Atelier Produire et travailler autrement
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Atelier Produire et travailler autrement
Rencontres citoyennes Compte rendu de l’atelier consommer autrement PRODUIRE ET TRAVAILLER AUTREMENT Contribution de la tablée Thématiques et quelques éléments de contexte Moulins E Pour produire autrement il faut avoir une autre culture : pour cela, il est nécessaire de • maintenir et développer des outils de formation, notamment la formation continue et renouer avec l’éducation populaire. • repérer les initiatives et projets pilotes et s’appuyer sur des projets exemplaires, lutter contre l’auto-dévalorisation (les initiatives ne sont pas assez valorisées) Pour parvenir à produire autrement on devra accompagner autrement, former autrement Il faut favoriser le foisonnement d’initiatives, réfléchir à la création d’une université populaire qui formerait à l’esprit collectif, s’appuyer sur une mise en réseau par les clusters, les clubs d’entreprises. Comment mieux utiliser les structures existantes (sentiment du hors sol) ? Comment développer l’utilisation du bois dans les matériaux composites ? En agriculture, il s’agit de développer l’agriculture en commun par les Gaec. La Nièvre doit trouver des niches d’activités mais cela nécessite un changement culturel profond et le rôle des lycées agricoles est important (intervention du CERD, centre d’étude et de ressources en diversification). Par exemple pour approvisionner les salaisons d’Arleuf, les terrines du Morvan, installer un élevage de porcs en sous bois. Le développement du haut débit est un facteur de développement du télétravail. Mais les chefs d’entreprises ne savent pas quoi en faire : il faut pouvoir leur proposer un appui comme des audits dans une démarche de progrès, construire des outils de télémarketing, … Cessons de courir après des mirages et misons sur le développement endogène autant qu’exogène, travaillons sur des pôles, décloisonnons aussi les secteurs d’activité : par exemple l’agriculture et le tourisme. Les bassins d’emploi sont faibles. Il est difficile d’accueillir des entreprises de production « classique ». Il faut produire de la valeur ajoutée par les circuits courts, les filières agro-alimentaires qui créeront des activités. Pour produire autrement, il est indispensable de mêler le travail et la culture. Les familles entrantes ont des attentes en matière de culture, de vie associative. Il faut penser global localement. Il faut être imaginatifs, créatifs, investir des niches pour des entreprises modestes. Il faut sortir de « l’économie coloniale » : aller au delà de la 1ère, 2ème transformation. Aujourd’hui les techniques sont présentes pour casser la distance avec les marchés potentiels. La valorisation par la transformation locale est une chose, la commercialisation une autre. Un potentiel existe également par la ressource forestière. Les entreprises ont besoin d’être accompagnées pour la commercialisation en ligne. Une animation est nécessaire pour que les professionnels travaillent ensemble dans une approche marché. Il faut ajouter la diversification pour créer une gamme de produits. 1/6 Rencontres citoyennes Compte rendu de l’atelier consommer autrement Cessation-reprise Le nombre d’exploitations agricoles poursuit son déclin : 3 887 exploitations en 2009 (dont les deux tiers professionnelles), soit une diminution de 11 % depuis 2000 (près de 40 % en vingt ans). Dans les dix années à venir, plus de 40 % des dirigeants d’entreprises artisanales seront concernés par la transmission de leur entreprise, soit plus de 1 500 établissements. L’offre de services est marquée par de fortes inégalités territoriales que les collectivités locales tentent de compenser. Prendre en considération les spécificités du milieu rural : Clamecy Besoin de sensibilisation des élus, d’anticipation. Intégrer systématiquement cette problématique aux projets de territoires La prise de conscience des pertes possibles pourrait se baser sur un diagnostic fait par les chambres consulaires, et l’estimation des fonds libérés. Les marchés, l’identification