promotion sociale - Cours de theatre Paris
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promotion sociale - Cours de theatre Paris
PROMOTION SOCIALE des MONTY PYTHON PERSONNAGES : HOMME 1, HOMME 2, HOMME 3, HOMME 4 HOMME 1 : Qui aurait pu penser, y a trente ans, qu'on se retrouverait ici à boire du château-de-chasselas, hein ? TOUS : Oulà ! HOMME 2 : À c't'époque, on était bien heureux quand on pouvait se payer une tasse de thé. HOMME 3 : Oh oui ! Une tasse de thé froid ! HOMME 2 : Ouais. HOMME 1 : Sans lait ni sucre ! HOMME A : Ou même de thé ! HOMME 2 : Dans une tasse fendue et tout. HOMME 1 : Oh, on avait même pas l'habitude d'utiliser tasses ! On buvait dans un vieux journal roulé ! HOMME 3 : D'ordinaire, quand on voulait boire, on suçait un vêtement humide. HOMME 4 : Mais, c'est vrai, nous étions heureux à cette époque, malgré notre pauvreté. HOMME 2 : Parce que ça, pauvres, on l'était ! HOMME 4 : Pour sûr ! HOMME 2 : Mon vieux père me disait toujours : « L’argent fait point le bonheur, fils !» HOMME 1 : II avait bien raison ! HOMME 2 : Oh ça ! HOMME 1 : J'étais plus heureux en c'temps là, et pourtant j'avais rien ! On habitait une petite maison, complètement en ruine, avec d'énormes trous au plafond. HOMME 3 : Une maison ! T'avais bien de la chance de vivre dans une maison ! Nous, on vivait dans une pièce unique, vingt-six qu'on était, sans meubles, la moitié du plancher qui manquait, on se blottissait tous dans un coin de la salle par peur de tomber. HOMME 4 : Bien chanceux qu't'étais d'avoir une pièce ï Nous, on vivait dans le couloir ! HOMME 2 : Oh, qu'est-ce qu'on rêvait de vivre dans un couloir ! C'aurait été un palace pour nous autres ! On vivait dans une vieille citerne, à l'entrée de la décharge municipale. On était réveillé tous les matins par un tas de poissons pourris qu'on nous balançait ! Une maison, ah ! HOMME 1 : Bah, quand je disais « une maison », c'était plutôt un trou dans le sol, recouvert d'une bâche, mais pour nous, c'était une vraie maison ! HOMME 3 : On nous a expulsés de notre trou, et on a dû aller vivre dans un lac ! HOMME A : Bien chanceux que vous étiez d'avoir un lac ! On était cent cinquante à vivre dans une boîte à chaussures en plein milieu de la route ! HOMME 2 : Une boîte en carton ? HOMME 4 : Oui-da ! HOMME 2 : Quelle chance ! On a vécu pendant trois mois dans un vieux journal roulé, jeté dans une fosse septique î On se réveillait tous les matins à six heures pour nettoyer le journal, avant d'aller à l'aciérie, quatorze heures par jour, semaine après semaine, à six pence la semaine, et quand on revenait à la maison, notre père nous donnait de son ceinturon pour qu’on s endorme ! HOMME 3 : Quel luxe ! Nous, on se réveillait dans le lac à trois heures du matin, pour nettoyer le lac, on mangeait une poignée de vase chaude, avant d'aller bosser vingt heures par jour à l'aciérie, deux pence le mois, et quand on rentrait, les jours de chance, notre père nous cognait sur la tête avec une bouteille cassée ! HOMME 4 : Ça, pour sûr, on en a vu de dures ! On devait se lever en plein milieu de la nuit, sortir de la boîte à chaussures pour nettoyer la route à grands coups de langue ! On mangeait une demi-poignée de terre gelée, on travaillait vingt-quatre heures par jour à l'aciérie pour quatre pence tous les six ans, et quand on revenait à la maison, papa nous coupait en deux avec le couteau à pain ! HOMME 1 : Ouch ! Et moi, je devais me lever le matin, à dix heures du soir, une demi-heure avant que je me couche, je mangeais un bout de poisson froid avant d'aller travailler vingt-neuf heures par jour à l'aciérie, et je devais payer le patron pour avoir la permission de travailler pour lui, et quand on rentrait à la maison, papa nous tuait et dansait sur nos tombes, en chantant Allelouïa ! HOMME 2 : Ah, essaye un peu de raconter ça aux jeunes de maintenant... Ils en croiraient pas un mot ! TOUS : Oh ça, pour sûr !