Aquitaine (Transmission Sans Fil désignation plus
générale de la Télégraphie Sans Fil).
Tout commença en mai 1 918. La guerre
faisait rage sur tous les fronts. C’est alors que les
Etats-Unis décidèrent de s’engager dans le conflit.
Un corps expéditionnaire commandé par le
Général PERSHING arriva à Bordeaux pour
construire à la CROIX d’HINS la station
radiotélégraphique qui porterait le nom de
LAFAYETTE STATION en l’honneur du Général
français, héros de la guerre d’indépendance des
Etats-Unis.
Ces derniers fournirent le matériel installé
par des entreprises françaises ; le tout débarqué au
port de PAUILLAC et acheminé à Marcheprime
par voie ferrée.
Les travaux durèrent jusqu’en août 1 920
date de l’inauguration. La guerre terminée,
l’Amiral MAGRUDER transmis la station à
M. DESCHAMPS, sous secrétaire d’Etat aux
PTT La station réquisitionnée par l’armée
allemande fut détruite lors de leur retraite en 1945.
Le 24 février 2011 s’est tenu une
exposition du matériel de l’époque allant du poste
à galène aux lampes HT et BT (hautes et basses
tensions) et un aperçu de la première émission de
télévision vers 1 936. Des radios amateurs ont
présenté une télégraphie à bande dite Morse. Notre
ami, Jacques GRENAUD, sociétaire Oh ! combien
actif de La Flotte présentait sa propre collection
d’appareils notamment téléphoniques. À cette
époque, le téléphone utilisait déjà le procédé de
transmission par radio.
De par ma profession au cours des 40
années dans les Centraux téléphoniques, j’ai
participé notamment à l’installation de standards
et autocommutateurs à bord de navires de la
Royale comme des navires marchants ou de
croisière.
8
Maquette du site réalisée par Jacques
Je suis devenu collectionneur de
téléphones retirés du service. J’ai présenté les plus
anciens marque HYGIENOPHONE alimenté par
une pile puis les types à magnéto et ceux avec un
cornet appelés POLYPHONE de 1 920. Ensuite
apparaîtront les appareils à cadrans de marques
CIT, LMT, ERICSSON, STROOGER ….
Maquettiste depuis longtemps et obnubilé par les
sous-marins,
j’ai
offert
à
l’association
organisatrice une maquette des pylônes au
1/500ième ; la zone est désormais occupée par une
zone industrielle.
Ce fût une belle présentation où les
visiteurs prirent conscience de l’évolution de la
technologie au fil du temps.
Jacques GRENAUD
Ajouts techniques : Sur 45 hectares, l’ensemble
comportait 8 pylônes de 250 m de haut et de 560
tonnes qui tendaient une antenne de 400 par 1 200
m le tout alimenté en alternatif par 1 000
Kilowatts.
La résistance électrique de l'antenne était
de l'ordre de 2 Ohms. Dans ces conditions, la
puissance de 500 Kwatts devait conduire à des
courants dans les fils de l'ordre de 700 Ampères.
La puissance était telle que les ondes hertziennes
pouvaient être reçues dans le monde entier.
On peut avoir là une idée du gigantisme de
ces installations, de l'intensité des champs
électromagnétiques rayonnés et imaginer les
perturbations électriques engendrées lors des
émissions.
Pour apprécier le bond technologique pour
l’époque, il faut se rappeler que Jules Vernes
venait juste en 1873 d’écrire son roman de
science-fiction « Le tour du monde en 80 jours ».
Les ondes hertziennes, elles, voyagent à une vitesse
proche de celle de la lumière soit 300 000 km à la
seconde. Dans ces conditions, un signal émis par
la station Lafayette pouvait être reçu par cette
même station un septième de seconde après avoir
fait le tour de la terre.
Après les années 1920, avec la mise au
point de tubes d’émission de puissance, les
émetteurs mécaniques seront mis au rebut ou
finiront à la casse. Vers 1930, avec la découverte
de la physique quantique, les physiciens auront
besoin de puissants électroaimants pour réaliser
des expériences de physique nucléaire. A
l’université de Stanford en Californie par exemple
le Dr Earnest O. Lawrence (Prix Nobel de
physique en 1939) apprend que la Navy a conservé
une paire d’anciens émetteurs à arc comme ceux
de Bordeaux Lafayette. La Navy fera don au savant
de ces machines vieilles de plus de 12 ans avec la
satisfaction de s’être débarrassé d’engins
encombrants et inutiles. Lawrence modifie le
circuit magnétique et aménage des dispositifs qui
feront de cet ancien émetteur de télégraphie le
premier cyclotron. D’autres machines seront
récupérées par l’université de Colombia et seront
modifiées pour réaliser des expériences
nécessaires à la mise au point des bombes
d’Hiroshima et Nagasaki dans le cadre du projet
Manhattan.
En France, un des 2 émetteurs de Croix
d’Hins gardé jusqu’en 1937 comme machine de
secours sera démonté et son circuit magnétique
géant envoyé au Professeur Joliot-Curie pour
mener des expériences pour la recherche
atomique.
*cyclotron est un accélérateur de particules (voir
atomes) qui grâce à des champs électriques et/ou
magnétiques, amène des particules à une vitesse
jusqu’à 99,99999 % de celle de la lumière soit 300
000 Km/s soit environ 1 milliard de km/h. Puis
elles sont projetées sur une cible pour étudier la
matière, étudier des trous noirs, etc. Une des
conséquences la plus spectaculaire de cette vitesse
est d’augmenter la masse de la matière. Un homme
de 70 kg pèserait près d’une demi-tonne !
Einstein nous a dit que la masse et
l’énergie sont équivalentes à travers sa célèbre
formule E = mc². Accélérer un objet revient à lui
conférer de l’énergie cinétique (issue de la vitesse)
qui peut être convertie en masse (Kg). Bien
entendu ceci est indétectable pour des vitesses que
nous connaissons mais devient d’autant plus
important que l’on s’approche de la vitesse de la
lumière.
HL
ENSM, UNE GRANDE ECOLE MARINE
Le décret portant création de l’Ecole
nationale
supérieure
maritime
(l’ENSM)
substitue aux quatre établissements publics
administratifs que sont les écoles nationales de
la marine marchande, un établissement public
unique à caractère scientifique, culturel et
professionnel (EPSCP).
L’ENSM
est
un
établissement
d’enseignement
supérieur
et
sa
création
portera désormais à deux, avec l’Ecole
nationale des Ponts et Chaussées (ENPC) le
nombre des Grands établissements relevant du
Ministère de l’Ecologie….et de la Mer.
Il assurera la formation des officiers
de la marine marchande pour aboutir à un
titre d’ingénieur à l’issue des cinq années
conformément
aux
niveaux
de
diplômes
européens.
Le titre d’ingénieur et l’inscription
dans le schéma LMD permettront désormais
aux
élèves
intégrant
l’ENSM
de
faire
reconnaître leurs formations d’officier et aussi
de pouvoir naviguer dans toutes les flottes des
pays de l’Europe. — HL
* ENS… est une Ecole Nationale Supérieure
gérée uniquement par l’Etat et formant soit des
fonctionnaires cadres supérieurs exerçant dans
le civil soit des officiers supérieurs affectés
dans l’Armée ou les services supports selon
leurs missions.
* LMD : sigle et acronyme pour LicenceMaitrise-Doctorat, système mis en place dans
toute l’Europe pour assurer l’équivalence des
diplômes délivrés dans tous ces pays.
(Licence : bac + 3 ans de formation – Master :
bac + 5 années – Doctorat : bac + 8 années)
9
ADIEU SUPER FRELON
Le dernier des 29 Super Frelon français a
atterri le 6 mai 2010 au musée de l’aviation
navale à Rochefort.
Il
est
temporairement
remplacé
depuis par l’EC225 d'Eurocopter avant d’être
définitivement remplacé par le NH90.
embarquer des missiles antisurface, torpilles
MU90,
missiles
Air-Air.
L’équipage
se
compose d’un chef de bord, un pilote, et 1
mécanicien. Juin 2010, adoption du nom de
"Caïman" pour l’armée de terre française et
"Caïman Marine" pour la marine.
Le SA.321 Super Frelon est un
hélicoptère lourd conçu par Sud Aviation, en
collaboration avec Sikorsky (rotors) et Fiat
(transmission). La flottille 32F l’a utilisé
pendant 40 ans de 1966 à 2010. Le NH90 est
un hélicoptère biturbine classe 10 tonnes,
20 m de long, 325 km/h maxi, plafond 6000 m,
multifonctions, voulu par l’Allemagne, la
France, l’Italie et les Pays-Bas.
