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Mag Le Clap #120.indd
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29 octobre au 16 décembre 2004
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TERNATIONAL À QUÉBEC
N0 120
Comme une image
Le Secret de Vera Drake (V.O.A.S.-T.F.)
Nouvelle-France
Clean (V.O.S.-T.F.)
Dans le mouvement de contestation autour du leadership de Serge Losique,
directeur du Festival des films du monde de Montréal (FFM) et de son antenne
à Québec, le Festival international des films de Québec (FFIQ), plusieurs articles
et papiers d’opinion ont été publiés dans les journaux montréalais ouvrant plus
large un débat bifurquant sur la diffusion du cinéma d’auteur en région. Hors de
la métropole, point de salut. C’est ce qu’on lisait entre les lignes d’un texte d’opinion signé par Roland Smith, texte publié dans Le Devoir du 9 octobre 2004.
Qualifier Québec de région est déjà l’expression d’une forme de
mépris souverain envers les cinéphiles d’une ville trop longtemps associée aux foules records comptabilisées lors de la
sortie de Titanic de James Cameron. Ajouter que le cinéma
d’auteur ne franchit pas l’autoroute 20 est une gifle à tous
les artisans de Québec qui déploient des efforts pour élaborer des programmations sur mesure. Sans commenter l’opinion d’un point de vue nombriliste, citons seulement des
organismes comme Antitube qui planifie des événements
de diffusion de cinéma d’avant-garde, des rétrospectives et
des programmes de courts métrages, le Festival de cinéma des
3 Amériques ainsi que le Cinéma Cartier.
Pour critiquer l’absence de politique soutenue à la diffusion
de films étrangers à Québec, il faut ne pas avoir mis les pieds
dans la capitale depuis près de vingt ans ou ignorer l’existence
de ces diffuseurs qui ont justement pour mandat de présenter
une cinématographie autre que les blockbusters américains pointés
du doigt par monsieur Smith qui, rappelons-le, était à la barre du
cinéma Cartier avant qu’il ne ferme pour rouvrir, en 2003, avec
une nouvelle administration.
Quant aux superproductions honnies, au Clap, ce n’est
pas un film américain qui détient la palme de la longévité sur un écran, mais le documentaire Ce qu’il reste de
nous de François Prévost et d’Hugo Latulipe à l’affiche depuis le 30 juillet. Dans ce cas, oubliez les
moyens «cameronesques»! S’il y a un film qui correspond à celui d’artisans engagés, c’est bien celui-là.
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C’est de paix dont il est question dans ce film exempt d’effets spéciaux et d’intentions pécuniaires.
Ce qu’il y a de plus arrogant dans ces propos qui reflètent une banalisation du
marché de Québec, c’est le comparatif avec Montréal quant au soutien apporté
aux œuvres étrangères, notamment pour le cinéma de l’Hexagone. «Un film français qui marche à Montréal devrait marcher ailleurs au Québec si on sait bien
l’encadrer par une politique soutenue de cinéma de qualité... Voilà une
idée à retenir pour la soutenir. Et Rome ne s’est pas construite en
un jour; il faut donc être patient et maintenir le cap.»
Après vingt ans d’activité, plus précisément depuis 1985,
s’il y a une institution qui s’est engagée à diffuser du
cinéma étranger à Québec, c’est bien Le Clap. «[...] maintenir le cap» pour reprendre l’expression de monsieur
Smith, c’est ce que nous nous appliquons à faire grâce,
non seulement à notre programmation, mais à la publication d’un magazine dont vous lisez le 120e numéro. C’est
ce que nous considérons comme «une politique soutenue»
d’aide à la diffusion d’un cinéma fort bien reçu, précisonsle, du moins au Clap. Et les exemples sont nombreux.
Regardons seulement celui remporté par Les Choristes.
Les pierres à l’édifice, nous les posons donc une à une sans
miser uniquement sur des succès commerciaux tout en sachant
reconnaître qu’il en faut de ces succès tellement méprisés pour
avoir la capacité de présenter des films plus marginaux qui n’attirent pas les foules. Ici, il est question de dosage. L’équilibre
revient à présenter dans les prochaines semaines CLEAN
d’Olivier Assayas, FEUX ROUGES de Cédric Khan,
IMMORTEL (AD VITAM) d’Enki Bilal, COMME
UNE IMAGE d’Agnès Jaoui, CQ2 de Carole Laure,
tous des films français ou tournés en coproduction ne répondant pas aux critères impérialistes des
superproductions américaines. Ce qui n’empêchera
pas ces œuvres de trouver leur public même «en
région!» (S.B.-H.)
Magazine Le Clap n° 120 • du 29 octobre au 16 décembre 2004 –
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Sommaire No 120
29 octobre au 16 décembre 2004
La Boîte à Bijoux
Bijoux de succession
anciens et contemporains
LA PROGRAMMATION
Art international
Nos films .................................................................................................... p. 5
La valeur sûre ............................................................................................. p. 7
Calendrier ................................................................................................... p. 43
Index .......................................................................................................... p. 46
Riopelle, Miró, Tapiés
Jocelyne Rouleau
Gemmologiste, diamantaire
Évaluatrice certifiée
Vente et consignation
CHRONIQUES
Vins par Jocelyn Laberge ........................................................................... p. 6
Ciné-psy par Marcel Gaumond .................................................................... p. 18
Arts de la scène par David Cantin ............................................................... p. 20
Bandes sonores par Pierre Blais ................................................................. p. 28
Arts visuels par Michel Bois ........................................................................ p. 30
Clap sur le monde par Pierre Blais ............................................................. p. 32
Le cinéma vu par... Nelly Arcan par Serge Pallascio .................................... p. 34
Livres par Paul Jacques .............................................................................. p. 38
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1323, av. Maguire, bureau 101, Sillery
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NICOLE GAGNON
ENTREVUES
Entrevue avec Enki Bilal
— IMMORTEL (AD VITAM) par Antoine Tanguay ...................................... p. 12
Entrevue avec Jean-Pierre Darroussin
— FEUX ROUGES par Serge Pallascio .................................................... p. 16
Entrevue avec Marilou Berry
— COMME UNE IMAGE par Josiane Ouellet ........................................... p. 24
SERVICES ET PRIVILÈGES DU CLAP
Privilèges de l’Abonne-Clap ........................................................................ p. 40
LES JOURNÉES
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Michel Aubé
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Rédactrice en chef :
Stéphanie Bois-Houde
Pierre Blais, Michel Bois,
David Cantin, Pâris Harnais,
Marcel Gaumond, Paul Jacques,
Jocelyn Laberge, Josiane Ouellet,
Serge Pallascio, Antoine Tanguay
Robin Plamondon
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vendredi au dimanche après 18 h . . . . . . . . . . . . . . . . 9 $
samedi et dimanche avant 18 h . . . . . . . . . . . . . . . 7,75 $
mardi et mercredi . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6 $
50 à 64 ans . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6,75 $
Âge d’or (65 ans et plus) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6 $
14 ans et moins . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6 $
Étudiant (sur présentation de la carte étudiante) . . . . . . . . . 6,50 $
dimanche au vendredi après 21 h . . . . . . . . . . . . . . . . 4 $
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5 films. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 35 $
Michel Aubé, Michelle Dubé
653-2470, poste 229
Boulimie Anorexie
Abus Sexuels
Toxicomanies
Orientation Scolaire et Professionnelle
Sur rendez-vous
TABLEAU DES TARIFS
Éditeurs :
ADMINISTRATION :
PSYCHOLOGUE
CONSEILLÈRE D’ORIENTATION
MÉDIATRICE FAMILIALE
Directeur en chef :
Directrice de production :
Michelle Dubé
Adjoint à la production :
Infographiste :
Chroniqueurs :
Réviseure :
Simon Leclerc
Montage infographique :
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Affiche tout
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Nella Cuglietta
Quebecor
100 000 exemplaires
Photogravure :
Impression :
Contrôle de la distribution :
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Marie Dubé : (418) 653-2470, poste 210
2360, chemin Sainte-Foy, Sainte-Foy (Québec) G1V 4H2
(la pyramide) en face de l’Université Laval
Dépôt légal : Bibliothèque nationale du Québec, 3e trimestre 1987, ISSN : 1209-7012
Le Magazine Le Clap est publié 7 fois par année par les Éditions Le Clap. Il est tiré à 100 000 exemplaires
et distribué dans plus de 400 points de dépôt situés dans l’agglomération urbaine de Québec :
cinémas, halles, collèges, université, supermarchés, centres commerciaux, cafés, restaurants, etc.
La distribution est assurée par distribution Affiche tout.
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– Magazine Le Clap n° 120 • du 29 octobre au 16 décembre 2004
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MÉMOIRES AFFECTIVES
Un film de:
Francis Leclerc
Du même réalisateur:
Une jeune fille à la fenêtre
Québec
Générique: Québec. 2004. 101 min. (V.O.F.) Drame réalisé par Francis Leclerc. Scén.: Francis Leclerc et Marcel Beaulieu. Mus. orig.: Pierre
Duchesne. Int.: Roy Dupuis, Rosa Zacharie, Guy Thauvette, Nathalie Coupal, Karine Lagueux, Benoît Gouin, Robert Lalonde, Maka Kotto.
Synopsis: Victime d’un délit de fuite, Alexandre Tourneur a été happé par
un véhicule alors qu’il soignait un chevreuil blessé au bord de la route pendant une tempête de neige. Un an plus tard, le vétérinaire de 41 ans émerge
du coma comme un mort revient miraculeusement à la vie. Amnésique, une
séquelle de l’accident, l’homme souhaite recomposer son existence à La Malbaie, là où il vivait avant le drame. Ne se souvenant ni de sa femme Michelle
ni de sa fille Sylvaine, Alexandre essaie de souder quelques fragments de sa
mémoire pour savoir quel homme il a laissé derrière lui. Aidé par la détective
Pauline Maksoud, en charge d’enquêter sur les circonstances de l’accident, il
cherche à retrouver son identité dans les vagues réminiscences qui l’habitent et
les perceptions de son entourage du père, du mari, de l’ami qu’il a été...
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Notes: Dès son premier long métrage, Une jeune fille à la fenêtre, on décelait chez Francis Leclerc la sensibilité d’un réalisateur observant ses personnages de l’intérieur. Condamnée par la maladie, son héroïne, interprétée par
une Fanny Mallette impétueuse, suivait sa voie de musicienne en vivant dans
l’absolu jusqu’à en mourir. Tandis qu’elle regardait vers un avenir trop court,
Alexandre Tourneur, personnage central de MÉMOIRES AFFECTIVES,
revient sur son passé pour savoir qui il est aujourd’hui. Odyssée introspective au cœur de la mémoire, ce second long métrage nous ouvre une porte
sur le monde de désertion d’un homme éloigné de lui-même, un de ces êtres
déboussolés intérieurement, près de l’univers de l’écrivain américain Russell
Banks. En postface de L’Ange sur le toit, l’auteur écrivait: «J’espère que vous
m’aimerez sans raison particulière». Au contraire, Tourneur s’efforce de trouver un sens à ces raisons particulières. Dans une mise en scène serrée où s’insèrent des flashs rêvés ou réels, le réalisateur télescope non pas la, mais les
vérités, sans qu’on puisse vraiment savoir qui est Alexandre après avoir vu ce
très beau film polaire. L’isolement du personnage est accentué par l’immensité autour de lui, un vide voilé par la poésie que la photo de Steve Asselin
— collaborateur fidèle de Leclerc — magnifie dans la lumière bleutée et glaciale de la région de Charlevoix givrée par le froid. Tel un loup — «Je suis
un loup qui rêve, le fils de notre terre», écrit Leclerc — Roy Dupuis regagne
instinctivement son territoire pour débrouiller l’écheveau d’un drame enfoui
dans sa chair et enfin renaître. Bloc d’émotions contradictoires, l’acteur investit de son intensité tous les Alexandre Tourneur qui jalonnent le parcours de
son personnage, le plus porteur et le moins translucide du cinéma québécois
de l’automne jusqu’à présent. (S.B.-H.)
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L’Amicale des sommeliers du Québec
Section de Québec
Par Jocelyn Laberge
Lorsqu’il est mentionné «à boire immédiatement ou dans deux ou trois ans», est-ce que cela signifie qu’il faut attendre un, deux ou trois ans
avant de boire ce vin? Non, nous voulons simplement spécifier que le vin est déjà bon à boire, mais qu’il peut conserver ses qualités de jeunesse,
son fruit, la fraîcheur de ses arômes encore un ou deux ans. À la condition, bien entendu, qu’il soit gardé dans un milieu adéquat.
DOMAINE LANGLOIS CHÂTEAU
CHARDONNAY
Vin blanc (962316), CUP 03382250000458, 16,90 $
Vin blanc (064774), CUP 08410113031099, 16,95 $
Saint-Florent, France, AOC, Saumur, 2002
Magnifique vin blanc de la vallée de la Loire, issu
en majorité du cépage Chenin blanc. Il possède
une robe couleur jaune pâle presque verte. Son
intensité aromatique s’exprime avec des fleurs
blanches et de jeunes agrumes. En bouche, c’est la fraîcheur. De plus, une certaine acidité nous tient compagnie.
Gran Vina Sol, Miguel Torres, Espagne, 2003
Vin limpide doté d’une belle couleur jaune or 14 carats. Il dégage
une forte intensité aromatique de fruits tropicaux et des notes florales. En remuant le verre, on perçoit des fruits bien mûrs, comme
la poire et la pêche. En bouche, on retrouve beaucoup d’amplitude et de matière. Ce vin gras n’a aucune lourdeur. Un agréable
goût de miel et de vanille est bien présent. Finale élégante.
CONSEILS DU SOM MELIER
CONSEILS DU SOM MELIER
Servez ce vin avec des poissons (saumon fumé, sushis ou truite meunière).
Il accompagnera également les fruits de mer (pétoncles grillés, huîtres
nature). L’acidité contenue dans ce vin fera bon ménage avec les fromages
à pâte molle: brie, camembert ou fromage de chèvre québécois. Servez-le à
une température d’environ 12 oC. À boire dès maintenant, mais il pourra
vous attendre jusqu’en 2006.
La vocation première de ce vin est celle d’accompagner un
mets. Servez-le avec un homard sauce à la vanille, un filet
de saumon bénédictine ou une brochette de poulet sauce
au fromage bleu. Il sera parfait avec des poissons grillés ou
fumés. Afin de bien apprécier les arômes et les saveurs de
ce vin, je vous recommande de le boire immédiatement à
une température de 14 à 15 oC. On m’a dit que les femmes
adoraient ce vin…
MERLOT 2002
Atrium, Torres, Penedès, Espagne
Vin rouge (640201), CUP 08410113003355, 15,95 $
Ce vin 100 % Merlot possède une belle couleur rouge rubis avec
des reflets violacés, nous rappelant sa jeunesse. Au nez, on découvre des arômes souples, délicats et vanillés. On sent aussi les
petits fruits sauvages comme la mûre et la cerise noire. Au
goût, on reconnaît son origine, le Penedès. Ce Merlot est
légèrement boisé, ce qui lui confère des notes de vanille et
de torréfaction. Un goût de prune et des tanins bien enrobés
donnent de la rondeur à ce vin fort agréable.
CONSEILS DU SOM MELIER
Comme il s’agit d’un bon vin rouge fruité souple et
légèrement corsé, il sera facile de créer une harmonie
avec les plats. Je pense à des accords avec une brochette
d’agneau grillée, avec des carrés d’agneau à l’orientale ou
avec n’importe quelle grillade. Il s’agit d’un bon rapport
qualité-prix. Faites-en provision et servez-le à une température de 15 oC environ. Ce vin doit être bu jeune.
CHÂTEAU GRAND CHÊNE
Côtes du Brulhois, France, VDQS, 2001
Vin rouge (10259770), CUP 03586610000823, 18,25 $
Ce vin est un assemblage de Cabernet franc, de Tannat et
de Merlot, tous des cépages typiques de cette région. On l’appelle le vin noir du Brulhois. Il dégage des arômes de fruits
noirs comme la prune bien mûre, un soupçon d’humus et
de cuir. La bouche est comblée et les tanins se font sentir sans
assécher. Un goût de terroir domine, avec des notes d’épices en finale. J’aime le
goût de ce vin. Il possède une belle rondeur.
CONSEILS DU SOM MELIER
Le village d’Agen, situé près de la côte du Brulhois, est reconnu comme la
capitale des pruneaux. Ce vin conviendra parfaitement à un cassoulet au
magret de canard ainsi qu’à toutes les viandes saignantes. Afin d’assouplir
les tanins et de permettre au vin de dégager tout son potentiel, faites-le
décanter au moins 30 à 45 minutes avant le service. Gardez-le à une température de 16 à 18 oC. Ce vin est prêt à boire. Cependant, il pourra vous
attendre quelques années. Faites-vous plaisir et découvrez ce vin!
JOCELYN LABERGE EST SOMMELIER. VOUS POUVEZ LE REJOINDRE AU (418) 683-6484 · [email protected]
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CANNES 2004 — PRIX D’INTERPRÉTATION FÉMININE À MAGGIE CHEUNG
CLEAN
LITTORAL
Un film de: Olivier Assayas
Du même réalisateur: Les Destinées sentimentales
«CE BIJOU DE FINESSE RÉALISÉ PAR LE FRANÇAIS OLIVIER ASSAYAS, QUI ÉVOQUE LA LENTE
REMONTÉE D’UNE ARTISTE TOXICOMANE POUR L’AMOUR DE SON ENFANT, A VALU LA PALME
(HAUTEMENT MÉRITÉE) D’INTERPRÉTATION FÉMININE À LA BOULEVERSANTE MAGGIE CHEUNG.»
