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mercredi 16 septembre 2015 LE FIGARO - N° 22 115 - Cahier N° 3 - Ne peut être vendu séparément - www.lefigaro.fr BEAUTÉ ESCAPADES LA CORÉE DU SUD, LE PAYS OÙ NAISSENT LES TENDANCES ESTHÉTIQUES PAGE 31 CINQ MONUMENTS HISTORIQUES DEVENUS HÔTELS D’EXCEPTION PAGES 32 ET 33 Le château Mont-Royal « Marguerite » Un bijou de Castafiore Dans le film de Xavier Giannoli, Catherine Frot incarne avec justesse « la reine des brailleuses ». Une histoire inspirée de la vie d’une milliardaire américaine entretenue dans l’illusion qu’elle était une grande chanteuse d’opéra. PAGE 28 Denis Mpunga et Catherine Frot dans Marguerite. ÇA C’EST... BIARRITZ ! Ariane Bavelier LA MER QU’ON VOIT DANSER MEMENTO FILM ; ESTÉE LAUDER ; DR Barak Marshall, puis le CCN Malandain Ballet de Biarritz donne le magnifique Estro sur l’Estro Armonico et le Stabat Mater de Vivaldi. Trois gavroches gravissent la barricade de sable derrière la scène et, inspirés par ce qui s’y passe, s’élancent vers la mer dans des sauts vrillés. Et recommencent et s’enhardissent, tranquilles. Les spectateurs rêvent aux étoiles. Le lendemain, promenade au phare à l’orée de l’après-midi. Foofwa d’Imobilité a guidé une vingtaine d’amateurs dans la confection dansée d’un déjeuner. Le public rejoint les artistes, partage une brochette aux fruits et les mesures d’un air de fête. Biarritz est perlée de danses. Ici une expo, là un spectacle, et dans les rues du quartier Saint-Charles, qui fête son patron, des libres danseurs au son des fanfares. L’orage menace les buffets de cochonailles et de vin. On reflue vers Peau d’âne, créé ce soir-là au Casino par Marie-Geneviève Massé, qu’on a connue beaucoup plus inspirée. Dimanche à 11 heures, retour sur la grande plage pour la « gigabarre ». Ronds de jambes, battements, arabesques, cambrés, les promeneurs s’accrochent puis improvisent. Au loin les surfeurs allongés sur leur planche comme un banc de phoques guettent la vague qui va les faire danser. A L a mer ourlée d’écume dévore la nuit et la soulève de ce souffle plein et rond qui rameute les surfeurs. La scène est bien dans l’axe, entre les rochers de la Vierge, du Canon et du Boucalot. Une montagne de sable la protège du vent qui s’engouffre dans l’anse du PortVieux. Les premiers fidèles sont arrivés à 20 heures. Ils ont déplié leur serviette sur le sable. Certains sont équipés de pliants tendus de ces toiles rayées dont se pavoise le Pays basque. La mer est sage ce vendredi soir, c’est le public qui déborde depuis la plage sur les escaliers, les trottoirs qui encerclent la crique, le toit des restaurants, les balcons des immeubles, et même les arbres alentours qu’ils attaquent à califourchon. Quelque 4 000 personnes attendent les ballets donnés gratuitement en plein air pour ouvrir les 25es Temps d’aimer, nom désuet du festival de danse de Biarritz. Grâce à Thierry Malandain, son excellent chorégraphe résident, et parce que les Basques pratiquent encore, bras dressés et sautillant des genoux, les pas qui portent leur nom, on aime la danse dans ce Sud-Ouest, bien au-delà du « temps » qui lui est réservé. Malgré le vent, malgré le froid, aucun tapage. Le Ballet Junior de Genève interprète Monger de 5 3 A V E N U E M O N TA I G N E PA R I S 25E ÉDITION DU FESTIVAL TEMPS D’AIMER. mercredi 16 septembre 2015 LE FIGARO 28 L'ÉVÉNEMENT Frot et usage de faux CHRONIQUE Dans « Marguerite », au cœur des années 1920 versées dans le surréalisme, Xavier Giannoli dépeint avec finesse une Castafiore qui chante comme une casserole et refuse de le savoir. Un futur classique. LE CINÉMA Éric Neuhoff [email protected] D ans le parc, on entend des cris de paon. À l’intérieur du château, c’est pire : la maîtresse de maison chante. Elle chante comme une casserole et les invités l’applaudissent. La baronne est riche. Elle tord la bouche, broie les notes, pousse dans les aigus. Elle se façonne une carrière à usage intime. Les amis, les relations mondaines ne comptent pas. Ils sont là pour dérouler des compliments d’un kilomètre, se boucher les oreilles. À la limite, ils sont payés pour ça. Avec le vrai public, c’est une autre histoire. Marguerite se produit dans son salon. Cette cour de récréation est son royau- me. Elle veut que son mari la regarde. Hélas, il l’entend. Il a une maîtresse à Paris. Elle le trompe avec l’opéra. Son majordome noir la protège de la réalité. Cette présence quasi silencieuse fait office de chœur antique. La milliardaire cherche à secouer le quotidien. Elle ignore que le talent ne s’achète pas. Dans les années 1920, le surréalisme rôde. Elle devient objet de curiosité. Tout le monde lui ment. Elle s’offre les services d’un professeur. Il lève les yeux au ciel. Elle se fait photographier en tenues de scène. Ce sont des grands rôles en sépia. Il n’y a pas que les éclairs de magnésium qui l’aveuglent. Au moins, les clichés restent muets. Ils donnent le change. Personne ne lui révélera l’affreux secret. Sa vie est un songe. Elle voudrait vivre dans le désordre du génie. Elle récolte des haussements d’épaule. Elle massacre La Reine de la nuit, salope La Marseillaise, pose ses grosses pattes sur La Norma. Malheur au jour qui saluera l’apparition des enregistrements. Elle connaîtra l’angoisse et la lumière. Les dernières illusions n’y résisteront pas. Un monstre attendrissant C’est un cas. Est-elle folle ? Fait-elle semblant ? Aurait-elle préféré la vérité ? Le mystère demeure. Il y a de brefs instants où elle chante juste, comme par accident. Cela ne dure pas. C’est sa fin. Catherine Frot prête son regard étrange, son visage tantôt volontaire, tantôt hébété, à ce phénomène. Elle réussit à créer un subtil mélange de terreur et de fragilité. On dirait à la fois la Bette Davis de Baby Jane et la Gloria Swanson de Sunset Boulevard. Il y a làdedans quelque chose de fatal et de désespéré. On y voit vibrer l’amour désolé d’un homme pour sa fantasque épouse. On ressent la tristesse cachée d’une artiste à laquelle les dons ont été refusés. Xavier Giannoli peint de couleurs chaudes, pare d’ombres noires et de lueurs d’incendie ce caractère original, ce monstre attendrissant. Il en perçoit la grandeur, le ridicule, la poésie. Le film a de la patine, la sereine évidence des futurs classiques. Dans cette campagne humide, le ciel est noir, les routes désertes. Les torpédos tombent en panne toujours au même endroit (belle idée de cinéma). Il y a une femme à barbe, un serpent blanc, un œil géant qu’on roule sur la pelouse. Dans sa chambre, Marguerite continue à rêver. Dehors, le paon pousse ses cris. Cela émet des sons pathétiques et prodigieux. ■ UN FILM QUI NE MANQUE PAS D’AIRS « COME, YE SONS OF ART » Le tube choral de Purcell accompagne ironiquement la scène d’ouverture du film. Composée pour l’anniversaire de la reine Mary II d’Angleterre, cette ode salue en effet le goût des puissants pour l’art. Pompe et circonstance. « Marguerite » Drame de Xavier Giannoli Avec Catherine Frot, André Marcon, Michel Fau Durée 2 h 07 ■ L’avis du Figaro : ˜˜˜š « DER HÖLLE RACHE » C’est avec l’air de la Reine de la nuit de La Flûte enchantée de Mozart que l’on découvre la voix - et le chant - de Marguerite. Cet air, que Florence Foster Jenkins grava sur disque dans une version hilarante de fausseté, est pour tous les mélomanes l’étendard de la « reine des brailleuses ». « LA BERCEUSE DES SIRÈNES » Cette mélodie d’Arthur Honegger, ici entonnée par la jeune Hazel (l’anti-Marguerite du film), est une référence au Paris surréaliste des années 1920, qui vit naître sous l’égide de Cocteau le fameux groupe des Six, dont Honegger sera l’un des plus illustres représentants avec Poulenc. Marguerite (Catherine Frot) et son professeur de chant Atos Pezzini (Michel Fau) qui accepte la mission délicate et courageuse de la faire répéter. MEMENTO FILM Une actrice enchantée par le rôle Étonnante Catherine Frot ! On se souvient de sa première grande apparition à l’écran dans La Dilettante de Pascal Thomas, en 1999, mélancolique sous sa coquetterie mutine et sa débrouillardise insolente. Depuis, elle a grandi et mûri à travers films et pièces, jusqu’à l’épanouissement de cette Marguerite phénoménale, perle baroque sertie par Xavier Giannoli. « Je l’admire et j’avais envie de tourner avec lui, dit la comédienne. Il est venu me voir sur scène dans Oh les beaux jours et m’a proposé le scénario. Il y a quelque chose de commun, d’ailleurs, entre la Winnie de Beckett et la Marguerite de Giannoli. Une même fraîcheur. J’ai tout de suite été sensible à son innocence : c’est quelqu’un qui ne voit pas le mal. Cela lui donne une force incroyable, qui lui permet d’aller au bout de son rêve, même si elle s’y perd. » Une chose délicieuse, chez Catherine Frot, c’est qu’elle se laisse charmer par son personnage comme si elle le découvrait, comme si elle en était spectatrice. Elle revient juste de la Mostra de Venise, où le film et son interprétation ont été salués par la presse internationale, et elle en garde un friselis d’excitation : « Il y a eu un article enthousiaste dans Variety (important magazine professionnel américain, NDLR), et le film est vendu dans 35 pays. » Maintenant, la voilà posée dans un fauteuil au foyer du Théâtre Antoine, où elle répète Fleur de cactus. « Pas facile de jongler entre les deux », reconnaît-elle. Mais le théâtre est sa première passion : « Je ne pourrais pas m’en passer ! », dit-elle. Pour Fleur de cactus, elle retrouve Michel Fau, qui joue son professeur de chant (fort embarrassé) dans Marguerite. Elle, au départ, n’est pas très mélomane, et encore moins familière de l’opéra. Quant à l’Américaine Florence Foster Jenkins, qui a inspiré Giannoli, elle n’en avait jamais entendu parler. « Pour me préparer, j’écoutais d’un côté la Callas dans Casta Diva et, de l’autre, Foster Jenkins dans l’air de la Reine de la nuit. Et je me suis beaucoup amusée, avec sérieux, à travailler le faux avec un professeur. Après, il y a tout un travail technique de mixage avec une voix de colorature que je n’ai pas. » « On déraille pour amuser » Qu’est-ce que chanter faux ? « Je me souviens que mon père en voiture chantait faux à tue-tête pour faire enrager ma mère. Nous, les enfants, ça nous en- Florence Foster Jenkins, reine des brailleuses Longtemps, on a cru qu’elle avait inspiré à Hergé sa Castafiore. Notre excentrique milliardaire naît en juillet 1868 en Pennsylvanie. Toute sa vie est bâtie sur un mensonge, encouragé par son entourage qui la fit tourner, enfant, comme « Mademoiselle Foster, enfant prodige du piano… ». En 1909, s’étant autoproclamée chanteuse lyrique, notre « reine des brailleuses » (comme on la surnommera) met à profit la mort de son père - un riche avocat et son héritage pour gagner New York. Passant de cercles en cercles, rémunérant grassement les musiciens qui l’accompagnent dans son délire - et supportent ses intonations atrocement fausses -, elle produit des disques à compte d’auteur, organise des récitals, suivis de dîners de gala au Ritz Carlton. En 1943, après un accident de taxi, elle se persuade de chanter plus aigu que jamais. Loue le Carnegie Hall pour s’y présenter. Le récital a lieu l’année suivante devant une salle comble et hilare. Elle demeure impassible, expliquant que les rires sont ceux de ses rivales. Elle ne peut échapper aux comptes rendus assassins des critiques. Et meurt cinq jours plus tard d’une crise cardiaque… dans un magasin de musique. T. H. chantait ! Chanter faux, c’est faire le clown, on déraille pour