NH90
Super Frelon
Il est produit pour 16 millions d’euros
par NH Industries qui comprend Eurocopter,
Agusta et Stork Fokker AESP (groupe
Fokker). Le modèle TTH (Tactical Transport
Helicopter) est conçu pour le transport
tactique de personnel (20 soldats équipés), le
transport d’un véhicule tactique léger ou le
transport de 2,5 tonnes de matériel, le suivi de
terrain.
Le modèle NFH (NATO Frigate Helicopter)
conçu pour la lutte anti-sous-marine (ASW),
la lutte anti-surface (ASUW), les missions
SAR pour les opérations de sauvetage. Il peut
Un hélicoptère est un aéronef qui se
maintient en l’air grâce à une voilure
tournante dont les rotors assurent à la fois la
propulsion et la sustentation. En 1861, le nom
d’hélicoptère a été inventé par Gustave
Ponton d’Amécourt. Cet inventeur construisit
avec Gabriel de La Landelle un petit
prototype d’hélicoptère à moteur à vapeur,
dont la chaudière fut une des premières
utilisations de l’aluminium.
Le rotor principal, dont l’axe est
quasi
vertical,
assure
d’une
part
la
sustentation (la portance permettant de rester
en l’air provient de la vitesse de rotation et de
l’incidence des pales), d’autre part le vol en
translation dans toutes les directions.
Le rotor anti-couple « RAC » à la
queue
sensiblement
horizontal
empêche
l’hélicoptère de tourner sur lui-même.
Aéronavale
VŒUX 2011 à ARES
Une cinquantaine de sociétaires pour les
vœux 2011 ont bravé un temps maussade pour
rejoindre la salle des Luges ARES. Monsieur le
Maire nous a fait l’honneur de participer au
tirage de la galette traditionnelle.
10
LE PAQUEBOT PARIS
Le Paris était un navire de croisière
transatlantique, cousin du paquebot France
de 1912. Fleuron de la compagnie, sa
carrière de 18 ans se fait cependant dans
l’ombre de ce dernier et de l’Île-de-France
mis en service en 1927. Finalement, le Paris
brûle et chavire dans le port du Havre le
18 avril 1939.
Sa construction du Paris débute dans
les Chantiers de l’Atlantique, à Saint-Nazaire,
en 1913. Lancé le 12 septembre 1916, il voit
sa mise en service retardée à l’année 1921 à
cause de la Première Guerre mondiale.
La guerre entraîne également le
déplacement de sa coque en travaux à
Quiberon pour sa protection. Une fois
terminé, il est le plus grand paquebot français
en mer.
croisières
dans
Méditerranée.
les
Caraïbes
et
en
Durant ses dernières traversées, il est
possible que sa coque ait été peinte en blanc.
Cependant, aucune photographie du Paris
arborant cette couleur n’a été retrouvée. Suite
à l’entrée en service du Normandie, la
Compagnie générale transatlantique envisage
d’en faire un navire de croisière à plein
temps. Cette idée ne sera jamais appliquée.
En effet, en 1939, alors qu’on le
prépare à transporter des collections pour
l’exposition universelle de New York, un
incendie éclate dans la boulangerie du navire
et le ravage. Le Paris connaît alors le même
sort que le Normandie trois ans plus tard : la
quantité d’eau déversée d’un seul côté du
navire le fait chavirer le lendemain de
l’incendie. Par une certaine ironie du sort, il
faut scier les mâts du Paris pour permettre au
Normandie de quitter la cale sèche.
Du fait de la Seconde Guerre
mondiale, sa coque n’est pas démolie. Elle
engendre même un autre drame. Suite à une
rupture de ses amarres, le Liberté, paquebot
récemment acquis par la Compagnie générale
transatlantique entre en collision avec la
coque et sombre. Renfloué en 1947, il aura
finalement
une
glorieuse
carrière
sous
pavillon français. Quant à la coque du Paris,
elle est démantelée sur place la même année.
Il effectue sa première traversée entre
Le Havre et New York le 15 juin 1921, avec à
son bord le Maréchal Foch. Il bénéficie par la
suite de l’âge d’or de la navigation qui suit la
guerre, ainsi que des restrictions dues à la
Prohibition. Les Américains fortunés se
tournent en effet vers les paquebots français
pour profiter de traversées où l’alcool n’est
pas interdit. Il est également le premier
paquebot à se pourvoir d’un dancing en 1929
et à posséder une salle de cinéma ce qui
ajoute à son prestige.
En 1927, il connaît un abordage,
douze
membres
d’équipage
du
cargo
norvégien abordé étant tués dans l’accident.
L’année suivante, un incendie important
entraîne une refonte de grande ampleur à
bord du navire qui l’immobilise pour six mois.
Durant sa carrière, il effectue des traversées
entre New York et Le Havre, ainsi que des
L’intérieur du paquebot était très luxueux et
décoré dans le style Art déco, et plus
particulièrement dans le style art nouveau.
Ses installations diverses et luxueuses lui
valent
le
surnom
d'« aristocrate
de
l’Atlantique » auprès des riches américains.
La grande salle à manger
11
Le navire est pourvu d’une salle de
cinéma, d’un dancing, d’un café en plein air et
d’une longue promenade. Dans les cabines,
des fenêtres carrées remplacent les hublots
circulaires, et des téléphones équipent les
cabines de première classe.
J-P Michel
Notes
1Les
paquebots
américains
étaient
considérés comme une extension de leur
territoire national et suivaient les mêmes lois,
donc pas d’alcool à bord.
2- Ce n’est pas le premier à offrir des
projections de films, la pratique étant déjà
visible sur le Deutsch land de 1900, mais il est
le premier à y consacrer une salle.
Le grand escalier
VOYAGE sur le RHIN
17 avril : départ tôt le matin pour
notre croisière sur le Rhin romantique. Nous
nous demandions si nous partirions un jour
car ce voyage avait été annulé en 2010 pour
cause d’éruption d’un volcan islandais au nom
imprononçable. Enfin arrivés à Amsterdam.
Embarquement un peu mouvementé
sur notre bateau le Beethoven, installation et
découverte de notre hôtel flottant pour une
semaine. Visite de la ville et visite du parc
floral du Keukenhof.
Nous sommes restés émerveillés devant
ces palettes de couleurs et ces compositions de
fleurs de toutes sortes. Il faut réellement voir
ce parc car la visite est inénarrable.
Visite
d’Amsterdam
la
nuit,
ses
canaux, son quartier rouge. Visite également
du musée Vangogh avec plus de 300 toiles de
l’artiste et de bien d’autres peintres et
sculpteurs.
Appareillage pour la descente du Rhin
romantique.
Les
paysages
et
villages
d’Allemagne sont magnifiques, propres, bien
alignés le long du fleuve.
Visite de la cathédrale de Cologne. À
Rudensheim nous avons visité une cave avec
un personnage haut en couleur ainsi que le
12
musée des instruments de musique mécanique
et nous avons fait le tour de cette ville
charmante en petit train.
Arrivée à Strasbourg et les 47 membres
Nous avons été magnifiquement pris en
charge sur ce bateau. La restauration et
l’hôtellerie
étaient
hors
du
commun ;
l’équipage et le commissaire de bord aux petits
soins Certains d’entre nous ont apprécié les
cours de gymnastique dispensés sur le pont
soleil.
Mais voilà tout à une fin.
SEMAINE du GOLFE du MORBIHAN
Tous les 2 ans, les communes du
pourtour du Golfe organisent avec le Conseil
Général
un
rassemblement
de
bateaux
traditionnels du jeudi au Dimanche. Cette
année 1 200 voiliers étaient présents. Ils sont
regroupés en flottilles homogènes.
C’est un ketch aurique de 1954 pour
une longueur de coque de 21 m et 3M de tirant
d’eau.
Chaque flottille est invitée par une
commune différente tous les soirs. Des milliers
de personnes, autant sur les navires, que les
rivages admirent tous ces bateaux qui
resurgissent du passé.
La majesté des voiles donne aux
navires une élégance sans pareil.
Dimanche — Nous avons quitté le
Bassin, le dimanche 29 mai pour nous rendre
au Golfe du Morbihan, où nous étions attendus
au CCAS de LARMOR (Comité Communal
d’Action Sociale) aux environs de 17H.
Nous prenons place après attribution
de nos tentes par groupe de 4 personnes et
après un peu de repos nous préparons un dîner
collectif avec ce que chacun avait amené. Puis
la nuit venant chacun prend ses quartiers en
vue d’un repos réparateur.
