Climat : une priorité de façade ? Marchés Immobilier Initiatives

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Climat : une priorité de façade ? Marchés Immobilier Initiatives
Marchés
Immobilier
Initiatives
Institut Montaigne
Billet des gérants
Opportunités
Un autre Reg’Art L’Objet du mois
Climat : une priorité de façade ?
La France, championne de la lutte contre le réchauffement
climatique ?
Des moyens en-deçà des ambitions
Quelles avancées concrètes attendre pour la France en matière
de lutte contre le réchauffement climatique durant l’année à
venir ?
La question mérite d’être posée, car les efforts fournis dans
l'Hexagone en matière de politique énergétique ne semblent
pas à la hauteur des ambitions affichées sur la scène
internationale. Certes, les outils financiers constituent des
leviers efficaces pour diffuser des technologies sobres en
carbone : l’étude de l’Institut Montaigne Climat et entreprises :
de la mobilisation à l'action, parue en novembre 2015, formule
à cet effet des propositions concrètes pour optimiser le
financement de la lutte contre le réchauffement climatique. Pour
autant, l'action en faveur du climat ne peut se limiter au seul
projet innovant de ces green bonds.
En matière de lutte contre le réchauffement climatique, la
réussite de la COP21 a permis à la France d’apparaître comme
un leader sur la scène internationale. Cette aura nouvelle
repose en effet sur le rôle moteur qu’elle a su jouer dans la
réussite des négociations tenues sous son égide en décembre
dernier. Son action reste ainsi auréolée du succès de l’accord
de Paris alors que s’opère le passage de relais au partenaire
marocain, qui organisera la prochaine conférence des parties
du 7 au 13 novembre à Marrakech.
La France peut donc sembler, aux yeux de nombreux
observateurs internationaux, en avance sur les autres nations
en matière de lutte contre le réchauffement climatique. Ainsi,
lors du sommet du G20, à Hangzhou, les États-Unis et la
Chine, les deux plus grands émetteurs de gaz à effet de serre,
ont enfin ratifié l’accord de Paris, plusieurs mois après la
France et alors que l’Union européenne se fait encore attendre.
Déjà, avant l’ouverture du sommet international, Ségolène
Royal, ministre de l'Environnement, et Michel Sapin, ministre de
l'Économie et des Finances, avaient annoncé que la dette souveraine se financerait dès 2017 au moyen d’obligations vertes,
et ce pour un montant estimé à 9 milliards d’euros. La France a
ainsi devancé de peu la Chine et le Royaume-Uni, qui devraient
également opter pour ces obligations d’un genre nouveau.
Au-delà de ce rayonnement diplomatique, qu’en est-il vraiment
de l’action en faveur du climat ?
Les différents leviers actionnés par le gouvernement sontils à la hauteur du défi climatique ?
Ainsi, comme le signale un rapport de l’OCDE paru cet été,
« la France s’est fixée des objectifs ambitieux en matière
d’environnement. Le grand défi est maintenant de tenir ces
engagements ». Or, il est aujourd'hui certain que tous ne
pourront être atteints. Le cas des énergies renouvelables en
constitue un exemple probant : leur rythme de déploiement ne
permettra pas d’atteindre les objectifs fixés par la loi de
transition énergétique (LTE) en termes de mix. Comme l’a
confirmé un rapport du Commissariat général au développement durable, rendu public en août 2016, soit un an seulement
après la promulgation de la LTE, le pays n'a pas suivi la
trajectoire permettant d’atteindre l’objectif de 27 % d’énergies
renouvelables dans la consommation finale d’électricité en
2020 : elle prévoyait d'atteindre 20,5 % en 2015, et les données
provisoires indiquent un retard de 1,6 point.
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Gestion Privée d’AXA France – Septembre 2016
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Un autre Reg’Art L’Objet du mois
L'énergie, grande absente de la campagne à venir ?
Cependant, comme nous le montrons dans le rapport
Nucléaire : l'heure des choix, paru en juin 2016, les orientations
données par la PPE ne répondent pas au besoin de visibilité de
la filière. Or, l’articulation entre performance industrielle et
action en faveur du climat constitue le socle d’une politique
énergétique soutenable sur le long terme. Afin de relever
sereinement les grands défis énergétiques et climatiques auxquels notre pays devra faire face dans les années à venir, nous
formulons des propositions concrètes afin de doter la France
d'un mix tout à la fois durable, abordable et fiable.
À quelques mois des élections présidentielles, il semble
nécessaire que les questions énergétiques prennent toute leur
place dans les débats, et il appartient aux responsables
politiques de s'emparer de ces problématiques et de convenir
d'un même constat : les objectifs fixés par la LTE ne pourront
pas être atteints dans les délais impartis. Aussi convient-il de
les réviser au plus vite, tout en précisant clairement le plan
d'action correspondant aux nouveaux objectifs.
Certes, le dernier volet de la programmation pluriannuelle de
l'énergie (PPE) rendu public cet été a contribué à clarifier les
moyens qui doivent permettre de poursuivre la transition
énergétique. En particulier, le gouvernement a dessiné dans les
grandes lignes le pilotage du parc nucléaire, qui représente
près de 77 % du mix électrique et qui permet à la France de
produire une énergie peu émettrice de carbone.
Pour aller plus loin :
Climat et entreprises : de la mobilisation à l’action – sept propositions pour préparer l’après-COP21 (novembre 2015)
Nucléaire : l’heure des choix (juin 2016)
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Gestion Privée d’AXA France – Septembre 2016

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