Reconnaissance de parentèle chez les Mammifères
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Reconnaissance de parentèle chez les Mammifères
Mus spretus | Matthieu BERRONEAU Reconnaissance de parentèle chez les Mammifères Rémi Munier | HMBE303 – Mémoire Bibliographique | 29 janvier 2016 Reconnaissance de parentèle chez les Mammifères | HMBE303 - Mémoire Bibliographique Table des matières Résumé ............................................................................................................................................ 1 Introduction .................................................................................................................................... 2 Reconnaissance entre individus .................................................................................................... 3 Mécanismes et systèmes de reconnaissance de parentèle ........................................................... 4 Discrimination basée sur le contexte ............................................................................................ 4 Discrimination basée sur la familiarité ......................................................................................... 4 Familiarisation directe .............................................................................................................. 5 Familiarisation indirecte ........................................................................................................... 5 Correspondance phénotypique ...................................................................................................... 6 Systèmes génétiques ..................................................................................................................... 6 Implications de la reconnaissance de parentèle ........................................................................... 7 Fitness inclusive ............................................................................................................................ 7 Choix de partenaire ....................................................................................................................... 8 Conclusion et ouverture ................................................................................................................. 9 Bibliographie................................................................................................................................... 9 Résumé La reconnaissance de parentèle est un processus répandu et largement étudié chez les mammifères. Néanmoins si les observations sont nombreuses, les mécanismes – génétiques notamment – sont encore débattus. Pourtant les implications évolutives sont grandes tant du point de vue de la fitness inclusive que de la sélection sexuelle. De plus, comprendre les mécanismes de la reconnaissance de parentèle pourrait être une des clés de l’analyse des comportements animaux. Une analyse de la littérature révèle que les fausses interprétations sont fréquentes et que le processus de 1 Reconnaissance de parentèle chez les Mammifères | HMBE303 - Mémoire Bibliographique reconnaissance de parentèle vraie n’est pas toujours démontré, des expérimentations plus rigoureuses sont nécessaires pour permettre l’affirmation de son existence chez certains taxa. Mots clés : reconnaissance, fitness, apparentement, familiarité, mammifères Introduction Le monde du vivant est constitué de cellules, plus petites unités structurelles et fonctionnelles capables de se reproduire de façon autonome. Chez les organismes pluricellulaires, les cellules se spécialisent et fonctionnent de façon coordonnée pour former un organisme fonctionnel, une communication cellulaire est donc à la base de tout phénomène biologique, permettant de maintenir l’homéostasie. Cette communication est permise par un système simple basé sur une molécule informative : le messager ou ligand et une molécule de réception : le récepteur. Néanmoins, au vu du nombre et de la diversité de phénomènes biologiques à l’œuvre au sein d’un organisme, une grande spécificité ainsi qu’une forte affinité de signal sont nécessaires, or ces deux éléments impliquent une discrimination moléculaire, une reconnaissance du ligand. Ainsi, à l’échelle cellulaire déjà, des processus de reconnaissance sont à l’œuvre et ce sont ces mêmes processus qui vont être retrouvés à l’échelle de l’individu (Gerdes & Pepperkok, 