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Famille UCHARD-LECARME
Marie-Julie
UCHARD
1847-1905
Léopold-Jean-Baptiste
LECARME
1835-1881
Jean-François-Joseph
LECARME
1875-1959
Louis-Isidore
LECARME
1877-1971
Marguerite-Joséphine-Andrée
LECARME
1880-1953
Jeanine
Jacques, André, Mie Henri, Mie, Jph Pierre, Mie Yvonne, Mg, Mie Michel, Mie Fçs
LECARME
LECARME
LECARME
LECARME LECARME
LECARME
Marie Julie UCHARD:
ETAT CIVIL:
Naissance et baptême:
Née le 27 octobre 1847 à Paris, Elle naquit au 4ème étage d'un petit appartement avec balcon situé au 14, Rue
de la Chaise.
Mariage:
***Contrat de mariage
Un contrat de mariage est établi entre Jean-Baptiste LECARME et Marie UCHARD le 26 septembre 1874 à
Paris (75), Chez M° FREMYN et M° BIESTA. Ils ont adopté le régime de la communauté de biens réduites
aux acquêts, dans ce contrat Marie a reçu de son père un trousseau d'effets, de linge et bijoux d'une valeur de
1500 francs. Cette dot en avancement d’hoirie ne doit pas rentrer en compte dans la succession de M. UCHARD
puisque les partis se sont réglés entre eux.
***Cérémonies
Elle épouse Jean-Baptiste, Léopold LECARME (5 novembre 1835 à Raucourt - 27 février 1881), Professeur de
Sciences Physiques (au collège Chaptal), le 10 octobre 1874 à Paris. Le même jour, le mariage religieux entre
Jean-Baptiste et Marie est célébré à Paris, Eglise St François Xavier en la Chapelle de la Vierge, œuvre de
Joseph Uchard.
***L'époux
Il décède le dimanche 27 février 1881 à Paris, 27, Rue de Saint-Pétersbourg (ou le 26 selon le directeur de
Chaptal en 1920). Il est professeur de Sciences Physiques au collège municiplal Chaptal (fondé par Prosper
Gaubaux en 1844). Il est agrégé de l'enseignement spécial secondaire Sciences Physiques. Il a exercé les
fonctions de préparateur de Chimie et d'examinateur à partir du 1er janvier 1860 et y a été nommé par arrêté
préfectoral en date du 2 mars 18701. Il est Officier d'académie. Après la mort de son époux en 1881, elle
possédait une pension de la ville de Paris.
Décès et inhumation
1
Certificat de services de J.B. Léopold Lecarme, par Coulon, Dircteur du Collège municipal Chaptal, Paris, 6 janvier 1920.
Marie Julie UCHARD meurt le mardi 23 mai 1905 à Paris, XVIIème au 96 Boulevard Pereire. Son décès est
déclaré par Jean Uchard, demeurant même adresse et par André Uchard. (acte de décès du 24 mai 1905 en mairie du
XVIIè).
Elle est inhumée trois jours plus tard à Paris, Montparnasse, Tombe Lecarme (n°1451). Cette sépulture a été
réalisé par la maison Ernest Schmit Succ. Le marbrier se demande d'ailleurs quelles inscriptions noter sur la
sépulture n'ayant pas eu de réponse à l'une de ses précedentes lettres 2. Elle est enterrée avec Joséphine
DUMATS.
Succession:
A son décès, les sépultures de famille sont partagées. Louis reçoit celle des Habaïby (date du 2 septembre 1872,
n°880) alors que Jean prend celle des Lecarme. Le partage date du 3 août 1905.
VIE PRIVEE
Guerre de 1871:
On connaît la vie de Marie pendant cette guerre grâce à une correspondance abondante. Au mois de janvier
1871, ils vivent chez Mme Créance, Route de Coutances (Granville). Lors de sa lettre du 24 janvier, ils viennent
d'arriver. Le trajet à été agité tout le monde a été malade. Bonne Maman et Melle Jenny, basées dans le petit
salon et le reste entre les bagages et l'escalier de corde sur le pont avec une toile devant eux. Mme Chouveroux
a une femme de chambre malade sur la mer. Sa Tante fut très malade. Bonne Maman n'a presque rien. Son
oncle est un peu mal à cause de la traversée qui dura 3 heures 30 à cause du vent contraire. Par une lettre à
André du 27 janvier 1871, on apprend que Marie, sa Tante, Bonne Maman, les Chouveroux, M. et Mme
Espagnol, son Oncle Habaïby (qui parle espagnol) ont cherché une maison à louer. Ils vont étudier l'anglais. En
février 1871, Marie est avec Mr Chouveroux. Elle donne des leçons d'arithmétique. Ils ont reçu de mauvaises
nouvelles de Paris. En juin ils sont encore à Jersey. (dépouillement à finir)
Domicile:
***Adresses
-1872 à 1873: 70, Rue du Bac
-?: 1 Rue de la Fabrique, propriétaire (La Rochelle)
-1883 à 1891:, 35 bis de Fleurus, propriétaire
-1904: 35 bis de Fleurus, propriétaire
-1905:
***Descriptions des intérieurs
A La Rochelle elle vit avec les deux propriétaires d'une maison confortable mais pas luxueuse. Au rez-dechaussée se trouvent une cuisine et une salle à manger, au premier deux chambres séparées par les dépendances
indispensables. L'une des pièces la plus grande servira de salon, de bibliothèque et de chambre d'amis. La
seconde qui a un grand cabinet de toilette est pour sa sa cousine et le cabinet de toilette pour la bonne. Au
second même distribution mais tout communique pas les cabinets de toilette, elle s'est installée avec Marguerite
dans la grande chambre et la seconde servira de salle d'étude et de chambre pour les garçons. 2 grands cabinets
de toilette avec armoires complètent le logis de Marie. Il y a de l'eau à tous les étages. Ils voient le port de leurs
fenêtres.
Les descendants:
Marie et Léopold eurent trois enfants:
1- Jean, François, Joseph LECARME (31 juillet 1875 à Paris - 1959), Ingénieur civil et chevalier de la
Légion d'Honneur.
2
Lettre du directeur de la Marbrerie monumentale Schmit à Jean Lecarme, Paris, 13 novembre 1905.
Le 9 mai 1888, Jean fait sa première communion à Paris, au Collège Saint Stanislas. (Image pieuse (Ed. BouasseLebel)). Pour l'année 1891 il est au tableau d'honneur. Il vit en 1919 au 1, Boulevard Soult (Albi) et de 1920 à
1926 : 14, Avenue Soeur Rosalie, Paris XIII. Il est noté sur son papier à lettre : Licencié de Physiques,
Ex-préparateur de Chimie à l'Institut Pasteur,
Chef de Laboratoire à la Sorbonne,
Chef de la section de physiques de laboratoire d'essais,
Chef de Laboratoire au Conservatoire National des Arts et Métiers
Il est débordé en mars 19343. Il a déjà pris sa retraite en 1942.
Il a épousé Suzanne BONVALET, en décembre 1910.
