Architecte, urbaniste, designer, plasticienne
Transcription
Architecte, urbaniste, designer, plasticienne
PAR EDITH SIMONNET ILLUSTRATION TOM DE THINNE la fée noire Architecte, urbaniste, designer, plasticienne... Odile Decq affiche une allure héritée de sa passion pour le Londres des années 70. Cheveux noirs hérissés, maquillage charbonneux, bagues gothiques. Sa punkitude cache une exigence, une force, une vision réfléchie du monde. Elue créatrice de l’année par le salon Maison et Objet, elle vient de signer le nouveau siège social de GL Events à la pointe de la Confluence. Et rêve de construire une tour. Rencontre avec une femme, libre et paradoxale. P LONDON CALLING AS POUR LES FILLES Laval, en Mayenne, 1955. Naissance d’Odile, troisième d’une famille de sept enfants. Elève modèle, collégienne rebelle, lycéenne punk. Son professeur de dessin l’éveille à l’art, au design, à l’architecture et à l’urbanisme. Elle aimerait aller faire les Arts Déco à Paris, mais ses parents craignent que leur fille ne suive de mauvais chemins. Ce sera Rennes ou rien. Une de ses amies s’inscrit en histoire de l’art, elle la suit. «En première année, j’ai croisé des étudiants en architecture. Je suis allée visiter leur école, voir comment ils travaillaient. Quand j’ai appris que les études étaient ouvertes aux filles, j’ai décidé de présenter l’examen d’entrée, je l’ai passé, je l’ai eu et j’ai annoncé à mes parents que je faisais archi. Un défi, puisque mes parents disaient que ce n’était pas possible, j’allais le faire.» Pour tenter de la dissuader son père invite un architecte qui lui dit : «C’est très bien que les jeunes filles s’intéressent à l’architecture. Elles ont un sens pratique plus développé que les hommes et sauront donc très bien dessiner les placards et les cuisines». Pas tout à fait ce qu’Odile imagine ! A l’époque il y avait seulement 11% de femmes dans les écoles d’architecture, elle ne sont encore que 30 % aujourd’hui. Quand Odile Decq rencontre Benoit Cornette, il poursuit des études de médecine à Rennes. «On était complémentaires. Il avait une approche scientifique, moi littéraire et artistique. A la fin de mes études, je n’avais pas encore de boulot, mais je me disais c’est formidable, je vis avec un médecin. Tranquille ! Manque de pot, il voulait être architecte. Il a recommencé des études, il a fallu que je l’entretienne. Beaucoup plus compliqué.» mytoc.fr | hiver 2014 1975, le producteur Malcolm McLaren importe des Etats Unis le mouvement punk en GrandeBretagne. Musicien manager des New York Dolls, inventeur des Sex-Pistols, proche des situationnistes, McLaren est aussi le mari de la créatrice de mode Vivienne Westwood. Londres s’embrase. Les Clash, Siouxsie and the Banshees, Blondie s’engouffrent dans la brèche du chaos. Loin de la mièvrerie du mouvement hippie, l’émeute punk sanctionne l’échec du «flower power» et l’héroïne remplace l’herbe. Odile Decq et Benoit Cornette foncent à Londres. «On a eu une grande passion pour cette ville. On partait en voiture, le vendredi soir. Deux heures de route jusqu’à Calais, une demi heure pour traverser la Manche et une heure et demie pour rejoindre Londres. Sur King’s road, on se transformait totalement, on courait les concerts de nos amis musiciens, ils sont tous morts d’overdose évidemment. Le dimanche on visitait des expositions d’art contemporain, les chantiers... C’était la grande mutation de Londres, le début du high-tech, tout ce qui a explosé au milieu des années 80». «Je voulais comprendre comment ils construisaient en acier, tellement loin de notre béton français. Je n’aime pas le béton, ce n’est pas précis. Quand vous montez un mur en béton, même s’il est banché, il y a toujours un moment où se produit un décalage. Et puis, avec le béton, les grandes portées