Matrices symétriques
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Matrices symétriques
Denis Pasquignon Matrices symétriques Résumé du cours : 1. Endomorphisme symétrique 2 ~u = 1 Soit E un espace euclidien, f est un endomorphisme symétrique si ∀x, y ∈ E < f (x), y >=< x, f (y) > . f est un endomorphisme symétrique si et seulement la matrice de f est symétrique dans toute base orthonormale de E. 2. Diagonalisation des endomorphismes symétriques Soit E un espace euclidien et f est un endomorphisme symétrique. Il existe une base orthonormale formée de vecteurs propres de f . L’endomorphisme f est diagonalisable. Soit f un endomorphisme symétrique dans un espace euclidien E. Soit B = (e1 , · · · , en ) une base orthonormale formée de vecteurs propres de f et (λ1 , · · · , λn ) les valeurs propres correspondantes, pas nécessairement distinctes. On note λmin et λmax la plus petite et la plus grande des valeurs propres de f . Alors ∀x ∈ E, λmin kxk2 ≤< f (x), x >≤ λmax kxk2 . 3. Diagonalisation des matrices symétriques Toute matrice symétrique A ∈ Mn (R) a toutes ses valeurs propres réelles et est diagonalisable. Il existe donc une matrice diagonale D telle que dans une base orthonormale de vecteurs propres, il existe O orthogonale D = O−1 AO = t OAO. Soit A ∈ Mn (R) matrice symétrique. • • • • A est positive si pour tout X ∈ Mn1 (R), t XAX ≥ 0. A est définie positive si pour tout X ∈ Mn1 (R) et X 6= 0, t XAX > 0. A est négative si pour tout X ∈ Mn1 (R), t XAX ≤ 0. A est définie négative si pour tout X ∈ Mn1 (R) et X 6= 0, t XAX < 0. • A est positive ⇐⇒ les valeurs propres de A sont positives. • A est définie positive ⇐⇒ les valeurs propres de A sont strictement positives. • A est négative ⇐⇒ les valeurs propres de A sont négatives. • A est définie négative ⇐⇒ les valeurs propres de A sont strictement négatives. 1 1−i 1 3 2−i 7 est-elle inversible ? Exercice 1 La matrice A = 1 3 7 4−i Exercice 2 (Début de ESSEC 1980) Soit a+b a a−b a a a + b a a − b A= a−b a a+b a a a−b a a+b Soit E = {M (a, b) (a, b) ∈ R2 }. On note : J = M (1, 0) et K = M (0, 1). 1. (a) Montrer que E est un espace vectoriel sur R dont on donnera une base. (b) Calculer les produits JK, KJ, J 2 et K 2 . (c) Montrer que E est stable pour le produit matriciel. 2. Dire pourquoi M (a, b) est diagonalisable. On note j et k les endomorphismes dont les matrices dans la base canonique, supposée orthonormale, de R4 euclidien sont respectivement J et K. (a) Déterminer les valeurs propres et les sous-espaces propres de j et k. (b) Montrer qu’il existe une base orthonormale de R4 dans laquelle les matrices de j et k sont toutes les deux diagonales : déterminer effectivement une telle base et écrire les matrices de j et k dans cette base. (c) En déduire les valeurs propres de M (a, b) et une matrice P orthogonale telle que : P −1 M (a, b)P soit diagonale. 3. Soit (a, b) ∈ R2 et n ∈ N ∗ , calculer [M (a, b)]n . Exercice 3 1. Montrer qu’il n’existe pas de matrice symétrique de Mn (R), non nulle et de carré nul. 2. Soit A une matrice symétrique, montrer qu’il existe une matrice symétrique B telle que A = B 3 . 3. Soit A une matrice symétrique de Mn (R). On suppose que A est une matrice positive. Montrer qu’il existe une matrice symétrique R de Mn (R) vérifiant : A = R2 . Exercice 4 (Oral HEC 99 - S.P.) Soit E un espace vectoriel euclidien, f et g deux endomorphismes symétriques de E vérifiant : f ◦ g = g ◦ f . 1. Montrer que si λ est une valeur propre de f , Eλ (f ) le sous-espace propre associé, alors Eλ (f ) est stable par g. 2. Montrer que gλ , restriction de g à Eλ (f ), est diagonalisable. 2 3. Montrer que f et g sont diagonalisables dans une même base. Exercice 5 (HEC 98) Soit E un espace vectoriel euclidien de dimension n ≥ 2. On note <, > le produit scalaire et k.k la norme associée. Soit (a, b) une famille libre d’éléments de E. On définit l’application f sur E par : ∀x ∈ E, f (x) =< a, x > b+ < b, x > a. 1. Montrer que f est un endomorphisme symétrique de E. 2. Déterminer le noyau de f . 3. Déterminer le rang de f . 4. Montrer que F = Imf est stable par f . 5. Soit g l’endomorphisme induit par f sur F . (a) Donner la matrice de g dans une base de F . (b) Trouver les valeurs propres et les sous-espaces propres de g. (c) En déduire les valeurs propres et les sous-espaces propres de f . 