Lundi – nous commençons la journée
par faire la découverte de la région, prendre
des
repères
pour
les
commerces
et
l’orientation des différents ports. La corvée de
ravitaillement est faite. Nous décidons de faire
casse-croûte le midi et un repas collectif le
soir. Ce soir c’est grillades.
Nous quittons le coffre et commençons
à voguer dans le golfe. La journée est très
belle et bien ensoleillée mais un vent sournois
est bien établi.
Nous
nous
dégageons
des
petits
navires et sortons de la baie. Le vent étant, là,
l’équipage décide de mettre à la voile.
Mardi — Départ pour l’île aux Moines
avec un plan pas très explicite où nous
crapahutons à travers les sentiers pleins
d’embûches.
Nous montons et descendons maintes
et maintes fois. Sur le coup de midi devant un
petit resto : la halte.
Nous déjeunons très bien et nous
reprenons notre ballade comme le matin et
vers 17 heures, nous nous retrouvons à
l’embarcadère et retour au CCAS. Le dîner
dure, certains partent taper la belote.
Mercredi
—
nous
décidons
unanimement de passer la journée à bord de
l’ARAWAK, ordinairement basé à Lormont
(Gironde) sous le pont d’Aquitaine.
La main dessus ! Ho Hisse et Ho !
13
Plus de moteur que de bruissement de
l’eau et le bruit du vent dans les voiles.
Un homme de chez nous se croyant
encore au temps des pirates se lance dans la
mature pour aller rejoindre le nid de pie – il
n’y en a pas à bord – il s’en donne à cœur joie
armé de son appareil photos.
Jeudi — Quartier libre. Toon propose
une balade en voiture. Après avoir passé
Baden et le Bono nous passons à Auray et nous
nous dirigeons sur Locmariaquer et à la pointe
de Kerspenhir où une messe en plein air a
attiré beaucoup de monde.
Toon retrouve un de ses amis de
Hollande et en profite pour nous laisser tout
ouie à ne rien comprendre de leur langage.
Gérard le pirate de la mature
Nous sentons le navire bouger sous les
pieds. Pour certains, ce petit tour dans le golfe
fait penser aux grands départs que nous
faisions. Ah ! Oui, c’est loin.
Au retour, un coquin de voilier ayant
convoité notre coffre, il a fallu que la sécurité
vienne remettre de l’ordre.
Une fois à poste, l’équipage (ils sont
trois) nous a offert le pot de l’amitié avant de
débarquer, ce que nous avons tous apprécié.
Hervé attentif à la manœuvre de l’équipage
14
Fabienne et Maguy se protègent du vent
De là nous allons à Carnac voir les
alignements de pierres et filons sur Port Louis.
Nous y trouvons des stèles concernant
les hostilités de la dernière guerre et un
endroit plus loin une plaque indiquant que 44
personnes ont été fusillées par les occupants
en 1 944.
Une plaque est dédiée à chaque fusillé.
Nous traînons un peu et rentrons au camping
pour faire une sieste.
Monique sous le châtaignier de Port Blanc
Vendredi : chacun va où bon lui
semble, pour ma part, je parts avec Guy qui
espère trouver une embase pour son bateau
mais nous sommes Jeudi de l’Ascension.
Nous
partons
quand
même
et
retournons à Carnac. Nous y visitons une
brocante de matériel de marine et nous ne
trouvons rien
.
Nous continuons sur Quiberon ; là
aussi tout est fermé. Nous rentrons bredouille.
Une fois au camp nous cassons la croûte avec
les présents et l’après-midi avec Toon, Maguy,
Gilbert et moi nous faisons le tour de la baie et
allons à Port Navalo.
Il y a tellement de monde qu’il est
impossible de se garer, aussi nous repartons
après avoir visité à pied et en voiture.
Là nous descendons à Port Blanc où
nous écoutons une fanfare bretonne avec
cornemuse et bombarde, des petites filles
habillées en costume breton
Tout cela, trop joli à voir ! Nous
rentrons au camp et donnons la main pour
préparer le repas de clôture : couscous –
soirée bien animée par nous tous
Samedi – Ce matin, relax ! Nous
remettons le matériel utilisé dans leurs tentes
respectives, donnons notre coup de propreté.
Après le casse-croûte du midi et une
petite sieste, nous descendons à Port Blanc
pour assister au grand rassemblement de tous
les navires qui ont participé à la semaine du
golfe. - Paul Bonaire
Remerciements particuliers à notre ami Alain
Bettetini qui a donné grandement de son
temps, de son argent et de son savoir faire
pour préparer son plateau de transport pour
le canot 10 vers le golfe.
CARENAGE du CANOT 10
Les travaux de carénage de cet hiver
ont porté essentiellement sur un entretien de
la coque avec quelques délaminages du
stratifié à réparer, une nouvelle peinture pour
les œuvres mortes et de l’anti-algues pour les
œuvres mortes.
permis à de nombreux enfants de découvrir le
milieu marin.
(Goélette = 2 mâts dont le plus grand est à
l’arrière)
Le gréement dormant a été modifié.
Pour éviter que les taquets ne s’arrachent des
mâts, un renvoi de poulies a été installé au
pied des mâts. Suite au changement de la
réglementation, un moteur 4 temps a été mis
en place en remplacement de l’ancien moteur
qui a été revendu.
Les mauvaises conditions climatiques
ont retardé la mise en chantier qui n’a pu se
terminer que fin mai.
Sitôt terminé, notre
goélette a participé à la journée de
l’éducation. Une promenade sur le bassin a
La Musique des équipages de la Flotte de
Toulon met en vente un double CD baptisé
«Grandes cérémonies nationales» sur près
d’un siècle d’histoire. Il rassemble les
sonneries réglementaires du clairon et de la
trompette de cavalerie, certaines marches de
défilés : la Madelon, le Régiment Sambre et
Meuse. Adresse Musique des équipages
BCRM Toulon BP 67 83800 TOULON
CEDEX 9 pour 15 euros à l’ordre du Foyer
de la Naïade.
15
SOIRÉE COSTUMÉE DU BROUSTIC
Le 5 mars, la première rencontre
dansante de l’année, a permis de nous
retrouver à l’occasion du carnaval. Les 147
participants ont, pour la plupart, rivalisé
d’imagination pour leur costume. Citons pêlemêle, commerçants du Moyen-Âge, clowns,
indiens, mythologie grecque, Zeus, hippies,
toute
la
hiérarchie
ecclésiastique,
dandy fermières,
papy
dormeur,
cuistots,
indiens, trappeurs, russes, hawaïens, chinois,
asiatiques, etc..
Tous les costumes étaient fouillés et la
soirée fut une réussite. Le meilleur costume
nous est arrivé d’Asie par la route de Lanton.
(Jacques GRENAUD).
Le repas qui nous a été servi était de
qualité (comme les participants bien entendu).
L’orchestre nous a fait danser et les
animateurs,
chanteuse,
danseuse
ont
contribué à cette belle soirée. Nos amis
bordelais sont venus en nombre comme
d’habitude. Je pense que cette soirée de
carnaval doit perdurer et s’étoffer en nombre
de participants. La convivialité était de mise
et l’excellent esprit de camaraderie nous
permet d’oublier pour un moment les soucis
du quotidien. Continuons… Je remercie tous
les participants à cette soirée et n’hésitez pas
à revenir l’année prochaine.
Christian Leneuf
DICTON du JOUR
La jeunesse, c’est pour essayer d’apprendre, la vieillesse pour essayer de comprendre.
16
D’ARÈS à LÈGE CAP-FERRET
De bon matin, ce jeudi 12 mai, un
groupe d’une vingtaine de Flottards se
rassemble à ARES par un temps gris, bien
décidés à passer une bonne journée ensemble.
Le groupe se met en route le long du
Bassin et longe le centre de vacances « La
Lagune » possédant un joli plan d’eau. Puis ce
sont les claires ostréicoles du port d’Arès et les
cabanes ostréicoles gérées par la commune.
Les tuiles de captage des naissains d’huîtres
sont nettoyées. Les bacs à chaux prêts pour le
chaulage en juin. Avant d’entrer dans la
réserve naturelle des Prés Salés d’Arès et de
Lège (495 ha) un arrêt s’impose pour les
consignes
de
balisage
du
chemin
et
l’interdiction de cueillir les plantes ou fleurs.
La flore est changeante. Des haies de
Tamaris ou de Baccharis à feuilles d’arroche
balisent le chemin. Les Austères nains forment
un herbier de plus de 7 000 hectares sur le
bassin sans oublier les spartines et les
Salicornes qui colonisent les buttes et les
parties hautes des vasières.
