léchargez-Doisneau-E-clair - Fondation Hospitalière Sainte Marie
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Doisneau E’ Clair - Regards croisés sur la vie du Centre Journal trimestriel de l’Ehpad du Centre Robert Doisneau N° 7 - Août 2016 L’édito de Marc Pignero : Spécial Montmartre Il y a une surprise pour vous à l’intérieur… Un plan de Montmartre avec les rues où… Tel (le) d’entre vous a habité… Rue Lepic?... Fait les courses dans les rues commerçantes… Rue des Abbesses? … ou rue…? Cherché un plombier ou un imper… Rue Ordener?... Flâné dans les rues à touristes… Place du Tertre? … Fouiné chez un brocanteur ou un bouquiniste… Aux Puces?... Découvert un secret… Allée des Brouillards? … A votre table, ou à la chambre d’à côté, il y a quelqu’un qui habitait à deux rues de chez vous! Vous avez sûrement à en parler ensemble. 1 Sommaire L’Edito de Marc Pignero, Rédacteur en Chef Le mot du Directeur La vie à l’Ehpad: Quelles nouvelles? •Les représentantes des familles Notre enquête : •La lingerie •L’interview de Mamadou, en service civique à l’Ehpad Textes à partager •Sombrer dans le silence •Restauration •Spécial Montmartre •Poulbot, dessinateur Montmartrois •Nous sommes tous Montmartrois •L’animation, pourquoi faire? Les animations en images Le mot du Directeur : Bonjour à toutes et à tous. Suite au départ de Madame ROSSIGNOL en congé maternité, j’ai pris la direction de l’EHPAD du Centre Robert Doisneau le 11 mai 2016. Directeur d’établissements médico-sociaux depuis 2006, j’ai précédemment dirigé l’EHPAD Saint Antoine de Padoue de la Fondation Hospitalière Sainte Marie, situé à Noisy-leSec. Les projets en cet fin d’été s’intéresseront notamment à la mise à disposition d’une salle « cinéma » au 1er étage, au renforcement et au développement des activités d’animation ainsi qu’à l’organisation de nouvelles élections au Conseil de la Vie Sociale de l’établissement. N’hésitez pas à venir participer à la table du capitaine organisée par l’équipe d’animation afin que nous puissions mieux nous connaître et échanger sur les projets à venir. Je vous souhaite un très bel été et reste à votre entière disposition pour répondre à vos questions et prendre en compte vos éventuelles suggestions. 2 Quelles nouvelles? il y a eu du mouvement! • • • Départ de Mme Alexandra Rossignol, en congé maternité Arrivée du nouveau Directeur M. Cédric Lavenu Arrivée de la nouvelle psychologue, Aleksandra Gniazdowska, présente 4 jours par semaine • • • Départ de Priscilla Gendreau, Cadre de soins, remplacée par Marie-Laure Chapier • Arrivée mi juin de Marième Ly, animatrice à temps partiel • Arrivée de Christelle Le Breton, Responsable de restauration Sherpa, en remplacement de Vinciane Mbengue Mieux se connaître! « La table du Capitaine » Monsieur Lavenu a le plaisir de convier à sa table résidents et membres du personnel une fois par mois. 3 Aleksandra, « psychologue » Bonjour à toutes et à tous, C’est un grand plaisir d’être parmi vous aujourd’hui. Depuis mon arrivée au mois d’avril, nous avons commencé de faire connaissance ensemble. Durant les mois à venir, je continuerai à vous découvrir, à vous comprendre, et à vous soutenir. Pour ceux ou celles qui ne me connaissent pas encore, je m’appelle Aleksandra et je suis FrancoPolonaise (d’où mon petit accent que vous avez peut-être déjà découvert..). Au plaisir de vous rencontrer, soit individuellement, soit à travers des Groupes de Parole, ou d’autres ateliers encore à venir. En restant à votre disposition et à votre écoute. Je vous souhaite un très bel été. Aleksandra GNIAZDOWSKA Psychologue Clinicienne 4 Jessie Duclos, Gouvernante Et la lumière fut... Tous les rideaux de la maison ont été lavé, dont les 600m2 de la salle-à-manger du rez de chausée. L’entretien des 9000m2 carreaux extérieurs et intérieurs a été réalisé par une société spécialisée à l'aide d'une nacelle pour accéder aux cubes de verre. Le Plan National Canicule a été déclenché et pour vous rassurer, nous vous annonçons que 6000 bouteilles de 50cl d'eau minérales sont stockées dans nos réserves pour faire face à la chaleur éventuelle de cet été. Le Conseil de Vie Sociale s’est tenu le 16 juin 5 Les représentantes des familles A l’attention des familles et proches de résidents de l’EHPAD Robert Doisneau Vous avez des représentants, n’hésitez pas à les contacter Notre rôle est d’être à l’écoute