L`enfant et l`accident de la route en Franche
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L`enfant et l`accident de la route en Franche
direction régionale de lÉquipement Franche-Comté observatoire régional de la sécurité routière Illustrations : « La rue de tous les dangers » S. Girardet et P. Rosado - Collection « Citoyens en herbe » - Editions HATIER L’enfant et l’accident de la route en Franche-Comté étude de la période 1999-2003 En 5 ans, 916 victimes de 0 à 14 ans dont 220 tués ou blessés graves évolution des victimes 0-14 ans sur la période 1999/2003 part des tués et blessés graves sur la période 1999/2003 chiffres 1999/2003 0-4 ans 5-10 ans 11-14 ans total tués 12 9 12 33 blessés graves 27 63 97 187 blessés légers 108 287 301 696 Une étude réalisée sur la période 1989-1993 dénombrait 2000 victimes de 0 à 14 ans dont 500 tués et blessés graves. 250 73,5% 80% 26,5% 20% 26,5% 0-4 ans 5-10 ans 11-14 ans 206 207 196 200 blessés légers tués et blessés graves 150 153 154 2002 2003 100 1999 2000 2001 victimes par âge sur la période 1999/2003 190 blessés légers tués et blessés graves Aujourd’hui, on décompte 916 victimes de 0 à 14 ans dont 220 tués ou blessés graves. Le nombre d’enfants victimes dans un accident de la route a donc été plus que divisé par deux. Les progrès sont indéniables, mais on peut constater que ces chiffres sont toujours insupportables avec un enfant blessé ou tué tous les deux jours dans un accident de la route. 73,5% 17 20 0 1 36 2 27 3 76 78 62 59 64 69 66 57 47 48 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 ans Le risque d’accidents dits de la circulation augmentent au fur et à mesure que l’enfant grandit avec une inflexion à 12 ans et une explosion à 14 ans. Toutefois tous les espoirs sont permis puisque sur les trois dernières années, on note deux diminutions successives du nombre victimes de 5,3% en 2001, puis de 21,9% en 2002. Il est difficile de maintenir les baisses de cet ordre sur plusieurs années, c’est pourquoi la stabilité de 2003 ne peut pas être considérée comme un revirement de tendance. Par rapport à 1999, le nombre de tués et blessés graves en 2003 a presque été divisé par deux. L’étude du nombre de victimes par âge montre que celles-ci augmentent au fur et à mesure de l’accès aux différents types de motricité: piétons, puis cyclistes et cyclomoteurs. Cette courbe confirme ce que l’on sait par les enquêtes sociologiques qui fixent à 11 ans l’âge effectif du début de l’autonomie adolescente et de l’indépendance spatiale, c’est-à-dire la possiblité pour un adolescent de se déplacer seul (et/ou avec des copains) et le désir d’un mode motorisé vers 13 ans. gravité des accidents avec des enfants de moins de 15 ans sur la période 1999/2003 part des victimes filles et garçons par âge sur la période 1999/2003 100% Si les accidents de la route ne sont pas les plus fréquents pour tués sur 100 accidents le mois les enfants, ce sont bien les plus meurtriers : la route et la rue selon 25 20,5 constituent la première cause de mortalité des plus de 5 ans 20 (40% des décès accidentels). 15,2 15 10,9 15,6 C’est un piéton tué sur 10 9,5 10 7,4 un usager de cyclomoteur tué sur 9 5,4 5,2 8 3,7 5 un occupant de voiture tué sur 30 2 4,3 C’est aussi des polytraumatismes avec fréquemment des lésions 0 janv fév mars avril mai juin juil août sept oct nov déc cérébrales, parfois irréversibles. selon le jour de la semaine Une étude conduite en Franche-Comté* a dénombré sur 5 ans, 20 16,2 parmi les traumatisés crâniens, 60 enfants de moins de 15 ans, 15 9,2 dont 48 viennent des accidents de la route. Parmi ces derniers, 9,1 10 8,1 8,8 11 sont considérés comme modérés ou sévères (sur un effectif 5,9 4,9 5 de 237 toutes tranches d’âges confondus). 6,1 *étude de l’observatoire régional de la santé de mars 2005 «les traumatismes crâniens : conséquences familiales, sociales et professionnelles» 3,7 0 lun mar mer jeu ven sam dim VF fêtes Il s’agit le plus souvent de piétons et de cyclistes. De nombreuses enquêtes ont été menées dont une par le SAMU de Paris a démontré la gravité : un mois après l’accident 77% des blessés hospitalisés avaient des séquelles et 49% au sixième mois. Après deux ans, un enfant sur quatre garde des séquelles selon les experts.