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LES ENTREPRENEURS DE L’ECONOMIE SOCIALE ET SOLIDAIRE
15 novembre 2012
Rencontre à l’Institut Universitaire Technologique de Saint-Denis
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Mohamed Gnabaly, Yacine Nacih
Novaedia
www.novaedia.fr
En quelques mots…
Novaedia est un programme qui organise la vente de fruits frais à des entreprises reversant une partie du
montant à une action solidaire. Elle est issue de l’association Capitale Banlieue, qui œuvre pour l’égalité des
chances à travers des actions d’accompagnement à la scolarité.
Mohamed Gnabaly est originaire de L’Ile-Saint-Denis. Il choisit le lycée Auguste Blanqui, pour son
partenariat avec Sciences-Po où il vise le master Management du sport. Il entre dans le monde associatif à
cette époque. Refusé au concours d’entrée à Sciences-Po, il entre en classe prépa HEC puis à l’ESC
Troyes, qui affiche des partenariats avec le FC Barcelone, Manchester United… Coup du sort : le diplôme
management du sport est supprimé, Mohamed décide de prendre une année de césure qu’il met à profit,
avec deux stages de finance d’entreprise et de finance de marché. De retour à L’Ile-Saint-Denis, il créé,
avec cinq amis, l’association Capitale Banlieue.
Yacine a fréquenté les bancs de l’IUT de Saint-Denis. Titulaire du DUT techniques commerciales, en
partenariat avec l’université de Cambridge, il a continué en master Marketing à l’IAE d’Enghien.
La création de Capitale Banlieue est motivée par un objectif : montrer l’exemple. Ses créateurs montent une
activité d’aide aux devoirs avec beaucoup d’espoir, pas de réseau, et pas de financement. Rapidement
s’impose la nécessité des moyens, et vient l’idée de créer une activité économique pour financer les activités
solidaires, avec trois objectifs cette fois :
- Répondre à un besoin des habitants
- Créer de l’emploi
- Financer l’activité « égalité des chances »
Il s’agit donc de participer au développement économique et social du territoire et favoriser l’égalité des
chances. Le concept de distribution de corbeilles de fruits est issu d’un séjour aux Etats-Unis, où des
entreprises ont remplacé les distributeurs automatiques de confiserie par ces corbeilles, gratuitement mises
à disposition des salariés.
S’enclenche le parcours qui doit aboutir à la création d’une entreprise :
- Etude de marché, rencontres avec des producteurs
- Analyse du marché de Rungis
- Recherche de partenariats avec des agriculteurs locaux
- Mise en place d’une politique de prix équitables, fixés par l’agriculteur
- Définition de la chaîne logistique et écologique (transport, stockage)
- Présentation du projet à des chefs et des responsables d’entreprises, dont France Télécom, Disney,
l’Oréal
- Adaptation du projet pour consolider les partenariats
- Stratégie de communication, candidatures à des concours entreprenariaux
- Succès aux concours : prix Créarif Entreprendre Autrement, appel à projet ESS de Saint-Ouen,
appel à projet ESS de Plaine Commune : des consécrations qui crédibilisent le projet.
Questions/réponses :
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Après avoir commencé le projet Novaedia en janvier 2012, l’activité économique a débuté en
octobre 2012 sous la forme associative et a pour objectif de se transformer en SCIC à moyen terme.
Entre 5 à 10 % du montant des produits sont reversés pour les activités solidaires.
Les subventions ont consolidé le lancement d’activité, la logique de fonds propres devant être
progressivement renforcée.
Eclairage :
Thomas Guyon, représentant la Miel (Maison pour l’initiative économique locale), souligne l’importance de la
création de valeur par les activités, quel que soit le statut de l’organisation (association, SARL, SCOP…).
Les subventions sont un dernier reflexe, la solidité de l’activité repose sur sa clientèle. La viabilité
économique de l’activité est une condition d’existence et d’utilité. Dans l’économie sociale et solidaire, des
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modèles de financement « hybrides » existent, qui allient durablement des fonds propres, des ressources
privées et des financements publics. Les financements publics ont notamment vocation à soutenir un
lancement d’activité ou des spécificités en termes d’impact social de l’activité. Rappelons qu’une association
peut avoir une activité économique marchande et des salariés, s’ils sont au service du projet associatif qui
est toujours à but non lucratif. Le conseil d’administration d’une association est toujours bénévole, ses
dirigeants peuvent être rémunérés.
Joseph Olivier
TEREM – Territoire et emploi
http://terem.typepad.com/
En quelques mots…
Le parcours de Joseph débute à Epinay-sur-Seine. Etudiant à l’université Paris 8, passionné de sport, il est
orienté vers l’INSEP par le biais du SDUS Tae Kwon Do. L’entrée sur le marché du travail est difficile, il créé
Terem avec Marcel Finders.
