De bonnes conditions de travail
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De bonnes conditions de travail
Bâtiment Actualité n° 21 – 8 décembre 2011 14 PRÉVENTION Période hivernale De bonnes conditions de travail La saison froide impose certaines adaptations des locaux de travail et des installations de chantier pour assurer un minimum de confort et une hygiène élémentaire. Chauffage des locaux de travail La vérification des conditions de travail des salariés du BTP est une des actions de contrôle reconduites par les inspecteurs du travail. Les locaux de travail fermés doivent être chauffés pendant la saison froide 1 Un atelier dont les portes sont maintenues ouvertes pour des raisons d’exploitation ne doit pas, pour autant, être considéré comme un Chaque hiver, local ouvert, dès lors que les portes des procès-verbaux peuvent être fermées pendant la sont dressés par 2 saison froide . les contrôleurs du Les locaux dont la température travail, pour absence normale d’occupation est inférieure à 14 °C sont réputés non chauffés 3. ou insuffisance Les ateliers de menuiserie et de de chauffage dans métallerie sont des locaux de travail. les ateliers. Les températures moyennes acceptables 4 dans les locaux de travail Chauffez-les donc pour les activités physiques : à une température –– légères : 18 à 20 °C ; minimale de 15 °C. –– intenses : 15 à 17 °C. Les ateliers doivent donc être maintenus à une température minimale de 15 °C. Pour les vestiaires et les locaux sanitaires, la température acceptable est fixée entre 20 et Chauffage 23 °C 4. Pour ces chantiers de des installations de chantier courte durée et/ou avec peu de La mise à disposition d’installations personnel, il existe aujourd’hui, sanitaires conformes relève de la sur le marché et à la location, des véhicules et caravanes de chantier responsabilité de l’employeur. spécialement aménagés qui permettent aux entreprises de remplir Pour les chantiers leurs obligations réglementaires. de moins de quatre mois (quel que soit l’effectif) L’employeur doit mettre à la dis- Pour les chantiers position de ses salariés des instal- de plus de quatre mois lations sanitaires conformes au Les dispositions du code du travail tableau ci-contre. sont applicables 5. Dans les chantiers soumis à coordination SPS, l’organisation de la mise en commun des installations de chantier figure dans les missions du coordonnateur et les entreprises peuvent être amenées à utiliser des installations collectives 6. Dans ce cas, l’information doit figurer au plan général de coordination et les modalités de l’utilisation en commun de ces installations doivent être données par le coordonnateur lors de la visite d’inspection commune. Vêtements de protection contre les intempéries L’employeur doit mettre à la disposition des salariés affectés à des travaux en extérieur des W.-C. RéFECTOIRES VESTIAIRES vêtements qui les protègent contre le froid, les intempéries et les risques courants du BTP 7. Ces vêtements de protection (cirés, anoraks) doivent être fournis gratuitement par l’employeur, qui en assure l’entretien, la réparation et le remplacement nécessaires. 1. Code du travail : article R. 4223-13. 2. Circulaire ministérielle DRT 95-07 du 14 avril 1995. 3. Code de la construction et de l’habitation : article R. 111-21. 4. Norme Afnor X 35-203. 5. Code du travail : article R. 4225-1. 6. Code du travail : article R. 4532-13. 7. Code du travail : articles R. 4228-1 et suivants. Un cabinet et un urinoir pour vingt travailleurs. Local fermé, aéré, éclairé, chauffé pendant la saison froide, muni de papier hygiénique et nettoyé une fois par jour. Si des salariés prennent leur repas sur le chantier : local fermé, aéré, chauffé, nettoyé une fois par jour et muni de tables et de chaises en nombre suffisant, ainsi que d’un moyen de conservation et de réchauffage des aliments. Local aéré, éclairé, chauffé pendant la saison froide, nettoyé une fois par jour et muni d’armoires/vestiaires individuels ou, si c’est impossible, de patères en nombre suffisant, ainsi que de sièges en nombre suffisant. Eau potable pour la boisson – à raison de trois litres par jour et par travailleur – et l’hygiène personnelle. EAU + LAVABOS Lavabos et rampes, si possible à température variable, à raison d’un point d’eau pour dix travailleurs, avec moyens de nettoyage et de séchage entretenus ou changés autant que nécessaire. En cas de gel, la santé peut être en question… Lorsque les températures sont très basses, les capacités de résistance de l’organisme s’amenuisent. Les risques sanitaires encourus sont plus ou moins graves : – crevasses : petites lésions de l’épiderme aux doigts, aux lèvres ou aux talons ; – engelures : lésions localisées aux extrémités. Elles peuvent être superficielles (onglée) ou profondes (risque d’amputation) ; – hypothermie : lorsque la température du corps descend au-dessous de 35 ºC, les fonctions vitales sont en danger. L’hypothermie est difficile à détecter dès le début. Les premiers symptômes sont une prononciation saccadée, une difficulté à marcher, une perte de jugement, puis une confusion mentale, une perte de coordination des membres, un engourdissement progressif. Cela peut aller par la suite jusqu’à une perte de connaissance puis un coma. Pour éviter tout risque d’hypothermie ou d’engelures, il convient de se couvrir convenablement, notamment aux extrémités, et de se couvrir le nez et la bouche pour respirer moins d’air froid. De plus, de bonnes chaussures permettent d’éviter les chutes en cas de chaussée verglacée. Le froid demande des efforts supplémentaires à notre corps, et notamment à notre cœur, qui bat plus vite pour lutter contre le refroidissement. Ainsi, en période de grand froid, mieux vaut limiter les efforts physiques, même lorsqu’on est en bonne santé. Sachez également que cela pourrait aggraver d’éventuels problèmes cardio-vasculaires.