Edition complète - Société Suisse de Pédiatrie
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Edition complète - Société Suisse de Pédiatrie
Journal de formation continue et d‘information de la Société Suisse de Pédiatrie Vol. 27 No. 2 V/2016 12 Propranolol et hémangiomes infantiles 18 Séquençage de l‘exome en pédiatrie 23 Trouble déficitaire de l’attention/Hyperactivité 30 Paracétamol et ibuprofène 35 Maladies invasives à pneumocoques Vaccin oral Rovaris LE DOMPTAGE D’UNE BÊTE FÉROCE Rotarix® offre aux nourrissons et enfants en bas âge, avec un cycle de vaccination possible déjà achevé dans la 10e semaine de vie, la protection contre les infections au rotavirus − pour qu’ils puissent continuer sans souci à découvrir le monde. La série de vaccinations avec Rotarix® doit être terminée avant l’âge de 24 semaines. Rotarix® liquid, vaccin contre le rotavirus pour administration orale. PA: Rotavirus humain vivant atténué, souche RIX4414 (≥ 106,0 DICC50/dose). I: Immunisation active de l’enfant à partir de l’âge de 6 semaines pour la prévention d’une gastro-entérite due à des rotavirus. Efficacité démontrée contre les rotavirus des types G1P[8], G2P[4], G3P[8], G4P[8], G9P[8]. P/M: L’immunisation de base comprend 2 doses. Intervalle de 4 semaines au minimum. Première dose à partir de l’âge de 6 semaines, deuxième dose avant l’âge de 16 (max. 24) semaines. Destiné uniquement à l’usage oral. CI: Hypersensibilité connue à l’un des composants du vaccin ou en cas de signes d’hypersensibilité après une administration antérieure de Rotarix; antécédents d’invagination ou malformation congénitale de l’appareil gastrointestinal prédisposant à une invagination; immunodéficience combinée sévère (IDCS ou SCID); maladie fébrile sévère aiguë; diarrhée ou vomissements; après la 24ème semaine de vie. MG/P: N’INJECTER EN AUCUN CAS! Enfants ayant des maladies héréditaires telles qu’intolérance au fructose, malabsorption du glucose-galactose ou insuffisance en sucrase-isomaltase; enfants ayant des pathologies gastrointestinales ou des troubles de la croissance; risque d’intussusception: surveiller tout symptôme suggérant une invagination intestinale; immunodéficience connue ou suspectée; excrétion du virus vaccinal dans les selles (prudence en cas de contact proche avec des personnes immunodéprimées); risque potentiel d’apnée chez les grands prématurés. IA: Administration simultanée possible avec les vaccins monovalents ou combinés suivants: DTPw, DTPa, Hib, IPV, HBV, pneumocoques, méningocoques C. EI: fréquents: diarrhées, irritabilité; occasionnels: flatulences, douleurs abdominales, perte d’appétit, dermatite, fièvre; rares: entre autres, intussusception; très rares: PTI sévère. Cons.: Conserver entre +2° C et +8° C. Ne pas congeler. Emb.: seringue en verre avec suspension orale ×1. Cat. de remise: B. Mise à jour de l’information: juin 2014. GlaxoSmithKline AG. Une information détaillée est disponible sur www.swissmedicinfo.ch. Veuillez annoncer tout effet indésirable à [email protected]. GlaxoSmithKline AG, Talstrasse 3–5, CH-3053 Münchenbuchsee, Téléphone +41 (0)31 862 21 11, Téléfax +41 (0)31 862 22 00, www.glaxosmithkline.ch 1007734 CH/ROT/0001/15(1)/23.10.2015/11.15/Ca Références: 1. Information professionnelle Rotarix®, www.swissmedic.ch Sommaire Vol. 27 No. 2 2016 Editorial Rédaction Prof. R. Tabin, Sierre (Rédacteur en chef) Prof. M. Bianchetti, Bellinzona Dr M. Diezi, Lausanne PD Dr. T. Kühne, Bâle Dr U. Lips, Zurich Dr M.-A. Panchard, Vevey Dr P. Scalfaro, Lausanne Dr R. Schlaepfer, La Chaux-de-Fonds Prof. A. Superti-Furga, Lausanne Dr R. von Vigier, Bienne Adresse de la rédaction c/o Prof. R. Tabin Av. du Général Guisan 30 Case postale 942 CH-3960 Sierre Tél. 027 455 05 05 Fax 027 455 59 55 [email protected] Copyright 3· Refléter le passé tout en regardant vers l’avenir O. Jenni Congrès et formation continues 5· Congrès annuel 2015 de la SSP conjointement à l’Association suisse des pharmaciens de l’administration et des hôpitaux GSASA M. Steinlin, C. Aebi Politique professionnelle 6· Echos du comité N. Pellaud 8· Les pédiatres s’opposent à toute publicité pour le tabac N. Pellaud, S. Stronski 9· Représentants des médecins assistants au Comité V. Denervaud, D. Gut 10· Pool des délégués du 17 mars 2016 C. Baeriswyl 11· Tarif médical ambulatoire – rapport de l’équipe spécialisée «Enfant et Tarmed» C. Baeriswyl © Société Suisse de Pédiatrie Recommandations Editeur 12· Directives suisses pour le traitement par propranolol des hémangiomes infantiles Société Suisse de Pédiatrie (SSP) www.swiss-paediatrics.org Secrétariat / Changements d’adresse Société Suisse de Pédiatrie (SSP) Case postale 1380 1701 Fribourg Tél. 026 350 33 44 Fax 026 350 33 03 [email protected] Mise en page et impression s+z:gutzumdruck. Nellenstadel 1 3902 Brig-Glis Tél. 027 924 30 03 Fax 027 924 30 06 [email protected] Publicité Editions Médecine et Hygiène Michaela Kirschner Chemin de la Mousse 46 1225 Chêne-Bourg Tél. 022 702 93 41 [email protected] Paediatrica A. Smith, M. Theiler, D. Klima Lange, V. Hauser, R. Angst, M. Seeger, P. Esslinger, D. Cholewa, E. Brönnimann, S. Christen-Zaech, A. S. de Buys Roessingh, K. Neuhaus, C. Schiestl, A.-M. Calza, G. La Scala, L Weibel Formation continue 18· Le séquençage de l’exome en Pédiatrie A. Strom, A. Superti-Furga 23· Trouble déficitaire de l’attention/hyperactivité O. Jenni 30· Paracétamol et ibuprofène en pédiatrie K. Dao, B. Laubscher, T. Buclin 35· Maladies invasives à pneumocoques à l’ère du Prévenar® E. Gradoux, S. Kyprianidou, S. Asner, P. A. Crisinel, M. H. Perez 37· Infections invasives à pneumocoques de l’enfant en Suisse aujourd’hui C. Berger Informations 38· Enfants, adolescents et jeunes adultes proches aidants en Suisse A. Leu, C. Jung, M. Frech 40· Des pédiatres et des membres de l’administration suisses «visitent» des sites de production de vaccins P. Jenny Actualités des formations approfondies et groupes d’intérêts pédiatriques 42· Médecine d’urgence pédiatrique G. Staubli Paraît 5 fois par an pour les membres de la SSP. Les non-membres peuvent s’abonner auprès du secrétariat pour Fr. 120.– par an. 43· Quiz FMH Tirage Varia 1950 Ex. / ISSN 2235-5480 Certifié par REMP 46· Instructions aux auteurs Prochain no Délai rédactionnel: 29.7.2016 Dates de parution: no 4: 15.9.2016 Image de couverture «Porteuse 1» Peinture acrylique sur toile Dominique Lambert Delachaux La rédaction n’assume aucune responsabilité quant au contenu des textes. 1 Allô Docteur Mon enfant est malade ! 2e édition revue et augmentée Annick Galetto-Lacour Alain Gervaix 300 pages Format : 15 x 23 cm ISBN : 978-2-88049-373-8 2015 Allô Docteur Mon enfAnt est MAlADe ! 2e édition revue et augmentée Annick Galetto-Lacour, Alain Gervaix Comment mieux informer les parents sur ce qui est grave et ce qui n’est pas grave ? Comment aider les parents à décider quand consulter un service d’urgences ? Entièrement revue, très étoffée et illustrée, cette nouvelle édition détaille une soixantaine de maladies de l’enfance et répond aux questions essentielles : Comment soigner l’enfant ? Quand consulter un pédiatre ou un centre d’urgences ? Quand peut-il reprendre ses activités de groupe ? Ce guide pratique à l’usage des parents et de toute personne en contact avec de jeunes enfants inclut maintenant les accidents du quotidien, aide à reconnaître les signes d’alerte, enseigne les gestes de premiers secours et décrit comment administrer quelques médicaments courants. Annick Galetto-Lacour et Alain Gervaix mettent à nouveau leurs compétences de parents et de médecins aux Urgences pédiatriques des HUG pour cette nouvelle version très enrichie et maintenant illustrée de ce livre à succès. Préface du Pr Jean-Christophe Mercier, Chef du Service des Urgences Pédiatriques de l’Hôpital Robert Debré à Paris. COMMANDE Je commande : ___ ex. de Allô Docteur, Mon enfAnt est MAlADe ! 2e éDition revue et AugMentée CHF 29.– / € 24 Frais de port pour la Suisse : CHF 3.– (offerts à partir de CHF 30.– d’achats). Autres pays : 5 euros. En ligne : www.medhyg.ch e-mail : [email protected] tél : +41 22 702 93 11, fax : +41 22 702 93 55 ou retourner ce coupon à : Editions Médecine & Hygiène | CP 475 | 1225 Chêne-Bourg Vous trouverez également cet ouvrage chez votre libraire. Timbre/Nom et adresse Date et signature Je désire une facture Je règle par carte bancaire: Visa Eurocard/Mastercard Carte N° Date d’expiration : 1007429 Informations et extraits sur www.medhyg.ch/allo-dr Editorial Vol. 27 No. 2 2016 Une pédiatrie pour l’avenir la pénurie de médecins est en première ligne un problème des praticiens et les coûts croissants sont occasionnés par les progrès de la médecine et les hôpitaux. Cette dichotomie dans la prise en charge médicale a une longue tradition en Suisse. La pédiatrie pratique est en mains libérales, alors que la médecine hospitalière est du domaine public. Oskar Jenni, Zurich, membre du comité SSP Traduction: Rudolf Schlaepfer, La Chaux-de-Fonds Chères, chers Collègues, L’avenir est incertain. Malgré cela il peut être utile d’y penser. La rédaction d’un article sur la prise en charge médicale des enfants en Suisse m’a donné l’occasion de réfléchir à la situation actuelle dans notre pays, de m’intéresser aux structures de prise en charge en Europe et d’oser un regard sur l’avenir de la pédiatrie suisse1) . Un fait est évident: la pédiatrie suisse se trouve confrontée à de grands défis. De nouvelles technologies, la migration ainsi que l’évolution économique et démographique changeront fondamentalement la santé publique en Suisse aussi. En analysant l’évolution de ces dernières années, deux grands défis se démarquent. Le premier concerne la pénurie de médecins. Nous courons un grand risque de ne plus disposer, dans un avenir proche, de suffisamment de pédiatres pour garantir le suivi de tous les enfants. En effet ces dernières années, en raison de la pénurie de médecins de famille, la prise en charge d’enfants par les généralistes s’est effondrée. Ce manque de médecins de famille a été, jusqu’ici, partiellement compensé par un nombre croissant de pédiatres de sexe féminin ayant quitté l’activité clinique pour un cabinet privé. Le nombre de femmes pédiatres en pratique privée a presque doublé ces dix dernières années. D’autre part l’image que la société se fait de la disponibilité du médecin au sein de sa propre famille et la charge professionnelle croissante, ont considérablement rédui la vo lonté des médecins d’être disponibles à tout moment pour leurs patients. Ainsi un nombre grandissant de femmes (et d’hommes) pédiatres souhaitent travailler à temps partiel. La pénurie s’accentuera encore, ces dix prochaines années, dans toute la Suisse: de nombreux pédiatres travaillant à temps complet et arrivés à la limite d’âge souhaiteront remettre leur cabinet ou se verront contraints de le fermer. Le manque de médecins se fait entre temps sentir aussi dans les services d’urgence et les policliniques des hôpitaux, où d’autre part le nombre de consultations augmente. Le deuxième grand défi concerne les coûts grandissants de la santé. Les progrès diagnostiques et thérapeutiques font que la plupart des enfants gravement malades survivent en jouissant d’une bonne qualité de vie. C’est un merveilleux progrès des temps modernes. Ces progrès ne sont pourtant possibles qu’au moyen d’importantes ressources financières. La pédiatrie est particulièrement coûteuse, la prise en charge des enfants nécessitant tout un réseau de spécialistes, ainsi que des infrastructures spécifiquement adaptées à l’enfant. En raison de l’évolution démographique, notre société se verra confrontée à des coûts de la santé de plus en plus importants, et les moyens financiers étant limités, une réflexion politique sur la distribution des ressources deviendra nécessaire au sein de la société. Une redistribution depuis les jeunes vers les aînés n’est pas inimaginable, comme le montrent les projets de révision de nos assurances sociales et de la prévoyance vieillesse. Attirer l’attention sur les intérêts légitimes des enfants et de leurs familles sera pour nous un défi majeur. La pédiatrie devra, de son côté, se poser plus souvent les questions sur l’évidence, la pertinence et l’économicité de ses actes. A première vue les compétences vis à vis de ces deux défis semblent clairement établies: 3 Je suis de l’avis que la prise en charge pédiatrique en Suisse nécessite un changement de paradigme. La séparation en deux pôles, hôpital d’un côté et cabinet privé de l’autre, doit être surmontée. Ce pas paraît particulièrement urgent à la lumière des discussions actuelles qui ont lieu, entre médecins de premier recours et spécialistes, autour de la révision du tarif ambulatoire. Les hôpitaux devront se consacrer davantage à la médecine de premier recours, l’avenir de celle-ci n’étant plus garanti sans de nouveaux modèles de prise en charge. Les familles prendront alors plus souvent le chemin des cliniques. La supposition que les médecins généralistes suppléeront à une éventuelle pénurie de pédiatres, en prenant en charge les enfants, est une erreur. La pénurie frappe la médecine adulte de manière encore plus dramatique et les besoins de la population vieillissante grandiront. La pédiatrie devra se charger toute seule de la santé des enfants et de leurs familles, que ce soit dans les cabinets privés ou, ceux-ci faisant défaut, dans les policliniques des hôpitaux. Je suis persuadé que les hôpitaux ne pourront pas rester encore longtemps observateurs de cette évolution. Ils devront investir davantage dans la formation de médecins de premier recours, en créant p.ex. des places de formation aussi en dehors de leurs murs (cabinets formateurs, centres médicaux décentralisés, etc.), afin d’augmenter le nombre de pédiatres de premier recours. Il sera particulièrement important d’améliorer la formation postgraduée dans les domaines pratiques, comme p. ex. les conseils concernant la santé, le développement ou l’éducation. Des études scientifiques montrent que les enfants suivis par un médecin de premier recours consultent nettement mois souvent les services d’urgence. L’intérêt pour la pédiatrie ne manque pas parmi les jeunes collègues. La demande de places de formation est élevée; en effet la profession de pédiatre a une image très positive dans le public, et la prise en charge d’enfants et d’adolescents représente Editorial non seulement un défi intellectuel mais aussi un enrichissement émotionnel. Alors que les cliniques devront assumer de nouvelles tâches dans la médecine de premier recours, les collègues praticiens sont appelés à chercher plus souvent l’échange avec les cliniques. Le nombre croissant d’enfants chroniquement malades avec des troubles médicaux complexes exige de nouveaux modèles de collaboration entre spécialistes et praticiens. Le pédiatre praticien est celui qui connaît en général le mieux les besoins des enfants et des familles et il est prédestiné à prendre en charge dans sa globalité le patient chroniquement malade. La spécialisation dans les cliniques a eu, au contraire, pour conséquence une fragmentation de la médecine et une dévalorisation de la pédiatrie générale. La médecine du futur aura besoin de la vue d’ensemble, de la précaution et du sens de la mesure propre à la pédiatrie générale, et les pédiatres praticiens pourront aider les cliniques à renforcer la pédiatrie générale. Par ailleurs les cliniques dépendent, pour garantir la formation des étudiants et la formation postgraduée, de la collaboration des collègues praticiens. Les hôpitaux sont donc appelés à leur ouvrir les portes. Vol. 27 No. 2 2016 Référence 1) Jenni OG et Sennhauser FH. Child Health Care in Switzerland. The Journal of Pediatrics 2016, en impression. Correspondance Prof. Dr. med. Oskar Jenni Abteilung Entwicklungspädiatrie Universitäts-Kinderspital Zürich Steinwiesstrasse 75 8032 Zürich Tel. 044 266 77 51 [email protected] Bien évidemment ces réflexions ne sont pas abouties. Des discussions seront encore nécessaires au sein de notre société médicale; nécessaires seront aussi des idées créatives sur les formes futures de collaboration entre hôpital et pratique privée. Je reste pourtant persuadé que la pédiatrie ne pourra relever les gros défis du futur qu’en développant des modèles de prise en charge novateurs et originaux. Une chose est claire: la comparaison avec d’autres pays montre qu’aucun pays en Europe n’offre une prise en charge pédiatrique aussi complète et de qualité que la Suisse. Laissez-nous donc agir en faveur de la pédiatrie du futur depuis une position de force! 4 Congrès et formations continues Vol. 27 No. 2 2016 Congrès annuel 2015 de la SSP conjointement à l’Association suisse des pharmaciens de l'administration et des hôpitaux GSASA Maja Steinlin, Christoph Aebi, co-présidents du CO SSP 2016, Berne Chères et chers Collègues Nous y voilà! Bientôt nous pourrons vous recevoir à Berne, la cité des ours, pour l’Assemblée annuelle de la Société Suisse de Pédi atrie. Pendant deux jours vous attend un large Up grade de pédiatrie générale et spécialisée. Les deux sessions matinales seront destinées à des aspects nouveaux et marquants de la GenEthique et de l’Immunomodulation, qui intéresseront les pédiatres praticiens, les spécialistes autant que nos invités, les pharmaciens hospitaliers. Nous essayerons de montrer comment simplifier notre quotidien à l’aide de technologies modernes, des Apps and tools for dummies. Nous destinons le vendredi après-midi à la recherche pédiatrique – et nous souhaitons vous enthousiasmer pour la recherche clinique dans le cabinet pédiatrique par la sé ance Recherche par la/le pédiatre suisse! En séance plénière les conférences principales poseront des bases pour tous, dans les séances parallèles certains sujets s’adresseront plutôt au praticien, d’autres aux pédiatres hospitaliers voire aux chercheurs! Nous sommes persuadés que chacun d’entre vous pourra trouver des présentations qui pourront l’intéresser et passionner. Le jeudi après-midi se tiendra le traditionnel symposium de «Kinderärzte Schweiz». Avec fierté nous vous invitons au premier Symposium suisse de soins pédiatriques, symposium qui devrait susciter l’intérêt non seulement des infirmiers et infirmières, mais aussi des médecins et pharmaciens. Nous espérons pouvoir vous sortir tôt du lit, le jeudi avec les sessions questions-réponses avec des experts choisis, le vendredi matin avec les différents ateliers. La fin du congrès sera de nouveau à vocation up grade – par un Hit-parade bernois seront brièvement présentées des publications importantes dans différentes spécialités – un dernier point fort. Outre l’aspect professionnel nous souhaitons réveiller, avec une «Chasse à l’ours», le côté ludique dans notre âme pédiatrique. A l’occasion de la session des posters ainsi que dans l’exposition industrielle nous organiserons un concours. Dans certains posters et stands de firmes pharmaceutiques se cachera un ourson. Ici on vous posera des questions dont la réponse se trouve elle-aussi dans le poster ou le stand! Parmi les bonnes réponses seront tirés au sort les gagnants – seront à gagner des prix attrayants, le premier étant un «Vreneli» en or, offert par la BCBE! Vos enfants aussi sont les bienvenus à cette «Chasse à l’ours»: sur inscription préalable nous offrons une garde d’enfants sur place – vos enfants seront pris en charge par des professionnels. Le jeudi soir nous souhaitons faire vivre de nouvelles et revivre d’anciennes connaissances dans le château de Köniz. Après le banquet, la Clinique pédiatrique de Berne vous invite à danser jusqu’au petit matin! Nous espérons que vous serez nombreux à vous mettre à la recherche de nos oursons et nous nous réjouissons de pouvoir vous accueillir à Berne. 5 Politique professionnelle Vol. 27 No. 2 2016 Echos du comité latoire (European Academy of Pediatrics Research in Ambulatory Setting EAPRAS), en défendant la relève, l'accès au pédiatre de premier recours et la formation d'infirmières en pédiatrie. Nicole Pellaud, présidente SSP Le bureau composé de C. Aebi, P. Jenny, M.-A. Panchard et N. Pellaud s'est réuni le 25 février 2016. Le comité s'est réuni le 17 mars 2016 Décisions Le congrès fPmh 2018 aura lieu à Lausanne au Swiss Tech Center. Le comité accepte le coût élevé de ce site exceptionnel et mise sur la réussite d'un congrès de qualité. Gian Paolo Ramelli, professeur de neuropédiatrie et chef du service de pédiatrie de l'hôpital de Bellinzone rejoint le comité en cours d'année selon blanc-seing donné par l'assemblée générale 2015, dans la perspective de reprendre la présidence en 2017. Assemblée générale du 9 juin 2016 Validation de l'ordre du jour. Selon les statuts, les motions éventuelles doivent parvenir au secrétariat général au plus tard 6 semaines avant l'assemblée. Ajustement des salaires des fonctions clés de la SSP Afin d'alléger le travail administratif, présidence, membres du bureau et trésorerie recevront désormais un forfait à la hauteur de leur temps de travail évalué jusqu'ici. Site internet SSP Dans le courant des mois à venir, le site sera complètement remanié. Les pages professionnelles seront révisées dans cette première étape. Les informations pour les parents seront traitées dans un second temps. Postulat Feri Violences intrafamiliales à l'égard des enfants. Créer les conditions permettant un dépistage par des professionnels de la santé. http://www.parlament.ch/d/suche/seiten/ geschaefte.aspx?gesch_id=20123206. Pour l'élaboration du rapport répondant à ce postulat, l'Office fédéral des assurances sociales met sur pied un groupe d'accompagnement dans lequel Ulrich Lips représentera la SSP. Vaccination contre le rotavirus Une rencontre a eu lieu le 17 mars entre les membres du bureau SSP (Nicole Pellaud, Christoph Aebi, Philipp Jenny), un représentant de Kinderärzte Schweiz (Jan Cahlik), de la Commission fédérale des vaccinations (Christoph Berger) et de GlaxoSmithKline (André Schmutz et Mme Stephanie Jakob), à propos de la vaccination contre le rotavirus qui est autorisée mais toujours non remboursée en Suisse malgré une baisse notable du prix. Dans la perspective d'une recommandation, il est indispensable de pouvoir obtenir un remboursement. Il est nécessaire de rassembler des données pour cet argumentaire et une collaboration entre la SSP et la CFV est décidée. Autres informations Révision tarifaire Le travail du groupe «Tarif Enfant» est abouti, les étapes suivantes sont de trouver un accord à l'assemblée des dé légués FMH, à la chambre médicale de ce printemps, avec possibilité d'une consultation de tous les membres. Accréditation Les travaux avancent pour la SSP sous la houlette d'Oskar Jenni avec la précieuse aide de Christoph Rudin, Walter Bär et Sepp Holtz. La prochaine échéance est mi-mai 2016. European Academy of Paediatrics (EAP) Réunion fin janvier à Bruxelles à laquelle ont participé nos deux déléguées Corinne Wyder et Christine Aebi ainsi que Nicole Pellaud pour la rencontre des présidents. L'EAP est un organe officiel de l'Union Européenne des Médecins Spécialistes – UEMS qui porte la voix du corps médical auprès de l'Union Européenne. Il est ainsi intéressant et utile de s'associer à nos collègues européens pour des préoccupations qui nous sont communes: promouvoir et maintenir une pédiatrie de qualité en Europe, en proposant un curriculum de formation post-graduée unifiée de 5 ans, des recommandations communes, en développant des projets de recherche en pédiatrie ambu- 6 Le congrès EAP se tient cette année à Genève du 21 au 25 octobre 2016. http://www.paediatrics.kenes.com/. Paediatrica Pour garantir un avenir à la qualité de notre revue, la relève au sein du comité de rédaction doit aussi être assurée et les collègues intéressés peuvent contacter le secrétariat. GlaxoSmithKline Philipp Jenny rapporte de la visite début mars du site de production en Belgique des informations peu rassurantes sur la fluctuation des réserves de stocks de vaccins. Formation continue pour les examens de prévention au cabinet des généralistes Deux généralistes (Damian Meli und Delia Schrafl) vont prendre la coordination pour l'organisation de formations du Collège des Médecins de Premier Recours pour les examens de prévention chez le généraliste selon le programme élaboré sous la direction d'Oskar Jenni. Prises de position Génériques Au vu des risques de dépréciation des génériques et de leur arrêt de production s'ils ne sont plus rentables pour l'industrie pharmaceutique, Christoph Aebi prépare pour le Département de l'Intérieur une mise en garde de la part de la SSP contre le risque de ne plus disposer de suspensions indispensables en pédiatrie. Appel contre la publicité pour le tabac Nicole Pellaud a signé l'appel pour la SSP avec les présidents de diverses autres sociétés médicales (SSMIG, pneumologie, cardiologie, angiologie, gynécologie et FMH) et Susanne Stronski nous a représenté à la conférence de presse donnée le 18 mars à Berne. www.swiss-paediatrics.org/sites/default/ files/2016.03.18_stop_tabakwerbung_f.pdf. Autres prises de position rendues Recommandations pour l'élaboration de registres médicaux1) (rendue à l'Académie suisse des sciences médicales). Politique professionnelle Vol. 27 No. 2 2016 Révision de la loi fédérale sur l'assurance invalidité2) (rendue au Département de l'Intérieur). Recommandations pour les mineurs non accompagnés3) (rendue conjointement avec le Réseau suisse des droits de l'enfant à la Conférence des directrices et directeurs cantonaux des affaires sociales). Révision LAMal des catégories de primes enfants, jeunes et jeunes adultes4) (rendue conjointement avec mfe à la Commission de sécurité sociale et de santé publique). Toutes ces prises de position se trouvent sur www.swiss-paediatrics.org/fr/membres. Que tous les collègues experts dans les domaines concernés qui nous ont aidés à préparer ces positions en soient vivement remerciés: 1) 2) 3) 4) Claudia Kuehni Jon Caflisch, Christoph Künzle Sarah Depallens, Fabienne Jäger, Anne Meynard Mr Romain Bach pour mfe 7 Politique professionnelle Vol. 27 No. 2 2016 Les pédiatres s'opposent à toute publicité pour le tabac Conférence de presse, appel pour une loi sur les produits du tabac efficace, Berne 18 mars 2016 Nicole Pellaud, présidente SSP et Susanne Stronski, porte-parole SSP Les pédiatres sont très inquiets pour la santé durable des jeunes. Les pédiatres s'opposent à toute publicité pour le tabac, promotion et sponsoring: N'enfumons plus les esprits et les poumons de nos enfants! Quel Etat peut accepter de mettre en danger la santé de ses enfants et de ses jeunes? Nous, pédiatres travaillons dès la naissance pour leur meilleur état de santé possible. Mais, à quoi bon nos mises en garde contre un risque encore peu tangible de maladie et de mort prématurée, si, au sortir de nos con sultations et de l'école, les enfants et les jeunes trouvent dans leurs lieux de loisirs l'offre insidieuse d'un plaisir et d'une gratification sociale immédiats? Au nom des plus jeunes et des plus vulnérables, il est temps de parler haut et fort: N'enfumons plus les esprits et les poumons de nos enfants. Citoyens, politiciens, médecins, assumons nos responsabilités en nous positionnant résolument contre toute forme de publicité pour le tabac. Références http ://pediatrics.aappublications.org/ content/pediatrics/136/5/e1439.full.pdf Piégés par ces publicités, ils le seront rapidement par la consommation de cigarettes, exposant ainsi tôt leur organisme aux méfaits du tabac. Ils sont de surcroît, beaucoup plus à risque que les adultes de devenir dépendants de la nicotine. Et parmi ces jeunes, il y aura de futures mamans, leurs foetus naîtront prématurés ou trop petits, ils seront plus exposés au risque de mort subite du nourrisson, leurs poumons seront déjà atteints et ils auront dès l'enfance des problèmes respiratoires, sans compter les atteintes neuro-développementales et l'obésité. Leur qualité de vie en sera atteinte, et les coûts pour leur santé vont augmenter durablement. Comme face à tout danger menaçant le bienêtre des enfants et des jeunes, la Société suisse de pédiatrie défend les droits de l'enfant à la santé. 