* Plus l’enfant est blessé jeune plus les conséquences sont graves. Les lésions se traduisent par des troubles de la mémoire et du langage et les enfants sont particulièrement menacés par l’échec scolaire ou la marginalisation. *Monique Loscos, service mobile d’accompagnement d’évaluation et de coordination (SMAEC) - colloque INRETS 2005 80% 43% 40% 35% 57% 60% 65% 0-4 ans 5-10 ans 11-14 ans 60% 40% 20% 0% 100% filles garçons tués + blessés graves 80% 60% 40% 20% 0% 0 1 2 3 4 5 7 6 8 9 10 11 12 13 14 ans 51% des victimes de moins de 15 ans, en FrancheComté, sont de sexe masculin. La prédisposition masculine atteint même plus de 80% à 4 ans et 14 ans. Les spécialistes de l’accidentologie notent des facteurs prédisposants que l’on retrouve plus chez les garçons que les filles : le débordement d’activités, l’esprit casse cou, l’impulsivité, l’immaturité, l’ignorance, l’insouciance, la curiosité, le manque d’expérience, l’instabilité et la tendance à changer rapidement de décisions. En fait, tout enfant entreprenant est un candidat tout désigné à l’accident jusqu’à l’âge où l’éducation et l’expérience l’auront mûri. chiffres 1999/2003 tués blessés graves blessés légers total les victimes de 0-14 ans par mode de déplacements Bicyclette 0 31 85 116 Cyclo 6 41 88 135 Moto 0 3 6 9 VL 20 56 274 350 VU 0 1 1 2 PL 0 1 0 1 part des victimes par mode de déplacements les plus à risques sur la période 1999/2003 Piétons 7 54 237 298 Autres 0 0 5 5 Total 33 187 696 916 100% Ce sont les accidents avec cyclomoteurs les plus graves avec près de 35% de victimes graves. Un des facteurs aggravants est encore le non port du casque (cf page suivante). Suivent les accidents avec bicyclettes - près de 27% de victimes graves, puis ceux avec VL, près de 22% de victimes graves et enfin les piétons, près de 20%. 80% 60% 40% 20% 0% BICYCLETTES blessés légers blessés graves tués CYCLOS VL PIETONS Les accidents de VL ne sont pas ceux dans lesquels on dénombre le plus de victimes graves, mais il faut constater que sur les 350 victimes, 55 enfants (soit 15,7%) ont été blessés ou tués alors que le conducteur présentait une alcoolémie supérieure à 0,8g/litre de sang, c’est-à-dire une alcoolémie délictuelle. La présence des enfants dans le véhicule n’a pas été de nature à dissuader le conducteur alcoolisé à prendre le volant. C’est 11 enfants par an victimes dans un accident avec un conducteur en alcoolémie délictuelle, soit près d’un par mois. les cyclistes les usagers de cyclomoteurs 1 tué usager de cyclomoteur sur 9 est un enfant. 1 victime grave usager de cyclomoteur sur 9 est un enfant. Plus d’1tué usager de cyclomoteur sur 5 est un enfant. Parmi les 135 victimes, 9 avaient 5-10 ans, ils étaient passagers. 126 avaient 11-14 ans, 94 étaients conducteurs, 32 étaient passagers. Les victimes âgées de 14 ans s’élèvent à 113 et représentent 84%. chiffres 1999/2003 0-4 ans 5-10 ans 11-14 ans total tués 0 0 6 6 blessés graves 0 1 40 41 Presque 1 cycliste blessé grave sur 4 est un enfant. Sur l’ensemble des enfants victimes graves, 1 victime grave cycliste sur 7 est un enfant. blessés légers 0 8 80 88 blessés graves 0-4 ans 2 5-10 ans 13 11-14 ans 16 total 31 chiffres 1999/2003 blessés légers 3 38 44 85 part du port du casque concernant les victimes 0-14 ans 94% sont victimes en milieu urbain 92% en promenadeloisirs (77% tranche d’âges 9-14 ans) 7% sur le trajet domicile-école (75% tranche d’âges 11-14 ans) 100% agglos de +5000 hab. 40% agglos de -5000 hab. 54% hors agglos 6% 60% 40% domicile-école 1% courses-achats 80% 0% 17% 5,5% 13,5% 10% 4% 40% 92% 7% 40% 20% 0% 80% 60% 83% 81% 86% 20% 0% 100% 20% 80% 80% 60% 100% 40% 60% 20% 100% promenade loisirs 100% 80% 0% tués blessés graves blessés légers non déterminé non port du casque période 1999/2003 port du casque 60% 40% 20% 0% agglos 43,5% de +5000 hab. Parmi les 116 victimes enfants cyclistes : 5 ont moins de 5 ans 51 ont 5-10 ans 60 ont 11-14 ans. C’est à partir de 9 ans que l’on rencontre le plus grand nombre de victimes jusqu’à 14 ans : 91. 