Sommaire - Unafam 95

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Sommaire - Unafam 95
Edito
Prendre du temps pour vous aidants est indispensable
pour tenir dans la durée.
Dans le précédent Contact, nous vous avions fait part Pour cela, nous vous proposons :
de notre profonde déception face à nos projets de
- des
tout au long de l’année
création de quatre résidences d’accueil qui étaient au - des
.
point mort, alors que nous y travaillons depuis plus de - des
. Ce trimestre
trois ans.
nous avons eu le grand plaisir d’accueillir le Dr.
Sur les 235 places prévues dans le Val d'Oise, seules Gérald Mesure à propos des addictions. Nous le
93 ont été ouvertes dans divers foyers. Trop de nos
remercions chaleureusement.
proches se trouvent sans solution d'hébergement.
- des journées d’information sur les troubles
psychiques
A ce jour, seule la ville d’Argenteuil bouge : le
. Initiative récente, elle s’adresse aux
bailleur nous propose un terrain et le prochain rendez- personnes qui démarrent dans la maladie d’un proche
vous est prévu fin mars à la Préfecture. Nous ne
et leur permet de faire face plus efficacement en
manquerons pas de vous tenir informés.
connaissant mieux les symptômes de la maladie.
Animée conjointement par un professionnel et un
Trois autres dossiers demeurent sur une voie de
bénévole, la première session a eu lieu le 31 janvier à
garage.
Argenteuil, la prochaine est prévue en novembre.
Nous n’avons eu que peu de réponses au courrier
adressé à tous les élus du Val-d’Oise.
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Sommaire
Nous voulons vous redire l'engagement de notre
délégation pour vous procurer de l'aide dans votre
combat au quotidien, vous conseiller, vous soutenir
dans vos démarches auprès des divers acteurs
concernés.
Mais, n'oubliez pas que la richesse et les possibilités
d'action d'une association sont celles que chacun de
ses membres peut lui apporter. Vous l'avez compris,
votre soutien et votre participation sont indispensables
pour mener à bien toutes les tâches qui incombent à
notre délégation et en particulier :
- faire avancer le dossier logement,
- travailler sur l'insertion,
- assurer notre représentation au sein des différentes
structures,
- enrichir notre revue de vos informations et de votre
partage d'expériences.
Contact 26 - page 1
Dossier
L'addictologie est un des domaines qui a connu une vraie
évolution ces dernières années, et qui continue à évoluer.
On a compris en particulier qu'il n'était pas souvent
efficace de sevrer les personnes souffrant d'une addiction
en les sortant de leur milieu, car, une fois sortis du centre,
ils y retournaient, retrouvaient leurs problèmes et leurs
raisons de se droguer. Il fallait donc imaginer d'autres
méthodes pour les aider.
Le problème des addictions est, que tout le monde en parle
(la police, les juges l'école, les médias, les usagers, les
psys, les médecins...), chacun a son opinion, et trop d'idées
fausses circulent sur le sujet.
Il faut savoir qu'il n'y a pas plus d'addictions maintenant
que par le passé. Les drogues accompagnent l'humanité
depuis toujours. Il faut donc relativiser. Les drogues ont
toujours joué un rôle. Par exemple, on connaît le rôle des
chamans, et il n'y a pas de chamanisme sans drogues, car
les drogues ont toujours servi à se mettre dans un état
second.
Suivant les époques, les drogues ont changé. L'alcool est
très ancien, on peut penser qu'il existait déjà en
Mésopotamie, dès lors qu'il suffit de faire macérer des
graines dans l'eau pour en obtenir.
Le chanvre et le cannabis sont utilisés depuis très
longtemps, l'opium et l'héroïne sont apparus au 19e siècle.
Dans les années 70, on a vu apparaître des drogues
chimiques comme le LSD, etc. Depuis lors, ces dernières
ne cessent de se multiplier et on peut noter, rien que pour
2014, l'apparition de 85 produits nouveaux.
Actuellement, la cocaïne est le produit qui pose le plus
problème aux centres de soins car nous avons peu de
solutions à proposer hors de la psychothérapie.