Un film de:
Wajdi Mouawad
(O. TREMBLAY, LE DEVOIR)
Canada · France · Royaume-Uni
Générique: Canada · France · Royaume-Uni. 2003. 110 min.
(V.O.S.-T.F.) Drame écrit et réalisé par Olivier Assayas. Int.: Maggie
Cheung, Nick Nolte, James Johnston, Martha Henry, Béatrice Dalle,
Jeanne Balibar, Don McKellar.
Synopsis: Sortie de prison six mois après avoir été inculpée pour possession de drogue, Emily n’a pas d’autre choix: elle doit devenir clean.
Lee, son compagnon, qui était musicien, a succombé à une overdose
pendant une tournée en Ontario. Elle réalise alors à quel point elle
n’est plus rien sans lui, dans un milieu où elle est maintenant considérée comme une junkie parasite qui a nui à sa carrière. Si elle veut revoir
leur fils Jay, élevé par les parents de Lee, Emily doit se refaire une vie
plus stable, plus adulte.
Notes: Le parcours d’Emily, l’héroïne du dernier film d’Olivier
Assayas, est celui d’une jeune femme qui aura à choisir entre les minutes d’euphorie que lui procure une injection d’héroïne et une vie ordinaire qui lui garantirait de retrouver son fils. Tiraillée par la peur, et non
par le désamour, Emily s’écrase, se redresse, puis repart à zéro, c’est ce
qui la rend tellement humaine. D’ailleurs, le film d’Assayas est complètement «groundé» sur la vie des gens qui supportent mal la fin d’un
cycle. Il y a de la lucidité, de l’ultra-sensibilité dans ce cheminement en
dents de scie imaginé par le réalisateur qui souhaitait tourner encore
une fois avec Maggie Cheung après Irma Vep. Laissant volontairement
dans le flou la vie antérieure de son personnage, il sous-entend qu’hier
elle était quelqu’un et qu’aujourd’hui elle n’est plus personne. Loin de
désincarner Emily, il nous met en face d’un nombre suffisant de repères pour qu’on puisse compatir à sa souffrance, s’y intéresser, de l’Ontario à Paris, où elle tâche de redevenir une femme digne d’être une mère,
digne d’être elle-même. Très présente, même si elle conserve une zone
d’opacité autour d’Emily, Maggie Cheung est sublime, forte et fragile.
On ne doute jamais des émotions qu’elle lui transmet quand elle est
dans la dèche ou quand elle vit des jours meilleurs. Pour lui donner la
réplique, il fallait un acteur d’une stature imposante, en mesure de libérer une énergie apaisante et crédible. Puisant peut-être dans ses propres
souvenirs d’alcoolique, Nick Nolte se montre non seulement à la hauteur de l’interprétation de Maggie Cheung, mais il compose un personnage épris d’une certaine justice, capable de pardon et de foi en la vie.
CLEAN est sans doute l’œuvre la plus personnelle et la plus engagée
d’Olivier Assayas comme réalisateur. (S.B.-H.)
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Québec · France
Générique: Québec · France. 2003. 96 min. (V.O.F.) Drame réalisé
par Wajdi Mouawad. Scén.: Wajdi Mouawad et Pascal Sanchez d’après
la pièce Littoral de Wajdi Mouawad. Mus. orig.: Mathieu FarouhdDionne et Amon Tobin. Int.: Steve Laplante, Gilles Renaud, Isabelle
Leblanc, Miro, David Boutin, Pascal Contamine, Manon Brunelle.
Synopsis: Thomas, le père de Wahab, meurt quelques jours après
l’anniversaire de ce dernier. Élevé par la famille de sa mère prétendument décédée dans un accident de voiture, alors qu’elle est morte en
couches à sa naissance, Wahab connaît peu ou pas son père à qui on l’a
arraché pour le punir d’avoir obéi à sa femme. En un acte fatal d’amour
envers leur enfant, la femme de Thomas l’a imploré de la sacrifier pour
que Wahab lui survive. Aujourd’hui mort à un coin de rue de chez son
fils, Thomas laisse à Wahab le soin de sceller leur destin et de l’inhumer auprès de sa bien-aimée. Son oncle désapprouve, il ne veut pas que
ce paria ait accès au caveau familial. Wahab s’envole donc vers le Liban
pour enterrer la dépouille de son père plus dignement encore dans son
village d’origine.
Notes: Moins lancinant que dans la mise en scène de sa pièce
(écrite et mise en scène en 1997) d’où l’on sortait chancelant, Wajdi
Mouawad, lauréat du Prix du Gouverneur général (2000) pour ce texte
qu’il transpose au cinéma, continue de creuser sa réflexion de Québécois d’origine libanaise sur les thèmes de l’exil et de la quête d’identité.
«Ta génération est une génération perdue si elle ne plonge pas dans le
récit, dans l’histoire. Si elle ne plonge pas dans l’histoire, la bombe la
gobera et vous serez perdus», écrivait le dramaturge pour résumer la
genèse de LITTORAL. Mué par ce besoin de remettre son père à sa
terre pour qu’il repose en paix, Wahab, interprété par Steve Laplante
avec la solennité d’un fils respectueux, veut en finir avec un déracinement imposé: la séparation d’avec son père. Qu’il soit au Québec ou au
Liban, ce personnage d’une dimension universelle est un étranger confronté à son absence de racines. D’où sa volonté de rendre son père aux
siennes. Odyssée presque mythologique, voire biblique dans sa mise en
scène où l’on sent l’impossibilité de Wajdi Mouawad de couper le cordon ombilical avec le théâtre, LITTORAL nous entraîne, à la suite de
Wahab et de son fantôme paternel (Gilles Renaud), dans un Beyrouth
livré au chaos et aux Syriens profanant des cimetières sur la musique
d’Amon Tobin. Son film: un «objet» hybride entre le cinéma et le théâtre avec une inclination pour l’art de la scène, ne serait-ce que pour les
déplacements chorégraphiés des acteurs. (S.B.-H.)
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ADORABLE JULIA
Un film de: István Szabó
Du même réalisateur: Taking Sides (le cas Furtwängler)
«ANNETTE BENING, ÉCLATANTE DE BEAUTÉ ET DE TALENT, TROUVE UN RÔLE EN OR POUR UNE
COMÉDIENNE D’UN CERTAIN ÂGE. EN PRIME, UNE FINALE PLUTÔT JOUISSIVE.» (M. DUMAIS, VOIR)
débutante. Son jeune amant étouffera bientôt son second souffle en se servant
d’elle pour propulser à l’avant-scène l’actrice Avice Crichton, sa maîtresse.
Notes: Avec sa version des Liaisons dangereuses, István Szabó, réalisateur de
Canada · États-Unis · Hongrie · Royaume-Uni
Générique: Canada · États-Unis · Hongrie · Royaume-Uni. 2003.
105 min. (V.F. de Being Julia) Comédie dramatique réalisée par István Szabó.
Scén.: Ronald Harwood d’après Theatre de W. Somerset Maugham. Mus.
orig.: Mychael Danna. Int.: Annette Bening, Jeremy Irons, Bruce Greenwood,
Shaun Evans, Lucy Punch.
Synopsis: Au sommet de sa gloire sur les scènes de Londres, en 1938, l’actrice
Julia Lambert supporte difficilement de vieillir. Bouleversée par l’évidence, elle
craint d’être dorénavant cantonnée dans des rôles de femmes mûres, les rides
au coin de l’œil. Son mariage platonique avec le producteur Michael Gosselyn,
loin de rassurer Julia, a l’effet d’un éteignoir sur celle qui carbure à l’admiration.
Courtisée par Tom Fennell, jeune Américain nouvellement débarqué à Londres, l’actrice rajeunit, flattée par les avances de ce blanc-bec à qui elle cède en
Sunshine et de Mephisto, fait preuve d’un sens inédit du divertissement. Plus
enclin à tourner des œuvres relatant les drames de l’histoire contemporaine, le
vétéran adapte Theatre de W. Somerset Maugham dans un style à mi-chemin
entre la screwball comedy américaine et la reconstitution d’époque, méthode
croisée des James Ivory (Remains of the Days) et Robert Altman (Gosford
Park). Annette Bening nous guide dans les coulisses d’un théâtre londonien
des années 30, pendant que Szabó dépeint les planches «comme la seule réalité», l’unique endroit où les acteurs s’incarnent. Sa Julia Lambert, diva consciente que sa jeunesse lui échappe, Annette Bening l’interprète en femme de
la trempe d’une marquise de Merteuil — rôle tenu par Bening dans Valmont
de Milos Forman. Énergiquement, l’actrice endosse ce rôle de femme entre
deux âges, manœuvrant pour éviter l’écueil du vieillissement. La Julia qu’elle
livre joue en permanence jusqu’au jour où son jeune amant – candide Shaun
Evans – l’abandonne. Il n’est pas question pour la quadragénaire d’être sacrifiée sur l’autel de sa passion pour une petite grue de starlette. Dès lors, Julia et
son double, Bening, embrasent les planches. Mégère pétillante, l’actrice porte
seule la finale d’ADORABLE JULIA, tragicomédie mise en scène classiquement sur le mode léger du marivaudage. Du lever du rideau jusqu’à sa chute,
Bening vibre. Autour d’elle gravitent plusieurs acteurs talentueux dont Jeremy
Irons (Fatale) en mari ennuyeux. Effervescent! (S.B.-H.)
Consultation naturopathique
Irrigation du côlon
Drainage lymphatique
( méthode Vodder )
Bio-psycho-généalogie
PNL
Ateliers et conférences
Soins du corps thérapeutiques
Lohry Louise
Dubé n.d.
Pascale Parent n.d.
Dubé, Parent Naturopathes
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682-8622
Reçus pour assurances
1009, route de l’Église, bureau 210, Sainte-Foy
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NOUVELLE-FRANCE
Un film de:
Jean Beaudin
Du même réalisateur:
Le Collectionneur
Québec · Royaume-Uni · France
Générique: Québec · Royaume-Uni · France. 2004. 150 min. (V.O.F.)
Drame réalisé par Jean Beaudin. Scén.: Pierre Billon. Mus. orig.: Patrick
Doyle. Int.: Noémie Godin-Vigneau, David La Haye, Sébastien Huberdeau,
Gérard Depardieu, Pierre Lebeau, Vincent Perez, Juliette Gosselin, Isabel
Richer, Irène Jacob, Tim Roth, Jason Isaacs, Colm Meaney.
Synopsis: Élevé au sein de la bourgeoisie de la Nouvelle-France, François
Le Gardeur, un jeune homme fougueux de retour au pays après des études à
la Sorbonne, en France, préfère courir les bois au lieu de réintégrer le giron
familial. Sa saison de chasse prend fin abruptement lorsqu’un rêve prémonitoire lui fait craindre la mort de son père. Débarquant à Québec, trois jours
après sa mort, François hérite d’une fortune considérable, mais il constate
que celle-ci a été amassée frauduleusement avec la connivence de l’intendant
Bigot. Dès le lendemain de son retour, le jeune homme vit une autre étape
cruciale: sa rencontre avec Marie-Loup, la fille du meunier Carignan. Esprit
libre, la jeune femme protégée par le curé Blondeau, épris secrètement d’elle,
fréquente, comme Le Gardeur, «les Sauvages» auprès de qui elle a appris à
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soigner les maux selon les rituels des chamans. C’est le coup de foudre! Un
amour en temps de tourmente à l’époque de la faillite de l’aventure de la Nouvelle-France vaincue par le conquérant anglais...
Notes: Bénéficiant d’un budget de 30 millions de dollars, le réalisateur
Jean Beaudin (Souvenirs intimes, Le Matou) signe une fresque sur les années
charnières de l’histoire de la Nouvelle-France (1758-1761), à l’époque où la
France du roi Louis XV abandonnait peu à peu les sujets de sa colonie aux
Anglais — conséquence de la guerre de Sept ans. Plus qu’un récit historique,
NOUVELLE-FRANCE raconte une histoire d’amour avec, pour toile de
fond, la trahison de la France à l’endroit du Canada, le clivage entre les Blancs
et les Amérindiens et surtout la bigoterie de l’époque que condamnent François Le Gardeur et Marie-Loup Carignan. S’inspirant librement de l’histoire
de La Corriveau, Beaudin, assisté d’une équipe d’historiens dont Jean Provencher, Jean-Claude Germain et Serge Bouchard, relate ce pan de notre histoire collective avec vérité, mais aussi avec un grand sens romanesque. Cette
coproduction canado-franco-britannique, épopée espérée pour le Festival de
Cannes en mai dernier, a été tournée simultanément en français et en anglais
pendant 60 jours où les décors se sont transportés de France en Angleterre en
passant par Tadoussac, Montréal, Québec et la Nouvelle-Écosse. Belle jeune
femme forte et courageuse, Marie-Loup Carignan est incarnée par Noémie
Godin-Vigneau (Je n’aime que toi). L’actrice obtient ici son plus grand rôle face
à un David La Haye (François Le Gardeur) en homme plus près de l’esprit
des Lumières que des certitudes de l’absolutisme. Entre eux se glisse Gérard
Depardieu, l’acteur français personnifiant un curé déchiré entre sa foi et son
amour. (S.B.-H.)
Magazine Le Clap n° 120 • du 29 octobre au 16 décembre 2004 –
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CANNES 2004 — PRIX ŒCUMÉNIQUE DU JURY - GRAND PRIX TECHNIQUE PRIX FRANÇOIS-CHALAIS (WALTER SALLES)
CARNETS DE VOYAGE
CE QU’IL RESTE DE NOUS
Un film de: Walter Salles
Un film de:
Du même réalisateur:
François Prévost et
Hugo Latulipe
Central do Brasil
«MIS EN SCÈNE AVEC SENSIBILITÉ, CE FILM,
QUI PREND SOUVENT LES ACCENTS D’UNE
COMÉDIE DRAMATIQUE, COMPORTE DES
SCÈNES TRÈS TOUCHANTES, MAIS JAMAIS
APPUYÉES. À CET ÉGARD, LE JEU NUANCÉ
DE GAEL GARCÍA BERNAL MÉRITE D’ÊTRE
SOULIGNÉ.» (M.-A. LUSSIER, LA PRESSE)
«[...] UN DOCUMENTAIRE PROFONDÉMENT REMUANT SUR LA CAUSE DE CE
PEUPLE OPPRIMÉ.»
(G. CARIGNAN, LE SOLEIL)
Argentine · Brésil · Chili · Pérou · États-Unis
Québec
130 min. (V.O. espagnole avec s.-t. français de Diarios de motocicleta) Drame historique réalisé par Walter Salles. Scén.: José Rivera
d’après les récits Voyage à motocyclette de Ernesto Che Guevara et With
Che Through Latin America de Alberto Granado. Mus. orig.: Gustavo
Santaolalla. Int.: Gael García Bernal, Rodrigo de la Serna, Mercedes
Morán, Jean-Pierre Noher.
réalisé par François Prévost et Hugo Latulipe. Mus. orig.: Techung
Yunchen Lhamo, Kalsang Dolma.
Générique: Argentine · Brésil · Chili · Pérou · États-Unis. 2004.
Synopsis: En 1952, Alberto Granado et Ernesto Guevara, deux jeu-
nes Argentins ayant terminé leurs études de médecine, partent à la
découverte de l’Amérique latine sur une moto baptisée La Puissante.
Ce voyage initiatique va profondément bouleverser leur vision du continent et dans le même temps poser les bases de leur futur engagement.
Notes: Levant le voile sur les prémices d’un destin prodigieux, Walter Salles réalise à la fois un film historique et contemporain avec Gael
García Bernal qui y confirme sa carrure de grand acteur. (P. H.)
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Générique: Québec. 2004. 84 min. (V.O.F.) Documentaire écrit et
Notes: Anciens concurrents de La Course destination monde, Fran-
çois Prévost et Hugo Latulipe (Bacon le film) sont allés plusieurs fois au
Tibet, depuis 1996, afin de s’introduire dans «la plus grande prison du
monde», armés d’une caméra DV. Suivant les préceptes de la résistance
non violente prêchée par le dalaï-lama exilé en Inde, les deux documentalistes ont livré un message filmé d’encouragement du chef spirituel à son peuple. Sous le joug de la Chine depuis 1950, les Tibétains
subissent la répression des autorités chinoises d’où la noblesse du risque encouru par Prévost et Latulipe, accompagnés de Kalsang Dolma,
une Tibétaine réfugiée au Québec. Que leur geste alerte les consciences, à petite et grande échelle, sur le sort d’un peuple abandonné par la
communauté internationale. (S.B.-H.)
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IMMORTEL (AD VITAM)
Un film de: Enki Bilal
«[...] LE MAGIQUE IMMORTEL (AD VITAM) EST UN GESTE DE RÉSISTANCE LANCÉ
CONTRE LA NOMENKLATURA DU JEU VIDÉO ET DU FILM D’ANIMATION SANS ÂME,
AUX FROIDEURS GALACTIQUES.» (J.-L. DOUIN, LE MONDE)
«FIDÈLE À SON TRAIT DE CRAYON PRÉCIS ET À SON ESPRIT INVENTIF “POÉTICO-FANTASTIQUE”,
ENKI BILAL A PARFAITEMENT GÉRÉ LE PASSAGE DE LA CASE DESSINÉE À LA CASE ANIMÉE [...]»
(S. BENAÏM, L’ÉCRAN FANTASTIQUE)
France · Italie · Royaume-Uni
Générique: France · Italie · Royaume-Uni. 2002. 102 min. (V.F.)
Drame de science-fiction réalisée par Enki Bilal. Scén.: Enki Bilal et
Serge Lehman d’après La Foire aux immortels et La Femme piège. Mus.
orig.: Goran Vejvoda. Int.: Linda Hardy, Thomas Kretschmann, Charlotte Rampling, Frédéric Pierrot, Thomas M. Pollard.
