L`ébéniste, artisan d`une matière vivante
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L`ébéniste, artisan d`une matière vivante
7 24 heures | Vendredi 31 août 2012 Formation L’ébéniste, artisan d’une matière vivante En collaboration avec le Centre patronal et la Chambre vaudoise du commerce et de l’industrie Formation Au micro En apprentissage dual: 4 ans, 4 jours dans une entreprise, 1 jour de cours théorique au Centre d’enseignement professionnel de Vevey ou au Centre professionnel du Nord vaudois, à Yverdon-lesBains, et 40 jours de cours interentreprises. Conditions d’admission: 15 ans révolus, scolarité obligatoire achevée, tests, entretien. Maturité ou diplôme de culture générale pour la formation accélérée. Titre obtenu: CFC d’ébéniste. Plus: Possibilité d’obtenir une maturité professionnelle, qui donne l’accès à une HES. Possibilité de poursuivre avec un brevet fédéral de contremaître ébéniste, un diplôme fédéral de menuisier, de passer un diplôme de technicien ES en technique du bois ou menuiserie-ébénisterie. Estelle Perret, 20 ans Vrai/Faux C’est un métier simple. Faux. Il existe une multitude d’étapes intermédiaires entre la découpe et l’assemblage. Le métier tend à se confondre avec celui de menuisier. Vrai. Les deux se ressemblent de plus en plus. De fait, lorsqu’un client ou un architecte d’intérieur passe commande, il s’adresse à un seul professionnel qui s’occupe de tout. Les machines à commande numérique se généralisent. Vrai. Même dans les plus petites structures. L’évolution est inévitable. Comme elles font pratiquement tout le boulot, c’est tout de même moins intéressant de regarder la machine travailler… Estelle Perret: «C’est un très joli travail de fabriquer quelque chose pour quelqu’un!» FABIENNE MULLER Malgré la poussière et le bruit, Estelle Perret se passionne pour son job «N ous avons réalisé une paroi de séparation entre une cuisine et un salon, un panneau de lames en bois que le client peut faire pivoter d’un quart de tour pour ouvrir ou fermer l’espace, décrit Estelle, ravie de son expérience. Le mécanisme du panneau est fixé dans le sol et au plafond. Un beau travail, à l’atelier et sur le chantier, où nous avons collaboré avec les maçons. C’était cool aussi de voir d’autres métiers.» En dernière année d’apprentissage chez Yann Bovy Ebénisterie à Fenilsur-Corsier, Estelle restaure quelques meubles, souvent des chaises, et fabrique aussi bien des cuisines, bibliothèques, dressings, escaliers, que des portes, des bancs, des lits ou… une paroi de piscine. La nature de la pièce déterminera le matériau employé, bois massif (chêne, ébène, mélèze, noyer, épicéa, etc.) ou panneaux. A partir d’un plan et d’une liste de débitage, Estelle effectue les découpes, encolle, assemble, serre, visse à l’aide de machines. C’est là que se réalise l’ensemble des étapes invisibles qui prennent du temps, comme les découpes à l’arrière pour le passage de fils, les prises électriques, ou la préparation du placage nécessitant la presse de feuilles à 90°C. Elle procède ensuite à la finition – peinture, vernis ou huile. C’est enfin la pose sur le chantier, générant des modifications imprévues, un mur pas droit auquel il faut adapter le meuble, par exemple. «Même s’il est parfois difficile de supporter la poussière, le bruit, les charges lourdes pour le dos, c’est un très joli travail de fabriquer quelque chose pour quelqu’un», conclut Estelle dans un large sourire. Camille Bozonnet Le moment que je préfère: J’adore monter un meuble. On voit qu’on arrive à faire quelque chose de beau de nos mains. Le moment que j’aime le moins: Peut-être le débitage. On prend les mesures et on coupe à la machine. Simplement. Pour faire ce métier, il faut… aimer travailler le bois, bien sûr, être manuel, savoir lire un plan en 3D et visualiser le meuble fini. Egalement être assez costaud: les poses de meubles se font souvent dans des immeubles, dans les étages supérieurs! Il faut généralement passer par l’escalier. Certains peuvent être lourds à porter. Ma plus grande surprise: Tout le travail de préparation qui ne se voit pas. Comment je me vois dans cinq ans: continuer dans les études pour évoluer. Je vais préparer un diplôme de technicienne qui m’amènera à travailler dans les bureaux. L’idéal serait d’équilibrer: 50% à l’atelier et 50% à la réalisation des plans, pour soulager le dos. Débouchés Les ébénistes travaillent dans des ébénisteries, des fabriques ou magasins de meubles, des ateliers d’agencement et décoration d’intérieur. Après quelques années d’expérience, ils peuvent s’installer à leur compte, mais le domaine est extrêmement compétitif, notamment face aux multinationales comme Ikea. Les métiers du domaine: menuisier/ère; charpentier/ère; constructeur/trice de bateaux; sculpteur/trice sur bois; luthier/ère. En chiffres: premier salaire, selon la convention collective, 4683 fr. mensuels. Places vacantes sur le marché: une douzaine actuellement. Pour en savoir plus: Fédération romande des entreprises de menuiserie, ébénisterie et charpenterie, www.frm-bois-romand.ch – Fédération vaudoise des entrepreneurs, www.fve.ch – Romandie Formation, www.romandieformation.ch – Orientation scolaire et professionnelle vaudoise, www.orientation.vd.ch – Centre d’enseignement professionnel de Vevey, www.cepv.ch – Centre professionnel du Nord vaudois à Yverdon-les-Bains, www.cpnv.ch Conseil: multiplier les stages dans différentes structures pour bien choisir son apprentissage. Dans un atelier, on fabrique le meuble de A à Z. Dans une grosse entreprise, on est plus à l’usine, affecté à une certaine machine, à faire du travail à la chaîne.