amuser. » Et il y a du clown en Catherine Frot, qui raffole de Pierre Étaix et de Charlot. À ses yeux, Marguerite est à la fois une artiste et une enfant, avec ce trait commun aux deux : une pureté préservée par sa solitude, dans le monde du parisianisme. « Elle chante comme elle a envie de chanter, elle suit son instinct et sa passion. Pour moi, elle participerait plutôt de l’art brut, de l’art naïf. » On pourrait la comparer à Séraphine, peintre sauvage que Yolande Moreau avait interprétée à l’écran. Catherine Frot se régale au souvenir du début du tournage : « On était dans une maison d’un village tchèque, pour faire les photos de Marguerite en diva dans les grands rôles du répertoire lyrique. Xavier s’est inspiré de portraits de cantatrices de l’époque, très posés, pour créer cette galerie de souvenirs imaginaires, puisque Marguerite n’a jamais chanté nulle part. J’ai eu un plaisir fou à travailler au milieu de ces décors et de ces costumes extravagants. C’était à la fois joyeux et envoûtant, parce que j’étais complètement dans l’illusion de Marguerite. » Un personnage qui la laisse encore songeuse, et qu’elle accompagne jusqu’à sa dernière envolée : « Il y a une notion mystique, à la fin, un sacrifice d’amour… Le film contient des paradoxes à l’infini, et en même temps, il est très simple. » Cette simplicité l’émerveille. ■ « PAGLIACCI » Cruel manifeste contre les faux-semblants du théâtre et de l’art en général, l’opéra de Leoncavallo introduit le personnage du ténor Atos Pezzini - joué par le génial Michel Fau -, qui acceptera de prêter sa voix à la mascarade construite autour de Marguerite, et précipitera la chute de cette dernière. « CASTA DIVA » L’air de soprano par excellence. Celui qui, par la longueur de ses lignes et ses vocalises, exige de l’interprète une technique sans faille. C’est aussi l’air emblématique de l’une des plus tragiques histoires de trahison de l’opéra : Norma de Bellini. Ce morceau - qui n’était pas spécialement associé à Foster Jenkins - a dans le film un rôle décisif. BRIDGEMAN IMAGES, LEBRECHT/RUE DES ARCHIVES ; A MARIE-NOËLLE TRANCHANT [email protected] LE FIGARO CULTURE mercredi 16 septembre 2015 29 Loubna Abidar, au nom des femmes PORTRAIT L’actrice marocaine incarne une prostituée dans « Much Loved ». Un film qui lui a valu le Valois de la meilleure actrice à Angoulême et des menaces de mort. J « NATHALIE SIMON [email protected] e n’ai pas peur de mourir à cause d’un film, mais j’espère que ça va se calmer », commence Loubna Abidar, 30 ans. Elle reçoit des menaces de mort depuis que Much Loved, de Nabil Ayouch, qui montre le quotidien de quatre prostituées à Marrakech, a été présenté au Festival de Cannes à la Quinzaine des réalisateurs. Interdit au Maroc, il a reçu deux récompenses au Festival du film francophone d’Angoulême, le Valois d’or du meilleur film et celui de la meilleure actrice pour Loubna Abidar. Cette dernière est poursuivie en justice par son pays pour avoir joué dans ce longmétrage violemment réaliste. « C’est la première fois que le monde voit au cinéma une femme arabe nue et faisant l’amour », observe-t-elle. Chignon serré, sans fards, une cicatrice sur le front témoignage d’un coup donné par son père, visage avenant, Loubna Abidar traverse la Fran- C’est la première fois que le monde voit au cinéma une femme arabe nue et faisant l’amour ” LOUBNA ABIDAR ce dans tous les sens pour assurer la promotion de Much Loved. Elle porte une tunique pantalon vert d’eau représentant… Minnie. Déjà, haute comme trois pommes, elle rêvait de devenir danseuse orientale, de faire « la même carrière que Dalida », d’être dans la lumière des projecteurs enfin. Elle ignorait que ce serait à travers un film qui suscite la polémique. Son enfance donne déjà le ton. Son père « berbère à 100 % » ne travaille pas, sa mère fait des ménages et des gâteaux qu’elle vend pour subvenir aux besoins de leurs trois enfants. Loubna est l’aînée. Elle suit des cours de théâtre en cachette, raconte à sa fa- Noha (Loubna Abidar), la « chef », organise les sorties des prostituées, souvent avec de riches Saoudiens qui les traitent plus bas que terre. mille qu’elle va faire des études de médecine, part au Brésil se former, fait un passage par la Belgique. « Quand tu viens d’une famille pauvre, ou tu te prostitues, ou tu trouves un protecteur. Dans les deux cas, tu te vends », résume-t-elle. Loubna a trouvé un « protecteur » avec lequel elle est venue habiter à Paris. Elle avait 16 ans : « Je n’ai pas profité de ma jeunesse », confie-t-elle. Pour exister et gagner de l’argent, elle tourne des courts-métrages, des téléfilms : « Au Maroc, ce sont des copier-coller de films américains », précise-t-elle. Elle joue ainsi une danseuse qui transporte de la drogue dans la version arabe du Transporter. Much Loved est son premier grand rôle. Elle s’était rendue au casting de Nabil Ayouch maquillée et habillée comme une prostituée. « Il voulait faire un docu-fiction avec des actrices débutantes, Une guerre froide mal réchauffée CINÉMA Avec « Agents très spéciaux. Code U.N.C.L.E », Guy Ritchie reprend un feuilleton des années 1960. Aussitôt vu, aussitôt oublié. ÉRIC NEUHOFF [email protected] C ette manie de transformer en long-métrage des feuilletons des années 1960. À qui le nom de Napoleon Solo dit-il encore quelque chose ? Lassé de personnages trop connus comme Sherlock Holmes, ce petit malin de Guy Ritchie jette son dévolu sur Des agents très spéciaux. Il faut se souvenir de l’époque. La guerre froide n’était pas un vain mot. Le souvenir du dernier conflit mondial flottait dans les esprits. Le rideau de fer était debout. Ces détails étant posés, le film démarre sur les chapeaux de roue avec une poursuite en voiture dans Berlin-Est - un exploit quand on sait comment fonctionnaient les moteurs fabriqués là-bas. Un agent de la CIA exfiltre une jeune Allemande brune qui travaille dans un garage. L’espion américain est chargé de retrouver le père de la mécanicienne, un ancien savant nazi. Sa mission l’oblige à collaborer avec son homologue du KGB. Si ça n’est pas de la realpolitik, ça ! L’avenir de la planète est à ce prix. La vraisemblance n’est pas la qualité première de l’ouvrage où se succèdent les explosions, les courses en bateau ou en buggy et les visites guidées sur des terrasses romaines ou des îles de la Méditerranée. Le rôle de la méchante est dévolu à une grande bringue blonde. Le film revêt les couleurs du moment, bolides de Formule 1, costumes sur mesure, séances d’essayage chez les couturiers (Paco Rabanne ou Chanel ?). La panoplie est là au complet. Henry Cavill, le plus inexpressif des acteurs Guy Ritchie dirige l’affaire sans ricaner, avec un honnête second degré, un sens du rythme qui est la moindre des choses quand on met les pieds dans ce domaine. Henry Cavill est le plus inexpressif des acteurs, avec ses allures de Daniel Day-Lewis empâté. Armie Hammer est presque transparent. Alicia Vikander a du piquant. Aussitôt vu, aussitôt oublié, voilà le mérite principal de ces aventures qui semblent avoir été retrouvées dans des boîtes en fer rouillées, dans les studios où l’on aurait tourné les James Bond période Sean Connery. Un bol de pop-corn et un esquimau, S.V.P. ■ « Agents très spéciaux. Code U.N.C.L.E » Espionnage de Guy Ritchie Avec Henry Cavill, Armie Hammer, Alicia Vikander Durée 1 h 57 ■ L’avis du Figaro : ˜ššš mais qui avaient du vécu. Nous avons parlé pendant deux heures, j’ai fini par lui dire que j’avais déjà joué dans des films et que j’en avais réalisé. Il m’a d’abord confié le rôle de consultante. » Au bout de huit mois, le réalisateur marocain lui offre le rôle principal, celui de Noha, la responsable des filles. « Toutes les scènes ont du sens, on voit que les hommes les traitent comme des animaux. » Certaine de défendre la cause des femmes, Loubna Abidar a fièrement monté les marches cannoises en caftan et babouches. Désormais, sa famille se réjouit pour elle. Sa mère surtout. « Mon cœur a 18 ans, ma tête, 90 », conclut-elle. Aujourd’hui heureuse en couple, mère d’une petite fille de 6 ans, la jeune femme regarde l’avenir avec confiance. Elle souhaite continuer à tourner dans des « films engagés ». ■ LA CRITIQUE On dirait des jeunes femmes comme les autres. Jeunes, attirantes, pleines de vie, Noha, Randa, Soukaina et Hlima jouent, se disputent, se réconcilient sans penser à demain. Pourtant, leur quotidien est insupportable, elles se prostituent. Noha, la « chef », organise leurs sorties, souvent avec de riches Saoudiens qui les traitent plus bas que terre lors de soirées où l’alcool et la drogue ajoutent aux débordements sexuels. Dans Much Loved, qu’il envisageait d’abord comme un docu-fiction, Nabil Ayouch ne fait rien pour atténuer la cruelle réalité de ces Marocaines, ce qui a provoqué l’ire d’extrémistes dans leur pays, où le film est interdit. Le réalisateur, qui a notamment tourné à Marrakech, montre la prostitution dans tous ses états. Parées de leurs robes les plus avantageuses, maquillées à outrance, PYRAMIDE DISTRIBUTION Noha, Randa, Soukaina et Hlima sont présentées comme des morceaux de viande sur l’étal d’un boucher. Le réalisateur choque avec des séquences très crues, mais émeut également en filmant les filles en pyjama, comme des gamines insouciantes. Endormies les unes à côté des autres, enlacées, elles échappent à leur condition d’esclaves l’espace de trop courts instants. Un sentiment de solidarité, de fraternité, même, nous envahit. Soucieux de justice, Nabil Ayouch réveille les consciences. De façon salutaire. N. S. « Much Loved » Drame de Nabil Ayouch Avec Loubna Abidar, Asmaa Lazrak, Halima Karaouane Durée 1 h 44 ■ L’avis du Figaro : ˜˜˜š L’Afrique en noir et blanc DOCUMENTAIRE Le cinéaste autrichien Hubert Sauper montre le Soudan du Sud avec un manichéisme confondant dans « Nous venons en amis ». TANGUY BERTHEMET [email protected] D ire que l’on attendait avec impatience le prochain film d’Hubert Sauper serait très exagéré. Néanmoins, le bruit qui entoure la sortie du nouveau documentaire de l’auteur du très remarqué, et ô combien critiquable Cauchemar de Darwin, nous force à nous extirper de notre léthargie. Pour cette production baptisée Nous venons en amis, le cinéaste autrichien ne quitte pas l’Afrique. Il s’y enfonce en tentant d’expliquer l’insondable drame qu’est la vie des habitants du plus jeune État du monde : le Soudan du Sud. Comme d’habitude avec Sauper, l’image est léchée et le propos manichéen : le pays est victime de la voracité des États développés dans leur ensemble, et de la Chine et des États-Unis plus particulièrement. On comprend certes que l’auteur entende faire un film engagé où l’on ne s’encombre pas de finesse pour dénoncer l’exploitation brutale des ressources dont est victime l’Afrique. On comprend aussi sa volonté d’interroger de simples acteurs de cette machine infernale plutôt que des experts dans des bureaux climatisés. Seulement, à ce jeu-là, ce qui se veut un schéma dénonciateur à la portée universelle devient un gribouillis décousu. Car le Soudan du Sud se prête particulièrement mal aux raccourcis et le spectateur qui entrera novice dans l’histoire de ce pays en ressortira tout aussi novice. Peut-être un rien plus embrouillé. Passons sur les poncifs comme la colonisa- Hubert Sauper tente d’expliquer l’insondable drame qu’est la vie des habitants du plus jeune État du monde, le Soudan du Sud. LE PACTE tion fut mauvaise (ce que l’on savait déjà) ou le tracé des frontières africaines à Berlin