Terem est un centre de formation composé d’une boutique d’apprentissage réel (vente de produits issus du
commerce équitable) et d’une salle de cours. Les bénéficiaires sont des jeunes orientés oar les Missions
locales pour l’emploi, le réseau Pôle Emploi… le plus souvent peu ou pas diplômés et volontaires dans leur
parcours d’insertion. Ils apprennent ainsi les métiers de la vente et du commerce, et ce parcours peut se
clore par un stage rémunéré dans une grande enseigne partenaire de Terem. L’avantage de ces grandes
enseignes réside à la fois dans leur réseau de magasin et dans les perspectives d’évolution des métiers.
75 % des jeunes accompagnés par Terem obtiennent un poste en entreprise.
Terem développe le concept d’ « apprendre en faisant » : manipuler des projets, des produits, des procédés
de gestion avec des personnes qui ont parfois un parcours très difficile. Cette précarité entraine une difficulté
de chacun à se projeter dans l’avenir. Avec Terem, l’objectif principal redevient la formation et l’accès à
l’emploi.
En matière de financement, Terem se rémunère sur des prestations de placements des chercheurs d’emploi
et à travers les chantiers d’insertion, qui ouvrent des financements publics.
Une spécificité de Terem : chercher à étendre son réseau de boutique (trois sur Paris) à la Seine-SaintDenis, un département où les besoins sont plus grands et les ressources des institutions publiques plus
faibles. Aujourd’hui les Dionysiens, pour accéder à ces formations sur Paris, doivent obtenir une dérogation
de Pôle Emploi dans leur département. Terem agit ainsi contre les inégalités territoriales.
Questions/réponses :
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Terem compte 15 salariés.
Les boutiques vendent des produits du commerce équitable : alimentaire, artisanat, textile…
La création du réseau de partenaires parmi les producteurs de commerce équitable a reposé sur
une démarche volontaire de Terem qui a beaucoup démarché à l’étranger, en s’appuyant entre
autres sur les ressources pluriculturelles de Joseph Olivier.
Eclairage :
L’IAE signifie Insertion par l’activité économique. Le principe est d’ancrer un parcours d’insertion par une
pratique professionnelle rémunérée. Si les structures de l’IAE sont pour l’ essentiel des associations,
certaines sont des entreprises marchandes classiques.
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Arnaud Fimat, David Dupuis
Ça m’regarde et la MACIF
http://www.cameregarde.com
En quelques mots…
La Macif est une mutuelle au statut de coopérative. Cela signifie qu’il n’y a pas d’actionnaire, mais seulement
des sociétaires. Tout membre de la Macif en est sociétaire, et a donc un droit de vote pour l’élection du
conseil d’administration. Chacun à un droit de vote, à la différence des SARL dans lesquels le droit de vote
est proportionnel aux parts sociales détenues. Ce mode de fonctionnement est celui de toutes les
coopératives.
La logique du créateur de la Macif était en effet de promouvoir des valeurs de solidarité, d’équité, de
transparence. Cette mutuelle, qui organise l’épargne, le crédit, l’assistance et les services aux personnes,
aux associations, aux entreprises, est forte d’un chiffre d’affaire de 5,6 milliards d’euros. Les excédents ne
sont pas distribués aux actionnaires, mais réinvestis dans les services mutuels.
« Ca m’regarde » a été créé par Arnaud Fimat, titulaire d’un BTS de comptabilité, puis salarié de Thalès, de
Siemens et d’une entreprise de sécurité civile. C’est l’époque du « boom du développement durable », … est
chargé de proposer des actions pour renforcer la responsabilité sociale et environnementale de son
entreprise. Le projet de « RTT solidaire » prend forme : il consiste à consacrer une journée de RTT au
service d’une association. L’entreprise finance et organise une journée pour 15 salariés, qui se présentent à
la Maison de la solidarité de Gonesse, afin de construire une clôture pour le potager de la Maison de la
solidarité. L’expérience est concluante : les salariés ont découvert cet équipement au service des plus
démunis et ont également appris à se connaitre entre eux dans ce nouveau cadre. Reconduite, elle
rassemble 30 personnes pour sa deuxième édition.
Enthousiasmé par ces premiers succès, Arnaud Fimat créé la SCOP « Ca m’regarde » avec un collègue.
Tous deux démissionnent pour se consacrer pleinement à ce nouveau projet, qui fait de l’implication sociale
et du lien social dans l’entreprise son principal objectif. Ca m’regarde accompagne des entreprises au plan
de la responsabilité sociale et environnementale, par la vente de chantiers solidaires.
Leur dernier pari s’appelle « vis ma vie », sur le principe de l’émission. Des traders (qui travaillent à la
bourse) ont partagé une journée avec des compagnons d’Emmaüs. Là encore, Ca m’regarde vise un déclic
émotionnel, une prise de conscience individuelle et collective.
Questions/réponses :
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La clientèle de Ca m’regarde est composée d’entreprises, de collectivités locales (mairie,
département), et plus récemment d’une école de commerce.
L’équilibre financier des actions reposent sur l’investissement du salarié, qui y consacre une journée
de RTT, et de l’entreprise qui finance la prestation.
L’accompagnement de la Macif a permis de créer le troisième emploi de Ca m’regarde.
