chuchotis29. chuchotis29 - CHU de Liège

Transcription

chuchotis29. chuchotis29 - CHU de Liège
AUTOMNE 2009
Belgique - België
P.P. - P.B.
B - 018
N° 29
Autorisation de
fermeture B/018
Trimestriel (printemps, été, automne, hiver) – Expéditeur : CHU de Liège – Editeur responsable : Pol Louis, av. de l’Hôpital B35, 4000 Liège – Bureau de dépôt : Liège X – Agrément n° P801120
Bulletin d’information des médecins du Centre Hospitalier Universitaire de Liège
Cellules souches
> page 6
Valvulopathies :
opérer ou attendre ?
Un nouveau souffle
pour la biothèque
> page 11
> page 12
page 2 chuchotis
entre rêves et réalités
AUTOMNE 2009
1
N° 29
sommaire
éditorial
En bref
Les feuilles des arbres prennent des teintes ocre(s),
En un coup d’œil, quelques nouvelles du
CHU de Liège.
nous annonce les premières gelées. La rentrée est déjà
commencent à voler au vent et à joncher les routes. On
oubliée et on se met à penser à la Saint-Nicolas, aux fê-
4
tes de fin d’année. Bientôt 2010… On nous promet une
Who’s who
6
Trois nouveaux chefs de service ont pris
leurs fonctions le 1er octobre, tandis
qu’ont été nommés 27 chefs de clinique.
Dossier
Fascinantes cellules souches
Avec le laboratoire de thérapie cellulaire
et génique, le CHU de Liège dispose d’un
centre performant unique en Belgique.
Les produits préparés dans ses murs sont
utilisés dans plusieurs hôpitaux du pays.
reprise économique, mais on nous demande des efforts :
austérité oblige. A l’heure de la rédaction de cet éditorial,
nous ne connaissons pas encore le détail des budgets
fédéral et régionaux mais on sait que leur confection est
bien difficile.
Et le CHU de Liège, dans ce contexte maussade ? Il trace
sa voie, contre vents et marées. Grâce à la politique responsable et raisonnée qu’il mène depuis près de vingt
ans, grâce au dynamisme de ses gestionnaires, grâce à
son plan stratégique qu’il peau­fine, grâce à la collaboration et à la qualité de ses agents et en particulier de
ses médecins, il peut regarder l’avenir avec une certaine
sérénité, tout en restant prudent. De grands projets sont
en voie de conception et de grands chantiers seront en-
10
core ouverts : regroupement des laboratoires, centre
Actualité
intégré d’oncologie, collaboration à un ambitieux projet
Pour améliorer encore la qualité et la
sécurité des traitements de radiothérapie, un second accélérateur linéaire de
très haute conformation a été installé sur
le site du Sart Tilman.
l’occasion d’y revenir.
n
Le CHU de Liège ouvre cet automne un
circuit de consultations et d’examens réservé aux patients atteints d’une maladie
des valves cardiaques.
n
eurégional avec Aachen et Maastricht, etc. Nous aurons
Ce 29e numéro a pour thème principal le « LTCG » (laboratoire de thérapie cellulaire et génique) dont le CHU est
légitimement fier. C’est dans cette unité ultramoderne,
bénéficiant de la technologie et de la recherche de pointe,
que sont préparées les « cellules souches hématopoïétiques et mésenchymateuses » dont les utilisations thérapeutiques se multiplient et qui suscitent de plus en plus
d’espoirs. La clinique des valvulopathies, un nouvel accé-
12
lérateur linéaire de haute conformation en radiothérapie,
Recherche
la biothèque, une enquête sur les risques cardiovasculai-
La biothèque universitaire de Liège met à
la disposition des chercheurs des milliers
de prélèvements de cellules et de tissus.
numéro.
res (inquiétants) des étudiants de l’ULg complètent ce
Bonne lecture !
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13
Pr. Christian Bouffioux
directeur médical
directeur de la rédaction
Prévention
Plusieurs facteurs de risque cardiovasculaire sont déjà présents chez les bacheliers de première année.
Bulletin d’information des médecins du Centre Hospitalier Universitaire de Liège
éditeur responsable : P. Louis, Administrateur délégué du CHU (04 366 70 00),
av. de l'Hôpital 13 bât. B35 - 4000 Liège - Directeur de la rédaction : Pr. C. Bouffioux
Conseil éditorial : A. Bodson, C. Bouffioux, J.P. Delporte, Q. Désiron, V. D’Orio,
C. Faidherbe, D. Giet, J.M. Krzesinski, M. Lamy, P. Louis, M. Malaise, G. Pierard
Coordination, rédaction et réalisation : A. Pironet ([email protected],
0479 87 30 87) - Conception graphique : R. Gray - Photos : C. Ernotte et
M. Mathys (CHU), J.-M. Clajot, p.1 : M. Chignesse, p.13 : Tilt/ULg/DR2009
http://www.chuliege.be
l’actualité
EN BREF
Coup d’œil sur
du CHU
Comment libérer des places
de parking pour les patients ?
Le CHU de Liège vient de prendre des mesures importantes pour réserver aux patients du site du Sart Tilman un accès prioritaire au parking
principal, situé à l’avant de l’hôpital (800 places). C’est ainsi que, dans un
souci de cohérence et dans le cadre d’un plan de mobilité, les membres
du personnel sont encouragés à « covoiturer » et à utiliser un parking de
délestage, celui du Country Hall, désormais relié au CHU par une navette
gratuite. Bien entendu, le parking et la navette sont également à la disposition des patients. Ces initiatives visent à résoudre, au bénéfice des
patients et dans le respect de l’environnement, un problème lancinant :
en période de pleine activité, il manque entre 300 et 500 places sur le site
du Sart Tilman, tous parkings confondus. « Nos chiffres de fréquentation
sont en hausse constante », explique Pol Louis, administrateur délégué
de l’hôpital. « Depuis 2002, nos admissions sont en hausse de 18 %, les
urgences de 78 %, les hospitalisations de jour de 63 % et les consultations
de 82 %. Le volume de l’emploi a également augmenté, de même que le
nombre d’étudiants en médecine qui fréquentent le site. Et de plus en
plus de chercheurs fréquentent le GIGA, un important centre de recherche de l’ULg installé dans une des tours
de l’hôpital. » Cette fréquentation accrue du site par différentes catégories d’utilisateurs impose de développer
une solution équilibrée qui réserve aux patients les places de parking les plus proches de l’hôpital.
Sart Tilman : une galerie plus accueillante
En ce début d’année académique,
une soixantaine de nouveaux assistants (toutes années confondues) font leur entrée au CHU de
Liège. Ils ont été invités à participer à une journée d’accueil le 1er
octobre, l’occasion pour eux de
s’initier au fonctionnement de
l’hôpital, en particulier au maniement du dossier médical informatisé ainsi qu’à la politique du CHU
en matière d’antibiothérapie et
de formulaire thérapeutique.