En 19144, il doit partir en Espagne mais son voyage, début janvier, a été remis à plus tard à cause du mauvais
temps. Il travaille au 72 boulevard Haussmann. Dans ses affaires, il a réussi à intéresser un groupe financier à
ses mines. Ils ont tenu à venir examiner sur place les affaires et en novembre 1913, ils sont allés passer un mois
en Espagne et ils sont revenus enthousiasmés. Les mines Rio Suerte sont au nombre de 5 et sont toutes agencées
jusqu'à 160 mètres de profondeur. Elles ont en outre fait leurs preuves et ils les ont achetées immédiatement. Ils
gardent Jean comme ingénieur pour les diriger ce qui selon lui, lui assure une situation. Il ne reste plus que les
formalités à accomplir en Espagne. Jean est enthousiaste. En effet, il doit recevoir une part d'action libérées,
pour son apport et comme il sera créé un syndicat de garantie, les cours seront assurés. Grâce à la cote en
Bourse et à la faculté que cette mine procure, il pense pouvoir en tirer profit assez vite pour pouvoir rembourser
André. Cette affaire n'est pas sans précédent. En effet, Jean a déjà investi dans une autre mine, la Veredas (15
km de la Rio Suerte). Ce premier essai a engendré quelques problèmes qui selon Jean sont dus au « banquier
juif ». Ne pouvant rien obtenir de sa part, il a dénoncé la presque totalité dw la mine Tres Amigos qu'il avait
laissée caduque. Il est aussi propriétaire d'une autre mine qui doit être prochainement terminée. A cette date, il
a bon espoir de faire des affaires fructueuses. En 1917 (lettre de Louis à André, 26 octobre 1917), il travaille toujours à
l'usine du Saut du Tarn, à Saint Juéry, près d'Albi. En janvier 19205, Jean travaille au laboratoire des sensations
(EPHE, Sorbonne). Les nombreuses découvertes en Amérique et Angleterre le poussent à « en mettre » pour
arriver avant les autres et il y a trois groupes de recherches aussi compliquées que difficiles, ce qui empêche
d'écrire à son oncle. A ce sujet, Jean travaille en collaboration avec un de ses amis qui a procuré des piles et qui
les teste à Toulon pour la marine. Outre le laboratoire, la clinique et des études sur le cancer dans les hôpitaux
lui prennent tout son temps jusqu'à des heures tardives6.
En 1919, il vit à Albi au 1 boulevard Soult puis déménagent à Paris (1920-1926), où ils habitent au 14 Avenue
Soeur Rosalie dan le XIIIème arrondissement.
Ils eurent:
2- Janine LECARME (1924 – 1995), dont descendants connus
1-Louis, Isidore LECARME (13 juin 1877 à Paris, VIIIème - 25 avril 1971 à Grenoble), Ingénieur des Arts et
Manufactures, Chevalier de la Légion d'Honneur et Croix de guerre.
Jeune, il apprend le violon. Il obtient de nombreux prix en 1891 et est au tableau d'honneur : 7 prix et 3
accessits. le 2ème prix d'excellence, 1er prix d'examen, le 2ème prix d'honneur, le 1er prix de dessin, 2ème prix
d'arithmétique, 1er prix d'exercices français, 2ème prix d'orthographe, 5ème accessit de géographie, 6ème accessit de
récitation, 2ème accessit d'allemand7. Le mercredi 9 mai 1888, Louis fait sa première communion à Paris au
Collège Saint-Stanislas. (Image pieuse (Ed. Bouasse-Lebel)).
3
4
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7
Lettre de Jean Lecarme à André Uchard, 23 mars 1934.
Lettre de Jean Lecarme à André Uchard, Paris, 16 janvier 1914.
Lettre de Jean Lecarme à André Uchard, Paris, 2 janvier 1920.
Lettre de Jean Lecarme à André Uchard, Paris, 2 janvier 1920.
Lettre de Louis Lecarme à André et Henriette Uchard, Raucourt, 8 août 1891.
Louis veut voir la commode Louis XVI que possédait Adélaïde Morin et l'acheter 125 francs 8. Il est pour
l'instant lieutenant d'artillerie, 27ème batterie, 9ème groupe, 81ème régiment d'artillerie lourde à Ivry sur Seine.
Pour le premier de l'an 19179, leurs deux enfants pensionnaires à Viviers ont péniblement eu une permisson de
quelques jours mais doivent repartir le dimanche pour la pension. Louis est toujours très pris par son travail et
par des études supplémentaires qu'on lui octroie, en qualité d'ancien mécanicien. Le plus gros travail a été
l'étude, selon lui, de changements et perfectionnement au ceinturage des.... pour obtenir de bons tirs avec les
portes charge et les grands vitesses, sans employer trop de cuivre. Il est très fatigué. Il vient d'être propos
capitaine pour la troisième ou quatrième fois (« ça finira peut-être par venir »). Durant l'été 191710, il avait passé
quinze jours à l'hôpital puis 1 mois en convalescence à Digne, résultat du surmenage et du mauvais air de
l'arsenal. Bien remis, il a repris son travail depuis une quinzaine de jours (mi octobre). Il a d'ailleurs été promu à
cette date capitaine. Il semble heureux: « C'est une récompense qui m'a té très agréable car je ne l'attendais pas
de sitôt. Chez les territoriaux comme moi, l'avancement n'est pas rapide ». La guerre rend la situation financière
de Louis difficile ce qui l'empêche d'agir par lui-même au point de vue argent concernant sa soeur. « Mes
finances sont très obérées par suite de la suspension, depuis août 1914, du contrat que j'avais avec la Société de
Lafarge. Au prix où est la vie, tu dois bien penser que ma solde ne me suffit pas pour faire des bénéfices. C'est
d'ailleurs ce qui m'a obligé à vendre mon auto. Je compte retrouver ma situation à Lafarge après la guerre,mais
il y aura une fameuse brèche à réparer. Et le fameux héritage de Mario Uchard, en as-tu des nouvelles 11? » .
Bien que Louis se réjouisse des événements de l'été 1918, ce n'est pas encore pour les boches « la pile
définitive mais le commencement. Tous les renseignements concordent (...), l'aide américaine de plus en plus
importante et efficace et la misère de l'intérieur de la bochie » 12. Il a été réclamé par la maison Berlict
automobile qui est devenue une immense affaire. On y fait outre les autos, des camions, des tanks, des avions,
du matériel agricole. Il pense qu'il y trouvera une situation intéressante, surtout pour après la guerre mais la
grosse difficulté pour lui est la mise en sursis, ce dont s'occupe son beau-père (il a été assez malade en arrivant à
Digne mais va mieux à cette date). Mais le ministère de l'armement lâche difficilement ses officiers. Yvonne
avait pris un point de pleurésie à la suite de la grippe et ne se remet que lentement. Louis désire qu'elle aille
profiter du bon air de Digne pour se rétablir complètement avant l'hiver. Les autres vont bien, en cet été 1918.
