Le multimédia au cabinet dentaire

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Le multimédia au cabinet dentaire
L’actualité en médecine dentaire
Le multimédia au cabinet dentaire
Daniel Ott (Traduction française de Thomas Vauthier, Bâle)
Grâce aux applications du «multimédia», il est désormais possible de proposer aux patientes et patients critiques et intéressés, dans le cadre du cabinet dentaire privé également, des
conseils et des informations d’un standard très élevé. En effet, le multimédia permet la visualisation directe, au fauteuil, de problèmes médico-dentaires et de différentes solutions
thérapeutiques. Le présent aperçu a comme objectif de présenter un système quelque peu
non conventionnel mais néanmoins parfaitement adapté aux besoins de la pratique quotidienne.
Fait est de constater qu’il est souvent plus
facile d’informer de manière optimale le
patient par des images plutôt que par des
paroles, qu’il s’agisse des observations
cliniques, du diagnostic, de problèmes et
d’alternatives lors de la planification thérapeutique, au cours du traitement proprement dit ou encore pour la présentation du résultat de celui-ci. Tenant compte des avantages de ce type de visualisation, bon nombre de fournisseurs d’équipements de cabinets dentaires proposent
des caméras intrabuccales et des écrans,
soit en tant que partie intégrante de
l’unit, soit sous forme d’appareils complémentaires montés sur un meuble mobile.
Le praticien souhaitant présenter, avec
un investissement aussi restreint que
possible, à ses patients des images pertinentes servant à une meilleure compréhension de la situation ou des problèmes
cliniques, ainsi qu’à l’illustration de certaines solutions thérapeutiques proposées, ainsi que tous ceux qui désirent présenter des séquences en temps réel de
certains gestes au cours du traitement,
ont également la possibilité de réaliser
de telles «retransmissions» en recourant
à des combinaisons d’appareils disponibles sur le marché non médical.
Lorsque l’on passe au crible les capacités
– ou plutôt l’adéquation pour le cabinet
dentaire – des caméras intrabuccales et
des écrans proposés par le commerce
dentaire, il faut se rendre à l’évidence que
les différentes applications souhaitées se
heurtent à certains problèmes:
– Lors des prises de vue, il est impossible
de travailler simultanément en bouche. Pour des raisons de manipulation,
la retransmission en direct de certaines
étapes intéressantes du traitement
n’est pas possible. Lors de l’examen
clinique, il n’est pas possible de maintenir simultanément le miroir, la sonde
et la caméra. Nous ne disposons, hélas
que de deux mains! Par conséquent,
certaines constatations ou éléments du
diagnostic ne peuvent être illustrés que
de façon insuffisante ou pas du tout.
– Le contrôle visuel du guidage de la
caméra se fait par écran interposé, un
inconvénient qui rend plus difficile la
mise en évidence de certaines situations de prise de vue.
– La taille et l’emplacement des écrans
montés sur l’unit ne sauraient satisfaire aux exigences d’une visualisation
optimale: les images sont trop petites
et trop éloignées du patient. La qualité
des images dépend en outre de l’angle
de vision.
– L’enregistrement de séquences dynamiques d’images sur un ordinateur,
leur traitement ultérieur et la gestion
des documents stockés demande un
investissement de moyens et de temps
très lourd.
Voici un résumé des critères essentiels exigées
en matière de méthodes de visualisation et de
projection appropriées pour le cabinet dentaire et satisfaisant aux désirs de patients:
1. Possibilité de démonstrations en direct
en cours du traitement, avec ou sans
enregistrement des séquences.
2. Enregistrement de l’examen clinique
intrabuccal et des observations pertinentes pour le diagnostic, avec présentation simultanée et/ou différée à
l’écran.
3. Enregistrements servant à la documentation de cas cliniques ou pour des
raisons de médecine légale.
4. Enregistrements destinés à l’échange
d’informations via Internet (cliniques
spécialisées, confrères spécialistes, laboratoire dentaire).
5. Projection de vidéos destinées à l’information des patients ou à titre de
simple distraction (VHS, MiniDV, DVD).
6. Projection grand format en vue directe
du fauteuil (bien visible pour le patient,
que ce soit en position assise ou couchée).
En collaboration avec la société Derron+
Moser Professional Video Services, dont le
siège est à Niederhasli près de Berne,
nous avons dès lors tenté de trouver une
solution aux exigences évoquées en matière de système multimédia.