Synopsis: New York, 2095. Deux êtres que tout sépare vont être mal-
gré eux réunis afin de satisfaire le dessein d’Horus, le dieu égyptien
condamné à trouver un corps pour s’incarner en sept jours. Elle, c’est
Jill Bioskop, une femme belle et mystérieuse âgée de seulement trois
mois qui pleure des larmes bleutées. Lui, c’est Alcide Nikopol, un prisonnier politique qui s’est échappé, à la faveur d’un accident, de sa prison où il dormait depuis 30 ans et qui a été recueilli par Horus. Devenu
un vaisseau de chair pour le dieu manipulateur, il ne sait pas à quel
point sa rencontre avec Jill sera déterminante alors que le temps file et
qu’un tueur écume les recoins obscurs de la mégalopole futuriste.
Notes: Au moment de l’annonce en grande pompe de la production d’un troisième long métrage d’Enki Bilal (Bunker Palace Hôtel,
Tykho Moon) inspiré des deux premiers albums du triptyque La Foire
aux immortels, on a tout de suite insisté sur les nombreux risques que
comportait une telle aventure. Malgré un budget respectable, on savait
d’emblée qu’IMMORTEL (AD VITAM) ne rivaliserait en rien avec la
noire grandiloquence de La Foire aux immortels ou de La Femme piège.
Tant mieux. Bilal, le visionnaire derrière l’œuvre, a souvent répété que
son film n’a pas grand-chose en commun avec ses albums (hormis les
personnages) ni avec le reste des films de science-fiction: «J’aimerais
bien que les spectateurs ne se méprennent pas sur ce film. Il ne s’agit
pas d’une œuvre “à l’américaine” ou d’une grosse machine à effets spéciaux, mais bien d’un film d’auteur.» Réalisé avec le souci constant de
transgresser les limites de l’œuvre dessinée et de soumettre à un interrogatoire serré les excentricités de la science, IMMORTEL (AD
VITAM) se veut une fable politique futuriste qui offre, à défaut des
visions américaines édulcorées de l’avenir, des nouvelles d’un lendemain trop proche pour ne pas être effrayant. En laissant plusieurs questions en suspens, à propos de l’origine de ses personnages, par exemple, Bilal a pris le pari de laisser au spectateur le soin de remplir les
trouées d’un long poème trouble et magnifique. Comme ceux de Baudelaire, auquel il rend d’ailleurs un hommage senti. En cela, IMMORTEL (AD VITAM) n’a finalement rien d’un film de science-fiction. Là
réside tout son charme. (A.T)
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LES « ENTREMONDES » D’ENKI BILAL
Par Antoine Tanguay
Entrevue avec Enki Bilal, réalisateur de : IMMORTEL (AD VITAM)
À une époque où cinéphiles et bédéphiles assistent, impuissants, à une multiplication effarante d’adaptations de bédés au grand écran, il apparaît raisonnable d’afficher un certain scepticisme en apprenant la sortie d’un énième projet du genre. Or, IMMORTEL (AD VITAM) d’Enki
Bilal n’a rien en commun avec, par exemple, les aventures animées d’Iznogoud, de Rahan ou de Michel Vaillant. En fait, le créateur, à qui un
public dépassant largement la sphère des amateurs de bédés voue aujourd’hui un culte fervent, s’est déjà
révélé fort habile dans le rôle de réalisateur en signant Bunker Palace Hôtel (1989) puis Tykho Moon
(1996), deux films atypiques et parfois dérangeants. Pour la petite histoire, mentionnons aussi que bien
avant de passer derrière la caméra, le très jeune Bilal a interprété le rôle d’un gamin dessinant sur les trottoirs de Belgrade (sa ville natale). Déjà, les passions du dessin et du cinéma se rencontraient.
Photo : Les Humanoïdes associés
Vinrent ensuite, en 1983, la réalisation de décors peints sur verre pour La Vie est un roman d’Alain Resnais, ainsi que
la création de l’abomination émergeant des entrailles de La Forteresse noire de Michael Mann. Rejoint à son atelier parisien quelques semaines avant la sortie nord-américaine d’IMMORTEL (AD VITAM), Bilal affirme n’avoir, en définitive, jamais senti une quelconque dichotomie entre le septième et le neuvième art: «Faire de la bande dessinée et du
cinéma, c’est une double activité où chaque art nourrit l’autre. C’est pourquoi je m’y sens aussi à l’aise. Il faut également se souvenir que Kurosawa et Eisenstein étaient des dessinateurs et qu’ils réalisaient aussi des storyboards. Il y a
donc une filiation certaine dans la façon de raconter des histoires.»
Enki Bilal
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Entre deux flirts avec le cinéma, Bilal, le bédéiste cette fois, travaille entre 1980 et 1992 à l’élaboration de La Trilogie
Nikopol (Les Humanoïdes associés), considérée à ce jour comme son œuvre-phare. Plus de dix ans après sa conclusion, alors qu’il est attablé au dessin de 32 décembre, le second volet du cycle du Sommeil du monstre, le producteur
Charles Gassot lui propose de réaliser un film à la hauteur de sa vision mais doté d’un budget beaucoup plus respectable que ses précédents. D’emblée, Bilal sait qu’il ne sera pas fidèle à la Trilogie. De son propre aveu, il a même volontairement joué les samouraïs: «J’ai en quelque sorte fait hara-kiri à mon œuvre en la transposant», explique-t-il.
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IMMORTEL (AD VITAM) n’est donc aucunement fidèle à l’œuvre papier, et
ce, sur plusieurs points. Parmi les raisons qui motivent un tel choix, notons la
volonté toute naturelle d’éviter les comparaisons avec le lot grotesque d’adaptations: «Ce film ne fait pas partie du marché de l’adaptation tout simplement
parce que j’en suis l’auteur: il s’agit de mon propre univers et je propose autre
chose. […] Le cinéma est un langage, la bande dessinée en est un autre. À un
spectateur qui va voir IMMORTEL (AD VITAM), je dirais d’oublier la bande
dessinée et de faire comme si ce film, c’était la vingt-cinquième version de la
lecture des deux premiers albums de la Trilogie. Une version qui serait passée
par l’esprit de quelqu’un qui avait bu, d’un fou ou d’un type qui avait des trous
de mémoire. On arriverait ainsi à un objet tout à fait différent.»
Cette volonté de distanciation de l’œuvre s’est étendue à l’ensemble du projet,
de l’intrigue à la création des décors en passant par la distribution. Ainsi, Bilal
a confié à Serge Lehman, un écrivain de science-fiction qu’il apprécie, le soin
de travailler au scénario: «J’ai pris la décision de ne pas relire les albums; il fallait absolument que j’adapte la Trilogie Nikopol de manière libre. La meilleure
solution, c’était de demander un synopsis à quelqu’un d’autre. J’ai proposé à
Serge un squelette de l’œuvre et c’est sur cette base qu’on a travaillé.»
La question du récit réglée, restait le plus dur, soit
la transposition au grand écran de l’univers baroque de Bilal. Le recours aux images de synthèse,
malgré ses nombreux avantages, n’allait-il pas trahir l’atmosphère urbaine et glauque des albums,
par ailleurs empreints d’une poésie futuriste aux
accents de bleu, de vert et de gris? «C’est un outil
exceptionnel qu’il faut cependant manipuler avec
intelligence et passion. Il faut dire que cette partie infographique est aujourd’hui aux mains d’artistes alors qu’autrefois, on avait plutôt affaire à des
techniciens», avoue le créateur touche-à-tout qui,
avec le recul, demeure relativement content du
résultat de la cohabitation des personnages réels
et synthétiques dans un monde en grande partie
dessiné par une équipe de 250 infographistes.
«Je suis satisfait de l’atmosphère, mais je demeure un
peu plus critique à propos des personnages en 3D.
Cette insuffisance va cependant dans le sens du sujet
puisqu’il est question d’une dictature médicale dans
le film. À force de modifier les gènes, la texture de la
peau et de créer du synthétique, on finit par modifier l’humain. Ceci rappelle que nous sommes bel et
bien entrés dans cette course au jeunisme et au “nonvieillissement”. Lorsque je pense au visage de Michael Jackson, par exemple, je me
dis qu’il aurait tout à fait sa place dans le film. On ne verrait pas la différence!»
Malgré l’absence du roi de la pop au générique, IMMORTEL (AD VITAM) propose une distribution singulière avec une pointure de taille (Charlotte Rampling)
et deux inconnus dans les rôles principaux (Linda Hardy, Thomas Kretschmann):
«J’ai immédiatement pensé à Charlotte Rampling parce qu’on s’était raté sur Bunker Palace Hôtel. Pour les personnages de Jill et de Nikopol, là aussi je me suis dit
qu’il fallait assumer cette adaptation très libre en forçant une rupture, et ce, même si
Linda Hardy ressemble au genre de femme que je peux dessiner. J’ai d’ailleurs dû me
battre pour la garder, car ce n’était pas une actrice connue. Pour Nikopol, c’est pareil.
Lorsque j’ai vu Thomas Kretschmann, j’ai trouvé dans son énergie quelque chose
d’intéressant, en rupture avec le personnage dessiné, qui est beaucoup plus passif.
On a donc un Nikopol plus énergique et une Jill tout à fait différente.»
On distingue mieux aujourd’hui les «entremondes» parallèles que fréquente
Enki Bilal et c’est sans doute avec joie que son fidèle public nord-américain
accueillera la sortie d’IMMORTEL (AD VITAM) en tant qu’œuvre à part
entière, et non comme un simple écho à son métier de dessinateur. Au fond,
qu’il dessine ou qu’il dirige des acteurs, Bilal sera toujours un visionnaire. Enfin,
depuis la sortie française du film, ce dernier a renoué avec son soi de bédéiste:
il prépare activement la conclusion du scénario de la trilogie du Sommeil du
monstre dont il nous a même dévoilé le titre en avant-première: Rendez-vous à
Paris. Ne reste plus maintenant qu’à patienter un an ou deux avant la publication, attente durant laquelle s’accumuleront tranquillement les premières
esquisses d’un prochain film. ¤
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LA PRISE
Cinéma pour groupe
Un film de:
Avi Lewis
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Canada
Générique: Canada. 2004. 87 min. (V.O. anglaise et espagnole
avec s.-t. français de The Take) Documentaire réalisé par Avi Lewis et
écrit par Naomi Klein.
Notes: Conséquence de la crise économique traversée par l’Argentine, en 2001, plusieurs entreprises ont cessé leurs activités. LA PRISE
raconte comment 30 employés d’une usine de pièces d’automobiles de
Buenos Aires ont pris le contrôle de leur établissement fermé. Par ce
geste symbolique, ces chômeurs revendiquent leur droit de travailler
et l’obligation morale de la communauté internationale de s’interroger sur les conséquences désastreuses de la globalisation. Engagé politiquement, le réalisateur Avi Lewis — producteur invité de Counter
Spin à CBC Newsworld — s’est adjoint la journaliste et auteure Naomie Klein (No Logo) pour analyser cet acte de résistance conscientisée. (S.B.-H.)
Réservations:
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FEUX ROUGES
Un film de: Cédric Kahn
Du même réalisateur: Roberto Succo
«[...] UN THRILLER REMARQUABLEMENT MAÎTRISÉ, D’UNE RIGUEUR D’ÉCRITURE CAPTIVANTE [...]
JUSQU’AU BOUT, CÉDRIC KAHN EST UN PILOTE VERTIGINEUSEMENT SÛR.» (M.-N. TRANCHANT, LE FIGARO)
«SUSPENSE PSYCHOLOGIQUE. THRILLER FANTASTIQUE. IL Y A TOUT CELA –
ET BIEN PLUS ENCORE – DANS FEUX ROUGES [...]» (M. REBICHON, STUDIO)
France
Générique: France. 2003. 105 min. (V.O.F.) Drame réalisé par Cédric
Kahn. Scén.: Laurence Ferreira-Barbosa, Cédric Kahn et Gilles Marchand
d’après le roman de Georges Simenon. Int.: Jean-Pierre Darroussin, Carole
Bouquet, Vincent Deniard, Charline Paul.
Synopsis: C’est jour du départ pour les grandes vacances. Coinçés dans un
embouteillage, Antoine et Hélène s’en vont chercher leurs enfants en colonie dans le sud de la France. Excédé avant de partir par le retard de sa femme,
Antoine a déjà éclusé quelques bières avant de prendre le volant. L’air devient
vite irrespirable dans la voiture où la tension s’élève comme le taux d’alcoolémie d’Antoine. Contre l’avis d’Hélène, il s’entête à emprunter une route
secondaire avant de s’arrêter dans un bar pour se calmer. Énervée, sa femme
lui lance un ultimatum. S’il boit encore, elle poursuivra sa route en train. Sa
soif étant plus forte, Antoine la défie. À son retour, sa femme a quitté la voiture. En direction de Bordeaux pour tenter de la rejoindre, Antoine fait monter un type peu bavard à qui il a payé un verre... Euphorisé par le scotch, il
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raconte sa colère à cet inconnu alors qu’à la radio les autorités préviennent les
auditeurs qu’un criminel s’est évadé...
Notes: Suspense «hitchcockien», cette nuit d’ivresse vue par Cédric Kahn et
rendue par un Jean-Pierre Darroussin (Antoine), soûl de frustrations, fait de
FEUX ROUGES un polar psychologique sans rebondissements en cascade
dans la veine des Swimming Pool de François Ozon et Harry, un ami qui vous
veut du bien de Dominik Moll. Cinquième long métrage de Kahn (sans compter Culpabilité zéro tourné pour la télé), ce thriller intimiste, par moments
détaché d’une réalité plus proche du fantasme, s’appuie sur le comportement
odieux et sur la déchéance du personnage d’Antoine. Dès le premier plan où la
caméra de Kahn le fixe écrivant à Hélène son plaisir de la retrouver dans quelques heures, on dénote le décalage entre ses sentiments et ce qu’il exprime.
Kahn nous met alors en face d’un homme refermé qui brûlera bientôt plus
qu’un feu rouge (au sens figuré). En fait, c’est le circuit complet des émotions,
exacerbées par l’alcool, qui grille. S’obstinant avec «un acharnement d’ivrogne
pour tout salir», lui crache au visage une Hélène lasse — brève apparition, sentie de Carole Bouquet —, Antoine rejette son couple et sa vie, en accusant sa
femme de ne l’avoir jamais traité en homme. Son drame est là et Jean-Pierre
Darroussin vomit ici la colère d’Antoine, sans retenue, pitoyable. Dérangeant
par son interprétation agressive d’un homme inhibé à qui l’alcool greffe des
couilles, il livre une grande performance dans ce rôle à contre-emploi d’époux
cocu et conciliant dans Marie-Jo et ses deux amours. De ce «fait divers», Kahn,
qui adapte un roman de Simenon, réussit ce tour de force d’en tirer la tension
dramatique insoutenable, prenant parti d’épaissir jusqu’à l’opacité totale son
mystère sans nous perdre en chemin. Brillant. (S.B.-H.)
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« À LA RECHERCHE DE L’HUMAIN »
Par Serge Pallascio
Entrevue avec Jean-Pierre Darroussin (FEUX ROUGES)
Le hasard – mais existe-t-il vraiment? – a voulu qu’au moment convenu, Jean-Pierre Darroussin soit au volant de sa voiture sur la route de Saint-Jacquesde-Compostelle où il tourne un film sous la direction de Coline Serreau (La Crise, Chaos), en compagnie de Murielle Robin et Pascal Légitimus. Amusant
clin d’œil, car la route est le lieu privilégié de l’action du film FEUX ROUGES de Cédric Khan. Jean-Pierre Darroussin est également un habitué des
films de Robert Guédiguian (Marius et Jeannette, Marie-Jo et ses deux amours). Une conversation avec ce comédien discret mais efficace s’imposait.
Le Clap: On vous connaît surtout à cause de vos présences remarquables dans
les films de Robert Guédiguian, mais le fait est que vous avez une filmographie assez impressionnante?
Jean-Pierre Darroussin: Oui. Il y a eu de belles rencontres avec Agnès Jaoui et
Jean-Pierre Bacri (N.D.L.R. Cuisine et dépendances, Un air de famille). Je pense
aussi à Jeanne Labrune (N.D.L.R. Si je t’aime, prends garde à toi, Cause toujours).
Le Clap: Avez-vous l’impression que le métier d’acteur était inscrit dans votre
plan de vie?
Jean-Pierre Darroussin: Non. Je n’envisageais pas que cela puisse être un métier.
Mon père était un travailleur artisan et je travaillais avec lui pour éventuellement prendre la relève. Je me cherchais un petit peu. Je me suis orienté vers autre
chose. J’ai suivi des cours en histoire de l’art et puis, tout à fait fortuitement, je
suis allé dans un cours de théâtre pour accompagner quelqu’un. Je me suis pris
au jeu. J’ai passé les concours et je me suis inscrit au Conservatoire.
Le Clap: Est-ce qu’on peut parler d’un coup de foudre?
Jean-Pierre Darroussin dans FEUX ROUGES
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Jean-Pierre Darroussin: Oui mais, en même temps, c’était déjà latent puisque à l’école primaire on m’avait demandé de jouer dans Le Malade imaginaire
de Molière. Je devais avoir huit ou neuf ans. Déjà, le théâtre m’avait fait éprouver des sensations bien spéciales, mais je n’osais pas me l’avouer.
Le Clap: Quels sont vos projets à ce moment-là? Jouer exclusivement au théâtre ou concilier théâtre et cinéma?
Jean-Pierre Darroussin: Le théâtre était mon premier choix. Tout de suite après
le Conservatoire, j’ai eu la chance de faire partie d’une troupe qui s’appelait Le
Chapeau rouge, avec Catherine Frot (N.D.L.R. La Discrète) d’ailleurs. Pendant des
années, cette troupe a été dans la mouvance de la création moderne en France. On
travaillait sur des formes assez ludiques et cela avait un certain retentissement. Mais,
petit à petit, je me suis orienté vers le cinéma. Là aussi, je trouvais cette préoccupation pour la création moderne. Il y avait des auteurs qui voulaient parler à nos contemporains des choses actuelles, des problèmes de notre société. Cela m’a séduit.