Son beau-frère André vient de prendre le commandement d'une batterie de 155 L et se trouve vers Noyon.
André Uchard, pourtant seul héritier de Mario Uchard13 partage le pécule qu'il reçoit avec ses neveux en
souvenir de leur mère Marie Uchard-Lecarme. Plus précisément plutôt, il offre un partie de la somme aux
enfants de Louis qui le remercie chaleureusement, trouvant sa « combinaison très bonne et équitable et (...) y
souscrit bien volontiers; seulement le prix des obligations dont tu me parles dépasse le disponible indiqué ce qui
augmente la valeur du cadeau »14. Par la même occasion, il donne quelques nouvelles de la famille. La grippe a
fait son apparition chez les Lecarme et il y eut cinq malades à la fois. C'est Geneviève qui a été la plus prise;
elle est restée plus de 15 jours couchée et elle est encore assez fatiguée. Avec du repos et de la suralimentation,
remède pas commode en ce moment selon Louis, ce dernier pense qu'elle sera bientôt complètement remise. Les
enfants n'ont pas eu de complications, mais il a fallu les garder à cause du licenciement de toutes les écoles et
rentrent le 11 novembre en classe. Cela leur a fait de bien longues vacances au goût de leur père et de temps
perdu pour les classes, sans compter la difficulté de les occuper dans un petit appartement. Du côté Colomb, les
nouvelles sont bonnes puisque André, qui a été nommé capitaine, a perdu le contact avec les « boches ». Louis
se réjouit de la fin imminente de la guerre: « On attend d'un moment à l'autre la capitulation, qui paraît
inévitable. Nous serons donc bientôt débarrassés de ce cauchemar, dans des conditions telles qu'on n'aurait pu
les prévoir il y a six mois ». Il doit partir pour Viviers le 11 pour régler la situation avec la société Lafarge qui
reprend son terrain et son début de bâtisse. Il va entrer chez Berlict mais n'a pu avoir de sursis. Il est entendu
qu'il doit entrer à la société Pais-Rhône (matériel électrique pour l'automobile et l'industrie). Tout le problème
vient de la date de sa libération du corps des officiers. Pour se loger la situation leur est précaire. Il n'ont trouvé
« qu'une succession précaire, ne sachant pas si l'appartement sera libre en temps voulu » et pourront-ils
déménager? La population de Lyon a doublé et les maisons n'ont pas augmenté, ce qui entraîne selon lui des
loyers hors de prix, la seule consolation pour lui étant la fin de la guerre. La situation post-guerre, en 1919 15, est
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Lettre d'André Uchard à Monsieur Delapalme, Kerlaran, 20 décembre 1915.
Lettre de Louis Lecarme à André Uchard, Lyon 5 janvier 1917.
Lettre de Louis Lecarme à André Uchard, Lyon, 26 octobre 1917.
Lettre de Louis Lecarme à André Uchard, Lyon, 1er novembre 1917.
Lettre de Louis Lecarme à André Uchard, Lyon, 26 octobre 1917.
Déclaration de succession de Pierre-Mario Uchard, .....
Lettre de Louis Lecarme à André Uchard, Lyon, 10 novembre 1918.
Lettre de Louis Lecarme à André Uchard, Lyon, 25 novembre 1919.
difficile pour l'industrie, presque insurmontable ». La situation financière de Louis est toujours problématique.
En effet, alors qu'il essaie de résoudre les problèmes financiers de sa soeur (frais de la Ville-Evrard), André lui
propose de racheter les objets de sa soeur mais il ne peut acquérir l'argenterie, ce qu'il regrette car c'était celle de
leur mère16. Louis a pu toucher, fin 1919, sa prime de démobilisation. Louis attend avec impatience son oncle
Uchard pour régler les affaires de Marguerite. Celui-ci doit passer à son retour d'Italie, voyage qu'il fait avec
Marguerite et Elisabeth. Le problème reste le logement. En effet, Louis se propose de lui trouver une chambre
dans un hôtel mai cela reste très cher. Une solution peut être envisagée, s'il ne craint pas « une nuit quelque peu
dépourvue de confort (…). Suivant la mode lyonnaise, nous disposons au salon d'une grande alcôve qui contient
un lit à deux places, une toilette... En ouvrant les portes, on voit le Rhône et Fourvière. Nous avons en plus un
lit pliant que nous offrirons à Marguerite17. Il est amené à aller assez souvent à Paris pour son travail. La crise
de 1929 touche particulièrement son secteur. En 1931, ils sont en plein dedans. « Le renflouement de Couzon,
malgré tous les efforts déployés, ne s'annonce pas comme facile. Cependant l'affaire est offerte pour presque
rien et celui qui la prendrait ne paierait pas, finalement, la moitié de ce que l'usine lui aurait coûté s'il avait dû la
créer de toutes pièces. Quoique les créanciers et en particulier les banques, soient prêts à toutes concession, tout
le monde hésite à cause de l'état général, même les étrangers qui comme les suisses ont trop d'argent et ne
savent comment le placer. (....) Le temps est partout variable. On passe de chaud à froid et du soleil à la pluie
avec autant de rapidité que d'imprévu ». Ils ont prévu de partir en vacances. Geneviève et Louis doivent en
principe passer une huitaine de jours à Paris pour voir l'exposition coloniale et en profitent pour faire une petite
tournée de famille, Kerlaran compris 18. Alors que son oncle était venu à Paris en mars 1934, Louis regrette de
ne pas être venu (ils auraient pu parler de l'état de santé de Marguerite notamment), mais les affaires sont si
mauvaises qu'il n'a pu s'absenter. L'affaire de Couzon retombe au point mort et Louis n'est pas très optimiste
quant à la suite. Il n'y a plus d'argent. Il songe d'ailleurs à trouver quelque chose de plus stable mais la situation
lyonnaise n'est pas très bonne et la crise y est particulièrement dure. Selon lui « pour le moment, l'industrie est
bien le dernier des métiers, on n'y est jamais sûr du lendemain »19. La situation à la veille de la seconde guerre
mondiale:
Bonnes nouvelles reçues de Kerlaran
« J'espère que le calme et la tranquillité sont revenus après l'alerte que nous venons de subir. Il ne m'est pas
facile de te dire même rétrospectivement tout ce qui est arrivé dans la famille au moment où on commençait
à mobiliser. Je crois qu'aucun de nos parents ou enfants n'avait été atteint par un appel car on a surtout
alerté les spécialistes dans les diverses armes et on n'envisageait pour commencer que la défense passive
mais les correspondances étaient distribuées irrégulièrement et de plus dans notre région on était surtout
préoccupé par les questions d'évacuation des villes. A Lyon on avait commencé et la semaine dernière nous
nous attendions à être invités à utiliser l'auto pour aller plus loin, mais où, c'est ce que nous nous demandons
encore. Nous avons fait la corvée du nettoiement des greniers et on avait commencé à creuser des tranchées
sur les places de Lyon. Tout cela s'est arrêté brusquement et on a pu respirer. Mais nous nous demandons
encore comment nous aurions maintenu la liaison avec les membres de la famille. Henri qui vient d'être
nommé à Nantes, où sa femme va être également pourvue d'un poste était en plein déménagement, et nous ne
savons pas encore si ses meubles l'ont rejoint. Michel a été embarqué aujourd'hui pour le lycée Janson de
Sailly où il entre en spéciale mais les cours ne commenceront sans doute que le 10. Je sais que Jacques est à
Paris et que sa famille va bien car j'ai pu lui téléphoner hier soir. Mais il est bien probable que si la
mobilisation générale avait été décrétée nous aurions été dispersés un peu partout sans pouvoir
communiquer, pendant que les hommes seraient partis chacun vers leur postes. Pour moi je n'ai plus aucune
obligation militaire mais j'aurais dû essayer de rengager pour la durée de la guerre, dans les fabrications,
mon usine actuelle n'étant pas mobilisable. Tout cela est passé , provisoirement du moins; car les difficultés
sont loin d'être terminées et nous aurons sans doute d'autres alertes avant que les choses se tassent, si
toutefois on parvient à ce résultat. Espérons le sans trop y croire. Pour le moment nous sommes tous deux
Geneviève et moi seuls dans notre grand appartement en attendant les événements. Il se pourrait qu'un
changement de situation se présente pour moi, mais il n'y a encore rien de certain. »20
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Lettre de Louis Lecarme à André Uchard, Lyon, 23 novembre 1919.