88% sont victimes en milieu urbain agglos 44,5% de -5000 hab. 12% hors agglos 23% non renseigné 5% domicile-école promenade 72% loisirs 72% en promenade - loisirs 5% sur le trajet domicile école et concernent seulement des enfants de 14 ans (7 victimes prenant leur vélo pour aller en classe) les occupants de voitures de tourisme Un occupant de voiture de tourisme tué sur 30 est un enfant. parts des équipements de sécurité dans les VL concernant les victimes 0-14 ans sur la période 1999/2003 Sur l’ensemble des enfants tués, plus d’ 1 enfant sur 2, est en VL. 100% 80% 60% 85% 65,5% 77% utilisation dun équipement de sécurité 40% Parmi les 350 victimes : 95 ont 0-4 ans 149 ont 5-10 ans, soit presque 43% 106 ont 11-14 ans les victimes hors agglomérations, dans les petites et grandes agglomérations sur la période 1999/2003 chiffres 1999/2003 tués 0-4 ans 8 5-10 ans 7 11-14 ans 5 total 20 100% 80% blessés graves 15 18 23 56 blessés légers 72 124 78 274 21% agglos de +5000 hab. 11% agglos de -5000 hab. 60% C’est en hors agglomérations que l’on rencontre le plus grand nombre de victimes : 68%. 40% 20% 0% 68% hors agglos 20% 0% 5% 10% tués 18% 16,5% blessés graves 8% 15% non utilisation dun équipement de sécurité non déterminé blessés légers Depuis 1990, le conducteur est responsable du port de la ceinture de sécurité ou d’un moyen de retenue adapté à tous ses passagers âgés de moins de 13 ans. Une mesure vient d’être adoptée étendant cette responsabilité à tous les mineurs. En 1990, 14% seulement des enfants étaient attachés en voiture dans notre pays. Les taux relevés ci-dessus portent sur l’utilisation par des victimes. On peut en déduire que les enfants étaient le plus souvent ceinturés. Toutefois, le nombre de victimes ceinturés amène à se demander si les dispositifs sont convenablement utilisés. Ce phénomène ne serait pas spécifique à la région. En effet, une étude AFSA/prévention routière d’octobre 2004, effectuée sur le réseau autoroutier (là où a priori l’utilisation devrait être la plus généralisée), montre que 68% seulement des passagers sont attachés à l’arrière alors qu’ils sont 97% à être attachés à l’avant. Ce chiffre baisse à 51% lorsqu’il s’agit de s’attacher à la place arrière centrale (place souvent occupée par le 3ème enfant). Il est à noter que seulement 77% des enfants de moins de 10 ans sont attachés et parmi ces 77% la moitié d’entre eux ne le seraient pas correctement. Or il faut rappeler qu’une ceinture mal réglée, des sièges mal attachés ou non adaptés à l’âge de l’enfant sont inefficaces en cas de choc. les piétons Sur l’ensemble des enfants tués, 1 sur 5 l’est en tant que piéton. 1 piéton tué sur 10 est un enfant. victimes piétons seules, accompagnées, en groupe ? 100% 80% 60% 18 victimes quand ils sont en groupe, soit 6% 10,5% 6,5% 36% 10,5% 5% 20,5% 12,5% 7,5% 16% 47% 64% 64% tués blessés graves blessés légers 64 victimes étaient accompagnés, soit près de 20%, ce taux atteint 40% pour les tués 40% Parmi les 298 victimes : 47 avaient moins de 5 ans 145 avaient de 5 à 10 ans, soit près de 50% 106 avaient de 11 à 14 ans. chiffres 1999/2003 blessés graves 10 29 15 54 tués 4 2 1 7 0-4 ans 5-10 ans 11-14 ans total blessés légers 33 114 90 237 20% 0% dans quelles actions ? 120 104 100 85 80 victimes piétons hors agglomérations, dans les petites et grandes agglomérations sur la période 1999/2003 50 27 13 30 15 jouant courant 5 2 3 se déplaçant 80 16 3 3 30 28 44 47 40 32 30 20 1 hors agglos petites agglos grandes agglos 0-4 5-10 11-14 ans ans ans 10 0 9 2 2 autres 71 60 50 20 0 20 70 60 40 95% des victimes graves l’ont été en milieu urbain. 40 traversant 74 80 98% des victimes l’ont été en milieu urbain, 73% des victimes enfants traversaient 19% jouaient, couraient 60 0 93 100 non renseigné en groupe accompagné seul 183 étaients seuls, soit plus de 60% Ces chiffres prouvent que laisser les enfants seuls dans la rue, c’est oublier le risque omniprésent. Même l’accompagnement n’est pas toujours suffisant. 