Le Clap: Qu’attendez-vous d’un réalisateur?
Jean-Pierre Darroussin: J’attends une rencontre, une collaboration, une confiance mutuelle. J’attends que cette personne me responsabilise. Je veux arriver
à me glisser dans ses yeux pour essayer de comprendre exactement ce qu’il veut,
interpréter sa pensée et sa façon de voir. En fait, je recherche une amitié.
Le Clap: De toute évidence, vous êtes fidèle en amitié puisque, lorsque vous
êtes adopté par un réalisateur, vous lui revenez?
Jean-Pierre Darroussin: Je pense que les gens avec lesquels je travaille sont à
la recherche de l’humain. Pour eux, les acteurs ne sont pas des pantins qu’ils
utilisent. Il se produit une rencontre que leur écriture a suscitée mais qu’ils n’ont
pas prévue. Les choses grandissent à travers ces petites graines de l’écriture. Nous
passons ensemble un moment à l’intérieur duquel il y a la possibilité de s’épanouir et d’être inspiré de temps en temps.
Le Clap: Vous portez le film de Cédric Kahn, FEUX ROUGES, sur vos épaules du début à la fin? Qu’est-ce qui vous a séduit dans ce scénario?
Jean-Pierre Darroussin: Je savais que ça allait être vertigineux. C’était une aventure
tentante et à tenter. J’avais l’impression d’avoir affaire à un film qui ressemblait à un
grand cri. À la lecture du scénario, j’ai trouvé que cet homme-là partait à l’assaut,
comme à la guerre. Il se donnait du courage pour essayer de changer quelque chose
dans sa vie et se projeter comme un héros. C’est un beau personnage! J’ai senti que
cela allait être passionnant et, de fait, cela l’a été. Cédric Kahn est un réalisateur qui
fait toujours des choses originales. Il n’a pas peur de sortir des sentiers battus.
Le Clap: Il y a quelque chose d’«hitchcockien» dans FEUX ROUGES. Êtesvous d’accord avec ce rapprochement?
Jean-Pierre Darroussin: Oui. Il y a des clins d’œil à Psychose et à La Mort aux
trousses. Mais Cédric n’est pas du tout un «cinéaste de citations». C’est l’ambiance du roman qui amenait cela. Georges Simenon était un écrivain extrêmement malin qui traitait ses personnages avec cruauté. Il éprouvait un réel
plaisir d’entomologiste à les décortiquer. Comme Hitchcock d’ailleurs.
Le Clap: Que préférez-vous vivre sur un plateau? La prévisibilité du tournage
qui est le résultat d’une longue préparation ou l’improvisation?
Jean-Pierre Darroussin: Je suis plutôt pour l’improvisation et la découverte. J’aime
bien ne pas trop savoir les choses à l’avance. Mais, en dernière analyse, c’est l’écriture
qui décide. Il y a des écritures qu’il vaut mieux posséder pour être tout à fait dans le
rythme, comme pour une partition musicale. Là, il faut être précis et travailler en anticipant ce qui s’en vient. Et puis, il y a des écritures qui sont plutôt de l’ordre du jazz. On
est plus dans l’improvisation, dans une espèce de tension qu’on va libérer à un moment
donné sans trop savoir où on va. Cédric est plus jazzy. Il aime qu’on le surprenne.
L’entrevue se termine sur quelques improvisations jazzy ayant pour thème JeanPierre Darroussin lui-même. Lecteur de Richard Brautigan et de Robert Musil,
amateur des peintures de Pierre Bonnard et d’Edward Hopper, consommateur
de musique jazz et de rock’n’roll, Jean-Pierre Darroussin poursuit son idéal de
bonheur dont il dit qu’il consiste à «se régénérer toujours dans une contradiction quelconque». ¤
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Par Marcel Gaumond
TOUCHER AU FOND
Commentaire sur le film FEUX ROUGES
Nous avons tous vécu cette étrange et déconcertante expérience d’un premier
contact avec quelqu’un qui nous plonge dans le plus grand des embarras. Ce
type d’expérience qui suscite ce que Freud appela, à la suite d’une situation
troublante qu’il avait lui-même vécue dans une petite ville d’Italie, le sentiment
d’inquiétante étrangeté. Pour surmonter un tel embarras, il n’y a pas d’autre solution que la saisie du fond qui se cache sous la forme rébarbative. FEUX ROUGES nous offre l’occasion exceptionnelle de vivre une expérience de ce type.
La première épreuve à laquelle nous sommes confrontés dans FEUX ROUGES est la mimique d’Antoine (Jean-Pierre Darroussin), fort pénible à observer. Ce qu’il semble laid, moche, terne et miteux, aux côtés de la lumineuse
Hélène (Carole Bouquet)! On a peine à croire qu’il s’agit de ce sympathique
Darroussin qu’on a pu voir jouer dans des films comme Marius et Jeannette,
Ça ira mieux demain, 15 août, Marie-Jo et ses deux amours… Ici, dans FEUX
ROUGES, on serait porté à lui foutre une baffe toutes les deux minutes, à le
secouer comme un vulgaire pommier, à l’engueuler et, en désespoir de cause,
à le clouer au plancher. Non mais, c’est quoi l’idée de nous obliger, pendant
d’interminables minutes, à nous farcir les impatiences de monsieur Ordinaire,
à subir ses polluants silences de plomb et à encombrer notre esprit de ses nasillardes lamentations? Et puis que dire de la thérapie choisie par Antoine pour enfin
parvenir à l’expression de toutes ces frustrations qu’il s’était usé à cultiver en lui,
dans la cité du refoulement: la thérapie du scotch. Du double scotch, à part ça,
s’il vous plaît. Alcool? Cool! Et, à répétition, même. Oui, oui! Jusqu’au délire.
Jusqu’à la nouvelle vision des choses qui allait benoîtement s’offrir à lui, aus-
«Bien qu’elle pût discuter technique avec les meilleurs,
elle n’autorisait jamais la forme à prendre le pas sur le
fond. Elle soutenait que les films étaient quelque chose
de plus qu’une poche d’illusions d’optique, ils étaient
de la littérature pour l’œil, une littérature aussi merveilleuse que celle qu’on avait couchée sur le papier.»
Theodore Roszak
sitôt la stratégie du bon gars balancée par-dessus bord. Et jusqu’à, qui sait, la
révélation… de soi!
Voilà, le mot est lâché. De toute évidence, après quinze années de mariage,
Antoine ne trouve pas (ou plus) dans le regard d’Hélène, sa femme, le reflet
d’une image positive de lui. Il ne se sent pas reconnu et apprécié à sa juste
valeur. Il en a marre. Il est en colère contre elle. Il faut que ça change. Coup de
poing sur la table. En lui s’impose la vocation d’être celui qui porte la culotte,
prend le volant, connaît la direction et ses raccourcis, choisit les moments d’arrêt quand et où ça lui chante. Il sera celui qui est le plus fort ou il ne sera plus.
Ce qui est à un poil d’arriver. Mais il faut voir le film pour apprendre dans
quelles modalités, de type on ne peut plus «quotidien», ce drame intime va
s’inscrire, se dérouler et s’aggraver jusqu’au paroxysme!
Si vous étiez mon «analyste», commenceriez-vous à comprendre mon aversion,
que dis-je, ma révulsion, pour FEUX ROUGES? C’est que FEUX ROUGES
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est la métaphore à la fois subtile et terrible
de tous ces travers personnels que, même
avec la meilleure volonté du monde, il nous
est pratiquement impossible de discerner
chez soi.
Subtile, parce que ces travers sont présentés avec une telle absence d’éclat qu’il n’y
a rien, rien dans le jeu de Darroussin, rien
dans le décor, rien dans les mouvements
de la caméra ou dans les «effets techniques» qui nous incite à nous identifier
au héros, ou plutôt, en fait, à l’antihéros de ce film. En conséquence de quoi,
me diriez-vous, on se dissocie de lui
à la vitesse olympique de l’inconscient.
De lui, on ne voudrait pas comme ami!
Mais si «lui», oseriez-vous peut-être
ajouter, c’était une part importante,
voire immense de vous, comme la face
cachée d’un soleil?
Terrible, parce que l’on se trouve,
comme malgré soi, emporté dans le
tourbillon d’un affect destructeur. Le
visage obscur, précisément, de l’effet
papillon! Au début, un simple agaceJean-Pierre Darroussin dans FEUX ROUGES
ment. Rien de grave. Tout est sous contrôle. Imperceptibles ces clignements
subits de l’œil, prolégomènes d’un tic. Gentils et familiers, ces doigts qui tambourinent sur la table, au café. Un symptôme de la vie trépidante d’aujourd’hui,
rien de plus. Mais l’émotion grandit, grandit. Bientôt, le regard averti perçoit
l’impatience. Et l’impatience devient emportement. On est encore loin, toutefois, de la rage et de la colère. Si ce n’est que l’on flaire déjà le mouvement
autonome, irrépressible de ce qui est voué à générer une conduite aveugle, destinée à tout balayer sur son passage, Fi du connu, à bas le passé. Tuons l’Histoire afin de permettre la naissance d’un monde qui répondrait à nos attentes,
un monde qui serait conforme, en tous points, à nos désirs. C’en serait fini de
la blessure et du manque.
Si vous étiez mon «analyste» et pouviez identifier ce qui, dans ce film, m’a irrité
au point de ne pas avoir le goût d’en parler et de vouloir l’oublier, en passant/
pensant à autre chose, vous seriez là en contact avec cette part d’ombre qu’à
notre insu on demande à l’autre d’incarner à notre place. Cette part d’ombre
qui, à défaut d’être reconnue et intégrée, se présente comme ça, à l’improviste,
un soir de tourmente. Et on lui offre de prendre un verre, on lui donne une
tape dans le dos, tout ce qu’il y a de plus jovial. Et on devient son complice, on
l’invite à nous accompagner sur la route, en pleine nuit… Enfin, vous verrez!
Dans son roman La Conspiration des ténèbres (p. 47), Theodore Roszak, cité en
exergue, fait tenir à Clare, au sujet de Jules et Jim (François Truffaut), un propos paradoxal: «Un film que l’on aime tant, on a envie de le détester». On pourrait dire ici l’inverse, au sujet de FEUX ROUGES: «Un film que l’on déteste
tant, on a envie de l’aimer», à partir du moment où l’on découvre que ce qu’il
reflète a trait à ce qu’il nous reste, au fond de nous, à humaniser.
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Par David Cantin
SHAKESPEARE CHEZ LES BOUFFONS
Photo : Louise Leblanc
Après l’accueil dithyrambique réservé à Amour et protubérances en ouverture de saison à Premier Acte, Jacques
Laroche revient à l’assaut avec une nouvelle mouture de King Lear contre-attaque au Périscope. En 2002, à
la Salle bleue, ce spectacle farfelu et inventif montrait l’équipe des Productions Préhistoriques en pleine effervescence créative. Est-ce possible de relever le défi avec brio une seconde fois? Discussion avec un metteur en
scène pas comme les autres.
Jacques Laroche
Originaire de Québec, Jacques Laroche aime le théâtre à risques. Plusieurs se souviennent du mémorable duo clownesque
Mammouth et Maggie (en 2001) où il partageait la scène avec la talentueuse Véronika Makdissi-Warren. Encore aujourd’hui,
cette création demeure une référence dans le paysage culturel de Québec. Avec King Lear contre-attaque, l’élève de Marc
Doré se précipitera à nouveau dans l’univers du mime et du bouffon. «Déjà en 1993, après un stage chez Philippe Gaulier,
à Londres, je m’intéressais à l’art du clown alors que la mode penchait plutôt vers un théâtre résolument urbain. C’est sûr que l’accueil face à Mammouth et Maggie m’a encouragé à continuer dans
cette direction. J’ai aussitôt eu l’idée d’un show de bouffon à partir de Shakespeare. Pourquoi pas?»
Il y a deux ans, King Lear contre-attaque arrivait sur scène avec une spontanéité révélatrice. Ce délire
loufoque montrait, en quelque sorte, qu’il est bien possible de transformer quelques-uns des personnages les plus célèbres du répertoire du grand Will en clowns fantaisistes. Le pari n’a pourtant
rien d’évident. Laroche explique d’ailleurs «qu’il fallait une certaine dose d’exagération pour que ce
chassé-croisé arrive à se mettre en branle. À l’époque, on disposait de très peu de temps pour pondre un tel spectacle. Cela fait partie du jeu d’une certaine manière. Cette fois, le but est de voir s’il
est possible d’approfondir les rôles tout en conservant le côté très énergique de la pièce. De plus, on
travaille sur la grande scène du Périscope. Il faudra être capable d’interpeller le public dès le départ».
Dans une telle joute théâtrale, il faut dire que la réaction des spectateurs compte pour beaucoup.
Une vivacité, presque irrévérencieuse, se dégage de cette création collective où six comédiens s’amusent à déconstruire la psychologie des Hamlet, Othello, Desdémone, ou encore King Lear en per-
Il y a une fissure, une fissure dans tout.
Comme ça, la lumière peut entrer.
Leonard Cohen
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sonne. Il en résulte ainsi une escapade comique où le drame résonne autrement.
Toujours selon Jacques Laroche, l’énergie du théâtre qu’il met en scène lui rappelle les spectacles rock de son adolescence. «Curieusement, j’ai toujours été fasciné par cet échange entre l’artiste et le public lors de ces événements. Il doit y
avoir une communication instinctive. Le spectateur ne doit pas avoir l’impression d’être à l’écart. Il participe, d’une certaine façon, au spectacle qui se déroule
devant lui. Au théâtre, je déteste lorsqu’on sent une barrière entre la scène et le
public. L’échange va dans les deux sens». Même s’il s’agit d’une reprise, King
Lear contre-attaque n’aura pas tout à fait la même forme que lors de sa création,
en 2002. «L’avantage avec la création collective est de pouvoir remanier les choses en équipe. Chacun apporte ses idées et son expérience. Avec un certain recul,
j’appréhende la pièce à l’image d’une explosion théâtrale. Par ailleurs, il y a une
tendresse dans le jeu qui amène une autre dimension dans cette approche fantaisiste. On reconnaît, tout de même, l’univers de Shakespeare». Avant de compter parmi la distribution du Discours de la méthode au Théâtre de la Bordée, en
2005, Jacques Laroche s’offre une autre belle mésaventure en territoire shakespearien, du 9 au 27 novembre, à l’enseigne du Périscope.
KING LEAR CONTRE-ATTAQUE
Une création collective des Productions Préhistoriques.
Du 9 au 27 novembre, au Périscope.
NOS C HOIX :
Photo : Austin Young
RUNNING WILD — THE HOLY BODY TATTOO
Une présentation de La Rotonde.
Les 2, 3, 4 décembre, à la salle Multi de Méduse.
De Vancouver, la troupe de danse The Holy Body Tattoo s’est surtout fait connaître grâce à une approche qui défie les limites du corps humain. De retour
à Québec dans le cadre de la nouvelle saison de La Rotonde, la toute dernière
création intitulée Running Wild explore l’espace doux-amer dans lequel évoluent les relations humaines. Trois duos et deux solos sur des musiques de Fly
Pan Am, Tindersticks, ainsi que Pan Sonic. Une soirée-choc en perspective.
MONSIEUR LOVESTAR ET SON VOISIN DE PALIER
Un texte d’Éduardo Manet. Une production du Théâtre du Palier.
Du 9 au 20 novembre, à Premier Acte.
En 2001, cette pièce d’Éduardo Manet avait fortement attiré l’attention à Premier Acte. Un spectacle inaugural pour le Théâtre du Palier où un célèbre traducteur fait la connaissance de son voisin. Un duo d’acteurs intense qui met
en vedette Serge Bonin et Patrick Ouellet. La critique semble être unanime,
voici le show de théâtre à voir absolument cet automne.
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LES CHORISTES
Un film de: Christophe Barratier
«CHRISTOPHE BARRATIER A RÉALISÉ UN PREMIER FILM TOUCHANT, SENSIBLE,
PERSONNEL [...]» (B. MAUPIN, LE FIGAROSCOPE)
«LA MUSIQUE EST UN MIRACLE PERMANENT: C’EST L’IDÉE QU’EXPLOITE CHRISTOPHE
BARRATIER POUR NOUS LIVRER CETTE FABLE IRRÉSISTIBLE. BIS!» (E. CIRRODE, CINÉ LIVE)
France · Suisse
Générique: France · Suisse. 2003. 95 min. (V.O.F.) Comédie dramatique réalisée par Christophe Barrratier. Scén.: Christophe Barratier et
Philippe Lopez-Curval. Mus. orig.: Bruno Coulais. Int.: Gérard Jugnot,
François Berléand, Jean-Baptiste Maunier, Jacques Perrin, Maxence
Perrin, Didier Flamand, Kad Merad, Jean-Paul Bonnaire, Marie Bunel.
Synopsis: Nouvellement embauché à l’internat en rééducation du
Fond de l’étang, Clément Mathieu organise une chorale pour discipliner ses jeunes ouailles. À l’hiver 1949, dans une France qui a subi
la guerre et l’Occupation, les principes pédagogiques sont appliqués
avec des claques sur la gueule dans l’école de monsieur Rachin, un préfet de discipline qui ne jure que par le diktat «action-réaction». Fils de
parents morts à la guerre ou à la patience lessivée par des enfants difficiles, les pensionnaires du Fond de l’étang ne sont finalement que des
gamins qui chahutent plus qu’ils ne font de mal. Leur surveillant l’aura
tôt compris. Ainsi, Clément Mathieu, qui se dit un musicien raté, commence à composer la nuit pour ses protégés, non sans la désapprobation du directeur... Doué plus qu’appliqué, Pierre Mohrange attire l’attention de Clément qui s’éprend de Violette, la mère célibataire de ce
dernier... Puis, il y a le petit Pépinot, «assistant du chef de chœur» qui,
orphelin, attend chaque samedi à la grille la visite de ses parents... Cinquante ans plus tard, Mohrange et Pépinot se souviennent de Clément
Mathieu, leur sauveur...