Lettre de Louis Lecarme à André Uchard, Lyon, 30 novembre 1919.
Lettre de Louis Lecarme à André Uchard, Lyon, 2 juin 1931.
Lettre de Louis Lecarme à André Uchard, Lyon, 23 mars 1934.
Lettre de Louis Lecarme à André Uchard, Lyon, 4 octobre 1938
Le 26 septembre 1904, il a épousé à Paris, Marie Geneviève COLOMB (8 novembre 1884 à Digne-lesBains - 9 mars 1973 à Aix-en-Provence).
Elle est la fille de Marie Joseph Martin COLOMB, Militaire, Ecole polytechnique en 1871, Lieutenant Colonel d'artillerie, Officier de
la Légion d'Honneur et d'Elisabeth Françoise Baptistine ALLARY. Elle a pour sœur Marie Louise, Religieuse au Sacré-Cœur, pour
frère (?) François qui passe en 1923 ses examens pour l'entrée à Centrale. Elle aurait dans sa famille: André COLOMB, qui a fait sa
1ère communion à Poitiers en la Chapelle du Collège Saint-Joseph le 11 mai 1899.
Fin de vie de Geneviève Lecarme:
« Maman est partie vendredi dernier, ayant perdu connaissance depuis deux jours. Veillée chaque jour depuis
décembre, à Aix, par notre belle soeur Françoise, elle a due être hospitalisée, car son état nécessitait une
surveillance permanente. Madeleine avait pu la voir et lui parler une semaine avant mais on ne pouvait plus la
sortir, à peine l'asseoir sur son fauteuil. Je l'ai vue ce jour là à midi avec mes frères, elle ne voyait ni n'entendait
plus. Notre belle-soeur, Irène se remet mal d'opérations subies l'an passé et mon frère Pierre a beaucoup de mal
à tenir. C'est donc Michel qui a tout assuré depuis octobre, pour maman. Par contraste, la deuxième et troisième
génération de ses enfants va pour le mieux. Nos dix petits prospèrent, malgré que Thomas, 4 ans se soit cassé un
pied au ski, déjà réparé. Et grâce à Dieu, j'ai du travail en ce moment avec peu de temps 21 »
Ils vivent en 1910 à Viviers; en 1919: au 28, Quai Claude Bernard (Lyon).
Ils eurent :
2- Jacques, André, Marie LECARME (14 juillet 1906 à Paris, XVIIème- 1986). Chevalier de la
Légion d'Honneur; Croix de guerre. Lieutenant, il reçoit la Légion d'Honneur (chevalier), remis par le lieutenant
colonel Gama, commandant le Centre d'Essai à Villacoublay.
Le 14 juin 1923, il part à Grenoble passer son certificat de licence de maths puis celui de Chimie,
quinze jour après. Après avoir intégré l'X en 1926, il devient Ingénieur de l'Aéronautique, Officier
aviateur. Selon un article:
« Ingénieur, pilote d'essais, journaliste, Lecarme a été une personnalité dominante dans la justesse de
réflexion, en ce qui concerne les qualités des aéronefs. Sa vision globale, son ton journalistique en font
toujours une référence dont feraient mieux de s'inspirer nos contemporains au cerveau ramolli par la
télévision, les consoles de jeux et les fringues de pseudo-marque ».
Il épouse Madeleine SENCERT, le samedi 8 mai 1937 à Viterne (bénédiction nuptiale).
Ils vivent - 8 Avenue du parc à Vanves en 1939, 32, Avenue Saint-Jérôme à Aix en Provence en
1954. En 1965, il sont au 4 place Saint-Michel (VIè).
Ils eurent:
3- Vincent LECARME (15 juillet 1938). Il épouse Danielle BUVAT.
3- Jérôme LECARME (30 novembre 1939) . Il épouse Claude BUVAT.
3- Anne LECARME (21 janvier 1941). Elle épouse Jean-Pierre RAFFIN.
3- Catherine LECARME (21 janvier 1941).
3- Sylvie LECARME (10 novembre 1944 - 2000). Elle épouse François FABRE le 18
décembre 1965 à 11h en l'église Saint-Séverin.
3- Christophe LECARME (19 septembre 1946)
2- Henri, Marie, Joseph LECARME (17 novembre 1907 à Paris XVII ème -) Professeur agrégé de
lettres au lycée de Nantes, de Bayonne. En juillet 1923, il passe son Bac de Philosophie puis fait
21
Lettre de Jacques Lecarme à Georges Uchard, 15 mars 1973
Normale supérieure. Il épouse Marie-Thérèse SOULÉ (dite Maïté), le mardi 10 septembre 1935 à
Saubrigues. Ils eurent:
3- Geneviève LECARME (octobre 1936 à). Elle épouse Gérard WAJNER.
3- Jacques LECARME (12 mai 1939 à).
2- Yvonne, Marguerite-Marie LECARME (6 janvier 1909 à Viviers- 02 janvier 1925 à Lyon).
2- Pierre Marie LECARME (11 janvier 1913 à Viviers- 1990 à Malte) Philosophie agrégé au
lycée de Grenoble.
Il épouse Irène COURBY (19 janvier 1914 à Athènes – 4 octobre 1973 à Grenoble), licenciée
professeur, le mardi 17 septembre 1935 à Lyon en l'église Saint Maurice de Monplaisir à 11 heures
(bénédiction nuptiale). Le marié vit 28 quai Claude Bernard. (Sa grand-mère et son grand-père Colomb, Off
de la LH au 17 allée des Fontainiers à Digne).