Vers midi, le groupe arrive à la cabane
des
résiniers
gérée
par
l’association
Captermer. Bernard Mallet, son président
nous reçoit pour un moment de repos. Cette
cabane renferme des témoignages de la vie
locale des siècles passés sur la gemme des pins
maritimes, toutes les espèces d’oiseaux du
bassin y sont représentées.
Ruches
et
matériel
d’extraction
témoignent de la vie et de l’exploitation des
abeilles. Enfin pour visiter cette maison où les
traditions sont mises en valeur. Elle se trouve
à la sortie de Lège-Bourg, rond-point du
Cousteau de la Machine, à gauche de la route
vers le Cap-Ferret.
Après un rafraîchissement bienvenu,
offert par les présidents des lieux le groupe
continue la promenade sur le bord du bassin
parmi les roseaux et les Baccharis à travers
l’ancien ball-trap. L’ascension sur 20 mètres
de haut d’une dune boisée permet d’embrasser
toute la vue du fond du Bassin. Elle est
splendide car le soleil est bien au rendez-vous.
La table d’orientation et les tabloïdes illustrent
la formation du marais et de sa végétation. Le
retour à la civilisation et la départementale
106 avant Claouey mettent fin à cette belle
matinée et son silence.
La Place de Bertic à Claouey nous
accueille. Des tables et chaises sont dressées
pour le pique-nique à l’ombre des pins. Après
le repas partagé en commun et quelques
bonnes bouteilles de Bordeaux, certains ont
joué aux boules, d’autres aux cartes ou au
palet breton. Une bien belle et bonne journée
entre flottards qui ont oublié leurs soucis et
découvert un coin de paradis naturel entre
Arès et Lège Cap Ferret
Cette réserve naturelle vit au rythme
des marées. Une pittoresque passerelle de bois
enjambe le canal des étangs tantôt îlots de
verdure, tantôt lagune. Ce canal est l’estuaire
du bassin-versant des lacs d’Hourtin et
Lacanau. Ses eaux alimentent le débit de
12 m3 par seconde du canal.
Ce bassin-versant représente 10 % de
l’apport en eau douce du bassin d’Arcachon.
De par la quantité et la qualité de l’eau douce
acheminée, le canal influence la biodiversité
aquacole.
Pour la pêche, le canal accueille les
pibales ou civelles une fois par an qui sont
nées dans la mer des Sargasses du golfe du
Mexique.
Après
avoir
parcouru
2 000
nautiques (4 000 km), elles recherchent l’eau
douce des côtes atlantiques notamment celle
du Bassin d’Arcachon.
Placée sur un couloir migratoire, la
réserve joue un rôle de corridor écologique
avec les lacs du marais du Médoc.
À ce titre, l’hiver elle accueille jusqu’à
50 000 oiseaux : grands échassiers, hérons
cendrés, aigrettes blanches, canards, oies,
cygnes, bernaches cravants et milans noirs,
anguilles, pibales, bars et muges fréquentent le
canal à côté de la petite tortue cistude.
Christian Plouvier
17
AMICALE des PUPILLES MOUSSES
Sous la houlette de Pierre Merel,
coordonnateur de la région Aquitaine, les
anciens pupilles mousses se sont retrouvés
cette année au village de vacances Azurèva de
Ronce les Bains.
Ces retrouvailles ont commencé le
vendredi 6 mai, à partir de 14 heures et les
derniers participants sont partis le 9 au matin.
Parmi les 226 présents certains ne
s’étaient plus revus depuis une soixantaine
d’années. Les festivités ont commencé par un
pot de l’amitié suivi d’un excellent repas et
d’une reprise de contact pour les habitués.
Dès le samedi matin les épouses
prenaient le car pour une visite de curiosités
régionales
alors
que
les
hommes
se
regroupaient pour leur assemblée générale
autour de leur président Pierre Leclair.
quelques problèmes d’éclairage, déléguait ses
fonctions au jeune prêtre Marc Bandaogo,
investi comme lui dans l’humanitaire et
originaire du Burkina Faso.
Poupe de l’Hermione
A dix heures précises commençait la
cérémonie au monument aux morts de La
Tremblade où parmi les autorités nous avons
retrouvé le président de la Flotte de Royan.
Un vin d’honneur était offert par la
municipalité de La Tremblade avant un
formidable repas de clôture. Trois heures de
détente précédaient le repas du soir suivi d’un
loto.
Pour
l’an
prochain,
la
date
des
retrouvailles n’a pas encore été fixée mais l’on
sait déjà qu’elles auront lieu en Ardèche.
Après le repas de midi, quatre cars
emmenaient nos gais lurons et leurs épouses
visiter la ville ancienne de Brouage puis le
chantier de l’Hermione et la Corderie royale à
Rochefort. Les deux présentations étaient très
intéressantes.
Après le retour au village et un
passage de la tenue N° 1, tout le monde se
retrouvait pour la soirée de gala où l’orchestre
animait un excellent repas.
Dès 08 h 15, notre ami le père Yves Buannic
célébrait la messe rituelle mais suite à
18
Le fils du "Bidou" présente quelques aptitudes
LA FLOTTE 10, UN BEAU BATEAU
Les péripéties du voyage au Golf du Morbihan
ont inspiré à notre ami Philippe Praquin cette
chanson (sur l’air de Laisse-béton — Renaud)
J’vais vous chanter l’aventure
D’vingt flottards en mal de mâture
Qu’étaient partis pour naviguer
Dont l’bateau n’est pas arrivé
Au lieu d’affronter vents et courants
Durent s’contenter d’compter les safrans
Un vrai crève cœur, Lèse Breton :
Autre chanson proposée
(sur l’air de La Marie Joseph des Compagnons
de la Chanson)
Refrain
Encore heureux qu’il ait fait beau
Que notre Flotte 10 soit un bon bateau
Encore heureux qu’il ait fait beau
Que notre Flotte 10 soit un bon bateau
Ho Hisse et ho !
En janvier, c’était décidé
Dans l’Morbihan, on l’emmenait
À la condition qu’il fut beau
Qu’il fut beau, notre bateau
Tous les flottards n’étant pas des manchots
Quelques-uns se sont mis au boulot
Gratter, poncer, récurer, lasurer,
Percer, « sikater », visser, parfois jurer
Une toilette de coque, on lui a offert
De proue en poupe et même de travers
Pour qu’il soit digne de la Petite Mer
On lui repassait toutes ses affaires
Sur le ber, il fut hissé
L’ensemble tracté
Sur la remorque
Il nous semblait bien arrimé
Sanglé, brêlé de bric et de broc
Plein d’entrain dès potron-minet
Le convoi s’est ébranlé
C’est alors qu’il est apparu
Que nous n’avions pas tout prévu
A peine parti notre gentil voilier
Par trop sentimental s’est révélé
De quitte son Bassin chéri
De gros sanglots le voilà pris
De hoquets en spasmes
De spasmes en soubresauts
L’attelage se mit à tanguer
Aurait fini au caniveau
Où l’est pas prévu de naviguer
Le cœur lourd il fallut se décider
Au bercail de le ramener
D’partir sans lui assurément
C’était très dur sur le moment
N’empêche que parti pour naviguer
Quand on s’retrouve sans Pinassote
Il est difficile de trouver
À la chanson une chute rigolote
Mais nous sommes bien décidés
Dès la prochaine édition
De tenter de l’y ramener
En une nouvelle expédition
Encore heureux qu’il ait fait beau
Et que nous aimons notre bateau
Encore heureux qu’il ait fait beau
Que la Flotte 10 est un bon bateau
Philippe Praquin
19
VISITE de la BASE SOUS-MARINE de KEROMAN
de l’énergie, le renouvellement de l’air, la
discrétion du sous-marin, un endroit vital.
A la sortie du Vulcain, le visiteur est placé
dans un décor de lance-torpilles et un pont roulant.
Une projection panoramique balaie les enjeux
stratégiques du XX° siècle qui évoque la démesure
des ambitions militaires des Nazis, puis la guerre
froide à laquelle la Flore a participé.
Même au soleil, la silhouette de la
« FLORE » dans sa robe noire, devant le bloc K 2
impressionne le visiteur. Retirée du service actif en
1989, la Flore, sous-marin de type « Daphné » se
montre au grand jour ; pourtant elle stationne ici
depuis des années.
Repeinte,
elle
a
été
aménagée
intérieurement pour recevoir des visiteurs, tout en
restant dans son « jus », fidèle à la réalité.
La première partie de la visite : l’alvéole
dont la porte culmine à 10 m au-dessus de votre tête
n’est pas anecdotique. Entrer dans cette forteresse
de béton qu’est la plus importante base de sousmarins construite en Europe ne peut se concevoir
sans vous expliquer où vous êtes. Aussi les
architectes muséographiques ont multiplié les idées
pour présenter sur écrans l’histoire de Lorient, sa
position stratégique, la venue de l’Amiral Doenitz
qui en fera son premier port pour U-Boots.
