conference gloria laxer

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conference gloria laxer
VIE QUOTIDIENNE, L’ENFANT ATTEINT
D’AUTISME ET SA FAMILLE
Conférence GLORIA LAXER
Maître de conférence à l’IUFM
Directrice de recherche université Lyon II
Chargé de mission pour les publics à besoins éducatifs spécifiques représentant 20 % de la
population scolarisable (surdoués, handicapés, enfants du voyage..)
L’AUTONOMIE : C’EST LE CHEMIN DE LA LIBERTE
Il convient de développer :
- L’Autonomie personnelle,
- L’Autonomie domestique : c’est la seule dont on peut se passer,
- L’Autonomie sociale,
- L’Autonomie professionnelle.
Il va falloir parler en terme de PRIORITE pour chaque enfant,
Le manque d’autonomie entraîne toujours un système répressif.
C’est du comportementalisme et pourtant une règle d’apprentissage nécessaire.
Il faut construire les schémas d’apprentissage de l’enfant pour qu’il sache ce qu’il fait et
pourquoi. Pour que cela prenne du sens dans le contexte et ne pas passer par l’interdit.
Il faut toujours se demander ce que l’enfant comprend :
-
de ce que je fais,
de ce que je veux lui faire faire.
Ex : Faire un gâteau avec un enfant : utiliser une pâte toute prête pour qu’il voit le résultat en
quelques minutes et lui permettre de comprendre la finalité de l’action. S’il a tendance à
manger la pâte, lui donner systématiquement un morceau de pâte qu’il peut manger ou bien
d’interdire.
Il faut s’approprier la finalité, créer ses représentations (ex : si je fume, je sais ce que
représente un cendrier) pour un enfant autiste : faire un cendrier en pâte à sel n’a aucun sens
et on n’est pas dans l’autonomie !
Dans les activités proposées, le pétrissage et la manipulation gestuelle sont importants pour la
motricité fine.
Il faut travailler le plus près du matériau qui fait sens pour l’enfant (ex : pâte à gâteau ou pâte
à pain : on peut faire des boudins avec une pâte…).
Il faut que l’enfant ait le désir de faire une chose et il faut donc qu’il le comprenne.
Dans le développement physique, il existe le développement sensoriel et le développement
moteur.
Le développement sensoriel. L’enfant se met spontanément
LA PROGRESSION DE L’AUTONOMIE :
1) manger seul,
2) s’habiller et se déshabiller,
3) propreté jour/nuit,
4) faire sa toilette,
5) apparence sociale et physique,
6) soin des vêtements,
7) voyager / se déplacer seul
8) travailler,
9) l’autonomie globale.
Il ne peut y avoir d’autonomie sans développement de la communication :
-
la compréhension qui part d’indices pertinents qui donnent du sens et permet d’arriver
à l’anticipation,
l’expression,
les données relationnelles et sociales.
LA COMPRÉHENSION
A) Les indices pertinents
C’est la prise d’indices par rapport au contexte.
(ex : en Inde on ne salue pas en tendant la main gauche car ce geste est une insulte).
Il faut donner du sens pour les enfants qui ont un déficit cognitif et il faut pour cela
travailler contextuellement.
Ex : le travail de l’apprentissage pour s’habiller et se déshabiller avec un sujet autiste doit se
faire dans le contexte habituel, par exemple à l’occasion de la piscine ou du coucher si on ne
veut pas que le jeune se déshabiller n’importe où.
Il est essentiel de structurer l’environnement.
Il ne faut pas être rigide mais être rigoureux.
Rappel : pour qu’un bébé comprenne un mot, il faut qu’il l’ait entendu 600 fois.
Expression :
elle se développe dans un climat positif, dans
l’interaction mais il faut la comprendre.
La compréhension se développe dans le niveau
cognitif et le niveau neurologique.
Pour certains autistes si il y a deux signaux similaires auditifs et visuels, il s’annulent et il faut
alors utiliser un seul mode d’abord le visuel ou le vocal. (on a expérimenté avec les potentiels
évoqués que le message n’est pas perçu).