Ils eurent:
3- Jacqueline LECARME (21 juin 1936)
3- Philippe LECARME (8 novembre 1937)
3- Olivier LECARME
3- Dominique LECARME
3- Nicolas LECARME
3- Isabelle LECARME
3- Agnès LECARME
3- Vincent LECARME
3- Pierre LECARME (21 octobre 1951 à Grenoble), Il vit 12, rue Brocherie, 38000
Grenoble; tél: 330476442188. Son adresse internet: [email protected]; site :
www.pierre-lecarme.net. Il est auteur.
Pour parler de son métier, il se présente comme un « anim’auteur ». Après avoir exercé pendant
une vingtaine d’années le métier d’animateur socio-culturel, il passe dix ans à Toulouse où il apprend le
métier de journaliste jeunesse en devenant rédacteur en chef du magazine « Mikado » chez Milan
Presse. Aujourd’hui, il est auteur indépendant et publie des ouvrages pratiques pour la jeunesse, entre
documentaires et livres d’activités. Parallèlement à ses activités d’écriture, Pierre Lecarme intervient
dans les classes pour animer des ateliers ou apprendre aux élèves à analyser un film.
3- Nathalie LECARME
Pierre, son épouse et les enfants vivent au 1 rue de Moidieu à Grenoble en 1938.
Le 5 janvier 1917, Geneviève est depuis 8 jours dans son lit, à la suite d'une fausse couche. Elle n'a pas de
fièvre, et j'espère qu'il n'y aura pas de complications. Nous avons passé un triste 1er janvier et cela a été d'autant
plus pénible que tous les enfants étaient là et qu'il n'y avait ni pharmaciens ni médecins. Enfin je me suis
débrouillé, et elle va aussi bien que possible, mais je suis condamné au repos pour quelque temps encore »
(lettre du 5 janvier 1917, de Louis Lecarme à André Uchard).
2- Michel, Marie, François LECARME (9 janvier 1921 à Lyon). En 1923, il commence à bien
parler. Ingénieur école aéronautique. Il vit à Aix. Il épouse Françoise MUSSY.
2-Marguerite Joséphine Andrée LECARME (10 mars 1880 à Paris. - 1953).
En juin 1907, Marguerite vit toujours au 96, Boulevard Pereire à Paris XVII, vraisemblablement avec
son frère Jean. Outre quelques petits problèmes comme un zona en 1906, Marguerite est assez renfermée. Elle
ne sort pas et est isolée. Marguerite a donné 45 francs à la Croix Rouge en octobre 1915, ce dont son oncle,
membre actif, la remercie22. Elle lui laisse d'ailleurs le choix des moyens pour les utiliser. André décide de les
envoyer au siège central de la société qui a des charges lourdes. Ce n'est pas le première fois qu'elle donne de
l'argent puisque le 1er décembre 1914, elle a donné 45 francs, le 1er mars 1915, 45 francs, le 1er jui 1915, 10
francs auxquels, il faut rajouter les 35 francs de sa filleule et le 1er septembre 1915 à nouveau 45 francs (les
dépenses détaillées sont retranscrites). Marguerite a quelques soucis dans la gestion de ses comptes. André
regrette d'être trop loin de Paris, sinon, il serait venu l'aider. Marguerite pense racheter le mobilier de la vieille
bonne de Joseph. André le lui déconseille vu l'âge du mobilier (voir fiche Joseph Uchard).
En octobre 1917, les nouvelles ne sont pas bonnes23. Ida est allée chercher Madame Colomb car elle était
inquiète car Marguerite ne voulait pas se lever. La belle-mère de Louis est allée la voir et l'a trouvée couchée
depuis 15 jours, toute habillée avec sa chemise de nuit par dessus. Selon Madame Colomb, Marguerite a bonne
mine mais sa conversation est assez décousue. Avec la vie isolée qu'elle mène, il n'y aurait rien d'étonnant
qu'elle attrape une crise aiguë de neurasthénie selon son frère. Celui-ci d'ailleurs regrette de ne pouvoir
s'absenter pour aller la voir même s'il avoue qu'il n'a que peu d'influence sur elle. A cette date, Louis semble
perdu sur la suite à donner. S'il demande conseil à son oncle, il pense qu'une visite médicale sérieuse s'impose.
Il propose de déléguer le Dr Arnould qui la connaît bien. Marguerite semble difficile puisque selon Louis, « elle
n'écoute personne et qu'il n'y a pas moyen de la raisonner. Je lui écris de temps en temps, mai depuis deux ans,
elle ne répond plus aux lettres. Je te soumets donc le cas en te priant d'intervenir, comme remplaçant de nos
parents et que pour le cas échéant tu uses de ton autorité s'il y a un décision à prendre ». C'est d'ailleurs dans ce
sens qu'il décide d'écrire à Jean qui travaille toujours à l'usine du Saut du Tarn, à Saint Juéry, près d'Albi. Les
nouvelles sont meilleures, lorsque Louis écrit à son oncle quelques jours plus tard 24. En effet, celle-ci s'est levée
et serait même sortie, ce qui n'est pas arrivé depuis longtemps. Il en conclut que « c'est une crise nerveuse et que
c'est la tête la plus malade, raison de plus pour faire attention. Les médecins, d'ailleurs, ont généralement
renoncé à la soigner, disant qu'elle n'était pas réellement malade. Si cela se passe de cette façon, il n'y aurait pas
trop lieu de s'inquiéter. Mais à son âge et avec son tempérament, cela pourrait tourner mal assez rapidement,
c'est pourquoi, il serait peut-être bon de prendre des précautions ». Louis prévient son frère de la situation ce qui
ne semble pas l'inquiéter comme il le dit à son oncle 25. « J'ai toujours pensé comme toi qu'il ne fallait guère
compter sur son concours ». Bien qu'André pense peut-être que madame Colomb pourrait les aider, Louis est
plus sceptique En effet, elle fera tout son possible mais sait bien qu'elle non plus n'est pas écoutée par
Marguerite. Elle a déjà essayé, plusieurs fois, sans aucun succès, de lui donner des conseils amicaux, sur des
questions de détail, toilette, hygiène... Elle s'est toujours heurtée à un parti pris contre lequel elle n'a pu lutter.
Elle la voit de temps en temps et tient au courant Louis. Ce dernier craint que des démarches au sujet des
questions financières ou autres soient mal reçues comme s'est déjà arrivé. Louis veut écrire à sa soeur pour lui
22
23
24
25
Lettre d'André Uchard à Marguerite Lecarme, Kerlaran, 6 octobre 1915.
Lettre de Louis lecarme à André Uchard, Lyon, 26 octobre 1917.
Lettre de Louis Lecarme à André Uchard, Lyon, 29 octobre 1917.
Lettre de Louis Lecarme à André Uchard, 1er novemre 1917.
faire connaître son désir d'être fixé sur sa santé. Il compte sur madame Colomb pour lui dire comme Marguerite
prendra la chose, sachant qu'il ne recevra pas de réponse directe. Geneviève doit aller à Paris et essaiera ce
qu'elle pourra au printemps 1918. Louis essaiera d'en parler avec Ida même s'il pense qu'elle a tout intérêt que
cette situation se prolonge. Il pense que la maison de retraite est une solution à envisager.
