SERVICE DE DIFFUSION DE LA CULTURE DES SCIENCES ET

Transcription

SERVICE DE DIFFUSION DE LA CULTURE DES SCIENCES ET
SERVICE DE DIFFUSION DE LA CULTURE
DES SCIENCES ET DES TECHNIQUES
Science et Démocratie
Enjeux et perspectives
Dans le cadre du
programme off du congrès
ECSITE
Table ronde
16h30 – 18h00
Cette table ronde mettra en débat la question du rapport de la science et
de la démocratie. Elle interrogera la légitimité d’une exigence, celle d’un
plus grand contrôle exercé par le citoyen sur la direction que prend la
recherche scientifique dans son alliance avec le monde de la
technologie et de l’industrie, en croisant les discours de deux
scientifiques, d’un philosophe des sciences et d’un responsable
d’association militant pour des « sciences coopératives et citoyennes ».
Samedi 2 juin 2012
Présentation
Hôtel Mercure :
Boulevard Lascrosses,
8 esplanade CompansCaffarelli –
31000 TOULOUSE
La liberté du chercheur est un acquis récent qui a dû s’affranchir du joug de la pensée
religieuse et des interdits liés à son dogme. Elle a été acquise de haute lutte grâce au
travail de la pensée des Lumières, au XVIIIe siècle, qui a aussi posé les fondements
de l’idéologie démocratique, en rupture avec l’exercice du pouvoir pratiqué sous
l’Ancien Régime. Filles d’un même effort d’émancipation effectué par la raison, liberté
du chercheur et idéal démocratique semblent pourtant aujourd’hui entrer en conflit.
Nous sommes loin de l’époque où le comte de Saint-Simon pouvait affirmer qu’il fallait
« remplacer le gouvernement des hommes par l'administration des choses », ou qu’il
fallait confier « le pouvoir aux scientifiques et aux ingénieurs », hommes bien plus
importants à ses yeux pour la France que les politiciens. À l’opposé de la pensée
technocratique dont Saint-Simon fut précisément l’un des piliers, le savant et le monde
de la recherche sont désormais sujets de suspicion, de méfiance, de crainte, de la part
d’une partie de l’opinion publique. Ce qui s’élabore dans les laboratoires et qui se
prolonge dans l’industrie, paraît échapper au contrôle démocratique. Les polémiques
récentes liées au Médiator, à la société Monsanto ou aux prothèses PIP, nous en
offrent de puissants exemples. Par un effet de réaction qui correspond à ce
qu’Hannah Arendt nommait « respirations démocratiques », un certain nombre de
citoyens groupés en associations ou en collectifs (de protestation, de consommateurs,
de malades, de solidarité, de défense de l’environnement, etc.) ont commencé à faire
entendre leur voix de manière plus ou moins tapageuse, pour réclamer l’instauration
d’un autre rapport entre le monde des technosciences et le citoyen.
Contacts - Tél. : 05 61 14 58 43 - Courriel : [email protected]
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Université de Toulouse – 15 rue des Lois – 31000 Toulouse – www.univ-toulouse.fr
mai 2012
LES INTERVENANTS
Président de séance
Philippe Solal
Philosophe des Sciences à
l’INSA de Toulouse
Enseignant-chercheur à l'Institut National des Sciences Appliquées de Toulouse, où
j’enseigne l'épistémologie et l’histoire des sciences. Agrégé et docteur en Philosophie des
sciences, j’ai rejoint l'INSA en 2008, et je suis est membre du Service de Diffusion de la
Culture scientifique et technique du PRES-Université de Toulouse. J’ai contribué en 2010 à la
réflexion menée par le Haut Conseil de la Science et de la Technologie, chargé par le Premier
Ministre, d’envisager les moyens de réduire le divorce existant entre la science et la société.