des attentes des familles des résidents, d’être attentifs aux difficultés auxquelles les résidents/résidentes ou leurs familles peuvent être confrontés, dans leur vie quotidienne, au sein de l’Ehpad, d’en informer l’équipe de direction, de formuler des demandes, et d’en suivre les concrétisations. Si vous souhaitez : • • • • • nous poser des questions, nous faire part de vos observations, de vos motifs de satisfaction ou des problèmes que vous rencontrez, nous faire connaitre vos attentes… ou simplement recevoir des informations sur les sujets qui sont actuellement discutés dans le cadre des conseils de vie sociale auxquels nous participons : Ecrivez nous par mail : [email protected] Attention, nos délais de réponse sont de 4 à 8 jours. Notre rôle est de vous accompagner dans la durée. Pour toutes les questions urgentes, continuez à vous adresser à l’équipe d’encadrement de l’Ehpad. Sont actuellement élues pour vous représenter : Perrine GILLES et Anne Marie JOLLIVET, épaulées par d’autres parents de résidents 6 Les terrasses Suite à la visite de l'expert dans le cadre de la garantie dommages ouvrage concernant l'état de la terrasse du 7ème étage, ce dernier a confirmé la nécessité d'interdire l'accès à cette terrasse, tant aux résidents qu'aux collaborateurs de l'établissement. L’accès à la terrasse du 7ème étage est donc fermé. Vous pouvez en revanche accéder à la terrasse du 1er étage, en utilisant l’ascenseur 2. Attention à la petite différence de niveau en arrivant sur la terrasse! S’il vous plait, ne sortez pas le mobilier du salon, mais utilisez les bancs et chaises prévus pour rester à l’extérieur. Récemment il a plu la nuit et les fauteuils et coussins étaient trempés. Merci de vérifier qu’il n’y ait plus personne sur la terrasse avant de fermer la porte. Pensez à faire paramétrer votre badge à l’accueil pour accéder au 1er étage. Le salon du 1er étage est aménagé, pour y accueillir des animations, des conférences, les activités physiques, mais c’est aussi un espace de vie pour vous, entre vous, avec à votre disposition des magazines, des jeux, … Investissez cet endroit! 7 Interview : la lingerie Le fil rouge de l’animation ce trimestre était le linge, aussi, je suis allée faire un tour à la « lingerie ». B.F. La lingerie est au 1er sous-sol. Amina et Zakia, nos deux lingères, y officient de 9h à 16h30, du lundi au vendredi, et s’occupent du linge de tout l’établissement, Ehpad, IME et FAM/MAS. Ce sont les aides-soignantes qui descendent le linge sale: draps, alèze et serviettes de toilette dans les sacs noirs, destinés à partir chez Elis blanchisserie, les vêtements dans les sacs bleus, pour être lavés ici. Une fois le linge descendu, il est trié: le blanc, la couleur, la laine. Il y a à peu près 2 chariots à trier par jour. Les vêtements très souillés sont d’abord prélavés dans une machine de 10 kgs, puis lavés dans les 2 machines de 30 kgs. Le linge passe ensuite dans les séchoirs, il est ensuite repassé, plié et rangé dans des casiers individuels, un par résident. Les ASL viennent chercher les casiers et rangent le linge dans les placards des chambres. Elis vient chercher le linge sale 3 fois par semaine . Quand il revient propre, les lingères le montent dans les étages et le rangent dans les réserves. Torchons, tabliers, nappes sont lavés 3 fois par semaine, les « bavoirs » sont traités par Elis. Couvertures, couvres lits et taies d’oreillers sont lavés ici, ce qui représentent à eux seuls deux machines par jour. En fait, il y a environ 10 à 12 machines qui tournent par jour. Les rideaux sont eux, lavés sur demande de la Gouvernante, selon leur état de propreté. 2 Amina et Zakia vident la machine 1. Amina charge la machine 3. Zakia remplit le sèche linge 8 4. Une fois le linge sec, Amina et Zakia le sortent du séchoir, le repasse et le range dans les casiers individuels Le marquage du linge : à l’arrivée d’un nouveau résident dont le linge est pris en charge par l’établissement, une Aide-soignante référente descend le linge, après inventaire, pour qu’il soit marqué. Les lingères créent des étiquettes au nom du résident, marquent le linge à chaud, le plie et le remonte dans la chambre. Linge perdu ? Chaque résidents a chez lui plusieurs filets avec le N° de sa chambre, mais il arrive que le linge soient mis dans les sacs directement, et non pas dans les filets, auquel