Eclairage :
Le statut de SCOP, société coopérative de production, repose sur trois critères, que sont la propriété
collective de l’entreprise par ses salariés, le principe de vote « une personne = une voix », un partage
équitable des bénéfices réalisés entre salariés, partenaires, et l’entreprise elle-même (pour réinvestir). Au
cours de la rencontre organisé par le Conseil général récemment au sujet des SCOP, le premier objectif
collectivement exprimé est la préservation de l’emploi. Certaines entreprises en difficulté ont été rachetées
par leurs salariés qui les ont transformées en SCOP, comme les Editions Taland.
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Florence
Under Construction
www.underconstruction.fr
En quelques mots…
Les membres fondateurs de l’association, originaires de Seine-Saint-Denis, partagent un constat d’inégalités
sociales et territoriales qui les a orienté vers l’éducation populaire. La formation doit être accessible tout au
long de la vie, par l’autoformation, l’apprentissage par les pairs… Mus par la volonté d’intervenir à leur
échelle, ils créent au terme de leurs parcours divers l’association Under Construction. Under Construction
créé des jeux sur des questions de société (économie, médias, technologies de l’information…), et propose
des prestations d’animation avec des partenaires institutionnelles (ville de Saint-Denis, université Paris 8…).
Comme dans toute association loi 1901, le Conseil d’administration est composé de bénévoles, qui
définissent collectivement les orientations annuels et votent les comptes. Au quotidien Under Construction
repose sur trois salariés et une vingtaine de bénévoles. Les salariés et bénévoles ont bénéficié de
formations des acteurs associatifs dispensées par la Ligue de l’enseignement – FOL93.
Under Construction a aussi bénéficié du dispositif local d’accompagnement (DLA) porté par la FOL 93. La
FOL propose notamment l’élaboration d’un diagnostic partagé de la structure aboutissant à un plan
d’accompagnement, de l’ingénierie individuelle par un intervenant extérieur spécialisé, de l’ingénierie
collective sur des outils de gestion, les financements…
L’engagement bénévole, pour Under Construction, en plus de la « bonne cause », offre aussi un espace de
rencontres, de formation, des compétences d’animation et de montage de projet… La gestion associative est
mise au service et reflète les valeurs portées par l’association : « voir le monde et faire le monde d’une
certaine façon ».
L’équilibre économique d’Under Construction repose sur 60 % de fonds propres et 40 % de subventions,
notamment pour l’accueil de publics en insertion.
Questions/réponses :
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Les tarifs sont évalués au cas par cas selon le coût de la prestation et les ressources du demandeur.
L’évaluation de ce type de prestation est par définition difficile en ce qui concerne l’impact de
l’apprentissage et des débats suscités chez les participants. Néanmoins le bilan des prestations est
tiré par l’avis collectif du groupe de participant, une évaluation réalisée par le partenaire demandeur
et des bilans internes associant les animateurs salariés et bénévoles.
Eclairage :
L'éducation populaire promeut une éducation complémentaire à l’enseignement formel, elle agit pour
l'accès à tous, à tout âge de la vie, à la culture, aux sports, aux loisirs, à la formation... Le but est de
développer la capacité de chacun à comprendre le monde pour y agir. C'est à la fois un objectif
d'émancipation de l'individu et de transformation sociale.
La FOL 93, association Loi 1901 et fédération d'associations, est le représentant sur le département de la
Ligue de l’enseignement, mouvement d'éducation populaire créé en 1866, qui regroupe aujourd’hui 30 000
associations et 2 millions d'adhérents. La FOL 93 regroupe environ 150 associations de Seine-Saint-Denis
œuvrant dans divers secteurs (la formation tout au long de la vie, la culture, le sport, l'accompagnement
scolaire, les vacances pour le plus grand nombre, les loisirs, le développement local, l'action sociale...). La
fédération développe son propre projet articulé autour de différentes thématiques : les actions éducatives
(éducation à la différence, lutte contre les discriminations, citoyenneté scolaire...), l'engagement des jeunes
(Juniors Associations, service civique, BAFA/BAFD...) et le développement de la vie associative (Centre
Ressources, Formations des acteurs associatif, Dispositif Local d'Accompagnement) qui est ouvert à toute
association sans condition d'affiliation à la fédération.
L'affiliation à la Ligue de l'enseignement - FOL93 est ouverte à toutes associations et individus qui le
souhaitent et respectent ses valeurs de laïcité, de tolérance, de non-discrimination, et d'éducation populaire.
Certaines villes et établissement scolaires adhèrent également à la Ligue de l'enseignement – FOL 93.
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Le dernier mot des participants …
Merci de cette belle rencontre
Donnez du sens à vos activités
Heureux de revenir à l’IUT
Devenez bénévoles
On ne construit pas un monde différent avec des gens indifférents
A refaire
Allez-y !!
Apprenez en faisant : il n’y a pas de limite
Apprenez en dehors de l’école : investissez-vous dans les associations
L’avenir est dans l’efficacité économique et l’utilité sociale accessibles à tous
L’avenir c’est vous
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