Toujours plus d’images numériques
Les images et les protocoles générés par le service de cardiologie sont
depuis peu intégrés dans le PACS, le système informatique de gestion,
d’archivage et de diffusion des images médicales mis en place voici déjà
deux ans au CHU de Liège. Coronarographies et échocardiographies rejoignent donc à présent les clichés de l’imagerie médicale, accessibles en
permanence depuis tous les postes connectés au DMI, le dossier médical informatisé. Au cours des prochains mois, les images produites par
d’autres services, comme la médecine nucléaire ou la dentisterie, seront
également intégrées dans le même serveur de résultats.
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Bienvenue à nos
jeunes médecins
Une meilleure accessibilité pour les patients et un renforcement de l’accueil dès l’entrée dans l’hôpital, tels sont les grands objectifs des travaux
qui vont débuter dans la galerie commerciale du site du Sart Tilman. Protégée des intempéries, l’entrée sera dotée de portes automatiques. A
l’intérieur de la galerie, un accueil de première ligne viendra en aide aux
patients à mobilité réduite, notamment en leur procurant, si nécessaire,
un fauteuil roulant. Les commerces seront placés au centre d’un espace
agrandi et lumineux, de manière à améliorer la circulation des quelque
7 000 passants quotidiens. Une parapharmacie et un salon de coiffure devraient s’ajouter aux commerces existants. Un quai sera construit afin de
faciliter le déchargement des marchandises. La fin des travaux est prévue
pour l’été 2010.
EN BREF
Coup d’œil sur
l’actualité
Les atouts du virtuel
L’équipe du centre de revalidation du CHU de Liège
a récemment innové dans ses méthodes de rééducation des patients atteints de troubles neurocognitifs
grâce à l’intégration de consoles de jeux basées sur la
détection des mouvements. Au terme d’une étude clinique et d’une observation empirique de trois mois, il
apparaît que cette activité ludique a un impact bénéfique sur la rééducation neurologique, avec des résultats positifs sur la récupération fonctionnelle des patients. « Ces programmes ne remplaceront jamais les
thérapies classiques, mais ils permettent d’accroître
significativement la motivation et les capacités attentionnelles des patients qui doivent suivre de lourdes
rééducations », explique le Dr Laurence Pirnay. C’est
grâce aux fonds récoltés lors de l’édition 2008 du Jogging d’Esneux que les consoles de jeux ont pu être
acquises par le centre de revalidation.
Sportifs en chaise
Pour la cinquième année consécutive, le personnel du centre de revalidation du CHU de Liège s’est mobilisé pour organiser le Jogging d’Esneux,
le 22 août dernier, avec une fois de plus un beau succès de foule. Vers
16h30, les enfants étaient une quarantaine à prendre le départ de leur
course. A 17h, quinze handbikers ont participé à la course pour non valides, puis pas moins de 269 joggeurs se sont élancés pour le parcours de
10 kilomètres. La journée s’est terminée par un match de rugby en fauteuil roulant, une discipline paralympique pratiquée uniquement par des
personnes paraplégiques, ainsi que par une démonstration de danse en
fauteuil roulant. Parmi les nombreux spectateurs présents se trouvaient
beaucoup de patients et d’anciens patients, très attachés à cette manifestation destinée à récolter des fonds pour améliorer le confort et la qualité
du séjour des patients fréquentant le centre (voir ci-dessus). L’équipe du
centre de revalidation vous donne d’ores et déjà rendez-vous le samedi
21 août 2010 pour la prochaine édition.
du CHU
Aventure corse
Cet été, cinq jeunes patients diabétiques ont parcouru le mythique
sentier corse de grande randonnée,
le GR20, en compagnie de cinq
autres adolescents non diabétiques.
Le groupe de jeunes était encadré
par deux pédiatres diabétologues
du CHU de Liège, le Pr. Jean-Pierre
Bourguignon et le Dr Anne-Simone
Parent, et par une infirmière
de l’équipe pédiatrique, Nicole
Donnay. Sur le plan éducatif, l’aventure a mis en évidence les ressources
exceptionnelles des jeunes patients
qui, pour certains, ont mieux surmonté les difficultés que leurs partenaires non diabétiques. Le groupe a suscité l’intérêt et l’admiration
d’autres groupes de randonneurs
et de leurs guides corses. Il faut dire
que le GR20 est réputé comme l’un
des plus difficiles d’Europe.
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Sensibilisation
nLe 29 octobre se tiendra dans
la verrière du Sart Tilman une
journée d’information sur le
psoriasis, à l’initiative du service
de dermatologie.
nLe 12 novembre, c’est le thème
du diabète qui sera à l’honneur
au même endroit.
EN BREF
La sénologie fait peau neuve
Les différents sites de consultation du service de sénologie sont en cours
de rénovation. Au Sart Tilman, les travaux de rafraîchissement viennent de
se terminer. Un appareil de mammographie numérique de dernière génération y sera installé en novembre. Il permettra de réaliser des procédures
interventionnelles (stéréotaxie) ainsi que des examens par tomosynthèse,
une première en Wallonie. Le service de sénologie participera en effet
avec l’Institut Bordet, la KUL et la firme Siemens à la validation clinique
de cette nouvelle technique d’examen destinée à améliorer le diagnostic
précoce du cancer du sein. Une rénovation des locaux de consultation
et de l’appareillage médical (mammographie numérique, échographie
haute fréquence, etc.) est également programmée à la polyclinique Brull
pour la fin de cette année. Aux Bruyères, des travaux d’aménagement
de grande ampleur permettront dès 2010 d’installer les consultations de
sénologie dans des locaux spécifiques, équipés d’un matériel de pointe.
Plan pandémie
Le CHU de Liège est l’un des dix hôpitaux pilotes belges qui ont signé une
convention avec le SPF Santé publique en vue d’élaborer un Business Continuity Planning à suivre en cas de pandémie grippale. Le Dr G. Christiaens,
responsable de l’équipe d’hygiène hospitalière du CHU, fait partie du groupe de travail mis sur pied dans ce cadre depuis le 1er juillet 2008. Les recommandations nationales pour les hôpitaux sont en ligne sur le site www.
influenza.be depuis le 10 septembre dernier. Leur objectif est d’éviter que
les sites hospitaliers deviennent des lieux de propagation du virus A/H1N1.
Salles d’opération
au top niveau
Cinq salles du bloc opératoire du
Sart Tilman viennent d’être rénovées du sol au plafond, en passant
par l’installation de nouvelles tables
d’opération et d’écrans plasma intégrés dans les cloisons. Au cours des
prochains mois, les autres salles bénéficieront elles aussi de ces améliorations substantielles.
Stratégies
en antibiothérapie
Dossier médical informatisé : comment
protéger les données personnelles ?
Comment améliorer le pronostic de guérison des patients
infectés et lutter contre l’émergence de germes résistants aux
antibiotiques ? Les bonnes pratiques en matière d’administration d’antibiotiques en milieu
hospitalier seront abordées lors
d’un symposium interactif organisé par le groupe de gestion
de l’antibiothérapie du CHU de
Liège.
Le lundi 23 novembre à 20h, une conférence-débat sur le dossier médical
informatisé se tiendra au château de Colonster à l’initiative du Pr. Kolh, président du Bureau de la gestion du système d’information du CHU de Liège.