Marguerite est placée dès le 24 décembre 1917 à la maison de Santé de la Ville-Evrard, commune de Neuillysur-Marne26 quittant alors son appartement au 130 rue Tocqueville. Monsieur Guillaume, administrateur
judiciaire demeurant à Paris au 38 rue des Ecoles lui a été nommé mandataire ad litem, suivant jugement rendu
par le tribunal civil de première instance de la Seine, le 19 juillet 1918, pour l'assister dans l'instance judiciaire
en cours contre elle. Son état de santé ne s'améliore pas. Déclarée interdite par le tribunal civil de la Seine le 20
décembre 191827, il devient nécessaire de la mettre sous tutelle. Son tuteur légal est son oncle André Uchard,
fonction qui lui est proposée après un conseil de famille tenu sous la présidence du juge de paix du XVIIème
arrondissement le 6 février 1919. A cette occasion Edmond Louis Pauwels, secrétaire, demeurant à Asnières au
20 bis rue Michelet est nommé subrogé tuteur.
Le médecin de Marguerite tient André régulièrement au courant de l'état de sa nièce par des billets de
santé, notamment datés du 31 mai 1919, des 6, 13, 20 et 27 octobre, du 22 novembre 1919, puis du 3 janvier
1920. Son état mental est stationnaire.
Avant son internement, elle vit chez M. et Mme BROSSIER, rue de Bresme à Rozoy en Brie (Seine et Marne)
En plaçant Marguerite dans un institution et pour plus de clarté, il faut procéder à l'inventaire des objets et titres
appartenant à Marguerite. Il est réalisé le 26 juillet 1919 par Maître Félix Delapalme. André s'est fait
représenter par Maurice Eugène Lecomte, clerc de notaire (demeurant 250 boulevard Saint-Germain), par une
procuration en date du 8 mars 1919 passée devant M° Robert. Dans son appartement, se trouvent, outre les
meubles, divers objets. On trouve dans une malle noire, 2 grands cartons de photos et de dessins divers, 1
damier, 1 machine magneto de médecine, 2 petits crucifix, 5 morceaux de musique classique et plusieurs de
musiques facile (carton), 1 album photo, 1 boite de clefs, 1 courte pointe et plusieurs napperons crochet blanc,
1 petite broche dorée et divers ouvrages:
- 5 volumes devoirs de catéchisme,
- 3 paquets de idem,
- 14 livres de prières et cantiques
- 2 Atlas,
- 12 vieux livres de classe,
- Comédies de Térence (1845, Ferdinand Collet, édition Lefebvre)
- Histoire de bouchée de pain (par J.Nacé, édition J.Hetzel)
- Album Bonnassieu, 12 statues de Vierge (1879, édition Firmin Didot)
- Art de l'éventail et du paravent (par G.Fraipon, édition H Laurens)
- 12 livres de comédies pour jeunes filles
- 4 livres de médecine
- Flore française (par Gilet et Magne, 1868, librairie Garnier frères)
- Encyclopédie d'Histoire Naturelle (par Chenu, 1856, édition Maresq et
Cie)
26
La création d'un "Asile d'aliénés" à Ville-Evrard a été décidée par une délibération du Conseil Général de la Seine du 20 décembre
1862. L'acquisition du domaine fut réalisée pour sa plus grande part en 1863 pour un pris de 1.355.000 F or environ. Presqu'en même
temps, a été construit un "pensionnat" pour "aliénés payants" (appelé ensuite "Maison spéciale de santé'"). Il reçut ses premiers
malades le 10 mars 1875. En raison de l'afflux des demandes d'admissions, il fallut rapidement envisager l'agrandissement aussi bien
de l'asile (c'est ainsi que l'on créa 2 nouveaux pavillons pour "aliénés travailleurs", que de la Maison de Santé, à laquelle on ajouta 6
pavillons supplémentaires). Par ailleurs, une nouvelle délibération du 6 juillet 1894 a décidé la création de 2 pavillons pour 500
alcooliques. (Ce même document prévoit la construction d'un autre établissement au lieu-dit "La maison Blanche").
27
Le jugement a été signifiée à Marguerite suivant exploit de Poinsot, huissier près le tribunal civil de Pontoise demeurant au
Raincy, en date du 30 décembre 1918 et à Monsieur Guillaume suivant exploit de Massignoux huissier près le tribunal civil de la
Seine, demeurant à Paris au 2 rue du marché Saint Honoré.
- Minéralogie allemande (par Schrauf, 1866, édition Wien, Wilhelm
Braumuller, 2 volumes)
- Géologie anglaise (par James Dana, édition Ivison, Blakeman, Taylor
et Cie à New York)
- Géologie paléontologie (par Contejean, 1874, librairie Baillière et fils)
- Métamorphisme des roches (par Delesse, 1869, édition Savy)
- Flore alpine coloriée (par Scroter, 1904 édition Albrt Raustein, Zurich)
- Flore carbonifère du centre de la France (par Cyrille Grand'enry, 1877,
Imprimerie Nationale, 2 volumes)
- Flore carbonifère, Atlas (Id, 1 volume)
Dans une caisse se trouvent 28 médailles, 1 moule à charlotte en cuivre de 2 litres, 2 écumoires en cuivre rouge
et coins de médailles, 1 écran store peint 1 jeu de poids en fonte (3 de 2kg en tout 8,7kg), 1 chausse pied,
ceinture de cuir à poches, 2 courroies, 1 vascull. d'herborisation, 1 miroir de voyage, 1 soufflet, 1 poêle et
pincettes, 1 écran à store peint, 1 lot de portraits, photo et cadres, et divers ouvrages:
- Flore des environs de Paris (par E.Cosson et Germain de St Pierre,
1861, 1 volume),
- Géologie et Paléontologie (par Credner, 1879, librairie F Savy, 1
volume),
-Oeuvres scientifiques (par Goethe),
- H.Flandrin (par Delaborde, 1865, édition Plon, 1 volume)
- Les épreuves d'Etienne (par J. Girardin),
- Botanique (par Jussieu, 1852, étion Victor Masson, 1 volume)
- Herbier des Demoiselles (par Ed Audouit, Didier et Compagnie)
- Histoire ancienne de l'Orient (par Lenormant, 1868, édition A.Lévy
fils, 2 volumes),
- Iambes (par Barbier, édition E.Dentu)
- Oeuvres choisies de Perrault (par Collin de Plancy, édition Peytieux)
-Géographie des Ardennes,
- Zoologie (par Desplats, édition Delagrave)
- Suite à Buffon (zoophytes infusoires) et planches (Librairie Roret)
- Les plus belles cathédrales de France (par l'Abbé JJ Bonurassé, 1875,
édition Alfred Marne et fils à Tours),
- Les Evangiles (1838, édition Adolphe Evérat, 1 volume)
- Jeanne d'Arc (par V.Canet, 1895, édition Société de Saint Augustin,
Desclée, de Brouver et Cie)