8 Politique professionnelle Vol. 27 No. 2 2016 Représentants des médecins assistants au Comité nombreux à participer à la prochaine assemblée en marge du congrès annuel de la SSP. Il serait souhaitable que chaque clinique soit représentée par un assistant. Nous nous réjouissons de ces passionnantes discussions et nous accueillons volontiers et en tout temps vos propositions, également par courriel! Valérie Dénervaud et Dominique Gut Traduction: Secrétariat SSP La dernière fois, il y a trois ans, nous vous livrions dans le Paediatrica un rapport sur nos activités. Nous souhaitons vous présenter ici notre travail et nos expériences. Depuis 2004 un représentant des médecins assistants siège au comité de la SSP et, depuis 2010, ce sont deux personnes qui ont cette fonction. Valérie Dénervaud représente la partie romande et Dominique Gut la partie alémanique de la Suisse. Séance du comité et pool des délégués Nous participons régulièrement aux séances du comité et à celles du pool des délégués. Nous n’y traitons pas seulement des sujets relatifs à la formation pré-graduée et postgraduée mais également des questions concernant la politique, la structure tarifaire ainsi que d’autres problèmes professionnels quotidiens. Les aspects liés à la formation post-graduée nous intéressent plus parti culièrement. Actuellement un thème dont nous parlons beaucoup est de savoir si et comment l'échographie pédiatrique pourrait être intégrée à la formation post-graduée. D’autres problématiques deviendront pour nous plus intéressantes surtout après la fin de la formation post-graduée, comme par exemple celles liées à la structure tarifaire. Les questions politiques n’en restent pas moins importantes. Cela est reflété actuellement par les discussions sur la médecine hautement spécialisée ou l’introduction à l’échelon national du dossier électronique du patient. Nous sommes confrontés à ces divers problèmes que nous ne côtoyons pas lors de la formation post-graduée en clinique. Lorsque nous siégeons à ces diverses séances nous avons la possibilité d’appréhender l’évolution de la pédiatrie et de faire part de nos expériences et de nos préoccupations à ce propos de manière active. Cela est en général apprécié et nous avons ainsi l’opportunité de participer aux décisions concernant notre avenir. Groupes de travail et commissions Nous prenons part à la Commission de la formation post-graduée, à celle des examens de spécialistes ainsi qu’au groupe de travail «assistanat au cabinet». Cela nous permet de refléter le point de vue des médecins en formation et de faire connaitre nos préoccupations et nos expériences au jour le jour dans les cliniques. Nous souhaitons que les changements à venir fassent leurs preuves au quotidien et qu’ils améliorent concrètement notre formation continue. Dans la Commission des examens de spécialistes, nous rapportons d’éventuels problèmes qui nous ont été signalés par les candidats et nous suggérons des améliorations. De plus, nous sommes présents dans les manifestations tournées vers le futur tel que Docday et Medifuture où nous pouvons attirer plus de collègues vers la pédiatrie. Réunion des assistants Nous nous percevons comme le lien entre les assistants et la SSP. Deux fois par année nous nous rencontrons avec les représentants des assistants de toutes les cliniques pédiatriques ainsi que d’autres collègues intéressés. Une de ces séances a lieu dans le cadre du con grès annuel de la SSP. D’une part, le but de ces séances est de vous informer des thèmes traités par le comité, les groupes de travail et les commissions. D’autre part nous pouvons également recueillir vos feed-back et vos pré occupations en retour. Par exemple un des thèmes actuels est le travail à temps partiel dans les cliniques et sa mise en œuvre. Ces réunions nous donnent la possibilité d’établir un contact avec les assistants des autres cliniques et d’échanger nos expériences Objectifs C’est seulement en recevant vos réactions concrètes et vos propositions que nous pouvons relayer vos préoccupations lors des séances. Nous espérons que vous serez 9 Recherche nouveau membre du comité Valérie a obtenu depuis quelques mois le titre de spécialiste et assumera une autre fonction au comité que celle de représentante des assistants. Les assistants intéressés, de préférence romands, sont invités à prendre contact avec nous ou avec le secrétariat de la SSP. Correspondance [email protected] [email protected] [email protected] Politique professionnelle Vol. 27 No. 2 2016 Pool des délégués du 17 mars 2016 Claudia Baeriswyl, secrétaire générale SSP Traduction: Rudolf Schlaepfer, La Chaux-de-Fonds Une trentaine de délégués ont assisté cette fois aussi à la réunion printanière du pool des délégués afin de discuter de sujets d’actualité et échanger des idées. Le sujet principal, la révision tarifaire, a été présentée par Heinrich Haldi, responsable de l’équipe spécialisée «Enfant et Tarmed». Déjà l’introduction laisse deviner la complexité du sujet: pour des raison juridiques on ne parle plus de «Révision Tarmed» mais il s’agit plutôt d’une «Révision des tarifs ambulatoires». Heinrich Haldi récapitule ensuite les différentes étapes de la révision, pour aborder notamment les principes de la tarification, qui partent d’un seul revenu de référence, valable pour tous les médecins (réalisé en 1920 heures). But de l’équipe spécialisée: il doit être possible de réaliser le revenu de référence aussi en fournissant des prestations pédiatriques. Le tarif ne devrait plus contenir de limitations ni de valeurs intrinsèques; des règles pourront être introduites plus tard à un autre niveau. Depuis janvier 2016 était disponible le browser de consultation, il a été téléchargé 15'000 fois. Au total ont été enregistrés 5700 retours qu’il a fallu traiter et qui ont empêché de respecter le calendrier prévu. Des erreurs évidentes ainsi que des propositions critiques, urgentes ou importantes ont été corrigées respectivement implémentées dans la version de départ du tarif révisé. Fin mars 2016 le browser tarifaire avec la structure tarifaire révisée définitive, y compris la valeur des points, a été mis en ligne sur la plateforme myFMH. Cette version ne sera plus changée et sert de base aux instances décisionnelles de la FMH en vue de l’approbation de la structure tarifaire. Le 20 avril 2016 a lieu une assemblée extraordinaire des délégués; le 28 avril 2016 la Chambre médicale décidera de la révision des tarifs ambulatoires et d’une éventuelle consultation de tous les membres. A l’interne de l’équipe spécialisée le défi était également considérable; il s’agissait de con venir d’un supplément pédiatrique le plus équitable possible pour tout le monde. Plusieurs réunions et conférences téléphoniques ont permis aux représentants praticiens et hospitaliers de trouver un compromis. Ensuite a été vérifié, pour toutes les 2700 positions tarifaires, si un supplément pédiatrique est possible et justifié. En parallèle à l’élaboration de la nomenclature, la FMH a introduit le terme de «facteur médical», qui devrait remplacer les anciennes valeurs intrinsèques. Ce facteur serait une des règles mentionnées plus haut, qui seront introduites à un autre niveau. Il évalue la personne du médecin en tenant compte de son âge, de sa formation et formation postgraduée et de son expérience professionnelle. A la suite, Annemarie Tschümper, co-présidente de l’Association des médecins scolaires de suisse (AMSS), a présenté cette association en évoquant les interfaces avec les pédiatres. Elle précise d’entrée qu’il n’existe pas de service médical en tant que tel mais qu’il y a autant de modèles qu’il y a de cantons. Les différences sont grandes entre les régions linguistiques et entre villes et campagne. Ils ont en commun le fait de se trouver à l’intersection entre scolarité et santé, de faire donc partie à la fois de la santé publique et du système d’enseignement public. Le service de santé scolaire se conçoit comme un complément à la prise en charge par les pédiatres/médecins de famille et met l’accent sur les aspects de santé pertinents dans le contexte scolaire. Interpellée à propos du CAS pour médecins scolaires, proposé pour la première fois dans le canton de Zurich, Annemarie Tschumper évoque les attentes qu’il suscite. Ce n’est pas qu’à l’avenir on attendra de chaque médecin scolaire d’un village qu’il présente un CAS. Il s’agit d’une formation continue, dont les modules peuvent être suivis et accrédités séparément. Une nouvelle toute fraîche et réjouissante nous vient du comité: Nicole Pellaud salue Gian Paolo Ramelli, médecin chef à Bellinzone, et communique qu’il entre dès maintenant au comité, ceci en vue de la présidence en 2017. Deux places supplémentaires sont à occuper au sein du comité, plus précisément par les représentants des pédiatres praticiens et hospitaliers. Au printemps se retirera par ailleurs René Tabin, rédacteur en chef de longue date de Paediatrica. Nicole Pellaud 10 appelle à tout le monde de s’engager activement pour la recherche de successeurs, tant pour le comité que pour Paediatrica. Concernant les groupes de travail, Andreas Meyer-Heim informe sur l’état des travaux «Système tarifaire et réhabilitation». La réhabilitation en milieu hospitalier est très différente qu’il s’agisse d’enfants ou d’adultes. Les charges supplémentaires doivent être documentées par autant de chiffres que possible. Christoph Berger, président de la Commission fédérale pour les vaccinations CFV, a été invité à propos de la vaccination contre le rotavirus. La CFV a conclu en 2014 que le vaccin contre le rotavirus n’est pas qualifié pour la vaccination de base, mais qu’il peut être recommandé en tant que vaccination complémentaire, à condition que les coûts soient pris en charge par l’assurance de base obligatoire. Cette recommandation a été adressée à l’OFSP; de son côté le fabricant a présenté la demande et les documents relatifs à la Commission fédérale des prestations générales et des principes (CFPP). En décembre 2015 le DFI a répondu que l’inclusion dans la liste des spécialités et donc la prise en charge des coûts est refusée. C’est l’état actuel des choses et il est donc clair qu’il n’y aura pas, tant que le remboursement n’est pas garanti, de recommandation dans le plan de vaccination suisse. La réunion d’automne aura lieu le jeudi 29 septembre 2016 à 14.30 à Fribourg. Le secrétariat général se fait un plaisir de recevoir les suggestions de sujets. Correspondance [email protected] Politique professionnelle Vol. 27 No. 2 2016 Tarif médical ambulatoire – rapport de l’équipe spécialisée «Enfant et Tarmed» Heini Haldi, Küsnacht Traduction: Rudolf Schlaepfer, La Chaux-de-Fonds Jusqu’en novembre 2015 notre équipe a été peu active. Ce sont essentiellement Rolf Temperli et Heidi Zinggeler, les deux pédiatres qui participent intensivement, en tant que représentants MFE, à l’élaboration du chapitre prestations médicales, non-médicales et spécialisées de la médecine de premier recours, qui ont porté le plus grand poids de la révision Tarmed. A l’arrière plan on a discuté et argumenté pendant des mois. Le remplacement des valeurs intrinsèques qualitatives et quantitatives du Tarmed 1.08 a chauffé les esprits et les discussions ne sont pas terminées. Un facteur spécifique à chaque médecin, qui doit remplacer les valeurs intrinsèques quantitatives, sera élaboré en commun. Deux réunions sous la direction de la FMH ont abordé ce sujet. Les organisations faîtières de la FMH ne sont jusqu’ici pas parvenues à un consensus. Il est incertain que les travaux mènent à un concept acceptable. En fonction de différents paramètres individuels qui sont encore à définir, comme la formation postgraduée et continue, etc., ce facteur spécifique pourrait augmenter la rémunération des prestations du médecin de quelques pourcents. Mais certains groupes d’intérêts essayent encore de prolonger la vie des valeurs intrinsèques actuellement en vigueur. Les travaux des différentes équipes spécialisées étaient, dans un premier temps, parachevées en mars; le browser de consultation de la nouvelle nomenclature a été abondamment téléchargé et, espérons-le, aussi étudié. Les remarques les plus importantes parmi les 5700 retours électroniques à la consultation ont été implémentées dans la nomenclature. Fin mars 2016 le browser tarifaire actualisé avec la structure tarifaire révisée définitive, y compris les points tarifaires, sera mis en ligne sur la plateforme myFMH. Cette version ne pourra plus être modifiée et représente la base qui permettra aux instances décisionnelles de la FMH (Assemblée des délégués et Chambre médicale) d’avaliser la structure tarifaire. Le 28 avril 2016 la Chambre médicale décidera de la structure tarifaire ambu- latoire révisée et d’une éventuelle votation générale. Dans le cas d’un résultat positif, la FMH soumettra la structure tarifaire le 30 juin 2016, conjointement aux partenaires de la révision, au Conseil fédéral pour validation. Notre équipe spécialisée avait pour tâche d’élaborer, pour l’ensemble de la structure tarifaire, un concept qui garantit une rémunération adéquate, tout en respectant les principes d’économicité, des coûts supplémentaires occasionnés par la prise en charge ambulatoire d’enfants. Nous pensons avoir trouvé, avec le concept élaboré, un compromis raisonnable entre pédiatres praticiens, pédiatres spécialistes et cliniques pédiatriques. Le deuxième volet était la révision du chapitre pédiatrie. Les principes du tarif exigent que les mêmes prestations soient rémunérées de la même manière et n’apparaissent qu’une seule fois dans le tarif. Avec l’avancement des travaux il devenait de plus en plus incertain, dans quelle mesure les principes définis seraient respectés. Nous avons donc inclus dans le chapitre BI.40 un certain nombre de prestations d’autres chapitres d’organes afin de garantir aux pédiatres la rémunération de ces positions. En principe nous nous attendons à ne plus trouver, dans la structure révisée définitive, ces positions dans notre chapitre et que nous pourrons facturer les positions des chapitres de la spécialité respective. Une restriction par des valeurs intrinsèques qualitatives ne pourra plus se faire pour des chapitres entiers mais seulement pour des cas isolés, à la demande d’une discipline médicale, dans le but de garantir la sécurité des patients. Les examens préventifs étant réglementés par l’OPAS, il a fallu les reprendre tels quels depuis le Tarmed 1.08; il devront être nouvellement négociés et réglés avec l’OFSP. Ces discussions sont en cours. Les discussions concernant la limite d’âge pour le supplément pédiatrique n’ont porté que sur des questions tarifaires. Ce supplément n’a pu être justifié au delà de l’âge de 16 11 ans car il aurait occasionné un volume additionnel trop important. Rien ne devrait par contre s’opposer à la prise en charge de patients plus âgés. Les prestations des pédiatres peuvent se facturer par des positions d’autres chapitres. Suite à un souhait exprimé lors de la consultation a été créé une nouvelle position pour le dépistage par réfractométrie. Elle ne sera pourtant pas une prestation obligatoire; pour cela il faudra l’aval de la CFP (Commission fédérale des prestations de l’OFSP). Une demande pour la prise en charge en tant que prestation obligatoire n’a pas encore été soumise. Nous espérons que nos propositions ne seront que très peu modifiées lors de la vérification par la commission technique. A condition que les nombreuses prestations dans la plupart des chapitres de spécialités n’engendrent pas un accroissement trop important du volume et donc une dévaluation du point tarifaire, les pédiatres devraient bénéficier à l’avenir d’une rétribution acceptable de leurs prestations. Le tarif révisé n’a de loin pas franchi tous les obstacles. Les intérêts des groupes concernés divergent toujours largement et un con sensus n’est actuellement guère en vue. Correspondance Dr H.Haldi Président de l’équipe spécialisée «Enfant et Tarmed» Rehweid 2 8700 Küsnacht [email protected] Recommandations Vol. 27 No. 2 2016 Directives suisses pour le traitement par propranolol des hémangiomes infantiles Alexandra Smitha) , Martin Theilera), b) , Dagmar Klima Langec) , Valérie Hauserd) , Regula Angste) , Michael Seeger f) , Peter Esslinger f) , Dietmar Cholewag) , Enrico Brönnimannh) , Stéphanie Christen-Zaechi) , Anthony S. de Buys Roessinghj) , Kathrin Neuhausk) , Clemens Schiestlk) , Anne-Marie Calzal) , Giorgio La Scalam) und Lisa Weibela), b) Au nom du Swiss Grand Round for Vascular Anomalies in Childhood (SGVAC) Traduction: Rudolf Schlaepfer, La Chaux-de-Fonds Introduction Avec une prévalence de 4–5 % (chez les nouveau-nés prématurés jusqu’à 14 %), les hémangiomes infantiles (HI) ne sont pas seulement les tumeurs vasculaires les plus fréquentes, mais les tumeurs les plus fréquentes en absolu chez le nourrisson1), 2) . Connaître les caractéristiques de la croissance des HI et les variantes possibles laissent est d’une importance fondamentale pour les con seils à donner aux parents, pour la planification des contrôles cliniques et le choix du moment pour une intervention thérapeutique. Les HI ne sont pas visibles à la naissance, ou alors seulement sous forme de lésion annonciatrice, ont une croissance rapide pendant la phase précoce de prolifération, surtout entre la 5ème et a) Abteilung für Pädiatrische Dermatologie, Universitäts-Kinderspital Zürich, Steinwiesstrasse 75, CH8032 Zürich b) Dermatologische Klinik, Universitätsspital Zürich, Gloriastrasse 31, CH-8091 Zürich c) Kinderchirurgische Klinik, Ostschweizer Kinderspital, Claudiusstrasse 6, CH-9006 St. Gallen d) Pädiatrische Dermatologie, Ostschweizer Kinderspital, Claudiusstrasse 6, CH-9006 St. Gallen e) Kinderklinik, Kantonsspital Aarau, Tellstrasse, CH5001 Aarau f) Kinderchirurgische Klinik, Luzerner Kantonsspital, Kinderspital, CH-6000 Luzern 16 g) Klinik für Kinderchirurgie, INSELSPITAL, Universitätspital Bern, Freiburgstrasse, CH 3010 Bern, h) Abteilung für Kinderchirurgie, Universitäts-Kinderspital beider Basel UKBB, Spitalstrasse 33, CH-4056 Basel i) Service de Dermatologie Pédiatrique, Centre Hospitalier, Universitaire Vaudois, CH-1011 Lausanne j) Service de chirurgie pédiatrique, Centre Hospitalier Universitaire Vaudois (CHUV), CH-1011 Lausanne k) Zentrum für brandverletzte Kinder, Plastische und Rekonstruktive Chirurgie, Universitäts-Kinderspital, Steinwiesstrasse 75, CH-8032 Zürich l) Service de Dermatologie et vénéréologie, Hôpiteaux Universitaires Genève, Rue Gabrielle-PerretGentil 4, CH-1205 Genève m) Centre Universitaire Romand de Chirurgie Pédiatrique, Hôpital des Enfants, HUG, 6, rue Willy Donzé, CH-1211 Genève 14 8ème semaine de vie, et at 80 % de leur taille définitive déjà à l’âge de 3 mois. La phase de prolifération dure encore jusqu’à l’âge de 6–9 mois, connaît un plateau pour entrer, à partir de l’âge d’environ 2 ans, dans une phase de régression durant plusieurs années3). Malgré l’incidence très élevée des HI, au vu de leur évolution spontanément favorable, la plupart ne nécessitent pas de traitement et régressent entièrement ou ne laissent que des lésions résiduelles minimes. Le tableau 1 résume les données principales des connaissances actuelles sur les HI. Environ 10 % des HI nécessitent pourtant une attention particulière: 1.Hémangiomes qui entravent des fonctions vitales (risque d’obstruction, d’insuffisance cardiaque par un gros volume de shunt) 2.HI avec ulcération ou risque d’ulcération 3.HI laissant une probable lésion inesthétique durable3) . L’indication au traitement de ces hémangiomes ne fait pas de doute. L’effet et la tolérance excellents du traitement systémique par propranolol, documentés entre temps par deux études randomisées et contrôlées, incitent à un élargissement de l’indication au traitement, notamment lorsqu’ on craint de possibles séquelles cosmétiques4), 5) . La décision pour ou contre le traitement devient donc de plus en plus complexe et nécessite une grande expérience du mé decin traitant. Le propranolol révolutionne le traitement des hémangiomes infantiles La découverte fortuite, pionnière, publiée le 8 juin 2008 dans le New England Journal of Medicine (NEJM), de l’exceptionnelle efficacité du propranolol sur les HI prolifératifs, a révolutionné le traitement des hémangio mes6) . Le bétablocant non-sélectif propran olol était connu, depuis plus de 50 ans, surtout en cardiologie pédiatrique pour le traitement e.a. des tachycardies supra-ventriculaires et des cardiomyopathies hypertrophiques. L’excellente réponse des HI au traitement par propranolol a été documenté pour 96–98 % des patients, avec des effets indésirables minimes et généralement transitoires par 500 case reports/séries de patients, deux études randomisées et contrôlées ainsi qu’une méta-analyse avec plus de 1000 cas rapportés4),7)–9). Le propranolol est ainsi devenu, en très peu de temps, le traitement de Fiche signalétique hémangiome infantile 1.Incidence: 4–5 % des nouveau-nés1), 2). 2. Facteurs de risque connus: filles, prématurés, grossesses multiples, troubles de l’unité utéro-placentaire, caucasiens, âge de la mère e.a. 2), 18) 3.Pathogenèse: inconnue à ce jour. Différentes théories19), e.a.: a) Mutation somatique des cellules souche des hémangiomes b) Hypoxie pendant la prolifération cellulaire c) Théorie du placenta 4.Histologie: GLUT 1 positive 5. Caractéristiques de la croissance: croissance maximale entre la 5ème et 8ème semaine de vie15). 