demandent de grosses poutres, c’est plus compliqué et plus lourd. Le métal, c’est au millimètre. J’aime cette précision. Quand on fait de grandes portées, on peut libérer des espaces et les organiser comme on veut. Sur les chantiers, je regardais les assemblages, les détails. J’étais fascinée par cette idée structurale de la construction qui m’obligeait, moi architecte, à penser ma façon de construire plutôt qu’à attendre de l’ingénieur qu’il calcule tout». Nos méthodes de construction étaient radicalement différentes. La France travaillait avec les volumes, la masse, la descente de charge. Les Anglais travaillaient avec la structure la légèreté, l’espace et la lumière. Ce n’est pas pour rien que le verre structurel et le verre suspendu ont été inventés par les Anglais. Londres avait toujours un temps d’avance. On énervait beaucoup nos amis à Paris avec notre phrase fétiche «on l’a déjà vu à Londres». Une époque incroyable qui m’a fabriquée. Ça m’a aussi donné mon allure. J’étais pire avant, aujourd’hui j’ai simplifié. A Londres, on pouvait croiser un trader de la city, en costume accompagné d’une fille comme moi. C’est moins vrai aujourd’hui, la ville est plus propre. L’argent a pollué son identité. C’est devenu une ville de riches.» La crise financière, les usines qui ferment, le chômage, la dette... Margaret Thatcher est morte en avril dernier, mais la révolte gronde toujours. No future ! «La différence c’est qu’à la fin des années 70, on disait «no future» mais on savait qu’il y avait un futur. Aujourd’hui la nouvelle génération se demande si il y a un futur. Une génération élevée dans le confort, plus conformiste, ils ont du mal à l’imaginer. J’aspire à la génération d’après.» BERLIN Diplômée de l’école d’architecture de la Villette et titulaire d’un DESS en urbanisme, en 1979, Odile Decq part en Allemagne pour une mission sur la commande publique. A l’époque en France, il fallait être sur une liste d’architectes agréés. «Le gouvernement voulait ouvrir le système à la jeune génération qui arrivait sur le marché. Avec deux autres architectes, nous avons rapporté la méthode des concours. J’étais très jeune, mais à mon retour, j’ai fait beaucoup de conférences dans les ministères et les administrations pour expliquer cette réforme. Toute ma génération a émergé grâce aux concours.» «Le rouge n’est là que pour faire des signes, pour fabriquer de la lumière.» LES INSEPARABLES 1978, Odile Decq fonde son agence. Sept ans plus tard, son médecin-architecte la rejoint et ils ouvrent un cabinet à leurs initiales, ODBC. Claude Parent, co-fondateur avec Paul Virilio du groupe Architecture Principe, les surnomme «les inséparables». Deux oiseaux noirs comme les corbeaux, transparents comme la vérité, rouges comme la révolution. Les débuts sont difficiles. «Je pensais qu’enseigner m’aiderait à gagner ma vie. Mais en en discutant avec Benoit on s’est dit que c’était prématuré. Il fallait attendre quelques années qu’on soit matures, alors on a continué à manger des pommes de terre.» PUNK POPULAIRE 1986, pour son nouveau siège à Rennes, la BPO, la Banque Populaire de l’Ouest, choisit les inséparables et leur projet en rupture radicale avec le courant architectural français : acier, verre, discontinuité des matières. Leur première grande réalisation ne fait pas l’unanimité. «C’est tellement british ce que vous avez fait» nous répétaient nos confrères. Pourtant les Anglais n’auraient pas construit un bâtiment comme ça. Nous étions entre les deux. On a travaillé sur le grenaillage de l’acier, les matières, l’application des peintures sur de l’acier. On a joué sur des dégradés entre le mat et le brillant. Pour le verre ce qui m’intéresse c’est jouer sur sa transparence, sa translucidité, ce qu’on peut incorporer dedans. Que ce soit tout transparent pour la BPO, ou avec des mailles métalliques, des textiles ou de l’inox pour l’extension du musée d’art contemporain à Rome. Ou ici à Lyon, avec le nuage inséré dans le verre feuilleté du siège de GL Events. Les possibilités de traitement du verre sont incroyables, c’est devenu une technologie de pointe. Le verre et l’acier sont des matériaux recyclables. Très tôt, j’ai pris à mon compte cette démarche. 