Le « Vulcain », pour se croire à bord. Avec
le Vulcain l’immersion commence vraiment.
Reconstitué, c’est l’espace où les sous-mariniers
s’entrainaient pour les exercices de sécurité, qu’il
s’agisse d’une voie d’eau ou d’un incendie. À voir
aussi la salle de la propulsion où se traite la gestion
20
Avant de monter à bord de la Flore,
distribution des audio-guides : « Cela vous
permettra d’entendre les commentaires et anecdotes
enregistrés par les sous-mariniers embarqués sur la
Flore ». Nous arrivons par l’arrière du sous-marin :
deux hélices, les deux barres de plongées arrière, la
barre de direction, nous allons sur l’avant où nous
apercevons les barres de plongées avant. Puis le
bulbe du DSUV. Au dessus nous apercevons la
cloche sonar DUUA.
Comme si vous y étiez. La visite devient tout
de suite très concrète, elle va se faire en partant de
l’avant. En premier lieu les odeurs du confinement :
les effluves d’huile, transpiration, nourriture,
humidité et gazole. Ce mélange complexe vous
donne le parfum du sous-marinier. Il est à
remarquer que le parfum du renard est nettement
plus délicat.
Nous voilà dans le poste équipage :
chambre, salle à manger, poste torpilles et salle de
cinéma. C’est le plus grand compartiment du bord.
Chouette il y a une douche (elle n’a jamais été
utilisée elle permet de stocker des pommes de terre
et du pain), ça ne se voit pas mais il y a des caisses
à eaux douce (4 500 l pour 52 personnes pendant 30
jours ce qui fait
un peu moins de 3 litres par homme et par jour).
Vous comprenez pourquoi il n’y a pas de femme à
bord. En mer on ne se rase pas, on se lave les dents
tous les trois jours et on change son linge de corps
une fois par semaine, le linge salle est stocké dans
des sacs étanches (l’odeur). Vous voyez ce caisson
de 40 cm au cube c’est l’appareil qui permet
d’absorber le CO 2 actuellement appelé dioxyde de
carbone donc moins dangereux. À côté l’appareil
qui permet de brûler les chandelles (la combustion
dégage 2 m3 d’oxygène).
Après avoir escaladé quatre marches (le
seul escalier du bord) nous sommes dans la zone
grand luxe, à droite l’office des officiers un couloir
étroit d’1,5 m puis la chambre du commandant le
seul à pouvoir s’isoler à bord, une couchette, une
table à cartes qui se rabat sur la couchette, un
lavabo et une penderie. En face le carré avec une
table immense mais carrée comme le veulent les
lieux. Sur l’avant le Wagon logement pour 5
officiers (les anciens, le petit nouveau couche sur la
banquette, quand les vieux acceptent de la libérer).
Nouveau compartiment, le CO (central
opération) du « matos » il y en a partout, tout le
matériel d’écoute est concentré ici. Tout ce matériel
est utilisé en passif très rarement en actif car
indiscret/ces appareils sont les microphones DSUV,
sonar DUUA, interception sonar DUUG, Télémètre
acoustique DUUX, communication sous-marine
TUUM,
mesure
de
cavitation
QSUA,
bathycélérimètre QUUX, puis le P.C. radio situé
également dans le CO VHF, HF, et VLF le seul
permettant une réception à une immersion
supérieure à l’immersion périscopique. La veille
optique avec 2 périscopes (veille et attaque), radar,
et détecteur de radar, enfin la DLT, direction
lancement torpilles, qui permet les différents
réglages des torpilles avant lancement (gyrodéviation, immersion et trajectoire).
Batteries, visibles actuellement par les
plaques installées à cette seule fin, ces batteries sont
sous le CO et les logements officiers. Chaque
élément a une capacité de 10 000 A., la tension
maximale étant de 2,5 volts par élément. Différents
couplages sont possibles pour arriver à une tension
de 400 volts.
Poste Central : c’est de ce compartiment
que se font toutes les manœuvres de plongée,
commande de l’alerte, tenue de l’immersion et
retour en surface, pour ce faire vous avez : une
barre de direction et deux barres de plongée, les
manœuvres des purges pour plonger, le tableau de
chasse pour envoyer de l’air H.P. dans les ballasts
pour le retour en surface, les appareils de contrôle
de qualité de l’air (oxygène, CO2, CO et
hydrogène). Le tableau de plongée regroupe les
appareils de contrôle pour la tenue correcte de
l’immersion (manomètres, indicateurs d’angle des
barres av., AR et direction, assiette, dépression). La
manœuvre du tube d’air, et la commande du
panneau de la coupole. C’est de ce poste que vous
avez un accès à la passerelle (appelée baignoire)
par le sas d’accès, vous avez également le
gyrocompas, et le sondeur. À l’arrière se trouve la
tranche hygiène avec les installations frigorifiques,
puis la cuisine (qui tient lieu aussi de boulangerie)
de 4 m2. et enfin les chambres à déjection appelées
poulaines en 2 exemplaires. Autant dire qu’on est
prié de ne pas s’y attarder ! Sous ce compartiment
se trouvent les auxiliaires d’où sont faits tous les
mouvements d’eau pour la pesée du sous-marin
(poids et assiette), la station d’huile pour les
différentes manœuvres (périscopes, antennes
RADAR, ARUR, radio et manœuvre des barres). Le
sas vide-ordures, compresseurs d’air et manœuvre
des W.C.
Domaine des « bouchons gras », les 2
groupes électrogènes (sous le parquet) qui
fournissent l’électricité nécessaire à, la propulsion
en surface et au schnorchel, et à la charge des
batteries. Les moteurs sont comme ailleurs avec en
plus la possibilité de les isoler de la mer afin de
pouvoir plonger. Net progrès, le compartiment est
bien insonorisé. Contiguë les électriques de part et
d’autre vous avez les tableaux de manœuvres les
moteurs de propulsion étant également sous le
parquet.
L’extrémité
arrière
du
sous-marin
communément appelé sur ces bateaux le poste des
bœufs (sans les carottes). Ce nom vient de
l’appellation des tables (d’étable) des maîtres. Vous
y trouvez le même confort qu’a l’équipage à l’avant.
Tout ce beau monde dort en couchette chaude (2
couchettes pour trois, oui, celui qui est de quart ne
dort pas). Quand j’entends ces cons de journaleux
plaindre ces pôv’criminels qui sont à 4 sur 12 m2.
Alors que là, nous étions 13 sur 12 m2 sans
possibilité d’aller faire un tour dans la cour.
Le dernier commandant du sous-marin de la
série des « DAPHNÉ » le commandant Baptista
Pereira disait lors de sa dernière escale à Toulon :
« Vous savez, pour être sous-marinier, il faut être…
pas comme tout le monde ». « Une fois sousmariniers, toujours sous-mariniers ! »
La visite se termine retour à la surface et
visite de la boutique pour y laisser quelques devises
bien de chez nous.
André Mabileau
Ex-maître de central sur le sous-marin GALATEE
21
MARINS-PECHEURS et SECOURS
Des balises de détresse individuelles pour
les pêcheurs ? Le projet d’équiper l’ensemble des
marins pêcheurs français d’une balise de
positionnement individuelle semble bien plus facile
à annoncer qu’à réaliser. Le 26 novembre 2007, à
Roscoff, le ministre de l’Agriculture et de la Pêche
a fait part de son projet d’équiper tous les marins
pêcheurs français d’une balise de positionnement
individuelle. Avec l’objectif évident de pouvoir
récupérer aussi rapidement et aisément que
possible tout homme tombé à la mer.
Faisant le bonheur des électroniciens
positionnés sur ce créneau, l’annonce du ministre
n’a pourtant pas soulevé un énorme enthousiasme
dans les milieux maritimes.
Dans un contexte économique très morose,
les armements ont immédiatement pensé au surcoût
qu’engendrerait ce nouveau matériel. Déjà
réticents au port du vêtement à flottabilité intégré
(VFI, pourtant obligatoire depuis le décret du
21 août 2007), les matelots se sont demandés où ils
pourraient bien porter cette balise et imaginé la
gêne qu’elle ne manquerait pas créer dans les
mouvements inhérents à leur travail. Et les
spécialistes de la sécurité ont commenté in petto
que ça ne servait pas à grand-chose de repérer le
lieu d’une chute à la mer si la victime ne pouvait
plus être sauvée par les moyens de secours
dépêchés sur zone.
