annexe 8 rendu de l`atelier RAM et accueil à domicile - Mon
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annexe 8 rendu de l`atelier RAM et accueil à domicile - Mon
Annexe 8 Journées du Grand Est des 10 et 11 juin 2010 Compte rendu des travaux de l’atelier : « RAM ET L’ACCUEIL A DOMICILE » (Nombre de participants : 45) 1. Panorama de l’accueil à domicile La garde d’enfants à domicile concerne 2% des enfants de moins de 3 ans en 2007 (Direction de la Recherche, des Etudes, de l’Evaluation et des Statistiques, 2007). Cette proportion s’élève à 4% si on ne considère que les enfants dont les deux parents travaillent à temps plein. Au niveau national, près de 95 000 familles font appel à ce mode de garde et emploient 113 000 salariés (Observatoire du particulier-employeur, 2008). Par rapport à l’accueil par un assistant maternel, la garde d’enfant à domicile présente plusieurs spécificités : Le lieu d’accueil : la garde d’enfant exerce au domicile des parents tandis que l’assistant maternel exerce à son propre domicile (ou dans une maison d’assistants maternels). L’intervention d’une garde d’enfant à domicile peut s’effectuer selon trois modes : emploi direct (les parents emploient directement un salarié), mandataire (les parents restent l’employeur mais délèguent les démarches administratives à un organisme agréé qualité par le Préfet du département), prestataire (les parents sont clients d’un prestataire de service agréé qualité par le Préfet du département). L’environnement juridique : alors que les assistants maternels relèvent d’une convention collective nationale spécifique (assistants maternels du particulier-employeur), les gardes d’enfant à domicile relèvent de la convention collective nationale des salariés du particulier-employeur (si l’intervention s’effectue en mode mandataire ou emploi direct). La garde d’enfant à domicile peut être partagée entre deux familles afin d’en réduire le coût. Les salariés employés directement par les parents ne sont pas soumis à agrément (à la différence des assistants maternels). Les parents choisissant la garde d’enfant à domicile bénéficient du complément mode de garde (CMG) de la prestation d’accueil du jeune enfant (PAJE) et d’un crédit d’impôt. Le CMG couvre 50% des cotisations sociales par famille. Il couvre également une partie de la rémunération du salarié. Cette participation varie en fonction des ressources des parents et ne peut dépasser 85% du salaire net versé. Le crédit d’impôt pour l’emploi d’une garde à domicile s’élève à 50% des dépenses (après déduction du CMG de la PAJE) dans la limite d’un plafond de 12 000 euros, porté à 15 000 € lors de la première année d’imposition pour laquelle le contribuable bénéficie de cet allégement fiscal. Il est majoré de 1 500 euros par enfant à charge. Les communes peuvent également verser aux parents une allocation municipale de garde d’enfant à domicile pour améliorer la solvabilité des familles. 2. RAM et accueil à domicile : Rénover et Améliorer la Maison (RAM) Compte tenu des enjeux en matière de développement des modes de garde des jeunes enfants et des réalités concernant la garde d’enfant à domicile, la Cnaf envisage une évolution (et non une refonte complète) des missions des Relais assistants maternels. Une majorité de Relais (comme l’a montré l’enquête réalisée à l’occasion de ces 10èmes journées) sont déjà impliqués, bien que de manière variable, sur le secteur de la garde d’enfant à domicile. Actuellement, les Relais ont notamment pour missions l’information, la mise en relation Annexe 8 offre/demande de garde et la professionnalisation des assistants maternels. L’évolution proposée consisterait donc en une ouverture de ces missions à l’accueil à domicile en complément de l’accueil par les assistants maternels. Cette ouverture serait réalisée sur la base du volontariat. Certains responsables de Relais ont évoqué le risque d’incompréhension des utilisateurs si certains Relais s’ouvrent à la garde d’enfant à domicile et pas d’autres. 3. Ram et accueil à domicile : 4 enjeux Les débats, riches et passionnés, ont permis d’identifier 4 enjeux liés à l’ouverture des Ram à l’accueil à domicile. En préambule, les responsables de Ram ont souvent rappelé la nécessité d’accompagner cette évolution de moyens supplémentaires (humains et financiers). C’est effectivement un préalable pour permettre aux Ram de se les approprier pleinement. Enjeu 1 : professionnaliser les responsables de Ram Les actions menées au niveau du Relais et les conditions d’exercice des responsables de Ram sont hétérogènes : elles dépendent des financements, de la politique menée par le gestionnaire, des spécificités du territoire… Les responsables de Relais ont lourdement insisté sur la nécessité d’une clarification des missions des Ram qui devrait être un préalable à toute évolution des missions. La neutralité et la qualité des informations délivrées par le Ram est au cœur des préoccupations des responsables de relais : - Neutralité : dans la relation parent-employeur-salarié, dans la présentation de l’offre de garde. Qualité des informations : sollicitation d’experts/de personnes ressources, agréments des intervenants (assistants maternels…). Ce dernier point a appelé un débat sur la diffusion ou non de liste de gardes d’enfant à domicile en emploi direct alors qu’elles ne sont pas soumises à agrément. Plusieurs propositions ont donc été formulées : - - La création d’un référentiel métier « responsable de Ram » indiquant notamment les limites du métier (sur le plan juridique entre autres). La rédaction d’un cahier des charges contraignant et opposable aux gestionnaires de Relais. Ceci pourrait constituer une réponse aux remarques de certains responsables relatant une opposition du gestionnaire à mener certaines actions. La mise en place d’une formation dédiée aux responsables de Relais dont le