cas, s’il n’est pas marqué, on ne sait plus à qui il appartient. Il se peut aussi que du linge laissé sur le lit parte dans les sacs destinés à Elis avec les draps, ils ont alors définitivement perdus. La Gouvernante effectue régulièrement des vérifications. A noter : tout est lavé « à chaud », ce qui est mal supporté par les vêtements en laine. Les chariots de sacs bleus contenant les vêtements des résidents Les chariots de sacs noirs contenant la linge destiné à la blanchisserie Un grand merci à Amina et Zakia qui, il faut le reconnaître, portent de lourdes charges de linge, tirent des chariots, et travaillent debout dans un local spacieux et agréable mais sans fenêtre, et où il fait très chaud. 9 L’interview : Mamadou Bâ, en service civique M.P. J’ai 20 ans, je suis français né en France, de parents français, noir d’ethnie peul du Sénégal; mon grand- père a fait toute la guerre de 39/45 dans les Tirailleurs sénégalais, en France, après 45 en Afrique. J’ai mon bac électrotechnique, et sortant du bac, j’ai choisi de faire 6 mois de service civique avant de reprendre mes études pour une licence ou maitrise d’électrotechnique, pour entrer ensuite dans l’industrie française. Le service civique? Pour connaître les réalités de la société. Je fais : - 2 jours au Centre Doisneau, avec les personnes âgées, les ateliers informatique; - 2 jours à la Mairie de Paris – Accueil au réemploi: 1)des adultes au chômage à orienter vers une formation qui leur convienne, dans un secteur économique qui embauche. 2) des jeunes ,diplômés , bac ou décrocheurs, pour leur apprendre à chercher du travail sur Internet, à se présenter, se mettre en valeur, à intégrer un nouveau poste; pour chercher avec eux sur Internet une formation qui les y prépare; - 1 jour avec des enfants handicapés, dur, dur, le plus dur… Pour revenir au CRD, le contact avec les personnes âgées a été pour moi une découverte sur 2 points : Le projet de notre service civique, j’allais dire le prétexte, était l’adaptation à l’informatique. Or sur 10 résidents, seulement 2 ont accroché. Les autres? Mauvaise vue, manque d’agilité motrice, mais surtout incapacité intellectuelle à s’adapter à un système 1-0 : « c’est pas ça, je cherche autre chose » . Il leur faut tout, tout de suite, donc rejet du système actuel : écouter, choisir l’instabilité, puisqu’on va trouver autre chose; Car leur point d’ancrage, la période dont ils parlent tous, c’est la guerre. On s’en plaint, on s’en vante, mais c’est une période glorieuse, ils avaient 20 à 30 ans, c’était la belle vie, chômage connait pas, on se met en ménage, on a des enfants petits, les vieux n’ont plus la parole. D’où ( mais non exprimé ): ce changement de matériel qu’on veut nous apprendre, c’est un changement de vie, d’époque, de mœurs, et on n’en veut pas. On n’est plus capable de s’adapter, et on ne l’avoue pas, ni à soi, ni aux enfants. Donc on regrette le matériel en disant qu’il ne marche pas, au bout du couloir, c’est la prise Internet… C’est la Grande Guerre entre le Passé, le Présent et le Futur… Bien sûr, c’est le Futur qui va gagner. 10 Sombrer dans le silence M.P. Nous avions chacun, chacune de nous, une vie personnelle active, voire même agitée : une maison à faire vivre, les courses, la cuisine, le ménage, l’entretien du linge, les invitations, sorties, expos, spectacles, les voyages, les vacances… Et puis tout à coup, sans prévenir, nous voilà plongés dans la vie collective, mieux dans la vie collectivieux. La réaction unanime à cette catastrophe est le silence. Chacun, chacune se réfugie dans les souvenirs de la vie d’avant. Car la vie de maintenant n’en est pas une. Nous avons les mêmes chambres, nous nous levons à la même heure,(enfin, à peu près), nous avons les mêmes rendez-vous pour des distractions, des jeux, des informations, des ateliers, de la gym, des conférences, du cinéma, des commissions, des animations, des menus, de la vie sociale, nous mangeons ensemble la même chose, soit au restaurant, soit à l’étage, soit en chambre… Nous avons la même télé en chambre, à l’étage, donc les mêmes informations sur les attentas, les séismes, les manifs, les trafics, les discours, les migrants, les krachs… Et rien! Silence complet. Nous n’en parlons pas entre nous : « vous avez vu, le Pape François, à Lesbos, il a fait fort! » Pour ceux et celles qui ont envie de sortir de ce silence, il