Quoique qu’il en soit, début janvier
Georges Tourret, président de l’Institut maritime
de prévention réunit et anime un groupe de travail
restreint chargé de faire des propositions
permettant d’équiper les marins pêcheurs français
d’un dispositif individuel de localisation (DIL)
Les balises de détresse individuelles
actuellement sur le marché se divisent
schématiquement en deux types distincts : les PLB
(Personal Locator Beacon ou balise personnelle de
localisation) et celle de type MOB (Man
OverBoard ou homme à la mer). Si les PLB
utilisent le système satellitaire de surveillance
mondiale SarsatCospas, les MOB fonctionnent par
rupture de contact par rapport à une centrale
installée à bord du navire d’où est tombée la
personne sinistrée. Les premières sont plus
encombrantes plus lourdes nécessitent d’être
déployées hors de l’eau, antenne vers le haut. Plus
petites, les MOB fonctionnent dans un périmètre
très restreint autour du bateau.
Ces deux types de DIL, restent sujets à
plusieurs problématiques. Celle du déclenchement
intempestif d’abord. "dans ce contexte de port
individuel et permanent, la multiplication des
balises pourrait avoir pour conséquence
l’accroissement des fausses alertes". Celle de
l’ergonomie ensuite car cette dernière doit être
très bien étudiée pour que le port permanent d’un
DIL soit accepté. À cet égard, l’association
VFI/DIL est plus que préconisée par plusieurs
spécialistes.
Il faut tenir compte des fréquences
d’émission et la compatibilité radioélectrique avec
les moyens de recherche. L’idéal reste à inventer
Que doivent faire des balises ? Indiquer seulement
la chute d’un homme ? Donner l’alarme et
permettre la recherche du naufragé par le bord luimême ou par les moyens à terre ? A quoi servirait
d’indiquer le point de chute d’un homme à la mer
s’il ne peut flotter en attendant les secours ?
Plutôt qu’un système unique de DIL,
certains préconisent une adaptation aux pratiques
de pêche (navires isolés ou pêche en flottille, pêche
en solitaire ou en équipage…) mais tout en
essayant une harmonisation au regard des moyens
de secours. "à quoi sert de concevoir une balise de
détresse si on ne nous dote pas des moyens
adéquats de la repérer ?" s’interrogent les pilotes
d’hélicoptères de la flottille 32F de LanvéocPoulmic.
Extrait le Marin
BALISES METEO à LANTON
La météo est disponible gratuitement sur
Internet avec un ordinateur ou un smartphone en
consultant les balises météo installées derrière la
22
Dune du Pilat, sur la capitainerie de Lanton et
celle du Cercle de la Voile d’Arcachon. Les
informations fournissent direction et force du vent,
températures réelles et ressenties, degré
d’hygrométrie,
pression
atmosphérique
et
pluviométrie.
Lanton ww.weatherlink.com/user/villelanton
Pyla www.balisemeteo.com
Arcachon www.voile-arcachon.org
L’AUDACIEUSE
Dernière cérémonie des couleurs pour
L’Audacieuse
et
La
Boudeuse
—
Les
patrouilleurs L’Audacieuse et La Boudeuse ont
été désarmés le 26 mai à Brest.
En présence du vice-amiral Labonne,
le pavillon tricolore a été affalé une dernière
fois sur les bâtiments.
Le patrouilleur L’Audacieuse
crédits : © Marine Nationale — Gaudry
Les deux coques vont intégrer la filière
de démantèlement, comme La Fougeuse,
retirée du service en 2009.
Premier
de
la
série
des
10
patrouilleurs du type P400 construits par les
CMN de Cherbourg, L’Audacieuse avait été
admise au service actif en 1986 et était
positionnée jusqu’à l’an dernier en Guyane.
Seconde de cette classe,
La Boudeuse, basée jusqu’en 2010 à
La
Réunion,
était
opérationnelle
depuis
janvier 1987.
Longs
de
54,8 m,
ces
patrouilleurs de 480 tonnes en charge, étaient
armés par une trentaine de marins et de
canons de 40 mm et 20 mm.
Tous les bâtiments de ce type devraient
quitter la Marine nationale d’ici 2016. Cédée
au Kenya, La Rieuse devrait quitter cet été La
Réunion, où elle sera remplacée par Le Malin.
Quant à La Railleuse, elle a fait mi-mai ses
adieux à la Polynésie et a mis le cap sur la
métropole en vue de son retrait du service
actif. L’Arago lui succèdera à Tahiti.
Extrait Mer et marine
PRÉPARATION MILITAIRE MARINE
des jeunes gens qui suivent la préparation
militaire à Bordeaux.
Le succès des PMM va grandissant.
Les efforts déployés pour attirer les jeunes –
garçons et filles – ont porté leurs fruits. Il nous
faut persévérer dans cette voie car les PMM
sont une source importante de recrutement
dans la marine d’active et de réserve.
La Flotte à l’invitation du PREMAR
était présente en janvier lors de la présentation
Le stage PMM se déroule pendant
l’année scolaire réparti sur 12 week-ends et
une période de 5 jours. Des navigations, visites
de bâtiments militaires, exercices de tir et
formation aux premiers secours y sont
dispensés.
Bordeaux CIRFA au 38, Quai des
Chartrons Tel. 05 56 48 44 94
Travaux pénibles
Pourquoi l’électricien du bord a-t-il un métier très pénible ?
Parce que toute l’année il a des ampoules dans les mains !
23
FARMAN, des AVIONS à ANDERNOS
Voici quelques mois, j’ai eu le plaisir
avec Michel Bétoulle et Jean Pierre Lembert
d’être reçu chez Mademoiselle FARMAN. Sans
doute, vous souvenez-vous de l’ancien hôtel
qui se trouvait à Andernos sur la route d’Arès
du côté de la Gendarmerie.
J’ai eu l’agréable surprise de recevoir
de la main de Melle FARMAN une
documentation exceptionnellement fournie qui
permet de retracer la vie de Maurice FARMAN
qui fut un des plus fameux constructeurs
français de la grande épopée des aéroplanes
avec son frère Henri, pilote et constructeur des
avions et Dick, fils aîné né au Brésil d’un
couple
de
journalistes
britanniques
qui
s’installe ensuite en France.
Melle Farman a vécu une quasiépopée au sein d’une famille d’origine
anglaise (Thomas Farman, grand-père était
correspondant à Paris du Daily Telegraph et
du Standard de Londres) qui a adopté la
France et mis toute leur énergie au service du
sport, de la vitesse, de la mécanique, l’aviation
et cela particulièrement pendant la Première
mondiale.
Innovation,
rigueur,
souci
de
la
précision et travail sont des mélanges qui
permettent de forger les plus grands destins.
Le 24 mai 1903, Maurice et Henry
Farman sont au départ de la seule course
Paris-Madrid avec Renault, Lancia, Rolls,
Austin et Royce. À l’arrivée de la première
étape, à Bordeaux, il ne reste que 99
concurrents et dix morts jonchent le parcours.
La course sera arrêtée. Un grave
accident automobile en 1904 sur le circuit
d’Auvergne le contraint à un repos forcé au
24
cours duquel il va découvrir
naissante qu’il juge moins dangereuse.
l’aviation
Le 13 janvier 1908, au-dessus du
terrain d’Issy-les-Moulineaux à bord d’un
aéroplane Voisin, modifié par Henri sur des
conseils d’Henri Fabre utilisant un moteur
Gnome, le premier vol officiel au monde en
circuit fermé d’un kilomètre, d’une durée de 1
minute et 28 secondes est homologué.
1910 C’est le succès des premiers
avions dessinés par Maurice Farman Comme
son frère Maurice, Henri Farman réalise un
grand nombre d’appareils en version militaire,
ayant compris que l’Armée devenait un client
sûr.
Naissance de l’aéronautique navale à
Issy les Moulineaux avec l’acquisition d’un
biplan Farman par la Marine Nationale et la
qualification de son premier pilote.
Deux ans plus tard, l’aéronautique
maritime est officiellement créée, avec une
première base à Saint-Raphaël et un bâtiment,
la Foudre, premier transport d’hydravion au
monde.
1914-1918 la société Farman construit
des milliers d’avions pendant la première
Guerre mondiale. Quatre escadrilles
d’avions Henri Farman (HF) sont mobilisées
en 1914.
Des bombardiers Farman type Goliath
sont mis en service dans l’Aéronautique
militaire. Avec Lucien Rougerie, la première
école de pilotage sans visibilité est ouverte à
Toussus-le-Noble (78).