Quid du tabac et de l'alcool ? Ils bénéficient d'une grande
indulgence, tant de la société en général que des forces de
l'ordre, car ce sont des drogues « sociales ». Comment
s’étonner que le vin ait une bonne image dans un pays de
culture chrétienne puisqu’il est utilisé dans le cadre de la
messe, et qu’il s’agit d’un produit traditionnel local. On
peut remarquer que le cannabis présente un peu moins de
risques pour la santé que l'alcool, avec à peu près les
mêmes effets, alors qu’il a une très mauvaise image.
Il y a eu un grand changement dans les mentalités et les
pratiques avec l'arrivée du SIDA. Beaucoup de gens
mouraient au début, et on ne pouvait plus attendre une
guérison hypothétique des addictions. L'idée a donc été de
mettre les patients en sécurité, en faisant des distributions
de seringues et de préservatifs, en faisant de la pédagogie
et de l'information, pour obtenir plus d'efficacité. C'est
l'époque des lois Barzach, en 1987, qui permettent de
réduire le nombre de contaminations au HIV par les
seringues. Le résultat est là, puisque la contamination par
les seringues n'est plus que de 1% en 1995.
Il y a donc un changement complet de philosophie. Autre
changement, celui du rapport Roques, en 1998, qui opère
une classification en fonction du nombre de morts dû aux
différentes addictions. Les différentes drogues sont
classées en fonction de leur dangerosité. On s'aperçoit que
l'alcool et le tabac, sont en tête du classement et loin
derrière les drogues dures.
On a cherché à définir ce qui était commun à toutes les
addictions et on les classe en fonction de deux critères
(approche dimensionnelle des produits) :
1 – Les motivations à consommer
2 – Leurs conséquences
On dégage trois grandes motivations : le plaisir, la
sociabilité, l'aspect thérapeutique
Et trois grands effets : sur le comportement, sur la santé, et
la dépendance.
Elle ne change pas tant qu’on le croit le comportement,
mais la dépendance physique est très rapide. Elle a un effet
anesthésiant.
Elle a un effet violent, euphorique, de surpuissance. Au
niveau de la sociabilité, le sujet est brillant en soirée,
infatigable. Au niveau thérapeutique, elle a un effet positif
sur les timides, les fatigués, car elle donne l'illusion d'être
très fort. Mais elle rend irritable, agressif, paranoïaque. Les
conséquences sur la santé sont très longues à apparaître :
AVC, infarctus, et problèmes psychiatriques.
La dépendance s'installe très progressivement et très
lentement. Il n'y a pas de phénomène de manque, mais une
dépendance psychique très forte. C’est ce côté insidieux
qui fait la dangerosité
Il provoque un plaisir modéré, car il détend. C'est un
myorelaxant, et il permet de se sentir bien physiquement.
C'est un produit qui se partage, et donc une drogue de
sociabilité.
Il a un bon effet thérapeutique, car c'est un anxiolytique
remarquable.
Le comportement n'est pas tellement modifié, quoiqu'il ne
produise pas le même effet chez tout le monde. Il a en
particulier les mêmes effets que l'alcool sur la conduite
automobile, avec un ralentissement des réflexes.
Le cannabis aurait plus de dangerosité que le tabac sur la
santé. On a vu apparaître en particulier du cannabis
mélangé à de la cire, du pneu dans le shit.
Il induit une dépendance, comme l'alcool. Trois critères
indiquent qu'il y a dépendance : en prendre tous les jours,
seul, et dès le matin.
Il y a un effet rebond si sevrage : beaucoup d'angoisse.
Aspect social de la consommation, et psychologique : tous
les alcooliques sont de grands angoissés.
Les effets sur la santé sont désastreux, car l'alcool s’attaque
à peu près à tous les organes, à commencer par le foie, et y
compris le système nerveux.
Contact 26 - page 2
La dépendance vient progressivement, de façon insidieuse.
L’alcoolisme est la perte de capacité à s’abstenir de boire.