Outre un point sur l’avancement du projet, les aspects médicaux et juridiques
d’une question délicate seront abordés : la protection des données personnelles (accréditation éthique et économie). L’orateur principal sera Monsieur
Thierry Marchandise, magistrat. La conférence sera suivie d’une réception.
Inscriptions : 04 366 74 95,
[email protected]
Consultations gynécologiques
Accueillant annuellement 12 000 patientes, le plateau des consultations
gynécologiques du site des Bruyères vient d’être réaménagé. Le nombre
de cabinets de consultation, tous équipé des technologies les plus récentes en colposcopie et en échographie, a été doublé. L’un d’eux est particulièrement équipé pour les investigations gynécologiques de pointe
(échographie 3D, hystéroscopie, etc.). Un local a en outre été aménagé
pour accueillir dans de bonnes conditions les patientes en souffrance psychologique ou devant se reposer après certains examens.
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Rendez-vous le 20 novembre
à l’aéroport de Liège (Bierset),
dès 18h (accréditation médecin
et pharmacien).
Inscriptions : 04 366 84 44, [email protected]
WHO’S WHO
Trois nouveaux
chefs de service
Le Conseil d’administration du CHU de Liège a nommé trois nouveaux
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chefs de service à la date du 1er octobre 2009.
Pr. Yves Beguin
Pr. Guy Jerusalem
Chef
de
service associé en hématologie
clinique,
directeur
médical du
laboratoire
de thérapie
cellulaire et génique et directeur
de recherches du FNRS, le Pr. Yves
Beguin vient d’être nommé chef
du service d’hématologie clinique et titulaire de la charge de
cours correspondante. Il succède
au Pr. Georges Fillet, admis à
l’éméritat. Docteur en médecine
de l’ULg (1982) et spécialiste en
médecine interne (1987), Yves
Beguin s’est dès le début de sa
carrière tout spécialement intéressé à la transplantation de cellules souches hématopoïétiques,
tant sur le plan clinique que sur
celui de la recherche. Il lui revient
à présent de poursuivre le développement du service, premier
centre belge pour les autogreffes
et deuxième pour les allogreffes.
Pour améliorer encore la prise en
charge des patients, Yves Beguin
entend notamment amplifier la
collaboration avec les généralistes et les services d’hématologie
des autres hôpitaux de la région,
diversifier les thèmes de recherche clinique et translationnelle
et favoriser la sur-spécialisation
des médecins de son service dans
le domaine des pathologies malignes (lymphomes, myélomes,
leucémies aiguës, greffes, etc.).
Docteur en médecine (1990) et spécialiste en médecine interne (1995) de l’ULg, Guy Jerusalem
prend aujourd’hui la tête du service d’oncologie
médicale, où il exerce depuis 1995 ses activités cliniques et de recherche, notamment dans le domaine du cancer du sein. Il est également nommé
titulaire de la charge de cours correspondante.
Dans le cadre de ses nouvelles responsabilités, le
Pr. Guy Jerusalem ambitionne d’améliorer la visibilité scientifique internationale du service de manière à offrir aux
patients de la région liégeoise un meilleur accès à des médicaments
anticancéreux de dernière génération, exclusivement disponibles via la
recherche clinique. Le développement de la recherche clinique est donc
l’une de ses priorités, parallèlement à l’encouragement de la recherche
translationnelle en collaboration étroite avec les laboratoires existants
et les autres services cliniques impliqués dans la prise en charge multidisciplinaire du cancer. Une autre des priorités du nouveau chef de
service est de renforcer la qualité de la prise en charge des patients par
l’ouverture dans un avenir proche d’une unité d’hospitalisation spécifique à l’oncologie, tout en resserrant encore les collaborations entretenues au sein des concertations oncologiques multidisciplinaires.
Hématologie clinique
04 366 72 01
[email protected]
Oncologie médicale, 04 366 72 01, [email protected]
Pr. David Waltregny
Maître de recherches du FNRS au Giga-Cancer et
professeur de clinique à l’ULg, David Waltregny
(docteur en médecine de l’ULg, 1994, et spécialiste en urologie de l’ULg, 2000) gravit depuis une
quinzaine d’années les différents échelons de la
carrière de chercheur, tout en s’impliquant dans
les activités cliniques et pédagogiques du service
d’urologie. Aujourd’hui, avec l’admission à l’éméritat du Pr. Jean de Leval, le Pr. David Waltregny
hérite conjointement de la charge de cours en urologie et de la responsabilité du service d’urologie. Parmi les thèmes qu’il a à cœur de
développer dans le cadre de ses nouvelles fonctions figure bien sûr son
domaine de recherche de prédilection, l’urologie oncologique. Il entend
également continuer à développer l’expertise acquise par le service
d’urologie dans les domaines de l’incontinence urinaire, de la chirurgie
lithiasique, des pathologies séminales, des vessies neurologiques, des
approches laparoscopiques et de la médecine sexuelle chez l’homme.
Urologie, 04 366 72 51, [email protected]
WHO’S WHO
et 27 chefs de clinique
26 médecins et une dentiste ont reçu le titre de chef de clinique
confirmant leur engagement dans le cadre médical du CHU de Liège.
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n 1. Christine Baccus, anesthésie et réanimation n 2. Stéfano Barile, ophtalmologie n 3. Shibeshih Belachew,
neurologie n 4. Pierre Blaise, ophtalmologie n 5. François Boemer, génétique n 6. Anne Couvreur, psychiatrie n 7. Bernard De Prijck, hématologie clinique n 8. Philippe Delmotte, endocrinologie n 9. Rodolphe Durieux, chirurgie cardiovasculaire n 10. Amr El Shazli, oto-rhino-laryngologie n 11. Arnaud Fumal, neurologie n 12. Nathalie
Godfroid, anesthésie et réanimation n 13. Vincent Heinen, pneumologie n 14. Pascale Huynen, microbiologie
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n 15. Cynthia Iserentant, médecine de l’appareil locomoteur n 16. Nora Mergam, gériatrie n 17. Christel Meuris,
maladies infectieuses n 18. Philippe Morimont, soins intensifs médicaux n 19. Stéphanie Noez, médecine de l’appareil locomoteur n 20. Philippe Petit, gynécologie n 21. Marie-Hélène Polis, psychiatrie n 22. Régis Radermecker,
diabétologie n 23. Vincent Ramaekers, pédiatrie n 24. Sandrine Teuwis, anesthésie et réanimation n 25. Thierry
Thirion, chirurgie de l’appareil locomoteur n 26. Jean Vanderick, radiothérapie n 27. Véronique Varlet, dentiste-
Distinctions
nLe Pr. Jean Delwaide a été nommé président de la Société belge d’hépatologie.
nLe Pr. Patrick de Mol a été désigné aux fonctions de vice-président du Conseil supérieur de la santé.
nLe Pr. Jean-Marie Foidart a reçu le titre de Docteur honoris causa de la Sorbonne, Université Pierre et Marie
Curie de Paris, en reconnaissance de la qualité du travail scientifique qu’il a mené à la tête du département
universitaire liégeois de gynécologie-obstétrique.
nLe Pr. Gérald Pierard a reçu le titre de Professeur honoraire de l’Université de Franche-Comté, à l’occasion du
congrès de l’International Society for Biophysics and Imaging of the skin qui s’est tenu à Besançon du 10 au 12
septembre. Cette distinction récompense ses importantes contributions dans le domaine de la bioingénierie
dermatologique.