Notes: Christophe Barratier ne s’offenserait pas qu’on le compare à
Jean Becker. L’inverse tiendrait également. C’est que pour son premier
long métrage, Barratier, qui a produit notamment Le Peuple migrateur,
s’attache à reproduire la France d’autrefois qu’affectionne tant le réalisateur des Enfants du Marais. Inspiré par La Cage aux rossignols de Jean
Dréville (1945), Barratier a ainsi recréé la magie autour d’une «conversion» par la musique. Pour maître de musique, Gérard Jugnot, fortement identifié à la France de l’après-guerre depuis Monsieur Batignole, joue ce perdant magnifique qu’est Clément Mathieu, homme
modeste qui révolutionne le monde à petite échelle. Lui-même souvent
un second rôle au cinéma, Jugnot est de connivence avec les enfants
qui forment une chorale sans fausses notes sous sa direction empathique. Angélique, le jeune Jean-Baptiste Maunier (Mohrange) chante
juste et le petit Maxence Perrin (Pépinot) attendrit avec sa bouille
adorable.«Soin palliatif» au cafard, rassembleur par son positivisme parfois naïf, LES CHORISTES est un beau film populaire avec un fort
potentiel à faire du bien... (S.B.-H.)
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CANNES 2004 — PRIX DU SCÉNARIO
COMME UNE IMAGE
Un film de: Agnès Jaoui
De la même réalisatrice: Le Goût des autres
«[...] UNE RADIOGRAPHIE SUBTILE DE LA SOCIÉTÉ FRANÇAISE [...]» (A. LAVOIE, LE DEVOIR)
«[...] UNE COMÉDIE DRAMATIQUE TOUT EN FINESSE QUI, QUATRE ANS APRÈS LE MAGNIFIQUE GOÛT
DES AUTRES, VIENT CONFIRMER LE TALENT DE CINÉASTE D’AGNÈS JAOUI [...]» (M.-A. LUSSIER, LA PRESSE)
France
Générique: France. 2004. 110 min. (V.O.F.) Comédie dramatique réali-
sée par Agnès Jaoui. Scén.: Agnès Jaoui et Jean-Pierre Bacri. Mus. orig.: Philippe Rombi. Int.: Marilou Berry, Jean-Pierre Bacri, Agnès Jaoui, Laurent
Grevill, Virginie Desarnauts, Keine Bouhiza, Grégoire Oestermann, Michèle
Moretti.
Synopsis: Adulé, Étienne Cassard, un écrivain célèbre, voit et n’écoute que
lui. Repu de lui-même, il est incapable d’admettre que les siens souffrent de
son narcissisme chronique. Sa fille Lolita, la première. La jeune femme, qui
n’a rien de la nymphette imaginée par Nabokov, suit des cours de chant. Déçue
par le peu d’attention obtenue à l’arraché à ce misanthrope, elle en vient à se
haïr, à détester sa belle-mère si svelte, elle-même humiliée par l’écrivain mauvais père et mauvais mari. Il n’y a personne à la hauteur d’Étienne Cassard.
Vu de l’extérieur, l’homme, pourtant imbuvable, charme. Prompt à tendre une
perche à Pierre Miller, un écrivain enfin reconnu après des années à galérer,
Étienne soulève l’admiration de sa compagne Sylvia. Professeur de chant de
Lolita, elle remarque alors son élève, la fille de l’autre, tandis qu’Étienne, la
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plume stérile depuis six mois, accapare Pierre. Introduite dans le cercle des
intimes, Sylvia, d’abord éblouie, déchante en voyant l’envers de l’image.
Notes: Le film et sa réalisatrice, dans un paradoxe fascinant, servent de
prétexte à une réflexion sur le poids de l’image. Le second long métrage de
l’actrice Agnès Jaoui, COMME UNE IMAGE, est une œuvre moderne,
dans la lignée du Goût des autres, où Jean-Pierre Bacri rejoue ce qu’il sait
faire le mieux: du Bacri! Avec son scénario intelligent, bien écrit, «ramassé»,
COMME UNE IMAGE accuse la superficialité des rapports humains.
D’Étienne à Lolita, personne ne va au-delà de l’image, pas même Rachid,
rebaptisé Sébastien pour travestir ses origines maghrébines. Chacun voudrait être un autre ou avec un autre sans atteindre l’idéal convoité. Elle-même
enfermée dans une image qu’elle s’est créée dans le couple qu’elle forme avec
Jean-Pierre Bacri, Agnès Jaoui use ici d’une certaine hypocrisie en critiquant
ce pouvoir des apparences à travers son personnage de Sylvia. «Ne vous laissez pas séduire par vous-même», insiste-t-elle auprès de Lolita en répétition.
N’est-ce pas le déni de sa propre image publique qui enrichit au passage ce
récit aigre-doux sur le vrai derrière le faux? À moins que le mérite ne revienne
justement à l’interprétation engagée de Marilou Berry (Lolita) qui se donne
entière à ce rôle ingrat la renvoyant à sa propre image de jeune fille ronde. Il y
a là du courage, un refus de s’arrêter à la façade. Sous le joug d’Étienne — un
Bacri sec, hargneux comme il se doit — les acteurs Laurent Grevill, Virginie
Desarnauts et Grégoire Oestermann valident tour à tour avec éloquence ce
tyran désagréable. Plus scénariste qu’actrice, Jaoui définit talentueusement par
ce miroir déformant de la société l’expression film choral. Le sien, un exemple symphonique. (S.B.-H.)
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CETTE FILLE-LÀ
Par Josiane Ouellet
Entrevue avec Marilou Berry (COMME UNE IMAGE)
Dans le rôle de Lolita, une jeune femme qui tente de rejoindre
son père à travers le chant, Marilou Berry se retrouve au centre
de Comme une image, la dernière œuvre chorale d’Agnès Jaoui
et de Jean-Pierre Bacri. Tout un début pour cette actrice qui est
aussi la fille de Josiane Balasko. Premières vues.
S’il est permis de croire qu’elle a fait son choix en connaissance de cause,
on peut tout de même se demander ce qui a poussé Marilou Berry à
devenir comédienne. «C’est un métier qui m’a toujours attirée, que j’ai
toujours trouvé excitant, explique-t-elle. En fait, c’est le seul métier que
je me voyais faire avec plaisir.» En revanche, peu d’aspects auraient pu
la dissuader de suivre les traces de sa mère. Surtout qu’elle se considère
comme privilégiée. «C’est quelque chose qui était très proche de moi,
précise-t-elle, j’imagine que si on n’est pas dans le milieu… J’ai eu beaucoup de chance, je n’ai pas eu à ramer, et je pense que ça doit être assez
décourageant de ramer. Il y a plein de gens qui ont du talent et qui ne
travaillent pas, donc...»
Concrètement, cette passion s’enracine dans l’histoire d’une petite fille qui
n’avait pas grand intérêt pour les études: «Très jeune, j’étais assez mauMarilou Berry dans COMME UNE IMAGE
vaise en classe et je n’aimais pas ça, donc, j’ai très vite séché mes cours et,
comme mon école se trouvait près d’un cinéma… Sinon, j’ai arrêté en seconde et je suis entrée dans un conservatoire d’arrondissement de Paris. J’ai fait deux ans
de cours de théâtre et j’ai passé une audition sans savoir de quoi il s’agissait parce que ma prof connaissait la directrice de casting, et j’ai été prise pour le film.»
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Son et image
C’est ainsi que s’amorce l’aventure Comme une image, un film qui a remporté le
Prix du scénario à Cannes et a, par la même occasion, attiré une attention considérable sur la nouvelle actrice. Mais ce qu’elle apprécie, surtout, c’est d’avoir
pu travailler avec Agnès Jaoui et Jean-Pierre Bacri. «J’ai beaucoup, beaucoup
appris, commente-t-elle. Quand on joue avec des comédiens qui ont de l’expérience, de bons comédiens, on avance obligatoirement. Aussi, ça m’a fait du
bien parce que ça a confirmé beaucoup de choses que je pensais sur le jeu et sur
le métier. Ça m’a rassurée.» Sans compter que le tournage semble s’être déroulé
de manière idyllique: «C’était vraiment agréable… Agnès et Jean-Pierre sont
des comédiens avant d’être des scénaristes et des metteurs en scène. Ils ont écrit
parce qu’ils avaient envie de jouer des choses intéressantes et qu’on ne leur en
proposait pas. Donc, leur mise en scène est vraiment géniale parce qu’ils jouent
dans leur film et savent exactement comment obtenir ce qu’ils veulent.»
n’y a aucun point commun entre mon père dans le film et ma mère dans la vie. Je
n’ai jamais eu ce rapport-là avec elle, ce rapport-là avec les garçons et tout.»
N’empêche, on peut tout de même s’interroger sur les avantages et les inconvénients d’être un acteur enfant d’acteur, comme c’est notamment le cas pour
plusieurs des nouveaux visages prometteurs du cinéma français, qu’on pense
à Eva Green, fille de Marlène Jobert, et Louis Garrel, fils de Philippe, qu’on a
pu découvrir dans Innocents, ou encore à Laura Smet, fille de Johnny Halliday
et de Nathalie Baye, qu’on verra bientôt dans Les Corps impatients. Car s’il est
souvent plus facile pour eux d’intégrer le milieu, il en va autrement lorsque
vient le temps de se faire un nom, de se bâtir une crédibilité.
Quoi qu’il en soit, Marilou Berry ne s’en fait pas trop avec les comparaisons. «En
même temps, c’est légitime, puisque maman est connue du grand public, affirmet-elle, mais je pense que ça ne va durer qu’un temps. Moi, je n’ai jamais utilisé les
Quant à son personnage, Marilou Berry le voit comme un être en transforma- facilités que pouvait avoir ma mère pour faire ce métier, donc, j’ai le sentiment
tion, qui n’en est que d’autant plus intéressant à jouer. «Lolita, c’est quelqu’un d’avoir travaillé, d’être là parce que je le vaux bien. N’empêche que je ne suis pas
de très mal dans ses pompes et qui a envie d’avoir une jolie relation avec son sûre de moi à 100 %… Mais le fait d’avoir travaillé avec Jean-Pierre Bacri et Agnès
père, observe-t-elle. Mais elle fantasme sur un idéal qui n’existera jamais et, Jaoui m’a vachement rassurée là-dessus parce que je sais très bien qu’eux ne prencomme ça, se met dans une position de victime parce qu’elle est persuadée que dront pas quelqu’un pour son nom, car ce serait trop risqué pour leur film. Donc
les mecs ne sont là que parce que son père est connu, que personne ne s’inté- voilà, c’est un avantage et un inconvénient, mais il faut savoir le gérer. On m’a
resse à elle à part sa prof de chant, et encore, apparemment non. Et puis voilà, proposé beaucoup d’interviews avec ma mère, que j’ai toujours refusées, ou des
à partir du moment où elle se rend compte qu’il n’en tient qu’à elle de ne plus photos, ou des films, enfin, je ne refuse pas tout avec ma mère, mais s’il y a un film
qui se fait avec elle, il faudra que le scénaêtre une victime, elle commence à évoluer.»
rio soit génial, que ce soit avec un metteur
«Je pense que si Lolita suit des cours de chant, c’est
en scène d’enfer. Sinon, les pièges à éviter,
Le jeu en héritage
pour
se faire entendre de son père, mais après, elle y
je pense qu’ils sont surtout dans l’enfance
Incontournable coïncidence, le film raconte ainsi l’histrouve du plaisir, ça la fait avancer.» Marilou Berry
et l’adolescence. J’ai eu la chance que ma
toire d’une fille qui désire attirer l’attention de son
mère ne m’expose jamais aux médias, donc,
père, mais aussi, qui souffre du fait que les gens ne s’intéressent à elle qu’à partir du moment où ils la voient comme un moyen d’appro- je n’ai pas eu l’éducation typique des enfants de stars. En fait, il faut savoir que
cher cet homme célèbre. Il n’en fallait pas plus pour se demander si, étant elle- tout ne nous est pas dû parce qu’on est la fille de... Je pense que c’est important de
même la fille d’une vedette, Marilou Berry se sentait proche de son personnage. travailler pour avoir ce qu’on désire.» Et c’est probablement la meilleure façon de
«Proche, non. En fait, je suis bien placée pour connaître, objecte-t-elle. Mais il se faire un prénom, comme le dirait Sacha Guitry. ¤
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MENSONGES ET
TRAHISONS ET PLUS
SI AFFINITÉS...
Un film de: Laurent Tirard
«UNE COMÉDIE SYMPA BIEN SERVIE PAR EDOUARD BAER ET CLOVIS CORNILLAC.»
(P. MURAT, TÉLÉRAMA)
France
Générique: France. 2003. 86 min. (V.O.F.) Comédie romantique
écrite et réalisée par Laurent Tirard. Mus. orig.: Philippe Rombi. Int.:
Edouard Baer, Marie-Josée Croze, Clovis Cornillac, Alice Taglioni,
Eric Berger.
Synopsis: «En théorie, un journaliste n’a pas à embellir la réalité. Mais
moi, je suis nègre.» Bang! Raphaël se prend la tête! Auteur d’autobiographies de vedettes qu’il doit «glamouriser» en rédigeant leurs mémoires sans les signer, l’écrivain en lui s’emmerde à romancer la vie de ces
imposteurs. Le dernier en lice, Kevin Storena, capitaine de l’équipe de
France de football, l’agace avec ses prétentions de Baudelaire des nuls.
Impossible de se défiler, son patron s’entête à lui confier ce contrat frustrant. Au rayon des obstinés, Raphaël en a vu d’autres. Sa copine Muriel,
une architecte qui lui a fait promettre de la virer quand il en aurait marre
d’elle, le harcèle pour lire son premier roman enterré au fond d’un tiroir.
Entre les pressions de Kevin pour qu’il écrive sa bio dans un style différent à chaque chapitre («le con!») et ses dix mois de concubinage avec
Muriel — qu’il a draguée après tout —, Raphaël «flippe» pour Claire,
une ex-camarade de fac et surtout la nouvelle copine de Storena.
Notes: Ex-journaliste à Studio — incubateur des «nouveaux» réalisateurs, de Marc Esposito (Le Cœur des hommes) à Thierry Klifa (Une
vie à t’attendre) —, Laurent Tirard passe de l’autre côté du miroir avec
une comédie sur un sujet inusable, le plus grand canular de l’histoire:
l’amour. En tout cas, c’est ce que pense Raphaël, son héros interprété
par Edouard Baer, qui commente ses déboires en voix hors champ. Les
femmes, paraît-il, préfèrent les sales types. Les mecs, selon Tirard, craquent pour leurs semblables en porte-jarretelles. D’où l’aptitude de
Raphaël d’en baver pour des filles inaccessibles alors qu’il tient une
femme en or dans ses bras. Sur ce malentendu classique, Tirard, ancien
lecteur de scénario pour la Warner, a visiblement compris la mécanique
pour bricoler une comédie pétillante loin d’être superficielle. Profitant
de la source inépuisable de situations tordues autour des rapports hommes-femmes, il parvient même à en tirer une certaine profondeur en
parlant de l’importance de la franchise ou de la pérennité des liens amicaux. Premier film tourné en France depuis son Prix d’interprétation
féminine à Cannes, en 2003, Marie-Josée Croze, lumineuse, s’y amourache d’un Edouard Baer empruntant à la rhétorique sentimentale d’un
Woody Allen. Plus gouailleur que jamais, Clovis Cornillac redéfinit le
con fini avec énergie! Tonique dans le genre! (S.B.-H.)
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CANNES 2003 — PRIX UN CERTAIN REGARD · PRIX DONATELLO 2004 — MEILLEUR RÉALISATEUR - MEILLEUR FILM - MEILLEUR SCÉNARIO
NOS MEILLEURES ANNÉES
ACTE 1 · 188 min
ACTE 2 · 187 min
Un film de: Marco Tullio Giordana
Du même réalisateur: Les Cent pas
jamais à l’autodétermination, posera une à une les pierres d’une Italie nouvelle
qu’il reconstruit avec sa compagne Giulia, tandis que Matteo fuira continuellement, muté de Palerme à Rome. Suivant le cycle de leur vie personnelle réglé
par les crises qui marquent leur pays (terrorisme, grèves, faillites d’industries),
les frères Carati subiront les contrecoups de la fin des illusions.
«NOS MEILLEURES ANNÉES, UN SUPERBE FEUILLETON CINÉMATOGRAPHIQUE.» (A. LAVOIE, LE DEVOIR)
Italie
Générique: Italie. (V.O. italienne avec s.-t. français de La Meglio Gioventù)
Drame réalisé par Marco Tullio Giordana. Scén.: Sandro Petraglia et Stefano
Rulli. Int.: Luigi Lo Cascio, Alessio Boni, Adriana Asti, Sonia Bergamasco,
Fabrizio Gifuni, Maya Sansa, Jasmine Trinca.