Il y a deux types d'alcooliques : ceux qui, lorsqu'ils
s'abstiennent sont en état de manque physique, et sont pris
de tremblements, ils doivent boire chaque matin,
et ceux qui perdent la capacité de s'abstenir s'ils
commencent à consommer. Ils peuvent ne boire
qu’épisodiquement, mais ils vont systématiquement
jusqu’à l’ivresse.
Les deux formes ont des conséquences graves.
physique.
Le craving, qui est le besoin irrépressible de consommer,
intervient dans un contexte particulier qui réactive des
circuits mnésiques. Les crises de craving interviennent
souvent dans un lieu spécifique, ou en présence d'une
personne particulière (dealer, co-consommateur), etc., qu'il
s'agit donc d'éviter.
Comme il a été dit plus haut, la stratégie du sevrage a été
abandonnée dans la plupart des lieux de soins, au profit
d'un objectif d'une amélioration de la santé, au sens large,
tant physique, que mentale.
Le critère de réussite des soins est dès lors le fait qu'il y ait
Il y a aussi un facteur social. Dès l'adolescence, on fume
des changements positifs, car le sevrage total n'est parfois
pour se sentir adulte. Le tabac est relativement bien toléré pas possible. Quelquefois, le phénomène de manque est
en société, même si cela est en train de changer avec les
indéfini, car le nombre de récepteurs dans le cerveau a
lois sur le tabac.
baissé et ne se reconstitue pas forcément.
Il induit une dépendance maximum, au même niveau que
celle de l'héroïne. C'est donc un des produits les plus
Le retour à l'état antérieur est un mythe.
addictogènes, et la majorité des fumeurs en meurent, par
Il reste des lieux de sevrage, parce qu’il y a une demande
maladies cardio-vasculaires et pulmonaires.
des patients. Tout le monde a envie de croire à une solution
C'est une drogue bien tolérée par les autres, parce qu'elle
rapide un peu magique, et à une forme de « rédemption »
ne provoque pas de perturbation du comportement.
Dès lors, comment soigner ?
Il faut savoir que c'est le sujet lui-même qui doit faire la
démarche. Lorsque c'est la famille qui la fait, elle est reçue,
Ce sont des médicaments, comme le Valium, Lexomil,
mais cela débouche rarement sur un rendez-vous avec
Xanax, etc. que les médecins français prescrivent
l'intéressé.
beaucoup.
À partir du moment où la personne fait la démarche de
Leur gros inconvénient est leur effet sur la mémoire. Ils
venir au centre, l'objectif est de l'amener à noter les points
sont accusés de favoriser l’Alzheimer
positifs et les points négatifs liés, d'une part, au fait de
Associés à l’alcool, ils sont la drogue des violeurs, qui rend continuer à consommer de la drogue, ou d'autre part,
la victime « consentante » et lui fait oublier ce qui s'est
d'arrêter, de façon à avoir des éléments sur lesquels
passé.
s'appuyer pour enregistrer d'éventuels progrès.
Il faut absolument partir du point de vue du patient, qui
estime que la drogue, c'est bon. Il ne faut pas porter de
Elle procure des sensations fortes et est très banalisée, c'est jugement, simplement établir un tableau objectif des
donc une drogue sociale.
avantages et des inconvénients. Il faut étudier avec le
Elle donne des bouffées délirantes et a des effets terribles patient comment il peut envisager sa vie sans drogue. Il est
sur la santé, morts subites en rave party. Elle n'induit pas
important d’anticiper d’emblée les inconvénients qui vont
de dépendance, car c'est une drogue qui a des effets trop
se révéler à l’arrêt du produit.
violents, et qui provoque souvent des « bad trips ».
C’est la base de la technique de l’entretien motivationnel.