pas idéal (idem). Mais on ne voit pas en quoi la fausse naïveté qui se dégage de l’interview d’un ingénieur des pétroles chinois un peu benêt symbolise l’implication de Pékin. Pas plus que le portrait d’un évangéliste américain cinglé, persuadé que Jésus lui parle, implique gravement Barack Obama ou le Département d’État. Élites invisibles Les personnages locaux, eux, sont gentils, à la peine et si possible en costume traditionnel. Quant aux élites sud-soudanaises, le film ne fait que les évoquer (tout juste une vague image du président Salva Kiir) comme si elles n’étaient d’aucun poids sur la destinée du pays. Le plus gênant est que Nous venons en amis laisse entendre en point d’orgue de sa démonstration que la guerre redoutée, pour le contrôle des richesses bien entendu, démarre bel et bien entre le Soudan et Soudan du Sud. Ce n’est pas le cas, tout du moins pour l’instant. Ce qui est vrai, en revanche, c’est qu’un conflit est bien en train de déchirer le pays. Mais il est interne. Il a fait des dizaines de milliers de morts en dix-huit mois. Le film n’en dit pas un mot. ■ « Nous venons en amis » Documentaire d’Hubert Sauper Durée 1 h 50 ■ L’avis du Figaro : ˜ššš A “ mercredi 16 septembre 2015 LE FIGARO 30 CULTURE Splendeur et misères du héros américain CINÉMA Le coureur cycliste Lance Armstrong, le joueur d’échecs Bobby Fischer et le groupe de rap N.W.A sont l’objet de biopics. Des portraits contrastés, loin de l’hagiographie. L Ben Foster, convaincant en « boss » du peloton, glorieux puis humilié dans The Program. Boris Spassky (Liev Schreiber) face à Bobby Fischer (Tobey Maguire), génie légendaire rongé par la paranoïa dans Le Prodige. UNIVERSAL PICTURES e cinéma n’est jamais rassasié de destins exceptionnels, de figures édifiantes ou de héros hors du commun. Le biopic, un genre vieux comme le septième art, se porte bien. Le public, les scénaristes et les réalisateurs ne semblent pas se lasser de ces biographies filmées. Mais les chevaliers blancs, les héros sans peur et sans reproche ont désormais moins les faveurs que les personnages ambigus, contradictoires, pour ne pas dire retors. Ces derniers temps, les cinéastes préfèrent mettre en lumière le côté obscur de la force. Stephen Frears s’y attelle dans The Program. Comme son titre l’indique, ce n’est pas un film sur le cyclisme. Comme son titre ne l’indique pas, The Program est un film sur Lance Armstrong. Le scénario de John Hodge s’inspire du livre de David Walsh, Sept péchés capitaux. À la poursuite de Lance Armstrong (J’ai Lu). Walsh, journaliste au Sunday Times, a été l’un des premiers à soupçonner le coureur américain de se doper et à enquêter. Il lui a fallu attendre treize longues années pour voir Armstrong reconnu coupable. The Program hésite entre le film d’investigation et le portrait du champion déchu, de l’ascension à la chute. Dans son livre, Walsh cite deux fois Fitzgerald : «Montrezmoi un héros et je vous écrirai une tragédie » et « Dans les vies américaines, il n’y a pas d’acte II ». Ces sentences vont comme un gant au Texan guéri d’un cancer des testicules avant de carburer à l’EPO pour gagner sept fois le Tour de France, de 1999 à 2005. Si la METROPOLITAN FILMEXPORT ÉTIENNE SORIN [email protected] Le groupe N.W.A, une success story aux côtés sombres. Autre sociopathe érigé en héros américain avant de tomber de haut, Bobby Fischer est au centre du Prodige. Le pitch est imparable : comment le gamin de Brooklyn devenu champion d’échecs, symbole de l’Ouest libre et démocratique au temps de la guerre froide, était aussi un être à la psyché détraquée. Le vétéran Edward Zwick (Glory, Blood Diamond) a la main un peu lourde pour montrer le double visage de Fischer (Tobey Maguire), Juif antisémite, génie paranoïaque et pion incontrôlable du gouvernement de Nixon. Après une première heure redondante, où Fischer démonte tous les téléphones qui lui tombent sous la main pour y débusquer des micros introuvables, Le Prodige gagne en intensité lors du « match du siècle » opposant Fischer au Soviétique Boris Spassky à Reykjavik en 1972. Il ne se heurte pas moins à un handicap insurmontable : les échecs sont infilmables. Et Zwick n’essaie même pas de rendre intelligibles les parties légendaires de cette rencontre au sommet. Certains dialogues restent hermétiques pour le profane (« Ouah, il n’a pas fait sa défense sicilienne ! ») « Au-delà des quatre premiers coups, il y a 300 milliards de possibilités », dit l’un des personnages pour expliquer la personnalité dérangée du joueur d’échecs. Fischer est un cas extrême. L’épilogue rappelle qu’après sa victoire sur Spassky, il se retire de la compétition. Anti-américain viscéral, clochard apatride, il meurt en 2008 en Islande, la terre de ses exploits. Les stars du rap au cœur des tensions raciales Les rappeurs de N.W.A, eux, n’ont jamais été soutenus par le gouvernement américain. À la fin des années 1980, ces adolescents noirs s’extirpent des rues mal famées de Compton, quartier pourri de Los Angeles, grâce à la musique. Ice Cube, Dr. Dre, Eazy-E, DJ Yella et MC Ren deviennent N.W.A (pour Niggaz With Attitude, que l’on peut traduire par « Nègres avec du caractère »). Ils chantent ce qu’ils vivent au quotidien, la violence des gangs, le trafic de drogue, le racisme. Leur refrain « F*ck Tha Police » ne leur vaut pas que des amis. Les stars du rap sont dans le collimateur du FBI et de la censure. Leur histoire ressemble à celle de n’importe quel groupe de rock, des tournées orgiaques aux embrouilles d’argent – excellent Paul Giamatti dans le rôle du manager Jerry Heller, ancien impresario de Marvin Gaye, Ike & Tina Turner ou encore des Who. F. « The Program » Biopic de Stephen Frears Avec Ben Foster, Chris O’Dowd, Guillaume Canet Durée 1 h 43 ■ L’avis du Figaro : ˜˜šš « Le Prodige » Biopic d’Edward Zwick Avec Tobey Maguire, Liev Schreiber, Michael Stuhlbarg Durée 1 h 54 ■ L’avis du Figaro : ˜˜šš « N.W.A Straight Outta Compton » Biopic de F. Gary Gray Avec O’Shea Jackson Jr., Corey Hawkins, Jason Mitchell Durée 2 h 26 ■ L’avis du Figaro : ˜˜šš Les autres films ■ « LA VIE EN GRAND » Comédie de Mathieu Vadepied, 1 h 33. GAUMONT STUDIO CANAL Les échecs bougent mal leurs pions Gary Gray, réalisateur noir jusqu’ici peu réputé pour sa conscience politique, abuse de la panoplie du gangsta rap (filles en bikini, armes, drogue) mais le film vaut mieux qu’une succession de clichés. En 2 h 26, N.W.A Straight Outta Compton retrace finement la trajectoire de chacun des membres du groupe tout en restituant le contexte de l’époque. En particulier les tensions raciales qui explosent avec l’acquittement des policiers responsables de la mort de Rodney King en 1992. Dans l’Amérique soi-disant « postraciale » de Barack Obama, le film a trouvé un écho inattendu. Il a occupé pendant trois semaines la tête du box-office américain. ■ Ce premier long-métrage de Mathieu Vadepied, chef opérateur de Sur mes lèvres et d’Intouchables, évite les clichés sur la banlieue. Il en fait même un terrain de jeu inédit où la fraternité a droit de cité. Dirigés avec finesse, Balamine Guirassy et Ali Bidanessy sont époustouflants de naturel et de générosité. ■ L’avis NATHALIE SIMON du Figaro : ˜˜šš ■ « TRUE STORY » Drame de Rupert Goold, 1 h 40. M. CYBULSKI/20TH CENTURY FOX mise en scène de Frears est trop illustrative pour tenir en haleine de bout en bout, l’acteur Ben Foster est plus que convaincant en « boss » du peloton, tyran capable de mettre la pression sur ses coéquipiers comme sur les journalistes et quiconque oserait remettre en cause sa probité ou briser l’omerta. A Stephen Frears : « “The Program” est un film criminel » Un rendez-vous avec Stephen Frears, ça ne se refuse pas. En 2013, l’acteur américain Ben Foster (Six Feet Under, Les Amants du Texas) fonce sans savoir la nature du projet ni le rôle pour lequel il est pressenti. Lors de leur rencontre, à New York, le réalisateur britannique a sous le bras un exemplaire du livre de David Walsh, Sept péchés capitaux. À la poursuite de Lance Armstrong. Le cinéaste lui demande ce qu’il sait sur Armstrong. « Pas grand-chose », répond l’acteur. « Il n’y avait pas encore de scénario, dit-il aujourd’hui. Stephen m’a juste dit de rester disponible. » Frears non plus ne connaît rien au cyclisme. Mais il a lu une critique de The Secret Race, un récit écrit par Tyler Hamilton, équipier de Lance Armstrong. « J’ai trouvé ça fantastique. On m’a alors conseillé de lire le livre de David Walsh. » Foster dévore tous les livres consacrés à Armstrong. Se passionne pour le champion déchu. Il assiste au Tour du Colorado, « embedded » avec une équipe pour vivre une course de l’intérieur. Trois mois plus tard, Frears lui confie le maillot jaune entaché de dopage. Le tournage démarre six semaines après. L’acteur repart dans le Colorado s’entraîner. Le réalisateur fait lui aussi ses travaux pratiques. « Je suis allé sur le Tour de France trois mois avant le début du tournage. J’étais dans une voiture, “ Je ne voulais pas filmer des fesses STEPHEN FREARS ” derrière le peloton et j’ai vu surtout des fesses. Je préférais filmer des visages. » The Program n’est ni un biopic de Lance Armstrong ni un film sur le vélo. « Je voulais faire un film criminel, un film d’investigation à travers la figure du journaliste David Walsh, explique Frears. C’est le vieux schéma de l’homme seul face à la foule. Dès la victoire d’Armstrong à Sestrières en 1999, il n’y avait pas d’autre explication : il se dopait. Sauf qu’il a fallu des années pour que le monde accepte ce que disait Walsh dès le début. Seule la presse française a émis des doutes. Les Anglo-Saxons ont préféré le mythe à la vérité. » Foster a beau n’être jamais monté sur un vélo avant The Program, il n’en est pas moins américain. Une petite flamme patriotique l’amène à jouer Armstrong avec l’empathie nécessaire pour ne pas en faire un monstre. « Le point de vue de The Program est celui d’un Anglais et je crois que, en tant qu’américain, cela m’intéressait d’aller contre cette perspective, confirme l’acteur. Il est très facile de dire qu’Armstrong était un dopé ou un menteur. Il est plus délicat et impopulaire de rappeler que, dans ces années-là, tous les coureurs étaient dopés. Et Armstrong a utilisé sa célébrité et son pouvoir pour lever 500 millions de dollars pour la recherche contre le cancer. L’histoire n’est pas finie, il sera intéressant de voir ce qu’il va faire ensuite. » L’acteur incarne parfaitement l’ambiguïté d’Armstrong, volonté de fer aussi bien pour gagner sur un vélo que pour empêcher la vérité d’éclater. Frears attend désormais la réaction des Américains. « Il y a encore un an, le public américain n’aurait sans doute pas voulu voir ce film. Armstrong a donné un entretien à la BBC en janvier dernier dans lequel il a admis qu’il devrait être en prison, alors qu’en 2013 il disait à Oprah Winfrey que tout ça était derrière lui. Elle lui affirmait au contraire que ce n’était que le début. » Depuis The Program, Stephen Frears a tourné Florence Foster Jenkins avec Meryl Streep, inspiré de la milliardaire américaine qui se rêvait chanteuse d’opéra. Celle-là même qui a servi de modèle à la Marguerite de Xavier Giannoli, aujourd’hui en salle. « Quand on fait un film aujourd’hui, on peut être sûr que deux ou trois personnes font le même… », soupire le cinéaste, contrarié de ne pas être le premier sur la ligne d’arrivée. Le cinéma est un sport encore plus impitoyable que le vélo. ■ É. S. L’histoire vraie du face-à-face entre un journaliste