LUC CHATEL VEUT GARDER LA LOI GALLAND
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LUC CHATEL VEUT GARDER LA LOI GALLAND
3 LA 9?J 9 Tt L A ? EJlJ ? RŒ. 1 J1A J; N J ERDU EZ. LUC C H ATEL VEUT GA RDER LA LOI GA L LAND p question aujourd'hui de revenir sur l'interdiction de la revente à perte en France. Le secrétaire d'Etat à la Consommation, Luc Chatel, l'a redit, la semaine dernière, à la sortie de la Conférence sur le pouvoir d'achat et l'emploi, soit quelques jours seulement après la sortie du prérapport Attah, qui demande la levée de cet interdit (ce qui signifierait également la mise en place de soldes toute l'année). Le projet de loi qu'il présente, ce mercredi, en conseil des ministres, en anAs ponçant son examen par le Parlement en décembre 2007, ne fait donc pas sauter la loi Galland - qui avait redéfini en 1996 (e seuil de revente à perte -, mais la réécrit une nouvelle fois. Le projet de loi Chatel ' i^a^rr la 9 janvier LA ministre de l'Economie et des Finances, Christine Lagarde , a écrit début octobre aux préfets pour leur recommander de retenir comme date de début des soldes d ' hiver le mercredi 9 janvier 2008 . Leur durée maximale reste de six semaines , mais nombre de commerçants suspendent maintenant leurs démarques au bout de quatre semaines. La date unique de démarrage des soldes d'hiver dans tout le pays est une habitude prise il y a plusieurs années à la dei mande des pouvoirs publics ( le mercredi 10 janvier en 2007 , par exemple). Ce n'est pas encore le cas pour les soldes 1 d'été , dont le départ s'étale de fin juin à début juillet du nord au sud du pays. • 1:E Ni'3)EJG_ Nil 'E DEc C 1EMbS'i! °s Œ Marco Serussi s'achète 16 boutiques d'un coup 3.Un^on -Ï ,7 L corme » Î,O cen °eV e î2 ','✓ L u J .agit au I _r,77o10 n es réactions au rapport Attali se pour- suivent. Jacques Perrilliat, président exécutif de l'Union du commerce de centre-ville (Ucv), se montre, pour sa part, plutôt critique. L'organisation professionnelle dont il est le porte-parole assure la représentation des grandes enseignes de centre-ville, notamment les Galeries Lafayette, le Printemps, le Bon Marché, le Bhv, Monoprix, Madélios, C&A, Habitat, Vit-gin ou la Fnac. La commission Attali enfonce des portes ouvertes, estime Jacques Perrilliat. Nous avons eu l'occasion avec Philippe Houzé (président du directoire du groupe Galeries Lafayette, Ndlr), il y a environ trois ans, d'indiquer à Nicolas Sarkozy que nous acceptions l'abrogation de la loi Galland, puis de dire à Renaud Dutreil, alors ministre du Commerce, à propos des lois Roger-Raffarin, que nous étions favorables à la réintégration de ce système d'autorisation dans les lois d'urbanisme. Ce qui signifie que les critères économiques ou de zone de chalandise doivent disparaître au profil des critères d'urbanisme. Cela veut dire aussi qu'il faudra rajouter des règles pour les bâtiments commerciaux, en matière d'accès, de circulation, de problèmes environnementaux, d'architecture... Toutes ces considérations ont des impacts sur les quartiers environnants et doivent être prises en compte par les mairies. Je pense, néanmoins, que cela ne doit pas être confié aux 36.000 maires de France, mais aux communautés, notamment. Tout cela a été dit aux ministres Duireil, Borloo ou Lagarde. »Par ailleurs, la loi Galland, que nous 16 Journal du Textile N°1934 1 30 octobre 2007 impose notamment aux distributeurs (surtout à la grande distribution alimentaire), dans leur relation avec leurs fournisseurs, la réintégration de ce qui reste des marges arrière dans le calcul du seuil de revente à perte. C'est donc la suite, dans la même logique, d'un travail gouvernemental entamé en 2005, qui a vu le plafonnement de ces fameuses remises (pour des prestations fictives ou réelles), d'abord à 20%, puis à 15% du prix facturé. Le but est toujours le même : faire baisser les prix dans les hypermarchés. Mais difficile de dire si les consommateurs s'y retrouvent. Les contrats signés pour 2008 entre distributeurs et fournisseurs devront en tenir compte, car Luc Chatel annonce une ap- plication de son dispositif à compter du 1" janvier 2008. Le sujet de l'interdiction de la revente à perte pourrait toutefois revenir sur la table un peu plus tard. «Nous ne fermons pas la porte, déclare Luc Chatel, car il y a une autre fenêtre possible au printemps 2008, avec l'examen par le Parlement de la loi de modernisation de l'économie. Mais, si nous allions plus loin, il faudrait aussi penser aux délais de paiement...» Le secrétaire d'Etat donne