Les points centraux de mon travail s’articulent autour des notions de la perception des risques
par le grand public, et du rôle de la médiation scientifique, en tentant de cerner ce qui se joue
en toile de fond, à savoir l’exigence d’un autre rapport entre le monde des technosciences et
le citoyen, ainsi qu’une redéfinition des rapports entre science et démocratie. Ma position, en
ce domaine, consiste à affirmer que la science ne doit pas échapper au contrôle
démocratique, mais selon des modalités qui ne doivent pas brider la créativité et les
exigences de la recherche. Il convient donc de déterminer quelles sont les questions d’ordre
technoscientifiques qui engagent la communauté tout entière et celles qui ne peuvent être que
du ressort du savant et de son expertise.
Modératrice
Catherine Gadon,
Directrice du Service de diffusion
de la culture des sciences et des
techniques.
Ingénieure culturelle pendant 16 années à l’Université Paul Sabatier où je dirigeais le
Service Culture et j’assurais la gestion de la salle de spectacle « Le Cap », je dirige depuis
2010 le Service de diffusion de la culture des sciences et des techniques. Une des
missions fondamentales de ce service est de faciliter et valoriser les rencontres entre la
recherche et les citoyens. .
Ma parole dans cette table ronde sera d’aider le dialogue et l’échange entre les
intervenants et les questions du public. J’essaierai dans la mesure du possible de servir
de passerelle entre les inquiétudes ou les questionnements des citoyens et celles des
chercheurs dans la limite de mon expérience professionnelle au cœur des universités et
de leurs missions de recherche et d’enseignement.
Les Invités
Lionel Larqué
Fondateur et animateur du Forum
mondial Sciences et Démocratie
Alain Blanchard
Cosmologiste,
Professeur
d’astrophysique à l’Université
Paul Sabatier, membre de
l’Institut Universitaire de France.
Carlo Rizzo
Professeur à l'Université Paul
Sabatier de Toulouse, Physicien
Physicien et politologue, je me suis successivement intéressé aux politiques artistiques et
culturelles, aux politiques éducatives et, depuis 10 ans, aux politiques de recherche.
Mon intervention portera sur les conditions contemporaines d’un pacte progressiste liant nos
sociétés à nos institutions de recherche et d’enseignement supérieur. Je tenterai de pointer
les limites de l’organisation actuelle de la recherche dans un contexte de montée des
préoccupations démocratiques et institutionnelles. Je tenterai de démontrer en quoi nous
sommes dans une phase historique de laïcisation et de sécularisation des sciences plus que
de leur contestation
J'ai suivi des études supérieures de mathématiques puis d'astrophysique. Je suis chercheur à
l'institut de Recherche en Astrophysique et Planétologie. Mes activités de recherche
concernent la Cosmologie.
Je crois qu'il est essentiel que nos sociétés continuent de soutenir fortement le
développement d'une recherche fondamentale dégagée des contraintes sociétales
qui s'appliquent à d'autres domaines d'activités. Cela n'empêche pas bien sur un contrôle
sur ces activités mais non sur leur finalité. Au contraire, les applications, tout particulièrement
dans leur utilisation technologique doivent faire l'objet d'un regard critique des citoyens
et de leurs représentants politiques. Les confusions de ces deux aspects sont un problème
essentiel qui n'est pas encore correctement perçu dans toute son acuité.
Sicilien de naissance, j'ai effectué mes études supérieures en Physique à l'Université de Pise
en Italie. D'abord chercheur à l'Institut de Physique Nucléaire et Subnucléaire Italien, j'ai était
nommé Professeur à l'Université Paul Sabatier de Toulouse en 1998. Mes activités de
recherche conduites au Laboratoire National des Champs Magnétiques Intenses du CNRS
portent sur la Physique des interactions fondamentales.
Je ne crois pas qu'il y a opposition entre science et société, ni encore plus entre science et
citoyenneté. Les citoyens se méfient à juste titre de l'utilisation de la technologie au service
seul de la consommation. La société civile, la classe politique comme tout citoyen ont
évidemment un droit de regard sur la science et la technologie. Il appartient à l'école de la
République de former de citoyens aptes à cette tache si importante.
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Service de Diffusion de la Culture des Sciences et des Techniques (DCST)
mai 2012