2013). Chez les animaux la discrimination fait partie intégrante des interactions entre individus, que ce soit du point du vue intraspécifique ou interspécifique. Savoir reconnaitre un individu et l’associer à un proche parent, un conspécifique ou un prédateur et se comporter de façon appropriée envers lui est une capacité cruciale chez de nombreuses espèces (Robinson et al. 2015). La nature et la fréquence des interactions entre individus sont donc très dépendantes du degré de parenté (Ligout & Porter, 2006). Dans ce cadre de discrimination, la reconnaissance de parentèle a une grande importance dans la survie et la reproduction de l’individu. Selon Mateo (2004), « la reconnaissance de parentèle est un processus interne d'évaluation de la parenté génétique qui peut être déduit par la discrimination de parentèle, la différence de comportement observable envers leurs congénères sur la base des signaux corrélés avec la parenté. ». Cette synthèse a pour objectif de rendre compte de l’état actuel des connaissances sur le phénomène de reconnaissance de parentèle chez les mammifères. Ce phénomène sera abordé du point de vue fonctionnel mais aussi du point de vue de ses impacts évolutifs à l’échelle de l’individu. 2 Reconnaissance de parentèle chez les Mammifères | HMBE303 - Mémoire Bibliographique Reconnaissance entre individus Le phénomène de reconnaissance est très répandu chez les organismes vivants, les interactions sociales ne sont pas réparties de façon aléatoire. Les animaux sont capables de discriminer un congénère apparenté ou non et de se comporter en conséquence (Ligout & Porter, 2006). Ainsi, de nombreuses études ont été menées sur la reconnaissance de parentèle et ce phénomène est retrouvé chez un grand nombre espèces y compris chez les eucaryotes tels que les mycétozoaires, les apicomplexes et les ciliophores (Espinosa & Paz-y-Miño-C, 2014) mais aussi chez les végétaux comme Arabidopsis thaliana (Crepy & Casal, 2016). Au sein du clade des mammifères les exemples documentés sont nombreux (Table 1), cela peut s’expliquer par le caractère très complexe des interactions sociales ayant lieu au sein des espèces de mammifères et qui nécessitent généralement une reconnaissance des apparentés. Tableau 1: Exemples d'études menées sur la reconnaissance de parentèle donnant un aperçu de l'étendue des recherches Espèces Résultats Références Microcèbe mignon Microcebus murinus Évitement de la consanguinité par reconnaissance des cris d’alerte des mâles Kessler et al. 2012 Sapajou capucin Cebus capucinus Formation de coalition d’apparentés Perry et al., 2008 Mandrills Mandrillus sphinx Biais d’affiliation des jeunes vers des adultes qui leur sont apparentés Charpentier et al. 2007 Hyène tachetée Crocuta crocuta Comportement différencié envers les individus de la fratrie ou non Wahaj et al. 2004 Hamster doré Mesocricetus auratus Reconnaissance d’apparentés sans exposition préalable Mateo & Johnston, 2003 Macaque japonais Macaca fuscata Protection des petits par les mâles contre l’infanticide Soltis et al. 2000 Souris domestique Mus domesticus Élevage coopératif avec des apparentés Green et al. 2015 Si les observations sont nombreuses, reste la question des mécanismes de reconnaissance impliqués. A l’heure actuelle les processus sont relativement bien connus à l’échelle de l’individu (Penn & Frommen, 2010) et se déclinent en quatre grands types de mécanismes. 3 Reconnaissance de parentèle chez les Mammifères | HMBE303 - Mémoire Bibliographique Mécanismes et systèmes de reconnaissance de parentèle Le phénomène de reconnaissance proprement dit ne peut être sujet à l’observation directe ce qui pose des problèmes méthodologiques. En effet, la reconnaissance correspond à des processus neuraux, seule l’existence d’interactions discriminatives permet d’inférer son existence (Ligout & Porter, 2006). Ainsi, seules des interactions discriminatives des individus apparentés peuvent traduire une reconnaissance de parentèle. Ces interactions ont pu faire l’objet d’études qui ont permis de mettre en avant différents mécanismes. DISCRIMINATION BASEE SUR LE CONTEXTE Chez les espèces de mammifères nidicoles comme les rongeurs, si des petits sont présent dans le nid de l’individu, il y a de très fortes chances que ces petits lui soient apparentés. Un système de reconnaissance de parentèle sophistiqué n’est donc pas obligatoire chez ces espèces et il est probable que les