Un préalable pour toutes les addictions, c'est qu'elles sont
Le jeu, comme le rapido, est une véritable addiction,
toutes liées à un problème de contrôle. Avec l'addiction, il
quoiqu'il n'ait pas d'effets sur la santé. Mais est-ce
y a perte de contrôle, et il faut donc travailler sur la reprise
totalement vrai, dans la mesure où il se joue dans des cafés de contrôle, en :
où le joueur reste longtemps, et consomme ? Même si les 1 - Quantifiant la consommation, ce qui constituera une
jeux n'ont pas d'effet direct sur la santé, ils ont un effet
base de départ pour travailler
dévastateur sur la vie des gens.
2 - Décrivant l'état d'esprit à chaque consommation, pour
donner un sens à cette consommation
...
3 - Fixer une consommation en légère baisse, ce qui
permet, en cas d'insuccès, de donner une explication à
Une fois effectué ce tour d'horizon des drogues, il faut
l'échec.
déconstruire la vision qu'ont la plupart des gens du cercle Ceci se fait à l’aide d’un carnet de bord (un agenda
vicieux de la drogue. Il ne s'agit pas simplement d'une
journalier) que le patient doit tenir chaque jour, et qui est
dépendance physique qui a été créée et qui induit la
analysé lors des séances avec le thérapeute.
consommation.
Il y a d'abord un sujet pour qui l'existence est douloureuse
...
pour diverses raisons :
- un manque à être
- une condition sociale difficile
- l'angoisse
Si on pose la question : est-ce que les drogues provoquent
- une souffrance morale
des maladies mentales ? La réponse est oui et non à la fois.
- un traumatisme
- l'ennui
Chez les schizophrènes, l'héroïne et les opiacées ont en
général un effet positif. Ils agissent presque comme un
Il s'agit donc d'abord d'une dépendance psychique, même médicament, comme un couvercle sur la marmite. Cela a
si, dans la plupart des cas, intervient une dépendance
donc un effet sur la prise en charge. Cela marche aussi
Contact 26 - page 3
avec la Méthadone.
Le cannabis, quant à lui, est un très bon anxiolytique.
Mais s'il calme dans l'immédiat, il peut aussi réveiller la
psychose. Il peut aussi déclencher des bouffées
délirantes chez les gens prédisposés.
Quand on arrête quelque drogue que ce soit, il y a
souvent une dépression au bout de quelques mois,
surtout pour les cocaïnomanes. Mais ça vaut souvent
pour l’alcool, et même pour le tabac.
Des publications très récentes sont sorties depuis la
conférence à propos du cannabis. On ne s’expliquait
pas pourquoi les effets délétères du cannabis sur les
psychoses apparaissaient de manière inconstante selon
les études. On sait maintenant que le cannabis (plante)
contient deux substances en proportion variable : le
tétrahydrocannabinol (THC) et le cannabinediol (CBD).
Le THC a des effets psychotropes et déclencherait des
épisodes psychotiques. Le CBD aurait un effet
protecteur du THC. Des études sont en cours pour lui
rechercher un effet antipsychotique.
Certaines herbes spécialement sélectionnées (le
« skunk ») contiennent 90% de THC. Elles sont
recherchées pour leur effet violent.
En revanche dans la résine (shit), la proportion pourrait
être plus proche 50/50 et les dégâts seraient bien
moindres.
Se référer à Courrier International du 26/2/2015
Représenter les usagers
Il y a trois ans, à la demande de la délégation, j'ai
accepté de représenter l'UNAFAM au sein du Conseil
de Surveillance (CS)* et de la Commission des
Relations avec les Usagers et de la Qualité de la Prise
en Charge (CRUQPC)** de l'hôpital d'Argenteuil.
Lorsque j'ai accepté d'assurer ce mandat, j'étais très
dubitative. Je pensais qu'effectivement, il était
important que l'UNAFAM soit reconnue et manifeste
son engagement dans le souci du bon fonctionnement
des hôpitaux en travaillant avec les professionnels.
Mais je n'étais pas sûre de savoir comment assumer ce
rôle et de comprendre ce qui allait se passer dans les
instances. Pourtant, il a bien fallu que je me lance, et je
souhaite aujourd'hui faire part de mon expérience.
doit en découler :
- retour vers le service et les professionnels
concernés pour analyser les faits,
- réponse à faire et suite à donner au plaignant,
- mais aussi étude de remédiations à mettre en place
pour que le problème ne se représente pas.