249 Le nouveau siège de GL Events à la Confluence Le solaire et le bio climatique ont été pensés dans les années 70, puis abandonnés. Mais j’avais toujours à l’esprit cette nécessité de penser la thermie du bâtiment, la façon dont il fallait l’orienter, le protéger. Lorsqu’on a fait la BPO avec une grande façade transparente orientée plein sud, on a tout de suite travaillé sur le système de stores. J’avais rencontré un vieil ingénieur, qui avait vu passer toutes sortes de méthodes de construction. Il était capable de se souvenir de vieux systèmes qu’on pouvait appliquer. On a travaillé plus de 20 ans ensemble. Quand il est mort il y a deux ans, ça m’a désespérée. Dès le début de la construction, je discute aussi bien avec mon ingénieur structure sur la construction qu’avec mon ingénieur thermicien sur le confort. Pour moi c’est fondamental que le bâtiment soit confortable, car on construit d’abord pour des humains. Je mets un point d’honneur à ce que le bâtiment soit thermiquement et climatiquement bon. Je ne veux pas être accusée de faire des verrières dans lesquelles on crève de chaud. J’adore la construction, fabriquer, discuter avec les entreprises, les ingénieurs. Ce côté concret du bâtiment. Je ne me contente pas de faire un dessin et de le donner à quelqu’un qui réalise les plans et suit la construction. J’aime batailler pour la hauteur et la précision d’une poutre. PARADOXES Métal et verre, noir et rouge, transparence et opacité, déambulation et hypertension, les bâtiments d’ODBC proposent un regard paradoxal, à la fois charnel et rigoureux sur le monde. «J’ai toujours construit en structure métallique parce que j’aime sa précision. Et en verre parce que ses développements sont fantastiques. Mes clients sont parfois inquiets, ils craignent que le métal ne soit froid. Ce n’est pas le cas, on peut le toucher. Je suis tactile et fascinée par la matière. J’ai besoin de toucher les murs, de comprendre comment c’est fait». mytoc.fr | hiver 2014 DARK POINT AMOUR NOIR En 1996, ODBC remporte un Lion d’Or à la Biennale de Venise pour l’ensemble de leur oeuvre. Deux ans plus tard, Benoit se tue dans un accident de voiture, Odile est à côté de lui, mais la mort ne veut pas d’elle. Gravement blessée, elle doit reprendre seule les rennes de leur cabinet. «Avant je m’occupais des relations avec les clients, j’allais sur les chantiers. Mais j’ai appris à assumer l’approche scientifique de notre métier et c’est devenu ma façon de faire. J’ai transformé l’agence en un gigantesque workshop où on travaille en équipe.» Odile Decq commence à enseigner dans les années 90. «Paul Virilio m’a fait venir à l’Ecole Spéciale d’Architecture pour faire une conférence, puis il m’a demandé d’assurer des cours. C’est passionnant une école indépendante, auto-gérée, libre. Je me suis complètement investie et ça m’apporté beaucoup.» Des pirates de l’architecture, qui s’affranchissent des conventions, des courants. Odile Decq, à la tête de l’Ecole Spéciale d’Architecture depuis 2007, exige de ses étudiants qu’ils aient la même impudence qu’elle, le même courage, la même liberté. «Vous avez le devoir de rêver, battez-vous, résistez, construisez un monde qui m’intéressera quand je serai une vieille dame.» Lyon Confluence, un quartier remodelé par un concours audacieux pour susciter des projets spectaculaires. En 2005, Odile Decq est sélectionnée