6.Classement20) : a)selon la croissance: superficiel, profond, mixte, «minimal growth» b) selon l’extension: focal, segmentaire, multifocal 7.Thérapie: a)HI complexes, thérapie de 1er choix: propranolol b)HI superficiels, plutôt petits: év. bétabloquants topiques, réévaluation régulière c) Lésions résiduelles gênantes: intervention chirurgicale et/ou laser à colorant pulsé Tableau 1: Fiche signalétique de l’hémangiome infantile 12 Recommandations Vol. 27 No. 2 2016 Algorithme: traitement systémique par propranolol d’hémangiomes infantiles complexes Indication au traitement par propanolol Début idéal du traitement: 4ème–8ème semaine de vie • HI segmentaires étendus > 5 cm (Cave PHACES, LUMBAR) •HI obstructifs (cave H. de la région de la barbe) •HI avec (risque de) ulcération •Localisation problématique (yeux, nez, lèvres, génital, sein) •Défiguration durable sans traitement oui Évaluation/Diagnostic avant traitement Anamnèse: • Signes d’insuffisance cardiaque? (Difficulté à téter? Transpire en tétant? Prise de poids insuffisante?) •Malformation cardiaque connue? Troubles du rythme? •Hypoglycémies? Maladie métabolique? •Médicaments: Enfant? Mère si allaitement? Anamnèse familiale: • Malformations cardiaques? Arythmie? Morts subites inexpliquées? Examen clinique: • Fréquence cardiaque, TA, poids, auscultation, pouls fémoral •Souffle cardiaque? Arythmie? Signes d’insuffisance cardiaque? Examens complémentaires: • Eventuel ECG (encore standard dans de nombreux centres) •Bilan élargi (tabl. 3) si HI segmentaire étendu (PHACES, LUMBAR), gros volume de shunt, selon localisation anormal Contre-indications: • Bradycardie, hypotonie •Bloc AV > 2e degré •Insuffisance cardiaque •Obstruction pulmonaire •Tendance à l’hypoglycémie •Médicaments (cf. notes du fabricant) •Phéochromocytome normal ECG et cardiologie pédiatrique, Autres investigations pédiatriques anormal normal Prise en charge interdisciplinaire dans un centre hospitalier pédiatrique Début du traitement oui Standard: • Âge ≤ 8 semaines (âge corrigé) •Poids ≤ 3.5 kg •Syndrome PHACES** •Maladie card. ou pulm. associée •Tendance à l’hypoglycémie Début de traitement en milieu hospitalier Standard: 1er jour: 2 doses/j de 0.5 mg/kg sous surveillance 2ème jour: 2 doses/j de 1 mg/kg sous surveillance Dosage et augmentation adaptés individuellement: ** Syndrome PHACES, maladie card. et pulm. associée, prématurés non Facteurs de risque Début de traitement en ambulatoire/hôpital de jour Standard: • 1er jour: 1 dose à 0.5 mg/kg sous surveillance •Poursuite à domicile 2 doses/j à 0.5 mg/kg •Dès 3ème–7ème jour: 1 dose à 1 mg/kg sous surveillance •Ensuite à domicile 2 doses/j de 1 mg/kg Dosage Surveillance • TA, fréq. cardiaque: avant, 1 et 2 h après 1 dose •Glycémie seulement si indication spécifique ère • Standard: 2 doses/j de 1 mg/kg, intervalle min. 9 h •Individuellement: jusqu’à 3 mg/kg/j en 3 doses, intervalle min. 6 h •Dose quotidienne toujours en 3 doses et le cas échéant dosage et augmentation individuels si: • Prématuré jusqu’au terme calculé • Syndrome PHACES • Maladie card. et pulm. associée Valeurs de référence – limite inférieure/âge*: Âge (mois) FC TA 0–3 10065/45 3–6 9070/50 6–12 8080/55 Suivi Contrôles: après 1 mois, puis tous les 2 mois • Poids, pouls, auscultation •Documentation photographique •Adaptation du dosage Légende: * Commentaire cf. texte ** Centre hospitalier cf. tabl. 4 cf. box «Dosage» Durée du traitement: 6-12 mois (jusqu’à 18 mois) En cas de récidive, reprise du traitement Figure 1: Algorithme: traitement systémique par propranolol d’hémangiomes infantiles complexes 13 Recommandations premier choix pour les HI complexes. La publication en 2015, dans l’European Journal of Pediatrics, des recommandations de consensus européennes concernant l’indication, la conduite et le suivi du traitement par propranolol, recommandations qui représentent aussi, dans les grandes lignes, la base des directives suisses8), constitue un jalon supplémentaire. Depuis 2014 le propranolol est officiellement admis en Suisse par Swissmedic pour le traitement des HI complexes, sous forme de sirop (Hemangiol®, Pierre Fabre). Faisant suite à la recommandation de l’Office fédéral des assurances sociales (OFAS) de 2015, les coûts du traitement sont pris en charge par l’Assurance invalidité (OIC chiffre 311). L’information médicale concernant le médicament se base sur les résultats de l’étude multicentrique randomisée et contrôlée5); nous en tenons compte dans nos recommandations. Cet article illustre à l’aide d’un algorithme l’application pratique des recommandations de traitement, tout en prenant en compte les conditions suisses (figure 1). Mode d’action Le propranolol est indiqué pour le traitement des HI (GLUT1 positif à l'histochimie) et n’a pas d’effet convaincant sur d’autres anomalies vasculaires (tableau 2), notamment pas sur les hémangiomes congénitaux GLUT1négatifs, qui se présentent déjà à la naissance dans leur forme définitive et connaissent une involution soit rapide, partielle ou alors absente («Rapidly, Partially, Non-Involuting Congenital Hemangioma», RICH, PICH, NICH). Le mécanisme d’action du propranolol sur les Vol. 27 No. 2 2016 HI prolifératifs n’est toujours pas connu. Les trois mécanismes suivants, qui s’imbriquent partiellement, sont discutés10), 11): 1.Vasoconstriction («palissement» et «ramollissement» rapides des HI) 2.Inhibition de l’angiogénèse par une restriction/suppression des gènes VEGF et bFGF (arrêt de croissance) 3.Induction de l’apoptose des cellules endothéliales des capillaires (régression). ment basé sur l’évidence, avec un très haut degré de sécurité concernant le dosage, le suivi et les effets indésirables. Dans l’étude multicentrique internationale de phase II/III, randomisée et contrôlée en double aveugle (DBCT) déjà citée de Léauté-Labrèze et coll.5) , 456 nourrissons âgés de 5 semaines à 5 mois avec un HI nécessitant un traitement, ont reçu un placebo ou un des régimes thérapeutiques suivants: Expériences thérapeutiques – sécurité et effets indésirables 1 ou 3 mg/kg/jour de propranolol (Hemangiol®) pendant 3 ou 6 mois, en 2 doses quotidiennes à un intervalle de 9 heures. La profusion de données de ces sept dernières années à propos du traitement des HI par propranolol ainsi que les décennies d’expérience des cardiologues pédiatres dans le traitement de nourrissons avec ce médicament, nous permettent aujourd’hui un traite- La formule avec 3 mg/kg/jour pendant une durée de 6 mois s’est avérée supérieure aux autres5). Les effets indésirables du traitement sont, dans la plupart des cas, bénins et transitoires et n’ont que très rarement nécessité l’interruption du traitement. Les symptômes Anomalies vasculaires: classification ISSVA Tumeurs vasculaires Malformations vasculaires Bénignes: • Hémangiomes infantiles (HI) • Hémangiomes congénitaux (RICH, NICH, PICH) • Tufted angioma • Granulome pyogénique Simples: • Malformation capillaire • Malformation lymphatique • Malformation veineuse • Malformation artério-veineuse Localement agressifs ou borderline: • Hémangioendothéliome Kaposiforme Mixtes Associées à d’autres anomalies Malignes Tableau 2: Anomalies vasculaires: classification ISSVA Adapté, simplifié d’après: Wassef, M. et coll. Vascular Anomalies Classification: Recommendations from the International Society for the Study of Vascular Anomalies, Pediatrics. 2015; 136(1): e203–14 HI avec de possibles malformations et complications associées. Caractéristiques HI Associations possibles Diagnostic Hémangiome segmentaire > 5 cm Syndrome PHACES? Angio-IRM (tête, cou), US, avant thérapie! Ophtalmologie, TSH Syndrome LUMBAR? US abdominal + spinal, év. IRM/Angio-IRM du bassin et de l’abdomen, cf. littérature21) HI multiples (nombre > 5) Hémangiomes du foie? US abdominal, si négatif à év. répéter selon l’évolution, TSH Hémangiomes sous-cutanés étendus 1. Vérifier le diagnostic, DD? 2. Complications ? a) Obstruction? b) Volume du shunt? US duplex, év. IRM Si volume de shunt important: US, TSH Localisation problématique: A Paupière supérieure B. en "barbe" A. Axe optique? Glaucome? B. «Barbe»: cave association possible d’hémangiome des voies respiratoires supérieures22) A. Ophtalmologie (urgente!!!) B. Si symptômes (stridor, etc.): ORL Tableau 3: HI avec de possibles malformations et complications associées 14 Recommandations Vol. 27 No. 2 2016 observés le plus fréquemment, souvent uniquement pendant la phase initiale du traitement, étaient entre autres: une discrète acrocyanose, des diarrhées, des troubles du sommeil, une irritabilité, des «bronchites»5) . Ont aussi été notés une diminution moyenne de la fréquence cardiaque de 3 bpm et de la pression systolique de 3 mmHg pendant la première heure après l’administration du médicament5). Très rarement ont été observés une hypoglycémie symptomatique, des bradycardies, une hypotension ou un bronchospasme5) . Par une évaluation minutieuse avant le traitement, un suivi adéquat et une instruction précise des parents, le risque de ces évènements est réduit à un minimum (figure 1). La question d’éventuels effets indésirables à long terme, notamment d’effets cognitifs et sur le comportement des enfants traités, font l’objet de discussions d’experts et de futures études prospectives. A l’origine de ces questionnements se trouvent des réflexions théoriques sur la pharmacocinétique de cette substance hautement lipophile. Labrèze et coll. attirent explicitement l’attention sur le fait que jusqu’ici aucun cas avec des troubles de ce type n’a été décrit chez des enfants, alors que le propranolol a été, ces derniers 40 ans, le bétabloquant le plus fréquemment utilisé et le mieux documenté à l’âge pédiatrique13). Directives suisses pour le traitement d’hémangiomes problématiques par propranolol Indications et choix du bon moment pour débuter le traitement Pour environ 10 % des HI l’indication au traitement systémique par bétabloquants est évidente (figure 1) 8) . On peut attribuer les HI nécessitant un traitement à trois catégories3): 1.HI qui entravent des fonctions vitales (risque d’obstruction de l’axe visuel, des voies respiratoires, des oreilles, ou d’insuffisance cardiaque par un gros volume de shunt) 2.HI avec risque d’ulcération (figure 2) 3.HI avec défiguration durable. 1a)Posterior fossa malformation, Hemangioma of the Face/neck, Arterial anomalies, Coarctation of the aorta and Cardiac defects, Eye abnormalities, Sternal defects. 1b)Lower body hemangioma, Urogenital anomalies, Ulceration, Myelopathy, Bony deformities, Anorectal malformations, artierial anomalies, Renal anomalies. Les excellentes données concernant le traitement systémique par propranolol, font que nous sommes confrontés de plus en plus fréquemment à un collectif de patients dans une «zone grise», c’est à dire présentant des «HI avec possible atteinte cosmétique», situations qui demandent une approche critique. Non seulement poser l’indication mais aussi considérer les éventuels diagnostics différentiels exige du médecin traitant une connaissance détaillée des anomalies vasculaires et des tumeurs de la petite enfance (tel rhabdomyosarcome, fibromyosarcome, myofibrome) (tableau 2). Avant d’initier un traitement par bétabloquants, les enfants avec un hémangiome dit segmentaire (hémangiome en plaque, figure 3) doivent être investigués à la recherche d’un syndrome PHACES1a) ou d’un syndrome LUMBAR1b) (tableau 3)14) . Si l’indication au traitement par bétabloquants est donnée, celui-ci devrait débuter le plus tôt possible, idéalement entre la 4ème et 10ème semaine de vie. Comme déjà mentionné, la croissance de l’HI est la plus rapide pendant la phase précoce de prolifération, entre la 5ème et 8ème semaine15) . Cela permet d’obtenir un meilleur résultat et d’éviter des séquelles irréversibles comme l’atrophie cutanée, la formation de cicatrices ou de tissu conjonctif excédentaire (figure 4). L’enfant devrait être adressé dans les meilleurs delais, idéalement à l’âge de 4–5 semaines. La télédermatologie, disponible dans plusieurs centres en Suisse, s’avère très utile dans ces situations, puisqu’elle permet une évaluation rapide des lésions15) . La sensibilisation des obstétriciens et des pédiatres assurant le suivi périnatal est importante, 65 % des HI se manifestant pendant la première semaine de vie par des lésions annonciatrices (figure 5)14). HI pris en charge dans un centre hospitalier • Hémangiomes multiples > 5 (cave hémangiomes du foie) • Hémangiomes ulcérés • Hémangiomes potentiellement obstructifs • Hémangiomes segmentaires étendus (> 5 cm): recherche d’un syndrome PHACES, LUMBAR • Maladies cardiaques et/ou pulmonaires associées • Prématurés jusqu’au terme calculé • Hémangiomes étendus avec shunt potentiellement volumineux (cave insuffisance cardiaque) Tableau 4: HI pris en charge dans un centre hospitalier. 15 La croissance des HI qui nécessitent potentiellement un traitement, exige un suivi étroit. Pour fixer les intervalles de contrôle, la «règle de Höger» a fait ses preuves10) : Âge en mois = intervalle d’évaluation en semaines Initiation du traitement: où et par quel médecin? Le traitement devrait se faire par un médecin expérimenté dans l’appréciation d’anomalies vasculaires et la prise en charge de nourrissons. De plus, le traitement devrait être mis en route dans une institution qui est en mesure de traiter des complications aiguës chez le nourrisson8) . Les patients avec d’éventuelles malformations ou complications associées à l’HI ainsi que les nourrissons avec des maladies concomitantes ou les prématurés devraient être pris en charge par une équipe pluridisciplinaire dans un centre hospitalier (tableau 4). Diagnostic et traitement Avant de débuter le traitement, l’enfant sera soigneusement examiné afin d’identifier d’éventuelles contre-indications (figure 1). Le cas échéant seront demandées des investigations complémentaires pédiatriques ou en cardiologie pédiatrique. L’ECG n’est pas un élément obligatoire de l’évaluation, bien Figure 2: Hémangiome infantile de la lèvre inférieure avec ulcération débutante (flèche). Figure 3: Grand hémangiome en plaque. Recommandations qu’encore effectué dans certains centres8) . Les HI qui exigent un bilan plus approfondi sont énumérés dans le tableau 4 et devraient être pris en charge dans un centre spécialisé. Initiation du traitement en ambulatoire ou en milieu hospitalier? Le choix de débuter le traitement en ambulatoire ou en milieu hospitalier dépend de facteurs définissant les patients à risque accru de complications (hypoglycémies, apnées, effets indésirables cardiovasculaires) (figure 1). L’intervalle d’une semaine avant l'augmentation de la dose, conseillé par le fabricant, pour l’introduction du traitement n’est pas toujours réalisable en clinique, ainsi nous conseillons un intervalle minimal de 2–3 jours. Dosage Nous adhérons à la recommandation du groupe d’experts européens qui vise une dose cible de 2–3 mg/kg/jour8). L’expérience clinique et la plupart des études publiées mettent en évidence une excellente réponse avec une dose de 2 mg/kg/jour. Nous recommandons donc de réserver des dosages plus élevés à des cas particuliers (nécessité d’une réponse urgente ou effet insuffisant avec une dose de 2 mg/kg/jour) (figure 1). Deux doses quotidiennes en lieu et place des trois administrées généralement jusqu’ici représentent un allègement appréciable pour les familles et devraient être visées, à moins qu’il existe une contre-indication (figure 1). Lorsque la dose dépasse 2 mg/kg/jour, en présence d’une maladie cardiaque ou pour les prématurés jusqu’à la date calculée du terme, nous conseillons néanmoins de répartir la dose quotidienne sur trois prises. Vol. 27 No. 2 2016 Les anomalies vasculaires cérébrales sont les malformations extra-cutanées les plus fréquemment associées au syndrome PHACES14). L’éventuelle réduction de la perfusion cérébrale dans le cadre d’un traitement par bétabloquants comporte le risque d’ischémie cérébrale; pour ces patients l’introduction du traitement se fera lentement avec une adaptation personalisée des doses, sous surveillance stricte dans un centre spécialisé. Suivi et information des parents Lors de l'introduction du traitement, le gold standard de la surveillance consiste à mesurer la pression artérielle et la fréquence cardiaque avant la première dose de propranolol ainsi qu’une et deux heures après. Lorsque l’introduction se fait en ambulatoire, le patient peut ensuite regagner son domicile, avec des instructions précises pour les parents. Quand le traitement est commencé en milieu hospitalier, ces contrôles sont effectués après chaque prise de médicament. Les valeurs de référence dans l’algorithme correspondent à la norme inférieure pour l’âge (figure 1)16) . Pendant les phases de sommeil profond, des valeurs plus basses (surtout de la fréquence cardiaque) sont acceptables, notamment chez les jeunes nourrissons. Ces valeurs ne peuvent à notre avis par contre pas être considérés comme limite inférieure pour le suivi16) . Les contrôles de la glycémie ne sont pas nécessaires de routine et restent réservés à des indications spécifiques. La famille doit être instruite sur l’utilisation de la pipette (p. ex. dosage en milligrammes et pas en millilitres pour Hémangiol®), l’observation des intervalles entre les doses ainsi que l'identification des possibles effets indésirables. Afin d’éviter Figure 4: Hémangiome référé trop tard (a): en raison de la prolifération déjà très importante de la composante superficielle, un résultat idéal (b) n’est plus possible malgré le traitement systémique par propranolol. 16 les hypoglycémies et les complications pulmonaires, la transmission claire des trois messages-clé suivants est essentielle: 1.Administration du médicament toujours lors d’un repas 2.Suspendre la médication lorsque l’enfant mange moins, en cas de diarrhées (p.ex. gastroentérite) ou d’un état général diminué suite à une infection hautement fébrile 3.Suspendre la médication en cas de bronchite obstructive (consultation du pédiatre en cas de toux). Après une interruption du traitement, celui-ci peut être repris avec la dose préalablement atteinte. La remise d’une brochure d’information pour parents, au moment où l’indication au traitement est posée, s’est avérée utile au niveau international et est recommandée17) . Durée du traitement et suivi L’étude multicentrique randomisée et cont rôlée a montré qu’après 6 mois de traitement et suite à l’arrêt de celui-ci, jusqu’à 35 % des HI ont connu une certaine aggravation et 10 % des cas une prolifération nécessitant la reprise du traitement5). Cela correspond à notre expérience clinique: il a été démontré qu’après une durée de traitement de 12 mois le taux de rebond est, à 5 %, significativement inférieur8). Comme le groupe d’experts européen, nous recommandons donc de poursuivre le traitement suffisamment longtemps, si nécessaire jusqu’à 12 mois ou, selon le type d’hémangiome, même plus longtemps (figure 1). Figure 5: Typique lésion annonciatrice d’hémangiome infantile. Recommandations Vol. 27 No. 2 2016 Références 1) Kilcline C, Frieden IJ. Infantile hemangiomas: how common are they? A systematic review of the medical literature. Pediatric dermatology 2008; 25: 168–173. 2) Munden A, Butschek R, Tom WL, Marshall JS, Poeltler DM, Krohne SE, et al. 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Archives of disease in childhood Fetal and neonatal edition 2011; 96: F263–264. Correspondance Dr Alexandra Smith et Dr Lisa Weibel Abteilung für Pädiatrische Dermatologie Universitäts-Kinderspital Zürich Steinwiesstrasse 75 CH-8032 Zürich [email protected] 17 Formation continue Vol. 27 No. 2 2016 Le séquençage de l’exome en pédiatrie Alessandra Strom, Andrea Superti-Furga (Lausanne) Les techniques de séquençage «à haut débit» (connues sous plusieurs noms; NGS, next generation sequencing; deep sequencing; massive parallel sequencing) développées depuis 2007 ont amené une révolution dans notre approche de la recherche en médecine génétique et pour le diagnostic médical des maladies «rares» et moins rares. Les résultats en recherche sont époustouflants – durant les cinq dernières années, autant des gènes pathogènes ont été découverts que dans toute l’histoire précédente, et on prédit que grâce à cette technique, tous les gènes pathogènes vont être découverts d’ici à 2020. En pédiatrie, les résultats les plus significatifs sont probablement ceux des domaines du retard de développement et des troubles autistiques (voir plus bas), mais tous les autres domaines en profitent – maladies neurologiques, métaboliques, rénales, pulmonaires, cardiaques, immunologiques, etc. En même temps, le dia gnostic des agents infectieux s’appuie de plus en plus sur ces techniques de séquençage de l’ADN des virus ou bactéries. Finalement, l’oncologie est le domaine où les techniques génomiques sont les plus avancées: les tumeurs ont des aberrations génétiques complexes, et comprendre ces aberrations permet de mieux comprendre les tumeurs et de mieux les diagnostiquer et stratifier, mais offre aussi de nombreuses approches thérapeutiques. Le séquençage de l’exome en pédiatrie L’utilisation du séquençage de l’exome (exome sequencing) comme instrument diagnostique chez les enfants avec un trouble congénital ou chez un enfant ou un adulte avec une maladie non diagnostiquée est déjà devenu «de routine» dans plusieurs pays, notamment au Canada et aux USA, et commence à s’imposer aussi en Europe. Ainsi, il devient de plus en plus fréquent de recevoir, avec la description clinique d’un patient, la formule sanguine et les résultats biochimiques, la liste des variantes génétiques identifiées dans son ex ome. Même si les résultats sont souvent difficiles à interpréter, le nombre de cas qui peuvent être amenés à un diagnostic définitif est impressionnant. Il est certain que le recours à cet outil d’analyse moléculaire deviendra la routine au cours des prochaines années. Mais au fait, de quoi s’agit-il? Les aspects techniques (Tableau 1) Le séquençage d’exome s’appuie d’un côté sur le décryptage complet du génome humain, qui a fourni une séquence de référence pour tous les gènes, et de l’autre sur le séquençage à haut débit. Cette technologie Laboratoire permet d’obtenir la séquence des nucléotides de tous les «exons», c’est à dire les parties codantes, de nos gènes. Bien qu’ils ne constituent que 2 % du génome humain, les exons sont le lieu de la plupart des mutations pathogènes (environs 90 %). Le séquençage d’exome est réalisable à partir d’une petite quantité d’ADN, obtenue à partir d’une petite prise de sang, ou – dans certaines conditions – même d’un échantillon de salive. Le séquençage nécessite un temps technique d’environ trois semaines (même si des temps beaucoup plus rapides sont possibles en urgence), y compris l’extraction de l’ADN du sang (ou de la salive), le séquençage lui-même, et la préparation d’un fichier contenant les variantes identifiées. Les coûts de cette analyse varient, aujourd’hui, entre 1500 et 2500 CHF. Le prix se compare favorablement avec les prix des tests de séquençage de gènes individuels, qui ont couté, jusqu’à présent, entre 500 et 5000 CHF! Les assurances peuvent prendre en charge les coûts (au moins pour le patient), à condition qu’un accord ait été obtenu en préalable et que l’indication au test soit revue avec un généticien. Cette condition tend à prévenir la prescription «sauvage» et à assurer que soient respectées les bonnes pratiques concernant le conseil génétique et le consentement nécessaire (voir ci-dessous). En effet, même si les pédiatres connaissent très bien les aspects cliniques et diagnostics, les facettes multiples du séquençage d’exome rendent vraiment indispensable la collaboration avec les collègues généticiens, y compris les conseillers en génétique (encore peu connue en Suisse, cette catégorie professionnelle spécialisée dans la communication avec les patients est répandue au Canada, USA, Royaume Uni et en France). Le diable est dans le détail … a) Isolation de l’ADN génomique (sang, salive/frottis buccal, autre) b) Amplification des exons c) Séquençage des exons d) Obtention d’un fichier avec les séquences Bioinformatique e) Comparaison des séquences obtenues avec la séquence de référence f) Résultat: env. 25'000 «variantes» pour chaque individu g) Elimination des variantes synonymes (restent: env. 10'000 variantes) h) Elimination des variantes communes et déjà observées chez les individus sains (restent: 25–200 variantes) Discussion bioinformatique-clinique i) Evaluation critique de chaque variante; «sign-out conference» Tableau 1: Workflow du séquençage d’exome Remarques: le nombre de variantes peut être variable de laboratoire à laboratoire et d’individu à individu! Le cumul des résultats dans les banques de données va progressivement faciliter l’élimination des variantes déjà observées chez individus sains («h») et rendre plus efficace l’identification des variantes pathogènes. 18 L’obtention de la liste des variantes identifiées n’est qu’un premier pas. Dans ce premier pas, il y a des limitations techniques (et la liste n’est pas exhaustive): 1.Le séquençage ne couvre pas tous les exons, et pas avec la même qualité. Ainsi, certaines parties ne peuvent être séquencées qu’avec une faible densité («poor coverage») ou pas du tout. Il est vrai que sur ce point, la technologie s’améliore presque de mois en mois. 2.Le algorithmes d’alignement des séquences obtenus chez un individu avec celles de référence ne sont pas parfaits. On peut Formation continue Vol. 27 No. 2 2016 «rater» des mutations mais aussi en introduire de façon artificielle. C’est pour cela que souvent un résultat potentiel obtenu par séquençage d’exome nécessite une vérification par un séquençage conventionnel, ciblé (avec un certain coût additionnel). 3.Le séquençage est efficace pour les mu tations «punctiformes» (single nucleotide substitutions) mais moins efficace dans la détection de petites insertions ou délétions, et inefficace pour les délétions ou insertions plus grandes. De telles mutations sont peu fréquentes (< 10 %) mais non négligeables quand on recherche un diagnostic. 4.Il peut y avoir des gènes encore inconnus ou mal définis qui ne sont pas inclus dans la couverture de séquençage; c’est le cas, par exemple, des gènes codant pour les «micro-RNAs» qui peuvent aussi être à la base de maladies. C’est probablement une petite minorité de cas. Comment trouver la variante responsable du tableau clinique? En moyenne, environs 25’000 variantes sont décelées par individu. Comment trouver une mutation (ou les deux, si l’héritabilité est récessive) responsable du phénotype clinique? Un processus complexe de filtrage est nécessaire. Ce processus va éliminer d’abord les variantes qui n’ont pas de conséquence au niveau de la protéine, et ensuite celles qui ont été observées chez plusieurs individus sains et donc certainement pas pathogènes. Ici, les grandes bases de données constituées aux Etats-Unis (par exemple, «Exome Aggregation Consortium») sont très utiles et universellement utilisées. Ensuite, c’est la qualité du séquençage qui va être examinée; les variantes «faibles» du point de vue technique (c’est-à-dire, présentes dans une petite minorité des «lectures») vont passer à la trappe. Finalement, on reste avec un nombre plus petit de variantes, variable d’un individu à l’autre, qui peut être de 5 à 50, parfois même 100, qu’on appelle primairement «variante de signification inconnue» (variant of unknown significance, VUS), jusqu’à l’attribution finale de leur innocence ou pathogénicité. Comment faire la part des choses entre toutes ces variantes? Il peut y avoir plusieurs scénarios (Tableau 2): 1.L’analyse montre des mutations dans un gène qui a déjà été associé à des «syndromes» ou à des maladies connues, et qui expliquent le phénotype du patient. Parfois, on retrouve une (ou deux) mutation déjà décrite comme pathogène dans la litté rature ou dans les bases de données. Dans ce cas idéal, la réaction est souvent: «eureka!», et «pourquoi n’y a-t-on pas pensé tout de suite?» Les médecins, même experts, ne sont pas des machines diagnostiques infaillibles, surtout quand il s’agit de maladies rares! 2.On trouve des mutations dans un gène associé à un syndrome ou une maladie et le patient ne montre qu’un phénotype «partiel», ou une forme fruste. Cette situation est une des plus communes! L’expérience 1 Gène connu, phénotype clinique connu «pourquoi n’y a-t’on pas pensé?» 2 Gène connu, phénotype clinique partiel ou atypique Situation fréquente 3 Gène connu, phénotype clinique nouveau ou inattendu Expansion du spectre clinique résultant d’un même gène 4 Gène nouveau, phénotype clinique connu ou inconnu, le rôle biologique du gène peut expliquer le phénotype Peut arriver dans le cadre d’un projet de recherche, mais aussi en diagnostic 5 Gène nouveau, phénotype clinique inconnu ou non défini Le résultat nécessite une validation fonctionnelle (c’est-à.-dire dans un cadre de recherche) 6 Plusieurs variantes identifiées, priorisation impossible Cas non-diagnostiqué ; possibilité de chercher cas similaires sur les plateformes de partage des résultats Tableau 2: Situations possibles après la discussion bioinformatique-clinique Remarques : gène connu = gène connu pour être associé à des phénotypes cliniques ; phénotype connu = phénotype correspondant à un diagnostic spécifique connu (exemple: mucoviscidose, S. de Rett) 19 avec le séquençage d’exome montre clairement que les «textbook cases» sont relativement rares, et ils sont plus facilement diagnostiqués cliniquement, tandis que les cas atténués sont plus fréquents. 