faudrait qu’ils commencent à parler avec leurs infirmières, aides soignantes, de nuit, logistique, hôtelier. Elles changent tout le temps, autant les repérer par leurs noms, se faire expliquer à quel étage, combien de résidents, comment se passe la journée, la nuit; pas de questions personnelles, le privé, c’est sacré. Les résidentes commenceraient à comprendre comment marche la maison, la médecine, la lingerie, la cuisine. Certains résidentes commenceraient à en parler entre elles, et les résidents suivraient. Les attitudes actuelles des résidents (es) sur la maison relèvent du Bureau des plaintes et des réclamations. Sachant mieux comment la maison marche, les suggestions seraient plus pratiques et adaptées. Même si ça continuait à nous décevoir, au moins nous en parlerions entre nous. Ca soulage. 11 M.P. Commission des menus Nous avons reçu un message codé des passagers du steamer « Sherpas » : « Vieil Dent-.-Toutrocuit -.- Viandur -.Legumous -.RiPatatras -.- S. O. S. » Nous vous tiendrons au courant. Nous avons tenté une réponse rassurante : « le Chef Pâtissier est excellent, et on ne le voit jamais; Donc pour avoir un bon Chef Cuisinier, il faut et il suffit de le rendre invisible: Nous avons réponse du steamer « Sherpas » : « ok - Par Vatel, voulons goûter pour témoigner ». Les assiettes depuis les roulantes, seront montées par deux aide-cuisiniers masqués. Les Aides hôtelières ont été formées et sont capables et seront ravies de servir. Gloire sera rendue à nos Chefs, Cuisinier et Pâtissier. La bonne cuisine redeviendra le sujet de conversation des résidentes et résidents. Nous allons demander que le plat du soir soit préparé par le Chef Pâtissier, façon pâtisserie salée, canapé pour buffet de réception. 12 Spécial Montmartre La rue des Martyrs La voie empruntée par Saint Denis et ses compagnons depuis le lieu de leur décapitation s'appelait alors "Chaussée des Martyrs". Elle conserva ce nom jusqu'en 1868, huit ans après la destruction du Mur des Fermiers Généraux. Elle devint cette année-là la continuation naturelle de la rue des Martyrs dont elle prit le nom. Ancienne commune de la Seine (1790), annexée par Paris en 1860, Montmartre fut longtemps un village. L’étymologie de son nom aurait pour origine « Mons Martis » (Mont de Mars), en raison d’un temple dédié au dieu Mars qui se serait trouvé sur la butte (près du Moulin de la Galette). Une autre étymologie, plus récente (9ème siècle) est invoquée : »Mons martyrium » (mont des martyrs) en souvenir du martyr de Saint Denis, premier évêque de Paris, qui fut décapité vers 272 Place de Grève pendant la persécution ordonnée par l’empereur Valérien. Après son exécution, la légende raconte que St Denis aurait marché vers le nord durant six kilomètres et, soutenu par un ange, traversa Montmartre par le chemin qui sera appelé rue des Martyrs en tenant sa tête sous le bras. Il la porta à la fontaine appelée plus tard « fontaine de Saint Denis » pour la laver et continua à marcher jusqu’à l’endroit où il tomba et où on l’ensevelit, c’est-à-dire à l’emplacement actuel de la basilique de Saint Denis. 13 La rue des martyrs Les beaux immeubles à pan coupé qui marquent le début de la rue des Martyrs font partie du Boulevard. On constate sur les cartes anciennes qu'ils abritaient depuis longtemps des bistros. Aujourd'hui, on y trouve, côté pair, la Marmite et côté impair le Royal Bar ,déjà présent en 1903 sur les cartes postales. Au 75, l’actuel Divan du Monde est le descendant du célèbre Divan Japonais immortalisé par Toulouse Lautrec. Il y avait à l'origine un bal, La Musette de SaintFlour qui profitait de vins et d'alcools dispensés des taxes de l'octroi. Le bal est devenu vers 1860 la Brasserie des Martyrs. Baudelaire y venait parfois. En 1873 la Brasserie s’est transformé en Divan Japonais. Le décor était dans le goût japonisant de l'époque, du bambou sur les murs, des meubles laqués de noir ou de rouge, et les hôtesses vêtues de kimonos. L’endroit était apprécié des artistes comme Toulouse Lautrec et plus tard Picasso. Le Divan Japonais devint en 1896 le Concert Lisbonne puis Les Folies Montmartre. En 1901, il se métamorphosa en Théâtre de la Comédie Mondaine avant de devenir un cinéma porno puis en 1994 Le Divan du Monde, spécialisé dans les musiques venues des 4 coins de la planète. Yvette Guilbert qui s'y produisait, l'appréciait plus que le Moulin rouge voisin dont le public ,selon elle, était essentiellement composé de commis… C'est là qu'elle créa l’une de ses chansons à succès "Madame Arthur". B.F. Toulouse Lautrec. Yvette Guilbert. 