du New York Times (Jonah Hill) et un assassin manipulateur (James Franco). Une resucée mollassonne du De sang-froid de Truman Capote. ■ L’avis du Figaro : ˜ššš É. S. ■ « FOU D’AMOUR » Drame de Philippe Ramos, 1 h 47. Melvil Poupaud, curé coureur de jupons, finit sur l’échafaud. Une voix off lourdingue file la métaphore végétale (fruits, fleurs…) dans cette comédie pataude qui bascule dans É. S. le drame. ■ L’avis du Figaro : ˜ššš LE FIGARO STYLE mercredi 16 septembre 2015 31 Les Coréennes, modèles de beauté PHÉNOMÉNE Le pays du Matin-Calme s’est imposé comme le hub incontournable des tendances cosmétiques. Tour d’horizon à l’occasion de l’ouverture de l’exposition « Korea Now ! » au Musée des arts décoratifs, à Paris. C’ caricaturale, pour la première, une jeune fille de 22 ans avec une peau de bébé, le menton en V et des cils de poupée ; pour la seconde, une femme ultranaturelle type Charlotte Gainsbourg. Mais leurs attentes tendent à s’aligner. » ÉMILIE VEYRETOUT [email protected] est la nation de la beauté par excellence. Là où, dit-on, les femmes sont les plus jolies du monde, les cliniques de chirurgie esthétique les plus pointues, les labels de soin et de maquillage les plus inventifs. L’Année France-Corée démarre vendredi sous l’égide des Arts décoratifs, qui lui consacrent l’exposition « Korea Now ! Craft, design, mode et graphisme en Corée » (du 19 septembre 2015 au 3 janvier 2016). Pourtant, dans cet espace de 4 000 m2, au milieu des céramiques millénaires et des collections de la jeune garde de la mode, aucune trace de produits cosmétiques, pas le moindre flacon d’essence traditionnelle au ginseng fermenté, encore moins de mascara au tube rose bonbon censé dessiner des cils de poupée. Génération active « De formidables inventeurs » « La question de faire apparaître cet univers a animé une grande partie de nos discussions lors de la préparation de l’exposition, raconte Olivier Gabet, directeur des Musées des arts décoratifs. Cependant nous voulions nous détacher des marques et du design industriel - qui concerne aussi Daewoo, Samsung, etc. et qui pourrait constituer un thème en soi. Mais il est vrai que, à peine arrivé à l’aéroport de Séoul, on est aussitôt frappé par la grande beauté des habitants. C’est ethnique d’abord, dans les traits du visage, cosmétique ensuite, mais également corporel, et presque spirituel : cette caractéristique relève d’une forme de propreté, de pureté et d’énergie. L’esthétique coréenne prend racine dans l’histoire de ce pays, sa position de carrefour entre la Chine et le Japon. En cela, elle s’avère, si ce n’est intemporelle, très universelle. » Dans les rues de Séoul, lors de la dernière Fashion Week, en Corée du Sud. De l’avis de tous, un peu comme à Tokyo il y a vingt ans, la créativité en Corée du Sud explose, mélange de traditions très anciennes et d’ultramodernité digitale. Certains magazines annoncent Séoul comme la prochaine capitale de la mode, et les spécialistes reprennent pour le style le terme de « hallyu », cette vague culturelle née là-bas et qui a submergé l’Asie du Sud-Est puis le monde entier depuis les années 1990. On ne s’étonnera pas que la marque Estée Lauder vienne de nommer comme experte beauté internationale la star coréenne des médias Irene Kim (voir page 27). De fait, les Françaises comme les Japonaises et les Américaines sont déjà TRENDS4EVER.COM sous cette influence, sans nécessairement le savoir. Dans l’univers des cosmétiques, la plupart des succès retentissants des dernières années viennent du pays du Matin-Calme. Comme la BB crème, les flouteurs (blur) et, plus récemment, les masques en tissu imbibés. « Les Coréens sont de formidables inventeurs, en même temps que d’excellents marketeurs. Tous les groupes internationaux observent à la loupe ce qui s’y fait, souligne Aline Belda, directrice internationale marketing de Lancôme Asie. Mais lorsqu’on décide d’importer une formule, il faut souvent l’adapter. » Car on le sait, les Coréennes possèdent la routine la plus sophistiquée du monde : elles superposent chaque matin jusqu’à douze produits différents. Le résultat ne sera pas identique sur une peau de Française, tout juste hydratée. Erborian a été créé en 2007 avec ce désir de « vulgariser » certains gestes. Après une boutique à Paris, le label franco-coréen a ouvert il y a deux semaines à Séoul. « Là-bas, la frénésie de développement et de consommation est telle que la durée de vie d’un produit de beauté n’excède pas un an : après ce laps de temps, il est rénové ou simplement discontinué, note Katalin Berenyi, la cofondatrice. Les canons de beauté en Corée et en France sont, selon moi, radicalement opposés : de manière un peu En effet, les jeunes Coréennes travaillent de plus en plus, et ont désormais moins de temps à accorder à leur apparence contrairement à la génération de leur mère. « D’où le potentiel, ici, des produits polyvalents et pratiques, qui s’adaptent plus facilement à la vie moderne », confirme Phoebe Ye Huh de la firme coréenne Amore Pacific. Exemples : le cushion, un fond de teint deux-en-un (formule fluide dans un boîtier compact) qui pulvérise les ventes depuis quelques années, ou le « sleeping pack », un masque à base d’eau gélifiée à appliquer comme une crème de nuit pour une hydratation continue pendant le sommeil qui débarque en ce moment dans les rayons des parfumeries françaises. Sephora, à la rentrée, met justement en avant des articles venus de Corée. « Grâce à leur technicité poussée et à des textures inédites, ces produits permettent de redonner un souffle en France à certaines gestuelles, comme le démaquillage, ou de populariser le “layering”, cette superposition de couches de crèmes, sérums et autres », assure Elizabeth Anglès d’Auriac, directrice marketing Europe de l’enseigne. Sur les éponges konjac (le nouveau must pour se nettoyer le visage) et les masques vendus en monodose, une pastille jaune mentionne « Hot in Korea » (« branché en Corée »). Après le « made in Japan » et le « fabriqué en France », il faut désormais compter avec cet argument commercial. ■ + @ SUR LE WEB » Retrouvez plus de beauté www.lefigaro.fr/madame Mise en bouche SOIN Le rouge n’est plus l’unique façon de mettre sa moue en valeur. De nouveaux anti-âge promettent des lèvres parfaitement charnues. DR G ommage, démaquillant, BB crème, et maintenant antiâge spécifique. Les lèvres possèdent enfin un arsenal complet pour rester appétissantes. Ce segment du soin se serait développé à la suite du « lip phenomenon », en Asie, l’an dernier. « Un emballement soudain pour le maquillage des lèvres, qui a initié de nouvelles formules à mi-chemin entre le soin et la couleur, lesquelles ont fortement redynamisé ce secteur partout dans le monde », rapporte Charlotte Franceries, directrice générale France d’Yves Saint Laurent Beauté. « La bouche et le regard sont les deux zones les plus importantes dans un visage. On estime que les lèvres captent 26 % de l’attention. D’où l’intérêt de bien les soigner », observe Éric Viviant, directeur « skincare » chez Ioma. Pourtant, les femmes ont longtemps ignoré la beauté de leurs lèvres, se contentant de les hydrater avec un beurre, en hiver. Le développement de la médecine esthétique, et des injections en vue de les redessiner et de les repulper, les a fortement déniaisées sur le sujet. « Elles ont pris conscience que la bouche, élément clef de leur séduction, était également touchée par le vieillissement. Ce qui nous permet dorénavant de leur proposer des produits qui ne les auraient pas du tout intéressées il y a quelques années », décrypte Lionel Laffon, directeur marketing et vice-président de Liérac. En l’occurrence, des antiâge spécifiques (notre photo) promettant de regonfler la lèvre rouge et de déplisser la lèvre blanche, en lieu et place du traditionnel soin contour des yeux et des lèvres qui ne répond plus de façon très affûtée aux besoins. « La structure histologique de ces deux zones est en effet différente. Les formules qui leur sont dédiées doivent leur être adaptées », confirme le Dr Thierry Michaud, dermatologue. Une zone sensible et fragile La bouche est constituée d’une sangle musculaire, recouverte d’une semimuqueuse aussi appelée « lèvre rouge » ou « vermillon », cinq fois plus fine que la peau du visage. Sa couche cornée étant quasi inexistante, elle est à la fois très sensible et fragile. En dehors, la lèvre blanche est formée d’une peau épaisse adhérant fermement au muscle sous-jacent, qui suit toutes ses contractions lors de la mimique. D’où l’apparition de rides verticales au fil des années (le fameux « code-barres ») qui sont encore plus marquées chez la fumeuse. Aujourd’hui, les marques offrent une alternative cosmétique qui se veut complète, avec des actifs spécifiques à chacune des deux zones. Les premiers assurent une hydratation longue durée (beurre de karité, de cupuaçu, etc.) tout en apportant de l’acide hyaluronique pour repulper la semimuqueuse qui a tendance à perdre du volume avec l’âge. Les seconds stimulent la production d’élastine et de collagène afin de restructurer le tissu et d’estomper les rides qui mordent sur le vermillon et font filer le rouge à lèvres. Le tout est complété par des antioxydants luttant contre les facteurs de vieillissement extrinsèques (UV, fumée de cigarette, etc.). Les produits les plus astucieux combinent deux formules distinctes sur un même stylo (Talika). Voilà une méthode bien plus sécurisante afin de conserver une bouche pulpeuse que de la ventouser au culot d’une bouteille, comme on l’a vu récemment sur Internet. Avis à la jeunesse. ■ A LINH PHAM mercredi 16 septembre 2015 LE FIGARO 32 VOYAGE VILLA BAULIEU (BOUCHES-DU-RHÔNE) La suite vénitienne Guillaume de Julien. À Rognes-en-Provence, cette bâtisse du XVIIe siècle d’inspiration italienne est située au cœur d’un vignoble de 300 hectares. E JEAN-PIERRE CHANIAL [email protected] ET PHILIPPE VIGUIÉ DESPLACES [email protected] nsemble monastique millénaire, villa italienne, château, maisons de maître… Et le plaisir d’y passer la nuit car ces bâtisses historiques intègrent des chambres étoilées. Tour de France d’édifices qui honorent notre patrimoine. abbaye uUne en Val de Loire Ici, le ciel communie avec la terre. Entre l’un et l’autre, des pierres millénaires et des hommes de prière. À deux pas de Saumur, l’abbaye de Fontevraud déAbbaye de ploie ses Fontevraud lumières sur 13 ha en bord de Loire. Et ce, depuis 1101. Le temps lui importe peu. Jadis, elle accueillait 900 moines et moniales avant de devenir, entre 1814 et 1963, l’une des plus célèbres prisons de France. Une même règle pour tous : le silence. Sinon, c’était pénitence ou cachot. Depuis un peu plus d’un an, cet ensemble d’une dizaine de bâtiments (l’impressionnante église abbatiale où reposent quatre gisants polychromes dont Aliénor d’Aquitaine et Richard Cœur de Lion, plusieurs prieurés, une étonnante cuisine, etc.) compte un hôtel de 54 chambres, un restaurant de belle inspiration confié au chef Thibaut Ruggeri, dont les tables sont sous le cloître, et un bar high-tech dont la carte s’affiche sur chaque table-écran. Le tout, installé dans le prieuré Saint-Lazare, là où, jadis, les sœurs prenaient soin des lépreux. Pour David Martin, directeur de l’abbaye, « au-delà des traditions d’accueil édictées par saint Benoît, nous souhaitons offrir une dimension, un sens à la visite, dans un cadre unique dont les pierres de tuffeau gardent l’âme des lieux ». Patrick Jouin et Sanjit Manku ont « designé » l’élégance