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rie prothèse amovible
DOSSIER
Fascinantes
cellules souches
Avec le laboratoire de thérapie cellulaire et génique, le CHU de Liège
dispose d’un centre performant unique en Belgique. Les produits préparés dans ses murs sont utilisés dans plusieurs hôpitaux du pays
pour traiter les malades et mener des études cliniques.
Pr. Y. Beguin
Directeur médical
du LTCG
04 366 72 01
yves.beguin
@chu.ulg.ac.be
Ces dernières années, les perspectives thérapeutiques ouvertes par
l’utilisation des cellules souches
ont suscité de nombreux espoirs. Si
certains d’entre eux semblent pour
le moins prématurés, d’autres se
réalisent jour après jour. Il y a plusieurs années, les autorités du CHU
de Liège ont choisi de soutenir
l’expertise croisée des chercheurs
et des cliniciens en mettant à leur
disposition une infrastructure performante, le laboratoire de théra-
pie cellulaire et génique (LTCG),
inauguré en 2002. Cet investissement notable porte ses fruits.
Aujourd’hui, le LTCG est le seul centre belge capable de fabriquer dans
les conditions requises certains produits cellulaires utilisés par plusieurs
hôpitaux universitaires dans le cadre d’études cliniques. Le LTCG prépare en outre les greffons de cellules souches hématopoïétiques dont
bénéficient en routine clinique un
nombre croissant de patients liégeois. « Le LTCG vient de recevoir
un financement structurel du Plan
Cancer pour ses activités de thérapie cellulaire et sa banque de sang
de cordon, ainsi que le financement
d’un vaste projet de recherche sur
les cellules souches mésenchymateuses », souligne son directeur médical, le Pr. Yves Beguin, par ailleurs
nommé tout récemment à la tête
du service d’hématologie clinique
du CHU de Liège.
De plus en plus d’indications hématologiques
Dr E. Baudoux
Directeur de laboratoire du LTCG
04 366 83 94
e.baudoux
@chu.ulg.ac.be
page 6 chuchotis
Des visites guidées
du LTCG peuvent
être organisées
pour nos confrères. N’hésitez
pas à contacter
Etienne Baudoux.
En guise de « matière première »,
le LTCG utilise deux types de cellules souches somatiques : les cellules souches hématopoïétiques, à
l’origine des différentes lignées de
cellules sanguines, et les cellules
souches mésenchymateuses, qui se
différencient notamment en cellules graisseuses, osseuses et cartilagineuses. Ces deux types de cellules
souches ont pour point commun
leur tissu d’origine, la moelle osseuse, même si elles sont présentes
en moindre quantité dans le sang
ou d’autres tissus.
La greffe de cellules souches hématopoïétiques est aujourd’hui
une modalité thérapeutique importante pour le traitement des
leucémies, des lymphomes, des
myélomes et d’autres maladies
hématologiques graves. Ces cellules sont de moins en moins souvent prélevées par ponction de
moelle osseuse. A présent, elles
proviennent essentiellement du
sang « périphérique » et, dans une
moindre mesure, du sang de cordon ombilical. La plupart des allo-
greffes sont réalisées entre frères
et sœurs ; on utilise également des
greffons issus de donneurs volontaires compatibles (à travers le
monde, dix millions de donneurs
potentiels sont inscrits dans différents registres interconnectés).
Dans certaines indications, ce
sont les greffes autologues qui
sont privilégiées (les cellules greffées proviennent alors du patient
lui-même, et non d’un donneur
comme c’est le cas lors d’une allogreffe).
Injectées au patient après une
chimiothérapie à haute dose et/
ou une irradiation corporelle totale destinées à tuer les cellules
cancéreuses, les cellules souches
hématopoïétiques régénèrent la
moelle osseuse qui a été détruite
par ce traitement agressif. Dans le
cas d’une allogreffe, elles jouent
également un deuxième rôle très
important : les lymphocytes du
greffon sont capables de s’attaquer aux cellules cancéreuses résiduelles (on parle d’effet GVL, graft
versus leukemia).
C’est sur cet effet GVL que mise la
« minigreffe », une nouvelle forme
d’allogreffe précédée d’un conditionnement réduit non-myéloablateur (il ne détruit pas complètement les cellules de la moelle).
Beaucoup moins toxique qu’une
greffe classique, la minigreffe ne
nécessite plus une longue hospitalisation en chambre stérile. Le
traitement est entièrement réalisé
en hôpital de jour et est accessible
à des patients plus âgés ou plus
fragiles. Cette forme puissante
d’immunothérapie cellulaire est
particulièrement étudiée au CHU
de Liège, le Pr. Yves Beguin et le
Pr. Frédéric Baron ayant largement
contribué à son développement.
Entre rêves et routines cliniques
DOSSIER
>
Les vertus de l’immunothérapie
Toujours dans le cadre des greffes allogéniques de cellules souches hématopoïétiques, d’autres
protocoles de recherche clinique
d’immunothérapie cellulaire font
appel aux impressionnantes propriétés immunomodulatrices des
cellules souches mésenchymateuses pour lutter contre la maladie
du greffon contre l’hôte (GVHD,
graft versus host disease), avec des
résultats très prometteurs. Deux
études multicentriques sont actuellement dirigées par le service
d’hématologie du CHU de Liège.
L’une utilise préventivement les
cellules souches mésenchymateuses pour réduire le risque de rejet
et favoriser l’installation des cel-
lules souches hématopoïétiques
injectées au patient lors d’une
minigreffe. L’autre les utilise pour
traiter la GVHD aiguë réfractaire
à la cortisone, potentiellement
responsable de mortalité. « Dans
les deux cas, les préparations cellulaires sont fournies aux différents centres universitaires par le
LTCG », précise le Dr Etienne Baudoux, directeur de laboratoire du
LTCG. « Depuis 2007, 65 patients
ont déjà été inclus dans l’un de
ces deux protocoles. »
Le LTCG est également impliqué
dans plusieurs protocoles de recherche clinique d’immunothérapie cellulaire par lymphocytes.
Des lymphocytes du donneur sont
par exemple injectés à différentes
étapes du traitement pour favoriser le remplacement de la moelle
du patient par les cellules saines
du donneur (chimérisme complet).
Enfin, la préparation de cellules
dendritiques* autologues à partir
de monocytes sanguins permet
l’implication du LTCG dans des
protocoles de vaccination anticancéreuse et antivirale. Collectés
par cytaphérèse, les monocytes
sont mis en culture jusqu’à ce
qu’ils deviennent des cellules dendritiques capables d’assimiler des
antigènes et de les « présenter »
aux lymphocytes. Une étude pilote dirigée par le Pr. Beguin et par
le Pr. Berneman d’Anvers vise ainsi
à stimuler l’action du système immunitaire contre le cytomégalovirus, particulièrement dangereux
pour les patients greffés immunodéprimés.