des services sont structurants pour un bourg, un territoire. Ce travail devra se baser sur les zones de chalandise, et s’il est remis à jour l’inventaire communal INSEE. Decize Le phénomène de cessation d’activité est différent en milieu rural et en milieu urbain. Il existe des aides spécifiques liées à la transmission/reprise en milieu rural. Dans ces métiers, la quantité de travail et les charges importantes par rapport au souhait de qualité de vie montrent que le modèle économique n’est plus en phase avec les souhaits de ménages. A la campagne on subit un isolement professionnel, un manque d’accompagnement et de dialogue. On ressent un désintérêt pour les petits acteurs économiques. Une revalorisation des formations courtes avec des partenariats professionnels pourrait permettre de faire émerger des repreneurs potentiels pour les filières agricoles et artisanales. Guérigny Les transmissions d’entreprises locales peuvent être encouragées mais ce type de solution est jugé très insuffisant. Pour le groupe, il est avant tout indispensable de réorganiser l’offre d’apprentissage et précisément de la remettre en adéquation avec les besoins locaux. Faire préférer la transmission (à la création et à l’agrandissement) : Moulins E En agriculture il faut pouvoir mettre en place un dispositif de pré-emption du foncier pour favoriser la transmission plutôt que l’agrandissement. Il n’y a pas d’emprise foncière sur les surfaces agricoles. Faire connaître les atouts du territoire : Guérigny 2/6 Certains atouts dont la Nièvre dispose mais dont elle n’est pas suffisamment consciente doivent être davantage portés à la connaissance des entrepreneurs . Ainsi, dans certains cas, le fait pour une localité de taille modeste d’être située en ZRR , de conserver certains services (service postal surtout) et de disposer d’un accès à la boucle haut débit a convaincu le candidat à l’installation de s’implanter dans notre département. Rencontres citoyennes Compte rendu de l’atelier consommer autrement Nouveaux métiers La population active de la Nièvre présente une proportion d’agriculteurs, d’artisans, d’ouvriers et d’employés supérieure à la moyenne nationale, avec un déficit notable en cadres et professions intermédiaires. La question de la qualification et de l’adaptabilité des ressources humaines est primordiale dans la Nièvre. La boucle haut débit offre désormais à tous les Nivernais la possibilité d’accéder au numérique. Aujourd’hui la Nièvre a de l’avance sur ses voisins bourguignons par ses infrastructures numériques. Pendant quelques dizaines d'années, les matériaux naturels ont été délaissés au profit des plastiques issus du pétrole. On redécouvre aujourd'hui leurs qualités : biodégradables, renouvelables, résistants, isolants, esthétiques...Loin d'être un retour en arrière, cette tendance s'appuie sur les acquis de l'ère industrielle : les fibres végétales, la terre, la laine ou les algues sont transformées pour devenir textiles, papiers, peintures ou matériaux de construction techniques et innovants. Economie locale, épargne locale Deux pôles urbains , le long de l’A77 (Cosne- Cours sur Loire et Nevers), et 3 pôles d’emplois de l’espace rural (La Charité sur Loire, Decize et Clamecy) structurent les territoires de vie dans le département. L’ensemble du territoire restant, en milieu très rural, est influencé par une vingtaine de pôles plus ou moins attractifs de services intermédiaires. Ces communes ont un rôle captif et offrent en proximité une palette de services en réponse à la demande. L’économie résidentielle est la clé de voûte de l’emploi local : certains territoires sont fragilisés par une forte dépendance des marchés extérieurs. Ainsi, 3/6 Développer et adapter l’offre de formation : Decize Il est nécessaire de développer des filières de scolarisation par rapport aux nouveaux métiers . Les élus doivent se mobiliser pour le développement des filières écologiques avec mise en place de filières d’enseignement liées. Innover localement : Decize Guérigny La mise en place du télétravail nécessite de fiabiliser le réseau internet. L’innovation