Au 149, rue de Silly et rue Paul Bert à
Billancourt, la Société des Avions Henry,
Maurice
et
Dick
Farman,
établie
sur
90 000 m2 d’ateliers est le second employeur
de la ville après Renault.
1920, la loi de finances oblige toutes
les firmes françaises à reverser à l’Etat ce
qu’il considère comme des bénéfices de la
guerre. Tous les motoristes français sont
ruinés et mis en faillite : Gnome & Rhône et
Clerget, Hispano-Suiza. Elles mettent aussi en
difficulté les constructeurs français de cellules.
La porte du marché aéronautique est grande
ouverte pour les constructeurs étrangers.
1922, Des milliers d’employés sont
licenciés,
l’usine
n’employant
plus
que
quelques centaines de collaborateurs. Comme
chez Renault, son voisin de Billancourt, une
diversification est opérée pour tenter de sauver
l’entreprise.
Au même moment, l’Armée de l’Air
naissante recherche des bombardiers lourds et
la Marine nationale des torpilleurs capables
de remplacer le Farman 60 et autres LeO-25.
Au
moment
où
s’appliquent
les
nationalisations
décidées
par
le
Front
populaire de 1936, soit le 1er mars 1937, la
firme Farman réalise à Billancourt une série
de quadrimoteurs dotés de très hautes qualités
techniques : les Farman 220 « Centaure ». Ces
avions sont les derniers Farman, les actifs de
la société étant regroupés au sein de la Société
Nationale de Construction Aéronautique du
Centre (SNCAC) avec des usines Hanriot.
1934, au titre du plan I de réarmement,
le
ministère
de
l’Air
commande
dix
exemplaires
du
Farman
221.
En
novembre 1936, alors que le constructeur n’a
pas encore touché un centime sur la série,
Farman fait savoir au ministère de la porte
d’Issy qu’il a déjà dépensé huit millions de
francs pour la réalisation de l’outillage
nécessaire à la série, 120 dessinateurs ayant
travaillé pendant huit mois pour établir les
liasses et réaliser les 11 000 pièces du
prototype, chaque avion comprenant 600 000
rivets.
1937,
dans
un
climat
de
nationalisation,
l’Etat
refuse
aux
frères
Farman le droit de produire en série des
matériels de guerre. Rebaptisés « Centaure II
» les Farman NC 220 pourtant porteront
toujours le nom de leur créateur La société
Farman est reprise par la compagnie nationale
Air France.
1964, Maurice Farman meurt à Paris.
Jusqu’à la fin de sa vie. Il laisse un livre dont
il est l’auteur : Les Merveilles aériennes,
Paris, J. Fritsch, 1896. Il est à noter que la
famille Farman a fourni d’autres aviateurs :
les deux fils de Dick Farman (frère aîné de
Henri), Pierre (1913-1998) et Francis, ainsi
que Marcel, fils de Maurice, ont été pilotes de
chasse dans l’Armée de l’air.
1941, les frères Farman réinvestissent
dans l’automobile populaire, en rachetant la
firme Rosengart de Suresnes.
Mais la Société Anonyme des Usines
Farman (SAUF) est réquisitionnée par l’Etat
en 1944 et l’usine de Suresnes devient l’Atelier
Aéronautique de Suresnes. Comme Marcel
Dassault, les Farman ont été nationalisés trois
fois : l’Etat a pris le contrôle de leur
compagnie de transports aériens, a nationalisé
les
usines
Farman
de
Billancourt
et
réquisitionné les ateliers de la SAUF à
Suresnes.
Si vous passez par le musée de
l’hydravion à Biscarosse, vous comprendrez
mieux sans doute l’héritage de Farman.
Hugues Leplae
25
SUSPENSE EN MER EN MAI
Décor : Le Maroc (l’oued Sebou)
Base de MEHDIA, avant port militaire français de
PORT LIAUTEY, le 13 mai 1958.
À quai : M/S BRESLE, Pocket liberty de la
Compagnie Générale Transatlantique, armé par la
défense nationale.
Depuis l’indépendance du Maroc en 1956 et la
régularisation de sa monarchie l’année suivante, les
différentes bases ou garnisons françaises en place
ont fait l’inventaire de leur matériel et rapatrié
celui-ci sur la base de MEHDIA afin d’être
réexpédié en Algérie où la France est en train de
"pacifier" le pays.
C’est donc sur 3 500 tonnes de caisses d’armes,
munitions, obus, bombes et divers matériaux que
nous allons devoir vivre et dormir (d’un œil !)
pendant quelque 40 heures. La matinée est bien
avancée, l’équipage ferme les cales pendant que les
derniers engins roulants (camions, jeeps, blindés
légers) sont positionnés en pontée et saisis
solidement.
Appareillage à 12 h 00
À 10 h 15, premier service (repas) pour la
bordée de 11 à 3 (la mienne). Au carré, avec mon
collègue mécanicien nous écoutons le radio (Jacky)
qui comme un (M.S.L.C.D.P.) bernique sur son
rocher est branché en continu sur Saint Lys et les
infos françaises et algériennes.
… Depuis plusieurs jours la tension monte à
Alger.
Le
gouvernement
de
Félix
Gaillard tombé le mois dernier n’ayant pas été
reconduit on ne sait plus trop qui mène le char de
l’Etat ; des bruits courent… Soustelle… Pflimlin…
De Gaulle ?….. Salan… Tout cela nous passe pardessus la casquette, affaire à suivre…
En tant que lieutenant j’effectue les derniers
préparatifs d’appareillage, cartes, barre, chadburn,
feux de route etc.… De son côté le second capitaine
supervise le saisissage de la pontée.
La machine est balancée. (Ca tourne !).
"Chacun son poste" !
Appareillage
sans
problème ;
vers
l’embouchure du Sebou quelques pêcheurs nous font
signes, ils sortent au filet de gros poissons
semblables à des aloses ?…. ça rappelle le pays !
Le pilote débarqué, cap sur Gibraltar. Beau
temps clair, mer peu agitée, vent NW force 2/3,
légère houle du vent, roulis modéré, bonne tenue de
la pontée… (journal de bord).
En descendant du quart, je fais escale au local
radio où notre Jacky est collé à son poste, tout
palot…
"Radio Alger en direct"… murmure-t-il.
"Grève générale à Alger. Des manifestants,
jeunes pour la plupart, attaquent le centre culturel
26
américain et aux cris d’Algérie française, saccagent
les locaux…"
D’heure en heure des nouvelles arrivent
d’Alger, d’Oran, de Paris, parfois contradictoires,
les journalistes dépassés par les événements
dérapent quelque peu…
Trois militaires fusillés en Tunisie par le FLN
sont les arguments servant à justifier un défilé
monstre de plusieurs dizaines de milliers de
participants, mêlant familles, étudiants, anciens
combattants… drapeaux en tête, vociférant sous
l’œil bienveillant des soldats présents… (radio
Alger).
Dépôt de gerbes au monument aux morts. On y
voit des généraux qui suivent… tour à tour hués ou
applaudis, c’est le vent ? La rumeur ? La folie ?….
La révolution ?
Le Pacha et le chef le mécanicien informés se
joignent à nous devant le poste, perplexes, car notre
destination c’est… Alger !
Je regagne ma cabine pour un brin de toilette,
un peu de courrier pour ma douce "qui m’attend làbas, en pays breton !" (binious !)…
18 h 00 repas en 1er service et dodo
22 h 45 "moins le quart lieutenant !"
Je retrouve mon collègue mécanicien de bordée
à l’office pour le petit noir du réveil et monte rapido
à la passerelle où il y a foule : le Pacha, le chef
mec, le second, mon collègue de quart, le bosco, les
matelots et le radio qui remonte les nouvelles…
Nous venons de passer Spartel et engainons le
détroit. J’écoute d’une oreille… depuis 18h00 ; que
s’est-il passé ? ;;;
Mon collègue me met rapidement au courant.
Vers 19h30 un dénommé Lagaillarde, à la tête des
étudiants suivis par une foule survoltée et, malgré la
résistance des CRS (toujours dans les bons coups
ceux-là !) ont investi le Gouvernement Général, le
mettant à sac, un camion "emprunté" aux militaires
ayant servi de bélier pour enfoncer les grilles de
protection…
Plus tard, un comité de salut public avait été
formé, présidé par le général Massu… On réclame
De Gaulle !….
C’est le bordel le plus complet !
Le Pacha ayant demandé des instructions,
l’autorité patauge et nous demande de rester en
stand by… Jacky n’est pas couché !….
Vers minuit Gibraltar nous attaque au scott.
"what ship ?"
"Bresle from Mehdia to Alger"
"good travel…" (tu parles !….)
Soudain le radio remonte 4 à 4.