* Cellules du système immunitaire capables de détecter la présence de pathogènes et d’activer la réponse des
lymphocytes en leur présentant les antigènes cibles.
550 m2 de haute technologie
Le laboratoire de thérapie cellulaire et génique (LTCG) du CHU de Liège a été
inauguré en 2002. Installé dans un bâtiment construit tout spécialement à
l’arrière de l’hôpital du Sart Tilman, il est composé d’un laboratoire de thérapie cellulaire, d’un laboratoire de thérapie génique, d’une zone de bureaux
et d’une zone technique.
laboratoire de thérapie cellulaire est une zone où l’atmosphère contrôlée de classe C garantit la stérilité des produits (pression positive constante,
air filtré, double sas d’entrée, monitoring des conditions d’environnement
et des appareillages, etc.). Il comprend une salle de production, une salle de
recherche et développement, une chambre froide, un local de congélation
et une biothèque où les greffons cellulaires sont conservés dans de l’azote
liquide.
nLe laboratoire de thérapie génique est doté d’un niveau plus élevé de filtra-
tion de l’air et d’une atmosphère contrôlée de classe B (pression négative)
qui évite que les vecteurs viraux contaminent l’environnement extérieur. Il
est équipé d’un autoclave à double porte, d’une douche de décontamination et d’un système de stérilisation.
page 7 chuchotis
nLe
DOSSIER
Les étonnantes propriétés
des cellules souches mésenchymateuses
Pr. J.-P. Hauzeur
Rhumatologie
04 366 78 63
jean-philippe.hauzeur
@chu.ulg.ac.be
Ch. Lechanteur
Docteur en pharmacie, responsable R&D du LTCG
04 366 85 91
c.lechanteur
@chu.ulg.ac.be
O. Giet
Docteur en sciences biomédicales,
gestionnaire
qualité du LTCG
04 366 83 95
olivier.giet
@chu.ulg.ac.be
Mais revenons aux cellules souches. Les principaux bénéficiaires
du LTCG, ce sont bien sûr les patients du service d’hématologie du
CHU de Liège, en tête des centres
belges réalisant des autogreffes et
en deuxième position pour les allogreffes. Les propriétés immunosuppressives des cellules souches
mésenchymateuses n’intéressent
toutefois pas que les seuls hémato-oncologues. Des protocoles
de recherche clinique sont ainsi en
préparation dans le cadre des maladies auto-immunes, des maladies
inflammatoires sévères et des greffes d’organe.
Les cellules souches mésenchymateuses présentent encore d’autres
propriétés particulièrement intéressantes : placées dans un environnement adéquat, elles se
différencient en cellules osseuses,
cardiaques, hépatiques ou même
nerveuses. C’est ici que prennent
leur envol les rêves les plus fous
de la médecine régénérative. Serat-il un jour possible de réparer un
cœur détruit par un infarctus, un
cerveau atteint par une maladie
dégénérative, une moelle épinière
sectionnée suite à un accident, un
os fracturé incapable de se consolider correctement ? Plusieurs études cliniques sont déjà en cours à
travers le monde avec des résultats
prometteurs. Au CHU de Liège, le
LTCG participe à plusieurs études
de ce type en collaboration avec le
service de rhumatologie (Pr. JeanPhilippe Hauzeur) et avec le service
de cardiologie (Pr. Victor Legrand) :
autant d’études novatrices dont
le protocole a, cela va sans dire,
reçu un avis favorable du Comité
d’éthique hospitalo-facultaire universitaire de Liège.
Régénérer
le cœur et les os
Une étude de stade trois est ainsi
actuellement menée en cardiologie
chez le Pr. Victor Legrand, en collaboration avec la firme pharmaceutique Cardio3 Biosciences. Son principe : réparer le myocarde infarci en
y injectant, par l’intermédiaire d’un
cathéter de coronarographie, des
cellules cardiomyoblastiques autologues préparées par le personnel
de la firme pharmaceutique au sein
des locaux du LTCG. Cette étude
ne concerne encore qu’un nombre très réduit de patients atteints
d’une insuffisance cardiaque grave
et qui ne peuvent pas bénéficier
d’une greffe de cœur.
Les choses sont déjà plus avancées
dans le domaine de la reconstruction osseuse. « L’ostéonécrose
aseptique est une maladie orpheline que l’on ne savait pas traiter », explique le Pr. Jean-Philippe
Hauzeur. « Nous avons démontré
que l’absence de reconstruction
était due à un déficit en ostéoblastes, ce qui nous a conduits à
proposer une nouvelle forme de
traitement : l’injection de grandes quantités de cellules souches
mésenchymateuses dans les zones
nécrosées. » Les résultats positifs
d’une première étude démontrent
l’efficacité de ce traitement à cinq
ans. « Nous ne pouvons pas faire de
miracles, mais nous pouvons tenter un traitement avant que l’état
du patient s’aggrave au point de
nécessiter une prothèse totale de
la hanche ou du genou. »
De nouvelles recherches sont en
cours pour déterminer les quantités de cellules souches nécessaires,
ainsi que pour améliorer la qualité
du greffon en entamant déjà la
différenciation des cellules souches
mésenchymateuses. Dans ce cadre,
des pré-ostéoblastes sont prépa-
page 8 chuchotis
La banque de cellules souches mésenchymateuses
Le LTCG constitue progressivement une banque allogénique de cellules souches
mésenchymateuses. Comme elles n’expriment pas les molécules d’histocompatibilité, ces cellules peuvent en effet être transplantées sans se soucier de la
compatibilité HLA entre le donneur et le receveur. Les cellules souches sont collectées par ponction dans la moelle osseuse de donneurs sains volontaires. Elles
sont ensuite isolées et soumises pendant quatre semaines à une culture d’expansion, puis congelées sous forme de portions de différentes contenances afin
d’être immédiatement disponibles en cas de besoin. A partir de la moelle d’un
seul donneur, il est possible de préparer plusieurs poches de cellules souches
mésenchymateuses, permettant ainsi de traiter plusieurs malades. La plupart
des donneurs sont recrutés parmi les étudiants en médecine et le personnel
du CHU. « Nous venons de lancer une nouvelle campagne de recrutement,
car nous manquons de donneurs », explique Chantal Lechanteur, responsable
R&D du LTCG. « La ponction est réalisée sous anesthésie locale, l’acte ne durant qu’une demi-heure. »
Injection de cellules de moelle osseuse
dans la tête fémorale (hanche) par
voie percutanée sous scopie.
Entre rêves et routines cliniques
DOSSIER
>
La même stratégie est depuis peu
appliquée aux patients atteints
d’une autre maladie osseuse, la
pseudarthrose (une fracture incapable de se consolider). Une vingtaine de patients du CHU de Liège
ont été sélectionnés pour participer à une étude pilote menée en
collaboration avec le service de
chirurgie orthopédique et le service de médecine nucléaire. « Les
premiers résultats sont remarquables », se réjouit Jean-Philippe
Hauzeur. « Nous constatons plus de
80 % de succès dans les six mois qui
suivent l’injection. Nous sommes
sur le point d’entamer une étude
randomisée pour contrôler ces
résultats. » Des études protéomiques sont également en cours afin
d’identifier les facteurs qui permettraient de dépister les patients
à risque de souffrir d’ostéonécrose
aseptique ou de pseudarthrose.