Synopsis: Italie.1966. Fils d’une famille bourgeoise romaine, Nicola et Matteo Carati partiront à la fin des examens pour un voyage initiatique vers le cap
Nord. Avant leur départ, les frères rencontrent Giorgia, une jeune femme internée dans une clinique, qui les bouleversera dans leurs convictions les plus profondes. Étudiant en médecine, Nicola, porteur d’un optimisme qui échappe à
Matteo, plus ombrageux, voit sans le savoir en Giorgia une révélation: il se spécialisera en psychiatrie. Plus atteint par la souffrance des autres qui le ramène
à la sienne, Matteo renonce au voyage pour s’engager dans l’armée et oublier la
poésie qu’il aimait tant. Lui et Nicola se retrouveront quelques mois plus tard, à
Florence, alors que les inondations mobilisent une jeunesse idéaliste qui rêve de
sauver le monde en un prélude italien des événements de mai 68. Des manifs
étudiantes à Turin (1973) au militantisme syndical, Nicola, qui croit plus que
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Notes: Film-fleuve dans la lignée de La Famille d’Ettore Scola, NOS
MEILLEURES ANNÉES puise aux influences du cinéma néoréaliste italien
des de Sica et Rossellini ainsi qu’aux portraits bourgeois de Visconti. Initialement tourné pour la télévision, ce feuilleton méritait un cadre plus large qu’une
diffusion «anonyme» en épisodes de deux heures. Fondu en deux films, le mélodrame de Giordana, à la suite du désistement de la télé, aura été lancé à plus
juste titre au Festival de Cannes. Car c’est bien de cinéma dont il s’agit dans
ce récit en deux actes au titre inspiré d’une poésie de Pasolini. Avec l’ambition
de celui qui a du souffle, Giordana a voulu raconter l’Italie des années 60 jusqu’au second millénaire du point de vue rapproché de deux frères qui accusent
les répercussions des changements sociaux. Plus que la décadence d’une famille,
c’est la capacité d’adaptation à la vie de ces personnages, tous plus ou moins
dévoués à une cause, qui transpire de ce récit romanesque appuyé par le tango
tristement nostalgique d’Astor Piazzola (Oblivion). Pivot de l’histoire, Nicola
— extraordinaire Luigi Lo Cascio — est le relais entre ces destins détournés où
s’entrechoquent l’idéalisme radicalisé de Giuilia par les Brigades rouges et l’innocence perdue de Mirella, la photographe qui aurait voulu être la planche de
salut de Matteo. Un grand drame intime sur le passage du temps. (S.B.-H.)
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Par Pierre Blais
Billet • Parmi les dernières nouvelles concernant les bandes sonores: Mathieu Chedid (mieux connu sous le nom de M), qui avait participé à la bande
sonore des Triplettes de Belleville, interprète la chanson-titre du film ARSÈNE LUPIN, avec Romain Duris dans le rôle du célèbre gentleman cambrioleur (à l’affiche en France depuis le 13 octobre). Le groupe Massive Attack nous revient avec la bande sonore de la dernière production de Luc
Besson, DANNY THE DOG (sortie québécoise à l’hiver 2005), avec le spécialiste des arts martiaux Jet Li. Quant au mélodiste Yann Tiersen (Good
Bye Lenin!), il lancera un nouvel album en France au début du mois de novembre, disque élaboré avec la chanteuse américaine Shannon Wright.
Associé d’habitude aux films d’Almodóvar, c’est Alberto Iglesias qui est en charge de la bande sonore du collectif PARIS, JE T’AIME qui réunit les réalisateurs Jean-Luc Godard, Tom Tykwer et les frères Coen; chaque sketch du film porte sur un des arrondissements de Paris. Sortie prévue en 2005.
LE CLASSIQUE:
THE THOMAS CROWN AFFAIR
Lancé en 1968, The Thomas Crown Affair (première version avec Steve McQueen et Faye Dunaway) est devenu
une sorte de classique du cinéma des années 60, surtout grâce à son esthétisme d’époque et à sa musique, à
mi-chemin entre le jazz et la musique pop du temps. La
bande sonore est rééditée depuis peu et permet de redécouvrir tout le talent de compositeur de Michel Legrand (Les Uns et les autres, Les
Parapluies de Cherbourg et… Oum le dauphin). La romantique introduction intitulée The Windmills of your Mind est chantée par Noel Harrison, qui peut rappeler, dans le ton de sa voix, le Murray Head du début des années 70. Puis, Legrand
nous offre du jazz très classique, voire doucereux, avant de se lancer dans un élan
à gogo plus ludique avec son scat bien à lui sur Cash and Carry. Mais, le must de
l’album demeure The Boston Wrangler, véritable hymne des sixties qui prouve
une fois de plus que cette période mythique n’était pas uniquement celle des Britanniques, mais aussi celle des Colombier, Gainsbourg, Goraguer et Legrand.
THE THOMAS CROWN AFFAIR, MICHEL LEGRAND, VARÈSE SARABANDE RECORDS, 2004.
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LA MAUVAISE ÉDUCATION
Alberto Iglesias renoue régulièrement avec les univers
de Pedro Almodóvar depuis la réalisation de La Fleur
de mon secret, en 1995. Après avoir concocté les musiques instrumentales de Tout sur ma mère et de Parle
avec elle du même Almodóvar, et s’être intéressé aussi
à l’œuvre de Julio Medem (Sex and Lucia, Les Amants
du cercle polaire), Iglesias nous revient avec LA MAUVAISE ÉDUCATION.
Ses musiques, au violon, à la guitare et au sax, respirent le drame, s’enrobent
d’airs lancinants inspirés par l’origine latine du compositeur espagnol. À travers, vous entendrez la voix de l’actrice et chanteuse Sara Montiel, notamment
sur Quizas, Quizas, Quizas, popularisée à l’époque par Nat King Cole et qui
se retrouvait sur la bande sonore de In the Mood for Love. Little Tony s’amuse
aussi à nous chanter Cuore Matto peu après un Kyrie senti, avant de se diriger
vers l’interprétation de Moon River d’Henri Mancini par Pedro José Sanchez
Martinez. Les leçons du métier sont bien apprises par monsieur Iglesias.
LA MAUVAISE ÉDUCATION, ALBERTO IGLESIAS, MILAN RECORDS, 2004.
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GARDEN STATE
Petit film indépendant américain profitant d’une fort
belle réputation, GARDEN STATE, qui met en vedette
Natalie Portman, est sorti en salle à Montréal récemment. Sur sa bande sonore, on retrouve quelquesuns des meilleurs artistes de musique folk et d’autres
davantage associés à l’indie-pop et à la musique alternative britannique et américaine. Coldplay ouvre le bal, suivi de The Shins;
ils côtoieront Colin Hay (ex-leader de Men at Work) avec une ballade qui
met la table pour l’écoute de trois des plus grands noms de l’histoire du folk:
Nick Drake, Simon and Garfunkel et Iron and Wine (Sam Beam). Le tout
enveloppé des voix féminines de Zero 7, Frou Frou (Imogen Heap) et Bonnie Somerville, avec en prime l’électro-ethno-beat de Thivery Corporation.
Finalement, rien de nouveau sous le soleil, mais un amalgame qui termine
bien une soirée!
GARDEN STATE, ARTISTES DIVERS, SONY MUSIC, 2004.
LES AIMANTS
Depuis la parution de la bande sonore du film CAMPING SAUVAGE, cet été, la façon de faire dans ce
domaine au Québec semble évoluer rapidement. Comme
c’était le cas avec les pièces de Rama Sutra pour le film
de Guy A. Lepage, les compositions de Carl Bastien
(Stone County Players) et de Dumas ne sont pas le
complément des AIMANTS. En fait, elles surpassent le film, créant un univers musical distinct. Romantiques et très sixties à la fois, les chansons profitent de la naïveté des refrains et du ton trouvé par Dumas et Bastien pour
illustrer le magnétisme amoureux. Isabelle Blais se joint au duo avec grâce, s’y
baignant aisément comme elle le fait si bien au sein du groupe trifluvien Caïman Fu. Un disque qui résonne doucement comme un écho et qui annonce
le virage entrepris par les créateurs de bandes sonores au Québec. Dommage
que la pochette du disque n’aille pas dans ce sens…
LES AIMANTS, CARL BASTIEN ET DUMAS, JKP MUSIQUE, 2004.
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FARENHEIT 9/11
Les documentaires ont maintenant droit à leur bande
sonore en magasin. En fait, le plus récent documentaire de Michael Moore profite de la campagne présidentielle américaine pour lancer simultanément la
bande sonore de FARENHEIT 9/11 et le DVD. Même
sans l’appui des images, on constate encore une fois le
talent de manipulateur de Moore qui aligne sur le disque les chansons de Eric
Burdon (We Gotta Get out of this Place), R.E.M. (Shiny Happy People) et Neil
Young (Rockin’ in the Free World), en plus de Cocaine, version J.J. Cale (Clapton aurait-il refusé d’être associé à Moore?). Les pièces instrumentales, qui rappellent Philip Glass, sont composées par Jeff Gibbs qui, par hasard, est également coproducteur du film. Bref, une bande démocratique à souhait qui trouve
même une place au centre gauche au Cantus in Memory of Benjamin Britten
de Arvo Pärt.
FARENHEIT 9/11, ARTISTES DIVERS, WARNER RECORDS, 2004.
THE MOTORCYCLE DIARIES
Si le Brésilien Walter Salles est allé chercher Gael García Bernal, vu dans Amores Perros, pour son film CARNETS DE VOYAGE, il a aussi engagé l’homme derrière les musiques des films d’Iñàrritu (Amores Perros,
21 Grams), Gustavo Santaolalla. Pour ce road movie
sud-américain, le compositeur argentin a planché sur
des morceaux aux accents folkloriques. Ça sent les Andes, le Pérou, se teintant
du métissage éthéré des cultures inca et espagnole, alliant une sonorité contemporaine que ne renierait pas Vini Reilly. Par moments, Santaolalla (possiblement le plus beau nom de compositeur à prononcer à haute voix) se laisse
aller du côté de l’électroacoustique. Puis, pour hausser le rythme de l’album,
on y a intégré le mambo Qué Rico el Mambo chanté par Dámasco Pérez Prado,
et la dansante Chipi Chipi, par Maria Esther Zamora. Une bande discrète où
l’ouïe prend la route.
THE MOTORCYCLE DIARIES, GUSTAVO SANTAOLALLA, DEUTSCHE GRAMMOPHON MUSIC, 2004.
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Par Michel Bois
Depuis plus de 40 ans, Betty Goodwin poursuit une démarche où la gravure, la peinture, la sculpture et l’installation sont soumises aux impératifs du dessin dans ce qu’il a de plus révélateur et sensible en regard de l’expression de la condition humaine.
La création de Betty Goodwin, lauréate
du prix Paul-Émile-Borduas, en 1986,
met en lumière l’intensité dramatique
d’œuvres se présentant comme autant
de cris toujours en quête d’une écoute.
Le Musée national des beaux-arts du
Québec nous fait l’énorme privilège
d’un hommage rendu à cette Montréalaise d’exception, en présentant
une vingtaine d’œuvres réalisées entre
1963 et 1998.
opaques et charbonneuses du fusain et de la sanguine pour y percevoir l’univers innomé.
Difficile de manquer ce rendez-vous
avec cette artiste reconnue partout dans
le monde pour sa vision passionnelle
de l’être pétrie par l’ombre de la mort,
et dont les œuvres ouvrent les consciences en hantant longuement les mémoires.
Betty Goodwin, Deux figures avec tablette en métal
Des silences en échos, de Betty Goodwin, au Musée national des beaux-arts du Québec, du 4 novembre 2004 au 27 mars 2005.
Même si elle puise son inspiration dans les événements
personnels de sa vie entachée par les atrocités de la Seconde Guerre
JOCELYNE ALLOUCHERIE
mondiale, l’artiste cherche à atteindre l’universel: les mystères
Passion, culture, avant-garde. Voici les mots exprimant le mieux
de la vie, de la mort, les relations entre les êtres, entre la chair
l’état d’esprit de Maude Lévesque, directrice de la jeune galeet l’esprit, entre l’humain et la nature, entre l’homme et la divirie Esthésio qui, expo après expo, en met plein la vue à l’amateur
d’art contemporain. Après les rires jaunes et décapants d’un Brian
nité; à la vie et à la mort, il faut joindre le temps qui passe, la
Burke sorti de son Île-du-Prince-Édouard pour souligner à grands
méditation sur le mouvement des vagues sur la mer ou sur les
traits le ridicule de la condition humaine, voici que ce sera au tour
silences de l’humanité. Exploratrice par excellence de la conBe
de Jocelyne Alloucherie de nous faire voir l’envers des choses. Alloudition humaine, Betty Goodwin tente de définir les formes et
o 1
tty
n
t
le monde, les réalités parallèles dont elle cherche à clarifier la com- Goodwin, Ves cherie vient du Nord et des grands paysages sauvages. «La ville, dit-elle, me
semble étroite, carcérale. Que des cloisons et des murailles.» Lauréate du prix
plexité: ses personnages en quête de passage, descendent dans les ténèbres
Betty Goodwin
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Paul-Émile-Borduas, en 2002, la photographe arrive à Québec avec ses visions d’un
séjour à New York. L’envers, tel est le titre
de cette exposition qui, on le devine par les
travaux précédents, nous montrera qu’un
objet est l’ombre d’un autre. Un autre nous
entraînant dans la dérive du sens par les
ombres. Des ombres à l’envers de lieux
urbains menant le spectateur jusqu’à l’égarement le plus total, sans savoir si cette
lumière nous provient du lever du jour ou
nous amène à plonger dans la nuit.
Jocelyne Alloucherie
L’envers, de Jocelyne Alloucherie, Galerie Esthésio,
191, rue Saint-Paul, jusqu’au 28 novembre.
BRUNO GÉRARD, LAMPISTE
L’artisan fait dans le recyclage. Les marchés aux puces, les surplus de l’armée, les
dépotoirs de la ville de Québec: voilà où s’approvisionne le patenteux. Entre ses
mains, les compteurs à eau de cuivre, les hélices d’un canot à moteur ou la poulie
de courroie d’une automobile retrouvent la patine du neuf. Joaillier de formation,
Bruno Gérard aime confondre tous ceux qui croient que la fonte est un matériau
froid. De fait, marié au bois, au verre, au bronze ou au cuivre, il devient des plus
chaleureux. Mais son véritable secret demeure la manière d’assembler le tout. «Les
formes, dit-il, dictent la direction de la création. Le hasard se fait le plus souvent
mon guide. Rien n’est dessiné. Seulement la forme des objets
superposés l’un sur l’autre m’inspire ce qui deviendra un
luminaire, une table ou un accessoire décoratif.» Trois aspects
d’une création s’adressant aux collectionneurs privés, boutiques de lingerie, restaurateurs. Les magasins Tristan et America soutiennent depuis trois ans la libre expression du créateur en achetant des pièces d’importance. Ce qui lui permet
de se consacrer entièrement à son art. Présent dans les foires
de New York et de Chicago depuis quelques années, Gérard
sait que ses œuvres s’adressent aux designers, aux entreprises et aux collectionneurs privés. Mais son plaisir est d’accueillir les gens comme vous et moi dans son atelier. Alors
il déroule le tapis rouge pour donner accès à l’objet personnalisé à un coût abordable. Abordable? Considérant que la
somme de travail peut s’échelonner sur plus d’un mois. Deux
mille dollars pour un luminaire, c’est énorme? Détrompezvous. Bruno Gérard consacre sa vie à créer des objets uniques, hors du commun. Des objets qui passeront à l’histoire
du design. Or, la création exclusive comporte ses coûts, hélas.
Pour le créateur comme le connaisseur. Vous aimez les atmosphères lumineuses s’animant au gré des fantaisies ludiques de
la création actuelle? Découvrez vite ce créateur avant qu’il ne
passe à l’histoire de son vivant. Vous êtes avertis!
Atelier Bruno Gérard, 72, rue de la Tourelle, Québec (tél.: 951-4441).
LE CLAP PROPOSE :
ÉPONGES, DE GEORGIA VOLPE
Artiste multidisciplinaire originaire du Brésil, Volpe s’intéresse à la frontière entre l’intériorité et l’extériorité du corps. Utilisant les plis, replis, torsions, contractions et diverses métamorphoses exercées sur une éponge, la
graveuse (aussi photographe) nous amène à investiguer le corps humain dans
un jeu de formes organiques ambivalentes.
Chez Engramme, 501, rue de Saint-Vallier Est, du 30 octobre au 5 décembre.
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PEINTURES DE SEAN RUDMAN
Pas de discours, de message — l’évidence de l’œuvre et d’une vision qui
atteint une dimension spirituelle. Il y a dans les peintures de Rudman une
magie onirique, mais aussi une sombre nostalgie. Ses toiles nous révèlent
une vie désertée par l’homme. Une vie s’alimentant au souvenir d’une délicieuse lumière d’un soleil matinal maintenant un semblant de fiction.
Galerie Lacerte, 1, côte Dinan, du 6 au 30 novembre.
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Par Pierre Blais
TOURNAGES ET ÉVÉNEMENTS D’ICI ET D’AILLEURS :
On s’apprête à tourner une version cinématographique du livre de Richard Bach,
Illusions, le Messie récalcitrant. Le Belge Yann Samuel, réalisateur de Jeux d’enfants, traverse l’Atlantique pour entamer la préproduction du film.
Bernard Émond (La Femme qui boit) tourne plusieurs scènes de son nouveau
long métrage LA NEUVAINE dans la région. Bien sûr, pour l’occasion, il a
planté sa caméra à Sainte-Anne-de-Beaupré. Intitulé au départ Jeanne et François, LA NEUVAINE met en vedette Élise Guilbeault.
George A. Romero, l’homme derrière la trilogie cinématographique culte des Zombies
(Night of the Living Dead, Dawn of the Dead
et Day of the Dead), se lance dans l’aventure
du quatrième volet de la série. LAND OF THE DEAD se déroulera dans une
cité où survivent des riches et des pauvres dans deux quartiers distincts, entourés de zombies, qui depuis le troisième film dominent maintenant la planète.