"Commandant ! Commandant, un message de
Marine Toulon !"
M/S Bresle — Pocket liberty — Compagnie Générale Transatlantique
Tonnage : 38 070 tonnes — Port en lourd : 6 280 tonnes
Le Pacha prenant connaissance de celui-ci nous
informe tout de go :
"Messieurs, nous sommes déroutés sur
Marseille" !"
Nous saurons plus tard que le gouvernement a
décrété le blocus de l’Algérie (avions, bateaux,
télex… etc.)
Le changement de route effectué, la pression
retombe ; vers 02 h 00, le radio dopé au café serré
nous informe que nous avons un président du
conseil tout neuf. Monsieur Pflimlin… et que c’est
la grosse brouille entre Paris et Alger… (à suivre…)
La journée du 14 se passe sans incident. "Temps
nuageux, vent de N/W ¾, mer agitée, roulis moyen,
reprise du saisissage de la pontée (très important).
Le 15 mai vers 01 h 00 nous sommes au travers
de Carthagène et à 11 h 00 à l’E/W du cap de Nao.
En entrant dans le golfe de Valence la mer se
creuse, un coup de vent se prépare, la météo n’est
pas optimiste pour les jours à venir. Petit à petit, la
mer forcit ; en quelques heurs le vent passe secteur
nord 6/7 écrêtant les vagues, on commence à
embarquer par bâbord.
Vers la fin de mon quart, le matelot de veille sur
l’aileron tribord m’interpelle, en larmes. Que se
passe-t-il ?
Sous le vent de la manche à air de la cale III, la
position est devenue insoutenable. (Je le constate à
mes dépends !). Fermeture immédiate des portes
extérieures de la passerelle
"Allô ! Tonton ! Problème !!"
Il est vraisemblable que nous ayons des
lacrymogènes en cale, et qu’avec le roulis de plus
en plus accentué, une caisse a pu glisser…
tomber ?…. L’équipage ne peut s’empêcher de
penser aux obus, bombes déclarées inertes par les
autorités, mais…
Notre cap par rapport au vent étant favorable,
nous nous sommes calfeutrés à l’intérieur de la
passerelle (ça picote quand même un peu !). Par
contre le bosco et sa bordée roulante essaie
d’accéder à la cale par le trou d’homme, mais celuici n’est pas assez grand pour y passer avec le
masque Mandet sur le dos et avec les paquets de
mer qui vont et viennent à chaque coup de roulis
cela devient "les coulisses de l’exploit" !). A
minima, les manches à air sont mises sous le vent et
capotées… Et roule ma poule vers la bonne mère
qui ne doit pas regarder dans notre direction…
Journée du 16 mars.
Reprenant mon quart à 11 h 00, le plus gros est
passé. La mer encore forte nous chahute un peu
moins et le temps s’éclaircit. Vers 12 h 00 nous
sommes à environ 25 miles du cap Bagur quand le
radio, qui a dû perdre quelques kilos à monter et
descendre les échelles, passe comme une fusée à la
recherche du commandant ; un nouveau message ?
Eh bien oui ! Il semble que les affaires s’arrangent
car nous devons faire demi-tour ; cap sur Oran !
Le virement de bord n’est pas triste ; le matelot de
veille est envoyé prévenir l’équipage et en
particulier la cuisine, "attention aux gamelles !".
27
Le chef mécanicien prévient sa bécane et "en
avant toute à droite !"
Le second est fébrile, mais sa pontée tiendra le
coup ; il faut dire que le bosco n’a pas lésiné côté
fils d’acier et ridoirs. Stabilisé au nouveau cap, le
navire souffre moins, (les hommes aussi !) mais
voila un nouveau problème qui surgit avec
l’arrivée du… cambusier dans ses petits souliers ;
voilà le problème… Les rotations Maroc – Algérie
n’excédant pas 48 heurs ce dernier avait réglé son
petit train-train. Pendant le séjour au port ; voiture
de l’armée avec chauffeur à disposition pour faire
les vivres tous les matins de 8 h 00 à 11 h 00, les
SAO, "le marché local et plus si affinités !" (Il faut
dire que le pacha a souvent des invités à sa table,
le menu n’étant pas celui des matelots !)
Pour la traversée, 3 à 4 jours de vivres maxi et
on recommence… Là, nous arrivons au bout de nos
provisions. Si c’est Marseille, ça passe, pour
Oran ? On va taper dans les réserves de conserves,
corned beef, choucroute, on ne manque pas de
patates, riz, pates ; par contre plus de fruits,
poisson frais…
Quel est le con qui a dit que nous voulions
manger le mousse ? !!!
Il est mignon le petit mousse. 14 ans, brut de
scie de sa Bretagne natale, pas trop "futfut", un
mois de bord et bizuté à fond par un équipage par
moment limite… Lorsque la nouvelle s’est
répandue que nous allions être contraints de subir
un régime "spécial", la "vanne" est partie… on ne
sait plus d’où (on cherche !)…
Au début, il n’y croyait pas, mais à force de le
tâter (pour voir s’il était tendre !) ou de vouloir le
peser, (le cuisinier s’y était mis), le matin du jour
suivant, le bosco ne trouvant pas son café prêt et le
carré des maîtres en désordre, informe la
passerelle que son mousse a disparu…
Branlebas de combat. Le Pacha est réveillé, le
second descendu du quart à 07h00 commence à
enquêter et lance les recherches pensant à juste
raison que le gamin abruti par cette cabale a dû se
cacher quelque part ce qui s’avère exact ; on le
retrouvera dans le tunnel derrière les ballots
d’étoupe !
Tonton n’est pas content ! Les responsables
rasent les cloisons ! C’était pour rire !!….
Coté nouvelles d’Algérie, il y a toujours
beaucoup de monde dans les grandes villes depuis
deux jours les infos plus ou moins vérifiables nous
ont annoncé : un lâcher de paras sur Paris
(démenti, ce n’était qu’une menace !….) La prise
des préfectures à Oran et Mostaganem
(confirmées), le retour de Soustelle à Alger… Le
15 mai au soir, le général De Gaulle s’est mis à la
disposition du président Coty débordé ; ça
grenouille de tous les bords ; nous sommes passés
à deux doigts d’un putsch militaire…
Le 17 vers 12h000, nous passons le cap de la
Nao (en sens inverse !); nous serons à Oran
demain en fin de matinée..
En, ce qui nous concerne, que s’est-il passé ?
Ce doit être un petit "secret défense", car nous ne
saurons rien.
Ceux qui vont pleurer, ce sont les dockers en
cale, pour notre part le plus attendu c’est le
shipchandler avec le nécessaire et le superflu à
mettre sur les tables !
(On a quand même mangé le "jambon de
Bayonne" réservé spécialement au commandant !) .
Il a un peu fait la gueule mais bah ! Aujourd’hui le
soleil est revenu et il paye le pot à tout l’équipage ;
alors vive l’Algérie française !! (Vœux pieux)… On
vous a compris…
Wilbois
POCKETS LIBERTY
Le BRESLE dimensions 103 x 15 x
8,9 m — JB 3 807 — JN 2 195 — PL 5 252 t
— Moteur diesel 6 cyl-2T Hamilton P
1 251 kW (1700 ch.) – vitesse 11 nœuds —
Cargo
américain
surnommé
« Pocket
Liberty » par les Français du fait de sa taille
de « poche ».
Il comptait 27 membres d’équipage (9
officiers, 7 maîtres et 11 subalternes). Il était
en
avance
pour
l’époque :
autopilote,
gyropilote,
radar,
climatisation,
tout
électrique, panneaux de cales métalliques,
nombreux détecteurs.
Lancé à Tampa (Floride) en 1946
sous le nom de MARLINE BEND (pav. USA),
acheté avec 9 autres par l’Etat français et
donné en remplacement des pertes de guerre :
mis en gérance en octobre 1946, sous le nom
28
de BRESLE (pav. FRA) à la Compagnie
Générale Transatlantique
Affrété coque nue par les Messageries
Maritimes
en
juin 1954,
il
devient
stationnaire en Indochine. Il est restitué à la
CGT en janvier 1956 puis affrété par le
Ministère de la Défense pour des rotations
vers l’Algérie.
Vendu en septembre 1964, il devient
le MERRY MED (pav. GRC. Renommé AROA
en 1969 (pav. VEN), puis ARIMAR (pav.
LBN) en 1971.
C’est sous ce nom qu’il fait naufrage
le 20.10.1971 à la position 25°28’N et
076°54’W (au large d’Elenthera, Bahamas),
après avoir été victime d’une explosion puis
d’un incendie alors qu’il faisait route avec
une cargaison de phosphates.

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