- Plantes alpines (par Verlot, 1873, édition Rothschild)
-La terre et ses habitants (par E.Rosary, 1881, édition Mégard et Cie à
Rouen, 1 volume) - Les sources (par Charles Douniol dit Graty, 1861),
- Les grandes inventions (par Louis Figuier, 1863, édition Hachette)
- Histoires et légendes des plantes (par J Rambosson, 1868)
- Histoire des Plantes (par Louis Figuier, 1865, édition Hachette),
- Elévation aux sacrés coeurs de Jean et de Marie (par l'Abbé Herbert,
1871, édition Poussièlgue)
- Chansons allemandes (par J.Eissen, édition Hachette)
- Oeuvres poétiques de Madame Dufrénoy (par MA Jay, 1827, édition
Moutardier)
- Le Christianisme (par A Nicolas, 1859, édition Auguste Vaton, 4
volumes)
- Histoire de Jésus-Christ (par Dupanloup, 1872, édition Plon)
- Madame Swetchine, sa vie ses oeuvres (par le Comte de Falloux, 1879,
édition Didier et Cie)
- Pensées de Joubert (1862, édition Didier et Cie, 2 volumes)
- Imitation (1767)
- 6 livres de morale
- 8 vieux livres de classe
Quant au linge, elle possède 5 draps (1 drap blanc et 4 écrus), 1 couverture de laine, 3 taies, 3 mains
éponges,13 mouchoirs, 23 essuie-mains blancs en coton et toile, 20 torchons bons, 7 serviettes usées, 1 chemise
de jour, 1 de nuit (assez bon), 1 gilet de flanelle à manches, 3 paires de bas de laine (assez bons), 3 blouses d'été
(bonnes), 4 bonnets, 1 poche, 2 tabliers blancs et 3 bleus, 1 jupe de soie, 1 cache poumons, 1 chemise pour
bonne, 1 pélerine à capuchon en laine grise, 5 sacs à boules, 1 sac, 1 paquet de dentelles. Dans un paquet de
linge usagé, se trouvaient un jupon rouge mité, un autre gris usé, 4 gilets de flanelle usés et 3 petits fichus.
Elle a hérité de 12 grands couverts en argent, 12 cuillers à entremets en argent, 12 petites cuillers à cafés
en argent.
Aux murs étaient accrochés 14 cadres; ils représentent Adrienne Guyot (Grand portrait ovale à l'huile),
Marie Lecarme (petite huile) peints par Louise Guyot. Romain Cazes a dessiné Joseph Uchard, Léopold
Lecarme et Marie Lecarme. Une peinture de R.Caers à l'huile représente Saint Jean. Nous trouvons 3 aquarelles
de montagnes, 1 lithographie de la Chapelle Sixtine (très grande taille), 5 gravures (2 de la Vierge,
l'Assomption), 1 grande aquarelle d'une vue de Rome par Joseph Uchard et un paysage à l'huile par Patrice
Guyot, enfin des diplômes de 1ère communion, 1 petit autel en bois enfant, 1 niche en plâtre.
En ce qui concerne le mobilier, une partie de celui-ci est en dépôt chez ses frères tel que le rappelle les
listes ci-dessous.
La situation devient très difficile. Le paiement de la pension pose problème à tel point qu'il faut trouver
de l'argent là où il y en a. Ils sont contraints de vendre certains objets. Pour éviter que ces objets soient
dispersés, les deux frères sont prioritaires. Louis ne peut acheter l'argenterie 28. Par contre, il pend l'Imitation (au
prix estimé par André), le Saint Jean de Cazes, maquette de coupole (qu'il avait arrangé en lui faisant une base
en forme d'abside). Pour les dentelles, Louis ne sait que faire (peu de valeur marchande car il n'y a que des
débris). Quant aux portraits de famille, il en prend volontiers en dépôt.
Chez Louis LECARME:
-1 paire de chandelier en bronze.......................................................20 francs
-1 bouillotte chauffe-pieds...................................................................8 francs
-1 éventail en ivoire et papier...............……......................................18,5 francs
-1 pièce de 50 fr..................................................…...........................25 francs (car ne pouvant la partager il a versé à son
frère la moitié)
-1 pince à sucre en argent......................................................…….......6 francs
-1 paire de ciseaux à broder................................................................6 francs
-1 boîte ronde laque.............................................................................3 francs
-1 petite montre en argent..................................................................12 francs
-1 boite écaille et sépias....................................................……...........8 francs
-1 petite broche ...................................................................................8 francs
-1 sautoir mince.................................................................................20 francs
-1 pièce de 40 francs....................................... ..................…............40 francs
-1 petite chaîne forçat........................................................................10 francs
-1 dé.....................................................................................................5 francs
-1 petit bracelet or léger et émail.......................................................20 francs
-~20 livres...........................................................................................20 francs
-5 paysages miniatures ovales............................................................15 francs
-1 petite boîte à pièce d'or...................................................................0,50 Franc
TOTAL.........................................................................................….339,50 francs
Louis ne les vendra pas et Marguerite pourra ainsi les retrouver si jamais sa soeur revient à la santé. I prend
aussi les 5 petites peintures de M. Guyot.
Quant à Jean, il a retrouvé l'inventaire des objets qu'il conservait. Suit l'inventaire des biens de Mlle Lecarme,
repris sur une feuille à part:
Chez Jean LECARME:
28
Lettre de Louis Lecarme à André Uchard, Lyon, 23 novembre 1919.
-1 tabouret de piano style Louis XV..................................................35 francs (gardé)
-1 petit bureau (secrétaire Louis XV, 1pied cassé).......................300 francs (gardé)
-1 pendule avec socle................…….......................................…......30 francs (rend mais note: « la mienne!!)