pour concevoir un bâtiment sur le Quai Rambaud. «Quand vous prenez le bateau ici et que vous longez la Confluence, c’est unique, c’est fort. Il n’y a qu’à Lyon qu’on peut faire ça. J’ai pris le parti d’aller au bout du quai, en me disant que là bas on me laisserait tranquille. Lors de l’appel d’offre, on ne savait pas encore pour qui on construisait le bâtiment. On avait un terrain et des contraintes : un rez de chaussée haut, dans lequel on créait une mezzanine pour un espace public. Et au-dessus, quelque chose qui pouvait être des bureaux, des ateliers, des galeries. On me demandait de travailler sur un terrain rectangulaire. Et ça m’ennuyait beaucoup. J’ai donc imaginé deux parallélépipèdes désaxés et superposés. Un parallélépipède de métal et de verre scindé en deux volumes par une faille. Un espace transparent, l’autre sombre. Un porte-à-faux de 28 mètres souligné de rouge couvrant en partie le quai. Et une boite noire surplombée d’un petit cube rouge. A l’intérieur, traversant les deux rectangles, un atrium qui tourne. On voit la structure par en dessous, comme si on regardait sous la robe du bâtiment. C’était intéressant de travailler sur cette opposition entre un espace transparent pour le public et un espace plus sombre pour le privé. Et comme il fallait préparer les gens à baisser la tête pour passer sous le pont, on a fait twister le bâtiment et on s’est mis en porte-à-faux au dessus du quai». Ce «dark point» est aujourd’hui le siège de GL Events. «Le noir est une drogue dure, et une fois qu’on est dans le noir on n’en sort pas .» 251 LE PHANTOM DE L’OPERA Propriétaire de plusieurs boites de nuit et restaurants à Paris, Addy Bakhtia remarque la maquette d’Odile Decq dans les locaux des Voies Naviguables de France. Il lui demande d’imaginer un restaurant au sein de l’opéra Garnier en respectant les exigences des Monuments Historiques : ne toucher ni aux murs, ni à la coupole, ni à la façade, et de concevoir un aménagement totalement réversible. Encore un défi, et une provocation, en son temps, Charles Garnier avait été moqué par l’académie qui ne comprenait pas son opéra. «Il fallait se glisser. Et puisqu’ils voulaient de la transparence, j’ai fait onduler du verre autostable. On ne le voit pas mais il permet de délimiter l’espace. Sur la mezzanine, c’est pareil, on tourne autour des poteaux. C’est en voyant la forme de la façade que j’ai eu l’idée de cette mezzanine protéiforme aux courbes douces, qui se faufile à l’intérieur du bâtiment sans le toucher. Quand j’ai présenté le projet à Addy Bakhtiar, il m’a dit c’est un fantôme ! On dirait le masque de Scream ! C’est pour ça que le restaurant a été baptisé le Phantom.» ARCHITECTE DE L’OBJET En septembre dernier, Odile Decq a été élue créatrice de l’année au Salon Maison et Objet. «J’avais un espace dans lequel étaient présentés les meubles et les objets que j’ai dessinés. Ce qui les intéressait c’est que je touche à tout.» Lampe, couteau, siège... «Quand j’ai gagné un concours pour redessiner la cabine de téléphone de l’Unesco, on m’a demandé de trouver le mobilier pour mettre dans le hall. J’ai proposé de le dessiner. Ça m’a pris beaucoup de temps. Changer d’échelle à ce point là, ce n’est pas si simple. Que ce soit beau ne m’inquiétait pas trop, mais confortable, c’était un défi. L’architecture est un espace au delà du corps, alors qu’un siège, le corps vient s’y lover. mytoc.fr | hiver 2014 «On abandonne son corps, on ne le soigne plus, on n’a plus conscience de soi même. Et le monde virtuel lui aussi fait disparaître le corps. L’addict face à l’écran n’a plus que deux yeux et des doigts. II faut remettre l’humain dans des positions différentes, vivifier ses sensations de toucher, faire appel à sa chair, son sang ? Pas le sang de la mort, le sang vivant qui