mécanismes impliqués soient liés à un système de reconnaissance non spécifique à la parentèle (Grafen, 1990). Ce mécanisme de reconnaissance de parentèle est très vraisemblablement basé sur une odeur commune au nid, comme cela a été montré chez les insectes eusociaux (Breed, 2014) ou chez certains oiseaux (Penn, 2010). C’est également un mécanisme supposé dans la reconnaissance de fratrie (Kruczek, 2007). Ce mécanisme obéit à la règle suivante, « tout jeunes présent dans mon nid est à moi ». DISCRIMINATION BASEE SUR LA FAMILIARITE A Ce mécanisme de discrimination implique la comparaison de l’individu rencontré avec un standard préétablit. La discrimination basée sur B la familiarité prédit que les individus vont traiter comme des parents les congénères avec qui ils interagissent, soit pendant une période critique de leur développement soit durant une Figure 1 : Mécanismes de reconnaissance de parentèle basés sur la familiarisation d'après Porter & Blaustein (Ligout & Porter, 2006) 4 Reconnaissance de parentèle chez les Mammifères | HMBE303 - Mémoire Bibliographique longue période. Cette hypothèse nécessite une forte corrélation entre la parenté et le degré d'association sociale (Widdig, 2007). Familiarisation directe La familiarisation directe correspond à un apprentissage et une mémorisation des traits phénotypiques d’individus auxquels le sujet a été exposé (Porter & Blaustein, 1989) (Figure 1A). Les phénotypes des individus familiers (qu’ils soient ou non apparentés) sont appris, mémorisés et servent par la suite de base de comparaison afin d’ajuster le comportement (Penn, 2010). Dans ce cas le mécanisme de reconnaissance de parentèle obéit à la règle suivante, « traiter tous les individus familiers comme des apparentés car ils ont de fortes chances de l’être ». Familiarisation indirecte La familiarisation indirecte repose également sur la comparaison à un standard qui peut être un le sujet lui-même ou autre individu voire même dans certains cas un modèle construit à partir de plusieurs éléments artificiels (Todrank & Heth, 2003). Dans tous les cas, il y a reconnaissance ultérieure par extrapolation, un individu est reconnu comme étant proche du standard établit au préalable, les termes utilisés sont l’alloréférence (Figure 1B.1) et l’autoréférence (Figure 1B.2) (Ligout & Porter, 2006). L’autoréférence suggère donc que pour reconnaitre leurs apparentés, les animaux inspectent leurs propres signaux phénotypiques et les comparent à ceux des individus rencontrés, cela correspond à « l’effet aisselle » décrit par Dawkins (1976). Ce mécanisme de reconnaissance de parentèle peut évoluer lorsque les opportunités de percevoir des signaux des familiers apparentés sont peu nombreuses, en raison d’un manque de membres de la famille ou de la présence d’individus nonapparentés dans le nid ou le terrier (Penn, 2010). C’est pourquoi ce mécanisme est suspecté chez les espèces sujettes à la paternité ou la maternité multiple (Mateo, 2010). L’alloréférence implique les mêmes mécanismes mais l’individu utilise des conspécifiques comme bases de traits phénotypiques familiers. Or, dans la nature, les individus familiers sont souvent apparentés et de nombreuses espèces utilisent ce mécanisme dans la reconnaissance de parentèle (Holmes & Sherman, 1982). Toutefois il a été montré expérimentalement que cette discrimination n’est en rien basée sur la parenté mais bien sur la familiarité. 5 Reconnaissance de parentèle chez les Mammifères | HMBE303 - Mémoire Bibliographique CORRESPONDANCE PHENOTYPIQUE La correspondance phénotypique fait intervenir les mêmes bases que la discrimination basée sur la familiarité mais avec une dimension supplémentaire. Ici le standard de comparaison est basé sur le phénotype des proches parents qui représente un proxy de l’apparentement. Ce système de reconnaissance implique une généralisation des phénotypes appris (Le Vin, 2010). Il y a donc une possibilité pour l’individu de faire une discrimination entre les familiers apparentés et les familiers non-apparentés. Les individus rencontrés par la suite seront traités en tant que proches parents s’ils ressemblent suffisamment au standard défini durant les premiers stades de vie de l’individu. Ce mécanisme se retrouve notamment chez les espèces pour lesquelles les jeunes partagent un espace commun durant les premiers jours de leur vie (Penn, 2010). SYSTEMES GENETIQUES A l’heure actuelle de