Cette réflexion conjointe a abouti aux résultats suivants:
L’utilisation d’une caméra vidéo couleur
de taille sous-miniaturisée (p. ex. Sony
DXC-LS1P) convient particulièrement
bien aux prises de vue intrabuccales durant l’examen clinique. La caméra est
fixée sur un serre-tête (bandeau frontal),
p. ex. sur un serre-tête Confort de la maison Surgitel. Il faut veiller à ce que la caméra soit placée de sorte qu’elle se trouve exactement dans l’axe optique du praticien, à quelque 20 centimètres devant
ses yeux. Une loupe montée sur le serretête permet d’une part au praticien de visualiser le champ d’opération en format
agrandi et, d’autre part, que la distance
de ses yeux par rapport du champ opératoire demeure constante; de ce fait, il est
possible de réaliser tous les enregistrements vidéo avec une focale fixe. En
outre, une source de lumière froide montée derrière la caméra assure une illumination optimale et constante du champ
opératoire. (Fig. 1)
Il est possible de parer aux inconvénients
des écrans évoqués précédemment en
utilisant un système de projection des
images sur un écran cinéma, à l’aide d’un
projecteur à cristaux liquides (LCD Data
Projector; LCD = liquid cristal display),
p.ex. Sony VPL-CS1. L’écran sera installé
de manière à ce que le patient puisse
suivre la projection de l’enregistrements
de l’intérieur de sa bouche sous un angle
de vision optimal, même en position
couchée sur le fauteuil. La distance entre
l’écran de projection et le champ de travail est tellement grande que ni le confort, ni l’hygiène durant le traitement ne
sont entravés. (Fig. 2)
Fig. 1
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Fig. 2
Fig. 3
Parmi les autres applications souhaitables, il convient de mentionner la possibilité de présenter au patient des documents visuels enregistrés lors d’une étape précédente. Du fait que la sauvegarde
d’images isolées sur le PC nécessite des
commandes par un clavier ou une souris
et que le stockage de séquences vidéo sur
ordinateur présuppose des capacités de
mémoire très importants, nous avons
cherché une autre solution à ce problème. L’utilisation d’un enregistreur vidéo
numérique (Digital Video Cassette Recorder), p.ex. Sony GV-D900E) permet d’enregistrer et de rediffuser ultérieurement
des observations cliniques et des étapes
particulièrement intéressantes du traitement, ainsi que des documents visuels
typiques illustrant les situations initiale et
finale du patient.
Il est bien entendu possible, en cas de besoin, de transférer ces images numériques
sur un PC, ce qui permet de les y traiter et
sauvegarder. Pour ce faire, il faut disposer
d’une carte de type Video-Capturecard
avec une connexion iLink, de même qu’un
logiciel spécial (p.ex. Ulead Video Studio).
L’avantage supplémentaire de ce transfert
est la possibilité d’envoyer les images –
sous forme de fichiers graphiques – à des
confrères, au technicien au laboratoire ou
à des cliniques spécialisées.
Il va de soi que toutes les données et
n’importe quelle image peuvent également donner lieu à une projection à partir du PC, moyennant le LCD Data Projector, offrant dès lors la possibilité d’afficher des images cliniques provenant de
Collection de vieilles Revues mensuelles suisses
est à disposition (RMSO)
1945–1970 Collection complète
1971–1992 2 ou 3 trois numéros manquants
Les personnes intéressées sont priées de prendre contact avec:
Paul Gaulis
Chemin de Chables 6
1808 Blonay
Téléphone ou téléfax: 021/943 31 91
Journée romande de prophylaxie
bucco-dentaire à Martigny
Jacqueline Mayor-Schwegler
Organisée par la Commission romande d’information (CRI) de la Société suisse d’odontostomatologie (SSO), et avec la compétence de son Président, le Dr Etienne Barras, de Sion, la Journée romande de prophylaxie bucco-dentaire s’est tenue tout récemment à Martigny. Elle a réuni quelque 70 participants. Le thème choisi: «Prophylaxie bucco-dentaire dans le cadre de la
promotion de la santé: état actuel et perspectives» mettait en exergue la volonté des médecinsdentistes que les maladies bucco-dentaires soient intimement liées à des problèmes de santé
générale et qu’elles soient reconnues comme telles. C’est pourquoi le Dr E. Barras avait fait
appel à des conférenciers du monde médical et paramédical pour s’exprimer sur le sujet.
C’est à M. Thomas Burgener, conseiller
d’Etat valaisan qu’il appartint d’ouvrir les
feux. Il parla de l’utilité de la prévention
et releva quelles sont les tâches de l’Etat
en la matière et pour la promotion de la
santé.
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présentations de cas publiés sur Internet.
De même, le système permet de faire
passer des images ou des séquences vidéo à partir de différents supports commerciaux, tels que cassettes vidéo VHS,
CD ou DVD. (Fig. 3)
Last but not least, une telle installation
multimédia peut servir à la projection de
films grand public à titre de distraction
susceptible de rendre plus supportables
pour le patient certaines étapes de traitement particulièrement pénibles ou prolongées. Le son est dès lors retransmis
sur un casque d’écoute sans fil et à liaison
hertzienne.
A noter que toutes les applications évoquées ne se fondent pas sur les réflexions
abstraites d’un «délinquant théoricien»
assis derrière son bureau; au contraire, depuis près d’une année, ce système multimédia fonctionne dans le cabinet de l’auteur et a fait ses preuves en pratique quotidienne, à la grande satisfaction d’un grand
nombre de patientes et de patients. ■
Soins dentaires scolaires
M. André Tissières, médecin-dentiste, à
Martigny, membre du Comité central de
la SSO, releva que bon nombre de pays
qui nous entourent se posent la question de savoir comment nous avons fait
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pour faire baisser l’incidence de la carie
dentaire de 70% ces 20 dernières années. On le doit, avant tout, au Prof.