circule dans nos veines l’architecture doit se préoccuper de cela.» Paul Virilio Ensuite, j’ai gagné le concours de l’extension du Musée d’Art Contemporain de Rome et à nouveau la ville m’a demandé de concevoir le mobilier. Puis le designer italien Alessi m’a demandé de travailler sur un plateau. Mais quel plateau ? J’ai imaginé celui que j’aimerais avoir, dont j’aurais besoin. Un grand plateau rectangulaire sur lequel je puisse mettre des objets dessus sans qu’ils tombent. Pour le prendre comme ça avec les deux mains tranquillement. J’ai pris un grand rectangle, dans lequel j’ai inséré un autre rectangle, que j’ai un peu tourné et dont j’ai relevé les bords. Il y a un décalage, les rebords ne sont pas tous à la même hauteur. Je me suis prise de passion pour le design. J’aime l’approche de l’objet. J’aime toucher les choses, les fabriquer, les comprendre et les raconter avec mes mains. Au départ, je me raconte toujours une histoire. Quel est cet objet ? Comment j’aimerais l’utiliser ? Même si on commence à utiliser les imprimantes 3D, on continue à faire beaucoup de maquettes à la main. J’y tiens. La relation entre la main et le cerveau est un autre chemin que celui de l’ordinateur. FORCES EN PRESENCE Admiratrice du travail de Rothko, passionnée par les sculptures monumentales de Richard Serra, collectionneuse de Daniel Buren, François Morellet, Norman Dilworth ou Yves Popet... Odile Decq se lance à son tour dans un travail de plasticienne. Ses «maquettes invraisemblables», préfigurations de ses projets architecturaux, sont de véritables sculptures. «La galerie Polaris que j’avais rénovée à côté de mon agence m’a proposé ma première exposition. J’ai travaillé sur le positionnement dans l’espace. L’équilibre pour la première expo. Pour la deuxième j’ai installé des miroirs qui perturbaient complètement la lecture de l’espace. Et, en septembre dernier, pour la troisième, je me suis attachée au positionnement de mon corps dans l’espace. Ce n’était pas mon corps, mais sa représentation. Une boule de cristal noir que j’ai fait souffler en Italie, dans laquelle on met sa tête. On ressent la solitude de l’espace. On ne nous voit pas, mais on voit tout le monde. On n’entend que soi, parce que la boule isole des sons de l’extérieur. Seul dans l’espace, c’est notre condition aujourd’hui. J’ai installé aussi deux tubes de ma taille dans lesquels il y a du liquide noir et du liquide rouge, l’exacte quantité de sang qu’il y a dans mon corps. La troisième pièce, figure le plus petit os de l’oreille interne qui participe à l’équilibre du corps. J’en ai fait un gigantesque triangle encastré dans le mur de la galerie. Il est en déséquilibre, parce que pour moi, il figure le mouvement». A FUTURE «Tout m’intéresse : les livres, les bagues et pourquoi pas les vêtements ou les chapeaux. Par principe, tout ce que je ne connais pas m’intéresse. Et donc je suis prête à partir à l’aventure. Je suis curieuse, ça me nourrit. Le design m’amuse. Il va plus vite, ce n’est pas la même temporalité que l’architecture Quand j’ai commencé mes études, je voulais construire un théâtre. Aujourd’hui, j’aimerais faire une tour, comme les garçons ! J’ai fait des concours, il y a trois ans, j’en ai gagné un à la Défense, à Paris, mais finalement, la tour n’a pas été construite. J’ai dit à Jean Christophe Larose, le patron de Cardinal, que j’aimerais bien faire une tour avec lui. On avance. Je ne suis pas impatiente. Je ne veux pas avoir une gigantesque agence. Nous sommes entre 15 et 20, je veux rester à cette taille, pouvoir maîtriser tout ce qui sort de l’agence. Je n’ai pas d’a priori, ni d’idéologie, j’y vais à l’intuition. J’analyse et je fais une synthèse de toutes les contraintes qu’on m’impose. Chaque projet est une idée qui se fabrique en chemin.» 253