Agora Santé 10 octobre 2011

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Agora Santé 10 octobre 2011
Agora Santé…
La gazette du Département Santé
N°10 Septembre 2011
Charte nationale des aumôneries des établissements
relevant de la Fonction Publique Hospitalière. Durant
quelques mois, un travail conduit par la Direction Générale
de l’Offre de Soins (Ministère du travail, de
l’emploi et de la santé) a réuni les
représentants des différents cultes, de la
Fédération Hospitalière de France, du
comité inter-associatif sur la santé et du bureau central des
cultes (Ministère de l’intérieur). A l’issue de ce travail,
deux textes – une charte et une circulaire – ont été validés
et seront adressés dans les prochains jours aux Agences
Régionales de Santé et aux établissements de santé. Ces
textes rappellent les principes généraux de fonctionnement
des aumôneries, le statut des ministres du culte, ainsi que
leurs mission et champ d’intervention, enfin le rôle de
l’établissement dans l’accès au culte. « Le premier objectif
de cette charte est de faciliter le dialogue quotidien entre
les aumôniers et les directions d’établissement. »
Le 15 septembre, Anne Humeau présentait, aux évêques du
Conseil Famille et Société, le déroulement du travail et ses
résultats. Elle a dit la chance d’un tel dialogue entre les
cultes et les pouvoirs publics. Dialogue qui a pu mettre en
exergue le service aux personnes dans leurs attentes
spirituelles et religieuses et le fait qu’ainsi reconnues les
aumôneries contribuent à la cohésion sociale. A nous de
saisir maintenant cette opportunité pour faire vivre cette
charte dans les établissements.
Diocèse de Troyes. Journée de rentrée du SEM que Nicole
Cudel, DDPS et Dominique Trimoulet, SEM, présentent
ainsi : « Dans un monde en pleine mouvance, dans une Eglise
qui se restructure, nous pensons que l’homme doit toujours
en être sa priorité. Le travail, la maladie, le grand âge
peuvent parfois déstabiliser, bousculer. Nous entendons de
plus en plus parler d’hospitalisation à domicile et parfois
dans des situations lourdes… Comment pouvons-nous
accompagner, visiter ?..... »
Dans cette journée de septembre
à Notre Dame en l’Isle dans
l’Aube,
interviennent
des
soignants, médecin, infirmière et
psychologue, et une élue du
Conseil Général. En fin de journée le frère Bernard du
monastère du Mesnil Saint Loup, à la lumière de l’Evangile
donnera quelques pistes pour l’accompagnement des
personnes.
Etat du monde sanitaire et social. Les membres du
Conseil Diocésain de la Santé de Lyon ont souhaité
récemment exprimer - sur le mode d’une déclaration
publique adressée aux autorités de santé, aux autorités
religieuses et à l’opinion publique - les interrogations, les
attentes et les points d’attention qui lui apparaissent
marquer le contexte sanitaire et social actuel. Dans une
présentation en dix points, ils disent d’abord les
pesanteurs que vivent autant les usagers des services
sanitaires et sociaux que les professionnels sous la
pression financière de plus en plus lourde dans ces
services. Mais au cœur de l’inquiétude dite, ils écrivent
aussi : « C’est une parole d’espérance et de confiance
qu’attendent nos contemporains et c’est bien pour cela
que nous nous renouvelons sans cesse dans nos savoirfaire et dans nos missions. Il nous appartient, dans la foi
et l’espérance que nous avons reçues, de veiller, de parler
et de continuer à servir tout homme, en commençant par
celui qui est en souffrance. »
Déserts médicaux. Parmi les orientations de la Loi
HPST (Hôpital, Patients, Santé, Territoires) de 2009,
visant à donner un meilleur accès aux soins pour tous, un
"contrat santé solidarité" appelait, opportunément, les
médecins installés dans des zones bien dotées à apporter
leur aide aux médecins de territoires repérés comme
sous-médicalisés. Cette disposition avait été introduite
dans la Loi HPST à la demande des élus bien au fait de la
situation des populations. Sur une proposition du
sénateur Fourcade, cette disposition est supprimée dans
la loi HPST sur la pression des syndicats de médecins qui
y voyaient une mesure « dangereuse et vexatoire pour
l'exercice libéral » et qui pouvait « être un repoussoir
pour ceux qui espèrent devenir médecin » aux dires du
président de la CSMF, syndicat de praticiens libéraux.
Lourdes Cancer Espérance. En cette fin de mois de
septembre, cette association fait pèlerinage, cette année,
sur le thème « Avec Bernadette, prier le Notre Père ».
C’est Jean Pierre Grallet, évêque de Strasbourg qui
préside cette rencontre, où alterneront, pour enfants,
jeunes et adultes, temps de célébration, de partage et de
recueillement pour l’onction des malades.
Diaconia 2013, une dynamique ! Une dynamique pour les
réseaux de la pastorale de la santé ! Alors que les acteurs de
ces réseaux sont témoins d’un risque de voir la solidarité
nationale compromise dans le secteur de la santé « Santé à
2 vitesses », dit-on ! ou dans les secteur social par une
baisse drastique des moyens, les diverses équipe de la
pastorale peuvent entrer dans la réflexion proposée par la
démarche de Diaconia 2013 : « Comment, dans nos
communautés, se vit la rencontre avec les personnes en
souffrance ou en situation de pauvreté ? Invitons les
chrétiens engagés dans des lieux très divers de l’Eglise et
de la société à se rencontrer pour partager et mieux agir
ensemble face aux enjeux de leur territoire (famille, lien
social, quartiers, travail, migrants,
solidarité internationale, etc.).