contenu aborderait par exemple : l’environnement juridique de l’accueil individuel, les modes d’intervention pour l’accueil à domicile, les dispositifs de solvabilisation des familles… Enjeu 2 : favoriser l’accès des parents à ce mode de garde L’accueil à domicile fait partie du panel des modes de garde existant aujourd’hui et donc doit être intégré dans l’information diffusée par les Ram. Comment favoriser l’accès ? - En diffusant une information la plus complète possible afin de permettre aux parents d’exercer leur libre choix du mode de garde de leur enfant : informations portant sur les spécificités de l’accueil à domicile et notamment les droits et devoirs des parentsemployeurs (convention collective), le comparatif en termes de reste à charge pour la famille (la Fepem le propose sur son site internet www.fepem.fr/simulateur/), l’offre Annexe 8 - - en matière de modes d’intervention : emploi direct, mandataire, prestataire, les dispositifs de solvabilisation des familles. En accompagnant les parents dans la recherche d’une garde à domicile : salariés (www.particulieremploi.fr, www.mon-enfant.fr, Pôle emploi), organismes agréés (www.servicesalapersonne.gouv.fr). En sensibilisant les parents sur leur responsabilité d’employeur. Plusieurs responsables de Relais ont exprimé leur inquiétude quant à la concurrence que les Relais pourraient créer par rapport aux organismes agréés intervenant en mode mandataire. Cette inquiétude est liée aux rôles d’information des parents et de mise en relation offre/demande. Ceci appelle une clarification. D’une part, l’organisme mandataire exerce une mission de conseil juridique auprès des parents pour lequel il engage sa responsabilité. De son côté, un Relais informe et sensibilise les parents et n’a pas vocation à délivrer un conseil juridique approfondi. D’autre part, un organisme mandataire présélectionne des candidats qu’il présente aux parents. Le Ram, avec son exigence de neutralité, ne réalise pas cette présélection et présente l’ensemble de l’offre. Enjeu 3 : développer un écosystème autour de la garde à domicile dans lequel les RAM sont les pivots Les missions du Ram clairement définies, le contenu et les limites du poste de responsable de Ram établi, la nécessité des partenariats apparaît clairement. Que ce soit sur la connaissance de l’offre, la mise en relation, l’environnement juridique ou sur les dispositifs financiers, les Relais doivent : - Disposer de sources d’information sûres, - Être en mesure d’orienter les parents vers un expert dans la mesure où les limites du métier de responsable de Ram seraient atteintes (par exemple sur le plan juridique), - Avoir à leur disposition des outils leur permettant d’accomplir leur mission (sites internet…). Ces partenaires pourraient être réunis au sein d’un groupe de réflexion et formeraient un réseau de personnes ressources que les responsables de Relais pourraient solliciter. Plusieurs partenaires peuvent d’ores et déjà être identifiés : Caf, Conseil général, Fepem, prestataires, Pajemploi, Pôle emploi, organismes de formation… Enjeu 4 : garantir un socle minimal de qualité de l’accueil du jeune enfant Comme évoqué plus haut, les responsables de Relais ont exprimé leur préoccupation quant à garantir la qualité de l’information délivrée. Cette exigence de qualité s’applique notamment à l’intervention réalisée au domicile par un salarié employé en direct par les parents, via un organisme mandataire ou prestataire. L’absence d’agrément des gardes d’enfant à domicile intervenant en emploi direct ou via un mandataire interpelle les responsables de Ram. Il est rappelé que l’agrément des assistants maternels n’est pas transposable aux gardes d’enfants à domicile puisqu’il concerne notamment le domicile de l’assistant maternel et qu’il n’est pas possible d’évaluer le domicile des parents. Face à cette absence d’agrément, un débat s’est installé autour de la diffusion de listes d’intervenant à domicile : doit-on diffuser toutes les offres de service de salariés/demandeurs d’emploi ? ou aucune ? doit-on renvoyer vers des sites de mise en relation ? Aucun consensus n’a pu émerger sur cette question. Toutefois, plusieurs propositions ont été formulées pour garantir un socle minimal de qualité. Annexe 8 Les responsables de Relais souhaiteraient qu’une charte de qualité soit mise en place de manière spécifique à l’accueil à domicile (l’exemple des Hauts-de-Seine pourrait servir de base). La notion de qualité renvoie à la formation des intervenants. On peut rappeler qu’une certification garde d’enfant à domicile/assistant maternel (inscrite au répertoire national des certifications professionnelles) a été créée par les branches salariés du particulier-employeur et assistant maternel. Elle est notamment accessible aux demandeurs d’emploi avec un financement Conseil régional ou Pôle emploi et aux salariés par la validation d’acquis de l’expérience. Les Relais pourraient qualifier l’offre de garde à domicile en indiquant aux parents les salariés titulaires de la certification. Ceci suppose la création d’un lien entre les dispensateurs de formation (Institut Fepem de l’emploi familial et les organismes de formation) et les Ram. La formation continue est également un outil d’amélioration de la qualité des interventions. De la même manière que pour les assistants maternels, les Ram sont appelés à jouer un rôle prépondérant dans l’amélioration de l’accès à la formation et dans le développement de la formation des gardes d’enfant à domicile. Les différentes actions des Ram en direction des assistants maternels (ateliers d’éveil, groupes de parole, lieu d’écoute, médiation, conférences, réunions d’information…) pourraient être ouvertes aux gardes d’enfant à domicile. Les modalités de cette ouverture sont à définir localement (groupes spécifiques ou mixtes assistants maternels/gardes d’enfant…).