Pour prouver le sérieux de l’affaire, Romero a engagé Dennis Hopper et Asia
Argento pour interpréter les rôles principaux. Au secours!
Cet automne, la Bibliothèque Gabrielle-Roy organise de nombreuses projections de films provenant de sa série Gros plan sur les films québécois, et ce, presque tous les lundis, mercredis et jeudis. Au programme notamment, Les Matins
infidèles, Le Confessionnal, Rafales et Quelques arpents de neige.
Infos: www.bibliothequesdequebec.qc.ca
Le dimanche 31 octobre, le Musée de la civilisation et Vitesse lumière organisent la soirée Halloween et les lumières des ténèbres. On pourra y voir des courts
métrages présentés à Vitesse lumière le printemps dernier; Izabel Grondin, reine
de l’horreur au Québec, en profitera pour lancer un DVD compilation de ses
films. Le clou de la soirée sera cependant la présentation du film Brain Dead
de Peter Jackson (Le Seigneur des anneaux). Une équipe comptant plusieurs exmembres de Phylactère Cola doublera en direct les voix et les sons du film, avec
l’appui musical de DJ Kronos. Le tout commence à 20 h. Infos: 643-2158
Le Musée national des beaux-arts du Québec présente le dimanche 7 novembre, à 14 h, dans le cadre des Classiques de la Cinémathèque L’Année dernière
à Marienbad d’Alain Resnais. Le mercredi 1er décembre au même endroit, à
19 h, ce sera l’occasion de revoir Europa de Lars von Trier qui met en vedette
Jean-Marc Barr. Admission: 3 $.
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Anna Karina et Jean-Claude Brialy
Deux événements sont à surveiller du
côté d’Antitube. Au Musée de la civilisation, les 26, 27 et 28 novembre, on
rendra hommage à Anna Karina avec
une fin de semaine consacrée aux films
auxquels elle a participé, soulignant par
la même occasion sa venue pour un
tour de chant à Québec. Puis, les 4 et
5 décembre, toujours au Musée, c’est
PORTRAIT D’UN COMPOSITEUR D’ICI
GRANDE OURSE est une série
unique en son genre au Québec,
dont la suite sera présentée à RadioCanada, au début de 2005. Mais la
qualité de la série n’avait d’égale que
celle de sa musique qui était l’œuvre de Normand Corbeil. Compositeur méconnu au Québec, davantage renommé à l’étranger, Normand
Corbeil, travaille à créer des musiques de films depuis près de vingt
ans. Né à Montréal, en 1956, il joue
du piano et du saxophone depuis de
Normand Corbeil
nombreuses années. Autodidacte, il
suit des cours privés puis se retrouve dans le groupe Songe qui tourne quelque temps avec Maneige. Il devient ingénieur du son et rencontre François Dompierre qui l’amène dans le milieu du cinéma. Normand Corbeil
compose alors les musiques de documentaires puis celles de Princes in Exile
produit par l’ONF. Ce sera suivi de films canadiens-anglais pour enfants et
des Boys. Sa rencontre avec Christian Duguay (The Art of War, Hitler: la
naissance du mal) sera déterminante. Il sauve d’urgence la musique de son
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le retour des Sommets du cinéma d’animation. Deux programmes au menu, un
pour tous, en après-midi, et l’autre, définitivement pour adultes!
Le bar le Temps partiel organise sa soirée d’Halloween avec vidéos, musique et
défilé de mode le samedi 30 octobre, dès 21 h. Le thème: le retour des morts
vivants.
Avis aux intéressés, la date de tombée pour soumettre ses œuvres au Festival de
cinéma des trois Amériques est le vendredi 3 décembre 2004.
film de science-fiction Screamers puis devient son compositeur attitré. Ses
contrats, le compositeur les doit au hasard. Il est contacté par Bruce Beresford pour Double Jeopardy, puis l’agente d’Angelo Badalamenti (les films de
David Lynch) l’appelle afin qu’il se joigne à son écurie, qui comprend aussi
Danny Elfman (les films de Tim Burton) et Philip Glass. Il faut avouer que
les musiques du Montréalais naviguent dans les mêmes eaux inquiétantes et
bizarres que Badalamenti, qui deviendra avec le temps son complice. Après
la bande sonore de ELLES ÉTAIENT CINQ, il vient tout juste de terminer d’urgence la musique pour un pilote d’une série américaine intitulée FRANKENSTEIN avec Vincent Perez, et réalisé par Marcus Nispel (The
Texas Chainsaw Massacre, 2003). Normand Corbeil compose toujours avec
les images des films et avoue que des musiciens comme Jerry Goldsmith,
Stravinsky, Ennio Morricone et John Adams ont eu de l’influence sur lui.
Il est cependant dommage de constater à quel point il demeure un artisan humble et discret, pas moyen de trouver ses bandes sonores, pas de sorties prévues pour celles de GRANDE OURSE 1 et 2, trop occupé dira-t-il
à ses futurs projets dont la sortie prochaine de A DIFFERENT LOYALTY
avec Sharon Stone et Rupert Everett. Selon lui, cette discrétion lui permet
d’avoir une plus grande liberté artistique et l’éloigne d’une quelconque étiquette. Pourtant, nous avons probablement affaire au compositeur canadien
de musiques de films le plus original du moment. Vivement une compilation avec sa signature!
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Nelly Arcan
« J’aime l’étrangeté. »
Par Serge Pallascio
Ce jour-là, le lecteur anonyme entre dans une librairie. Son attention est retenue par le dernier récit de Nelly Arcan. Le lecteur anonyme ouvre un
exemplaire de Folle. Page 35. «Il paraît que les cheveux continuent de pousser après la mort, c’est ce que le barbier dit dans L’Homme qui n’était
pas là.» Plus loin, page 198. «À ce moment, on parlait cinéma, je m’en souviens parce qu’en marchant tu as sifflé un air western tiré d’un film de
Sergio Leone, tu as sifflé en me tenant au coin de ton œil». «En me tenant au coin de ton œil»! Le lecteur anonyme craque sous la beauté de l’image
et dès lors n’a plus qu’une idée en tête: rencontrer celle qui «enchevêtre le vrai et le faux dans [ses] livres en une tentative de vérité et de pureté».
Nelly Arcan
Le Clap: Quelle relation entretenez-vous avec
le cinéma?
pendants des années. J’ai même acheté le film récemment. J’ai longtemps eu
des goûts cinématographiques plutôt adolescents.
Nelly Arcan: Ça vient par vagues. Je suis une
boulimique. Selon mes goûts, je ne fais que
lire ou regarder des films. D’autre part, je suis
assez casanière et je préfère voir le cinéma
chez moi. J’ai envie de pouvoir arrêter le film
quand je veux et de pouvoir m’étendre alors
que, dans une salle de cinéma, il y a des conventions et un certain civisme qu’il faut respecter.
Le Clap: Et si l’on élargit le cercle de vos découvertes, quels cinéastes retrouve-t-on?
Le Clap: Quel est votre premier souvenir de
cinéma?
Nelly Arcan: Comme tous les enfants, quand j’étais jeune, je regardais des films
de Walt Disney à la maison avec mes parents. Mais le premier film qui m’a
vraiment marquée, c’est L’Exorciste. J’avais onze ans. J’en ai eu des cauchemars
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Nelly Arcan: David Lynch, Lars von Trier, Stanley Kubrick. Dernièrement,
j’ai décidé d’explorer le cinéma français. J’ai adoré Les Diaboliques d’HenriGeorges Clouzot et Les Biches de Claude Chabrol. J’ai vu aussi Irréversible de
Gaspar Noé. Sur le plan de la forme et du contenu, c’est génial, mais j’ai été
incapable de le regarder jusqu’au bout. Ceci dit, le cinéaste que je préfère entre
tous, mon réalisateur-culte, c’est Roman Polanski. J’ai regardé Répulsion des
dizaines de fois. Alors que Lynch déborde souvent dans une dimension magique, le cinéma de Polanski est à la fois étrange et plausible. C’est comme une
mise en scène de la vie mentale. J’aime l’étrangeté.
Le Clap: Vous êtes une analyste assez fine du cinéma.
Nelly Arcan: J’ai une formation en littérature et la rigueur que vous percevez
vient de ma formation. L’approche analytique d’un film est un peu la même
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que celle d’un texte même si l’objet est différent. Si je n’avais pas fait d’études,
je ne pourrais pas parler comme ça. C’est important d’étudier! (rires)
Le Clap: Aimeriez-vous écrire pour le cinéma?
Nelly Arcan: Je suis en train d’écrire avec François Létourneau (N.D.L.R.
auteur et comédien qu’on a vu dans Québec-Montréal de Ricardo Trogi) un scénario qui est basé sur Putain et qui sera déposé en janvier ou au printemps
prochain pour trouver du financement. C’est un long processus.
Nelly Arcan: J’ai voulu l’être au début de l’adolescence. J’avais même commencé
à suivre des cours de théâtre au secondaire. Mais la timidité me pétrifiait. J’étais
incapable de sortir une réplique. Je ne parlais que par onomatopées. Le fantasme
d’être exposée à tous les regards était quelque chose qui me plaisait bien, mais j’y
ai vite renoncé. Cependant, si jamais on devait réaliser un film d’après Putain,
j’aimerais y faire un petit rôle d’apparition comme le faisait Alfred Hitchcock
dans ses films. Mais sans plus. Déjà, pour participer à une émission de télévision,
je dois boire trois litres de vin (rires). La caméra me castre totalement.
Le Clap: Quel est le plus gros reproche que vous adresseriez au cinéma?
Le Clap: Putain est un récit assez particulier, un long monologue quasi incantatoire, comment l’abordez-vous?
Nelly Arcan: Le livre est une réflexion intellectuelle, une analyse. Ça ne peut
pas se retrouver dans le film. Je ne veux pas que le film soit verbeux. Il va falloir être parcimonieux en ce qui a trait aux paroles. Il va falloir essayer de rendre en images les idées du livre et raconter une histoire parce que, dans Putain,
il n’y a pas d’histoire. Dans ce scénario, le monde extérieur sera une projection
mentale de l’imagination de l’héroïne. Par exemple, des publicités de produits
de beauté dans les magazines ou à la télévision vont se mettre à parler ou à agir
bizarrement. Mais je veux aussi que le film puisse rejoindre un large public.
Donc, il faudra savoir doser l’onirisme.
Le Clap: Pourquoi avoir voulu coscénariser le film?
Nelly Arcan: Je savais que si je n’avais pas un droit de regard sur le scénario,
n’importe qui aurait pu prendre le livre et en faire un film racoleur, sensuel,
voire excitant, alors que l’univers que je développe est tout le contraire. Il n’y
a aucune sensualité. C’est sec. Dans le scénario que je suis en train d’écrire, il
n’y a pas de scènes de nudité ou de rapports sexuels. Et j’y tiens.
Clap: Avez-vous déjà eu le fantasme d’être actrice?
Nelly Arcan: Il y a beaucoup trop de films nuls qui accaparent le marché. Des
films à gros budget dont les histoires sont construites d’après des recettes, des
films prévisibles, consensuels, qui n’étonnent pas, qui ne déstabilisent pas.
Le Clap: Est-ce qu’il y a trop de sexualité au cinéma?
Nelly Arcan: Je trouve qu’il y a beaucoup trop de sexualité non seulement au
cinéma, mais dans notre société. On carbure au sexe. Tous les discours scientifiques, technologiques et culturels mettent à l’avant-plan cette conception de la
sexualité comme étant quelque chose qu’il faut exploiter à fond. Il n’y a jamais eu
autant de misère sexuelle qu’à notre époque alors qu’on essaie de rendre ça facile
pour tout le monde et praticable de toutes les façons. Même si je parle beaucoup
de sexualité dans mes livres, j’en parle toujours pour dire que ça fait mal. On en
parle trop! On en voit trop! Et puis ça rend très difficiles les rapports entre les
hommes et les femmes. Peut-être est-ce à cause de mon éducation judéo-chrétienne. Je crois qu’on devrait revenir à une sexualité beaucoup plus privée. Oui!
Silence. Nelly Arcan boit une dernière gorgée de vin blanc. Même si l’auteure déclarait récemment «Je ne me dévoile pas tant que ça. Ma vie à moi, je la garde pour
moi», elle vient généreusement de lever un pan de sa réalité. Inutile d’en demander
plus. Un instant, Nelly Arcan a tenu le lecteur anonyme au coin de son œil…
FRANCINE
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CANNES 2004 — GRAND RAIL D’OR
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Un film de: Carole Laure
De la même réalisatrice: Les Fils de Marie
«[...] À FLEUR DE PEAU, CE FILM APPARAÎT COMME UN HYMNE AUX ARTISTES ET À LA FÉMINITÉ
SOUS TOUTES SES FORMES.» (M. MÉLINARD, L’HUMANITÉ)
«CAROLE LAURE AIME LA DANSE ET CELA SE VOIT.» (T. CHEEZE, STUDIO)
Canada · France
Générique: Canada · France. 2003. 100 min. (V.O.F.) Drame écrit et réalisé par Carole Laure. Mus. orig.: Jeff Fisher. Int.: Clara Furey, Danielle Hubbard, Jean-Marc Barr, Mireille Thibault.
Synopsis: Adolescente de 17 ans révoltée et marquée par des blessures secrètes, Rachel attend sur un banc en face d’une prison pour femmes. Danseuse
contemporaine, Jeanne purge une courte peine et conserve un moral d’acier en
pratiquant un entraînement physique intense. À sa sortie de prison, Rachel la
suit par instinct et s’incruste dans sa vie. Décodant ses faiblesses, Jeanne aidera
l’adolescente avec le seul remède à sa portée: la danse. Un art pour lequel
Rachel montre rapidement des dispositions et qui lui servira d’exutoire.
Notes: Après un premier long métrage remarqué (Les Fils de Marie) Carole
Laure s’affirme avec ce deuxième film comme une réalisatrice à forte person-
nalité. Sur le thème pourtant rebattu de l’adolescence écorchée et rebelle, elle
parvient à étoffer son sujet grâce notamment à un scénario riche en seconds
rôles de qualité, lesquels mettent en relief la trajectoire de Rachel, l’héroïne
jouée par Clara Furey. Sous la caméra de sa mère, la jeune actrice impressionne par sa fougue, exprimant de manière convaincante toute la rage et la
révolte, mais aussi la fragilité d’un personnage porteur de fêlures intérieures.
Des cicatrices qui sont le dénominateur commun de personnages féminins
blessés qui semblent chacun avoir une revanche à prendre sur la vie. Chorégraphe et danseuse de renom, Danielle Hubbard s’impose sans mal à l’écran
en interprétant Jeanne, professeur de danse dynamique et bourrée d’énergie.
Elle forme un couple séduisant avec Jean-Marc Barr que l’on retrouve ici en
hôtelier installé en pleine forêt. Loin des performances forcées, la danse contemporaine s’intègre ici intelligemment à la narration et apparaît comme l’élément moteur qui fait progresser l’histoire. Danseuse de formation avant d’être
actrice, Clara Furey a participé étroitement aux chorégraphies, les séquences de danse se caractérisant par une approche à la fois physique et sensuelle
laissant transparaître toute l’émotion du personnage. Jamais envahissants, ces
passages sont filmés avec pertinence par la réalisatrice qui rappelle à notre bon
souvenir qu’elle aussi s’est illustrée auparavant dans cet art. Malgré sa teneur
dramatique, le film évite le pathos, l’exaltation des personnages et leur ardent
désir de vivre irriguant le récit d’un optimisme jamais béat. Avec sincérité et
générosité, Carole Laure réussit ce deuxième film, confirmant son talent pour
traiter les personnages exclus. (P. H.)
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VÉNUS ET FLEUR
Un film de: Emmanuel Mouret
Du même réalisateur: Laissons Lucie faire
«DANS CE FILM QUI ÉVOQUE SANS AMBAGES LE CINÉMA DE ROHMER, LE CINÉASTE ABORDE
L’ÉTERNEL JEU DE L’AMOUR ET DU HASARD AVEC BEAUCOUP DE JUSTESSE ET D’ATTENTION
POUR SES PERSONNAGES.» (M.-A. LUSSIER, LA PRESSE)
Notes: Après un premier long métrage avec Marie Gillain (Laissons Lucie
France
Générique: France. 2004. 80 min. (V.O.F.) Drame écrit et réalisé par
Emmanuel Mouret. Mus. orig.: Franck Sforza. Int.: Isabelle Pirès, Veroushka
Knoge, Julien Imbert, Frédéric Niedermayer, Gilbert Mouret.
Synopsis: Jeune Parisienne en vacances à Marseille, Fleur passe quelques
jours seule dans la maison de son oncle. Elle fait la rencontre de Vénus, une
Russe qu’elle se propose d’héberger, rompant ainsi avec sa solitude. Malgré
leurs caractères opposés, la première étant aussi réservée que la seconde extravertie, les demoiselles ont en commun le désir de trouver l’homme idéal. Une
quête qui voit se succéder les rencontres plus ou moins heureuses parmi lesquelles un voisin, dragueur impénitent prénommé Dieu, et un jeune homme
bien sous tous rapports répondant au nom prometteur de Bonheur.
Les Horloges Grand-Père
du Québec
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76 ans de qualité
faire) où apparaissait le goût du réalisateur pour la comédie sentimentale
légère, Emmanuel Mouret poursuit dans une veine assez proche avec ce
deuxième film au parfum résolument estival. Les tribulations amoureuses
de ses deux héroïnes sous le soleil de Marseille ne sont pas sans évoquer les
marivaudages de certaines œuvres d’Eric Rohmer. L’apparente simplicité des
séquences et des dialogues sert ici au mieux une fable qui, sous des dehors
primesautiers, révèle peu à peu la profondeur de ses deux personnages éponymes. Mouret leur manifeste une tendre attention sans tomber pour autant
dans la mièvrerie, le film semblant guidé par une spontanéité et une fraîcheur réjouissantes. Des qualités à l’image des deux actrices, illustres inconnues dont le jeu, à la fois naturel et pétillant, nous charme immédiatement.