L’enfant autiste ne sait pas créer son schéma d’activités ou d’action donc il faut créer les
schémas d’action.
L’enfant va progressivement construire les données relationnelles avec son environnement
proche puis les données sociales.
Travailler avec un enfant la vision, l’ouie, les mots, les gestes ou la motricité qui sont des
outils de découverte d’apprentissage, d’exploitation, de construction des représentations.
Le corps est la condition et la cause de tous les apprentissages. On apprend à regarder, à se
positionner par rapport à la personne en face.
Certains autistes sont atteints d’amimie. Ils n’utilisent pas les mimiques du visage pour
exprimer quelque chose (joie, tristesse…).
Avec un autiste, il faut lui apprendre et enseigner :
Apprendre à communiquer, manger, marcher, jouer, apprendre à découvrir ses propres
schémas d’exploitation.
Il faut construire le schéma pour lui permettre la démarche neuro-musculaire nécessaire au
regard central.
On se place avec l’objet en temporal latéral puis on cherche à accrocher le regard et non à être
en injonction : la phrase « regarde-moi » est inutile.
Pour le développement sensoriel : il faut apprendre à regarder et à entendre.
La fréquence de la voie est entre 300 et 3000 hertz. Le bruit de la porte du réfrigérateur est à
150 hertz, souvent l’enfant autiste est dans les fréquences très basses très hautes (ultra sons).
La kinésie est le mouvement, l’hyperkinésie est l’agitation et non l’hyperactivité.
Beaucoup d’autistes ne déglutissent pas normalement, ne mastique pas normalement mais
restent en déglutition primaire. A partir de 6 mois, se développe normalement le réflexe :
mastication – stop – déglutition.
Si vers 1 an ce double temps ne s’installe pas, attention, c’est un premier indice de troubles
autistiques.
Un enfant de 7 – 8 mois jette à terre les objets : pourquoi ?
- Non pas pour qu’on s’occupe de lui mais parce qu’on s’occupe de lui : loi de la
rétroaction informative.
« la 1ère fois que bébé jette, maman à ramassé avec un sourire et
a joué ».
-
Pas de dissociation segmentaire : A 7 mois l’enfant n’a pas d’ouverture volontaire de
la main. XXXXXX
Dissociation segmentaire volontaire d’où l’intérêt des comptines pour mobiliser et
individualiser chaque doigt.
-
commande d’exécution.
C’est le cerveau qui donne un ordre. Il faut programmer un apprentissage avant par exemple
de conduire une voiture.
Les signaux visuels et sonores doivent être pertinents et signifiants pour nous permettrent
d’être autonomes dans l’action.
Ex : une feuille blanche quadrillées. En maternelle on a appris le sens de la ligne, de la marge,
la hauteur des lettres, on a construit notre savoir (commencer, finir, gauche/droite, haut/bas).
Dans les troubles du comportement l’enfant doit avoir construit des limites. Il faut commencer
une colère, finir une colère. Si l’enfant n’a pas la notion de commencer et finir, nous ne
pourrons pas gérer les troubles du comportement.
La perception cognitive :
Le pédagogue accompagne l’enfant et n’est pas un dictateur.
Ex. : L’enfant autiste qui attend, contraint, bras croisés, sa boîte d’activités : le pédagogue n’a
pas joué son rôle.
Motricité générale à travailler :
-
s’arrêter sur signal,
suivre une ligne tracée au sol,
évier un écueil sur un trajet,
marcher dans le sable et l’eau,
courir,
danser,
faire sport et gymnastique.
Ne pas faire « d’occupationnel » notamment en institution XXXXXX
La conscience spatial,
La notion du propre et sale.
C’est une notion complexe car les indices sont multiples, visuels, tactiles, olfactifs, sociaux et
culturels. Il faut rechercher des critères pertinents / non pertinents et identifier son corps
(interêt du jeu de marionnettes / coucou, savez-vous planter les choux…
Limiter les actes violents engendrés par les frustration implique de passer par ces différents
étapes.