de l’hôtel, s’inspirant du dépouillement des cellules monastiques. Murs blancs, parquet de chêne clair, lignes de métal noir, meubles sobres, lin uni. Grandes, elles jouent la simplicité, invitent à la méditation face aux jardins déployés sous les fenêtres. Sans rien oublier du confort d’un 4-étoiles (literie soignée, salle de bains moderne avec le savon de l’abbaye, douche pluie, écran plat, table de travail, Wi-Fi, etc.). Régulièrement, des expositions, des concerts et des conférences complètent l’agrément du séjour entre flèches de dentelle, voûtes altières, sculptures séculaires. Robert d’Arbrissel, fondateur de Fontevraud, veille sur le message des pierres. Notre chambre préférée. La 220 et la 221, les deux seules qui offrent une vue directe sur le cloître. Le détail. Le chef Thibaut Ruggeri a installé un rituel monastique au restaurant. Chaque repas commence par une soupe accompagnée d’un morceau de pain grillé servi dans une écuelle de terre cuite. Sachez aussi que l’abbaye ferme à 18 h 30. Seuls les clients de l’hôtel restent sur le site qui, alors, leur appartient. Magique. Voir alentour. Après les vendanges, fin septembre, les caves de Saumur et de Chinon sont grandes ouvertes à la visite et à la dégustation. Abbaye de Fontevraud, 49590 Fontevraud-l’Abbaye. www.artsetvie.com A IMMATRICULATION N° : IM075110169 Faire de la culture votre voyage Des hôtels avec histo ESCAPADE Samedi et dimanche prochains (19 et 20 septembre), à l’occasion des 32es Journées européennes du patrimoine, plus de 17 000 monuments de France ouvrent grand leurs portes. Certains abritent un hôtel. Le Figaro en a sélectionné cinq. CHÂTEAU DE LA TREYNE (LOT) L’édifice domine la Dordogne depuis le XIIIe siècle. La maison compte 17 chambres et est affiliée aux Relais & Châteaux. Chambres actuellement à partir de 150 €, suites à partir de 190 €. Tél. : 02 46 46 10 10 et www.fontevraud.fr Provence, uEn une villa italienne Ce domaine de 300 ha garde 2 000 ans d’histoire de la Provence. La famille Guénant, ses actuels propriétaires, a entrepris une immense resVilla Baulieu tauration à l’identique, et c’est merveille. Résultat : un vignoble de 160 ha (700 000 cols dans les trois couleurs), certaines cuvées spéciales prenant place à la carte des plus grandes tables de France, et 11 chambres installées dans la villa d’inspiration italienne, édifiée au XVIIe siècle en lieu et place d’une bastide qui gardait les lieux depuis la nuit des temps. Autant de pépites gérées par Bérengère Guénant, la trentaine et le style, bien décidée à faire de la Villa Baulieu, à deux pas de Rognes-enProvence et à 10 minutes d’Aix, un des hauts lieux de la région. Gagné. Chaque chambre a son inspiration et son nom, en hommage à ceux qui firent la renommée de cette propriété installée sur le seul cratère volcanique du pays, à 400 m d’altitude : Joseph-Pierre Pitton de Tournefort (style anglais 1850), Horace Bénédict de Saussure (décoration façon 1900), Augustin Pyrame de Candolle (ambiance Louis XVI), etc. Depuis toutes les fenêtres, vue grand écran sur les jardins, les fontaines de marbre, le vignoble, les lointains bleutés que floutent les dernières brumes de l’été. À l’intérieur de la maison, nombre de pièces communes permettent aux résidents de se croiser et aux amoureux de trouver refuge à l’heure du thé. Ici, un boudoir intimiste, velours et porcelaine fine, là-bas, une bibliothèque garnie de volumes anciens, un salon de musique avec piano ancien, des bibelots, des meubles signés, des tableaux et des parquets qui craquent. Cette maison de haute tenue suggère la visite de ses terres qui, outre les lignes de ceps, intègrent une truffière de 4 ha et une plantation d’amandiers, et elle offre le plaisir de sillonner les chemins de Provence en 4 × 4 à la manière d’un gentleman-farmer. Bonne nouvelle, les vendanges actuellement en cours dureront jusqu’à la mi-octobre. Notre chambre préférée. La suite vénitienne Guillaume de Julien, seigneur de Beaulieu – comme on l’écrivait au XVIe siècle. Mobilier et tissus d’exception, jade et émeraude pour les couleurs, lit à baldaquin et âtre prêt à la flambée. Le détail. Dans un salon, les photos de Bérengère, âme des lieux et passionnée de pilotage, lorsqu’elle participait à des rallyes automobiles. Voir alentour. La ville d’Aix-en-Provence, bien entendu. Le Musée Granet y expose les grands du pop art américain jusqu’au 18 octobre. Et la Fondation Vasarely, pour admirer 44 œuvres monumentales du maître. Villa Baulieu, chemin départemental 14 c, 13840 Rognes-en-Provence. Chambre double à partir de 420 €. Jusqu’à 1 370 €. Fermé du 31 octobre 2015 au 29 avril 2016. Tél. : 04 42 60 39 40 et www.villabaulieu.com au-dessus uVol de la Dordogne Une silhouette éthérée découpe dans la nuit ses formes féodales, en aplomb de la Dordogne. Ce qui frappe à La Treyne, Château Relais & Châde la Treyne teaux atypique, c’est d’abord son invraisemblable emplacement, dans le prolongement de la roche couronnant la falaise. Jadis propriété des marquis de Cardaillac, une puissante famille noble du Quercy, les parties les plus anciennes du château remontent au XIIIe siècle et confondent leur histoire avec celle de la vicomté de Turenne. Stéphanie et Philippe Gombert œuvrent depuis 1982 à la restauration de cet ensemble cintré d’un jardin à la française et d’un parc de 6 ha. Le choix des tissus et du mobilier ancien dans les 17 chambres, toutes différentes, et le détail apporté à la dernière restauration, celle du salon vert (boiseries et parquets ouvragés), attestent de l’excellence de ses propriétaires, qui ont fait du lieu un hôtel de luxe bourré de charme sans pour autant que disparaisse un esprit maison de famille. Le chef, Stéphane Andrieux, y maintient un macaron Michelin depuis 2003. Notre chambre préférée. La Favorite est une suite fraîchement inaugurée aux murs recouverts d’un tissu créé spécialement par la maison Frey, qui repro- LA GRANDE MAISON (GIRONDE) Lumière, l’une des 8 chambres de l’hôtel édifié au XIXe siècle ABBAYE DE FONTEVRAUD (MAINE-ET-LOIRE) Elle règne sur le Val de Loire depuis 1101. L’ensemble monasti duit les jardins d’Eyrignac. Son plafond Renaissance a été créé de toutes pièces. Le joli salon Charles X et le superbe bureau Louis XIII (dit Mazarin) sont évidemment d’époque. La déco de la salle de bains est une trouvaille, avec une baignoire dorée et une méridienne en tissu. Au top du glamour. LE FIGARO mercredi 16 septembre 2015 VOYAGE 33 AILLEURS Né d’une histoire d’amour au début du XXe siècle entre les forêts d’Ermenonville et de Chantilly, il a été transformé en hôtel en 1989. l’Oise, uDans une maison forestière www.vallée-dordogne.com Château de la Treyne, 46200 Lacave. Relais & Châteaux, à partir de 200 € la chambre double. Tél. : 05 65 27 60 60 et www.chateaudelatreyne.com é au XIXe siècle dans le centre de Bordeaux. -LOIRE) semble monastique abrite désormais un hôtel de 54 chambres. Le détail. L’astucieux système télécommandé d’ouverture de volets qui permet en un clic d’avoir une vue magique sur la Dordogne. Voir alentour. La vallée de la Dordogne et ses fleurons, Rocamadour, le gouffre de Padirac, les grottes de Lacave, Collonges-la-Rouge. + @ SUR LE WEB » Retrouvez d’autres propositions de voyage : un dossier spécial consacré à Londres ; un circuit au Mexique, chez les derniers Mayas ; un séjour à La Réunion. www.lefigaro.fr/voyage o u folie bordelaise uUne On franchit une haute grille où deux Présente n chiffres s’entrelacent pour faire face à un petit bijou d’architecture néoclassique La Grande au fond d’une Maison cour-jardin. En plein cœur de Bordeaux, la maison a été élevée à la fin du XIXe siècle, mais dans le goût du siècle précédent, par Léon Duguit, un juriste bordelais de renom. Restauré à grands frais, l’élégant pavillon de pierre de taille dont le toit-terrasse est ceint d’une balustrade du plus bel effet, est depuis quelques mois un petit hôtel de luxe de 8 chambres. Le hall d’entrée est éclairé par un imposant lustre en cristal. Au rez-dechaussée, le chef multi-étoilé Joël Robuchon tient la table, dans des salons réaménagés selon les codes de décoration du second Empire, dans une profusion de passementeries et de velours sombres. Mais le plus bluffant, ce sont les chambres tendues de tissus anciens et les salles de bains en marbre de Carrare. Ses propriétaires n’ont pas lésiné sur les moyens pour redonner un lustre étincelant à cet hôtel particulier, audelà sans doute de ce qu’il a jamais connu. La Grande Maison, tel est le nom de l’établissement, vient de rejoindre la collection des Relais & Châteaux. Notre chambre préférée. Lumière, avec son fleuri automnal, une soie brodée digne de Versailles qui tapisse murs et cabriolets, sur lesquels on ose à peine s’asseoir. La moquette vive rappelle par ses imprimés les volutes des tapis de la Savonnerie. Un sans-faute absolu. Le détail. La robinetterie Horus, parfaite réédition du XIXe siècle, qui équipe les lavabos. Voir alentour. À l’occasion des Journées du patrimoine, Bordeaux propose un riche programme, avec notamment la visite de certains de ses hôtels particuliers. www.bordeaux.fr La Grande Maison, 10, rue Labottière, 33000 Bordeaux. Chambres à partir de 333 €. Tél. : 05 35 38 16 16 et www.lagrandemaison-bordeaux.com FIN D’ANNÉE : LA SNCF INNOVE La préréservation pour les billets TGV et Intercités de fin d’année est opérationnelle. Dès aujourd’hui, sur le lien dédié, le candidat au départ indique sa destination, les dates du voyage et son adresse mail. Un courriel l’avertira de l’ouverture des ventes afin qu’il bénéficie du meilleur tarif. Sinon, les voyages entre le 13 décembre 2015 et le 4 février 2016 pourront être réservés de manière classique à compter du 15 octobre. www.voyagessncf.com/servicestrain/alerte-reservation ve au istoire Aux portes de Paris, la maison juchée sur une butte forme un angle. Sa façade agrémentée de colonnes lui confère une certaine Château grandeur. On Mont-Royal doit son élévation à une histoire d’amour. Grand prix de Rome, le compositeur Fernand Halfen, qui a pour professeur Gabriel Fauré, achète vers 1900 5 ha de forêts et d’étangs pour offrir à sa jeune épouse une maison de campagne dont chaque fenêtre ouvrirait sur la forêt. Guillaume Tronchet est l’architecte de ce château néoclassique, dont la salle de bal est inspirée de l’Opéra-Comique. Des basreliefs représentent une tête de cerf en majesté (au-dessus du perron). Ailleurs, une envolée de canards sauvages, une portée de lapereaux ou un chien en arrêt devant un faisan. Transformé en hôtel en 1989 et augmenté d’un bâtiment contemporain très inté- gré qui abrite notamment une piscine, l’hôtel est un havre de paix entre les forêts d’Ermenonville et de Chantilly. Les chambres et suites respectent l’esprit des lieux : gravures, tissus, mobilier rappellent les charmes de cette maison de campagne au vrai chic parisien. Notre chambre préférée. La 222. On craque pour le ciel de lit dans un camaïeu de tons automnaux, le jeté de lit assorti en toile de Jouy et les murs couverts d’un tissu brun à grosses bandes. L’épaisseur de la moquette, de confortables bergères et la décoration soyeuse composent un temple du cocooning. Le détail. La vue : d’où que l’on regarde, on ne voit que la forêt. Un étonnement car on est à 15 min de CDG. Voir alentour. Le domaine de Chantilly (château et Grandes Écuries) avec le Musée du cheval restauré et le Potager des princes, voisin. La cathédrale de Senlis, berceau des Capétiens. www.domainedechantilly.com et www.senlis-tourisme.fr Château Hôtel Mont-Royal, route de Plailly, 60520 La Chapelle-en-Serval. À partir de 200 € la chambre double. Tél. : 03 44 54 50 50 et www.tiara-hotels.com Ne perdez pas votre latin ! Comprendre le sens et l’étymologie des 100 citations et locutions que nous utilisons tous les jours. 