doit passer par une meilleure exploitation et une meilleure valorisation des ressources locales dans le respect des principes du développement durable (exemples du bois, de l’agriculture mais aussi du tourisme). Cela passe par une remise en cause d’ un certain système de production (cf filière charolaise) mais aussi par une limitation de certaines contraintes réglementaires (exemple : plus de normes = moins d’abattoirs= moins de bouchers = difficultés pour organiser des circuits courts). L’agriculture, qui traverse une crise, doit évoluer vers de nouveaux modes de production. Ce secteur peut être un gisement d’emplois à condition de s’orienter résolument vers le bio. Favoriser le produire local et le consommer local : Guérigny Decize Les courses sont aussi créatrices de lien social, elles sont même parfois un alibi pour provoquer du lien social aux personnes qui en manquent. La présence importante de grandes surfaces de vente nuit aux commerces de proximité : il faudrait consommer d’abord les produits de proximité en incitant la multiplicité des produits, des tournées et des marchés, permettre aux commerces de développer d’autres gammes de produits, augmenter le soutien des activités. Il faut à la fois favoriser la création de petites entités et travailler au maintien des grosses unités avec une notion environnementale, de protection des paysage et de l’art de vivre. Rencontres citoyennes Compte rendu de l’atelier consommer autrement Nevers est la zone d’emploi qui semble la plus protégée des fluctuations des marchés extérieurs par une sphère productive relativement faible (25,7 %) par rapport aux sphères résidentielle (44,8 %) et publique (29,5 %). Cosne sur Loire, par contre, est la zone d’emploi qui semble la plus dépendante. Au cours des dix dernières années, les parts de l’industrie et de l’agriculture dans la valeur ajoutée départementale ont diminué au profit des services marchands et administrés. La part de la construction est quant à elle, restée stable. Les secteurs industriels traditionnels sont encore bien présents mais les centres de décision de gros établissements sont majoritairement en dehors du département. 82 % des établissements industriels ont moins de 10 salariés, mais n’emploient que 11 % des salariés. En revanche, les établissements de plus de 50 salariés représentent 5 % des établissements et 65 % des emplois. Le revenu net imposable 2006 s’établit en moyenne dans la Nièvre à 18 394 € sur l’ensemble des foyers fiscaux (contre 20 379 € pour la moyenne régionale). Ce niveau de revenu classe la Nièvre au 60ème rang des départements français, proche de la Saône et Loire. Cosne/L Travailler les facteurs d’attractivité : Cosne/L Il manque une stratégie d’accueil des porteurs de projets : la démographie baisse, Nevers paraît à certains comme une ville austère et triste, pourtant la Nièvre est belle. Il faut construire une image attractive de la Nièvre, travailler auprès des DRH , construire des produits touristiques lorsqu’un événement exceptionnel se produit (comme passage du Tour de France) La Nièvre doit être une « terre » d’excellence plutôt qu’un « laboratoire » : il faut travailler à partir de nos atouts pour être attractifs, savoir valoriser les produits et les savoir-faire locaux. Mobiliser l’épargne locale, intéresser les investisseurs : Clamecy 4/6 Des initiatives d’AMAP existent, des lieux de vente locaux. Concernant l’alimentaire, on manque de maraîchers locaux. La vente sur les marchés pose des problèmes de mise aux normes qui favorisent finalement les échanges directs en proximité. Y intégrer les problématiques de filières (bois, bovin) à structurer et travailler sur les filières complètes : opter pour une véritable stratégie (on a trop tendance à déclencher des études qui n’aboutissent pas), mieux valoriser nos produits locaux, diversifier les débouchés. Il faudrait favoriser les circuits courts : produire localement et consommer localement, mais aussi produire et travailler correctement. Pour cela, il est primordial de mieux connaître nos ressources pour mieux les valoriser, mieux attirer