Marthaler de Zurich et à ses condisciples qui ont réussi, avec le soutien de
la SSO, à imposer les soins dentaires
scolaires. Ils ont mis en place, dans les
communes, des services spécialisés et
cette initiative a très rapidement porté
ses fruits. Cependant on enregistre actuellement une recrudescence des caries
chez les enfants, suite à une alimentation trop sucrée et à une hygiène dentaire moins rigoureuse, même chez les tout
petits où la carie du biberon fait des ravages. Les maladies bucco-dentaires
sont évitables. C’est la responsabilité de
tout un chacun. Mais les mesures de
prévention doivent être largement diffusées, surtout auprès des jeunes qui «enregistrent» plus facilement et auxquels
L’actualité en médecine dentaire
on offre ainsi la possibilité de garder
leurs dents très longtemps. La médecine
dentaire coûte cher et tout ce qui a trait
à la prophylaxie doit être encouragé.
Une réduction des prestations mènerait
à une catastrophe.
Mme Elisabeth Marty-Tschumi, déléguée
à la prévention et à la promotion de la
santé en Valais, parla de la nécessité
d’analyser les besoins pour orienter toute
action et la réaliser, et d’améliorer les
connaissances et les traitements. La prévention des maladies bucco-dentaires est
maintenant à intégrer dans le vaste concept de la promotion de la santé.
Santé bucco-dentaire et santé
générale
Dans un très brillant exposé, teinté d’humour, malgré la sévérité du sujet, le Prof.
Jacky Samson, de la Division de chirurgie
et stomatologie de l’Ecole de médecine
dentaire de Genève, releva, avec moult
exemples à l’appui, que les infections
bucco-dentaires ne restent pas locales et
qu’elles peuvent avoir des répercussions
dramatiques sur tout l’organisme. C’est
pourquoi elles ne doivent jamais être négligées.
Monsieur Daniel Cordonier, Dr en psychologie, directeur de l’Office d’orientation scolaire et professionelle du Valais
romand, à Sion, parla de «la motivation à
la santé: approche événementielle». Il
mit l’accent, dans une présentation remarquable et très convaincante, sur la
responsabilisation ou la crainte face aux
risques accrus à moyen ou à long terme,
selon les statistiques, et la manière de gérer son capital santé. La crainte de voir
des pathologies développées dans le futur n’a que peu d’impact sur la motivation à arrêter un comportement dommageable chez les jeunes. Cette motivation
à la santé devrait plutôt cibler les sphères
qui ont de l’importance pour eux. La relation avec les personnes de l’autre sexe,
par exemple, ou la vie sociale avec les
pairs.
Le tabac tue!
Quant au Dr Hubert Varonier, président
du Centre d’information pour la prévention du tabagisme en Valais, il traita du
sujet délicat «les jeunes et le tabagisme»
et présenta avec pertinence les dangers
réels de ce dernier. On enregistre une
augmentation de la consommation de cigarettes chez les jeunes, chez les jeunes
filles notamment. Pour quelles raisons
commencent-ils à fumer?
Par envie de faire comme les autres, pour
se sentir libres, parce que leurs parents
leur ont donné l’exemple, pour imiter un
frère ou une sœur ou, encore, un acteur?
Dans l’optique des maladies parodontales, le Dr Varonier releva que le tabac
les favorise et qu’un fumeur a 2,7% de
plus de chance (?) de perdre ses dents
qu’un non-fumeur et, pis encore, que 35%
fumeurs meurent entre 35 et 65 ans, soit
20 à 25 ans plus tôt que les non-fumeurs!
En Suisse, on enregistre 9000 décès par an
dus au tabac. Des chiffres qui donnent à
réfléchir! Mais allez brandir le spectre de
la maladie ou de la mort auprès des
jeunes. Ils n’en ont cure. Il faut trouver
d’autres arguments plus convaincants.
Pour clore la séance, le nouveau stand de
prévention de la SSO pour les écoliers
romands préadolescents «Prophy 2000»
a été présenté aux participants (cf. encadré). ■
Un nouveau stand de prévention pour les écoles
La SSO met gratuitement à la disposition des écoles romandes un nouveau stand
«Prophy 2000». Il comporte quatre panneaux illustrés montrant des jeunes dans des
situations données de la vie courante. Sans texte, il s’accompagne des commentaires d’une spécialiste en la matière. Lors de la visite, un dépliant est remis à
chaque élève. La vue de ce stand permet aux jeunes dans la préadolescence de
prendre conscience de l’importance d’une denture saine et de la nécessité, à cette
fin, d’une prévention des maladies bucco-dentaires par la prise de mesures adéquates.
Entièrement pliable, se rangeant dans une valise, ce stand est facile à transporter et
à monter. Il est accompagné d’un dossier pédagogique qui en rend la présentation
plus performante.
Pour tous renseignements et réservation:
Dr E. Barras, médecin-dentiste
Case postale 148
1951 Sion
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