Mtis Embroidery

Transcription

Mtis Embroidery
La broderie métisse
Tout comme la broderie perlée, c’est courant de voir de la broderie sur
les vêtements, les objets personnels et du foyer dans toutes les régions dans
lesquelles les Métis ont voyagé et vécu. Un motif ou un dessin commun est
encore une fois le motif floral, qui existe dans une gamme de couleurs
relativement restreinte.
Les motifs floraux sont un prolongement de la
période d’avant les années 1850, quand les femmes utilisaient des piquants
de porc-épic dans leur broderie.
Les fleurs sont généralement brodées en
teintes allant du rose au rouge et les boutons en teintes de bleu et de
pourpre. Les centres des fleurs sont blancs ou jaune foncé et les feuilles sont
vertes. On obtient un effet en trois dimensions avec une combinaison de
couches successives.
Le point d’intérêt va au centre des fleurs.
Le motif
d’ensemble est constitué de tiges courbées, éparpillées, de boutons de fleurs
et de fleurs.
Les premières écoles de missionnaires catholiques ont introduit la
broderie avec de la soie au dix-septième siècle le long du fleuve St. Laurent
(au Québec de nos jours) et autour des Grands Lacs. Les Ursulines
enseignèrent la broderie et la broderie perlée aux jeunes filles huronnes,
iroquoises et sang-mêlé. Les filles travaillaient avec des fournitures venant
d’Europe comme du fil de soie, des perles de verre et de métal, du velours et
de la laine et elles apprirent à faire les premiers motifs floraux européens.
Au début, elles utilisaient du fil de soie de France, mais c’est devenu très vite
plus économique d’utiliser du fil de la région.
En se servant de poils d’orignal, les femmes ont adapté la broderie à la
technique de la broderie d’application.
Les poils d’orignal étaient trop courts
pour faire de la broderie traditionnelle, alors on les posait en petits paquets,
puis on les maintenait en place avec de la babiche, du fil de coton ou de la
peau travaillée à intervalles réguliers.
Le touffetage de poils d’orignal est
maintenant un art très répandu, qui se prête à l’encadrement et à la
décoration de vêtements aussi. Dans d’autres cas, les poils étaient enroulés
de fil pour former des tuyaux, qui étaient apposés sur l’article en plus du
motif brodé. Les poils étaient enroulés sur un demi-centimètre puis fixés au
vêtement et ainsi de suite.
Les groupes de commerçants ojibway et métis qui voyageaient au
Québec (la Nouvelle France à l’époque et plus tard le Bas-Canada) ont été
introduits à ce style de broderie soit directement par l’intermédiaire des
Sœurs grises et en deuxième par l’intermédiaire des groupes de Premières
nations
ou
de
Canadiens
français.
Ces
groupes
qui
voyageaient
transmettaient à leur tour les styles et les techniques aux personnes qui
travaillaient plus loin dans l’ouest, influençant ainsi les Métis de la rivière
Rouge. Une fois que les Sœurs grises arrivèrent à la rivière Rouge et qu’elles
commencèrent à enseigner dans les écoles des missions catholiques, elles
commencèrent à enseigner les activités ménagères aux jeunes filles des
Premières nations et aux métisses, y compris la broderie. Contrairement aux
Ursulines au Québec, les Sœurs grises utilisaient exclusivement des
fournitures venant d’Europe. Par conséquent, la tradition de la vraie broderie
européenne s’est maintenue chez les Métis de la rivière Rouge. De plus, la
production d’articles brodés avec de la soie de qualité par les jeunes Métisses
était une source de revenus pour les sœurs ainsi que pour les familles des
jeunes filles.
Tandis que les sœurs introduisaient des idées européennes en
broderie, les filles et les femmes métisses expérimentaient avec divers styles
et décorations une fois dégagées de l’influence des soeurs. De ce fait, elles
développèrent leur propre tradition artistique unique en soi. On trouve de la
broderie sur des articles fonctionnels et décoratifs comme les mitaines, les
vestes, les mitasses, les mocassins, les vestes, les gaines pour couteaux, les
sacs, les couvertures pour chiens, les pochettes murales, les taies d’oreiller,
les couvertures de piano, les cadres et les sacs à main.
Sur les vestes, la broderie se limitait aux épaules, aux poignets, aux
poches et au plastron ; sur les vestes, c’était sur le devant, le col et les bords
inférieurs.
Les femmes prenaient même des articles déjà finis et les
brodaient pour les embellir. Sur tout vêtement, la broderie était placée sur
des zones très visibles et non sur celles qui allaient s’user facilement et donc
se détériorer.
La broderie avec de la soie était une décoration favorite chez les Métis
de la vallée de la rivière Mackenzie dans les Territoires du Nord-Ouest. Après
son introduction vers la fin du dix-neuvième siècle par les Métis dispersés du
Manitoba et de ce qui est aujourd’hui la Saskatchewan et des soeurs dans les
pensionnats, la broderie commença vite à apparaître sur les mocassins, les
gants,
les
mitaines
et
autres
vêtements.
Les
éléments
décoratifs
commencèrent à révéler un caractère distinctif du Nord, qui reflétait
l’adaptation de ce style artistique à la vie dans le Nord.
Par exemple, la
broderie était utilisée pour décorer les couvertures pour chiens et les bâches
de traîneaux.
La tradition de la broderie est toujours présente, même si la soie est
généralement remplacée par du fil de coton, de la rayonne, de la laine ou de
la laine synthétique plus épaisse. Les motifs floraux sont encore populaires
dans le commerce touristique comme au cours des cents dernières années.
Les articles brodés sont populaires depuis longtemps dans le commerce
touristique, mais beaucoup sont encore faits pour les offrir à leurs amis et
pour l’usage personnel et la décoration. En fait, les femmes donnent depuis
longtemps des mitaines et des mocassins brodés à leur mari et à leurs amis
comme cadeaux spéciaux du nouvel an chez les Métis de la région
subarctique.
Adapté de :
Young, Patrick. «Métis Beadwork, Quillwork and Embroidery».
http://www.metismuseum.com/media/document.php/00715.pdf

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