et garder les entreprises. Comment créer une société à capital risque locale ? Comment capter les financements ? Il faut préparer les entreprises, gagner la confiance entre les entreprises et les détenteurs de capitaux (ISF), travailler les croisements. Identifier les projet et les moyens : qui fait le lien entre les deux ? Développer l’actionnariat local dans l’intérêt des entreprises locales Les besoins des TPE et PME sont l’augmentation du capital, le financement d’un programme d’investissement. La création d’une « Nièvre Angels », d’apport de garantie sont des pistes à creuser. Cosne/L Comment lever les fonds ? Il faut arriver à construire des propositions d’épargne locale, un business Angels, s’appuyer sur la loi (niche fiscale), sur NIL… Moulins E La mobilisation de l’épargne locale nécessite le développement d’une culture commune, souvent de projet partagé, de reconstituer l’intérêt général. Son développement est lié à une décision politique. Ex des micro crédits : c’est l’aspiration collective à vivre autrement qui entraîne. Il faut inventer des formes de caution. Rencontres citoyennes Compte rendu de l’atelier consommer autrement Coopération Si le taux de chômage est supérieur à celui observé en Bourgogne, il reste inférieur au taux moyen français métropolitain. La Nièvre comptabilisait 11 322 demandeurs d’emploi en décembre 2009 soit 18,5 % de plus qu’en décembre 2008. Le taux de chômage localisé de la Nièvre, à 9,8 %, est maintenant le plus élevé de la région au 3ème trimestre 2009. Il est le seul de la Bourgogne à progresser au 3ème trimestre 2009, de +0,3 points. Ré-impulser d’autres formes d’organisations entreprenariales : Clamecy Decize On note un besoin de promotion de toutes les formes d’organisation d’entreprise, de projets collectifs par tous les acteurs concernés. Les formules coopératives sont à développer comme solution locale au problème de chômage. Elles peuvent être une réponse aux emplois de proximité (jardinier, …) Mais il faut mettre en place une qualification par rapport à ce type d’organisation. Cosne/L Moulins E On remarque de plus en plus un échec des formes d’organisation productrices, il faut inverser la tendance à la baisse dans l’industrie traditionnelle, développer nos ressources de valeur. Il existe une SCOP à Saint Père. On voit revenir aujourd’hui des formes d’organisation anciennes. Il manque de la communication pour les faire connaître. On a besoin de coopératives d’activités, de développer ce type d’outils. Il est nécessaire de mettre en place des outils d’accompagnement à l’installation et au démarrage de l’activité de ce type d’entreprise. Accompagner et soutenir les TPE dans leur projet de développement : Cosne/L Insertion En 2008, la Nièvre avait un taux de bénéficiaires du RMI par rapport à la population totale supérieur à celui de la Bourgogne et de la France (2,16 % contre 1,33 % et 1,85 %). De 2002 à 2006, le nombre de bénéficiaires du RMI n’a cessé d’augmenter. En 2006, il a même dépassé celui de 1998. En 2004, plus de 12% des habitants de la Nièvre vivent en dessous du seuil de pauvreté (788€/mois/ unité de consommation) tandis que la moyenne régionale est à 10,5%. 5/6 Le problème des TPE est un manque d’information et d’accompagnement dans leur développement et leur diversification . Les dispositifs existants ne sont pas connus. Renforcer les actions en faveur de l’accès à l’emploi pour les bénéficiaires RMI-RSA : Decize Il manque des solutions adaptées quant à la mobilité des bénéficiaires. Il faudrait donner à ces personnes des formations spécifiques en étroit lien avec le développement durable. On pourrait conditionner le RSA à des actions en matière de développement durable. Guérigny Le groupe estime que nous sommes dans une période charnière caractérisée par de profondes mutations. Pour permettre à une partie de la population de (re)trouver le chemin de l’emploi, il faudra revoir les principes sur lesquels repose actuellement notre offre de formation et être en capacité d’anticiper les besoins . Rencontres citoyennes Compte rendu de l’atelier consommer autrement 6/6