6. En déduire supkxk=1 < f (x), x > et inf kxk=1 < f (x), x >. Exercice 6 (Oral HEC 97) Soit E l’ensemble de polynômes de degré inférieur ou égal à n à coefficients réels. R +∞ 1. Pour P et Q éléments de E, étudier la convergence de l’intégrale 0 P (t)Q(t)e−t dt. R +∞ 2. Montrer que l’application (P, Q) →< P, Q >= 0 P (t)Q(t)e−t dt définit un produit scalaire sur E. 3. Soit F le sous-espace vectoriel de E engendré par les polynômes t et t2 . Déterminer la projection orthogonale de 1 sur F . R +∞ 4. Déterminer inf (a,b)∈R2 0 (1 + at + bt2 )2 e−t dt. R +∞ 5. Dans E = R1 [X], on pose : ∀(P, Q) ∈ E 2 , < P, Q >= 0 P (t)Q(t)e−t dt. (a) Montrer que l’on définit ainsi un produit scalaire sur E. (b) On considère l’endomorphisme φ de E défini par : P → Q où Q(X) =< X, P > +X < 1, P >. Ecrire la matrice représentant φ dans la base canonique de E. L’endomorphisme φ est-il symétrique? 3 Exercice 7 Soit E un espace vectoriel de dimension n ≥ 1 et f un endomorphisme de E admettant n valeurs propres distinctes. 1. Montrer qu’il existe sur E un produit scalaire tel que f soit symétrique pour ce produit scalaire. 2. On se place dans R3 , on suppose que f est repérée dans la base canonique (e1 , e2 , e3 ) par la matrice 1 0 0 A = 1 2 0 . 1 1 3 Trouver la matrice du produit scalaire dans la base canonique. 3. Déterminer le plan orthogonal au vecteur e3 . Exercice 8 Diagonaliser les −2 A = −2 1 matrices −2 1 −2 1 1 −2 , B = 0 −2 2 0 2 0 2 0 . 1 On donnera une base orthonormale de vecteurs propres. Exercice 9 1. Montrer que le noyau et l’image d’un endomorphisme symétrique sont deux sous espaces orthogonaux et supplémentaires. 2. Montrer qu’une projection orthogonale p est un endomorphisme symétrique. 3. Montrer qu’un projecteur p est une projection orthogonale si et seulement si p est un endomorphisme symétrique. 0 c −b a où a, b, c sont Exercice 10 (Oral HEC 97 - S.P.) Soit A = −c 0 b −a 0 trois réels non tous nuls. 1. Cette matrice est-elle inversible ? (indication : calculer Au où u =t (abc)). 2. Calculer < AX, X > pour X vecteur colonne. Peut-on en déduire les valeurs propres de A. Cette matrice est-elle diagonalisable dans Mn (R) ? Exercice 11 (HEC 98) On se place dans un espace euclidien E de dimension n. Soit a un vecteur non nul de E et f l’application définie sur E par : ∀x ∈ E, f (x) = x− < x, a > a. 1. Que vaut f (a) ? 2. Montrer que f est un endomorphisme de E. 4 3. Déterminer les valeurs propres et les sous-espaces propres de f . 4. L’endomorphisme f est-il injectif ? symétrique ? 5. Déterminer la matrice A de f dans une base B orthonormale de E. Exercice 12 (HEC 88) Soit A= a b ··· ··· b b ··· b ··· ··· ··· ··· ··· b ··· b a ··· ··· b b b b b a . Pour quelles valeurs de (a, b), cette matrice est-elle orthogonale ? Dans le cas où elle est orthogonale, trouver ses valeurs propres et ses sous espaces propres. Exercice 13 On se place dans Rn . 1. Soit f un endomorphisme symétrique, B = (v1 , v2 , · · · , vn ) une base orthonormale de Rn constituée de vecteurs propres de f et λ1 , · · · , λn les valeurs propres correspondantes (pas forcément distinctes). Notons λmin et λmax la plus petite et la plus grande valeur propre de f . Pn (a) Montrer que : ∀x ∈ Rn , on a : < x, f (x) >= i=1 λi < x, vi >2 . Pn (b) Montrer que : ∀x ∈ Rn , on a : kf (x)k2 = i=1 λ2i < x, vi >2 . (c) Montrer que :∀x ∈ Rn , on a : λmin kxk2 ≤< x, f (x) >≤ λmax kxk2 . 2. Soit f et g deux endomorphismes symétriques dont les valeurs propres sont toutes de module inférieur à 1. (a) Montrer que : ∀x ∈ Rn , on a : | < x, f (x) > | ≤ kxk2 . (b) Montrer que f ◦ f est un endomorphisme symétrique dont les valeurs propres sont de module inférieur à 1. (c) Montrer que : | < f ◦ g(x), x > | ≤ kf (x)k.k|g(x)k. (d) Montrer que les valeurs propres de f ◦ g sont en module inférieures à 1. Exercice 14 Soit un espace vectoriel euclidien E de dimension supérieure ou égal à 2. Soit φ une application linéaire de E dans R et u un vecteur non nul de E. 1. Chercher toutes les applications linéaires φ telles que l’endomorphisme f défini par : ∀x ∈ E, f (x) = x + φ(x)u soit symétrique. 2. Soit h l’application définie sur E par : ∀x ∈ E, x 6= 0, h(x) =< f (x), x > /kxk2 . Trouver le minimum de h. 5