Relions service des frères et
Evangile ! »
Dépendance et grand âge. Professionnel de la santé, Nicolas
Martinet, tire la sonnette d’alarme dans un livre récent, car en
2020 il y aura 2 millions de personnes de plus de 85 ans ! À
la veille d’une loi traitant de la dépendance, ce directeur de
maison de retraite congréganiste attire l’attention sur un sujet
qui nous concerne tous : il évoque le sentiment d’abandon
ressenti par nombre de personnes
âgées, la détresse des familles, la
souffrance
du
personnel
et
l’exaspération de beaucoup de
directeurs
d’établissement.
S’il
résonne comme un cri de révolte, cet
ouvrage se veut aussi force de
proposition : des solutions sont
avancées afin d’améliorer la situation
du grand âge. Son objectif est
d’inclure dans le débat en cours tous
les acteurs afin que le système puisse
trouver les moyens d’une évolution
aussi urgente qu’indispensable.
Nicolas Martinet est cofondateur de la Fédération nationale
des Institutions de santé et d'action sociale d'inspiration
chrétienne, la FNISASIC.
L’accès aux vacances, un enjeu social pour les plus
démunis. La Mission d’information contre l’exclusion de
Rhône-Alpes s’est intéressée à l’accès aux vacances qui sont
le poste le plus sacrifié dans les budgets serrés des ménages
pauvres. Et d’écrire « D’après une enquête d’octobre 2010,
faite par le Centre de Recherche pour l’Etude et
l’Observation des Conditions de Vie, 47% des personnes
interrogées ne sont pas parties en vacances au cours des
douze derniers mois. La moitié des non-partants invoque des
raisons financières. Pourtant l’accès aux vacances est
reconnu comme un droit par la loi d’orientation relative à la
lutte contre les exclusions de 1998. Mais l’exercice de ce
droit demande de se libérer de la logique de hiérarchisation
des besoins. Dans cette logique, en effet, le droit aux
vacances ne serait pertinent qu’après que d’autres droits plus
élémentaires soient acquis. Soumettre l’accès aux vacances à
l’effectivité d’autres droits, exclut du droit aux vacances ceux
qui n’ont pas accès à ces autres droits. Les associations
engagées avec des familles en grande précarité attestent
que précisément quand aucun projet ne semble possible
du fait d’une extrême précarité, partir en vacances peut
s’avérer le seul projet accessible pour en permettre
d’autres ensuite. Ainsi chaque droit exercé est-il une
porte ouverte sur d’autres droits. »
Temps forts. En fin d’année d’activité avant l’été,
nombre de diocèses ou de mouvements offraient un
moment fort de prière, de partage, de formation. Ainsi
dans le diocèse d’Arras, médiation sur l’évangile de
Barthimée, l’aveugle-né avant l’onction des malades. La
Fraternité des malades réunissait 150 de ses délégués
pour envisager l’avenir du mouvement en s’appuyant sur
les dynamismes nouveaux qui apparaissent. En DrômeArdèche, les équipes d’aumônerie, sur le thème de
« Guérison et salut », s’interrogeaient sur la question
souvent trop pressante entre « maladie et péché » » pour
aller vers « Jésus modèle de toute compassion. » A SaintJulien-de-Concelles, la pastorale de la santé de Nantes
réunissait près de 700 de ses acteurs pastoraux pour
travailler sur le thème « L’homme croyant, à l’épreuve
de la souffrance. » De son côté la pastorale de la santé
de Belfort faisait récollection sur « Communautés
vivantes et missionnaires à la lumière des textes du
Concile. » A Cambrai, les équipes d’aumônerie avaient
choisi de réfléchir sur le thème « Entendre la demande
spirituelle de la personne malade. »
Accompagné par Jean Marie Onfray,
DDPS de Tours, chacun s’est entendu dire
« avant d’entrer dans une chambre de
malades, ôte tes certitudes ! »
Inquiétude chez les professionnels. Au printemps les
associations de professionnels chrétiens de la santé
réunissaient 150 personnes à la Salpêtrière pour réfléchir
sur le difficile dialogue au sein des équipes de soins et
des établissements où beaucoup de décisions ne sont que
financières et non d’attention aux usagers. Ils
poursuivront leur réflexion pour se retrouver l’an
prochain et repérer les raisons des difficultés, mais aussi
qualifier la pratique même de leur métier.
Et puis, ces jours-ci, une centaine de personnalités, du
monde de la santé mais aussi venant de la société civile,
publient un « Manifeste pour une santé égalitaire et
solidaire ». Ils en appellent à un dialogue citoyen au
bénéfice de notre système de soins.
C’est donc tant par le biais de la vie même des
professionnels que de l’organisation des soins que tous
manifestent leur une inquiétude et la nécessité de trouver
de nouveaux espaces de paroles, d’échanges et de
décisions pour le meilleur !
Le Département Santé de la Conférence des évêques
sait cette inquiétude. Il porte une attention toute
particulière au risque que courent les soins qui ne
seraient qu’à l’aune de l’argent. Une réflexion est
nécessaire, une parole aussi peut-être. Une réflexion est
nécessaire, une parole aussi peut-être. Et chaque DDPS
a, dans ses responsabilités, ce lien et une parole
partagée avec les professionnels.