Apple perdde sasuperbe

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Apple perdde sasuperbe
Tous droits réservés - Les Echos 24/4/
Apple
perd de
sa superbe
l Le bénéfice trimestriel du fabricant
de l’iPhone a reculé de 18 %.
l Il va reverser 100 milliards
de dollars à ses actionnaires d’ici 2015.
ÉLECTRONIQUE
Romain Gueugneau
[email protected]
La situation se crispe à Wall Street
autour de l’icône Apple. Alors que
près de 280 milliards de dollars de
capitalisation sont partis en fumée
depuis le niveau record de l’action il y
a sept mois, les rumeurs les plus folles prennent corps dans les salles de
marché. La dernière en date, relayée
par la presse anglo-saxonne ce weekend, évoquait un éventuel départ de
Tim Cook, le patron du groupe, qui
serait tenu pour responsable par le
conseild’administrationdeladégringolade en Bourse. Si l’information
paraît fantaisiste, elle reflète néanmoins les interrogations croissantes
autour de la firme à la pomme.
La situation est en effet inédite.
Hier soir, Apple a publié les résultats
du deuxième trimestre de l’exercice
2012-2013 (clos fin septembre). Pour
la première fois depuis dix ans, le
bénéfice a reculé de 18 %, à 9,5 milliards de dollars, pour un chiffre
d’affaires de 43,6 milliards. Les prévisions pour le trimestre prochain
sont assez faibles, avec des ventes
comprises entre 33,5 et 35,5 milliards et une marge brute comprise
entre 36 et 37 %. « Ces dernières
années, Apple jouissait d’un statut
exceptionnel en Bourse : celui d’une
valeur de croissance combinée à un
titre“refuge”pourlesinvestisseurs.Ce
n’est plus le cas depuis quelques
mois », écrivaient les analystes de
JPMorgandansuneétudepubliéela
semaine dernière. Pour apaiser les
investisseurs, Apple a annoncé hier
soir qu’il comptait reverser 100 milliards de dollars à ses actionnaires
d’ici fin septembre 2015, sous forme
dedividendesetderachatsd’actions.
L’essoufflement est visible depuis
plusieurs mois. Malgré les résultats
recordatteintsfin2012,lesdirigeants
avaient déjà préparé les esprits à une
« normalisation » de la croissance.
L’environnement a changé en un an.
Le marché des smartphones sur
lequellegroupeabâtil’essentieldesa
fortune commence à saturer dans
les pays développés. Sur l’exercice en
cours(closfinseptembre),lesanalystes de Barclays prédisent une progression des ventes d’iPhone de seulement 4 %. La concurrence devient
de plus en plus rude sur le segment
destéléphoneshautdegamme,alors
que Samsung s’apprête à commercialiser vendredi son tout dernier
modèle, le Galaxy S4. Dans ce contexte ultra-concurrentiel, Apple a
réagi en multipliant les lancements
de produits dans un laps de temps
très court. Et certains, comme l’iPad
Mini, génèrent des marges moins
importantes.
Manque de catalyseur
L’inquiétude est d’autant plus
grandechezlesobservateursqueles
futurs catalyseurs de croissance peinent à se concrétiser. Si la rumeur
« iWatch » reste persistante, aucune
date de lancement n’est pour l’instant prévue. A court terme, il semble
plus raisonnable de tabler sur un
renouvellement du portefeuille de
produits actuel. Dans l’étude parue
la semaine dernière, JP Morgan prévoit la sortie, dans le courant de l’été,
d’un iPhone 5S, qui serait compatible avec les nouvelles fréquences 4G
et embarquerait des fonctionnalités
sans contact (NFC), utilisées pour le
paiement mobile. Ce lancement
pourrait s’accompagner de celui
d’uniPhone« lowcost »,permettant
à Apple de partir à la conquête du
segment des smartphones milieu de
gamme, tout en accélérant son
offensive dans les marchés émergents. Autant de relais de croissance
susceptibles de raviver l’intérêt des
investisseurs… en attendant le prochain produit star. n

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