3.On trouve des mutations dans un gène connu, mais le phénotype du patient ne correspond que partiellement, ou pas du tout, à celui connu. Dans une telle situation, il est important d’obtenir d’autres indices: par exemple, la présence de (ou des) mutations chez d’autres membres de la famille. En règle générale, il devient apparent que d’un seul gène peuvent naître plusieurs phénotypes, en raison du type de mutation et de sa localisation dans la protéine. 4.On trouve plusieurs variantes, mais aucune ne semble pouvoir expliquer le cadre clinique. Que faire? S’agit-il d’un problème technique (séquençage et filtrage ont failli à identifier la/les mutations pathogènes), ou par contre la mutation pathogène est bien dans les variantes identifiées, mais sa pathogénicité n’est pas encore reconnue? Si l’on considère que l’on connaît la fonction d’environ un tiers des gènes connus, et que l’on ignore largement celle des deux autres tiers, cette explication semble plausible. Explorons encore des cas particuliers: •L’analyse «en trio», c’est à dire: le patient et ses parents non atteints. Dans cette situation, on obtient le séquençage des trois individus, et on identifie les variantes qui sont présentes chez le patient mais absentes chez ses parents; des mutations, dit-on, «de novo». Ce type d’analyse a connu un succès important dans l’étude de retards de développement et des troubles dits «autistiques»: il est devenu clair qu’un grand nombre de cas de ces pathologies sont dus à des mutations de novo (dont l’anamnèse familiale est négative dans la plupart des cas) à des gènes qui codent pour des protéines exprimées dans le cerveau et plus précisément dans les synapses. Cette observation donne de l’espoir pour le développement d’approches thérapeutiques. •Le recours à des sites de «phenotype matching»: il est possible de télécharger les mutations de signification inconnue, et le tableau clinique associé, de façon privée et anonyme sur des sites dédiés: quand le système identifie deux «entrées» similaires, les médecins responsables sont alertés et peuvent se contacter pour poursuivre les Formation continue investigations en commun. En effet, l’identification de variantes similaires chez des patients avec un même phénotype est une indication forte de pathogénicité. •Le séquençage peut identifier la présence de mutations pathogènes dans plus d’un gène chez un même individu: cette situation n’est pas rare (estimation, 4 à 8 % des individus!) Cela permet parfois d’éclaircir le phénotype, qui en effet est la sommation de deux phénotypes indépendants. •Parfois, le séquençage peut mettre en évidence la présence de mutations inattendues (des «incidentalomes») qui ne sont pas en relation avec le phénotype qui a mené au séquençage, mais qui peuvent avoir une forte relevance clinique. Cette situation présente des importants aspects éthiques (voir en bas). En raison de cette complexité, le «cœur» du séquençage d’exome comme test diagnostic n’est donc pas le séquençage lui-même, mais plutôt ce qu’on appelle la «sign-out conférence», la conférence de sortie des résultats. C’est dans cette conférence que les bio-informaticiens et les médecins vont discuter ensemble des variantes trouvées et de leur signification clinique. Cette conférence peut être simple (comme dans le cas 1) ou peut être difficile, quand on arrive à des conclusions comme dans les cas 3 ou 4. L’accumulation des données dans les bases des données va rendre de plus en plus facile l’interprétation des «variantes inconnues», qui vont plus clairement être identifiées soit comme pathogènes, soit comme «innocen tes». Il y a trois messages à tirer des expériences avec le séquençage d’exome: 1) une bonne définition et description clinique est associée à de meilleurs résultats («nextgeneration sequencing demands next-generation phenotyping»). Si le tableau clinique est mal identifié, il va être impossible de trouver la mutation responsable. 2) Il est plus facile de poser (ou de confirmer) un diagnostic avec le séquençage d’exome que de l’exclure; et 3) comme discuté plus haut, le diagnostic final n’avait souvent pas été suspecté par les cliniciens experts; ce fait suggère que nous ne connaissons que la présentation clinique standard («textbook») tandis que la variabilité clinique est plus grande de ce à quoi l’on s’attendait. Ces dernières considérations nous amènent à réfléchir sur le consentement à obtenir du Vol. 27 No. 2 2016 patient ou de ses parents (ou tuteurs) préalablement au test. Dans ce consentement, qui est bien évidemment nécessaire comme pour toute analyse génétique, le patient peut donner des instructions sur les éventuels résultats qui ne sont pas en relation avec la recherche diagnostique primaire: notamment, le patient (ou ses parents) peuvent opter de ne pas être informés ou d’être informés sur ces trouvailles. Le patient doit donc décider par écrit dans quelle mesure et à quel moment il souhaite être informé de ce genre de découverte (cf. le formulaire de consentement de la Société suisse de génétique médicale, et la loi fédérale sur l’analyse génétique humaine). Le Collège de génétique médicale des Etats-Unis tient une liste pondérée sur les maladies pour lesquelles une «action médicale» de prévention ou de thérapie est possible et recommande la communication des éventuelles découvertes pour ces conditions. La liste comprend entre 50 et 100 gènes (par exemple, la fibrilline responsable du syndrome de Marfan, ou le gène BRCA1 responsable du cancer du sein et des ovaires). Mais d’un autre côté, il faut protéger les mineurs des diagnostics qui n’ont pas de conséquence à l’âge pédiatrique. Donc, une telle situation est presque toujours difficile, même en présence d’indications claires de la part du patient ou des parents. C’est pour cette raison qu’un diagnostic par analyse d’exome doit, encore plus que tout autre test génétique, se baser sur une séance de conseil génétique complet et – ce qui est aussi important – sur un rapport de confiance solide entre médecin et patient, médecin et parents. Les données de la littérature montrent que, si le conseil génétique avant le séquençage est bien donné, les familles sont en majorité ouvertes à connaitre les résultats inattendus (dont l’incidence est environs 5–10 %). Il serait donc faux d’appliquer une connotation forcement négative à tout résultat inattendu; s’il est vrai qu’un tel résultat peut mettre médecin et patient face à une discussion difficile, il peut ouvrir une opportunité de prévention et finalement sauver une vie. Une solution pragmatique: les «panneaux» de gènes (gene panels) En fonction de la présentation clinique et de la question diagnostique posée, certains laboratoires limitent l’analyse des exons à un panel de gènes déjà identifiés et associés à une maladie ou un groupe de maladies donné; le 20 nombre de gènes peut varier entre 50 et 300. Avec cette approche sélective, on évite, dans la plupart des cas, les «trouvailles» génétiques avec les problèmes qu’elles peuvent poser. Parmi les panneaux les plus fréquemment utilisées il y a, par exemple, ceux pour les épilepsies, les cardiomyopathies, ou les dysplasies osseuses. Leur désavantage est que les connaissances sur les relations entre gènes et phénotypes cliniques évoluent si rapidement que les panneaux nécessitent une révision très fréquente. Leur coût est similaire à celui du séquençage de l’exome. Application en pédiatrie Le succès du séquençage de l’exome dans la recherche sur les maladies génétiques a porté très rapidement à son application diagnostique. Le défi posé par un enfant avec une condition clinique difficile à diagnostiquer n’est-il pas comparable à une «recherche» de diagnostic? Donc, les cas non-diagnostiqués chez l’adulte et surtout en pédiatrie, où ils sont nombreux, ont bénéficié rapidement de l’application de cette technologie. Pour beaucoup de familles, le séquençage d’exome permet de mettre une fin à l’odyssée dia gnostique. Parmi les catégories d’application figurent, par exemple: les enfants avec tableaux cliniques syndromaux et dysmor phiques; les pathologies neurologiques: épilepsie précoce, familiale ou idiopathique; retard du développement (developmental disability); troubles du spectre autistique; microcéphalies, neuropathies périphériques et beaucoup d’autres; les pathologies de l’ouïe et de la rétine; les pathologies osseuses; les malformations cardiaques, particulièrement si elles sont associés à d’autres signes cliniques; les maladies gastro-intestinales; les maladies rénales et autres. L’utilisation du séquençage de l’exome a aussi été démontré utile chez les nouveau-nés gravement malades et, last but not least, il est déjà argumenté d’inclure les techniques de séquençage à haut débit dans le dépistage néonatal. Si l’on passe en revue les résultats des grands centres, le séquençage d’exome permet de poser un diagnostic définitif dans environs 1/3 des cas, avec des nuances: pour les conditions communes et peu spécifiques (par exemple, le retard de développement isolé) le taux est plutôt de 1/4 ; pour les pathologies plus complexes et spécifiques (tableaux cliniques syndromaux, maladies métaboliques, osseuses, rénales, immunodéficiences, etc.) le taux de succès peut aller jusqu’à 50 %. Ces Formation continue Vol. 27 No. 2 2016 taux de succès sont remarquablement similaires d’un centre à l’autre; l’expérience lausannoise avec plus de 200 cas va dans le même sens. Pratiquement, il faut prévoir des consultations conjointes pédiatrie-génétique, ouvertes aux spécialistes impliqués, avec une revue du cas, une bonne description du phénotype, et une décision consensuelle de demande du séquençage d’exome. Autant important va être la restitution des résultats, avec une implication du pédiatre qui doit rester au centre du réseau autour de l’enfant et sa famille et les accompagner. Perspectives Le séquençage d’exome a permis des avancées vertigineuses dans l’identification des gènes responsables de conditions génétiques, pour leur compréhension, et donc pour le développement de nouvelles approches thérapeutiques. Si la technologie et ses applications continuent à avancer à cette vitesse (comme cela semble probable vu la diminution progressive des coûts et les avancées dans l’interprétation des résultats), toutes les branches de la médecine seront touchées; le moment où l’on fera du «genotype first, think after», même si ça semble aller contre ce que nous avons appris dans notre formation, n’est pas loin. Ce qui est fascinant est de constater comme le rôle du médecin n’est pas affaibli; le médecin reste au centre du processus diagnostique, avec le bon phénotypage clinique, l’établissement d’un rapport de confiance avec le patient et sa famille, et avec la prise en charge, qui va progres sivement s’enrichir de nouvelles thérapies ciblées. Ce dernier point est très prometteur: de plus en plus de conditions trouvent une thérapie ciblée basée sur la compréhension de la base génétique et biochimique. Il est donc injustifié de se méfier, voire de craindre ces développements. Il est vrai que la collaboration entre pédiatres et généticiens va devoir s’intensifier; il est aussi vrai que la nouvelle génération de médecins va devoir intégrer les informations génomiques dans la pratique clinique. La pédiatrie, qui a vu naître la génétique médicale au cours du XXème siècle, reste au front du progrès; c’est une opportunité à saisir. 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Correspondance Prof. Andrea Superti-Furga Centre Hospitalier Universitaire Vaudois (CHUV) 1011 Lausanne [email protected] Les auteurs certifient qu'aucun soutien financier ou autre conflit d'intérêt n'est lié à cet article. 22 Formation continue Vol. 27 No. 2 2016 Trouble déficitaire de l’attention/ hyperactivité concentration, persévérance et tranquillité motrice devenant plus exigeantes. Pourquoi pas «Trouble du spectre déficit d’attention/hyperactivité» (spectre TDAH) ? Oskar Jenni, Zurich Traduction: Rudolf Schlaepfer, La Chaux-de-Fonds Le contact quotidien avec les enfants TDAH nous apprend que la présentation clinique du trouble est très hétérogène, ce qui a pour conséquence une appréciation très controversées tant par les professionnels que dans le public. Différends autour du diagnostic TDAH: une réflexion Introduction Définition et symptômes Le trouble déficitaire de l’attention/hyperactivité (TDAH) est probablement le trouble du comportement le plus fréquemment diagnostiqué pendant l’enfance et l’adolescence. D’après des études épidémiologiques, en Europe environ 5 % de tous les enfants sont confrontés à ce diagnostic1) . Les pédiatres rencontrent donc au quotidien de leur pratique fréquemment des patients suspects de présenter ce trouble, avec un TDAH déjà diagnostiqué ou qui suivent un traitement médicamenteux. Il est donc très important de connaître la maladie, les moyens diagnostiques et de traitement, mais aussi les contradictions et désaccords autour de ce trouble complexe. Par TDAH selon DSM-5 ou par trouble hyperkinétique selon ICD-10, on entend un trouble comprenant inattention, hyperactivité et impulsivité, qui débute pendant l’enfance, dure plus de 6 mois et se manifeste dans différentes circonstances, dont l’ampleur ne correspond pas à l’âge et au développement de l’enfant ou de l’adolescent et, enfin, qui compromet lourdement la participation et l’intégration de l’individu concerné (pour une description détaillée du trouble voir2), 3)). Les symptômes apparaissent dans la plupart des cas déjà à l’âge préscolaire. Nourrissons p. ex., ils montrent des troubles de la régulation4) ou petits enfants, un niveau d’activité exceptionnellement élevé. Avec l’entrée à l’école les symptômes s’accentuent chez de nombreux enfants, les attentes en termes de Tous les enfants Pourcentage d’enfants avec un traitement médicamenteux de TDAH Garçons Filles Jan. Fév. Mars Avril Mai Juin Juil. Août Sept. Oct. Nov. Déz. Mois de naissance Figure 1: Proportion d’enfants canadiens de 6–12 ans sous traitement médicamenteux pour TDAH, en fonction du mois de naissance (n=937’943). La date limite pour l’entrée à l’école est au Canada le 1er janvier12). 23 Des doutes apparaissent parce que 1) il n’existe pas de modèle généralement reconnu du trouble, 2) nous ne disposons d’aucun test fiable, 3) l’expression du trouble se superpose avec d’autres maladies et d’autres troubles du comportement réactifs, 4) il est parfois difficile dans la pratique de distinguer entre un comportement immature et un trouble du comportement, et finalement 5) les symptômes du TDAH se trouvent répartis de manière constante dans toute la population. Pas de modèle généralement reconnu du trouble Le TDAH est un trouble qui naît d’une combinaison complexe et à ce jour mal comprise de facteurs neurobiologiques, génétiques, psychiques et sociaux. Bien que dans d’innombrables travaux aient été reconnus des facteurs de risque liés au développement, génétiques, toxiques-métaboliques et psychosociaux favorisant l’apparition d’un TDAH, il n’existe encore et toujours aucun modèle généralement reconnu de cette maladie. Cela tient en partie au fait que le TDAH est défini, dans les systèmes de classification DMS-5 et ICD-10, sans modèle théorique sous-jacent et n’est décrit qu’à un niveau phénoménologique. Dans la pratique, les professionnels privilégient, selon l’image de l’homme et l’orientation professionnelle, différentes explications pour l’apparition du TDAH. Ainsi – présenté de manière simplifiée – la vision médicale avance une théorie neurobiologique-génétique qui postule outre la composante héréditaire une dysrégulation catécholaminergique des structures fronto-striées, fronto-cérébelleuses et méso-limbiques du cerveau5) . Le trouble se manifeste, à partir de ce modèle, sous forme de déficits neuropsychologiques des fonctions exécutives (autorégulation, mémoire de travail, planification d’actions, etc.6)) et du Formation continue Vol. 27 No. 2 2016 système de récompense (comportement d’évitement en absence d’une récompense immédiate7)). L’approche psychologique oppose à cette explication biologique, centrée sur l’enfant, la description d’une réalité psychique et sociale complexe de l’enfant con cerné. Dans le quotidien clinique on adoptera, selon la situation individuelle, l’une ou de l’autre explication ou les deux avec une pondération variable. Pas de test fiable Le diagnostic TDAH se base sur l’appréciation subjective du comportement et de la situation de l’enfant par les proches et les professionnels. Des dissensions diagnostiques se manifestent surtout lorsque l’appréciation des différents observateurs diverge de manière significative, le critère exigé d’un trouble se manifestant au delà de situations spécifiques n’étant alors plus rempli. Dans ces cas en particulier, un marqueur biologique (un «test TDAH») serait d’un grand secours. Or il n’existe pas de d’examen génétique, neu rologique ou neuropsychologique qui serait suffisamment sensible et spécifique pour le diagnostic du TDAH8) . Bien qu’on trouve dans la littérature des résultats intéressants con cernant les possibles mécanismes neurobiologiques et génétiques (voir p. ex.5)), il ne se trouve encore et toujours pas d’examens d’imagerie (p. ex. IRM ou EEG), de laboratoire ou de biologie moléculaire permettant un diagnostic au niveau individuel. En clair: le TDAH est un diagnostic clinique. Bien que le développement futur d’un examen spécifique ne soit pas tout à fait impensable, même un «marqueur biologique» ne n’écarterait pas la problématique de la dé finition d’une limite franche entre normal et pathologique. Chevauchements avec d’autres maladies Dans des échantillons cliniques, 70 % des enfants avec TDAH présentent des troubles associés (comorbidités) (p. ex.9)). On trouve des troubles anxieux, affectifs ou du sommeil, des tics, des troubles du développement moteur et du langage, des dyslexies et dys calculies. Parfois ces troubles se trouvent au premier plan et les symptômes TDAH se TDAH (11,8 ans + _ 0,4) 8–11 ans Contrôle (11,6 ans + _ 0,5) 11–14 ans max 14–17 ans Figure 2: Ligne du haut: topographie de l’activité EEG à ondes lentes (1–4 Hz, marqueurs de la maturation cérébrale15)) d’enfants avec TDAH et d’un groupe contrôle normal14). La distribution des ondes lentes chez les enfants de tout juste 12 ans correspond davantage à celle d’enfants de 8–11 ans qu’à celle d’enfants de 11–14 ans (ligne du bas enfants normaux)15). Ces résultats ne signifient pas que dans le cas individuel on puisse poser le diagnostic de TDAH par une analyse EEG quantitative. 24 manifestent en tant que troubles réactifs. Est-ce que le TDAH peut être considéré, au vu de chevauchements aussi importants, comme une entité à part entière? Des études d’association du génome tendent effectivement à montrer d’importants chevauchements entre caractéristiques génétiques et biochimiques de différentes maladies psychiatriques (comme le TDAH, l’autisme, la dépression, la schizophrénie10)). TDAH – un comportement immature Depuis les années 1970, certains auteurs (d’abord Kinsbourne11)) postulent que le TDAH serait un retard du développement, les enfants concernés se comportant comme des enfants plus jeunes, à l’activité et impulsivité plus marquées et à la persévérance et con centration moindres. Une étude de cohorte a effectivement montré que les enfants les plus jeunes d’une classe d’école sont diagnostiqués TDAH plus souvent que les plus âgés (p. ex.12) , figure 1). Shaw et ses collaborateurs ont confirmé l’hypothèse de l’immaturité du comportement par des données neurobiologiques13). La maturation cérébrale observée par IRM d’enfants avec un TDAH évolue, comparé à celui d’enfants sans ce trouble, avec un retard de 3 ans. Nous avons confirmé ce résultat par l’EEG haute résolution14) (figure 2). Ces résultats se recoupent avec l’observation qu’avec le temps les symptômes chez une partie des enfants concernés s’atténuent voire disparaissent et qu’aucune différence n’est plus constatée par rapport aux enfants ou adolescents du même âge. Des études cliniques ont montré qu’entre 30 % et 60 % des enfants avec un TDAH ne montrent plus d’anomalies cliniquement significatives à l’âge adulte, alors que les autres souffrent d’une atteinte durable (la proportion dépend de la définition de persistance/rémission, fig. 316)). Dans la pratique clinique, la question de savoir s’il s’agit d’un retard du développement ou d’un trouble est importante, notamment en vue des mesures à prendre, de leur urgence et intensité. Mais il n’existe à ce jour pas d’éléments prédicteurs qui permettraient de dire, de manière fiable, si dans le cas individuel un TDAH s’estompera ou si les troubles persisteront jusqu’à l’âge adulte. Certains indices laissent penser qu’une anamnèse familiale positive, une situation psychosociale défavorable et le nombre et l’ampleur des troubles associés représentent des facteurs Bausteine für eine optimale ADHS-Therapie. So viel wie nötig, so wenig wie möglich! Medikinet Medikinet MR ® ® Wirkstoff: Methylphenidati hydrochloridum Breiteste Palette an Wirkstärken Individuelle und patientengerechte Dosierung Alle Stärken kassenzulässig Medikinet® MR Zusammensetzung: Wirkstoff: Methylphenidati hydrochloridum; Hilfsstoffe: Medikinet MR 5 mg: Color: E 132. Conserv.: E 200, Excip. pro caps. Medikinet MR 10 und 20 mg: Color.: E 127, E 131, E 132. Conserv.: E 200, Excip. pro caps. Medikinet MR 30 und 40 mg: Color.: E 127, E 132. Conserv.: E 200, Excip. pro caps. Indikation: Aufmerksamkeitsdefizit-Hyperaktivitätsstörung (ADHS) bei Kindern ab 6 Jahren und Jugendlichen bis 18 Jahren im Rahmen einer therapeutischen Gesamtstrategie. Dosierung: Als Einzeldosis nach dem Frühstück in gleicher Gesamttagesdosis wie Methylphenidat-Tabletten. Individuelle Einstellung mit Steigerung um wöchentlich 5 bis 10 mg, maximale Tagesdosis 60 mg/d. Kontraindikationen: Ausgeprägte Angst- und Spannungszustände sowie ausgeprägte Agitiertheit, schwere Depression, Anorexia-nervosa, psychotische Symptome, Suizidneigung, Manie, Schizophrenie, Borderline-Persönlichkeitsstörung, Alkohol- und Drogenabusus, familiäre Belastung oder Diagnose Tourette-Syndrom, Glaukom, Phäochromozytom, Hyperthyreose, Herzrhythmusstörungen, vorbestehende Herz-Kreislauferkrankungen (einschliesslich schwerer Hypertonie, Herzinsuffizienz, Angina pectoris, hämodynamisch signifikanter angeborener Herzfehler, Kardiomyopathien, Herzinfarkt, potentiell lebensbedrohender Arrhythmien und Kanalopathien), arterielle Verschlusskrankheit, vorbestehende zerebrovaskuläre Erkrankungen, MAO-Hemmer, bekannte Überempfindlichkeit gegenüber Inhaltsstoffen, Anazidität des Magens, H2-Rezeptorblocker- oder Antazidatherapie. Unerwünschte Wirkungen: Nasopharyngitis, Anorexie, verminderter Appetit, mässig verringerte Gewichts- und Grössenzunahme, Schlaflosigkeit, Nervosität, Affektlabiliät, Aggression, Unruhe, Angst, Depression, Reizbarkeit, anormales Verhalten, Kopfschmerzen, Schwindel, Dyskinesie, psychomotorische Hyperaktivität, Somnolenz, Arrhythmie, Tachykardie, Palpitationen, Hypertonie, Husten, Rachen- und Kehlkopfschmerzen, Bauchschmerzen, Durchfall, Übelkeit, Magenbeschwerden, Erbrechen, Mundtrockenheit, Alopezie, Pruritus, Hautausschlag, Urtikaria, Arthralgie, Pyrexie, Wachstumsverzögerung, Veränderung von Blutdruck und Herzfrequenz, Gewichtsabnahme, Suizid, Suizidversuch, Suizidgedanken, stereotype Verhaltensweisen, taktile Halluzinationen, choreatische Bewegungsstörungen, Tics oder Verschlechterung bestehender Tics, reversible Nervenausfälle, Migräne, malignes neuroleptisches Syndrom, Akkommodationsstörungen, plötzlicher Herztod, Herzinfarkt, zerebrovaskuläre Störungen bzw. Hämorrhagie, Vaskulitis, Raynaud-Syndrom, peripheres Kältegefühl, Leberfunktionsstörungen, exfoliative Dermatitis, Steven-Johnson-Syndrom, Erythema multiforme, Arzneimittelexanthem, Hämaturie, Gynäkomastie, Hypersensibilitätsreaktionen, Leukopenie, Thrombozytopenie, Anämie, Hyperaktivität, Konvulsionen, Choreoathetose, toxische Psychosen, zerebrale Arteriitis, Okklusion, verschwommenes Sehen, Angina pectoris, Rash, Exanthem, Thrombozytopenische Purpura, Arthralgie, Muskelkrämpfe. Interaktionen: MAO-Hemmer (KI), Zentral wirkende Alpha-2-Agonisten (z.B. Clonidin), vasopressorische Substanzen, Antihypertensiva, Alkohol. Packungen à 20, à 30, à 50 und à 100: Kapseln zu 5 mg, 10 mg, 20 mg, 30 mg oder 40 mg (nicht jede Packungsgrösse verfügbar). Kassenzulässig: Liste A †. Ausführliche Informationen: Packungsbeilage, Arzneimittelinformation Publikationsplattform der Swissmedic (www.swissmedicinfo.ch) oder Salmon Pharma GmbH, St. Jakobs-Strasse 90, 4002 Basel. 