14 Madame Arthur au 75bis Chanson dont voici les paroles : « Madame Arthur est une femme Qui fit parler, parler, parler, parler d'elle longtemps Sans journaux, sans rien, sans réclame Elle eut une foule d'amants. Chacun voulait être aimé d'elle, Chacun la courtisait, pourquoi? C'est que sans être vraiment belle, Elle avait un je ne sais quoi! » L’établissement ouvert en 1948 a eu son heure de gloire . C’était le plus célèbre cabaret de transformistes de l'après-guerre. Il a compté parmi ses artistes quelques transformistes de renom : Coccinelle, Bambi, Cricri, Angélique Lagerfeld... La "meneuse" de revue de l'établissement est la célèbre Maslova, travesti, ancien danseur classique et véritable âme de l'établissement durant près de 30 ans. Madame Arthur est spécialisée dans les numéros de travestis burlesques, mais aussi dans la chanson de charme . Coccinelle, le premier transsexuel français opéré en 1958, entamera une carrière internationale et sera une des figures féminines du showbiz des années 60. ... Serge Gainsbourg y a été pianiste en 1955 pour remplacer son père 15 Poulbot, dessinateur montmartrois Francisque Poulbot 1879-1946 Le maquis de Montmartre Poulbot a beaucoup mis en scène des gamins de son quartier à qui son nom a été attribué : « des petits poulbots ». Ses parents, instituteurs-directeurs d’école, « hussards de la République », trois frères, quatre sœurs. Il dessine, il croque des scènes d’école et de rue; à seize ans, son premier dessin est publié dans le journal illustré « Pêle-Mêle ». C’est l’époque des cabarets, « le Chat Noir », Bruant, Steinlein, Willette, … de la construction de Montmartre, du Sacré-Cœur, du métropolitain, de l’Exposition universelle de 1900. Il légende ses dessins avec humour et amour pour les enfants. Il fait « son service » (militaire)un an au lieu de trois, ainé de huit enfants. Il habite une masure dans « le maquis » de Montmartre, se marie avec Léona O. En 1914, il a 35 ans, il est mobilisé puis réformé pour décalcification des os, maladie qui va le handicaper pendant trente ans. Il se consacre à ses dessins, et déploie une intense activité sociale auprès des enfants de la Butte qui se construit . Il adopte une nièce orpheline, Zozo. En 1920, il est fait chevalier de la Légion d’Honneur, pour son dévouement à de nombreuses œuvres. En 1941, les Allemands l’assignent à résidence en raison de ses dessins de la guerre 14/18. Il recouvre sa liberté en 1944, n’ayant jamais cessé de dessiner. Les milliers de dessins de Poulbot n’ont pas été publiés, même en partie, alors qu’ils témoignent de deux époques et de deux guerres vues à travers le regard d’enfants. 16 Qui sont les petits Poulbots? Les Petits Poulbots sont le nom donné aux gosses de la butte Montmartre qui, après Gavroche, sont devenus le symbole des gamins parisiens pauvres mais débrouillards. C'est en hommage au célèbre dessinateur-affichiste Francisque Poulbot (1879-1946), qui se plaisait à les représenter sous toutes leurs formes, qu'ils ont été nommés ainsi. En plus de ses qualités d’artiste, Poulbot était aussi un homme de cœur qui a fait beaucoup pour ces enfants déshériteux, comme on les appelait, qui jouaient dans le caniveau. En 1923, au lendemain de la Première Guerre Mondiale, il fonde un dispensaire pour leur venir en aide. A cette époque, Montmartre est une zone de maquis abandonnée avec quelques moulins. Le dispensaire prend la place d’un ancien poulailler rue Lepic (derrière l’actuelle Pomponnette). Chaque année, deux galas sont organisés au Moulin Rouge et au Moulin de la Galette avec remises de colis-cadeaux généreusement confectionnés par les montmartrois et contenant de l’huile, du beurre, des pâtes… Le dispensaire est déplacé Place du Tertre en 1933. Les locaux existent toujours mais avec l’arrivée de la Sécurité Sociale en 1945, ils ont perdu leur vocation initiale de dispensaire. Aujourd’hui, ce sont une poignée de jeunes âgés de 3 ans à plus de 22 ans, d’origines et d’horizons différents qui s’y réunissent pour apprendre à jouer du tambour dans la pure tradition montmartroise, vêtus du costume d’infanterie des soldats napoléoniens de 1813 (en clin d’oeil