9 € ,90 EN VENTE ACTUELLEMENT en kiosque, en librairie et sur www.figarostore.fr DAVID DARRAULT, DR CHÂTEAU MONT-ROYAL (OISE) OÙ ET QUAND PARTIR ? Ce guide fait désormais référence auprès des voyageurs. Édité par Hachette et signé de Jean-Noël Darde, géographe, il détaille 180 destinations, des Açores au Zimbabwe, sur un mode inédit. La météo bien sûr, mais aussi des conseils de santé, de comportement ou de visites à ne pas manquer. L’édition 2016, la 25e, intègre une analyse très complète sur le réchauffement climatique. En librairie le 23 septembre. 24 €. mercredi 16 septembre 2015 LE FIGARO AUTOMOBILE L’imagination au pouvoir SALON À Francfort, la mutation de l’automobile prend des formes et des directions variées. À Le prototype Mercedes IAA semble sorti d’un film de science-fiction avec la partie arrière qui s’allonge automatiquement. SYLVAIN REISSER [email protected] quoi ressemblera la voiture de demain? Une partie de la réponse s’esquisse depuis hier sur les stands du Salon de Francfort où, il faut bien l’avouer, les constructeurs rivalisent d’ingéniosité pour entretenir le rêve automobile. On sait à présent que la voiture sera conçue comme le prolongement de l’habitat. Elle sera connectée au monde extérieur ; elle pourra circuler de manière autonome (sans intervention du conducteur), sauf en ville, contrairement à ce que certains soutiennent, en raison d’un trop grand nombre d’aléas et de situations à gérer ; elle embarquera un moteur électrique, fonctionnant tout seul ou couplé à un bloc thermique. À domicile, les marques allemandes se disputent la vedette. Le prototype Porsche Mission E de berline électrique, qui pourrait définitivement enterrer la Tesla, concentre toutes les conversations avec le concept Mercedes IAA (Intelligent Aerodynamic Automobile). Évolution du concept F015 de voiture autonome révélé en début d’année, cette Flèche d’argent redonne ses lettres de noblesse au travail des aérody- namiciens en même temps qu’elle stimule l’imaginaire érotique avec sa carrosserie qui peut s’allonger de près de 40 cm, passant de 5,04 m à 5,43 m. Se déployant automatiquement à partir de 80 km/h, la partie arrière permet ainsi à ces formes lisses et sobres, qui annoncent les futurs modèles à l’étoile, d’abaisser le Cx de 0,25 à 0,19. Un nouveau record. Le passage en mode « aéro » de cette étude hybride rechargeable se traduit par un gain de 3 g de CO2 (28 g) et une autonomie électrique de 66 km au lieu de 62. Chez BMW, si la technologie hybride rechargeable occupe le devant de la scène, on reste les pieds sur terre avec quatre déclinaisons de modèles existants (Série 2 Active Tourer, Série 3, Série 7 et X5) bientôt sur nos routes. L’influence du coupé Annoncé comme la grande tendance de demain, le SUV continue d’inspirer les designers. À travers le concept e-tron Quattro, Audi livre un aperçu de l’évolution de son design et des traits d’un futur Q6 destiné à concurrencer la BMW X6 et la Mercedes GLE Coupé. Plus proche d’un break surélevé que d’un SUV de luxe avec sa hauteur culminant à 1,54 m du sol, cette étude montre qu’Audi croit en l’avenir de l’électrique. Il préfigure son SUV zéro émission promis en 2018. Les batteries IMMOBILIER AVIS À NOS LECTEURS - MENTIONS LÉGALES Immobilier ventes et achats Ventes 7e Antiquités çGRENELLE/Invalidesç 80m2-2chbres-Sud-vue jard Travx-volumes-1.070.0001 çEMILE GARCINç - 01.42.61.73.38 www.emilegarcin.fr Ventes 11 e APPARTEMENTS www.leparticulier.fr rubrique Boutique la guerre des étoiles www.lefigaro.fr/automobile Suite à mes prestations télévisées sur le marché de l'art, je vous propose ç LOUVRE ç Imm.1800-100m2+Patio 25m2 4 chbres - 2 bains + cave EMILE GARCIN NETTOIE RENOVE, RAVIVE Meubles tableaux pendules Objets d'art & curiosités Argenterie Livres anciens Violons & Archets anciens Art d'Afrique & d'Asie Art décoratif XXesiècle Art d' Islam et d'Orient Photos anciennes et d'artistes. Sérieux et discrétion assurés, déplacements Paris et Province PATRICK MORCOS EXPERT Affilié à la Chambre Nationale des Experts CONFECTION RESTAURATION de votre ameublement. Réfection sièges et fauteuils. Excellentes références. Devis Livraison gratuits. 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De quoi garantir un rayon d’action de 500 km avant de recharger les accus. Ce véhicule atteste que l’écologie et les performances ne sont pas incompatibles. Ses trois moteurs électriques délivrant entre 435 et 503 ch autorise un 0 à 100 km/h en 4,6 secondes. Le thème du SUV métissé avec un coupé titille aussi Mazda. Son inspiration trouve refuge sur le Koeru, une étude de SUV de 4,60 m de long qui pourrait compléter la gamme à terme. L’appartenance à l’univers du coupé transpire à travers le pavillon fuyant et la hauteur surbaissée de 20 cm (1,50 m) par rapport au CX-5. L’héritage du coupé et plus particulièrement du célèbre 240Z a nourri la réflexion des designers de Nissan au moment de dessiner le prototype Gripz. Ce véhicule, qui annonce la nouvelle génération du Juke d’ici deux à trois ans, accueille un moteur électrique. À l’issue de la visite du salon, on peut se réjouir de voir les constructeurs nous préparer un avenir automobile passionnant. ■ Spécialiste depuis 1939 du Nettoyage d'ameublement. Décroche et raccroche vos rideaux. Ravive vos tapis, canapés, moquettes, tentures. Devis gratuit. -15 % LECTEURS DU FIGARO 84, rue Michel Ange, 75016 Paris. 01.47.43.11.43. 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T résors architecturaux et sites naturels d’exception sont au rendez-vous de ce nouveau numéro de « Des racines et des ailes » intitulé « De la Côte d’Emeraude jusqu’à Dinan ». La série de reportages, présentée par Carole Gaessler, offre un voyage le long d’une côte qui doit son nom à la couleur de ses eaux, d’un vert tropical. La Bretagne, de Cancale au cap Fréhel, offre mille et une raisons de s’émerveiller. À Dinard, quatre cents villas construites au XIXe siècle, quand la ville est devenue la première station balnéaire de France, dominent les flots depuis les falaises. Ces véritables châteaux de bord de mer adoptent des styles variés. La villa la Garde, de style néo-gothique anglais, construite en 1897 par le négociant en cognac d’origine irlandaise, Jacques Hennessy, est la plus vaste. Ses 3 000 m2 sont divisés aujourd’hui en quatorze appartements. Quant à la villa Greystones, bâtie par l’architecte Michel Roux-Spitz en 1938, sur l’emplacement de l’ancienne maison d’un Américain, elle se distingue par sa modernité. Elle a été rachetée et rénovée par l’homme d’affaires François Pinault. Face à Dinard, sur l’autre rive de l’embouchure de la Rance, Saint-Malo fait également rêver. La ville détruite presque entièrement par les bombardements alliés pendant la Seconde Guerre mondiale a été reconstruite à l’identique, et le résultat est une magnifique réussite. Notons que quelques hôtels particuliers du XVIIIe ont échappé aux obus, tout ˜˜˜š comme la maison na- tale de Chateaubriand. Pour défendre la Cité corsaire, des forts furent construits par Vauban. Chacun sur son îlot rocheux fait corps avec les éléments. Le Fort national, que sa propriétaire ouvre exceptionnellement aux caméras, le fort du Petit Bé, le fort d’Harbour, et le fort de la Conchée. Ce dernier est une prouesse architecturale située au large, à près de quatre kilomètres de SaintMalo. Au temps de Du Guesclin La pointe du Nick, à cinq kilomètres de Dinard, offre une immersion en pleine nature, dans un espace préservé ouvert sur la mer. Un berger participe au maintien de la biodiversité. Ses moutons mangent leurs plantes préférées, laissant à d’autres la possibilité de se développer. Un peu plus loin dans 20.50 les terres, un site de la Côte d’Emeraude peu connu : la rivière d’Arguenon. Cette ancienne voie navigable, accessible quelques heures seulement à marée haute, offre un dépaysement total. En s’y promenant en kayak, on peut même admirer le château médiéval du Guildo. Quand à la vallée de la Rance, elle dévoile des paysages variés, entre mer et terre. Le fleuve est d’abord dit maritime, son eau est salée jusqu’à l’écluse du Châtelier, puis il devient fluvial (son eau est alors douce), notamment quand il traverse Dinan. La cité médiévale, construite sur une colline dominant la vallée, est toujours aussi envoûtante. Son pont de pierre du XIe siècle, ses remparts, la porte du Jerzual, l’église Saint-Sauveur, autant de joyaux qui propulsent les visiteurs d’aujourd’hui à l’époque de Bertrand Du Guesclin, le héros de la cité. ■ « Arrow », un superhéros débordé L’archer de Starling City bataille sur tous les fronts dans cette troisième saison. CONSTANCE JAMET £@constancejamet P Stephen Amell incarne Arrow, le justicier de Starling City. WARNER BROS our une fois, l’attente aura été brève. Quatre semaines après la diffusion de la deuxième saison de la série Arrow, TF1 embraye avec la suivante. Lorsque ses fans avaient quitté l’archer de DC Comics, le justicier de Starling City avait vaincu une armée de surhommes et son existence avait été reconnue par les autorités. Las, cet état de grâce ne va pas durer. Le premier épisode met la barre très haut avec la mort d’un allié de longue date, abattu par un mystérieux archer rival. L’assassinat scelle la rupture entre Arrow, alias Oliver Queen (Stephen Amell), et la ligue des assassins du dangereux Ra’s al Ghul. Comme si un ennemi ne suffisait pas, Malcom Merlyn, (John Barrowman), le père biologique de la sœur d’Oliver, Thea, est de retour. ˜˜˜š Fidèles à ses ambiances sombres, Arrow et son héros, qui se demande comment exister en dehors de ses exploits, évitent la crise d’inspiration avec une saison du chaos où les méchants pullulent et où tous les coups scénaristiques sont permis. La pincée d’humour réglemen- MOT S C ROI S É S PROBLÈME N° 3893 HORIZONTALEMENT 1. Poudre blanche à l’origine du nom d’un célèbre hôpital parisien. - 2. Troublées par des nouvelles très inquiétantes. - 3. Tissages artisanaux répandus en Saintonge. - 4. Elles ont de l'esprit chez Montesquieu. Exhale une odeur résineuse. - 5. Diminue les salers. Leur pont n’est un obstacle que pour eux ! - 6. Joliment enrichis. - 7. Tirées au clair. - 8. Dédoublement de personnalité. Machin à coudre. - 9. Porte dans le passé. Agace et elle n’arrête pas de jaser. - 10. Éclat de la couronne. Tireur à l'arc professionnel. - 11. Mesures des champs magnétiques. - 12. Doublée au fil de l’eau. Par Vincent Labbé VERTICALEMENT 1. Pièce qui fait flipper ceux qui sont dedans et aussi dehors… (trois mots). - 2. Grès landais. Lier les notes. - 3. Désormais certains se piquent d’y aller. - 4. Ont disparu à Saint-Germain. Une tête de Turc ou un triste sire… Des lettres pour le roi. - 5. Met n’importe comment. Charge confiée au porteur. Plus discrète en version grecque que basque. - 6. Sucettes au lait. Service en argent. - 7. Hubert et Keanu, ils sont dans les étoiles. Tube électronique inventé par Fleming. - 8. Tiennent le haut du pavé. L’éternel féminin. SOLUTION DU PROBLÈME N° 3892 HORIZONTALEMENT 1. Cuissage. - 2. Ornières. - 3. Lettrage. - 4. Lee. Usé. - 5. Lam. NB. - 6. Gala. Géo. - 7. Île. Cu. - 8. Alcalins. - 9. Let. Onde. 10. Iguane. - 11. Trémière. - 12. Éolienne. VERTICALEMENT 1. Collégialité. - 2. Urée. Allegro. - 3. Intellectuel. 