01/16 1007768 Medikinet® Zusammensetzung: Wirkstoff: Methylphenidati hydrochloridum Indikation: Aufmerksamkeitsdefizit-Hyperaktivitätsstörung (ADHS) bei Kindern ab 6 Jahren und Jugendlichen bis 18 Jahren im Rahmen einer therapeutischen Gesamtstrategie, Narkolepsie. Dosierung: Individuell entsprechend den Bedürfnissen. Erwachsene: Im Durchschnitt 20-30 mg/d in 2-3 Einzeldosen (10-60 mg möglich). Kinder ab 6 Jahre zu Beginn 5 mg 1-2x/d (z.B. zum Frühstück und zum Mittagessen), wöchentlich Steigerung um 5-10 mg/d, max. 60 mg/d. Kontraindikationen: Überempfindlichkeit gegenüber Inhaltsstoffe, ausgeprägte Angst- u. Spannungszustände, ausgeprägte Agitiertheit, Hyperthyreose, Herzrhythmusstörungen, vorbestehende kardiovaskuläre Erkrankungen einschliesslich schwerer Hypertonie, Angina pectoris, Herzinsuffizienz, Herzversagen, hämodynamisch signifikanter kongenitaler Herzerkrankung, Kardiomyopathien, Myokardinfarkt, potenziell lebensbedrohlicher Arrhythmien und Kanalopathien, Glaukom, Phäochromozytom, Tourette Syndrom bzw. familiäre Veranlagung, MAO-Hemmer, schwere Depression, Anorexia-nervosa, psychotische Symptome, Suizidneigung, Manie, Schizophrenie, Borderline-Persönlichkeitsstörung, arterielle Verschlusskrankheiten, vorbestehende zerebrovaskuläre Erkrankungen, Alkohol- und Drogenabusus. Unerwünschte Wirkungen: Anorexie, verminderter Appetit, mässig verringerte Gewichts- und Grössenzunahme, Schlaflosigkeit,Nervosität, Affektlabilität, Aggression, Unruhe, Angst, Depression, Reizbarkeit, anormales Verhalten, Kopfschmerzen, Schwindel, Dyskinesie, psychomotorische Hyperaktivität, Somnolenz, Arrhythmien, Tachykardie, Palpitationen, Hypertonie, Husten, Rachen- und Kehlkopfschmerzen, Bauchschmerzen, Durchfall, Übelkeit, Magenbeschwerden, Erbrechen,Verstopfung, Mundtrockenheit, Alopezie, Pruritus, Hautausschläge, Urtikaria, Arthralgie, Pyrexie, Wachstumsverzögerung, Veränderung von Blutdruck und Herzfrequenz, Gewichtsabnahme, Suizid, Suizidversuch, Suizidgedanken, stereotype Verhaltensweisen, visuelle und taktile Halluzinationen, Choreatische Bewegungsstörungen, Tics oder Verschlechterung bestehender Tics, reversible Nervenausfälle, Migräne, malignes neuroleptisches Syndrom, Akkommodationsstörungen, plötzlicher Herztod, Herzinfarkt, zerebrovaskuläre Störungen und Ereignisse bzw. Hämorrhagie, Vaskulitis, Raynaud-Syndrom, peripheres Kältegefühl, Leberfunktionsstörungen, exfoliative Dermatitis, Steven-Johnson-Syndrom, Erythema multiforme, Hämaturie, Gynäkomastie, Priapismus, Nasopharyngitis, Leukopenie, Thrombozytopenie, Anämie, Hypersensibilitätsreaktionen, Erregung, Rastlosigkeit, Schlafstörungen, psychotische Störungen, Tremor, Konvulsionen, Choreoathetose, zerebrale Arteritis, Okklusion, verschwommenes Sehen, Angina pectoris, Herzstillstand, zerebrovaskuläre Störungen, Vasculitis, Mundtrockenheit, Dyspepsie, Zahnschmerzen, Leberfunktionsstörungen, Rash, Exanthem, Fieber, Unruhegefühl, Muskelkrämpfe, Hyperhidrosis, thrombozytopenische Purpura, angioneurotische Ödeme, Entzündungen der Mundschleimhaut. Interaktionen: Anästhetika, Antihypertensiva, vasopressorische Substanzen, MAO-Hemmer (KI), zentral wirkende Alpha-2-Agonisten (z.B. Clonidin), direkte und indirekte Dopaminagonisten (inkl. DOPA und trizyklische Antidepressiva), Dopaminantagonisten (Antipsychotika z.B. Haloperidol), Coumarin-Antikoagulantien, Antikonvulsiva, Phenylbutazon, Alkohol. Packungen à 20, à 50 und à 100 Tabletten zu 5 mg, 10 mg, 20 mg (nicht jede Packungsgrösse verfügbar). Kassenzulässig: Liste A †. Ausführliche Informationen: Packungsbeilage, Arzneimittelinformation Publikationsplattform der Swissmedic (www.swissmedicinfo.ch) oder Salmon Pharma GmbH, St. Jakobs-Strasse 90, 4002 Basel. 07/14 Formation continue Les systèmes de classification comme le DMS-5 partent du principe que le TDAH se compose d’une série de troubles du comportement, qui se distinguent du comportement normal par leur ampleur, leur nature et leur qualité. Effectivement le classement de maladies en catégories est une pratique courante en médecine. Ainsi la drépanocytose est une maladie dont les érythrocytes se distinguent des érythrocytes normaux en nombre (trop peu), aspect (falciformes) et qualité (hémoglobine différente). De façon analogue la psychiatrie a créé des catégories pour les troubles psychiques. Cette façon de procéder apparaît à première vue raisonnable. La catégorisation permet de réduire la complexité du comportement humain, de créer un vocabulaire commun pour une maladie donnée et de définir à quel moment un traitement doit être initié. De surcroît les assureurs exigent des critères précis, définissant quand une prestation doit être remboursée ou pas. Mais que faire lorsqu’une maladie ne se distingue pas de la norme par la nature et la qualité des symptômes, mais seulement par leur ampleur (comme p. ex. l’hypertension ou l’ostéoporose)? Il y a de plus en plus d’indices pour le fait que le TDAH, et d’autres maladies psychiatriques aussi, constituent des diagnostics dimensionnels (et non pas catégoriels)18)–20) . Ainsi plusieurs études on montré que des caractéristiques typiques du TDAH se trouvent réparties de manière continue dans la population (figure 4). Par le DSM ont a essayé de tenir compte de ce fait, le diagnostic de TDAH n’étant posé que si les enfants sont sévèrement atteints sur une période prolongée. Mais qu’est-ce que signifie, dans le contexte clinique concret «sévèrement atteint»? En réalité il n’existe pour les enfants avec des symptômes TDAH pas de limite nette entre sain et malade. C’est la raison pour laquelle on devrait parler, comme c’est le cas pour le trouble du spectre de l’autisme, de troubles du spectre déficit d’attention/hyperactivité (spectre TDAH). Ce terme tient compte non seulement du caractère dimensionnel du TDAH, mais aussi de l’hétérogénéité du tableau clinique. Ainsi chez certains enfants c’est le déficit d’attention qui est au premier plan, alors que chez d’autres ce sont l’impulsivité et l’hyperactivité. Diagnostic dans la pratique quotidienne Le diagnostic TDAH est posé sur la base des indications des parents et de l’entourage et après un examen clinique complet de l’enfant. Cette façon de procéder peut apparaître évidente au premier regard, pourtant le processus diagnostique est, dans la pratique quotidienne, exigeant et laisse un vaste espace d’appréciation. Kovsoff et coll. ont examiné, 80 Taux de persistance (%) Catégorie TDAH ou spectre TDAH? Le fait que les symptômes du TDAH soient répartis de manière continue dans la population et que le trouble n’est pas une maladie catégorielle, engendre inévitablement un gros dilemme dans la pratique clinique. Le danger encouru est de rendre le diagnostic directement dépendant des attentes de l’entourage et des normes sociétaires. 60 40 20 0 10 15 20 25 30 Âge lors du contrôle (ans) Figure 3: Evolution du diagnostic de TDAH (rouge: tableau clinique complet, critères diagnostiques encore remplis lors du suivi, 15 %; vert: présence de symptômes résiduels uniquement, 65 %)16). 60 50 Fréquence (%) de risque importants pour la persistance du trouble17) . Vol. 27 No. 2 2016 40 30 20 10 0 -2 0 2 Score des facteurs TDAH 4 Figure 4: Répartition des symptômes TDAH (Longitudinal Study of Early Child Care and Youth Development NICHD, année de naissance 1991, n=1078, analysés par différents instruments (Child Behavior Checklist, Disruptive Behavior Disorders Questionnaire, Classroom Observation System, Continous Performance Tasks, Tower of Hanoi). 26 Formation continue Vol. 27 No. 2 2016 dans une étude publiée en 2012, le processus diagnostique de 50 pédopsychiatres et pédiatres expérimentés et spécialisés dans le TDAH en Belgique et Grande Bretagne21) . Les professionnels décrivent le processus diagnostique comme extrêmement complexe, incluant de nombreuses sources et résultats d’examens. Seulement 14 % respectaient les directives de prise en charge publiées ou des critères clairement définis. Les expériences de cas précédents, l’intuition du médecin, la souffrance de l’enfant et l’attitude des parents jouaient un rôle d’autant plus important21). En d’autres termes: le diagnostic n’est, dans la pratique quotidienne et malgré des directives, pas uniforme et reste donc un gros défi pour les professionnels. Procédé pratique Nous décrivons ci-après la façon de procéder appliquée à la Policlinique de pédiatrie du développement de la Clinique pédiatrique universitaire de Zurich, un grand service ambulatoire suisse spécialisé dans la prise en charge d’enfants avec des troubles du développement et du comportement. La base du diagnostic est une anamnèse détaillée, englobant la description des problèmes actuels que l’enfant rencontre, de ses forces et faiblesses, des antécédents de maladies, des jalons du développement ainsi que l’anamnèse familiale et sociale. Cette dernière comprend notamment l’exploration des conditions psychosociales comme d’éventuelles maladies des parents, les particularités familiales, les ressources et le style d’interaction et d’éducation. Sont aussi répertoriés systématiquement les points essentiels du DSM-5 ou ICD-10. Ces données sont complétées par les questionnaires spécifiques pour parents et enseignants (échelles de Conners pour l’attention et le comportement, systè mes diagnostiques pour les troubles psychiques de l’enfant et adolescent, Child Behavior Checklist etc., voir24)). Néanmoins il n’est pas possible de poser un diagnostic uniquement par ces questionnaires. Ils sont utiles pour apprécier et comparer le comportement de l’enfant dans différentes situations et sa description par différents observateurs (par ailleurs un critère diagnostique obligatoire du DSM-5). On établit ensuite un profil des compétences intellectuelles, langagières, neuromotrices et sociales (détail du profil développemental dans25)). Ce profil ne permet pas le diagnostic de TDAH. Une saisie précise des compétences de l’enfant avec des tests de performance est pourtant importante pour l’identification de diagnostics différentiels (et comorbidités) et la planification des mesures thérapeutiques (voir ci-dessous). Dans certains cas l’examen de l’attention et des fonctions exécutives peut s’avérer utile (avec crayon et papier ou à l’aide d’un ordinateur). L’examen somatique et neurologique (y compris des organes des sens) complète les investigations. En présence de signes d’autres troubles pédopsychiatriques l’avis d’un spécialiste psychiatrique est con seillé. On ne procédera à des examens complémentaires comme l’EEG, l’IRM, les analyses de laboratoire ou les tests de compétences scolaires (lire, écrire, calculer) qu’en présence d’indices cliniques spécifiques (voir tableau 1). Pendant la consultation l’examinateur évalue le comportement de l’enfant de manière structurée (figure 5). Cela permet de vérifier si d’éventuels dysfonctionnements partiels seraient responsables du comportement anormal de l’enfant. Si l’enfant se conduit normalement, on procède à une observation de son comportement à l’école (enfantine), ce qui permet d’apprécier les symptômes aussi au contact avec d’autres enfants et adultes. Diagnostics différentiels Le diagnostic TDAH se pose par exclusion. La recherche d’autres pathologies ou conditions associées avec des troubles de la concentration, l’hyperactivité ou l’impulsivité est donc impérative (tableau 1). Troubles du comportement réactifs La recherche de diagnostics différentiels révèle un autre dilemme du diagnostic de TDAH. Est-ce que les troubles mentionnées dans le tableau 1 sont effectivement des comorbidités, le TDAH étant le trouble premier, ou bien ces maladies ou conditions sont au premier plan et la symptomatologie TDAH est réactive ou secondaire? Des troubles du comportement réactifs se manifestent suite à différents troubles du développement et dans des situations très variées. Ainsi les enfants avec un trouble du langage présentent souvent des difficultés à maintenir l’attention, à planifier des gestes et de l’autorégulation, parceque dépassés par les exigences de communication. D’autres circonstances où les enfants manifestent souvent des troubles du comportement réactifs typiques du TDAH, sont des situations psychosociales difficiles suite à une maladie psychique des parents, à une éducation inadéquate ou des conflits entre partenaires26) . Pathologies somatiques Épilepsie ou autres maladies neurologiques Hyperthyroïdie Effets indésirables de médicaments Troubles du développement/ de l’apprentissage Trouble du développement moteur Trouble du développement du langage Dyslexie, dyscalculie Trouble du développement cognitif, déficit intellectuel Trouble du spectre autistique Troubles psychiatriques Trouble anxieux Trouble de l’attachement Désordre affectif Trouble de stress post-traumatique Schizophrénie Manque de stimulation ou surcharge Lié à l’entourage Mauvais traitements, négligence, privation Maladie psychique des parents Tableau 1: Troubles avec symptômes typiques du TDAH (diagnostics différentiels, non exhaustifs). 27 Formation continue Ces enfants ne doivent pas être diagnostiqués de TDAH. L’étape la plus difficile du diagnostic clinique de TDAH est l’intégration des constatations et observations en un tableau synthétique, décrivant au mieux la réalité de l’enfant. Les recommandations de prise en charge sont trop peu opérationnelles et donc peu utiles. Les constats ne sont pas simplement additionnés, mais l’examinateur construit une synthèse de ses observations en incluant les expériences tirées de cas précédents. On considère, outre les modèles d’explication subjectifs des parents, aussi la souffrance de l’enfant qui résulte de l’image de soi néga tive, de l’isolement social et de l’expérience d’échec chronique. L’analyse complète exige aussi, dans le cas particulier, de s’interroger si le diagnostic est dans l’intérêt de l’enfant et quels avantages (p. ex. accès à des soutiens spécifiques, financement, soulagement du sentiment de culpabilité des parents) et risques (p. ex. stigmatisation, erreur diagnostique) comporte la classification du trouble. Mesures L’indication à des mesures et traitements spécifiques dépend moins de la présence et de l’ampleur des troubles décrits dans le DSM-5 ou ICD-10 que de la souffrance effective de l’enfant. Ce qui signifie que le seuil d’intervention dépend fortement des attentes et conditions cadre de l’entourage. Dans un premier temps devraient donc toujours être mis en œuvre des interventions centrées sur l’entourage. Pour cela un diagnostic formel n’est pas nécessaire. Interventions centrées sur l’entourage Vol. 27 No. 2 2016 l’entourage (p.ex. attentes et style éducatif des parents, conditions et attentes de l’école) peut sensiblement améliorer les comportements inadéquats de l’enfant. Dans la pratique quotidienne les interventions centrées sur l’entourage consistent en conseils éducatifs, coaching ou psychothérapie des parents et information des enseignants28) . Une attention particulière doit être portée aux inter actions adultes-enfant souvent négatives qui augmentent la souffrance de l’enfant et compromettent son bien-être. Interventions centrées sur l’enfant Les interventions centrées sur l’enfant visent à améliorer son estime de soi, le contrôle de son affectivité et de son comportement, de ses compétences sociales, de fonctions cognitives et motrices spécifiques, de stratégies et techniques d’apprentissage et finalement le traitement de troubles associés. Une large méta-analyse a soumis récemment à un examen approfondi six groupes d’interventions non-pharmacologiques pour le TDAH (traitement comportemental, entrainement neuropsychologique, neuro-feedback, compléments en oméga-3, régimes de restriction et élimination d’additifs alimentaires). Globalement l’efficacité empirique de ces mesures non-médicamenteuses a été, dans les études ayant un standard scientifique élevé, modeste (différence moyenne standardisée (DMS) entre groupes de contrôle et d’intervention entre 0.02 et 0.51, selon le groupe, figure 3 Médicaments Le traitement médicamenteux n’est pas in diqué en présence de symptômes de TDAH modérés et qui ne se manifestent que dans des situations spécifiques. Lorsque les trou bles du comportement sont marqués, les mesures mentionnées ci-dessus inefficaces, la souffrance de l’enfant importante et que des mesures mesures drastiques sont nécessaires à l’école (p. ex. établissement spécialisé), l’indication au traitement médicamenteux d’un TDAH est donnée (psychostimulants et atomoxétine, voir plus d’informations dans les recommandations22), 23)). L’efficacité à court et moyen terme de ces médicaments est bien documentée. Néanmoins des études à long terme méthodiquement fiables manquent à ce jour31) . Les conditions pour le traitement médicamenteux sont une expérience suffisante du médecin, un suivi régulier et le maintien des mesures non-médicamenteuses déjà mises en place. Conclusion Le diagnostic d’un TDAH représente, dans la pratique quotidienne, un grand défi, le TDAH dépendant, en tant que trouble de type spectre, aussi des attentes de l’entourage et Département de pédiatrie du développement Clinique pédiatrique de Zurich Approche en cas de suspicion de TDA-H Évaluation du comportement pendant l'examen et évaluation psychopathologique Nom ............ Prénom ............ Date de naissance ............. Date de l'examen ............ Age ....... Comportement En règle générale il faut approcher l’entourage au mieux aux particularités individuelles de l’enfant et ne pas simplement éliminer les symptômes dérangeants. Le modèle des pédopsychiatres Alexander Thomas et Stella Chess décrit que les enfants développent des troubles du développement notamment lorsque leurs besoins, capacités et particularités ne sont pas en adéquation avec les comportements et les attentes de leur entourage27) . La prémisse pour une concordance est que parents, enseignants et autres professionnels connaissent ce que l’enfant sait bien faire, quelles sont ses forces et quels ses besoins et où se trouvent ses déficits. L’adaptation de dans29) , comparé au traitement médicamenteux, DMS 0.9130)). Malgré cela des interventions centrées sur l’enfant peuvent être utiles, notamment la psychothérapie. Examen Anamnèse Test de performance Motricité Jeu libre Agitation motrice Distractibilité Impulsivité Manque de tolérance à la frustration Troubles du contact, de l'attachement Absence de coopération Manque d'assurance/ anxiéte (0 = absent; + = discret; ++ = marqué; +++= très marqué) A = Anamnèse; B = Text de performance psychologique; C = Neuromotricité, clinique; D = Jeu libre Figure 5: Observation du comportement pendant l’examen (avec l’aimable autorisation de Caroline Benz, Département pédiatrie du développement, Clinique pédiatrique de Zurich) 28 Formation continue Vol. 27 No. 2 2016 de l’appréciation de la société. Le diagnostic est posé après un examen extensif de l’enfant et une exploration minutieuse de l’entourage. Il faut notamment prendre en compte la souffrance de l’enfant. Le cas clinique individuel nécessite une évaluation approfondie de la question si le diagnostic est effectivement dans l’intérêt de l’enfant et quels avantages et inconvénients lui apporte la classification de son trouble. Remerciements Je remercie les collègues du Département pédiatrie du développement de la Clinique pédiatrique de Zurich pour leurs précieux commentaires. Cet article est paru dans un format open access dans le mensuel Kinderheilkunde, 10.1007/s00112-0150030-6, avril 2016, vol. 164, édition 4, 1–7, publié online le 29 janvier 2016. Open Access This article is distributed under the terms of the Creative Commons Attribution 4.0 International License which permits unrestricted use, distribution, and reproduction in any medium, provided you give appropriate credit to the original author(s) and the source, provide a link to the Creative Commons license, and indicate if changes were made. (http://creativecommons.org/licenses/by/4.0/) Références 1) Polanczyk G, de Lima MS, Horta BL, Biederman J, Rohde LA. The worldwide prevalence of ADHD: a systematic review and metaregression analysis. Am J Psychiatry 2007; 164: 942–948. 2) American Psychiatric Association (APA). Diagnostic and statistical manual of mental disorders, 5th ed. Washington, DC2013. 3) Weltgesundheitsorganisation (WHO). Internationale Klassifikation der Krankheiten (ICD-10-GM) 2014. 4) Hemmi MH, Wolke D, Schneider S. Associations between problems with crying, sleeping and/or feeding in infancy and long-term behavioural outcomes in childhood: a meta-analysis. Arch Dis Child 2011; 96: 622–629. 5) Wankerl B, Hauser J, Makulska-Gertruda E, et al. Neurobiologische Grundlagen der Aufmerksamkeitsdefizit-/Hyperaktivitätsstörung. Fortschr Neurol Psychiatr 2014; 82: 9-29. 6) Barkley RA. Behavioral inhibition, sustained attention, and executive functions: constructing a unifying theory of ADHD. 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Oskar Jenni, Abteilung Entwicklungspädiatrie Universitäts-Kinderspital Zürich Steinwiesstrasse 75 8032 Zürich [email protected] L'auteur certifie qu'aucun soutien financier ou autre conflit d'intérêt n'est lié à cet article. Kinder fördern – eine interdisziplinäre Studie zum Umgang mit ADHS Liebe Fachpersonen wie können und sollen Kinder mit Aufmerksamkeits- und Konzentrationsproblemen gefördert werden? Eine interdisziplinäre Studie untersucht, wie es Kindern zwisch en 6 und 14 Jahren mit Aufmerksamkeitsdefizit/-Hyperaktivitätsstörung (ADHS) und ihren Familien geht. Es handelt sich um eine bewilligte multizentrische Studie, die finanziell von der Mercator Stiftung Schweiz unterstützt wird. Untersucht wird die aktuelle Praxis von Diagnose und Therapie sowie der Alltag der Familien in den drei grossen Sprachregionen der Schweiz. Die Resultate umfassen qualitative und quantitative Daten über den Entscheidungsprozess, der alle Akteure (Kind, Eltern, Fachpersonen der Medizin und Schule) einbezieht sowie Längsschnittdaten über den Alltag und das Wohlbefinden des Kindes und seiner Eltern. Ihre Unterstützung ist wertvoll! Machen Sie mit, legen Sie bitte z. B. in Ihrer Praxis Flyer aus und machen Sie Familien auf unsere Studie aufmerksam. Kontakt & Zusendung von Flyern und Fragebogen DE; FR; I: Sandra Hotz, UNI FR (Co-Projektleitung) unter [email protected] oder Dominik Robin, ZHAW (Kontakt Rekrutierung) Tel. 058 934 63 42 oder laden Sie die Flyers direkt auf einer Homepage hinunter: www.collegium.ethz.ch 29 Formation continue Vol. 27 No. 2 2016 Paracétamol et ibuprofène en pédiatrie: Revue critique des indications, risques et autres points controversés Kim Daoa), Bernard Laubscherb), Thierry Buclinc) Introduction Le paracétamol et l’ibuprofène sont parmi les médicaments les plus largement prescrits en pédiatrie depuis la description d’une association entre Aspirine® et syndrome de Reye dans les années 1980. Des formes galéniques pédiatriques sont disponibles en Suisse depuis plusieurs décennies. La disponibilité de ces médicaments sans ordonnance contribue à un usage largement démocratisé et parfois injustifié. Le paracétamol et l’ibuprofène sont tous deux réputés pour leur excellent profil de tolérance et une marge thérapeutique large, mais ils ne sont pas pour autant dépourvus d’effets indésirables. Cet article a pour but de revoir les indications, les risques ainsi que d’autres points controversés associés à la prescription de paracétamol et d’ibuprofène en pédiatrie. Plusieurs signaux de pharmacovigilance plus ou moins controversés ont été émis pour ces médicaments ces dernières années: des risques augmentés d’asthme, de cryptorchidie ou encore d’hyperactivité ont été associés à l’exposition au paracétamol in utero ou en bas-âge. L’ibuprofène a quant à lui été associé à un risque augmenté d’infections invasives à streptocoques β-hémolytiques du Groupe A et d’empyème pleural. Un potentiel impact négatif des fébrifuges sur la réponse vaccinale ainsi que l’indication émergeante du paracétamol en tant que traitement du canal artériel persistant en néonatologie sont également discutés. Indications reconnues et formes galéniques disponibles en Suisse Les indications reconnues du paracétamol et de l’ibuprofène en Suisse sont le traitement a) Division de Pharmacologie clinique, Service de Biomédecine, Rue du Bugnon 17, 1011 Lausanne CHUV b) Département de Pédiatrie, Hôpital Neuchâtelois, Rue de la Maladière 45, 2000 Neuchâtel et Département Médico-Chirurgical de Pédiatrie, 1011 Lausanne - CHUV c) Division de Pharmacologie clinique, Service de Biomédecine, Rue du Bugnon 17, 1011 Lausanne CHUV de la fièvre et des douleurs légères à modérées. Le paracétamol et l’ibuprofène sont aussi utilisés en adjonction aux opiacés lors de douleurs sévères et l’ibuprofène comme traitement d’affections rhumatismales. Le paracétamol est commercialisé en Suisse sous forme de suspension, de gouttes, de suppositoires, de comprimés (effervescents ou non) et de solution intraveineuse. Les marques disponibles comprennent; Panadol®, Dafalgan®, Ben-U-Ron®, Bécétamol®, Acetalgine® et autres …; de nombreux génériques et diverses associations à d’autres principes actifs sont aussi disponibles. L’ibuprofène est disponible sous forme de suspension, de granules et de comprimés (Brufen®, Algifor Dolo Junior®, Spedifen®, Ibusifar® et autres …). La forme intraveineuse de l’ibuprofène, parfois utilisée en néonatologie, n’est pas commercialisée en Suisse. Les AINS disponibles pour la pédiatrie en Suisse sont: l’acide méfénamique sous forme de suppositoires et de suspension (Ponstan®, Méfénacide® et autres …), le diclofénac sous forme de suppositoires et de gouttes (Voltarène® et autres …) et le célécoxib, un AINS sélectif anti-COX2 indiqué lors de maladie rhumatismale, autorisé chez l’enfant de plus de 25 kg et uniquement disponible sous forme de comprimé de 100 mg. L’acide acétylsalicylique (Aspirine®) n’est pas indiqué chez l’enfant de moins 12 ans en raison d’une association avec le syndrome de Reye. Il est néanmoins utilisé comme antiagrégant dans des indications off-label (i.e hors indication officielle reconnue par les autorités d’enregistrement des médicaments) comme la maladie de Kawasaki ou l’accident vasculaire cérébral. Mécanismes d’action du paracétamol et de l’ibuprofène Le mécanisme d’action du paracétamol n’est pas encore complètement élucidé. Il a été démontré que son action analgésique intervient de manière prédominante au niveau du système nerveux central et dans une moindre mesure en périphérie. Plusieurs hypothèses 30 expliquant l’activité pharmacologique du paracétamol sont actuellement évoquées. On sait que celle-ci résulte d’une inhibition des cyclo-oxygénases (COX-1 et COX-2), d’une manière semblable aux AINS. Ces enzymes interviennent dans la synthèse de prostaglandines H2 (PGH2) à partir d’acide arachidonique. La PGH2 est ensuite à son tour transformée en d’autres prostaglandines ou en thromboxane, divers médiateurs de la douleur, de l’inflammation et de la fièvre et de l’agrégation plaquettaire en ce qui concerne le thromboxane. L’existence d’une troisième forme de cette enzyme (COX-3) exprimée au niveau du SNC et plus spécifiquement sensible au paracétamol a été discutée, mais est actuellement contestée. Une autre hypothèse postule que l’action du paracétamol aurait une efficacité dépendante de faibles concentrations de peroxyde et d’arachidonate locaux, situation retrouvée au niveau du SNC, mais seulement en l’absence d’inflammation en périphérie. Finalement, des activités modulatrices au niveau des récepteurs cannabinoïdes centraux, du système opioïdergique et des voies inhibitrices sérotoninergiques descendantes contribueraient également à ses effets pharmacologiques1) . Le paracétamol a essentiellement une activité analgésique et antipyrétique, il possède une légère activité anti-inflammatoire, démontrée par exemple après avulsion dentaire2) . Con trairement à l’ibuprofène, il est quasiment dépourvu d’activité antiplaquettaire et de toxicité gastro-intestinale ou rénale. L’ibuprofène est un