Et les vertus des pré-ostéoblastes
pourraient encore bénéficier à
d’autres catégories de patients.
A Eras­me, les confrères du Pr. JeanPhilippe Hauzeur étudient leur efficacité pour traiter l’ostéoporose,
tandis qu’à Liège l’attention se
porte sur les kystes intra-osseux.
Une belle démonstration qu’un
progrès réalisé dans le traitement
d’une maladie orpheline peut déboucher sur des perspectives thérapeutiques intéressant un nombre considérable de patients.
La banque de sang de cordon ombilical
Grâce à la générosité des jeunes mères et à l’implication des professionnels présents au moment de la naissance, la banque de sang de cordon ombilical du LTCG a constitué au fil des
ans un stock de quelque 2 500 unités validées. Les poches de sang de cordon sont collectées
dans cinq maternités de la Province de Liège (la maternité du CHU à N.-D. des Bruyères et
celles du CHR de la Citadelle, de la Clinique Saint-Vincent de Rocourt, du Centre hospitalier
du Bois de l’Abbaye et de Hesbaye, du Centre hospitalier Peltzer-la Tourelle). A l’heure actuelle, plus de 125 greffons ont été distribués à différents centres de transplantation en Belgique et à l’étranger (plus de vingt pays). La banque liégeoise coordonne la base de données
de la banque belge de sang de cordon, elle-même affiliée au registre belge des donneurs
de moelle et au réseau international des banques de sang de cordon NetCord. En 2005, elle
a été l’une des premières banques au monde à recevoir l’accréditation internationale délivrée par la Foundation for the Accreditation of Cellular Therapy (FACT/NetCord). Parmi les
projets liégeois figure en bonne place l’amélioration du recrutement de donneurs de sang
de cordon d’origine non caucasienne, ainsi que l’explique Etienne Baudoux : « La majorité
des donneurs de moelle et de sang de cordon sont d’origine ouest-européenne. Les patients
d’origine africaine ou asiatique sont largement sous-représentés, avec un risque très important de ne jamais trouver de greffon compatible. »
La gestion de la qualité
Toutes les activités de production réalisées au sein du LTCG sont cautionnées
par un système très strict de gestion de la qualité. Les greffons cellulaires
destinés aux malades doivent en effet être produits selon des normes internationales sévères (bonnes pratiques de production, bonnes pratiques tissulaires
et bonnes pratiques cliniques). Le LTCG a reçu trois agréments (obligatoires)
du Ministère de la santé publique pour ses activités concernant les cellules
souches hématopoïétiques, la banque de sang de cordon et les cellules souches non hématopoïétiques. Il a en outre obtenu depuis 2005, sur une base
volontaire, l’accréditation FACT (Foundation for the Accreditation of Cellular
Therapy) pour les activités de la banque de sang de cordon.
Le LTCG prépare en outre l’accréditation par l’organisme européen JACIE de
toute son activité relative aux cellules souches hématopoïétiques – JACIE,
ou Joint Accreditation Committee-ISCT & EBMT, a été fondé par l’European
Group for Blood and Marrow Transplantation (EBMT) et l’International Society for Cellular Therapy (ISCT). « Cela représente un travail considérable »,
explique Olivier Giet, gestionnaire de la qualité au LTCG. « Nous avons choisi
de le mener à bien même si l’accréditation JACIE n’est pas obligatoire car le
fait de tout “mettre à plat” nous permet de repenser nos procédures et de
renforcer les échanges entre les différents intervenants. » L’accréditation JACIE dépasse en effet le cadre strict du travail de laboratoire pour s’intéresser
notamment à la sélection des donneurs, aux prélèvements réalisés par le personnel de la transfusion sanguine, à l’injection des préparations cellulaires par
les infirmières des unités de soins, au suivi des malades en hôpital de jour et
même à l’intervention des psychologues et des diététiciens : autant de personnes dont l’implication quotidienne dans la démarche qualité est essentielle
pour obtenir cette reconnaissance de l’excellence du travail effectué au CHU
de Liège en matière de greffes de cellules souches.
« Depuis la création du LTCG, le volume d’activités et les exigences en matière
de qualité ont considérablement augmenté, avec pour corollaires de véritables bonds technologiques et méthodologiques », conclut Etienne Baudoux.
« Le chemin que nous avons parcouru depuis 2002 est énorme ! »
page 9 chuchotis
rés au LTCG à partir de cellules
souches mésenchymateuses autologues prélevées par ponction de
moelle osseuse, selon un procédé
développé à Erasme et repris par
la firme Bone Therapeutics. Vingtet-un jour très exactement après le
prélèvement, la préparation est injectée au patient en salle d’opération, selon une technique mise au
point par le Pr. Hauzeur. A Liège,
une quinzaine de patients ont déjà
été traités avec ces produits cellulaires préparés par le LTCG.
ACTUALITé
Une irradiation
toujours plus précise
Pour améliorer encore la qualité et la sécurité des traitements de radiothérapie, un second accélérateur linéaire de très haute conformation a
été installé cet été sur le site du Sart Tilman.
Pr. Ph. Coucke
Radiothérapie
04 366 75 96
[email protected]
Avec plus de 2 000 patients traités
chaque année, le service de radiothérapie du CHU de Liège est l’un
des centres les plus importants de
Belgique. Ses activités s’exercent
au Sart Tilman, mais également
dans trois sites périphériques : les
unités de radiothérapie du Centre
hospitalier régional de la Cita­delle,
de la Clinique Saint-Joseph et du
Centre hospitalier de l’Ardenne
à Libramont dépendent toutes
trois du service universitaire. Des
concertations multidisciplinaires
sont en outre assurées à la Clinique Saint-Vincent de Rocourt, au
Centre hospitalier du Bois de l’Abbaye et de Hesbaye et au Centre
hospitalier régional de Huy.
page 1 0 chuchotis
Un plateau technique
ultramoderne
Seul le site du Sart Tilman est doté
d’un plateau technique complet
et de l’infrastructure requise pour
le contrôle de qualité et la vérification des traitements des différents sites, tous reliés par fibre
optique pour une transmission
des données en temps réel. Chaque matin, les radio-oncologues
du Sart Tilman, de la Citadelle,
de Saint-Joseph et de Libramont
se réunissent virtuellement pour
discuter des cas par vidéoconférence.
Fin 2007, un scanner 4D a été installé au Sart Tilman pour planifier
la radiothérapie en fonction des
mouvements respiratoires. En
2008, l’un des deux accélérateurs
a été remplacé par une machine
de nouvelle génération dotée
d’une imagerie incorporée qui
permet de contrôler le positionnement du patient au millimètre
près. Aujourd’hui, c’est le second
accélérateur qui est également
remplacé par ce type d’équipement. Entretemps, un système
performant de planification 3D
et 4D a été installé, ainsi qu’un
nouveau système de contrôle de
qualité. Un système commun de
positionnement et de contention
du patient a également été mis
en place en collaboration avec le
service de médecine nucléaire, de
manière à utiliser pour la planification de l’irradiation les images
acquises par le PET-CT.