Une réussite en ce qui concerne le choix des interprètes, le réalisateur jouant
habilement sur les contrastes: Vénus est l’adolescente russe délurée au physique gracile (Veroushka Knoge) et Fleur (Isabelle Pirès) la Française timide et
plantureuse. Au fil de saynètes drôles et par instants cruelles se dessine la complexité des personnages qui évoluent discrètement l’un par rapport à l’autre,
Vénus étant finalement moins sûre du modèle féminin qu’elle incarne auprès
d’une Fleur somme toute enviable. Résolument à contre-courant des comédies sentimentales à la mode pour adolescents, VÉNUS ET FLEUR exhale
avec intelligence une douce candeur aux vertus euphorisantes. Le charme délicieusement désuet qui émane de ce conte ensoleillé n’est pas sans nous faire
regretter la fin de l’été. (P.H.)
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Par Paul Jacques
SE RÉALISER DANS UN MONDE D’IMAGES
VIVANT!
Elvis Gratton… La Matrice… Le Fabuleux Destin d’Amélie Poulain… Selon l’auteur, certains films peuvent être pour nous
bien plus que des divertissements: des rencontres formatrices.
Car ces films véhiculent des archétypes susceptibles de nous
offrir des repères pour différents aspects de nos vies. Un essai
limpide et passionnant sur la psychologie du cinéma.
Depardieu compte 35 ans de carrière et environ 165 films.
Durant quatre mois, chez lui ou sur les plateaux, il a répondu
aux questions de Laurent Neumann sur sa vie professionnelle
et personnelle. Et il l’a fait à la manière de Depardieu: directe,
sans complaisance ni dérobade. Un document révélateur et…
vivant!
COMMENT DEVENIR UN MONSTRE
LADY CARTIER
Il est en prison. Il attend son procès. Il s’est trouvé au cœur
d’une guerre fratricide. Il est accusé d’actes effroyables. Il ne
dit rien. On le surnomme «le Monstre». Venu de loin, un avocat montréalais essaiera de le défendre et, au fond, de comprendre l’incompréhensible. Ce roman puissant est l’une des belles
surprises de la rentrée littéraire.
La réputation de Micheline Lachance comme auteure de romans
historiques n’est plus à faire et la publication de son dernier
ouvrage ne fera que la confirmer. On peut dire qu’il porte sur
deux échecs: l’échec conjugal de George-Étienne Cartier et
d’Hortense Fabre-Cartier, et l’échec de leurs idées politiques.
Une biographie passionnante sur des êtres passionnés.
PANORAMA DE LA LITTÉRATURE FRANÇAISE, PORTRAITS ET
CAUSERIES, par Sainte-Beuve, La Pochothèque
L’ŒIL DU TIBET
La Pochothèque s’impose désormais comme une collection de
référence où le rapport qualité-prix est imbattable. Elle vient
de rendre disponible l’essentiel de l’œuvre de Sainte-Beuve, un
critique littéraire de la fin du XIXe siècle, aussi compétent que
redouté. Derrière les livres, le critique voit des hommes aux prises avec leurs démons. Sainte-Beuve: un lecteur exemplaire.
Shan fut policier à Pékin mais le voici maintenant ami des Tibétains. Après Le Tueur du lac de pierre et Dans la gorge du dragon, voici sa troisième aventure. Elle se déroule dans un Tibet
bouleversé par le retour illégal d’un lama venu d’Inde, par l’assassinat sauvage d’un moine, et surtout par le vol de l’œil de
pierre d’une divinité bienfaitrice. Mystère au Tibet.
COMME UN CRI DANS LA NUIT
PIERRES FRAGILES
Marina et Susannah sont deux jumelles parfaitement identiques. Et très proches l’une de l’autre. Quand Marina est assassinée, Susannah perd une partie d’elle-même. Et quand, des
années plus tard, divers incidents rappelleront ce drame, Susannah devra affronter un tueur redoutable… et son propre passé.
Un suspense original et efficace.
Qui sommes-nous? D’où venons-nous? Où allons-nous? Ces
questions préoccupent autant l’homme de la rue que le spécialiste depuis toujours. L’auteur les a faites siennes pendant
longtemps. Maintenant septuagénaire, il nous livre ses conclusions avec beaucoup de sincérité, sous la forme d’un récit où
les voyages ont une grande importance.
CE SOIR ON SOUPE CHEZ PÉTRONE
UN AMOUR EMPOULAILLÉ
Fellini avait tiré il y a bien longtemps un film inoubliable du
Satiricon de Pétrone. Combescot replonge dans cette époque
(Pétrone est mort en 66 de notre ère) pour mieux parler de
la nôtre. Par la bouche de son secrétaire, Lysias, il nous raconte
les six derniers jours du satiriste, ce qui nous vaut un portrait
savoureux d’une société décadente mais aux discours édifiants.
Je laisse le soin au narrateur de vous faire voir ce qu’est un amour
«empoulaillé»: vous ne le regretterez pas. Le narrateur, c’est le
frère de celui qui se nomme Simon et qui, dans les années 60,
a connu l’amour fou. Un amour qui dérangeait bien des gens
dans le petit village de Saint-Blaise. Drôle et tragique.
GUIDE VIDÉO-DVD 2005
LE RETOUR D’AFRIQUE
par Jacques Vézina, Éd. de l’Homme
par Jean Barbe, Leméac
par Lucretia Grindle, Belfond
par Pierre Combescot, Grasset
Fides
Les films offerts pour la vente ou la location ne se comptent
plus. Comment choisir? Les cinéphiles savent depuis longtemps
que la réponse à cette question est dans ce guide pratique. On
y trouve des résumés et des commentaires critiques, des filmographies de réalisateurs et d’acteurs, des sélections par genre ou
par sujet. Indispensable.
LES MÉANDRES DU TEMPS
par Daniel Sernine, Alire
Un roman de science-fiction comportant plein d’éléments habilement entremêlés: un adversaire implacable venu de l’espace et
menaçant notre planète, une entente secrète entre les grandes
puissances terriennes, de jeunes télépathes recherchés par l’armée, des visions prémonitoires. Un roman enlevant, d’abord
paru en 1985 et dont voici la version définitive.
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par Gérard Depardieu, Plon
par Micheline Lachance, Québec Amérique
par Eliot Pattison, Robert Laffont
par Raymond-Marie Dufour, Éd. du Mécène
par Guy Lalancette, VLB éditeur
par Francine D’Amour, Boréal
LES DIMANCHES SONT MORTELS
par Francine D’Amour, Boréal Compact
Francine D’Amour écrit peu, mais solide. Le Retour d’Afrique
n’est pas un polar, mais il a la densité d’un suspense de premier
plan. Julien et Charlotte ont planifié de longue date un séjour
en Afrique. Mais, contrairement à ce que croira l’entourage,
Charlotte ne sera pas du voyage et se retranchera plutôt dans
une maisonnette à proximité d’une rivière. L’alcool aidant, les
délires et les situations embarrassantes vont s’accumuler. Voilà
un roman dont on ne se sépare pas facilement avant la fin. Et
c’est également le cas pour Les Dimanches sont mortels, d’abord
paru en 1987 et maintenant offert en format de poche. Ce
livre raconte, de midi à 23 heures, un dimanche dramatique
vécu par les Dalpé et leurs deux filles. L’auteure en sait long sur
les familles et l’âme humaine. Deux romans remarquables.
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FESTIVAL DU FILM DE VENISE 2004 — LION D’OR DU MEILLEUR FILM - COUPE VOLPI DE LA MEILLEURE INTERPRÈTE FÉMININE À IMELDA STAUNTON
LE SECRET DE VERA DRAKE
Un film de:
Mike Leigh
Du même réalisateur:
Secrets et mensonges
la mort, à la suite de l’un de ces avortements pratiqués dans des conditions
d’hygiène douteuses, n’a pas le choix: elle la dénonce à l’inspecteur de police
Webster...
Notes: Criminelle par compassion, voilà comment on qualifierait l’héroïne
Royaume-Uni · France · Nouvelle-Zélande
Générique: Royaume-Uni · France · Nouvelle-Zélande. 2003. 125 min.
(V.O.A.S.-T.F. de Vera Drake) Drame écrit et réalisé par Mike Leigh. Int.:
Imelda Staunton, Phil Davis, Peter Wight, Adrian Scarborough, Eddie Marsan, Daniel Mays, Alex Kelly, Jim Broadbent.
Synopsis: À Londres, dans les années 50, Vera Drake aide bénévolement
des femmes à avorter. Elle-même mère attentionnée de Sid, apprenti tailleur,
et d’Ethel, ouvrière dans une manufacture d’ampoules, Vera se montre une
épouse dévouée pour Stan, mécanicien au garage de son frère Frank. S’ils ne
roulent pas sur l’or, les Drake forment une famille unie. Une famille qui est
loin de se douter que Vera pratique des activités illégales, elle qui ne souhaite
qu’aider son prochain. Sans intérêt pécuniaire, elle écoute tout simplement
sa conscience. Pourtant, la mère d’une jeune patiente de Vera entre la vie et
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de la dernière œuvre de Mike Leigh. À nouveau, le réalisateur britannique
aborde la question des secrets qui pourrissent (ou non) la vie familiale une
fois mis au jour. Pour LE SECRET DE VERA DRAKE, il aborde le sujet
délicat de l’avortement. Ainsi, il montre une femme d’âge moyen qui besogne
dur et qui ne réfléchit pas en militante (pro-choix ou pro-vie), mais plutôt en
«aidante» auprès de femmes issues surtout de la classe ouvrière qui n’en peuvent plus. Sans la justifier ni la condamner, Mike Leigh trace le portrait d’une
femme des années 50 à l’époque où l’avortement est illégal. Qui est responsable? La société hypocrite ou Vera Drake? Le réalisateur ne se pose pas en juge,
mais il raconte l’histoire, non pas d’une faiseuse d’anges, mais d’une femme
rassurante, à l’image d’une mère. Imelda Staunton interprète avec une générosité inouïe ce personnage pétri d’une bonté exceptionnelle. Plus qu’à la justice
du tribunal, Vera Drake aura à faire face aux siens, et c’est là que Mike Leigh
excelle, en se détournant du drame judiciaire. Comme dans Secrets et mensonges, il observe les répercussions de ces révélations sur la dynamique familiale.
Vera Drake sera-t-elle appuyée ou condamnée par les siens? C’est la préoccupation du réalisateur qui transcende le portrait d’époque. Un récit intime,
brillant d’intelligence et de dignité! (S.B.-H.)
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St-Antoine-de-Tilly
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1363, av. Maguire, Sillery
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Achat minimum de 10 $.
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LE CAFÉ DU CLOCHER
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MANOIR DE TILLY
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Générique: États-Unis. 2004. 90 min. (V.F de Shark Tale) Film d’animation
réalisé par Bibo Bergeron, Vicky Jenson et Rob Letterman. Scén.: Michael J.
Wilson et Rob Letterman. Mus. orig.: Hans Zimmer.
Synopsis: Lenny, un requin végétarien, fait damner son père, Don Lino, un requin mafieux aux dents longues.
S’il voit en Lenny un digne successeur pour régner sur le récif, le père est découragé par ce rejeton moins brave
qu’Oscar, un petit poisson tropical qui s’improvise tueur de requins...
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A 4 Adorable Julia · Un film de István Szabó
du 29 octobre au 25 novembre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 8
C 4 Carnets de voyage · Un film de Walter Salles
du 29 octobre au 9 décembre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 10
4 Ce qu’il reste de nous · Un film de François Prévost et Hugo Latulipe
du 29 octobre au 9 décembre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 10
4 Choristes, Les · Un film de Christophe Barratier
du 29 octobre au 16 décembre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 22
4 Clean · Un film de Olivier Assayas
du 29 octobre au 9 décembre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 7
14 mai
àà 19
19 h,
h,17, 19 et 21 mai àà 20
20 hh
Chef
Chef d’orchestre
d’orchestre :: Eve
Eve Queler
Queler
Marc
Marc Hervieux,
Hervieux, John
John Fanning,
Fanning, Mélanie
Mélanie Boisvert,
Boisvert, Agathe
Agathe Martel,
Martel,
Louise
Louise Guyot,
Guyot, Julie
Julie Boulianne,
Boulianne, Hugues
Hugues Saint-Gelais
Saint-Gelais
Le
Le Chœur
Chœur de
de l’Opéra
l’Opéra de
de Québec
Québec // L’Orchestre
L’Orchestre symphonique
symphonique de
de Québec
Québec
4 Comme une image · Un film de Agnès Jaoui
du 29 octobre au 2 décembre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 23
Commanditaire de la production
4 CQ2 · Un film de Carole Laure
du 5 novembre au 2 décembre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 36
F 4 Feux rouges · Un film de Cédric Kahn
du 3 au 16 décembre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 15
G4 Gang de requins · Un film de Bibo Bergeron, Vicky Jenson et Rob Letterman
du 12 novembre au 16 décembre . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 41
I 4 Immortel (ad vitam) · Un film de Enki Bilal
du 5 novembre au 16 décembre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 11
L 4 Littoral · Un film de Wajdi Mouawad
du 5 au 25 novembre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 7
M4 Mémoires affectives · Un film de Francis Leclerc
du 29 octobre au 16 décembre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 5
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du Bal Masqué
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du Gala
4 Mensonges et trahisons et plus si affinités... · Un film de Laurent Tirard
du 26 novembre au 16 décembre . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 26
N 4 Nos meilleures années — Acte 1 · Un film de Marco Tullio Giordana
du 3 au 16 décembre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 27
4 Nos meilleures années — Acte 2 · Un film de Marco Tullio Giordana
du 10 au 16 décembre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 27
4 Nouvelle-France · Un film de Jean Beaudin
du 19 novembre au 16 décembre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 9
P 4 Prise, La · Un film d’Avi Lewis
du 3 au 16 décembre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 14
S 4 Secret de Vera Drake, Le · Un film de Mike Leigh
du 29 octobre au 25 novembre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 39
V 4 Vénus et Fleur · Un film de Emmanuel Mouret
du 26 novembre au 9 décembre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 37
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– Magazine Le Clap n° 120 • du 29 octobre au 16 décembre 2004
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AH PARIS! De nombreux poètes l’ont chantée, des écrivains l’ont décrite,
des peintres l’ont immortalisée et des millions de touristes l’ont tout simplement adorée!
Paris, c’est beau à pied! Chaque pas nous amène dans des endroits riches
en histoire et en trésors de toutes sortes! Les mystères de Paris se dévoilent à vous à travers rues et ruelles bouillonnantes d’activités, à travers
les vieux quartiers et les terrasses animées. Vous levez les yeux et vous
êtes en admiration devant l’Arc de triomphe, la tour Eiffel, Notre-Damede-Paris, les Invalides… Prenez le temps de vous balader dans l’un des
400 magnifiques parcs et jardins qu’offre cette ville. Longez les quais de
la Seine en découvrant les bouquinistes, respirez l’odeur des marrons
grillés à place du Tertre derrière le Sacré-Coeur de Montmartre, composez vos lettres d’amour au jardin du Luxembourg… Flâner à Paris
devient le passe-temps favori de tout bon touriste!
PARIS est la capitale mondiale des bistros, elle en offre plus de 10 000!
On y boit, on y écrit nos cartes postales, on y déguste un ballon (verre
de vin rouge) avec un jambon-beurre (sandwich), un citron pressé, un
bol de café au lait… mais SURTOUT on y pratique le charme de la conversation! Les plus connus: Aux Deux Magots à Saint-Germain-des-Prés
où se rendaient autrefois Picasso, Jacques Prévert, Ernest Hemingway…
Le Café de Flore où Jean-Paul Sartre et Simone de Beauvoir se rencontraient chaque jour pour y travailler; le Procope qui fut fréquenté par
Voltaire, Diderot…
Découvrir Paris, c’est aussi respirer son ambiance et savourer le temps
qui passe. C’est se surprendre encore et encore à rêver…
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Bon voyage!
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(petit déjeuner inclus)
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21 au 24 janvier / musées Ford & Chrysler
FLORIDE EN AUTOCAR
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(tout inclus / départ de Québec)
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(tout inclus / départ de Québec)
2 199 $
6 au 20 fév., hôtel El Senador
1 869 $
5 au 19 fév. hôtel Club Amigo
ORLANDO À LA RELÂCHE
(petit déjeuner et Walt Disney World inclus)
1 099 $
26 fév. au 6 mars
ÎLES-DE-LA-MADELEINE
(plusieurs repas)
26 fév. au 6 mars (découverte des blanchons sur la banquise)
1 689 $
NEW YORK À PÂQUES
(visites incluses)
609 $
25 au 28 mars hôtel Travel Inn (42 Rue)
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CIRCUIT LA ROUTE DES MAYAS
(16 repas / exclusif!)
2 799 $
8 au 17 avril (visites Mexico-Mérida-Chichén Itzá, etc.)
COSTA RICA POUR LES AMOUREUX DE LA NATURE
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6 au 20 janvier 2005
3 199 $
VIETNAM CULTURE + NATURE(vol, hébergement, plusieurs repas et visites)
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3 au 20 février 2005
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CANADA BLOOMS TORONTO
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Exposition florale no 1
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10 au 13 mars 2005
399 $
CUBA TOUT EN FLEURS
(vol, hébergement, plusieurs repas et visites)
Accompagné par Larry Hodgson
2 au 9 avril + possibilité de prolongation 1 semaine
1 699 $
LA HOLLANDE AU TEMPS DES TULIPES
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Avril 2005
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ROME EN FLEURS
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Mai 2005
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JARDINS DE LONGWOOD
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