à Poulbot qui avait représenté un gamin jouant du tambour dans cet accoutrement). Ils participent à toutes sortes d’évènements : mariages, enterrements, défilés, en France comme à l’étranger : ils ont déjà joué au Japon, en Allemagne, en Belgique. Ils ont aussi défilé aux côtés de la Garde Républicaine à Paris. Un gage de reconnaissance pour cette association dont le but est avant tout de perpétuer la tradition. B.F. 17 L’hiver à Paris, R. Doisneau, 1958 Bd Montmartre, R. Doisneau, 1969 Place du Tertre, René Jacques, 1947 Les gosses de Montmartre, R. Doisneau 18 Francisque Poulbot a été le grand dessinateur de Montmartre, les hauteurs champêtres de Paris, gagnées par l’urbanisation. Il s’est surtout intéressé aux enfants des rues, de la misère, dans les situations, des postures, des exclamations qui devenaient des critiques acerbes de la société. C’est ainsi que les gosses d’un Montmartre hérité de la Commune de Paris, traversant les deux guerres mondiales, ont été baptisés « les petits poulbots », un nom propre qui devient commun, c’est la consécration! M.P. Les « Poulbots », gosses de Montmartre Tu voudrais quand même pas que pour un petit pays de rien du tout, toute l’Europe se fiche sur la gueule. Tiens ! … vous avez une manivelle à votre T.S.F. ? Dis maman, si t’enlevais les petits bouchons, il boirait pas mieux? 19 tous Montmartrois! Plan du 18ème arrt 20 PEZZOLI MARCELLE JANINE GRELARD GERMAINE BERRIC BERNARD ROUCHERAY GEORGETTE ALAMACHÈRE LÉONCE BARBIERI MICHEL BELSE GENEVIEVE BOROT HENRI BRAMMA CLAUDE BUREAU ADDA BUTEZ NADINE CASTEIN CASUBE GEORGES ELISABETH GONZALES DE L. JOSEPH JEANNE-ROSE MARIE-LOUISE MONNERON MARGUERITE MULLER MARC PIGNERO COLETTE PRUNIER HENRI QUILLE MONIQUE SEBAN MADELEINE SOLA MAURICETTE SOUANIN ANNICK WOERNER MADELEINE PENEGRY GASTON MORCRETTE JEAN STREISFELD RAY GISÈLE JEANNE DEPOIVRE 7 place J. B Clément 15 allée d' Andrézieux 7 rue Gaston Couté 17/19 Rue Etex 36 rue de Clignancourt 38 avenue Junot 14 rue des Amiraux 34 rue Caulaincourt 111 rue Lamarck 8 rue Étienne Jodelle 10 square Clignancourt 11 rue Simon Dereure 14 rue Hermel 16 rue Marx Dormoy 112 rue de Clignancourt 2 impasse de la Chapelle 93 rue Belliard 11 rue Trétaigne 110 rue Caulaincourt 8 rue du roi d'Alger 18 rue Versigny 68 rue Joseph de Maistre 7 rue Lapeyrère 136 rue Championnet 10 rue Boinod 4 allée d'Andrézieux 34 rue Caulaincourt 28 rue des Jaules 6 place C. Pecqueur Ehpad 309 324 229 104 333 102 233 307 213 337 234 313 321 326 326 318 205 208 106 128 339 122 203 329 218 225 204 327 330 29 résidents qui habitaient le 18ème 21 L’animation, pourquoi faire? Vous le savez, avec l'âge, votre cerveau fonctionne au ralenti et de nombreux problèmes vous guettent : trous de mémoire, difficulté à trouver vos mots, sautes d'humeur, manque d'initiative, perte du sens de l'orientation… Ce qu’on appelle le déclin cognitif est gênant, pour soi-même, et pour les autres. Vous vous dites : « Mais enfin, qu'est-ce qui m'arrive ? » Votre entourage se dit : « Le pauvre, il vieillit… » Que faire pour préserver et restaurer vos aptitudes cérébrales? Se remuer les méninges! Vos capacités mentales ont besoin d'être entraînées, et stimulées. Prenez l'exemple du calcul mental, il est impossible de garder le niveau que vous aviez en sortant de l'école si vous ne le pratiquez pas régulièrement. C’est la même chose pour comprendre rapidement des textes abstraits. Des chercheurs ont mis en évidence que faire des recherches sur Internet stimule les régions du cerveau associées à la prise de décision et aux raisonnements complexes. Et pour finir, s’il vous plait, évitez de passer vos journées devant la télévision, dans une attitude de passivité totale qui nuit au maintien des capacités mentales et affaiblit le corps! B.F. Chaque mardi à 15h, venez vous remuer les méninges! Faites des mots-croisés, des sudoku, des puzzles, des jeux de société … 22 Pratiquer une activité physique L’activité physique permet d'optimiser le fonctionnement de votre cerveau. Vos cellules nerveuses vont se multiplier, renforcer leurs interconnexions, et produire des protéines appelées « facteurs neurotrophiques » qui améliorent les fonctions cognitives, en particulier la capacité d'apprentissage. Pour cela, privilégiez les exercices physiques et les étirements. Bien entendu, il faut bien s’hydrater et aussi se reposer après l'effort. Et