4. Sit. Aa. Ami. - 5. Sérum. Clonie. - 6. Aras. Guinéen. - 7. Gégène. ND. RN. - 8. ESE. Bosselée. 1 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 2 3 4 5 6 7 8 taire échoit à la charmante experte en informatique Felicity (Emily Bett Rickards). Arrow accueille enfin un nouveau venu de marque : Brandon Routh. L’ancien interprète de Superman au cinéma campe l’investisseur Ray Palmer. Il sera l’un des protagonistes de la future série sœur d’Arrow, Legends of Tomorrow. Aux États-Unis, Arrow a été renouvelé pour une quatrième saison qui promet de tout changer. Sa série dérivée originelle The Flash a suivi le même chemin. Le filon des superhéros est encore plein de vigueur. ■ 22.40 + » Lire aussi PAGE 30 « Sans la liberté de blâmer, il n’est point d’éloge flatteur » Beaumarchais LE BUZZ TV Invitée : Caroline Roux interviewée par Philippe Larroque, aujourd’hui sur : Mercredi 16 septembre BR I D G E Par Philippe Cronier www.lebridgeur.com TEST D’ENCHÈRES N° 2133 Votre main en Sud 1 -AR4 2-A732 3-RV2 4 - 10 9 7 3 5 - R 10 8 6 DV6 R85 AV76 R986 AD9 RV76 RV54 DV76 AD65 A D 10 8 542 87 54 7 R4 Le début de la séquence : Sud Ouest Nord Est 1 2 ? Quelle est votre enchère en Sud avec chacune des cinq mains ci-contre ? SOLUTION DU PROBLÈME N° 2132 : Choix piquant Contrat : Sud joue 4 Piques, après une ouverture de 1 en Est (E.-O. vuln). Entame : 3 de pour le 9 et la Dame d’Est qui insiste de l’As de puis du 6 de pour le Valet d’Ouest, coupé. Dans le silence adverse, le maniement des pour maximiser les chances de n’y concéder aucune levée consiste à partir du Valet, et à le laisser filer si Ouest fournit petit, afin de venir à bout de R108 à gauche (si Ouest couvre, vous impasserez le 10 en connaissance de cause au tour suivant). Mais ici, l’ouverture de 1 d’Est modifie la donne. Certes, Ouest peut encore détenir R108 à , Est ayant ouvert avec les 11 points restants et la chicane à . AD965 Toutefois, ce dernier est favori pour détenir le Roi d’atout et il AR54 est meilleur de manier les autrement. D4 Descendez en main à la Dame de et présentez le Valet de R9 (sait-on jamais ?). Quand Ouest fournit un petit sans sourciller 10 R8 N (ici, l’apparition du 10 est éloquente), mettez l’As (hélas, le Roi 10 8 6 3 V9 ne tombe pas) et encaissez vos honneurs à . Tôt ou tard, Est V 9 8 7 3 O E R 10 5 2 S devra couper (sinon vous le remettrez en main à l’atout après V 8 3 AD765 V7432 élimination des ) et il sera contraint de rejouer sous son Roi D72 de ou en coupe et défausse. A6 10 4 2 A BLAISE DE CHABALIER £@dechab ous irons sûrement voir le dernier film de Stephen Frears, The Program, un biopic sur Lance Armstrong, cette machine de guerre de la pédale vérolée par le dopage. C’est Ben Foster qui a revêtu ou plutôt endossé le dossard du Texan, vainqueur du cancer, mais déchu de ses sept Tours de France. Il n’était pas sans panache, Armstrong. Et nous, spectateurs, sommes tombés, l’observant béats dévorer les Alpes et les Pyrénées, dans le panneau. Chaque matin, le « champion » trempait sa biscotte dans l’EPO. On le transfusait, on le modelait. Il a vendu son corps d’athlète à la science de quelques docteurs Mabuse. Une vraie bête humaine, un mutant à la bonne conscience déconcertante qui croyait en son salut. Il a conçu le sport comme d’autres conçoivent les affaires : tous les coups sont permis. Sauf que ce roc, malgré ses épaules, ses cuisses, n’avait pas complètement les cartes en main. Ce géant de pacotille est finalement tombé comme un minable fer à repasser. Dans le film de Frears, on entend cette phrase : « Je n’ai jamais été contrôlé positif à des produits améliorant les performances. » Soyons honnêtes, de 1999 à 2005, avec l’aplomb d’un tyran qui avait le mensonge chevillé à son âme dévoyée, cet escroc de la Grande Boucle, ce manipulateur nous a fait rêver. Son maillot n’était pas jaune, il était tout pisseux, trouble comme un flacon d’analyse d’urine. Sur BFMTV, Ben Foster avoue avoir été traumatisé par le personnage d’Armstrong. « Je ne dis pas que j’ai fait la guerre, mais quand on traverse une expérience si extrême, il faut du temps pour remonter sur un vélo. » À défaut d’être un héros du cyclisme, Lance Armstrong est, malgré lui, devenu un héros de roman. mercredi 16 septembre 2015 LE FIGARO 36 TÉLÉVISION MÉTÉO PAR ÉPHÉMÉRIDE St-Edith Soleil: Lever 07h27 - Coucher 20h02 - Lune croissante 19.00 Money Drop. Jeu 20.00 Le 20h 20.40 Nos chers voisins. Série 20.45 PeP’s. Série. 18.50 N’oubliez pas les paroles ! Jeu 20.00 20 heures 20.40 Parents mode d’emploi. Série. 20.55 20.55 Série. Policière 19.00 19/20. Présentation : Carole Gaessler 20.00 Tout le sport. Magazine 20.20 Plus belle la vie. Feuilleton. 20.50 Magazine. Reportage Film TV. Thriller 19.15 Secret Story 19.50 Secret Story - La soirée des habitants 20.50 Baby Boom Téléréalité. 1h25. Et ils vécurent heureux. A la maternité Saint-Joseph de Marseille, les accouchements ont donné lieu à de beaux moments. MATIN 13 60 13 13 14 Alex Hugo EU. Saison 2. 2 épisodes. Inédits. Avec James Spader, Megan Boone, Ron Perlman, Diego Klattenhoff, Ryan Eggold. Cooper, le chef du FBI, tente de récupérer son équipe saine et sauve dans le centre de détention. Fra. 2014. Réal. : Pierre Isoard. 1h32. Avec Samuel Le Bihan, L. Astier. La mort ou la belle vie Un ancien grand flic de Marseille qui s’est retiré à la montagne recherche une mystérieuse tueuse. 22.40 Arrow Série. Fantastique. 22.30 Dans les yeux d’Olivier EU. 2014. Saison 3. (3 épisodes) 1.05 Les experts. Série. (2 épisodes). Mag. Société 0.25 Secrets d’Histoire. Magazine 2.15 Toute une histoire Des racines et des ailes 20.40 La maison France 5 23.30 Enquêtes de régions Ma- 21.40 Silence, ça pousse ! Mag. 22.35 C dans l’air 23.45 Entrée libre. Mag. gazine. Information 0.20 Doc 24. Mag. 1.15 Des racines et des ailes 18.50 Le Grand journal (C). Magazine 20.15 Éric et Quentin 20.25 Avantmatch (C). Magazine. En direct 19.00 Amour, le fleuve interdit. Série documentaire 19.45 Arte journal 20.05 28 minutes. Magazine. 19.45 Le 19.45. Présentation : Xavier de Moulins 20.10 Scènes de ménages. Série. Avec Audrey Lamy. 20.45 20.50 20.55 Football Film. Comédie dramatique Téléréalité 16 19.00 C à vous 20.00 C à vous, la suite. Magazine 20.15 Entrée libre Prés. : Carole Gaessler. 2h05. Inédit. De la Côte d’Émeraude jusqu’à Dinan. ce soir, Carole Gaessler emmène les téléspectateurs à Saint-Malo et le long de la Côte d’Émeraude. 23.00 Grand Soir 3 Magazine. Découverte. Prés. : Stéphane Thebaut. 1h00. Inédit. Au sommaire, notamment : «Inspirer : les textiles pour enfants» - «Choisir : les matelas». 18.50 L’académie des 9. Jeu. Présentation : Benjamin Castaldi. 16 19 19 17 20 17 19 20 21 17 19 22 22 21 50 22 APRÈS-MIDI 19 50 21 18 21 19 20.50 New York, police judiciaire 20 22 24 25 21 24 26 27 26 28 26 26 28 26 30 25 22 19 22 80 21.40 New York, police judiciaire. Série 2.00 La maison du bluff 20 20 19 20 19 Série. Policière. EU. 1997. Saison 8. Querelle de pouvoir. Avec Jerry Orbach. Une petite fille est retrouvée inconsciente. Elle a été violée. 13 17 16 70 13 13 17 17 16 18 12 13 14 14 22.15 Baby Boom. Téléréalité 0.50 Secret Story. Téléréalité. Blacklist 13 24 26 27 50 29 19.40 Occaz militaires. Série documentaire. Ligue des champions Mademoiselle Chambon La Gantoise/Lyon. Phase de poules, 1re journée - Groupe H. En direct. À la Ghelamco Arena, à Gand (Belgique). Dans ce groupe H qui s’annonce très équilibré, La Gantoise fait figure de maillon faible. Fra. 2009. Réal. : Stéphane Brizé. 1h40. Avec Sandrine Kiberlain, Vincent Lindon. Un maçon marié tombe amoureux de l’institutrice de son fils, une violoniste cultivée. 22.50 Gone Girl Film. Thriller. EU. 22.30 La culture coûte que coûte 2014. Réal. : David Fincher. 2h25 1.15 Plastic. Film. Comédie. Documentaire. Société 23.25 Une histoire d’amour. Film. Drame. The Apprentice Qui décrochera le job ? 1h15. Inédit. Savoir négocier des produits de luxe au moindre prix. Les candidats devront rapporter un certain nombre d’objets demandés par l’hôtel «Le Fouquet’s». 22.10 The Apprentice - Qui décrochera le job ? Téléréalité 23.25 29 T (en °c) 20.45 Top Gear USA Magazine. Automobile. 1h50. Inédit. Rallye hors piste. Tanner, Adam et Ruth se lancent dans du «horspiste» extrême à bord de bolides de rallye. - Voitures XXL 22.30 Top Gear. Magazine. Une voiture... dans l’espace ! Patron incognito. Divertissement. <-10 à 0 18.55 Une nounou d’enfer. Série. (4 épisodes). Avec Fran Drescher. 19.00 Monk. Série 19.50 Alerte Cobra. Série. Enquête dans la jet set. 20.15 Les Simpson. Série. Un poisson nommé Selma 20.35 Soda. Série. 18.50 Touche pas à mon poste ! Talkshow. Présentation : Cyril Hanouna. 20.55 Stars 80, le concert du Stade de France 20.55 Enquêtes criminelles : le magazine des faits divers 20.55 En quête d’actualité Concert. Variétés. Prés. : V. Cerutti. 2h40. Invités : Lio, Emile et Images, Sabrina, Cookie Dingler, Début de soirée, Jean-Pierre Mader. Magazine. Société. 2h10. Inédit. «Affaire Bettina Beau : la secrétaire a-t-elle tué son patron» - «Affaire Missenard : meurtre à la clinique». 23.35 Ces émissions qui nous ont 23.05 Enquêtes criminelles : le mamarqués. Divertissement. gazine des faits divers. Magazine. 16_09_15_Sudoku Figaro 24/08/15 15:33 Page1 SU DO KU GRILLE 1473 MOYEN 6 7 9 8 3 8 3 3 5 6 5 1 2 5 1 2 3 7 7 4 6 5 9 9 4 7 2 3 5 6 1 9 8 9 8 5 7 1 4 6 3 2 6 1 3 2 9 8 4 7 5 15/20 3 9 6 1 7 2 8 5 4 8 2 4 6 3 5 7 1 9 DÉTERMINATION PAYS DE BUCAREST ACCUMULÉE VIEUX BŒUF 5 6 9 4 2 7 3 8 1 1 4 8 5 6 3 9 2 7 2 3 7 9 8 1 5 4 6 NI L'UNE NI L'AUTRE UN RELATIF ELLE BLUFFE 11/18 14/21 10/19 10/19 13/21 15/26 18/25 par téléphone : LIVE 24/24 SUR et sur FIS TON ENTRÉE ON L'A EN POCHE Nouvelle édition 2016 DIRIGE RAJOUTE DU GOÛT MATÉRIEL DE DESSIN ASSUJETTI FAIRE LES ONGLES PIÈCE DE SERRURE STÉRILISÉ AVION MILITAIRE C'EST UN HOMME À BÉNIR SCELLÉ ZEUS LA CHANGEA EN GÉNISSE ÉTOILE LUISANTE ABRIS CÔTIERS LIMITE ELLE S'INCRUSTE ERBIUM AU LABO 1 7 5 1 8 4 9 2 6 3 PRENANT SES DISTANCES 11/18 10/20 FORCE 2 IL EN SORT DES CADRES CONTRE SAMEDI 10/20 18/25 19/30 12/22 18/31 21/23 16/27 23/38 lachainemeteo.com Tous les programmes dans TV Magazine et sur tvmag.com 22.45 En quête d’actualité 0.25 Football. La Gantoise/Lyon. FUT ROYALEMENT ASSIS APPARAÎT 9 SOLUTION DU N° 1472 A 7 4 7 6 8 14/19 21.15 Shipping Wars : Livraison impossible. Téléréalité. ATHÈNES BERLIN BUDAPEST LISBONNE PRAGUE TUNIS 11/18 14/18 15/20 14/18 11/18 20/33 13/20 9/14 16/21 24/29 VENDREDI 14/17 Téléréalité. 0h20. Inédit. Que la force soit avec toi. Deux reproductions de vaisseaux de «La Guerre des étoiles» doivent être transportées. 10 à 20 20 à 30 30 à >40 AMSTERDAM BELGRADE BRUXELLES DUBLIN MADRID ROME JEUDI MOTS FLÉCHÉS N°1146 Chaque jour un peu plus difficile 1 Magazine. Société. Prés. : Guy Lagache. 1h50. Inédit. Eaux minérales, eaux en bouteille : savez-vous ce que vous buvez ? Enquête sur le business de l’eau minérale. 20.55 Shipping Wars : Livraison impossible 24/26 22/26 12/17 14/15 13/18 21/24 ALGER BARCELONE BERNE COPENHAGUE LONDRES RABAT 0 à 10 BABA DANS UN CONTE ACCEPTE MALGRÉ ELLE VIDERA SUR LA ROSE DES VENTS OUILLE ! LAC ITALIEN GÉNÉRAL SUDISTE ANCÊTRE L'ARGENT DU CHIMISTE FAIT LE VIDE AVANT LES AUTRES AVANTAGE FINANCIER RELATIVE AUX PLANTES ID EST, EN BREF SOLUTION DU NUMÉRO PRÉCÉDENT A T C A O S A C I N V R A I S S E M B L A B L E T A I L L A I B A I S S E R T I R A I L L E U R MO I S E A I MAM S A C C D A S E N S E I P G L A I E U L R A N A S A L E L A N I M I J O T E Y S A I L L I E E A U R I E C I E E O R E N S F O I R E R N U O N S 9,90€ EN VENTE ACTUELLEMENT en kiosque, en librairie et sur www.figarostore.fr LE FIGARO mercredi 16 septembre 2015 37 J.