le même rendez-vous (printemps 2008) pour traiter de la question de l'ouverture des magasins le dimanche. Le président de la République, Nicolas Sarkozy, et plusieurs membres du gouvernement se sont déjà prononcés pour de plus larges aménagements au principe du repos dominical (qui souffre de nombreuses exceptions et qui n'est pas respecté). Luc Chatel a d'ailleurs annoncé «qu'une réponse rapide» va être apportée aux enseignes de l'ameublement (Conforama, Ikea, But, Alinéa, Atl(js-Fly-Crozatier), qui font front commun depuis octobre face aux condamnations prononcées pour l'ouverture de points de vente ce jour-là en région parisienne. VRVCENT LEPERCQ • t ^I ibtia I avons contribué à faire naître, a aujourd'hui perdu son sens. Elle était justement destinée, au départ, à donner du sens à l'ordonnance de 1986, relative à la liberté des prix et de la concurrence. Mais on n'avait pas imaginé, à l'époque, que les marges arrière allaient prendre une telle ampleur. Dans certains rayons, comme celui de la charcuterie industrielle, ces marges peuvent atteindre 60% ! La loi a été contournée. »Nous demandons cependant et ce avec beaucoup d'énergie, que la revente à perte reste interdite. Je pense en effet que c'est une méthode marketing destinée à duper le consommateur. C'est d'ailleurs un point de vue que je partage avec Mme Madère (présidente de l'association de consommateurs Clcv, Consommation, logement et cadre de vie, Ndlr). Dans le rapport Attali, il v a un raisonnement économique comptable : en libérant les prix, on va créer de l'emploi. Les chiffres sont donnés au doigt mouillé sans vérification possible. Pour les grandes sociétés de distribution, l'emploi est une variable d'ajustement. Si elles doivent baisser leurs prix, elles doivent gagner en productivité, en remplaçant, par exemple, le personnel par des caisses automatiques... On n'aura pas une baisse des prix et des créations d'emplois en même temps, surtout dans un secteur où le résultat net est de l'ordre de 2% ! Enfin, le texte du rapport indique que, en faisant des soldes toute l'année, on apportera plus de confort et de tranquillité ait client. Or je pense que les soldes doivent rester un événement festif et attendu.» RECUEILLI PAR CATHEEINE PETIT • MaRCO SERUSSI prend du volume en France avec le rachat de 16 boutiques. L'enseigne de chemiserie pour homme a profité de la mise sur le marché de points de vente de la chaîne Photo Station pour mettre la main sur 16 succursales dans tout le pays. Marco Serassi, qui comptait 43 unités (dont 11 succursales) avant cette opération, devrait mettre au moins six mois pour les passer à son concept. Un autre dossier de rachat de boutiques (15 adresses) est à l'étude. Après avoir vendu ses chemises à des multimarques, Marco Serussi dit avoir ouvert sa première boutique en 2001. L'enseigne a grandi dans l'ombre de sa grande soeur, l'enseigne de lingerie discount Body One, partageant jusqu'à récemment le même patron. Depuis peu, elle est seule, puisque Marc Seroussi vient de céder le contrôle de Body One, qu'il détenait avec sa famille, à la société Lingerie diffusion de Christophe Attard, «pour se concentrer» sur Marco Serussi. En choisissant le discount, les petites surfaces (50 m-) et la franchise, Marco Serttssi a suivi l'exemple de Body One. Mais l'enseigne de mode masculine marque sa différence avec ce rachat de 16 succursales, Body One n' ayant jamais poussé très loin le développement en propre, privilégiant la franchise, puis la commissionaffiliation . «C'est plus facile à gérer», commente David Tahar, le directeur général de Marco Serussi. Marco Serussi avait déjà investi ces derniers mois pour gagner en visibilité , en s'installant par exemple sur les Champs - Elysées ou dans la rue de Rivoli, à Paris. Son réseau actuel s'étend en régions, quasi uniquement en centre-ville, et un peu à l'étranger ( Belgique, Dubaï. Miami). Les magasins font le plus gros de leur chiffre d'affaires avec une gamme de chemises masculines (25 à 55 €), mais l'offre s'est développée au fil des années pour proposer des pulls, des cravates , des sousvêtements et des accessoires . La fabrication se partage entre Asie et Europe. En novembre prochain , la chaîne se dote d'un parfum et d'une gamine de cosmétiques (crème amincissante , gel douche , etc) qui seront aussi vendus dans d'autres circuits Marco Serussi dit servir tout type de clients. V.L.I BOUTIQUE MARCO SERUSSI. Avant le rachat des tE magasins de Photo Station , l'enseigne de chemiseries comptait 43 unités en France.