4 domicile école 1 9 courses achats 32% des victimes enfants, près d’une victime sur trois, sur le chemin de l’école 43 10 3 promenade loisirs 21 autres 13 49% des victimes enfants l’ont été en promenade, loisirs 0-4 5-10 11-14 ans ans ans La première cause de décès des enfants (tranche d’âge 0 à 14 ans) n’est pas la maladie, mais les accidents. C’est non seulement la première cause de mort, mais également d’hospitalisation. Parmi ces accidents ceux de la circulation sont les plus nombreux et représentent près de 40% des décès des plus de 5 ans. En Franche-Comté, sur la période 1999-2003, on dénombre en moyenne près de 200 victimes par an dans les acccidents de la circulation dont : - 35% de passagers de VL dont 7 sur 10 ont moins de 10 ans Dans les accidents impliquant des enfants, on dénombre seulement 20% d’indemnes. Beaucoup d’actions sont ou ont été conduites pour éduquer les enfants et inciter les parents à assurer la sécurité de leur famille. Ces actions ont contribué à diminuer de plus de 50% le nombre de victimes en moins de 10 ans ; les progrès les plus sensibles étant comme pour les autres usagers sur les trois dernières années. Ceux-ci devraient pouvoir s’amplifier avec une prise en charge généralisée des problématiques de la violence routière par le système éducatif depuis le plus jeune âge. Ainsi, à la fin de l’école primaire, une attestation de première éducation valide les premières acquisitions depuis l’école maternelle et tout au long de l’enseignement primaire. Cette attestation fait partie d’un continuum éducatif avec les deux attestations scolaires de sécurité routière passées en collège en classe de cinquième et troisième. La seconde est nécessaire pour passer le permis de conduire. - 30% de piétons Les enfants constituent avec les personnes âgées les usagers les plus vulnérables en tant que piétons et surtout en milieu urbain. Néanmoins, ce système assumé par l’Education Nationale ne peut trouver son plein effet que si des actions, notamment de sensibilisation, sont conduites corrélativement vers les parents et les enfants. - 13,5% de cyclomotoristes, soit plus de 10% des victimes en cyclomoteurs tous âges confondus Il s’agit presque essentiellement de victimes de 14 ans qui viennent d’accéder à la motorisation, près de 10 enfants par an sont morts ou blessés gravement. L’objectif est que les adultes prennent conscience et tiennent compte des limites individuelles de leurs enfants de façon à leur permettre de maîtriser le monde très complexe du partage de la rue et d’en faire des adultes responsables de leur sécurité et de celle des autres. - 12% de cyclistes Les enfants représentent près du quart des victimes cyclistes. Ce document est une modeste contribution pour améliorer l’information pour mieux connaître l’ampleur de ce phénomène et mieux cibler les actions de prévention. Observatoire Régional de la Sécurité Routière DRE Franche-Comté 6, rue Roussillon - 25003 Besançon cedex CONTACT : Martine CRETIN tél. 03 81 65 69 32 - fax 03 81 65 61 96 e-mail : [email protected] Les illustrations sont extraites du livre : «La rue de tous les dangers» Collection «Citoyens en herbe» Editions HATIER Auteur et illustrateur: Sylvie Girardet - Puig Rosado Ce livre sinscrit dans le cadre dun programme mis en place par le Ministère des transports incluant une exposition-jeu pour les enfants de 4 à 11 ans sintitulant «La rue de tous les dangers» et un dessin animé de 4 épisodes édités sous le même titre. sources accidents : fichiers informatiques issus des bulletins danalyses daccidents corporels (BAAC) remplis par les forces de lordre (Gendarmerie, Police, CRS) définitions tué : victime décédée sur le coup ou dans les 6 jours après laccident blessé grave : victime avec plus de 6 jours dhospitalisation victimes graves : tués+blessés graves gravité : nombre de tués+blessés graves pour 100 accidents corporels blessé léger : victime nécessitant des soins médicaux entre 0 et 6 jours dhospitalisation agglomération : partie de route située entre les panneaux dentrée et de sortie de lagglomération. Le reste du réseau, situés hors agglomération, constitue la « rase campagne »