anti-inflammatoire non stéroïdien non-sélectif. Il inhibe de manière non-sélective les cyclo-oxygénases (COX-1 et COX-2). Son action anti-inflammatoire, antalgique et fébrifuge est principalement attribuée à l’inhibition de la COX-2, alors que les effets indésirables digestifs sont plutôt attribués à l’inhibition de la COX-13) . Paracétamol: aspects pharmacocinétiques et pharmacodynamiques L’absorption orale du paracétamol est rapide et presque complète. Elle dépend de la formulation utilisée: le pic plasmatique est atteint en 30 minutes environ pour les formes liquides ou effervescentes et en 45 à 60 minutes pour les comprimés. L’absorption est retardée chez le jeune enfant de moins de 6 à 8 mois en raison d’une vidange gastrique plus lente. L’absorption rectale est bien plus erratique avec une biodisponibilité variable et Formation continue Vol. 27 No. 2 2016 un temps jusqu’au pic de concentration plasmatique variant entre 100 et 300 minutes. La relation entre les concentrations plasmatiques et l’effet du paracétamol n’est pas instantanée. Un délai de 1 à 2 heures entre les concentrations maximales plasmatiques de paracétamol et l’effet analgésique a été observé4). Ce délai est expliqué par le fait que le paracétamol doit pénétrer dans un compartiment effecteur, le système nerveux central, où son action pharmacologique se développe ensuite. Son effet est plus rapide lors d’administration intraveineuse, car les concentrations maximales sont atteintes plus rapidement dans le LCR. L’efficacité du paracétamol est néanmoins concentration-dépendante: des concentrations de 10 mg/l sont nécessaires pour une antalgie, alors que des concentrations de 5 mg/l suffisent pour obtenir un effet fébrifuge. L’administration de paracétamol intrarectal ne permettant pas d’atteindre systématiquement des concentrations supérieures à 5 mg/l, cette voie d’administration ne devrait donc pas être utilisée dans une indication antalgique5) . La demi-vie du paracétamol est brève (environ 2.7 heures) et son élimination principalement métabolique, les métabolites formés étant ensuite excrétés par voie rénale. Il est métabolisé au niveau hépatique, principalement par glucuronidation et sulfonation alors qu’une fraction mineure de la dose (< 5 %) subit une oxydation via le cytochrome P450 CYP2E1. Cette voie métabolique est cependant responsable de la formation du N-acétylp-benzoquinone imine (NAPQI), le métabolite associé à l’hépatotoxicité du paracétamol, qui doit ensuite être inactivé par conjugaison au glutathion sous peine de causer des lésions cellulaires. La toxicité hépatique du paracétamol est en effet liée au stress oxydatif induit par ce métabolite NAPQI. Une toxicité est observée lors d’ingestion d’une dose unique massive de plus de 150 mg/kg ou de doses répétées de 150–175 mg/kg/j pendant plus de 2 à 4 jours suite à la saturation du mécanisme de détoxification par le glutathion. Le risque de toxicité est par ailleurs augmenté en présence d’un inducteur enzymatique (phénobarbital, rifampicine, …) qui augmente l’activité du CYP2E1, ou d’une dénutrition (ou d’un jeûne prolongé), d’une hépatopathie chronique ou encore de certains facteurs génétiques qui diminuent la disponibilité du glutathion. Ibuprofène: aspects pharmacocinétiques et pharmacodynamiques L’absorption orale de l’ibuprofène est rapide. Elle dépend également de la formulation utilisée: le pic plasmatique est atteint en 30 à 45 minutes avec la suspension d’ibuprofène et en 1 à 2 heures lors d’administration de comprimés. Les formulations d’ibuprofène sous forme de sel d’arginate (Spedifen®, Ibusifar® et autres …) ou de lysine (Algifor-L®, Ibufen-L® et autres …) sont caractérisées par une meilleure solubilité dans l’eau et donc une absorption plus rapide. Leurs propriétés pharmacologiques sont similaires. L’ibuprofène pénètre rapidement dans le système nerveux central et exerce son activité antipyrétique au niveau de l’hypothalamus antérieur, comme le paracétamol. Un délai de 3 heures environ est observé entre concentration plasmatique maximale et baisse maximale de la température6) . La demi-vie plasmatique de l’ibuprofène est courte (environ 2 heures). Il est principale- Paracétamol Posologies: Per os: 5–15 mg/kg Intra-rectal: 15–20 mg/kg toutes les 4–6 heures Adaptation des doses: Insuffisance rénale sévère allonger intervalle à 8 heures Insuffisance hépatique sévère: contre-indiqué Doses maximales: nouveau-nés: 75 mg/kg/j enfants et adolescents: 100 mg/kg/j ou 4 g/j Ibuprofène (dès l’âge de 6 mois) Posologies: Per os: 5–10 mg/kg toutes les 6–8 heures Pas d’adaptation de dose en cas d’insuffisance rénale ou hépatique, mais prudence lors d’atteinte sévère Doses maximales: 40–50 mg/kg/j ment métabolisé au niveau hépatique par oxydation et glucuronidation puis ses métabolites inactifs sont excrétés par voie rénale. Traitement de la fièvre chez l’enfant La fièvre est une réponse physiologique de l’organisme, qui a pour but d’optimiser la réponse immunologique contre une infection. Les recommandations actuelles ne préconisent pas de traiter la fièvre chez l’enfant de manière systématique mais plutôt pour son confort4), 7). La voie orale est conseillée d’une manière générale, en raison d’une absorption plus prévisible et donc d’une meilleure efficacité4). Pour rappel, un impact d’un traitement par fébrifuges n’a pas été démontré concernant le risque de récidive de convulsions fébriles8). La prescription d’un schéma alterné de paracétamol et d’ibuprofène est une pratique courante en pédiatrie. La littérature à ce sujet a récemment fait l’objet d’une revue Cochrane et conclut à une efficacité fébrifuge légèrement supérieure lors d’administration des deux médicaments combinés ou alternés. Les résultats concernant l’impact sur le confort de l’enfant sont néanmoins peu concluants9). Les recommandations actuelles proposent donc de limiter cette pratique en cas de non-réponse à une monothérapie, car une incertitude persiste quant aux aspects de sécurité de cette association10) . Traitement de la douleur chez l’enfant Il n’existe à ce jour pas d’étude démontrant une différence d’efficacité antalgique entre paracétamol et ibuprofène. Une méta-analyse aux méthodes statistiques contestées a conclu que l’efficacité antalgique d’une dose unique de paracétamol (7–15 mg/kg) ou d’ibuprofène (4–10 mg/kg) n’était pas différente après extraction dentaire ou lors du traitement de maux de gorge chez des enfants; une légère tendance en faveur d’une efficacité supérieure de l’ibuprofène est néanmoins rapportée11) . Il convient d’interpréter ces résultats avec prudence, notamment en raison d’une influence possible de posologies très variables sur l’issue clinique mesurée. Pour rappel, la voie orale devrait être préférée dans une indication antalgique. Fébrifuges et réponse vaccinale La fièvre secondaire à la vaccination fait partie d’un processus inflammatoire physiolo- Tableau 1: Posologies usuelles 31 Formation continue gique lié à la production de pyrogènes en dogènes. Bien que ce phénomène soit en général bénin et limité dans le temps, l’administration prophylactique de fébrifuges est une pratique fréquente en pédiatrie et parfois prescrite de manière systématique avant la vaccination dans certains pays. Une étude publiée dans le Lancet en 2009 a investigué l’impact de l’administration de 3 doses de paracétamol prophylactique sur les réactions fébriles et la réponse immunitaire après vaccination. Une diminution statistiquement significative des taux d’anticorps spécifiques après primo-vaccination ainsi que des réactions fébriles post-vaccination a été observée en comparaison du groupe placebo. Les taux d’anticorps mesurés restaient toutefois audessus du seuil de séroprotection et l’impact clinique de cette observation demeure incertain12) . Le mécanisme immunologique exact expliquant ces observations n’est pas connu. Etant donné qu’il n’existe pas à ce jour de preuves établies ni sur l’utilité des antipyrétiques avant vaccination, ni sur l’effet néfaste sur la réponse vaccinale, il est préconisé de ne traiter les symptômes post-vaccinaux qu’en cas de nécessité13) . Paracétamol et fermeture du canal artériel persistant L’indométacine et l’ibuprofène sont les traitements pharmacologiques de référence du canal artériel persistant chez le nouveau-né prématuré. Un intérêt croissant pour le paracétamol se dessine depuis quelques années dans la même indication, en raison de son potentiel inhibiteur sur la synthèse des prostaglandines, de manière comparable aux AINS (dont il partage le mécanisme d’action) et d’une meilleure tolérance rénale en compar aison aux AINS. Les études publiées montrent une efficacité et un profil de tolérance similaire du paracétamol en comparaison avec le traitement de référence14) . Ces résultats doivent cependant encore être confirmés par des études plus robustes avant de modifier les pratiques. Profil d’effets indésirables L’incidence des effets indésirables associés au paracétamol et à l’ibuprofène est faible et un profil de tolérance relativement similaire est observé. Le paracétamol et l’ibuprofène sont tous deux de rares mais potentiels pourvoyeurs d’éruption cutanée (sous forme urticarienne ou érythémateuse) et de réactions Vol. 27 No. 2 2016 allergiques. L’ibuprofène est spécifiquement connu pour une toxicité au niveau gastrique, allant de la gastrite érosive à l’ulcère. Chez l’enfant, la toxicité rénale de l’ibuprofène est observée principalement lors d’atteinte rénale préexistante (par exemple: déshydratation ou insuffisance rénale). L’intolérance à l’aspirine et aux AINS est une entité bien connue en médecine adulte. Elle se manifeste par des difficultés respiratoires suivant l’ingestion de ces médicaments, en particulier chez des patients présentant la triade asthme, sinusite chronique et polypose nasale. En pédiatrie, cette triade est rarement observée et le Risque de bronchospasmes induits est peu étayé. Une étude a estimé la prévalence d’un bronchospasme détectés à la spirométrie après ingestion d’une dose unique d’ibuprofène (10 mg/kg) à 2 % dans une population d’enfants asthmatiques de 6–18 ans15). Un risque d’exacerbation asthmatique est ainsi possible au décours d’un traitement d’ibuprofène chez de tels patients. Divers autres effets indésirables du paracétamol et de l’ibuprofène, contestés ou non, sont abordés dans la suite de cet article. Les controverses actuelles Risque augmenté d’hyperactivité lors d’exposition au paracétamol durant la grossesse: Trois études récemment publiées ont observé une association entre exposition au paracé tamol in utero et un risque augmenté de troubles du développement psychomoteur et de déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité16)–18) . Cette association tend à être plus marquée lors d’exposition au paracétamol pendant plus de 28 jours. Une de ces études a estimé l’augmentation du risque absolu d’hyperactivité à 4 %16) . Ces données doivent néanmoins être interprétées avec prudence. En effet, les associations observées sont à la limite d’être significatives d’un point de vue statistique, alors que des milliers de patients ont été inclus. De nombreux biais doivent également être mentionnés. Premièrement, les données sont basées sur une évaluation parentale d’une modification du comportement de leur enfant, sans confirmation diagnostic par un professionnel de la santé. Deuxièmement, une utilisation prolongée de paracétamol reste inhabituelle durant la grossesse et pourrait impliquer une pathologie maternelle confondante. Troisièmement, les informations concernant les doses sont manquantes, ne permettant pas d’évaluation de 32 l’ampleur de l’exposition maternelle et d’un effet dose-réponse. A noter qu’une étude prospective publiée en 1987 observant des enfants exposés au paracétamol durant la gestation n’avait pas observé de risque augmenté de trouble de l’attention à l’âge de 4 ans19) . L’avis d’experts du Swiss Teratogen Information Service (STIS) a conclu que les données actuelles étaient trop limitées pour modifier les recommandations actuelles et que le paracétamol restait l’antalgique de choix en première intention pendant la grossesse mais que, par principe de précaution, tout traitement pharmacologique durant la grossesse devrait être d’utilisation parcimonieuse20) . Risque augmenté de cryptorchidie lors d’exposition au paracétamol durant la grossesse: Un risque de cryptorchidie augmenté a été observé dans trois études lors d’exposition in utero à des analgésiques (paracétamol, ibuprofène ou Aspirine®) 21)–23) . En 2010, une étude danoise a démontré une association entre cryptorchidie et utilisation de paracé tamol durant le 1er et le 2ème trimestre de la grossesse, avec un risque légèrement supérieur lors d’exposition au paracétamol durant plus de 4 semaines22) . L’analyse de registres de naissance danois et finnois a observé un risque légèrement augmenté lors d’une prise de paracétamol durant plus de 2 semaines dans la cohorte danoise, mais en revanche, une absence d’augmentation de ce risque dans la cohorte finnoise21) . Une troisième étude hollandaise a montré un risque légèrement augmenté lors d’utilisation de paracétamol durant le 2ème trimestre23) . Allant dans le sens des observations rapportées par ces études, une action anti-androgénique est imputée au paracétamol à doses élevées sur un modèle animal21) . Une augmentation du risque de cryptorchidie est donc observée de manière variable avec des résultats à la limite d’être statistiquement significatifs. Il convient donc d’interpréter ces données avec prudence. Risque augmenté d’asthme lors d’exposition au paracétamol durant la grossesse ou en bas-âge: Plusieurs études ont suggéré une association entre l’exposition au paracétamol in utero ou chez l’enfant en bas-âge et un risque augmenté d’asthme, de rhinite allergique, d’eczéma et/ou de «wheezing»24)–27) . Une méta-analyse récente reprenant ces résultats évalue Formation continue Vol. 27 No. 2 2016 l’augmentation du risque d’asthme lors d’exposition au paracétamol durant la grossesse avec un odds ratio à 1.39 [CI (95 %)1.01–1.91] et à 1.15 [CI (95 %) 1.00–1.31] lors d’exposition en bas-âge (< 6 mois). L’association observée entre exposition au paracétamol durant les phases précoces de la grossesse et risque d’asthme est très variable selon les études. Les infections des voies respiratoires apparaissent cependant comme un facteur confondant non négligeable lors d’exposition durant la période infantile avec un odds ratio diminuant à 1.06 [CI(95 %) 0.92-1.22] après ajustement pour ce facteur. Les auteurs concluent que ces résultats sont actuellement insuffisants pour conclure à un risque augmenté d’asthme lors d’exposition in utero ou dans l’enfance au paracétamol28) . Ibuprofène et risque augmenté d’infections invasives à Streptocoques β-hémolytiques du Groupe A: La fasciite nécrosante est une atteinte invasive par des streptocoques β-hémolytiques du groupe A. Une varicelle récente est un facteur de risque de fasciite nécrosante chez l’enfant de moins de 10 ans. Une suspicion d’association entre AINS et risque d’infections invasives à streptocoques du Groupe A fait suite à la publication en 1966 de 3 cas d’adultes exposés à l’indométhacine présentant des infections invasives (arthrites septiques à Staphylococcus aureus ou mycobactérie) 29) . En 1995, la polémique fut ravivée par 14 cas pédiatriques de fasciite nécrosante au décours d’une varicelle, dont un tiers des enfants étaient exposés à l’ibuprofène30) . L’étude la plus robuste à ce sujet est une étude cas-témoins portant sur 19 enfants avec fasciite nécrosante dans les 3 semaines suivant une varicelle comparés à 29 enfants avec infection des tissus mous (mais pas une fasciite nécrosante). Cette étude observait une utilisation augmentée d’ibuprofène dans le groupe avec fasciite nécrosante31) . Les hypothèses physiopathologiques évoquées sont une dissimulation du début des symptômes par l’ibuprofène, entraînant un retard diagnostique et peut-être une exacerbation de la sévérité de l’atteinte soit par inhibition de la fonction leucocytaire ou par une augmentation de la production de cytokines inflammatoires31) . Les modèles animaux de fasciite nécrosante montrent une évolution discordante sous AINS, ne permettant pas de clarifier la question32)–34). Les données disponibles à ce jour restent insuffisantes pour conclure, mais l’attitude habituellement recommandée est de déconseiller l’usage d’AINS lors de varicelle mais également lors d’autres infections des tissus mous. Ibuprofène et risque d’empyème pleural: Une augmentation de l’incidence de l’empyème pleural est observée depuis la fin du 20ème siècle dans la population pédiatrique, ceci indépendamment de l’incidence des pneumonies. Une étude écossaise a estimé l’incidence des empyèmes pleuraux à 37 cas par million d’enfants-année en 2005 alors qu’elle était de <10 par million d’enfants-année en 1998. Cette augmentation concernerait en particulier les enfants de 1–4 ans35) . Les raisons de cette augmentation ne sont actuellement pas élucidées, un changement de pathogénie ou de la susceptibilité de l’hôte sont évoqués. Les facteurs de risque d’empyème pleural comprennent: le sérotype I du Streptococcus pneumoniae (actuellement contenu dans le vaccin Prevenar 13®), un antécédent de varicelle récente (< 1 mois), l’utilisation d’antibiotiques comme la ceftriaxone et l’utilisation d’ibuprofène avant l’admission36) . L’ibuprofène a pour cette raison été invoqué comme facteur potentiellement causal d’empyème pleural. Une étude prospective montre une faible association, statistiquement non significative, entre le développement d’un empyème pleural et l’utilisation d’ibuprofène avant l’admission avec un odds ratio à 1.94 [CI (97.5 %) 0.80– 3.18]. La plus importante utilisation d’ibuprofène dans le groupe avec empyème pleural est certainement expliquée par une fièvre plus prononcée. Un impact négatif d’un contrôle trop strict de la fièvre sur la réponse immunologique physiologique de l’organisme contre l’infection est évoqué par les auteurs de cette étude37) . Une augmentation de l’incidence de pneumonies nécrosantes est également observée depuis 2 décennies. L’ibuprofène n’y a pas été associé à ce jour; l’augmentation de la virulence du Streptococcus pneumoniae semble en revanche y contribuer38) . Avec ces éléments, il n’est guère possible de tirer des conclusions et de modifier la prise en charge actuelle des enfants avec pneumonie. Il convient néanmoins de suivre les recommandations du traitement de la fièvre et de préférer une monothérapie par paracétamol en première intention, par principe de prudence. Finalement, il est également fait mention dans la littérature d’un possible impact du paracé- 33 tamol et de l’ibuprofène sur le développement de déséquilibres immunitaires chez l’enfant de par une altération des mécanismes de maturation immunitaire et de tolérance à des antigènes alimentaires39), 40) . Comme pour les controverses citées précédemment, il n’y a actuellement pas de données suffisantes pour tirer des conclusions. Conclusion Le paracétamol et l’ibuprofène ont une utilisation très libéralisée qui échappe en partie au contrôle du pédiatre. Un rappel de principes de prudence s’applique toutefois à ces médicaments, comme à tous les autres, qui ne devraient être utilisés que lorsque leur indication a bien été établie. Ce rappel devrait être transmis aux parents afin d’éviter les expositions superflues. Le traitement pharmacologique de la fièvre devrait être dicté par le confort de l’enfant avant tout et non par la recherche d’une température corporelle normale à tout prix. La combinaison de paracétamol et ibuprofène est à réserver aux enfants ne répondant pas à une monothérapie. Une prophylaxie fébrifuge systématique lors de vaccination n’est pas indiquée. Concernant les diverses controverses abordées, la seule recommandation à en retenir est probablement de déconseiller les AINS comme l’ibuprofène lors de varicelle ou d’infections des tissus mous. Il n’y a en revanche pas lieu actuellement pas modifier la prise en charge des enfants en ce qui concerne les risques d’hyperactivité, de cryptorchidie et d’asthme associés au paracétamol, ni le risque d’empyème pleural associé à l’ibuprofène. Références 1) Smith, H.S., Potential analgesic mechanisms of acetaminophen. Pain Physician, 2009. 12(1): 269– 80. 2) Bjornsson, G.A., H.R. Haanaes, and L.A. 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Correspondance Kim Dao Division de Pharmacologie clinique Service de Biomédecine Rue du Bugnon 17 1011 Lausanne – CHUV [email protected] Les auteurs certifient qu'aucun soutien financier ou autre conflit d'intérêt n'est lié à cet article. 34 Formation continue Vol. 27 No. 2 2016 Maladies invasives à pneumocoques à l’ère du Prévenar® ou un abcès pulmonaire sont principalement dûes au Sp et semblent être en augmentation. Historique de la vaccination Gradoux Ea) , Kyprianidou Sa) , Asner Sb) , Crisinel PAb) , Perez MHc) , Lausanne Abréviations MIP PCV13 PCV SHU Maladies invasives à pneumocoques 23-valent Pneumococcal Polysaccharide Vaccine Pneumococcal Conjugate Vaccine Syndrome Hémolytique Urémique Introduction Aux soins intensifs de pédiatrie du CHUV, nous avons été confrontés récemment à des maladies invasives à pneumocoques (MIP) extrêmement sévères, chez des enfants vaccinés par Prevenar 13® (PCV13) selon le plan de vaccination suisse. Ces différentes situations (nous allons brièvement vous raconter 3 d’entre elles) nous ont beaucoup interpellés et inquiétés quant à la possibilité d’émergence de sérotypes de remplacement suite à l’introduction du PCV13. Situations cliniques Première situation Il s’agit d’une fillette de 2 ans hospitalisée pour une pneumonie sévère acquise dans la communauté, compliquée d’une bactériémie, qui développe un syndrome hémolytique et urémique (SHU) induit par S. pneumoniae (sérotype 3), nécessitant une dialyse péritonéale et une longue intubation. Deuxième situation Il s’agit d’un nourrisson de 9 mois qui présente un choc septique avec méningite à S. pneumoniae (sérotype 24), se compliquant d’une défaillance multiorganique et d’un purpura fulminans. Après une longue intubation et une hémofiltration, Il est amputé de 3 de ses membres en raison de nécroses importantes. Troisième situation Le dernier patient est un garçon de 7 mois qui présente un état de mal convulsif suite à une a) Département médico-chirurgical de pédiatrie, CHUV b) Unité d’infectiologie et vaccinologie pédiatrique, Département médico-chirurgical de pédiatrie, CHUV c ) Unité de soins intensifs pédiatriques, Département médico-chirurgical de pédiatrie, CHUV méningite à S. pneumoniae (sérotype 33), nécessitant la pose temporaire d’une dérivation ventriculo-externe. L’enfant garde des séquelles sous forme d’une parésie du membre supérieur gauche ainsi qu’une surdité neurosensorielle unilatérale. Ces trois enfants étaient tous vaccinés selon le calendrier vaccinal suisse et avaient reçu un minimum de 2 doses de PCV13. Ils n’avaient pas d’autre pathologie associée, notamment pas de déficit immunitaire connu. Rappel microbiologique et clinique Le pneumocoque (Streptococcus pneumoniaeSp) est un cocci gram positif qui se présente sous forme de diplocoques ou de courtes chainettes. Il existe plus de 90 polysaccharides de surface distincts définissant des sérotypes (un chiffre et une lettre, par ex: 6A), avec des similarités antigéniques les rassemblant en sérogroupes (un chiffre, ex: 6A et 6B). Ces polysaccharides de surface sont des facteurs importants pour la virulence et le potentiel invasif de la bactérie. Sp est un colonisant habituel du naso-pharynx, et ce dès les premier mois de vie. Les infections font généralement suite à la co lonisation par un nouveau sérotype, sans que le facteur déclenchant exact soit clairement établi1) . Ce germe est la cause d’infections non invasives comme des otites moyennes aiguës et des sinusites mais est aussi responsable de maladies sévères, regroupées sous le nom de maladies invasives à pneumocoques (MIP) qui sont des infections documentées par la mise en évidence du Sp dans un site normalement stérile, telles que les bactériémies (occultes ou non), les pneumonies compliquées ou non d’un empyème ou les méningites. Contrairement au grand enfant et à l’adulte, chez qui la consolidation lobaire est la présentation radiologique la plus fréquente de la pneumonie à pneumocoque, elle peut chez les plus petits prendre l’aspect d’une bronchopneumonie avec infiltrat alvéolaire unique ou multiples. Les pneumonies compliqués par un empyème 35 En 1977, le premier vaccin polysaccharidique (Pneumococcal Polysaccharides VaccinePPV) contre le pneumocoque est mis sur le marché aux États-Unis. Il couvrait initialement 14 sérotypes. En 1983, il est remplacé par PPV23 (Pneumovax®). En raison de sa composition faite uniquement de polysaccharides capsulaires purifiés, il engendre une réponse immune de type T-indépendante, faisant intervenir uniquement les lymphocytes B, moins complète et moins durable qu’une réponse T-dépendante. De plus, il ne permet pas le développement d’une immunité mémoire, engendre une hyporéponse lors de l’administration des doses de rappel et son immunogénicité est faible voire absente chez les enfants de moins de 2 ans. Par ailleurs, il ne modifie pas le portage naso-pharyngé. En Suisse, le premier vaccin conjugué contre les pneumocoques, le Prevenar 7® (PCV7) est introduit en 2001 chez les enfants à risque. Ce vaccin est lui aussi composé de polysaccharides capsulaires, mais ces derniers sont liés à une protéine (CRM197, variante non toxique de la toxine de C. diphteriae). Cette glucuroconjugaison permet une réponse immunitaire dépendante des lymphocytes T, entrainant la maturation des lymphocytes B et ainsi une immunité mémoire. Ce vaccin est également efficace chez les enfants de moins de 2 ans. En 2006, le PCV7 intègre la liste des vaccinations complémentaires pour les enfants de moins de 5 ans en Suisse. En 2006, ce vaccin couvrait 60 % des souches invasives de pneumocoque chez l’enfant de moins de 2 ans, en Suisse. L’introduction du vaccin a permis une diminution de moitié des infections invasives à pneumocoques dans cette tranche d’âge. Cependant, le nombre de sou ches non vaccinales a fortement augmenté, de telle sorte que le PCV7 ne couvrait plus que 16 % des