aussi dormir, dormir, pour régénérer vos capacités physiques et mentales. En plus de vos séances de kiné et de psychomotricité, deux ateliers d’activités physiques vous sont proposés : Gym sur chaise, le jeudi Qi gong, le mardi matin à 11 h au 1er étage Allez-y! faites-vous du bien! B.F. 23 Les animations en images L’art floral L’atelier origami M. Morcrette, M. Lagueyrie, Mme Souanin, Mme Fournier « Théma » : les robots Jean-Paul Rouaix, Mme Nguyen, Mme Bernard; de dos Mme Penegry et Mme Fournier Chansons dans le salon 24 Le thème des animations du trimestre : le linge Le linge sous toutes les coutures, à travers des rencontres pour un tissage commun : Des poèmes, lectures et chansons avec Hélène Des parfums et senteurs avec Francesco Des arts plastiques avec Béatrice La confection de sachets de lavande pour les armoires avec Lyndsey et Gamma Des chansons et goûters en intergénérationnel Une mise en commun avec les Ehpad Oasis et Canal des maraîchers, chez Madame Arthur Racheté par le propriétaire du Divan, il est à nouveau ouvert, et nous avons eu la chance d’y aller fin mai pour y retrouver Hélène et Franscesco, du collectif les Arts & Mouvants, Laure Volpato et son trio de violoncellistes. Le saviez-vous? Le journaliste JeanPaul Kaufman est un spécialiste psychanalytique du linge… 25 L’ atelier d’écriture Avec beaucoup d’envol, Véronique Pittolo nous a d’abord proposé d’écrire des Haïku, courts poèmes japonais de 3 ou 4 lignes qui racontent une histoire ou une émotion : Onze cavaliers Filent dans le blizzard Sans tourner la tête Au point du jour en tourbillons de brume la voix de la cloche Après quelques essais, nous avons vite déclaré à Véronique notre préférence pour le bon vieil alexandrin… en vers libres. Cela a donné quelques résultats hilarants ou consternants ! Mais nous continuons vaillamment à progresser. Nous vous tiendrons .. à la page. Les vacances, quel bonheur Rien à faire! Farniente! Dormir? Danser, chanter Bord de mer agité ou calme Je respire très fort et l’air iodé me ravit! Les vagues hautes et l’écume prennent place Je retourne sur mes pas Le vacarme s’éteint Je ressortirai plus tard David 26 Selfies avec les stagiaires Serinne & Gihen 27 La bulle romanesque, c’est fini Maëli avait une assistance nombreuse, car il s’agissait seulement d’écouter. Vous reconnaitrez là notre sens de l’effort contrôlé. Maëli nous a d’abord proposé de grands classiques, Les Trois Mousquetaires, ou Maigret, je ne sais plus. Mais des voix mal intentionnées ont suggéré des œuvres modernes, telles « Zazie dans le métro (Queneau), ou la Fée Carabine (D. Pennac) et même étrangères, comme celles d’Amélie Nothomb. Finalement nous avons dû compatir aux aventures effrayantes de Benjamin Malaucène, le personnage pivot de la famille racontée en 12 tomes par Daniel Pennac, et aux indécisions japonaises d’Amélie Nothomb, racontant un stage au Japon. Ca ne manquait pas de saké, mais les Flamandes ont les "Merci à tous les participants de la Bulle romanesque ! reins solides. On s’est bien amusés. Le temps de ces bulles éphémères, nous Maëli s’en va, avec nos regrets. Espérons une experte en aventures extraordinaires. avons plongé ensemble dans des lectures de romans, un film de la Nouvelle vague et M.P. une pièce de théâtre mais nous avons également discuté, devisé, bavardé, philosophé, dialogué autour de ces différents objets culturels. Nous avons appris à mieux nous connaître en découvrant ou en redécouvrant certaines œuvres de Bernard Werber (L'empire des anges), de Daniel Pennac (Au bonheur des ogres et Le 6e continent), de Raymond Queneau (Zazie dans le métro) et enfin d'Amélie Nothomb (Ni d'Eve ni d'Adam). C'est le groupe qui a ainsi décidé collectivement de naviguer vers la capitale parisienne et le pays du soleil-levant plutôt que vers celui du continent des morts. Bonne route à tous ! » Maëli 28 Les conférences culturelles En avril, splendeur du portrait à la cour des Médicis avec Laurence, conférencière En mai, la Norvège à bord de l’express côtier, avec Christophe, photographe; en juin la musique dans la peinture. 