Il s'agit parfois de questions de procédure assez
techniques à revoir ou, très souvent, d'un problème de
communication et de relations humaines.
Dans ce cadre, nous collaborons avec les
professionnels présents pour le même objectif qui est la
recherche de l'amélioration de la qualité des soins
donnés aux patients sur l'ensemble de l'hôpital. Et être
ainsi dans le concret de la relation soignants-patients,
avec ses contraintes est très intéressant.
La CRUQPC est un lieu où je me suis sentie peu à peu
acceptée, puis même attendue. En tant que représentant
des usagers, nous sommes centrés concrètement sur la
vie des patients, nous ne sommes pas engagés à
défendre ni à protéger la renommée de l'hôpital ou de
Au Conseil de Surveillance, nous sommes témoins des tel ou tel service, ni engagés dans les conflits internes...
et nous pouvons insister pour que soit pris en compte
très lourdes contraintes pour faire fonctionner,
l'ensemble des problèmes soulevés. Même si, en trois
financer, organiser et défendre l'hôpital dans son
ans, nous n’avons eu à traiter qu’une seule plainte
territoire dans les cadres imposés par les autorités
sanitaires supérieures. Cela nous oblige ou nous permet concernant un service de psychiatrie, c'est un lieu dans
lequel il est possible d'aborder les préoccupations
de percevoir ces niveaux financier et politique.
propres à ce secteur.
Mais j'ai surtout, peu à peu, découvert les possibilités
La présence d’un représentant de l’UNAFAM a toute
de travail au sein de la CRUQPC, dans ce lieu
sa place dans ce dispositif, et peut tout à fait nous
spécifique de vigilance où tous sont attentifs à la
qualité des soins médicaux dans le respect des patients. intéresser, dans la mesure que nous représentons tous
les patients de toutes pathologies.
Nous travaillons à partir des plaintes et réclamations
déposées par les patients ou leur famille; nous évaluons
ensemble la situation et les échecs, et élaborons ce qui
* Le
se prononce sur les orientations stratégiques de l'établissement et exerce un contrôle
permanent sur la gestion et la santé financière de l'établissement. Il délibère sur l'organisation des pôles d'activité et des
structures internes. Il dispose de compétences élargies en matière de coopération entre établissements. Il donne son avis sur
la politique d'amélioration de la qualité, de la gestion des risques et de la sécurité des soins.
** La
(CRUQPC) a pour mission de
veiller au respect des droits des usagers, de faciliter leurs démarches et de contribuer à l'amélioration de la prise en charge
des malades en associant les représentants des usagers.
Contact 26 - page 4
Témoignage
Compte­rendu
Claude Finkelstein, présidente de la FNAPSY et Jean
Canneva ont rappelé leur lutte pour faire reconnaître le
handicap psychique avec ses spécificités, différentes du
handicap mental, qui devaient aboutir à la loi du 11/02/2005
et à la création des GEM.
Les GEM sont des structures chargées de prévenir et de
compenser la restriction à la vie sociale, et de permettre aussi
aux gémeurs d'avoir et de donner une meilleure image d'euxmêmes.
Pour l’avenir, 4 axes de réflexion:
- Le public des GEM
- Le fonctionnement : parrain garant de l’éthique,
gestionnaire. Ceux parrainés par la FNAPSY considèrent
qu’ils peuvent se gérer eux-mêmes, pour la plupart des autres,
une convention a été passée avec l’association des usagers.
- Relation avec la MDPH
- Relation avec l’Agence régionale de Santé.
La CNSA (Caisse Nationale de Solidarité pour l’Autonomie)
demande une évaluation qualitative; évaluation difficile car
un GEM est en constante évolution et ne peut rentrer dans un
cadre trop rigide, il doit garder son âme.
Un diplôme Universitaire d’Animateur de Gem a été ouvert à
la rentrée 2010 à l’Université Paris VIII avec la participation
de la FNAPSY et de l’ANEGEM (Association Nationale
d'Expertise des Groupes d'Entraide Mutuelle).
