« Les Restos du coeur ont aussi besoin de bras ! »

Transcription

« Les Restos du coeur ont aussi besoin de bras ! »
PAYS : France
RUBRIQUE : Ploërmel ville
PAGE(S) : 9
DIFFUSION : 733078
SURFACE : 29 %
JOURNALISTE : Olivier Cléro.
PERIODICITE : Quotidien
30 septembre 2015 - Edition Ploermel
Cliquez ici pour voir la page source de l’article
« Les Restos du coeur ont aussi
besoin de bras ! »
Les Restos du coeur invitent donateurs, élus et potentiels bénévoles du pays de
Ploërmel à les rejoindre. Une porte ouverte est organisée aujourd'hui de 11 h à 13 h.
Entretien
Combien de familles aidez-vous aux
Restos du coeur ?
Nous sommes déjà à 400 familles
pour 2015, contre 340 en 2014.
Quand j'ai commencé à Ploërmel,
nous en avions une centaine, c'était
déjà beaucoup. Aujourd'hui, c'est
quatre fois plus ! Des familles avec
des parents qui perdent leurs
emplois, ou qui arrivent en fin de
droits, se séparent... Des passages
difficiles pendant lesquels nous leur
venons en aide.
Certaines familles arrivent ensuite à
se passer de votre aide ?
Chaque année, 30 % des familles
que nous aidons quittent les Restos
du coeur car elles s'en sortent mieux,
mais 40 % de nouvelles nous
rejoignent... La précarité augmente,
le coût de la vie aussi. Avec 1 000, 1
200 EUR par mois, avec leurs
charges, des familles ne s'en sortent
plus. Nous avons même des
retraités. Tout le monde peut être
touché. Certains s'étonnent des fois
de voir des chefs d'entreprises
arriver avec une grosse voiture mais
les situations peuvent vite tourner
aujourd'hui.
Êtes-vous prêts à vous joindre à
l'élan de solidarité envers les
réfugiés syriens ?
Bien sûr, aux Restos du coeur, notre
ligne de conduite, ce n'est pas de
politique, pas de religion, nous
accueillons tout le monde ! Donc les
Syriens aussi, sans en faire plus ou
moins que pour les autres.
D'ailleurs, nous aidions depuis deux
ans une famille de réfugiés syriens.
Après deux ans de galère, les
parents ont réussi à trouver du
travail du côté de Brest. Quand ils
étaient à Ploërmel en attendant leurs
papiers, ils nous ont donnés de leur
temps en tant que bénévoles.
Avez-vous assez de repas pour
subvenir aux besoins de toutes vos
familles ?
C'est un combat permanent. Cette
année, nous avons collecté 5, 8
tonnes de denrées à la collecte de
mars et une cinquantaine de tonnes
tout au long de l'année avec ce qu'on
appelle la ramasse, ce que nous
fournissent régulièrement nos
donateurs. Nous comptons une
vingtaine de grandes surfaces,
boulangeries et entreprises
agroalimentaires du pays de
Ploërmel. Beaucoup de denrées
alimentaires forcément, mais aussi
des services comme le prêt d'un
camion ou l'impression des affiches,
ça compte aussi. Du côté des
communes, nous avons des
bénéficiaires dans 37 communes du
pays de Ploërmel, mais la moitié
d'entre elles ne donnent pas de
subventions. Aux Restos du coeur,
un repas nous coûte environ 1 EUR
(logistique, achats de certaines
denrées), mais si on compte le
travail des bénévoles, un repas
équivaut à 4-5 EUR. Nos 100 000
EUR de repas, c'est 400 000 à 500
000 EUR de repas que les
collectivités ne donnent pas.
Et du côté des bénévoles ?
Heureusement, le nombre de
bénévoles augmente aussi. Nous
étions une soixantaine l'an passé,
nous sommes soixante-dix cette
année, mais nous avons toujours
besoin de bras ! Pour faire face cet
hiver, nous devrons sûrement passer
à quatre demi-journées de
distribution. Ca demande du monde.
Restos du coeur de Ploërmel, à la
Maison des solidarités, parc
d'activités du Bois Vert. Tél. : 02 97
74 07 25. Aide alimentaire, relais
bébé, écoute et accompagnement
ouvert les mercredis, jeudis et
vendredis matin de 9 h à 11 h
(inscription nécessaire). Portes
ouvertes aujourd'hui de 11 h à 13 h.
Olivier CLÉRO. ■
577458845CB0D40170D10323080FB5942E974D39A17C5D6E5C3F557
Tous droits de reproduction réservés