« Les différentes améliorations apportées depuis 2006 à notre plateau technique ont énormément
augmenté la qualité et la sécurité
des traitements », se réjouit le
Pr. Philippe Coucke, chef du service de radiothérapie. « Elles nous
permettent un meilleur calcul de
la dose et un meilleur contrôle du
positionnement du patient, pour
une irradiation plus précise et
plus sûre. »
Des projets à foison
Et Philippe Coucke ne compte
pas s’arrêter en si bon chemin.
De nouveaux investissements importants devraient être annoncés
sous peu : les nouvelles machines
vont être dotées d’un système
d’asservissement de l’irradiation
au rythme respiratoire (gating).
Par ailleurs, une unité de traitement encore unique en Belgique
sera bientôt opérationnelle. Equipée des capacités techniques nécessaires à la stéréotaxie, elle permettra de suivre le mouvement
respiratoire en temps réel. A plus
long terme, le service de radiothérapie entretient une collaboration étroite avec d’autres centres
universitaires belges et étrangers
pour participer à la création d’un
centre d’hadronthérapie, une méthode innovante qui commence
à faire ses preuves (la tumeur est
soumise à une irradiation de protons ou d’ions lourds, avec une
grande efficacité et en épargnant
les tissus sains). Autant de dossiers
à suivre.
ACTUALITé
Valvulopathies :
opérer ou attendre ?
Le CHU de Liège ouvre cet automne un circuit spécifique de consultations et d’examens réservé aux patients atteints d’une maladie des
valves cardiaques.
Destiné à améliorer la prise en
charge globale des patients dont
l’état de santé nécessite un avis
complémentaire, la nouvelle « clinique des valvulopathies » met
en lumière l’expertise des professeurs Luc Piérard, chef du service
de cardiologie du CHU de Liège,
et Patrizio Lancellotti, chef de clinique.
Depuis une dizaine d’années, le
service de cardiologie du CHU de
Liège se distingue en effet par
une activité scientifique importante dans le domaine valvulaire.
De nombreuses publications dans
des revues prestigieuses ont valu
à leurs auteurs un renom international et de nombreuses invitations à des congrès spécialisés.
Régulièrement, des cardiologues
étrangers viennent se former aux
techniques mises au point à Liège.
Et de nombreux praticiens belges
et étrangers demandent au ser-
vice liégeois un avis complémentaire lorsque la prise en charge de
leurs patients est délicate.
Fonder le pronostic sur
des critères récents
« Nos études nous ont permis
d’établir de nouvelles valeurs
seuils pour évaluer les risques
des patients et conseiller ou non
une intervention chirurgicale »,
explique le Pr. Luc Piérard. « Nous
avons par exemple développé une
technique performante, l’échocardiographie à l’effort, qui nous
permet d’évaluer si les anomalies
du flux sanguin sont sous-estimées au repos et majorées lors
d’une situation plus représentative de la vie de tous les jours. Ces
résultats modifient radicalement
le pronostic de certains patients,
dont le risque réel n’est pas correctement apprécié selon les critères classiques. »
Dans le domaine des valvulopathies, il n’existe en effet pas encore d’études randomisées dont les
résultats permettraient d’établir
des recommandations en accord
avec la médecine factuelle. Seules
sont disponibles des recommandations rédigées par des collèges
d’experts, sur la base de critères
quelque peu vieillots. « Les recommandations européennes datent
de 2007, les américaines de 2006 »,
précise le Pr. Luc Piérard. « Dans
les deux cas, le niveau d’évidence
est bas – on s’appuie sur l’opinion
des experts et non sur des études
scientifiques – et, à la lumière des
connaissances actuelles, les paramètres utilisés sont dépassés. »
Avec l’ouverture de la clinique des
valvulopathies, le service de cardiologie entend offrir à un plus
grand nombre de patients l’accès
à des techniques diagnostiques
innovantes.
Pr. L. Piérard
Cardiologie
04 366 71 94
[email protected]
Pr. P. Lancellotti
Cardiologie
04 366 71 94
plancellotti
@chu.ulg.ac.be
Quels sont, pour le patient et son médecin référent, les
avantages du nouveau circuit ? Après une consultation avec
un spécialiste de la dis­cipline, rompu à l’interprétation correcte des techniques diagnostiques innovantes, plusieurs
examens peuvent être effectués le même jour : dosage sanguin du BNP, échocardiographie classique, échocardiographie œsophagienne 3D en temps réel, échocardiographie
d’effort. Si néces­saire, un rendez-vous est pris pour une résonance magnétique ou un scanner. Un rapport de synthèse est ensuite envoyé au
médecin référent. Les résultats des différents examens y sont détaillés,
de manière à montrer clairement où se situe le patient par rapport aux
critères d’intervention chirurgicale. Si le médecin référent le souhaite,
l’équipe de la clinique des valvulopathies peut assurer la liaison avec les
chirurgiens cardiovasculaires (réparation ou remplacement valvulaire) ou,
dans certains cas, avec les cardiologues interventionnels (mise en place
percutanée d’une prothèse aortique).
A lire
n Piérard
L.A., Lancellotti P. Pathogenesis of acute pulmonary edema.
Role of ischemic mitral regurgitation. N Engl J Med 2004, 351 : 16271634.
n Piérard
L.A., Lancellotti P. Dyspnea
and stress testing. N Engl J Med
2006, 354 : 871-873.
page 1 1 chuchotis
La clinique des valvulopathies :
pour une mise au point en un seul jour
RECHERCHE
La
biothèque
un outil essentiel
Que deviennent les prélèvements de cellules et de tissus réalisés à
des fins diagnostiques, une fois terminées les analyses de laboratoire ?
Lames et échantillons congelés viennent enrichir la biothèque universitaire de Liège, à la disposition des chercheurs.
Pr. J. Boniver
Anatomie
pathologique
04 366 24 10
page 1 2 chuchotis
j.boniver
@chu.ulg.ac.be
On n’y pense pas souvent, mais les
centaines de milliers de biopsies,
frottis et autres ablations de tumeurs réalisés chaque année sont
autant d’actes diagnostiques ou
thérapeutiques qui peuvent indirectement contribuer aux progrès
de la recherche médicale. « La législation impose aux laboratoires
d’anatomopathologie de conserver pendant trente ans le matériel
analysé. Nous allons plus loin en
enregistrant le matériel résiduel
dans notre biothèque afin de le
mettre à la disposition des chercheurs », explique le Pr. Jacques
Boniver, chef du service d’anatomie pathologique et fondateur
de la biothèque universitaire de
Liège.
Un énorme potentiel
A l’heure actuelle, plus de 4 000
échantillons de tissus humains
sont déjà répertoriés dans la base
de données de la biothèque. Plusieurs centaines de milliers de
prélèvements d’anatomopathologie sont en outre prêts à y être
ajoutés, au rythme des demandes
transmises à la biothèque par
les chercheurs académiques ou
par les firmes pharmaceutiques.