souches de pneumocoques invasives en 2011, chez l’enfant de moins de 2 ans. Il est donc logiquement remplacé par le PCV13, fin 2010, ce qui a permis d’augmenter la couverture des souches invasives de 16 % à 61 % chez l’enfant de moins de 2 ans. Cette couverture a également augmenté, de 8 % à 80 %, chez les enfants de 2 à 4 ans, pour lesquels, malheureusement, la vaccination par le PCV7 n’avait pas permis de diminuer l’incidence des maladies invasives à pneumocoques2) . Formation continue Effets de la vaccination sur les maladies invasives à pneumocoques Les vaccins conjugués contre le pneumocoque ont fait preuve d’un impact important par une diminution du portage nasopharyngé des sérotypes vaccinaux, entrainant une nette diminution des infections chez les enfants vaccinés et une immunité de groupe (diminution des MIP chez la population non vaccinée). En Suisse, après l’introduction du PCV7, l’Office fédéral de la santé publique rapportait une diminution de moitié des MIP chez les enfants de moins de 2 ans, avec un recul de 85 % pour les maladies causées par un sérotype inclu dans le vaccin3) . Néanmoins, on a rapidement retrouvé un phénomène de remplacement par lequel la proportion de certains sérotypes non-vaccinaux a augmenté en parallèle avec la diminution des sérotypes vaccinaux4). En Amérique du Nord et dans une moindre mesure en Europe, un des sérotypes de remplacement principal était le 19A, qui présente de multiples résistances antibiotiques4) . Les sérotypes additionnels inclus dans le PCV13 ciblent donc ces sérotypes émergents. Dans une large étude américaine5) (plus de 30’000 prélèvements), la réduction des MIP dues aux sérotypes supplémentaires inclus dans le PCV13 s’élève à 93 % chez les enfants de moins de 5 ans et est principalement expliquée par une diminution des sérotypes 19A et 7F. Les auteurs retrouvent une immunité de groupe et ne constatent pas de sérotype de remplacement clairement émergent. De plus, ils rapportent une diminution des résistances antibiotiques de plus de 50 %, largement liée a la baisse du nombre de sérotypes 19A. Ils estiment que l’introduction du PCV13 aux Etats Unis a permis d’éviter environ 10’000 MIP chez les enfants et 20’000 chez les adultes, ainsi que 3000 décès (97 % chez les adultes) dans les 3 ans suivant l’introduction du vaccin. La répartition des MIP, dans cette étude, semble se modifier légèrement, le nombre de pneumonies passant de 43 à 39 %, les bactériémies restant stables et le nombre de méningites augmentant de 9 à 13 %. Le cas du syndrome hémolytique et urémique associé à S. pneumoniae (SpSHU) Le SHU est classiquement lié à une infection à E.coli produisant une shigatoxine. Pourtant, Vol. 27 No. 2 2016 entre 5 et 10 % des SHU de l’enfant sont liés à une infection par un pneumocoque, et l’incidence du SpSHU est estimée entre 0,4 et 0,6 %. La physiopathologie du SpSHU semble impliquer le cryptantigène de Thomsen-Friedenreich, présent à la surface des érythrocytes, plaquettes, cellules glomérulaires et hépatocytes mais non-exposé en temps normal. Le pneumocoque produit une enzyme, la neuraminidase, qui clive l’acide N-acétyl neuraminique des glycoprotéines de surface, exposant ainsi l’antigène de Thomsen-Friedenreich. Ce dernier interagit alors avec des IgM préformées, ce qui provoque une agglutination, une hémolyse et des lésions endothéliales6) . Les principaux sérotypes impliqués jusqu’ alors dans des spSHU sont couverts par le PCV13. On retrouve une augmentation de l’incidence relative du sérotype 19A après l’introduction du PCV7 ainsi qu’une association du SpSHU avec le sérotype 37) . Discussion Deux de nos 3 patients ont souffert d’une infection avec un sérotype non inclus dans le PCV13. Bien que le sérotype 24 soit possiblement un sérotype émergent dans les MIP chez les enfants vaccinés, si l’on en croit deux grandes études européennes (France, Angleterre) qui rapportent une prévalence d’environ 20 % 8), 9) , cette observation n’est pas confirmée dans d’autres contextes épidémiologiques où aucun sérotype émergent n’est clairement mis en évidence. Le sérotype 33 n’est lui pas spécialement retrouvé comme pourvoyeur de MIP. La première patiente a présenté une infection à sérotype 3 alors qu’elle était adéquatement vaccinée et que ce sérotype est inclus dans le PCV13. Cet échec vaccinal peut être expliqué par une immunogénicité sous-optimale du sérotype 3 qui apparaît être le moins immunogène des 13 sérotypes inclus dans le PCV1310). La stratégie de vaccination actuelle permet indéniablement la diminution des maladies invasives à pneumocoques. Cependant, par le remplacement capsulaire que cela engendre, il n’est pas possible d’envisager l’éradication complète des infections invasives à pneu mocoque. Une surveillance microbiologique permettant l’identification des éventuels nouveaux sérotypes de remplacement est nécessaire afin d’orienter l’évolution des stratégies de vaccination et le développement de nouveaux vaccins. 36 En conclusion, pour le pédiatre, il est indispensable de continuer à vacciner les enfants contre les MIP. Cependant, malgré une excellente efficacité du PCV13, il est important de ne pas considérer que la vaccination protège à 100 % contre les MIP, qui restent une cause importante de morbi-mortalité, en particulier dans la première année de vie. Références 1) Ampofo K, Byington C. Streptococcus pneumoniae. In: Pediatric Infectious Diseases. 4th edition, Elsevier; 2012: 721–8. 2) Vaccination contre les pneumocoques: recommandations visant à prévenir les maladies invasives à pneumocoques chez les groupes à risque. Office fédéral de la santé publique (OFSP) et Commission fédérale pour les vaccinations (CFV), février 2014. 3) Recommandations de vaccination contre les pneumocoques pour les enfants de moins de cinq ans. Remplacement du vaccin conjugué 7-valent par le vaccin conjugué 13-valent. OFSP, novembre 2010. 4) Sharma D, Baughman W, Holst A et al. Pneumococcal Carriage and Invasive Disease un Children Before Introduction of the 13-valent Conjugate Vaccine: Comparison With the Era Before 7-valent Conjugate Vaccine. The Pediatric Infectious Disease Journal. 2013; 32: e45–e53. 5) Moore M, Link-Gelles R, Schaffner W et al. Effect of use of 13-valent pneumococcal conjugate vaccine in children on invasive pneumococcal disease in children and adults in the USA: analysis of multisite, population-based surveillance. Lancet Infect Dis 2015, 15(3); 301–9. 6) Spinale J, Ruebner R, Kaplan B et al. Update on Streptococcus pneumoniae associated hemolytic syndrome. Current Opinion in Pediatrics 2013; 25(2): 203–8. 7) Bender J, Ampofo K, Byington C et al. Epidemiology of Streptococcus pneumoniae-Induced Hemolytic Uremic Syndrome in Utah Children. The Pediatric Infectious Disease Journal. 2010; 29, nr 8. 8) Waight P, Andrews NJ, Ladhani SN et al. Effect of the 13-valent pneumococcal conjugate vaccine on invasive pneumococcal disease in England and Wales 4 years after its introduction: an observational cohort study. Lancet Infect Dis 2015, 15(5): 535–43. 9) Lepoultre A, Varon E, Georges S et al. Impact of pneumococcal conjugate vaccines on invasive pneumococcal disease in France. 2002–1012. Vaccine 33 (2015), 359–66. 10)Andrews N, Waight P, Pearce E et al. Serotype-specific effectiveness and correlates of protection for the 13-valent pneumococcal conjugate vaccine: a post-licensure indirect cohort study. Lancet Infect Dis 2014, 14: 839–46. Correspondance Dre Eugénie Gradoux Département medico-chirurgical de pédiatrie CHUV 1011 Lausanne [email protected] Les auteurs certifient qu'aucun soutien financier ou autre conflit d'intérêt n'est lié à cet article. Informations Vol. 27 No. 2 2016 Infections invasives à pneumocoques de l’enfant en Suisse aujourd’hui Christoph Berger, Zurich 5) 6) Traduction: Rudolf Schlaepfer, la Chaux-de-Fonds 7) Comme les méningocoques ou l’Haemophilus influenzae de type b, les pneumocoques sont des bactéries capsulées qui occasionnent, en raison de l’immaturité immunologique notamment chez le nourrisson et le petit enfant, des infections invasives sévères, potentiellement mortelles ou laissant des séquelles significatives à vie. Suite à l’introduction des vaccins conjugués, les cas de septicémie, méningite et pneumonie dus à ces germes ont diminué de manière réjouissante pendant la petite enfance; en Suisse on ne voit pratiquement plus d’infections envahissantes à H. influenzae. Les trois cas de petits enfants jusqu’à là en bonne santé, atteints de manière tout à fait inattendue par une infection invasive à streptococcus pneumoniae, présentés dans l’article de Gradoux et coll., sont d’autant plus marquants. Ils mettent en évidence l’irruption brutale de maladies sévères et potentiellement fatales: que ce soit une méningite, une septicémie foudroyante avec purpura fulminans et nécroses ischémiques ou un syndrome hémolytique-urémique, toutes suivies de séquelles sévères. Cette présentation montre l’existence et la gravité de ces maladies et démontre que nous devons les craindre, et traiter avec les meilleurs moyens possibles, aussi après l’introduction des vaccins conjugués contre les pneumocoques. L’article démontre l’importance des vaccins pour enrayer les maladies invasives, mais aussi que le vaccin a ses limites: il peut limiter le fardeau d’une maladie qui se modifie, mais pas la supprimer. L’introduction des vaccins conjugués anti pneumococciques en pédiatrie a permis une nette diminution, aux USA, en Europe comme en Suisse, de toutes les infections invasives dues aux pneumocoques, et notamment de celles occasionnées par les souches contenues dans le vaccin2)–5) . En outre, lorsque le taux vaccinal est élevé, les vaccins conjugués antipneumococciques conduisent, par la ré- duction de la colonisation nasale, à une protection indirecte aussi des personnes nonvaccinées (immunité de groupe) 2), 3), 6) . Le vaccin réduit donc la charge considérable de ces maladies, par la protection directe et indirecte de la population. Le revers de la médaille, respectivement la limite de la vaccination, est l’augmentation d’infections par des souches non-inclues dans le vaccin (p.ex. 19A), observée déjà après l’introduction de Prevenar 7®. Ce «replacement» a été partiellement corrigé par les souches comprises dans Prevenar 13®, mais se documente une fois de plus, et pas seulement, par ces exemples, deux des trois infections étant causées par des souches rares et non-inclues dans le vaccin 24, 33. Les vaccins sont dirigés contre des souches de pneumocoques connues suite à des infections invasives. Il est donc indispensable d’observer et suivre de près la colonisation nasale des personnes vaccinées. Le troisième cas, dû à la souche 3 contenue dans Prevenar 13®, montre que la protection n’est peut-être pas la même pour toutes les souches7), 8) . Là aussi une surveillance est nécessaire afin de pouvoir adapter le vaccin ou le schéma de vaccination. En résumé cette contribution présente de manière marquante des infections à pneumocoques invasives sévères observées chez le nourrisson et le petit enfant après l’introduction du vaccin conjugué antipneumococcique; leur diagnostic, traitement et prévention restent un défi. Références 1) Gradoux E, et al Paediatrica 2016; 2: 35. 2) Moore MR, Link-Gelles R, Schaffner W et al. Effect of use of 13-valent pneumococcal conjugate vaccine in children on invasive pneumococcal disease in children and adults in the USA: analysis of multisite, population-based surveillance. Lancet Infect Dis. 2015; 15: 301–9. 3) Waight PA, Andrews NJ, Ladhani NJ, Sheppard CL, Slack MP, Miller E. Effect of the 13-valent pneumococcal conjugate vaccine on invasive pneumococcal disease in England and Wales 4 years after its introduction: an observational cohort study. Lancet Infect Dis. 2015; 15: 629. 4) Lepoutre A, Varon E, Georges S, Dorléans F, Janoir C, Gutmann L, Lévy-Bruhl D; Microbiologists of 37 8) Epibac; ORP Networks. Impact of the pneumococcal conjugate vaccines on invasive pneumococcal disease in France, 2001–2012. Vaccine. 2015; 33: 359–66. Bundesamt für Gesundheit. Pneumokokkenerkrankungen. Bull BAG 2014; 4: 41–48. Pilishvili T, Lexau C, Farley MM et al. Active Bacterial Core Surveillance/Emerging Infections Program Network. Sustained reductions in invasive pneumococcal disease in the era of conjugate vaccine. J Infect Dis. 2010; 201: 32–41. Novak D, Lundgren A, Westphal S et al. Two cases of hemolytic uremic syndrome caused by Streptococcus pneumoniae serotype 3, one being a vaccine failure. Scand J Infect Dis. 2013; 45: 411–4. Trück J, Snape MD, Tatangeli F et al. Pneumococcal serotype-specific antibodies persist through early childhood after infant immunization: follow-up from a randomized controlled trial. PLoS One. 2014; 9: e91413. Correspondance Prof. Dr. med. Christoph Berger Co-Leiter Abteilung Infektiologie und Spitalhygiene Universitäts-Kinderspital Zürich Steinweisstrasse 75 8032 Zürich [email protected] Informations Vol. 27 No. 2 2016 Enfants, adolescents et jeunes adultes proches aidants en Suisse Agnes Leu1) , Corinna Jung2) , Marianne Frech3) , Zurich première étape, identifiés afin qu’ils, et leurs familles, puissent être soutenus. Objectifs du programme de recherche Traduction: Rudolf Schlaepfer, La Chaux-de-Fonds «I loved my dad and I couldn’t bear to see him losing his dignity – getting more ill before my eyes … It’s too late for me now. My dad died and I’m no longer a ’young carer’, but for all those other kids out there who are in the same situation I was, then something should be done to help them. Not take them away from their mum or dad, but to help them care without worrying, without being frightened» (The Princess Royal Trust for Carers, 2004). Arrière-plan La santé publique suisse a été soumise, ces dernières années, à d’énormes changements. Depuis l’introduction du nouveau système de financement des soins, des soins hospi taliers et notamment des forfaits par cas (SwissDRG) en 2012, on vise une amélioration continuelle de la qualité des processus et de la gestion, ce qui a pour conséquence un retour à domicile plus rapide des patients depuis les établissements de soins aigus. Cette évolution a des conséquences tout particulièrement pour les proches aidants: leur charge devient encore plus importante, en qualité des soins et en temps. Ces dernières années plusieurs études ont été menées afin d’ana lyser la charge des proches aidants et les offres permettant de les soulager. Il n’y a par contre pas de véritable prise de conscience du fait que des enfants, adolescents et jeunes adultes (ci-après young carers [YC] et young adult carers [YAC]) se chargent des soins de personnes souffrant de maladies somatiques ou psychiques. En Suisse la recherche con cernant la situation de ce groupe vulnérable est lacunaire. Ni le nombre d’enfants, adoles- 1) Prof. FH Dr. iur., Programmleitung, Careum Forschung, Forschungsinstitut der Kalaidos Fachhochschule, Departement Gesundheit, Zürich 2) Dr. phil., Senior Researcher, Careum Forschung, Forschungsinstitut der Kalaidos Fachhochschule, Departement Gesundheit, Zürich 3) Masterstudentin Pflegewissenschaften, Careum Forschung, Forschungsinstitut der Kalaidos Fachhochschule, Departement Gesundheit, Zürich cents et jeunes adultes, ni la nature et l’ampleur de leur tâche, ni l’impact sur leur quo tidien ne sont connus. Les besoins et les souhaits des jeunes qui endossent ce rôle et de leurs familles n’ont pas été explorés. Il est entre temps bien connu que les maladies chroniques n’affectent pas seulement la personne malade mais bien tout le système familial1) ; la situation des jeunes gens aidants exige donc une attention particulière. Point de départ La Suisse ne dispose pas de données concernant la situation des YC et YAC. Fin 2011 le nombre d’enfants, adolescents et jeunes adultes jusqu’à 24 ans était de 2’134’1453). Un regard sur les études internationales montre qu’en moyenne 2 à 4 % des enfants et adolescents sont concernés, le chiffre étant nettement plus élevé pour les 18–24 ans (5.3 %). Cela signifie – si la récolte de données en Suisse donne des résultats similaires à ceux d’autres pays à la situation socio-économique comparable – qu’en Suisse vivent entre 32’851 et 65’702 enfants et adolescents aidants et entre 32’122 et 26’055 jeunes adultes aidants4) . Ils doivent être, dans une A partir de la thèse que des YC et YAC assument, en Suisse aussi, un rôle de soin et de soutien non négligeable au sein de la famille, des enfants, adolescents et jeunes adultes sont questionnés sur la nature et l’étendue des soins qu’ils apportent, le chemin qui mène aux soins, ainsi que sur leur situation économique et démographique. Ils sont aussi interrogés sur leur participation aux offres de formation, leur accès à l’emploi et sur leurs activités sociales et leurs loisirs. Définition Young Carers (YC) et Young Adult Carers (YAC) Ces enfants, adolescents (YC) et jeunes adultes (YAC) ont moins de 18 respectivement moins de 25 ans et assument soins, accompagnement et soutien à un membre de la famille. Ils assument de manière régulière des tâches de soins conséquentes et portent des respon sabilités normalement attribuées aux adultes. La personne dépendante est souvent l’un des parents, mais il peut également s’agir d’un frère ou d’une sœur, de grands-parents ou encore d’un autre proche atteint dans sa santé physique, psychique ou cognitive et nécessitant des soins, du soutien ou de la surveillance2) . Programme de recherche «learn&care» L’objectif du programme «Young Carers and Young Adult Carers in Switzerland», prévu sur une durée de 5 ans, est de combler la lacune de données et de recherche en Suisse. Les études internationales mettent en évidence des effets à long terme chez les enfants et adolescents qui ont assumé la charge de proche aidant: dans de nombreux cas leur engagement au sein de la famille a eu une incidence sur la scolarité, avec pour conséquence de moins bonnes chances de formation5) . Suite à la prise de conscience croissante pour la situation des YC et YAC et aux enseignements de plus de 350 projets YC, les échecs scolaires régressent en Grande Bretagne, pays d’origine de la recherche dans ce domaine. Cette évolution positive permet la conclusion que des améliorations significatives sont possibles dans la vie des YC et YAC et qu’un besoin de recherche et des mesures concrètes sont nécessaires aussi en Suisse6) . Pour plus d’informations sur les projets de recherche: http://www.careum.ch/yc/projekte et sur le Blog de Careum: http://www.careum.ch/ youngcarers et http://blog.careum.ch/blog/familycare-2/ Correspondance [email protected] 38 Informations Vol. 27 No. 2 2016 Dans un deuxième volet sont explorées les expériences et perspectives des personnes qui peuvent contribuer, dans le cadre de leur activité professionnelle (médecins de famille et pédiatres, organisations de soins à domicile, services d’urgences, services de pro tection de l’enfant et de l’adulte, etc.), à la prévention et à la sensibilisation pour la thématique des YC et YAC. Sur la base de données scientifiques seront développées des offres de soutien, adaptées aux besoins et orientées sur la famille, pour les YC et YAC en Suisse ainsi qu’un outil pratique à l’intention des professionnels du domaine de la santé, pour les aider à identifier les YC et YAC et leur permettre d’agir de manière préventive ou d’intervenir le cas échéant. RAD-92x46mm.qxp_Layout 1 09.07.15 15:43 Seite 10 Ein spannender Job mit äusserst flexiblen Arbeitszeiten … FACHARZT (m/w) La version complète de cet article peut être consultée sur le site www.swiss-paediatrics.org. 60% - 100% PÄDIATRIE Correspondance Prof. FH Dr. iur Agnes Leu Programmdirektorin learn&care Careum Forschung Kalaidos Fachhochschule, Departement Gesundheit Pestalozzistrasse 7 8032 Zürich Telefon direkt 043 222 50 56 [email protected] www.careum.ch/young carers CH-6002 Luzern n ++41 41 369 09 01 n www.rad-zentralschweiz.ch Kinderspital Zürich, Entwicklungspädiatrie Certificate of Advanced Studies (CAS) in Entwicklungspädiatrie Diese universitäre Weiterbildung ist postgradual und berufsbegleitend konzipiert. Les auteures ne déclarent pas de conflits d’intérêt. Ziele Der Studiengang vermittelt umfassende entwicklungspädiatrische Kompetenzen (präventiv, diagnostisch und beraterisch) für die ersten sechs Lebensjahre Zielpublikum Ärztinnen und Ärzte mit Schwerpunkt in der Betreuung von Kindern und Jugendlichen Abschluss Certificate of advanced studies in Entwick- lungspädiatrie der Universität Zürich (14 ETCS) Dauer 2 Jahre Kosten CHF 8800 Studienbeginn Mai 2017 Anmeldung ab sofort (Anmeldeschluss 1.10.2016) Leitung Prof. Dr. med. O. Jenni und Dr. med. C. Benz Abteilung Entwicklungspädiatrie Kinderspital Zürich Informationen Dr. med. Caroline Benz Abteilung Entwicklungspädiatrie Kinderspital Zürich, Steinwiesstrasse 75 8032 Zürich [email protected] www.kispi.uzh.ch/cas 39 Informations Vol. 27 No. 2 2016 Des pédiatres et des membres de l’administration suisses «visitent» des sites de production de vaccins Philipp Jenny, membre du comité de la SSP Traduction: Rudolf Schlaepfer, La Chaux-de-Fonds Suite à la pénurie de vaccins en 2015, des contacts intensifs ont eu lieu entre la pédiatrie, les offices fédéraux et GlaxoSmithKline. Làdessus la firme a organisé, pour les personnes concernées, une visite d’une de leurs fabriques en Belgique, en nous donnant la possibilité de discuter de la problématique avec des responsables haut-placés. Ainsi, le 9 mars 2016, cinq pédiatres, un représentant de l’OFSP et deux représentants de Office fédéral pour l'approvisionnement économique du pays (OFAE), accompagnés de membres de GSK-Suisse, se sont rendus en Belgique. Détrompez-vous, ce n’a pas été un «petit voyage de corruption»; nous avons tout payé nous-mêmes, y compris le repas à la cantine de l’entreprise … GSK détient à Wavre et dans la localité voisine de Rixensart deux grandes fabriques de vaccins qui emploient 8000 personnes, dont 2000 uniquement dans le contrôle qualité. Pourtant seule une partie des composants de vaccins sont produits ici, les autres dans une vingtaine de fabriques partout dans le monde. Le mélange et le conditionnement des vaccins se fait essentiellement en Belgique. Presque chaque processus de fabrication a son propre bâtiment, le site est donc très étendu et on pourrait à tort penser qu’il s’agit de firmes différentes. L’entier des installations donne une impression propre et rangée. Des corridors avec des fenêtres donnant sur les locaux de production ont été spécialement aména- gés pour les visiteurs, afin d’éviter toute contamination. Nous avons pu visiter, entre autres, la nouvelle unité de production d’antigène de la coqueluche, planifiée en 2010, début de construction en 2012, terminée en 2015. Malgré cela les premiers antigènes Pa ne seront disponibles pour le marché qu’en 2018. Actuellement chaque tube, chaque réacteur et chaque processus et contrôlé et certifié, et plus que 12’000 échantillons sont vérifiés par GSK et toutes les autorités compétentes. Et cela pour une installation qui produit de manière presque inchangée un antigène qui est sur le marché depuis 1955. Depuis la décision de construire cette unité jusqu’à la production du premier vaccin pour le marché 8 ans se sont écoulés … Le problème de la nouvelle installation est sa capacité. Il y a six ans on ne prévoyait que le remplacement de l’ancienne unité de Rixensart (qui arrive au terme de sa durée d’exploitation), sans savoir qu’au moment de l’achèvement règnerait une pénurie mondiale en antigènes Pa. Par cette nouvelle unité, GSK ne pourra augmenter, en 2018, sa capacité de production d’antigène Pa qu’à 150 % de la capacité actuelle. Nous avons aussi eu l’occasion de visiter l’installation d’emballage. A ce propos j’aimerais souligner que, dès que la seringue ou le flacon sont étiquetés et emballés (se fait d’un trait), le vaccin ne peut être vendu que dans un seul et 40 unique pays. Une action comme celle pratiquée chez nous l’année passée avec du vaccin «néo-zélandais» n’est possible, qu’exceptionnellement partout dans le monde. Les autorités suisses semblent représenter une exception louable. Dans la discussion avec les responsables de la division vaccins de GSK il a souvent été question du long temps de production (20–24 mois) et de la demi-vie relativement courte. Les contrôles étatiques renchérissent et compliquent la fabrication des vaccins; en particulier le fait que chaque pays a des dispositions différentes et veut les contrôler lui-même. D’autre part cela freine sensiblement l’entrée sur le marché des fournisseurs à bas prix d’Inde ou de Chine. On nous explique aussi que, pour des raisons relevant du droit des cartels, on ne peut s’entendre avec les concurrents et qu’on apprend donc trop tard s’ils se voient confrontés à un manque de vaccin. Il est donc très difficile d’estimer quelle quantité d’un vaccin sera nécessaire dans deux ans (temps de production d’un vaccin) ou dans huit ans (nouvelle unité de production). En cas de pénurie, GSK évalue où le besoin de vaccin est le plus urgent, en d’autres termes où une pénurie met en danger le plus grand nombre d’enfants. Le prix payé par le client ne joue dans ce cas aucun rôle. Actuellement la demande en Suisse, et mondiale, peut être satisfaite mais des problèmes peuvent survenir s’il y a des ennuis de livraison (p.ex. accident d’un camion). L’objectif est de constituer en Suisse dès 2017 des réserves obligatoires pour vaccins. En raison des limites de conservation (1–1-½ ans après la fin de fabrication) elles ne peuvent pas être très importantes; sont prévus des stocks pour 4–5 mois. J’ai tiré de ce voyage les enseignements suivants: •Le temps de réaction à une situation critique est, en raison du processus de fabrication, très long. •Il est presqu’impossible de corriger de mauvaises prévisions. •Il n’y a actuellement pas de (grandes) réserves de vaccin contenant l’antigène Pa. •Il n’est pas possible de constituer des stocks obligatoires de vaccins très importants en raison des durées limites d’utilisation; ils seront sont donc, vu les longs temps de réaction, toujours justes. •Des contrôles sévères par les autorités sont nécessaires et acceptés par l’industrie, mais il n’est pas nécessaire que chaque pays édicte et contrôle ses propres dispositions. Pharma-News Rhinosinusite: soulager efficacement les symptômes chez l’enfant1) Une association de 5 plantes fait ses preuves dans une étude en conditions de pratique Les infections aigües des voies respiratoires sont les infections les plus fréquentes chez l’enfant. Elles se traduisent généralement par une inf lammation des muqueuses des cavités nasales principales (rhinite) et des sinus (sinusite). L’association de 5 plantes Sinupret® dissout le mucus épais, décongestionne le nez et libère ainsi des céphalées désagréables La rhinosinusite aigüe est omniprésente chez l’enfant. La rhinite initiale évolue souvent en une rhino-sinusite chez les enfants dont les sinus sont formés. Chez les enfants en bas âge plus particulièrement, la rhinite aigüe peut être à l’origine d’une maladie générale avec des symptômes graves. Une sécrétion visqueuse-séreuse coule du nez, celui-ci enf le, la respiration devient superficielle et le patient renif le. Dans la quasi-totalité des cas, l’origine de la maladie est virale. Les patients qui en souffrent présentent des difficultés à respirer par le nez, les symptômes du rhume ainsi que des douleurs faciales et des céphalées. De ce fait, le traitement doit avant tout permettre au patient de respirer à nouveau par le nez et assurer une circulation d’air dans les sinus. L’association éprouvée de 5 plantes composée de gentiane jaune, de verveine, de f leurs de sureau, d’herbe d’oseille et de f leurs de primevère, constitue une option thérapeutique judicieuse. L’association de ces plantes a un effet sécrétolytique et anti-inf lammatoire. Les patients constatent rapidement une amélioration: le nez est dégagé et il leur est de nouveau possible de respirer à pleins poumons car le gonf lement des muqueuses nasales diminue. Le mucus épais est f luidifié et peut s’écouler, la circulation de l’air et le drainage des sinus sont à nouveau assurés. Une étude observationnelle chez l’enfant démontre une bonne efficacité L’efficacité et la tolérance chez l’enfant ont été évaluées dès 2004 dans une étude multicentrique, non interventionnelle2). Près de 1000 cabinets médicaux allemands ont participé à cette étude basée sur un recrutement de 3109 enfants. Lors du premier examen, la plupart des enfants se plaignaient surtout de sécrétions souvent épaisses au niveau du nez et de la gorge ainsi que de gênes à la respiration nasale. Au cours du traitement, qui a duré jusqu’à 12 jours, les symptômes de refroidissement se sont considérablement améliorés sous traitement par Sinupret ® et avaient presque totalement disparu à l’issue du traitement. Ainsi, la majorité des patients ne présentaient pratiquement plus de sécrétions rhinopharyngées. La consistance des sécrétions, auparavant épaisses, avait également changé; elles étaient désormais f luides et claires chez plus de 90 % des enfants. 