nombreuses études utilisent des marqueurs génétiques, notamment en lien avec un système de reconnaissance de parentèle en partie basé sur l’olfaction. En effet le CMH (Complexe Majeur d’Histocompatibilité), un groupe de loci très variables impliqués dans la reconnaissance du soi et du non soi, code pour la production de molécules qui contribuent fortement à l’odeur de l’urine (Green et al. 2015). Chez les rongeurs et les primates, il a été montré que le choix de partenaires sexuel peut être influencé par des différences de CMH (Brennan & Kendrick, 2006 ; Brown & Eklund, 1994). Une autre théorie est celle du gène « barbe verte » (Dawkins, 1976). Ce mécanisme hypothétique est basé sur le principe selon lequel un individu possède un gène qui l’incite à être altruiste envers les conspécifiques possédant ce même gène ce qui entraine une fixation rapide dans la population. Ce gène doit obligatoirement donner au porteur une caractéristique phénotypique perceptible et entrainer un comportement préférentiel envers le porteur. La reconnaissance de l’individu est donc primordiale, néanmoins il se peut tout à fait que l’individu reconnu comme porteur du gène « barbe verte » ne soit pas un apparenté, ce mécanisme pourrait donc être invoqué mais il est peu probable que l’apparentement soit relié à un gène sous effet « barbe verte » (Slater & Halliday, 1994). Toutefois, les mécanismes génétiques ont été remis en cause plus d’une fois (Rousset & Roze, 2007 ; Crozier, 1986, Grafen, 1990). L’argument principal était que si la reconnaissance de parentèle basée sur des marqueurs génétiques pouvait induire des bénéfices directs et indirects en 6 Reconnaissance de parentèle chez les Mammifères | HMBE303 - Mémoire Bibliographique termes de fitness, il serait très probable d’observer une fixation rapide de ces marqueurs et donc une perte de polymorphisme des marqueurs ainsi que de la possibilité de discriminer les apparentés (Gardner & West, 2007). Un système de reconnaissance génétique impliquerait obligatoirement une forte pression de sélection qui limiterait cette perte de polymorphisme. Une telle pression de sélection pourrait être celle observée au niveau du CMH sans cesse remanié sous l’effet de parasites et de pathogènes (Gardner & West, 2007). Comprendre et intégrer l’évolution des mécanismes de génération, de perception et de traitement des informations issues de signaux très variables reste un point d’ombre de la compréhension des mécanismes de la reconnaissance en générale et de la reconnaissance de parentèle en particulier (Breed, 2014). Implications de la reconnaissance de parentèle La reconnaissance de parentèle a de fortes implications dans les processus évolutifs, et se comporter de façon différente envers des apparentés et des non-apparentés pourrait être avantageux principalement pour deux raisons : augmenter sa fitness inclusive et optimiser le choix de partenaire. FITNESS INCLUSIVE La fitness inclusive correspond au succès reproducteur individuel (fitness classique) plus ses effets sur le succès reproducteur des apparentés pondérés par le coefficient de parenté (Hamilton, 1964). Les bénéfices de fitness retirés de la reconnaissance de parentèle sont nombreux, par exemple il a été montré que dans un même environnement, des génotypes similaires entrent plus facilement en compétition que des génotypes dissimilaires, une discrimination des apparentés permet alors d’éviter une telle compétition (Barnard, 1990). De plus, dans un groupes d’individus plus ou moins apparentés où des comportements altruistes apparaissent, l’entraide devrait de préférence être effectuée entre les individus les plus apparentés ce qui impliquerait une capacité de reconnaissance de la parentèle (Slater & Halliday, 1994). La reconnaissance des conspécifiques apparentés peut également aboutir à la formation de groupes sociaux stables via la mise en place de hiérarchies (Barnard & Burk, 1979) et de liens préférentiels 7 Reconnaissance de parentèle chez les Mammifères | HMBE303 - Mémoire Bibliographique entre les individus du groupe (Ligout & Porter, 2006). La formation de ces groupes sociaux peut modifier très fortement les chances de survie, les mangoustes naines (Helogale parvula) par exemple trouvent dans le groupe une dilution du risque de prédation, une vigilance accrue et une meilleure exploitation des ressources (Sharpe et al. 2013). Toutefois les études menées sur l’espèce