-C. MARMARA/LE FIGARO Charles Aznavour, sans doutes ni regrets SUCCÈS 91 ans, le patriarche de la chanson française remonte sur scène pour six concerts, au Palais des sports, à Paris. Et propose que l’on peuple les villages français désertés avec des migrants. Anne Fulda [email protected] S « i j’arrête, je meurs. » Il a fallu attendre la fin de l’entretien pour que, sans qu’on lui demande vraiment, il réponde enfin à la question que tout le monde se pose. Pourquoi revenir encore sur scène ? Pourquoi, à 91 ans, se lancer dans une nouvelle série de concerts, au Palais des sports, à Paris, jusqu’au 27 septembre ? C’est à sa femme, qui lui a glissé récemment « À ton âge, tu pourrais arrêter », qu’il a donné cette réponse sans appel : « Si j’arrête, je meurs. » « Continue, alors », a-t-elle conclu, pragmatique. Alors, Charles Aznavour continue. Parce que c’est sa vie, parce qu’il ne sait faire que ça, ou presque. Parce qu’il fait partie de ces êtres dont l’énergie vitale est extraordinaire au sens littéral du terme. Alors, oui, c’est vrai, dans son dernier disque Encores, « avec un s », a-t-il exigé (« Sinon, ça fait oh encore lui »), la voix n’est pas toujours vaillante. Oui, sur scène, il n’arrive plus à mémoriser ses textes et, dès le début de l’entretien, demande ses prothèses auditives sans se cacher. « J’ai un prompteur et je préviens le public. Je le mets au courant de tout. Même si j’ai un bouton sur la langue, je lui dis. » Aznavour n’est pas du genre à prendre des gants avec la réalité. Dans ses chansons, comme dans la vraie vie. Cela ne date pas d’hier, il a chanté l’amour avec des mots crus (« L’amour s’infiltre partout » Macron a un profil « amusant car on ne sait pas de dans Tu t’laisses aller) ; l’amour déçu, comme quel bord il est. C’est peut-être ça qu’il nous faut, l’amour vaincu. L’amour entre un homme et une quelqu’un qui juge en son âme et conscience ce qui femme comme l’amour entre deux hommes. Masera le mieux pour son pays ». niant les mots au scalpel, tout sauf « un chanteur de Aznavour a donc accompagné François Hollande charme », lui qui, dans son dernier album, évoque au en Arménie, en cette année de commémoration du détour d’une phrase « l’odeur des aisselles ». génocide arménien. Tout au long de sa carrière, il l’a Il sourit. « Ah vous avez remarqué aussi ! » « Ma fait aussi avec d’autres présidents, ne niant jamais, femme est souvent horrifiée, aussi. Je me suis rendu au fil des ans, son « arménité », tout compte très vite qu’en littérature, en en se revendiquant français. « À mes peinture, on était libre, mais moins débuts, lorsque je me rendais en Armédans la chanson. » On lui a ainsi sounie, on me disait : “Ah vous êtes revenu vent demandé d’éviter de chanter au pays” ; et je répondais : “Non, mon Après l’amour. « Mais si j’avais écoupays, c’est la France”. » Cette France té tout le monde, je n’aurais rien qu’il a pourtant quittée en 1972 pour fait », dit-il, pas mécontent de lui, se 1924 s’établir la moitié de l’année en Suistarguant, mi figue-mi raisin, de Naissance à Paris. se : « Je suis parti sans un sou, pas pour « faire attention à tout, d’être moins 1956 gagner de l’argent mais parce qu’on bête qu’on ne le croit. On pense touPremier Olympia. me montrait du doigt. On a prétendu jours que les artistes sont un peu cucul 1960 que j’ai triché auprès du fisc. J’ai eu un la praline ». « Je me voyais déjà ». non-lieu, aucun journal ne l’a écrit. À Pas de doute, Aznavour, dont le 1965 l’époque, cela a été une blessure. » dernier disque suinte la mélancolie et « La Bohème ». la nostalgie, est tout sauf « cucul la 1967 Beaucoup de discipline praline ». Il a les pieds sur terre, est « Emmenez-moi ». ancré dans son époque, pas du genre La France, il en est l’un des ambassa1972 à se lamenter sur l’air de « c’était deurs les plus connus. Et s’il a réussi « Comme ils disent ». mieux avant ». « Il y avait du mieux ainsi, c’est notamment, estime-t-il, 2002 et du moins bien. Mais aujourd’hui, ce parce qu’il n’a pas cédé à la tentation Joue au cinéma sont les extrêmes qui gouvernent. On de « l’américanisation » : « Je suis dans « Ararat », ne claque pas la porte, on la casse ! On venu comme Chevalier, Piaf, Trenet, en d’Atom Egoyan. est souvent sectaire, très sectaire, ce bon petit Français, et c’est ça qui mar2004 que je trouve ridicule. Hollande, quand che. » Un bon petit Français qui reste Commandeur il est devenu président, est devenu préattaché à sa langue (« On me dit soude la Légion d’honneur. sident de tous les Français, je fais parvent que l’on a appris le français par 2015 tie de tous les Français », lance-t-il mes chansons ou pour les comprenNouvel album, encore, lui qui a voté Sarkozy en dre ») et que certaines expressions « Encores », et spectacle 2012, mais trouve aujourd’hui que d’aujourd’hui agacent au plus haut au Palais des sports. Bio EXPRESS point. Comme « voilà ». « Vous entendez “voilà” partout. Cela doit être le mot le plus utilisé en France aujourd’hui. À tel point que j’ai commencé à écrire une chanson qui s’appelle Voilà. » Il n’en est pas content et ne la mettra probablement pas en musique, mais il continue pour s’inspirer, et parce que ça l’intéresse, à consulter la presse, à écouter la radio et à regarder et, surtout, à lire des livres. En ce moment, Luc Ferry et, récemment, le dernier Modiano. Il travaille toujours - énormément - et se targue d’avoir beaucoup de discipline : « Je l’ai acquise en faisant de la danse classique. Eh oui, vous ne saviez pas que j’ai commencé par la danse classique avant de passer à la comédie et de tomber tout à fait par hasard dans la chanson ! » Évidemment, lui le Français aux racines arméniennes qui se revendique « café-crème » - « une fois que vous avez mis le lait dans le café, vous ne pouvez plus jamais les séparer ! » -, lui qui a intercédé auprès du président arménien pour le sort des chrétiens d’Orient est « très malheureux » quand il voit tous ces migrants qui arrivent en Europe. « J’ai une chanson qui explique qu’il y a des villages abandonnés. Pourquoi ne repeuple-t-on pas ces villages avec des gens intéressants ? Parmi tous ces migrants, il y a des carreleurs, des boulangers, des médecins. Je le dis, personne n’entend. » Aujourd’hui, qu’a-t-il encore à prouver ? Il est connu dans le monde entier (« Plus que connu je suis reconnu », précise-t-il avec coquetterie), a fait fortune et a prouvé « que l’on pouvait chanter avec une voix cassée »… Alors ? « J’ai fait l’Olympia douze semaines, il y a eu Piaf et moi. À Marseille, le Gymnase, je l’ai fait un mois, le Carnegie Hall, je l’ai fait cinq jours. Ce sont des petites choses comme ça qui m’amusent. » Et, visiblement, il a encore envie de s’amuser, Aznavour… ■ UN DERNIER MOT [email protected] Par Étienne de Montety Frappe [fra-p’] n. f. Essaie d’atterrir au coin du bon sens. L Le désir au bout du pinceau, il sut mieux que personne mettre en scène des amants enlacés qui osent pousser le verrou de la chambre, une jeune femme aux joues roses, qui se balance, frivole, sur une escarpolette, pour le ravissement d’un spectateur embusqué. De son geste rapide, Fragonard usa de toute la palette des sentiments amoureux pour esquisser des allégories de l’amour, des tableaux inspirés des contes licencieux et des romans libertins de Laclos et de Vivant-Denon, des ‘‘Figures de fantaisie’’ ‘‘peintes en une heure de temps’’, comme l’artiste se plaisait à le souligner. A l’occasion de la splendide exposition du musée du Luxembourg, le Figaro Hors-Série révèle l’art tout en nuances du ‘‘divin Frago’’, peintre virtuose des méandres de l’amour et de la douceur de vivre. Portfolio de l’exposition, récit de la vie et analyse de l’œuvre de Fragonard, à la lumière de celles de Watteau, de Boucher et de David : ce numéro, magnifiquement illustré, est à l’image du raffinement et de la sensualité de la peinture française du XVIIIe siècle. L’exposition événement du Musée du Luxembourg www.museeduluxembourg.fr 8,90€ Actuellement disponible en kiosque et sur www.figarostore.fr/hors-serie Retrouvez le Figaro Hors-Série sur Twitter et Facebook FIGARO-CI ... FIGARO-LÀ Claude Goasguen veut rapprocher la France et la Russie Le député maire les Républicains du XVIe arrondissement de Paris organise, ce jeudi matin, à l’Assemblée nationale, un colloque pour relancer le dialogue franco-russe. « Sur le plan économique, dit-il, en évoquant le conflit en Ukraine, la France a beaucoup perdu dans l’application des sanctions, alors que nous étions en train de devenir le meilleur investisseur européen en Russie. » En présence de Vladimir Iakounine, coprésident du Dialogue franco-russe, ce rendez-vous réunira de nombreux diplomates, économistes et entrepreneurs des deux pays. RDC : Kabila sommé de respecter la Constitution Lancement du Club Vaugirard au Sénat Le jour de la rentrée parlementaire à Kinshasa, en République démocratique du Congo (RDC), sept partis de la majorité présidentielle ont officiellement demandé au président Kabila de respecter la Constitution et de quitter le pouvoir dans les délais prévus. Ces partis de la coalition représentent une force de 80 députés (sur 500), dont l’actuel ministre du Plan, Olivier Kamitatu. Joseph Kabila est soupçonné de manœuvrer pour repousser l’élection présidentielle, qui doit se tenir en décembre 2016. Le Club Vaugirard rassemblera les collaborateurs des parlementaires de la droite et du centre ayant un mandat d’élu. Frédéric Latour, maire adjoint de Chantepie (Ille-et-Vilaine) et collaborateur du sénateur Républicain Alain Fouché, en a été élu président. Cet ancien secrétaire national des Jeunes UDF et proche de l’ancien ministre Philippe Douste-Blazy sera entouré d’un conseil d’administration de douze membres (LR-UDI-MoDem). J.-C. MARMARA/LE FIGARO Fragonard, l’amour buissonnier es parlementaires français ont débattu hier des futures frappes françaises contre Daech. Le mot vient du francique : hrappan, arracher. On espère que ces frappes arracheront les populations du Moyen-Orient des griffes de l’État islamique. En tout cas, en France, tout le monde a l’esprit frappeur. La séance parlementaire d’hier semblait frapper les trois coups, et par la même occasion les esprits, avant que les bombes ne pleuvent. Puisse la chasse française procéder sous l’égide de Corneille : « Il frappe et le tyran tombe aussitôt sans vie. » C’est toujours difficile de viser juste. Si l’on dit que l’on frappe des hommes à terre, on peut être pris pour des lâches. Or les frappadingues qu’on veut frapper ne sont pas désarmés et eux, ils frappent sans hésiter. Si on frappe aveuglément, on se verra reprocher de frapper comme un sourd. Va comprendre… Si les bombardements sont faibles, on risque de passer pour de petites frappes. Et s’ils font des dégâts collatéraux, alors dans les journaux, on n’a pas fini de parler de fautes de frappe. ■ A VOUS RÉVÈLE LES DESSOUS DE LA CULTURE CLÉ DE CARTIER MOUVEMENT MANUFACTURE 1847 MC NÉE EN 1847, LA MAISON CARTIER CRÉE DES MONTRES D’EXCEPTION QUI ALLIENT AUDACE DES FORMES ET SAVOIR-FAIRE HORLOGER. LA MONTRE CLÉ DE CARTIER DOIT SON NOM À LA FORME UNIQUE DE SON REMONTOIR. LIGNES PURES ET PROFIL AFFIRMÉ, TOUT EST QUESTION DE PRÉCISION ET D’ÉQUILIBRE. UNE NOUVELLE FORME EST NÉE. Boutique en ligne www.cartier.fr - 01 42 18 43 83