1) Hofmann-Assmus M.: «Rhinosinusits: Symptomatik bei Kindern wirkungsvoll lindern», Kinder- und Jugendarzt 44 Jg (2013), Nr. 10. 2) Biebach K., Kramer A.: «Effektive Behandlung der Rhinosinusits bei Kindern», Praktische Pädiatrie (10), 2004. Biomed AG, 8600 Dübendorf Parmi les médecins traitants, 88 % ont évalué l’efficacité de l’association des 5 plantes comme étant «très bonne» ou «bonne». Par conséquent, une préparation soulageant efficacement les symptômes de la rhinosinusite est disponible pour les enfants à partir de 2 ans. 1007157 Information professionnelle abrégée Sinupret ® Sirop (médicament phytothérapeutique). Composition: Racine de gentiane, f leurs de primevère, herbe d’oseille, f leurs de sureau, verveine. Indication: Inf lammations des sinus et des voies respiratoires. Posologie: >12 ans: 7.0 ml sirop 3 x par jour; >6 ans: 3.5 ml sirop 3 x par jour; >2 ans: 2.1 ml sirop 3 x par jour. Grossesse: Selon l’avis du médecin. Contre-indications: En cas d’hypersensibilité à un composant du médicament. Effets indésirables: occasionnellement: problèmes des voies digestives, rarement: réactions cutanées d’hypersensibilité, rarement: réactions allergiques sévères. Emballages: Sinupret ® Sirop 100 ml*. Mise en garde: Sinupret ® Sirop contient 8 % vol. d’alcool. Catégorie de vente: C. Pour des informations détaillées, voir www.swissmedicinfo.ch ou www.compendium.ch. *admis par les caisses-maladie Actualité des sous -spécialités pédiatriques Vol. 27 No. 2 2016 Médecine d’urgence pédiatrique Georg Staubli, Zurich Depuis le 1.1.2014 la Société Suisse de Pédiatrie ainsi que la Société Suisse de Chirurgie Pédiatrique ont une formation approfondie commune en médecine d’urgence pédiatrique. Jusqu’à aujourd’hui 58 personnes ont demandé ce titre, dont 54 pédiatres et 4 chirurgiens pédiatres. Les directives pour obtenir cette formation approfondie se trouvent sur le site du PEMS (Pediatric Emergency Medicine Switzerland) www.pems.ch. Le Congrès annuel du PEMS et du PEN-S (Pediatric Emergency Nurses Switzerland) a eu lieu à l’hôpital de l’Ile à Berne le 4.12.2015. De nombreux exposés de grande qualité ont été présentés. Lors de l’assemblée générale qui a suivi, il a été décidé d’intégrer les infirmiers des urgences pédiatriques dans la Société (PEMS) aussitôt que possible, de manière analogue à ce qu’a fait la Société Suisse de Médecine Intensive. Le comité du PEMS (actuellement composé par Dr Georg Staubli (Kispi Zurich), Dr Sergio Manzano (HUG Genève), Prof Steffen Berger (Chirurgie Pédiatrique à Berne) et Dr Lukas Szabo (Kinderklinik Kantonsspital Coire)) est complété par la présidente du PEN-S Madame Petra Valk-Zwickl (infirmière en soins d’urgence, Kispi ZH) avec effet immédiat. La commission des examens, sous la direction du Dr Daniel Garcia (Inselspital, Berne) a établi une première version d’examen en médecine d’urgence pédiatrique et identifié les examinateurs. Le premier examen de formation approfondie en médecine d’urgence pédiatrique aura lieu fin 2016. Le congrès annuel commun du PEMS et du PEN-S aura lieu le 2.12.2016 à l’Inselspital de Berne et sera suivi par l’assemblée générale. Correspondance Dr. med. Georg Staubli FMH Kinder- und Jugendmedizin & Schwerpunkt Kindernotfallmedizin Leitender Arzt Notfallstation [email protected] 42 Quiz FMH Vol. 27 No. 2 2016 Quiz FMH 65 Description du cas Une fillette de 6 semaines est hospitalisée suite à des difficultés respiratoires et à une mauvaise prise de poids. Elle était née au terme après une grossesse sans particularités. Poids de naissance 3000 g, status néonatal normal; elle rentre à domicile le 5ème jour. Depuis l’enfant boit mal et la prise de poids est insuffisante. L’état général s’est dramatiquement péjoré pendant les dernières 48 heures, raison pour laquelle l’hospitalisation est demandée en urgence. Poids 3300 g, T° 36.6°C. Syndrome de détresse respiratoire sévère avec un fréquence respiratoire de 70/min., grunting, tirage intercostal et abdominal, battement des ailes du nez. L’auscultation pulmonaire est normale. L’auscultation cardiaque révèle un rythme régulier à 134/min., un souffle systolique de 1/6, avec maximum à la pointe et au bord supérieur du sternum. Le temps de recapillarisation est de 4 sec., la TA 125/65 mmHg aux membres supérieurs et 95/45 mmHg aux membres inférieurs. Les pouls fémoraux sont faiblement palpables ddc. La SaO2 est 100% à l’air ambiant. On palpe le foie 2 cm en dessous du rebord costal. Examens d’entrée Radiographie du thorax: cardiomégalie et perfusion pulmonaire accentuée Réponse 2 Coarctation de l’aorte. ECG: hypertrophie du ventricule droit, tachycardie sinusale, modifications non-spécifiqu es du segment ST et de l’onde T. Laboratoire: Hb 117 g/l, Lc 15.6 G/l, (28 % neutrophiles, 59 % lymphocytes, 8.2 % monocytes, 2.8 % éosinophiles, 2.0 % basophiles). Thrombocytes 235 G/l. Électrolytes normaux. Status urinaire normal. Échocardiographie (arc aortique): voir figure. Question 1 Décrivez en quelques mots clés cette situation aiguë; quelle est la cause la plus probable de cette détresse respiratoire? Réponse 3 Clinique (3 éléments) •Apparition postnatale retardée des symptômes •Insuffisance cardiaque globale aiguë •Hypertension artérielle aux membres supérieurs, pouls fémoraux faibles ECG (1 élément) •Hypertrophie ventriculaire droite Imagerie (2 éléments) •Radiographie du thorax: cardiomégalie et perfusion pulmonaire accentuée •Échocardiographie: sténose visible Commentaire Question 2 Quel est votre diagnostic? Sabine Pallivathukal, Berne Question 3 Sur la base de quels arguments? (clinique, 3 éléments; ECG, 1 élément; imagerie, 2 éléments) «Un coup de tonnerre dans un ciel bleu»! La description de ce cas illustre de manière très claire la décompensation aiguë d’un nouveau-né à l’apparence saine jusque là aux yeux des parents, et dont l’état devient subitement alarmant. Une sténose de l’aorte critique est démasquée par la fermeture physiologiquement différée du canal artériel et devient cliniquement significative, avec une insuffisance cardiaque globale et une détresse respiratoire sévère. Présentation clinique: le nouveau-né frappe par le teint grisâtre et marbré de sa peau. La périphérie est froide, le temps de recoloration allongé (4 sec.). En cas de choc cardiogénique le pouls à peine perceptible, filant, peut en rendre difficile la palpation. En général sont faiblement perceptibles seulement les pouls centraux (carotide et artère fémorale). Expression d’un œdème pulmonaire débutant, de fins râles crépitants sont audibles à la base. Des souffles cardiaques pathologiques peuvent ne pas être audibles lors de décompensation cardiaque. Le symptôme cardinal: en présence de pouls inguinaux faibles alors que les pouls sont bien frappés aux membres supérieurs il faut me surer la tension artérielle et la SaO2 aux 4 extrémités. Conseil pratique: outre la mesure de la saturation en O2 (SaO2), la reproduction de l’am plitude du pouls peut s’avérer utile. L’amplitude du pouls permet d’évaluer le flux sanguin pulsatile périphérique, indiqué comme «indice Réponse 1 Détresse respiratoire, hypertension artérielle, pouls fémoraux faiblement palpables, mauvaise perfusion périphérique avec temps de recapillarisation allongé. Cause probable: insuffisance cardiaque globale Figure 1: Échocardiographie 43 Traduction: Rudolf Schlaepfer, La Chaux-de-Fonds Quiz FMH de perfusion». Dans le cas de la coarctation de l’aorte on peut comparer les écarts de volume entre extrémités supérieures et inférieures. SaO2 pré- et post-ductale: question importante: Est-ce qu’on se trouve vis-à-vis d’une situation circulatoire ducto-dépendante? En cas de cyanose (SaO2 < 84 %) il est conseillé de demander une échocardiographie structurelle le plus rapidement possible. Laboratoire: Les résultats obtenus dans ce cas ne donnent aucun indice en faveur d’une infection ou d'une septicémie, diagnostic différentiel important dans cette situation. Conseil pratique: l’évaluation du milieu intérieur par une gazométrie et dosage du lactate capillaires sont très importants lors d’un choc cardiogénique. Ces paramètres sont utiles pour le suivi. Mesure de la tension artérielle: la mesure de la TA aux extrémités se révèle souvent difficile chez le nouveau-né avec un choc car diogénique. La TA systolique aux jambes est inférieure à celle mesurée aux bras. Un gradient systolique > 25 mmHg indique une co arctation de l’aorte hémodynamiquement significative. En pratique il n’est souvent pas possible de mesurer la TA aux membres inférieurs, la pression étant trop basse en présence d’une coarctation. Conseil pratique: ne pas perdre du temps avec des mesures «erronées» mais changer rapidement de stratégie en installant une voie veineuse centrale et artérielle, p. ex. par ponction sous conduite échographique de l’artère Vol. 27 No. 2 2016 brachiale ou fémorale. Électrocardiogramme: question importante: Est-ce qu’il y a une tachycardie sinusale? Afin d’exclure p. ex. une tachycardie supraventriculaire avec insuffisance cardiaque aiguë. Une hypertrophie modérée du cœur droit peut être physiologique chez le nouveau-né. Radiologie: la cardiomégalie est l’expression d’une recirculation augmentée et d’une congestion veineuse pulmonaire. Échocardiographie: la meilleure représentation des grands vaisseaux se fait en image 2D par les plans parasternal droit et suprasternal, la tête penchée en arrière. Le diagnostic différentiel inclut les malformations cardiaques associées (communication interventriculaire, transposition des grands vaisseaux, syndrome d’hypoplasie du cœur gauche) et une situation circulatoire ducto-dépendante. Coarctation de l’aorte: ou sténose isthmi que, l’isthme aortique se trouvant à la jonction entre aorte horizontale et aorte descendante, en aval de l’artère sous-clavière gauche. Un rétrécissement de plus de 30– 40 % représente une sténose. Réflexions hémodynamiques: deux courtscircuits caractérisent la circulation fœtale: le shunt droite gauche par le foramen ovale ouvert et par le canal artériel. Pendant la grossesse le rétrécissement de l’arc aortique à l’embouchure du canal artériel ne freine pas le flux sanguin en direction de l’aorte distale. Après la naissance, le canal artériel oblitère progressivement et la prolifération endothé- 44 liale avec formation de tissu conjonctif forme une saillie excentrique à l’intérieur de l’aorte. A partir d’un degré critique du rétrécissement, la pression systolique augmente dans l’aorte ascendante et la post-charge ventriculaire élevée appelle une augmentation du débit cardiaque. L’augmentation de la pression télédiastolique dans le ventricule gauche et de la pression dans l’oreillette gauche occasionne une congestion veineuse avec œdème pulmonaire. Par la réouverture du canal artériel on peut obtenir un shunt droite-gauche vers l’aorte distale et une amélioration de la perfusion tissulaire. Traitement médicamenteux d’urgence: traitement de l’œdème pulmonaire par stimulation de la diurèse (furosémide); traitement de l’acidose métabolique lactique en rétablissant l’équilibre acido-basique (bicarbonate de sodium); traitement de l’oligurie en stimulant la perfusion rénale (dopamine iv.); réouverture du canal artériel par perfusion de prostaglandine E1 (alprostadil) sous contrôle échographique. Effet de la prostaglandine E1: les prostaglandines agissent sur la musculature lisse du canal artériel. Par l’ouverture du canal mais aussi l’effet sur les saillies de tissu conjonctif à l’intérieur de l’aorte on obtient une augmentation du flux sanguin dans l’aorte. L’effet de la prostaglandine est optimal pendant les premiers jours de vie. Traitement chirurgical: la première intervention chirurgicale sur l’isthme aortique a eu lieu Quiz FMH Vol. 27 No. 2 2016 en 1944, la technique a été depuis modifiée et développée. Pendant la période néonatale la correction chirurgicale de choix consiste en une résection de l’isthme, ligature du canal et anastomose bout-à-bout étendue, en évitant le matériel de greffe. Plus les segments hypoplasiques de l’arc aortique sont importants, plus on a recours à une reconstruction à l’aide de patchs péricardiques. Cette technique augmente le risque de recoarctation par traction sur l’anastomose et cicatricielle (11– 25 %). Angioplastie par ballonet: la dilatation d’une coarctation de l’aorte native peut représenter une stratégie palliative chez le nouveau-né avec un choc cardiogénique, permettant de planifier la correction chirurgicale après la stabilisation cardiovasculaire. La sténose anatomique fixée présente un risque de recoarctation (8–32 %) et un risque élevé de blesser l’endothélium de la paroi aortique avec formation d’anévrisme (24–35 %). L’implantation d’un stent afin d’avoir un effet prolongé n’est pas une bonne option à cet âge, un stent suivant la croissance n’existant pas. L’angioplastie par ballonet est le traitement de choix en cas de recoarctation après correction chirurgicale, offrant de très bons résultats (80–93 % de réussite) avec un risque minime d’anévrisme (1–2 %) et de recoarctation (6–23 %). Stent endovasculaire: chez le petit enfant l’accès inguinal reste le facteur limitant. La dilatation de l’isthme et l’implantation d’une endoprothèse artérielle (endoprothèse en métal nu ou couverte) exigent une artère de grand diamètre et comportent un risque important de sténose. La situation anatomique s’améliore avec l’âge et chez l’adolescent le traitement interventionnel par endoprothèse peut être effectué avec un taux de réussite de 98 %. pression systolique est peu marqué. Pronostic: diagnostiquée et traitée précocement, la coarctation de l’aorte isolée a un excellent pronostic à long terme. Une recoarctation a lieu selon la technique opératoire dans 3–40 % des cas. Perspectives: des contrôles sont nécessai res à vie, en cardiologie pédiatrique puis par une transition en médecine adulte, afin de dépister et traiter rapidement une recoarctation ou l’apparition d’une hypertension artérielle. L’objectif souhaité serait le développement d’un stent tenant compte des exigences pédiatriques, dilatable de la dimension «bébé» à la dimension «adulte». Références • • • • • Rudolph M. Congenital Diseases of the Heart: Clinical-physiological Considerations; 3rd ed, Chapter 12: 297–319: Aortic arch obstruction. Torok RD et al. Coarctation of the aorta: Management from infancy to adulthood, World J Cardiol 2015 November 26; 7(11): 765–775. Lannering K et al. Late diagnosis of coarctation despite prenatal ultrasound and postnatal pulse oximetry. Pediatrics 2015, 136, e406. Head EG et al. Timing of presentation and postnatal outcome of infants suspected of having coarctation of the aorta during fetal life. Heart 2005; 91: 1070–74. Peng M et al. Diagnosing neonatal aortic coarctation in the setting of patent ductus arterious. Ann Thorac Surg 2016; 101: 1005–11. Correspondance Sabine Pallivathukal Oberärztin für pädiatrische Kardiologie Zentrum für angeborene Herzfehler Universitätsklinik für Kardiologie Inselspital Bern [email protected] Questions pertinentes des parents La fréquence: la coarctation de l’aorte est une malformation vasculaire hétérogène et représente 5–8 % des malformations cardiovasculaires, ce qui représente 3/10000 naissances. Environ 30 % des nouveau-nés avec une coarctation rentrent à domicile non-diagnostiqués. Les formes mineures ne sont souvent diagnostiquées qu’à l’adolescence, suite à l’apparition d’un souffle cardiaque, d’une hypertension artérielle ou d’une migraine. La formation de vaisseaux collatéraux fait que le pouls aux extrémités inférieures n’est que peu atténué et que le gradient de la 45 Varia Vol. 27 No. 2 2016 Paediatrica – Instructions aux auteurs Soumission des manuscrits (article et cas clinique) commentaire, de préférence dans deux langues (français et allemand), doit être précédé par le résumé de l’article avec la référence complète. Les commentaires seront au maximum de 1/2 page (2500 signes). Le texte sera soumis à la rédaction pour analyse et approbation avant publication. Les manuscrits complets seront soumis à la rédaction, si possible par e-mail: [email protected] Adresse postale: Prof. R. Tabin, Rédacteur en chef de Paediatrica Av. Général Guisan 30, Case postale 942, CH-3960 Sierre Courrier des lecteurs/Cactus: La rédaction se réserve le droit de choisir ou d’abréger le courrier des lecteurs et les articles fournis pour la rubrique cactus (informations percutantes ou surprenantes). 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En général, les noms des spécialités correspondantes peuvent être mentionnés entre parenthèses. Recommandations: Sous cette rubrique sont publiées des recommandations officielles de la SSP ou de ses groupements de sous-spécialistes (formations approfondies). Les articles peuvent y être présentés de façon très libre, en faisant usage de graphiques et d’images en noir-blanc (exceptionnellement en couleur). En principe, l’article ne dépassera pas 4 pages de journal d’environ 5000 signes (des contributions plus longues peuvent être publiées sur le site de la SSP, avec un résumé dans Paediatrica). La publication de l’article se fera en français et en allemand. Les auteurs nous fourniront la traduction de leur article dans l’autre langue. Sous-titres: Afin d’améliorer la lisibilité de l’article, des sous-titres seront créés, introduisant les sujets traités dans le paragraphe concerné. 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Lors d’utilisation de figures et de tableaux provenant d’autres publications, leur source est à indiquer et le consentement signé de la maison d’édition et des auteurs concernés doit être envoyé avec le manuscrit. Les illustrations, envoyées séparément au texte, doivent avoir le format JPEG/TIFF (300 lpi) (2 MB au maximum). Informations: Les articles de cette rubrique visent à informer les lecteurs de sujets variés concernant le domaine de la pédiatrie. Il s’agit d’articles courts (1–3 pages, max. 10 000 signes), max. 10 références. Références bibliographiques: L’index bibliographique doit suivre l’ordre des citations dans le texte (et non l’ordre alphabétique) et doit être numéroté de même manière. Le numéro correspondant doit figurer dans le texte entre parenthèses. Les noms des auteurs ainsi que les titres complets de tous les travaux cités doivent être indiqués. Les périodiques doivent être abrégés selon l’index medicus. Actualités des sous-spécialités pédiatriques: Cette rubrique donne des informations concernant les activités professionnelles (réunions, examens, réglementation etc…) et les manifestations scientifiques des sous-spécialités pédiatriques. Ces informations sont fournies dans les deux langues par les comités respectifs, sous forme de texte ne dépassant pas une page au maximum (5000 signes). Epreuves: Après l’acceptation du manuscrit pour publication l’auteur principal recevra une copie pour le «bon à tirer». Il n’y a pas d’impression de tirés à part, mais l’article sera disponible pour l’auteur au format pdf. Quiz FMH: Cette rubrique reprend et commente les questions posées lors de l’examen pour l’obtention du titre suisse de spécialiste en pédiatrie. Les commentaires seront au maximum de 3 pages (15 000 signes), avec au plus 10 références. Site internet: Les auteurs acceptent que leurs articles soient intégralement publiés sur le site internet de la SSP: www.swiss-paediatrics.org/paediatrica. Si souhaité et sur demande écrite, il est possible que cette publication ne soit faite que dans la partie du site internet de la SSP réservée aux seuls membres de la SSP: www.swiss-paediatrics.org/members et accessible seulement avec mot de passe. Recensions: Cette rubrique commente un livre d’intérêt pédiatrique général. Une illustration de la couverture du livre doit être fournie pour reproduction, avec mention des références complètes du livre, y-compris N°ISSN et prix de vente public en Frs. Le commentaire ne dépassera pas 1/2 page de journal (2500 signes). Adresse de contact [email protected] Lu pour vous: Cette rubrique permet de proposer un commentaire d’un certain nombre (4 à 6) d’articles récents concernant la pédiatrie. Chaque 46 e Haut dosa g onne ✓ Tr è s b résorpt ion a g réable ✓ Goût ✓ 1 Performances maximales sans crampes musculaires 1007184 Brève information scientifique Magnesiocard® (préparation de magnésium). Indications: Carence en magnésium, troubles du rythme cardiaque, besoins accrus dans le sport de compétition et pendant la grossesse, éclampsie et pré-éclampsie, tétanie et crampes dans les mollets. Posologie: 10-20 mmol par jour, en 1-3 prises orales selon la forme d’administration (granulés, comprimés effervescents, comprimés). Restrictions d'emploi: Troubles de la fonction rénale. Eviter l’administration concomitante des tétracyclines. Effets indésirables: Une magnésiothérapie orale à fortes doses peut entraîner un ramollissement des selles. Présentation: Comprimés (2.5 mmol) 50, 100; granulés (5 mmol) citron et granulés (5 mmol) orange 20*, 50; comprimés effervescents (7.5 mmol) 20*, 60; granulés (10 mmol) grapefruit et granulés (10 mmol) orange 20*, 50*; ampoules i.v. (10 ml) 10; liste B. Pour des informations détaillées, voir: www.swissmedicinfo.ch. © 2014 Biomed AG. All rights reserved. 1 Classen, H.G. et al. Vergleichende tierexperimentelle Untersuchungen über die Resorption von Magnesium als Sulfat, Chlorid, Aspartat und Aspartat-Hydrochlorid aus dem Magen-Darm-Trakt. Arzneim.-Forsch., 23, 267-271, 1973. *Prestation obligatoire des caisses-maladie ergoasw.ch Simplement 1x par jour 10 mmol pédiatrie Petit compagnon chirurgical Se révéler et se construire comme mère Médicaments, grossesse et lactation Chantal Razurel Sous la direction de Jean-François Delaloye et Alice Panchaud Synthétique et complet, le Petit compagnon chirurgical reprend les questions que tout pédiatre de cabinet se pose devant des situations relevant de la chirurgie : Quel est le degré d’urgence ? Faut-il ou non référer au chirurgien ? Quel traitement prescrire et quelle suite donner ? Mais aussi, que dire aux parents ? Le stress engendré par la naissance d’un enfant peut être à l’origine d’une baisse du sentiment de compétence et d’une détérioration de la santé psychique de la mère. L’entretien psycho-éducatif périnatal a été développé dans le but de permettre à la mère de s’adapter à son nouveau rôle en l’entraînant à trouver ses propres ressources. La prescription de médicaments en cours de grossesse devrait se conformer au principe de «aussi peu de médicaments que possible, mais autant que nécessaire». Cet outil d’aide à la décision apporte des réponses simplifiées, correspondant aux deux seules alternatives rencontrées dans la pratique : Oui, je donne ou Non, je ne donne pas. 148 pages Format : 11,5 x 18,5 cm ISBN : 978-2-88049-357-8 2015 136 pages Format : 12 x 17 cm ISBN : 978-2-88049-399-8 2015 256 pages Format : 11,5 x 18 cm ISBN : 978-2-88049-377-6 2015 Christophe Gapany Je commande : ___ ex. de Petit comPagnon chirurgical CHF 24.- / € 21 Timbre/Nom et adresse ___ ex. de Se révéler et Se conStruire comme mère CHF 18.- / € 15 ___ ex. de médicamentS groSSeSSe lactation CHF 39.- / € 30 En ligne : www.medhyg.ch/boutique e-mail : [email protected] tél : +41 22 702 93 11, fax : +41 22 702 93 55 ou retourner ce coupon à : Editions Médecine & Hygiène | CP 475 | 1225 Chêne-Bourg Vous trouverez également cet ouvrage chez votre libraire. Date et signature Je désire une facture Je règle par carte bancaire: Visa Eurocard/Mastercard Carte N° Date d’expiration : 1007728 Frais de port pour la Suisse : CHF 3.– (offerts à partir de CHF 30.– d’achats). Autres pays : 5 euros.