Les GEM se caractérisent par :
- la liberté (de venir, de partir),
- l’égalité devant la souffrance,
GEM Vannes Horizon a présenté un documentaire
- la fraternité: les adhérents deviennent garants des autres et Le
remarquable,
intitulé Changer les regards. Je vous invite
s’entraident à vivre le mieux possible.
vivement à aller découvrir sur leur site les explications sur sa
et sa réalisation. Ils ne l’ont pas mis en ligne –droits
Selon le Dr. Durand de l’association des
, il y a finalité
d’auteur
– leur souhait étant sa diffusion sur une
10 ans, les GEM étaient une utopie. Il y en a aujourd’hui 337, chaîne deobligent
télévision.
dont 25 ont été créés en 2014. Il y aura revalorisation des
moyens de GEM existants cette année.
En direct de nos antennes
- à Cergy, nous participons à la
(Semaine
d'Information sur la Santé mentale) du 16 au 29 mars
2015 sur le thème «
»
Bénévoles, nous aimons nous retrouver à Cergy et à
- sur les communes de l'Agglomération de CergyPontoise, pour se soutenir amicalement et s'engager
Pontoise, nous sommes engagés avec la Psychiatrie de
ensemble auprès des familles et partenaires locaux.
l'Hôpital et la Délégation de l 'ARS dans une tournée de
En tête de nos préoccupations,
des personnes visites aux élus.
Objectif : la création d'un
pour des entretiens. En 2014, nous avons reçu quinze
familles, bien souvent dans des situations dégradées
pour ne pas dire en danger.
Des actions départementales occupent nombre d'entre
nous : le Gem de Pontoise ; le Collectif Logement
Les
du samedi après-midi à
Accompagné qui se réunira le 17 avril prochain ; la
Pontoise sont d'autres occasions de mieux faire
connaissance et de montrer l'importance de ne pas rester recherche de logements avec la Préfecture, la
Commission Départementale des Soins Psychiatriques
isolé.
et nos multiples représentations (hôpital, clinique,
Maison Hospitalière, MDPH, etc.)
Un
a vu le jour cette année à
Pontoise.
Il n'y a pas de quoi s’ennuyer !
Actuellement, nous sommes partenaires de deux actions Alors venez nous rejoindre.
locales qui nous tiennent à cœur :
l'IME du Bois d'en Haut à Ennery, 60 places en internat, ouverture en septembre 2015.
Tél. : 01 30 28 48 81 - [email protected]
: Raphavie les Aubins à Bruyères sur Oise, 19 internes, 8 externes.
Tél. : 01 30 28 48 81 - [email protected]
Contact 26 - page 5
Témoignage
J’écrivais exactement les faits dont j’étais témoin entre
mon fils et sa compagne. Les faits et les conséquences
et les risques à venir.
Nous les parents, nous voudrions tout faire pour qu’ils
soient heureux. Nous ne savons pas très bien comment
nous y prendre… La plupart du temps, nous nous y
prenons mal. Trop de directives, ou bien trop
d’attention ou «de petits soins». Trop de distance ou
trop envahissants.
Comme pour nos autres enfants, je pense qu’il
convient d’attendre qu’ils fassent appel à nous.
Mon fils a rencontré à son travail, sa compagne, avec
laquelle il vit depuis un an. Ils ont le même âge tous
les deux. Ils sont malades psychiques tous les deux.
Au début de leur relation je me suis dit, voilà !
Maintenant je vais avoir deux personnes au lieu d’une,
à m’occuper, à m’inquiéter, à donner du temps.
Effectivement, la maladie de sa compagne, a bousculé
la vie de mon fils, car elle lui demandait d’être sans
cesse à ses côtés. Elle lui demandait de ne plus aller
voir ses copains. Elle a eu une grosse crise que mon
fils est arrivé à gérer avec elle, avec adresse et
compréhension. Et aussi avec mon aide. Mais c’était
très difficile pour lui. Il avait arrêté son traitement en
même temps qu’elle. Ils dépensaient beaucoup
d’argent. Je me suis dit, mais que dois-je faire ? Où
vont-ils tous les deux ! Droit dans le mur….