Attention le système institutionnel peur devenir très vite répressif et on peut se poser la
question où est la liberté du handicapé ?
Comprendre voler / faire mal (douleur), c ‘est être dans la notion de dualité.
MOI
L’AUTRE
Mes doigts
Mon corps
Ma propreté
Mes sentiments
Mon territoire
Les doigts de l’autre
Le corps de l’autre
La propreté de l’autre
Les sentiments de l’autre
Le territoire des autres
Faire un atelier de communication et d’activités.
Pour travailler le sens de la propriété, il faut d’abord travailler le sens des limites
cognitif/moteur/sensoriel/communication puis travailler le sens de la propriété.
Avant de dire à quelqu’un qu’il vole. Il faut qu’il comprenne. Pour le problème des vols : ne
pas passer par l’interdit qui n’a pas de sens mais travailler la notion de propriété,
d’appartenance, d’identification, de possession (ce qui est à soi, à l’autre).
Ex : le linge, ranger sa chambre
Aller dans sa chambre, mettre son linge, l’aider à repérer SA chambre par des repères visuels,
Son linge : VERBALISER c’est à X… pour certains résidents il faut faire la liste des affaires
par écrit.
LE SCHEMA CORPOREL
Ce n’est pas parce que l’enfant autiste sait montrer où sont ses oreilles, qu’il a intégré son
schéma corporel. Il faut avoir conscience de soi et de l’autre
Si on ne construit pas la conscience du corps chez l’autiste, on ne lutte pas contre
l’automutilation et l’agression physique.
-
la perception de la douleur : la douleur est une construction culturelle avec une notion
de facteurs personnels.
Chez l’autiste, la « panne » peut être dans la transmission de l’information au cerveau,
dans la réception de l’information et dans la réponse à cette information.
C’est une priorité de travailler avec un enfant autiste le schéma corporel / la
conscience du corps/ l’image de son corps.
LE BILAN DEVELOPPEMENTAL
1) Notion de SAMU verbal l’enfant doit êre capable de comprendre et exprimer :
-
Non / oui
Ordre simple : donne, prends, pose, montre, encore, attends assieds-toi.
Donner 2 ou 3 noms familiers et 2 noms de proches.
Chez l’enfant, l’équilibre dynamique se met progressivement en place avec le balancement
des bras, chez le sujet autiste, il faut l’apprendre avec nécessité d’ajuster la promiscuité et
l’ajustement postural.
2) Capacités cognitives sensorielles
Percevoir, identifier, faire.
LA PROPRETE
Enurésie :
10 % d’énurésie nocturne dans la population générale
75 % d’énurésie chez les sujets arriérés mentaux
causes :
- capacités d’apprentissage très faibles,
- déficits physiques et sensoriels,
- baisse de l’attention,
- l’épilepsie et les traitements comme les
neuroleptiques.
La propreté nocturne ne peut être atteinte avant la propreté diurne.
L’acquisition de la propreté exige :
-
la stabilité du tronc
la capacité de contrôler les extenseurs du bassin et les abducteurs.
Avoir la marche avant / arrière / côté
Capacité de monter et descendre les escaliers, un pas par marche,
La propreté diurne est en général acquise vers 2 – 3 ans.
La propreté nocturne est en général acquise vers 4 ans.
Il faut également avoir la conscience vésicale.
Laisser des couches : message implicite « tu peux faire pipi ». Certains autistes se retiennent
pour des causes variables : traitements, fécalome, lieux étrangers.
L’apprentissage de la propreté est développé en fonction de la maturation neuromusculaire et
par rapport au niveau développemental.
Il implique des capacités perceptives.
Il faut le développement de la maturation de l’ensemble des sphères et du système neuronal,
le contrôle des sphincters.
L’apprentissage de la propreté implique des apprentissages et capacités intellectuelles et
communicatives : monter et descendre les escaliers.
-