29 La mise en beauté à l’honneur au printemps! Début avril, 4 stagiaires en socio esthétique sont venues prodiguer des mises en beauté, puis Josiane a passé un mois avec nous. Au programme : massages, maquillage, manucure… 30 J'ai la mémoire qui flanche de Jeanne Moreau Pour clôturer les ateliers, les comédiens de la Cie Termos, ont réalisé un livret avec quelques photos et une sélection de textes, poèmes et chansons que vous avez appréciés cette année. J'ai la mémoire qui flanche J'me souviens plus très bien Comme il était très musicien Il jouait beaucoup des mains Tout entre nous a commencé Par un très long baiser Sur la veine bleutée du poignet Un long baiser sans fin J'ai la mémoire qui flanche J'me souviens plus très bien Quel pouvait être son prénom, Et quel était son nom? Il s'appelait, je l'appelais Comment l'appelait-on? Pourtant c'est fou ce que j'aimais L'appeler par son nom J'ai la mémoire qui flanche Je me souviens plus très bien De quelle couleur étaient ses yeux? Je crois pas qu'ils étaient bleus Étaient-ils verts, étaient-ils gris? Étaient-ils verts-de-gris? Ou changeaient-ils tout le temps d'couleur Pour un non pour un oui J'ai la mémoire qui flanche J'me souviens plus très bien Habitait-il ce vieil hôtel Bourré de musiciens Pendant qu'il me, pendant que je Pendant qu'on faisait la fête Tous ces saxos ces clarinettes Qui me tournaient la tête J'ai la mémoire qui flanche J'me souviens plus très bien Lequel de nous deux s'est lassé De l'autre le premier? Était-ce moi? Etait-ce lui? Était-ce donc moi ou lui? Tout ce que je sais c'est que depuis Je n'sais plus qui je suis J'ai la mémoire qui flanche J'me souviens plus très bien Voilà qu'après toutes ces nuits blanches Il me reste plus rien Rien qu'un p'tit air qu'il sifflotait Chaque jour en se rasant Pa dou di dou da di dou di Pa dou di dou da di dou 31 L’atelier reprendra en octobre 32 Atelier créatif et arts visuels Avec Lindsey et Gamma, stagiaires Mmes Souanin, Fournier, Decloedt, Clot et Lequeux Mmes Clot, Mauffay, Lequeux 33 Les rendez-vous du mercredi matin avec les bénévoles de BNP Paribas Revue de presse , récits de voyages, lecture de contes,… jeu de culture générale, scrabble, apéritifs, … 34 Avec les rares beaux jours, profiter des terrasses! 35 La réunion « métiers » Fin avril, Le Docteur Aouad, médecin Coordinateur, a organisé une réunion pour présenter aux résidents et aux familles les différents métiers présents à l’Ehpad en présence de Mme Alexandra Rossignol, Directrice, Priscilla Gendreau, Cadre de santé, Jessie Duclos, Responsable hôtellerie, Philippine, infirmière, Elodie, aidesoignante, et Laetitia, aide hôtelière. Récital classique Haydn, Schubert, Liszt, Brahms… Dans le cadre de la semaine « chantons à tout âge », nous avons assisté à un concert avec Madjid Mohia au piano et Marie Atger, soprano. 36 Nos petits événements festifs Les anniversaires, chaque mois Récital interactif de piano avec les bénévoles de BNP Paris bas 37 Danses et chansons en mai 38 Chansons de toujours L’heure de « l’apéro » 39 Jeux sur wii En partenariat avec le Pôle numérique et jeux vidée de la bibliothèque Vaclav Havel, et avec nos jeunes Astroliens, les « oranges » en service civique nous vous proposons une fois par mois de pratiquer une activité sportive en équipe sur … Wii. Au programme : bowling, golf, tennis Bravo à nos champions! 40 « Les Couleurs du quartier », un partenariat avec Culture & Hôpital « Entrouvrir l’armoire à glace, en éprouvant une curiosité fine et pleine de poésie; et y trouver : du linge, des sachets d’odeur, des cartons, des boîtes »… Anatole France, le livre de mon ami, Calmann-Levy, Paris Une invitation à partager textes et parfums, sur le thème du linge 41 Fin mai, une sortie joyeuse, malgré la pluie! Chansons, musique, danse, goûter avec les résidents de 3 Ehpad du 18ème arrt. et les enfants accompagnés de leurs professeurs de musique. Le patchwork réalisé par différents Ehpad du 18ème et du 13ème arrt, assemblé grâce au talent d’une liseuse, en partenariat avec les Gobelins. 42 Intergénérationnel Nous avons accueilli un atelier intergénérationnel en partenariat avec la Mairie du 18e arrt. Très bien animé par l’association Korhom, cet atelier a été l’occasion de discuter de ce que signifie le terme de « liberté » pour chacun de nous. René Clair « A nous la liberté! La liberté, c’est toute l’existence. Mais les humains ont crée les prisons, Les règlements, les lois, les convenances Et les travaux, les bureaux, les maisons. Partout, si l’on en croit l’histoire, Partout, on peut rire et chanter, Partout, on peut aimer et boire, A nous, à nous, la liberté .» 43 44