Leur avenir ensemble je n’y croyais pas. J’avais peur.
Je pensais mon fils trop fragile pour faire face à cette
vie à deux. Quel rôle pouvais-je jouer pour les aider ?
Je pensais sincèrement qu’il était préférable qu’ils se
séparent.
Quelque temps après, j’ai encore relu mes pages
d’écriture. Tout ce dont j’ai été témoin. Les hauts et les
bas de leur maladie. Le stress que cela m’a occasionné,
les conséquences, la violence de l’hospitalisation
d’office, je n’avais jamais été confrontée à une telle
situation. Les débordements de toutes sortes…
Et je me suis dit : je trouve que j’ai eu un jugement
bien sévère concernant mon fils et sa compagne. Avec
le recul, je réalise qu’ils se comprennent tous les deux.
Leur maladie les rapproche. Mon fils est plus fort que
je ne le pensais. Ils s’acceptent mutuellement tels
qu’ils sont. Ils s’aiment réellement et ils souhaitent très
fort vivre ensemble. Ils sentent qu’ils ne sont pas
compris ni approuvés par leur entourage. Comme ils
ne se sentent pas à l’aise, ils se protègent donc
ensemble tous les deux avec leurs problèmes et leur
vie. Ils ne sont plus seuls.
Ils ont l’impression de vivre comme tout le monde. A
deux. Ils avancent dans leur vie en formant un couple,
comme les autres. Ils font des projets. Ils se
soutiennent. Ils apprennent à vivre à deux. Comme
J’étais très angoissée… que faire ? Je me suis mise à
écrire, écrire, des pages et des pages qui m’ont aidée à tous les couples… De temps en temps mon fils se
confie à moi. Il me dit qu’il est heureux, et je ne peux
trouver la solution pour essayer de maitriser cette
situation… Noircir des pages m’a beaucoup aidé. Ces pas entendre quelque chose de plus doux à mes
pages je les relisais et je voyais plus clair dans ma tête. oreilles.
Info
En France,
, absence de soin, sous-alimentation et autres maltraitances.
Or, qui se souvient de ces victimes ?
Une pétition a été lancée il y a 15 mois par Charles Gardou, anthropologue à l'université Lumière Lyon 2,
. Signée
par 94.000 personnes et soutenue par 105 personnalités, cette pétition a obtenu une réponse positive de la part du
Président François Hollande qui s’engage à effectuer des gestes dans les principaux lieux où cette tragédie s'est
déroulée afin d'en rappeler le souvenir et d'en honorer les victimes.
Plus d’info sur :
Contact 26 - page 6
Culture
Les nouvelles acquisitions de la bibliothèque
Vous pouvez les emprunter lors des réunions conviviales ou en vous déplaçant au bureau de l’Unafam
La Mayotte 1 65 rue de Paris – 95680 Montlignon.
Assurez-vous que Brigitte Bettel est présente : 01 -34-1 6-70-79
L’odeur en si bémol, l’univers des hallucinations. – Olivier Sacks
L'auteur décrit à l'aide de cas concrets les différentes hallucinations connues (audition de voix,
drogue, psychose, migraine...) ou moins connues (maladie de Parkinson, illusion du membre
fantôme, hallucination d'odeurs ou de goûts, vision d'un double...), qu'elles soient d'ordre
psychologique ou neurologique.
Parabole du failli. – Lyonnel Trouillot roman
Pedro, jeune acteur haïtien qui commençait à remporter des succès, se suicide alors qu'il effectuait
une tournée outre-mer. Deux amis restés au pays natal s'efforcent de comprendre les motifs de ce
geste fatal. Ils réaliseront à quel point les difficultés sociales et personnelles ont incité Pedro à se
perdre en vain dans la multiplicité des rôles, ce qui l'a conduit au désespoir.