« Nous identifions les patients
concernés par les besoins de la recherche – cinquante cas de cancer
du sein, par exemple –, nous “anonymisons” les échantillons et nous
réalisons les manipulations nécessaires, comme les coupes histologiques ou les extractions d’ADN »,
précise le Pr. Boniver. Deux conditions sont exigées des chercheurs
avant de leur fournir le matériel
qu’ils demandent : avoir préalablement déposé un protocole de
recherche et avoir reçu un avis favorable du Comité d’éthique hospitalo-universitaire.
Bénéficiant depuis peu d’un financement structurel dans le cadre du Plan cancer, la biothèque
universitaire de Liège s’étoffe
donc jour après jour. Destinée
à s’intégrer dans l’Unilab-Lg, la
nouvelle structure regroupant les
laboratoires d’analyses du CHU
au sein d’un pôle de référence
médico-technique, elle participe
également à la création d’un réseau belge des biothèques universitaires et s’est affiliée à un projet
européen d’échanges entre biobanques. « Cette mise en commun
de nos procédures et de nos bases
de données est particulièrement
importante pour faire progresser
la recherche sur les tumeurs rares », explique le Pr. Boniver.
Procédure simplifiée
Profitant de la toute récente loi
sur l’utilisation de matériel corporel humain à des fins scientifi-
ques – qui n’est pas encore d’application –, le CHU de Liège vient
de modifier sa politique en matière de consentement. Jusqu’à
cet automne, les responsables
de la biothèque s’astreignaient à
contacter individuellement chaque patient concerné afin de solliciter son autorisation. Une procédure longue et coûteuse qui n’est,
en raison du vide juridique en la
matière, aucunement obligatoire.
A présent, conformément aux
nouvelles dispositions légales, le
matériel résiduel peut être utilisé
à des fins scientifiques pour autant
que le patient ne s’y oppose pas
en se manifestant au médecin qui
effectue le prélèvement ou au directeur médical. « Cette nouvelle
procédure ne s’applique qu’aux
nouveaux prélèvements », insiste
le Pr. Boniver. « Il est bien entendu
que pour les anciens échantillons,
nous nous imposerons toujours de
demander le consentement des
patients. »
Structure faîtière
La même loi imposera bientôt la
création d’une structure faîtière
pour la biothèque, les sérothèques
des laboratoires de biologie clinique et les différentes collections
de matériel résiduel accumulées
au fil des ans par les chercheurs de
plusieurs services. Peut-être une
belle opportunité d’encourager
de nouveaux projets de recherche
clinique et translationnelle à la faveur d’un inventaire du matériel
humain disponible à des fins de
recherche scientifique au CHU et
à l’Université de Liège ?
PRéVENTION
cardiovasculaires s’installent tôt
Les maladies
A 20 ans, les problèmes de cœur ne sont pas
toujours ceux que l’on pense. Plusieurs facteurs
de risque cardiovasculaire sont déjà bel et bien
présents chez les bacheliers de première année.
En ce début d’année académique,
les étudiants inscrits en premier
baccalauréat à l’ULg ont ainsi été
invités, sur base volontaire, à évaluer leurs facteurs de risque cardiovasculaire.
Pour la plupart très aisément
identifiés, ces facteurs de risque
peuvent déjà être présents à la fin
de l’adolescence : la sédentarité et
l’excès de poids (surtout abdominal), le tabagisme, l’élévation de
la pression artérielle, l’intolérance
au glucose, les troubles lipidiques
avec élévation du cholestérol total et abaissement du bon cholestérol (HDL cholestérol), le stress,
la consommation insuffisante de
fruits et de légumes et, à l’inverse,
l’excès de consommation de sel,
d’alcool et de graisses saturées
animales. Tous ces facteurs peuvent bien sûr s’accumuler chez la
même personne et déclencher un
risque démultiplié de développer
une complication cardiovasculaire
dans les décades à venir.
Constats inquiétants
En 2007, près de 700 étudiants se
sont prêtés à cette enquête anonyme. 8,5 % d’entre eux présentaient un excès de poids (indice
de masse corporelle > 25 kg/m²),
12 % un cholestérol élevé (> 190
mg/dl), 11 % une pression artérielle élevée (≥ 140/90 mmHg). Près
de 30 % des étudiants avaient un
antécédent familial de diabète sucré, dont on connaît la forte prédisposition génétique. Avec 15 %
de fumeurs, le facteur de risque
le plus flagrant était cependant le
tabagisme.
En avril et octobre 2008, de nouveaux étudiants ont bénéficié du
même type de dépistage et les résultats ont été similaires mais plus
influencés par le sexe des étudiants. Les garçons présentaient
plus souvent une hypertension artérielle (18 %) que les filles (3 %),
plus d’excès de poids (17 % versus
9 %), mais moins d’hypercholestérolémie (7 % contre 14 %). La
sédentarité était notée chez 27 %
des garçons et près de 50 % des
filles. L’hérédité concernant l’hypercholestérolémie ou le diabète
était similaire. Il en était de même
pour le tabagisme, affectant toujours plus de 15 % des jeunes.
« Ces chiffres ne stigmatisent pas
une mauvaise hygiène de vie des
étudiants liégeois », précise le
Pr. Krzesinski, « car il sont similaires
à ceux constatés à l’ULB et à l’UCL.
Il s’agit plutôt d’une caractéristique des sociétés industrialisées. »
Prévention avant tout
Comme les anomalies détectées
peuvent être corrigées par une
meilleure hygiène de vie, les
conseils de prévention prodigués
aux étudiants peuvent avoir un
impact considérable sur leur santé
future. La recette est connue : suppression du tabac, réduction de
la consommation de sel et de la
prise de poids, pratique régulière
d’une activité physique, alimentation privilégiant les fruits, salades,
céréales et poissons plutôt que les
sucres simples, les aliments salés
et les graisses saturées.
Les promoteurs de ces campagnes
de dépistage ont donc l’objectif
de développer des actions préventives plus ciblées, aptes à encourager les jeunes adultes à adhérer
aux mesures préconisées.
Pr. J.-M. Krzesinski
Néphrologie
04 366 72 03
jm.krzesinski
@chu.ulg.ac.be
page 1 3 chuchotis
Si les maladies cardio­vasculaires
sont le plus souvent symptomatiques à partir de 50 ans, des
autopsies menées chez de jeunes
adultes décédés lors d’accidents
de roulage montrent que la paroi des vaisseaux commence à
s’altérer beaucoup plus tôt. Pour
objectiver l’existence d’un risque cardiovasculaire précoce, le
Pr. Jean-Olivier Defraigne, chef
du service de chirurgie cardiovasculaire et thoracique, et le
Pr. Jean-Marie Krzesinski, chef du
service de néphrologie, mènent
depuis 2007 des campagnes de
dépistage chez des jeunes gens
en bonne santé de 18 à 20 ans.
Leur initiative est relayée par
l’Administration des étudiants
de l’Université de Liège, avec le
soutien logistique de la Province
de Liège.