-2 bougeoirs doubles en cuivre................................................….....15 francs
-2 porte-montre en bois.......................................................……........6 francs (gardé pour 3 francs)
-2 volumes sonate de Beethoven.......................................................12 francs
-1 bracelet ancien, chaîne cassée tour de cou..................................40 francs
-2 breloques anciennes, 1 bracelet chaire fine, une broche camé,
1 pendentif ancien genre grenat ........................................………....70 francs
-2 montres de dames or.....................................................…….......120 francs
-2 broches anciennes, 2 paires de boutons de manchettes................42 francs
-1 coffret métal blanc, 1 sac de voyage, 1 cuiller à hors
d'oeuvre, 1 lot d'objets...................... .....................…... ..................…21 francs
-1 pièce de 40 francs, 1 pièce de 20 francs et une de 5 francs ..........65 francs (gardé)
TOTAL.........................................................................................….756 francs
André ayant constaté avec notaire les objets en possession de Jean lui rappelle qu'il faut qu'il les lui paie
ou alors les lui rende29. André souhaite résoudre cette affaire avant de repartir de Paris (c'est à dire avant huit
jours). Il lui réclame aussi les 25 francs dus pour la pièce de 50 franc qu'a prise Louis. Jean répond très
rapidement à son oncle. Il lui rappelle qu'il « a pris ces objet soit pour les rendre à Marguerite dans le cas où elle
se rétablirait, soit pour les conserver à titre de souvenir si elle venait à disparaître, en tous cas pour en éviter la
vente ». Il ne gardera qu'une partie des objets qu'il paiera quand il le pourra, quant au reste il les fera porter chez
son oncle (il a trop de travail pour les porter lui-même. La vente des objets lui pose problème et désire rappeler
à André « que je m'oppose à toute vente des objets de ma soeur,car elle pourrait me les réclamer un jour, et
d'autre part, étant seul héritier avec Louis, il me semble que j'ai le droit d'être consulté, ce qui n'a pas eu lieu
bien souvent dans la famille. Or je considère que cette façon d'opérer est contraire à nos intérêts. Quant à
acheter les objets que je conserve pour ma soeur, je ne puis admettre que ce soit légal. C'est en tout cas contraire
au sens commun, surtout en ce qui concerne les objets que j'ai moi-même achetés déjà une fois pour en faire des
cadeaux. Ces .. étant faites, j'exécute tes ordres purement et simplement 30 ». La liste qu'a transmise Jean n'est
pas conforme à celle établie par Mr Pauwels31. La lettre de Jean a dû mettre mal à l'aise André qui a jugé bon de
montrer la lettre de Jean au notaire. Selon ce dernier, en principe tout ce qui n'est pas utile à Marguerite devrait
être vendu aux enchères publiques. C'est le tuteur qui doit faire vendre sous sa responsabilité, personne n'a le
droit d'empêcher de vendre, les raisons invoquées par Jean (souvenirs de famille, cadeaux qu'il aurait faits) ne
sont pas recevables, encore moins sa qualité d'héritier possible attendu que personne ne peut se dire héritier
d'une personne vivante, de toi et de Marguerite, c'est le dernier vivant qui héritera de l'autre. Quant aux
cadeaux, ils ont été donnés et ne lui appartiennent plus. Cette réponse conforte André qui se sent le devoir de
vendre que ce soit Jean ou un autre qui achète. Selon André c'est d'ailleurs une faveur qu'il fait à ses neveux
puisqu'en vendant ces objets et en les leur proposant, il leur permet d'être libéré de toute responsabilité
concernant ces objets en dépôts puisqu'ils en deviennent propriétaires à un prix qui selon lui défie toute
concurrence (pris d'inventaire et non aux enchères). Enfin, pour répondre aux reproches de Jean, André rappelle
qu'il l'a consulté et que Pauwels, son oncle est au courant de tout comme subrogé tuteur donc c'est à lui
qu'André a le devoir de s'adresser. Pour ce qui est du délai de paiement, André doit fournir l'argent pour chaque
trimestre soit, en ce qui concerne le moment: fin décembre ce qu'il rappelle à son neveu32.
Finalement, Louis se propose de se charger de tout grâce à sa prime de démobilisation 33 et peut ainsi
reprendre l'argenterie pour la somme de 638 francs. Quant au moyen de paiement, il se résoud à ne pas utiliser
de chèques car cela pose problème à André Uchard, le tout sera soldé au passage d'André à Lyon. En ce qui
concerne la cuiller à ragout, elle peut être vendue. Les cadres font l'objet d'un malentendu: Louis ne garde que
le Saint Jean et peut-être un ou eux autres mais en tous cas pas les 14. Il en demande la liste complète à son
oncle
29
30
31
32
33
Lettre d'André Uchard à Jean Lecarme, Neuilly, 26 novembre 1919.
Lettre de Jean Lecarme à André Uchard, Paris, 27 novembre 1919.
Lettre d'André Uchard à Jean Lecarme, Neuilly, 3 décembre 1919.
Lettre d'André Uchard à Jean Lecarme, Neuilly, 3 décembre 1919.
Lettre de Louis Lecarme à André Uchard, Lyon, 30 novembre 1919.
Marguerite a besoin de 3 tricots et de 3 paires de bas. Elisabeth les fait envoyer. En ce qui concerne les
bas cela a coûté 4,90, quant aux tricots, ils ont couté 17,30 francs 34. On doit lui acheter une paire de pantoufles
(du 37) soit directement, soit en envoyant les 20 francs nécessaires et ce avant le 10 octobre 192035.
A fin de trouver d'autres revenus pour payer la maison de santé, André écrit au directeur du collège
Chaptal où travaillait Léopold afin de prouver que sa veuve possédait une pension de la ville de Paris 36. Comme
régulièrement, les taux des pensions de la Ville-Evrard augmentent. Cette année, les tarifs passent à 25 francs
par jour pour la hors-classe, 20 francs pour la 1ère au lieu de 16 francs; 16,50 francs au lieu de 12,50 francs
pour la 2nde classe et 13,50 francs au lieu de 9 francs pour la 3ème classe. En cas de non paiement, le
pensionnaire sera transféré au régime commun, le 1er mars 192037. Ainsi, comme le craignaient Jean, Louis et
André la pension va coûter bien plus cher. La vente du mobilier ne peut suffire.
Dès 1931, la santé de Marguerite étant inquiétante, André se préoccupe du lieu de son inhumation. A nouveau,
la question se pose en 1934. André écrit à ses deux neveux pour régler l'affaire. Jean et Louis lui répondent
attristés du sort de leur soeur38. Louis a pourtant été la voir récemment et il l'avait « trouvé tranquille et
relativement bien portante »39. Louis pense qu'il est préférable de choisir la sépulture que possède Jean car
celui-ci vit à Paris en cas de démarche. Jean s'est mis à chercher dans les papiers de famille pour trouver les
indications nécessaires. La sépulture de ses parents, dont le nom est Famille Lecarme, compte 6 cases. Selon
lui, « il y a de la place et je crois que Marguerite sera bien à sa place à côté de sa mère »40.
-Linge à M. Lecarme laissé à Madame Chevalier pour raccommoder: 7 torchons, 2 serviette de table, 1 chemise
de nuit et 3 taies
-2 torchons, 3 essuie-main en coton blanc, 6 mouchoirs, serviette de table, 1 chemise de jour, 1 pélerine à
capuchon en laine et 1 sac à linge
34
35
36
37
38
39
40
Lettre de l'Econome de la Maison de Santé à André Uchard, Neuilly-sur-Marne, 19 décembre 1919.
Lettre de l'Econome de la Maison de Santé à André Uchard, Neuilly-sur-Marne, 2 octobre 1920.
Lettre d'André Uchard au directeur du collège Chaptal, Tolon, 31 décembre 1919.
Lettre du Docteur Blanchier, directeur de la maison spéciale de santé de la Ville-Evrard à André Uchard, Neuilly/Marne, 26 jnvier
1920.
Lettre deJean Lecarme à André Uchard, Paris, 23 mars 1934
Lettre de Louis Lecarme à André Uchard, Lyon, 23 mars 1934.
Lettre de Jean Lecarme à André Uchard, Paris, 24 mars 1934