Lorsque l’enfant disparaît. – François Vachon – roman
Veuve, Camille vit avec sa fille, Chloé. Mais Chloé meurt après une opération. A partir de cet
instant, le temps s'écoule sans raison et sans projet pour Camille, qui ressent le besoin de parler et
trouve un groupe de parole destiné aux parents ayant perdu un enfant.
Une case en moins – La dépression, Michel-Ange et moi – récit graphique
Diagnostiquée bipolaire chronique à l'âge de 30 ans, l'auteure traverse des périodes d'euphorie
créatrice et des moments de profonde dépression. Elle retrace ici ce parcours, entre séances de
psychothérapie et exercice de la bande dessinée, comme autre forme de thérapie.
L'apprentissage de l'imperfection de Tal Ben-Shahar, préface de Christophe André –
T. Ben-Shahar, enseignant en psychologie positive à l'université de Harvard, livre des conseils et des
exercices simples pour apprendre à accepter l'échec mais aussi le succès et le bonheur.
L'instant où tout a basculé : récit - Sylvain Augier
Eté 1 988, S. Augier, journaliste reporter, animateur de radio et de télévision, est victime d'un accident
de parapente. De ses débuts au succès de ses émissions, il revient sur son parcours, dans lequel
souffrance physique et souffrance psychique se côtoient, tout en délivrant un message d'espoir.
Psychologie de la solitude de Gérard Macqueron
Le programme proposé permet de ne plus souffrir de solitude, qu’elle soit sociale, affective ou
intérieure, et d’apprendre à s’épanouir psychiquement avec soi-même et les autres.
Obscure clarté de Florent Babillote
Après une enfance heureuse, F. Babillote vit une adolescence difficile, marquée par une dure
révélation médicale : le jeune homme est atteint de schizophrénie. Ce témoignage lui permet de
raconter son expérience, entre rêve et réalité, dans une démarche thérapeutique.
Contact 26 - page 7
Défense de la clinique en psychiatrie sous la dir. De Marcel Sassolas
Essai concernant la dimension clinique de la psychiatrie, c'est-à-dire la proximité psychique entre un
patient et son psychothérapeute. La psychiatrie est une thérapie non médicamenteuse et qui
n'implique pas de programme comportementaliste, mais elle place le patient au centre de l'activité
soignante.
Vivre et comprendre les troubles bipolaires dr Jean-Pierre Guichard
Un ouvrage pour mieux comprendre les troubles bipolaires, sous tous ses aspects
Culture
Je viens de terminer le livre
, de Marie-Noëlle
Besançon aux éditions de l’Atelier.
Ce livre raconte l’aventure passionnante d’une femme et de son mari qui, avec l’aide d’une
association, ont pris le risque insensé de mettre en œuvre une utopie : sortir ceux que l’on
appelle les fous de l’enfermement de l’hôpital sans les abandonner à la rue et à la précarité, les
reconnaître comme des humains sans les réduire aux maux dont ils souffrent.
Ainsi est née la Maison des Sources, une formidable bouffée d’espoir et d’amour, où chacun,
fort de ses fragilités et s’enrichissant de l’autre, est invité au festin de la vie.
Marie-Noëlle Besançon est psychiatre et psychothérapeute, elle est fondatrice et présidente de l’association Les
Invités au festin dont l’objectif est de prévenir l’exclusion chez les malades psychiques, chez les exclus, en les
aidant à retrouver leur place dans la société.
Ce livre est plein de témoignages et d’espoir dans « le mieux vivre » de nos proches malades. Il nous apporte des
leçons de vie pour les accompagner vers l’autonomie et leur désir de vivre comme tout le monde. Il est très
enrichissant et captivant à lire.
On peut le trouver à la bibliothèque de l’UNAFAM.
Aide à l’accès à un logement social
A noter, une équipe de bénévoles peut vous recevoir sur rendez-vous le lundi
matin au GEM de Pontoise (31 , rue de la Coutellerie) afin de vous conseiller et
vous aider à remplir vos dossiers de demande de logement social pour votre
proche malade.
Prenez contact au 06 80 73 94 1 3
Contact 26 - page 8

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