Allocution prononcée par le colonel (er) Maurice - aatdm 26-07

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Allocution prononcée par le colonel (er) Maurice - aatdm 26-07
Allocution prononcée par le colonel (er) Maurice MICHEL, président des Anciens
TDM de Drôme et Ardèche lors de la cérémonie pour la mémoire du chasseurparachutiste Cyrille HUGODOT du 1er RCP de Pamiers
Carré militaire du cimetière de Bourg-lès-Valence, le 1er juillet 2011
Merci au Souvenir Français de la Drôme, à l’initiative d’Yves GUILLOUD, d’organiser une cérémonie
d’hommage pour chaque soldat français disparu en opération.
Merci aux associations patriotiques qui ont répondu à cet appel. Ainsi elles montrent la solidarité du monde
combattant avec nos soldats.
Merci aux élus de toutes sensibilités politiques qui ont bien compris le sens de cette manifestation et qui s’y
sont associés.
Merci aux autorités militaires de la garnison de s’être associées à notre démarche, notamment à la délégation
du Commissariat des Armées.
Merci enfin à tous ceux qui sont là ce matin pour témoigner leur reconnaissance à ce jeune soldat qui a
donné sa vie pour son pays.
Aujourd’hui nous saluons la mémoire du chasseur-parachutiste de 1ère classe Cyrille HUGODOT. Il est mort
au combat au service de la France, œuvrant au sein de la Force Internationale d’Assistance à la Sécurité
(FIAS), mandatée par l’ONU pour contribuer au retour de la stabilité, au rétablissement de la paix et au
développement en Afghanistan.
Il est le 63e soldat tout grade et armes confondus, tombé au champ d’honneur en AFGHANISTAN depuis le
début de l’intervention.
Vue partielle des participants, dont 17 porte-drapeaux, des responsables associatifs et des élus.
Né le 1er mars 1987 à Dreux (Eure-et-Loir), père d'une petite fille de 4 ans, Cyrille Hugodot s'est engagé
pour cinq ans en mars 2009, au titre des troupes aéroportées au sein du 1er régiment de chasseurs
parachutistes (1er RCP de Pamiers). Il a rejoint la compagnie d'éclairage et d'appui (CEA) à l'issue de six
mois de formation initiale, pour y servir à la section des tireurs d'élite. Dès son arrivée, il révèle un profil
très prometteur et d'excellentes qualités de soldat. Il est élevé à la distinction de 1ère classe le 1er octobre
2009.
Au 1er janvier 2010, il est affecté à la 3e compagnie de combat en tant que tireur d'élite. Projeté au Gabon de
mars à juin 2010, au sein du 6e bataillon d'infanterie de marine, il se donne sans compter durant toute la
mission, se distinguant notamment lors du stage commando en jungle.
Déployé en Afghanistan depuis mi-mai 2011 au sein du groupement terrestre interarmes (Battle Group)
RAPTOR dans la province de Kapisa, où étaient détenus les 2 otages français libérés hier, le parachutiste de
1ère classe Cyrille Hugodot a été tué le samedi 25 juin lors d'un accrochage au cours d'une mission de
reconnaissance.
En milieu de matinée, assurant la couverture d'un groupe du génie à proximité du pont de Tagab, sa section a
été violemment engagée par des insurgés. Grièvement blessé par un tir ennemi au cours de cet accrochage,
le parachutiste Hugodot a été immédiatement évacué vers la base française de Tagab puis vers l'hôpital
militaire de Kaboul où il est décédé des suites de ses blessures.
Décoré de la médaille de bronze de la Défense nationale avec agrafe "Troupes aéroportées", devant être
promu caporal au 1er juillet 2011, le parachutiste de 1ère classe Cyrille Hugodot est mort au combat au
service de la France. Il était inscrit au tableau d’avancement pour le grade de caporal.
Ses obsèques militaires auront lieu cet après-midi à PAMIERS au 1er RCP, en présence du ministre de la
défense et du général CEMAT, Selon les usages, il sera nommé caporal et recevra la Légion d’Honneur, la
Médaille militaire et la Croix de la Valeur Militaire.
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Mais la cérémonie terminée, ce jeune parachutiste risque de tomber dans l’oubli, comme le sont tous nos
jeunes disparus en opération. Pourtant, nous ne pouvons accepter que la mort d’un soldat français au
combat, sur un théâtre d’opération extérieur, soit considérée comme un fait divers. Nos soldats sont certes
des professionnels, heureusement d’ailleurs, mais n’oublions pas qu’ils ont été envoyés en mission en
AFGHANISTAN par notre gouvernement.
Or, dans cette tâche immense, ingrate, commencée, il y a 10 ans avec l’aval des gouvernements successifs,
nos jeunes sont capables de tout donner. Même leur vie.
Pourquoi ne pas honorer leur mémoire et les citer en exemple ?
Ne serait-ce pas un message fort à faire passer chez les plus jeunes ? De leur faire savoir qu’il existe des
jeunes capables de donner leur vie pour leur pays à l’image de leurs grands anciens ? Pourquoi leur sacrifice
n’aurait-il plus valeur d’exemple dans la population française ?
Savoir que leur action est reconnue à leur juste valeur par leurs concitoyens, serait pour nos soldats un
formidable encouragement à poursuivre leur engagement généreux et désintéressé, pour remplir une tâche
difficile et obscure, méconnue du grand public, quand elle n’est pas volontairement ignorée par les médiats,
car n’étant pas dans l’air du temps.
C’est pour cela que nous demandons avec tant d’insistance, l’instauration d’une journée nationale du
souvenir, un « Memorial Day » à la française, le 11 novembre pour honorer tous les soldats qui ont donné
leur vie pour la France et notamment ceux des missions extérieures jusqu’à présent les grands oubliés de
notre pays.
C’est pour cela que la démarche généreuse d’Yves GUILLOUD, relayée par d’autres associations
patriotiques doit être poursuivie. Elle a le mérite d’interpeller nos concitoyens.
Nous espérons que ce nouveau sacrifice ne sera pas vain et que l’annonce officielle du retrait de nos troupes
de ce pays déchiré, ne rendra pas encore plus difficile, l’engagement de nos soldats et qu’il permettra le
retour de la paix et l’instauration d’un état de droit.
A la compagne de Cyrille HUGODOT, à sa petite fille et à sa famille dans le deuil, nous présentons nos
sincères condoléances.
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Toutefois, comme les tragédies se succèdent actuellement, bien trop nombreuses, nous avons une pensée
pour le 1er Régiment de spahis. En effet nous avons appris la mort, mercredi, du capitaine Jean Michel
THOMAS, à la suite d’un grave accident, survenu en service, au Sénégal où son escadron se trouve en
mission. Deux blessés très graves s’ajoutent à ce drame (un lieutenant et un jeune spahi). Le capitaine était
marié et père de 5 enfants.
Nous adressons toute notre sympathie au régiment et à la famille du capitaine, ainsi qu’aux familles des
blessés. Nous espérons que ces derniers pourront se rétablir sans trop de séquelles.
Vive l’Armée française et vive la France !
Les parachutistes de Rhône-Alpes, sont venus en nombre.