indiquent que la reconnaissance observée serait une reconnaissance individuelle étant donné que tous les individus du groupe ne sont pas obligatoirement apparentés (Sharpe et al. 2013). CHOIX DE PARTENAIRE Lors du choix de partenaire, l’individu a intérêt à se reproduire avec le partenaire pouvant apporter les meilleurs bénéfices en terme de succès reproducteur. Les facteurs environnementaux vont avoir un impact sur ce choix, de même que la structure sociale présente chez l’espèce, mais les cas extrêmes sont généralement évités, à savoir la consanguinité et l’hybridation. En effet, distinguer les individus apparentés des individus non-apparentés permet d’éviter la dépression de consanguinité et ses implications génétiques négatives liées à la fixation d’allèles récessifs délétères (Nielsen et al. 2012). Il s’agit ici d’un phénomène aux résultats semblables à la dispersion différentielle : chez les mammifères les mâles dispersent nettement plus que les femelles (Greenwood, 1980). Toutefois un évitement systématique de la consanguinité et des similarités génétiques peut aboutir au phénomène d’hybridation. De même, à une échelle moins extrême, un choix de partenaire trop différent peut amener à une dilution de l’adaptation locale par effet de brassage génétique, dilution qui peut être délétère dans le cas d’un environnement stable voire même aboutir à une dépression hybride et des incompatibilités génétiques au sein de l’espèce (Houde et al. 2011). La reconnaissance de parentèle permet ainsi d'atteindre l'équilibre entre exogamie (choix d'un partenaire très dissemblable) et endogamie (choix d'un partenaire très apparenté) (Bateson, 1978 ; 1982). Les deux motifs explicités ci-dessus semblent satisfaisants pour expliquer le maintien des phénomènes de reconnaissance et de modification du comportement face à des individus apparentés ou non. Cependant, il existe très certainement d'autres raisons envisageables pour expliquer la reconnaissance de parentèle chez les mammifères. Toutefois, des différences de comportement ne peuvent à eux seuls constituer une preuve de reconnaissance de parentèle vraie. Des expériences similaires à celles proposées par Bateson sur la caille japonaise (Coturnix coturnix 8 Reconnaissance de parentèle chez les Mammifères | HMBE303 - Mémoire Bibliographique japonica) en 1978 et 1982 sont nécessaires pour apporter la preuve d'une réelle reconnaissance de parentèle. Conclusion et ouverture La reconnaissance de parentèle est un processus reconnu chez les mammifères, néanmoins le débat reste ouvert. En effet, les études menées sur le sujet ne permettent pas toujours de conclure à une reconnaissance de parentèle vraie (Grafen, 1990). Il convient de considérer la reconnaissance de parentèle comme un processus de reconnaissance parmi d’autres qui ne sont pas mutuellement exclusifs et des preuves expérimentales fiables sont nécessaires pour conclure à l’existence d’une reconnaissance de parentèle. En effet une discrimination des apparentés peut tout à fait intervenir sans reconnaissance de parentèle mais simplement sur le principe de la familiarité. Dans ce contexte de reconnaissance de parentèle et de ses implications évolutives relatives au choix de partenaire sexuel, une question demeure, quelle importance peut avoir l’apparentement dans ce choix ? Quel est l’impact du régime de reproduction sur ce choix ? Pour apporter une première réponse à ces questions je mènerai une étude sur la souris à queue courte (Mus spretus) et plus particulièrement sur le choix de partenaire chez cette espèce. Les travaux consisteront à mettre en évidence un régime de reproduction monogame et à analyser des critères de choix relatifs à la similarité génétique : l’apparentement et la distance génétique. Bibliographie Barnard, C.J. (analytic) (1990). Kin recognition: problems, prospects, and the evolution of discrimination systems (English). Advances in the Study of Behavior 19, 29–81. Barnard, C.J., and Burk, T. (1979). Dominance hierarchies and the evolution of “individual recognition.” Journal of Theoretical Biology 81, 65–73. Bateson, P. (1978). Sexual imprinting and optimal outbreeding. Nature 273, 659–660. Bateson, P. (1982). Preferences for cousins in Japanese quail. Nature 295, 236–237. Breed, M.D. (2014). Kin and nestmate recognition: the influence of W. D. Hamilton on 50 years of research. 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